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Défaut de représentation du PUE – faiblesse de son pouvoir législatif et de contrôle des instances – complexité
d’organisation de ses travaux et déconnexion avec les problématiques nationales
● Evolution de l’Assemblée des CE : L’Assemblée a progressivement acquis les attributs d’un parlement de plein exercice. Elle s’est dotée
d’organes internes (Bureau, Questeurs, conf des présidents, etc) s’est autoproclamée PUE en 1962, consacré par les traités avec l’Acte
unique. Suite au remplacement des contributions financières des EM par le système de RP, de nouveaux pouvoirs budgétaires ont été
obtenus : droit de modification de certaines dépenses obligatoires (traité du Lux, 1970), droit de rejet du budget (traité de Bruxelles,
1975). L’élection du PUE au SUD est instituée en 1976, avec les 1ères élections en 1979. C’est surtout avec l’Acte unique (instauration
de la procédure de coopération) et le traité de Maastricht (procédure de codécision) que le PUE dispose de compétences réelles en
matière législative. Le traité de Lisbonne renforce considérablement les pouvoirs du PUE en étendant le champ de la codécision
(rebaptisée « procédure législative ordinaire ») et en le dotant de prérogatives dans des domaines où il était jusqu’alors seulement
consulté.
b) Compétences du PUE
● Compétences législatives et budgétaires du PUE : Le PUE détient, conjointement avec le Conseil, le pouvoir législatif. Depuis le traité
de Lisbonne, la quasi-totalité des textes législatifs sont adoptés à la majorité qualifiée par le Conseil : c’est la procédure de droit
commun (procédure législative ordinaire). Le PUE est l’une des deux branches de l’autorité budgétaire.
● Moyens d’information et de contrôle du PUE : Le PUE dispose d’une gamme élargie de moyens d’information et de contrôle. Il peut
voter une motion de censure, obligeant la Commission à une démission collective. Cette procédure, jamais réalisée, est difficile à moe
(adoption par les 2/3 des suffrages exprimés et à la maj absolue des membres). De plus, la Commission n’est pas l’organe décisionnel,
c’est le Conseil. Le PUE peut poser des questions écrites ou orales à la Commission (art.230 TFUE), abondamment utilisée. Il nomme le
Médiateur (art.20 TUE et 228. TFUE), moyen indirect de contrôle de la Commission. Il examine le rapport d’activité annuel de la
Commission (art. 233 TFUE) ainsi que son pg législatif pour l’année suivante. Enfin, les commissaires et le président de la Com doivent
rendre compte de leur action devant les commissions parlementaires.
o Pouvoir et rôle du Médiateur européen : Institué par le traité de Maastricht, il est élu par le PUE pour la durée de la
législature et intervient pour favoriser la résolution des litiges entre les citoyens et les organes de l’Union. Il intervient en
toute indépendance et peut constituer des commissions d’enquête (de sa propre initiative ou suite à une plainte). Ses
pouvoirs sont toutefois limités : il ne peut saisir la juridiction communautaire, et ne peut pas imposer une solution à une
institution ou un organe de l’Union.
● PUE et saisine de la CJUE : Le PUE dispose d’un droit de saisine selon différentes voies. Il peut solliciter l’avis préalable de la Cour sur la
compatibilité d’un accord avec le traité (art. 218 TFUE), intenter un recours en carence contre une institution et former un recours en
annulation contre un acte législatif (art. 263 TFUE).
d) Une organisation des travaux complexe et déconnectée des réalités politiques nationales
● Organisation des travaux du PUE : L’organisation des travaux du PUE est complexe et déconnectée des réalités politiques nationales.
Les groupes parlementaires sont multinationaux, regroupés par affinité politique. Il n’y a pas de majorité parlementaire automatique,
mais plutôt une opposition entre groupes favorables à l’UE et ceux ouvertement opposés. Ces vastes coalitions sont d’autant plus
nécessaires que les majorités requises pour amender les textes sont très larges : majorité des suffrages exprimés (art.231 TFUE), ou à
la majorité absolue des membres en 2e lecture (compliqué du fait de l’absentéisme). De nb textes examinés sont de nature technique,
dû à l’absence de distinction claire entre loi et règlement au niveau UE. Les clivages nationaux jouent un rôle important : il peut arriver
que les parlementaires soient « instrumentalisés » par leur EM d’origine pour rouvrir des points non-passés au Conseil. Enfin,
l’éclatement du Parlement en trois sites induit des surcoûts budgétaires et limite son action.
o Présidence du PUE : Le président dirige les travaux du PUE et des organes, ainsi que les débats menés en séance plénière. Il
veille au respect du règlement intérieur et il représente le PUE dans les relations extérieures. C’est lui qui rend le budget
exécutoire, et signe, avec le président du Conseil, les actes législatifs pris en codécision. Il est élu pour deux ans et demi, et
les coalitions ont donc tendance à s’entendre sur un partage à mi-législature (socialiste, démocrate-chrétien)
o Autonomie de fonctionnement du PUE : Le PUE bénéficie d’une grande autonomie de fonctionnement. Les députés
disposent d’une liberté d’amendement qui n’a pas d’équivalent dans les régimes parlementaires. Des résolutions sans valeur
juridiques sont régulièrement adoptées, permettant au PUE d’exprimer son point de vue. Ces textes représenteraient 70%
du travail du PUE, ce qui était justifiable lorsqu’il n’avait pas de pouvoirs législatifs, mais plus vraiment depuis qu’il est co-
législateur de l’UE
b) Des pouvoirs parfois en retrait par rapport à ceux des assemblées parlementaires classiques
● Analyse, pouvoir du PUE : Les pouvoirs du PUE restent en retrait par rapport à ceux des parlements nationaux. Les pouvoirs du PUE
restent réduits en matière de PESC et de coordination politique (notamment dû à l’application du principe de subsidiarité). Enfin, il ne
détient pas certains attributs propres aux assemblées élues : l’initiative des lois appartient à la Commission, il n’est au mieux que co-
législateur avec le conseil (La procédure législative ordinaire n’est pas d’application systématique)