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LE PARLEMENT EUROPEEN

Première institution du Traité de Rome. A l'origine était une Assemblée avec des
pouvoirs de délibération et de contrôle. Dès 1962 l'Assemblée change son nom officialisé par
l'Acte Unique en 1986. Unique institution dont les membres sont élus démocratiquement au
SUD. Rôle d'impulsion en adoptant de sa propre initiative des résolutions. S'exprime sur les
dossiers internationaux. Est passé de consultatif à législatif, trajectoire ascendante illustrée par
la présence de nombreux Lobbies à Strasbourg. Exerce un contrôle démocratique sur l'activité
communautaire, participe au pouvoir normatif. Maastricht lui donne un rôle de codécision sur
les sujets importants. Amsterdam étend encore le champ de codécision et fait du parlement
un "vrai législateur". A chaque étape de la construction le parlement étend ses compétences.
Lisbonne lui donne le même pouvoir législatif que le Conseil. Il siège à Strasbourg en session
plénières (fixé par le Traité d'Edimbourg), il y a des sessions extraordinaires à Bruxelles et le
secrétariat général est à Luxembourg. Cet éclatement fout le zbeul.

Les députés sont élus au SUD depuis 1979 suite à une décision du Conseil en 1976 ce
qui remplace la désignation par les parlements nationaux. Amsterdam propose une procédure
uniforme et des principes communs d'élection pour tous les pays mais chacun peut faire ses
bails. Le Conseil a décidé en 2002 que les députés sont élus au scrutin de liste ou unique
transférable de type proportionnel. Les Etats peuvent décider d'un seuil minimal pour
l'attribution des sièges qui ne doit pas dépasser 5% des suffrages exprimés.

Lisbonne fixe le nombre de député entre 6 et 96 par Etats avec maximum 750 députés
et un président et prévoit que la composition sera révisée tous les 5 ans pour tenir compte des
évolutions tout en appliquant la proportionnalité dégressive. En 2008 le Conseil européen a
modifié la répartition des membres en passant de 751 à 754. 751 entre en vigueur pour 2014.
En 2013 une répartition nouvelle a été acceptée, beaucoup perdent 1, Allemagne perd 3.

Mandat de 5 ans représentatif et non-impératif (indépendance). Incompatible avec


mandat parlement national. Pas le droit d'être membre : gouvernement, Commission, CJUE ou
greffier, Cour des comptes, CES, comités ou organismes de gestion du fond communautaire
crées en vertu ou en application d'un traité constitutif, Conseil d'Administration, BEI (direction
ou employé), agent des institutions européennes ou des organismes spécialisées rattachés.

Les députés ont des privilèges et immunités fixés par un protocole de 1965. Les députés
sont irresponsables pour leurs opinions et votes durant leurs fonctions. On ne peut limiter leurs
déplacements pour se rendre à une assemblée. Pendant la session ils ont une immunité
(inviolabilité et irresponsabilité). Besoin de l'autorisation du parlement pour engager des
poursuites judiciaires et lever l'immunité sauf en cas de flagrant délit. Amsterdam donne au
parlement le pouvoir de fixer les statuts et conditions d'exercices de ses membres après avis
commission et avec approbation du Conseil à l'unanimité. En 2005 le parlement fixe l'indemnité
des députés à 38.5% de celle d'un Juge (7000€). Elle est financée depuis 2009 par le budget
européen et soumise à l'impôt communautaire. Il y a d'autres indemnités finançant les activités
liées à l'exercice du mandat. Avant c'était les Etats qui finançaient.

Le parlement tient une session par an (2° mardi de mars) de plein droit mais se réuni
en fait une semaine par mois. Il peut aussi y avoir des sessions extraordinaires demandées par
la majorité des membres, du Conseil ou de la commission. Le parlement désigne son président
et son bureau (composé de 14 vices présidents et 5 questeurs qui ont des responsabilités
administratives et financières concernant directement les parlementaires et qui ont une voix
consultative). Le président et le bureau sont élus pour 2.5 ans. Le bureau désigne le secrétaire
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général qui assure la direction des services. La conférence des président réuni les présidents
des groupes politique et le président et détermine l'organisation des travaux et odj.

Il y a 20 commissions permanentes qui préparent les travaux en sessions plénières


(affaires étrangères, développement, budgets…). Il peut aussi y avoir des commissions
temporaires (crée par Parlement) pour 12 mois (sauf prolongation) par exemple pour le
changement climatique en 2007. Il y a aussi des commission d'enquêtes à la demande de ¼
des membres qui examine les allégations d'infractions ou de mauvaise administration dans
l'application du droit de l'UE sauf si les faits sont en cours de jugement et tant que la procédure
juridictionnelle n'est pas achevée. Cela a été utilisé par exemple en 1996 au sujet de la vache
folle et en 2015 sur Volkswagen. La fin d'une commission est marquée par le dépôt d'un
rapport. Le règlement du parlement lui permet de créer des commissions mixtes avec des
parlements de pays associés à l'UE ou en négociations d'adhésion. Le parlement peut créer des
délégations interparlementaires qui entretiennent des rapports avec les parlements d'autres
Etats et des OII. Le Parlement fixe lui-même son règlement, ça lui permet cette autonomie.

Les eurodéputés siègent en groupes politiques transnationaux. Pour créer un groupe il


faut au moins 25 députés de 7 Etats. Ils ont de nombreuses prérogatives : présidence
commissions, dépôt d'amendement, bureaux et personnels. Représentés par président dans
leur conférence. En séance plénière le président du groupe expose sa position sur une question.
Maastricht leur reconnait un rôle important, ce sont des facteurs d'intégration, ils contribuent
à la formation d'une conscience européenne et l'expression de la volonté publique des citoyens
de l'Union. Nice a prévu que le Conseil à la majorité qualifiée en codécision avec le parlement
décide du statut des partis politique.

En 2014 participation faible (43.09%). Le Parti Populaire Européen est majoritaire (centre
et centre-droit) avec 221 sièges. Suivi par le Alliance progressiste des socialistes et démocrates
à 191 sièges. Ensuite il y a les anti-fédéralistes formé d'eurosceptique (70), les libéraux et
démocrates (67), gauche unitaire (52), les verts (50), liberté démocratie (48). Ce scrutin a été
marqué par le recul des groupes pro-européen mais aussi la poussée des eurosceptiques. Du
fait d'un accord les deux premiers alternent au perchoir tous les 2.5 ans. Cette alliance a
permis à Martin Shulz (socialiste) d'être réélu en 2014, il sera remplacé en 2017 par un membre
du PPE. Pour renforcer l'alliance ils ont rajoutés les libéraux pour assurer une majorité stable et
former un cordon contre les europhobes pour qu'ils n'aient pas de responsabilité au parlement.
En 1999 se forme une alliance entre le PPE et les libéraux pour partager la présidence présentée
comme un accord constitutif et non une alliance politique. Cet accord a modifié les données
traditionnelles du jeu parlementaire. Pour la première fois le parlement était scindé
idéologiquement entre majorité et opposition même si aucun des deux blocs n'avaient pas
majorité, ce n'est qu'au grès des dossiers que des alliances se sont formées.

Le parlement a des compétences importantes pour le budget même s'il ne vote pas les
recettes annuelles. Il peut rejeter le budget (fait en 1980 et 85) et donc exigé un nouveau projet
de budget. Un système de douzième provisoire a été mis en place en attendant l'adoption du
budget. Il contrôle le budget a posteriori (procédure de décharge à la commission de
l'exécution du budget). En 1998 il n'a pas accordé la décharge à la commission sur l'exécution
du budget des communautés de 1996. Le parlement a sanctionné la commission pour sa
mauvaise gestion d'une affaire de fraude et irrégularités. Cela a conduit à la crise de 1999 sans
précédent dans l'histoire européenne. Il avait déjà refusé la décharge en 1984 mais ça n'avait
pas été si loin. Le Parlement peut demander à entendre la Commission sur l'exécution des
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dépenses ou le fonctionnement des systèmes de contrôles. La Commission doit tout mettre en


œuvre pour respecter les observations du parlement et faire un rapport des mesures prises à
leur suite notamment sur les instructions aux services chargées de l'exécution. Lisbonne lui
accroît les pouvoirs budgétaires en supprimant la différence entre dépenses obligatoires
(essentiellement agricoles  60% budget) et les non obligatoires (toutes les autres). Le Conseil
et le Parlement déterminent la totalité des dépenses. La procédure budgétaire est simplifiée
(une lecture par institution et un calendrier plus court). En cas de désaccord un Comité de
conciliation doit approuver un projet commun. Cependant si l'accord est rejeté par le Conseil
le Parlement pourra statuer à la majorité des 3/5 en reprenant tout ou partie de ses
amendements en première lecture. S'il ne confirme pas un de ses amendements à cette
majorité le budget sera adopté sur la base de l'accord du comité de conciliation. S'il y a un
rejet commun de cet accord ou rejet du parlement un nouveau budget devra être présenté par
la Commission.

Il dispose d'un important pouvoir de contrôle politique sur la commission et le Conseil.


Participe à la désignation des membres de la commission et l'approuve par un vote
d'investiture, procédure crée par Maastricht pour renforcer la légitimité de la Commission.

Le parlement peut adopter une motion de censure de la Commission. C'est le plus


important des pouvoirs pour assurer le contrôle démocratique de l'UE. Il ne risque pas de
dissolution. Il faut au moins 1/10 des députés et qu'elle soit motivée. En cour de mandat de la
Commission le parlement peut la renverser à la majorité des 2/3 des suffrages exprimés et
majorité des membres. Cela s'inspire du parlementarisme et prévu par traité de Rome. Jamais
utilisé. Si la motion est adoptée la Commission doit démissionner collectivement. Pas possible
de sanctionner un seul commissaire, son comportement est imputable à toute l'institution. La
commission censurée gère les affaires courantes jusqu'à l'arrivée de la nouvelle. Depuis
l'élection du parlement au SUD plusieurs motions ont été présentées mais aucune n'a abouti
(1990, 1991, 1992, 1997). La plus importante était en 1999 (rejeté à 293 contre 232) car record
de participation. La commission en ressort très affaiblie et les députés créent un comité
d'experts indépendants pour examiner le problème à l'origine de la motion (népotisme, fraude
et mauvaise gestion) ce qui entraîne la démission collective de la Commission Santer du fait
du rapport. En 2005 les eurosceptiques forment une motion de censure plus contre l'Union
qu'autre chose, motion rejetée et dénoncée par tous les autres groupes. En 2014 Juncker a eu
chaud aux miches à cause des LuxLeaks.

Aussi contrôle politique via des questions orales ou écrites à la Commission, au Conseil
ou au HRAEPS à chaque session du parlement. Pour la PESC le parlement peut formuler des
recommandations à l'attention du HRAEPS qui présente un rapport sur les progrès dans la
réalisation de la politique étrangère commune (y compris défense), le HRAEPS informe le
parlement de l'évolution de la politique et prend en compte les vues du parlement. Le
Parlement examine aussi les nombreux rapports de la Commission (budget, Conseil européen,
activité du conseil). Le parlement peut recevoir des pétitions concernant droit de l'UE, un acte
précis, un principe ou un objectif. Une commission parlementaire des pétitions a été mise en
place en 1987 et en examine 1500/an. Un médiateur a aussi été créé par Maastricht. Il reçoit
les plaintes de tout citoyens de l'Union ou résident (moral ou physique) d'un Etat membre au
sujet de mauvaise administration dans les actions des institutions de l'UE (sauf CJUE). Quand il
constate un problème il saisit l'organe qui a 3 mois pour répondre. Il envoie ensuite un rapport
au parlement, à l'institution et informe le plaignant. C'est un contrepoids à la bureaucratie
européenne et travaille en collaboration avec la commission des pétitions. Il publie chaque
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année un rapport de ses enquêtes. Il a le même rang qu'un juge de la CJUE, c'est le Parlement
qui détermine son statut et conditions d'exercice après avis de la Commission et approbation
du Conseil à la majorité qualifiée. Il peut être déclaré démissionnaire par le juge à la demande
du parlement s'il ne remplit plus les conditions nécessaires ou est auteur d'une faute grave.
Actuellement c'est l'irlandaise Emily O'Reilly. Pour certains l'augmentation des plaintes marque
la vitalité démocratique de l'UE. Le parlement peut recourir à la CJUE si la commission ou le
Conseil s'abstient de statuer (recours en carence, rare en pratique, existait déjà en 1957). Dans
un jugement de 1990 la CJUE reconnait au parlement le droit d'acceder à la Cour pour obtenir
l'annulation d'un acte qui porte atteinte à ses prérogatives. Maastricht constitutionnalise cela.
Nice donne au Parlement le pouvoir de saisir la Cour dans les mêmes conditions que la
Commission, un Etat ou le Conseil pour qu'elle se prononce sur les recours pour
incompétences, violations du traité ou du droit dérivé. Elle peut aussi la saisir pour examiner la
compatibilité d'un accord avec le Traité.

Les attributions législatives ont plusieurs procédures. L'Acte Unique (1986) met en place
la procédure de coopération qui donnait au parlement un véto suspensif et un pouvoir
d'amendement. Supprimé par Lisbonne, avec Amsterdam elle ne concernait que quelques
décisions dans le cadre de l'UEM.

Procédure de consultation simple : avis sur les projets d'actes juridiques. Avis consultatif
obligatoire, la CJUE sanctionne le non-recours du Conseil au parlement. Si le Parlement refuse
de donner un avis le Conseil doit épuiser toutes les possibilités d'obtenir l'avis.

Procédure législative ordinaire : procédure de codécision créée par Maastricht


désormais appelée procédure législative ordinaire, s'inspire des rapports dans le parlement
allemand. Procédure figurait dans Traité du Parlement (projet Spinelli) adopté en 1984. Elle
cherche à mettre le parlement à égalité avec le Conseil. Simplifiée par Amsterdam, donne au
parlement la possibilité de s'opposer au cote d'un texte par le Conseil à l'issue de deux lectures
et une tentative de conciliation. La Commission doit présenter une proposition au Conseil et
au Parlement. Le Parlement vote en première lecture (majorité simple) un avis, le Conseil arrête
ensuite une position commune. Le parlement se prononce en 2 nd lecture et peut encore
amender. Si le Conseil ne retient pas les amendements de la 2 nd lecture alors il y a conciliation
(membre Conseil et Parlement en égalité). Si l'accord ne passe pas le texte n'est pas adopté.
Depuis Maastricht cela s'applique pour pas mal de domaine (santé, marché intérieur…),
Amsterdam étend aussi (transport, citoyenneté européenne) et en fait la règle générale ce qui
renforce la responsabilité du Parlement. Nice étend encore la procédure. Lisbonne étend
encore et change le nom en "procédure législative ordinaire". Cette procédure entraîne
l'application de la majorité qualifiée au sein du conseil et de la codécision dans l'adoption d'un
acte législatif. Quand la procédure législative spéciale s'applique le Conseil s'exprime soit à
l'unanimité soit majorité qualifiée après consultation/approbation du Parlement.

Avec Lisbonne l'avis conforme donne au parlement un droit de véto (procédure d'approbation).
L'Acte Unique avait réservé ça à deux secteurs, Lisbonne l'étend (fond de cohésion qui aide les pays à
dvp leur infrastructure, Système banque centrale, procédure électorale uniforme, certains
internationaux). Maastricht dit que l'avis conforme est rendu à majorité suffrages exprimés sauf en cas
d'adhésion nouvelle. Amsterdam accord aux députés l'avis conforme sur des sanctions applicables à un
Etat, il remplace aussi l'avis conforme par la codécision dans des domaines qui facilitent le droit de séjour
et la circulation. Lisbonne confirme l'avis conforme préalable à l'adoption du cadre financier annuel. Il
autorise aussi le Conseil à utiliser la clause de flexibilité (autorise action en l'absence de base juridique)

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