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Franck BIGLIONE
à Sciences Po Aix
(franck.biglione@sciencespo-aix.fr)
2022/23
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1e partie L'environnement politique de l’activité économique
Le premier projet d’Europe communautaire fut porté par la volonté d’une gestion partagée du
charbon et de l’acier, avec la fondation de la Communauté européenne du charbon et de
l’acier (CECA) en 1951. Six pays fondateurs (la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg, les
Pays-Bas et la République fédérale d’Allemagne) signent à cet effet le traité de Paris.
L’année 1957 marquera la création de la Communauté économique Européenne (CEE) par les
signataires du traité de Rome.
Cette instance supranationale a pour but de donner naissance à un marché commun permettant la
libre circulation des hommes, des marchandises et des services, en créant dans un premier temps
une union douanière puis en procédant à la suppression progressive des droits de douane. Le second
objectif consistera à harmoniser les politiques dans le secteur de l’agriculture.
Un second traité institue l’Europe atomique dans le cadre de la communauté européenne de
l’énergie atomique (C.E.E.A). Le volet dit « EURATOM » projette le développement pacifique et
communautaire de l’énergie atomique en Europe.
En conséquence des traités de Rome sont mises en place en 1958 de nouvelles institutions :
-une commission européenne,
- un conseil des ministres européens,
-une assemblée parlementaire
- une cour de justice des communautés européennes.
A partir de cette date, la construction européenne passe par des élargissements et des
approfondissements progressifs.
Plusieurs élargissements interviendront entre 1973 et 1986. En 1992, avec la signature du traité de
Maastricht, la CEE devient l’Union européenne.
L’Union européenne compte désormais, avec le retrait de la Grande Bretagne, 27 États membres qui
sont : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie,
Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas,
Pologne, Portugal, République Tchèque, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Suède.
Les principaux traités qui ont marqué la construction européenne à partir de 1992 ont eu pour effet
des transferts progressifs de souveraineté à l’Union européenne.
On peut retenir :
la réalisation du marché unique au 1er janvier 1993
la libre circulation des personnes au 1er janvier 1995 avec l’adoption des accords de
Schengen,
la mise en circulation de l’Euro au 1er janvier 2002.
En 2007 est adopté le traité de Lisbonne : traité de l’Union européenne (TUE) et du traité
de fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) qui entrent en vigueur le 1 er décembre
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2009.
Le traité de Lisbonne, reprenant les traités antérieurs, prévoit les institutions suivantes : le Parlement
européen, le Conseil européen, le Conseil (des ministres), la Commission européenne, la Cour
de justice de l’Union européenne, la Banque centrale européenne et la Cour des comptes.
Par ailleurs, la présidence de l’Union européenne est partagée en deux : le Président du Conseil
européen, avec un mandat de deux ans et demi renouvelable ; la présidence tournante du Conseil de
l’Union européenne et celle du Conseil des ministres de l’Union européenne, pour une durée de 6
mois.
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attribuent une compétence qui ne relève pas des domaines visés aux articles 3 et 6.
2. Les compétences partagées entre l'Union et les États membres s'appliquent aux principaux
domaines suivants:
a) le marché intérieur;
b) la politique sociale, pour les aspects définis dans le présent traité;
c) la cohésion économique, sociale et territoriale;
d) l'agriculture et la pêche, à l'exclusion de la conservation des ressources biologiques de
la mer;
e) l'environnement;
f) la protection des consommateurs;
g) les transports;
h) les réseaux transeuropéens;
i) l'énergie;
j) l'espace de liberté, de sécurité et de justice;
k) les enjeux communs de sécurité en matière de santé publique, pour les aspects définis
dans le présent traité.
3. Dans les domaines de la recherche, du développement technologique et de l'espace,
l'Union dispose d'une compétence pour mener des actions, notamment pour définir et mettre
en œuvre des programmes, sans que l'exercice de cette compétence ne puisse avoir pour
effet d'empêcher les États membres d'exercer la leur.
4. Dans les domaines de la coopération au développement et de l'aide humanitaire, l'Union
dispose d'une compétence pour mener des actions et une politique commune, sans que
l'exercice de cette compétence ne puisse avoir pour effet d'empêcher les États membres
d'exercer la leur.
Article 6
L'Union dispose d'une compétence pour mener des actions pour appuyer, coordonner
ou compléter l'action des États membres. Les domaines de ces actions sont, dans leur
finalité européenne:
a) la protection et l'amélioration de la santé humaine;
b) l'industrie;
c) la culture;
d) le tourisme;
e) l'éducation, la formation professionnelle, la jeunesse et le sport
f) la protection civile;
g) la coopération administrative.
Les Règlements
Les règlements sont des actes législatifs contraignants, qui doivent être mis en œuvre dans toute
l’Union européenne dès lors qu’ils ont été votés par les institutions européennes et publiés au
Journal officiel de l’Union européenne.
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Les Directives
Les directives fixent des objectifs à atteindre aux États dans un délai déterminé tout en leur laissant
le choix des moyens à mettre en œuvre. Ces dernières doivent être transposées par des actes de droit
interne (lois ou décrets).
L’exemple des rapports entre congés annuels et congé pour raison de santé.
« La Cour rappelle à cet égard que, selon une jurisprudence constante, le droit au congé annuel payé doit
être considèré comme un principe du droit social de l’Union revêtant une importance particulière. En sa
qualité́ de principe du droit social de l'Union, le droit au congé est expressément consacré par la charte des
droits fondamentaux de l'Union européenne. Ce droit au congé annuel payé ne peut être interprèté de
manière restrictive.
La Cour relève par ailleurs que la finalité́ du droit au congé annuel payé est de permettre au travailleur de se
reposer et de disposer d’une période de détente et de loisirs. Ainsi, cette finalité́ diffère de celle du droit au
congé de maladie, celui-ci permettant au travailleur de se rétablir d’une maladie engendrant une incapacité́
de travail.
En tenant compte de la finalité́ du congé annuel payé, la Cour a déjà jugé qu’un travailleur en situation
d'incapacité́ de travail avant le début d'une période de congé payé, a le droit de prendre celui-ci à un autre
moment que celui coïncidant avec la période de congé de maladie.
Dans son arrêt, la Cour précise que le moment où est survenue l'incapacité́ est dépourvu de pertinence. Par
conséquent, le travailleur a le droit de prendre son congé annuel payé coïncidant avec une période de congé
de maladie à une époque ultérieure, et ce, indépendamment du moment auquel cette incapacité́ de travail
est survenue. En effet, il serait aléatoire et contraire à la finalité́ du droit au congé annuel payé d’accorder le
droit au congé payé aux travailleurs uniquement à la condition que ce dernier soit déjà̀ en situation
d’incapacité́ de travail lorsque la période de congé annuel payé a débuté.
Dans ce contexte, la Cour rappelle que la nouvelle période de congé annuel (correspondant à la durée de
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chevauchement entre la période de congé initialement fixée et la période du congé de maladie) dont le
travailleur peut bénéficier après son rétablissement, peut être, le cas échéant, fixée en dehors de la période
de référence correspondante pour le congé annuel
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1.1.2. L'environnement politique national (« Les institutions politiques
nationales » et schéma joint)
Un élément politique va également influencer l’évolution du régime qui connaît une forte
stabilité institutionnelle depuis 1958 : la bipolarisation.
Le mode de scrutin pratiqué pour les présidentielles et pour les législatives (scrutin majoritaire
à deux tours) va conduire les forces politiques à s’organiser en deux pôles (pour schématiser
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Droite/Gauche) avec une majorité et une opposition qui ont vocation à alterner au pouvoir.
La période récente avec l’émergence du Front, puis du Rassemblement national comme
troisième force et la reconfiguration politique à la suite de la dernière élection présidentielle ont
conduit à une recomposition des forces qui sera plus ou moins durable mais qui ne remet pas
en cause le principe de stabilité du régime.
1.2.1. La propriété
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• Dans son champ d’application
La propriété de 1789 doit être actualisée pour tenir compte des évolutions économiques et
sociales. C’est à cette tâche que se livre le Conseil constitutionnel en élargissant les objets
possibles de propriété aux marques, brevets et droits d’auteur.
La propriété depuis 1789 a fait l’objet de diverses limitations qui visent à préserver des intérêts
et valeurs susceptibles d’être affectés par celle-ci.
Ainsi, la protection des consommateurs, la protection de la santé, la protection des intérêts
nationaux ou encore de l’environnement peuvent justifier des restrictions légitimes au
droit de propriété.
La propriété protégée doit s’entendre dans ce nouveau contexte.
Ensuite, il sera souvent saisi de réglementations du droit de propriété qui viennent sans le
transférer à l’Etat en restreindre le contenu. Dans ce cas, le Conseil constitutionnel
veillera à ce qu’un intérêt public légitime cette limitation et qu’elle ne soit pas
disproportionnée au point de dénaturer le droit de propriété. Dit simplement, il
veille à ce qu’un équilibre soit maintenu entre les différents intérêts contradictoires à
protéger. Pour ne prendre qu’un exemple, l’interdiction de publicité pour le tabac
restreint le droit d’utiliser sa marque mais se fonde sur un objectif de santé publique
qui le légitime.
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1.2.2. Les libertés économiques.
Elle permet à chacun de choisir sa profession mais aussi les conditions dans lesquelles il pourra
l’exercer.
Cette liberté ne peut être encadrée que par la loi ou en vertu d’une loi.
Ainsi, certaines activités sont interdites (vente de produit stupéfiants), d’autres subordonnées à
des conditions et titres (exercice de la médecine), d’autres encore à des régimes d’autorisation
(ouverture de pharmacie, de grandes surfaces, d’installations classées pour la protection de
l’environnement telles les carrières) ou enfin aux pouvoirs de police administrative visant à
concilier l’activité avec l’ordre public (réglementation de la vente de denrées périssables sur les
plages).
Dans cette jurisprudence, le Conseil d’État confirme le principe selon lequel la restriction ne
peut se fonder que sur la loi et interdit au pouvoir réglementaire (décret) d’y apporter des
contraintes nouvelles.
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résultant soit de la pratique de la pêche en eau douce à titre professionnel
pendant une durée minimum de trois ans, soit de la possession d'un brevet de
capacité délivré dans les conditions définies par arrêté conjoint du ministre
chargé de la pêche en eau douce et du ministre de l'agriculture ; - être affilié au
régime de protection sociale des personnes non salariées des professions
agricoles en qualité de pêcheur professionnel en eau douce".
Les personnes publiques pourront également intervenir pour prendre en charge des
activités économiques complémentaires de leur mission (ex : les presses universitaires
assumées par certains établissements pour prolonger l’enseignement supérieur et la recherche
que leur statut leur confie) ou enfin lorsqu’il s’agit par leurs moyens de satisfaire leur besoin
(la personne publique n’est pas alors tenue d’avoir recours à un prestataire extérieur).
Depuis le début des années 2000, le juge administratif a pu considérer qu’aucun principe ne
s’opposait à ce que les personnes publiques se portent candidates à des marchés publics pour
satisfaire les besoins d’autres personnes publiques dès lors qu’elles ne profitaient pas dans ce
cas des avantages tirés de leur statut. Dit autrement, on passe dans certaines situations d’une
principe de non concurrence à un principe d’égale concurrence.
Le principe selon lequel, les personnes publiques n’ont pas en principe à exercer d’activités de
type économique reste cependant largement exact.
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1.2.2.2. La liberté d’entreprendre, liberté constitutionnelle
La liberté d’entreprendre a été consacrée par le Conseil constitutionnel. Elle est une
composante du principe de liberté garanti par l’article 4 de la Déclaration des droits
de l’homme et du citoyen de 1789 et se trouve souvent reliée à la propriété.
Il s’agit de garantir une certaine marge de manœuvre dans le choix de son activité
(Décision 2000) mais aussi dans ses modalités d’exercice. (Décision 2002)
43. Considérant que l'article 107 de la loi déférée modifie l'article L. 321-1 du code du
travail en remplaçant la définition du licenciement économique issue de la loi n° 89-
549 du 2 août 1989 par une nouvelle définition ainsi rédigée : " Constitue un
licenciement pour motif économique le licenciement effectué par un employeur pour
un ou plusieurs motifs non inhérents à la personne du salarié résultant
- soit à des difficultés économiques sérieuses n'ayant pu être surmontées par tout
autre moyen,
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qu'il résulte des termes mêmes de ces dispositions qu'elles s'appliquent non seulement
dans l'hypothèse d'une suppression ou transformation d'emploi mais également en cas
de refus par un salarié d'une modification de son contrat de travail ; qu'en vertu de
l'article L. 122-14-4 du même code, la méconnaissance de ces dispositions ouvre droit,
en l'absence de cause réelle et sérieuse du licenciement, à une indemnité qui ne peut
être inférieure au salaire des six derniers mois ;
44. Considérant que les requérants soutiennent que cette nouvelle définition porte une
atteinte disproportionnée à la liberté d'entreprendre ; qu'en limitant, par la
suppression de l'adverbe " notamment ", la liste des situations économiques
permettant de licencier, " le législateur écarte des solutions imposées par le bon sens
comme la cessation d'activité " ; que la notion de " difficultés sérieuses n'ayant pu être
surmontées par tout autre moyen " va permettre au juge de s'immiscer dans le contrôle
des choix stratégiques de l'entreprise qui relèvent, en vertu de la liberté d'entreprendre,
du pouvoir de gestion du seul chef d'entreprise ; que les notions de " mutations
technologiques mettant en cause la pérennité de l'entreprise " ou de " nécessités de
réorganisation indispensables à la sauvegarde de l'activité de l'entreprise " constituent
des " formules vagues " dont la méconnaissance sera néanmoins sanctionnée par les
indemnités dues en l'absence de cause réelle et sérieuse du licenciement ;
45. Considérant que le Préambule de la Constitution réaffirme les principes posés tant
par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 que par le Préambule
de la Constitution de 1946 ; qu'au nombre de ceux-ci, il y a lieu de ranger la liberté
d'entreprendre qui découle de l'article 4 de la Déclaration de 1789 ainsi que les
principes économiques et sociaux énumérés par le texte du Préambule de 1946, parmi
lesquels figurent, selon son cinquième alinéa, le droit de chacun d'obtenir un emploi et,
en vertu de son huitième alinéa, le droit pour tout travailleur de participer, par
l'intermédiaire de ses délégués, à la détermination collective des conditions de travail
ainsi qu'à la gestion des entreprises ;
46. Considérant qu'il incombe au législateur, dans le cadre de la compétence qu'il tient
de l'article 34 de la Constitution pour déterminer les principes fondamentaux du droit
du travail, d'assurer la mise en oeuvre des principes économiques et sociaux du
Préambule de la Constitution de 1946, tout en les conciliant avec les libertés
constitutionnellement garanties ; que, pour poser des règles propres à assurer au
mieux, conformément au cinquième alinéa du Préambule de la Constitution de 1946, le
droit pour chacun d'obtenir un emploi, il peut apporter à la liberté d'entreprendre des
limitations liées à cette exigence constitutionnelle, à la condition qu'il n'en résulte pas
d'atteinte disproportionnée au regard de l'objectif poursuivi ;
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difficultés économiques à venir en prenant des mesures de nature à éviter des
licenciements ultérieurs plus importants ;
50. Considérant que le cumul des contraintes que cette définition fait ainsi peser sur
la gestion de l'entreprise a pour effet de ne permettre à l'entreprise de licencier que si
sa pérennité est en cause ; qu'en édictant ces dispositions, le législateur a porté à la
liberté d'entreprendre une atteinte manifestement excessive au regard de l'objectif
poursuivi du maintien de l'emploi ; que, dès lors, les dispositions de l'article 107
doivent être déclarées non conformes à la Constitution ;
Bibliographie complémentaire :
• La libre concurrence
Article 101
1. Sont incompatibles avec le marché intérieur et interdits tous accords entre entreprises,
toutes décisions d'associations d'entreprises et toutes pratiques concertées, qui sont
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susceptibles d'affecter le commerce entre États membres et qui ont pour objet ou pour
effet d'empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence à l'intérieur du
marché intérieur, et notamment ceux qui consistent à:
a) fixer de façon directe ou indirecte les prix d'achat ou de vente ou d'autres conditions
de transaction,
2. Les accords ou décisions interdits en vertu du présent article sont nuls de plein droit.
a) imposer aux entreprises intéressées des restrictions qui ne sont pas indispensables
pour atteindre ces objectifs,
b) donner à des entreprises la possibilité, pour une partie substantielle des produits en
cause, d'éliminer la concurrence.
Article 102
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b) limiter la production, les débouchés ou le développement technique au préjudice des
consommateurs,
La libre circulation des personnes, des biens et des services complète le principe de libre
concurrence.
Article 28
1. L'Union comprend une union douanière qui s'étend à l'ensemble des échanges de
marchandises et qui comporte l'interdiction, entre les États membres, des droits de douane à
l'importation et à l'exportation et de toutes taxes d'effet équivalent, ainsi que l'adoption d'un
tarif douanier commun dans leurs relations avec les pays tiers.
2. Les dispositions de l'article 30 et du chapitre 3 du présent titre s'appliquent aux produits qui
sont originaires des États membres, ainsi qu'aux produits en provenance de pays tiers qui se
trouvent en libre pratique dans les États membres.
(…)
Article 45
2. Elle implique l'abolition de toute discrimination, fondée sur la nationalité, entre les
travailleurs des États membres, en ce qui concerne l'emploi, la rémunération et les autres
conditions de travail.
3. Elle comporte le droit, sous réserve des limitations justifiées par des raisons d'ordre public,
de sécurité publique et de santé publique:
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c) de séjourner dans un des États membres afin d'y exercer un emploi conformément aux
dispositions législatives, réglementaires et administratives régissant l'emploi des travailleurs
nationaux,
d) de demeurer, dans des conditions qui feront l'objet de règlements établis par la Commission,
sur le territoire d'un État membre, après y avoir occupé un emploi.
4. Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux emplois dans
l'administration publique.(…)
Article 49
Dans le cadre des dispositions ci-après, les restrictions à la liberté d'établissement des
ressortissants d'un État membre dans le territoire d'un autre État membre sont interdites. Cette
interdiction s'étend également aux restrictions à la création d'agences, de succursales ou de
filiales, par les ressortissants d'un État membre établis sur le territoire d'un État membre.
La liberté d'établissement comporte l'accès aux activités non salariées et leur exercice, ainsi que
la constitution et la gestion d'entreprises, et notamment de sociétés au sens de l'article 54,
deuxième alinéa, dans les conditions définies par la législation du pays d'établissement pour ses
propres ressortissants, sous réserve des dispositions du chapitre relatif aux capitaux
10. Considérant que, par les dispositions de l'article L. 912-1 du code de la sécurité sociale, le
législateur a entendu faciliter l'accès de toutes les entreprises d'une même branche à une
protection complémentaire et assurer un régime de mutualisation des risques, en renvoyant aux
accords professionnels et interprofessionnels le soin d'organiser la couverture de ces risques
auprès d'un ou plusieurs organismes de prévoyance ; qu'il a ainsi poursuivi un but d'intérêt
général ;
11. Considérant que, toutefois, d'une part, en vertu des dispositions du premier alinéa de l'article
L. 912-1 du code de la sécurité sociale, toutes les entreprises qui appartiennent à une même
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branche professionnelle peuvent se voir imposer non seulement le prix et les modalités de
la protection complémentaire mais également le choix de l'organisme de prévoyance
chargé d'assurer cette protection parmi les entreprises régies par le code des assurances,
les institutions relevant du titre III du livre IX du code de la sécurité sociale et les mutuelles
relevant du code de la mutualité ; que, si le législateur peut porter atteinte à la liberté
d'entreprendre et à la liberté contractuelle dans un but de mutualisation des risques,
notamment en prévoyant que soit recommandé au niveau de la branche un seul organisme
de prévoyance proposant un contrat de référence y compris à un tarif d'assurance donné
ou en offrant la possibilité que soient désignés au niveau de la branche plusieurs
organismes de prévoyance proposant au moins de tels contrats de référence, il ne saurait
porter à ces libertés une atteinte d'une nature telle que l'entreprise soit liée avec un
cocontractant déjà désigné par un contrat négocié au niveau de la branche et au contenu
totalement prédéfini ; que, par suite, les dispositions de ce premier alinéa méconnaissent
la liberté contractuelle et la liberté d'entreprendre ;
12. Considérant que, d'autre part, les dispositions du deuxième alinéa de l'article L. 912-1
permettent d'imposer que, dès l'entrée en vigueur d'un accord de branche, les entreprises de
cette branche se trouvent liées avec l'organisme de prévoyance désigné par l'accord, alors
même qu'antérieurement à celui-ci elles seraient liées par un contrat conclu avec un autre
organisme ; que, pour les mêmes motifs que ceux énoncés au considérant 11 et sans qu'il soit
besoin d'examiner le grief tiré de l'atteinte aux conventions légalement conclues, ces
dispositions méconnaissent également la liberté contractuelle et la liberté d'entreprendre
;
13. Considérant qu'il résulte de tout ce qui précède que les dispositions de l'article L. 912-1 du
code de la sécurité sociale portent à la liberté d'entreprendre et à la liberté contractuelle une
atteinte disproportionnée au regard de l'objectif poursuivi de mutualisation des risques ; que,
sans qu'il soit besoin d'examiner les autres griefs dirigés contre le 2° du paragraphe II de l'article
1er de la loi déférée, ces dispositions ainsi que celles de l'article L. 912-1 du code de la sécurité
sociale doivent être déclarées contraires à la Constitution ;
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Cette sécurité comporte une autre dimension qui s’attache à leur prévisibilité.
L’entreprise doit pouvoir dans sa stratégie d’action et de
développement pouvoir compter sur un cadre juridique relativement
stable. L’instabilité des normes conduit à un coût pour cette dernière.
84. Considérant que la complexité de ces règles se traduit notamment par la longueur de
l'article 78, par le caractère imbriqué, incompréhensible pour le contribuable, et parfois
ambigu pour le professionnel, de ses dispositions, ainsi que par les très nombreux renvois qu'il
comporte à d'autres dispositions elles-mêmes imbriquées ; que les incertitudes qui en
résulteraient seraient source d'insécurité juridique, notamment de malentendus, de
réclamations et de contentieux ;
85. Considérant que la complexité du dispositif organisé par l'article 78 pourrait mettre une
partie des contribuables concernés hors d'état d'opérer les arbitrages auxquels les invite le
législateur ; que, faute pour la loi de garantir la rationalité de ces arbitrages, serait altérée la
justification de chacun des avantages fiscaux correspondants du point de vue de l'égalité
devant l'impôt ;
86. Considérant, dans ces conditions, que la complexité de l'article 78 est, au regard des
exigences constitutionnelles ci-dessus rappelées, excessive ;
D’abord consacrée par le juge administratif, cette obligation est, depuis 2016, insérée dans le
Code des relations entre le public et l’administration.
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Code des relations entre le public et l'administration (articles L. 221-1 à L. 221-6)
Règles d'entrée en vigueur et modalités d'application dans le temps
Sous-section 1 : Actes réglementaires
Article L221-2
Article L221-3
Lorsque les actes mentionnés à l'article L. 221-2 sont publiés au Journal officiel de la
République française, ils entrent en vigueur, dans les conditions prévues à l'article 1er du
code civil, à la date qu'ils fixent ou, à défaut, le lendemain de leur publication. Il en va
différemment, ainsi que le prévoit ce même article, en cas d'urgence ou lorsque des mesures
d'application sont nécessaires à l'exécution du texte.
Article L221-4
Sauf s'il en est disposé autrement par la loi, une nouvelle réglementation ne s'applique pas
aux situations juridiques définitivement constituées avant son entrée en vigueur ou aux
contrats formés avant cette date.
Article L221-5
L'autorité administrative investie du pouvoir réglementaire est tenue, dans la limite de ses
compétences, d'édicter des mesures transitoires dans les conditions prévues à l'article L.
221-6 lorsque l'application immédiate d'une nouvelle réglementation est impossible ou
qu'elle entraîne, au regard de l'objet et des effets de ses dispositions, une atteinte excessive
aux intérêts publics ou privés en cause.
Elle peut également y avoir recours, sous les mêmes réserves et dans les mêmes conditions,
afin d'accompagner un changement de réglementation.
Article L221-6
Les mesures transitoires mentionnées à l'article L. 221-5 peuvent consister à :
1° Prévoir une date d'entrée en vigueur différée des règles édictées ;
2° Préciser, pour les situations en cours, les conditions d'application de la nouvelle
réglementation ;
3° Enoncer des règles particulières pour régir la transition entre l'ancienne et la nouvelle
réglementation.
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1.2.3. L’égalité en matière économique.
1.2.3.1. Le principe
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2. L'environnement administratif de l'activité
économique
L’État français a fait l’objet de deux aménagements (voir ci-après annexe document 1).
La déconcentration consiste pour l’État central à confier des compétences ses représentants
locaux dans les territoires (le préfet en est la meilleure illustration). Cela permettra à l’Etat de
prendre des décisions plus rapidement (sans avoir à remonter la demande aux services centraux)
et de manière plus adaptée (avec une bonne connaissance du terrain).
Une seconde formule imagée permet de bien comprendre ce procédé. « C’est toujours le même
marteau qui frappe mais on a raccourci le manche » Odilon Barrot.
La décentralisation quant à elle consiste pour l’État à transférer des compétences à des
personnes juridiques distinctes (les collectivités territoriales) qui vont être dotées d’organes élus
et qui assureront la gestion d’affaires et d’intérêts locaux. Ces autorités agiront dans le respect
de la loi assuré par le contrôle du représentant de l’État (préfet).
Il s’agit des services placés auprès des ministères. Chaque ministère se structure en
directions ou directions générales/ sous directions/bureaux. Certaines directions exercent
des fonctions support (RH, système informatique...), d’autres prennent en charge une
composante des missions du ministère.
L’ensemble représente moins de 65 000 agents publics sur un total de 2,5 millions.
Il s’agit des services de l’État implantés sur les territoires. Ils constituaient sous l’autorité des
Préfets les prolongements territoriaux des ministères. Ils comptent l’essentiel des agents publics
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de l’État.
Ces textes ont un objectif commun. Il s’agit d’encadrer les missions des administrations
centrales en les énumérant et de confier aux services déconcentrés les autres tâches, c’est à
dire le pouvoir de mise en œuvre au travers de décisions individuelles.
Décret n° 2004-374 du 29 avril 2004 relatif aux pouvoirs des préfets, à l'organisation
et à l'action des services de l'État dans les régions et départements
Ces nouveaux principes ont conduit à réorganiser l’administration territoriale de l’Etat avec
divers regroupements de services visant d’une part à accompagner la réduction des effectifs
d’autre part à accroitre l’efficacité administrative en développant la logique du « guichet
unique ».
La création de Pôle Emploi (ex ANPE et Assedic), de directions des finances publiques (ex
directions des impôts et du trésor), de la DIRECCTE (ex travail, emploi, concurrence,
consommation, aujourd’hui élargie à la Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du
travail et des solidarités (DREETS) illustre ce mouvement de grande ampleur.
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qualifiées d’Autorités publiques indépendantes (AMF, CSA notamment).
• Le cadre de la décentralisation
La décentralisation débute réellement dans les années 1980, même si elle reste le fruit d’un long
processus historique.
Elle vient d’abord doter les collectivités territoriales de compétences accrues. Depuis 1983/84
un nombre important de compétences ont été transférées aux collectivités territoriales.
Elle vient ensuite réduire l’emprise du contrôle de l’État. Ce dernier depuis 1982 ne peut vérifier
que la conformité au droit des décisions prises et ne peut plus s’y opposer pour des motifs de
simple opportunité.
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Les principales collectivités territoriales sont consacrées dans la constitution (Article 72
reproduit ci-après).
Trois catégories structurent le territoire métropolitain : les Régions, les Départements et les
Communes. S’ajoutent à ces catégories de collectivités particulières telles que la Collectivité
territoriale corse, ou encore Paris (à la fois commune et département) par exemple.
Chaque collectivité est dotée d’organes.
Pour remédier à cette situation, depuis 2010, les communes sont incitées à ce regrouper pour
créer des communes nouvelles qui préserveront au profit des anciennes communes regroupées
(appelées communes déléguées) quelques compétences de proximité (état civil par exemple).
Le nombre de communes est ainsi passé de 36700 à un peu moins de 35000 au 1er janvier 2022.
Un même phénomène a affecté les régions qui sont passées de 22 à 13 en 2015 afin de leur
permettre d’atteindre la taille critique (toujours en comparaison de nos voisins européens).
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La Constitution révisée en 2003 vient consacrer les principes directeurs de subsidiarité (exercice
des compétences au niveau le mieux adapté), de chef de file (un niveau coordonne les
interventions des collectivités).
Le second effort a porté sur la réduction des marges de liberté des collectivités.
Jusqu’en 2015, au-delà des compétences qui leur avaient été dévolues par la loi, le juge
administratif admettait que les collectivités puissent prendre en charge des services dès lors
qu’un intérêt public local le justifiait. Cette possibilité se fondait sur « la clause générale de
compétence », issue des textes législatifs.
Pour remédier à cette situation d’enchevêtrement des interventions, la loi Notre du 7 août 2015
est venue retirer aux Départements et aux Régions le bénéfice de cette clause. Désormais ces
deux collectivités ne peuvent en principe intervenir que dans les domaines que la loi leur confie.
Seules les communes disposent encore de cette possibilité de prendre en charge un besoin que
la loi ne leur aurait pas attribué, dès lors qu’un intérêt local le justifie.
Tableau récapitulatif
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Annexes DOCUMENTS 2e partie
Document 1. Comparaison déconcentration et décentralisation
Les deux phénomènes
s’analysent par rapport à
Déconcentration Décentralisation territoriale
l’Etat et au pouvoir central
(Gouvernement)
La décentralisation consiste
La déconcentration en un transfert des
est une modalité compétences de l’Etat à
d’organisation interne de d’autres personnes morales
l’administration de l’Etat de droit public. Lorsque
Définition qui tend à transférer certaines celles-ci sont des
compétences à des agents de
l’Etat situés au niveau local. collectivités territoriales
(Régions, Départements,
Communes), il s’agit de la
décentralisation territoriale.
Intérêt poursuivi
Intérêt national Intérêt local
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des ordres et instructions. territoriales.
Ministres
Les organes de Les administrations centrales Les organes Autorités
Contrôle directions de conseils Administratives
(corps (Conseil d’Etat,
sous directions ou Publiques
d’inspection, Cour Conseil économique social
bureaux
des comptes) et environnemental Indépendantes
, etc…..)
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Document 3. Composition du Gouvernement
Composition du Gouvernement
Le Premier ministre
• Elisabeth Borne
Les ministres
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Auprès du ministre de l'intérieur et des outre-mer et du ministre de la transition écologique et de la
cohésion des territoires :
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• Chrysoula Zacharopoulou, chargée du développement, de la francophonie et des partenariats
internationaux.
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Document. 4 SCHEMA NOUVELLE ORGANISATION DÉCONCENTRÉE DE L’ETAT A
COMPTER DE 2021
A l’échelon régional
A l’échelon départemental
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- UT DRAC - Unité Départementale de l'Architecture et du Patrimoine (UDAP)
Les collectivités territoriales de la République sont les communes, les départements, les régions,
les collectivités à statut particulier et les collectivités d'outre-mer régies par l'article 74. Toute
autre collectivité territoriale est créée par la loi, le cas échéant en lieu et place d'une ou de
plusieurs collectivités mentionnées au présent alinéa.
Les collectivités territoriales ont vocation à prendre les décisions pour l'ensemble des
compétences qui peuvent le mieux être mises en oeuvre à leur échelon.
Dans les conditions prévues par la loi, ces collectivités s'administrent librement par des conseils
élus et disposent d'un pouvoir réglementaire pour l'exercice de leurs compétences.
Dans les conditions prévues par la loi organique, et sauf lorsque sont en cause les conditions
essentielles d'exercice d'une liberté publique ou d'un droit constitutionnellement garanti, les
collectivités territoriales ou leurs groupements peuvent, lorsque, selon le cas, la loi ou le
règlement l'a prévu, déroger, à titre expérimental et pour un objet et une durée limités, aux
dispositions législatives ou réglementaires qui régissent l'exercice de leurs compétences.
Aucune collectivité territoriale ne peut exercer une tutelle sur une autre. Cependant, lorsque
l'exercice d'une compétence nécessite le concours de plusieurs collectivités territoriales, la loi
peut autoriser l'une d'entre elles ou un de leurs groupements à organiser les modalités de leur
action commune.
ARTICLE 72-1.
La loi fixe les conditions dans lesquelles les électeurs de chaque collectivité territoriale peuvent,
par l'exercice du droit de pétition, demander l'inscription à l'ordre du jour de l'assemblée
délibérante de cette collectivité d'une question relevant de sa compétence.
Dans les conditions prévues par la loi organique, les projets de délibération ou d'acte relevant
de la compétence d'une collectivité territoriale peuvent, à son initiative, être soumis, par la voie
du référendum, à la décision des électeurs de cette collectivité.
Lorsqu'il est envisagé de créer une collectivité territoriale dotée d'un statut particulier ou de
modifier son organisation, il peut être décidé par la loi de consulter les électeurs inscrits dans
les collectivités intéressées. La modification des limites des collectivités territoriales peut
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également donner lieu à la consultation des électeurs dans les conditions prévues par la loi.
ARTICLE 72-2.
Les collectivités territoriales bénéficient de ressources dont elles peuvent disposer librement
dans les conditions fixées par la loi.
Elles peuvent recevoir tout ou partie du produit des impositions de toutes natures. La loi peut
les autoriser à en fixer l'assiette et le taux dans les limites qu'elle détermine.
Les recettes fiscales et les autres ressources propres des collectivités territoriales représentent,
pour chaque catégorie de collectivités, une part déterminante de l'ensemble de leurs ressources.
La loi organique fixe les conditions dans lesquelles cette règle est mise en oeuvre.
La loi prévoit des dispositifs de péréquation destinés à favoriser l'égalité entre les collectivités
territoriales.
ARTICLE 72-3.
La République reconnaît, au sein du peuple français, les populations d'outre-mer, dans un idéal
commun de liberté, d'égalité et de fraternité.
ARTICLE 72-4.
Aucun changement, pour tout ou partie de l'une des collectivités mentionnées au deuxième
alinéa de l'article 72-3, de l'un vers l'autre des régimes prévus par les articles 73 et 74, ne peut
intervenir sans que le consentement des électeurs de la collectivité ou de la partie de collectivité
intéressée ait été préalablement recueilli dans les conditions prévues à l'alinéa suivant. Ce
changement de régime est décidé par une loi organique.
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ARTICLE 73.
Dans les départements et les régions d'outre-mer, les lois et règlements sont applicables de plein
droit. Ils peuvent faire l'objet d'adaptations tenant aux caractéristiques et contraintes
particulières de ces collectivités.
Ces adaptations peuvent être décidées par ces collectivités dans les matières où s'exercent leurs
compétences et si elles y ont été habilitées, selon le cas, par la loi ou par le règlement.
Par dérogation au premier alinéa et pour tenir compte de leurs spécificités, les collectivités
régies
par le présent article peuvent être habilitées, selon le cas, par la loi ou par le règlement, à fixer
elles- mêmes les règles applicables sur leur territoire, dans un nombre limité de matières
pouvant relever du domaine de la loi ou du règlement.
Ces règles ne peuvent porter sur la nationalité, les droits civiques, les garanties des libertés
publiques, l'état et la capacité des personnes, l'organisation de la justice, le droit pénal, la
procédure pénale, la politique étrangère, la défense, la sécurité et l'ordre publics, la monnaie, le
crédit et les changes, ainsi que le droit électoral. Cette énumération pourra être précisée et
complétée par une loi organique.
La disposition prévue aux deux précédents alinéas n'est pas applicable au département et à la
région de La Réunion.
Les habilitations prévues aux deuxième et troisième alinéas sont décidées, à la demande de la
collectivité concernée, dans les conditions et sous les réserves prévues par une loi organique.
Elles ne peuvent intervenir lorsque sont en cause les conditions essentielles d'exercice d'une
liberté publique ou d'un droit constitutionnellement garanti.
La création par la loi d'une collectivité se substituant à un département et une région d'outre-
mer ou l'institution d'une assemblée délibérante unique pour ces deux collectivités ne peut
intervenir sans qu'ait été recueilli, selon les formes prévues au second alinéa de l'article 72-4,
le consentement des électeurs inscrits dans le ressort de ces collectivités.
ARTICLE 74.
Les collectivités d'outre-mer régies par le présent article ont un statut qui tient compte des
intérêts propres de chacune d'elles au sein de la République.
Ce statut est défini par une loi organique, adoptée après avis de l'assemblée délibérante, qui fixe
:
- les conditions dans lesquelles les lois et règlements y sont applicables ; - les compétences de
cette collectivité ; sous réserve de celles déjà exercées par elle, le transfert de compétences de
l'État ne peut porter sur les matières énumérées au quatrième alinéa de l'article 73, précisées et
complétées, le cas échéant, par la loi organique ; - les règles d'organisation et de
fonctionnement des institutions de la collectivité et le régime électoral de son assemblée
délibérante ; - les conditions dans lesquelles ses institutions sont consultées sur les projets et
propositions de loi et les projets d'ordonnance ou de décret comportant des dispositions
particulières à la collectivité, ainsi que sur la ratification ou l'approbation d'engagements
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internationaux conclus dans les matières relevant de sa compétence.
La loi organique peut également déterminer, pour celles de ces collectivités qui sont dotées de
l'autonomie, les conditions dans lesquelles :
- le Conseil d'État exerce un contrôle juridictionnel spécifique sur certaines catégories d'actes
de l'assemblée délibérante intervenant au titre des compétences qu'elle exerce dans le domaine
de la loi ; - l'assemblée délibérante peut modifier une loi promulguée postérieurement à l'entrée
en vigueur du statut de la collectivité, lorsque le Conseil constitutionnel, saisi notamment par
les autorités de la collectivité, a constaté que la loi était intervenue dans le domaine de
compétence de cette collectivité ; - des mesures justifiées par les nécessités locales peuvent
être prises par la collectivité en faveur de sa population, en matière d'accès à l'emploi, de droit
d'établissement pour l'exercice d'une activité
Les autres modalités de l'organisation particulière des collectivités relevant du présent article
sont définies et modifiées par la loi après consultation de leur assemblée délibérante.
ARTICLE 74-1.
Les ordonnances sont prises en conseil des ministres après avis des assemblées délibérantes
intéressées et du Conseil d'État. Elles entrent en vigueur dès leur publication. Elles deviennent
caduques en l'absence de ratification par le Parlement dans le délai de dix-huit mois suivant
cette publication.
ARTICLE 75.
Les citoyens de la République qui n'ont pas le statut civil de droit commun, seul visé à l'article
34, conservent leur statut personnel tant qu'ils n'y ont pas renoncé.
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