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Boisson et Mme Rebourg
Introduction
Le droit de la famille est l’un des piliers du droit civil, à côté de la propriété et du contrat. «
Propriété, contrat, famille » ⇒ 3 piliers du Droit civil selon le Doyen Carbonnier
Jean Carbonnier est considéré par beaucoup comme l’un des plus grands, voire le plus grand, juriste
du XXème siècle (à retenir). Pourquoi Doyen Carbonnier ; tout simplement car il a été Doyen de la
faculté de Poitiers avant de rejoindre la faculté de droit de Paris (avant Mai 68, il n’y en avait
qu’une !). Je profite de cette occasion pour vous signaler que l’université française est très fière et
très attachée à ses titres. Écrire un mail, c’est comme écrire une lettre, il faut respecter les codes.
On ne dit pas Jean Carbonnier. Pourquoi ? Ce n’est pas insultant. En droit, il est admis que les
auteurs décédés soient cités par leur seul nom de famille à l’instar de Portalis, Planiol, Ripert,
Josserand ou encore Cornu. Très souvent cité par les étudiants en accroche de leurs dissertations, le
Doyen Carbonnier est également cité dans l’hémicycle, par exemple par Christiane Taubira lors du
discours sur la loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe, plus connu sous sa version
commune : mariage pour tous.
La famille est trouvé dans un certain nombre de texte, notamment dans la déclaration universelle
des droits de l’homme
Qu’est-ce que la famille ? La famille est une unité de base de la société, et c’est une nécessité
sociale. La Déclaration universelle des droits de l’homme s’intéresse à la famille (c’est une
convention internationale, à ne pas confondre avec la déclaration des droits de l’homme et du
citoyen de 1789 qui fait partie du bloc de constitutionnalité).
Article 16 alinéa 3 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme « La famille est
l'élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l'État »
Alinéa 10 du Préambule de la Constitution de 1946 « La Nation assure à l'individu et à la famille
les conditions nécessaires à leur développement »
Et il faut bien voir que même si la famille évolue, cette institution reste vivace. On parle souvent de
crise de la famille, mais toutes les études sociologiques révèlent que les Français sont toujours
attachés à la famille. La famille a changé, mais l’importance de la famille demeure. La famille est
un lieu de protection et de solidarité. Elle réunit les individus et les protège ; c’est un refuge.
En ce sens, l’article 8 de la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de l’Homme et
des Libertés Fondamentales « Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale »
⇒Article fondamental = souvent invoqué devant la Cour européenne des droits de l’homme
(CEDH) comme devant la Cour de cassation dans le cadre du contrôle de conventionnalité
§1 - La définition de la famille
La famille est partout, dans le langage, dans les conventions, dans les paroles de grands auteurs
pourtant il n’y a pas de définition de la famille = absence de définition textuelle. La famille c’est
un ensemble de personnes uni par des liens spécifiques. En 1804 on disait que la famille c’est le
mariage et les enfants issue du mariage. Donc pendant longtemps, le mariage créer une famille.
Initialement on ne pouvait pas être une famille sans mariage.
Mariage (alliance) ; concubinage ? ; Pacs ? Parenté = C’est jusqu’à une ordonnance de 2005 et
en 2001 que l’on a distingué les enfants naturels, adultérins...
Le droit a évolué, de plus en plus de couples non mariés, de plus en plus d’enfants nés hors
mariages… Pour les enfants il n’y a pas de débat : qui dit enfant, dit famille. Mais en matière de
concubinage et pacs, plusieurs auteurs disent qu’il n’y en a pas. Par exemple en matière de mutation
(donc de PACS) = arrêt de la 2ème chambre civil de la cour de cassation le 25 mars 2004.
3 illustrations :
• D’abord, dans une décision du 25 mars 2004 (n° 04-60.134), la 2e Chambre civile de la
Cour de cassation considère implicitement le partenaire d’un PACS comme membre de la
famille de son partenaire. À première vue ce n’est pas évident. Mais cela résulte du texte
invoqué au visa : l’article L. 30.1 du Code électoral qui vise « les membres de la famille »
du fonctionnaire muté. Or, la Cour de cassation en ce qu’elle applique ce texte au partenaire
pacsé considère nécessairement qu’il s’agit d’un membre de sa famille. Il ne faut pas sur-
exagérer la portée de cet arrêt. Certes, il est publié au Bulletin des arrêts de la Cour de
cassation, mais il n’a pas de diffusion plus importante de sorte qu’il est difficile de lui
reconnaître une portée importante. En outre, le Conseil constitutionnel, dans une décision du
28 janv. 2011, n° 2010-92 QPC, Mmes Corine C. et Sophie H., a reconnu implicitement à un
couple de femme le droit de mener une vie familiale normale. Nous reverrons cette décision.
Le Conseil constitutionnel juge que le droit de mener une vie familiale n’implique pas de
reconnaître le mariage entre personnes de même sexe, à une époque où il n’était pas
reconnu. Le Conseil considère, en effet, que ces couples peuvent vivre en concubinage ou
conclure un PACS. C’est donc que le Conseil constitutionnel considère que le concubinage
comme le PACS permettent de vivre une vie familiale normale.
• De façon plus directe, la Cour européenne des droits de l’Homme, dans une décision du 24
janvier 2010, Schalk et Kopf c/ Autriche (nos 94 et 95), a affirmé que la relation entretenue
entre deux femmes relevait non seulement du droit au respect de la vie privée (article 9
CESDH), mais aussi du droit de vivre une vie familiale normale (article 8). Revirement de
jurisprudence sur ce dernier point. On peut dire qu’aujourd’hui il n’y a guère de doute. Le
couple, quel que soit le mode de conjugalité, constitue une famille.
§2 - L’évolution de la famille
Quelques statistiques
§3 - Les sources du droit de la famille
Date d’EEV
• Article 1er Code civil « Les lois et, lorsqu'ils sont publiés au Journal officiel de la
République française, les actes administratifs entrent en vigueur à la date qu'ils fixent ou, à
défaut, le lendemain de leur publication. Toutefois, l'entrée en vigueur de celles de leurs
dispositions dont l'exécution nécessite des mesures d'application est reportée à la date
d'entrée en vigueur de ces mesures. En cas d'urgence, entrent en vigueur dès leur publication
les lois dont le décret de promulgation le prescrit et les actes administratifs pour lesquels le
Gouvernement l'ordonne par une disposition spéciale. Les dispositions du présent article ne
sont pas applicables aux actes individuels ».
Application dans le temps
• Art. 2 Code civil « La loi ne dispose que pour l'avenir ; elle n'a point d'effet rétroactif ».
⇒ Importance des DISPOSITIONS DITES TRANSITOIRES, peuvent :
◦ Reporter dans le temps EEV d’un texte ;
◦ Prévoir la rétroactivité de la loi et/ou régime spécial pour situation en cours.
Loi du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice (JO 24 mars)
Loi du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice
Loi n° 2020-734 du 17 juin 2020 relative à diverses dispositions liées à la crise sanitaire, à d'autres
mesures urgentes ainsi qu'au retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne
Loi 28 décembre 2019 visant à agir contre les violences au sein de la famille (JO 29 déc.)
CHAPITRE 1 : LA FORMATION DU
MARIAGE
Section I : La liberté du mariage
Cela vise le droit de se marier (= volet positif) ou de ne pas se marier (= volet négatif). Cela fait
parti des droits subjectifs (crée par le droit objectif). Parmi les droits subjectifs il y a de nombreux
types de droit tels que : les droits personnels, les droits de créances…
a. Le mariage homosexuel
Aujourd’hui, les relations homosexuelles sont protégées par le droit, notamment grâce à la loi
relative au mariage pour tous. Il faut distinguer avant et après 2013.
Avant, la différence de sexe était une condition de validité du mariage. Ce n’était pas une exigence
posée explicitement, c’était une exigence implicite, ce qui avait justifié que la cour de cassation
prononce la nullité du mariage en présence d’un mariage célébré entre deux personnes de même
sexe. Résultait de l’article 75 que chaque personne devienne mari et femme.
La nullité avait été prononcée à la suite du mariage de Bègles prononcé par Noël Mammaire entre
deux personnes homosexuelles. Selon la loi française, le mariage devait être entre un homme et une
femme
Le code civil ne le disait pas expressément, mais en 1804, l’exigence paraissait tellement évidente
qu’il n’était pas envisagé de la consacrer expressément.
QPC de la conformité de la loi française qui refusait le mariage homosexuel avec les droits et
libertés fondamentaux régis par la constitution.
Si le législateur heurtait la CEDH, le droit français aurait du évoluer pour autoriser le mariage.
Exemple :
• mariage de Bègles ⇒ Deux hommes se sont mariés le 5 juin 2004 à Bègles, commune
française par un officier d'état civil. Le 27 mai 2004, le procureur de la République a
notifié son opposition au tribunal de grande instance face à un mariage entre deux
personnes de même sexes.
• CEDH, 24 juin 2010, Schalk et Kopf c/ Autriche Renvoi marge d’appréciation des États
⇒ ⇒Absence de condamnation de l’Autriche au regard des arts. 8 (vie privée &
familiale), 12 (mariage) et 14 (discrimination) CESDH
Avec la loi du 17 mai 2013, le droit français a ouvert la possibilité aux couples de se marier, art 143
le dit explicitement. France = 14epays au monde à autoriser le mariage homosexuel, après la
création du PACS en 1999. La loi de 2013 constitue pour certains une révolution du droit au
mariage sans doute aussi importante que celle qui a rétabli le divorce en 1884.
Révolution qui a été considérée comme historique pour certains, et pour d’autres comme une
régression. On est passés à deux conceptions totalement opposées.
Les discussions ont été mouvementées : était-on obligé d’ouvrir le mariage aux personnes de même
sexe ? Différents arguments ont été invoqués : deux types :
• L’ouverture du mariage aux personnes de même sexe entraînait un bouleversement des
fonctions de la famille
• L’ouverture du mariage aux personnes de même sexe heurtait le principe d’égalité.
Premier argument": Bouleversement des fonctions de la famille":
• La fonction de reproduction de la famille qui est assurée dans le mariage. On retrouve aussi
la fonction sociale de la famille, fonction d’éducation dévolue aux parents qui ne pourrait
pas être assurée par les personnes homosexuelles qui élèveraient un enfant
Le principe d’égalité (égalité en droit) est le principe selon lequel tout individu doit être traité de la
même manière par la loi et en vertu duquel aucun individu ou groupe d’individus ne doit être
privilégié par la loi. Il ne s’oppose ni à ce que le législateur règle de façon différente des situations
différentes ni à ce qu’il déroge à l’égalité pour des raisons d’intérêt général pourvu que, dans l’un et
l’autre cas, la différence de traitement qui en résulte soit en rapport direct avec l’objet de la loi qui
l’établit. Dès lors qu’on argue une discrimination ou une rupture d’égalité, on constate que l’on est
traité différemment et cela est puni pénalement car c’est une discrimination. Pour le conseil
constitutionnel cependant, un couple hétérosexuel est forcément différent d’un couple homosexuel
donc peut être traité différemment. Mais quand bien même les personnes seraient dans la même
situation, il faut qu’il y ai un motif d’intérêt général pour que la discrimination soit licite, si non elle
est illicite.
Le conseil constitutionnel a été saisi à posteriori le 17 mai 2013 et dit « il n’appartient pas au
Conseil constitutionnel de substituer son appréciation à celle du législateur sur la prise en compte,
en cette matière, de cette différence de situation » ; « que si, en règle générale, ce principe
[d’égalité] impose de traiter de la même façon des personnes qui se trouvent dans la même
situation, il n'en résulte pas pour autant qu'il oblige à traiter différemment des personnes se trouvant
dans des situations différentes ».
b. Le mariage du transsexuel
CEDH, 11 juill. 2002, Christine Goodwin c/ RU
1. Le rejet de la bigamie
En droit français c’est un mariage monogamique. En effet, le droit français s’y oppose avec l’article
147 du code civil notamment : « on ne peut contracter un deuxième mariage avant la dissolution du
premier. » et est puni par l’article 432-20 du Code pénal « Le fait, pour une personne engagée dans
les liens du mariage, d'en contracter un autre avant la dissolution du précédent, est puni d'un an
d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende. Est puni des mêmes peines l'officier public ayant
célébré ce mariage en connaissant l'existence du précédent. ».
Le 22 juillet 1970, dans l’arrêt X contre Royaume-Uni, la CEDH considère que la liberté de se
marier n’empêche pas d’interdire le mariage bigame.
Le 3 février 2004, l’homme fut marier deux fois avec la même mariage, une fois dans un pays
étranger, une autre en France et son mariage en France fut considéré comme « nul ». Une personne
qui a la nationalité française ne pourra jamais être polygame. La polygamie est le fait pour une
même personne d’être marié avec plusieurs personnes." Elle commence à intéresser dès les années
1970, à cause d’immigrants dont leurs lois autorisaient la polygamie. En France, la bigamie est une
cause de la nullité du mariage et fait l’objet de sanctions pénales. Il est interdit de célébrer un
mariage polygamie en France même si il est contracté par un étranger. Si un français se marie à
l’étranger dans un pays où la loi autorise la polygamie, ce mariage sera sans effets en France. ⇒ CC
24 sept 2002 : mariage nul car c’était un français.
Ces unions polygames célébrées à l’étranger par des étrangers peuvent-elles avoir valeur en France?
Ordre public international atténué. Comme s’est passé à l’étranger, l’ordre public va développer des
effets atténués dans la mesure où l’union pourra produire des effets atténués. En France, l’officier
d’état civil ne célébrera jamais un mariage polygamique mais du coup possible à l’étranger comme
dit avec « l’ordre public international atténué »
⇒ 28 janvier 1958 : Femmes mariées à un homme polygame pouvaient en France, se partager la
succession de l’homme. Certains effets sont supprimés: le regroupement familial qui ne peut être
que pour un conjointe. a nationalité française ne pourra pas être octroyée aux conjoints.
2. Le rejet de l’inceste
L’inceste au sens juridique du terme n’est pas interdit, mais le viol si. En France, il n’y a pas
d’infraction pénal à avoir des relations sexuelles avec sa famille, cela renvoie plutôt aux mœurs. Par
contre s’il y a agression ou viol, cela est grave ! Le mariage est interdit entre les membres d’une
même famille, cela traduit une prohibition de l’inceste. Raison physiologique: il s’agit de prévenir
le handicap dont pourraient être atteints les enfants issus d’un inceste.
L’autre raison en est une morale, sociale: il faut se marier à l’extérieur du groupe.
« Le tabou de l’inceste est commun à la plupart des sociétés » Levi-straus
a. Le principe de la prohibition
La prohibition de l’inceste est le passage d’un état de nature à un état social.
Il y a plusieurs empêchements, notamment ceux dû aux liens du sang.
• Article 161 « En ligne directe, le mariage est prohibé entre tous les ascendants et
descendants (…). »⇒ Lien de parenté directe interdit le mariage.
• Article 162 « En ligne collatérale, le mariage est prohibé, entre le frère et la sœur, entre
frères et entre sœurs. »⇒ Le mariage dans la ligne collatérale au 2ème degré, prohibition
absolue.
• Article 163 ⇒ « La mariage entre alliés en ligne directe est prohibé lorsque le mariage qui
créée l’alliance a été dissout par divorce. » sauf si autorisé par le président de la République
(article 164)
• Article 164 « Néanmoins, il est loisible au Président de la République de lever, pour des
causes graves, les prohibitions portées : (…) 3° Par l'article 163. »⇒ se marier avec son
oncle, sa nièce...
La parenté est une ligne directe. Mais lorsqu’il y a deux personnes de la même famille qui
descendent d’une personne commune, c’est une ligne collatérale. Le degré est la séparation existant
entre deux personnes.
On remonte à l’ancêtre commun pour redescendre jusqu’au frères et sœurs = deux degrés. En droit
français il y a trois zone pour déterminer l’interdiction: zone d’interdiction, zone d’interdiction
relative (possibilité de se marier sous autorisation du président) zone de perdition (mariage autorisé)
Il y a aussi les empêchements dus à un lien adoptif visés par les articles 356 (adoption plénière) et
366 (adoption simple) du code civil. Adoption Plénière ⇒ L’enfant est considéré comme enfant des
parents adoptifs donc il ne peut pas se marier avec ses parents. Tout est fait comme si c’était une
vraie famille par le sang. Adoption Simple ⇒ Pour l’adoption simple, dans sa famille par le sang on
ne change rien : même interdictions absolus, relatives et mêmes autorisations. Dans la famille
relative, les cas d’incestes absolus sont limités à la ligne ascendante et descendante et avec les frères
et sœurs on ne peut pas, mais avec l’oncle ou la tante c’est autorisé.
Il y a, enfin, les empêchements dus à l’alliance. Il faut le président de la république encore mais il
faut aussi que la personne qui a créer l’alliance soit décédée. X et son ex conjoint ne sont plus
mariés, l’ex conjoint ne peut pas se marier avec ses beaux enfants, son ancienne belle-mère mais
peut se marier avec la sœur ou le frère de son ex. En gros, il faut que X soit morte pour que l’ex
conjoint se mari avec sa belle-mère.
• Arrêt B. et L. contre Royaume-Uni : La Cour européenne le 3 sept 2005 a considéré que le
Royaume-uni qui posait une telle interdiction de mariage entre une fille et son ex beaupère,
portait une atteinte disproportionnée à la liberté de mariage en empêchant à une femme
d’épouser son ex beau père alors que le mariage avec sa mère avait été dissout.
• La Cour de cassation, dans un arrêt du 4 décembre 2013, un homme s’était marié avec la
femme de son fils après que ce dernier ait divorcé. Aucune opposition n’avait été prononcé
et le mariage a duré une vingtaine d’années. Après la mort du beau-père, la nullité du
mariage est demandée par le fils. La Cour d’appel avait considéré que le mariage pouvait
être nul, la CC considère en revanche que ce mariage qui avait duré de longues années ne
pouvait pas être annulé sauf à réaliser une atteinte disproportionnée au droit au respect de la
vie privée du couple qui s’était marié.
La CC a considéré la nullité contraire aux articles 8 et 12 de la convention et a jugé disproportionné
l’article 161.
• La Cour de Cassation, le 8 décembre 2016 : Un homme de 77 ans s’était marié avec une
femme et divorce. Celui-ci se remarie deux ans après son divorce avec la fille de son ex
femme qui avait 27 ans. Elle avait vécu avait lui et s’était fait éduquer par ce dernier. Après
son décès, ses héritiers demandent la nullité du mariage. ⇒ Pas d’atteinte à la liberté du
mariage comme pas d’opposition lors de la célébration. La CC a considéré qu’une nullité est
possible comme il n’y a pas d’atteinte disproportionnée à la vie privée.
Ces 2 arrêts (2013 et 2016) appellent 3 séries de remarques :
• Si le législateur indique que la prescription c’est 30 ans : par l’article 8 contrôle de
conventionnalité, alors pas d’inceste pendant 30 ans.
• Le contrôle de conventionnalité va entraîner un double contrôle de proportionnalité.
Contrôle concret in concreto + Contrôle in abstracto
• La CC considère que si la loi française en prononçant la nullité du mariage ne porte pas
atteinte à la vie privée alors elle le fera.
b. Le devenir de la prohibition
⇒CEDH, 13 juill. 2005, B. et L. c/ Royaume-Uni
⇒Cass. 1ère civ., 4 déc. 2013, n° 12-26.066 Communiqué : « En raison de son fondement, la portée
de cette décision est limitée au cas particulier examiné. Le principe de la prohibition du mariage
entre alliés n’est pas remis en question. »
⇒Cass. 1ère civ., 8 déc. 2016, n° 15-27.201 ⇒ motivation enrichie
⇒Contrôle de proportionnalité in abstracto
v/ contrôle de proportionnalité in concreto/in casu
⇒H. Fulchiron, « Le contrôle de proportionnalité : questions de méthode », D.
2017, p. 656
1. Le moment du consentement
b. Le mariage posthume
Un mariage posthume est un mariage qui intervient après la mort de l'un des époux. La personne qui
le contracte devient immédiatement veuve lorsque le mariage est prononcé. Un couple allait se
marier, l’un meurt avant : les conditions sont plusieurs ⇒ être certain du consentement et que l’un
des deux futurs époux survivent. Il y a des conséquences sur les futurs enfants (présomption de
paternité) mais aucunes conséquences en succession. = Article 171
2. Les incapables
2 approches de l’incapacité :
• Stricto sensu : les personnes protégées (dits incapables [mineurs ou majeurs]) ;
• Lato sensu : les personnes protégées + les déments (personnes non saines d’esprit -> trouble
mental).
Particularité du dément (entre incapacité & absence de consentement)
Est saine d’esprit la personne qui (Précis Dalloz) :
• est lucide, c’est-à-dire qui est apte à comprendre et à réfléchir ;
• jouit de sa volonté, c’est-à-dire qui a la capacité de vouloir et de décider.
⇒ Notion plus stricte que la seule altération des facultés mentales ;
⇒ Peut être invoquée même si une mesure de protection est ouverte dès lors que la personne
protégée s’est engagée ;
⇒Mariage en cas d’insanité d’esprit : absence de consentement. Art. 146 Code civil : « Il n'y
a pas de mariage lorsqu'il n'y a point de consentement. »
a. Les mineurs
Aujourd’hui, pour que le mineur puisse se marier, de façon exceptionnelle, deux conditions
cumulatives sont posées.
Première condition : le mariage est possible pour motif grave. C’est le procureur de la république
qui pour motif grave accorde une dispense d’âge autorisant le mineur à se marier.
Autrefois, le motif grave était par exemple la grossesse de la mineure.
• Lorsque le procureur donne cette dispense en autorisant le mariage, le mineur marié va
devenir émancipée. Il devient capable. Cette émancipation est une émancipation légale
prévue par la loi. Elle se distingue de l’émancipation judiciaire qui est demandée par les
parents indépendamment du mariage lorsque le mineur a 16 ans.
Deuxième condition : Le mineur doit obtenir l’autorisation de ses parents pour se marier. Article
148 du code civil : Article 148 « Les mineurs ne peuvent contracter mariage sans le consentement
de leurs père et mère ; en cas de dissentiment entre le père et la mère, ce partage emporte
consentement. » À défaut des deux parents vivants, ⇒ v. C. civ., art. 149 à 159.
• En présence d’un désaccord, le partage vaut consentement. Si l’un refuse, l’autorisation sera
quand même donnée. L’autorisation a l’objet pour l’enfant de se protéger de lui-même. Pour
ne pas faire d’erreur. Pas besoin de motivation ni de contrôle du juge. C’est pourquoi il peut
y avoir des motifs non louables
a. L’erreur
Historiquement en 1804, l’erreur c’est l’erreur sur l’identité. L’article 180 du code civil vise 2 types
d’erreurs": l’erreur dans la personne (je pense me marier avec X alors que c’est Y) et l’erreur sur les
qualités essentielles de la personne (je pense me marier avec une femme honorable alors que c’est
une ancienne prostituée = 2012).
La difficulté va être de déterminer ce qu’est une qualité essentielle.
A l’origine, l’erreur sur la qualité essentielle n’était pas admise. Il y avait seulement l’erreur sur la
personne.
• Cela pouvait être une erreur sur l’identité physique de la personne. A l’origine, l’erreur était
très strictement admise.
• L’erreur sur l’identité civile : le nom : je crois épouser monsieur De Lambre alors que c’est
monsieur Le Moigne.
• Erreur sur l’âge. Le code civil à la base n’admettait que ces erreurs sur la personne. Il
refusait en revanche d’admettre l’erreur sur les qualités essentielles de la personne à une
époque ou le code civil interdisait le divorce (1816/1884)
L’affaire Anne Berton en 1869 : une jeune fille de très bonne famille se marie avec un homme
qu’elle imagine de très bonne famille, mais qui est en réalité un ancien forçat. Elle n’apprend cela
qu’après le mariage. Elle demande la nullité du mariage mais la cour de cassation refuse en disant
qu’il n’y a ni erreur sur l’identité physique, ni erreur sur l’identité civile de son époux. La cour de
cassation dit que seul ces deux types d’erreur sont admis.
L’idée qui a prévalu pendant longtemps est que le mariage devait être stable.
Lorsque le divorce a été de nouveau admis en 1884, les juges, plutôt que de se placer sur le terrain
de la nullité pour effacer, faire disparaître un mariage qui avait été contracté par un époux ayant
menti ont utilisé la voie du divorce, et notamment lorsque un des époux avait menti sur une de ses
qualité jugée essentielle par l’autre conjoint. On parlait du devoir de sincérité.
Ce devoir était très artificiel. En 1975, le 11 juillet, il y a eu une réforme du divorce très importante
et à l’occasion de laquelle le législateur a expressément admis l’erreur sur les qualités essentielles
de la personne. On appréhende l’erreur sur la qualité de la personne de deux manières": d’une
manière subjective et objective.
D’une manière subjective, il faut que pour la personne elle-même victime de l’erreur, cette personne
si elle avait connu la qualité essentielle ne se serait pas mariée avec son époux ou son épouse. En
l’absence d’erreur, cette personne n’aurait pas contracté mariage. L’erreur a été déterminante du
consentement. Exemple, je pensais me marier avec un homme chaste, mais que non.
Il faut que l’erreur soit objectivement essentielle : dans l’opinion commune, il faut que cette erreur
participe de l’essence du mariage et que l’absence de qualité soit de nature à compromettre
gravement la vie normale du couple. On met une certaine dose d’objectivité pour faciliter
l’annulation du mariage.
Les cas admis de qualités essentielles:
• lorsque la personne s’est trompée sur le passé pénal de son conjoint.
• erreur sur les aptitudes sexuelles de la personne : je pense me marier avec un homme avec
lequel je peux avoir des relations sexuelles normales, alors qu’il est impuissant.
Il y a des terrains plus délicats comme la religion. A priori, le mariage est civil. Mais cette question
peut être déterminante. La cour de cassation a admis qu’une personne catholique pouvait demander
la nullité de son mariage pour erreur sur les qualités essentielles alors que son époux lui avait caché
sa qualité de divorcé. Les catholiques ne peuvent pas se marier avec un divorcé.
Le fait d’être vierge : « est-ce une qualité qui peut être jugée essentielle pour un mariage ? »
Pour l’homme": il dit à sa femme qu’il entretient depuis longtemps une liaison avec une femme
mariée. La cour de cassation a considéré dans un arrêt du 13 décembre 2005 que cela ne justifiait
pas la nullité du mariage dès lors qu’il n’était pas démontré que l’homme allait poursuivre cette
liaison après le mariage ni même que les convictions religieuses de la femme l’aurait conduit à ne
pas se marier avec cet homme si elle avait connu la liaison.
L’existence de la liaison avant ne peut pas justifier une annulation du mariage. Cela change si la
liaison continue après le mariage. L’appréciation des juges du fond est dominante.
Pour la virginité de la femme : un couple de religion musulmane se marie. Le mari découvre
l’absence de virginité de son épouse le soir de la nuit de noce. L’épouse avait menti à son mari sur
sa virginité et lui avait fait croire qu’elle était vierge. La question était de savoir si ce mensonge
pouvait justifier l’erreur sur les qualités essentielles. Le tribunal de Grande Instance de Lille veut
enterrer l’affaire et souhaite l’annulation du mariage mais les médias s’en mêlent, il y a des
polémiques donc la Cour d’Appel de Douai répond par la négative. Elle nous dit que l’appréciation
des qualités essentielles relève du contrôle de l’ordre public et n’est pas à la libre disposition des
parties. Or l’absence de virginité ne peut faire naître une erreur sur les qualités essentielles de la
personne car la virginité n’est pas une qualité essentielle
b. La violence
Article 180, alinéa 1er « Le mariage qui a été contracté sans le consentement libre des deux époux,
ou de l'un d'eux, ne peut être attaqué que par les époux, ou par celui des deux dont le consentement
n'a pas été libre, ou par le ministère public. L'exercice d'une contrainte sur les époux ou l'un d'eux, y
compris par crainte révérencielle envers un ascendant, constitue un cas de nullité du mariage. »
Article 180, al. 2 (issu L. 1975) « S'il y a eu erreur dans la personne, ou sur des qualités essentielles
de la personne, l'autre époux peut demander la nullité du mariage. »
• 2 conditions cumulatives pour qualités essentielles (≠ droit commun des contrats) :
◦ condition subjective : in concreto –> erreur pour l’époux ;
◦ condition objective : in abstracto –> erreur pour toute personne.
• La violence peut être physique ou morale (pression psychologique en vue de forcer le
mariage)
Il peut il y avoir des menaces, violence morales, pression d’une autorité hiérarchique qui conduisent
la personne à se marier alors que si elle ne l’avait pas subie, elle ne se serait pas mariée. Elle suscite
une crainte référentielle envers les ascendants.
Traditionnellement, la crainte qu’inspire les parents à un enfant n’était pas jusque là une cause de
nullité dans le domaine des contrats. En matière de mariage depuis le 4 avril 2006 qui réprime les
violences au sein du couple, l’art 180 a été complété pour permettre d’annuler un mariage lorsqu’il
a été contraint par la crainte référentielle de ses ascendants. = éviter les mariages forcés
B. La célébration du mariage
Le mariage est un rite, la célébration se déroule devant l’officier de l’état civil en présence des
époux, c’est la mairie de la résidence de l’un des époux (Sarkozy, lui, s’est marié à l’Elysée) . La
date est choisie par ces derniers et l’heure est choisie par l’officier d’état civil.
La célébration doit être publique (article 165) sous peine d’une nullité absolue. Dispense de
présence des époux: en tant de guerre pour les militaires, mariage posthume.
Le mariage est célébré avec des témoins, un ou deux témoins par époux. L’article 75 du Code civil
nous dit que l’officier d’état civil lie aux époux des devoirs. L’officier d’état civil va demander si les
époux ont fait un contrat de mariage. Il va demander aux futurs époux si ils veulent se prendre pour
époux. Une fois qu’ils répondent oui, alors l’officier les unis au nom de la loi.
Quand est-ce que les époux sont mariés? Au moment du « oui » ou lorsque l’officier prononce?
L’acte de mariage va être dressé immédiatement, acte authentique signé par l’officier, les témoins,
les époux et va être complété par des précisions en marge de l’acte du mariage. il permet aux époux
de faire la preuve de leur mariage et d’établir la filiation.
Les militaires peuvent librement contracter mariage. Doivent, cependant, obtenir l'autorisation
préalable du ministre :
• 1° (Supprimé).
• 2° Lorsque leur futur conjoint ne possède pas la nationalité française, les militaires en
activité de service ou dans une position temporaire comportant rappel possible à l'activité, à
l'exception des personnels servant au titre du service national ;
• 3° Les militaires servant à titre étranger.
LOI n° 2005-270 du 24 mars 2005 portant statut général des militaires (1) Article 86 Pendant les
cinq premières années de son service actif, le militaire qui sert à titre étranger doit obtenir
l'autorisation du ministre de la défense pour contracter mariage ou conclure un pacte civil de
solidarité.
Donc aujourd'hui l'hypothèse d'une autorisation est très marginale
B. Le régime de la nullité
Triples conséquences de la distinction nullité absolue-relative (C. civ., art. 180 à 191) :
• Délai de prescription ;
• Qualité à agir ;
• La possibilité (ou non) de confirmation.
1. Le principe de rétroactivité
⇒ Annulation pour le passé ; remise en l’état antérieur.
A. La direction de la famille
Aujourd’hui, depuis 1970, l’article 213 énonce que le mariage ne crée plus une hiérarchie entre les
époux, ils pourvoient tous deux à l’éducation des enfants et préparent leur avenir. Autrefois le mari
était tout puissant maritalement, il avait le statut de chef de famille, il avait la puissance paternelle.
Les époux sont maintenant égaux, indépendants et la femme conserve ainsi son autonomie. Elle ne
consent plus à se soumettre sous l’autorité de son mari.
Chacun des époux est censé conserver l’exercice de ses droits et libertés fondamentaux.
Néanmoins, le fait qu’il y ait un mariage va tempérer quelque peu ces libertés car il fait naître des
devoirs à l’encontre des époux. L’homme et la femme doivent décider ensembles
• Les époux sont des associés et doivent exercer ensembles certaines fonctions. Ils doivent
diriger ensemble la famille. Gouvernement de la famille à deux têtes, les fonctions sont
attribuées aux deux conjoints. Ce domaine de co-direction est général et concerne toutes les
décisions matérielles que morales de la famille. Elle est finalisée et doit se réaliser dans
l’intérêt de la famille. Si les époux ne se mettent pas d’accords, il faudra que le juge arbitre
le désaccord conjugal. Si désaccord systématique, cela met en danger leur mariage.
• Sur certains points, le législateur a posé des présomptions d’accord, pour tous les actes
usuels actes d’éducation, chaque parent est réputé agir avec l’accord de l’autre. Cela veut
dire qu’il suffit l’accord d’un des époux pour qu’un contrat soit valable.
2. Le devoir de fidélité
La fidélité était vu comme quelque chose d’importante vis à vis de l’établissement de la filiation,
mais désormais ce n’est pas autant sanctionné, dans un arrêt de 2015 un journal avait révélée une
relation entre Patrick.D et Valérie.T, il avait donc porté plainte considérant que sa relation adultérine
portait atteinte à sa considération. Un autre arrêt : Affaire Gleeden = promouvoir l'adultère, est-ce
illégal ? Les Associations familiales catholiques accusent le site Gleeden de promouvoir l'infidélité
en violation du Code civil, et demandent à la justice de trancher. Mais l’interdire porterait atteinte à
la liberté d’expression donc il ne faudrait pas interdire ce site..
On doit adopter une conception globale de la notion, c’est une fidélité physique et morale. Cela
comprend l’exclusivité des relations sexuelles au conjoint. La violation du devoir de fidélité peut
résulter d’intrigue amoureuse ou même d’une complicité, cela est appelé un adultère blanc. Homme
avait eu une relation épistolaire avec une femme, le mari évoquait sa séparation de corps et d’esprit
avec sa femme. Même s’il n’y avait pas eu de relations sexuelles, la Cour d’appel a caractérisé la
violation du devoir de fidélité.
Ce devoir dure, tant que dure le mariage. Pendant le divorce, il faut faire attention, tant que la
procédure de divorce n’est pas achevée, le devoir de fidélité est maintenu
3. Le devoir d’assistance
C’est un devoir d’aide dans la vie quotidienne, de soigner son conjoint. La CC a considéré que cette
obligation de soin, excluait la rémunération de l’époux mais ne devait pas aller jusqu’à faire d’un
infirmier son époux.
4. Le devoir de respect
A la base le devoir de respect est un devoir innomé qui a été consacrée par la loi de 2006 sur les
violences conjugales. Au nom du devoir de respect est imposé à l’époux des obligations négatives:
ne pas faire preuve de violence
Il faut veiller à l’épanouissement de son conjoint. Les époux se devaient une sincérité.
1. Le régime légal
Article 1393 « Les époux peuvent déclarer, de manière générale, qu’ils entendent se marier sous
l’un des régimes prévus au présent code. A défaut de stipulations spéciales qui dérogent au régime
de communauté ou le modifient, les règles établies dans la première partie du chapitre II formeront
le droit commun de la France. »
⇒ Chapitre II : Du régime en communauté
Première partie : De la communauté légale
Présentation succincte
⇒Communauté réduite aux acquêts
• Quant aux biens :
◦ Biens communs (acquêts) ≠ Biens propres -> 3 masses
• Quant à la gestion des biens communs, 3 régimes distincts :
◦ Principe : gestion concurrente ;
◦ Exceptions :
◦ Cogestion ;
◦ Gestion exclusive ;
• Quant aux dettes, 2 distinctions :
◦ Obligation à la dette & la contribution à la dette ;
◦ Nature de la dette :
▪ Principe : dettes communes ;
▪ Exception : dettes propres ;
◦ Quant à la liquidation :
▪ Partage de la communauté (actif/passif) par moitié
CHAPITRE 3 : LE DIVORCE
Deux remarques préliminaires :
• Le divorce est une cause de dissolution du mariage parmi les autres.
• C’est une dissolution du mariage qui peut être prononcée ou non par le juge. (modernisation
de la justice). Avant, il avait seulement un caractère judiciaire, dorénavant il est possible de
divorcer par contrat sans passer par le juge.
Existe-t-il une liberté de mettre fin au mariage ?
• Non : Johnson et autres c/Irlande – CEDH le 18 décembre 1986
• Oui : Conseil constitutionnel, le 29 juillet 2016 = QPC
Existe il des divorces fictifs ?
• Non : arrêt Taleb le 17 novembre 1981
A. Les conditions
Le divorce est un contrat comme les autres ⇒ pertes de la dimension institutionnelle du mariage.
Objectif est de réduire les « interminables délais du JAF qui était débordée »
Les textes des divorces différents ont les mêmes conditions :
• accord des époux (consentement libre et éclairé) les époux doivent être d’accord sur le
principe même du divorce et un accord sur les effets du divorce (être d’accord sur le sort des
enfants, questions de garde, de résidence, pension alimentaire des enfants, etc.)
• Il faut deux avocats distincts si pas de juge
• le juge n’est pas obligatoire sinon, car le rôle du juge était assez limité, il homologuait la
convention de divorce. Le contentieux familial encombre les tribunaux. Comme cela
engendre des coûts importants, l’idée est de retirer des tribunaux des divorces consensuels
• le divorce sera exceptionnellement judiciaire (sous présence d’un juge) : Il faut que l’enfant
ne demande pas à être auditionné. Il est possible de divorcer sans juge en présence d’enfant
mineur. Néanmoins, si l’enfant demande à être entendu par le juge alors on sort du divorce
contractuel pour un divorce pour consentement mutuel judiciaire.
• les majeurs sous tutelles et sous curatelles ne peuvent pas avoir recours au divorce par
consentement mutuel peu importe qu’il soit avec ou sans juge
B. Le déroulement
On peut d’abord demander un divorce judiciaire puis changer de décision et décider de faire un
divorce par consentement mutuel.
Le divorce judiciaire ou pas consentement mutuel :
La procédure est soit contentieuse soit gracieuse.
• Dans un cas il y a un contentieux, une opposition, un différent.
• Dans l’autre, elle est gracieuse : L’article 25 du Code de procédure civile dispose que « le
juge statue en matière gracieuse lorsqu’en l’absence de litige il est saisi d’une demande dont
la loi exige, en raison de la nature de l’affaire ou de la qualité du requérant, qu’elle soit
soumise à son contrôle. » Il ressort de cette disposition qu’une demande en justice relève de
la procédure gracieuse lorsqu’elle répond à deux critères cumulatifs :
◦ Premier critère : l’absence de litige
◦ Second critère : l’exigence de contrôle du juge
1. Le divorce judiciaire
⇒ Procédure gracieuse
⇒ C. civ., art. 248 (débats non publics) et 250 à 250-3.
⇒ C. proc. civ., art. 1088 à 1101.
Rôle du juge ?
Article 232 : « Le juge homologue la convention et prononce le divorce s'il a acquis la conviction
que la volonté de chacun des époux est réelle et que leur consentement est libre et éclairé. Il peut
refuser l'homologation et ne pas prononcer le divorce s'il constate que la convention préserve
insuffisamment les intérêts des enfants ou de l'un des époux. »
⇒ Si rejet, possible homologation des mesures provisoires (art. 250-2, al. 1er)
⇒ Nouvelle convention à présenter au JAF ss 6 mois sans quoi caducité demande en divorce – idem
si nouveau rejet (art. 250-2, al. 2 et 250-3).
2. Le divorce conventionnel
Il faut deux avocats distincts si pas de juge. C’est l’unique garde fou prévu par le législateur. Ce
sont donc les avocats qui contre-signent la convention avec les 2 époux.
Elle est simplifiée car la convention est à déposer chez le notaire pour être divorcés. Il faut en
premier lieu l’établissement d’une convention par leurs avocats respectifs.
L’avocat a un rôle de conseil, notamment sur les effets du divorce, ils se chargent de recueillir le
consentement libre et éclairé des époux. Ils doivent garantir l’équilibre de la convention qui doit
préserver l’intérêt de leur client. Ils doivent s’assurer que la convention renferme tous les éléments
que nécessite l’article 229-3 du CC.
Une fois que la convention est dressée, l’avocat va adresser le projet de convention aux époux. Il ne
peut pas être signé par les époux avant l’expiration d’un délai de réflexion de 15 jours. Si ils signent
avant l’expiration, elle est nulle.
Va être signée par les époux et imprimée en 3 exemplaires = sous format électronique en présentiel
donc il ne faudra qu’un exemplaire, sinon sous format papier c’est 3. La convention est déposée au
rang des minutes du notaire (=archives du notaire), elle est enregistrée par le notaire = une fois
signée doit être transmise au notaire dans un délai de 7 jours.
Le notaire a vocation a tenir deux rôles : s’assurer de la vente des biens (opère une répartition) et
enregistrer la convention de divorce pour s’assurer que la convention respecte les exigences posées
par la loi à l’article 229-3.
Le dépôt de la convention chez le notaire, va donner une date certaine au divorce et à partir de la le
divorce est prononcée. Cependant le notaire n’a pas de rôle du juge, il ne vérifie pas que la
convention est équilibré ou libre et éclairé, donc il n’a pas de rôle d’arbitre.
Révision de la convention : article 279 alinéa 2 et 3 :
• La convention homologué a la même force exécutoire qu’un principe de justice : on ne peut
pas revenir dessus, inattaquable = on peut la réviser en fonction des conditions prévu par la
loi.
• Après le divorce, les époux peuvent s’entendre pour conclure un accord, cette convention est
de nouveau soumise à homologation.
• Révision des clauses relatives aux enfants
• action en complément de part (créer par la cour de cassation = hypothèse où on a oublié un
bien)
C. L’après-divorce
1. Le divorce judiciaire
a. Les recours
⇒C. proc. civ., art. 1101 à 1104.
⇒ Jurisprudence : Principe de l’indissociabilité entre le prononcé du divorce (jugement
d’homologation) & la convention.
Article 279 « La convention homologuée a la même force exécutoire qu'une décision de justice. »
b. La révision de la convention
⇒Nouvelle convention homologuée :
Article 279, al. 2 « Elle ne peut être modifiée que par une nouvelle convention entre des époux,
également soumise à homologation »
⇒Révision de la PC :
Article 279, al. 3 « Les époux ont néanmoins la faculté de prévoir dans leur convention que chacun
d'eux pourra, en cas de changement important dans les ressources ou les besoins de l'une ou l'autre
des parties, demander au juge de réviser la prestation compensatoire.(…) »
⇒Révision des clauses relatives aux enfants (C. civ., art. 372-2-13 + 372-2-7) ;
⇒Action en complément de part (jp).
2. Le divorce conventionnel
Il faut deux avocats distincts si pas de juge. C’est l’unique garde fou prévu par le législateur. Ce
sont donc les avocats qui contre-signent la convention avec les 2 époux.
Elle est simplifiée car la convention est à déposer chez le notaire pour être divorcés. Il faut en
premier lieu l’établissement d’une convention par leurs avocats respectifs.
L’avocat a un rôle de conseil, notamment sur les effets du divorce, ils se chargent de recueillir le
consentement libre et éclairé des époux. Ils doivent garantir l’équilibre de la convention qui doit
préserver l’intérêt de leur client. Ils doivent s’assurer que la convention renferme tous les éléments
que nécessite l’article 229-3 du CC.
Une fois que la convention est dressée, l’avocat va adresser le projet de convention aux époux. Il ne
peut pas être signé par les époux avant l’expiration d’un délai de réflexion de 15 jours. Si ils signent
avant l’expiration, elle est nulle.
Va être signée par les époux et imprimée en 3 exemplaires = sous format électronique en présentiel
donc il ne faudra qu’un exemplaire, sinon sous format papier c’est 3. La convention est déposée au
rang des minutes du notaire (=archives du notaire), elle est enregistrée par le notaire = une fois
signée doit être transmise au notaire dans un délai de 7 jours.
Le notaire a vocation a tenir deux rôles : s’assurer de la vente des biens (opère une répartition) et
enregistrer la convention de divorce pour s’assurer que la convention respecte les exigences posées
par la loi à l’article 229-3.
Le dépôt de la convention chez le notaire, va donner une date certaine au divorce et à partir de la le
divorce est prononcée. Cependant le notaire n’a pas de rôle du juge, il ne vérifie pas que la
convention est équilibré ou libre et éclairé, donc il n’a pas de rôle d’arbitre.
Révision de la convention : article 279 alinéa 2 et 3 :
• La convention homologué a la même force exécutoire qu’un principe de justice : on ne peut
pas revenir dessus, inattaquable = on peut la réviser en fonction des conditions prévu par la
loi.
• Après le divorce, les époux peuvent s’entendre pour conclure un accord, cette convention est
de nouveau soumise à homologation.
• Révision des clauses relatives aux enfants
• action en complément de part (créer par la cour de cassation = hypothèse où on a oublié un
bien
a. Les recours
Le divorce est enregistré chez le notaire donc pas de caractère d’indissociabilité. C’est un contrat
donc il peut y avoir nullité d’une ou plusieurs clause du contrat (article 1184). C’est également une
action paulienne dans le sens où le créancier peut agir en son nom personnel pour faire déclarer
inopposables à son égard les actes faits par son débiteur en fraude de ses droits, à charge d’établir,
s’il s’agit d’un acte onéreux, que le tiers contractant avait connaissance de la fraude (article 1341-
2).
En l’absence de juge, on ne sait pas qui contrôle, quid après ? Nous sommes dans un flou total,
même si on désengorge les tribunaux, on créer un contentieux post-divorce
b. La révision de la convention
Pas vraiment de texte pertinent ? Faut il un droit commun ? Un accord commun ? Article 1193.
S’agissant de la prestation compensatoire, l’alinéa 5 de l’article 279 précise que le juge peut
modifier la prestation en cas de changement radicale dans les ressources de l’un des époux ou de
l’autre. De plus, s’agissant des enfants, le recours au juge est toujours possible en fonction des
conditions vu auparavant cf p 42-43…
La loi J21 de 2016 a ouvert les divorces par consentement mutuel sans juge, qu’en est-il de la
séparation de corps ? La doctrine n’était pas clair, mais en 2019 la loi estime que tout s’applique à
la séparation de corps = donc désormais il n’y a plus de débats = entrée en vigueur le 1er janvier
2021. => C’est une séparation organisée par le juge, les époux sont dispensés de l’obligation de
vivre ensembles mais le mariage subsiste. Ce n’est pas une dissolution mais un relâchement du lien
matrimonial. Aujourd’hui il y a une séparation de corps pour 100 divorces. Elle est souvent utilisée
pour des raisons religieuses (pas de divorce) ou pour des raisons de crise. Elle est identique au
divorce judiciaire. Lorsque le juge est saisi, il examine d’abord la demande de divorce avant celle
de séparation de corps.
Sur le plan personnel, le mariage est maintenu néanmoins suppression devoir de communauté de vie
⇒ sont autorisés légalement à vivre séparément raison pour laquelle en matière de filiation, si la
femme tombe enceinte, la présomption de paternité du mari est exclue.
Sur le plan pécuniaire, on instaure une séparation de biens. On va substituer un régime séparatif. Il
n’y a plus d’obligation de participer aux charges du mariage néanmoins est maintenu le devoir de
secours.
Elle est temporaire, lorsqu’elle a durée 1 an, l’époux peut demander la conversion en divorce, elle
peut se terminer par une réconciliation.
Néanmoins, le mariage revient à la normale mais les époux restent sous le régime de séparation de
biens.
§2. Les divorces contentieux
A. La procédure contentieuse
Tous ces textes (articles 1075 ⇒ 1136) sont entrés en vigueur le 1er janvier 2021. Aujourd’hui on a
supprimé l’audience de conciliation (le juge établi l’ONC ⇒ l’ordonnance de non conciliation)
Il peut toujours y avoir des mesures provisoires si l’un des époux le souhaite, sinon s’ils y renoncent
elle est facultative.
Le principe voulu c’est qu’on assigne et qu’on va directement à l’audience de jugement sauf si l’un
des partis veut une audience d’orientation et de mesures provisoires
En revanche on a une audience d’orientation très formelle.
La procédure possède des particularités :
⇒ Procédure contentieuse
• Compétence du JAF
• Représentation par avocats obligatoire
• Débats non publics (en chambre du conseil) (art. 248) ;
• Contenu de la demande initiale
Art. 251
L'époux qui introduit l'instance en divorce peut indiquer les motifs de sa demande si celle-ci est
fondée sur l'acceptation du principe de la rupture du mariage ou l'altération définitive du lien
conjugal. Hors ces deux cas, le fondement de la demande doit être exposé dans les premières
conclusions au fond.
• Audiences de mesures provisoires facultatives (principe, mais possibilité d’y renoncer) (C.
civ., art. 254)
• Règles de procédures civiles écrites de droit commun devant le TJ pour le reste (CPC, art.
775 à 807) : audience d’orientation, mise en état, etc.
1. Le divorce accepté
On est d’accord sur le principe mais on n’est pas d’accord sur tout ou partie des effets = on n’est pas
d’accord sur tout
Art 233 : « Le divorce peut être demandé conjointement par les époux lorsqu’ils acceptent le
principe de la rupture du mariage sans considération des faits à l’origine de celle-ci.
Il peut être demandé par l’un ou l’autre des époux ou par les deux lorsque chacun d’eux, assisté
d’un avocat, a accepté le principe de la rupture du mariage par acte sous signature privée
contresigné par avocats, qui peut être conclu avant l’introduction de l’instance.
Le principe de la rupture du mariage peut aussi être accepté par les époux à tout moment de la
procédure. L’acceptation n’est pas susceptible de rétractation, même par la voie de l’appel. »
Quand on se met d’accord sur le principe = on est d’accord sur le principe = on s’engage à ne
jamais prendre en compte les faits à l’origine
Lorsque l’on s’est mis d’accord = définitif, on ne peut pas rétracter = on renonce définitivement
Art 234 : « S'il a acquis la conviction que chacun des époux a donné librement son accord, le juge
prononce le divorce et statue sur ses conséquences. »
Le vice du consentement peut être invoqué en tout état de cause de la procédure : CC première
chambre civile 9 juin 2008
Passerelles art 274 : « Les époux peuvent également, à tout moment de la procédure, lorsque le
divorce aura été demandé pour altération définitive du lien conjugal ou pour faute, demander au
juge de constater leur accord pour voir prononcer le divorce pour acceptation du principe de la
rupture du mariage. »
Les majeurs protégés peuvent avoir recours à ce type de divorce depuis le 25 mars
Art 238 modifié par la loi de programmation du 23 mars 2019 : pas de modification sur le fond : «
L'altération définitive du lien conjugal résulte de la cessation de la communauté de vie entre les
époux lorsqu'ils vivent séparés depuis un an lors de la demande en divorce.
Si le demandeur a introduit l’instance sans indiquer les motifs de sa demande, le délai caractérisant
l’altération définitive du lien conjugal est apprécié au prononcé du divorce.
Toutefois, sans préjudice des dispositions de l’article 246, dès lors qu’une demande sur ce
fondement et une autre demande en divorce sont concurremment présentées, le divorce est prononcé
pour altération définitive du lien conjugal sans que le délai d’un an ne soit exigé. »
Art 246 modifié par la loi du 23 mars 2019 : « Si une demande pour altération définitive du lien
conjugal et une demande pour faute sont concurremment présentées, le juge examine en premier
lieu la demande pour faute. »
Si le juge se retrouve face à ces 2 demandes, la loi l’oblige à statuer d’abord sur la demande en
divorce pour faute. S’il rejette la faute, il pourra alors statuer sur la demande en divorce pour
altération définitive du lien conjugal.
⇒ On ne peut pas agir sur plusieurs fondements
L’altération définitive du lien conjugal peut être caractérisé de 2 manières opposés :
• Une séparation des époux
• Le rejet d’une demande fondée sur un autre cas de divorce
Si ça ne fait pas un an, le juge va accepter le divorce car le couple se sera attaqué en justice. Si le
juge rejette le divorce pour faute, il va automatiquement accepter le divorce pour altération
définitive du lien conjugal. Mais cela ne signifie pas qu’il y a toujours les 2 partis qui demandent le
divorce.
Le juge devra d’abord prendre en considération le divorce pour faute. Le juge ne regarde pas
forcément la demande principale en premier, si la deuxième demande est pour faute, il regardera
d’abord la demande reconventionnelle et s’il rejette pour faute il regardera la demande principale
a. La définition de la faute
Jusqu’en 1975, l’adultère était une faute pénale. La faute aujourd’hui c’est les violences conjugales.
Selon l’article 242 : « le divorce peut être demandé par l’un des époux lorsque des faits constitutifs
d’une violation grave ou renouvelée des devoirs et obligations du mariage sont imputables à son
conjoint et rendant intolérable le maintien de la vie commune ». Il faut des faits graves ou
renouvelés : non assistance, devoir de fidélité, violence, manquement à un devoir, à un effet du
mariage. Le fait doit être imputable : un comportement fautif.
En gros les 4 conditions cumulatives sont :
• Le fait doit constituer une faute conjugale et elle doit être une faute grave ou renouvelée : un
seul de ces caractères suffit à caractériser la faute.
• La violence physique (même non renouvelée) est constitutive d’une faute grave. En
revanche, l’indifférence ne serait caractérisée une faute grave même s’il elle s’accompagne
d’une certaine fréquence. Les juges du fond apprécient le caractère renouvelé de la faute.
• Le conjoint doit être conscient de la faute commise : condition d’imputabilité subjective.
• La violation grave ou renouvelé, imputable, doit en plus rendre le mariage intolérable.
b. La preuve de la faute
On ne peut pas avoir une preuve obtenue de façon déloyale : violence ou faute ou non respect de la
vie privée. Article 259 :
c. Les moyens de riposte
La défense pour un divorce : article 244 et suivants du code civil
• La contestation du couple
• La réconciliation du couple (fait de non-recevoir) = on pardonne et après on veut divorcer en
invoquant les faits alors vu qu’il y a eu pardon c’est non sauf s’il y a des nouveaux faits
alors on pourra invoquer les nouveaux faits ET les faits antérieurs = le pardon est donc
conditionné (le pardon est caractérisé par une reprise de la vie commune)
• Les fautes du demandeur : celui qui demande le divorce pour faute, le défendeur invoque le
divorce pour les fautes de l’autre. On parle de tords partagés.
L’excuse de réciprocité = oui j’ai commis des fautes mais lui aussi (seulement si c’est avant la faute
que j’ai moi même commise, sinon si c’est après sa faute n’est pas forcément valable) ⇒ En cas
d’adultère réciproque, il appartiendra au juge d’apprécier si les tords de l’un peuvent excuser les
tords de l’autre.
En cas de demande reconventionnelle, si le juge estime que les tords sont partagés, le juge
prononcera le divorce aux torts partagés. Depuis la loi de 2004, les avantages aux tords partagés ont
été réduits.
• Si on a fait des fautes très minimes alors le conjoint ne pourra pas avoir un divorce pour
faute.
B. Le sort du logement
Sur le logement de la famille il y a des règles, notamment en matière de partage.
• Soit le logement familial est un bien commun : il a été acquis par les époux. Un époux peut
demander l’attribution préférentielle du logement familial moyennant le versement du soulte
(contrepartie financière).
• Si le logement de famille appartient en propre à l’un des deux époux : le juge peut le donner
à bail (en location) à l’autre s’il réside avec les enfants (garde exclusive) = article 285-1 du
CC.
• Lorsque le logement de famille appartient à un tiers et les époux sont locataires : le droit au
bail appartient aux deux époux mais en cas de divorce, le juge peut attribuer ce droit à l’un
des deux moyennant le versement d’une indemnisation à l’autre.
C. La prestation compensatoire
➢ PS : Ce n’est pas un passage obligé dans un cas pratique, ne pas développer s’il n’y en a pas.
Ne pas donner d’avis de classe sociale ou par exemple dire : « vu qu’il est marin il ne gagne
pas bien ». En bref dans un cas pratique ne pas vraiment développer.
On parle de prestation compensatoire depuis 1975, le divorce met fin au devoir de secours donc
impossibilité de parler de pension alimentaire. La définition de la prestation compensatoire est
donnée à l’article 270 du code civil alinéas 1 et 2.
La loi laisse une large place aux accords entre époux. L’accord entre époux ce sont déjà les divorces
par consentement mutuel (article 278), dans les risques contentieux il n’y a pas d’accord sur les
effets du divorce mais il peut y avoir des homologations par le juge (contrôle d’équilibre dans le cas
où il y a désaccord.
2. Les modalités
L’article 270 du code civil prévoit que la prestation compensatoire doit être versée en capital. Elle
doit prendre la forme d’un versement d’une somme d’argent (en numéraire = €) ou l’attribution
d’un bien (en nature = en propriété ou droit d’usage) ou l’usufruit d’un bien. Article 274 = On peut
obtenir une cession forcée par le juge pour payer le bail de la compensation compensatoire. Si la
personne n’a pas les moyens de verser ce capital, elle peut fractionner/échelonner ce paiement en 8
ans maximum et de manière plus exceptionnelle (article 275 du code civil), la prestation
compensatoire peut prendre la forme d’une rente viagère (article 276 du code civil = le juge doit
justifier sa décision) en fonction de l’âge et de l’état de santé du créancier qui ne lui permet pas de
subvenir à ses besoins. La prestation compensatoire est plus libre lorsqu’elle est fixée par les
époux : ils peuvent décider de la verser en une seule fois, qu’elle prenne la forme d’une rente
viagère ou jusqu’à la réalisation d’un évènement (remariage, pacte du créancier) Article 278 du
code civil : « en cas de divorce par consentement mutuel, les époux fixent le montant et les
modalités de la prestation compensatoire dans la convention établie par acte sous signature privée
contresigné par avocats… »
a. La révision de la prestation
Il n’y a pas de révision mais exceptions :
• Capital échelonné (en cas de changement dans sa situation, la prestation peut être diminuée
seulement à la demande du débiteur = ex il travaillait et s’est fait licencié donc ne peut pas
payer ), le juge peut même aller au-delà de 8 ans
• La rente viagère = Lorsqu’elle prend la forme d’une rente viagère, elle peut être révisée en
cas de changement très important mais seulement à la baisse.
• Quid quand on est en présence d’une convention ? Les époux peuvent, lorsqu’ils fixent les
modalités de la prestation compensatoire, insérer une clause de révision.
b. La transmission de la prestation
La question de la transmission se pose en cas de décès du débiteur(principe posé à l’article 280 du
code civil = « A la mort de l'époux débiteur, le paiement de la prestation compensatoire, quelle que
soit sa forme, est prélevé sur la succession. Le paiement est supporté par tous les héritiers, qui n'y
sont pas tenus personnellement, dans la limite de l'actif successoral et, en cas d'insuffisance, par
tous les légataires particuliers, proportionnellement à leur émolument, sous réserve de l'application
de l'article 927. »)
L’exception c’est l’article 280-1 : permet aux héritiers de décider ensemble de maintenir les formes
et modalités de règlement de la prestation compensatoire qui incombaient à l'époux débiteur et ce,
en s 'obligeant personnellement au paiement de cette prestation.
I – La formation du pacs
II – Les effets
Chapitre 2 : Le concubinage
⇒cum cubare
⇒« union libre »
⇒personnes vivant maritalement
I – L’existence du concubinage
On passe d’un fait social a un fait juridique qui va entraîner des conséquences juridiques. Pendant
très longtemps, le concubinage n’était pas régi par le droit : c’était un fait social et progressivement,
beaucoup de couples se sont mis en couple donc plusieurs branches du droit (fiscal, social…) ont
pris en considération cette situation pour lui donner un fait juridique. On est donc passés d’un fait
social à un fait juridique.
En 1997, la question du concubinage s’est posée devant la cour de cassation et elle l’a défini de
manière restrictive. Il s’agissait de savoir si on pouvait transférer le bail à un des concubins
survivants. La particularité du couple est que c’était un couple homosexuel et la CC a refusé en
considérant de manière le concubinage comme la relation stable d’un homme et d’une femme (arrêt
du 17 décembre 1997). La cour de cassation reprend les critères de stabilité et de continuité jusqu’à
la loi du 15 novembre 1999 qui va consacrer légalement le concubinage.
L’article 515-8 du Code Civil : « Le concubinage est une union de fait, caractérisée par une vie
commune présentant un caractère de stabilité et de continuité, entre deux personnes, de sexe
différent ou de même sexe, qui vivent en couple ». Le législateur a choisi de reconnaître le
concubinage aux couples homosexuel et hétérosexuel (comme le PACS). Depuis cette loi de 1999,
le concubinage est une notion juridique qui a des effets juridiques déterminés mais cela va poser des
difficultés pour la rupture. A la différence du mariage, depuis sa consécration en 1999, le
concubinage est ouvert aux couples homosexuels.
Le concubinage est :
• une union de fait
• Caractérisée par une vie commune présentant un caractère de stabilité et de continuité
• entre deux personnes, de sexe différent ou de même sexe, qui vivent en couple.
Partie 2 : L’enfant
L’enfant est un terme polysémique, il y a l’enfant mineur et l’enfant par filiation. C'est le jeune qui
va progressivement s'acheminer vers l'âge adulte, c'est une période d'immaturité et d'innocence qui
disparaît peu-à-peu avec l'âge. Le droit appréhende cela en mettant en place des règles de protection
du mineur. Le droit n'a pas seulement cette acceptation du terme enfant : il l' appréhende également
dans un lignée, par rapport à la parenté. Il est relié à ses pères et mères
Ce n'est donc pas seulement le mineur, c'est aussi le fils de, la fille de. L'enfant a sa place dans une
généalogie, il est uni à son auteur par un lien juridique de filiation.
Titre I : la filiation
L’établissement du lien de filiation c’est l’établissement d’un lien juridique au 1er degré
Affaire du petit constantin, le 8 juillet 2009 : accouchement sous X par la mère → A la mort de leur
fille, les parents ont découvert l'existence de leur petit-garçon, né sous couvert d'anonymat, et
demandé sa garde. Mais la justice la leur refuse. Ils ne peuvent pas s’opposer à l’adoption de leur
petit fils. La filiation ce n’est que le lien de filiation établi entre père et mère avec leur enfant. Il y a
une égalité des filiations prévue par l’article 310 du code civil. En 1804, il y avait des inégalités par
exemple si un enfant avait été conçu hors mariage tandis que l’autre était conçu pendant le mariage.
Aujourd’hui il y a donc une égalité peu importe la filiation.
⇒ Pendant longtemps, il n'y avait pas d'égalité. En effet, il y avait une distinction des enfants
selon qu'ils naissaient dans le mariage, on parlait de filiation légitime, ou hors mariage, on parlait de
filiation naturelle. Les enfants nés hors mariage étaient nettement moins bien traités que les enfants
légitimes : la naissance conditionnait le statut social de l'enfant. Il y avait une hiérarchie des
filiations qui s'expliquait parce que le Code civil avait souhaité protéger le mariage, et pour ce faire,
il était très hostile aux enfants naturels. Il y avait donc une discrimination entre les enfants légitimes
et naturels, qui apparaissait d'un double point de vue.
Jusqu'à la loi du 3 décembre 2001, il y avait une inégalité successorale qui s'appliquait aux enfants
naturels. Ils héritaient moins que les enfants légitimes. Ce qui nous a voulu d'être condamnés le 1er
février 2000 dans l'arrêt Mazurec de la CEDH. Cette inégalité a disparu par la loi du 3 décembre
2001, l'idée qui justifie cette disparition est la suivante : l'enfant est innocent. Il n'est pas
responsable de son mode de protection, ni de l'absence de mariage de ses enfants, il n'a pas a payer
pour les fautes des adultes. Dès lors, parce qu'on considère que l'enfant est innocent, il n'y a pas
lieu, lorsqu'il est naturel, qu'il subisse une restriction dans ses droits successoraux. Ce principe
d'égalité a été affirmé dans l'article 310 du Code civil.
Il n’existe pas, en droit français, de droit à l’enfant. Le Sénat dans le cadre des lois bioéthiques a
souhaité inscrire le principe selon lequel il n’y a pas de droit à l’enfant. Cela a été discuté le 4
février 2020 en premier puis il y a eu une deuxième lecture le 3 février 2021 et il va y avoir une
3ème lecture pour que ce projet de loi soit adopté
Il n’existe pas des droits à l’enfant, il existe cependant des droits de l’enfant (des droits à la
filiation). Ces droits sont prévus par l’article 8 du code civil : DIAPOSITIVE DROIT A LA
FILIATION
1 – L’existence de la présomption
Le principe est que la présomption va s’appliquer à tous les enfants conçus ou nés pendant le
mariage (article 312). En dehors de toute procédure de divorce. Déclarés sous le nom du mari. La
présomption va couvrir trois cas, celui où l’enfant est conçu et né pendant le mariage, celui où il est
conçu mais né hors mariage, le cas de l’enfant conçu avant la célébration du mariage mais né après.
Pour savoir quand à été conçu l’enfant il
faudra comparer sa date de naissance avec
celle du mariage. L’article 311 du code civil
pose deux présomptions :
• Celle relative à la période des dates
de conception, tout enfant est réputé
conçu entre le 300è et le 180è jour
précédant sa naissance.
• Cela veut dire que l’on considère en
moyenne que la gestation à duré 300
jours, 10 mois au maximum ou au
minimum 180 jours, 6 mois.
=> On part de la naissance et si cela ne correspond pas on considère qu’il n’est pas issu du mariage.
Il est possible de combattre cette présomption et de la faire jouer en faveur du mari par les progrès
de la médecine. L’enfant est réputé conçu le jour qui lui est favorable = théorie de l’infans
conceptus.
La présomption de paternité s’applique aujourd’hui à tout enfant dont la mère à été mariée =
exemple → papa est mort, on ne doute pas que ce soit mon père parce qu’ils étaient mariés. La
filiation résultera de cette présomption et la loi dit que cette filiation paternelle est établie par titre,
c’est à dire par l’acte de naissance qui indique le nom de la mère et déclenche la présomption de
paternité. Il y a ainsi une indivisibilité de la filiation. Néanmoins, il est des cas où la présomption de
paternité est exclue.
Mariage dissout entre le
6ème et 10ème mois
3 – Le rétablissement de la présomption
article 315 = Lorsque la présomption de paternité est écarté dans les conditions prévues à l’article
313, ses effets peuvent être rétablis en justice dans les conditions prévues à l’article 329. Il y a un
rétablissement de plein droit si l’enfant à la possession d’état à l’égard du mari. Le nom du père
n’est pas indiqué dans l’acte de naissance, pourtant, de plein droit, le mari traite l’enfant comme
étant le sien. Il faut alors que l’enfant ait la possession d’état à l’égard du mari et qu’il n’ai pas une
filiation paternelle à l’égard d’un tiers (article 314).
On part du principe qu’il y avait peut être une séparation mais qu’une réconciliation a eu lieu, le
mari est peut être le père. Ce rétablissement s’explique par un souci de vérité biologique, mais aussi
de vérité sociologique. La possession d’état ici va jouer par elle même sans aucune formalité
particulière. On peut se demander quel est l’intérêt de rétablir la présomption de paternité si la
possession d’état peut elle introduire la filiation. Et bien, la possession d’état n’est pas un titre, or,
lorsque l’enfant voit sa filiation établie par un titre, elle devient très difficile à contester, beaucoup
plus que si c’était par une possession d’état. Le rétablissement de la présomption de paternité
renforce donc la filiation, la rend plus difficilement attaquable. Il est également possible de rétablir
la présomption autrement, en intentant une action en justice, en apportant la preuve de la paternité
du mari.
L’amant peut également reconnaître l’enfant pour établir la filiation si la femme a trompé son
mari…
1 – La reconnaissance
Il est aussi possible au mari de reconnaître l’enfant. Mais cela ne sera possible que si le mari a fait
tomber une filiation paternelle préalablement établie par l’arrêt. Il faudra donc un nouveau
contentieux.
A – conditions
• La reconnaissance d’un enfant est un acte volontaire, solennel, par lequel un parent déclare
être l’auteur d’un enfant et vouloir établir la filiation à son égard mais la reconnaissance ne
peut pas être établie par un tiers ! L’article 316 nous dit que lorsque la filiation n’est pas
établie par la loi, elle peut l’être par la reconnaissance de paternité.
• La reconnaissance ne vaut que si l’enfant est né vivant et viable !
• La reconnaissance est faites dans l’acte de naissance, par acte reçu par l’officier de l’état
civil ou pas tout autre acte authentique.
• Article 336 impose à l’officier d’état civil d’en aviser le procureur de la république pour
éluder la rivalité de paternité. Lorsqu’un homme apprend que sa compagne tombe enceinte
mais craint qu’elle accouche de manière anonyme le privant ainsi de sa paternité. La loi est
intervenue en 2002 pour essayer d’aider ces pères dont la femme souhaite accoucher sous X.
• Article 62-1 CC si la transcription s’avère impossible du fait des conditions d’accouchement
de la mère, le père doit en aviser le procureur de la République qui fera des recherches. Cela
contrevient à l’adoption de l’enfant par des tiers.
• Article 316 reconnaissance est un acte solennel qui permet de s’assurer que celui qui
effectue la reconnaissance y consent réellement et d’assurer la conservation de cet acte
• L’acte authentique peut prendre 3 formes :
• acte d’état civil: la reconnaissance peut être faite
• Notaire: il recevra la reconnaissance (testament pour permettre héritage)
• déclaration en justice, reçue par un greffier (cas d’un enfant qui a débuté une recherche de
paternité)
Si il y a une reconnaissance mensongère, la reconnaissance est valable mais la filiation peut être
contester.
Si l’auteur de la reconnaissance conteste la filiation alors il engage sa responsabilité civile à réparer
les dommages subit à l’enfant.
2 – La possession d’état
La possession d’état vise une apparence : l’apparence d’un lien de filiation = tout laisse à penser
que l’enfant est le fils de ou la fille de… La possession d’état a souvent une forme subsidiaire. La
possession d’état va servir dans deux cas :
• Si le père meurt avant la naissance de l’enfant donc cela rend plus difficile l’établissement
contentieux de la reconnaissance
• Si les pères oublient de reconnaître leurs enfants
C’est donc l’hypothèse où l’enfant n’a pas de reconnaissance et pourtant est traité comme l’enfant
d’une personne. L’ordonnance de 2005 a admis que la possession d’état pouvait être une preuve de
filiation en l’absence d’un titre.
§3 – L’établissement contentieux
1. Règles générales
b. La preuve à rapporter
La preuve est différente en fonction du fait que ce soit la recherche de maternité ou de paternité :
• Article 325. A défaut de filiation, la recherche en maternité est admise, l’action est réservé à
l’enfant puisqu’il est tenu de prouver qu’il est celui dont la mère prétendue a accouché.
L’action peut être poursuivie par les héritiers de l’enfant s’il meurt durant la procédure =
article 322 du code civil.
• L’action est réservée à l’enfant durant la recherche de paternité. L’action de paternité hors
mariage (327) l’enfant n’a pas de filiation établie en hypothèse, cette action lui permet de
rechercher la paternité mais est irrecevable dans deux hypothèses: lors d’une PMA avec 1
donneur (Art 311-19), lors qu’il est issu d’un inceste absolu et que sa filiation maternelle est
déjà établie (310-2). Cette action peut être exercée par l’enfant ou la mère lorsqu’il est
mineur contre le prétendu père pendant un délai de 10 ans. La preuve est une expertise
biologique (une vérité biologique). Il y a des délais de prescription prévus par l’article 321,
le délai du mineur est suspendu jusqu’à ce qu’il soit majeur donc il a jusqu’à ses 28 ans pour
établir sa filiation.
2 – L’accouchement sous X
L’article 326 prévoit que la mère peut demander que le secret de son admission et de son identité
soit préserver. Le conseil constitutionnel et la CEDH (Odièvre c/France) considèrent que c’est
conforme au droit français. Le législateur incite cependant la mère à laisser certaines informations
la concernant (sur ses origines, sa raison d’accouchement sous X, etc...) afin que l’enfant saisisse le
conseil national (à sa majorité) pour avoir accès à ces informations. Si ils ont des informations,
l’enfant les aura, sinon non.
L’enfant ne peut pas être adopté pendant 2 mois car une fois que l’enfant est placé ses parents ne
pourront plus établir la filiation (article 351 – 352). Avant 2009, on ne pouvait pas agir en recherche
de maternité. Depuis 2009, c’est possible
1. L’âge
Art.345 du cc, alinéa 1 et 2 : l'âge est différent en fonction de l'adoption plénière ou simple.
L'adoption plénière : a partir de 15 ans, cette adoption est impossible. Mais séries d'exception :
• si l'enfant a déjà été l'objet d'une adoption simple (on veut la convertir en plénière)
• Si l'enfant a été accueilli avant d'avoir 15 ans et que les personnes ne pouvaient pas l'adopter
plénièrement avant.
⇒ Possibilité d'adopter l'enfant jusqu'à ses 20 ans.
Art.360, alinéa 1er : l'adoption simple : sans limitation d'âge
2. Le consentement
Art.345, alinéa 3 : le consentement de l’enfant est recherché. L’enfant de plus de 13 ans doit
consentir à son adoption plénière. L'enfant peut aussi rétracter son consentement.
Pour l'adoption simple, c'est la même chose, le consentement à partir de 13 ans est nécessaire.
3. La situation familiale
1. Un couple marié
On ne peut pas être adopté par plusieurs personnes sauf par un couple marié → Art.346 du cc. (tel
que modifié par la L. 21 févr. 2022) « Nul ne peut être adopté par plusieurs personnes si ce n'est par
deux époux, deux partenaires liés par un pacte civil de solidarité ou deux concubin »
Article 343 (tel que modifié par la L. 21 févr. 2022) « L'adoption peut être demandée par deux
époux non séparés de corps un couple marié non séparé de corps, deux partenaires liés par un pacte
civil de solidarité ou deux concubins. Les adoptants doivent être en mesure d’apporter la preuve
d’une communauté de vie d’au moins un an ou être âgés l’un et l’autre de plus de vingt six ans »
⇒ Applicables par renvoi à l’adoption simple.
§2. La procédure
A. La remise de l’enfant
Article 348-5 du code civil (tel que modifié par la L. 21 févr. 2022) « Sauf le cas où il existe un lien
de parenté ou d'alliance jusqu'au sixième degré inclus entre l'adoptant et l'adopté ou dans les cas
d’adoption de l’enfant du conjoint, du partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou du concubin,
le consentement à l'adoption des enfants de moins de deux ans n'est valable que si l'enfant a été
effectivement remis au service de l'aide sociale à l'enfance ou à un organisme autorisé pour
l'adoption. » =l'enfant doit être remis à l'aide sociale à l'enfance quand l’adoption directe n'est pas
possible.
⇒ Applicable à l'hypothèse. d’adoption consentie par les parents ;
⇒ Applicable par renvoi à l’adoption simple.
B. Le placement de l’enfant
Il faut le placer pour qu'il soit adopter. Il doit être placer pendant au moins 6 mois (art.345, alinéa
1er) et l'adoption plénière est possible que quand l'enfant a moins de 15 ans.
En matière d'adoption simple, le placement n'est pas requis
Article 345, al. 1er « L'adoption n'est permise qu'en faveur des enfants âgés de moins de quinze ans,
accueillis au foyer des adoptants depuis au moins six mois. »
Article 361-1 nouveau (issu de la L. 21 févr. 2022) « Le placement en vue de l’adoption est réalisé
par la remise effective aux futurs adoptants d’un pupille de l’État ou d’un enfant déclaré
judiciairement délaissé. »
Article 351, al. 1er et nouvel al. 2 (tel que modifié par la L. 21 févr. 2022) « Le placement en vue de
l'adoption est réalisé par prend effet à la date de la remise effective aux futurs adoptants d'un enfant
pour lequel il a été valablement et définitivement consenti à l'adoption, d'un pupille de l’État ou
d'un enfant déclaré abandonné délaissé par décision judiciaire. Les futurs adoptants accomplissent
les actes usuels de l’autorité parentale relativement à la personne de l’enfant à partir de la remise de
celui-ci et jusqu’au prononcé du jugement d’adoption. »
Article 351, al. 2 et 3 « Lorsque la filiation de l'enfant n'est pas établie, il ne peut y avoir de
placement en vue de l'adoption pendant un délai de deux mois à compter du recueil de l'enfant. Le
placement ne peut avoir lieu lorsque les parents ont demandé la restitution de l'enfant tant qu'il n'a
pas été statué sur le bien-fondé de cette demande à la requête de la partie la plus diligente. »
⇒C. civ., art. 348-3, al. 2, devenu al. 3.
Article 352 « Le placement en vue de l'adoption met obstacle à toute restitution de l'enfant à sa
famille d'origine. Il fait échec à toute déclaration de filiation et à toute reconnaissance. Si le
placement en vue de l'adoption cesse ou si le tribunal a refusé de prononcer l'adoption, les effets de
ce placement sont rétroactivement résolus »
⇒Non applicable à l’adoption simple (absence de renvoi).
C. La décision de justice
Le tribunal judiciaire vérifie que toutes les conditions sont réunies et si l'adoption est conforme à
l’intérêt de l'enfant. Il vérifie que l'adoption ne nuit pas à la famille adoptive (ne compromet pas la
vie familiale donc). Le tribunal vérifie si il y a bien l'absence de fraude.
Article 353 « L'adoption est prononcée à la requête de l'adoptant par le tribunal judiciaire qui vérifie
dans un délai de six mois à compter de la saisine du tribunal si les conditions de la loi sont remplies
et si l'adoption est conforme à l'intérêt de l'enfant. Dans le cas où l'adoptant a des descendants le
tribunal vérifie en outre si l'adoption n'est pas de nature à compromettre la vie familiale. Si
l'adoptant décède, après avoir régulièrement recueilli l'enfant en vue de son adoption, la requête
peut être présentée en son nom par le conjoint survivant ou l'un des héritiers de l'adoptant. Si
l'enfant décède après avoir été régulièrement recueilli en vue de son adoption, la requête peut
toutefois être présentée. Le jugement produit effet le jour précédant le décès et emporte uniquement
modification de l'état civil de l'enfant. Le jugement prononçant l'adoption n'est pas motivé. »
Article 353-1 (tel que modifié par la L. 21 févr. 2022) « Dans le cas d'adoption d'un pupille de
l’État, d'un enfant remis à un organisme autorisé pour l'adoption ou d'un enfant étranger qui n'est
pas l'enfant du conjoint, du partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou du concubin de
l'adoptant, le tribunal vérifie avant de prononcer l'adoption que le ou les requérants ont obtenu
l'agrément pour adopter ou en étaient dispensés. Si l'agrément a été refusé ou s'il n'a pas été délivré
dans le délai légal, le tribunal peut prononcer l'adoption s'il estime que les requérants sont aptes à
accueillir l'enfant et que celle-ci est conforme à son intérêt. »
Article 353-2 « La tierce opposition à l'encontre du jugement d'adoption n'est recevable qu'en cas de
dol ou de fraude imputable aux adoptants. Constitue un dol au sens du premier alinéa la
dissimulation au tribunal du maintien des liens entre l'enfant adopté et un tiers, décidé par le juge
aux affaires familiales sur le fondement de l'article 371-4 »
⇒ Sur la procédure, adde CPC, art. 1166 à 1176 et 1178-1.
⇒ Applicables par renvoi à l’adoption simple.
1. Substitution de filiations
Article 354 du code civil « Dans les quinze jours de la date à laquelle elle est passée en force de
chose jugée, la décision prononçant l'adoption plénière est transcrite sur les registres de l'état civil
du lieu de naissance de l'adopté, à la requête du procureur de la République. Lorsque l'adopté est né
à l'étranger, la décision est transcrite sur les registres du service central d'état civil du ministère des
affaires étrangères. La transcription énonce le jour, l'heure et le lieu de la naissance, le sexe de
l'enfant ainsi que ses nom de famille et prénoms, tels qu'ils résultent du jugement d'adoption, les
prénoms, noms, date et lieu de naissance, profession et domicile du ou des adoptants. Elle ne
contient aucune indication relative à la filiation réelle de l'enfant. La transcription tient lieu d'acte de
naissance à l'adopté. L'acte de naissance originaire conservé par un officier de l'état civil français et,
le cas échéant, l'acte de naissance établi en application de l'article 58 sont, à la diligence du
procureur de la République, revêtus de la mention " adoption " et considérés comme nuls » : Les
effets de l'adoption remonte à la date du dépôt de la requête. On fait comme si la filiation originaire
par le sang n'avait jamais existé. L'acte ne comprend aucune information par rapport à la filiation
charnelle de l'enfant adopté, la filiation originaire disparaît, on fat comme s'il était né de ses parents
adoptifs.
⇒Adde CASF, art. L. 147-8 (accès aux origines).
⇒Disparition de la filiation d’origine & Création de la filiation adoptive
Article 356, al. 1er « L'adoption confère à l'enfant une filiation qui se substitue à sa filiation
d'origine : l'adopté cesse d'appartenir à sa famille par le sang, sous réserve des prohibitions au
mariage visées aux articles 161 à 164. »
Article 358 « L'adopté a, dans la famille de l'adoptant, les mêmes droits et les mêmes obligations
qu'un enfant dont la filiation est établie en application du titre VII du présent livre. »
2. Irrévocabilité de l’adoption plénière
Article 359 « L'adoption est irrévocable. »
Atténuations :
Article 346, al. 2 « Toutefois, une nouvelle adoption peut être prononcée soit après décès de
l'adoptant, ou des deux adoptants, (…). »
Article 360, al. 2 « S'il est justifié de motifs graves, l'adoption simple d'un enfant ayant fait l'objet
d'une adoption plénière est permise »
On ne peut pas révoquer une adoption plénière
1. La situation familiale
Il ne s'agit pas d'un enfant délaissé ou pupille de la nation. Article 345-1 du code civil → en matière
d'adoption plénière, il n'est pas possible d'adopter tous les enfants de son conjoint. Que si il y a un
vide dans l'autre branche c’est-à-dire la filiation par exemple paternelle n'est pas établie. Quand un
des parents s'est vu retirer totalement l’autorité parentale le juge peut autoriser à l'épouse de Jacques
par exemple d'adopter son enfant.
Une adoption simple ne pose pas problème car cela rajoute une filiation