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6 - Le processus de décision
Historique :
Traité de Rome :
- confie le pouvoir de décision législatif au Conseil après avis de l’Assemblée des Communautés
européennes.
Acte unique :
- introduit une nouvelle procédure dite de coopération pour l’adoption des mesures liées au
marché intérieur ;
- Augmente le rôle du P-EU mais conserve au Conseil le dernier mot dans l’adoption/rejet du texte.
- La majorité qualifiée devient de règle pour l’harmonisation des législations (sauf
harmonisation fiscale et libre circulation des personnes qui restent soumises à la règle
d’unanimité) et les compétences nouvelles introduites par le traité ;
- Introduit une procédure d’avis conforme pour l’adoption de certains accords internationaux ou
décisions.
Traité de Maastricht :
- Introduit la procédure de co-décision qui fait du Parlement européen le co-législateur de l’UE
sur un quasi-pied d’égalité avec le Conseil tout en limitant le champ d’application.
Traité d'Amsterdam :
- élargit le champ de la codécision (couvre désormais environ 50 % de la législation
communautaire) ;
- ouvre la possibilité d'une adoption d'un texte en première lecture ;
- supprime la possibilité pour le Conseil d'imposer son texte en fin de procédure: les deux
institutions sont désormais placées sur un strict pied d'égalité ;
- la procédure de coopération se voit limitée au domaine de l’UEM.
Traité de Nice :
- étend également le champ de la codécision.
Traité de Lisbonne :
- multiplie par deux les bases juridiques de la codécision, rebaptisée procédure législative
ordinaire (PLO).
o La PLO couvre désormais près de 90 % de la législation européenne.
- La procédure de coopération est supprimée.
Connaissances de base :
- Méthode communautaire : processus législatif reposant sur l’interaction entre trois institutions
(« triangle institutionnel ») représentant des sources de législations différentes :
o Organe autonome incarnant l’intérêt général européen et détentrice du monopole de
l’initiative législative, la Commission ;
o Conseil représentatif des Etats, expression des intérêts nationaux ;
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o Assemblée représentant les citoyens européens.
- Différence entre ce triangle institutionnel et système décisionnel régulier dans les organisations
internationales :
o Le Conseil se prononce, en principe, par un vote majoritaire, et non pas à
l’unanimité ;
o Les actes adoptés par les institutions européennes ont un caractère contraignant pour
tous les Etats membres (y compris ceux qui se sont opposés à leur adoption) ;
o Ils sont mis en œuvre sous le contrôle de la Cour de justice qui tranche les litiges entre
Etats (alors que l’entrée en vigueur des conventions internationales suppose leur
ratification par la totalité ou une partie des Etats signataires).
▪ Deux lectures par le Conseil et le P-EU (au cas où le texte n’a pas été adopté en
1ère lecture) ;
▪ Conciliation en cas de désaccord entre les deux institutions.
o Le Conseil se prononce toujours à la majorité qualifiée
- La procédure de consultation :
o Était la procédure de droit commun dans le traité de Rome.
o Son champ d'application s'est progressivement réduit mais elle conserve des « bastions
importants » dans des matières où le Conseil continue à statuer à l'unanimité, ex :
▪ harmonisation fiscale
- La procédure d'approbation :
o possibilité pour le Parlement européen d'accepter ou de rejeter le projet d'acte mais
pas de le modifier.
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o Introduite par l'Acte unique dans le domaine des relations extérieures (« avis
conforme »)
o Etendue par le traité de Maastricht à des matières législatives.
o Le traité d'Amsterdam puis celui de Lisbonne (qui la rebaptise « procédure
d'approbation ») ont fait basculer certaines de ses matières vers la PLO
Le pouvoir d'initiative de la Commission et ses implications :
- Examen du Conseil :
o Le Conseil examine la proposition législative dès sa transmission par la Commission mais
ne définit sa position qu’en fonction de la position du P-EU (en première lecture donc)
et de l’avis de la Commission.
o Si le Conseil approuve cette position : La procédure s’arrête et l’acte est adopté.
o Si le Conseil n’approuve pas cette position, il adopte un texte « position commune » et la
procédure se poursuit (la position commune est transmise au P-EU)
o Le vote du Conseil se fait à la majorité qualifiée ou à l’unanimité selon ce que prévoit
la base juridique
o La Commission donne son avis sur la position du Conseil.
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o Si le Parlement rejette la position du Conseil (à la majorité absolue des membres) : l'acte
est réputé non adopté et la procédure s'arrête.
o Si le Parlement vote des amendements au texte précédemment modifié par le Conseil (à
la majorité absolue de ses membres) : le texte amendé est transmis au Conseil et à la
Commission.
- Conciliation :
o Se compose paritairement de membres du Conseil (28) et de représentants du P-EU
(28).
o La Commission participe aux travaux du comité (objectif : promouvoir un
rapprochement des positions du Parlement et du Conseil ; mais elle ne peut plus
modifier ou retirer sa proposition)
o Ce comité travaille à partir de la position commune du Conseil et des amendements du
Parlement.
▪ Six semaines pour parvenir à un accord sur un projet commun.
- Fin de la procédure :
o Le Conseil et le Parlement ont un nouveau délai de six semaines pour se prononcer sur
le projet élaboré par le comité de conciliation.
o Si le Conseil et le Parlement approuvent le projet (à la majorité qualifiée pour le
Conseil et à la majorité absolue de ses membres pour le P-EU) : l’acte est adopté (et
signé par le président du P-EU et le président du Conseil).
o si le Parlement européen ou/et le Conseil n’approuve pas le texte dans le délai prévu
selon les majorités requises : l'acte est réputé non adopté.
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- art. 17 § 2 : les actes législatifs sont adoptés sur proposition de la Commission seulement lorsque
les traités le prévoient.
o en matière de PESC, le Haut Représentant pour les AE et de sécurité et les Etats
membres qui disposent du pouvoir d’initiative (Art 22 § 2) sont à la manœuvre.
o Dans le domaine de l’UEM : le droit d’initiative est partagé entre la Commission et la
BCE.
▪ En revanche, la Commission a le monopole de la proposition pour autoriser le
lancement d’une coopération renforcée.
Limites de l’ICE :
- La Commission décide seule de la suite à lui donner.
o Si suite : elle n’est pas contrainte de reprendre à l'identique le dispositif juridique porté
par l'initiative citoyenne.
- L'éventuelle proposition législative de la Commission devrait ensuite suivre la procédure
législative appropriée et rien ne garantit qu’elle serait adoptée.
- Règlement du 15 décembre 2010 : les conditions de mise en œuvre des ICE sont strictes :
o l'initiative de l'ICE doit revenir à un comité d’au moins sept personnes résidant dans au
moins sept Etats membres.
- les signatures doivent être issues d’au moins un quart des Etats membres et collectées dans
l’année suivant la confirmation de l’enregistrement de la proposition par la Commission.
- Au 1er février 2019, seules 4 initiatives avaient satisfait les conditions requises pour être
examinées par la Commission, cette dernière n’ayant donné suite à aucune d’entre elles.
Réforme de l’ICE :
- Le Conseil a décidé, sur proposition de la Commission, de réformer le dispositif en prévoyant
notamment la création de points de contacts nationaux, d’une plate-forme collaborative et
d’un service en ligne de collecte des signatures.
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o En deuxième lecture, l'obligation de l'unanimité au Conseil pour modifier le texte de la
Commission contre son accord n'est plus applicable.
o La Commission a cependant la possibilité de donner un avis sur les amendements
adoptés par le P-EU et, ainsi, d'orienter les modalités de vote au sein du Conseil.
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▪ les livres blancs qui présentent les options stratégiques ou les propositions
envisageables.
o Sorte de pré-négociation.
o Les État membres développent de véritables stratégies de défense et de promotion de
leurs positions nationales.
o Permet à la Commission de faire de ses propositions législatives un 1er point
d’équilibre.
- La Commission est soumise à une forte pression législative des autres institutions.
o Pression législative de la part du P-EU :
▪ Introduite par le traité de Maastricht : le P-EU peut, à la majorité de ses membres
et sur proposition d'une de ses commissions permanentes, adopter un rapport
d'initiative demandant à la Commission de faire une proposition législative.
● Art. 225 TFUE : Si la Commission ne donne pas suite à une demande,
elle doit en communiquer les raisons au P-EU (depuis Lisbonne).
o Pression législative de la part du Conseil européen :
▪ Pouvoir de « définir les orientations politiques générales de l’Union » ;
▪ A des demandes expresses des autres institutions, des Etats membres ou des
opérateurs économiques
▪ Aux obligations prévues par le traité ou le droit dérivé.
o Ce sont les initiatives « spontanées » qui sont néanmoins les plus sensibles politiquement.
- Majorité simple :
o Réservée aux matières d’importance mineure
o S’applique à des matières de nature institutionnelle ou procédurale
- Unanimité :
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o Matières sensibles ou régaliennes
o Conservée par le traité de Lisbonne pour 3 catégories de sujets :
▪ les questions de type constitutionnel (comme l'adhésion de nouveaux membres
ou la mise en œuvre de la clause de flexibilité) ;
▪ des sujets de souveraineté que les Etats sont réticents à voir passer sous pleine
compétence européenne ;
▪ Adoption du cadre financier pluriannuel.
o Défaut et qualité de l’unanimité :
▪ Favorise les risques de marchandage et de blocage du Conseil (chaque Etat
possédant un droit de veto) ;
▪ Est une garantie pour que les Etats acceptent une question de souveraineté.
- Majorité qualifiée :
o art. 16 § 3 TUE
o Compromis efficace entre unanimité et majorité simple.
o A longtemps reposé sur un système de pondération complexe qui avantageait les petits
et les moyens États.
o Cette sous-représentation des grands États s'était toutefois dangereusement aggravé
avec les élargissements de 1995 et 2004 (à l'exception de la Roumanie et de la Pologne).
o Risque : avec de nouveaux élargissements, les décisions pouvaient être prises au Conseil
par une coalition de pays représentant moins de 50 % de la population de l'Union.
o Traité de Nice : a permis de procéder à une repondération des voix favorable aux
grands États.
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Les pays intermédiaires (Espagne, Pologne, Belgique, Portugal, Pays-Bas…), fortement
avantagés par le dispositif de Nice, sont les plus pénalisés par la double majorité.
o Un groupe d'États membres proche de constituer la minorité de blocage peut demander,
malgré l'existence d'une majorité qualifiée, la poursuite de la discussion pour « un délai
raisonnable » afin de rechercher les conditions d'un accord plus large.
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o Lorsqu'il n'y a pas eu d'accord au COREPER, la question est inscrite en point« B », ce
qui signifie que le Conseil doit débattre avant de passer au vote.
o Estimation : plus de 80 % des décisions du Conseil sont actées au niveau du COREPER.
o Les réunions du COREPER sont préparées par les travaux de groupes d'experts:
▪ le groupe Mertens pour le COREPER ;
▪ ou groupes ad hoc institués en vue de traiter d'un dossier pour une période
donnée.
o Le rôle du COREPER est parfois contesté pour sa capacité à faire inscrire à l'ordre du
jour du Conseil des projets de décision qui seront adoptés sans débat alors qu'ils
peuvent porter sur des questions sensibles.
o Le Conseil est libre de remettre en cause un accord intervenu en COREPER (CJCE,
Commission c. Conseil, 31 mars 1971)
o Le COREPER n’a aucune autonomie vis-à-vis du Conseil (CJCE, Commission c.
Conseil, 19 mars 1996)
o Demeure un organe indispensable à la prise de décision : instance de négociation discrète
et conviviale entre hauts fonctionnaires qui se connaissent, et permet de faire émerger
les solutions de compromis et de dégager l’ordre du jour du Conseil de questions
mineures ou ne prêtant pas à discussion.
o Cette organe manque toutefois de clarté et de transparence.
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● Seuls les représentants d’intérêts inscrits sur le registre de transparence
peuvent rencontrer les commissaires, les membres de leurs cabinets ainsi
que les directeurs généraux.
▪ En plus du registre :
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● interdiction du cumul entre les mandats parlementaires national et
européen depuis 2000.
- Les parlements nationaux se concertent entre eux au sein de la conférence des organes
spécialisés dans les affaires communautaires (COSAC) ou de conférences interparlementaires.
o Réunie pour la première fois en 1989 ;
o Réunie des représentants du P-EU et des commissions des AE des P nationaux ;
o Elle se réunit deux fois par an pour débattre des questions relatives à l’UE ;
o Rôle limité à l’adoption de contributions adressées aux institutions européennes ;
o La coopération parlementaire s’est diversifiée :
▪ Art. 13 TSCG : conférence interparlementaire sur la gouvernance économique et
financière ;
▪ Conférence spécialisée en matière de défense ;
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- Le protocole au traité d'Amsterdam a consacré le rôle des P nationaux au sein de l’UE:
o reconnait le rôle de la COSAC ;
o garantit aux parlements nationaux un délai de six semaines entre la transmission d'une
proposition législative par la Commission européenne et son inscription à l'ordre du jour
du Conseil.
● Les projets de révision des traités doivent être notifiés aux parlements
nationaux et sont en principe examinés, si le Conseil européen décide à la
majorité simple de leur donner une suite favorable, par une Convention
au sein duquel les parlements nationaux sont largement représentés
(art. 48 §3 TFUE).
▪ Par ailleurs, le traité reconnaît à chaque parlement national le droit de s'opposer
à une initiative du Conseil européen tendant à recourir à une des clauses
passerelles (art. 48 § 7 TFUE).
o Idée évoquée par la Commission que les P nationaux possèdent un « carton vert » afin
de présenter des suggestions à la Commissions sans porter atteinte au droit d’initiative
législative.
Rôle consultatif du Comité des régions et du Comité économique et social européen
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o Les institutions E peuvent le consulter sur toute proposition ayant des effets locaux ;
o Le CDR peut émettre de sa propre initiative un avis ;
o Les prises de position du CDR n’ont aucune force juridique ;
o Lisbonne lui reconnaît la possibilité de saisir la Cour de justice pour violation du
principe de subsidiarité par un acte législatif.
Bilan
La procédure législative n’est pas beaucoup plus compliquée que les procédures
nationales
L'adoption de la loi française à l'Assemblée nationale et au Sénat suit en effet un circuit comparable à la
PLO avec deux lectures (sauf urgence) et la convocation d'une commission mixte paritaire en cas de
désaccord entre les deux chambres.
- Les règles de vote en vigueur au Conseil ne sont pas non plus un obstacle à la prise de décision :
o Le Conseil procède au vote à l'initiative de son président ou, sauf opposition d'une
majorité de délégations, à la demande d'un Etat membre ou de la Commission.
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o La pratique du Conseil n'est pas celle d'un passage au vote systématique dès l'existence
d'une majorité qualifiée.
o La présidence peut préférer prolonger les débats pour obtenir un accord le plus large
possible ou constater l'existence d'une majorité qualifiée sans procéder à un vote
formel
- L'instauration des « trilogues » a permis de généraliser les accords « précoces » entre Conseil et
Parlement européen :
o Les cas de rejet définitif d’un texte sont rares ;
o Depuis 2003 : un seul cas de rejet définitif en seconde lecture par le P et trois cas
d’échec au stade de la conciliation ;
▪ Ne prend pas en compte les propositions bloquées au Conseil tellement longtemps
que la Commission les a retiré définitivement.
o 93% des textes sont adoptés en première lecture ou en seconde lecture « anticipée »
entre 2009 et 2014.
o Comparaison : 54% en 1ère lecture ou lecture anticipée entre 1999 et 2004.
o Deux éléments jouent en faveur de l‘obtention d’un accord en 1ère lecture :
▪ Le Conseil et le P-EU ne sont contraints, à ce stade de la procédure, par aucun
délai pour se prononcer (alors que l'examen du texte est encadré, en seconde
lecture et en conciliation, par des délais stricts);
▪ la majorité requise pour adopter des amendements est plus facile à réunir en
première lecture (majorité simple) qu'en seconde lecture (majorité des
membres).
o les trois institutions ont pris l'habitude de se concerter très en amont dans le cadre de
réunions tripartites, dénommées « trilogues » (apparus en 2015), comprenant :
▪ une délégation du P-EU (les rapporteurs et présidents des commissions
parlementaires concernés, les rapporteurs « fictifs » désignés par les groupes
politiques pour suivre le dossier pour leur compte) ;
▪ la présidence du Conseil ;
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o Enfin, si le P-EU s’écarte du compromis, le Conseil ne reprendra pas le texte et la
procédure se poursuivra en 2ème lecture.
- Si l’accord en trilogue intervient après le vote des amendements par le P-EU en 1ère lecture :
o Le texte pourra être adopté dans le cadre d’une seconde lecture anticipée (procédure
en augmentation).
Un mode de production des normes favorisant une agrégation efficace des pdv des acteurs
o Ni l'ordre du jour, ni les comptes rendus, ni les décisions des trilogues ne sont publics.
o L'accès à l'information pour les députés qui ne sont ni rapporteurs, ni présidents de
commission, ni coordinateurs au titre d'un groupe politique se révèle difficile.
o les députés perdent également en pouvoir symbolique avec les accords précoces:
l'assemblée plénière tend ainsi à se transformer en chambre d'enregistrement de
compromis négociés en coulisses.
- Entre la présentation par la Commission d'une proposition législative et son adoption finale, il
s'écoule environ 18 mois.
- Jacques Delors qualifiait le processus de « yellow submarine »:
o la Commission fait une proposition qui place un problème sous les feux des projecteurs ;
o puis qui est transmise au Conseil ;
o ce dernier en traite une première fois au niveau des ministres avant de le renvoyer en
groupe de travail.
- Problème : des questions émergent périodiquement sur la scène, pour disparaître ensuite dans
des procédures de traitement obscures jusqu'à des échéances indéterminées.
- la règle de l'unanimité applicable à certaines matières (fiscalité, politique sociale, droit de la
famille, coopération policière ... ) est un élément de limitation de l'efficacité de l'action de
l'Union dans ces domaines.
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Perspectives :
- Proposition : faire usage de la clause « passerelle » (art. 48 § 7 TUE) selon laquelle le Conseil
européen peut autoriser à l'unanimité le Conseil à statuer à la majorité qualifiée dans les cas où
les traités prévoient l'unanimité.
- Autre proposition : réviser les traités pour introduire la possibilité de voter à une majorité «
super-qualifiée ». L'introduction d'une telle majorité éviterait que l'Union puisse être paralysée
par le veto d'un seul État membre.
- Traité de Rome : n'attribuait aux régions aucun rôle particulier dans le fonctionnement des
Communautés (sur les six États fondateurs, seul un (l'Allemagne) était doté d'une structure
fédérale).
- 1975 : lancement d’une politique d’aide aux régions en retard de développement.
- Traité de Maastricht : autorise la participation des représentants de gouvernements régionaux
aux réunions du Conseil et instaure le Comité des régions.
- Traité d’Amsterdam : consacre la spécificité des régions ultrapériphériques et autorise le
Conseil à adopter des mesures spécifiques (art. 349 TFUE).
o Les régions se sont dotées de structures de représentation propres auprès des institutions
européennes.
- Le rôle du Comité des régions n’est cependant que consultatif :
o Pas de possibilité de recours en annulation ou de recours en carence.
- La participation des régions aux réunions du Conseil n’a qu’une portée limitée :
o Le représentant régional doit être de niveau ministériel (donc seule l’Allemagne et la
Belgique le font parfois) ;
o De plus, le « ministre régional » représente l’Etat et non la région.
- Une plus grande association des régions au fonctionnement de l’UE est nécessaire :
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o Les compétences de l’UE empiètent sur des domaines sont, dans les États fédéraux,
réservés aux régions.
o Les régions jouent un rôle croissant dans la mise en œuvre des politiques communes et
du droit de l’UE.
o La jurisprudence de la Cour de justice a étendu la responsabilité des régions pour
manquement :
▪ CJCE 5 mai 1970 Commission c/Belgique : une action en manquement ne peut
être dirigée que contre l'État qui reste seul responsable du respect des obligations
résultant du droit communautaire ;
▪ Puis évolution :
- La perspective d'un renforcement du rôle des régions ne s'en heurte pas moins à certaines
objections :
o L'Union est d'abord une communauté d'États souverains et qu'elle n'est pas légitime
pour s'immiscer dans l'organisation constitutionnelle des États.
o Les Etats peuvent être pris en tenaille en l’UE et les régions.
o La réalité régionale est très diverse en Europe.
- Les solutions d'amélioration prévues par le traité de Lisbonne ouvrent des perspectives
intéressantes mais somme toute limitées.
o Traité de Lisbonne :
▪ Art. 4 TUE : consacre principe de « l'autonomie locale et régionale » ;
o Clarifie le partage des compétences entre l'Union et les États membres :
▪ devrait indirectement protéger les attributions des régions à compétence
législative.
o Réaffirme le principe de subsidiarité en mettant sur le même plan les niveaux central,
régional et local :
▪ Possibilité de saisir la Cour de justice pour violation par un acte législatif du
principe de subsidiarité).
o Le traité de Lisbonne ne fait pas du Comité des régions une institution de l'Union et
ne lui attribue pas le droit d'alerte précoce reconnu aux seuls parlements nationaux sur
les propositions législatives de la Commission au regard du principe de subsidiarité.
o Le Comité des régions avait défendu l'idée d'instituer, à côté du P-EU, une seconde
chambre, un « Sénat des régions » :
▪ Aurait été doté d'un pouvoir de co-décision, ou sinon d’un droit de veto suspensif
sur les propositions législatives touchant directement les intérêts régionaux.
▪ Une telle proposition aurait accru la complexité du mécanisme de prise de
décision et n’a donc pas été retenu.
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