Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
(Groupe 3)
Séance 3
Les crises démocratiques au sein de l’Union Européenne
1
D’une part, l’expansion des pouvoirs du Parlement permet le renforcement de la légitimité
démocratique de l’Union (A), et, d’autre part, les droits accordés avec la citoyenneté européenne
permettent la participation des citoyens aux prises de décisions politiques (B).
Le parlement est la seule institution européenne élue par l’ensemble des citoyens, ce qui fait
d’elle l’institution européenne la plus légitime démocratiquement. En effet, au sein de l’Union
Européenne, comme le stipule l’article du 10 du TUE, « les citoyens sont directement représentés,
au niveau de l’Union, au Parlement européen ». L’article 14 du TUE détaille la composition et le
fonctionnement du Parlement. Le Parlement est composé de représentants des citoyens des
différents États membres de l’UE, élus au suffrage universel direct, pour cinq ans. Il exerce des
fonctions législatives et budgétaires, conjointement avec le Conseil de l’Union.
De ce fait, les pouvoirs du Parlement européen ont été élargis afin de renforcer la légitimité
démocratique au sein de l’UE. Le Parlement a notamment acquis un pouvoir accru sur la
Commission. Cette dernière est en effet souvent dénoncée pour son manque de légitimité
démocratique étant donné qu’elle n’est pas élue directement par les citoyens, mais qu’elle dispose
tout de même du monopole de l’initiative législative. Selon l’article 234 du Traité sur le
fonctionnement de l’Union Européenne (TFUE), le Parlement dispose d’une motion de censure sur
la gestion de la Commission, qui, lorsqu’elle est adoptée à la majorité, contraint les membres de la
Commission à démissionner collectivement de leurs fonctions. Le Parlement possède également le
pouvoir d’élire le président de la Commission, comme le stipule l’article 14 du TUE.
Les traités ont donc contribué à améliorer la légitimité démocratique des institutions
européennes, en renforçant les pouvoirs du Parlement en matière de désignation et de contrôle de la
Commission.
Comme l’énonce l’article 20 du TFUE, « est citoyen toute personne ayant la nationalité d’un
État membre ». La citoyenneté européenne s’ajoute à celle de l’État membre. Cette citoyenneté
s’accompagne de droits et de devoirs, tels qu’ils sont prévus dans les traités.
2
Ces droits et devoirs permettent aux citoyens d’être acteurs de la prise de décision à
l’échelle de l’UE. Les principaux droits relevant de la citoyenneté européenne sont listés dans
l’article 20 du TFUE. Les citoyens possèdent ainsi le droit de vote et d’éligibilité à la fois aux
élections du Parlement Européen, mais également aux élections municipales au sein de l'État
membre dans lequel ils résident. Les citoyens possèdent d’autre part le droit d’adresser des pétitions
au Parlement européen, de recourir au médiateur européen, mais peuvent aussi s’adresser aux
institutions et aux organes consultatifs de l’Union, dans une des langues des traités, et recevront une
réponse dans cette même langue. De plus, ils peuvent bénéficier de la protection des autorités
diplomatiques et consulaires de tout État membre, et peuvent circuler et séjourner librement sur le
territoire des États membres. Les citoyens peuvent donc, dans une certaine mesure, participer à la
vie démocratique européenne.
II/ L’Union européenne possède des dispositifs visant à protéger ses droits et ses valeurs
fondamentales face à la crise de la démocratie matérielle
L’Union européenne s’assure du respect des droits fondamentaux par le biais de mécanismes
de sanction (A) mais assure également la protection de l’État de droit (B).
L’Union Européenne est fondée sur des droits et des valeurs fondamentales. L’article 2 du
TUE détaille ces valeurs, sur lesquelles l’UE est fondée : la dignité humaine, de liberté, de
démocratie, l’égalité, le respect des droits de l’Homme, le pluralisme, la non-discrimination, la
tolérance, la justice, la solidarité et l’égalité entre les femmes et les hommes.
3
Des mécanismes de sanction ont alors été conçus afin de sanctionner un État membre qui
violerait les droits fondamentaux. En cas de violations graves et persistantes, l’article 7 du TUE
prévoit de sanctionner l’Etat membre à l’origine de ces exactions. Ce dernier risque notamment
d’être suspendu des droits accordés par les traités, par exemple le droit de vote. Ces sanctions sont
appliquées uniquement si la majorité qualifiée du Conseil de l’Union Européenne y est favorable.
Un autre mécanisme pour lutter contre la violation de ces droits a été introduit dans le traité de
Nice. Il s’agit d’un mécanisme préventif. En effet, sur proposition d’un État membre, du Parlement
ou de la Commission, le Conseil, après analyse de la situation, peut constater qu’il existe un risque
de violation grave par un État membre. Le Conseil va alors adresser à cet État des
recommandations, à titre préventif.