Vous êtes sur la page 1sur 43

UNIVERSITE AUBE NOUVELLE

Unité de Formation et de la Recherche : Science juridiques et politiques

MEMOIRE DE SYNTHESE EN VUE DE L’OBTENTION

DU DIPLOME DE LICENCE

DOMAINE : Droit

OPTION : Privé

THEME : LES MODES ALTERNATIFS DE REGLEMENTS


DES LITIGES EN DROIT DU TRAVAIL : Cas de la
conciliation et de l’arbitrage

Présenté par : RABO Abdoul Afisse

Directeur de mémoire : Dr ASSOGBA

Enseignant à l’Université Aube Nouvelle

Année académique 2021-2022


I
AVERTISSEMENT

« L’Unité de Formation en Sciences Juridiques et Politiques de l’Université Aube Nouvelle n’entend


donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans le présent mémoire. Ces opinions
doivent être considérées comme propres à leur auteur »

II
DEDICACE

A mes parents et à mes amis (es) de la promotion droit 2019.

REMERCIEMENTS

III
Nous rendons grâce au tout puissant, Dieu l’omniprésent, l’omnipotent, l’omniscient qui a bien
voulu nous garder en pleine santé tout au long de notre parcours

Puisse son saint Nom être magnifié dans nos vie à jamais

Le fruit de ce travail est le parcours de trois années d’étude en science juridique et politique ainsi
que la participation de plusieurs personnes. Puisse ces personnes trouver en quelques mots un
hommage à leur contribution

• Tout d’abord, mes remerciements vont à l’encontre du Docteur Lucien ASSOGBA, mon
Directeur de Mémoire pour m’avoir prodigué autant de conseils et m’avoir orienté tout au
long de ce travail
• Mes remerciements vont à l’endroit des différents professeurs que sont Paul KIEMDE,
Idrissa OUEDRAOGO pour leur disponibilité
• Je remercie également l’administration de l’Université Aube Nouvelle, le personnel ainsi
que le corps enseignant pour leur accompagnement tout au long de ma formation
• Je tiens à exprimer ma reconnaissance à tout le personnel de la bibliothèque de l’institut
français, celle de la commission des droits humains sans oublier la bibliothèque de l’UFR
SJP de l’Université de Ouagadougou. Je remercie aussi l’ensemble de mes amis (es),
camarades, connaissances qui m’ont permis de continuer dans mes moments de doutes,
fatigues et incertitudes à ne pas jeter l’éponge
• Enfin, je tiens à exprimer ma reconnaissance particulière à ma famille qui m’a soutenu
malgré la précarité de leur moyen, sans quoi je n’aurais pas atteint ce niveau d’étude. Aussi
je remercie l’Etat Burkinabé de m’avoir octroyé la bourse qui m’a permis de poursuivre
mes études supérieures

IV
SIGLES ET ABREVIATIONS

ADR : Alternative disputes resolution

Al : Alinéa

AN : Assemblée Nationale

Arb : Arbitrage

AU/DA : Acte uniforme sur le droit à l’arbitrage

BF : Burkina Faso

C : Contre

C.A : Cour d’Appel

C.Civ : Code civil

C.sup. arb : Cour Supérieur de l’arbitrage

C.trav : Code du travail

Cass.civ : Cour de cassation Chambre civile

Cass.Com : Cour de cassation chambre commerciale

Cf. : Confère

CPC : Code de procédure civil

Ed : Edition

MARC : Modes alternatifs de règlements des conflits

MARL : Modes alternatifs de règlements des litiges

V
N : Numéro

NCPC : Nouveau code de procédure civil

Op.cit : Ouvrage pré- cité

p. : Page

PDR : Prévention et règlements des différends

Pr.civ : Procédure civil

PSL : Paix et Salut sur Lui

PUF : Presse Universitaire de France

PV : Procès Verbal

RBD : Revue Burkinabé de Droit

S. : Suivants

T.trav : Tribunal du Travail

TGI : Tribunal de Grande Instance

V : Voir

VI
SOMMAIRE

INTRODUCTION………………………………………………………………………………1

CHAPITRE 1 : LE REGIME JURIDIQUE DU RECOURS AUX MODES ALTERNATIFS DE


REGLEMENTS DES LITIGES EN DROIT DU TRAVAIL ……………………………….....5

Section 1 : Les notions des litiges en droit du travail…………………………………………...5

Section 2 :Le préalable du recours aux modes extrajudiciaires de règlements des


litiges…………………………………………………………………………………………….11

CHAPITRE II : LES EFFETS JUSTIFICATIFS DU RECOURS AUX MODES ALTERNATIFS


DU REGLEMENTS DES LITIGES EN DROIT DU
TRAVAIL………………………………………………………………………………………17

Section 1 : Les effets liés à l’arbitrage…………………………………………………………..17

Section 2 : Les effets liés à la conciliation………………………………………………………22

CONCLUSION…………………………………………………………………………………28

VII
INTRODUCTION

« Un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès » affirme Honoré de Balzac1. Cette
affirmation du célèbre Balzac remet en cause le procès judicaire tout en privilégiant le règlement
à l’amiable. En effet, le jugement judiciaire est parfois perçu comme coûteuse et lente voire même
souvent inefficace d’où la nécessité lors de la survenance d’un litige de recourir au préalable au
règlement amiable sans passer par le juge. Il s’agit ici des modes alternatifs de règlements des
litiges employés en matière civile, commerciale et social. Il convient dans le cadre de notre étude
d’analyser l’origine de ces termes afin de comprendre leur utilisation dans le cadre des règlements
amiables puis ensuite faire ressortir leur origine.

Etymologiquement, le terme « mode » dérive du mot latin « modus » qui renvoi à mesure. Le
mode signifie donc un processus, un moyen, ou une méthode.

L’adjectif alternatif du latin alternatum propose une alternative, un choix entre deux solutions.
L’expression mode alternatif renvoie donc à la situation dans laquelle les parties ont la possibilité
de faire un choix entre deux possibilités.

Le terme règlement marque l’apaisement, régler un conflit c’est le dépasser, c’est vivre avec 2. Ici
le mot règlement renvoi à l’ensemble des moyens mis en œuvre pour résoudre le litige de façon
pacifique sans avoir recours à la justice étatique.

Enfin quant au terme litige il dérive du latin classique litigium qui signifie contestation, dispute
et querelle. La notion de litige est synonyme de différend, désaccord, conflit considéré dès le
moment où il éclate (litige *né) comme pouvant faire l’objet d’une transaction, d’un compromis
d’arbitrage, entre autres modes de solution des litiges (renonciation), indépendamment de tout
recours à la justice3. Le différend pourrait survenir dans le rapport entre employé et employeur et

1
Honoré de BALZAC, illusion perdues, Pléiade, t. IV, p.1054
2
TRICOIT Jean-Philippe, Droit de la médiation et des modes amiables de règlement des différents, Ed GUALINO,
2019-2020, p 27
3
CORNU Gérard, Vocabulaire juridique, PUF, 12e Ed, p 1322

1
les parties peuvent régler leur différend par l’application des modes alternatifs de règlements
amiable.
L’histoire des modes alternatifs de règlements des litiges remonte à des origines religieuses
(sources bibliques et coranique). Dans la bible, un extrait de l’Evangile selon Mathieu prônait
l’utilisation des MARC dans la résolution des litiges. Ces propos sont les suivants : « Si ton frère
a commis un péché, va lui parler seul à seul et montre-lui sa faute. S’il t’écoute, tu auras gagné
ton frère. S’il ne t’écoute pas, prends encore avec toi une ou deux personnes, afin que toute
l’affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à la
communauté de l’Église ; s’il refuse encore d’écouter l’Église, considère-le comme un païen et un
publicain. (…) »4. Dans cet extrait de l’Evangile, Jésus encourage le recours préalable au dialogue
plus explicitement la voie amiable lorsqu’un litige survient entre frère en christ. On pourrait
comprendre dans le sens de cet évangile la nécessité de recourir à la médiation et à la conciliation
comme solution aux règlements des litiges. De plus en Islam, les MARC étaient de même une
forme ancienne de règlements des litiges et remonte à des millénaires. En matière familiale, la
médiation est un mode de règlement très utilisée. Dans le verset 35 de la sourate les femmes, Allah
le très haut dit : « Si vous craignez la scission entre deux conjoints, suscitez un arbitre de la
famille des époux et un arbitre de la famille de l’épouse. Si les conjoints veulent la conciliation,
Allah rétablira l’entente entre eux. Allah est omniscient et informé »5. De plus, il y’a un texte de
portée générale dans le coran qui appelle les fidèles à toujours dissiper tout litige entre eux et à
œuvrer de telle sorte à préserver la paix dans leur rapport : « Si deux parties de croyants se
combattent, établissez entre eux la concorde. Si l’un d’eux persiste en sa rébellion contre l’autre,
combattez le parti qui est rebelle, jusqu'à ce qu’il s’incline, établissez la concorde entre eux avec
justice et soyez équitables. Allah aime ceux qui pratique l’équité » Le sens de ce texte nous amène
à reconnaitre d’une part qu’en cas de litige, un médiateur ou un conciliateur devra trancher ce litige
de la meilleur des manière avec équité ( cas des règlements amiables) et d’autre part il peut recourir
à la force pour mettre fin au conflit ( procédé judiciaire). Le prophète (PSL) sera pris comme arbitre
afin d’évitez le recours à la justice privée.

4
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu (18, 15-20).
5
Verset 35 tiré du noble coran intitulé « Les femmes »

2
Ainsi l’expression « modes alternatifs de règlements des litiges » prend plusieurs appellations
selon les pays. En Amérique il prend la forme des ADR (Alternative Dispute resolutions). Au
Canada il s’agit des PDR (prévention et règlements des différends). En droit français il s’agit des
MARC (Modes alternatifs de règlements des conflits). Toujours est-il que peu importe
l’appellation utilisée, ce sont des modes non juridictionnelle de règlements des litiges qui
excluent le recours aux juridictions. En droit du travail, c’est donc un processus, un moyen qui
voudrait dire que lors de la survenance d’un différend dans le cadre de l’exécution du contrat de
travail, il est possible pour les parties en litige de trouver un terrain d’entente et de pouvoir régler
ce différend entre eux par les modes alternatifs. En somme, on peut définir les MARL comme un
corpus de règles tantôt informelles reposant sur des pratiques organisées dans le temps, tantôt fixés
par le législateur, en vue de la résolution d’un différend par le biais de la négociation, de la
discussion avec le potentiel aide d’un tiers, indépendamment de tout recours à la justice étatique6.

Dans le cadre de notre travail, il convient de limiter le sujet spatialement, contextuellement ainsi
que dans la substance. Spatialement, notre travail portera sur les modes alternatifs de règlements
des litiges au Burkina Faso ancré dans le système du recours préalable au palabre (règlement
amiable) lors de la survenance d’un différend. Contextuellement le cadre de notre étude portera
sur les MARL en matière social. Quant à la délimitation dans la substance, il existe plusieurs
modes alternatifs de règlements des conflits en droit du travail notamment : La médiation ; La
transaction ; La négociation ; Le droit collaboratif ; La procédure participative ; La conciliation et
enfin l’arbitrage. Vu l’étendu des modes alternatifs de règlements des litiges, il nous est difficile
de tout cerner, ainsi nous limiterons notre analyse uniquement sur les deux derniers modes
alternatifs de règlements des litiges à savoir la conciliation et l’arbitrage

L’étude de ce sujet présente un intérêt important aussi bien sur le plan théorique que pratique. Ce
sujet d’un point de vue théorique nous permet d’analyser le processus de formation et de
déroulement de l’arbitrage et de la conciliation comme mode de règlement des litiges à titre
d’information notamment dans le domaine du droit du travail. L’intérêt théorique est d’attirer
l’attention des juristes burkinabé sur le recours à ces modes alternatifs. D’un point de vue pratique,

6
FORGE Alexis, Les modes alternatifs de règlement des litiges en droit du travail, Mémoire effectué en vue de
l’obtention du Master Droit et pratique des relations de travail, p 19.

3
L’étude de ce thème vise à encourager l’utilisation de l’arbitrage et de la conciliation qui sont utiles
et efficaces notamment dans les règlements des litiges qui surviennent entre employés et
employeurs. De ce fait, il convient de se poser les questions suivantes : Quel est le régime juridique
applicable aux modes alternatifs de règlements des litiges en droit du travail ? Quelles en sont les
conditions de recours ? Quels sont les effets justificatifs aux recours à ces MARL ? Quels
avantages les Marc offrent t-ils aux parties en litiges par rapport à la justice ? Ce sont autant
d’interrogations qui feront l’objet de notre mémoire sur les modes alternatifs de règlements des
conflits notamment sur la conciliation et l’arbitrage. La question la plus importante qui mérite
notre attention particulière est de savoir comment les modes alternatifs de règlements des conflits
pourraient ils arriver à combler les éventuelles failles de la procédure judiciaire en matière de
litiges individuels et collectifs qui surviendrait en droit du travail.

Pour une meilleure prise en compte des questions posées, il convient d’analyser dans un premier
temps le régime juridique des modes alternatifs de règlements des litiges (chapitre I) ensuite dans
un second temps aborder les effets justificatifs de ces modes de règlements (chapitre II)

4
CHAPITRE I : LE REGIME JURIDIQUE DES MODES ALTERNATIFS DE
REGLEMENTS DES LITIGES EN DROIT DU TRAVAIL

Les conflits de travails découlent nécessairement des relations de travail. En effet au cours de
l’exécution du contrat de travail, un litige peut survenir entre un salarié avec son employeur. Ainsi
il est primordial d’aborder la notion des différends en droit du travail dans un premier temps
(section 1) puis dans un second temps la mise en œuvre des procédés amiables de règlements des
litiges (section 2)

Section 1 : Notion des litiges en droit du travail

Les litiges surgissent dans le cadre des relations du travail subordonné avec le salarié ou son
syndicat ou avec son employeur7. Il peut s’agir soit des litiges individuels ou soit des litiges
collectifs d’où la nécessité d’aborder le contenu de ces litiges (Paragraphe 1) et par la suite analyser
le préalable du recours aux modes alternatifs de règlements des conflits (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Le contenu des litiges en droit du travail

La notion de litige en droit du travail est défini comme celui crée à l’occasion de l’exercice d’un
emploi, dans le cadre d’une activité professionnelle et opposant l’employeur (ou son représentant)
et les travailleurs (quelque soit leurs statuts) et leurs éventuels représentants8. Le litige individuel
s’oppose au litige collectif du point de vue de son objet (A) ainsi que du point de vue des parties
(B)

A. L’objet du litige en droit du travail

Le litige en droit du travail recouvre deux aspects.

7
DESMARAIS Jacques, les modes alternatifs de règlements des conflits en droit du travail, In : Revue internationale
de droit comparé. Vol 49 N 2, Avril-Juin 1997. P 414
8
AKOWOURA Maimouna et LIVIAN Fréderic Yves, la résolution des conflits du travail dans le secteur privé au
Burkina Faso : entre procédures juridiques et méthodes informelles, Dakar, 2019, p 3

5
D’une part, Le conflit peut avoir pour objet la défense d’un intérêt collectif, il s’agit d’un conflit
collectif. Le conflit collectif s’entend d’un différend qui nait en cours d’exécution d’un contrat de
travail et qui oppose un ou des employeurs à un groupe organisé ou non des travailleurs pour la
défense d’un intérêt collectif.9 Ainsi peuvent être qualifiés de litiges collectifs, les conflits qui ont
une portée générale, tels à titre d’illustration, les conflits relatifs à la règlementation du travail du
personnel, aux conditions d’hygiène, les conflits relatifs aux salaires, aux congés payés et à la
révision des conventions collectives10. Cependant il se peut qu’un litige ayant pour objet un intérêt
individuel se transforme en litige collectif si par ces motifs, elle porte atteinte aux droits ou aux
intérêts des autres travailleurs. A titre d’exemple si un salarié en raison de ses opinions politique
est congédié, la mesure implique qu’aux yeux du patron, les travailleurs sont tenus à un certain
conformisme ; elle porte atteinte à une liberté qui leur est commune ; virtuellement par le précédent
qu’elle crée, elle les menace tous : elle peut susciter à coté du litige individuel un conflit collectif11

D’autre part, le conflit individuel s’entend d’un conflit qui oppose un ou plusieurs travailleurs à
leurs employeurs à l’occasion de l’exécution du contrat de travail pour la reconnaissance d’un droit
individuel12. Dans le cas d’espèce, l’objet du litige, la revendication doit viser la défense d’un droit
individuel. Il en existe quatre catégories qui sont les suivants.13 Il s’agit des litiges individuels
entre employeurs et travailleurs dont l’objet du litige peut donc se baser sur la rupture abusive du
contrat de travail, la violation des obligations du contrat de travail. Il y’a aussi les litiges entre
employeurs relatif au paiement des indemnités de licenciement à un salarié employé
successivement par deux ou plusieurs employeurs. On note également les litiges entre travailleurs

9
Voir article 367 de la loi n 028-2008/ AN portant code du travail nouveau code du travail burkinabé
10
KIEMDE Jean Paul, droit du travail et de la sécurité social p 386, in C.S.H.V, 14 janvier 1972 Bulletin de la cour
suprême, n^2, 2eme semestre 1976, p.j. Cet arrêt à été rendu sur recours contre la décision : C.A Ouagadougou,
Sentence du conseil d’arbitrage n 21 du 25 Juin 1991 OVSL c/ Jean Lefèvre. Il s’agissait d’un différend né du
licenciement de deux chauffeurs qui se sont battus contre un supérieur européen auquel se sont greffées diverses
revendications (manque d’eau, primes, médicaments…). La conciliation à été faite sur les autres points sauf en ce
qui concerne le licenciement des chauffeurs. V. aussi C.A Ouagadougou, sentence de conseil d’arbitrage, 19 juin
1991, BRAKINA-SOBBRA, RBD n 23 janvier 1993 ; P. KIEMDE, une institution peu usitée : l’arbitrage en droit du travail
au Burkina Faso, RBD n 22, juillet 1992, p 247.
11
RIVERO Jean et SALVATIER Jean, Droit du travail, PUF, p 240
12
KIEMDE Jean Paul op.cit, p.377
13
BODIAN Marc, Droit du travail sénégalais, pp 25-26

6
dont l’objet du conflit porte sur la responsabilité d’un accident du travail. Enfin il s’agit des litiges
entre les institutions de sécurité sociale, leurs bénéficiaires et leurs assujettis. Apres avoir
déterminé l’objet de la revendication dans les conflits individuels et collectifs, il s’agira par la suite
de faire ressortir les différentes parties à chaque litige.

B. Les parties au conflit en droit du travail

Il ne suffit pas que soit en jeu un conflit individuel ou collectif pour que le litige observé soit ainsi
qualifié. Il faut en plus de cela déterminer les parties aux litiges. Les parties dans les litiges
individuels et collectifs présentent des points de divergence et de similitude

D’une part, comme point de ressemblance, quelque soit le type de litige (individuel ou collectif),
les parties sont généralement entre autre dans un rapport de type employeurs et travailleurs régis
par un contrat de travail. Egalement dans les litiges individuels et collectifs, un travailleur peut
également être en cause face à un groupe de travailleurs.

D’autre part, comme point de divergence, dans les conflits collectifs, le litige oppose un groupe de
travailleurs à un ou plusieurs employeurs. Nonobstant on admet qu’un conflit opposant deux
syndicats ouvriers pouvaient constituer un conflit collectif lorsqu’il porte sur des droits
professionnelles.14 Tandis que dans les conflits individuels, une seule partie suffit. De ce qui
précède l’analyse sur l’objet et les parties aux litiges en droit du travail, il arrive que les parties
prévoient de régler leur litige par le biais des modes alternatifs d’où le respect du préalable lié à
ces modes amiables.

Paragraphe 2 : Le Préalable aux recours aux modes extrajudiciaires de règlements des litiges
en droit du travail

Le recours aux modes alternatifs aux fins de régler les litiges en droit du travail passe d’abord par
un accord de volonté conclu entre les parties. Ainsi Les parties à travers un contrat vont insérer
des clauses qui prévoient qu’en cas de litige ils saisiront soit un conciliateur ou un arbitre et

14
Cour sup. Arb 13 mai 1950 D.S, 1950, p 232 conclusions Heillronner note P.D

7
excluront le recours aux procédures judiciaires. La configuration de la clause de conciliation est
soumise à des conditions de validité (A) ainsi que celui des conditions de formation des
conventions d’arbitrage (B)

A. Les conditions de validité de la clause de conciliation en droit du travail

Le recours à la procédure de conciliation est soumis à des conditions préalables. Il s’agit ici des
conditions de fond et de forme.

D’une part les conditions de fond de la conciliation renvoient à l’article 1108 du C. civ relatif aux
dispositions de droit commun applicable aux contrats en droit des obligations15. En effet, il faut au
préalable le consentement des parties, c’est à dire une stipulation contractuelle des parties à une
clause de conciliation. Par la clause dite de conciliation, les parties à un contrat s'engagent, dans
l'hypothèse où un litige surviendrait entre elles, à tenter une conciliation avant toute saisine du
juge étatique. Les parties sont donc tenues au respect de bonne foi à l’accord qui les lie et ne
peuvent intenter une action en justice sous peine d’irrecevabilité. Sans être tenues à une obligation
de résultat (succès de la conciliation), les parties sont liées par une obligation de moyens (tentative
de conciliation)16. Pour plus d’effectivité quant à l’objet et la cause de la clause de conciliation,
elles doivent contenir avec précision la nature des litiges soumis à la tentative de règlement
amiable17. En effet les litiges doivent être de nature contractuelle18 et liés au contrat qui contient
la clause19. La conciliation qui résulte d’une clause prend donc le nom de conciliation
conventionnelle ou contractuelle qui se fait sans l’intervention du juge par opposé à la conciliation
judiciaire.

15
TERRE François, Droit civil les obligations, 12e Ed, Dalloz, 2018, p 175
16
CHANAIS Cécile, FERRAND Frédérique , MAYER Lucie, GUINHARD Serge, Procédure civile, Dalloz, 2018-2022, 34e
éd., p 1717
17
Cass. Civ. 1ère. 6 mai 2003, n°01-01.291, Bull. civ. I, n°108, RDC 2003, p. 182, obs. L. Cadiet ; RDC 2003, p. 189,
obs. X. Lagarde ; Gaz. Pal., 8 avr. 2004, p. 18, obs. E. du Rusquec ; RTD civ. 2003, p. 499, obs. J. Mestre et B. Fages
; JCP G 2004, II, 10021, R. Colson
18
Cass. Civ. 3e, 23 mai 2007, n°06-15.668, Bull. civ. III, n°80, Rev. arb. 2008, p. 144, obs. J.-P. Tricoit.
19Cass. Soc. 3 nov. 2010, n°09-42.991 ; Cass. com., 12 juin 2012, n011-18.852, RDC 2013, p. 192, obs. C. Pelletier

; Contrats conc. consom. 2012, comm. 231, note N. Mathey ; Cass. com., 2 juin 2015, n°14-13.289.

8
D’autre part, l’accord de conciliation doit être formalisé par écrit pour plus de sécurité juridique
envers les parties. Nonobstant si les parties optent pour un recours à l’arbitrage, Elles doivent
respecter aussi les conditions de formation de celui-ci.

B. Les conditions de formation de la convention d’arbitrage

La convention d’arbitrage est une convention par laquelle les parties s’engagent à faire trancher
par un ou plusieurs arbitres, des litiges susceptibles de les opposer ou qui les opposent déjà20. De
cette définition on peut en déduire que la convention d’arbitrage peut être conclu avant la naissance
du litige ou après la naissance du litige. Dans le premier cas elle prendra le nom de clause
compromissoire et dans le deuxième cas, elle prendra le nom de compromis. Comme en matière
de conciliation où il existe une conciliation conventionnelle et une conciliation judiciaire, les
parties peuvent recourir soit à l’arbitrage ad hoc ou à l’arbitrage institutionnel. La différence entre
ces deux est que l’arbitrage ad hoc est celui entièrement organisé par les parties alors que
l’arbitrage institutionnel est celui organisé par une chambre d’arbitrage. La Convention d’arbitrage
pour sa validité est soumise à des conditions de fond ainsi qu’à des conditions de forme.
Dans un premier temps, d’une façon globale, Le consensualisme constitue la première condition
de fond de la validité de la convention d’arbitrage. Ainsi lorsque les parties de commun accord
décident de recourir à cette convention et lorsqu’elles insèrent dans leur contrat une clause
d’arbitrage, elles témoignent de leur commune volonté de faire trancher tout les litiges sauf celles
qu’elles auraient expressément exclus qui naitraient de leur relation contractuelle par les parties.21.
Par ailleurs, la deuxième condition porte sur la capacité des parties à conclure cette convention.
En effet dans ce volet, un mineur bien qu’il ne peut conclure un contrat de travail ne peut pas non
plus conclure un accord d’arbitrage et un incapable en est de même exclu. Par ailleurs, le contenu
de la convention doit être licite et certain. En effet la clause de la convention portant sur un objet
illicite ou violant les bonnes mœurs est interdite. L’objet de la convention est de porter le litige
devant un tribunal arbitral en l’écartant à la compétence d’une juridiction étatique.

20
MEYER Pierre, Droit de l’arbitrage OHADA, Collection droit uniforme africain, Edition BRUYLANT, p. 78
21
MEYER Pierre, op.cit, p 82

9
Quant à la forme de la convention d’arbitrage, elle est soumise à un formalise rigoureux. L’article
3 de l’acte uniforme sur l’arbitrage dispose que la convention d’arbitrage doit être faite par écrit
ou par tout autre moyen d’en administrer la preuve… »22.L’écrit est donc privilégié au plan de la
preuve.
Dans un second temps, d’une façon spécifique la clause compromissoire et le compromis dérive
de la convention d’arbitrage mais elles ont toutes les deux une règlementation. La clause
compromissoire est la convention par laquelle les parties à un contrat s’engagent à soumettre à
l’arbitrage les litiges qui pourraient naitre relativement dans ce contrat23. S’agissant des conditions
de fond, les parties ayant convenu d’insérer cette clause doivent remplir les conditions de validité
classique à savoir le consentement mutuel, la capacité à contracter et l’objet et la cause doivent
être licite24. Comme condition de forme, la clause compromissoire doit être écrite. Le compromis
est la convention par laquelle les parties à un litige déjà né soumettent la solution de celui-ci à une
justice arbitrale25. Elle obéit aux mêmes conditions de fond et de forme relative aux conventions
d’arbitrage à savoir l’accord mutuel ainsi que le formalisme. La différence entre la clause
compromissoire et le compromis réside dans un premier point dans leur nature : l’une intervient
avant le litige et l’autre au cours du litige. On note que dans le compromis, il n’y pas de lien de
subordination entre l’employeur et le travailleur car celui-ci est conclu après la rupture du contrat
de travail. A ce niveau le salarié qui est considéré comme la partie la plus faible est considéré
comme ayant conclu librement le contrat sans être sous la coupe ou sous la pression exercée par
son employeur. De plus, il a connaissance des modalités de la procédure particulière d’arbitrage.
Quant à la clause compromissoire, on peut conclure que le travailleur reste sous l’influence de
l’employeur car il existe toujours un lien de subordination entre eux à travers l’élaboration de la
clause compromissoire dans le contrat (contrat d’adhésion).
Le deuxième point de différence est que la clause compromissoire fait courir des risques aux
parties car les parties ignorent lors de la signature de cette forme de convention la nature et
l’importance des litiges qui les opposera éventuellement alors que dans le compromis la nature et

22
MEYER Pierre, op.cit p 107
23
Nouveau .Code de procédure Civile Art 1442
24
Voir Article 1108 du code civil de 1804
25
GUYON Yves, L’arbitrage, Ed. Economica, Paris, p. 31

10
l’importance du différend sont connues26. Une fois les conditions de validité propres à chaque
procédé, il s’agira par la suite de mettre en marche la procédure.

Section 2 : La mise en œuvre des procédés amiables de règlements des litiges en droit du
travail

La mise en œuvre de la procédure intervient une fois que les parties aient opté préalablement de
commun accord de recourir aux MARL. Le droit burkinabé retient deux modes de règlement des
litiges à savoir la conciliation et l’arbitrage. Comme précédemment cité les parties peuvent opter
soit par l’insertion d’une clause de conciliation dans le contrat de travail en vue de tenter de régler
le litige sans passer par la justice étatique d’une part. D’autre part, ces mêmes parties peuvent aussi
choisir de signer une convention d’arbitrage qui peut être à titre préventif (clause compromissoire)
où à titre curatif (compromis). Apres l’insertion de ces clauses et conventions dans le contrat de
travail, nous analyserons dans un premier temps la procédure de la conciliation (paragraphe 1) puis
dans un second temps aborder celui de l’arbitrage (paragraphe 2)

Paragraphe 1 : La procédure de conciliation en droit du travail

La procédure de conciliation de droit commun est obligatoire en cas de litige dans l’exécution du
contrat de travail et est visée par les articles 217 à 221 du code du travail du Burkina Faso. Ces
textes apportent un éclairage sur l’ouverture de la conciliation (A) ainsi que sur son
déroulement(B)

A. L’ouverture de la conciliation

La conciliation est un mode alternatif de résolution des litiges qui fait appel à un inspecteur de
travail qui tentera par un accord à l’amiable de concilier les parties. En effet conformément à
l’article 320 de la loi N° 028 du C. Trav : « Tout employeur ou tout travailleur doit demander à
l’inspecteur de travail, à son délégué ou à son suppléant légal, de régler à l’amiable le différend
qui l’oppose à l’autre partie27 ». L’ouverture de la procédure de conciliation est conditionnée au

26
GUYON Yves, l’arbitrage, pp 23-31.
27
Voir l’article 32O de la loi N 028-2008/ AN PORTANT CODE DU TRAVAIL AU BURKINA FASO

11
préalable par la saisine de l’inspecteur du travail. Le droit de saisir l’inspecteur de travail
appartient au salarié et à l’employeur qui sont les parties principales au contrat de travail. Ensuite
viennent les délégués de personnel et syndicats qui peuvent décider d’assister soit le salarié soit
l’employeur. En effet, La mission de l’inspecteur de travail est de trouver un terrain d’entente en
réglant le litige à l’amiable Cependant, l’inspecteur du travail peut s’autosaisir lorsqu’ en cas de
litige cette obligation de notification a été violée. La présence de l’inspecteur du travail est donc
nécessaire pour le bon déroulement de la procédure de conciliation.

B. Le déroulement de la conciliation

Une fois saisi, l’inspecteur du travail convoque les parties dans un délai imparti28 pour la tentative
de conciliation. Cette convocation doit contenir les mentions substantielles conformément à
l’article 320 de la loi N° 028-2008/ AN portant code du travail à savoir le nom, les prénoms, la
profession, l’adresse du demandeur ainsi que l’objet de la demande, le lieu et l’heure de la
comparution29. Ainsi les parties sont appelés à comparaitre en vue du règlement amiable du litige.
Lorsque l’une des parties ne comparait après deux convocations, un PV de non conciliation par
défaut ou de carence est dressé et signé par l’inspecteur du travail, son délégué et son suppléant30.
La tentative de conciliation est d’ordre public et les parties ne peuvent s’y déroger. Elle a pour but
de désengorger les tribunaux. Enfin, à la suite de la tentative de conciliation par l’inspecteur du
travail, un procès verbal est dressé. A l’issue de la tentative de conciliation, l’inspecteur de travail
peut dresser trois types de procès verbal.

D’abord en cas de succès, l’inspecteur du travail dresse un PV de conciliation totale qui sera signé
par lui et les parties31.Ce procès verbal comprendra les différentes chefs de réclamations, les points
d’accords. Ensuite en cas de règlement partiel, l’inspecteur de travail et les parties signent sur les
éléments où ils se sont mis d’accord. Dans ce cas, un PV de conciliation partielle est dressé.

28
Délais de 48 heures de la notification pour le code de 1992
29
Voir Article 320 op.cit
30
Voir l’article 324 de la loi N 028-2008/ AN PORTANT CODE DU TRAVAIL AU BURKINA FASO
31
http://www.inspection-travail.gov.bf
Consulté le 7 Avril 2022

12
Egalement un PV de non conciliation se basant les éléments de désaccord sera aussi dressé et signé
par l’inspecteur et les parties en conflit. Finalement, lorsqu’aucun accord amiable n’est trouvé
entre les parties en conflit, l’inspecteur du travail dresse un procès verbal de non conciliation signé
toujours de lui et des parties. Il fait un rapport sur l’état du différend au Ministre du travail en y
ajoutant le P.V. Cette notification au ministre déclenche la procédure d’arbitrage

Paragraphe 2 : La procédure de l’arbitrage en droit du travail

L’arbitrage intervient après l’échec de la procédure de conciliation au Burkina Faso. L’arbitrage


se définit au sens strict comme une procédure de règlement des litiges par une personne privée dite
arbitre, investie par des parties du pouvoir de juger. Le Professeur Clay estime que l’arbitrage
suppose la réunion de quatre critères cumulatifs pour être qualifiée comme telle. Il implique : 1)
un choix libre de recourir à l’arbitrage ; 2) un choix libre de l’arbitre ; 3) une procédure qui respecte
les garanties fondamentales de bonne justice ; 4) une décision dotée de l’autorité de chose jugée
qui s’impose aux parties32. Si l’un de ses éléments manque, la procédure adoptée ne peut être
qualifiée d’arbitrage. L’arbitrage qui suppose l’existence d’une contestation entre parties33est
incompatible avec le concept de juridiction gracieuse. Ses principales caractéristiques sont le
consensualisme, la liberté de choix de l’arbitrage, la neutralité de l’arbitrage, la confidentialité de
l’arbitrage34. Cette procédure comporte deux phases à savoir sa saisine (A) et celui de son
déroulement (B)

A. La saisine de l’arbitre en droit du travail

Lorsque l’inspecteur du travail dresse le procès verbal de conciliation partielle ou de non


conciliation et du rapport de l’état du litige, le Ministre du travail a dans un délai de cinq jours35
pour soumettre le litige à un conseil d’arbitre composé du président de la cour d’appel et de deux

32
CLAY Thomas, L’arbitrage en droit du travail : quel avenir après le rapport Barthélémy-Cette ?, Dr. Soc., 2010, p.
930.
33
CONTINI. Contribution à l’étude de l’arbitrage en procédure civile vaudoise, Thèse, Lausanne, 1951, p. 116
34
Www.wipo.int/amc/fr/arbitration
Page consulté le 01 Mai 2022
35
Voir Art 210 du code du travail

13
membres désignés sur la liste des arbitres prévus à l’article 37336. Les arbitres sont choisi en
fonction de leur autorité morale et de leur compétence en matière économique et sociale à
l’exclusion toutefois des fonctionnaires en exercice, des personnes qui ont participé à la tentative
de conciliation et de celles qui ont un intérêt direct dans le conflit37. Le ou les arbitres doivent être
indépendants. La Cour de cassation impose à l'arbitre d'être indépendant et impartial et le rappelle
régulièrement. Elle a estimé que « l'indépendance d'esprit est indispensable à l'exercice du pouvoir
juridictionnel, quelque soit par ailleurs sa source et est l'une des qualités essentielles des arbitres38.
». De plus pour bien remplir sa mission le ou les arbitres doivent bénéficier de l’immunité.
L’immunité des arbitres a pour fonction de protéger l'arbitre dans sa fonction de juge contre les
actions que les parties voudraient engager contre lui. Le mandat des arbitres est renouvelable. Une
fois l’arbitre saisi, le processus de l’arbitrage peut se poursuivre.

B. Le déroulement de la procédure d’arbitrage en droit du travail

Une fois que l’arbitre est saisi, il lui incombe dans le cadre de sa mission d’analyser le dossier des
parties et de les convoquer en vue de trancher le litige. Ainsi pour mener à bien sa tâche, la loi lui
confère pleins de prérogatives. Il peut dans ce cas procéder à des enquêtes et recueillir tout les
documents financiers, comptables et informations nécessaires sur l’entreprise et les travailleurs39.

Dans un premier temps, l’arbitre va entendre les parties sur l’objet du litige qui les opposent et
leur proposer un compromis qui ne viole pas la loi. Dans cette étape, il se considérera comme un
conciliateur. Il faut noter que l’arbitre est lié au procès verbal de conciliation et il ne peut statuer
que sur les litiges ayant été mentionnés40. Un nouveau litige doit donc d’abord passer
obligatoirement par la procédure de conciliation avant d’être soumis à l’arbitrage. Dans un

36
Article 373 du code du travail : « les arbitres sont désignés tous les quatre ans sur une liste établie par voie
règlementaire par le ministre chargé du travail après avis de la commission consultative du travail.
37
Voir article 210 al 2 et 3 du code du travail
38
Cass., civ. 1ère. 13 avr. 1972, Rev. arb., 1975, p. 235, note E. Loquin.
39
Voir article 211 alinéa 3 du code du travail du Burkina Faso
40
V. C.A Ouagadougou, sentence du conseil d’arbitrage, n 90 du 28 Aout 2001, CIMAT c/ 40 travailleurs ; C.A
Ouagadougou, sentence du conseil d’arbitrage n 91 du 11 septembre 2001, SITARAIL c/ 19 travailleurs ; C.A
Ouagadougou, sentence du cons.arb N 74 du 29 juillet 1993, Faso Béni

14
deuxième temps, si l’arbitre n’arrive pas à concilier les parties sur tous les points ou sur certains
points, il va maintenant se comporter en juge en tranchant le différend en droit ou en équité selon
que ce litige soit d’ordre économique ou juridique41. L’arbitre statut en droit lorsqu’il se prononce
sur les points du conflit relatif à l’interprétation des lois, des règlements, conventions collectives
ou accord d’établissement en vigueur42. Ils se prononcent en équité sur les autres différends,
notamment lorsque ceux-ci portent sur les salaires ou sur les conditions de travail, quand celles-ci
ne sont pas fixées par les dispositions des lois, des règlements, conventions collectives ou accords
d’établissement en vigueur, ainsi que sur les différends relatifs à la négociation et à la révision des
clauses des conventions collectives43.

Finalement, si l’arbitre arrive à trancher le litige, il rend une sentence arbitrale qui a force
exécutoire. Cette sentence rendu par le conseil d’arbitrage dans un délai d’un mois lors de sa
saisine sera communiquée à l’inspecteur du travail qui par la suite la notifiera aux parties et la
transmettra finalement au greffe du tribunal du travail. Cependant les parties peuvent émettre une
objection en refusant l’application de cette sentence dans un délai de 48h par une notification et
celle-ci ne sera pas exécutoire. Lorsqu’il n’y a pas de refus, la sentence est automatiquement
exécutoire et prend effet immédiatement lorsqu’elle a été notifiée à l’autorité compétente.

En somme, l’étude de ce chapitre nous a permis de passer en revue le régime juridique des modes
extra judiciaire de règlements des litiges qui passe d’abord par l’analyse de l’objet du litige ainsi
que les parties qui prennent part aux litiges. Aussi a-t-elle permis de comprendre le mécanisme
que les parties peuvent de commun accord mettre en place pour régler de manière amiable le litige
sans avoir recours à la justice étatique. Ces procédés qui prennent la forme de clause de conciliation
ou de convention d’arbitrage sont soumis à toute une procédure. Une fois la procédure enclenchée,
elles emportent effets

41
KIEMDE Paul, Droit du travail et de la sécurité sociale, op.cit, p.390
42
Voir article 214 alinéa 1 du code du travail au Burkina Faso
43
Voir article 214 alinéa 2 du code du travail au Burkina Faso

15
CHAPITRE II : Les effets justificatifs du recours aux modes amiables de règlements des
litiges en droit du travail

16
Certaines questions sont communes à tous les recours aux modes alternatifs des règlements des
litiges. Ainsi quels effets la conciliation et l’arbitrage produisent lorsqu’ils sont utilisés par les
parties ? Quelles influences ont-ils sur le procès en cours ou sur le délai de prescription ? Il faut
noter que le but de ces procédés extrajudiciaire est d’éviter qu’une partie soit pénalisée par le
recours à ces procédés pacifiques44. Notre analyse portera d’une part sur les effets liés aux recours
à la procédure d’arbitrage (Section 1). D’autre part, nous étudierons les effets liés à la procédure
de conciliation

Section 1 : Les effets liés à l’arbitrage

L’effet escompté de l’instance arbitrale est la sentence arbitrale. La sentence arbitrale est « l'acte
par lequel, en vertu des pouvoirs dont la convention d'arbitrage les investit, les arbitres tranchent
les questions litigieuses qui leur ont été soumises par les parties »45. L’arbitrage prend donc fin
par la sentence arbitrale (paragraphe 1). Cependant elle peut faire l’objet de voies de recours
(paragraphe 2)

Paragraphe 1 : Les effets de la sentence arbitrale

La sentence est la décision finale des arbitres à l’issue d’une instance arbitrale. Les effets qui en
découlent de cette sentence arbitrale sont d’une part l’autorité de la chose jugée (A) ainsi que
l’exequatur de la sentence arbitrale (B)

A. L’autorité de la chose jugée relative à la sentence arbitrale

Au terme de l’article 23 de l’acte uniforme sur l’arbitrage, la sentence arbitrale a dès qu’elle est
rendue, autorité de la chose jugée relativement à la contestation qu’elle tranche46. La jurisprudence
reconnait à la sentence un caractère juridictionnel même avant son exequatur47. La sentence à

44
JARROSSON Charles, les modes alternatifs de règlements des conflits, Présentation générale, Revue internationale
de droit comparé, 1997, p. 342
45
LOQUIN Eric , JCl. Pr. Civ., Fasc. 1042 : Arbitrage. – Sentence arbitrale. n°1.
46
V. art 23 de l’acte uniforme de l’acte uniforme sur l’arbitrage
47
CA Paris, 29 avr. 1982, Rev. Arb. 1983. 342. ; Cass., Civ. 2e. 19 avr. 1985, Rev. Arb. 1986. 57, note
Jarrosson.

17
autorité de chose jugée48 est donc opposable aux tiers qui peuvent donc s’en prévaloir. En outre
l’autorité de la chose jugée a un caractère relatif car ce n’est que les parties en litiges qui en sont
concernées. Les tiers ne sont pas soumis à l’autorité de la chose jugée de la sentence arbitrale. Ils
ne peuvent cependant pas l’ignorer, puisqu’elle leur est opposable.49Le but de la sentence est de
dessaisir les arbitres et de clôturer le litige à moins qu’il soit nécessaire d’interpréter à nouveau la
sentence et de réparer des erreurs ou omissions sur des réclamations qui n’ont pas été tranchées.
En droit français, le principe de concentration des moyens posé par l’arrêt Cesareo de la Cour de
cassation50 et appliqué en droit de l’arbitrage dans l’arrêt Société G. et A Distribution a fait évoluer
le principe de l’autorité de chose jugée, notamment en interdisant qu’un plaideur puisse agir en
justice sur la base d’un moyen qu’il aurait pu soulever dans une précédente instance.51 L’effet
pratique de l’autorité de la chose jugée a des effets positifs. Comme effet positif la solution donnée
ne peut être remise en cause que par les voies de recours et les parties ne peuvent saisir à nouveau
une juridiction arbitrale portant sur le même litige. Toute nouvelle demande serait irrecevable. De
plus comme effet positif, la sentence revêtue de l’autorité de chose jugée fait foi de ses
énonciations jusqu'à inscriptions de faux52. Il s’agit ici de la force probante à l’égard des parties.
Mais cette force probante ne fait pas foi à l’égard des tiers qui n’ont pas pris part à l’instance
arbitrale. De plus, bien vrai que la sentence soit revêtu de l’autorité de la chose jugée, elle n’a pas
force exécutoire conformément à l’article 1487, alinéa 1er qui énonce que « la sentence arbitrale
n'est susceptible d'exécution forcée qu'en vertu d'une ordonnance d'exequatur émanant du tribunal
de grande instance dans le ressort duquel cette sentence a été rendue. ». L’exequatur de la sentence
arbitrale fera donc l’objet de notre analyse dans la prochaine rubrique

B. L’exequatur de la sentence arbitrale

48
N. C. pr.civ art 1476
49
AKA Narcisse, FENEON Alain et TCHAKOUA Jean Marie, Le Nouveau Droit de l’arbitrage et de la médiation en
Afrique OHADA, LGDJ, Ed Lextenso, p.119
50
Cass. 1re civ, 28 mai 2008, Rev. Arb. 2008, p. 461, note L.WEILLER
51
AKA Narcisse, FENEON Alain et TCHAKOUA Jean Marie, op.cit, p 118
52
JEAN. Robert, l’arbitrage, n 209)

18
L’exequatur renvoi à la décision par laquelle le tribunal de grande instance donne force exécutoire
à une sentence arbitrale (V. CPC, art. 1477, 1478) ; Elle désigne aussi bien l’objet ou l’effet de la
décision (l’ordre d’exécution) que la décision même.53. En effet l’arbitre a le droit de dire le droit
mais les parties qui l’ont désigné ne peuvent lui délégué un pouvoir de contrainte54. Il est donc
nécessaire d’avoir recours à la juridiction étatique pour lui donner un caractère exécutoire. En
l’espèce, l’exequatur n’est pas nécessaire lorsque les parties sont de bonne foi et acceptent de se
soumettre à la décision de l’instance arbitrale. La procédure d’exécution sera donc fait à l’amiable
et ne nécessitera pas une exécution forcée. Elle devient nécessaire voire même obligatoire
lorsqu’une des parties est récalcitrant et ne s’exécute pas. Le juge de l’exequatur est limité à des
vérifications et il ne statuera pas contradictoirement. Son rôle sera donc de vérifier si la
convention d’arbitrage est donc valable et n’est pas entachée d’irrégularité et n’est pas contraire à
l’ordre public. Il vérifiera aussi la régularité de la sentence elle-même à savoir la motivation, la
date, le nom et les signatures des parties55. Lorsque l’ordonnance du juge accorde l’exequatur, elle
est mentionnée sur la minute de la sentence arbitrale. Elle n’a pas besoin d’être motivée. Par contre
en cas de rejet (lorsque l’exequatur n’est pas accordé), une motivation est donc nécessaire. Le refus
de l’exequatur n’enlève pas à la sentence l’autorité de la chose jugée mais elle n’aura pas force
exécutoire. L’ordonnance qui accorde l’exequatur n’est susceptible d’aucune voie de recours56.
Cela se justifie par le fait que la partie qui a succombé doit attaquer la sentence elle-même, par la
voie de l’appel ou de l’annulation. Cependant l’ordonnance qui refuse l’exequatur est susceptible
d’appel devant le conseil d’arbitrage et du recours en annulation devant le conseil d’Etat. Ainsi les
voies de recours feront l’objet d’une analyse.

Paragraphe 2 : Les voies de recours possible après la sentence arbitrale

Les voies de recours sont ouvertes aux parties insatisfaites de la sentence rendue. Les voies de
recours sont à deux niveaux. Dans un premier axe, il s’agira de l’appel devant le conseil d’arbitrage
et le pourvoi en cassation. Dans une seconde approche, il s’agit du recours en annulation, de tierce-
opposition ainsi que du recours en révision. L’appel devant le conseil d’arbitrage et le pourvoi en

53
Voir CORNU Gerard, vocabulaire juridique
54
GUYON Yves, op.cit, p 75
55
Idem
56
Voir Art 1488 du C. Pr Civ

19
cassation font partie des voies de recours possible en droit national (A). Quant aux seconds, ils
font parties des voies de recours évoqués dans l’acte uniforme sur le droit d’arbitrage (B).

A. Les voies de recours possible en droit national

La sentence arbitrale n’est pas définitive, elle peut faire l’objet d’un appel devant le conseil
d’arbitrage et d’un pourvoi en cassation.
D’une part l’appel est formé par les parties par déclaration écrite remise à l’arbitre dans les
quarante huit heures (48h) suivant la notification de la sentence57. L’appel soulevé par les parties
sera soumis à un conseil d’arbitrage. Ce conseil d’arbitrage sera composé du président de la cour
d’appel, du président du conseil d’arbitrage et de deux assesseurs désignés par le ministre chargé
du travail. Il est saisi par acte écrit du ministre chargé du travail qui lui transmet le dossier sans
délai et en retour ce dernier à un délai d’un mois pour se prononcer sur l’affaire.
Le conseil d’arbitrage a les même pouvoirs et prérogatives que l’arbitre unique. Il se prononce en
droit et en équité et par ailleurs les assesseurs sont tenus au respect du secret professionnel.
La sentence du conseil d’arbitrage est communiqué au directeur du travail ou à l’inspecteur du
travail sans délai et notifiée aux parties et s’il n’est pas refusée par ces derniers, elle devient
immédiatement exécutoire à compté du jour de la notification du litige à l’autorité compétente
Cependant lorsque la sentence est refusée par l’une des parties, ce refus est notifié par écrit au
directeur du travail ou à l’inspecteur du travail dans un délai de 48 heures qui suit la
communication de la sentence.
D’autre part, La sentence qui a acquis force exécutoire peut faire l’objet d’un pourvoi en cassation
devant la cour suprême. Le pourvoi en cassation tend à faire annuler par la chambre judiciaire de
la cour suprême les décisions juridictionnelles définitives en dernier ressort rendu par les cours et
les tribunaux en matière civile, commerciale et sociale.58 Toutefois de nos jours, la cour suprême
ayant été supprimée et concassée en quatre autres hautes juridictions dont la cour de cassation, le
conseil d’Etat, la cour constitutionnel et la cour des comptes, le recours sera donc fait en pourvoi
en cassation devant la juridiction administrative compétente qui est le conseil d’Etat59

57
Voir art 212 du code du travail de du Burkina Faso
58
Voir article 592 de la Loi 22-99 du 18 Mai 1999 portant code de procédure civile
59
KIEMDE Paul, op cit, p. 392

20
conformément à l’article 346 de la loi portant code du travail de 2004. Cet article dispose que :
« la sentence du conseil d’arbitrage qui a acquis force exécutoire peut faire l’objet d’un pourvoi
devant la juridiction administrative compétente dans les délais et forme prévu par le pourvoi en
cassation en matière civile ». Ce délai en matière civile est de deux mois60. Lors de la procédure,
si la sentence a pu être annulée partiellement ou totalement, l’affaire sera renvoyée au Ministre du
travail qui désignera un conseil d’arbitrage autrement composé. Outre les voies de recours possible
dans le droit national, il y’a aussi celui dans le droit OHADA.

B. Les voies de recours possibles dans l’acte uniforme au droit d’arbitrage

Dans l’AU/DA, les voies de recours contre la sentence arbitrale sont dans un premier lieu le recours
en annulation et dans un second lieu la tierce opposition ainsi que du recours en révision.
Dans un premier lieu, le recours en annulation est aussi appelé recours en contestation de validité.
C’est un recours dont la procédure arbitrale constitue un préalable et les parties saisissent le juge
étatique en vue de faire annuler la sentence arbitrale. Seules les sentences rendues par un tribunal
arbitral dont le siège est situé dans un Etat partie peuvent faire l’objet de recours en annulation »61.
Le recours en annulation n’est recevable que dans les conditions prévues à l’article 26 de l’AU/DA.
Il s’agit du cas où le tribunal à statué sans convention ou sur une convention nulle ; du cas où le
tribunal arbitral est irrégulièrement composé ; du cas où le tribunal a statué en non-conformité à la
mission qui lui est confiée ; en cas de non-respect du principe du contradictoire ; au cas où la
sentence est contraire à l’ordre public international et que celle-ci n’est pas motivée.
La procédure du recours en annulation se fait par l’introduction du recours dans le mois de la
sentence munie de l’exequatur. C’est une procédure portée devant le juge compétent dans l’Etat
partie62 et elle se veut contradictoire. Le recours en annulation à un effet suspensif63
En cas d’annulation de la sentence arbitrale, la partie diligente peut si elle le souhaite engager une
nouvelle procédure d’arbitrage. Ainsi, le pouvoir d’évocation n’est pas donné aux juges étatique
ayant annulé la sentence en vue de renforcer l’efficacité de l’arbitrage et de laisser la liberté aux

60
Voir article 602 de la Loi 22-99 du 18 Mai 1999 portant code de procédure civile
61
Voir art 1er de l’AU/DA
62
Voir Art 25 de l’AU/DA
63
Voir art 28 de l’AU/DA

21
parties de recours à ce mode de règlement de leur propre initiative. En cas de rejet du recours en
annulation, l’article 33 dispose que : « le rejet du recours en annulation emporte de plein droit
validité….de la décision ayant accordé l’exequatur »
Dans un second lieu, le recours en révision est visé par l’article 25 al 5, de l’Acte uniforme sur
l’arbitrage. Selon cette disposition, il peut y avoir recours en révision, « en raison de la découverte
d’un fait de nature à exercer une influence décisive et qui, avant le prononcé de la sentence était
inconnu du tribunal arbitral et de la partie qui demande la révision ». L’acte uniforme ne précise
pas les conditions relatif à cette procédure ni le délai de forclusion, ni les effets du recours en
révision. Cependant, il a un caractère dévolutif, c'est-à-dire qu’on peut remettre en cause l’autorité
de la chose jugée par le tribunal arbitral pour qu’il soit a nouveau statué en fait et droit.
Finalement, la sentence arbitrale peut faire l’objet d’un recours en tierce-opposition. Elle est régi
par l’article 25 alinéa 4 de l’acte uniforme. Selon cette disposition, l’introduction du recours en
annulation se faite devant le tribunal arbitral par toute personne physique ou morale qui n’a pas
été appelée et lorsque cette sentence préjudicie à ses droits.64 . Le but du recours en tierce
opposition est que le tiers-opposant veut rétablir la chose jugée issus de cette sentence à son égard.
Ces personnes sont entre autres ceux qui ont pas été parties ni n’ayant pas fait l’objet d’une
représentation dans la convention d’arbitrage ni dans la sentence qui en résulte. La sentence
arbitrale n’est toutefois pas la seule à produire des effets et à être susceptible de voies de recours,
la conciliation aussi emporte effet et de plusieurs voies de recours.

Section 2 : Les effets liés à la conciliation

Une fois la tentative de conciliation enclenchée dans le cadre des règlements des litiges individuels
ou collectifs en droit du travail et qu’à l’issue un procès verbal à été rendu par l’inspecteur du
travail, elle doit produire des effets juridique. Ces effets sont d’une part celui d’un accord conclu
entre les parties sanctionné par la délivrance d’un procès verbal de conciliation (Paragraphe 1).
D’autre part, lorsque les parties n’arrivent pas à trouver un terrain d’entente, un procès verbal de
non conciliation leur sera délivré avec pour effet la saisine de la juridiction étatique de la chambre
sociale (Paragraphe 2)

64
Voir Art 25 de l’AU/DA

22
Paragraphe 1 : Les effets juridiques du procès verbal de conciliation

En cas de conciliation, un procès verbal de conciliation totale sera rédigé et signé par les parties.
Ce PV de conciliation emporte des effets juridiques. Il s’agit d’une part de la force obligatoire de
l’accord (A). D’autre part, l’accord du procès verbal pour plus d’efficacité et d’opposabilité sera
soumis à une homologation par le juge (B)

A. La force obligatoire de l’accord de conciliation

Lorsque les parties arrivent à trouver un terrain d’entente même partielle, un constat d’accord est
signé par les parties et aussi du conciliateur qui est l’inspecteur du travail. Bien qu’on soit en
matière de conciliation conventionnelle où la signature du conciliateur n’empiète en rien la validité
de l’accord signé par les parties, elle est nécessaire car ce dernier en est le garant de cet accord. Le
conciliateur vérifiera de la conformité de cet accord et évitera que son exécution ne pose la
moindre difficulté. Le constat de l’accord de conciliation doit se faire par écrit pour plus de sécurité
et sera un acte sous seing privé. La loi qui régira cet accord de conciliation sera celui de l’article
1134 du code civil qui dispose : « les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux
qui les ont faites. Elles ne peuvent être révoquées que de leur consentement mutuel, ou pour les
causes que la loi autorise. Elles doivent être exécuté de bonne foi »65. Cette disposition du code
civil affirme la force obligatoire résultant de cet accord qui régira les parties qui sont tenus « à
une exécution de bonne foi ». L’accord met donc fin aux litiges entre l’employeur et l’employé. A
titre d’exemple l’accord de conciliation peut porter sur la cessation de la grève et la reprise du
travail du coté des employés et du coté de l’employeur, le rétablissement du salaire de tout les
travailleurs. Cependant, l’accord de conciliation étant basé que sur une « exécution de bonne foi »
des parties, il arrive que l’une des parties ne s’exécute pas. L’accord aura toujours force obligatoire
et s’imposera aux parties. Mais en cas de non respect, il faut qu’il soit revêtu de la force exécutoire
pour que l’autre partie puisse contraindre son cosignataire à respecter leur accord ainsi formalisé.
Dans ce cas, une homologation de l’accord par le juge s’impose.

B. L’homologation de l’accord de conciliation

65
Voir Art 1134 du code civil de 1804

23
De nos jours, la seule voie pour rendre un accord de conciliation exécutoire au sens légal du
terme est de le soumettre à l’homologation du juge. Les parties peuvent espérer, au delà de la
force obligatoire, conférer force exécutoire à leur accord. Les parties peuvent saisir le juge
compétent de commun accord par requête conjointe ou unilatéralement. La procédure
d’homologation de l’accord de conciliation est visée dans le nouveau code de procédure civile.
Le juge compétent ainsi saisi fait office de notaire66. Il statut sur la requête d’homologation
sans débat67 et ne modifie pas l’accord68 mais vérifie la réalité du consentement des parties,
l’existence de l’accord, la régularité de l’accord et sa conformité aux dispositions relatives à
l’ordre public69. Lorsque le juge homologue l’accord de conciliation du procès verbal, elle vaut
titre exécutoire70. La portée de la force exécutoire de l’accord de conciliation est qu’elle à la
même force qu’une décision de justice et les parties sont donc contraintes de l’exécuter. A
défaut d’entente entre les parties et en l’absence d’un PV de conciliation, il est prévu par le
législateur la signature d’un PV de carence ou d’un PV de non conciliation qui renferme
plusieurs implications juridique.

Paragraphe 2 : La caducité du procès verbal de non conciliation

Conformément à l’article 189 alinéa 3 du code du travail de 1997 du Burkina Faso, en cas d’échec,
un procès verbal de non conciliation est dressé par l’inspecteur du travail, son délégué ou son
suppléant. L’alinéa 4 du même article dispose quand bien même qu’en cas de conciliation partielle
un procès verbal de non conciliation sera dressé quant aux points de désaccord et une copie
conforme sera soumise au président du tribunal pour jugement. Le procès verbal de non
conciliation à l’opposé du p.-v. de conciliation n’a pas force obligatoire et ne peut pas être soumis
à l’homologation du juge pour avoir force exécutoire. La caducité du procès verbal de non
conciliation aura pour effet la possibilité pour les parties de soumettre le litige devant la chambre

66
DESDEVISES Yvon, Remarques sur la place de la conciliation, le contrat judiciaire en droit privé, n 146
67
Voir Art 1566 du NCPC
68
Voir art 1565 du NCPC
69
JOLY-Hurard, la conciliation et la médiation judiciaire, ouvrage consulté en ligne le 9 Mai 2022 sur
http://books.open.edition.org
70
Le procès verbal de conciliation a la même force qu’une décision de justice

24
sociale qui est le tribunal du travail. (A). Le jugement rendu au cours de la procédure peut faire
l’objet de plusieurs voies de recours (B).

A. La procédure devant le tribunal du travail

Le litige est soumis au présent du tribunal du travail à la demande des parties une fois l’insuccès
de la procédure amiable de conciliation constatée et que le procès verbal de non conciliation est
dressé. La procédure devant le tribunal du travail est gratuit et est visée par l’article 190 et s. du
code du travail du Burkina Faso de 1997. La procédure s’ouvre par l’introduction d’une requête
écrite ou verbal au greffe du tribunal du travail et le demandeur doit joindre à cette requête une
copie conforme du procès verbal de conciliation partielle ou de non-conciliation71. Le tribunal du
travail territorialement compétent est celui en général celui du lieu du travail. Par exemple pour un
travailleur qui travaille à Ouagadougou, en cas de litige, le tribunal du travail qui va juger l’affaire
est le tribunal de travail de Ouagadougou. En matière de licenciement, le travailleur a le choix
entre le tribunal de travail de son domicile habituel au Burkina Faso et celui de son lieu de travail.
A titre d’illustration, pour un travailleur domicilié à Ouagadougou et affecté à Bobo, il peut opter
de saisir le T. Trav de Bobo qui est son lieu du travail ou celui de Ouagadougou qui est celui de
son domicile. Le tribunal du travail est composé pendant la phase de jugement d’un magistrat et
deux autres personnes appelé assesseurs dont deux assesseurs employeurs, deux assesseurs
travailleurs et d’un greffier. 72
Une fois la requête introduite, elle sera inscrite dans un registre
spécial et un extrait de cette inscription est fait à la partie demanderesse. Une fois que la demande
ait accepté, citation est faite à personne aux parties ou à leur domicile et ces derniers ont un délai
de deux mois pour se présenter au tribunal. Cette citation comprend les mentions contenues dans
l’article 190 alinéas373. Les parties au jour de l’audience peuvent se faire assister par la personne
de leur choix74. L’audience par devant le tribunal du travail est public et contradictoire. Le
président du tribunal a pour mission de confronter les parties dans leurs prétentions et interroge si

71
Voir art 190 al.1 du code du travail du BF de 1997
72
Cf. art 183 du code du travail
73
Il s’agit du nom, des prénoms, de la profession du demandeur, l’indication de l’objet de la demande, le lieu,
l’heure et le jour de la comparution
74
Voir art 191 du code du travail de 1997 du Burkina Faso : l’assistance peut se faire par un travailleur ou un
employeur appartenant à la même branche d’activité, soit par un représentant des organisations syndicales
auxquelles elles sont affiliées.

25
nécessaire les témoins75. Il peut arriver qu’avant le débat contradictoire au tribunal, une des parties
ne comparait pas. Il peut s’agir du demandeur qui ne comparait et ne produit pas non plus un motif
justificatif de sa non-comparution. Dans cette circonstance, le tribunal retire la cause du rôle76. Le
rôle est un document sur lequel le greffier dresse la liste des affaires qui sont appelées à l’audience
d’une chambre du tribunal où il est affecté.77. Le retrait du rôle de l’affaire renvoie à l’extinction
de l’instance. Il se peut aussi que ce soit le défendeur qui ne comparait pas et ne dispose pas d’un
motif sérieux de sa non comparution. Dans ce cas un jugement par contumace sera rendu contre la
partie défenderesse et signification lui sera faite de s’opposer a ce jugement par défaut
conformément à l’article 199. Si dans les délais de 10 jours aucune opposition n’est faite, le
jugement acquiert de facto force exécutoire. Lorsque les parties comparaissent, les débats se
poursuivent normalement et une fois le débat clos, le tribunal suspend l’audience pour délibérer
en secret et la reprend pour la lecture du jugement. Le juge peut choisir une autre date pour rendre
son verdict. Il se peut que l’affaire connaisse plusieurs renvois pour permettre aux parties de
produire les pièces nécessaires en vue de trancher le litige équitablement. Les jugements rendus
doivent être motivés, rendus en audience publique et signé du président du tribunal et du greffier.
Le juge peut ordonner l’exécution immédiate du jugement à la demande de la partie
demanderesse.78. Les jugements rendus au cours de la procédure sont définitifs, cependant elle est
peut faire l’objet de plusieurs voies de recours.

B. Les voies de recours ouvertes contre le jugement du tribunal du travail

Les jugements rendus par le tribunal du travail peuvent faire l’objet de plusieurs voies de recours.
Au Burkina Faso, deux voies de recours sont ouvertes. Il s’agit d’une part de l’appel et d’autre part
du pourvoi en cassation.

75
Voir Art 193 du code du travail de 1997
76
Voir art 192 du code du travail de 1997
77
Définition tiré du dictionnaire du droit privé. Consulté en ligne sur www.dictionnaire-juridique.com le10 Mai
2022
78
Voir Art 198 du code de travail de 1997

26
D’une part, l’appel est une possibilité offerte à la partie insatisfaite de faire rejuger le litige par la
Cour d’appel. L’affaire est ouverte à la partie insatisfaite du jugement rendu lorsque le chiffre de
la demande est supérieur à cinquante mille francs (50.000)79.En dessous de cette somme, l’appel
n’est pas possible. L’appel est formé dans un délai de quinze jours (15 jours) à compter du
prononcé du jugement rendu contradictoirement ou de la signification de celui-ci80. Lorsque la
demande est formée, le greffe du tribunal de travail dispose d’un délai d’un mois pour transmettre
le dossier à la cour d’appel81. La C.A ainsi saisi peut infirmer ou confirmer le jugement rendu par
le tribunal du travail.
D’autre part, le jugement rendu par le Tribunal du travail peut faire l’objet d’une autre voie de
recours. Il s’agit du pourvoi en cassation contre les décisions rendues en dernier ressort qui est
introduit et jugé comme en matière civile82. Le pourvoi en cassation est une voie de recours qui
permet à la partie insatisfaite d’attaquer l’arrêt rendu par la cour d’appel en demandant à la cour
de cassation de dire si la décision rendu est conforme à la loi. Le délai pour intenter un pourvoi en
cassation est de deux mois. Lorsque le pourvoi est fondé, la cour de cassation casse (annule) et
renvoi l’affaire devant la même cour d’appel autrement composée ou devant une autre cours
d’appel83

CONCLUSION

« Tout ce que tu peux régler pacifiquement, n’essaie pas de le régler par une guerre ou par un
procès »84. En effet, dans les relations de travail, il arrive qu’il ait des tensions entre travailleurs et

79
Cf. Art 201 du code du travail de 1997
80
Cf art 203 al.1 du code du travail de 1997
81
Cf art 203 al.2 du code du travail de 1997
82
Cf Art 204 du code du travail de 1997
83
www.infos-pratiques.justice.gov.bf
84
Citation du cardinal MAZARIN Jules dans son ouvrage « le bréviaire des politiciens » publié en 1997

27
employeurs dans l’exécution du contrat de travail. Ces tensions qui sont habituellement résolu par
voie judiciaire peuvent également être résolues par voie extrajudiciaire. Ainsi dans notre analyse
nous avons essayé d’apporter des réponses à notre principale problématique qui est : Comment
arriver à résoudre les litiges qui naissent entre employeurs et travailleurs dans l’exécution du
contrat de travail par le biais des modes amiable qu’est la conciliation et l’arbitrage ?
Premièrement, nous avons tenté à travers cette étude de démontrer le régime juridique qui encadre
les modes alternatifs de règlements des litiges en droit du travail. Ainsi nous avons d’une part fait
ressortir que l’objet du litige peut porter soit sur la revendication d’un droit individuel (conflit
individuel) ou soit viser la revendication d’une cause collective (conflit collectif). Par ailleurs, le
litige peut opposer un travailleur à un employeur ou un groupe de travailleurs à plusieurs
employeurs. D’autre part, nous avons démontré que pour faire face aux conflits qui résultent des
relations de travail, les parties de commun accord peuvent recourir aux modes extra judiciaires en
insérant dans leur contrat de travail une clause de conciliation ou d’arbitrage. L’insertion de ces
clauses doit respecter certaines conditions de forme et de fond et à pour but d’écarter le recours
aux tribunaux. Une fois ces conditions réunis, la procédure peut être enclenchée. En effet, dans le
cadre du règlement par le biais de la conciliation, le litige sera soumis d’office à un conciliateur
appelé inspecteur du travail qui tentera de concilier les parties et à la fin leur délivrera un procès
verbal de conciliation si un accord est conclu. Dans le cas échéant, s’il n’y a pas une entente, un
PV de caducité sera établi et la procédure d’arbitrage peut suivre son cours. La procédure
d’arbitrage intervient après l’échec de la conciliation et à ce niveau un arbitre est requis. Cet arbitre
sera chargé d’entendre la cause des parties, de se prononcer en équité et de statuer en droit en leur
proposant une issue favorable
Deuxièmement, nous avons fait ressortir que le recours a la conciliation et à l’arbitrage emporte
chacun de son coté effets juridiques. D’une part, en cas d’accord de conciliation, le Procès verbal
acquiert force obligatoire entre les parties qui sont tenu d’honorer de bonne foi leur engagement.
Par ailleurs le procès verbal de conciliation vaut aussi titre exécutoire au même titre qu’une
décision de justice. Toutefois le PV ne peut être attaqué en justice qu’en cas de non conciliation.
Quant à l’arbitrage, il sera assorti d’une sentence arbitrale qui a autorité de la chose jugée entre les
parties dont le but est de dessaisir les arbitres et de clôturer le litige. La sentence peut également
être exequaturé afin acquérir force exécutoire. Toutefois cette sentence est susceptible de voies de
recours tant bien sur le plan national que dans l’espace OHADA.

28
Au terme de notre analyse, on peut retenir que les modes extrajudiciaires (conciliation et arbitrage)
sont des procédés efficaces quand il s’agit de résoudre les litiges entre travailleurs et employeurs.
En effet, elles ont une finalité commune car elles permettent d’éviter la lourdeur des procès en
comblant la faille du système judiciaire Burkinabé. De plus, l’utilisation de ces modes
extrajudiciaires permet aux parties de trouver la solution idoine à leur litige. Ils sont donc
considérés comme « les meilleurs juges de leurs propres intérêt85 ». Egalement, le recours aux
MARC se justifient par le souci d’éviter l’injustice car dans certains procès judiciaires, l’injustice
est courante c’est souvent la raison du plus fort, du plus riche qui l’emporte ( cas de l’employeur)
alors que dans ces modes amiables, c’est le consensualisme qui domine, d’où l’équilibre des forces.
En outre, le recours aux MARC permet de gagner en temps car le litige sera résolu en un temps
record alors que dans les tribunaux l’affaire peut prendre beaucoup de temps avant d’être résolu.
Enfin les modes alternatifs se démarquent de la justice dite classique des tribunaux car cette justice
moderne correspond aux attente des justiciables, elle est plus efficace, souple et empreint de
célérité. Cela se justifie par le fait que dans la justice classique les parties ne maitrisent pas toujours
les procédures car celle-ci est très complexe en la matière alors que dans les MARC celle-ci se
veut souple. Malgré tout les avantages qu’offrent les MARL, l’on se pose quand même la question
de savoir si il n’ya pas de danger inhérents à ces procédés amiables.

85
G’sell-Macrez, Vers la justice participative ? Pour une négociation « à l’ombre du droit », D. 2010, p.
2450.

29
BIBLIOGRAPHIE
A. Ouvrages généraux

- BALZAC Honoré, les illusions perdues, Editions Flammarion, 688 p.

- CHANAIS Cécile, FERRAND Fréderic, MAYER Lucie, GUINCHARD Serge, Procédure


civile, Dalloz, 34e Edition, 2018-2022, 1813 p.

- CORNU Gérard, Vocabulaire juridique, Paris, PUF, 2018, 12e éd, 2300 p.

- GUINCHARD Serge et DEBARD Thierry, Lexiques des termes juridiques, 25e Edition,
Dalloz, 2017-2018, 1963 p.

- KIEMDE Paul, Droit du travail et de la sécurité sociale, Collection précis de droit


Burkinabé, 2006, 657 pages

- RIVERO Jean et SAVATIER jean, Droit du travail, Ed PUF, 558 p.

- TERRE François, SIMLER Philippe, LEQUETTE Yves, CHENEDE François, Droit des
obligations, Dalloz, 12e Ed, 2018, 994 p.

- TEYSSIE BERNARD, Droit du travail, Litec Droit, 761 p.

II. OUVRAGES SPECIAUX

- AKA Narcisse, FENEON Alain et TCHAKOUA Jean-Marie, Le nouveau droit de


l’arbitrage et de la médiation en Afrique OHADA, LGDJ, Edition Lextenso, 2018, 374 p.

- GUYON Yves, L’arbitrage, Edition Economica, Paris, 111 pages

- 30 -
- MEYER Pierre, Droit de l’arbitrage OHADA, Collection Droit uniforme africain, Edition
BRUYLANT, 248 p.

- TRICOIT Jean Philippe, Droit de la médiation et des modes alternatifs de règlements des
différends, Gualino, Edition Lextenso, 2019-2020, 243 p.

III. MEMOIRES ET THESES

- CONTINIS S., Contribution à l’étude de l’arbitrage en procédure civile vaudoise, thèse,


Lausanne, 1951 p

- FORGE Alexis, les modes alternatifs de règlements des litiges en droit du travail, mémoire
effectué en vue de l’obtention du Master Droit et pratique des relations de travail, 2015-
2016, 290 p.

- KABORE Hamado, Le rôle de l’inspecteur du travail dans le fonctionnement de


l’entreprise au Burkina Faso, Mémoire de fin de cycle sous la direction de Crépin
SOMDA, 2011-2013, 54 p

IV. ARTICLES ET RAPPORTS

- Maimouna AKOWOURA et Yves Frédéric LIVIAN, la résolution des conflits du travail dans
le secteur privé au Burkina Faso : entre procédures juridiques et méthodes informelles, Dakar,
2019, p 3

- Clay T., L’arbitrage en droit du travail : quel avenir après le rapport Barthélémy-Cette ?, Dr.
Soc., 2010, p. 930.

- DESDEVISE Y, Remarque sur la conciliation en droit privé, numéro 142

- 31 -
- DESMARAIS Jacques, Les modes alternatifs de règlements des conflits en droit du travail, in :
Revue internationale de droit comparé, vol 49, numéro 2, Avril-Juin, 1997. P 414

- JARROSSON Charles, les modes alternatifs de règlements des conflits, présentation générale,
Revue international de droit comparé, 1997, p 342

V. JURISPRUDENCES

- CA Paris, 29 avr. 1982, Rev. Arb. 1983. 342. ; Cass., Civ. 2e. 19 avr. 1985, Rev. Arb. 1986.
57, note

- Cass. Civ. 1ère. 6 mai 2003, n°01-01.291, Bull. civ. I, n°108, RDC 2003, p. 182, obs. L.
Cadiet ; RDC 2003, p. 189, obs. X. Lagarde ; Gaz. Pal., 8 avr. 2004, p. 18, obs. E. du
Rusquec ; RTD civ. 2003, p. 499, obs. J. Mestre et B. Fages ; JCP G 2004, II, 10021, R.
Colson

- Cass. Soc. 3 nov. 2010, n°09-42.991 ; Cass. com., 12 juin 2012, n011-18.852, RDC 2013,
p. 192, obs. C. Pelletier ; Contrats conc. consom. 2012, comm. 231, note N. Mathey ; Cass.
com., 2 juin 2015, n°14-13.289.

- Cass., civ. 1ère. 13 avr. 1972, Rev. arb, 1975, p. 235, note E. Loquin

- Cour sup. Arb 13 mai 1950 D.S, 1950, p 232 conclusions Heillronner note P.D
Jarrosson

- sentence de conseil d’arbitrage, 19 juin 1991, BRAKINA-SOBBRA, RBD n 23 janvier


1993

- Sentence du conseil d’arbitrage n 21 du 25 Juin 1991 OVSL c/ Jean Lefèvre

- 32 -
VI. LEGISLATIONS

- Acte Uniforme sur l’arbitrage OHADA


- Code civil de 1804
- Code du travail du Burkina Faso Tome IX, juillet 1997
- Le Nouveau Code de Procédure Civile
- Loi 22- 99 AN du 18 Mai 1999 portant code de procédure civile
- Loi n 028-2008/AN portant CODE DU TRAVAIL AU BURKINA FASO
- LOI N 033 – 2004/AN du 14 Septembre 2004 portant CODE DU TRAVAIL AU
BURKINA FASO

VII. RESSOURCES ELECTRONIQUES

- http://books.open.edition.org/la conciliation et la médiation judiciaire(consulté le 09 Mai


2022)
- http://www.inspection-travail.gov.bf/les différents types de procès verbaux(consulté le 07
Avril 2022)
- www.dictionnaire-juridique.com/définition tirée du dictionnaire du droit privé(consulté le
10 Mai 2022)
- Www.village-justice.com/consulté le 29 Mai 2022
-Www.wipo.int/amc/fr/arbitration/principales caractéristiques de l’arbitrage (consulté le 01
Mai 2022)

TABLES DES MATIERES

- 33 -
AVERTISSEMENT……………………………………………………………………………….I
DEDICACE……………………………………………………………………………………….II
REMERCIEMENTS……………………………………………………………………………..III
SIGLES ET ABREVIATIONS………………………………………………………………….IV
SOMMAIRE……………………………………………………………………………………..VI

INTRODUCTION………………………………………………………………………………..1

CHAPITRE 1 : LE REGIME JURIDIQUE DES MODES ALTERNATIFS DE REGLEMENTS


DES LITIGES EN DROIT DU TRAVAIL……………………………………………………...5
Section 1 : Les notions des litiges en droit du travail…………………………………………....5

Paragraphe 1 : Le contenu des litiges en droit du travail………………………………………..5


A. L’objet du litige en droit du travail……………………………………………………...6
B. Les parties aux litiges en droit du travail………………………………………………….7

Paragraphe 2 : Le préalable du recours aux modes extrajudiciaires de règlements des


litiges………………………………………………………………………………………………7
A. Les conditions de validité de la clause de conciliation……………………………………8
B. Les conditions de validité de la convention d’arbitrage…………………………………..9

Section 2 : La mise en œuvre des procédés amiables de règlements des litiges en droit du
travail…………………………………………………………………………………………….11
Paragraphe 1 : La procédure de la conciliation…………………………………………………..11
A. L’ouverture de la conciliation……………………………………………………………11
B. Le déroulement de la conciliation………………………………………………………..12
Paragraphe 2 : La procédure d’arbitrage…………………………………………………………13
A. La saisine de l’arbitre en droit du travail ……………………………………………….13
B. Le déroulement de l’arbitre en droit du travail…………………………………………..14

- 34 -
CHAPITRE II : LES EFFETS JUSTIFICATIFS DU RECOURS AUX MODES ALTERNATIFS
DE REGLEMENTS DES LITIGES EN DROIT DU
TRAVAIL……………………………………………………………………………………….17
Section 1 : Les effets liés à l’arbitrage…………………………………………………………...17
Paragraphe 1 : Les effets de la sentence arbitrale ……………………………………………….17
A. L’autorité de la sentence arbitrale………………………………………………………..17
B. L’exequatur de la sentence arbitrale……………………………………………………..19
Paragraphe 2 : Les voies de recours possibles après la sentence arbitrale……………………….19
A. Les voies de recours possible dans le droit national……………………………………..20
B. Les voies de recours possible dans l’acte uniforme au Droit d’arbitrage………………..21

Section 2 : Les effets liés à la conciliation……………………………………………………….22


Paragraphe 1 : Le cas du procès verbal d’accord de conciliation……………………………….23
A. La force obligatoire de l’accord de conciliation…………………………………………23
B. L’homologation de l’accord de conciliation……………………………………………..24
Paragraphe 2 : Le cas de la caducité du procès verbal de non conciliation……………………...24
A. La procédure devant le tribunal du travail……………………………………………….25
B. Les voies de recours ouvertes contre le jugement du tribunal du travail………………...27

CONCLUSION…………………………………………………………………………………28
BIBLIOGRAPHIE………………………………………………………………………….30
TABLE DES MATIERES…………………………………………………………………...34

- 35 -

Vous aimerez peut-être aussi