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LE REGLEMENT PACIFIQUE DES

DIFFERENDS INTERNATIONAUX
septembre 4, 2020septembre 4, 2020 0 Comments
La régulation de la société internationale repose sur la création et l’application du
droit international dont l’un des principes fondamentaux est le règlement pacifique
des différends.

Rapport de fin de cycle


Thème: LE REGLEMENT PACIFIQUE DES DIFFERENDS INTERNATIONAUX
Présenté par : BRAHIM MAHAMAT Tchéré
Etablissement:Université Catholique d’Afrique de l’O uest(UCAO)
REMERCIEMENTS
Ce travail ne saurait aboutir sans la contribution inestimable de plusieurs person nes.
Nos remerciements vont particulièrement à l’endroit de :

Notre Directeur de Rapport Monsieur OUEDRAOGO Issaka Yves, pour son appui ses
conseils et ses orientations pour la rédaction de ce rapport et cela malgré ses
multiples occupations. Recevez l’ex pression de notre profonde gratitude.

Nos enseignants qui ont contribué à notre formation, mais aussi et surtout à toute
l’équipe administrative de l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest. Pensée
particulière à Monsieur SANOU Oumar, chef de scolar ité de l’UFR/SJP pour l’orientation
et la sympathie.

Notre défunt père feu MAHAMAT TCHERE pour les efforts consentis pour notre
éducation et le sens de la droiture et de la vertu qu’il n’a cessé de nous inculquer
durant toute sa vie. Paix à son âme.

Notre mère MARIAM Mahamat pour l’amour, la bénédiction et l’affection incessants.


Puisse Dieu t’accordera une longue vie.

FATIME Amadou Djallah, IDRISS Ada m et ABDELKERIM Djallah.

L’ensemble de ma famille pour l’amour et le soutien incessants qui nous ont


réconfortés dans les études. Nous vous serons redevables éternellement.

Mes amis Saleh Arabi, Oumar Dawala, Hawa Moussa du Niger, Ramadan Youssouf pour
leurs encouragements et la solidarité.

Toute la population de la ville de Bobo -Dioulasso pour l’hospitalité lé gendaire affichée


tout le long de notre séjour.

Tous ceux dont les noms ne figurent pas ici et qui nous ont aidé aussi modestement
soit-elle, ce silence n’enlève en rien l’estime que nous avons pour vous. Que Dieu vous
le rend au son centuple.

AVANT-PROPOS
L’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest (UCAO) est un établissement privé
d’enseignement supérieur et de recherche scientifique. Elle est co mposée de huit (8)
unités universitaires, dont celle du Burkina Faso, basée à Bobo -Dioulasso. L’Unité
Universitaire de Bobo-Dioulasso (UUB) fut créée en Novembre 2005 avec pour option
de base l’agroalimentaire et pour système d’enseignement, le système Lic ence-Master-
Doctorat

(LMD). Elle comprend huit filières regroupées en quatre (4) Unités de form ation et de
Recherche (UFR) que sont :

• L’UFR/Sciences et Techniques (UFR/ST) pour la biologie, l’informatique et le génie


civil ;
• L’UFR/Sciences Economiques et de Gestion (UFR/SEG) pour le
Management/Marketing, l’Economie et la Finance/Comptabilité ;

• L’UFR/Sciences Juridiques et Politiques (UFR/SJP) pour le Droit et l’UFR/Lettres et


Sciences Humaines (UFR/LSH) pour la Sociologie et les Lettres Modernes.

SIGLES ET ABREVIATIONS
A.F.D.I : Annuaire Français du Droit Internation al.
A.J.I.L : Americain Journal of International Law
AG : Assemblée Générale.
Al. : Alinéa.
Art. : Article.
C.I.J : Cour Internationale de Justice.
C.P.I : Cour Pénale Internationale.
C.P.J.I : Cour Permanente de Justice Internationale.
C.S : Conseil de Sécurité.
Ed. : Edition.
EDICEF : Editions Classique d’Expression Française Ibid. : Ibidem .
LGDJ: Librairie Générale de Droit et de Jurisprudence O.N.U : Organisation des Nations
Unies.
1. CIT : Opus-citatum. P. Page.
P.V : Procès-Verbal
PA : Protocole Additionnel.
Par. : Paragraphe.
RES : Résolution.
RGDIP : Revue Générale du Droit International public.
SOMMAIRE
INTRODUCTION GÉNÉRALE ……………………………………………………………………………….. 1
CHPITRE 1 : LES MECANISMES DU REGLEMENT PACIFIQUE DES DIFFERENDS
INTERNATIONAUX……………………………………………………………………………………………….. 7
SECTION 1 : LES PROCEDES NON JURIDICTIONNELS DE REGLEMENT …………..
PACIFIQUE DES DIFFERENDS INTERNATIONAUX………………………………………….. 7
SECTION 2 : LES PROCEDES JURIDICTIONNELS DE REGLEMENT PACIFIQUE .
DES DIFFERENDS INTERNATIONAUX…………………………………………………………….. 15
CHAPITRE 2 : LES LIMITES A L’EFFECTIVITE DU REGLEMENT PACIFIQUE
DES DIFFERENDS INTERNATIONAUX……………………………………………………………… 21
SECTION 1 : LES ENTRAVES AU REGLEMENT PACIFIQUE DES DIFFERENDS …
INTERNATIONAUX……………………………………………………………………………………… ……. 21
SECTION 2 : LA NECESSITE DU RENFORCEMENT DU REGLEMENT PACIFIQUE
DES DIFFERENDS………………………………………………………………………………………………. 27
CONCLUSION GÉNÉRALE…………………………………………………………………………………. 34

INTRODUCTION GÉNÉRALE
La régulation de la société internationale repose sur la création et l’application du
droit international dont l’un des principes fondamentaux est le règlement pacifique
des différends.

La paix, définie comme l ’absence de guerre constitue depuis longtemps un des grands
défis que doit relever le droit international [ 1 ] .
Par ailleurs, la tentative de communautarisation des intérêts de la société
internationale met en évidence les efforts déployés par la communauté internationale
des États pour garder intact le caractère juridique contraign ant du principe du
règlement pacifique des différends de façon à m aintenir la guerre dans l’espace du «
hors la loi ». Le passage de la nature 2 à la culture [ 2 ] implique la mise en œuvre de voies
et moyens largement identifiables et identifiés. Il s’agit de maintenir et de renforcer la
catégorie des normes du jus cogens tout en les assortissant de moyens efficaces en
vue de garantir leur respect. Le désarmement ainsi que la juridictionnalisation
croissante de la vie internationale, à travers notamment la Cour internationale de
Justice et la Cour pénale internationale part icipent de la consistance de la notion de
paix durable [ 3 ] . De ce fait le recours à la force reste une optio n bien encadrée et
délimitée par des règles juridiques bien déterminées par la communauté
internationale.
Actuellement, l’usage de la force entre les Etats est interdit par une r ègle de Droit
International Péremptoire [ 4 ] . Les seules exceptions au principe d’interdiction du
recours à la force sont : la légitime défense individuelle ou collective [ 5 ] et en cas
d’agression. [ 6 ]
En dépit de cette interdiction, de nombreux conflits armés continuent à faire rage.
Aujourd’hui, les Etats reconnaissent que le droit international public, doit prendre en
compte cette réalité internat ionale non seulement en combattant ce phénomène, mais
aussi en le régulant pour garantir un niveau d’humanité à ces situations
fondamentalement inhumaines et illégales [ 7 ] .
En droit international public, les différends internationaux opposent les sujets de droit
international et ces différends, ratione personae [ 8 ] , peuvent mettre en cause des
conflits entre États, des différends ou litiges entre États et organisations
internationales, des conflits entre organisations internationales, ou même internes aux
différentes organisations internationales. Ne constitue p as en revanche un différend
international stricto sensu [ 9 ] les conflits opposant les personnes de droit privé et les
sujets de droit internati onal [ 1 0 ] .
C’est pourquoi le règlement des différends occupe une place importante dans les
relations internationales ; dès lors que le prolong ement des conflits est de nature à
mettre en cause la paix et la sécurité dans les rapports internationaux. En droit
interne, le juge est l’instance naturelle appelée à trancher les différends, à résoudre
les litiges qui opposent les différents sujets de d roit, qu’il s’agisse des personnes de
droit privé ou des personnes de droit public. En droit international, l’absence d’une
institution analogue au juge de paix ne signifie pas pour autant une absence de règles
auxquelles doivent se soumettre les sujets de droit international pour le règlement de
leurs différends.

En effet, deux principes régissent le mécanisme du règlement paci fique des différends
: en premier lieu, l’obligation de résoudre les litiges par des moyens pacifiques et en
second lieu, la liberté de choix des parties en ce qui concerne le mode de règlement de
ces différends.

L’obligation de résoudre les différends par les moyens pacifiques est la première règle
à laquelle doivent se soumettre les sujets de droit international. Il s’agit de
l’interdiction du recours à la force pour faire aboutir les réclamations ou pour
résoudre les différends. Depuis le pacte Briand -Kellog (1928), la guerre a été proscrite
comme mode de règlement des différends. Cette obligation est le corollaire de
l’interdiction du recours à la menace ou à l’emploi de la force pour la solution des
litiges internationaux. Il s’agit d’une prohibition dé sormais classique, rappelée par
l’article 2, paragraphe 3, de la Charte des Nations Unies [ 1 1 ] .
La liberté de choix des parties, relative au mode de règlement des différends, est le
corollaire de l’obligation de résoudre pacifiquement les différends. Il n’y a pas de
mode privilégié ou préférentiel pour mettre fin à un différend, il appartient aux parties
de déterminer la manière et la méthode qu’elles considèrent comme les mieux
appropriées pour résoudre leurs litiges. Ces moyens sont divers. A l’article 33 de la
Charte des Nations Unies, dans son paragraphe premier énumère de manière
énonciative les modes de rè glement susceptibles d’être mis en œuvre dans leurs
rapports internationaux. Aussi les parties litigantes bénéficient -elles d’une entière
liberté procédurale [ 1 2 ] .
Le rappel des deux principes fondamentaux du règlement pacifique des différends,
principes caractérisés par leur philosophie libérale, nous amèn e à préciser
successivement la notion de différend inte rnational.

Toutes les situations de crise dans les rapports internationaux ne peuvent pas être
qualifiées de différends. En effet, il est d’observation courante des contestations de
plusieurs natures opposent souvent différentes parties et peuvent porter s ur un objet
plus ou moins déterminé. On parlera de situations internationales conflictuelles
lorsque leur dimension est de nature à remettre en cause la paix et la sécurité
internationales.

Mais un différend au sens juridique a une signification, une accep tion, bien précise. La
Cour permanente de Justice internationale l’a défini comme : « un désaccord sur un
point de droit ou de fait, une contradiction, une opposition de thèses juridiques ou
d’intérêts entre deux personnes. 1 4 ». Nous pouvons analyser cette définition, en y
intégrant les apports et les raffinements subséquents de la jurisprudence et de la
doctrine : Il s’agit d’un désaccord, d’une divergence d’opinions, ou d’une opposition de
points de vue entre deux ou plusieurs sujets de droit.
L’objet de ce désaccord est un point de fait, c’est -à-dire la matérialité d’un fait, eu
égard aux conséquences juridiques qui s’ensuivent, ou de droit, c’est -à-dire
l’interprétation d’une règle ou la qualificatio n juridique d’un fait ou d’une
situation. 1 5 En d’autres termes, un conflit d’interprétations ou de thèses juridiques, le
point de fait ou de droit qui fait l’objet du désaccord, doit à son tour porter sur les
intérêts juridiques des parties, c’est -à-dire être susceptible de les affecter. Autrement
il s’agirait d’une controverse purement théorique. C’est donc un conflit de prétentions
juridiques portant sur le même objet qui affecte les intérêts juridiques des
parties [ 1 3 ] .Quant au règlement pacifique des différends, il se définit comme le
règlement des différends internationaux par des procédés exclusifs de tout recours à
la force. [ 1 4 ]
Ainsi, on retiendra entre autres classifications, celle faite traditionnellement par la
doctrine entre les différends d’ordre juridique et les différen ds d’ordre politique.

Les différends d’ordre juridique sont ceux portant sur l’existence, l’application, la
portée ou l’interprétation de la règle de droit [1 5 ] .
Les différends d’ordre politique sont des différend s qui peuvent consister en une
opposition d’intérêts entre Etats [ 1 6 ] .
Un différend politique ne peut se rég ler que par un nouvel ajustement des intérêts en
présence qui puisse être acceptable par les Etats intéressés. Ceci suppose que l’on
tienne compte de la situation, politique, économique, psychologique. Les procédures
de règlement que l’on utilisera devront être telles que ces différents éléments puissent
être pris en considération. Mais il faut naturellement relever qu’il peut arriver qu’un
différend international soit complexe, c’est à dire possède certains aspects juri diques
et certains aspects politiques . Il faudra alors en tenir compte pour déterminer le choix
du mode de règlement à adopter [ 1 7 ] .
Pour comprendre le règlement pacifique des différends internationaux aujourd’hui, il
est nécessaire de revenir sur son histoire. Marqué par les atrocités de la Première
Guerre Mondiale et du XIX ème siècle en général, le XX ème siècle tente par les moyens
de l’époque de mettre la guerre hors la loi. Sans exclure pour autant le recours à la
force, la société internationale cherche à le réguler en le limitant autant que faire se
peut. Ainsi, le Pacte de la Société des Nations prévoyait la création de la Cour
Permanente de Justice Internationale le 15 Décembre 1922 qui sera la première
juridiction permanente compétente en matière de règlement des différends
internationaux. Parallèlement à cela, la Cour Permanente d’Arbitrage, créée en 1899 et
confirmée en 1907, disposait également de ce rayonnement et de cette influence
internationale. Ces deux siècles marquent un effort vers le « pacifisme juridique » qui
sera traduit par de nombreux textes et conventions internationales.

A cette fin, ce droit a évolué lorsque deux pri ncipes phares ont été posés et confirmés
par les textes. Tout d’abord, le principe de l’interdiction du recours à la force, émis par
le pacte de Briand Kellogg [ 1 8 ] , est consacré dans le principe d’obligation de régler
pacifiquement les différends, c’est à dire que l’on passe à une interdiction de recourir
à tout moyen belliqueux quel qu’il soit. Le texte signé par 12 États ne comporte
toutefois pas de portée universelle puisqu’il ne concerne que l’interdiction dans le
cadre d’États qui auraient préalablement signé le pacte. Cette interdiction est
consacrée à l’échelle internationale par la Charte des Nations Unies, signée à San
Francisco le 26 Juin 1945 [ 1 9 ] , plus précisément à son article 2 paragraphes 3 et 4 [ 2 0 ] . A
partir de cette date, le principe de règlement pacifique des différends à l’échelle
internationale est officiellement proclamé [ 2 1 ] .
Ce sujet a non seulement un intérêt théorique, puisque la convention pour le
règlement pacifique des conflits internationaux, conclue à L a Haye le 18 octobre 1907
est aujourd’hui ratifiée par de nombreux pays et qui s’ engagent à diffuser ses règles
afin de mieux respecter la pacification des différends internationaux pour une paix
durable ; mais aussi un intérêt juridique, en ce sens qu’il nous permet de mettre en
évidence les aspects juridiques mis en évidence par la c onvention de règlement
pacifique des conflits internationaux, de renseigner sur leur application et leur
effectivité. Enfin, l’intérêt socio -politique quant à lui fait un obje t polémique, au regard
des récents événements qui se sont déroulés au Moyen -Orient et de par le monde.
Ainsi le contexte international actuel, marqué principalement par les regains de
tensions géopolitiques, est susceptible de porter atteinte à la pacifica tion des
différends internationaux.

C’est dans ce cadre, que nous avons choisi de mener une réflexion sur le règlement
pacifique des différends internationaux. Notre préoccupation de prime abord fut de
poser la question de savoir, quels sont les instrument s à la disposition des États pour
régler pacifiquement les différends en droit in ternational ?

Cette interrogation principale soulève essentiellement d’autres questions secondaires.


En effet, malgré l’existence d’instrumentent de règlement pacifique des di fférends, il
na demeure pas moins vrai, la survivance des tensions, dans les rela tions des Etats.
D’où le reflexe qui nous pousse aux questions suivantes de savoir, quels sont donc les
facteurs qui limitent ou entravent l’application effective du règlement pacifique des
différends ? Aussi quels sont les voies et moyens juridiques envis ageables, pour un
meilleur renforcement du règlement pacifique des différends ?
Les tentatives de réponses aux différentes interrogations constituant la charpente de
notre analyse structuré en deux chapitres à savoir les procédés du règlement pacifique
des différends internationaux (chapitre 1), et d’autre part la relative effectivité dudit
règlement pacifique (chapitre 2).
CHAPITRE 1 : LES MECANISME DU REGLEMENT PACIFIQUE DES
DIFFERENDS INTERNATIONAUX
Certains modes de règlement sont mis en œuvre sans néce ssairement faire appel à des
normes internationales. L’obligation de règlement pacifique des différends est
relativement récente. Elle a commencé à émerger à la fin XIX siècle avec la convention
pour le règlement pacifique des différends internationaux [ 2 2 ] . Elle se contente d’inciter
les Etats à ne pas re courir à la force. Une solution fondée sur la base du droit est
théoriquement revêtue de l ’autorité de la chose jugée, avec toutes les conséquences
de droit et de fait qui y sont attachées. En effet, on peut classer actuellement les
modes non juridictionne ls à solutions non obligatoires (Section 1), et les modes
juridictionnels de règlements do nt les conclusions sont obligatoires (Section 2).
SECTION 1 : LES PROCEDES NON JURIDICTIONNELS DE REGLEMENTPACIFIQUE DES
DIFFERENDS INTERNATIONAUX
La caractéristique principale de ces modes est de n’aboutir à aucune décision de droit,
c’est- à- dire aucune décision qui ne soit obligatoire pour les parties. En effet, leurs
aspects principalement diplomatiques qui, par leur souplesse, permettent aux États de
régler un différend avant que celui -ci ne dégénère en conflit. Ces modes sont très
avantageux pour les parties de par la discrétion apportée à la procédure d’une part et
d’autre part, le coût, multiples fois inférieur à celui d’une procédure devant une Cour
internationale de Justice. Le cadre non juridictionnel offre ainsi certains procédés
diplomatiques classiques de manière générale aux États (Paragraphe1) mais il peut
aussi en proposer dans le cadre d’une Organisation internationale comme régionale
(Paragraphe2.).

PARAGRAPHE 1 : Les procédés diplomatiques classiques


Chaque État ayant des intérêts et des aspirations propres sur la scène internationale,
l’aspect souple, et très diversifié de ces modes, est présenté à l’article 33 de la Charte
des Nations Unies précité (contenu dans le Chapitre VI, « Règlement Pacifique des
Différends »). Il propose ainsi de s « étapes », une progression croissante d’étapes
allant de procédés très souples car ne nécessitant pas l’intervention d’un tiers comme
la négociation ou l’enquête internationales (A), à des modes légèrement plus
contraignants par rapport aux premiers en ce qu’un tiers va s’immiscer dans la
procédure et jouera un rôle quelque, fois décisif dans la solution proposée aux États
(B).

A-Le mode de règlement direct entre les parties


Ces modes sont les plus traditionnels. Notons au préalable qu’ils peuvent se com biner
entre eux, ou se retrouver de façon transversale, le but étant de trouver une solution
au différend. Le plus classique est la négociation : Véritable « pierre a ngulaire » du
règlement pacifique des différends, elle doit être menée conformément au pri ncipe de
bonne foi [ 2 3 ] et qui découle de l’obligation de régler pacifiquement les différends. En
effet, de cette première obligation découle l’obligation de poursuivre une négociation
directe avec l’autre partie, donc de chercher une solution non belliqueuse au problème
rencontré [ 2 4 ] . C’est ainsi une obligation de moyen en ce que sa finalité va être de
faciliter la communicati on entre les États afin de parvenir à une solution, et non pas de
poser directement une solution sur la table des négociations 2 8 .
Ce mode de règlement peut dev enir indispensable dans certaines circonstances,
notamment lorsqu’une situation nécessite un enca drement juridique.

Ainsi, les États peuvent insérer dans certains traités d’investissement une obligation
préalable à la négociation avant tout recours à des m odes juridictionnels. Cela
démontre la souplesse accordée à ce mode ainsi que la volonté, pour les États, de
partir sur des bases saines en voulant régler le différend. C’est d’un État à l’autre que
le problème va se résoudre. Que ce soit par une invitatio n à négocier ou par cette
obligation préalable, les États prouvent leur bonne foi 2 9 .
A titre d’exemple, dans l’arrêt du Plateau Continental de la Mer du Nord, rendu par la
CIJ en 1969, dans l’affaire République Fédérale d’Allemagne contre Danemark, la Cour
a souligné que « Les parties ont l’obligation de se comporter de telle manière que la
négociation ait un sens, ce qui n’est pas le cas lorsque l’une d’elles insiste sur sa
propre position sans envisager aucune modification.» [ 2 5 ] Il faut en d’autres termes que
les États aient une réelle volonté de trouver une solution, qu’ils fassent preuve de
bonne foi [ 2 6 ] .
Il existe différents types de négociations, à savoir bilatérales, multilatérales, entre
ministres ou ambassadeurs ou encore entre chefs d’État. Ces modalités sont à la
discrétion des États. La négociation peut ainsi revêtir une sim ple signature dans un
bureau officiel lors d’une rencontre non médiatisée ou encore se concrétiser dans une
conférence réunissant les médias et disposant de codes beaucoup plus formels [ 2 7 ] . A
titre d’exemple, le « Plan d’action Conjoint » ou encore l’Accord préliminaire de Genève
(Suisse) sur le programme nucléaire iranien du 24 Novembre 2 013 est une négociation
entre la République Islamique d’Iran et l’Allemagne, la France, le Royaume -Uni, la
Russie, les États-Unis et la Chine sur le développement du programme nucléaire de
l’Iran. Le « Plan global d’action conjoint », signé le 14 Juillet 2 015 3 3 , résulte de cette
négociation de 2013, fruit de compromis entre d’une part la restriction du programme
nucléaire iranien et de l’autre la levée progressive des sanctions américaines sur
l’Iran [ 2 8 ] .
Le second mode qu’il convient de voir est l’enquête internationale. Elle peut intervenir
en cas d’échec des négociations et vise à mettre en lumière les faits à l’origine du
différend par des recherches poussées en matière d’informations [ 2 9 ] , tout cela avec
l’accord préalable des États p arties [ 3 0 ] . Les éléments recueillis seront la base des
négociations entre les parties et à nouveau, le rapport de la commission n’est pas
contraignant pour les États.
Cette enquête peut ê tre décidée par les États mais le Consei l de Sécurité de l’ONU peut
également ordonner le déroulement d’une telle procédure, notamment en cas de crise
internationale. Cette procédure a notamment vu le jour lors des crimes contre
l’humanité commis en ex You goslavie en 1992, ou encore la commissio n chargée
d’enquêter sur les prétendus emplois d’armes chimiques à Damas en 2013, ou, plus
récemment, l’enquête en date du 1er Septembre 2014 de l’initiative du Conseil des
Droits de l’Homme sur les violations commises par l’État Islamique d’Irak et du Lev ant
et des groupes terroristes affiliés. Notons que le rapport de la commission d’enquête
demeure un document purement factuel. Il ne donne pas de solution et a une portée
purement déclaratoire. Ce texte va ensuite ê tre la base pour la poursuite du règleme nt
du différend. C’est ce qui s’est passé en 2010 dans le cadre du litige israélo -turc
concernant l’abordage israélien de la flottille pour Gaza.

B-Le mode de règlement recourant à l’intervention d’une tierce partie


À la différence des procédures diplomati ques mettant directement en contact les
parties litigantes, on a faire, dans ce type particulier de règlement, à des mécanismes
où les tiers sollicités, interviennent de façon active, à la recherche de solutions au
différend engagé. Dans ces modes spécifiq ues, le tiers s’efforce de faciliter la reprise
des négociations entre les parties et propose directement aux parties des suggestions,
des projets ou des avant -projets de règlement du différend.

L’intervention d’un tiers dans ces modes, montre la difficulté ou le manque de volonté
qu’ont un ou plusieurs États parties au différend, à essayer de négocier ou à trouver
une solution. Cette intervention du tiers se fait dans le cadre de relations
diplomatiques tendues où le s parties n’envisagent aucune rencontre dans l’optique de
régler le différend. Les deux modes, les bons offices et la médiation, ont été codifiés
lors des deux Conventions de la Haye de 1899 et de 1907 [ 3 1 ] .
Concernant le mode des Bons Offices, le tiers, extérieur à la négociation, va servir
d’intermédiaire afin d’amener les parties à se rencontrer et à dialoguer. En d’autres
termes, il va devoir faciliter cette rencontre, élément indispensable pour les parties
dans le but de régler le différend. Le statut de tiers est assez large, et plus
généralement, ce sera un personnage influent sur la scène internationale qui sera
chargé d’endosser ce rôle 3 8 . A titre d’exemple, le Secrétaire Général des Nations Unies
offre, de façon régulière, ses bons offices, du fait de sa position internationale. Il a
notamment participé à un tel mode de règlement pacifique des différends dans
l’affaire de la péninsule de Bakassi opposant le Cameroun au Nigeria en 2000 [ 3 2 ] .
La médiation, elle, est un procédé semblable aux bons off ices, à une différence près.
Le médiateur va assister aux négociations et peut également proposer les bases
servant à celle-ci. Il aura en d’autres termes, davantage d’influence que le tiers aux
bons offices qui ne fait qu’organiser une rencontre 4 0 . Le médiateur peut également
proposer ses services à la résolution du conflit, et comme les bons offices, le
médiateur peut endosser des « casquettes » différentes : certains États également peut
faire office de médiateur. A titre d’exemple lors des accords de Da yton, signés le 14
Décembre 1995, mettant fin aux exactions en BosnieHerzégovine, la France a fait
partie des pays médiateurs [ 3 3 ] .
Enfin, la conciliation internationale e st le procédé le plus contraignant parmi les
modes classiques de résolution pacifique des différends en ce qu’elle est davantage
réglementée. Le différend sera ici soumis à une commission inte rnationale [ 3 4 ] qui,
après examen factuel, organisera la rencontre entre les parties d’une part et
proposera d’autre part les bases de la négociation internationale [ 3 5 ] . Ce mode est très
employé dans la pratique en ce qu’il a été mis en avant par la Convention
Internationale de Montego Bay [ 3 6 ] . Là encore et en amont, un traité peut prévoir le
recours à la conciliation internationale en cas de naissance d’un différend.
Ces modes peuvent être appliqués hors d’une organisation intern ationale, mais
également au sein de celle-ci que nous verrons dans le paragraphe suivant.

PARAGRAPHE 2 : Les procédés encadrés au sein d’une Organisation


Internationale
Les organisations internationales ont comme fonction principale d’être des sujets
secondaires du droit international, c’est à dire d’être créées par les sujets premiers
que sont les États. Malgré leurs statuts et leurs objectifs divers, leur point commun
essentiel est celui de permettre une coopération étatique autant que faire se peut.
Elles servent donc bien souvent d’intermédiaires dans le cadre du règlement pacifique
des différends, que ce soit au niveau de l’action de l’ONU à l’échelle internationale (A)
que de celle des organisations régionales à l’échelle locale (B).

A-L’ONU, actrice mondiale du règlement pacifique des différends


Conformément au Préambule de la Charte des Nations Unies [ 3 7 ] , l’une des finalités
principales de l’organisation internationale lors de sa création, réside dans le fait pour
ses membres d’unir leurs forces pour la paix et la sécurité internationales.
Il est ainsi impossible aujourd’hui de dissocier un quelconque conf lit ou différend
international de l’action de l’ONU en ce qu’elle endosse à l’heure actuelle un rôle
primordial dans la stabilisation des relations internationales, et ce rôle n’a cessé
d’évoluer au fil des décennies depuis 1945. Elle constitue un cadre pr ivilégié en termes
de règlement pacifique des différends, du fait du rôle de chacune de ses institutions
spécialisées et aux buts clairement définis dans la Charte des Nations Unies. Les
organes de cette organisation internationale ont comme but principal, la finalité de
paix et de sécurité i nternationales. Ils sont donc dotés d’instruments, de pouvoirs
visant à faciliter leur implication dans un différend et à le régler dès que possible [ 3 8 ] .
Ainsi, la responsabilité du maintien de la paix a été confiée dès la rédaction de la
Charte au

Conseil de Sécurité de l’ONU, en vertu de l’article 24 alinéas 1 et 2 [ 3 9 ] du Chapitre V


intitulé « Conseil de Sécurité. » Son rôle est précisé à l’article 34 selon lequel « le
Conseil de Sécurité peut enquêter sur tout différend ou toute situation qui pourrait
entraîner un désaccord en tre nations ou engendrer un différend, a fin de déterminer si
la prolongation de ce différend ou de cette situation est susceptible de menacer le
maintien de la paix et de la sécurité internationales. » La Charte a une conception
extensive du rôle du Consei l de Sécurité. En effet, l’article 35 al inéas 1 de ladite
Charte, précise que « tout Membre de l’Organisation peut attirer l’attention du Conseil
de Sécurité ou de l’Assemblée générale sur un différend ou une situation de la nature
visée dans l’article 34. » Un État non partie au litige peut éga lement soumettre à son
initiative [ 4 0 ] , le différend au Conseil de Sécurité [ 4 1 ] . [ 4 2 ] De plus, si le Conseil décide
d’intervenir dans un différend, il a la possibilité, aux termes de l’article 36 alinéa 1de la
charte de l’ONU « recommander les procédures ou méthodes d’ajustement appropriées
» aux États parties au litige ou encore d’ordonner une conciliation internationale
comme nous avons déjà pu le constater. Si nous avons déjà pu mentionner le rôle du
Secrétaire Général [ 4 3 ] (rôle politique et influent dans la résoluti on des différends
internationaux), il faut également citer celui de l’Assemblée Générale des Nations
Unies dont le but principal va être de garantir un équili bre sur la scène internationale
par un décompte égalitaire des voix étatiques. Ses prérogatives so nt énoncées dans le
Chapitre IV de la Charte, intitulé « Assemblée Générale» [ 4 4 ] . Elle possède également
deux types de compétences : Une comp étence générale, au titre de laquelle il est
possible de l’impliquer dans « toutes questions ou affaires entrant dans le cadre de la
présente Charte ou se rapportant aux pouvoirs et fonctions de l’un quelconque des
organes prévus dans la présente Charte [… ] » 5 3 mais également une compétence
spécialisée grâce à laquelle elle peut émettre des recommandations auprès du Conseil
de Sécurité pour que celui -ci décide d’intervenir ou non [ 4 5 ] . Elle est toutefois soumise
au Conseil de Sécurité puisque selon l’Article 12 alinéa 1 de la Charte de l’ONU « tant
que le Conseil de sécurité remplit, à l’égard d’un différend ou d’une situation
quelconque, les fonctions qui lui sont attribuées par la présente Charte, l’Assemblée
générale ne doit faire aucune recommandation sur ce différend ou cette situation, à
moins que le Conseil de sécurité ne le lui demande. » Son rôle est donc limité par
rapport à celui du Con seil.
B-Les organisations régionales, actrices locales du règlement pacifique
des différends
Les organisations internationales constituent un intermédiaire entre la résolution
pacifique d’un différend inter-parties et la résolution d’un différend devant l’ ONU,
signe de la difficulté et de la gravité de la situation. C’est dans ce cadre local, régional
que la pratique a su privilégier le recours à ces organisations qui sont progressivement
devenues une étape indispensable dans la résolution pacifique des dif férends sur les
différents continents. La Charte des Nations Unies leur a même consacré un Chapitre
entier, le VIII, intitulé « Accords Régionaux », sous réserve , à nouveau, de la
compatibilité des « accords ou organismes et leur activité avec les buts et les principes
des Nations Unies » [ 4 6 ] . Elle n’envisage également que ce règlement pacifique des
différends « d’ordre local » en considérant q ue la soumission d’un différend au Conseil
de Sécurité, constitue une étape alarmante vis à vis de la stabilité des relations
internationales [ 4 7 ] .
Le règlement pacifique des différends est encadré localement par une pléthore
d’institutions éparses sur les différents continents : En Europe par exemple, l’Union
Européenne joue ce rôle pacificateur, tout comme l’Organisation pour la Sécurité et la
Coopération Économique [ 4 8 ] de 1995, dont la particularité a été, comme à l’ONU,
d’institutionnaliser une commission de conciliation et d’ar bitrage. Au niveau du
continent américain, l’Organisation des États Américains [ 4 9 ] (OEA) promeut l’équilibre
local américain, par le développement de mécanismes de règlement des différends à
l’image de l’ONU : Création de la Cour américaine des Droi ts de l’Homme [ 5 0 ] , très active,
et de commissions d’enquêtes locales dans certains différends, en particul ier en
Amérique du Sud et dans la zone des Caraïbes.
L’Afrique n’est pas en reste. L’Union Africaine est la plus prometteuse en matière de
développement d’un règlement pacifique des d ifférends. Outre ce pouvoir politique,
elle joue d’importants rôles économiques, prévenant notamment des crises, des
conflits douaniers ou encore en établissant un tarif extérieur commun.

Ainsi, la simple existence de ces organisations permet la saisine un ilatérale de leurs


organes par l’une des parties au différend ou même par un autre membre de
l’organisation, contournant ainsi la base consensuelle, du moins pour ce qui est du
déclenchement du processus de règlement [ 5 1 ] .
A un certain moment, la négociation n’est plus possible pour diverses raisons. Faute de
trouver une solution par eux-mêmes, les parties se résolvent donc à se tourner vers
des modes juridictionnels qui, par leur aspect institutionnalisé et contraignant, seront
peut-être plus à même de pouvoir trancher efficacement le litige, garantissant ainsi un
retour à une stabilité internationale.

SECTION 2 : LES PROCEDES JURIDICTIONNELS DU REGLEMENT PACIFIQUE DES


DIFFERENDS INTERNATIONAUX
Ces modes désignent un recours au juge in ternational ou à l’arbitre international. Dès
lors, les modes juridictionnels vont se fonder non pas sur l’aspect souple ni sur une
quelconque valeur déclaratoire, mais sur une décision obligatoire, contraignante pour
les parties aux différends. Ce fondeme nt juridique fait que c’est l’organe chargé de
résoudre le problème, qui met officiellement fin au litige international, en tranchant la
question de droit. Ces spéc ificités s’appliquent tant pour la procédure devant l’arbitre
international (paragraphe 1)que devant une juridiction internationale (paragraphe 2).

PARAGRAPHE 1 : Le règlement arbitral


Historiquement parlant, l’arbitrage est un mode plus ancien que le règl ement
judiciaire. Il est donc davantage ancré dans la pratique internationale, et il n’est p as
rare, que certains États n’y recourent pas, dès la naissance d’un litige, en ce qu’il
demeure, malgré tout, soumis au consentement des États. L’arbitrage intern ational
s’effectue à travers des modalités (A), qui permettent d’aboutir à une sentence (B) .

A-Les modalités de l’arbitrage international


L’arbitrage est un mode de règlement juridictionnel des différends interétatiques et
transnationaux, par des arbitres , choisis par les parties, chargés de rendre une
décision revêtue de l’autorité de chose jugée 6 1 .
Le recours à l’arbitrage est l’émanation d’un accord où les parties en litige consentent
de recourir à cette méthode juridictionnelle de solution des différe nds internationaux
pour résoudre un conflit les opposant. Là encore, les États ne peuvent être soum is de
force à un tribunal arbitral car ce sont des sujets souverains. Dès lors, ils doivent
exprimer leur volonté qui peut prendre plusieurs formes, scindées plus généralement,
entre avant la naissance du différend et après celle -ci.

Ainsi donc, avant la n aissance d’un différend, les États ont la possibilité d’anticiper une
situation qui troublerait l’ordre international. Ils peuvent procéder à l’insertion dan s
un traité bilatéral ou multilatéral d’une clause compromissoire. Cette clause souligne
que si jamais un litige venait à naître des suites de l’application de ce traité, les États
se soumettraient à un règlement arbitral des différends. La clause compromi ssoire agit
ainsi comme une sûreté supplémentaire, d’autant plus qu’elle peut engendrer deux
formes précises : Soit c’est une clause compromissoire spécifique, c’est à dire qu’elle
prévoira la composition du tribunal d’arbitrage et l’application de tel dro it au litige [ 5 2 ] ,
soit c’est une clause compromissoire générale, c’est à dire qu’elle se contente de
mentionner l’implication d’un tribunal a rbitral en cas d’échec dans la bonne application
du traité [ 5 3 ] . Afin de faciliter à l’État, ces démarches, de nombreux traités d’arbitrages
ou actes généraux d’arbitrages existent et prévoient des modalités spécifiques au
règlement du litige. C’est le cas de l’acte général pour le règlement pacifique des
différends internationaux du 26 Septembre 1928 qui prévoit de telles modalités [ 5 4 ] .
Après la naissance du différend, les États peuvent aussi recourir à l’arbitrage par le
biais d’un acte juridique spécifique, le compromis d’arb itrage, qui va instituer la
compétence d’un tribunal pour trancher le litige en question [ 5 5 ] . Ce compromis est le
fruit de négociations interparties, il sera alors un véritable traité international qui
régira les modalités propres au tribunal arbitral en charge de l’affaire [ 5 6 ] . Les États
peuvent encore faire intervenir d’autres modes de règlements des différends, ils ont
une importante marge de manœuvre dans les dispositions relatives au compromis. Par
exemple, si seulement une partie définie du litige, les oppose, ils peuvent choisir de la
régler par l’arbitrage international et de soumettre le litige moins contesté à la
négociation ou à la conciliation internationale [ 5 7 ] .
B-La sentence en tant que résultat de l’arbitrage international
La sentence arbitrale marque l’aboutissement de l’arbitrage international. En vertu
des modes juridictionnels de règlement des différends, la senten ce arbitrale revêt un
caractère obligatoire pour les parties [ 5 8 ] , en ce qu’elle bénéficie, tout comme la dé cision
d’une Cour internationale, de l’autorité de la chose jugée. Même si la sentence peut
être remise en cause dans de rares exceptions, les États appliquent de façon générale
les décisions en raison du coût très élevé du recours à l’arbitrage.
Ainsi, la convention de La Haye de 1907 pour le règlement pacifique des conflits
internationaux, rappelle d’ailleurs que l’arbitrage implique pour les Etats, leur
engagement de se soumettre de bonne foi 6 9 à la sentence. Ils se retrouvent ainsi dans
l’obligation de se conformer à la sentence et de prendre toutes les
mesures [ 5 9 ] juridictionnelles propres à en assurer l’e ffet [ 6 0 ] . C’est pourquoi, les arbitres
choisis dans le litige d’espèce, tentent le plus possible de rendre une décision neutre
afin d’une part de satisfaire les parties et d’autre part d’éviter une crise diplomatique
qui serait à même d’envenimer encor e plus la situation, déjà fort instable.
Là encore, il n’y a pas d’obligation in fine 7 2 pour les États de respecter la sentence
rendue. Même si cette dernière a force obligatoire, elle n’a pas force exécutoire car
rien ne peut contraindre un État, au risqu e de se heurter au principe de souveraineté.
De plus, et malgré son aspect de plus en pl us rare, certaines sentences arbitrales
peuvent reposer uniquement sur des considérations d’équité ou politiques. Ce type de
sentence n’a pas manqué d’être critiqué à d e nombreuses reprises par la communauté
internationale, notamment les décisions de la Co mmission d’arbitrage Badinter, en vue
de la paix en Ex-Yougoslavie, Succession et Équité d’État de 1993 qui, selon elle,
portaient trop de considérations politiques au sujet, dénaturant la solution
apportée [ 6 1 ] .
Tout comme le jugement, la sentence arbitrale n’a d’autorité de la chose jugée qu’à
l’égard de ceux qui y ont été parties. Cependant, imposé par les co nditions actuelles de
fonctionnement de la société interétatique, le principe n’a pas une portée absolue. Il
comporte un correctif selon lequel un Etat peut volontairement intervenir dans la
procédure, chaque fois qu’il estime qu’un intérêt juridique est p our lui, en cause [ 6 2 ] .
Le second mode juridictionnel de règlement des différends réside dans le règlement
judiciaire auprès de la C.I.J.

PARAGRAPHE 2 : Le recours à la C.I.J


La mission de la CIJ est en effet, de régler, conformément au droit international, les
différends d’ordre juridique qui lui sont soumis par les Etats. Aucune affaire ne saurait
être connue d’elle si le demandeur et le défendeur ne sont pas tous deux des Et ats [ 6 3 ] .
Notre analyse sur la Cour internationale de justice, en tant qu’organe judiciaire
international permanent le plus influent, portera sur sa compétence (A), et la portée
de ses arrêts (B).
A-La compétence de la C.I.J
La CIJ a la particularité d’être dotée d’une double compétence, contentieuse et
consultative. La compétence en matière consultative est m oins fréquente et est du
ressort des autres organes des Nations Unies [ 6 4 ] . Sur leur demande, la Cour peut être
amenée à rendre des avis concernant des questions de droit de portée générale [ 6 5 ] . Ces
avis sont dénués de force oblig atoire mais ont une grande force symbolique, morale,
et dénotent d’une influence certaine de la Cour sur la scène internationale. C’est cette
autorité de la Cour, légitimée juridiquement au fil de ses actio ns, qui fait
régulièrement évoluer le droit intern ational vers une plus grande acceptation des
décisions de la Cour, donc vers une plus grande stabilité internationale et un
apaisement général des tensions. A titre d’exemple, la Cour a rendu un avis le 22 Juillet
2010, relatif à la conformité au droit int ernational, de la déclaration unilatérale
d’indépendance du Kosovo. En l’espèce, elle s’est prononcée sur le fait de savoir si
cette indépendance était légale ou non, cette question faisant polémique en gén éral.
La Cour a finalement admis qu’elle ne pouvai t pas se prononcer sur cette légalité, en
précisant néanmoins que cette déclaration unilatérale n’était pas contraire aux
principes généraux du droit international.
La compétence en matière contentieuse est la plus courante. Par ce moyen, la Cour
tranche un différend général par un arrêt rendu, ayant force obligatoire pour les
parties concernées. Cette compétence est large et ne peut être restreinte
géographiquement parlant. Toutefois il faut encore une fois l’accord préalable des
États, symbole de leur vol onté de soumettre leurs différends à une juridiction
permanente. Pour ce faire et à l’image de l’arbitrage, les États disposent de plusieurs
techniques juridiques. Nous pouvons à nouveau mentionner la claus e compromissoire,
encadrée par l’article 36 paragr aphe 1 du statut de la C.I.J [ 6 6 ] . Autrement dit, les État s
peuvent, ici aussi, anticiper un différend en insérant une clause au sein du trait é
bilatéral ou multilatéral, spécifiant la compétence de la Cour, si un tel litige était
amené à se déclarer. Le même article vaut également pour le compromis, accord entre
États postérieurement à la naissance d’un différend international permettant à la C our,
d’avoir compétence pour trancher le litige. [ 6 7 ]
Quant à la saisine de la Cour, elle revêt également certaines particularités. Il y a tou t
d’abord la clause facultative de juridiction obligatoire. Autrement dit, si un État choisit
de souscrire à cette clause par le biais d’ un acte unilatéral, la compétence de la Cour
sera consacrée. Le principe de souveraineté joue encore, puisque les État s peuvent
choisir d’y adhérer ou pas, mais également de disposer des modalités comme ils
l’entendent.

B-La portée des arrêts de la C.I.J


Il est possible pour les parties au litige de contester le sens qu’a voulu donner la Cour
à l’arrêt ou même la portée de ce dernier. Une ou plusieurs parties peuvent ainsi
déposer une requête en interprétation ou en révision d’un arrêt de la C.I.J aux terme s
des articles 60 et 61 du statut de la CIJ [ 6 8 ] . Cette interprétation est rare mais possible et
se fait selon les conditions énumérées dans les articles précités [ 6 9 ] . De même, la Cour a
la possibilité d’indiquer des mesures conservatoires dans une situation excessivement
urgente, aux termes de l’article 41 du statut de la CIJ [ 7 0 ] , à la demande d’une des parties
au litige et à tout moment de la procédure devant la Cour. Si ces mesures ne
permettent pas de résoudre la crise, elles la contiennent, le temps d’aboutir à une
solution finale.
La plupart du temps, les arrêts de la C.I.J sont suivis d’effets à l’échelle internationale,
qu’ils peuvent se matérialiser de plusieurs manières : La signature d’un traité ou
accord sont les plus fréquents et démontrent de la réussite de l a C.I.J à stabiliser un
différend entre plusieurs parties. Il peut toutefois arriver que la décision ne soit pas
appliquée directement et qu’elle nécessite au préalable des échanges diplomatiques
ou une marge d’application, ce qui a été le cas dans l’affai re du différend territorial
opposant la Libye au Tchad en date du 3 Février 1994.En l’espèce, l’ONU avait dû
intervenir afin d’aider sur le terrain, à l’application de l’arrêt [ 7 1 ] . Parfois, les arrêts de la
Cour ne sont jamais appliqués, mais ces situations représentent une portion minime
des arrêts rendus par la C.I.J [ 7 2 ] . Notons que s’il existe en théorie une force exécutoire
des arrêts de la C.I.J, les États peuvent implicitement déroger à cette application dans
la pratique, ce qui montre une limite dans le règlement pacifique des différends d u fait
du principe de souveraineté cher à chaque État et, dans de rares occasions, plus
important que l’équilibre de la communauté internationale toute entière [ 7 3 ] .
CHAPITRE 2 : LES LIMITE A L’EFFECTIVITE DU REGLEMENT PACIFIQUE DES DIFFERENDS
INTERNATIONAUX
Le règlement pacifique des différends occupe une place importante dans les relations
internationales. En effet, le prolongement des confli ts est de nature à mettre en cause
la paix et la sécurité dans les rapports internationaux. En droit international, l’absence
d’une institution analogue au juge de paix, ne signifie pas pour autant une absence de
règles auxquelles doivent se soumettre les sujets de droit international pour le
règlement de leurs différends. Dans le souci d’apprécier l’application effective du
règlement pacifique des différends, il est opportun d’énumérer les facteurs qui
entravent leur application (section1), puis de propos er des voies et moyens juridiques
à entreprendre pour renforcer le règlement pacifique des différends internationaux
(section2).

SECTION 1 : LES ENTRAVES AU REGLEMENT PACIFIQUE DES


DIFFERENDS INTERNATIONAUX
Les limites de l’application du règlement paci fique des différends, apparaissent, de
manière assez logique comme étant conditionnées par le rôle limité de la C.I.J dans le
règlement pacifique des différends (paragraphe 1), et les limites d’intervention du
Conseil de sécurité face au différend notammen t par l’usage du veto (paragraphe 2).

PARAGRAPHE 1 : Le rôle limité de la CIJ dans le règlement pacifique des


différends
Les raisons de cette situation sont largement connues. Nombre d’entre elles sont la
conséquence de la façon dont les instruments jurid iques internationaux délimitent la
compétence de la Cour, ainsi que du caractère judiciaire de cet organe, et sont donc
d’ordre “technique” (A). D’autres tiennent plutôt à des considérations d’ordre politique,
et entre autres aux choix de “politique judici aire” opérés par les États quant aux types
de différends qu’ils acceptent de soumettre à la Cour (B).

A-Les limites à l’efficacité dé coulant des instruments définissant la compétence de la


C.I.J. et de son caractère judiciaire.
L’efficacité de la Justice i nternationale ou la perception qu’en ont les sujets de droit,
concernés, se voit limitée, en ce qui concerne plus spécifiquement la C our
internationale de justice, par le fait que les instruments qui régissent le
fonctionnement de cet organe, délimitent de façon stricte voire restrictive sa
compétence, tant ratione personae [ 7 4 ] que ratione materiae 8 7 . La limitation, dans le
domaine contentieux, de la compétence ratione personae [ 7 5 ] de la C.I.J. aux seuls États,
a suscité un nombre considérable de critiques, dont les plus anciennes s uivent de peu
l’adoption du Statut de la Cour.
L’efficacité de la Justice internationale, telle qu’incarnée par la C.I.J., s’en trouve
réduite d’autant, dans la perception qu’en ont non seulement les entités concernées,
mais aussi éventuellement les États eux-mêmes, qui ne disposent généralement
d’aucun autre forum juridictionnel auquel ils pourraient soumettre un différend qui les
opposerait à l’un ou l’autre de ces sujets. Il faut par ailleurs rappeler que la
compétence ratione personae de la C.I.J. est l oin de s’étendre de façon automatique à
l’ensemble de ses “clien ts de référence”. Moins d’un tiers des États membres de l’ONU
seulement avaient en 1999, accepté la juridiction obligatoire de la Cour par le biais
d’une déclaration d’acceptation de compétenc e [ 7 6 ] , dont un nombre appréciable est de
plus assorti de réserves de portée parfois très large [ 7 7 ] .
Ainsi l’efficacité de la Justice internationale peut évidemment apparaître
considérablement limitée d’où un impact négatif sur la pacification des différends. Il
en est d’autant plus ainsi que, comme la Cour elle-même a eu l’occasion de le rappeler
dans l’affaire du Timor oriental, elle ne peut exercer sa compétence à l’égard d’un
différend qui lui est soumis que lorsque l’ensemble des États dont la décision de la
Cour est susceptible d’affecter les droits, sont présents à l’instance [ 7 8 ] .
Les limites à la compétence ratione materiae 9 2 de la C.I.J. ne sont pas moins
significatives à cet égard. Le fait que cette compétence s’étend aux différends d’ordre
juridique [ 7 9 ] , implique en effet que seule la facette jurid ique d’un litige pourra être
soumise, à la Cour, à l’exclusion de ses dimensions politiques, économiques ou
sociales éventuelles. Le règlement auquel pourrait aboutir une décision de la Cour
dans l’affaire qui lui est soumise pourrait donc ne concerner que l’aspect juridique du
litige, à l’exclusion de ses autres dimensions [ 8 0 ] . Si ces dernières continuent à susciter
des dissensions entre les p arties, elles sont susceptibles de relancer le différend,
privant de ce fait le recours à la Justice internationale de l’efficacité qu’il aurait pu
présenter priori.
Enfin, les situations ne sont pas rares dans lesquelles le recours à la Justice
internationale n’a pas pour effet de mettre fin à l’affrontement des subjectivités des
parties, et ne remplit de ce fait pas le rôle d’objectivation qui devrait être le sien. D ans
plusieurs cas, en effet, les prononcés de la C.I.J. sur le fond du litige qui lui étai t
soumis, n’ont pas eu pour effet de mettre fin au différend qui opposait les parties,
alors même qu’aucun de ses éléments essentiels n’échappait à la compétence de l a
juridiction, pour des motifs d’ordre procédural du type de ceux qui viennent d’être
détaillés 9 5 .
Ces différents motifs d’ordre essentiellement technique, pour importants qu’ils soient,
ne sont toutefois pas les seuls à faire apparaître les limites de l’e fficacité du recours à
la Justice internationale, au regard de sa fonction manifeste de rè glement des
différends conformément au droit.

B-Les obstacles à I’ efficacité, liés aux facteurs d’ordre politique.


Parmi les éléments qui conduisent à relativiser l’ efficacité de la Justice internationale,
les facteurs d’ordre politique occupent une place non négligeable. Ils se manifestent,
d’une part, dans le choix des États de ne soumettre en règle générale au règlement
judiciaire international que certains types d e différends internationaux et, d’autre part,
dans le caractère tout théorique des possibi lités de mise en œuvre de certains
mécanismes institutionnels qui avaient précisément pour objectif de renforcer
l’efficacité du recours à la Justice internationale.

Ainsi, pour n’en prendre qu’un exemple, il est révélateur que seule une question
relative à un litige mineur 9 6 , divisant le Pakistan et l’Inde, ait été soumise à la Cour par
le premier de ces États, alors que le contentieux majeur qui les oppose 9 7 est
soigneusement tenu par les deux protagonistes à distance respectueuse de l’organe
judiciaire principal des Nations Unies. De façon générale, les affaires mettant en cause
des questions importantes de recours à la force, susceptibles d’amplifier les
différends, demeurent exceptionnelles et relativement isolées dans le rôle de la Cour.
Il importe de relever que le mécanisme d’exécution forcée des arrêts de la C.I.J.
institué par l’article 94, § 2 de la Charte des Nations Unies, est demeuré, à ce jour en
tout cas, une procédure de mise en œuvre strictement théorique. Très peu d’États,
bénéficiant d’arrêt, ont tenté d’avoir recours à cette procédure pour contraindre
l’autre partie à l’exécution de la décision en cause. [ 8 1 ] . Ce dernier élémen t ne peut
évidemment que conforter largement les États dans la perception qui semble dominer
dans leur analyse, celle d’une efficaci té réduite de la Justice internationale par rapport
à sa fonction manifeste de règlement des différends [ 8 2 ] .
L’on voit ainsi que plusieurs facteurs, qui sont à la fois d’ordre “technique ”et
“politique”, sont susceptibles d’alimenter la perception que peuvent dével opper les
États, d’une efficacité relative et limitée du recours à la Justice internationale, au
regard de sa fonction manifeste de règlement des différends conformément au droit.
Dans un nombre non négligeable de cas, en effet, il s’avère que le recours à la C.I.J. ne
permettra pas d’atteindre cet objectif, en raison des exigences procédurales relati ves à
l’exercice de sa compétence, ou, plus trivialement, parce que la décision rendue par la
Cour risque de ne pas être exécutée par la partie succombante et qu’il serait
impossible d’y contraindre cette dernière.

PARAGRAHE II : les limites dues à l’inter vention du Conseil de Sécurité face aux
différends
Il est apparu une distinction nette entre les prérogatives des membres permanents et
non permanents de ce Conseil, spécialement en ce qui concerne le droit de veto. Ce
droit relève d’une époque, qu’aujourd ’hui, de nombreux analystes prétendent révolue,
et paralyse trop souvent l’action du Conseil de Sécurité dans le cadre du règlement
pacifique des différends. Relativement à cela, on note une paralysie procédurale à la
suite de la saisine du Conseil par rap port à un différend (A). A cela s’ajoute un usage
détourné du droit de veto (B).

A-Le droit de veto en tant que cause de paralysie procédurale


Le Conseil de Sécurité a « la responsabilité principale du maintien de la paix et de la
sécurité internationales » [ 8 3 ] . Voilà pourquoi la Charte prévoit de façon très libérale le
droit de saisine du Conseil de Sécurité, afin d’assurer l’efficacité de son action.
En effet, le Conseil de Sécurité peut être saisi par « tout Etat membre, partie ou non à
un différend, impliqué ou non dans une ”situation” » comme p ar exemple le cas de
l’Inde et de l’Australie [ 8 4 ] , à l’origine de l’examen par le Conseil, du conflit entre
l’Indonésie [ 8 5 ] et les PaysBas [ 8 6 ] en 1947, ou encore le cas du Mexique et de la Norvège,
à propos du conflit entre l’Iran et l’Irak en 1980 [ 8 7 ] .
Même les Etats non-membres de l’ONU peuvent également saisir le Conseil de Sécurité,
et cela, dans des conditions plus strictes. Par ailleurs, on doit relever que le droit de
saisine est reconnu à certains organes de l’ONU, de façon à suppléer à l’éventuelle
carence des Etats. En outre, l’article 99 de la Cha rte de l’ONU qui autorise le Secrétaire
Général à saisir le Conseil de toute ”a ffaire” pouvant compromettre la paix et la
sécurité internationale.

Toutes ces modalités de la saisine du Conseil n’ont pour finalité que de faciliter
l’examen par le Conseil de toutes les crises susceptibles de naître à travers le monde,
afin d’y apporter des solutions rapides et appropriées.

Cependant, dans la pratique, la saisine du Conseil de Sécurité n’a pas d’effet immédiat
: « le Conseil reste libre d’accepter ou de refuse r l’examen du différend ou de la
situation. Un premier débat aura lieu sur l’in scription de la question à l’ordre du jour
du Conseil, ce qui implique seulement que le Conseil accepte d’ouvrir une discussion
» [ 8 8 ] . Quoi que l’ouverture de la discussion ne soit qu’une question de procédure,
susceptible d’un vote majoritaire sans droit de veto de membres permanents, la
pratique veut que « depuis le début des années 1990, il est d’usage courant que ceux -
ci (les débats publics autour de la question soumise à la discussion du Conseil) soient
préparés par des concertations poussées entre les cinq membres permanents ». Au vu
de cette situation, le risq ue est très élevé de voir un différend, passer inaperçu du
Conseil et la possibilité de régler militairement ledit conflit par l’usage de la force
s’amplifier entre les parties.
Ainsi se profile déjà un premier danger à savoir celui de voir une affaire qui bien
qu’ayant fait l’objet d’une saisine régulière du Conseil de Sécur ité, ne soit jamais
examinée faute, d’accord entre les cinq membres permanents dudit Conseil.

En outre, la mise en œuvre de toutes les prérogatives que lui reconnaissent les
chapitres VI et VII de la charte de l’ONU reste soumise à l’accord entre les 5 mem bres
permanents, étant entendu que le veto de l’un d’entre eux, paralyse l’ensemble du
Conseil. Même la lenteur du dégagement de leur accord unanime, a des répercussions
négatives sur la gestion de la crise [ 8 9 ] .
B-L’usage détourné du veto sur l’exécution des arrêts de la C.I.J.
Le paragraphe 1 de l’article 94 de la Charte [9 0 ] oblige les États membres de l’ONU à se
conformer aux décisions de la Cour. En plus de ces États, cette obligation incombe aux
États non membres de l’ONU, mais qui sont parties au Statut de la Cour. Par exemple,
en adhérant au Statut de la C.I.J, le Japon avait de ce seul fait, accepté de s’acquitter de
« toutes les obligations qui incombent à un membre des Nations Unies en vertu de
l’article 94 de la Charte » [ 9 1 ] .
Pour nous rendre à l’évidence de l’impact de l’usage du droit de veto par les membres
permanents du Conseil de sécuri té, nous prenons pour exemple, la saisine du Conseil
de sécurité par le Nicaragua, le 17 octobre 1986, face au refus catégorique des États -
Unis d’exécuter l’arrêt du 27 juin 1986 de la C.I.J, dans l’affaire des activités militaires
et paramilitaires au Ni caragua et contre celui-ci. Il ne fait pas de doute que
l’inexécution d’une décision de la CIJ est une question de fond car les États -Unis
avaient opposé leur veto au projet de résolution S/18250 à la 2703 e séance du Conseil,
le 31 juillet 1986. D’ailleurs, ce droit n’a jamais été contesté sur la base de l’article 27
de la Charte [ 9 2 ] .
Il est permis d’affirmer, que si un litige met oppose un pe tit État à l’une des grandes
puissances membres du Conseil de Sécurité, et que cette puissance est condamnée par
la Cour, il est fort probable qu’elle votera contre les mesures d’exécution, dirigée s
contre elle. Même si l’État débiteur est petit, il suffit que l’un des membres permanents
soit son allié pour qu’il fasse échec aux mesures susceptibles d’être adoptées par le
Conseil de sécurité.

Ainsi, le projet de résolution S/3735 qui ordonnait l’ap plication, contre l’Iran, des
sanctions politiques et économiques concernant l’affaire du Personnel diplomatique à
Téhéran, prévues par la résolution 461 du 31 décembre 1979 afin d’obtenir la
libération des otages, alors qu’il s’appuyait sur les articles 2 5, 39 et 41 de la Charte,
s’était heurté au veto de l’Union Soviétique [ 9 3 ] .
L’efficacité du Conseil de sécu rité en matière du règlement pacifique des différends
internationaux demeure incertaine et limitée tant que les sanctions qu’il peut prendre
revêtent un caractère hypothétique, susceptible de faire relancer des tensions armées
entre les Etats.

SECTION 2 : LA NECESSITE DU RENFORCEMENT DU REGLEMENT PACIFIQUE DES


DIFFERENDS
Il existe un intérêt indéniable pour le monde de prévenir les menaces contre la paix,
de mettre un terme aux ruptures de la paix par le règlement pacifique des différends,
dont l’importance capitale dans le contexte des relations internationales
contemporaines n’a guère besoin d’être soulignée. Il est préalablement nécessaire de
promouvoir la consolidation du principe du règlement pacifique des différends
(paragraphe I), et le renforcement de la juridiction internationale (paragraphe II).

Paragraphe I : La nécessaire consolidati on du principe du règlement pacifique des


différends
La consolidation du principe du règlement pacifique des différends, nécessite la
réaffirmation du principe du règlement pacifique des différends comme principe
organisateur des relations internationale s (A) et la nécessité de l’actualisation d’un
droit international relatif au règlement pacifique des différends (B).

A-La réaffirmation du principe de règlement pacifique des différends


L’article 1er de la Convention pour le règlement des conflits interna tionaux, signée à la
Haye le 18 Octobre 1907, formule une recommandation en invitant à prévenir « autant
que possible

» le recours à la force dans les rapports ent re États. À l’article 33 de la Charte des
Nations Unies, le principe du règlement pacifique d es différends contient une tonalité
davantage injonctive, et induit la responsabilité d’acteurs internationaux majeurs tels
que les États d’une part, et l’ONU, d’autre part, à travers le Conseil de sécurité [ 9 4 ] .
Procédé de pacification par excellence de la société inte rnationale d’après le « Comité
spécial de la Charte des Nations Unies et du raffermissement du rôle de l’Organisation
» [ 9 5 ] , le principe du règlement pacifique des différends [ 9 6 ] doit à l’évidence être
réaffirmé comme le principe organisateur et directeur des relations internationales. La
remise en cause du recours à la force est d’autant plus opportune, qu’elle peut
entraîner un tribut plus lourd à payer que la mise en œuvre du rè glement pacifique
des différends [ 9 7 ] .
Malgré la valeur de jus cogens revêtue par le principe, la ténacité du volontarisme
juridique étatique conduit à constater, qu’en l’état actuel de son développement, la
société internationale ne peut exiger des États impliqués dans un différend
l’aboutissement à un règlement effectif, à fortiori pacifique. Aussi, est -il nécessaire de
multiplier les pressions dans ce sens, par le recours à des procédures diplomatiques
souvent collectives, ou par un meilleur encadrement juridique [ 9 8 ] . Mais la difficulté
demeure ainsi que l’ampleur de la tâche à réaliser surtout lorsque le différend met en
présence hyperpuissance ou puissances régionales. Dans cette optique, l’autorité de
l’Organisation des Nations Unies, ainsi que les disp ositions de la
Charte, doivent connaître une autorité renouvelée [ 9 9 ] . Aussi, conformément à la réalité
de l’interdépendance mondiale, la « re sponsabilité collective et la délibération
collective » [ 1 0 0 ] , ainsi que « le multilatéralisme », seront préférés aussi bien à l’action
unilatérale qu’à l’obsession sécuritaire et impériale qui augurent de « guerres
préventives » [ 1 0 1 ] .
En ce qui concerne la protection matérielle d u principe, elle passe par les opérations
de maintien de la paix, qui font jusque -là, malgré les résultats mitigés succès inégaux,
la preuve de leur efficacité. À cet ég ard, l’alternative la plus tangible semble être, la
mise en œuvre en place de forces mu ltinationales en plus grand nombre, et relevant
des États. Les efforts consentis en faveur de l’émergence du règlement pacifique des
différends, s’accommodent donc avec l’émergence d’un droit international relatif au
règlement pacifique des différends.

B-L’actualisation d’un droit international relatif au règlement pacifique des différends


La transformation de la guerre évoluant d’un phénomène de duel limité, apte à servi r
au règlement de différends, vers un phénomène cataclysmique, insusceptible d’être
socialement accepté comme moyen de régler des différends, voire même tout court,
est l’explication principale de l’évolution rapide du droit international. Ainsi, depuis le s
Conférences de La Haye de 1899, puis de 1907 [ 1 0 2 ] , un véritable jus contra
bellum [ 1 0 3 ] international [ 1 0 4 ] , et dans son sillage un droit relatif au règlement pacifique
des différends. Le droit international relatif au maintien de la paix et celui rel atif au
règlement pacifique des différends ne sont pas unis seul ement par des liens
historiques. Leurs liens sont également systématiques. Dans une certaine mesure, l’un
est le revers fonctionnel de l’autre. Ce lien de gémellité est multiple. D’un côté, on l’a
vu, tant que la guerre est permise par le droit internation al, une branche à part entière
visant le règlement pacifique des différends, ne saurait se développer parce qu’elle n’a
pas d’objet.
Tout de même, le droit international s’oriente dans le sens d’interdire ou pour le moins
de limiter le recours à la guerre ou à la force, il doit concomitamment secréter des
règles sur le règlement pacifique des différends. Il en est ainsi parce que la paix
sociale (c’est-à-dire, négativement formulé, le non reco urs à la force) ne peut être
effectivement maintenue que si les Etats estimant avoir de justes griefs, se voient
octroyer un moyen alternatif d’obtenir satisfaction pour leurs réclamations [ 1 0 5 ] . Il est
certain que les guerres ou la violence ne naissent pas uniquement de différends non
réglés. En même temps, il est impossible d’espérer qu’un créancier, privé de tout
moyen de faire valoir ses ré clamations, consentira à la longue à être désarmé vis -à-vis
d’un débiteur insolemment récalcitrant. Il aura la tentation de rechercher par la force
ce que les moyens pacifiques ne sauraient lui assurer et qu’il s’estime légitimement dû
s’occuper de maintie n de la paix, signifie dès lors, toujours aussi s’occ uper
indéfiniment, entre autres choses, du sort des différends qui empoisonnent les
relations entre Etats. Les relations internationales ont besoin d’hygiène et de
sollicitude. Elles ont besoin d’une pol itique préventive et non seulement curative [ 1 0 6 ] .
Il existe ainsi une corrélation étroite entre la force des moyens de règlement des
différends et la force des règles interdisant le recours à la violence privée. Plus les
premiers sont vigoureux, et plus les secondes ont des chances d’être respectées ; plus
les premiers sont anémiques, plus les secondes risquent d’être enfreintes. L’histoire
des Nations Unies en fournit un éloquent exemple : la faiblesse (relative certes) du
Chapitre VI de la Charte a induit une faiblesse concomitante de l’article 2, § 4, de la
Charte de l’ONU. En somme, c’est sur la valeur fondamentale de la « paix », dominant
le droit internati onal moderne, que s’orientent à la fois les règles sur le non -
recours 1 2 4 à la force [ 1 0 7 ] et celles sur le règlement pacifique [ 1 0 8 ] des différends [ 1 0 9 ] .
PARAGRAPHE II : Le renforcement de la juridiction internationale
En droit international public, les différends internationaux opposent les sujets de droit
international et ces différends, ratione personae , peuvent mettre en cause des conflits
entre États, des différends ou litiges entre États et organisations internatio nales, des
conflits entre organisations internationales, ou même internes aux différentes
organisations internationales. Les situations nécessitent le renforcement de la
compétence obligatoire de la C.I.J (A), et le renforcement de l’effectivité des décisions
de la Cour internationale (B).
A-La compétence obligatoire de la C.I.J
Malgré la place encore modeste occupée par le juge international au sein de la société
internationale, il n’e n demeure pas moins que le règlement judiciaire des différends
constitue une des pierres angulaires de son organisation, et contribue à la crédibilité
du droit international. Pour reprendre un propos qui n’est pas frappé d’obsolescence,
« il s’agit donc bi en aujourd’hui comme hier, de multiplier les efforts pour favoriser
son développement et lui permettre de prendre une place grandissante dans le
règlement des différends internationaux

»[110].
On ne peut à l’évidence, détacher l’œuvre judiciaire internationale d’une volonté
d’asseoir l’autorité du droit international. On remarque tout de même que l’évocation
de la CIJ met en lumière une certai ne confrontation entre son utilité et ses limites. En
effet, la compétence de la

Cour n’est pas de plein droit pour la simple raison que les États n’acceptent pas ipso
facto la compétence contentieuse de la Cour. On peut expliquer ce comportement rétif
des États par ce besoin de préserver int acte leur souveraineté et la volonté de ne pas
se voir par conséquent opposer un mode de règlement qu’ils n’auraient pas choisi [ 1 1 1 ] .
Mais le statut de la C.I.J annexé à la Charte prévoit que tous les États membres des
Nations-

Unies [ 1 1 2 ] . Néanmoins, pour bien saisir les limites à l’action de la CIJ, il faut s’arrêter sur
l’article 36 paragraphes 2 du statut qui consacre la formule des déclarations
facultatives d’acceptation de la compétence de la Cour. Autrement dit, la compétence
de la Cour n’est mise en œuvre qu’à une double condition : une proposition formulée
par un État (démarche unilatérale) qui devra forcément être acceptée par l’autre
(obligation de réciprocité) [ 1 1 3 ] . Toutefois, pour conforter le mode de règlement des
conflits par des moyens pacifiques, des voix d’États s’élèvent pour défendre l’idée de la
compétence obligatoire de la Cour internationale de justice [ 1 1 4 ] . En tout état de cause, il
semble que l’alternative la plus acceptable par les États soit la saisine conjointe de la
Cour, à l’occasion d’une affaire, ce qui écarte tout débat de principe sur sa
compétence, même si on ne peut pas ignorer que des divergences d’interprétations du
compromis bilatéral conclu par les États, peuvent survenir et se révéler délicates [ 1 1 5 ] .
Pour relativiser ses limites tenant à l’absence de compétence obligatoire de la Cour, le
Professeur VIRALLY note qu’elle n’a pas vocation à « acquérir la situation de monopole
dont bénéficie la justice étatique dans son ordre, même à l’égard des seuls différends
portant sur un point de droit international » [ 11 6 ]
Pour ne pas s’éloigner du pragmatisme dans la mise en application du droit
international, qui du reste garantit son progrès, on ne peut pas raisonnablement
proposer aux États des obligations de se soumettre à la justice internationale, allant
très au-delà de ce qu’ils peuvent politiquement a dmettre , sous peine qu’ils les
refusent , les assortissent de réserves qui les annulent ou s’en dégagent dès qu’ils
craignent d’avoir à y faire face.

Le renforcement de la juridiction internationale passe égale ment par un renouveau de


la sanction qui comporte la double vertu de la dissuasion et de la coercition. C’est en
ce sens que le renforcement de l’effectivité des décisions de la Cour internationale est
nécessaire.

B-Le renforcement de l’effectivité des décisions de la Cour internationale


de Justice
La partie gagnante, face à l’inobservation d’une décision de la CIJ par l’autre, peut
aussi recourir au Conseil de sécurité pour la mise en vigueur institutionnelle de la
décision, car l’article 94, paragraphe 2 de la Charte des Nations Unies, attribue à c et
organe un rôle fondamental à cet égard. En raison de son caractère facultatif, il y a des
risques que le Conseil de Sécurité ne prenne pas des recommandations ou des
mesures pour assurer l’exécution de la déci sion de la C.I.J [ 1 1 7 ] . À cela s’ajoute la
question de l’utilisation du droit de veto. Devant cet état de fait, il est loisible au
bénéficiaire de la décision, de recourir à d’autres organes ou institutions de l’ONU, ou
d’adopter des mesures compatibles avec le droit international pour contraindre l’État
défaillant à y donner suite.
L’intérêt du Conseil à renforcer les décisions de la C.I.J s’i nscrit d’une part, dans un
élan de promouvoir le règlement pacifique des différends entre les États ; et d’autre
part démontre la légitimité des décisions de C.I.J. En effet, une partie ne saurait
s’efforcer de se ménager une nouvelle occasion de présen ter sa cause devant la C.I.J
dans la mesure où sa décision ne sera pas exécutée [ 1 1 8 ] . Rappelons que les sanctions
ont pour objectif, de modi fier le comportement d’une partie qui menace la paix et la
sécurité internationales et non de punir ou d’infliger un châtiment quelconque. Les
régimes de sanctions devraient être à la mesure de la décision [ 1 1 9 ] . La Cour, en
tranchant juridiquement les différends qui sont portés devant elle, apporte sa
contribution, si modeste soit -elle, au maintien de la paix et de la sécurité
internationales.

CONCLUSION GÉNÉRALE
Au terme de notre analyse, nous venons de voir qu e le règlement pacifique des
différends internationaux qui est scindé en deux catégories centrales (non
juridictionnel et juridictionnel) revêt bien des formes et des modes d’application s
éparses, certes, mais concourant tous vers un seul objectif commun q ui est la
sauvegarde de la paix, de l’ordre, de l’équilibre international. La communauté
internationale n’a eu de cesse, depuis la fin du XIXème siècle, de développer,
d’affirmer puis de consolider une interdiction du recours à la force et une obligation
de régler pacifiquement les différends internationaux. Elle a même offert aux États
une pléthore de solutions afin que le litige se résorbe et que les relations
internationales retrouvent leur calme. Nous en arrivons toutefois à la constatation
suivante : Malgré toutes ces précautions, les États semblent éprouver des difficultés à
se départir de leurs intérêts personnels, pour se consentir sur l’essentiel qui, du reste,
demeure, la stabili té des relations internationales et le maintien d’une paix.
En somme, notre modeste étude nous a permis, d’accumuler d’informations et notre
connaissance s’affirme en matière de règlement pacifique des différends
internationaux. Cela nous a permis de fair e des constats et de proposer des
recommandations.

Notons qu’un mode d e règlement des différends, internationaux peut se réaliser à


l’effective que par un autre mode de règlement des différends, dans sa mission de
régler un différend donné. Cela se remarqu e le plus souvent dans l’enquête. En effet,
si les parties à un litige optent par exemple pour la conciliation, l’arbitrage ou le
règlement judiciaire, les organes qui en sont chargés peuvent recourir à l’enquête,
pour une connaissance exacte des faits de la cause du différend. Cela pourrait leur
permettre de s’acquitter au mieux de leur mission, d’épargner les parties de l’option
militaire pour régler leur différend.

Il faut renforcer la juridictionnalisation en droit international dans les sociétés


organisées sur le mode du règlement pacifique des différends. La justice occ upe une
place centrale et doit réfléchir sur le problème de la sanction en droit international.
Toutefois, si on compare la société interne à la société internationale, on note une
différence dans la considération qui lui est accordée par les sujets de dro it. En effet, la
justice internationale, dont l’œuvre principale relève de la C.I.J ne dispose pas d’une
autorité comparable au système judiciaire des États. Et pour cause, le recours à ses
juges n’est pas obligatoire, ce qui constitue indubitablement une des limites de la C.I.J.
Même si les États ont de tous temps manifesté une répugnance à soumettre leurs
différends à une autorité judiciaire trop indépendante. Les États sont des plaideu rs
méfiants qui, repliés sur leur souveraineté, acceptent généralement mal le jugement
d’un tiers.

Pour conclure de façon générale, une remarque désolante s’impose ; il est regrettable
de voir la politique des nations super puissantes primer sur le système juridique
international ou encore sur les Nations Unies.

BIBLIOGRAPHIE
I-SOURCES.
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octobre 1907.
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[2] La paix
[3] Serge SUR, Relations internationales , Paris, Montchrestien édiction 6 e , 1995, p. 437.
[4] Art.2 para 4 de la Charte de l’ONU
[5] Art.51 de la Charte de l’ONU
[6] Chapitre 7 de la Charte de l’ONU
[7] Résolutions 2105 (xx) de l’AG de NU, du 20 décembre 1965
[8] Procédure (principe généraux), compétence e n raison de la personne.
[9] Au sens stricte du terme ; Utilisation stricte et littérale d’une dispositi on légale,
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[10] Serge SUR, Relations internationales , Paris, Montchrestien édition 6 e , 1995 p. 437.
[11] Raymond RANJEVA et Charles CADOUX, droit international public , paris, collection
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[12] Raymond RANJEVA et Charles CADOUX : droit international public, Op.cit.,
p.223. 1 4 C.P.J.I, série A n° 3, p. 11 ; voir également C.I.J. Recueil 1962, p. 32 1 5 Qui est de
loin le cas le plus fréquent en droit international.
[13] Gorges ABI-SAAB, « Le rôle du droit international dans la stratégie de paix de la
Charte », dans L’universalité est-elle menacée ? Rapport du colloque organisé par les
Nations Unies à l’occasion du quarantième anniversairede l’Organisation, Genève, 16-
17 décembre 1985, Nations Unies, 1986, pp. 36 -39.
[14] Serge GUINCHARD et Thierry DEBARD Lexique des termes juridiques, Paris, Dalloz
édition 23eme, 2017, p.889.
[15] Art 36 statut de la C.I.J
[16] Revendication d’un territoire
[17] André BERLAIEN « La distinction entre les différends juridique s et les différends
politiques dans la pratique des organisations internationales », Revue Belge de Droit
International, 1975, p. 405
[18] Appelé également Pacte de Paris, le pacte Briand -Kellogg est un traité d’initiative
franco-américaine (le Ministère des Affaires Étrangères Aristide Briand et le Secrétaire
d’État américain Frank Kellogg) signé le 27 août 1928 dans la capitale française et entré
en vigueur le 27 août 1929. Il s’inscrit dans un contexte d’apaisement des relations
internationales en éradiquant le recours à la force comme règlement des différends. A
cet égard, l’article premier dispose que « les Hautes Parties contractantes dé clarent
solennellement au nom de leurs peuples respectifs qu’elles condamnent le recours à la
guerre pour le règlement des différends internationaux et y renoncent en tant
qu’instrument de politique nationale dans leurs relations mutuelles. »
[19]Entrée en vigueur le 24 Octobre de la même année
[20] Parag.3 : « Les Membres de l’Organisation règlent leurs différends internationaux
par des moyens pacifiques, de telle manière que la paix et la sécurité internati onales
ainsi que la justice ne soient pas mises en danger. » Parag.4 « Les Membres de
l’Organisation s’abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la
menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépenda nce
politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des
Nations Unies. »
[21] Raymond RANJEVA et Charles CADOUX, droit international public , op.cit., p.223
[22] Convention pour le règlement pacifique des conflits internationaux, La Haye le 29
juillet 1899
[23] Principe fondamental du droit international, la bonne foi se caractérise par «
l’ajustement entre les intérêts particuliers d’un État » et l’œuvre commune dont chaque
État endosse la responsabilité. La bonne foi a ét é consacrée par l’arrêt de la CIJ,
Plateau continental de la mer du Nord du 20 Février 1969 : Les États ne peuvent pas
s’abstenir de ne rien faire.
[24] Pierre-Marie DUPUY et Yann KERBRAT, Droit international public , Paris, Dalloz, 14e
éd, 2018, p. 533. 2 8 Raymond RANJEVA et Charles CADOUX, droit international public ,
Op.cit., p.227 2 9 Pierre-Marie DUPUY et Yann KERBRAT, Droit international public Op.cit.
p. 534.
[25] Ce principe a été ultérieurement rappelé dans l’arrêt CIJ, Gabčikovo Nagymaros
du 25 Septembre 1997 opposant la Hongrie à la Slovaquie.
[26] François MONCONDUIT. « Affaires du Plateau continental de la Mer du Nord :
République fédérale d’Allemagne c. / Danemark et République fédérale d’Allemagne c.
/Pays-Bas, arrêt du 20 février 1969» ,
Annuaire Français de Droit International , 1969, p. 213
[27] Raymond RANJEVA et Charles CADOUX : droit international public, op.cit., p.
228. 3 3 L’Union Européenne s’est ajoutée à la liste des signataires entre temps.
[28] Charlotte BEAUCILLON, « la sanction des Etats proliférant remarques sur
l’interaction entre mesures collectives et unilatérales dans le cas iranien », annuaire
français de relations internationales , 2015, volume xvi, p. 596.
[29] Aux termes de l’article 9 de la Convention pour le règl ement pacifique des conflits
internationaux : « … les litiges d’ordre international n’engageant ni l’honneur ni des
intérêts essentiels et provenant d’une divergence d’appréciation sur des points de fa it,
les Puissances contractantes jugent utile et désira ble que les Parties qui n’auraient pu
se mettre d’accord par les voies diplomatiques instituent, en tant que les circonstances
le permettront, une Commission internationale d’enquête chargée de facilit er la
solution de ces litiges en éclaircissant, par un examen impartial et consciencieux, les
questions de fait ».
[30] Signature d’un document officiel en amont instituant la commission d’enqu ête et
prévoyant ses prérogatives.
[31] Dominique CARREAU, Droit International , Paris, Pedone éd7 è m e , 2001,
p.338 Idem, p.339
3 8

[32] Mohamed SALAH, « la Commission mixte Cameroun /Nigeria, un mécanisme


original de règlement des
différends interétatiques», Annuaire Français de Droit International, 2005, numéro 51,
pp. 162-184 4 0 Pierre-Marie DUPUY et Yann KERBRAT, Droit international public, op.cit.,
p. 535
[33] Serge SUR, Relations internationales , Op.cit., p. 437.
[34] Article 1 de l’Acte Général pour le réglement pacifique des différends
internationaux adopte le 26 septembre 1928 stipule en que: « Les différends de toute
nature entre deux ou plusieurs Parties ayant adhéré au présent Acte général qui
n’auraient pu être résolus par la voie diplomatique seront, sauf les réserves
éventuelles prévues à l’art.39, soumis à la procédure de conciliation dans les
conditions prévues au présent chapitre».
[35] , Pierre-Marie DUPUY et Yann KERBRAT, Droit international public Op.cit., p.537
[36] Convention des Nations Unies ou Montego Bay sur le Droit de la Mer du 10
Décembre 1982.
[37] « Nous, peuples des Nations Unies »
[38] http://www.un.org/fr/sections/un -charter/preamble/index.html.
[39] Al. 1 « Afin d’assurer l’action rapide et efficace de l’Organisation, ses Membres
confèrent au Conseil de sécurité la responsabilité principale du maintien de la paix et
de la sécurité internationales et reconnaissent qu’en s’acquittant des devoirs que lui
impose cette responsabilité le Conseil de sécurité agit en leur nom. »
Al. 2 précise que « dans l’acc omplissement de ces devoirs, le Conseil de sécurité agit
conformément aux buts et principes des Nations Unies. »

[40] Ce qui permet d’être impliqué dans le plus de différends possibles afin de les
résoudre.
[41] Art 34, al.2 de la Charte de l’ONU.
[42] Olivier CORTEN « La sécurité collective, un rêve contrarié », le monde
diplomatique, septembre 2005, p 17.
[43] Un rôle politique et influent dans la résolution des différends internationaux
[44] Pierre-Marie DUPUY et Yann KERBRA, les grands textes de droit inter national
public , Paris, Dalloz, éd 9 e , 2016, p.465. 5 3 Art. 10 de la Charte de l’ONU.
[45] Art. 11 et 14 de la Charte de l’ONU.
[46] Art. 52 al 1 de la Charte de l’ONU.
[47] Art. 52 de la Charte de l’ONU :
Al. 2 : « Les Membres des Nations Unies qui concluent ces a ccords ou constituent ces
organismes doivent faire tous leurs efforts pour régler d’une manière pacifique, par le
moyen desdits accords ou organismes, les différends d’ordre local, avant de les
soumettre au Conseil de sécurité. »

[48] OSCE, ancien CSCE créé en 1973


[49] L’Organisation a été fondée en 1948 par la signature de la Charte de l’OEA en
Colombie (Bogota.) La Charte entrera en vigueur en 1951 et sera complétée par de
nombreux protocoles de 1967 à 1997.
[50] La Cour américaine des Droits de l’Homme a débuté le 18 Juillet 1978 après sa
signature le 22 Novembre 1969 à San José (Costa Rica.)
[51] Voir affaires du Sud -Ouest africain (exceptions préliminaires), C.I.J Recueil 1962, p.
319), où la Cour considère que, «Depu is quarante ou cinquante ans, la diplomatie
pratiquée au sein des conféren ces ou diplomatie parlementaire s’est fait reconnaître
comme l’un des moyens établis de conduire des négociations internationales». 6 1 Serge
GUINCHARD et Thierry DEBARD, Lexique des termes juridiques , Op.cit. p.79
[52] Art. 4 de la convention Franco-belge du 18 février 1949 sur l’indemn isation des
nationalisations en 1946 des entreprises productrices de gaz et d’électricité.
[53] Art.9 de la convention de Bonn du 26 mai 1952 sur les biens, droits et intérêts en
Allemagne.
[54]http://www.jurispedia.org /arbitrage international. Consulté le 23/02/2020.
[55] Le plus souvent le compromis se réfère “aux règles du droit international”, sans
préciser leur teneur. Voir comme exemple, Art.3 de l’accord de Paris du 21 mai 1996
entre l’Erythrée et le Yémen sur le différend relatif aux îles Hanish.
[56] Les règles relatives à l’organisation du tribunal, droit applicable.
[57] Pierre-Marie DUPUY et Yann KERBRAT, Droit international public, op.cit., p.542
[58] Art. 81 de la Convention de La Haye de 1907, portant sur le règlement pacifique
des conflits internationaux. 6 9 Elle doit être exécutée de bonne foi par les parties. La
sanction de ce caractère obligatoire des sentenc es est la responsabilité internationale
des Etats qui ne se considéreraient pas liés par elles. A tire d’exemple ; Arrêt de la
C.P.J.I du 15 juin 1939 dans l'”Affaire Société commerciale de Belgique”.
[59] Législatives, administratives et juridictionnelles.
[60] Art.37, al.2 de la Convention I de La Haye de 1907, http:// www. annales.org.
consulté le 03/12/2019 7 2 Expression latine signifiant à : A la fin.
[61] Pierre-Marie DUPUY et Yann KERBRAT, Droit international public, Op.cit ., 545
[62] http://www.jurispedia.org /arbitrage international. Consulté le 26/12/2019
[63] Les intérêts privés ne peuvent par conséquent faire l’objet de recours devant la
Cour que dans le cas où un Etat, invoquant à son profit le droit international, prend
fait et cause pour l’un de ses ressortissants. Les décisions rendues ici ont force
exécutoire et rayonnent au niveau universel.
[64] La compétence consultative est ouverte aussi aux institutions spécialisées de
l’ONU
[65] A titre d’exemple : En 1974, l’Assemblée Généra le des Nations Unies demanda à la
C.I.J un avis consultatif relatif au Sahara occidental. Elle lui posa les deux questions
suivantes : 1) Le Sahara occidental était -il, au moment de la colonisation par l’Espagne,
un territoire sans maître ? 2) En cas de ré ponse négative à cette question, quels
étaient les liens juridiques de ce territoire avec le Royaume du Maroc et l’ensemble
mauritanien ? A la première question la Cour répondit par la négative. A la deuxième
question, la Cour répondit qu’ils y avaient, ce rtes, des liens juridiques entre ce
territoire et le Royaume du Maroc d’une part et l’ensemble mauritanien d’autre part,
mais ce n’étaient pas des liens de souveraineté territoriale. La Cour ne vit donc aucune
raison pour écarter le principe d’autodétermin ation.
[66] Aux termes duquel « la compétence de la Cour s’étend à toutes les affaires que les
parties lui soumettront, ainsi qu’à tous le s cas spécialement prévus dans la Charte des
Nations Unies ou dans les traités et conventions en vigueur ».
[67] Pierre-Marie DUPUY et Yann KERBRAT, Droit international public , OP.CIT, P.550 et
ss
[68] Art. 60 : « L’arrêt est définitif et sans recours. En cas de contestation sur le sens et
la portée de l’arrêt, il appartient à la Cour de l’interpréter, à la demande de toute
partie. »
Art. 61 : Al 1. « La révision de l’arrêt ne peut être éventuellement demandée à la Cour
qu’en raison de la découverte d’un fait de nature à exerc er une influence décisiv e et
qui, avant le prononcé de l’arrêt, était inconnu de la Cour et de la partie qui demande
la révision, sans qu’il y ait, de sa part, faute à l’ignorer. »

Al 2. « La procédure de révision s’ouvre par un arrêt de la Cour constatant


expressément l’existence du fait nouveau, lui reconnaissant les caractères qui donnent
ouverture à la révision, et déclarant de ce chef la demande recevable […]. »

[69] A titre d’exemple, l’affaire du temple de Preah Vihear de 1962 a connu plusieurs
interprétations, la dernière ayant eu lieu le 11 Novembre 2013, dans un différend
territorial opposant la Thaïlande au Cambodge.
[70] A. 41 P.1. « La Cour a le pouvoir d’indiquer, si elle estime que les circonstances
l’exigent, quelles mesures conservatoires du droit de chacun doi vent être prises à titre
provisoire.
[71] Retrait de troupes
[72] (Temple de PreahVihear précité.)
[73] Eisemann PIERRE MICHEL, Robert KOLB, « La Cour internationale de Justice »,
2013. In : Annuairefrançais de droit international , volume 59, 2013, pp. 718
[74] Procédure (principe généraux), compé tence en raison de la
personne. 8 7 Compétence matérielle.
[75] Op.cit.
[76] Au 31 juillet 1999, 62 États seulement avaient fait une déclaration d’acceptation de
la compétence obligatoire de la Cour en vertu de l’article 36, § 2 du Statut (pour les
mises à jour de cette information, voir. le site internet de la C.I.J., www.c.i.j.org
[77] Gharbi, FAKHRI, « Le déclin des déclarations d’acceptati on de la juridiction
obligatoire de la Cour internationale de justice », (2002) 43 :3 Les Cahiers de droit P433
à 460
[78]Arrêt du30 juin 1995, Recueil 1995, p. 90. La décision de la Cour en l’espèce est
fondée sur un précédent plus ancien, celui de l’affaire de l’or monétaire pris à Rome
(arrêt du 15 juin 1954, Recueil 1954, p. 19. 9 2 Op.cit.
[79]Article 36 para 2 du Statut
[80] Gilles COTTEREAU, « Justice internationale » in Répertoire de droit international ,
Paris, Dalloz, 2003, p. 2 9 5 Voir à cet effet la déclaration faite par le représentant
permanent des États-Unis au Conseil de sécurité Doc. S/PV.2704 du 31 juillet
1986,2704ème session, p. 58. 9 6 Celui suscité par l’incident aérien du 10 août 1999 9 7 La
question du Cachemire
[81] Julien FOURET, Mario PROST, « Essai introductif : Du rôle de la Cour internationale
de Justice », Revuequébécoise de droit international , Année 2003, 16-2, pp. 191-233
[82] Olivier CORTEN et Pierre KLEIN, « L’efficacité de la justice internationale au regard
des fonctions manifestes et latentes du recours à la cour internationale de justice ».
[83] Article 24, §1, de la Charte de l’ONU.
[84] L’Inde et le l’Australie qui sont à cette époque membres de l’ONU, en ont saisi le
Conseil de Sécurité e n s’appuyant sur l’article 35 de la charte de l’ONU.
[85] Indonésie est membre de l’ONU à partir de 1951.
[86] Les Pays-Bas est membre de l’ONU depuis 1945.
[87]www.institut-numerique.org/-les-limites-du-droit-international-dans-les-relations-
internationales/
[88]www.universalis.fr/encyclopedie/paix –maintient–de–la–paix–et–reglement–des–
différends/
[89] Questions-réponses sur la réforme du Conseil de Sécurité de l’ONU, Juin 2003, in
www.un.org/un-reform.htm
[90] «Chaque Membre des Nations Unies s’engage à se conformer à la décision de la
Cour internationale de Justice dans tout litige auquel il est partie».
[91] Demande du Japon pour devenir partie au Statut de la Cour internationale de
Justice, Rés AG 805 (VIII), Doc off AG NU, 8e sess, Doc NU A/2600 (1953) 56.
[92] Mohammed BEDJAOUI, L’humanité en quête de paix et de développement (II) :
cours général de droit international public , Leiden /Boston, Martinus Nijhoff
Publishers, 2006, p 92.
[93] Georges DAY. Le droit de veto dans l’Organisation des Nations Unies, Paris,
Pédone, 1952. p. 58 et 59.
[94] Le principe est affirmé avec plus de force encore dans la Déclaration relative aux
principes du droit international touchant les relations amicales et la coopération entre
les États, Rés. AG 2625(XXV), Doc. Off. AG NU, 25e sess., supp. n° 28, Doc. NU A/8028
(1970) [Déclaration relative aux relations amicales]
[95] Ce comité spécial est ouvert à tous le s États membres de l’ONU depuis 1995. Le
rapport final de la session 2003 contient des propositions relatives au règlement
pacifique des différends et insistent sur la nécessité de trouver des mécanismes les
plus adaptés en ce qui concerne la prévention de s conflits. Voir Rapport du Comité
spécial de la Charte des Nations-Unies et du raffermissement du rôle de l’Organisation,
Doc. Off. AG NU, 55e sess., supp. n° 33, Doc. NU A/55/33 (2003) 22 -28.
[96] Maurice FLORY, « Organisation des Nations Unies », Jurisclasseur droit
international , 1991 fascicule 120, aux pp. 16-17.
[97]Caroline PAILHE, « Le prix démesuré du recours à la force », Note d’analyse,
Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité, Bruxelles, 21 Mars
2003, p. 2.
[98] Alain PELLET et Patrick DAILLIER, Droit international public, 5e éd., Paris, 1994, p.
776.
[99] À l’occasion de l’Assemblée du Millénaire, le Secrétaire Général de l’ONU a
demandé à un groupe d’experts la rédaction d’un rapport dont l’intitulé est Rapport du
groupe d’études sur les opérations de mainti en de la paix de l’Organisation des
Nations Unies, Doc Off. AG et CS NU, 55e sess. (AG) et 2000 (CS), Doc. NU A/55/305 –
S/2000/809 (2000).
[100] Voir déclaration du Ministre des Affaires étrangères de la France, 12 septembre
2002, AG NU, 57 è m e session.
[101] Id.
[102] Voir à leur propos, entre tant d’autres, JB SCOTT, Les Conférences de la Paix de la
Haye de 1899 et 1907, Paris, 1927.
[103] Droit de prévention de la guerre ; chercher à limiter le recours à la force.
[104] Robert KOLB, Ius contra bellum – Précis de droit international relatif au maintien
de la paix, 2. Éd., Bâle / Bruxelles, 2009.
[105] Pierre-Marie DUPUY et Yann KERBRAT, Droit international public, Paris, DALLOZ
édition 14 e , 2018, P.667.
[106] Patrick DAILLIER et Alain PELLET, Droit international public , Paris, LGDJ éd 5 e ,
1994, p. 778 1 2 4 Maintien direct de la paix, paix négative.
[107] La paix négative vise l’absence de combats et est axée sur le court terme : la paix
comme impératif catégorique y précède la justice.
[108] Maintien indirect de la paix, paix positive.
[109] T. M. FRANCK, « Who Killed Article 2, § 4 ? », AJIL , vol. 64, 1970, p. 809ss.
[110] Voir les appréciations de Géraud de Geouffre de la PRADELLE, « La fonction des
juridictions de l’ordre i nternational » (1998) 125 J.D.I. 389.
[111] Voir les appréciations de Géraud de Geouffre de la Pradelle, « La fonction des
juridictions de l’ordre International » Revue des sciences sociales du politique.1998,
PP-154-171.
[112] Parties au statut.
[113]Statut de la Cour internationale de justice, 26 juin 1945, 33 R.T.N.U. 993, art. 36(2)
: « Les États parties au présent statut pourront, à n’importe quel momen t, déclarer
reconnaître comme obligatoire de plei n droit et sans convention spéciale, à l’égard de
tout autre État acceptant la même obligation, la juridiction de la Cour sur tous les
différends d’ordre juridique […] »
[114] Sixième commission (juridique) de l’Organisation des Nations Unies,
Communiqué, AG/J/378, « Renforcement des mécanismes de règlement pacifique des
différends et amélioration des méthodes de travail du Comité Spécial de la Charte au
centre des discussions » (10 Octobre 2002), à la p. 6, en ligne : Organisation des
Nations Unies, http://www.un.org/News/fr–press/docs/2002/AGJ378.doc.htm.
[115] Julien FOURET et Mario PROST, « chronique du règlement pacifique des
différends internationaux », Revue québécoise de droit internatio nal, 2002, numéro
152, pp.115-116.
[116]Michel VIRALLY, « Préface » dans Giorgio Malinverni, « Le règlement des différends
dans les organisations internationales économiques», 1974, p. 5 « Préface »].
[117] Louis CAVARE, « Les sanctions dans le cadre de l’O.N.U . », www.persee.fr/
[118] Dupuy RENE-JEAN. « La réforme du Règlement de la Cour internationale de
Justice ». In : Annuaire françaisde droit international , volume 18, 1972, pp. 265 -283.
[119] Rapport de situation présenté par le Secrétaire général à l’occasion du
cinquantenaire de l’ONU, A/50/60S/1995/1, 3 janvier 1995, § 68.

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