Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
DIFFERENDS INTERNATIONAUX
septembre 4, 2020septembre 4, 2020 0 Comments
La régulation de la société internationale repose sur la création et l’application du
droit international dont l’un des principes fondamentaux est le règlement pacifique
des différends.
Notre Directeur de Rapport Monsieur OUEDRAOGO Issaka Yves, pour son appui ses
conseils et ses orientations pour la rédaction de ce rapport et cela malgré ses
multiples occupations. Recevez l’ex pression de notre profonde gratitude.
Nos enseignants qui ont contribué à notre formation, mais aussi et surtout à toute
l’équipe administrative de l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest. Pensée
particulière à Monsieur SANOU Oumar, chef de scolar ité de l’UFR/SJP pour l’orientation
et la sympathie.
Notre défunt père feu MAHAMAT TCHERE pour les efforts consentis pour notre
éducation et le sens de la droiture et de la vertu qu’il n’a cessé de nous inculquer
durant toute sa vie. Paix à son âme.
Mes amis Saleh Arabi, Oumar Dawala, Hawa Moussa du Niger, Ramadan Youssouf pour
leurs encouragements et la solidarité.
Tous ceux dont les noms ne figurent pas ici et qui nous ont aidé aussi modestement
soit-elle, ce silence n’enlève en rien l’estime que nous avons pour vous. Que Dieu vous
le rend au son centuple.
AVANT-PROPOS
L’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest (UCAO) est un établissement privé
d’enseignement supérieur et de recherche scientifique. Elle est co mposée de huit (8)
unités universitaires, dont celle du Burkina Faso, basée à Bobo -Dioulasso. L’Unité
Universitaire de Bobo-Dioulasso (UUB) fut créée en Novembre 2005 avec pour option
de base l’agroalimentaire et pour système d’enseignement, le système Lic ence-Master-
Doctorat
(LMD). Elle comprend huit filières regroupées en quatre (4) Unités de form ation et de
Recherche (UFR) que sont :
SIGLES ET ABREVIATIONS
A.F.D.I : Annuaire Français du Droit Internation al.
A.J.I.L : Americain Journal of International Law
AG : Assemblée Générale.
Al. : Alinéa.
Art. : Article.
C.I.J : Cour Internationale de Justice.
C.P.I : Cour Pénale Internationale.
C.P.J.I : Cour Permanente de Justice Internationale.
C.S : Conseil de Sécurité.
Ed. : Edition.
EDICEF : Editions Classique d’Expression Française Ibid. : Ibidem .
LGDJ: Librairie Générale de Droit et de Jurisprudence O.N.U : Organisation des Nations
Unies.
1. CIT : Opus-citatum. P. Page.
P.V : Procès-Verbal
PA : Protocole Additionnel.
Par. : Paragraphe.
RES : Résolution.
RGDIP : Revue Générale du Droit International public.
SOMMAIRE
INTRODUCTION GÉNÉRALE ……………………………………………………………………………….. 1
CHPITRE 1 : LES MECANISMES DU REGLEMENT PACIFIQUE DES DIFFERENDS
INTERNATIONAUX……………………………………………………………………………………………….. 7
SECTION 1 : LES PROCEDES NON JURIDICTIONNELS DE REGLEMENT …………..
PACIFIQUE DES DIFFERENDS INTERNATIONAUX………………………………………….. 7
SECTION 2 : LES PROCEDES JURIDICTIONNELS DE REGLEMENT PACIFIQUE .
DES DIFFERENDS INTERNATIONAUX…………………………………………………………….. 15
CHAPITRE 2 : LES LIMITES A L’EFFECTIVITE DU REGLEMENT PACIFIQUE
DES DIFFERENDS INTERNATIONAUX……………………………………………………………… 21
SECTION 1 : LES ENTRAVES AU REGLEMENT PACIFIQUE DES DIFFERENDS …
INTERNATIONAUX……………………………………………………………………………………… ……. 21
SECTION 2 : LA NECESSITE DU RENFORCEMENT DU REGLEMENT PACIFIQUE
DES DIFFERENDS………………………………………………………………………………………………. 27
CONCLUSION GÉNÉRALE…………………………………………………………………………………. 34
INTRODUCTION GÉNÉRALE
La régulation de la société internationale repose sur la création et l’application du
droit international dont l’un des principes fondamentaux est le règlement pacifique
des différends.
La paix, définie comme l ’absence de guerre constitue depuis longtemps un des grands
défis que doit relever le droit international [ 1 ] .
Par ailleurs, la tentative de communautarisation des intérêts de la société
internationale met en évidence les efforts déployés par la communauté internationale
des États pour garder intact le caractère juridique contraign ant du principe du
règlement pacifique des différends de façon à m aintenir la guerre dans l’espace du «
hors la loi ». Le passage de la nature 2 à la culture [ 2 ] implique la mise en œuvre de voies
et moyens largement identifiables et identifiés. Il s’agit de maintenir et de renforcer la
catégorie des normes du jus cogens tout en les assortissant de moyens efficaces en
vue de garantir leur respect. Le désarmement ainsi que la juridictionnalisation
croissante de la vie internationale, à travers notamment la Cour internationale de
Justice et la Cour pénale internationale part icipent de la consistance de la notion de
paix durable [ 3 ] . De ce fait le recours à la force reste une optio n bien encadrée et
délimitée par des règles juridiques bien déterminées par la communauté
internationale.
Actuellement, l’usage de la force entre les Etats est interdit par une r ègle de Droit
International Péremptoire [ 4 ] . Les seules exceptions au principe d’interdiction du
recours à la force sont : la légitime défense individuelle ou collective [ 5 ] et en cas
d’agression. [ 6 ]
En dépit de cette interdiction, de nombreux conflits armés continuent à faire rage.
Aujourd’hui, les Etats reconnaissent que le droit international public, doit prendre en
compte cette réalité internat ionale non seulement en combattant ce phénomène, mais
aussi en le régulant pour garantir un niveau d’humanité à ces situations
fondamentalement inhumaines et illégales [ 7 ] .
En droit international public, les différends internationaux opposent les sujets de droit
international et ces différends, ratione personae [ 8 ] , peuvent mettre en cause des
conflits entre États, des différends ou litiges entre États et organisations
internationales, des conflits entre organisations internationales, ou même internes aux
différentes organisations internationales. Ne constitue p as en revanche un différend
international stricto sensu [ 9 ] les conflits opposant les personnes de droit privé et les
sujets de droit internati onal [ 1 0 ] .
C’est pourquoi le règlement des différends occupe une place importante dans les
relations internationales ; dès lors que le prolong ement des conflits est de nature à
mettre en cause la paix et la sécurité dans les rapports internationaux. En droit
interne, le juge est l’instance naturelle appelée à trancher les différends, à résoudre
les litiges qui opposent les différents sujets de d roit, qu’il s’agisse des personnes de
droit privé ou des personnes de droit public. En droit international, l’absence d’une
institution analogue au juge de paix ne signifie pas pour autant une absence de règles
auxquelles doivent se soumettre les sujets de droit international pour le règlement de
leurs différends.
En effet, deux principes régissent le mécanisme du règlement paci fique des différends
: en premier lieu, l’obligation de résoudre les litiges par des moyens pacifiques et en
second lieu, la liberté de choix des parties en ce qui concerne le mode de règlement de
ces différends.
L’obligation de résoudre les différends par les moyens pacifiques est la première règle
à laquelle doivent se soumettre les sujets de droit international. Il s’agit de
l’interdiction du recours à la force pour faire aboutir les réclamations ou pour
résoudre les différends. Depuis le pacte Briand -Kellog (1928), la guerre a été proscrite
comme mode de règlement des différends. Cette obligation est le corollaire de
l’interdiction du recours à la menace ou à l’emploi de la force pour la solution des
litiges internationaux. Il s’agit d’une prohibition dé sormais classique, rappelée par
l’article 2, paragraphe 3, de la Charte des Nations Unies [ 1 1 ] .
La liberté de choix des parties, relative au mode de règlement des différends, est le
corollaire de l’obligation de résoudre pacifiquement les différends. Il n’y a pas de
mode privilégié ou préférentiel pour mettre fin à un différend, il appartient aux parties
de déterminer la manière et la méthode qu’elles considèrent comme les mieux
appropriées pour résoudre leurs litiges. Ces moyens sont divers. A l’article 33 de la
Charte des Nations Unies, dans son paragraphe premier énumère de manière
énonciative les modes de rè glement susceptibles d’être mis en œuvre dans leurs
rapports internationaux. Aussi les parties litigantes bénéficient -elles d’une entière
liberté procédurale [ 1 2 ] .
Le rappel des deux principes fondamentaux du règlement pacifique des différends,
principes caractérisés par leur philosophie libérale, nous amèn e à préciser
successivement la notion de différend inte rnational.
Toutes les situations de crise dans les rapports internationaux ne peuvent pas être
qualifiées de différends. En effet, il est d’observation courante des contestations de
plusieurs natures opposent souvent différentes parties et peuvent porter s ur un objet
plus ou moins déterminé. On parlera de situations internationales conflictuelles
lorsque leur dimension est de nature à remettre en cause la paix et la sécurité
internationales.
Mais un différend au sens juridique a une signification, une accep tion, bien précise. La
Cour permanente de Justice internationale l’a défini comme : « un désaccord sur un
point de droit ou de fait, une contradiction, une opposition de thèses juridiques ou
d’intérêts entre deux personnes. 1 4 ». Nous pouvons analyser cette définition, en y
intégrant les apports et les raffinements subséquents de la jurisprudence et de la
doctrine : Il s’agit d’un désaccord, d’une divergence d’opinions, ou d’une opposition de
points de vue entre deux ou plusieurs sujets de droit.
L’objet de ce désaccord est un point de fait, c’est -à-dire la matérialité d’un fait, eu
égard aux conséquences juridiques qui s’ensuivent, ou de droit, c’est -à-dire
l’interprétation d’une règle ou la qualificatio n juridique d’un fait ou d’une
situation. 1 5 En d’autres termes, un conflit d’interprétations ou de thèses juridiques, le
point de fait ou de droit qui fait l’objet du désaccord, doit à son tour porter sur les
intérêts juridiques des parties, c’est -à-dire être susceptible de les affecter. Autrement
il s’agirait d’une controverse purement théorique. C’est donc un conflit de prétentions
juridiques portant sur le même objet qui affecte les intérêts juridiques des
parties [ 1 3 ] .Quant au règlement pacifique des différends, il se définit comme le
règlement des différends internationaux par des procédés exclusifs de tout recours à
la force. [ 1 4 ]
Ainsi, on retiendra entre autres classifications, celle faite traditionnellement par la
doctrine entre les différends d’ordre juridique et les différen ds d’ordre politique.
Les différends d’ordre juridique sont ceux portant sur l’existence, l’application, la
portée ou l’interprétation de la règle de droit [1 5 ] .
Les différends d’ordre politique sont des différend s qui peuvent consister en une
opposition d’intérêts entre Etats [ 1 6 ] .
Un différend politique ne peut se rég ler que par un nouvel ajustement des intérêts en
présence qui puisse être acceptable par les Etats intéressés. Ceci suppose que l’on
tienne compte de la situation, politique, économique, psychologique. Les procédures
de règlement que l’on utilisera devront être telles que ces différents éléments puissent
être pris en considération. Mais il faut naturellement relever qu’il peut arriver qu’un
différend international soit complexe, c’est à dire possède certains aspects juri diques
et certains aspects politiques . Il faudra alors en tenir compte pour déterminer le choix
du mode de règlement à adopter [ 1 7 ] .
Pour comprendre le règlement pacifique des différends internationaux aujourd’hui, il
est nécessaire de revenir sur son histoire. Marqué par les atrocités de la Première
Guerre Mondiale et du XIX ème siècle en général, le XX ème siècle tente par les moyens
de l’époque de mettre la guerre hors la loi. Sans exclure pour autant le recours à la
force, la société internationale cherche à le réguler en le limitant autant que faire se
peut. Ainsi, le Pacte de la Société des Nations prévoyait la création de la Cour
Permanente de Justice Internationale le 15 Décembre 1922 qui sera la première
juridiction permanente compétente en matière de règlement des différends
internationaux. Parallèlement à cela, la Cour Permanente d’Arbitrage, créée en 1899 et
confirmée en 1907, disposait également de ce rayonnement et de cette influence
internationale. Ces deux siècles marquent un effort vers le « pacifisme juridique » qui
sera traduit par de nombreux textes et conventions internationales.
A cette fin, ce droit a évolué lorsque deux pri ncipes phares ont été posés et confirmés
par les textes. Tout d’abord, le principe de l’interdiction du recours à la force, émis par
le pacte de Briand Kellogg [ 1 8 ] , est consacré dans le principe d’obligation de régler
pacifiquement les différends, c’est à dire que l’on passe à une interdiction de recourir
à tout moyen belliqueux quel qu’il soit. Le texte signé par 12 États ne comporte
toutefois pas de portée universelle puisqu’il ne concerne que l’interdiction dans le
cadre d’États qui auraient préalablement signé le pacte. Cette interdiction est
consacrée à l’échelle internationale par la Charte des Nations Unies, signée à San
Francisco le 26 Juin 1945 [ 1 9 ] , plus précisément à son article 2 paragraphes 3 et 4 [ 2 0 ] . A
partir de cette date, le principe de règlement pacifique des différends à l’échelle
internationale est officiellement proclamé [ 2 1 ] .
Ce sujet a non seulement un intérêt théorique, puisque la convention pour le
règlement pacifique des conflits internationaux, conclue à L a Haye le 18 octobre 1907
est aujourd’hui ratifiée par de nombreux pays et qui s’ engagent à diffuser ses règles
afin de mieux respecter la pacification des différends internationaux pour une paix
durable ; mais aussi un intérêt juridique, en ce sens qu’il nous permet de mettre en
évidence les aspects juridiques mis en évidence par la c onvention de règlement
pacifique des conflits internationaux, de renseigner sur leur application et leur
effectivité. Enfin, l’intérêt socio -politique quant à lui fait un obje t polémique, au regard
des récents événements qui se sont déroulés au Moyen -Orient et de par le monde.
Ainsi le contexte international actuel, marqué principalement par les regains de
tensions géopolitiques, est susceptible de porter atteinte à la pacifica tion des
différends internationaux.
C’est dans ce cadre, que nous avons choisi de mener une réflexion sur le règlement
pacifique des différends internationaux. Notre préoccupation de prime abord fut de
poser la question de savoir, quels sont les instrument s à la disposition des États pour
régler pacifiquement les différends en droit in ternational ?
Ainsi, les États peuvent insérer dans certains traités d’investissement une obligation
préalable à la négociation avant tout recours à des m odes juridictionnels. Cela
démontre la souplesse accordée à ce mode ainsi que la volonté, pour les États, de
partir sur des bases saines en voulant régler le différend. C’est d’un État à l’autre que
le problème va se résoudre. Que ce soit par une invitatio n à négocier ou par cette
obligation préalable, les États prouvent leur bonne foi 2 9 .
A titre d’exemple, dans l’arrêt du Plateau Continental de la Mer du Nord, rendu par la
CIJ en 1969, dans l’affaire République Fédérale d’Allemagne contre Danemark, la Cour
a souligné que « Les parties ont l’obligation de se comporter de telle manière que la
négociation ait un sens, ce qui n’est pas le cas lorsque l’une d’elles insiste sur sa
propre position sans envisager aucune modification.» [ 2 5 ] Il faut en d’autres termes que
les États aient une réelle volonté de trouver une solution, qu’ils fassent preuve de
bonne foi [ 2 6 ] .
Il existe différents types de négociations, à savoir bilatérales, multilatérales, entre
ministres ou ambassadeurs ou encore entre chefs d’État. Ces modalités sont à la
discrétion des États. La négociation peut ainsi revêtir une sim ple signature dans un
bureau officiel lors d’une rencontre non médiatisée ou encore se concrétiser dans une
conférence réunissant les médias et disposant de codes beaucoup plus formels [ 2 7 ] . A
titre d’exemple, le « Plan d’action Conjoint » ou encore l’Accord préliminaire de Genève
(Suisse) sur le programme nucléaire iranien du 24 Novembre 2 013 est une négociation
entre la République Islamique d’Iran et l’Allemagne, la France, le Royaume -Uni, la
Russie, les États-Unis et la Chine sur le développement du programme nucléaire de
l’Iran. Le « Plan global d’action conjoint », signé le 14 Juillet 2 015 3 3 , résulte de cette
négociation de 2013, fruit de compromis entre d’une part la restriction du programme
nucléaire iranien et de l’autre la levée progressive des sanctions américaines sur
l’Iran [ 2 8 ] .
Le second mode qu’il convient de voir est l’enquête internationale. Elle peut intervenir
en cas d’échec des négociations et vise à mettre en lumière les faits à l’origine du
différend par des recherches poussées en matière d’informations [ 2 9 ] , tout cela avec
l’accord préalable des États p arties [ 3 0 ] . Les éléments recueillis seront la base des
négociations entre les parties et à nouveau, le rapport de la commission n’est pas
contraignant pour les États.
Cette enquête peut ê tre décidée par les États mais le Consei l de Sécurité de l’ONU peut
également ordonner le déroulement d’une telle procédure, notamment en cas de crise
internationale. Cette procédure a notamment vu le jour lors des crimes contre
l’humanité commis en ex You goslavie en 1992, ou encore la commissio n chargée
d’enquêter sur les prétendus emplois d’armes chimiques à Damas en 2013, ou, plus
récemment, l’enquête en date du 1er Septembre 2014 de l’initiative du Conseil des
Droits de l’Homme sur les violations commises par l’État Islamique d’Irak et du Lev ant
et des groupes terroristes affiliés. Notons que le rapport de la commission d’enquête
demeure un document purement factuel. Il ne donne pas de solution et a une portée
purement déclaratoire. Ce texte va ensuite ê tre la base pour la poursuite du règleme nt
du différend. C’est ce qui s’est passé en 2010 dans le cadre du litige israélo -turc
concernant l’abordage israélien de la flottille pour Gaza.
L’intervention d’un tiers dans ces modes, montre la difficulté ou le manque de volonté
qu’ont un ou plusieurs États parties au différend, à essayer de négocier ou à trouver
une solution. Cette intervention du tiers se fait dans le cadre de relations
diplomatiques tendues où le s parties n’envisagent aucune rencontre dans l’optique de
régler le différend. Les deux modes, les bons offices et la médiation, ont été codifiés
lors des deux Conventions de la Haye de 1899 et de 1907 [ 3 1 ] .
Concernant le mode des Bons Offices, le tiers, extérieur à la négociation, va servir
d’intermédiaire afin d’amener les parties à se rencontrer et à dialoguer. En d’autres
termes, il va devoir faciliter cette rencontre, élément indispensable pour les parties
dans le but de régler le différend. Le statut de tiers est assez large, et plus
généralement, ce sera un personnage influent sur la scène internationale qui sera
chargé d’endosser ce rôle 3 8 . A titre d’exemple, le Secrétaire Général des Nations Unies
offre, de façon régulière, ses bons offices, du fait de sa position internationale. Il a
notamment participé à un tel mode de règlement pacifique des différends dans
l’affaire de la péninsule de Bakassi opposant le Cameroun au Nigeria en 2000 [ 3 2 ] .
La médiation, elle, est un procédé semblable aux bons off ices, à une différence près.
Le médiateur va assister aux négociations et peut également proposer les bases
servant à celle-ci. Il aura en d’autres termes, davantage d’influence que le tiers aux
bons offices qui ne fait qu’organiser une rencontre 4 0 . Le médiateur peut également
proposer ses services à la résolution du conflit, et comme les bons offices, le
médiateur peut endosser des « casquettes » différentes : certains États également peut
faire office de médiateur. A titre d’exemple lors des accords de Da yton, signés le 14
Décembre 1995, mettant fin aux exactions en BosnieHerzégovine, la France a fait
partie des pays médiateurs [ 3 3 ] .
Enfin, la conciliation internationale e st le procédé le plus contraignant parmi les
modes classiques de résolution pacifique des différends en ce qu’elle est davantage
réglementée. Le différend sera ici soumis à une commission inte rnationale [ 3 4 ] qui,
après examen factuel, organisera la rencontre entre les parties d’une part et
proposera d’autre part les bases de la négociation internationale [ 3 5 ] . Ce mode est très
employé dans la pratique en ce qu’il a été mis en avant par la Convention
Internationale de Montego Bay [ 3 6 ] . Là encore et en amont, un traité peut prévoir le
recours à la conciliation internationale en cas de naissance d’un différend.
Ces modes peuvent être appliqués hors d’une organisation intern ationale, mais
également au sein de celle-ci que nous verrons dans le paragraphe suivant.
Ainsi donc, avant la n aissance d’un différend, les États ont la possibilité d’anticiper une
situation qui troublerait l’ordre international. Ils peuvent procéder à l’insertion dan s
un traité bilatéral ou multilatéral d’une clause compromissoire. Cette clause souligne
que si jamais un litige venait à naître des suites de l’application de ce traité, les États
se soumettraient à un règlement arbitral des différends. La clause compromi ssoire agit
ainsi comme une sûreté supplémentaire, d’autant plus qu’elle peut engendrer deux
formes précises : Soit c’est une clause compromissoire spécifique, c’est à dire qu’elle
prévoira la composition du tribunal d’arbitrage et l’application de tel dro it au litige [ 5 2 ] ,
soit c’est une clause compromissoire générale, c’est à dire qu’elle se contente de
mentionner l’implication d’un tribunal a rbitral en cas d’échec dans la bonne application
du traité [ 5 3 ] . Afin de faciliter à l’État, ces démarches, de nombreux traités d’arbitrages
ou actes généraux d’arbitrages existent et prévoient des modalités spécifiques au
règlement du litige. C’est le cas de l’acte général pour le règlement pacifique des
différends internationaux du 26 Septembre 1928 qui prévoit de telles modalités [ 5 4 ] .
Après la naissance du différend, les États peuvent aussi recourir à l’arbitrage par le
biais d’un acte juridique spécifique, le compromis d’arb itrage, qui va instituer la
compétence d’un tribunal pour trancher le litige en question [ 5 5 ] . Ce compromis est le
fruit de négociations interparties, il sera alors un véritable traité international qui
régira les modalités propres au tribunal arbitral en charge de l’affaire [ 5 6 ] . Les États
peuvent encore faire intervenir d’autres modes de règlements des différends, ils ont
une importante marge de manœuvre dans les dispositions relatives au compromis. Par
exemple, si seulement une partie définie du litige, les oppose, ils peuvent choisir de la
régler par l’arbitrage international et de soumettre le litige moins contesté à la
négociation ou à la conciliation internationale [ 5 7 ] .
B-La sentence en tant que résultat de l’arbitrage international
La sentence arbitrale marque l’aboutissement de l’arbitrage international. En vertu
des modes juridictionnels de règlement des différends, la senten ce arbitrale revêt un
caractère obligatoire pour les parties [ 5 8 ] , en ce qu’elle bénéficie, tout comme la dé cision
d’une Cour internationale, de l’autorité de la chose jugée. Même si la sentence peut
être remise en cause dans de rares exceptions, les États appliquent de façon générale
les décisions en raison du coût très élevé du recours à l’arbitrage.
Ainsi, la convention de La Haye de 1907 pour le règlement pacifique des conflits
internationaux, rappelle d’ailleurs que l’arbitrage implique pour les Etats, leur
engagement de se soumettre de bonne foi 6 9 à la sentence. Ils se retrouvent ainsi dans
l’obligation de se conformer à la sentence et de prendre toutes les
mesures [ 5 9 ] juridictionnelles propres à en assurer l’e ffet [ 6 0 ] . C’est pourquoi, les arbitres
choisis dans le litige d’espèce, tentent le plus possible de rendre une décision neutre
afin d’une part de satisfaire les parties et d’autre part d’éviter une crise diplomatique
qui serait à même d’envenimer encor e plus la situation, déjà fort instable.
Là encore, il n’y a pas d’obligation in fine 7 2 pour les États de respecter la sentence
rendue. Même si cette dernière a force obligatoire, elle n’a pas force exécutoire car
rien ne peut contraindre un État, au risqu e de se heurter au principe de souveraineté.
De plus, et malgré son aspect de plus en pl us rare, certaines sentences arbitrales
peuvent reposer uniquement sur des considérations d’équité ou politiques. Ce type de
sentence n’a pas manqué d’être critiqué à d e nombreuses reprises par la communauté
internationale, notamment les décisions de la Co mmission d’arbitrage Badinter, en vue
de la paix en Ex-Yougoslavie, Succession et Équité d’État de 1993 qui, selon elle,
portaient trop de considérations politiques au sujet, dénaturant la solution
apportée [ 6 1 ] .
Tout comme le jugement, la sentence arbitrale n’a d’autorité de la chose jugée qu’à
l’égard de ceux qui y ont été parties. Cependant, imposé par les co nditions actuelles de
fonctionnement de la société interétatique, le principe n’a pas une portée absolue. Il
comporte un correctif selon lequel un Etat peut volontairement intervenir dans la
procédure, chaque fois qu’il estime qu’un intérêt juridique est p our lui, en cause [ 6 2 ] .
Le second mode juridictionnel de règlement des différends réside dans le règlement
judiciaire auprès de la C.I.J.
Ainsi, pour n’en prendre qu’un exemple, il est révélateur que seule une question
relative à un litige mineur 9 6 , divisant le Pakistan et l’Inde, ait été soumise à la Cour par
le premier de ces États, alors que le contentieux majeur qui les oppose 9 7 est
soigneusement tenu par les deux protagonistes à distance respectueuse de l’organe
judiciaire principal des Nations Unies. De façon générale, les affaires mettant en cause
des questions importantes de recours à la force, susceptibles d’amplifier les
différends, demeurent exceptionnelles et relativement isolées dans le rôle de la Cour.
Il importe de relever que le mécanisme d’exécution forcée des arrêts de la C.I.J.
institué par l’article 94, § 2 de la Charte des Nations Unies, est demeuré, à ce jour en
tout cas, une procédure de mise en œuvre strictement théorique. Très peu d’États,
bénéficiant d’arrêt, ont tenté d’avoir recours à cette procédure pour contraindre
l’autre partie à l’exécution de la décision en cause. [ 8 1 ] . Ce dernier élémen t ne peut
évidemment que conforter largement les États dans la perception qui semble dominer
dans leur analyse, celle d’une efficaci té réduite de la Justice internationale par rapport
à sa fonction manifeste de règlement des différends [ 8 2 ] .
L’on voit ainsi que plusieurs facteurs, qui sont à la fois d’ordre “technique ”et
“politique”, sont susceptibles d’alimenter la perception que peuvent dével opper les
États, d’une efficacité relative et limitée du recours à la Justice internationale, au
regard de sa fonction manifeste de règlement des différends conformément au droit.
Dans un nombre non négligeable de cas, en effet, il s’avère que le recours à la C.I.J. ne
permettra pas d’atteindre cet objectif, en raison des exigences procédurales relati ves à
l’exercice de sa compétence, ou, plus trivialement, parce que la décision rendue par la
Cour risque de ne pas être exécutée par la partie succombante et qu’il serait
impossible d’y contraindre cette dernière.
PARAGRAHE II : les limites dues à l’inter vention du Conseil de Sécurité face aux
différends
Il est apparu une distinction nette entre les prérogatives des membres permanents et
non permanents de ce Conseil, spécialement en ce qui concerne le droit de veto. Ce
droit relève d’une époque, qu’aujourd ’hui, de nombreux analystes prétendent révolue,
et paralyse trop souvent l’action du Conseil de Sécurité dans le cadre du règlement
pacifique des différends. Relativement à cela, on note une paralysie procédurale à la
suite de la saisine du Conseil par rap port à un différend (A). A cela s’ajoute un usage
détourné du droit de veto (B).
Toutes ces modalités de la saisine du Conseil n’ont pour finalité que de faciliter
l’examen par le Conseil de toutes les crises susceptibles de naître à travers le monde,
afin d’y apporter des solutions rapides et appropriées.
Cependant, dans la pratique, la saisine du Conseil de Sécurité n’a pas d’effet immédiat
: « le Conseil reste libre d’accepter ou de refuse r l’examen du différend ou de la
situation. Un premier débat aura lieu sur l’in scription de la question à l’ordre du jour
du Conseil, ce qui implique seulement que le Conseil accepte d’ouvrir une discussion
» [ 8 8 ] . Quoi que l’ouverture de la discussion ne soit qu’une question de procédure,
susceptible d’un vote majoritaire sans droit de veto de membres permanents, la
pratique veut que « depuis le début des années 1990, il est d’usage courant que ceux -
ci (les débats publics autour de la question soumise à la discussion du Conseil) soient
préparés par des concertations poussées entre les cinq membres permanents ». Au vu
de cette situation, le risq ue est très élevé de voir un différend, passer inaperçu du
Conseil et la possibilité de régler militairement ledit conflit par l’usage de la force
s’amplifier entre les parties.
Ainsi se profile déjà un premier danger à savoir celui de voir une affaire qui bien
qu’ayant fait l’objet d’une saisine régulière du Conseil de Sécur ité, ne soit jamais
examinée faute, d’accord entre les cinq membres permanents dudit Conseil.
En outre, la mise en œuvre de toutes les prérogatives que lui reconnaissent les
chapitres VI et VII de la charte de l’ONU reste soumise à l’accord entre les 5 mem bres
permanents, étant entendu que le veto de l’un d’entre eux, paralyse l’ensemble du
Conseil. Même la lenteur du dégagement de leur accord unanime, a des répercussions
négatives sur la gestion de la crise [ 8 9 ] .
B-L’usage détourné du veto sur l’exécution des arrêts de la C.I.J.
Le paragraphe 1 de l’article 94 de la Charte [9 0 ] oblige les États membres de l’ONU à se
conformer aux décisions de la Cour. En plus de ces États, cette obligation incombe aux
États non membres de l’ONU, mais qui sont parties au Statut de la Cour. Par exemple,
en adhérant au Statut de la C.I.J, le Japon avait de ce seul fait, accepté de s’acquitter de
« toutes les obligations qui incombent à un membre des Nations Unies en vertu de
l’article 94 de la Charte » [ 9 1 ] .
Pour nous rendre à l’évidence de l’impact de l’usage du droit de veto par les membres
permanents du Conseil de sécuri té, nous prenons pour exemple, la saisine du Conseil
de sécurité par le Nicaragua, le 17 octobre 1986, face au refus catégorique des États -
Unis d’exécuter l’arrêt du 27 juin 1986 de la C.I.J, dans l’affaire des activités militaires
et paramilitaires au Ni caragua et contre celui-ci. Il ne fait pas de doute que
l’inexécution d’une décision de la CIJ est une question de fond car les États -Unis
avaient opposé leur veto au projet de résolution S/18250 à la 2703 e séance du Conseil,
le 31 juillet 1986. D’ailleurs, ce droit n’a jamais été contesté sur la base de l’article 27
de la Charte [ 9 2 ] .
Il est permis d’affirmer, que si un litige met oppose un pe tit État à l’une des grandes
puissances membres du Conseil de Sécurité, et que cette puissance est condamnée par
la Cour, il est fort probable qu’elle votera contre les mesures d’exécution, dirigée s
contre elle. Même si l’État débiteur est petit, il suffit que l’un des membres permanents
soit son allié pour qu’il fasse échec aux mesures susceptibles d’être adoptées par le
Conseil de sécurité.
Ainsi, le projet de résolution S/3735 qui ordonnait l’ap plication, contre l’Iran, des
sanctions politiques et économiques concernant l’affaire du Personnel diplomatique à
Téhéran, prévues par la résolution 461 du 31 décembre 1979 afin d’obtenir la
libération des otages, alors qu’il s’appuyait sur les articles 2 5, 39 et 41 de la Charte,
s’était heurté au veto de l’Union Soviétique [ 9 3 ] .
L’efficacité du Conseil de sécu rité en matière du règlement pacifique des différends
internationaux demeure incertaine et limitée tant que les sanctions qu’il peut prendre
revêtent un caractère hypothétique, susceptible de faire relancer des tensions armées
entre les Etats.
» le recours à la force dans les rapports ent re États. À l’article 33 de la Charte des
Nations Unies, le principe du règlement pacifique d es différends contient une tonalité
davantage injonctive, et induit la responsabilité d’acteurs internationaux majeurs tels
que les États d’une part, et l’ONU, d’autre part, à travers le Conseil de sécurité [ 9 4 ] .
Procédé de pacification par excellence de la société inte rnationale d’après le « Comité
spécial de la Charte des Nations Unies et du raffermissement du rôle de l’Organisation
» [ 9 5 ] , le principe du règlement pacifique des différends [ 9 6 ] doit à l’évidence être
réaffirmé comme le principe organisateur et directeur des relations internationales. La
remise en cause du recours à la force est d’autant plus opportune, qu’elle peut
entraîner un tribut plus lourd à payer que la mise en œuvre du rè glement pacifique
des différends [ 9 7 ] .
Malgré la valeur de jus cogens revêtue par le principe, la ténacité du volontarisme
juridique étatique conduit à constater, qu’en l’état actuel de son développement, la
société internationale ne peut exiger des États impliqués dans un différend
l’aboutissement à un règlement effectif, à fortiori pacifique. Aussi, est -il nécessaire de
multiplier les pressions dans ce sens, par le recours à des procédures diplomatiques
souvent collectives, ou par un meilleur encadrement juridique [ 9 8 ] . Mais la difficulté
demeure ainsi que l’ampleur de la tâche à réaliser surtout lorsque le différend met en
présence hyperpuissance ou puissances régionales. Dans cette optique, l’autorité de
l’Organisation des Nations Unies, ainsi que les disp ositions de la
Charte, doivent connaître une autorité renouvelée [ 9 9 ] . Aussi, conformément à la réalité
de l’interdépendance mondiale, la « re sponsabilité collective et la délibération
collective » [ 1 0 0 ] , ainsi que « le multilatéralisme », seront préférés aussi bien à l’action
unilatérale qu’à l’obsession sécuritaire et impériale qui augurent de « guerres
préventives » [ 1 0 1 ] .
En ce qui concerne la protection matérielle d u principe, elle passe par les opérations
de maintien de la paix, qui font jusque -là, malgré les résultats mitigés succès inégaux,
la preuve de leur efficacité. À cet ég ard, l’alternative la plus tangible semble être, la
mise en œuvre en place de forces mu ltinationales en plus grand nombre, et relevant
des États. Les efforts consentis en faveur de l’émergence du règlement pacifique des
différends, s’accommodent donc avec l’émergence d’un droit international relatif au
règlement pacifique des différends.
»[110].
On ne peut à l’évidence, détacher l’œuvre judiciaire internationale d’une volonté
d’asseoir l’autorité du droit international. On remarque tout de même que l’évocation
de la CIJ met en lumière une certai ne confrontation entre son utilité et ses limites. En
effet, la compétence de la
Cour n’est pas de plein droit pour la simple raison que les États n’acceptent pas ipso
facto la compétence contentieuse de la Cour. On peut expliquer ce comportement rétif
des États par ce besoin de préserver int acte leur souveraineté et la volonté de ne pas
se voir par conséquent opposer un mode de règlement qu’ils n’auraient pas choisi [ 1 1 1 ] .
Mais le statut de la C.I.J annexé à la Charte prévoit que tous les États membres des
Nations-
Unies [ 1 1 2 ] . Néanmoins, pour bien saisir les limites à l’action de la CIJ, il faut s’arrêter sur
l’article 36 paragraphes 2 du statut qui consacre la formule des déclarations
facultatives d’acceptation de la compétence de la Cour. Autrement dit, la compétence
de la Cour n’est mise en œuvre qu’à une double condition : une proposition formulée
par un État (démarche unilatérale) qui devra forcément être acceptée par l’autre
(obligation de réciprocité) [ 1 1 3 ] . Toutefois, pour conforter le mode de règlement des
conflits par des moyens pacifiques, des voix d’États s’élèvent pour défendre l’idée de la
compétence obligatoire de la Cour internationale de justice [ 1 1 4 ] . En tout état de cause, il
semble que l’alternative la plus acceptable par les États soit la saisine conjointe de la
Cour, à l’occasion d’une affaire, ce qui écarte tout débat de principe sur sa
compétence, même si on ne peut pas ignorer que des divergences d’interprétations du
compromis bilatéral conclu par les États, peuvent survenir et se révéler délicates [ 1 1 5 ] .
Pour relativiser ses limites tenant à l’absence de compétence obligatoire de la Cour, le
Professeur VIRALLY note qu’elle n’a pas vocation à « acquérir la situation de monopole
dont bénéficie la justice étatique dans son ordre, même à l’égard des seuls différends
portant sur un point de droit international » [ 11 6 ]
Pour ne pas s’éloigner du pragmatisme dans la mise en application du droit
international, qui du reste garantit son progrès, on ne peut pas raisonnablement
proposer aux États des obligations de se soumettre à la justice internationale, allant
très au-delà de ce qu’ils peuvent politiquement a dmettre , sous peine qu’ils les
refusent , les assortissent de réserves qui les annulent ou s’en dégagent dès qu’ils
craignent d’avoir à y faire face.
CONCLUSION GÉNÉRALE
Au terme de notre analyse, nous venons de voir qu e le règlement pacifique des
différends internationaux qui est scindé en deux catégories centrales (non
juridictionnel et juridictionnel) revêt bien des formes et des modes d’application s
éparses, certes, mais concourant tous vers un seul objectif commun q ui est la
sauvegarde de la paix, de l’ordre, de l’équilibre international. La communauté
internationale n’a eu de cesse, depuis la fin du XIXème siècle, de développer,
d’affirmer puis de consolider une interdiction du recours à la force et une obligation
de régler pacifiquement les différends internationaux. Elle a même offert aux États
une pléthore de solutions afin que le litige se résorbe et que les relations
internationales retrouvent leur calme. Nous en arrivons toutefois à la constatation
suivante : Malgré toutes ces précautions, les États semblent éprouver des difficultés à
se départir de leurs intérêts personnels, pour se consentir sur l’essentiel qui, du reste,
demeure, la stabili té des relations internationales et le maintien d’une paix.
En somme, notre modeste étude nous a permis, d’accumuler d’informations et notre
connaissance s’affirme en matière de règlement pacifique des différends
internationaux. Cela nous a permis de fair e des constats et de proposer des
recommandations.
Pour conclure de façon générale, une remarque désolante s’impose ; il est regrettable
de voir la politique des nations super puissantes primer sur le système juridique
international ou encore sur les Nations Unies.
BIBLIOGRAPHIE
I-SOURCES.
A-Sources conventionnelles.
• Convention pour le règlement pacifique des conflits internationaux adopté le 18
octobre 1907.
• Acte Général pour le règlement pacifique des différends internationaux adopté
le 26 septembre 1928
• Le pacte Briand-Kellog signé le 27 août 1928 le principe de l’interdiction du
recours à la force.
• Acte général du 26 septembre 1928 relative au règlement pacifique des
différends.
• Charte des nations-unies, adoptée le 26 juin1945.
• La convention Franco-belge du 18 février 1949 sur l’indemnisation des
nationalisations en 1946 des entreprises productrices de gaz et d’électricité.
• La convention de Bonn du 26 mai 1952 sur les biens, droits et intérêts en
Allemagne.
• Résolutions 2105 (xx) de l’AG de Nations-Unies, du 20 décembre 1965.
• Résolution 2625 (xxv) de l’Assemblée des Nations-Unies, du 24 octobre 1970,
concernant la déclaration sur les principes relatives aux principes du droit
international touchant les relations amitié et la coopération entre les États
conformément à la Charte des Nations Unies.
• Convention des Nations Unies ou Montego Bay sur le Droit de la Mer du 10
Décembre 1982.
• Accord de Paris du 21 mai 1996 entre l’Erythrée et le Yémen sur le différend
relatif aux îles Hanish.
B-Sources jurisprudentielles
C.P.J.I affaire société commerciale de Belgique Arrêt de la du 15 juin 1939
• I.J affaire de l’Or monétaire, arrêt du 15 juin 1954, Italie c. France, Royaume-Uni
de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord et Etats-Unis d’Amérique.
• I.J affaire du temple de Préah Vihéar ; Arrêt du 15 juin 1962,: Cambodge c.
Thaïlande.
• I.J affaire du Sud-Ouest africain : Liberia c. Afrique du Sud ; Arrêt du 21 décembre
1962
• CIJ ;Arrêt Républiquedu 20 février 1969, Fédérale d’Allemagne c. et Danemark
II-Ouvrages.
• Carreau DOMINIQUE, Droit international, Paris, Pédone édition 7e, mai 2001, p.
688
-DUPUY Pierre-Marie et KERBRA Yann, les grands textes de droit international public ,
Dalloz, 9 e édition, 2016, p. 1210
• DUPUY Pierre-Marie et Kerbrat YANN, Droit international public, Paris, Dalloz
édition 14e, 2018, p. 992
• RANJEVA Raymond et CADOUX Charles : droit international public, EDICEF édition
collection université francophone, 1993, p. 272
• SUR Serge et COMBACAU Jean, Droit International Public, Paris, LGDJ édition12e,
2016, p.838
• SUR Serge, Relations internationales, Paris, Montchrestien édition 6e, 2011, p.598
III-Articles.
• BERLAIEN André : « La distinction entre les différends juridiques et les différends
politiques dans la pratique des organisations internationales », Revue Belge de
DroitInternational, 1975, pp. 405 et ss.
• Caflisch LUCIUS, « L’avenir de l’arbitrage interétatique ». In : Annuaire français de
droitinternational, volume 25, 1979. pp. 9-45
CHICOT Pierre-Yves, « L’actualité du principe du règlement pacifique des différends :
essai de contribution juridique à la notion de paix durable », Numéro 16.1, 1 mai
2004, Revue québécoise de droit international , p7-35
• CORTEN Olivier, « La sécurité collective, un rêve contrarié », Le monde
diplomatique, septembre 2005, p 17.
• DECAUX Emmanuel, « Pratique française en matière d’arbitrage », F.D.I., 1978,
pp.352 et ss.
• FOURET Julien et PROST Mario, « Chronique du règlement pacifique des
différends internationaux », Revue québécoise de droit international, 2002,
pp.115-116.
• FOURET Julien et PROST Mario, « Essai introductif du rôle de la Cour
internationale de Justice » Revue québécoise de droit international, 2003, pp.
191-233
• Géraud de Geouffre de la Pradelle, « La fonction des juridictions de l’ordre
international » Revue des sciences sociales du politique, 1998, PP-154-171.
• GHARBI Fakhri, « Le déclin des déclarations d’acceptation de la juridiction
obligatoire de la Cour internationale de justice », (2002), Les Cahiers de
droit 43-60
• MICHEL Eisemann Pierre et KOLB Robert, « La Cour internationale de Justice »,
2013. In : Annuaire français de droit international, volume 59, 2013. pp. 718-
720 ;
• René-Jean DUPUY. « La réforme du Règlement de la Cour internationale de
Justice ». In :
Annuaire français de droit international , volume 18, 1972. pp. 265-283 ;
IV-Sources électronique.
• https://cours–de–net/l–onu–fonctions–admission–organes–pouvoirs–
a126701652/
• http://www.jurispedia.org /arbitrage international.
–http://www.icj–cij.org/docket/files/141/16013.pdf
-https://www.institut-numerique.org/-les-limites-du-droit-international-dans-les-
relations-
-https://www.universalis.fr/encyclopedie/paix-maintien-de-la-paix-et-reglement-
desdifferends/
[40] Ce qui permet d’être impliqué dans le plus de différends possibles afin de les
résoudre.
[41] Art 34, al.2 de la Charte de l’ONU.
[42] Olivier CORTEN « La sécurité collective, un rêve contrarié », le monde
diplomatique, septembre 2005, p 17.
[43] Un rôle politique et influent dans la résolution des différends internationaux
[44] Pierre-Marie DUPUY et Yann KERBRA, les grands textes de droit inter national
public , Paris, Dalloz, éd 9 e , 2016, p.465. 5 3 Art. 10 de la Charte de l’ONU.
[45] Art. 11 et 14 de la Charte de l’ONU.
[46] Art. 52 al 1 de la Charte de l’ONU.
[47] Art. 52 de la Charte de l’ONU :
Al. 2 : « Les Membres des Nations Unies qui concluent ces a ccords ou constituent ces
organismes doivent faire tous leurs efforts pour régler d’une manière pacifique, par le
moyen desdits accords ou organismes, les différends d’ordre local, avant de les
soumettre au Conseil de sécurité. »
[69] A titre d’exemple, l’affaire du temple de Preah Vihear de 1962 a connu plusieurs
interprétations, la dernière ayant eu lieu le 11 Novembre 2013, dans un différend
territorial opposant la Thaïlande au Cambodge.
[70] A. 41 P.1. « La Cour a le pouvoir d’indiquer, si elle estime que les circonstances
l’exigent, quelles mesures conservatoires du droit de chacun doi vent être prises à titre
provisoire.
[71] Retrait de troupes
[72] (Temple de PreahVihear précité.)
[73] Eisemann PIERRE MICHEL, Robert KOLB, « La Cour internationale de Justice »,
2013. In : Annuairefrançais de droit international , volume 59, 2013, pp. 718
[74] Procédure (principe généraux), compé tence en raison de la
personne. 8 7 Compétence matérielle.
[75] Op.cit.
[76] Au 31 juillet 1999, 62 États seulement avaient fait une déclaration d’acceptation de
la compétence obligatoire de la Cour en vertu de l’article 36, § 2 du Statut (pour les
mises à jour de cette information, voir. le site internet de la C.I.J., www.c.i.j.org
[77] Gharbi, FAKHRI, « Le déclin des déclarations d’acceptati on de la juridiction
obligatoire de la Cour internationale de justice », (2002) 43 :3 Les Cahiers de droit P433
à 460
[78]Arrêt du30 juin 1995, Recueil 1995, p. 90. La décision de la Cour en l’espèce est
fondée sur un précédent plus ancien, celui de l’affaire de l’or monétaire pris à Rome
(arrêt du 15 juin 1954, Recueil 1954, p. 19. 9 2 Op.cit.
[79]Article 36 para 2 du Statut
[80] Gilles COTTEREAU, « Justice internationale » in Répertoire de droit international ,
Paris, Dalloz, 2003, p. 2 9 5 Voir à cet effet la déclaration faite par le représentant
permanent des États-Unis au Conseil de sécurité Doc. S/PV.2704 du 31 juillet
1986,2704ème session, p. 58. 9 6 Celui suscité par l’incident aérien du 10 août 1999 9 7 La
question du Cachemire
[81] Julien FOURET, Mario PROST, « Essai introductif : Du rôle de la Cour internationale
de Justice », Revuequébécoise de droit international , Année 2003, 16-2, pp. 191-233
[82] Olivier CORTEN et Pierre KLEIN, « L’efficacité de la justice internationale au regard
des fonctions manifestes et latentes du recours à la cour internationale de justice ».
[83] Article 24, §1, de la Charte de l’ONU.
[84] L’Inde et le l’Australie qui sont à cette époque membres de l’ONU, en ont saisi le
Conseil de Sécurité e n s’appuyant sur l’article 35 de la charte de l’ONU.
[85] Indonésie est membre de l’ONU à partir de 1951.
[86] Les Pays-Bas est membre de l’ONU depuis 1945.
[87]www.institut-numerique.org/-les-limites-du-droit-international-dans-les-relations-
internationales/
[88]www.universalis.fr/encyclopedie/paix –maintient–de–la–paix–et–reglement–des–
différends/
[89] Questions-réponses sur la réforme du Conseil de Sécurité de l’ONU, Juin 2003, in
www.un.org/un-reform.htm
[90] «Chaque Membre des Nations Unies s’engage à se conformer à la décision de la
Cour internationale de Justice dans tout litige auquel il est partie».
[91] Demande du Japon pour devenir partie au Statut de la Cour internationale de
Justice, Rés AG 805 (VIII), Doc off AG NU, 8e sess, Doc NU A/2600 (1953) 56.
[92] Mohammed BEDJAOUI, L’humanité en quête de paix et de développement (II) :
cours général de droit international public , Leiden /Boston, Martinus Nijhoff
Publishers, 2006, p 92.
[93] Georges DAY. Le droit de veto dans l’Organisation des Nations Unies, Paris,
Pédone, 1952. p. 58 et 59.
[94] Le principe est affirmé avec plus de force encore dans la Déclaration relative aux
principes du droit international touchant les relations amicales et la coopération entre
les États, Rés. AG 2625(XXV), Doc. Off. AG NU, 25e sess., supp. n° 28, Doc. NU A/8028
(1970) [Déclaration relative aux relations amicales]
[95] Ce comité spécial est ouvert à tous le s États membres de l’ONU depuis 1995. Le
rapport final de la session 2003 contient des propositions relatives au règlement
pacifique des différends et insistent sur la nécessité de trouver des mécanismes les
plus adaptés en ce qui concerne la prévention de s conflits. Voir Rapport du Comité
spécial de la Charte des Nations-Unies et du raffermissement du rôle de l’Organisation,
Doc. Off. AG NU, 55e sess., supp. n° 33, Doc. NU A/55/33 (2003) 22 -28.
[96] Maurice FLORY, « Organisation des Nations Unies », Jurisclasseur droit
international , 1991 fascicule 120, aux pp. 16-17.
[97]Caroline PAILHE, « Le prix démesuré du recours à la force », Note d’analyse,
Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité, Bruxelles, 21 Mars
2003, p. 2.
[98] Alain PELLET et Patrick DAILLIER, Droit international public, 5e éd., Paris, 1994, p.
776.
[99] À l’occasion de l’Assemblée du Millénaire, le Secrétaire Général de l’ONU a
demandé à un groupe d’experts la rédaction d’un rapport dont l’intitulé est Rapport du
groupe d’études sur les opérations de mainti en de la paix de l’Organisation des
Nations Unies, Doc Off. AG et CS NU, 55e sess. (AG) et 2000 (CS), Doc. NU A/55/305 –
S/2000/809 (2000).
[100] Voir déclaration du Ministre des Affaires étrangères de la France, 12 septembre
2002, AG NU, 57 è m e session.
[101] Id.
[102] Voir à leur propos, entre tant d’autres, JB SCOTT, Les Conférences de la Paix de la
Haye de 1899 et 1907, Paris, 1927.
[103] Droit de prévention de la guerre ; chercher à limiter le recours à la force.
[104] Robert KOLB, Ius contra bellum – Précis de droit international relatif au maintien
de la paix, 2. Éd., Bâle / Bruxelles, 2009.
[105] Pierre-Marie DUPUY et Yann KERBRAT, Droit international public, Paris, DALLOZ
édition 14 e , 2018, P.667.
[106] Patrick DAILLIER et Alain PELLET, Droit international public , Paris, LGDJ éd 5 e ,
1994, p. 778 1 2 4 Maintien direct de la paix, paix négative.
[107] La paix négative vise l’absence de combats et est axée sur le court terme : la paix
comme impératif catégorique y précède la justice.
[108] Maintien indirect de la paix, paix positive.
[109] T. M. FRANCK, « Who Killed Article 2, § 4 ? », AJIL , vol. 64, 1970, p. 809ss.
[110] Voir les appréciations de Géraud de Geouffre de la PRADELLE, « La fonction des
juridictions de l’ordre i nternational » (1998) 125 J.D.I. 389.
[111] Voir les appréciations de Géraud de Geouffre de la Pradelle, « La fonction des
juridictions de l’ordre International » Revue des sciences sociales du politique.1998,
PP-154-171.
[112] Parties au statut.
[113]Statut de la Cour internationale de justice, 26 juin 1945, 33 R.T.N.U. 993, art. 36(2)
: « Les États parties au présent statut pourront, à n’importe quel momen t, déclarer
reconnaître comme obligatoire de plei n droit et sans convention spéciale, à l’égard de
tout autre État acceptant la même obligation, la juridiction de la Cour sur tous les
différends d’ordre juridique […] »
[114] Sixième commission (juridique) de l’Organisation des Nations Unies,
Communiqué, AG/J/378, « Renforcement des mécanismes de règlement pacifique des
différends et amélioration des méthodes de travail du Comité Spécial de la Charte au
centre des discussions » (10 Octobre 2002), à la p. 6, en ligne : Organisation des
Nations Unies, http://www.un.org/News/fr–press/docs/2002/AGJ378.doc.htm.
[115] Julien FOURET et Mario PROST, « chronique du règlement pacifique des
différends internationaux », Revue québécoise de droit internatio nal, 2002, numéro
152, pp.115-116.
[116]Michel VIRALLY, « Préface » dans Giorgio Malinverni, « Le règlement des différends
dans les organisations internationales économiques», 1974, p. 5 « Préface »].
[117] Louis CAVARE, « Les sanctions dans le cadre de l’O.N.U . », www.persee.fr/
[118] Dupuy RENE-JEAN. « La réforme du Règlement de la Cour internationale de
Justice ». In : Annuaire françaisde droit international , volume 18, 1972, pp. 265 -283.
[119] Rapport de situation présenté par le Secrétaire général à l’occasion du
cinquantenaire de l’ONU, A/50/60S/1995/1, 3 janvier 1995, § 68.