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LA COUR DE JUSTICE

Assure respect du droit européen et a joué un rôle important dans son élaboration. C'est
l'instance juridique suprême de l'Union. Son existence à fait de la communauté européenne une
communauté de droit selon Walter Hallstein (président commission). Crée par traité CECA sous le nom
de CJCE elle devient commune et prend le nom de CJUE avec Lisbonne. Elle comprend plusieurs
juridictions (Cour de Justice, Tribunal et tribunaux spécialisés).

Elle siège à Luxembourg et veille à garantir le respect du droit de l'UE dans interprétation et
application des traités. Compétente de plein droit dans les cas prévu par les traités sans besoin que les
Etats membres acceptent. Les Etats s'engagent à ne pas utiliser un autre mode de règlement que celui
prévu par les traités donc le juge communautaire a une compétence exclusive. La Cour est
administrative et judiciaire aux compétences diversifiées. Elle est consultative (avis sur compatibilité
accord externe-TFUE) et juridictionnelle. En vertu de l'article 267 du TFUE elle interprète le droit de
l'UE sur renvoi préjudiciel des juridictions nationales auxquelles les décisions s'imposent. C'est une
"révolution silencieuse" permet d'assurer l'uniformité de l'application du droit dans l'UE. Rôle
considérable dans le développement du droit européen elle s'impose comme "Cour suprême d'une
fédération européenne potentielle". Par sa jurisprudence la CJUE participe à l'établissement d'un
système juridique communautaire. Deux arrêts sont importants : Van Gend en Loos en 1963 où le juge
communautaire estime que le droit européen est un nouvel ordre juridique de droit international où
les sujets sont les Etats mais aussi leurs ressortissants. Et Costa c/ ENEL où le juge dit que l'ordre
juridique est propre et intégré au système juridique des Etats. Avec ces arrêts s'inaugure une méthode
d'interprétation dite systématique où le juge se réfère au système global des traités pour préciser le
sens de chaque disposition. La CJUE utilise le plus souvent la méthode téléologique au détriment de la
l'interprétation littérale. Elle se rapproche des Cours Constitutionnelle européenne.

Formée d'un juge par Etat ainsi que d'avocats généraux qui jouent le rôle des "commissaires
du gouvernement" auprès du CE français. Ils doivent présenter publiquement (impartial et
indépendant) des conclusions motivées sur les affaires soumises à la Cour afin de l'aider dans
l'accomplissement de sa mission. Ils publient leurs conclusions en même temps que l'arrêt. Elle n'est
pas obligée de suivre les conclusions de l'avocat général. Les juges et avocats sont nommés d'un
commun accord pour 6 ans par les gouvernements et sont indépendants. Lisbonne prévoit qu'un
comité des sages (anciens membres Tribunal ou juridictions suprême nationales) rend un avis, les juges
font en général 2 mandats. Tous les 3 ans il y a un renouvellement partiel afin de garantir une
permanence. Nice formalise la pratique du juge ressortissant d'un Etat membre (représentation
maximum des systèmes). Un serment public permet l'entrée en fonction des juges, ils promettent
impartialité et protection du secret des délibérations. Un juge ne peut pas avoir un mandat politique,
une charge administrative ou une activité professionnelle. Une pratique veut qu'un juge ne s'occupe
jamais d'une affaire concernant son pays. Les membres de la CJUE ont privilèges et immunités,
immunité de juridiction (plus large autres fonctionnaires) peut être levée par CJUE en assemblée
plénière. Les juges et avocats ne peuvent être virés que s'ils ne répondent plus aux conditions requises.
Elle nomme son greffier pour 6 ans par vote. Il s'occupe des archives de la Cour et de la publication des
arrêts, il est chargé de l'administration générale de la Cour sous autorité du président.

Le président est désigné par les juges pour 3 ans. L'actuel est Koen Lenaerts. Ils désignent aussi
un vice-président (institué en 2012) pour 3 ans chargé de seconder ou remplacer le président.

CJUE peut se réunir en 3 types de formations. La plénière, obligatoire si un Etat ou une


institution parties la demande, elle s'impose quand l'affaire est exceptionnelle. La restreinte en
chambre de 3 (président 1 an) ou 5 juges (président 3 ans). Nice crée une "grande chambre" de 15
juges présidé par le président de la Cour pour les affaires importantes ou quand Etat ou institutions
parties le demande. La procédure devant CJUE est un mixte de phase écrite et orale, elle est
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contradictoire et inquisitoire. Les parties doivent être représentées soit pas agent nommé pour chaque
affaire (Etat & Institutions) soit par un avocat au barreau des pays membres. Les décisions sont des
arrêts ou ordonnance et ne peuvent être assortis d'opinion dissidente.

La CJUE est compétente à titre préjudiciel sur l'interprétation des traités, la validité et
l'interprétation des actes adoptés par les institutions et organes ou organismes de l'UE. Quand un litige
national a une question de droit communautaire il peut renvoyer la question à la CJUE, le juge doit
surseoir à statuer, saisir la Cour quand les décisions ne sont pas susceptible d'un recours juridictionnel
et est lié par les conclusions de la Cour. Utilisation très importante permet de garantir l'interprétation
du droit de l'UE. Est à l'origine de la progression de la Cour. Lisbonne lui donne une compétence
préjudicielle pour les domaines de liberté, sécurité et justice. Pour la coopération policière et judiciaire
pénale la CJUE a une compétence préjudicielle obligatoire. Elle n'est plus subordonnée à une
déclaration des Etats lui reconnaissant la compétence. La police et justice pénale entre donc dans le
droit commun. Lisbonne prévoit qu'une procédure préjudicielle accélérée est possible quand l'affaire
est pendante avec une personne détenue. En 2013 le CC saisi d'une QPC fait pour la première fois
appel à la CJUE.

Les recours en annulations s'inspirent du recours pour excès de pouvoir français. La CJUE
contrôle la légalité des actes législatifs, des actes du Conseil, de la commission et de la BCE (autre que
recommandation et avis) et du parlement et du Conseil européen (actes qui visent à produire des effets
juridiques à l'égard des tiers). La Cour peut se prononcer tous les actes des Etats, du Parlement, du
Conseil ou de la Commission dans un délai de 2 mois. Toute personne a 2 mois pour saisir la Cour à
propos d'un acte qui la concerne (personne) depuis Lisbonne (innovation).

Les recours en carence s'appliquent quand une institution (BCE, Parlement, Conseil,
Commission, conseil européen) ne statue pas alors qu'il le devrait (violation traité), une autre
institution peut alors saisir la CJUE pour le faire constater. Lisbonne étend cela aux organes et
organisme de l'UE. L'institution en faute doit avoir été préalablement invitée à agir. Le délai entre
l'invitation et la possibilité de recours est 2 mois. Toute personne (physique ou morale) peut saisir CJUE
pour faire grief a une institution de ne pas avoir envoyé acte (sauf recommandation) ou avis.
L'institution fautive devra se conformer à l'arrêt CJUE.

Les recours en manquement permettent à la CJUE de déclarer qu'un Etat a manqué aux
obligations d'un traité ou du droit dérivé. La Commission ou tout Etat peut former un recours. La
commission y est arbitre, elle rend un avis motivé après que l'Etat ai pu se défendre. Quand le
manquement est avéré par le juge l'Etat doit appliquer l'arrêt. Maastricht prévoit que le juge peut
condamner l'Etat récalcitrant via une astreinte ou un forfait. C'est la Commission qui saisit la CJUE pour
arrêt non respecté. Rome prévoyait aucun recours donc les Etats OSEF des arrêts. La procédure de
sanction s'est appliquée la première fois en 2000 avec la Grèce, la France en 2005 a pris astreinte et
forfait. Lisbonne renforce le processus de sanction en cas de manquement renforcé. La CJUE peut
désormais infliger dès le premier arrêt en manquement des sanctions en cas de non-communication à
la Commission des mesures nationales de transposition.

Le juge peut être saisi en responsabilité extracontractuelle en se référant aux principes du droit
national pour les dommages causés par les institutions ou un agent en fonction. En pratique le juge
considère que la responsabilité UE ne peut s'engager que pour faute lourde. CJUE exige violation
caractérisée d'une règle supérieure de droit et que l'institution ai gravement méconnus les limites de
ses pouvoirs, si la responsabilité est avérée alors le juge condamne l'UE à réparation.

Lisbonne étend la compétence CJUE au droit de l'UE sauf si les traités en disent autrement.
Compétences renforcées en liberté, sécurité et justice peut désormais statuer sur visas, asile,
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immigration & circulation des personnes. Elle peut être saisie par toute juridiction et est compétente
pour se prononcer sur les mesures d'ordre public dans le cadre des contrôles aux frontières. Elle a une
compétence limitée en matière de PESC. Elle peut connaître les recours sur la légalité des mesures
restrictives contre personnes (p&m) prise par le Conseil (interdiction visa…). La Charte des Droit
fondamentaux de l'UE, même force que traités, dit que la Cour peut s'exprimer sur le bloc de
constitutionnalité (exception RU, Pologne et Rep. Tchèque). Amsterdam a permis à n'importe qui de
saisir la Cour pour des actes des institutions contraires aux droits fondamentaux. Il y a aussi un droit
de recours pour un Etat sanctionné par ses pairs pour violation des droits fondamentaux afin de faire
vérifier la régularité de la procédure. Pour le Mécanisme Européen de Stabilité la CJUE est compétente
pour connaître tout litige entre les contractants ou entre contractants et MES au sujet de
l'interprétation et application du traité. Pour le TSCG la CJUE s'assure de la transposition de la golden
rule.

La CJUE est assistée d'un Tribunal de première instance crée par le Conseil en 1988 et instauré
en 1989 avait été demandé par la Cour et sera créé en application de l'Acte Unique pour réduire sa
charge de travail. Membres nommés dans même condition que CJUE, mandat du président de 3 ans
renouvelable. Les membres, sauf le président, peuvent être avocats généraux dans certaines affaires.
Siège en chambre par chambre de 3 à 5 juges et a son propre greffier. Règlement intérieur validé par
Conseil.

Initialement ne reconnaît que certains recours, ceux des personnes (p&m) en matière de
concurrence ou ceux des fonctionnaires contre les institutions. En 1993 le Conseil étend la compétence
à la totalité des recours intentés par une personne physique ou morale. Avec Nice le tribunal devient
compétent pour les questions préjudicielles dans des matières déterminées par CJUE. Est juge de droit
commun pour tous les recours directs sauf ceux en manquement. Depuis 2004 s'occupe des recours
des Etats contre actes Commission et Conseil en matière d'aides d'Etat. Lisbonne étend ses
compétences pour les recours contre les décisions des tribunaux spécialisés. Ses décisions sont
susceptibles d'un recours en cassation devant CJUE. Le pouvoir n'a pas d'effet suspensif et se limite au
droit. Quand le recours est fondé la CJUE annule la décision et peut soit renvoyer vers le Tribunal ou
juger elle-même si l'affaire peut être jugée en l'état. Ce recours permet d'améliorer la situation du
justiciable. Les décisions du tribunal peuvent faire l'objet d'un réexamen quand elles concernent des
recours contre décisions des tribunaux spécialisés ou des questions préjudicielles en cas de possible
atteint à la cohésion de l'UE.

Le Parlement et le Conseil en procédure législative ordinaire peuvent instituer des tribunaux


spécialisés adjoints au tribunal chargés de gérer des recours dans une matière spécifique. Le Parlement
et le Conseil statuent par voie de règlement soit sur proposition de la commission et après consultation
CJUE soit l'inverse (demande CJUE, consultation Commission). Les membres sont nommés par le
Conseil à l'unanimité et choisis parmi des personnes indépendante et ayant les capacités juridiques
requises. Le règlement portant sur création tribunal détermine règle de composition et précise les
compétences. Les décisions des tribunaux sont susceptibles de pourvoi limité au droit ou (si le
règlement le permet) intégrant les faits devant le Tribunal. En 2005 le Tribunal de la fonction publique
(TFP) communautaire a été créé pour les compétences en matière de fonction publique.

Le Parlement et le Conseil adoptent en 2015 une réforme proposée par CJUE qui crée 21 nouveaux
postes de juges au Tribunal et fusionne le TFP et le Tribunal. Cela permet au Tribunal d'absorber une
plus grande charge de travail tout en renforçant l'efficacité du système judiciaire.

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