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FACULTE DE DROIT
ET DES SCIENCES ECONOMIQUES
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DEPARTEMENT DE DROIT
………………………..
UNITE DE FORMATION DOCTORALE DROIT PRIVE FONDAMENTAL,
HISTOIRE DU DROIT ET SCIENCES CRIMINELLES
THESE
En vue de l’obtention du Doctorat en Droit Privé présentée et soutenue
publiquement le ________octobre 2023
Par
Jean de Dieu Willy ALLOGO MVE
Master en Droit Privé Fondamental
Jury :
M. Etienne NSIE
Maître de Conférences Agrégé, Université Omar BONGO, Rapporteur
i
DEDICACE
A mes défunts parents MVE ALLOGO Jean Jacques & OYANE MBA Candide
ii
REMERCIEMENTS
iii
PRINCIPALES ABREVIATIONS
iv
Civ. 3ème Troisième chambre civile de la Cour de cassation
COCC Code des obligations civiles et commerciales du Sénégal
Com. Chambre commerciale
Comm. Commentaire
CVIM Convention de Vienne sur la vente Internationale de
Marchandises
D. Dalloz
dir. sous la direction de
doct. Doctrine
Dr. et patr droit et patrimoine
éd. Edition
Fasc Fascicule
Gaz. Pal. Gazette du palais
Ibid. cité ci-dessus
in tiré de
JC Com JurisClasseur Commercial
JCC JurisClasseur Contrats
LEDC L'essentiel droit des contrats
LDA Revue Lamy Droit des affaires
LPA Les petites affiches
n° Numéro
Obs Observation
op. cit. Référence déjà citée
OHADA Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit
des Affaires
p. page
PDEC Principes du droit européen des contrats
PUF Presse Universitaire de France
PUFR Presses Universitaires François-Rabelais
RDAA Revue du Droit des Affaires en Afrique
RDC Revue de droit des contrats
Rec. Recueil de jurisprudence européenne
Rev. Sociétés : Revue de droit des sociétés
Rev. Proc. Coll Revue du droit des procédures collectives
R.C.J.B Revue critique de jurisprudence belge
v
R.I.D.C. Revue internationale de droit comparé
RTD.civ Revue trimestrielle de droit civil
RTD. Com Revue trimestrielle de droit commercial
RTSJ Revue Trimestrielle de Sciences Juridiques
Revue sénégalaise de droit des affaires
R.S.D.A
S. Suivant(e)s
t. Tome
Th. Thèse de Doctorat
v Voir
vol. Volume
vi
RESUME
vii
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE ....................................................................... 1
Première partie : ........................................................................................ 18
LES REMEDES INHERENTS AU DROIT DES CONTRATS .......................... 18
Titre 1 : Le débiteur incité à s’exécuter ...................................................... 20
Chapitre 1 : Le recours aux mécanismes contractuels non comminatoires . 22
Chapitre 2 : Le recours aux mécanismes contractuels comminatoires ........ 68
Titre 2 : Le débiteur contraint de s’exécuter ............................................. 112
Chapitre 1 : L’exécution forcée en nature ................................................. 114
Chapitre 2 : L’exécution par équivalent .................................................... 145
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE ................................................ 167
Deuxième partie : ..................................................................................... 170
LES REMEDES AMENAGES PAR LE DROIT DES ENTREPRISES EN
DIFFICULTE............................................................................................ 170
Titre 1 : ................................................................................................... 174
L’allégement des obligations contractuelles du débiteur ........................... 174
Chapitre 1 : La neutralisation des effets traditionnels du contrat inéxécuté
............................................................................................................... 176
Chapitre 2 : L'aménagement de la créance contractuelle .......................... 203
Titre 2 : ................................................................................................... 241
La redéfinition du sort du contrat ............................................................ 241
Chapitre 1 : Le maintien forcé des contrats en cours ............................... 243
Chapitre 2 : La transmission de la charge du contrat à un tiers ............... 262
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE ............................................... 296
CONCLUSION GENERALE....................................................................... 297
viii
INTRODUCTION GENERALE
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
1
1. Contexte et définition du sujet. Le contrat est, à n’en point
douter, la relation juridique la plus fréquente entre les individus. En effet,
charnière juridique de la vie en société, le contrat est l’instrument par lequel
se réalisent les échanges économiques1. Conçu en droit commun de l’OHADA
comme « une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent
envers une ou plusieurs autres, à donner, à faire ou à ne pas faire quelque
chose »2, la définition du contrat a évolué en France avec la réforme du code
civil de 2016. En effet, le nouvel article 1101 du code civil français définit
désormais le contrat comme « un accord de volonté entre deux ou plusieurs
personnes destiné à créer, modifier, transmettre ou éteindre les obligations ». La
doctrine reste partagée sur la portée de cette nouvelle définition.
1 B. FAGES, Droit des obligations, 8ème éd., LGDJ, Paris 2018, p.39
2 CCA, art. 1101 ; R.G.O, art. 21
3 F. CHENEDE, Le nouveau droit des obligations et des contrats, 2 ème éd., D., Paris 2019-
2020, p.21
4 S. LEQUETTE, « La notion de contrat. Réflexion à la lumière de la réforme du droit commun
des contrats », RTD Civ. 2018, p.541 ; F. TERRE, Y. LEQUETTE, Ph. SIMLER, F. CHENEDE,
Droit civil. Les obligations, 13ème éd., D. Paris 2022, p.66, n°79.
5 Ordonnance n° 2016-131 du 10 février 2016 portant réforme du droit des contrats, du
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
1
droit français envisage le contrat comme pouvant aussi modifier, transmettre
ou éteindre des obligations.
9 F. CHABAS, Obligations : théorie générale, in Leçons de droit civil, t.2, Vol.1, 9ème éd.,
Montchrestien, Paris, 1998, pp. 237-238
10 Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires, constitue un cadre
13 R. CABRILLAC, Droit européen comparé des contrats, 2 ème éd., LGDJ, Paris, 2016, p.141,
n°226 ; P. ANCEL, Droit des obligations, 3ème éd., D., Paris, 2022, p.281
14 S. LEGAC-PECH, « Vers un droit des remèdes », LPA 4 déc. 2007, n°242, p.7
15 BGB, Art. 459 s.
16 Le code civil allemand a connu une importante réforme le 1 er janvier 2002, qui a redessiné
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
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en trouvant les moyens d’obtenir l’exécution de ses obligations. C’est la
deuxième hypothèse qui retiendra notre attention dans le cadre de cette étude,
ce qui justifie le choix porté sur la notion de « remède ».
8. Or, le choix entre ces deux notions n’est pas anodin, il donne une
certaine direction quant à la philosophie devant gouverner la riposte du
créancier face à la défaillance de son débiteur. À cette fin, le choix de la
terminologie doit être opéré selon que l’on cherche à punir le débiteur
défaillant, à satisfaire un créancier déçu ou à agir sur le contrat. Poursuit-on
la sauvegarde du contrat ou sa liquidation ?26 Dès lors, l’emploi des notions de
sanction ou remède comme synonymes ne semble pas approprié27, car ces
deux notions induisent des conséquences différentes.
20 S. LEGAC-PECH, op. cit., p.10 ; M.H NGUYEN, Vente internationale et droit vietnamien
de la vente, PUFR, Tours 2010, p.281
21 L’article 1217 in fine du projet disposait que « ‘’les remèdes’’ qui ne sont pas incompatibles
page 400.
24 Loi sénégalaise n° 63-62 du 10 Juillet 1963, Art. 97 et s.
25 Loi n°87-31/AN-RM du 29 Août 1987 portant Régime Général des Obligations, Art. 104 et
s.
26 S. LE GAC-PECH, « La direction de la sanction », LPA, n°48 du 9 mars 2009, p.3
27 S. LE GAC-PECH, op. cit, p.1
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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9. La notion de « remède » n’est pas propre au droit, d’où la difficulté
de lui donner une définition juridique. En Français courant, elle désigne « ce
qui est employé pour atténuer ou guérir une souffrance morale, un mal, pour
résoudre une difficulté »28. D’après une certaine doctrine, « le remède suppose
la mise en œuvre de mécanismes permettant de préserver le lien contractuel en
corrigeant ses défauts »29. Il s’agit de l’ensemble des moyens mis en œuvre pour
corriger le manquement d’une partie à ses obligations en préservant le lien
contractuel. Une autre doctrine la définit comme « l’ensemble des
conséquences de l’inexécution envisagées du point de vue du créancier lésé. En
d’autres termes, il s’agit de l’ensemble des moyens tendant à assurer la
satisfaction du créancier en cas de refus d’exécution ou d’exécution défectueuse
du contrat »30. La notion de remède met donc en exergue la survivance de la
relation contractuelle. Elle vise le sauvetage du contrat et s’inscrit ainsi dans
la philosophie du favor contractus31. C’est dans cette logique que la résolution
(ou résiliation) du contrat, ne peut pas être considérée comme un « remède »
à la défaillance du débiteur, car elle traduit plutôt l’échec de la relation
contractuelle.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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consommée. Il s’agit plutôt de faire subir au contractant les conséquences de
son inexécution.
34 R. CABRILLAC, Droit européen comparé des contrats, op. cit., p.141, n°227
35 E. MONTCHO AG BASSA, « Le favor contractus et le droit OHADA », RTSJ, Juillet -
Décembre 2012 n° 0003, p.45
36 J.C. JAMES, « L’OHADA et la construction d’un espace francophone », in Mélanges en
41 Cass. civ. 3e, 11 mai 2005, n° 03-21.136 : Bull. civ. III, n°103
42 Cass. civ. 3e, 20 mars 2002, n° 00-16.015, D. 2002, p. 2075, note C. Caron, p. 2507, obs.
B. MALLET-BRICOUT; RTD civ. 2002, p. 333, obs. T. Revet
43 C. MONKAM, « Réflexion sur le fondement de l’affaiblissement de la force obligatoire du
contrat en droit OHADA », Rev. dr. unif., Vol. 24, 2019, p.581
44 Le code civil « ancien » désigne le code civil français applicable dans certaines anciennes
colonies françaises.
45 P. ANCEL, « La force obligatoire. Jusqu’où faut-il la défendre ? » in La nouvelle crise du
Autour de Ian MacNeil », in Annales des Mines – Gérer et comprendre, vol. 109, n°3, 2012, pp.
13-22
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15. Ce choix vise à démontrer que la conception moraliste qui a jadis
gouverné la théorie du contrat en France et dans les systèmes fortement
influencés par le droit français, comme le système de l’OHADA, et qui imposait
une riposte violente contre une inexécution contractuelle, a connu un recul
considérable au profit d’une conception plus économique et plus flexible. On
assite donc à un certain protectionnisme du contrat qui garantit l’efficacité de
ce lien juridique. La force obligatoire et d’autres principes fondamentaux sont
malmenés en vue de mieux permettre au contrat de réaliser l’opération
économique qui le sous-tend. La démonstration que nous envisageons dans le
cadre de cette thèse se fera à travers une approche comparative des deux
systèmes juridiques qu’il convient de présenter.
47 Code civil de 2016 en France et le code civil ancien dans sa version d’avant 1960 dans la
majorité des Etat membre de l’OHADA.
48 Droit CEMAC et UEMOA pour l’OHADA et droit de l’union européenne pour la France
49 D. MAINGUY (dir.), Le nouveau droit français des contrats, du régime général et de la preuve
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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de ces évolutions qui traduisent une vision plus flexible du contrat et exigent
une coopération entre les parties. Cette influence du droit spécial sur le droit
commun a été beaucoup plus menée par le droit de la consommation, le droit
de la distribution et le droit des entreprises en difficulté51. Ces droits spéciaux
réservent au contrat un traitement qui déroge à plusieurs principes de droit
commun. Le droit des entreprises en difficulté, par exemple, fait primer
l’intérêt économique du débiteur sur les principes de liberté contractuelle et
de force obligatoire, en imposant une modification du contrat en cas de
difficulté d’exécution. Cette vision du contrat comme une valeur plutôt qu’un
lien d’obligation entre deux individus a pu influencer la consécration en droit
commun de la théorie de l’imprévision52.
18. Parallèlement, les pays de l’OHADA restent pour la plupart régis par
le code civil français de 1804 appelé code civil ancien. En effet, au sortir des
indépendances, les premières constitutions de certaines anciennes colonies
prévoyaient que le droit français devait rester en vigueur dans ces nouveaux
Etats dans les domaines où ceux-ci ne s’étaient pas encore dotés de leur
propre législation. C’est ce que disposait par exemple l’article 83 de la
constitution gabonaise du 14 novembre 1960. Sur ce fondement, le code civil
français (dans sa version d’avant 1960) reste en vigueur jusqu’à ce jour dans
la majorité des anciennes colonies françaises membres de l’OHADA, à
l’exception du Mali et du Sénégal. Dès lors, le droit commun des contrats dans
l’espace OHADA est constitué de ces trois textes à savoir : le code civil ancien,
le COCC et le RGO.
51N. BORGA, « L'influence du droit des entreprises en difficulté sur le droit des obligations :
Droit dérogatoire puis droit précurseur », in F. MACORIG-VENIER (dir.), Le droit des
entreprises en difficulté après 30 ans. Droit dérogatoire, précurseur ou révélateur ? Toulouse,
Presses de l’Université Toulouse 1 Capitole, coll. Actes de colloques de l’IFR, 2017, p. 205 ;
Ph. ROUSSEL GALL, « Brèves observations sur la réforme du droit des contrats et les
procédures collectives », DPDE, mars 2016, p.2
52N. BORGA, « L'influence du droit des entreprises en difficulté sur le droit des obligations :
Droit dérogatoire puis droit précurseur », op. cit., p. 199
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19. Par ailleurs, pour s’arrimer aux exigences de la vie économique
moderne, les Etats membres de l’OHADA ont entrepris depuis 2002
d’harmoniser le droit des contrats en vue de parvenir à un droit commun.
Cette entreprise, qui peine à aboutir, aurait pu permettre de remédier à la
difficulté liée à l’absence d’un régime général des contrats en droit de l’OHADA.
Toutefois, à côté du droit commun régi par les trois textes sus cités, les Etats
de l’OHADA ont développé un droit spécial des contrats qui se trouve éparpillé
dans divers Actes uniformes53, dont le principal est l’AUDCG54. Or, ces
différents textes, contrairement à l’ordonnance française sus citée, édictent
un droit des contrats spéciaux. Ces contrats spéciaux régis par les Actes
uniformes peuvent être classés en trois catégories55 : les contrats
structurels56, les contrats d’intermédiaires et les opérations contractuelles
ponctuelles57. Mais, dans le cadre de cette étude, l’accent sera souvent
beaucoup plus mis sur la vente commerciale. Un examen minutieux du régime
juridique de ce contrat spécial permet de dégager une théorie générale du
contrat et surtout, une théorie générale des remèdes à l’inexécution du
contrat, objet de la présente thèse. Celle-ci n’a pas la prétention d’être
pionnière d’une telle entreprise, car plusieurs études pertinentes ont déjà été
menées sur la question, aussi bien en droit OHADA qu’en droit français, dont
certaines méritent d’être exposées.
53 Les Actes uniformes sont des actes pris pour l’adoption de règles commune à tous les Etats-
Parties au traité relatif à l’harmonisation en Afrique du droit des affaires. Ils tirent leur valeur
juridique du Traité qui lui-même tire sa valeur juridique des constitutions des Etats-Parties
et doivent de ce fait être en tout point conforme à ces textes. Une fois adoptés par le Conseil
des ministres, les Actes uniformes sont directement applicables dans tous les Etats membres
où ils se placent au-dessus des lois et règlements.
54 L’Acte uniforme sur le droit commercial général du 15 décembre 2010.
55 J. MESTRE, « Regards contractuels sur l’OHADA », Actes du colloque sur la sécurisation
des investissements des entreprises en Afrique francophone : le Droit OHADA, organisé par
le Centre de droit économique de l’Université Paul-Cézanne d’Aix-en-Provence, le 20 mars
2009 ; Rev. LAMY droit civil, n°67, Janvier 2010, p.72.
56 Vente du fonds de commerce, location gérance du fonds de commerce et le bail commercial.
57 La vente commerciale et Le transport des marchandises par route.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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Dans une étude consacrée au contentieux de la vente commerciale, le
professeur Grégoire JIOGUE aborde la notion de « remèdes » à l’inexécution
du contrat de vente58. Il les classe ainsi en deux catégories, d’une part, les
remèdes en cas d’inexécution des obligations du vendeur. Au nombre de ceux-
ci, il y’a l’exception d’inexécution, le remplacement de la marchandise, la mise
en conformité, la réfaction du prix et le refus de prendre livraison. D’autre
part, l’auteur examine les remèdes en cas d’inexécution des obligations de
l’acheteur. Il s’agit de l’exception d’inexécution et l’octroi d’un délai
supplémentaire pour le paiement du prix. Tous ces mécanismes visent à
corriger la défaillance d’un cocontractant en préservant la relation
contractuelle. C’est d’ailleurs pour cette raison que, lorsqu’il doit traiter de la
résolution du contrat, l’auteur utilise le terme « sanction »59.
21. D’autres auteurs ont mené des études sur les remèdes à
l’inexécution du contrat de vente en droit OHADA sans pour autant les
nommer comme tels. Ces auteurs ont préféré le terme « sanction ». Ainsi, dans
son article consacré à « la sanction de l’inexécution de la vente commerciale en
droit uniforme africain », le Professeur NSIE étudie les mêmes remèdes cités
supra, mais sous le vocable de « sanctions favorisant le maintien du contrat »60.
Il démontre ainsi que le droit OHADA, en ce qu’il poursuit un but économique,
milite pour le maintien du contrat à chaque fois qu’en dépit de la défaillance
d’une partie, il conserve une utilité économique61, c'est-à-dire à chaque fois
que l’opération économique qu’il sous-tend est viable. C’est aussi ce que
démontre le professeur Jean-Claude JAMES dans son étude consacrée à la
vente commerciale OHADA62.
23. Par ailleurs, DOGUE Karel66 montre dans sa thèse que l’Afrique étant
plus collectiviste qu’individualiste, le contrat doit être traité en considérant
ses conséquences sur la collectivité et non ce qu’il produit entre les seuls
contractants. C’est donc dire que le traitement de l’inexécution du contrat doit
tenir compte des conséquences qu’aura une disparition du contrat sur la
communauté toute entière.
67 K. WOLOU, « Les mécanismes de justice privée dans la vente commerciale OHADA », in,
Mélanges en l’honneur du professeur F.M. SAWADOGO, Les horizons du droit OHADA, 2018,
p.571 et s.
68 D. HOUTCIEFF, Droit des contrats, à jour de l’ordonnance n°2016-131 portant réforme du
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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Enfin, dans son étude, l’auteur relève une déjudiciarisation des sanctions de
l’inexécution du contrat.
27. Abondant dans le même sens, Yves FOUCHET72 souligne que l’une
des grandes avancées de la réforme du droit français des contrats réside dans
la mise à la disposition du créancier de l’obligation non ou mal exécutée une
boite à outil lui permettant de choisir le « remède » qu’il estime être le plus
efficace pour remédier à sa situation. Dans ce sens, des pouvoirs unilatéraux
lui sont conférés dans un souci d’efficacité économique et de rapidité, pour
débloquer certaines situations sans avoir recours au juge. Ces idées de
déjudiciarisation et d’unilatéralisme qui apparaissent dans l’analyse des
remèdes à l’inexécution du contrat en droit français sont partagées par
d’autres auteurs tels que Philippe DUPICHOT73, Hélène BOUCARD74 et
Saïdanis HARIZ75.
CCI Paris Ile-de-France à la consultation ouverte par la chancellerie », 7 mai 2015 (Rapport)
73 PH. DUPICHOT, « Regards (bienveillants) sur le projet de réforme du droit des contrats »,
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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28. Par ailleurs, dans une thèse consacrée aux « remèdes à l’inexécution
du contrat », Paul GROSSER76 fait une étude des différents remèdes en
élaborant une classification fondée sur la nature et la fonction précise de
chacun d’entre eux. Il démontre ainsi que les remèdes à l’inexécution du
contrat sont orientés vers deux objectifs essentiels. Certains ont pour fonction
de régler le sort du contrat inexécuté, c'est-à-dire de remédier au déséquilibre
créé par cette inexécution. D’autres permettent de régler le sort du débiteur
défaillant, c'est-à-dire de déterminer les conséquences de sa défaillance. De
son côté, Catherine POPINEAU-DEHAULLON77 focalise son étude sur les
remèdes de justice privée en comparant leur régime en droit français à celui
des autres systèmes en l’occurrence la common law et le droit allemand.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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du contrat. Il y’a donc en cas d’inexécution du contrat, des systèmes
juridiques qui, sur le fondement de la force obligatoire des conventions,
recherchent à tout prix à parvenir à l’exécution du contrat. Alors que d’autres,
se fondant sur la recherche d’un certain équilibre contractuel, font de
l’inexécution un motif suffisant pour faire disparaitre le contrat. Au plan
théorique, il sera question de voir la conception du contrat dans les deux
systèmes juridiques, l’importance qu’ils accordent au lien contractuel.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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contrat inexécuté ? Ces mécanismes assurent-ils au contrat une protection
suffisante contre toute forme de rupture pour inexécution ?
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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Première partie :
LES REMEDES INHERENTS AU DROIT DES
CONTRATS
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37. Influencé par le code civil de 1804, le droit OHADA des contrats met
à la disposition du créancier, à quelques exceptions près, les mêmes moyens
de riposte que le droit français lorsque le débiteur est in bonis. Mais, ces
moyens sont-ils suffisants pour garantir l’efficacité d’un contrat lorsque l’une
des parties peine à honorer ses engagements ?
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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Titre 1 : Le débiteur incité à s’exécuter
Titre 1 :
Le débiteur incité à s’exécuter
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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40. L’exécution volontaire est le moyen par excellence de la réalisation
des engagements contractuels. Elle devrait en principe être spontanée, c’est-
à dire que le débiteur s’exécute, parce que le contrat lui est profitable79. Mais
dans la pratique, l’exécution volontaire n’est pas toujours spontanée.
D’ailleurs, l’inexécution est ici entendue comme l’échec de l’exécution
spontanée. Lorsque le débiteur ne s’est pas exécuté volontairement, et que sa
défaillance n’est pas irrémédiable, les droits OHADA et français mettent à la
disposition du créancier une série de mécanismes permettant d’inciter ce
dernier à s’exécuter.
41. Le débiteur peut d’abord être incité par des moyens non
comminatoires80 (chapitre 1). Dans ce cas, le créancier sera invité à être
solidaire de son cocontractant en coopérant avec lui pour sauver le contrat.
Par ailleurs, lorsque les moyens pacifiques n’ont pas pu amener le débiteur à
s’exécuter, une certaine pression peut être exercée sur lui pour le pousser à
une exécution volontaire résignée. Ces moyens fondés sur la menace sont dits
« comminatoires » (chapitre 2).
79 P. PUIG, « Les techniques de préservation de l'exécution en nature », RDC 2005, n°1, p.85
80 L’expression « comminatoire » est empruntée à certains auteurs tels : Ch. MBA OWONO
« L’exception d’inexécution dans la vente commerciale en droit uniforme OHADA », Revue du
CERDIP, vol.2, n°2, juillet-décembre 2006 ; P. PUIG, « Les techniques de préservation de
l'exécution en nature », op.cit., p.90
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21
Chapitre 1 : Le recours aux mécanismes contractuels
non comminatoires
81 B. FAGES, Droit des obligations, 8ème éd., L.G.D.J, Paris, 2018, p.227, n°257
82 A. BENABENT, Droit civil. Obligations, 18ème éd., Montchrestien Paris, 2019, p.270, n°323
et s.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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22
nonobstant le non-respect par le débiteur de l’échéance convenue, les droits
français et de l’OHADA permettent d’accorder au cocontractant défaillant une
seconde chance pour s’exécuter. Celle-ci va consister en un report de
l’échéance de son exécution, en vue de lui donner plus temps. Ce temps peut
lui être octroyé dans le cadre d’un délai supplémentaire (A), ou d’une mise en
demeure (B).
2009, p.1193
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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23
peut, par un adoucissement de la rigueur du terme, accorder au débiteur pour
s’exécuter, compte tenu de sa situation économique et de sa position
personnelle »88. C’est une faculté exceptionnelle qui permet à l’autorité
judiciaire de modifier l’échéance d’une obligation déjà exigible sans le
consentement du créancier89. Cette mesure exceptionnelle tient à l’échec le
caractère contraignant de l’obligation90 et permet au juge saisi d’une demande
en résolution du contrat par un créancier victime d’une inexécution, d’opérer
un maintien forcé dudit contrat.
matière de délai de grâce », Rev. CERDIP, vol.3, n°1 et 2, Janvier-Décembre 2008, p.24 ; J.
FRANCOIS, Traité de droit civil, t.4. Les obligations, régime générale, 4 ème éd., économica,
Paris, 2017, p.345, n°355.
90 J. FRANCOIS, op. cit. p.345
91 TPI Lomé, ch. Com et civ, jugement n°1183 du 21 mai 2010, LASMOTHEY D.K. Prosper
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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25
51. L’octroi d’un délai supplémentaire au débiteur constitue une
manifestation de la collaboration du créancier99. En effet, la bonne foi est un
principe fondamental qui irrigue l’ensemble du droit des contrats tant dans
l’espace OHADA qu’en France. Ce principe implique un devoir de coopération
entre les parties en vertu duquel, chaque contractant doit œuvrer à la
réalisation de l’objet du contrat100. En droit français, l’article L.216-2 du code
de la consommation dispose qu’en cas de manquement du professionnel à son
obligation de livraison du bien ou de fourniture du service à l’échéance, le
consommateur peut résoudre le contrat, « si, après avoir enjoint, selon les
mêmes modalités, le professionnel d'effectuer la livraison ou de fournir le service
dans un délai supplémentaire raisonnable, ce dernier ne s'est pas exécuté dans
ce délai ». Il résulte de ce texte que, le consommateur est tenu de concéder à
son cocontractant professionnel, un délai supplémentaire avant de décider de
résoudre le contrat. Aussi, l’article 8 :106 des PEDC dispose-t-il que, « dans
tous les cas d'inexécution, le créancier peut notifier au débiteur qu'il lui impartit
un délai supplémentaire pour l'exécution ».
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
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53. Durée du délai supplémentaire. La question qui se pose est de
savoir si le Juge peut revoir à la hausse un délai supplémentaire dont le
débiteur estime la durée insuffisante pour lui permettre de s’exécuter. En droit
français, la réponse est affirmative. En effet, le caractère raisonnable exigé du
délai supplémentaire prévu dans le code de la consommation ouvre la voie à
une révision judiciaire. En cas de litige, c’est au juge qu’il appartient de
déterminer si le délai accordé par le créancier était raisonnable ou pas, au
regard des circonstances. En droit commercial de l’OHADA, si cette révision
allait de soi sous l’égide de l’ancien AUDCG, l’admission d’une révision
judiciaire par une certaine doctrine102 ne semble plus justifiée après la révision
de cet Acte uniforme. En fait, dans ses articles 251 et 257, l’ancien AUDCG
disposait que le délai supplémentaire devait être « raisonnable ». Dès lors, le
juge ne devait intervenir qu’a posteriori, pour apprécier le caractère
raisonnable du délai octroyé au débiteur. Or, l’exigence du caractère
raisonnable ayant été supprimée par le nouvel AUDCG, l’intervention du juge
pour proroger un délai jugé trop court ne semble plus se justifier.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
27
créancier de l’obligation inexécutée mettra en œuvre de manière automatique,
l’un des remèdes de son choix.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
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obligations108. Elle vise à convoquer la diligence du débiteur en l’invitant à
s’exécuter, afin d’éviter la rupture du contrat109. La mise en demeure offre
ainsi à ce dernier, une seconde chance de s’exécuter avant que les sanctions
ne soient prises à son encontre. Elle fait alors office d’avertissement110 et
permet de prévenir l’inexécution contractuelle.
Québec, 1990, Montréal, service de formation permanente, Barreau du Québec, 1990, pp.
127-137.
113 C.civ. ancien, art. 1146
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
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livrer114. En droit spécial des contrats, il est traité de manière éclatée dans
certains Actes uniformes, principalement celui relatif au droit commercial
général. En effet, on retrouve dans l’AUDCG, des références au mécanisme de
mise en demeure115. Mais, toutes les dispositions y relatives présentent ce
mécanisme uniquement comme une condition préalable à la résolution du
contrat ou à l’allocation des dommages intérêts. Le législateur OHADA l’exclut
lorsqu’il s’agit des autres remèdes et sanctions à l’inexécution du contrat.
Cette conception très étroite d’un mécanisme dont l’importance ne fait plus
aucun doute n’est pas conforme aux évolutions modernes du droit.
60. Alors que le code civil de 1804 la traitait de façon éparpillée dans
différentes dispositions sans en présenter un régime juridique clair,
l’ordonnance de 2016 a élaboré une sorte de théorie générale de la mise en
demeure que l’on retrouve aux articles 1344 et suivants. Aussi, si elle
apparaissait jadis comme une formalité préalable à l’exercice d’une action en
contrats en France : regard d'un juriste chilien », RDC 2015, n°03, p.706
119 B. FAGES, Droit des obligations, 8 ème éd., LGDJ, Paris 2018, p.247
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
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justice ou à l’invocation d’une clause sanctionnant une inexécution
contractuelle, la montée de l’unilatéralisme que consacre le nouveau droit
français des contrats fait d’elle aujourd’hui, une exigence préalable à l’exercice
d’un pouvoir unilatéral120.
120 J-F HAMELIN, « L’exercice des nouveaux pouvoirs unilatéraux du contractant », RDC, n°03,
p.514
121 R. LIBCHABER, « Demeure et mise en demeure en droit français », in M. FONTAINE (dir.)
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
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délai moral »124. Cette conception classique est bien-sûr dépassée. Même si le
législateur ne le mentionne pas clairement, la mise en demeure doit laisser au
débiteur un délai raisonnable pour se corriger. C’est en cela qu’elle constitue
un remède à l’inexécution du contrat au même titre que le délai
supplémentaire. Le Professeur P. VAN OMMESLAGHE écrit à ce propos que,
la mise en demeure n’a de raison d’être que si elle laisse au débiteur une
seconde chance pour s’exécuter125.
125P. V. OMMESLAGHE, Traité de droit civil belge, t.2, Les obligations, Bruylant, Bruxelles
2013, p.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
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mode qui serait de principe. Le créancier est libre de choisir la forme selon
laquelle il met son débiteur en demeure, à condition que ses intentions soient
clairement exprimées et qu’il puisse se constituer une preuve que sa mise en
demeure a bien été reçue par le débiteur. C’est ce qui résulte d’un arrêt rendu
par la Cour d’appel de Ouagadougou le 19 octobre 2007126. Dans cette espèce,
la cour affirme que la mise en demeure « résulte indubitablement de toute
manifestation de volonté réclamant le paiement adressé au débiteur et reçue
par ce dernier », indépendamment de l’intitulé qui a été donnée à cette lettre
d’interpellation.
65. Le droit spécial français ne semble pas consacrer une telle liberté.
En effet, il résulte de l’examen des dispositions du code de commerce127 et du
code de la consommation128 que la mise en demeure doit à peine de nullité, se
faire par acte extra judiciaire ou par lettre recommandée avec demande d’avis
de réception. Ainsi, contrairement à son homologue de l’OHADA, le législateur
français ne semble pas admettre la possibilité d’une mise en demeure par tout
autre écrit.
126 CA Ouagadougou, ch. Com., arrêt n°139 du 19 octobre 2007, Fadoul Technibois
c/SONABHY, Ohadata J-10-220.
127 C. com, art. L.145-17 et L.145-47
128 C.consom., art. R.622-2 3°
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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A/ La réduction du prix
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
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défectueuse.135 Cette conception de remède de droit spécial est aussi celle que
retient le code sénégalais des obligations civiles et commerciales. L’article 267
de ce texte prévoit en son alinéa 3 que, les parties peuvent contourner la
nullité de la vente en optant plutôt pour une réduction du prix, lorsque la
chose, objet de la vente, a partiellement péri. C’est enfin en vertu de cette
conception de remède de droit spécial de la vente que l’AUDCG n’aborde ce
mécanisme que dans ces dispositions relatives à la vente commerciale136.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
35
français, « le créancier peut, après mise en demeure, accepter une exécution
imparfaite du contrat et obtenir une réduction proportionnelle du prix ». Dans le
même sens, l’article 288 de l’AUDCG dispose que « en cas de défaut de
conformité des marchandises, que le prix ait été ou non déjà payé, l’acheteur
peut réduire le prix du montant de la différence entre la valeur que des
marchandises conformes auraient eu au moment de la livraison et la valeur que
les marchandises effectivement livrées avaient à ce moment ». L’admission de
ce remède dans les deux systèmes juridiques met en exergue la prise en
compte de l’utile et du juste dans les contrats140.
140 J. GHESTIN, « L’utile et le juste dans les contrats », D., vol.1, 1982, chron.1, p.1
141 F. CHENEDE, « La réduction du prix », RDC 2017, n°03, p.571
142 C. PIZARRO WILSON, « Les remèdes à l'inexécution contractuelle dans la réforme du droit
des contrats en France : regard d'un juriste chilien », RDC, n°03, septembre 2015, p.706
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
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entre les mains du créancier. Toutefois, la rédaction initiale des articles 1217
et 1223 du code civil français jetait un doute sur ce caractère unilatéral143. En
effet, l’article 1217 disposait que la partie envers laquelle l’engagement n’a pas
été exécuté ou l’a été imparfaitement peut, entre autres, « solliciter la réduction
du prix ». En utilisant ainsi le terme « solliciter », le législateur français laissait
entendre que le créancier doit demander cette réduction à quelqu’un, et ce ne
peut être que soit le juge, soit le cocontractant défaillant144. Dans les deux
cas, cette sollicitation enlevait au remède son caractère unilatéral. C’est cette
ambiguïté145 que la loi de ratification a voulu corriger en remplaçant le terme
« solliciter » par celui d’« obtenir ». Mais, cette modification n’a pas réussi à
dissiper l’ambigüité. En effet, si le créancier doit « obtenir » la réduction du
prix, cela suppose que la mise en œuvre de ce remède n’est pas entièrement
laissée à sa discrétion. La personne de qui il doit l’obtenir peut décider de ne
pas la lui accorder.
deux pas en arrière ? », Rec. D., 2018, p.567 ; H. BARBIER, « L'exécution et la sortie du
contrat », RDC Juin 2018, n° Hors-série, p.40
149 H. BARBIER, op.cit., p.40
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
37
74. Un unilatéralisme affirmé en droit de l’OHADA. En droit de
l’OHADA, le caractère unilatéral de la réduction du prix est clairement affirmé
par le législateur africain. En effet, il résulte de l’article 288 de l’AUDCG qu’« en
cas de défaut de conformité des marchandises, que le prix ait été ou non déjà
payé, l’acheteur peut réduire le prix du montant de la différence entre la valeur
que des marchandises conformes auraient eue au moment de la livraison et la
valeur que les marchandises effectivement livrées avaient à ce moment ».
Contrairement au droit français, ce texte ne souffre d’aucune ambiguïté, la
décision de réduire le prix est laissée à la discrétion du créancier de l’obligation
mal exécutée150. C’est aussi ce caractère unilatéral que consacre le code civil
ancien, dont l’article 1644 dispose que, « dans le cas des articles 1641 et 1643,
l'acheteur a le choix de rendre la chose et de se faire restituer le prix, ou de
garder la chose et de se faire rendre une partie du prix, telle qu'elle sera arbitrée
par experts ».
75. Toutefois, il aurait fallu distinguer selon que le prix ait déjà été payé
ou pas151. Lorsque le prix n’a pas encore été payé, l’unilatéralisme se justifie,
le créancier peut alors imposer au débiteur une réduction du prix
proportionnelle au manquement observé. Il revient à ce dernier, en cas de
contestation de la somme réduite, de saisir le juge. Par ailleurs,
l’unilatéralisme ne semble pas se justifier lorsque le prix avait déjà été payé.
Car, la réduction du prix implique dans cette hypothèse que le débiteur
restitue une partie des sommes perçues. Cette restitution nécessite qu’il
consente à la mesure de réduction du prix. De ce fait, en cas de payement du
prix, la réduction du prix sera soit conventionnelle, c’est-à-dire qu’elle
résultera d’un accord entre le créancier et son débiteur qui accepte de
rétrocéder une partie du prix qu’il a perçue, soit judiciaire, si les parties ne
parviennent pas à un accord. Le juge va devoir intervenir pour imposer une
réduction proportionnelle du prix.
79. Il est admis dans les deux systèmes juridiques que, dès lors que
le débiteur a été mis en demeure ou à partir du moment où il existe un retard
d'exécution, la somme convenue comme obligation principale produira des
intérêts, et ces intérêts constitueront l'indemnisation du créancier pour le
dommage que le retard de son débiteur lui cause. Le créancier n’a pas besoin
d’apporter la preuve d’un préjudice particulier153. Le simple retard suffit à
donner droit aux dommages et intérêts moratoires. En fait, l'existence du
préjudice résultant du retard est irréfragablement présumée et son
indemnisation est acquise automatiquement sans que le créancier ait à
présenter la moindre demande sur ce point154. Par ailleurs, les intérêts
moratoires lient le juge. Celui-ci ne peut ni refuser de les ordonner au motif
qu’il n’y aurait aucune preuve d’un préjudice, ni porter une appréciation sur
le montant de l’indemnisation en révisant soit à la hausse, soit à la baisse, le
taux de l’intérêt légal.
153 A. SERIAUX, Manuel de droit des obligations, 2ème éd., PUF, Paris, 2014, p.82
154Cass. Soc. 19 mars 1987, no 84-43.567, Bull. civ. V, n° 173
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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80. L’admission des intérêts moratoires conventionnels. En
France, les parties peuvent insérer dans leur contrat, une clause soumettant
le contractant qui s’exécute hors délais au paiement d’une pénalité155. Ainsi,
outre les intérêts moratoires légaux, les parties peuvent prévoir des intérêts
moratoires conventionnels. La jurisprudence a d’ailleurs admis de façon
constante, que le taux d’intérêt légal n’était pas d’ordre public, les parties sont
libres de prévoir un taux d’intérêt conventionnel pour l’indemnisation de tout
retard156. Toutefois, lorsqu’il est prévu par les parties, le taux d’intérêt
s’analyse comme une clause pénale et le juge a donc le pouvoir de le réviser,
s’il le trouve très excessif. En l’absence d’une position claire du juge de l’espace
OHADA sur cette question, la solution française pourra bien être transposée
en droit OHADA, les dispositions de l’article 291 n’étant pas d’ordre public.
81. Dans les deux systèmes juridiques, le débiteur dispose d’un droit à
la correction. Il s’agit d’une seconde chance qui lui est donnée pour se corriger.
Les moyens de correction varient selon qu’il a offert une exécution défectueuse
(Paragraphe 2) ou que son inexécution résulte des circonstances
imprévisibles (paragraphe 1).
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
41
fait d’une évolution des circonstances qui rendent moins attractif ou réalisable
ce qui l’était au moment de la conclusion du contrat157. Dans cette hypothèse,
l’inexécution ne résulte pas d’une faute ou d’une négligence du cocontractant
défaillant. C’est dans ce cadre que s’inscrivent l’imprévision et la force
majeure. Dans la première situation, le contrat pourra être sauvé au moyen
d’une modification (A). Alors qu’en cas de force majeure, contrairement à la
solution classique qui consistait à anéantir le contrat de manière définitive et
irrévocable158, les évolutions modernes du droit optent pour une mise en veille
de la force obligatoire pendant la durée du cas de force majeur si celui-ci est
temporaire. Le contrat sera donc suspendu (B) au lieu d’être résolu.
avait accepté de faire jouer la théorie de l'imprévision pour permettre l'exécution de contrats
dont les évènements rendaient la poursuite très difficile : ce fut le célèbre arrêt CE,30 mars
1916, n°59928, Compagnie générale d’éclairage de Bordeaux ; M. Long, P. Wiel, G. Braibant,
P. Devolvé et B. Genevois, GAJA, 21ème éd., 2017.
160 G. CORNU, Vocabulaire juridique, éd., 2018, PUF, Paris 20181 p.1128
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
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ne soit pas selon les termes initiaux. En effet, aux XIIe et XIIIe siècles,
s’inspirant de la doctrine de l’aequitas163 de Saint-Thomas- d’Aquin, le droit
canonique a repris l’idée de l’intervention correctrice du juge pour
imprévision164. Si cette évolution a finalement été admise en droit français (1),
sa consécration est envisageable en droit de l’OHADA malgré le silence du
droit positif (2).
85. Au fond, les juges ont fait droit à sa demande, au motif que celle-ci
était conforme à l’équité. La Cour de cassation a infirmé cet arrêt. Après avoir
163 Saint-THOMAS-D’AQUIN écrit dans Somme Théologique que « celui qui promet une chose,
s’il a l’intention de faire ce qu’il promet, ne ment pas parce qu’il ne parle pas contre sa pensée ;
mais, s’il ne fait pas ce qu’il a promis, alors il paraît commettre une infidélité, par cela même
qu’il change de dessein. Cependant, il peut être excusable si les conditions de la personne sont
changées ».
164 A. PARENT, L’imprévision en droit comparé : une analyse normative économique, Th.,
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
43
précisé que la règle de la force obligatoire du contrat édictée à l’article 1134
alinéa 1er « est générale, absolue et régit les contrats dont l’exécution s’étend à
des époques successives de même qu’à ceux de toute autre nature », elle a
décidé que « dans aucun cas, il n’appartient aux tribunaux, quelque équitable
que puisse leur paraître la décision, de prendre en considération le temps et les
circonstances pour modifier les conventions des parties et substituer des
clauses nouvelles à celles qui ont été librement acceptées par les contractants
». Ce refus d’admettre la modification du contrat pour imprévision était un
marqueur fort du droit français des contrats, excepté en droit administratif166.
internationaux : les cas de force majeure et d’imprévision », Les cahiers de droit, vol. 35, n°2,
1994, p.286
168 J.P. TOSI, Le droit des obligations au Sénégal, B.A.M, t.34, 1981, p.148
169 Princ. UNIDROIT, art. 6.2.1 et s
170 PDEC, art. 6.111
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
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manifestation de la théorie de l’imprévision. Le débiteur invoquera ainsi le cas
de hardship lorsque surviennent des évènements qui altèrent
fondamentalement l’équilibre des prestations contractuelles171. Dès lors, le
refus de la théorie de l’imprévision en droit français contrastait avec la
tendance moderne qui était d’admettre la révision du contrat fondée sur la
clause rebus sic stantibus172.
88. L’Italie a été, en 1942, l’un des premiers pays à incorporer dans sa
législation une solution au problème d’imprévision173. En Italie, l’article 1467
du code civil de 1942 disposait déjà que « dans les contrats dont l’exécution est
continue ou périodique ou dont l’exécution est différée, si la prestation des
parties est devenue excessivement onéreuse par l’effet d’événements
extraordinaires et imprévisibles, la partie qui est débitrice de cette prestation
peut demander la résolution du contrat avec les effets établis par l’article 1458 ».
L’alinéa 3 de ce texte ajoute que : « la partie à l’encontre de laquelle est
demandée la résolution du contrat peut l’éviter en offrant de modifier selon
l’équité les termes du contrat ». De même, en droit allemand, la théorie Wegfall
der Geschtiftsgrundlage174 permet la révision du contrat lorsque son
fondement vient à disparaitre175. En droit anglo-américain, la partie lésée
dispose, sur le fondement des mécanismes de commercial impractibility et
frustration of purpose, soit du droit de rompre le contrat ou de le renégocier
lorsqu’une situation en bouleverse l’économie ou anéantit son but, soit d’en
obtenir la résolution en cas de changement de circonstances176.
171S. EBERHARD, Les sanctions de l’inexécution du contrat et les principes UNIDROIT, op.cit,
p.117
172 C’est une doctrine selon laquelle, les éléments d’un contrat ou d’un traité ne restent
applicables que pour autant que les circonstances essentielles qui ont justifiées la conclusion
de cet acte demeurent en l’état et que leur changement n’altère pas radicalement les
obligations initialement acceptées.
173 A. PARENT, L’imprévision en droit comparé : une analyse normative économique, Thèse,
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
45
89. S’inscrivant dans cette même logique, l’article 84 des principes
latinoaméricains du droit des contrats disposent que « si, après sa conclusion,
l’exécution du contrat devient excessivement onéreuse ou si son utilité diminue
de manière significative, du fait de changements de circonstances dont
l’avènement et la portée ne pouvaient être raisonnablement prévues et dont le
risque n’a pas été assumé par la partie lésée, celle-ci pourra demander à ce que
le contrat soit renégocié ». Au regard de ce qui précède, il apparait clairement
que la modification du contrat pour imprévision est un principe fortement
ancré dans les droits modernes et continuer à l’ignorer, c’est se mettre en
marge de ces évolutions modernes du droit.
177 R. CABRILLAC, Droit européen des contrats, 2 ème éd., LGDJ, Paris 2016, p.118, n°182
178 Arrêt Huard, Cass., Com., 3 nov. 1992, bull.civ. n°338, JCP 1993.II.22164, note
G.VIRASSAMI, RTD civ. 1993.124, obs. J. MESTRE
179 Arrêt Chevassus-Marche, Cass. com., 24 nov. 1998, n° 96-18357, Bull. civ. IV, n° 277 ;
RTD civ. 1999, 98, obs. Mestre J. ; RTD civ. 1999, 646, obs. Gautier P.- Y. ; JCP G 1999, I,
143, obs. Jamin C.; Cass. 1re civ.,16 mars 2004, n° 01-15804 : Bull. civ. I, n° 86 ; RLDC
2004/6, n° 222, p. 5, note Houtcieff D. ; D. 2004, p. 1754, note sous arr. Mazeaud D. ; JCP
E 2004, 737, note Renard-Pamyen O. ; RTD civ. 2004,
290, obs. Mestre J. et Fages B.
180 A. FORTUNATO, « Les circonstances de la révision du contrat », LPA. Janvier 2018, n°009,
p.6
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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46
une renégociation du contrat à son cocontractant. Elle continue à exécuter ses
obligations durant la renégociation. En cas de refus ou d'échec de la
renégociation, les parties peuvent convenir de la résolution du contrat, à la date
et aux conditions qu'elles déterminent, ou demander d'un commun accord au
juge de procéder à son adaptation. A défaut d'accord dans un délai raisonnable,
le juge peut, à la demande d'une partie, réviser le contrat ou y mettre fin, à la
date et aux conditions qu'il fixe ». Si ce texte a le mérite de consacrer
définitivement le principe de la révision du contrat pour imprévision, sa portée
demeure limitée.
181F. TERRE, Ph. SIMLER, Y. LEQUETTE, F. CHENEDE, Droit civil : Les obligations, 12ème
éd., D., Paris, 2019, p.717
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
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excessivement onéreuse ruine l’une d’entre elles. Mais, à partir de quel seuil
l’exécution peut-elle être qualifiée « d’excessivement onéreuse » ?
L’appréciation sera faite au cas par cas, en tenant compte de la situation
économique du débiteur. Pour qu’il y ait onérosité extrême, il faut que le
contrat soit gravement déficitaire en raison de la hausse du coût d’une
prestation, ou de la diminution de la valeur de la contrepartie182. Une chose
est claire, c’est que tout changement de circonstances qui entraine un
déséquilibre n’implique pas forcément une modification du contrat.
182 Ibid.
183 L. ANDREU, N. THOMASSIN, Cours de droit des obligations, 4ème éd., Gualino, Paris,
2019, p.240, n°611
184 H. LE NABASQUE, « L'imprévision et les cessions de droits sociaux », BJS sept. 2016, n°
09, p.538
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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48
français a tenu à rester fidèle à l’idée que le contrat est la chose des parties185.
Il a donc opté pour une consécration a minima de la théorie de l’imprévision
en privilégiant plutôt la renégociation du contrat entre les parties186 dont seul
l’échec peut conduire à une modification du contrat par le juge.
185 J. CARTWRIGHT, « Un regard anglais sur les forces et faiblesses du droit français des
contrats », RDC 2015, n°3, p.691 ; L. AYNES, A. BENABENT, « Force majeure et révision pour
imprévision », RDC mars 2021, n°01, p.157.
186 N. MOLFESSIS, « Le rôle du juge en cas d’imprévision dans la réforme du droit des
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
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déclarés favorables à l’admission de la révision du contrat pour imprévision,
évoquant à cet effet les mauvais souvenirs laissés par la dévaluation du Franc
CFA189. En effet, la dévaluation du franc CFA a laissé des traces profondes et
exposé les limites d’un droit contractuel africain qui ignorait la possibilité de
renégocier les contrats pourtant affectés par la conjoncture190. L’admission de
la théorie de l’imprévision en droit OHADA s’avère donc être un impératif au
regard du contexte social, politique et économique.
98. Ensuite, le droit OHADA connait la notion de bonne foi. Aux termes
de l’article 237 in fine de l’AUDCG, « les parties sont tenues de se conformer
189 M. FONTAINE, « Note explicative à l’avant-projet d’acte uniforme sur le droit des contrat »,
Rev. dr. unif. 2008, p.579, n°40
190 E. S. DARANKOUM, « La protection du contrat dans l’avant-projet d’Acte
uniforme OHADA sur le droit des contrats : conclusion, exécution et remèdes en cas
d’inexécution », Rapport présenté au Colloque sur “L’harmonisation du droit OHADA des
contrats” tenu à Ouagadougou (Burkina Faso) du 15 au 17 novembre 2007, p.240
191 N. DISSAUX, « Renégocier le contrat en cours d'exécution : les apports du nouveau droit des
projet de texte uniforme portant droit général des obligations », International Multilingual
Journal of Science and Technology, Vol. 6 Issue 7, July – 2021, p.3691
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
50
aux exigences de la bonne foi. Elles ne peuvent exclure cette obligation, ni en
limiter la portée ». Sur le fondement de cette notion de bonne foi et du devoir
de loyauté qu’elle implique, la partie victime d’un changement de circonstance
est fondée à solliciter de l’autre, la renégociation du contrat193. La
jurisprudence française a pu ainsi considérer que le refus de renégociation
par le contractant profitant de la modification des circonstances économiques
était contraire à la bonne foi194. Le juge africain peut s’inspirer de cette
jurisprudence pour modifier le contrat en cas d’échec de la renégociation de
celui-ci.
193 PH. STOFFEL-MUNCK, « Quand le devoir de renégocier impose de faire des contre-
propositions acceptables », RDC 2018, n° 1, p.21
194 Cf. Arrêt HOLDER de la chambre commerciale de la cour de cassation du 15 mars 2017 ,
n°15-16406, F–D ; Cass. Com., 3 nov. 1992, JCP 1993, éd. G. II , 22164, note VIRASSAMY;
RTD civ. , 1993, 124, obs. J. MESTRE; Cass. Com, 24 nov. 1998, JCP 1999, éd. G. II,
12210, note Y. PICOD; RTD civ., 1999, 98, obs. J. MESTRE
195 V. VIGNEAU, « Le juge et l’équilibre du contrat », LPA., Mars 2018, n°065, p.4
196 AUDCG, Art. 238
197 G. RIPERT, La règle morale dans les obligations civiles, 4 ème éd., L.G.D.J, Paris, p.144
198 Ibid.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
51
projets d’Actes uniformes sur le droit des contrats qui la consacrent
respectivement à l’article 162 pour le projet de la fondation pour le droit
continental et l’article 6/24, pour l’avant-projet Fontaine. Cette théorie est
admise dans les deux textes sous l’appellation de « bouleversement des
circonstances » défini comme, la survenance d’un événement qui altère
fondamentalement l’équilibre des prestations, soit que le coût de l’exécution
des obligations ait augmenté, soit que la valeur de la contre-prestation ait
diminué. Pour être caractérisé, le bouleversement des circonstances exige la
réunion de quatre conditions.
101. D’abord, l’évènement doit être connu par la partie lésée après la
conclusion du contrat, ce qui implique en second lieu que pendant les
négociations précontractuelles, elle n’ait pas pu raisonnablement prendre un
tel évènement en considération. Ensuite, il doit s’agir d’un événement
échappant au contrôle de la partie lésée, ce qui s’apparente au caractère
insurmontable et enfin, le risque de cet événement doit ne pas avoir été
assumé par la partie victime de la circonstance survenue. En fait, il est
possible qu’une partie accepte lors de la conclusion du contrat, d’assumer les
risques inhérents à la survenance d’une circonstance imprévisible. Une telle
clause neutralise l’invocation de la théorie de l’imprévision199. Il est à noter que
le législateur OHADA fait le choix de ne pas utiliser l’expression « exécution
extrêmement onéreuse » du droit français, et ce choix nous semble judicieux
en raison du caractère très imprécis de cette expression. Une fois ces
conditions réunies, le cocontractant lésé peut solliciter de son partenaire,
l’ouverture d’une renégociation de leur contrat, en vue de l’adapter à la
situation créée par l’évènement imprévisible.
102. Aux termes des articles 162, alinéa 1 du projet d’acte uniforme,
6/24 alinéa 1 de l’avant-projet Fontaine, « en cas de bouleversement des
circonstances, la partie lésée peut demander l’ouverture de renégociations. La
199R. AKONO ADAM, « réflexions sur la théorie de l’imprévision en droit OHADA des contrats »,
Penant, n°910, janvier – mars 2020, p.103
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
52
demande doit être faite sans retard injustifié, et être motivée ». Il y a ainsi une
similarité entre ces textes et l’article 1195 du code civil français. Le contrat
sera donc préservé nonobstant les difficultés survenues, si les parties
parviennent elles-mêmes à un accord. Dans le cas contraire, comme en
France, l’avant-projet OHADA prévoit le recours au juge, mais avec moins de
précision que le code civil issu de la réforme de 2016. Par ailleurs, comme en
droit français, l’avant-projet OHADA ne fait pas de l’ouverture des
négociations une condition de suspension de l’exécution du contrat. Sur ce
point, le législateur de l’OHADA est invité à se démarquer de son homologue
français en réécrivant ce texte. Il peut soit admettre que dans le souci de
préserver les intérêts du cocontractant victime, son exécution sera suspendue
en attendant l’issue de la renégociation, soit que l’exécution du contrat se
poursuit, mais en précisant le temps de la renégociation.
200 M.-P. SARR, « Plaidoyer pour la consécration légale de la théorie de l'imprévision dans le
futur Acte uniforme relatif au droit des obligations de l'OHADA », LPA 7 juill. 2020, n°135, p. 6
201 G. RIPERT, La règle morale dans les obligations civiles, op. cit., p.155, n°88
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
53
manière définitive et irrévocable202. Mais, cette conception classique a évolué.
Dans le souci de sauvegarder le contrat, la survenance d’un cas de force
majeure n’entraine plus ipso facto la rupture du contrat. La suspension du
contrat devient un effet de la force majeure, lorsqu’elle est temporaire203. On
assiste à une dualité de régime de la force majeure différemment admise dans
les deux systèmes juridiques. Les droits OHADA et français diffèrent tant sur
la définition (1) que sur le régime juridique applicable (2).
202 V. NICOLAS, Droit des obligations. Le contrat, op. cit. p.303, n°811.
203 J. GHESTIN, « L'exception d'inexécution », Rapport français in M. FONTAINE (dir.) et G.
VINEY (dir.), Les sanctions de l'inexécution des obligations contractuelles. Etudes de droit
comparé, op. cit., p.24, n°22.
204 F. GRÉAU, « Force majeure », in, Rep. Dr. Civ., juin 2017, pp. 1-11
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
54
commerciale pour donner à la force majeure un régime juridique en droit de
l’OHADA.
205 A. NDORDJI, Théorie des risques et transfert de propriété. Comparaison des droits
français, de l’OHADA et du commerce international, Th., Université de Poitiers ; Université du
Tchad, 2018, p.22.
206 CCJA, 2e ch., 23 juin 2016, n° 124/2016, Sté SAGA France c/ Sté SOPAM SA, L’Essentiel
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
55
difficultés du débiteur, lesquelles doivent avoir pour cause exclusive cette
pandémie208.
208 CCJA, 2ème Ch., n°219/2021 du 23 décembre 2021, publié dans LegiAfrica n°2-23 février
2022
209 A. NDORDJI. Op.cit., p.23.
210 79.1 de la CVIM dispose que, « une partie n’est pas responsable de l’inexécution de l’une
quelconque de ses obligations si elle prouve que cette inexécution est due à un empêchement
indépendant de sa volonté et que l’on ne pouvait raisonnablement attendre d’elle qu’elle le
prenne en considération au moment de la conclusion du contrat, qu’elle le prévienne ou le
surmonte ou qu’elle en prévienne ou surmonte les conséquences ».
211 Cass., ass. plén., 14 avr. 2006, n° 04-18.902, JCP 2006. II 10087, note P. GROSSER ; RTD
SZAMES ; RTD civ. 2001. 375, obs. P. JOURDAIN – Cass., ass. plén., 14 avr. 2006, n° 04-
18.902 , 02-11.168 (2 esp).
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
56
raisonnablement prévu lors de la conclusion du contrat et dont les effets ne
peuvent être évités par des mesures appropriées, empêche l’exécution de son
obligation par le débiteur ». Il résulte de ce texte que la force majeure n’est
admise que pour un évènement échappant au contrôle du débiteur et non du
créancier213. Le critère d’irrésistibilité a pour conséquence d’empêcher le
créancier d’invoquer celle-ci afin d’obtenir la résolution ou la suspension du
contrat, lorsqu’il est empêché de jouir de la prestation du débiteur par un
coup du sort214. Cette précision est importante et la cour de cessation
française a eu l’occasion récemment de rappeler que « le créancier qui n’a pu
profiter de la prestation à laquelle il avait droit ne peut obtenir la résolution du
contrat en invoquant la force majeure »215. Le législateur français a ainsi repris
la définition prétorienne de la force majeure en matière contractuelle,
délaissant le traditionnel critère d’extériorité216, pour ne retenir que ceux
d’imprévisibilité et d’irrésistibilité. Cette définition donnée par le législateur
français est plus précise et permet de faire ressortir les éléments classiques
de constitution de la force majeure.
213 L. TRANCHANT, « La force majeure ne peut être invoquée par le créancier de l'obligation »,
LEDIU févr. 2021, n°02, p.3.
214 L. AYNES, A. BENABENT, « Force majeure et révision pour imprévision », RDC mars 2021,
n°01, p.157.
215 Cass. 1re civ., 25 nov. 2020, n°19-21060, Sté Chaîne thermale du soleil c/ M. et Mme H.,
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
57
113. En droit de la vente commerciale OHADA, l’article 294 énonce
qu’« une partie n’est pas responsable de l’inexécution de l’une quelconque de
ses obligations si elle prouve que cette inexécution est due à un empêchement
indépendant de sa volonté, tel que notamment le fait d’un tiers ou un cas de
force majeure ». Ce texte reprend la solution du droit commun résultant de
l’article 1148 du code civil ancien. Une telle rédaction implique qu’en droit
OHADA, la force majeure n’ait pour conséquence que l’exonération du
débiteur. De sorte que, le contrat sera résolu de plein droit à chaque fois que
la force majeure sera caractérisée. Une résolution aussi hâtive du contrat
constitue une perte de ressources et ne participe pas à la protection des
investissements visée par le droit OHADA. Cette position ne participe pas non
plus à la protection du lien contractuel et est contraire à la philosophie de
favor contractus qui innerve le droit moderne de l’inexécution contractuelle.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
58
contrat, soit parce que, en fonction de son objet, le contrat devait être exécuté
à la date butoir, de sorte que, tout retard rendra la prestation inutile.
219G. JIOGUE, « La vente commerciale en droit uniforme OHADA »,op. cit., p.2133
220E. MONTCHO AGBASSA, « Le favor contractus et le droit OHADA », Revue Togolaise de
Sciences Juridiques (RTSJ), Juillet - Décembre 2012, N°0003, p. 51
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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59
marchandise défectueuse, de la remplacer par celle qui sera conforme aux
attentes de son acheteur. Il est question ici de donner au débiteur défaillant
la possibilité de se corriger en procédant à l’exécution en nature du contrat.
221 H. KOTZ, B. FAUVARQUE-COSSON, Droit européen des contrats, Sirey, Paris 2020,
p.266, n°326
222 P. WERY, « Réflexions comparatives sur la réparation et le remplacement de la chose vendue
affectée d’un défaut de conformité ou d’un vice caché », Mélanges offerts à Marcel Fontaine,
Bruxelles, Larcier, 2003, p. 569
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
60
121. Efficacité du remplacement. La livraison d’une chose non
conforme constitue en principe une inexécution qui devrait donner lieu à la
rupture du contrat par l’autre partie. Mais, dans le souci de sauvegarder la
relation contractuelle, les droits OHADA et français mettent à la disposition
du créancier, une alternative autre que la résolution du contrat, c’est le
remplacement. En imposant à l’acheteur d’accepter le remplacement que
propose le vendeur, les deux systèmes juridiques marquent leur attachement
à l’exécution en nature du contrat et la préservation des relations
contractuelles. Toutefois, pour valablement s’imposer au créancier, le
remplacement doit se faire sans délai223, c’est-à-dire dans l’intervalle de temps
imparti au débiteur pour exécuter son contrat. Lorsqu’il doit intervenir après
le délai d’exécution, le remplacement nécessite le consentement du créancier.
C’est ce qui résulte de l’article 283 de l’AUDCG aux termes duquel, « l’acheteur
peut convenir avec le vendeur d’un délai supplémentaire pour le remplacement,
aux frais exclusifs du vendeur, des marchandises défectueuses par des
marchandises conformes ». L’usage de la forme potestative montre qu’après le
délai d’exécution convenu dans le contrat, le créancier, en l’occurrence
l’acheteur, peut refuser le remplacement de la marchandise en refusant tout
simplement d’octroyer à son vendeur un délai supplémentaire. En France, le
vendeur peut refuser de de remplacer la marchandise si ce choix entraîne un
coût manifestement excessif, compte tenu de la valeur du bien ou de
l’importance du défaut224. L’appréciation du caractère disproportionné du
choix relève de l’appréciation souveraine du juge225 en cas de contentieux.
223 J.C. JAMES, « La vente commerciale OHADA, précurseur d’un droit harmonisé des
contrats ? », op.cit., p.45, n°54
224 F. COLLART DUTILLEUL, Ph. DELEBECQUE, Contrats civils et commerciaux, 11 ème, D.
PAISANT.
226 C. AUBERT DE VINCELLES, J. ROCHFELD, L’acquis communautaire. Les sanctions de
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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62
124. Un remède controversé. L’admission d’une possibilité de
remplacement de la marchandise défectueuse n’a jamais fait l’unanimité,227
tant dans la doctrine qu’en jurisprudence. En effet, selon la position
dominante, on ne peut pas reconnaitre au débiteur défaillant un droit
d’imposer au créancier le remplacement de la chose défectueuse. Car, il
s’agirait soit d’une novation par changement d’objet soit de la résolution du
premier contrat suivie de la conclusion d’un nouveau contrat228. Dans un cas
comme dans un autre, il faudra nécessairement l’accord du créancier. Dans
le même sens, la jurisprudence française a souvent refusé au vendeur la
possibilité de contourner la demande en résolution de l’acheteur, en offrant le
remplacement de la chose défectueuse229.
227 E. DEGRAVE, « La vente d’une chose non conforme », in Annales de droit de Louvain, vol.
65, 2005, n°1-2
228 Ibid.
229 Cass., civ. 1ère, 11 juin 1980, Bull. civ., I, n°185 ; Cass. Civ. 1ère, 5 mai 1982, Bull. civ.,
1982, I, n°163.
230 C.civ. art. 1329 al. 1 er
231
Ph. SIMLER, « Régime général des obligations. – Opérations sur obligations. – Novation. –
Modes particuliers – Novation par changement de l'obligation », JurisClasseur Notarial
Répertoire V° Contrats et obligations, Fasc. 100, n°1.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
63
B/ La réparation du défaut de la commande livrée
232 C. SAMSON, « La Convention des Nations Unies sur les contrats de vente internationale de
marchandises : Étude comparative des dispositions de la Convention et des règles de droit
québécois en la matière », Les Cahiers de droit, n°23, 1982, p. 945.
233 Art. 35 CVIM
234 J. BALMACEDA, La vente de marchandises dans les systèmes de droit civil et de common
law : Une étude des droits anglais, français et chilien, Th. Paris1 Panthéon Sorbonne 2017,
p. 311
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
64
à la correction du défaut, en apportant à la chose livrée, les soins visant à la
rendre conforme aux prévisions initiales.
235 J.C. JAMES, « La vente commerciale OHADA, précurseur d’un droit harmonisé des
contrats ? », op. cit., p.45, n°55
236 E. NSIE, « La sanction de l’inexécution de la vente commerciale en droit uniforme africain »,
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
65
ou sur le service effectué peut être simplement corrigé. La réparation constitue
en effet l’exécution en nature de l’obligation de garantie.
237 F. LAURENT, Principes de droit civil, t. 24, 4e éd., Bruxelles, Bruylant, Paris, Marescq,
1887, p. 287, no 291
238 J. GHESTIN et B. DESCHE, La vente, Paris, L.G.D.J., 1990, p. 805, n°745.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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66
Conclusion du chapitre 1
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
67
Chapitre 2 : Le recours aux mécanismes contractuels
comminatoires
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
68
adimpleti contractus. Il s’agit d’un moyen d’inciter la partie défaillante à
exécuter ses obligations242. Certains auteurs l’analysent comme une
application de la théorie de la cause243. D’autres pensent plutôt que c’est parce
que les obligations sont réciproques qu’elles doivent s’exécuter « donnant-
donnant »244 . Il est donc inutile de recourir à la théorie de la cause pour
expliquer le mécanisme de l’exception d’inexécution245.
135. Moyen de pression utilisé par une partie pour contraindre son
cocontractant à l’exécution du contrat246, l’exception d’inexécution est connue
des deux systèmes juridiques. Toutefois, si son admission est unanime dans
les deux systèmes, son régime juridique diffère aussi bien au niveau de sa
consécration (A) qu’au niveau de sa mise en œuvre (B).
253 Ce texte dispose que : « Si l'acheteur est troublé ou a juste sujet de craindre d'être troublé par
une action, soit hypothécaire, soit en revendication, il peut suspendre le paiement du prix jusqu'à
ce que le vendeur ait fait cesser le trouble, si mieux n'aime celui-ci donner caution, ou à moins
qu'il n'ait été stipulé que, nonobstant le trouble, l'acheteur paiera ».
254 A. PINNA, « L’exception pour risque d’inexécution », RTDciv. Janvier/Mars 2003, p.35
255 S. BEBOHI EBONGO, « Les remèdes à l’inexécution », AJ contrat 2020 p.368
256 E. NSIE « La sanction de l’inexécution de la vente commerciale », revue du CERDIP, vol 2,
n°1, janvier – juin 2003, p. 19 ; J.C. JAMES, « La vente commerciale OHADA, précurseur d’un
droit harmonisé des contrats ? », op.cit., p.43, n°48
257 C. MBA OWONO, « L’exception d’inexécution dans la vente commerciale en droit uniforme
259 C’est le cas des deux premiers alinéas de l’ancien article 238 de l’AUDCG
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
71
remède essentiellement préventif. L’exception d’inexécution défensive n’est
donc pas clairement consacrée en droit spécial de l’OHADA. Son admission y
demeure incertaine. Toutefois, l’examen de la jurisprudence française
antérieure à 2016260 montre qu’en pratique, l’exception d’inexécution est un
remède généralisé tant en droit commun qu’en droit spécial des contrats. Cette
jurisprudence qui se fonde sur l’article 1134 du code civil ancien est
transposable en droit de l’OHADA.
260 Cass. Com., 10 déc. 1979, pourvoi n°78-11956, Bull. civ. des arrêts Cour de Cassation
Com. n° 327 ; Cass. Com., 19 déc. 1962, pourvoi n°JURITEXT000006962736 disponible sur
Juricaf ; Cass. Civ 1ère , 1967-03-13 Bulletin 1967 I N.95 P.69
261 Sénégal, Cour de cassation, 06 juillet 2005, arrêt n°99, disponible sur Juricaf ; Mali, Cour
abusives : étude des systèmes juridiques français et québécois », Revue Juridique Thémis de
l’Université de Montréal (RJTUM), 2015 49-2, p.407
266 PH. JESTAZ, « L’obligation et la sanction. A la recherche de l’obligation fondamentale », in
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
74
devra être étendu à toutes les obligations sans tenir compte de leur caractère
essentiel. C’est dans cette logique que s’inscrivent les droit sénégalais et
malien. Les articles 104 des deux textes ne font aucune distinction sur la
nature des obligations. Toute obligation du contrat non exécutée justifie la
suspension par l’autre partie de la contrepartie qui était due. En droit
commun, il suffit donc que les obligations soient unies par un lien de
connexité juridique267.
267 J. GHESTIN, « L’exception d’inexécution. Rapport français », op. cit., p.5 ; Ch. MBA OWONO
« L’exception d’inexécution dans la vente commerciale en droit uniforme africain », op. cit, p.22 ;
E. NSIE, « La sanction de l’inexécution de la vente commerciale » op. cit, p.15
268 Il s’agit pour le créancier de suspendre l’exécution de son obligation alors même que
nature de l’obligation inexécutée, ou par rapport aux conséquences de celle-ci sur l’économie
du contrat. Dans le premier cas, le législateur français soumettrait ce remède à l’inexécution
d’une obligation essentielle et rejoindrait ainsi la position de son homologue OHADA. Cette
interprétation ne nous parait pas appropriée. La gravité de l’inexécution ne peut pas être
appréciée par rapport à la nature de l’obligation inexécutée, car l’inexécution d’une obligation
dite accessoire peut avoir des conséquences graves sur le contrat, au point d’altérer
suffisamment l’économie générale de celui-ci. C’est donc l’impact de l’inexécution sur l’utilité
économique du contrat qui détermine son niveau de gravité.
270 J. HEINICH, « Le contrôle des nouveaux pouvoirs unilatéraux du contractant », RDC 2018,
271CA Montpellier, civ. 5ème, 08 novembre 2022, n° 20/00725 inédit, disponible sur
Doctrinaplus
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
76
l'importance de l'obligation méconnue, un manquement suffisamment grave
pour justifier le refus d'exécuter l'obligation corrélative ». Cette disposition est
reprise par le RGO malien. C’est dire qu’en droit de l’espace OHADA,
l’exception d’inexécution n’est admise tant en droit commun qu’en droit
spécial de la vente commerciale que si l’inexécution est suffisamment grave.
Une fois de plus, la bonne foi et la loyauté du créancier sont ici convoquées.
L’idée est de ne pas perturber l’exécution du contrat pour une défaillance
minime du débiteur273.
273 Ch. MBA OWONO « L’exception d’inexécution dans la vente commerciale en droit uniforme
africain », op. cit, p.13
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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77
l’article 7.1.3 dispose qu’« une partie tenue d’exécuter sa prestation en même
temps que l’autre partie peut en suspendre l’exécution tant que celle-ci n’a pas
offert d’exécuter la sienne ». Ce texte n’envisage l’exception d’inexécution que
dans l’hypothèse où le débiteur n’a même pas offert un début d’exécution.
274 B. FAGES, Droit des obligations, 8ème éd., LGDJ, Paris, 2018, p.250
275 Chambre sociale de la Cour de cassation, 21 octobre 1954, Bull civ IV, n°613.
276L’article 1591 du code civil québécois dispose que : « Lorsque les obligations résultant d’un
contrat synallagmatique sont exigibles et que l’une des parties n’exécute pas substantiellement
la sienne ou n’offre pas de l’exécuter, l’autre partie peut, dans une mesure correspondante,
refuser d’exécuter son obligation corrélative, à moins qu’il ne résulte de la loi, de la volonté des
parties ou des usages qu’elle soit tenue d’exécuter la première ».
277 M. MEKKI, « Les remèdes à l'inexécution dans le projet d'ordonnance portant réforme du
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
78
du principe de bonne foi, l’acheteur devra payer le prix proportionnel à la
quantité ou la qualité de marchandise qui lui a été livrée.
278 T. GENICON, « Observations de Thomas Genicon », LPA 12 févr. 2009, n°31, p.81
279 M. FABRE-MAGNAN, Les obligations, op.cit p.556
280 S. BOZZO HAURI, «La “excepción de contrato no cumplido adecuada o regularmente” y su
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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79
articles 282 et 285 de l’Acte uniforme qu’en cas d’inexécution par une partie,
l’autre « peut obtenir de la juridiction compétente, statuant à bref délai,
l’autorisation de différer l’exécution de ses obligations ». Ce texte conditionne
l’exception d’inexécution à une autorisation préalable du juge. Il en fait donc
un remède judiciaire. Le droit commercial de l’OHADA se démarque ainsi des
textes qui ont souvent été sa source d’inspiration comme les principes
UNIDROIT et le code civil français. Cette intervention préalable du juge peut
être analysée comme un moyen de protéger le contrat contre les suspensions
abusives. Toutefois, cette idée de protection du contrat se heurte à un autre
impératif que vise le droit OHADA à savoir celui de l’efficacité, qui est d’ailleurs
le gage de son attractivité282.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
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158. En droit commun de l’OHADA, le code civil ancien et les codes
malien et sénégalais ne s’inscrivent pas dans la logique de la vente
commerciale. L’exception d’inexécution y est traitée comme un remède
unilatéral entre les mains du créancier. Celui-ci n’a pas besoin d’une
autorisation judiciaire préalable. Le juge n’intervient qu’a posteriori pour
contrôler à la demande du débiteur, le bienfondé de la suspension par le
créancier de l’exécution de ses obligations284. C’est cette position que l’on
retrouve aussi dans le code civil français.
284 Cour suprême du Mali, ch. Com., arrêt n°32 du 13 Septembre 2004, inédit. Dans cette
espèce, la cour suprême a jugé bienfondé l’exception d’inexécution soulevée par le créancier
dès lors que le débiteur n’a offert qu’une exécution partielle de son obligation contractuelle.
285 C. WITZ, « Le juge et la révision du contrat : vision du droit français », LPA, 30 mars 2018 -
161. Les modalités formelles. Elles renvoient aux actes devant être
accomplis pour se prévaloir efficacement de l’exception d’inexécution. En droit
français, le code civil conditionne la mise en œuvre de l’exception pour risque
d’inexécution à une notification. En effet, aux termes de l’article 1220 de ce
texte, la partie qui pressent une inexécution future de son cocontractant est
admise à suspendre l’exécution de son obligation à condition de notifier cette
suspension à l’autre partie. La notification peut être entendue comme étant
l’acte par lequel une personne porte une information à la connaissance de
l’autre288. Absente de l’ancien droit français des contrats en vigueur avant la
réforme de 2016, cette exigence formelle est désormais admise en France
comme modalité de mise en œuvre de l’exception d’inexécution préventive.
Toutefois, le législateur français ne précise pas la forme que doit revêtir ladite
notification. On pourrait distinguer selon que le contrat est civil ou
commercial. Dans le premier cas, la notification pourrait se faire par lettre
recommandée ou exploit d’Huissier et dans le second cas, on pourrait
l’admettre par tout acte laissant trace écrite.
288J.F HAMELIN, « L’exercice des nouveaux pouvoirs unilatéraux du contractant », RDC 2018,
n°115h8, p.514
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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de l’exception pour risque d’inexécution dans la vente commerciale OHADA
est soumise à une autorisation préalable du Juge.
165. Par ailleurs, dans la vente commerciale OHADA, le juge saisit est
tenu de se prononcer dans les brefs délais. Compte tenu de la lenteur des
systèmes judiciaires africains290, il aurait peut-être été mieux de donner un
délai précis ou encore, de prévoir que si au bout d’un délai, le juge n’a pas
289Ibid.
290 P. MEYER, « La sécurité juridique et judiciaire dans l’espace OHADA », Penant n°855,
p.151 ; J.B DE GAUDUSSON, « La justice en Afrique : nouveaux défis, nouveaux acteurs », in
Afrique contemporaine, n°250, 2014, p.13 et s.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
83
statué, la suspension du contrat sera effective. Quoi qu’il en soit, et comme
déjà indiqué plus haut, l’intervention préalable du juge pour la mise en œuvre
de l’exception d’inexécution dans la vente commerciale OHADA est un facteur
d’affaiblissement de ce remède.
A/ La réserve de propriété
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
85
dans une convention cadre, de sorte qu’il ne soit plus nécessaire de la prévoir
dans chaque contrat d’application296.
296 Ibid.
297 E. GARAUD, « Vente avec réserve de propriété », JC Com., 29 Avril 2016, Fasc. 291, p.2
298 Cass. Civ. 2ème, 27 février 2014, n°13-10891, Bull. civ. II, n°59 ; Gaz. Pal. 20 mars 2014,
p.22, obs. M. Dumont-Lefrand ; RDC 2014 p.393, obs J. Klein ; RTD civ. 2014 p.370, obs. H.
Barbier
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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de propriété subsiste en cas d’extinction de la dette299. En effet, l’acquéreur
d’un véhicule avait vu sa dette effacée dans le cadre d’une procédure de
rétablissement personnel300. Cette vente ayant été conclue sous réserve de
propriété et le prix n’ayant pas été payé, le vendeur avait demandé et obtenu
la restitution du véhicule. La cour de cassation décide que l’extinction de la
créance résultant de l’effacement des dettes n’équivaut pas à un paiement du
prix, par conséquent, le transfert de propriété ne pouvait intervenir au profit
de l’acquéreur.
299 K. LAFAURIE, « Retour et projection sur le sort de clause de réserve de propriété en cas
d’effacement de la dette », Droit & patrimoine Magazine n°290 – avril 2019
300 La procédure de rétablissement personnel consiste à effacer les dettes d’une personne
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
87
revendication n’est possible que si le bien existait en nature au jour de la
revente301. Cette solution protège le vendeur contre une utilisation du bien par
le sous-acquéreur qu'il ne pouvait prévoir initialement302.
B/ Le droit de rétention
301 Cass. com., 8 mars 1988 : RTD com. 1989, p. 113, obs. B. BOULOC. ; Cass. com., 20 juin
1989 : D. 1989, p. 431, note F. PEROCHON ; Banque, 1989, p. 460, obs. J.-L. RIVES-LANGE
; RTD.com. 1989, p. 745, obs. A. MARTIN-SERF ; JCP E 1990, II, 15668, n° 14, obs. M.
CABRILLAC.
302 P. CROCQ, « Clause de réserve de propriété », JCC-Distribution, Fasc. 2860, 1er Août
2022, n°69.
303 Acte uniforme portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement et des
voies d’exécution adopté le 10 avril 1998 et paru au JO OHADA n°6 du 1er juillet 1998.
304 Y. R. KALIEU ELONGO, « Propriété retenue ou cédée à titre de garantie », in P.G POUGOUE
Cass. civ 1ère, 7 janvier 1992, Rev. trim. dr. civ. 1992. 586 ; J. MESTRE, E. PUTMAN, M.
BILLIAU, Droit commun des sûretés réelles, L.G.D.J. 1996, nos 56 s. ; ou encore, Un droit
réel inachevé, J. et L. MAZEAUD, V. RENOUIL ET F. CHABAS, Leçons de droit civil, Sûretés
et publicité foncière, Montchrestien, 6e éd. 1988, n° 129.
308 N. CATALA-FRANJOU, « De la nature juridique du droit de rétention », Rev. trim. dr. civ.
1967. n° 9, selon laquelle le droit de rétention ne serait que « l'accessoire d'une créance et de
la modalité d'une dette » ; M. CABRILLAC et C. MOULY, Droit des sûretés, Litec, 4e éd. 1997,
n°539 ; P. CROCQ, obs. Rev. trim. dr. civ. 1995. 931 (à propos des arrêts des cours d'appel
de Pau, 11 octobre 1994, J.C.P. 1995 éd. G, IV. 1567 ; et d'Aix-en-Provence, 2 mars 1995 ;
J.C.P. 1995, éd. G, IV. 1977) et obs. à propos de l'arrêt, Rev. trim. dr. civ. 1997. 707.
309 Ph. DELEBECQUE et Ph. SIMLER, Les sûretés, la publicité foncière, Dalloz, 2e éd. 1995,
n° 480 ; Ph. DELEBECQUE, J.C.P. 1995, éd. G, I. 3889, obs. à propos de Aix-en-Provence, 2
mars 1995 ; J.C.P. 1995, éd. G, IV. 1977.
310 L. AYNES, Les sûretés, La publicité foncière, Cujas, 8e éd. 1997, n° 452
311 L. AYNES, P. CROCQ, Le droit des sûretés, 10 ème éd., L.G.D.J, Paris, p.271
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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89
178. En droit de l’OHADA, avant l’adoption de l’acte uniforme de
l’OHADA portant organisation des sûretés, la doctrine africaine était elle aussi
partagée sur la nature juridique du droit de rétention. Pour certains, le droit
de rétention ne serait pas une sûreté comme les autres, car il n’entraîne ni
droit de préférence ni droit de suite313. Pour d’autres, le droit de rétention est
sans aucun doute une sûreté et ne saurait être considéré comme une simple
exception d’inexécution ou une saisie-arrêt improvisée ou une compensation.
Ses conditions d’exercice, son assiette et sa réalisation en font une sûreté
active et achevée assimilée à un gage314. Aujourd’hui, avec l’adoption de l’AUS,
le débat sur la nature juridique du droit de rétention a été définitivement
tranché par le législateur OHADA. Il a ainsi décidé d’en faire une véritable
sûreté dont les conditions de mise en œuvre sont presqu’identiques à celles
prévues en droit français (1), et son efficacité est reconnue dans les deux
systèmes (2).
313 J.-R. GOMEZ, « Analyse critique de l’avant-projet d’acte uniforme portant organisation des
sûretés dans les Etats membres de l’OHADA », Penant, n° 825, septembre-décembre 1997, p
262.
314 J. ISSA-SAYEGH, « Présentation du projet d’acte uniforme de l’OHADA portant organisation
des procédures simplifiées de recouvrement et des voies d’exécution, du droit des sûretés et des
procédures collectives d’apurement du passif », Penant, n° 827, mai-aout 1998, p 212.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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90
créance certaine liquide et exigible. La créance est dite certaine lorsqu’elle ne
souffre d’aucune contestation. Dès lors, le cocontractant qui souhaite retenir
le bien de l’autre partie doit justifier d’un titre de créance à l’encontre de cette
dernière315. Elle est liquide lorsque son montant est connu316. La jurisprudence
africaine admet que cette liquidité puisse être déterminée à partir du chiffre
d’affaires dégagé sur l’exercice comptable317. Par ailleurs, la créance est
exigible, lorsque la date de son payement est déjà arrivée et que le débiteur ne
peut se prévaloir d’aucun délai de paiement.
318 Cass. 1re civ., 3 mai 1966 : D. 1966, 649, note J. Mazeaud ; Marie-Pierre Dumont-Lefrand,
« les conditions d'exercice du droit de rétention », Gaz. Pal. 13 juin 2013, n°164
319 Cass. Civ. 3-5-1966 : D. 1966.649 note Mazeaud ; Cass. com. 14-6-1988 : Bull. civ. IV. p.
138.
320 L. AYNES, P. CROCQ, Le droit des sûretés, 10 ème éd., L.G.D.J, Paris, P.242, n°441
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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ce qu’il doit, le droit de retentions ne peut logiquement se justifier que si la
créance est déjà exigible.
321 A. HOUEDJISSIN, « Le droit de rétention dans l’acte uniforme portant sûretés », p.7
disponible sur http://afrilex.u-bordeaux.fr/le-droit-de-retention-dans-lacte-uniforme
portant-suretes
322 J-C. JAMES, « Le droit de rétention en droit uniforme africain », AJP, Rev. CERDIP, vol.1,
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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de bonne foi dans sa rétention. En droit du transport par exemple, le
transporteur ne doit pas avoir usé des manœuvres dolosives pour retrouver la
détention des marchandises déjà livrer au destinataire324.
324 V. E. BOKALLI, D.C. SOSSA, Droit des contrats de transport de marchandises par route,
Bruylant, Bruxelles, 2006, p.62, n°222
325 ibid.
326 Cass. com., 22 mars 2005, no 02-12881, JCP G 2005.I.135, no 17, obs. Ph. Delebecque
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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93
est née à l’occasion de la détention de la chose retenue ». Dans ce dernier cas,
il s’agit de la connexité matérielle.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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95
l'obligation contractée »332. Il s’agit d’une stipulation contractuelle par laquelle
les parties fixent d’avance, le montant des dommages et intérêts qu’une partie
devra payer à l’autre en cas d’inexécution333. Elle consiste à adresser des
menaces pécuniaires sur le patrimoine d’un débiteur qui tente de s'échapper
à ses obligations334. Mesure d’intimidation, la clause pénale vise à frapper le
portefeuille du débiteur en vue de forcer sa volonté335. Elle a pour but de
pousser le débiteur à exécuter336. Ce remède est admis dans les deux systèmes
(A), mais son efficacité relative (B).
332 Cass., civ. 1re, 10 octobre 1995, n° 93-16.869: Bull. civ. I, n° 347, D. 1996. 486 ; JCP G
1996, II, 22580, note G. PAISANT ; D. 1996, jurispr. p. 486, note B. FILLION-DUFOULEUR ;
D. 1996, somm. p. 116, obs. PH. DELEBECQUE ; Cass., civ. 3e, 26 janvier 2011, Bull. civ.
III, n° 12, JCP 2011, n° 19, 566, n° 16, obs. GROSSER, CCC 2011, comm. 87, obs.
LEVENEUR, RDC 20113, p. 817, obs. LAITHIER; Cass. com. 14 juin 2016 n° 15-12734.
333 J-S BORGHETTI, « La qualification de clause pénale », RDC 2008, n°04, p.1158
334 O. MOURAD KHALAK, « L’efficacité De L’astreinte Et De La Clause Pénale Dans Le
p. 1918
336 R. CABRILLAC, Droit européen comparé des contrats, 2 ème éd., LGDJ, Paris 2016, p.173,
n°281.
337 D. MAZEAUD, La notion de clause pénale, LGDJ, coll. « bibliothèque de droit privé », 1992,
n°495, p. 287 et s.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
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laquelle résultait clairement de l’ancien article 1226. Ainsi, l’inexécution de
l’obligation contractuelle suffisait à la mettre en œuvre, sans qu’il soit besoin
de rechercher l’existence d’un préjudice.
338 CH. BIQUET-MATHIEU, « Les clauses pénales – Rapport belge », in, Journées trilatérales
Espagne – Québec – Belgique « Questions choisies de droit privé » Barcelone 28 et 29 octobre
2010, p.3
339 L. USUNIER, « L'insaisissable clause pénale », RDC 2014, n°03, p.520
étude comparative, L.G.D.J, Paris 2008, p.32, n°53 ; L. USUNIER, « L'insaisissable clause
pénale », RDC 2014, n°03, p.520
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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194. En droit spécial de l’OHADA, les actes uniformes ne comportent
aucune disposition exposant un régime général de la clause pénale. Ce silence
a pour conséquence l’application du droit commun en la matière. Selon
l’article 1226 du code civil ancien, « la clause pénale est celle par laquelle une
personne, pour assurer l'exécution d'une convention, s'engage à quelque chose
en cas d'inexécution ». Ce texte, consacre le caractère comminatoire de la
clause, et l’article 1229 du même code quant à lui, met en exergue son
caractère indemnitaire. Le droit commun de l’OHADA reconnait donc à la
clause pénale une nature hybride341. Par ailleurs, dans les Etats qui se sont
dotés d’une législation propre en matière de droit des contrats, on observe une
préférence pour la fonction indemnitaire. C’est ce qui ressort des codes civils
malien342 et sénégalais343, qui la confondent d’ailleurs à une clause limitative
de responsabilité
341 F. PASQUALINI, « La révision des clauses pénales », Defrénois 30 juin 1995, n°12, p.760
342 C. civ. Mali, Art. 135
343 COCC, Art. 155
344 F. TERRE, PH. SIMLER, Y. LEQUETTE, Droit civil : Les obligations, 10ème éd., D., Paris
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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196. En plus, la pénalité est due sans que le créancier ait besoin de
justifier d’un préjudice345, la constatation de la défaillance du débiteur suffit
à faire jouer la clause. La question se pose alors de savoir si l’inexécution doit
nécessairement être fautive. En d’autres termes, la clause pénale survit-elle
en cas d’inexécution non imputable au débiteur ? Le législateur français est
resté silencieux sur la question. En droit commun de l’OHADA, l’article 1227
du code civil ancien dispose que « la nullité de l'obligation principale entraîne
celle de la clause pénale ». Ce texte est repris par le code malien des
obligations346. En droit sénégalais, si le COCC n’e comporte pas de disposition
similaire, on peut déduire cette même position de l’article 156 de ce texte qui
dispose que, « lorsque l'obligation assortie d'une clause pénale est indivisible ou
solidaire, la clause pénale est elle-même indivisible ou solidaire ». Il résulte de
ce texte que la clause pénale en droit de l’OHADA obéit à la règle selon laquelle
l’accessoire suis le principal. On en déduit que si l’inexécution de l’obligation
garantie est « excusable », le créancier ne saurait faire jouer la clause pénale.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
99
suffisante pour dissuader le débiteur de manquer à ses obligations
contractuelles347. En effet, pour jouer pleinement son rôle d’instrument de
prévention de l’inexécution du contrat348, la clause pénale doit alourdir
sensiblement le montant prévisible de la réparation. Elle vise à décourager
l’inexécution. Pour ce faire, il faut que le montant qu’elle prévoit soit
suffisamment élevé. En effet, une clause pénale dont le montant est supérieur
au préjudice ou à l’avantage que le créancier devait tirer du contrat dissuadera
le cocontractant à manquer à ses obligations puisque, par hypothèse, il y a
plus de chances qu'il ne retire aucun profit de son manquement349. C’est ce
caractère comminatoire qui permet de distinguer la clause pénale de la clause
de dédit350.
347 J. SAINTE-ROSE, « Clause pénale et clause indemnitaire », LPA 25 sept. 2006, n°191, p.6
348 J-B. SEUBE, « Clause pénale et clause d'indemnisation forfaitaire », RDC 2008, n°04,
p.1257.
349 Y.M. LAITHIER, D. MAZEAUD, « La nature de la sanction : satisfaction du bénéficiaire par
des dommages-intérêts ou primauté de l'exécution forcée en nature ? », RDC 2012, n°2 – p. 686.
350 La clause de dédit confère aux parties la faculté unilatérale de se soustraire à l’exécution
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
100
moyen de pression à la disposition du créancier pour dissuader le débiteur à
s’exécuter. Abondant dans ce sens, l’article 790 du code civil argentin la définit
comme une clause par laquelle une personne, pour assurer l’exécution d’une
obligation, impose à l’autre une pénalité ou une amende en cas de retard ou
de non-exécution de ladite obligation351. Contrairement aux droits français et
OHADA ces textes font de la clause pénale un mécanisme exclusivement
comminatoire ce qui en garantit l’efficacité. Toutefois, ce caractère
comminatoire n’est d’aucune efficacité si le juge a la latitude de réduire la
clause qu’il juge excessive.
351 Le texte dans la version originelle dispose que, « La cláusula penal es aquella por la cual
una persona, para asegurar el cumplimiento de una obligación, se sujeta a una pena o multa
en caso de retardar o de no ejecutar la obligación ».
352 Cass., 23 mai 1940, D.S., 1940, pp. 161 et 162 et obs. ; Cass. com., 4 juillet 1972, D.S.,
355 G. CORNU, « Chronique de jurisprudence sur les contrats spéciaux », RTD.civ., 1971, p.170 ;
J.L. VALDE, « La réduction de la clause pénale excessive », Gaz. Pal., 1976, doct., p.450
356 V. arrêts sus cités (note 331)
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
101
202. En effet, quoique la jurisprudence française ait été, le plus
souvent favorable au principe de l'intangibilité des clauses pénales, les
nombreux abus auxquels avait donné lieu le système de l'irréductibilité de
celles-ci en matière de crédit-bail et de vente à tempérament, incitèrent le
législateur français à réformer le régime de ce mécanisme357. L’article 1er de la
loi du 9 juillet 1975, a ajouté à l’article 1152, un nouvel alinéa qui dispose
que, « néanmoins, le juge peut modérer ou augmenter la peine qui avait été
convenue, si elle est manifestement excessive ou dérisoire. Toute stipulation
contraire sera réputée non écrite ». Il pose ainsi le principe du contrôle des
clauses pénales et le revêt d’un caractère d’ordre public. Malgré l’affirmation
selon laquelle cette réforme ne visait pas en principe à réduire la clause en un
simple « rôle dérisoire d’épouvantail pour débiteur ignare »358, il n’en demeure
pas moins que cette réforme a considérablement affaibli le caractère
comminatoire de la clause pénale en la rendant moins dissuasive.
nous disent de la force obligatoire du contrat », RDC 2015, n° 112a4, p. 449 ; E. HUBY, « La
clause pénale qui porte une atteinte excessive au droit absolu de demander le partage doit être
réputée non écrite », Gaz. Pal. 25 oct. 2016, n°37, p.78
360 D. MAZEAUD, « Clause pénale », RDC 2004, n°04, p.930
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
102
204. Aujourd’hui encore, au moment où la force obligatoire du contrat
est de plus en plus en déclin, cet affaiblissement du pouvoir dissuasif de la
clause se fait encore ressentir. Ceci conduit le professeur Thomas GENICON
à fustiger « la lâcheté » du système français en la matière. En effet, selon
l’auteur, dans un souci de franchise, le législateur français devra faire le choix
soit de suivre la voie du système anglais en décrétant l’illicéité des clauses
pénales, soit d’accepter la figure et la logique de ces clauses, qui est d’être
excessive en vue de dissuader le débiteur et favoriser ainsi l’exécution du
contrat. Ce choix doit être clair, car « rien n’est pire qu’un droit qui ment »361.
206. Dans un arrêt rendu le 28 mai 2020, la CCJA avait même estimé
qu’une clause pénale pouvait constituer une source d’enrichissement sans
cause362. En l’espèce, se fondant sur une clause pénale contenue à l’article 15
du contrat et qui prévoyait qu’en cas de résiliation anticipée, la partie qui en
prend l’initiative doit payer à l’autre la somme correspondant aux loyers de la
période restant à courir, le Tribunal de commerce de Niamey avait condamné
la requérante à payer diverses sommes. Or, selon elle, une telle clause est
abusive et encourt la nullité dans la mesure où elle est contraire à la règle en
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
103
la matière qui consiste, en pareille hypothèse, à prévoir une indemnité
forfaitaire. Pour faire droit à sa demande, la cour conclut à la violation de
l’article 1229 du Code civil ancien. Elle infirme alors le jugement querellé au
motif que, « le tribunal n’a pas tiré les conséquences du déficit d’encadrement
de la clause litigieuse, susceptible d’en faire une source d’enrichissement sans
cause ». Or, la clause ne peut être une source d’enrichissement sans cause et
donc abusive que si le créancier la cumule avec l’exécution effective du
contrat. Aux termes de l’alinéa 2 de l’article 1229, le créancier « ne peut
demander en même temps le principal et la peine, à moins qu'elle n'ait été
stipulée pour le simple retard ». Dans le cas d’espèce, il ne résulte pas des faits
que le débiteur ait exécuté son obligation. Par conséquent, le caractère
d’enrichissement sans cause que le juge attribue à cette clause ne se justifie
pas.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
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Paragraphe 2 : Les dommages et intérêts punitifs
366 Ils reçoivent une première application en Angleterre, dans l’arrêt Wilkes v. Wood de 1763.
Leur vocation selon cet arrêt est de « châtier les individus dont il apparaissait qu’ils avaient
violé la loi civile avec une intention méchantenou malicieuse ».
367 M. SAMSON, « Les dommages punitifs en droit québécois : tradition, évolution et… révolution
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
105
doivent réparer le préjudice subi sans qu’il en résulte pour elle ni perte ni
profit »368. Il n’est donc pas question d’aller au-delà du préjudice subi par la
victime. En matière contractuelle, les dommages et intérêts doivent se limiter
à rétablir le créancier de l’obligation inexécutée dans la position où il se
trouvait avant la conclusion du contrat, mais aussi de réparer le préjudice
moral et ou matériel qu’il aurait subi du fait de la défaillance de son débiteur.
Ce principe de la réparation intégrale fortement ancré dans le droit français
de la responsabilité est incompatible à l’admission des dommages et intérêts
punitifs369.
369R. SAINT-ESTEBEN, « Pour ou contre les dommages et intérêts punitifs », LPA 20 janv.
2005, n°14, p.53.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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106
s’inscrit. Il s’agit de sanctionner le débiteur qui a fait preuve de négligence, de
mauvaise foi, en organisant volontairement la violation de ses engagements
contractuels.
B/ Un mécanisme efficace
2009, p.2944.
376 L. ARCHAMBAULT, A. CHAUVEAU, « Vers la généralisation de l'acceptation des dommages
et intérêts punitifs en France et en Europe ? », Gaz. Pal. 31 juill. 2018, n°28, p.14 ; M.
TESCARO, « À propos des dommages-intérêts punitifs : la Cour de cassation italienne vient-elle
de suivre l'exemple français ? », RDC 2018, n°04, p.632
377 S. CARVAL, « Vers l'introduction en droit français des dommages-intérêts punitifs ? », RDC
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
108
infliger une pénalité distincte des dommages et intérêts compensatoire.
Comme déjà indiqué plus haut, la consécration de ce mécanisme a un intérêt
sur plan de la prévention de l’inexécution contractuelle. Il a un effet dissuasif
et permet de compenser les limites engendrées par la révisabilité de la clause
pénale comme cela a été observé par une certaine doctrine380. Dès lors, malgré
la réticence d’une frange de la doctrine381, les dommages-intérêts punitifs
semblent être en voie de consécration en droit français.
380 Ph. PIERRE, « L'introduction des dommages et intérêts punitifs en droit des contrats -
Rapport français », RDC n°3, p.1117
381 R. MESA, « La consécration d'une responsabilité civile punitive : une solution au problème
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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110
Conclusion du titre 1
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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111
Titre 2 : Le débiteur contraint de s’exécuter
Titre 2 :
Le débiteur contraint de s’exécuter
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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112
218. « L’obligation juridique peut trouver son achèvement dans une
exécution forcée »382. La notion d’exécution forcée est polysémique. Elle renvoie
à la fois à l’exécution des décisions de justice et autres titres exécutoires et à
l’exécution du contrat. Dans cette étude, l’exécution forcée envisagée est celle
du contrat. Il est vrai que l’action en exécution forcée du contrat va aboutir à
une décision que le créancier va devoir imposer à son cocontractant. Toutefois,
exécuter une décision qui condamne à l’exécution d’un contrat n’équivaut pas
à l’exécution du contrat lui-même383.
382 J. CABONNIER, Flexible droit, Pour une sociologie du droit sans rigueur, Paris, LGDJ, 10è
éd. 2001, p. 325-326
383 A. D. WANDJI KAMGA, Le droit à l’exécution forcée réflexion à partir des systèmes
221. L’exécution forcée en nature est admise comme principe dans les
deux systèmes. Ces fondements (paragraphe 1) et son domaine (paragraphe
2) permettent d’en faire un mécanisme prioritaire dans la riposte du créancier
contre l’inexécution de son débiteur.
384 Cf., 384 Y-M. LAITHIER, Les sanctions à l’inexécution du contrat. Etude comparative, op.
cit., p.37 et s. ; M. MEKKI, « Fiche pratique : l'exécution forcée « en nature », sauf si… », Gaz.
Pal. 5 juill. 2016, n°25, p.15 ; J. LE BOURG, « Article 1221 : l'exécution forcée en nature des
obligations », RDC 2015, n°3, p.782 ; Y. M. LAITHIER, D. MAZEAUD, « La nature de la
sanction : satisfaction du bénéficiaire par les dommages-intérêts ou primauté de l’exécution
forcée en nature ? » RDC 2012, n°2,
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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114
Paragraphe 1 : Les fondements du principe
385 Cf. N. Ch. LECLERCQ, L’éthique dans les contrats In : Variations sur l’éthique : Hommage
à Jacques Dabin, Presses de l’Université Saint-Louis, Bruxelles,1994, n°50 et s.
386 L. AYNES « À propos de la force obligatoire du contrat », RDC déc. 2003, n°1, p. 323
387 B. FAGES, Droit des obligations, op. cit., p.257
388 K. O. COFFI DOGUE, Jalons pour un cadre de référence OHADA en droit des contrats,
390 La loi des XII Tables qui date de 450 avant Jésus-Christ, est le premier grand texte
juridique de l’histoire romaine
391 Ch. HUGON, « Regard sur le droit des voies d’exécution », RDC, 2005, n°1, p.183 et s.
392 P.G. POUGOUE (dir), Encyclopédie du droit OHADA, op.cit., p. 2057
393M. MEKKI, « Fiche pratique : l'exécution forcée « en nature », sauf si… », Gaz. Pal. 5 juill.
2016, n°25, p.15 ; J. LE BOURG, « Article 1221 : l'exécution forcée en nature des obligations »,
RDC 2015, n°3, p.782
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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116
fondé à en réclamer l’exécution forcée, quelle que soit la nature de ladite
obligation. En parlant de « contraindre son débiteur à exécuter ses obligations »,
le législateur entend faire référence à l’accomplissement de la prestation due,
ce qui renvoie à l’exécution forcée en nature. Car, lorsque l’exécution forcée
est effectuée par équivalent, on ne contraint pas le débiteur à exécuter son
obligation, mais à payer une compensation financière.
394 Ph. MALINVAUD, M. MEKKI, J-B. SEUBE, Droit des obligations, 15ème éd., LexisNexis,
Paris 2019, p.417.
395 A. BENABENT, Droit des Obligations, op. cit., p.46, n°37 ; H. LECUYER, « Redéfinir la force
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
117
voulue, que parce qu'elle constitue un signe sur lequel autrui a pu compter399.
La doctrine française dans sa majorité estime que « le droit à l'exécution est
l'effet le plus direct du principe de la force obligatoire du contrat »400.
B/ L’éthique contractuelle
399 Ibid.
400 G. VINEY, « Exécution de l'obligation, faculté de remplacement et réparation en nature en
droit français », in M. FONTAINE et G. VINEY (dir.), Les sanctions de l'inexécution des
obligations contractuelles, op. cit. p.182, n°16.
401 Grand dictionnaire Encyclopédique Larousse
402 N-Ch LECLERCQ, « L’éthique dans les contrats », in H. ACKERMANS (dir.), Variations sur
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
118
compromettait de ce fait le salut de son âme407. Pour Saint Thomas d’Aquin,
« au nom de la fidélité, on doit payer ce qu’on a promis »408. Pour le libéralisme
économique, les parties doivent absolument honorer leurs engagements
contractuels en vue de satisfaire la prévisibilité des relations contractuelles,
base des échanges économiques. Il en résulte qu’en France, le contrat est
« autre chose qu’un instrument de création de richesses409 ». Le droit français
des contrats est ainsi animé par « des valeurs morales, éthiques, familiales et
sociales qui impriment sa richesse et sa spécificité »410. La philosophie du droit
français des contrats peut, selon un auteur, se résumer en un triptyque de
commandements : « Libre de contracter, tu seras » ; « ta parole tu respecteras » ;
« de bonne foi tu te comporteras »411. La parole contractuelle est sacrée et elle
doit être honorée à tout prix. Le principe de l’exécution forcée en nature est
ainsi le prolongement naturel du principe de pacta sunt servanda412.
232. Même s’il s’en écarte à certains égards, le droit de l’OHADA est
philosophiquement, organiquement et techniquement calqué sur le modèle
français413. On y retrouve comme en France, une vision moraliste du contrat.
En droit commercial OHADA par exemple, l’article 237 de l’AUDCG affirme la
prééminence de l’exigence de bonne foi. Celle-ci est reprise en droit commun
par les articles 1134 alinéa 3 du code civil ancien, 77 alinéa 3 du RGO. Dans
le sillage de la réception de ce principe de bonne foi, le droit de l’OHADA
407 R. CABRILLAC, Droit européen comparé des contrats, op. cit., p.113, n°171
408 SAINT THOMAS D’AQUIN, Somme théologique, t.6, Librairie de Louis Vivès, 1861, IIa-
IIae, Question 88, « le vœu », art.3
409 Y. M. LAITHIER, D. MAZEAUD, « La nature de la sanction : satisfaction du bénéficiaire par
p.136, n°2
411 Ph. DUPICHOT « Les principes directeurs du droit français des contrats », RDC 2013, p.387,
n°3.
412 Y. M. LAITHIER, D. MAZEAUD, op. cit., p.681.
413 J.C. JAMES, « L’OHADA et la construction d’un espace juridique francophone », in X.
414 G. GALPA, Les nouvelles frontières du droit des contrats, in Le contrat au début du XXIe
siècle, Etudes offertes à J. GHESTIN, LDGDJ 2001, p.6 ; E. NSIE, « La sanction de
l’inexécution de la vente commerciale », op. cit., p.5
415 N. MOLFESSI, « Force obligatoire et exécution : un droit à l'exécution en nature ? », RDC
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
120
peut utiliser s’il le souhaite, à faire exécuter l’obligation par un tiers417. Le
droit anglais part du principe qu’il y a dans chaque contrat une obligation de
garantie en vertu de laquelle le débiteur qui n’exécute pas son obligation
contractuelle doit indemniser son créancier418. Or, en vertu du principe de
« pacta sunt servanda », les droits de l’OHADA et français font de l’exécution
forcée en nature un remède de principe, alors que la common law en fait une
exception419.
417 J. CARTWRIGHT, « Un regard anglais sur les forces et faiblesses du droit français des
contrats », RDC 2015, n°03, p.691 ; B. FAUVARQUE-COSSON, « Regards comparatistes sur
l'exécution forcée en nature », RDC 2006, n°02, p.529.
418 R. CABRILLAC, Droit européen comparé des contrats, op. cit, p.151
419 S. PICASSO, « L'exécution forcée des obligations contractuelles - Brève étude comparative
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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121
exclut d'exposer ce dernier à une contrainte corporelle421. Cette exclusion se
justifiait par l’impossibilité que l’on rencontre d’obliger quelqu’un à faire ce
qu’il ne voulait pas faire sans recourir aux travaux forcés422. Sur ce
fondement, la cour d’appel de Paris avait jugé qu’il était impossible d’obliger
un peintre à livrer sous astreinte, un portrait qui lui avait été demandé423.
238. Une telle limitation a longtemps été critiquée par la doctrine qui
militait pour l’extension de l’exécution forcée en nature à toutes les obligations
contractuelles. Certains auteurs affirmèrent ainsi que cette disposition était
contraire au vrai principe qui est celui de la primauté de l’exécution en nature
sur l’exécution par équivalent424. Cette critique a été suivie par la
jurisprudence, la cour de cassation française avait alors entrepris une
réécriture de l’article 1142425 opérant ainsi un véritable renversement de
principe426.
421 D. MAZEAUD, « L'exécution forcée en nature dans la réforme du droit des contrats », Recueil
Dalloz 2016 p.2477
422 Y. BUFFELAN-LANORE, V. LARRIBAU-TERNEYRE, Droit civil : Les obligations, 18ème éd.,
2007, p.51
425 D. MAZEAUD, op.cit., p. 2478
426 Y.M. LAITHIER, « La prétendue primauté de l’exécution en nature », RDC, n°1, p.161 ; D.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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122
B/ Un domaine désormais étendu
427 Y. M LAITHIER, « Les sanctions de l'inexécution du contrat », RDC, avril 2016, n° Hors-
série, p. 39 ; H. BARBIER, « L'exécution et la sortie du contrat », op.cit., p.41
428 Y. M LAITHIER, « La prétendue primauté de l’exécution en nature », op cit ; N. MOLFESSIE,
430 Y.M. LAITHIER, Etude comparative des sanctions de l’inexécution du contrat ? op. cit.,
p.52.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
123
absolu à la condamnation à exécuter en nature toute obligation de faire ou de
ne pas faire431.
243. « Une idée sans exécution est un songe »434. Appliquée à l’exécution
forcée en nature, cette pensée de Voltaire traduit l’idée selon laquelle
consacrer l’exécution forcée en nature au rang de principe sans en améliorer
les modalités de sa mise en œuvre serait une œuvre vaine. Les droits français
et de l’OHADA se sont attelée à améliorer la mise en œuvre de l’exécution
forcée en nature. Il en résulte une diversité de modalités de mise en œuvre
(paragraphe 1) qui se trouvent à quelques égards limitées (paragraphe 2).
433 Civ., Art. 1123 ; Cass., ch. mixte, 26 mai 2006, n° 03-19.376 , D. 2006. 1861 , note P.-Y.
Gautier , 1864, note D. Mainguy , et 2638, obs. B. Fauvarque-Cosson ; AJDI 2006. 667 ; Rev.
sociétés 2006. 808, note J.-F. Barbièri ; RTD civ. 2006. 550, obs. J. Mestre et B. Fages ;
Defrénois 2006. 1206, obs. E. Savaux ; JCP 2006. II. 10142, obs. L. Leveneur ; RDC 2006.
1080, obs. D. Mazeaud.
434 VOLTAIRE, Mémoires, Le Livre de Poche, 1998, Seuil, 1er janvier 1993 citant le Duc de
SAINT-SIMON
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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124
Paragraphe 1 : Les modalités de mise en œuvre de
l’exécution forcée en nature
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
125
l’acheteur qui a payé le prix est donc fondé à obtenir du juge la délivrance
forcée de la marchandise achetée.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
126
cocontractant récalcitrant une amande dont le montant ira croissant avec le
temps. L’intérêt de ce moyen de pression réside dans son adaptabilité aux
obligations de faire et de ne pas faire439. En effet, l’astreinte permet de
contraindre le débiteur d’une obligation de faire ou de ne pas à s’exécuter sans
qu’il soit nécessaire de recourir à la contrainte physique. Selon le Doyen
Carbonnier, il s’agit de frapper le portefeuille pour contraindre la volonté440.
s.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
127
250. Exécution forcée en nature des clauses de préemption. Par
ailleurs, on retrouve les illustrations de l’exécution forcée en nature des
obligations de faire dans le régime des clauses de préemption résultant du
droit OHADA des sociétés commerciales. Il s’agit d’une convention par
laquelle, un associé restreint volontairement la libre cessibilité de ses droits
sociaux, en s’obligeant en cas de cession de ses titres, à les proposer en
premier à ses cosignataires. Il conclut donc avec eux un pacte de préférence.
La question se pose ici de savoir si le bénéficiaire du pacte peut obliger le
promettant à l’exécution forcée de son engagement. En France, avant la
réforme de 2016, la réponse était négative. Le pacte de préférence étant
assimilé à une obligation de faire, la cours de cassation jugeait, sur le
fondement de l’ancien article 1142 du code civil français, que sa violation ne
pouvait donner lieu qu’à des dommages et intérêts442. Avec la généralisation
de l’exécution forcée en nature à toutes les obligations, cette position a été
renversée443. L’article 1123 autorise désormais la substitution du bénéficiaire
du pacte au tiers de mauvaise foi.
442 Cass. com. 7 mars 1989, JCP 89, II, 21316, note Reinhard ; Revue des sociétés, 1989,
p.478, note L. Faugerolas.
443 Cass., mixte, 26 mai 2006, « si le bénéficiaire d'un pacte de préférence est en droit d'exiger
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
128
est vrai que ce texte ne se prononce pas sur la possibilité d’une substitution
du bénéficiaire du pacte au tiers, mais en admettant déjà la nullité de la
cession intervenue en violation du pacte, le législateur OHADA, comme son
homologue français, reconnait au bénéficiaire de façon implicite, le droit de se
substituer au tiers.
444Cass. civ. 3e, 14 février 2007, pourvoi n°05-21814, Bull. civ. III, n°25
445F. TERRE, P. SIMLER, Y. LEQUETTE, F. CHENEDE, Droit civil : Les obligations, 12ème
éd., D., Paris, 2019, p.838, n°781
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
129
d’une obligation non ou mal exécution peut ainsi non exécuter lui-même
l’obligation s’il dispose des compétences requises, ou dans le cas contraire,
solliciter un tiers qui exécutera la prestation aux frais du débiteur défaillant.
En droit commun de l’OHADA, le code civil ancien connait ce mécanisme, qu’il
régit à l’article 1144 aux termes duquel, le créancier peut « être autorisé à faire
exécuter lui-même l’obligation aux dépens du débiteur ». La différence majeure
des deux textes réside dans le caractère unilatéral que consacre le droit
français446, alors qu’en droit de commun de l’OHADA, ce mécanisme est
assujetti à une autorisation préalable du juge. Cette déjudiciarisation du
remplacement en France s’inscrit dans la philosophie générale de la réforme
de 2016 et rend ce remède plus efficace.
446 D. MAZEAUD, « Présentation de la réforme du droit des contrats », Gaz. Pal. 23 févr. 2016,
n°08, p.15 ; PH. SIMLER, « CONTRAT. – Inexécution du contrat. – Exécution forcée en nature »,
JurisClasseur Civil, Fasc. Unique, Septembre 2021, p.28
447 PH. SIMLER, « CONTRAT. – Inexécution du contrat. – Exécution forcée en nature »,
p.839, n°782.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
130
payer les frais relatifs à l’exécution de cette obligation par un tiers ou par le
créancier lui-même. Il nous semble donc que si en théorie la substitution est
un moyen unilatéral, en pratique, le créancier pourra avoir intérêt à d’abord
rechercher la condamnation du débiteur à avancer les sommes requises,
comme c’est le cas lorsqu’il s’agit de détruire l’ouvrage accomplit au mépris
d’une obligation de ne pas faire.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
131
de faire et de ne pas faire. Les premières donnant lieu au mécanisme de
substitution alors que les secondes entrainent la destruction manu militari de
ce qui a été accompli au mépris de l’interdiction qui était faite au débiteur.
450 Civ.1re, 9 déc. 1986, no 85-15.160, Bull. civ. I, no 291 ; JCP 1987, IV, 60
451 Com. 5 oct. 1993, no 90 21.146, Bull. civ. IV, no 313; RTD com. 1994. 343, obs. Bouloc.
452 V. FORTI, « l’exécution en nature », RDC., Octobre 2016, p.62 ;
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
133
ou de restituer a déjà fait l’objet d’une saisie. Dans ce cas, quelle que soit la
bonne volonté du débiteur, il lui est matériellement impossible d’accorder à
son créancier la satisfaction qu’il attendait du contrat. Il devra donc se
contenter d’une compensation financière. En droit commun sénégalais,
l’article 536 du COCC dispose que concernant l’exécution en nature d’une
obligation de restitution que « si l'emprunteur est dans l'impossibilité de
restituer, il est tenu de payer la valeur de la chose prêtée, au jour du paiement ».
Ainsi, en cas d’impossibilité d’exécuter en nature l’obligation de restitution, le
créancier devra se contenter d’une exécution par équivalent.
453 J-B. SEUBE, « L'impossibilité d'exécuter en nature l'obligation de faire » RDC 2009, n°02,
p.613
454 S. EBERHARD, Les sanctions de l’inexécution du contrat et les principes UNIDROIT, op.
cit., p.121
455 CA Paris, 2 déc. 1897, DP 1898, 2, p. 465, note Planiol ; S. 1900, 2, p. 201, note Wahl
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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134
l’exécution forcée en nature d’une prestation personnelle à chaque fois que
celle-ci peut correctement être fournie par un autre spécialiste de la branche.
Dans ce cas, il s’agira d’une exécution forcée indirecte, au moyen d’une
substitution du débiteur par un tiers.
456 CCJA, 7 juillet 2005, n°043/2005, 7-7-2005 : A. Y. et autres c/ Sté TOGO TELECOM,
recuiel de jurisprudence de la CCJA, n°6, juin-décembre 2005, p25 ; Le juris-ohada
n°1/2006, p.8. obs. F.M SAWADOGO, ohadata D-07-16 ; ohadata J-06-32
457 Civ. 1re, 27 nov. 2008, no 07-11.282, Bull. civ. I, n°269 ; AJDI 2009. 218, obs. F. de La
Vaissière
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
135
266. Le cout disproportionnel pour le débiteur. Même si le contrat
est un « pari sur l’avenir », les parties ne peuvent pas totalement se mettre à
l’abri de la survenance de circonstances inattendues, susceptibles de
bouleverser leurs prévisions en entraînant une disproportion inattendue des
prestations réciproques458. En France, l’article 1221 écarte l’exécution forcée
en nature lorsque son cout est manifestement excessif. Cette limite est inédite
et constitue ainsi l’une des principales innovations de la réforme de 2016 et
que le législateur OHADA ignore. En effet, le caractère inédit de cette limite
tient à ce qu’elle bouleverse toute la philosophie classique du contrat en droit
français en cédant à l’influence étrangère. En effet, le contrat est dominé en
France par des considérations morales. « On lie les bœufs par les cornes, et les
hommes par les paroles », disait Loysel dans ses Institutes coutumières de 1607
pour illustrer le caractère sacré de l’engagement contractuel. En France,
l’engagement contractuel est sacré et doit être respecté, d’où la primauté de
l’exécution forcée en nature par rapport à l’exécution par équivalent. Or, en
admettant que le débiteur puisse se soustraire à l’exécution en nature de son
obligation parce que celle-ci serait devenue excessivement onéreuse au regard
de l’avantage que le créancier peut en tirer, le législateur français fait primer
des considérations d’ordre économique sur les valeurs morales.
458 J.-L. PIOTRAUT, « L'impossibilité d'exécuter un contrat », LPA 20 mai 1994, n°60
459 T. GENICON, « contre l’introduction du coût manifestement déraisonnable comme exception
à l’exécution forcée en nature : in Réforme du droit des contrats, le débat » , Dr. Et patr. n°240,
oct. 2014, p.63s.
460 M. MEKKI, « Les remèdes à l'inexécution dans le projet d'ordonnance portant réforme du
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
136
disproportionné comme limite à l’exécution forcée en nature est contradictoire
à l’affirmation de l’exécution en nature comme principe et constitue une
transposition en droit français de la théorie de la violation efficace admise en
droit de la Common law et, que le législateur français a d’ailleurs explicitement
refusé de consacrer.
461 Cass.civ. 3e, 11 mai 2005, n°03-21.136: Bull. civ. III, n°103, mieux, ou pire, pour 0,5
centimètres : Cass. civ. 3e, 20 mars 2002, n° 00-16.015, D. 2002, p. 2075, note C. CARON,
p. 2507, obs. B. MALLET-BRICOUT; RTD civ. 2002, p. 333, obs. T. REVET
462 R. DEMOGUE, Traité des obligations en général, T. VI, Gallica, Paris, 1932, n°3, p.9.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
137
corrélatif de l’autre, faisant ainsi croire que le contrat était « fondamentalement
conflictuel, qu’il réalise la rencontre de deux égoïsmes rivaux »463.
463 F. DIESSE, « Le devoir de coopération comme principe directeur du contrat », Arch. phil.
droit, 1999, p.260
464 Cass. civ. 3ème, 21 juin 2018 n°17-15.897 Publié au bulletin ; CA Aix-en-Provence, 3e
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
138
272. En droit de l’OHADA, on ne retrouve pas dans les actes uniformes
OHADA, une disposition similaire à l’article 1221 du code civil français, et le
code civil ancien applicable dans la majorité des Etats membres de l’OHADA
ne connait pas la notion de cout disproportionné comme limite à l’exécution
forcée en nature. Il nous semble d’ailleurs superflu de consacrer une telle
limite, car un certain nombre de standards reconnus par le législateur africain
peuvent permettre de parvenir au même résultat.
467 D. MAZEAUD, « Présentation de la réforme du droit des contrats », Gaz. Pal. 23 févr. 2016,
n°08, p.15
468K. AGUEMON, Réflexion sur l’abus en droit des sociétés dans l’espace OHADA : contribution
du droit français, sous la direction de - M. Franck MARMOZ. - Lyon : Université Jean Moulin
(Lyon 3), 2013. Disponible sur : www.theses.fr/2013LYO30038 p.126, n°133
469 R. SALEILLES, « Rapport présenté à la première sous-commission de la commission de
révision du Code civil », Bulletin de la société d’études législatives, 1905, t. IV, p. 322.
470 AUDSCGIE Art.130.
471 AUDSCGIE Art.131.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
139
commerciale. En vertu de ce principe d’abus de droit, le juge africain est fondé
à refuser de prononcer une exécution forcée en nature si une telle mesure ne
consiste pour le créancier qu’à nuire en son contractant sans qu’il ait un
véritable intérêt à refuser une compensation financière.
472 K. O. COFFI DOGUE, Jalons pour un cadre de référence OHADA en droit des contrats,
Th., Université de Montréal, 2013, p.297
473 P. GROSSER, « L'exécution forcée en nature », AJ Contrats d'affaires - Concurrence -
474 Il s’agissait en droit romain de la situation dans laquelle se trouvait le créancier lorsque
l’inexécution de l’obligation était due à son fait. Deux conditions devaient ainsi être réunies :
il fallait d’une part que le débiteur ait fait une offre d’exécution, et d’autre part que cette
exécution ait été rendu impossible à cause d’une circonstance propre au créancier.; Cf. C.
ROBIN, « La mora creditoris », RTD civ. 1998, p.607
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
141
chaudière défectueuse par un matériel en parfait état de fonctionnement,
d’autre part, le paiement de diverses sommes en réparation de son préjudice.
Les juges du fond avaient établi que l’entrepreneur avait, en effet, manqué à
son obligation de respecter les règles de l’art dans l’installation de la chaudière
et notamment à son obligation de procéder à un rinçage initial de l’appareil.
279. Mais, à la suite d’une expertise, ils avaient relevé que les
dysfonctionnements trouvaient en réalité leur origine à la fois dans le défaut
d’installation et à la fois dans le fait que la chaudière avait été stockée par le
client pendant plusieurs années avant d’être mise en service. Le client avait
donc participé à la survenance des difficultés de fonctionnement dont il se
plaignait. Pour tenir compte de cette faute du créancier, les juges du fond
refusèrent de faire droit à la demande de remplacement de la chaudière par
un nouveau matériel. C’est cette orientation que suivit la cour de cassation au
motif que « la cour d’appel ayant relevé, à la suite de l’expert judiciaire, que la
chaudière était ancienne, qu’elle avait été stockée pendant plusieurs années
avant d’être installée, et que [le client], qui l’avait laissée sans entretien pendant
des années, avait contribué aux dysfonctionnements litigieux, a souverainement
estimé que ces circonstances ne justifiaient pas la mesure sollicitée par [le
client]. ». Bien qu’isolée, cet arrêt sonne le glas d’une consécration de la faute
du créancier comme limite à l’exécution forcée en nature.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
143
Conclusion du chapitre 1
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
144
Chapitre 2 : L’exécution par équivalent
A/ La thèse de la réparation
289. En plus, exécuter le contrat sous une forme différente n'est pas
l'objet des dommages-intérêts contractuels, ceux-ci tendraient plutôt à effacer
le tort causé à la partie insatisfaite, à réparer le dommage qui lui a été causé
du fait de l’inexécution de son débiteur481. Les dommages-intérêts semblent
donc s’intéresser au sort du créancier et non à celui du contrat482. Ce n’est pas
l’inexécution en elle-même qui justifie l’octroi des dommages-intérêts
contractuels, mais le préjudice que cette inexécution a causé à la victime. A
plusieurs reprises, la jurisprudence s’est prononcée dans ce sens, en décidant
que l’inexécution d’une obligation contractuelle ne suffit pas à fonder l’octroi
d’une réparation483. A titre illustratif, dans un arrêt rendu en 2003, la troisième
chambre civile de la cour de cassation française avait jugé que les « dommages
et intérêts ne peuvent être alloués que si le juge, au moment où il statue,
constate qu’il est résulté un préjudice de la faute contractuelle »484.
contractuelle en droit français, allemand et anglais, Th., Paris II, 2015, p.86
483 Cass. Soc. 4 déc. 2002, Bull. civ. V, n°368, RDC 2003. 54, obs. Ph. STOFFEL-MUNCK,
RTD civ. 2003. 711, obs. P. JOURDAIN ; Civ. 1re, 9 juill. 2003, RTD civ. 2003. 709, obs.
MESTRE et B. FAGES, JCP 2003. 1. 163, n°4, obs. G. VINEY ; Civ. 3e, 3 déc. 2003, JCP 2003.
1. 163, n°2, obs. G. VINEY, CCC 2004. 38, note L. LEVENEUR, RDC 2004. 280, obs. D.
MAZEAUD, RTD civ. 2004. 295, obs. P. JOURDAIN ; Civ. 2e, 11 sept. 2008, RDC 2009. 77,
obs. O. DESHAYES ; Civ. 1re, 22 nov. 2017, CCC 2018, n° 23, note L. LEVENEUR.
484 Cass. 3e civ., 3 déc. 2003 : Rapport annuel 2004, p. 365
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
147
première (exécution) consiste à fournir à la victime de l’inexécution la
prestation promise, la seconde vise seulement à compenser le dommage
résultant de la défaillance du débiteur. L'exécution ne se conçoit donc qu'en
nature, et les dommages-intérêts ne peuvent être assimilés à un mode de
paiement de l'obligation méconnue485. Ainsi, qu’ils soient alloués à la suite
d’une inexécution ou d’un délit, la fonction des dommages-intérêts ne peut
être autre que celle de réparation.
B/ La thèse de la compensation
p.176
488 J. GRANMOULIN, De l’unité de la responsabilité ou nature délictuelle de la responsabilité
490 Ph. REMY, « Critique du système français de responsabilité civile », Droit et cultures 1996,
p.41.
491 D. GARDNER, B. MOORE, op. cit., p.545
492 Ph REMY, op. cit., n°41
493 Y-M. LAITHIER, Etude comparative des sanctions à l’inexécution du contrat, Op. Cit.,
p.119, n°85
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
149
de réparation. Il n’existe pas de « responsabilité contractuelle ». Il n’y a de
responsabilité que délictuelle494.
494 Y.-M. LAITHIER, Etude comparative des sanctions de l’inexécution du contrat, op. cit.,
p.120
495 Cass. Soc. 4 déc. 2002, AGS de Paris et autre c/ Marquis et autres, Bull. civ. IV, n° 368 ;
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
150
297. L’incompatibilité du contrat et de la réparation. Chaque
contrat fait naitre entre les parties des obligations spécifiques, qui constituent
les avantages que les contractants se promettent. En cas d’inexécution, le
créancier ne peut réclamer que ce qui lui est dû, c’est-à-dire cet avantage
spécifique qu’il attendait du contrat498. Dès lors, le contrat ne peut avoir pour
seule alternative à la résolution que son exécution qui peut être obtenue soit
en nature, soit par équivalent. Ainsi, les dommages-intérêts contractuels ne
peuvent constituer qu’un mode d’exécution du contrat par équivalent499.
299. À mi-chemin entre les deux thèses divergentes sus exposées, l’on
retrouve un troisième courant doctrinal plus modéré qui soutient que
l’inexécution du débiteur fait naitre deux intérêts à protéger. L’examen de cette
p.119, n°86
500 P. REMY-CORLAY, « Exécution et réparation : deux concepts ? », RDC janv. 2005, n°1, p.13
501 Y.-M. LAITHIER, op.cit, p.120
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
151
dualité des intérêts protégés (A) permet de voir en l’intérêt positif, une
reconnaissance implicite de l’exécution par équivalent dans les deux systèmes
juridiques (B).
300. Selon une doctrine ancienne, les dommages intérêts ont pour
fonction principale de protéger les intérêts de la victime d’une inexécution502.
L’auteur avait ainsi distingué deux types d’intérêts : intérêt négatif et intérêt
positif. Le premier consiste à replacer la victime dans la situation où elle aurait
été si le contrat n’avait pas été conclu, c’est-à-dire rembourser à la victime les
dommages qu’elle a subi du fait de la conclusion du contrat. C’est cet intérêt
que protège la réparation. Alors que, l’intérêt positif vise à placer la victime
dans la situation où elle aurait été si le contrat avait été correctement exécuté,
lui reverser les bénéfices qu’elle aurait obtenus du fait d’une exécution
correcte du contrat. C’est l’intérêt du créancier à l’exécution effective du
contrat503. Il est garanti au moyen de l’exécution par équivalent. Partant de
cette dualité d’intérêts, un auteur a pu développer la thèse de la dualité de
fonctions des dommages-intérêts en matière contractuelle504. Cette thèse
semble mieux rendre compte de la conception des dommages-intérêts
contractuels en droits de l’OHADA et français.
502 R.VON JHERING De la culpa in contrahendo 1860, in. Des dommages-intérêts dans les
conventions nulles ou restées imparfaites, Trad. De Meulenaere O., Marescq, Paris, 189
503 Y-M. LAITHIER, op cit., p.160, n°110
504 Ph. BRUN, « La réparation du dommage », in : B. DUBUISSON, P. JOURDAIN (dir.), Le
505 L. ANDREU, N. THOMASSIN, Cours de droit des obligations, op. cit., p.346
506 Z. JACQUEMIN, Payer, réparer, punir. Étude des fonctions de la responsabilité
contractuelle en droit français, allemand et anglais, Th., Paris II, 2015, p.49
507 L. ANDREU, N. THOMASSIN, op. cit., p.347
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
153
304. Il ressort de l’article 1217 du code civil français qu’en cas
d’inexécution contractuelle, la partie qui subit cette inexécution peut, entre
autres, « demander réparation des conséquences de l'inexécution ». Il s’agit
d’une réparation des conséquences issues de l’inexécution. Or, la réparation
renvoie à un dédommagement. Il est question de dédommager le créancier des
préjudices que lui a causé l’inexécution de son cocontractant, ce qui suppose
l’engagement de la responsabilité contractuelle de ce dernier. Par contre, en
ce qui concerne leur évaluation, l’article 1231-2 du code civil français dispose
que « les dommages et intérêts dus au créancier sont, en général, de la perte
qu'il a faite et du gain dont il a été privé ». Le but est de replacer le créancier
dans la situation qui aurait été la sienne si le contrat avait été exécuté, ce qui
correspond non pas à la réparation d’un préjudice, mais plutôt à une
exécution par équivalent du contrat. Il y a donc en droit français, un double
emploi de la notion de dommages-intérêts.
508F. TERRE, P. SIMLER, Y. LEQUETTE, F. CHENEDE, Droit civil. Les obligations, op. cit.,
p.888
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
154
306. Au regard des analyses qui précèdent, il ne fait aucun doute que
les dommages et intérêts alloués en cas d’inexécution du contrat sont de deux
natures509. Certains réparent le préjudice causé par l’inexécution. C’est le cas
lorsque le contrat a été résilié ou lorsque les dommages intérêts accompagnent
un autre remède. D’autres viennent apporter au contractant victime de
l’inexécution, la satisfaction qu’il attendait du contrat : c’est l’exécution par
équivalent.
509G. VINEY, Traité de droit civil : Introduction à la responsabilité, 3ème éd., LGDJ, Paris,
2008. p. 422 et s
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
155
Paragraphe 1 : La mise en œuvre de l’exécution par
équivalent
512 Cass. Com., 26 novembre 2003, Bull. 2003, IV, n°186, p.206 ; RTD civ.,2004, p.80 ; A.-S.
DUPRE-DALLEMAGNE, « Nouvelle précision sur le régime applicable à la rupture unilatérale
des pourparlers », Rec. D., 2004, p.869.
513 J. JULIEN, Droit des obligations, 4ème éd., Bruylant, Bruxelles 2019, p.212
514 P. LE TOURNEAU, L. CADIET, Droit de la responsabilité et des contrats, Paris, Dalloz,
2002, n°809
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
157
s’agir d’une absence d’exécution, ou d’une exécution imparfaite. Pourvu que
celle-ci ne résulte pas d’un cas de force majeur. Un arrêt a ainsi pu préciser
que « toute obligation de faire ou de ne pas faire se résout en dommages et
intérêts, en cas d’inexécution de la part du débiteur, peu important que cette
inexécution n’ait pas été fautive »515. En droit spécial de l’OHADA, l’AUDCG
précise que, l’inexécution reste imputable au débiteur, même lorsqu’elle
résulte du fait d’un tiers à qui l’exécution a été confiée516.
515 Com. 30 juin 1992, n°90-20.991, P IV, n°258 ; D. 1994. 454, note A. BENABENT
516AUDCG, Art.295
517 Civ. 3e, 30 janv. 2002, no 00-15.784, P III, n°17 ; D. 2002.2288, note J.-L. ELHOUEISS ;
D. 2003. Somm. 458, obs. D. MAZEAUD ; LPA 18 nov. 2002. obs. Ph. STOFFEL-MUNCK, 1re
esp
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
158
l’obligation est de ne pas faire, celui qui y contrevient doit des dommages et
intérêts par le seul fait de la contravention »518
316. Alors qu’en matière délictuelle, le principe est que le débiteur doit
réparer l’intégralité du dommage qu’a subi la victime, en matière
contractuelle, l’évaluation des sommes à allouer à la victime de l’inexécution
repose sur deux standards différemment appréciés dans les deux systèmes à
savoir : la prévisibilité du dommage (A) et l’obligation de limiter le dommage
(B).
A/ La prévisibilité du dommage
317. Aux termes des articles 1231-3 du code civil français et 1150 du
code civil ancien, « le débiteur n'est tenu que des dommages et intérêts qui ont
été prévus ou qui pouvaient être prévus lors de la conclusion du contrat, sauf
lorsque l'inexécution est due à une faute lourde ou dolosive ». Il résulte de ces
textes que, les indemnités dues par le débiteur en cas d’inexécution
contractuelle sont limitées aux préjudices qui ont été prévus ou qu'on a pu
prévoir lors de la conclusion du contrat. Cette limitation s’explique par la
théorie des attentes légitimes et ne concerne que les dommages et intérêts qui
ont pour fonction l’exécution par équivalent du contrat. Il reste que ces textes
ne sont pas précis sur le principe qu’ils posent.
518 Civ. 1re, 14 oct. 2010, no 09-69.928, P I, n°197 ; D. 2011. 472, obs. S. AMRANI MEKKI et
B. FAUVARQUE-COSSON ; RTD civ. 2010. 781, obs. B. FAGES
519 F. TERRE, PH. SIMLER, Y. LEQUETTE, Droit civil. Les obligations, 11e éd., Paris, Dalloz,
2013, n°564
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
159
jurisprudence qu’était revenue de répondre à cette question. La Cour de
cassation rappelle ainsi de manière constante que l’article 1150 du code civil
ancien « ne fait aucune allusion à la prévision de la cause du dommage » et que
ce texte ne vise non plus à « mettre à la charge du débiteur de bonne foi des
dommages et intérêts dont la quotité dépasserait ses prévisions »520. Le
dommage est dit prévisible lorsqu’il constitue « une suite immédiate et directe
de l’inexécution du contrat »521.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
160
imaginer lors de la conclusion du contrat et pour lequel il n’a pas pu
s’assurer523.
B/ La limitation du dommage
1995, p.458
527 Ibid.
528 Y.-M. LAITHIER, Etude comparative des sanctions à l’inexécution du contrat. Op. cit.,
p.437
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
161
du dommage qu’elle a subi529, à ce jour, le devoir de minimiser le dommage
n’a pas expressément été consacré dans le code civil français. La
jurisprudence semble même le rejeter. En effet, dans un arrêt rendu en 2003,
la 2ème chambre civile de la cour de cassation affirme que, la victime de
l’inexécution contractuelle « n’est pas tenue de limiter son préjudice dans
l’intérêt du responsable »530. En droit commun de l’OHADA, on observe le
même silence dans le code civil ancien et les codes sénégalais et malien.
Toutefois, cette absence de consécration expresse ne prive pas le devoir de
minimiser le dommage de tout fondement.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
163
dépenses supplémentaires qui dépassent son obligation initiale. Les frais
exposés à cet effet sont entièrement à la charge du débiteur à qui l’inexécution
est imputable538. Le créancier doit pour à cet effet se rassurer que les
démarches entreprises pour la limitation de son dommage soient
raisonnables. Le débiteur ne sera pas tenu de rembourser le créancier s’il
apporte la preuve que les dépenses effectuées par ce dernier étaient excessives
au regard de l’ampleur du préjudice prévisible539.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
165
Conclusion du titre 2
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
166
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
167
l’OHADA.540 L’exécution forcée par équivalent coexiste avec l’exécution forcée
en nature en tant que remède à l’inexécution du contrat et obéit à un régime
juridique où la trilogie « faute-dommage-lien de causalité » est inopérante.
3e, 11 mai 2005, n° 03-21.136 , Bull. civ. III, n° 103 ; JCP 2005. II. 10152, note S.
Bernheim-Desvaux ; 15 févr. 1978, n° 76-13.532, Bull. civ. III, n° 85 ; 18 juin 1975, n° 74-
10.297, Bull. civ. III, n° 208 ;. Civ. 3e, 3 avr. 1996, n° 94-14.485 , Bull. civ. III, n° 91 ; RDI
1996. 427, obs. F. Collart Dutilleul et J. Derruppé
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
168
mise en œuvre de son droit d'exiger la conformité du bien au contrat
(réparation et remplacement) lorsque ce choix entraînerait un coût
manifestement disproportionné par rapport à l'autre modalité.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
169
Deuxième partie :
LES REMEDES AMENAGES PAR LE DROIT
DES ENTREPRISES EN DIFFICULTE
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
170
336. La cessation des paiements543 met le débiteur dans l’impossibilité
d’exécuter ses engagements contractuels. Dès lors, ses cocontractants
devraient être fondés à rompre toute relation contractuelle avec lui. C’est cette
réaction que prévoyait le droit de la faillite. La procédure qui était mise en
place pour traiter les difficultés du débiteur visait à punir ce dernier544. Tel
n’est plus le cas en droit moderne.
543 Situation dans laquelle une entreprise est dans l’impossibilité de faire face à son passif
exigible avec son actif disponible.
544 Ph. PETEL, Procédures collectives, Cours Dalloz, 11 ème éd., 2023, p.2
547 D. ROBINE, P. LE CANNU, Droit des entreprises en difficultés, 9 ème éd., D., Paris, 2022,
p.1
548 JO 16 sept. 2021, texte n° 21 ; JCP E 2021, act. 647 ; JCP E 2021, act. 672
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
171
nouveaux mécanismes tels que les classes de créanciers549. Cette
effervescence du droit français des entreprises en difficulté montre que, « tout
comme la médecine des hommes s’améliore et se complexifie, la médecine des
entreprises elle aussi progresse »550.
549 N. BORGA, Th. MASTRULLO, « Actualité du droit des entreprises en difficulté », La semaine
juridique - entreprise et affaires - n° 49 - 8 décembre 2022, p. 5
550 Ph. ROUSSEL GALLE, « Le droit des entreprises en difficulté à l’aune des crises », Rev.
552 F.M. SAWADOGO, Droit des entreprises en difficulté, Bruylant, Bruxelles, 2002, p.2
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
172
alléger les obligations du débiteur afin de lui permettre de s’exécuter malgré
les difficultés qu’il traverse (Titre 1) alors que d’autres ont pour objet de
redéfinir le sort du contrat inexécuté ou menacé d’inexécution (titre 2).
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
173
Titre 1 :
L’allégement des obligations contractuelles
du débiteur
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
174
341. L’inexécution des contrats d’un débiteur en difficulté peut être
éludée ou surmontée au moyen d’une restructuration de ses obligations. Il
s’agit d’alléger le débiteur du poids de sa dette en vue de lui permettre de
mieux organiser ses ressources et d’honorer ses engagements contractuels.
L’allègement des obligations contractuelles implique ainsi une reconfiguration
du passif du débiteur en vue de le rendre plus facile à apurer. Cette
reconfiguration affecte positivement les contrats, en ce sens que la nature des
obligations peut changer, ou encore les modalités d’exécution du contrat et
l’échéance de cette exécution peuvent être modifiés. Ce qui est de nature à
préserver le lien contractuel, à favoriser l’exécution du contrat en évitant à
tout prix sa résolution. Deux voies permettent d’atteindre cet allègement :
d’une part, la neutralisation des effets traditionnels du contrat inexécuté
(chapitre 1), et d’autre part, l'aménagement de la créance contractuelle
(chapitre 2).
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
175
Chapitre 1 : La neutralisation des effets traditionnels
du contrat inéxécuté
553 J-L. AUBERT, E. SAVAUX, J. FLOUR, Droit civil. Les obligations : L’acte juridique, 17ème
éd., Sirey, Paris 2022, p.849.
554 M. JEANTIN, P. LE CORNU, Droit commercial. Entreprises en difficultés, D., 7ème éd.,
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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176
interrompt les actions en justice qui sont en cours contre le débiteur et interdit
aux cocontractants d’initier toute autre action visant à obtenir l’exécution de
leurs créances contractuelles. Cette mesure vise à garantir l’égalité de tous les
créanciers en évitant que le paiement soit « le prix de la course »555, c’est-à-dire
que les cocontractants les plus diligents voient leurs contrats exécutés au
détriment des autres créanciers. La suspension des poursuites individuelles
constitue ainsi un moyen d’empêcher le recouvrement forcé de la créance
contractuelle (A). Elle jouit d’un domaine assez étendu, ayant été généralisé
dans les deux systèmes juridiques (B).
Ph. PETEL, Procédures collectives, Cours Dalloz, 11 ème éd., 2023, p.108, n°184
555
M. SAMB, « Etude sur les difficultés de recouvrement des créances dans l’espace UEMOA :
556
Cas du Benin, Burkina-Faso, Mali et Sénégal », Rev. ERSUMA, n°1, juin 2012, p.279
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
177
sans sacrifice des créanciers557. La suspension des poursuites individuelles
est donc une technique juridique développée par le droit des entreprises en
difficulté au service de la préservation de l’activité de l’entreprise et par
ricochet des contrats sans lesquels la poursuite de cette activité ne peut être
envisagée.
562 F. M. SAWADOGO, in OHADA. Traité et Actes uniformes commentés et annotés, note sous
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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178
procédures où la suspension des poursuites est prévue563. Aussi observe-t-on
une généralisation de la mesure de suspension ou d’interdiction des
poursuites individuelles dans les deux systèmes juridiques. La suspension des
poursuites individuelles s’applique à toutes les procédures564 qu’elles soient
préventives ou curatives. L’application de la règle aux procédures préventives
permet d’anticiper l’inexécution du contrat. En effet, le débiteur n’étant pas
encore en cessation de paiement, il peut toujours honorer ses engagements
contractuels. Mais, compte tenu des difficultés auxquelles il fait face, une
exécution peut ruiner ses ressources et entrainer sa faillite. D’où, l’ouverture
d’une procédure préventive lui permet de renégocier par anticipation les
conditions d’exécution de ses obligations, mais surtout de bénéficier d’une
suspension momentanée de l’exécution.
563 ISSA-SAYEGH J., POUGOUE P-G. et SAWADOGO F. M. (coord.), OHADA, Traité et actes
uniformes commentés et annotés, éd. 2015, 2016, Juriscope, p. 1114.
564 D. ROBINE, P. LE CANNU, Droit des entreprises en difficultés, op. cit., p.435, n°622
567 J. M. KLA, « La procédure de conciliation : une solution de choix contre les difficultés des
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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179
devra attendre la fin de la procédure de conciliation pour en réclamer
l’exécution. La suspension ou l’interdiction des poursuites peut ensuite être
prononcée pendant l’exécution de l’accord de conciliation homologué569 et à
l’ouverture du règlement préventif570.
574 P.-M. LE CORRE, E. LE CORRE-BROLY, Droit du commerce et des affaires. Droit des
578 Cass. com. 17 mai 1994, n°91-21.609 : JCP E 1994. I. 394, §4, obs. Ph. PETEL
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
181
tendant à la reconnaissance d’un droit ou d’une créance contestée ne sont pas
concernées par la règle. Ces poursuites ne pourront aboutir qu’à la
reconnaissance des droits des créanciers. Enfin, la règles de suspension des
poursuites ne s’applique pas aux actions cambiaires dirigées contre les
signataires d'effets de commerce autres que le bénéficiaire de la suspension
des poursuites individuelles579.
583 F.M. SAWADOGO, OHADA Droit des entreprises en difficulté, op. cit., p.9, n°16.
584 L’article 47
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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182
mais d’arrêt des poursuites individuelles585. Mieux encore, la seule condition
exigée désormais pour l’application de la règle est l’antériorité de la créance.
Tous les cocontractants antérieurs au jugement d’ouverture voient l’exécution
de leurs obligations échues paralysée dès l’ouverture de la procédure
collective.
358. Ainsi, sous l’égide de l’ancien texte, le débiteur devait donc faire
preuve de vigilance lors de l’élaboration de son projet de concordat préventif,
en veillant à préciser les créances et les contrats dont la renégociation est
souhaitée. Cette mesure qui était favorable aux créanciers pouvait paralyser
le redressement du débiteur en ce que tous les cocontractants non désignés
de Banques en Côte d'Ivoire (SGBCI) c/ Société Civile Immobilière Rue des Pêcheurs, Ohadata
J-16-14
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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183
dans le projet de concordat conservaient leur droit à l’exécution de leurs
créances. Pour y remédier, la réforme de l’AUPC intervenue en 2015 a
généralisé la mesure de suspension à tous les cocontractants et créanciers
antérieurs au jugement d’ouverture588. Le nouvel article 9 alinéa 1 de l’AUPC
n’oblige plus le débiteur à indiquer dans sa requête d’ouverture du règlement
préventif les créances pour lesquelles il demande la suspension des poursuites
individuelles589.
361. En effet, le débiteur qui fait l’objet d’une procédure collective peut
être tenté de vouloir désintéresser volontairement certains créanciers au
588 M. NGOM, « La situation du propriétaire dans le droit OHADA des procédures collectives
d’apurement du passif », R.S.D.A 2011, p. 34 ; ohadata D-12-54, p.10
589 CA com. Abidjan, 1re ch., 27 févr. 2020, n° 87/2020, note R. AKONO ADAM, in l’essentiel
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
184
détriment d’autres. Un tel paiement est contraire à la discipline qu’impose
l’ouverture d’une procédure collective590 et pourrait compromettre le
redressement de l’entreprise voire même l’apurement de son passif. Aussi, le
droit des entreprises en difficulté applicable dans l’espace OHADA et en
France pose-t-il à côté de la suspension des poursuites individuelles, le
principe de l’interdiction pour le débiteur de payer les créances antérieures
échues. Le créancier voit ainsi son droit d’obtenir le paiement de sa créance
totalement paralysé. Non seulement il ne peut pas saisir le juge pour en
obtenir l’exécution forcée, mais aussi, les deux législateurs intiment l’ordre au
débiteur de ne procéder à aucun paiement volontaire. Le créancier ne peut
donc obtenir le paiement ni par le juge, ni en dehors du juge.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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185
B/ Le régime juridique de la mesure d’interdiction de
paiement des créances antérieures
599 D. ROBINE, P. LE CANNU, Droit des entreprises en difficultés, op. cit., p.411, n°589
600 Cass. com., 2 mars 2022, n° 20-20.181, FS-D : JurisData n° 2022-003080 ; Act. proc. coll.
2022, alerte 87
601 J. ISSA-SAYEGH, « Lettre de change. Paiement », JurisClasseur Droit bancaire et financier,
antérieurs. Sanction. Nullité absolue. Mise en œuvre », RTD Com. 2001 p.513
605 P.-M. LE CORRE, E. LE CORRE-BROLY, Droit du commerce et des affaires. Droit des
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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188
pas à l’effort général de préservation des ressources disponibles en vue du
désintéressement du maximum des créanciers.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
189
contrat est résilié de plein droit. Elle permet au créancier d’obtenir la
résolution du contrat quel que soit le niveau de gravité de l’inexécution610 du
débiteur et ce, sans un recours préalable au juge. A côté du régime général
de l’inefficacité de la clause résolutoire, on observe un régime dérogatoire de
ladite clause par certains contrats.
613 M.H. MONSERIE-BON, Les contrats dans le redressement et la liquidation judiciaires des
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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190
valides, ces clauses sont neutralisées par les règles du droit des procédures
collectives.
614 G. RIPERT, R. ROBLOT, Traité de droit des affaires, tom 4, 18ème éd., L.G.D.J, Paris, 2018,
p.557, n°679
615 Loi n° 67-563 du 13 juillet 1967 sur le règlement judiciaire, la liquidation des biens, la
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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191
possibilité de faire jouer ces clauses pendant la conciliation ou la négociation
d’un concordat préventif. Cela est de nature à précipiter la faillite du débiteur
et entrainer par ricochet l’inexécution de ses contrats. Il serait judicieux
d’élargir le champ d’application de cet article 107 aux procédures préventives.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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192
contenu de la clause et des conditions que celle-ci fixe pour la résolution du
contrat.
726
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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193
lorsque la situation du bailleur en difficulté ne semble pas avoir retenu
l’attention des deux législateurs. Or, ce cas mérite qu’on s’y intéresse, car la
faillite du bailleur fait naitre une confrontation entre l’impératif de protection
de son entreprise et celui de la protection du preneur comme le commande la
philosophie du contrat de bail qui est par essence protecteur du preneur ou
de son fonds de commerce622.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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194
bailleur a obtenu une décision passée en force de chose jugée624 la constatant
avant le jugement d’ouverture de la procédure collective.
384. En revanche, pour les autres baux, le bailleur est dans une
situation privilégiée puisqu'il lui suffit de délivrer un commandement de payer
visant la clause résolutoire, puis, au cas où ce commandement demeure
infructueux, à faire constater la résiliation déjà acquise. C’est dans ce sens
que s’inscrit un arrêt de la troisième chambre civile de la cour de cassation
française rendu le 28 janvier 2004625. Dans cet arrêt, la cour n'accorde aucune
importance au fait que la mise en œuvre de la clause résolutoire ait été
préalablement constatée par une décision passée en force de chose jugée. Il
suffit que les conditions de mise en œuvre de la clause stipulées par les parties
dans le contrat soient réunies pour que ladite clause soit acquise. Cette
solution est mieux garante de l’efficacité de la clause et met en exergue la
primauté de l’autonomie de la volonté en ne faisant pas (comme c’est le cas en
matière commerciale) de la décision du juge, une condition d’efficacité de la
clause626.
624 J-B. SEUBE, « Le jeu de la clause résolutoire du bail en cas de procédure collective du
preneur », RDC 2004, n°3, p.711 ; Cass. civ. 3, 27 juin 2006, n° 05-14.329, Société Sun Hôtel,
F-D ( N° Lexbase : A1144DQG).
625 Cass. civ. 3e, 28 janvier 2004, pourvoi n° 01-00.893
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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195
postérieures, l’action est recevable dans un délai de 15 jours. Or en France,
l’article L.622-14 du code de commerce reconnait certes aussi au bailleur un
droit de résiliation, mais cette résiliation ne peut avoir pour motif que le défaut
de paiement des loyers et charges afférentes à une occupation postérieure au
jugement d’ouverture, et le bailleur dispose d’un délai de trois (3) mois pour
agir. Ce délai est donc manifestement plus long que celui accordé en droit
OHADA ce qui donne plus de chance au bailleur de voir son action prospérer.
Toutefois, le législateur français précise que si avant l’écoulement de ce délai,
les loyers sont réglés par le débiteur ou son représentant, il n’y a plus lieu de
prononcer la résiliation du contrat.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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196
interdépendants par la volonté des parties631. Dans cette hypothèse, ce n’est
pas l’obligation en elle-même qui est indivisible, mais la prestation qu’elle
sous-tend632.
2011, n°4114
634 Cass. Civ. 1ère, 28 oct. 2010, n°09-68.014 ; Cass. Civ. 1ère, 13 juin 2006, n°04-15.456, Bull.
civ. I, n°306 ; D., 2007.277, note J. GHESTIN ; RDC 2007.256, note D. MAZEAUD ; RTD com.
2006.293, obs. F. POLLAUD-DULIAN.
635 S. PIMONT, L'économie du contrat, Th. Université de Poitier 2002, p. 228
636 Cass. Civ. 1, 10 septembre 2015, n° 14-13658
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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197
389. Dès lors, en droit de l’OHADA637 et en droit français638, le
jugement d’ouverture entraine de plein droit neutralisation de toute clause
d’indivisibilité. Il s’agit d’éviter que la résolution d’un contrat accessoire jugé
non nécessaire à la poursuite de l’activité du débiteur entraine la résolution
ou du moins la neutralisation des contrats utiles faisant partie du même
ensemble contractuel. La neutralisation de la clause d’indivisibilité permet
ainsi au débiteur de se libérer d’un contrat compris dans un ensemble
contractuel sans que cela affecte la continuité des autres contrats. Toutefois,
pour tomber sous le coup de l’inefficacité, la clause d’indivisibilité doit
expressément viser l’ouverture d’une procédure collective.
639 Y.- M. LAITHIER, Etude comparative des sanctions à l’inexécution du contrat, op. cit.,
p.225, n°155 et s.
640 Supra n°343 et s.
641
M.H. MONSERIE, Les contrats dans le redressement et la liquidation judiciaires des
entreprises, op.cit., p.78
642 C. com, art. L.622-21, I, 2°
643 AUPC, art. 75, al. 1 2°
644 S. Th. S. KARFO, Paiement des créanciers, sauvetage de l’entreprise : Étude comparative
des législations OHADA et française de sauvegarde judiciaire des entreprises en difficulté, Th.,
Université de Toulouse 1 – Capitole, 2014, p.143
645 Cass. Com., 26 oct. 1999, n°96-21745, Bull. civ. IV, n°190
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
199
394. L’éviction de la résolution judiciaire s’étend sur le même champ
que l’interdiction ou la suspension des poursuites individuelles. On en déduit
que même en phase de prévention, la résolution judicaire d’un contrat faisant
l’objet d’une renégociation n’est pas envisageable. Par ailleurs, les créanciers
non concernés par les renégociations contractuelles conservent leur droit de
demander la résolution de leurs contrats quelle que soit la nature de
l’obligation inexécutée.
646F. PEROCHON, « La discipline collective », in P.- M. LE CORRE (dir.), Les grands concepts
du droit des entreprises en difficulté, op. cit., p.4
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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200
l’administrateur judiciaire qui seul dispose du pouvoir de les rompre ou de les
poursuivre. Aussi, la résolution unilatérale ne se conçoit que dans l’hypothèse
où l’inexécution du débiteur a privé le contrat de tout intérêt économique647.
Or, en cas d’ouverture d’une procédure collective, tous les contrats du
débiteur ne sont pas dépourvus de tout intérêt économique, c’est d’ailleurs la
raison d’être de l’option du syndic, qui consiste à déterminer les contrats qui
conservent un intérêt économique et ordonner leur poursuite.
397. Par contre, dès que l’option a été faite de continuer un contrat, la
protection octroyée par le droit des procédures collectives est levée et les
parties peuvent se prévaloir de leurs prérogatives respectives. Ainsi, le
principe de l’éviction de la résolution unilatérale est levé sur les contrats dont
la poursuite a été décidée par le débiteur ou son représentant. Dès lors, en
cas d’inexécution d’une particulière gravité, le cocontractant peut « à ses
risques et périls », faire le choix de rompre unilatéralement le contrat. C’est
dire que, comme la neutralisation des clauses résolutoires, l’éviction de la
résolution unilatérale n’est pas non plus un principe absolu.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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201
Conclusion du chapitre 1
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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202
Chapitre 2 : L'aménagement de la créance
contractuelle
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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203
402. « Re-négocier, ce n’est pas tout à fait négocier, même si c’est encore
négocier 648». Renégocier implique une répétition. L’objet de la négociation
porte ici sur un contrat d’ores et déjà conclu. En droit des entreprises en
difficultés, le débiteur qui traverse les difficultés susceptibles de perturber
l’exécution de ses engagements contractuels peut solliciter la renégociation de
ses contrats. Cette renégociation a pour but de réaménager le contrat en vue
de garantir son exécution649. Pour susciter l’adhésion des créanciers à cette
procédure, les deux législateurs aménagent un cadre attractif à cet effet (A),
et concèdent au créancier négociant une priorité de paiement (B).
648
N. DISSAUX, « Renégocier le contrat en cours d'exécution : les apports du nouveau droit des
contrats », Gaz. Pal, n°hors-serie 2, p.24
649 J.-E. KUNTZ, V. NURIT, « Une alternative au plan de sauvegarde : la négociation
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
204
exerçant cette liberté de ne pas contracter, même si tous les autres créanciers
ont accepté les propositions du débiteur652.
652 Cass. Com. 22 sept. 2015, n°14-17.377 B : D. 2016 Pan.1894, obs. F.X. LUCAS, Rev.
Sociétés 2015.761, obs. Ph. ROUSSEL-GALLE ; RTD com. 2016.189, ob. F. MACORIG-
VENIER ; Gaz. Pal. 19 janvier 2016, p.57 ; CA Orléans, ch. com., 22 fév. 2007, n° 07/00236,
Sté. DHL Danzas Air et Océan France c/ Sté. Outidor.
653 F.-X. LUCAS, « Confidentialité du plan de sauvegarde ou de redressement : la radiation des
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
205
d’inexécution655. Mieux encore, ceux-ci n’étant pas concernés par la
suspension des poursuites individuelles, ils pourront mettre en œuvre des
voies d’exécution qui pourront aggraver les difficultés et rendre la
renégociation amiable inutile. La confidentialité permet ainsi de maintenir les
contrats du débiteur qui ne sont pas concernés par la renégociation, lesquels
se poursuivent normalement malgré le risque d’inexécution qui plane sur le
débiteur.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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206
l’AUPC fixe cette durée à trois mois, prorogeable d’un mois au plus. Les parties
à une renégociation amiable disposent donc de plus de temps en France que
dans l’espace OHADA pour parvenir à un accord. Compte tenu des lourdeurs
administratives et judiciaires fréquentes dans les sociétés africaines, et du
faible développement de la technologie il serait plus réaliste de revoir le délai
imparti aux parties en l’amenant pourquoi pas à cinq ou six mois. Ceci
donnera plus de chances aux parties de négocier sereinement et de parvenir
à un accord dans les délais.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
207
411. En France, le plan de sauvegarde constitue un cadre de
renégociation préventive des engagements contractuels. En effet, avant
d'arrêter les mesures concernant le règlement du passif, les créanciers font
l'objet d'une consultation individuelle sur les délais d’exécution et les remises
qu'ils sont disposés à consentir662 en vue de donner un répit au débiteur,
pouvant lui permettre de mieux exécuter ses engagements à l’échéance. Cette
consultation des créanciers et cocontractants du débiteur revêt un caractère
obligatoire. Il s’agit d’une opportunité donnée à un débiteur qui n’est pas
encore dans l’incapacité d’exécuter ses engagements contractuels, mais qui
connait des difficultés susceptibles de le rendre insolvable663, d’anticiper son
insolvabilité en sollicitant l’indulgence de ses cocontractants.
internet www.assemblée-nationale.fr.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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208
s’effectue dans le cadre d’un concordat préventif. Aux termes de l’article 6
alinéa 1er de l’AUPC, « le règlement préventif est ouvert au débiteur qui, sans
être en état de cessation des paiements, justifie de difficultés financières ou
économiques sérieuses ». Il résulte de ce texte que, comme en droit français,
l’ouverture d’une renégociation préventive ne profite qu’au débiteur qui n’est
pas encore en cessation des paiements. Cette précision que n’apportait pas
l’ancien AUPC est salutaire. En effet, le règlement préventif étant une
procédure volontaire, laissée à l’entière discrétion du débiteur665, il y a un
grand risque de voir ce dernier saisir le juge très tardivement666 si aucune
limite ne lui est fixée. La précision apportée par le nouvel article 6 de l’AUPC
contraint le débiteur à agir à temps au risque de se retrouver en cessation des
paiements et perdre le bénéfice d’une renégociation de ses contrats sous
protection judiciaire. Toutefois, bien qu’il faille éviter d’agir tardivement au
risque de laisser la situation se dégrader, le débiteur devrait aussi s’abstenir
d’une saisine très précoce du tribunal qui lui confèrerait indûment des
aménagements contractuels et des reports d’obligations667.
665 Comme pour la procédure de conciliation, aux termes de l’article 6 alinéa 2 de l’AUPC, le
débiteur détient l’exclusivité de l’ouverture de la procédure de règlement préventif.
666 A. TOH, La prévention des difficultés des entreprises : étude comparée de droit français et
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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209
B/ L’octroi d’une priorité de paiement au créancier
négociant
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
210
difficulté. Il constitue une évolution incontestable au regard de la législation
antérieure, dans laquelle aucun avantage n’était octroyé aux créanciers qui
consentaient de nouveaux concours dans le cadre du règlement amiable. Cette
priorité de paiement encourage les partenaires contractuels à financer la
restructuration de l’entreprise de leur débiteur, car ils sont certains d’être
payés. Les deux législateurs tiennent ainsi, en quelque sorte à récompenser le
risque de participation des partenaires contractuels du débiteur, mais aussi
et surtout leur effort considérable et les sacrifices consentis pour le cas où les
difficultés de l’entreprise s’aggraveraient nonobstant ces efforts.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
211
Ils se placeront au-dessus de tous les créanciers titulaires de sûretés
spéciales. Ainsi, cette mesure est donc particulièrement attractive et efficace
pour les créanciers étant donné qu’elle leur confère un rang très favorable et
leur garantie un paiement à l’ouverture d’une procédure collective. Ce
classement prévu en droit OHADA, est plus intéressant que celui du droit
français, puisque pour le législateur français, les méritants de ce privilège ne
peuvent en aucun cas surclasser le créancier de salaire et de frais de justice674.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
212
direction des créanciers pour qu’ils participent activement aux négociations
en consentant des efforts certains677.
423. Le délai judiciaire. Appelé délai de grâce, c’est le délai que le juge
impose au créancier dont la créance est échue pour permettre au débiteur de
surmonter les difficultés qu’il traverse. Autrement dit, le délai de grâce
correspond à un report ou un échelonnement du paiement des sommes dues,
accordé par un juge. En matière contractuelle, il s’agit d’un report de la date
d’exécution du contrat. Ce report permet ainsi au débiteur de mieux organiser
l’exécution des obligations contractuelles concernées. Il est d’ordre public et
ne peut donc être dérogé par une clause contractuelle. L’octroi des délais de
grâce est un mécanisme très efficace dans la phase de prévention des
difficultés du débiteur, en ce qu’il met les biens et le patrimoine de ce dernier
à l’abri de la « vindicte » de ses créanciers678. Il permet au cocontractant
défaillant d’échapper à la mesure d’exécution forcée ou à la rupture de la
relation contractuelle.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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213
des délais au créancier qui menace l'issue d’une renégociation amiable, « on
éloigne le spectre de la cessation des paiements le temps, soit d'achever la
conciliation, soit de solliciter l'ouverture d'une sauvegarde qui mette le débiteur
à l'abri des poursuites »679.
679 F.X LUCAS, « Délais de grâce et conciliation », LEDEN oct. 2009, n°6, p.1
680 F.M. SAWADOGO, OHADA Droit des entreprises en difficultés, op. cit., p.46
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
214
quatre mois. Par contre, en dehors de la procédure de conciliation, la
suspension de l’exigibilité de la créance peut durer jusqu’à un an maximum.
428. Aussi, le juge de peut imposer de délais aux créanciers que si les
renégociations en cours entre le débiteur et ses autres créanciers sont
susceptibles de donner lieu à un accord salutaire. En effet, le délai de grâce
ne doit pas être un moyen pour le débiteur de retarder une cessation de
paiements probable. C’est dans ce sens qu’une cour d’appel française avait
débouté un débiteur de sa demande de délais de grâce au motif qu’aucune
conciliation dans les délais légaux n’était en l’espèce possible et qu’en réalité
la demande de délais avait pour seul objectif de différer une éventuelle
cessation des paiements, et non de permettre un accord avec les autres
créanciers, ce qui ne correspondait pas au but visé par l’article L. 611-7682. A
côté de ce délai imposé par le juge aux créanciers récalcitrants, le législateur
peut aussi imposer des délais aux créanciers appelé moratoire légal.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
215
429. Le moratoire légal. C’est un délai de paiement accordé par le
législateur aux débiteurs en temps de guerre ou en cas d’une crise de grande
envergure683. Il a une portée générale et s’applique à tous les créanciers qui
remplissent les conditions fixées par le législateur. Ainsi, pour faire face aux
conséquences de la crise sanitaire sur le paiement des loyers et charges
locatives, plusieurs Etats ont adopté en faveur des locataires, un moratoire
sur le paiement des loyers. Au Gabon par exemple, le décret
n°00107/PR/MEF du 10 avril 2020 portant interdiction générale d’expulsion
des locataires pendant la durée de l’état d’urgence lié au COVID-19, fait
interdiction à tout bailleur, d’expulser son locataire qui se trouve dans
l’incapacité de payer son loyer pendant la période de crise sanitaire. Cette
mesure qui concernait à la fois les commerçants et les non-commerçants était
un moyen pour le gouvernement d’accorder aux locataires un délai pour payer
leurs loyers. L’article 3 de ce texte précise en son alinéa 2 que le locataire qui
se trouve dans l’incapacité de payer son loyer dispose d’un délai qui s’étend
jusqu’à la fin de la période de crise pour s’acquitter de sa dette. Les locataires
ont ainsi bénéficié d’une période d’immunité conférée par la loi, pendant
laquelle, le paiement des loyers ne pouvait pas leur être exigé.
683 F.M. SAWADOGO, Droit des entreprises en difficulté, op. cit., p.46
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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216
B/ Les remises de dettes
du droit », 3ème Séance, conférence organisée par la Revue de droit d’ASSAS, le 5 novembre
2019.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
217
au débiteur d’exécuter ses engagements contractuels en cours dans des
conditions compatibles avec ses ressources et ainsi de maintenir son
activité688. Le régime de la remise de dette varie selon la nature publique ou
privée de celle-ci.
688 M.-H. MONSERIE-BON, « L’effacement des dettes dans le droit des entreprises en
difficulté », Droit et Patrimoine, Nº 184, 1er septembre 2009, p.3
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
218
donne acte des délais et remises acceptés par les créanciers dans les conditions
prévues au deuxième alinéa de l'article L. 626-5 et à l'article L. 626-6 ». On
retrouve dans ce texte, le caractère volontaire, consenti, des remises accordées
au débiteur.
693 M-J. CAMPANA, G. TEBOUL, « Les aides d'Etat aux entreprises en difficulté », P.A,
Nov.2003, n°233, p. 5
694 J. ROUSSELET, « Les règles applicables en matière d’aides publiques allouées à des
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
220
entreprise en difficulté, les pouvoirs publics peuvent décider de renoncer au
recouvrement de leurs créances auprès de celle-ci. En fait, le passif de
l’entreprise concerne aussi ses dettes fiscales et sociales. Lorsque celle-ci
traverse des difficultés, pour éviter qu’elle ne tombe en faillite, l’Etat peut opter
de pas poursuivre le recouvrement de ses créances fiscales, de les
rééchelonnées ou encore d’accorder à cette entreprise une remise.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
221
Section 2 : L’atteinte à la substance de la créance
contractuelle
444. Pendant la période suspecte, le débiteur aux abois peut être tenté
de dissiper son actif ou d'avantager indûment certains de ses créanciers. Dans
un souci d’équité, les droits de l’OHADA et français neutralisent ces
« expédients de dernière minute »696 et libèrent le débiteur du poids de ces
créances irrégulières. En effet, du jour de la cessation des paiements à celui
de l’ouverture de la procédure collective, les actes accomplis par le débiteur
ou avec ce dernier sont présumés frauduleux. En droit de l’OHADA, les articles
697 J. VIDAL, Essai d’une théorie général de la fraude en droit français, le principe « fraus
omnia corrumpit », Université de Toulouse, 1956, p.308
698 D. BASTIAN, Essai d’une théorie générale de l’inopposabilité, Sirey, Paris 1929, p. 442
703
A. MARTIN-SERF, op. cit., n°62
704 Com 3 fév. 1998, D. 1999 jurisprudence p. 185 note A. BENABENT, JCP éd. G 1998 I 141
n°9 obs. R. CABRILLAC
705 P.M. LE CORRE, La réforme du droit des entreprises en difficulté, D. 2009, p. n° 237.3,
p. 136
706 C. NDONGO, Le nouveau visage de la prévention en droit OHADA, Th. Paris 1 Panthéon
716
Ph. PETEL, op. cit., p. 168, n°284
717 C. com. art. L. 622-26, al. 2
718 Cass. com, 3 nov. 2010, n°09-70.312 ; D. 2010, Act. 26.45, obs. A. LIENHARD ; Gaz. Pal.,
724G. TEBOUL, « La préservation des créances et le sort des contrats », LPA n°125, 23 juin
2006, p.13
725 S. FARHI, « La conversion de créances en titres de capital lors d'une procédure collective »,
Ibid
728
SAMB, OHADA Sociétés Commerciales et GIE, Bruylant, Bruxelles 2002, p.54, n°82
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
228
préventive de traitement des difficultés du débiteur. Car, lors des
renégociations préventives, le débiteur n’a pas encore failli à ses obligations,
la date n’exigibilité n’étant pas encore arrivée.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
230
461. Une violation de certains principes fondamentaux. La
conversion forcée des créances en capitaux se heurte à certains principes
fondamentaux tant du droit des contrats que du droit des sociétés. D’abord,
sur le plan du droit des contrats, cette mesure constitue une atteinte au
principe de la liberté contractuelle qui résulte de l'article 4 de la Déclaration
des Droits de l'Homme et du Citoyen, et repris en France par l’article 1102 du
Code civil. Ce texte dispose que « chacun est libre de contracter ou de ne pas
contracter, de choisir son cocontractant et de déterminer le contenu et la forme
du contrat dans les limites fixées par la loi ». Or, en imposant à un créancier
par le jeu de la majorité, la conversion de sa créance en capital, alors qu’il
avait déjà exprimé sa volonté de ne pas adhérer au contrat de société, on
assiste à une violation de ce principe de liberté contractuelle protégé par le
conseil constitutionnel français736.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
234
était due par le débiteur en difficulté. Du point de vue du débiteur, ce
mécanisme lui permet de se libérer d’une dette sans avoir à puiser dans ses
ressources. La créance est payée sans que ce paiement affecte les ressources
de l’entreprise. La conversion de créances en titres de capital permet, au même
titre qu’un abandon de créances, « d’effacer la dette » en contrepartie de titres
de capital743, ce qui constitue pour l’entreprise débitrice, d’un point de vue
financier tout comme opérationnel, un réel avantage.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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236
B/ La réduction de la créance contractuelle à travers le
mécanisme de l’arrêt du cours des intérêts
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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237
diminution de la dette du débiteur vis-à-vis de son créancier en modifiant
de manière autoritaire les termes du contrat.
475. L’arrêt du cours des intérêts s’applique à tous les contrats sans
qu’il soit nécessaire de rechercher si le contrat est en cours ou pas à la
date du jugement d’ouverture de la procédure 751. Seuls
les intérêts résultant d'un contrat de prêt conclu pour une durée égale ou
supérieure à un an ou d'un contrat assorti d'un paiement différé d'un an
ou plus échappent à la règle de l'arrêt du cours des intérêts. La
jurisprudence précise à ce sujet que dès lors qu'une convention de compte
courant ne précise ni la durée pendant laquelle la mise à disposition des
fonds est accordée, ni les modalités de son remboursement, les modalités
de remboursement de ce compte courant par la société, accordées lors de
la cession de ses titres, ne confèrent pas au compte courant la qualité de
prêt à plus d'un an 752.
751 D. ROBINE, M. JEANTIN, P. LE CANNU, Droit des entreprises en difficultés, 9ème éd., D.,
Paris 2022, p.450 ; Cass. Com, 16 avril 1991, n°89-19.868 : Bull. civ IV, n°143 ; RD bancaire
1991, 156, obs. M-J CAMPANA et J-M CALANDINI.
752 Cass. com., 23 avril 2013, n° 12-14.283, F-P+B
753 F.M. SAWADOGO, op. cit., p. 64
754
D. ROBINE, M. JEANTIN, P. LE CANNU, op. cit, p.450
755
F.M. SAWADOGO, op. cit., p.204
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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238
Conclusion du chapitre 2
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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239
Conclusion du titre 1
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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240
Titre 2 :
La redéfinition du sort du contrat
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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241
480. La défaillance du débiteur devrait en principe libérer ses
cocontractants de toutes leurs obligations contractuelles et entrainer la
rupture des contrats inexécutés. Or, une telle solution compromettrait aussi
bien la situation du débiteur que celle des créanciers. En effet, le redressement
du débiteur et l’apurement de son passif nécessitent que se poursuive son
activité. Cette poursuite n’est possible que si les contrats qui font vivre
l’entreprise sont maintenus. Pour ce faire, le droit des entreprises en difficulté
s’attèle à redéfinir le sort du contrat inexécuté. Cette redéfinition implique que
soient évincés certains principes fondamentaux du droit des contrats. On
assistera ainsi à un maintien forcé du contrat (chapitre 1) ou à la
transmission de celui-ci à un tiers capable d’assurer son exécution (chapitre
2).
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
242
Chapitre 1 : Le maintien forcé des contrats en cours
756 J. P. GASTAUD, « Continuation des contrats en cours et sort du bail dans le redressement
et la liquidation judiciaires », LPA 8 juill. 1996, n°82, p.29.
757 Y. GUYON, Droit des affaires, Tome 2, Entreprises en difficultés : redressement judiciaire
759 B. SOINNE, Traité des procédures collectives, 2 ème éd., Litec, Paris, 1995, p.998, n°1328.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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243
l’ouverture d’une procédure collective, il peut déjà avoir fini de produire ses
effets760.
760 F.M. SAWADOGO, Droit des entreprises en difficulté, op. cit. p.180
761 T. MONTERAN, « L'influence du redressement judiciaire sur la poursuite et la fin des
contrats », Gaz. Pal. 30 sept. 2003, n°273, p.2
762 E. LE CORRE-BROLY, « Le droit commun de la continuation des contrats en cours », Gaz.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
244
A/ Une conception large des contrats concernés par la
poursuite
764 D. ROBINE, P. LE CANNU, Droit des entreprises en difficultés, op. cit., p.463
765 B. SOINNE, Traité des procédures collectives, op. cit., p.1001, n°1329 ; Ph. PETEL,
Procédures collectives, op. cit., p.188
766 A.S. ALGADI, L. ELKOUBI, « La résolution de plein droit des contrats en droit OHADA des
ELKOUBI, « La résolution de plein droit des contrats en droit OHADA des procédures
collectives », op., cit. p.27.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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245
de l’AUPC révisé dispose que « nonobstant toute disposition légale ou toute
clause contractuelle ou indivisibilité, aucune résiliation ou résolution d’un
contrat en cours ne peut résulter du seul fait de l’ouverture du redressement
judiciaire ou de la liquidation des biens ». L’exclusion des contrats intuitu
personae a été abandonnée. Il en est de même pour le pouvoir souverain
reconnu à chaque Etat membre de soustraire à ce principe les contrats de son
choix.
488. En France, la nature du contrat est sans influence sur le fait qu'il
puisse être continué ou pas. Le principe de la continuation des contrats en
cours s’applique à tout type de contrat. La question s’est posée de savoir si les
contrats administratifs770 pouvaient être soumis à la règle de la continuation
de plein droit. La jurisprudence répond à cette question par l’affirmative771.
Les contrats administratifs sont donc soumis en France au principe de
continuation772. La question ne s’étant jamais clairement posée en droit
OHADA, les juristes africains peuvent s’inspirer de cette solution dégagée par
les juges français.
770 D. ROBINE, P. LE CANNU, Droit des entreprises en difficultés, op. cit., p.465
771 Cass. com., 16 juin 2004, n° 01-13.781 : JurisData n° 2004-024218 ; Rev. proc. coll. 2004,
p. 224, n° 4, obs. Ph. Roussel Galle
772 B. SOINNE, Traité des procédures collectives, op. cit., p.1095, n°1427
773 D. LEGEAIS, Droit commercial et des affaires, 29 ème éd., Sirey, Paris 2023, p.644
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
246
contrats n’ayant pas de lien direct avec l’activité du débiteur peuvent s’avérer
utiles à son redressement. La règle de la continuation des contrats en cours
peut être étendue aux contrats qui ne relèvent pas de l’activité du débiteur774,
lorsque leur rupture peut compromettre son redressement. Il en est ainsi en
cas d’ouverture d’une procédure collective à l’endroit d’une entreprise
individuelle ou d’une société à responsabilité illimitée. Dans ce cas, en vertu
de la règle de l’unité du patrimoine, les biens personnels de l’entrepreneur ou
des associés sont soumis à la procédure.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
247
l’OHADA, seuls les débiteurs en cessation de paiements peuvent se prévaloir
de ce principe, la conciliation et le règlement préventif y sont donc exclus.
Cette limitation peut se justifier par le souci de faire prévaloir la force
obligatoire du contrat.
776 W.D. KABRE, « Le dérèglement de la force obligatoire du contrat par les procédures
collectives en droit OHADA », in mélange SAWADOGO, 2018, p.593
777 D. ROBINE, P. LE CANNU, Droit des entreprises en difficultés, op. cit. p.461
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
248
cessation des paiements ou pas. Dans la phase préventive des difficultés du
débiteur, la continuation de plein droit des contrats en cours s’applique
uniquement à la sauvegarde selon l’article L.622 du code de commerce. Le
débiteur ne peut donc pas s’en prévaloir pendant la conciliation. Comme déjà
indiqué plus haut, une telle limitation est regrettable, l’extension du principe
à la phase de conciliation aurait pu mettre le débiteur à l’abri des exceptions
d’inexécution préventives que pourraient vouloir invoquer certains de ses
créanciers. On aurait ainsi pu étendre ce principe, mais sans le généraliser à
tous les contrats. Le conciliateur aurait ainsi pu avoir le pouvoir de faire
poursuivre certains contrats nonobstant la défaillance du débiteur. En plus
de la phase préventive, le législateur français étend le principe de la
continuation des contrats en cours dans la phase de traitement des difficultés
du débiteur, notamment lorsqu’il se trouve en redressement778 ou en
liquidation judiciaire779.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
249
Paragraphe 2 : La limitation de la continuation des contrats
en cours par le droit d’option
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
250
décision est nulle et le contrat poursuivi par le débiteur peut être résilié par le
mandataire782.
Cass. Com, 5 février 2020, n°18-21.529, LEDEN, mars 2020, n°113d9, p.5, obs. P.
782
RUBELLIN
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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251
B/ Les modalités d’exercice de l’option
783
D. ROBINE, P. LE CANNU, Droit des entreprises en difficultés, op. cit., p.471,
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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252
délai de paiement784. Ces créances doivent donc être payées à leur échéance.
Cette position privilégiée est de nature en encourager le cocontractant à
exécuter ses prestations nonobstant la situation du débiteur.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
253
(paragraphe 1). A défaut, la partie défaillante devra assumer les conséquences
de son inexécution (paragraphe 2).
785 P. LE CANNU, D. ROBINE, Droit des entreprises en difficulté, 9ème éd., D., Paris, 2022,
p.46
786 Ibid.
787 D. OWONA-ATANGANA, Le sort des créanciers d’un débiteur en difficultés en droit OHADA
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
254
les difficultés du débiteur imposent de « passer l’éponge »788 sur les
manquements du débiteur antérieurs au jugement d’ouverture. Le contrat est
ainsi maintenu malgré la défaillance du débiteur.
509. Par ailleurs, une clause peut avoir un effet aggravant sur la
situation du débiteur alors même qu’elle ne vise pas expressément l’ouverture
d’une procédure collective. Dans ce cas, ladite clause n’est pas frappée de
788 Ibid.
789 Cass. Com. 28 mai 1996, n°93-16.125 ; JCP E 1996. 584 §3, obs. Ph. PETEL ; Cass. Com.,
14 janvier 2014, n°12-22909, AJCA 2014.34, obs. X. DELPECH ; Gaz. Pal. 1er juillet 2014,
n°182, p.23, note F. KENDERIAN ; D. 2014. 2142, n°5, obs. P.M. LE CORRE ; D. 2016. 1899,
obs. F.X. LUCAS.
790 D. VOINOT, « Les clauses d’augmentation du passif de l’entreprise en difficulté », BJE 2017-
2, p.143 et s.
791 C. com., art. L.611-16 al.1
792 Cf. V. DJOMOU DJEMO, Le devoir de loyauté dans la gestion des difficultés des
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
255
nullité, mais leur mise en œuvre est neutralisée793. Le sort de la clause ne
dépend donc pas de la manière dont elle est rédigée, l’impérialisme du droit
des procédures collectives prime sur la technique contractuelle794.
793 E. LOGEAIS, « Les droits de propriété intellectuelle dans le bain des procédures collectives :
relevé au fil de l’eau », propr. Intell. Juillet 2011, n°40, p.339
794 Ibid.
795 M-H. MONSERIE-BON, « Continuation des contrats », Rep. Dr.Com., Janvier 2023, n°121
796 E. LE CORRE-BROLY, « Le droit commun de la continuation des contrats en cours », op. cit,
p.80
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
256
cocontractant un délai de paiement. Cette mesure favorise la poursuite des
relations contractuelles qui auraient en principe été résolues. Car, le
cocontractant aura plus intérêt à accorder les délais de paiement qu’à rompre
le contrat et déclarer sa créance dans le passif.
797 F-M. SAWADOGO, Droit des entreprises en difficulté, op. cit., p.184, n°192.
798 Th. S. KARFO, Paiement des créanciers, sauvetage de l’entreprise : étude comparative des
législations OHADA et français de sauvetage judiciaire des entreprises en difficulté, Th.
Toulouse 1 – Capitole, 2015, p.155
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
257
lui permettent pas, et ce défaut de paiement au comptant ne devrait non plus
être une cause de résiliation du contrat, le cocontractant ayant la possibilité
de déclarer sa créance laquelle bénéficiera d’une priorité de paiement.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
259
responsabilité de l’administrateur lorsque ce dernier renonce à poursuivre un
contrat d'une importance primordiale pour la continuité de l'exploitation de
l'entreprise800.
518. Dans l’espace OHADA, ce droit aux dommages et intérêt est aussi
reconnu au cocontractant. En effet, l’article 109 de l’AUPC dispose que la
résiliation d’un contrat préalablement continué peut donner lieu à des
dommages et intérêts en faveur du cocontractant. Cette mesure unanimement
admise en France et en droit OHADA vise à protéger le cocontractant contre
tout abus du syndic dans l’exercice de son droit d’option. Toutefois, cette
protection nous semble beaucoup limitée. D’abord, les deux législateurs font
de la créance résultant de ces dommages intérêts, une créance de la masse
sans pour autant en préciser le rang. Doit-on aligner ces dommages intérêts
au rang des créances chirographaires ? La réponse doit être négative, si le
cocontractant a exécuté un contrat poursuivi sans recevoir la contrepartie, les
dommages et intérêts résultant de ce préjudice doivent se greffer à la créance
principale et se hisser au premier rang des créances privilégiées. Cette
solution sera de nature à encourager les cocontractants d’un débiteur en
redressement judiciaire ou en liquidation des biens à exécuter sereinement
leurs contrats après l’exercice de l’option, en sachant qu’en cas de défaillance
de ce dernier, ils seront prioritairement payés.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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261
Chapitre 2 : La transmission de la charge du contrat à
un tiers
801 A. AZIBER SEÏD « Cession judiciaire et principes contractuels en droit OHADA », in: Revue
internationale de droit comparé. Vol. 60 N°1,2008. pp. 45-60
802 L. ANDREU, N. THOMASSIN, Cours de droit des obligations, 4 ème éd. 2019-2020, Gualino,
526. Que doit contenir le plan de cession ? Que cède-t-on ? Par rapport
à l’objet de notre étude, il s’agit d’examiner la place accordée aux contrats
dans le plan de cession de l’entreprise. A ce niveau, les législations OHADA et
française divergent. En effet, alors qu’elle est une condition de validité du plan
de cession en France (A), la cession des contrats ne jouit en droit OHADA que
d’une consécration très limitée (B).
528. En effet, aux termes de l’article L.642-2 II, l’offre de reprise faite
par le candidat repreneur de l’entreprise doit être écrite et contenir entre
autres, les contrats que celui-ci souhaite poursuivre. Aussi, l’article L.642-7
ajout-il que « le tribunal détermine les contrats de crédit-bail, de location ou de
fourniture de biens ou services nécessaires au maintien de l'activité au vu des
observations des cocontractants du débiteur transmises au liquidateur ou à
l'administrateur lorsqu'il en a été désigné. Le jugement qui arrête le plan
emporte cession de ces contrats, même lorsque la cession est précédée de la
location-gérance prévue à l'article L. 642-13. Ces contrats doivent être exécutés
aux conditions en vigueur au jour de l'ouverture de la procédure, nonobstant
toute clause contraire ». Il résulte de ces deux textes que le législateur français
fait de la poursuite des contrats, une condition de validité de la cession
d’entreprise813. Parmi les contrats à céder, certains sont choisis par le
repreneur (1) et d’autres lui sont imposés par le tribunal (2).
812 M.H. MONSERIE, Les contrats dans le redressement et la liquidation judiciaires des
entreprises, op.cit., p.281 et s
813 J.- J. FRAIMOUT op. cit., p.2
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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265
530. Les contrats en cours. Il n’est pas possible au juge de faire
revivre un contrat éteint814. Ainsi, pour faire l’objet d’une cession, le contrat
doit être en cours. La notion de contrat en cours a déjà fait l’objet d’une
analyse précédente815, mais dans le cadre de la cession de l’entreprise, elle
soulève des questions qu’il nous convient de mettre en exergue ici. En effet,
sont transmissibles les contrats en cours au jour du jugement d'ouverture et
ceux conclus pendant la période d'observation et qui sont en cours lorsque le
plan de cession est arrêté. Dès lors, quid des contrats en formation et des
contrats conclus intuitu personae ?
818 Cass. 1ère Civ., 24 février 1987, n°85-16279, Bull. Civ. I, n°75 ; RTD civ. 1987.739, obs. J.
MESTRE.
819 CA Paris, Pôle 5, 8ème ch., 15 janvier 2013, n° 12/17592, Hebdo édition affaires n°333 du
Cass.Com, 13 février 2007, n°05-17296, SARL L'Oxer de Deauville, Bull. Joly Stés. 1er mai
820
2007
821 A.S. ALGADI, Contrat et droit OHADA des procédures collectives : étude à la lumière du
droit français, op. cit. p.297
822 A. S. ALGADI, « Cession judiciaire et principes contractuels en droit OHADA », R.I.D.C., Vol.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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268
contrats de crédit-bail, de location ou de fourniture de biens ou services
nécessaires au maintien de l'activité et le jugement qui arrête le plan emporte
cession de ces contrats. Le législateur dresse ainsi une liste limitative visant
expressément les contrats de crédit-bail, de location ou de fourniture de biens
ou services dès lors qu'ils sont nécessaires au maintien de l'activité.
L’attention particulière portée sur ces trois types de contrats se justifie par
leur importance.
537. Par ailleurs, la liste égrenée par l’article L.642-7 n’est pas
exhaustive. Le pouvoir du tribunal s’étend en principe à tout contrat qu’il juge
utile pour la survie de l’entreprise. D’ailleurs la notion de contrat de fourniture
de biens ou de services a elle-même été jugée très accueillante828. Elle peut
ainsi inclure plusieurs sortes de contrats. Aussi, en fixant le critère de
« nécessaire à la poursuite de l’activité », le législateur laisse au juge une large
marge de manœuvre. Le juge a ainsi le pouvoir d’imposer la cession de tout
I, n° 113
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
270
admettant la déspécialisation du bail833. Aussi, le tribunal peut octroyer de
délais supplémentaires au cessionnaire en vue de lui permettre d’assurer une
meilleure exécution du contrat concerné.
835 F.M. SAWADOGO, op cit., p.186, n°194; B.Y. MEUKE, «Brèves observations sur le sort du
bail commercial dans les procédures collectives de l’OHADA», Ohadata D-08-15, p.2.
836 J.C. GNINTEDEM, « Le bail commercial à l’aune du droit OHADA des entreprises en
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
272
544. La cession du contrat de travail. Le critère déterminant de la
cession d’entreprise est la présence de salariés repris839, au point qu’un
auteur parle, d’«une cellule économique vivante, au sein de laquelle sont réunis
le travail et les moyens au service de l’activité »840. Comme tous les autres
contrats, les contrats de travail en droit OHADA des procédures collectives
sont soumis au principe de continuation des contrats en cours, préalable
incontournable à toute cession. En effet, le contrat ne peut être cédé que s’il
a préalablement fait l’objet d’une continuation, c’est-à-dire qu’il est en cours
au moment de la cession. L’article 107 alinéa 2 de l’AUPC exclu les contrats
de travail du droit d’option du syndic, leur continuation n’est donc pas
subordonnée à la manifestation de la volonté de ce dernier841. Ils sont
continués de plein droit842 et font donc l’objet d’une transmission automatique
au repreneur dès lors qu’ils sont en cours. Un auteur affirme à cet effet à juste
titre que les contrats de travail transmis lors de la cession d’une entreprise
sont « ceux qui sont en cours au moment où prend effet le transfert c’est-à-dire
ceux des salariés inscrits à l’effectif de cette date et appartenant à l’activité
transférée »843. Dès lors, certaines catégories de contrats de travail suscitent
des interrogations. D’abord qu’en est-il du contrat du salarié en essai ?
545. En effet, l’on sait que l’essai est une période qui précède la
conclusion d’un contrat de travail définitif. Il s’agit d’une phase pendant
laquelle le salarié et l’employeur s’observent mutuellement. Elle permet au
premier d’apprécier les conditions de travail et le traitement que lui réserve
l’employeur avant de s’engager définitivement. Au second, cette phase
d’observation permet d’évaluer les compétences du salarié avant de l’engager
839 Paris, 14 déc., 1993, D. 1996, somm. 5, obs. F. DERRIDA ; Chambéry, ch. civ., 1995, Rev.
proc. coll. 1996, n°37, p. 157, obs. SOINNE ; Paris, 7 juill. 1995, Dr. sociétés 1995, n°240, obs.
Y. CHAPUT.
840 VALLENS, cité par P.-M. Le Corre, in Droit et pratique des procédures collectives 2017/2018,
comparative droit OHADA et droit français, Th. Université Omar BONGO, 2018, p.83
842 F.M. SAWADOGO, op cit., p.187, n°195.
843 V. STULZ, Transfert d’entreprise : les enjeux sociaux, éd. EFE 2004, p.67 et ss.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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273
définitivement844. Pendant cette période, le salarié doit jouir du même
traitement que s’il avait déjà été définitivement embauché845. Partant de ce
principe, le salarié en essaie jouit-il de la transmission automatique de son
contrat en cas de cession de son entreprise ? L’engagement à l’essai est-il un
contrat de travail en cours ? En fait, quoique garantissant au salarié un
traitement identique à celui des salariés définitivement embauchés, l’essai
peut être rompu à tout moment et la partie qui prend l’initiative de cette
rupture n’a pas à justifier d’un motif légitime et sérieux846. Dès lors, le syndic
doit pourvoir mettre fin au contrat du salarié engagé à l’essai. La
jurisprudence gabonaise estime qu’une telle rupture de la période d’essai ne
peut pas être assimilée à un licenciement847.
850 C.S Sén. Ch.Soc. 28 déc. 2016, arrêt n°58 disponible sur Juriscaf,
https://juriscaf.org/arret/SENEGAL-COURSUPREM - 2016 1228-58.
851 Y. B. MARE, op. cit, p.17
852 C. Trav. Gab., Art.95
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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275
Sénégal853. Mais c’est cette position du législateur burkinabè qui est plus en
phase avec la position du droit OHADA. Aux termes de l’article 161 alinéa 2
de l’AUPC, en cas de cession globale des actifs d’une entreprise en liquidation,
« les offres peuvent contenir ou ne pas contenir un engagement de maintenir tout
ou partie des emplois. Il en est tenu compte dans le choix de l’offre qui paraît
être la plus sérieuse ». Ainsi contrairement au droit français, le droit OHADA
n’accorde pas de priorité au maintien des emplois lors de la cession de
l’entreprise en difficulté.
854 A. AZIBER SEÏD, « Cession judiciaire et principes contractuels en droit OHADA », in: R.I.D.C,
Vol. 60 n°1,2008. pp. 45-60
855 Y. B. MARE, op. cit, p.7
856 Y. GUYON, Droit des entreprises en difficultés : redressement judiciaire-faillite, op.cit.,
p.330, n°1290
857 M.F KOUROUMA, « la cession judiciaire de l’entreprise en difficulté en Afrique ( droit de
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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279
557. En somme, les droits OHADA et français n’accordent pas une
même attention aux contrats lors de la cession de l’entreprise. Cette différence
d’attention se justifie par les objectifs poursuivis par chaque législateur en
ordonnant la cession de l’entreprise. Ces objectifs sont perceptibles au regard
des règles régissant l’adoption du plan de cession.
558. Comment sont cédés les contrats dans le cadre d’une cession
d’entreprise ? En droit commun, la cession des contrats est un acte
consensuel nécessitant une triple manifestation de volonté, le cédant, le cédé
et le cessionnaire devant consentir à l’acte. En droit des procédures collectives,
une telle recherche des volontés est-elle exigée ? En effet, en fonction des
objectifs divergents qu’ils poursuivent, les deux systèmes ne règles pas de
façon identique la question du mode de cession des contrats. En droit français,
le plan de cession dans lequel sont contenus les contrats est imposé par le
tribunal, la cession des contrats y est donc dite judiciaire ou forcée (A), alors
qu’en droit OHADA, le projet de concordat qui en constitue le cadre est voté
par les créanciers, ce qui en fait un acte conventionnel (B).
p.319
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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281
d'empêcher la résiliation des contrats de crédit-bail, de location ou de
fourniture de biens et de services, laquelle pourrait compromettre la survie de
de l’entreprise. La décision du tribunal rend ainsi inopérante toute disposition
contractuelle qui ferait obstacle à la cession du contrat, et ce même lorsqu'une
telle disposition est insérée dans l'acte de cession de l'actif objet du contrat864.
563. Toujours dans le même ordre d’idée, les recours contre la décision
du tribunal arrêtant le plan de cession sont très limités. Aux termes de l’article
L.661-6 du code de commerce, l’appel « sans limite866 » de ces décisions n’est
ouvert qu’au débiteur et au ministère public. Pour le cessionnaire et le
cocontractant donc le contrat a été cédé, leur appel est limité. Pour le premier,
il ne peut faire appel du jugement arrêtant le plan de cession que si celui-ci
lui impose des charges supplémentaires à celles auxquelles il a lui-même
souscrit lors de la négociation du plan. Alors que pour le cocontractant, son
appel ne peut porter que sur la partie du jugement qui emporte cession de son
873 Ils sont certes consultés, mais leur avis n’a pas d’incidence sur l’issue de la cession.
874 A.S ALGADI, Contrat et droit OHADA des procédures collectives : étude à la lumière du
droit français, op cit. p.292
875 Ibid.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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284
respecter le principe du contradictoire en recueillant les observations des
cocontractants. La jurisprudence sanctionne de nullité le jugement qui arrête
le plan sans une convocation préalable des cocontractants876. Toutefois, même
si cette convocation revêt un caractère impératif, elle n’a pas d’incidence sur
la validité de la cession877. La solution jurisprudentielle française
susmentionnée peut être transposable en droit OHADA, compte tenu du
caractère conventionnel de la cession, tout concordat adopté sans
consultation des cocontractants dont les contrats sont cédés devrait être
déclaré nul pour défaut de consentement des cédés.
876 Cass. com., 28 mars 1995, SCI PMF Complexe hôtelier Cristal c/ Sauvan ès qual. : Bull.
civ. IV, n° 109. Dans cette décision, la cour de cassation, tout en rejetant le pourvoi du
cocontractant, a écarté le motif de l'arrêt déféré, selon lequel le défaut de convocation n'est
pas sanctionné par la nullité du jugement
877 A.S ALGADI, op. cit., p.293
878 Ibid, p.294
879 C. com. Art. L.661-6 III.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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285
Section 2 : La transmission de la charge du contrat sans
cession d’entreprise
570. La cession d’entreprise n’est pas le seul cadre dans lequel les
contrats d’une entreprise en difficulté peuvent faire l’objet d’une transmission
à un tiers pour garantir leur exécution. Dans les deux systèmes juridiques, le
droit des entreprises en difficulté prévoit la possibilité d’une cession isolée du
bail commercial (paragraphe 1). En dehors de cette seule hypothèse de
cession isolée de contrat expressément prévue par le droit des procédures
collectives880, on peut trouver dans d’autres textes, des hypothèses d’une
transmission de la charge du contrat d’une entreprise en difficulté en dehors
de toute cession d’entreprise (paragraphe 2).
571. Le bail est le seul contrat dont la cession est envisagée en dehors
de toute cession d’entreprise ou d’actifs. Cette attention particulière accordée
au bail se justifie par son caractère patrimonial (A). Le bail est cédé non plus
de manière autoritaire, mais conformément à la volonté des parties (B).
880
E. ANDRE, Les actifs incorporels de l’entreprise en difficulté, op. cit., p.324
881 F. KENDERIAN « Bail commercial et réforme de la loi de sauvegarde des entreprises : le bail
n'est vraiment plus un contrat comme les autres », RTD Com. 2009 p.281
882 X. DELPECH, Fonds de commerce, 19 ème éd., Delmas, 2020-2021, n°036.42
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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286
de bail est ainsi considéré comme un élément de l’actif du débiteur en
difficulté. Il est en pratique, souvent le seul bien de valeur qui reste à une
entreprise en liquidation judiciaire. Cette conception patrimoniale du contrat
de bail participe à sa préservation en cas d’ouverture d’une procédure
collective à l’endroit du locataire. Il jouit ainsi d’une autonomie qui lui permet
de subsister à la cessation d’activité du débiteur en difficulté. En effet, le bail
est un contrat indispensable à la poursuite de l’activité du débiteur, il devrait
donc en principe disparaitre avec la cessation de toute activité qu’induit la
liquidation des biens. Or, tel n’est pas le cas en France et en droit de l’OHADA,
on assiste à une autonomie du bail commercial qui est ici considéré à la fois
comme un contrat et actif de l’entreprise.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
UOB-FDSE, 2023
287
le céder aux conditions éventuellement prévues au contrat conclu avec le bailleur
et avec tous les droits et obligations qui s’y rattachent ». Ce texte prévoit ainsi
la possibilité d’opérer une cession isolée du contrat de bail aussi bien en
redressement judiciaire que pendant la liquidation des biens. Cette cession
jouit donc d’un champ d’application plus vaste en droit de l’OHADA qu’en
France. Toutefois, la cession du contrat de bail commercial se conçoit mal en
redressement judiciaire. En effet, pendant la phase de redressement, l’activité
de l’entreprise doit se poursuivre. Pour ce faire, elle a besoin d’une situation
géographique précise, d’une adresse connue par les clients et les partenaires.
Or, une cession du bail implique un changement d’adresse ce qui peut
entrainer une perte de la clientèle.
884 Ibid
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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288
biens qu’en redressement judiciaire, alors qu’en France, cette cession n’est
envisagée qu’en cas de liquidation judiciaire.
dépôts dans l’union monétaire ouest africaines, modifiée par la Décision n°301-09-2018 du
11 septembre 2018.
893 Le Fonds de Garantie des Dépôts en Afrique Centrale, en abrégé FOGADAC pour la CEMAC
et le Fonds de Garantie des Dépôts et de Résolution dans l’Union Monétaire Ouest Africaine
(FGDR-UMOA) pour l’UEMOA.
894 Pour la CEMAC, article 2 de la décision n°0l/11-FGD-CD portant règlement intérieur du
fonds garantie des dépôts en Afrique centrale ; pour l’UEMOA, Statut du FGDR-UEMOA,
art. 5 et art.6
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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291
mieux laisser chaque Etat en fonction de ses réalités économiques, définir le
seuil d’indemnisation.
582. La cession isolée d’actifs est une opération qui permet de réaliser
les actifs d’une entreprise en difficulté sans considération de l’ensemble dont
ils faisaient partie. Il s’agit d’une vente en détail des biens de l’entreprise que
certains qualifient de « dépeçage »895 de l’entreprise en difficulté. En droit de
l’OHADA, cette opération peut être envisagée à toutes les étapes de la
procédure, du règlement préventif896 à la liquidation des biens897, en passant
par le redressement judiciaire898. Elle jouit ainsi d’un champ plus étendu alors
qu’en France, le code de commerce n’envisage la cession isolée des actifs de
l’entreprise en difficulté qu’en liquidation899. Elle intervient lorsque
l’entreprise n’a pas pu être cédée faute d’acquéreur ou lorsque l’acquéreur
d’une entreprise n’a pas inclus certains biens dans son offre d’acquisition.
895 A. LIENHARD, Procédures collectives, 7ème éd., DELMAS, Paris 2017-2018, p.512
896 AUPC, art. 7
897 AUPC, art. 147
898 AUPC, art. 131 al.2
899 C. com. art. L.642- 18 et s
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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292
l’acquéreur qui est désormais tenu de l’exécuter dans les termes initiaux. En
France, au visa de l’article L.121-10 du code des assurances, la jurisprudence
a admis qu’en cas de cession d’un fonds de commerce ordonnée lors d’une
procédure de redressement judiciaire, le contrat d’assurance se transmet avec
les biens qui en constituent le support900.
584. En effet, s’il est de principe que la cession d’un fonds commerce
n’entraine pas de plein droit cession des contrats901, il n’en demeure pas
moins que certains contrats jouissent d’une transmission légale en cas de
cession d’un fonds de commerce, c’est le cas du contrat de travail. Aux termes
des articles 95 du code de travail gabonais et L.1221-1 du code du travail
français, « lorsqu'il survient une modification dans la situation juridique de
l'employeur, notamment par succession, vente, fusion, absorption,
transformation de fonds, mise en société de l'entreprise, tous les contrats de
travail en cours au jour de la modification subsistent entre le nouvel employeur
et le personnel de l'entreprise ». Il résulte de ces textes qu’en droit gabonais
comme en droit français, le contrat de travail se transmet de plein droit à
l'acquéreur du fonds de commerce qui est ainsi tenu de reprendre les salariés
travaillant dans le fonds dans les mêmes conditions que celles déterminées
avec le vendeur902. Outre ces transmissions légales, les parties peuvent, lors
de la cession d’un fonds de commerce, convenir que certains contrats utiles à
l’exploitation du fonds feront l’objet d’une transmission à l’acquéreur. A défaut
d’un tel accord, les contrats sont résiliés903.
45.147, Sté Eiffage construction Rhône Alpes c/ Carvalho : JurisData n° 2008-043131 ; JCP
E 2008, 1598
903 Cass. com., 24 juin 1997, n° 94-16.929 : RJDA 1997, n° 1334 ; Cass. com., 3 oct. 2006,
904R. GRAU, « Regard sur le droit des entreprises en difficulté à la lumière de la réforme du 15
septembre 2021 », Rev. Proc. Coll – n° 1 - janvier-février 2022, p.1
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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294
Conclusion du titre 2
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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295
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
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CONCLUSION GENERALE
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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297
588. L’étude comparative des remèdes à l’inexécution du contrat révèle
que les droits OHADA et français ont, mais à des degrés différents, adhéré à
la philosophie de favor contractus qui privilégie les solutions visant la
poursuite du lien contractuel plutôt que celles entrainant sa rupture en cas
d’inexécution. Ainsi, pour obtenir du débiteur l’exécution volontaire de ses
engagements contractuels, les deux systèmes mettent à la disposition du
créancier une palette de moyens pacifiques visant à l’inciter à accomplir
volontairement sa prestation contractuelle. Cette vision de la relation
contractuelle partagée par les deux systèmes implique une coopération entre
les parties contractantes, laquelle repose sur un principe de solidarité, qui
commande de faire la promotion de normes cohésives, c’est-à-dire qui favorise
le partenariat et une répartition réajustable des droits et obligations de chaque
partie selon l’équité. La résistance du débiteur, malgré l’utilisation de ces
moyens incitatifs par le créancier, l’expose à la mise en œuvre de mesures
coercitives. Le créancier peut ainsi forcer l’exécution du contrat soit en
obligeant le débiteur à accomplir sa prestation, soit en exécutant lui-même le
contrat ou en le faisant exécuter par un tiers, mais au frais du débiteur.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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mécanismes du droit des procédures collectives que par les remèdes
classiques.
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299
emplois qui y sont attachés. Un tel objectif nécessite donc une protection
accrue des contrats sans lesquels la poursuite de l’exploitation n’est pas
possible. C’est pourquoi, contrairement à son homologue africain, le
législateur français ne requiert pas l’accord du créancier pour céder les
contrats à un tiers plus solvable. Il organise une cession forcée des contrats
lors de la cession de l’entreprise.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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300
pourra s’inspirer des avant projets d’Actes uniformes et des solutions du
nouveau code civil français qui sont transposables dans le contexte africain.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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BIBLIOGRAPHIE
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Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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327
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Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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V/ DICTIONNAIRES ET ENCYCLOPEDIES
Index alphabétique
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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330
Les chiffres renvoient aux numéros des paragraphes.
Aide d’Etat, 97 s.
Astreinte, 242, 243
Clause pénale
- Définition, 190
- Débat doctrinal, 191, 192, 193, 198
- Fonction comminatoire, 193, 194
- Conditions, 195, 196
- Efficacité, 199, 200
- Révisabilité, 201 s.
Conciliation, 403 s.
Concordat
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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331
- Préventif, 409, 412, 433,
- De redressement, 454, 551
Contrat
- Définition, 1
- Avant contrat, 571
- Force obligatoire, 12, 13, 44, 223 s.
- Cession forcée,
- En cours, 482, 529
- Modalités, 453 s.
- Conditions, 462 s.
- Intérêt, 466 s.
Délais de paiement
- Judiciaires, 422 s.
- Légaux, 428, 429
Délai supplémentaire, 45
- Judiciaire, 46 s.
- Extrajudiciaire, 50 s.
- Durée, 53 s.
- Effets, 55
Dommages-intérêts
- Définition, 284
- Punitif, 208 s.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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332
- Réparation, 288 s.
- Compensation, 293 s.
- Intérêts protégés, 300 s.
Droit de rétention
Exception d’inexécution
- Définition, 134
- Conception dualiste, 137 s.
- Condition, 145 s.
- Mise en œuvre, 156 s.
Exécution Volontaire, 40
Exécution Forcée
- En nature, 220 s.
- Par équivalent, 283 s.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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333
I
Imprévision
- Définition, 83
- Evolution 84 s.
Inexécution, 4 s.
Intérêts moratoires, 77 s.
Mise en demeure, 56 s.
Notification, 161
Paiements
- Au comptant, 507 s.
- Interdiction, 358 s.
R
Réduction du prix
- Présentation, 67
- Conditions, 71
- Unilatéralisme, 72 s.
Remède, 7 s.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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Remises de dette, 430 s.
Remplacement,
- Définition, 117
- Fondement, 118 s.
- Efficacité, 121 s.
Réparation, 126 s.
Réserve de propriété
- Définition, 167
- Conditions, 168 et s
- Efficacité, 174 s
Saisie, 249 s.
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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TABLE DES MATIERES
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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AVERTISSEMENT .............................................................................................. i
DEDICACE ..................................................................................................... ii
REMERCIEMENTS ........................................................................................... iii
PRINCIPALES ABREVIATIONS ............................................................................. iv
RESUME ..................................................................................................... vii
SOMMAIRE ...............................................................................................viii
INTRODUCTION GENERALE ....................................................................... 1
Première partie : ........................................................................................ 18
LES REMEDES INHERENTS AU DROIT DES CONTRATS .......................... 18
Titre 1 : Le débiteur incité à s’exécuter ...................................................... 20
Chapitre 1 : Le recours aux mécanismes contractuels non comminatoires . 22
Section 1 : La tolérance du créancier à l’égard du débiteur défaillant ......... 22
Paragraphe 1 : Le report de l’échéance contractuelle .................................. 22
A/ L’octroi d’un délai supplémentaire au débiteur ..................................... 23
B/ L’exigence d’une mise en demeure ........................................................ 28
Paragraphe 2 : La compensation financière d’une prestation imparfaitement
exécutée .................................................................................................... 33
A/ La réduction du prix ............................................................................. 34
B/ Les intérêts moratoires ......................................................................... 39
Section 2 : La correction de l’inexécution du débiteur ................................ 41
Paragraphe 1 : La correction d’une inexécution imprévisible ...................... 41
A/ La modification du contrat pour imprévision ........................................ 42
1/ Une évolution consacrée en droit français ............................................. 43
2/ Une évolution envisageable en droit de l’OHADA ................................... 49
B/ La suspension du contrat en cas de force majeure ................................ 53
1/ Définition de la force majeure ............................................................... 54
2/ Le régime de la force majeure ............................................................... 57
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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Paragraphe 2 : La correction d’une inexécution fautive .............................. 59
A/ Le remplacement de l’objet du contrat .................................................. 59
B/ La réparation du défaut de la commande livrée .................................... 64
Conclusion du chapitre 1 .......................................................................... 67
Chapitre 2 : Le recours aux mécanismes contractuels comminatoires ........ 68
Section 1 : L’abstention du créancier ......................................................... 68
Paragraphe 1 : L’exception d’inexécution ................................................... 68
A/ La consécration de l’exception d’inexécution ......................................... 69
1/ Une configuration différente ................................................................. 69
2/ Une appréciation différente de certaines conditions .............................. 74
B/ La mise en œuvre de l’exception d’inexécution ...................................... 79
Paragraphe 2 : L’exercice d’un droit d’exclusivité sur l’objet du contrat ...... 84
A/ La réserve de propriété ......................................................................... 84
1/ Conditions de validité de la clause de réserve de propriété .................... 84
2/ L’efficacité de la clause de réserve de propriété ..................................... 87
B/ Le droit de rétention ............................................................................. 88
1/ Des conditions presqu’identiques.......................................................... 90
2/ Une efficacité reconnue ........................................................................ 94
Section 2 : La menace du créancier ........................................................... 95
Paragraphe 1 : La clause pénale ................................................................ 95
A/ L’admission de la clause pénale ............................................................ 96
B/ L’efficacité relative de la clause pénale .................................................. 99
1/ La fonction comminatoire : gage de l’efficacité de la clause pénale ......... 99
2/ La révisabilité de la clause pénale : une limite à son efficacité ............. 101
Paragraphe 2 : Les dommages et intérêts punitifs .................................... 105
A/ Un mécanisme non consacré .............................................................. 105
B/ Un mécanisme efficace ....................................................................... 107
Conclusion du chapitre 2 ........................................................................ 110
Conclusion du titre 1............................................................................... 111
Titre 2 : Le débiteur contraint de s’exécuter ............................................. 112
Chapitre 1 : L’exécution forcée en nature ................................................. 114
Section 1 : Le principe de l’exécution forcée en nature ............................. 114
Paragraphe 1 : Les fondements du principe ............................................. 115
Les remèdes à l’inexécution du contrat. Etude comparative droit de l’espace OHADA et droit français, Thèse
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A/ La force obligatoire du contrat ............................................................ 115
B/ L’éthique contractuelle ....................................................................... 118
Paragraphe 2 : Le domaine de l’exécution forcée en nature ...................... 121
A/ Un domaine jadis limité ...................................................................... 121
B/ Un domaine désormais étendu ........................................................... 123
Section 2 : La mise en œuvre de l’exécution forcée en nature ................... 124
Paragraphe 1 : Les modalités de mise en œuvre de l’exécution forcée en
nature ..................................................................................................... 125
A/ L’exécution forcée directe ................................................................... 125
B/ L’exécution forcée indirecte ................................................................ 129
Paragraphe 2 : Les obstacles à la mise en œuvre de l’exécution forcée en
nature ..................................................................................................... 132
A/ Les limites classiques ......................................................................... 132
B/ Les limites contemporaines ................................................................ 135
Conclusion du chapitre 1 ........................................................................ 144
Chapitre 2 : L’exécution par équivalent .................................................... 145
Section 1 : L’admission de l’exécution par équivalent ............................... 146
Paragraphe 1 : Un mécanisme controversé .............................................. 146
A/ La thèse de la réparation .................................................................... 146
B/ La thèse de la compensation .............................................................. 149
Paragraphe 2 : Une consécration implicite ............................................... 151
A/ La dualité des intérêts protégés .......................................................... 152
B/ L’intérêt positif : une reconnaissance de l’exécution par équivalent ..... 153
Section 2 : Le régime juridique de l’exécution par équivalent .................... 155
Paragraphe 1 : La mise en œuvre de l’exécution par équivalent ................ 156
A/ L’existence d’un contrat inexécuté ...................................................... 156
B/ L’inexécution du contrat : une condition suffisante ............................ 157
Paragraphe 2 : Le dommage réparable ..................................................... 159
A/ La prévisibilité du dommage ............................................................... 159
B/ La limitation du dommage .................................................................. 161
Conclusion du chapitre 2 ........................................................................ 165
Conclusion du titre 2............................................................................... 166
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE ................................................ 167
Deuxième partie : ..................................................................................... 170
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LES REMEDES AMENAGES PAR LE DROIT DES ENTREPRISES EN
DIFFICULTE............................................................................................ 170
Titre 1 : ................................................................................................... 174
L’allégement des obligations contractuelles du débiteur ........................... 174
Chapitre 1 : La neutralisation des effets traditionnels du contrat inéxécuté
............................................................................................................... 176
Section 1 : La paralysie du droit à l’exécution de la créance contractuelle 176
Paragraphe 1 : La suspension des poursuites individuelles ...................... 176
A/ Un moyen d’empêcher le recouvrement forcé de la créance contractuelle
............................................................................................................... 177
B/ Une mesure généralisée dans les deux systèmes juridiques ................ 178
Paragraphe 2 : L’interdiction de payer les créances antérieures................ 184
A/ L’intérêt de la mesure d’interdiction de paiement des créances antérieures
............................................................................................................... 184
B/ Le régime juridique de la mesure d’interdiction de paiement des créances
antérieures .............................................................................................. 186
Section 2 : La paralysie du droit de rompre le contrat .............................. 189
Paragraphe 1 : L’inefficacité des clauses entravant la poursuite du contrat
............................................................................................................... 189
A/ L’inefficacité de la clause résolutoire ................................................... 189
B/ L’inefficacité de la clause d’indivisibilité .............................................. 196
Paragraphe 2 : L’éviction de la rupture judiciaire ou unilatérale du contrat
............................................................................................................... 198
A/ L’impossibilité de solliciter la résolution judiciaire du contrat ............. 198
B/ L’impossibilité de rompre unilatéralement le contrat ........................... 200
Chapitre 2 : L'aménagement de la créance contractuelle .......................... 203
Section 1 : La renégociation de la créance contractuelle ........................... 203
Paragraphe 1 : L’incitation du créancier à renégocier le contrat ............... 203
A/ L’aménagement d’un cadre de renégociation attractif .......................... 204
B/ L’octroi d’une priorité de paiement au créancier négociant .................. 210
Paragraphe 2 : Les mesures d’allègement issues des renégociations ......... 213
A/ Les délais de paiement ....................................................................... 213
B/ Les remises de dettes ......................................................................... 217
Section 2 : L’atteinte à la substance de la créance contractuelle............... 222
Paragraphe 1 : La neutralisation des créances irrégulières ....................... 222
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340
A/ Les inopposabilités et nullités de la période suspecte .......................... 222
B/ La forclusion pour production tardive ................................................. 225
Paragraphe 2 : La reconfiguration de la créance contractuelle .................. 227
A/ La conversion de la créance en capital ................................................ 227
1/ Modalités de conversion de créance en capital .................................... 228
2/ Intérêt de la conversion de créance en capital ..................................... 234
B/ La réduction de la créance contractuelle à travers le mécanisme de l’arrêt
du cours des intérêts ............................................................................... 237
Conclusion du chapitre 2 ........................................................................ 239
Conclusion du titre 1............................................................................... 240
Titre 2 : ................................................................................................... 241
La redéfinition du sort du contrat ............................................................ 241
Chapitre 1 : Le maintien forcé des contrats en cours ............................... 243
Section 1 : La continuation des contrats en cours .................................... 243
Paragraphe 1 : Le domaine de la continuation des contrats en cours ....... 244
A/ Une conception large des contrats concernés par la poursuite ............ 245
B/ Une appréciation divergente des procédures concernées ..................... 247
Paragraphe 2 : La limitation de la continuation des contrats en cours par le
droit d’option ........................................................................................... 250
A/ Le titulaire du droit d’option ............................................................... 250
B/ Les modalités d’exercice de l’option .................................................... 252
Section 2 : Le régime juridique du contrat continué ................................. 253
Paragraphe 1 : Le respect du contrat pour l’avenir ................................... 254
A/ Les moyens favorisant l’exécution du contrat par le débiteur .............. 254
B/ Les moyens favorisant l’exécution du contrat par le cocontractant ...... 256
Paragraphe 2 : Les conséquences de l’inexécution du contrat continué .... 258
A/ La résolution de plein droit du contrat inexécuté ................................ 258
B/ L’octroi des dommages-intérêts au cocontractant victime de l’inexécution
............................................................................................................... 259
Conclusion du chapitre 1 ........................................................................ 261
Chapitre 2 : La transmission de la charge du contrat à un tiers ............... 262
Section 1 : La transmission de la charge du contrat dans le cadre d’une
cession d’entreprise ................................................................................. 263
Paragraphe 1 : La place des contrats dans la cession d’entreprise ............ 264
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A/ La cession des contrats : une condition d’effectivité du plan de cession
d’entreprise en France ............................................................................. 264
1/ Les contacts choisis par le repreneur .................................................. 265
2/ Les contrats imposés par le tribunal ................................................... 268
B/ La cession des contrats : un élément marginalisé dans la cession
d’entreprise en droit de l’OHADA ............................................................. 271
1/ La cession aménagée de certains contrats ........................................... 271
2/ L’extension de la cession aux autres contrats ..................................... 276
Paragraphe 2 : Le régime de la cession des contrats au sein de la cession
d’entreprise ............................................................................................. 280
A/ Une cession judiciaire en France ........................................................ 280
B/ Une cession conventionnelle en droit OHADA ..................................... 284
Section 2 : La transmission de la charge du contrat sans cession d’entreprise
............................................................................................................... 286
Paragraphe 1 : La cession isolée du bail commercial ................................ 286
B/ Une cession justifiée par la patrimonialisation du bail ........................ 286
B/ Une cession conforme à la volonté des parties .................................... 288
Paragraphe 2 : Les autres hypothèses de transfert de la charge du contrat à
un tiers ................................................................................................... 289
A/ Le transfert de la charge du contrat des épargnants à un organisme... 290
B/ Le transfert de la charge du contrat en cas de cession isolée d’actifs ... 292
Conclusion du chapitre 2 ........................................................................ 294
Conclusion du titre 2............................................................................... 295
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE ............................................... 296
CONCLUSION GENERALE....................................................................... 297
BIBLIOGRAPHIE ..................................................................................... 302
TABLE DES MATIERES ........................................................................... 336
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