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Droit Administratif : Le contentieux du DA.

Que se passe-t-il en cas de litige ?

Arrêt Blanco précise que le DA est un droit spécial.

INTRODUCTION

Qui pour juger l'administration ?


Juge administratif
Pas d'étude des juges internationaux, de la Cour Européenne des Droits de
l'Homme, ni de la Cour de Justice de l'UE (intervient de temps en temps,
l'administration et la France ont souvent été sanctionnées, recours en
manquement, car les concours administratifs n'étaient réservés qu'aux
français, il fallait ouvrir les concours à tous les ressortissants de l'UE, le CE
l'a saisi d'une question pré-judiciaire comment faut-il interpréter le droit de
l'union ?)
Pas d'étude du Conseil Constitutionnel (a été créé en 1958 par De Gaulle, il
est chargé de juger la loi, ne nous intéresse donc qu'indirectement lorsque
la loi dont il est saisi a des conséquences pour l'administration. Par ex loi
Macron a des cnsq pour l'administration, elle renforce les pouvoirs de
l'administration dans le contrô le des professions réglementées comme les
notaires/ huissiers/ greffiers, a été amené à juger les pouvoirs de
l'administration. Deux façon de saisir le conseil constitutionnel : à priori,
avant promulgation de la loi, par le président de la R, premier ministre,
présidents de chaque assemblée ou alors 60 députés/sénateurs et autre
façon depuis 2008 à postériori par QPC par tout citoyen.
On parlera pas des arbitres, un arbitre est une personne désignée pout
résoudre un litige mais qui n’est pas un juge. Les parties au litige se mettent
d’accord de désigner quelqu’un afin qu’il termine leur litige. Ex de l’affaire
Tapis. Historiquement l’arbitrage est interdit pour l’administration, elle ne
peut pas se soumettre à un arbitre, car s’agissant de l’administration, les
juridictions sont obligatoires dès lors qu’il y a un litige il est hors de
question qu’une personne privée lambda puisse juger l’administration,
règle ancienne rappelée par CE, 1957, Syndicat de vente des surplus.
Règle qui pose pb car les entreprises préfèrent largement l’arbitrage, en
effet l’arbitrage c’est discret c’est rapide c’est souple, tout l’inverse du juge
public/rigide. Les entreprises se méfient du Ce et demandent très souvent
lorsqu’elles investissent en Fr une dérogation à l’interdiction d’arbitrage, ex
Disney a exigé en cas de conflit entre elle et l’Etat français de pouvoir
recourir à l’arbitrage : Loi Mickey. Pb d’actualité, tout récemment le juge a
atténué l’interdiction de recours à l’arbitrage dans un arrêt CE, 2010,
INSERM : l’arbitrage est possible pour l’administration dans le seul cas où
le litige est international cad lorsque le litige oppose l’Etat français à une
entreprise étrangère, cherche à favoriser les investissements.

TITRE I : Le recours au juge

Chapitre I : le juge

Le juge administratif est certes le juge principal mais ils en existent d’autres
qui par exception peuvent juger l’administration.

I- Le juge administratif

A. Le CE

Le juge administratif c’est d’abord le Conseil d’Etat qui au sommet de la


juridiction administrative. Crée par Napoléon Bonaparte en l’an 8 (1799),
mais le conseil d’état est largement la suite du conseil du roi de l’ancien
régime, napoléon lui donne son caractère moderne et l’implante partout en
Europe (Italie, Hollande). CE a été copié dans d’autres pays, par exemple il
existe un CE et un droit administratif en Colombie, au Liban. Avec toutes les
questions de police administrative aujourd’hui, CE très important. La
difficulté de cette institution, double fonction, sa fonction première est de
conseiller l’Etat, pas un seul texte voté, une seule loi votée sur lequel le Ce
ne s’est pas prononcé, il peut conseiller la rédaction des décrets, intervient
dans le quotidien français, c’est d’ailleurs à ce propos que le CE a le plus de
sections spécialisées (police, sociale, affaires financières), peut donner des
avis sur la culture (comédie français en 92). De l’autre cô té, il y a le
contentieux. Est-il impartial ? Peut-on raisonnablement juger l’E lorsque
l’on a conseillé l’E ? Peut-on juger les textes auxquels on a participé ? La
cour Européenne des Dt de l’Homme a rendu des arrêts à propos du Ce du
Luxembourg, très inquiétants pour le CE français, il est contraire aux droits
de l’homme qu’une même institution conseille et juge l’Etat : 1995,
Procola. Or le conseil d’etat luxembourgeois ressemble au CE français, donc
réforme complète du CE. Désormais, si jamais un conseiller d’etat a pris
part, a participé à la délibération sur un texte, il ne peut pas siéger dans la
formation qui va juger ensuite ce texte, il doit se déporter. CEDH a été de
nouveau saisie dans un arrêt KLEIN de 2003, cette nouvelle réforme est
compatible avec la convention des DH, art 6 suivant lequel tout le monde a
le droit d’être jugé par un tribunal indépendant et impartial. Difficultés pas
finies, certains demande la suppression du conseil d’Etat, Dominique
Rousseau de Paris 1 et un autre prof de Paris 2 Truchet, d’une part soucis
d’impartialité et d’autre part problème de la simplicité du droit que n’a pas
le droit français, plus simple de réunir tout dans une même juridiction et
d’une troisième part problème d’expertise, les juges administratifs
connaissent parfaitement l’administration et ce n’est pas sain que
l’administration soit jugée par des gens qui la connaissent (généralement
ENA, ou nommés pour grande connaissance du droit public  Pompidou
par exemple en 1955).

B. Autres juges

Il y a historiquement les tribunaux administratif compétents en premier


ressort, « les conseils de préfecture » sous Napoléon, conseil réuni autour
du préfet (organe de l’E) sont devenus en 1953 des tribunaux
administratifs. En 1987, ont été crées les cours administratives d’appel dans
le but de désengorger le CE, d’autant plus nécessaire que la FR peut être
condamnée pour délais excessifs de jugement par la cour européenne. En
effet, le même article 6 prévoit que tout le monde a droit à être jugé dans un
délai raisonnable. CE, 2002, Magiera. Juridictions spéciales :
- La cour des comptes : juridiction spéciale concentrée sur le jugement des
comptes publics, arrêts qu’elle rend peuvent être cassés par CE depuis
1804, BOTTA.
- Les juridictions ordinales : ce sont des juges spécifiques qui jugent les
ordres (cad professions organisées comme les notaires, les huissiers),
chambre des notaires par ex, ce sont aussi des JA et c’est le CE qui est
compétent pour les juger.

II- Le juge judiciaire

Parfois compétent pour juger l’administration. Le principe c’est que le


judiciaire est incompétent, principe ancien classique qui est né au Moyen-
Age, rédigé en 1641 dans un texte qui s’appelle l’Edit de Saint-Germain
(régence entre Louis XIII et Louis XIV). Les parlements à l’époque étaient
les juges judiciaires, le roi a interdit à tous ses parlements de juger son
action mais époque où les parlementaires s’opposaient systématiquement à
la politique royale, se considéraient aussi légitimes que le roi, le roi a été
obligé de rendre cet édit pour s’imposer. C’est un principe que la Révolution
n’a pas aboli, bien au contraire, principe renforcé réaffirmé par la loi des
16-24 août 1790 : le 16 vote par l’assemblée, 24 promulguée, répète l’édit
de saint-germain et renforcé aussi par le décret du 16 Fructidor an 3
(1795) qui dit : défense itérative au juge judiciaire de juger l’administration,
crime contre l’Etat. Interdiction très ancienne, très classique, constante en
France, repose sur l’idée que la Cour de Cassation perturbe l’administration
lorsqu’elle la juge, ne connaît pas comment elle fonctionne. Il existe
beaucoup d’exceptions :

Il arrive parfois qu’une loi attribue compétence à la cour de cassation pour


juger l’administration. Les lois ponctuellement attribuent compétence
parfois. Par exemple, une loi de 1957 attribue compétence à la cour de
cassation dès l’instant où il y a un accident de circulation. Loi pour juger les
procédures d’expropriation, compétence pour la cour de cassation. Loi de
1986 attribue une compétence à le CC pour juger l’administration qui
s’appelle l’autorité de la concurrence.

Comment se fait-il qu’il y ait autant d’exceptions ? Parfois la CC est plus


compétente pour juger tel type de litige. Par exemple, le législateur a estimé
que la CC était plus compétente pour juger l’Economie, c’est pour ça qu’on
lui a confié à en 1986 le contentieux de la concurrence. A ce sujet, le Conseil
Constitutionnel s’est prononcé dans un arrêt 1987, Conseil de la
concurrence. Que dit cette décision ? Elle dit deux choses : premièrement il
existe en France un principe constitutionnel cad un principe au sommet de
la hiérarchie des normes, principe que la loi ne peut pas violer, principe sur
lequel le contentieux contre les décisions de l’administration relève du juge
administrative. Conception française de la séparation des autorités
administrative et judiciaire. Deuxième apport de la décision : les exceptions
sont néanmoins possibles dans le but d’une bonne administration de la
justice, c’est l’expression qui ne veut pas dire grande chose, idée générale
que parfois la cour de cassation est plus compétente. Sur cette base que le
contentieux de l’autorité de la concurrence a été confié à la CC.

Matière pénale :

Le juge pénal est toujours compétent pour juger l’administration. Si jamais


dans un litige qui concerne un crime, un délit, un litige pénal, le juge
rencontre un acte de l’administration il pourra le juger. Par ex : un policier
tue quelqu’un avec son arme de service : crime, donc jugement pénal, le
juge va être confronté au règlement de la police qui est un acte
administratif. Juge pénal a une compétence totale, les jugements doivent
aller vite, les victimes n’ont pas de temps à perdre avec la séparation
administrative/judiciaire.

Constitution  :

Que dit la Constitution ? Un article très important, l’article 66 de la


constitution, suivant lequel le juge judiciaire est gardien de la liberté
individuelle et de la propriété privée. Dès l’instant qu’il y a un litige qui met
en cause la liberté individuelle ou la ppté privée c’est au Juge Judiciaire de
statuer. C’est pour cela qu’en ce moment JJ pas content, car les perquisitions
etc. de l’Etat d’Urgent sont confiés au conseil D’Etat en cas de litige en
violation à l’article 66 même si cela a été jugé. Il existe même une théorie
jurisprudentielle appelée la théorie de la voie de fait, suivant cette théorie si
jamais un acte administratif a pour conséquence de priver quelqu’un de sa
propriété alors la cour de cassation sera compétente pour le juger, TC,
2013, BOERGEND. Par exemple, imaginons que l’administration nous
impose de planter dans notre jardin un pylô ne EDF, si on conteste cette
décision, c’est la Cour de Cassation qui est compétente, parce qu’atteinte à
la propriété.

III- Le tribunal des conflits

Le TC a une seule compétence, intervient lorsqu’il y a une hésitation sur le


juge compétent, s’agit-il du conseil d’Etat ou de la cour de cassation ? Il
répartie le litige, attribue soit l’un soit l’autre. Juge qui ne doit son existence
qu’à la complexité du droit français. Celui-ci est parfois tellement compliqué
que l’on ne sait pas qui du CE ou de la CC doit juger. Ex : contrat entre la
fédération de foot et la PSG concernant le calendrier de la saison, contrat
privé ou public ? A priori contrat privé d’une part FFF est contrô lée par le
service des sports mais est un service public alors CE ?
Le TC a été crée une première fois en 1848 mais ça n’a pas marché, donc
deuxième fois en 1872. Première fois pas fonctionné car principe que c’est
au CE lui même de repartir les compétences. Le TC est composé à égalité
par des membres du CE et membres de la CC. Historiquement, présidé par
le ministre de la justice en cas d’égalité de voix, il pouvait intervenir pour
attribuer l’affaire à telle ou telle juridiction. Et c’est le ministre de la justice
qui a attribué la compétence au CE dans l’affaire Blanco en 1873. Mais la
présidence du ministre de la justice est désormais supprimée depuis 2013.
Il est rarement saisi, environ 8 saisies du TC par an. Le professeur Truchet
explique qu’il faut supprimer le CE notamment car il est insupportable que
le TC soit saisi, la justice doit aller vite, elle doit être efficace, pas de temps à
perdre avec l’attribution des compétences.
Plusieurs façons de saisir le TC :
- Premièrement, le conflit positif  le juge judicaire s’est reconnu
compétent pour juger l’administration alors que l’administration
considère que c’est au juge administratif de juger. Dans ce cas là c’est
l’administration qui saisi le tribunal des conflits (compétence du
préfet).
- Deuxième, le conflit négatif  les deux ordres de juridiction se sont
estimés l’une après l’autre incompétentes. Et dans ce cas là c’est la
dernière juridiction saisie qui saisi le TC.
- 3ème saisie pour difficulté sérieuse de compétence  une juridiction
est saisie mais n’est pas certaine d’être compétente, elle prend
l’initiative avant même que l’autre ordre de juridiction connaisse le
litige, elle prend l’initiative de saisir directement le TC pour clarifier
la situation.
- 4ème saisie, le TC est compétent depuis la réforme de 2015 pour juger
les délais excessifs de jugement, dommages et intérêts peuvent être
accordés. Cette réforme de 2015 a apporté une innovation en outre la
chose suivante elle permet au président du TC qui n’est plus le
ministre de la justice lorsque l’affaire dont il est saisie est facile à
résoudre de statuer seul pour aller plus vite.

Chapitre II : le recours

Les actes de l’administration peuvent être en effet contestés, progrès de


l’Etat de droit, par les usagers.
Il y a même un foisonnement grandissant des recours possibles parce qu’il y
a de plus en plus de juges qui interviennent en matière administrative (par
ex : juges internationaux, l’affaire Vincent Lambert ou l’affaire Dieudonné).
Certains disent qu’il y a trop de recours, trop compliqué. C’est vrai que
complexe parce qu’il faut une harmonisation entre tous les juges qui
interviennent. CE, Vernes, 2014 a précisé que les jugements de la Cour
Euro des Droits de l’Homme valent en France, l’administration doit les
prendre en considération. Réflexion sur le dialogue des juges et
harmonisation des décisions, des jurisprudences. Le recours au juge est un
principe essentiel de l’Etat de droit. Le CE a estimé que le recours contre les
actes pris par l’administration est un principe général du droit français, il
est impossible d’interdire le recours, ceci sous réserve de rarissimes
exceptions. Tout acte de l’administration doit pouvoir être contesté : CE,
D’aillières, 1947 et CE, Dame Lamotte, 1950 (il existait une loi qui
interdisait tout recours contre l’acte de l’administration et le CE a décidé
d’écarter la loi : contra legem). La possibilité de faire un recours contre
l’acte administratif est l’un des principes les plus importants dans une
société démocratique. L’administration est pleinement contrô lée par le
juge. Ce contrô le suppose un recours, que les usagers se plaignent en
justice.
Mais ce n’est pas le seul contrô le qui existe de l’administration : mécanisme
de contrô le constant automatique, ne supposant par le recours pas les
usagers, contrô le sans juge, interne à l’administration. Par exemple,
l’administration fr est construite sur la hiérarchie des agents, contrô le
constant. L’Etat exerce sur toutes les personnes publiques distinctes de lui,
cad les collectivités territoriales ou les établissements publics, un contrô le
de tutelle. S’agissant des collectivités, contrô le de tutelle bouleversé en
1982 : l’E ne peut plus censurer directement, unilatéralement, seulement
par saisi du Juge. Existe aussi un contrô le financier très important au sein
de l’administration : 1. Contrô le des finances exercé par l’inspection
générale des finances qui peut contrô ler toute administration du jour au
lendemain s’agissant de l’emploi qui est fait des données publiques, 2. Cour
des comptes, Bonaparte, contrô le les comptes de toute administration, cad
qu’elle vérifie essentiellement que la dépense publique est bien motivée, en
effet dès l’instant où l’administration paye il faut toujours qu’elle prouve le
bien fondé de la dépense. Par ex, les fonctionnaires ne peuvent être payés
qu’après service fait. De la même façon, tout entrepreneur travaillant pour
l’administration doit prouver qu’il a réalisé le travail demandé par
l’administration avant d’être payé, l’administration atteste le service fait.
A cela s’ajoute, le contrô le par le juge qui est lui contrairement à tous les
autres suppose un recours des usagers contre l’administration, le juge ne
peut jamais s’autosaisir.

I- Présentation générale des recours

A. Ambiguïté originelle du contrôle par le juge.

Le système français de l’administration a cette bizarrerie : le juge principal


(le CE) fait parti de l’administration, l’administration qui se juge elle même.
Sa mission première du CE est de conseiller l’Etat, le gouvernement, organe
de conseil, c’est une administration. Et en plus, autre fonction, juger les
recours contre l’administration. Dualité de fonctions est souvent
difficilement explicables, juristes étrangers comprennent assez mal cette
singularité, elle peut être comprise autrement que par l’histoire : l’Etat a
toujours estimé que les juges judiciaires connaissaient mal l’administration,
les exigences de l’intérêt général et donc il ne fallait pas qu’il juge
l’administration parce qu’il allait mal la juger. Par conséquent tous les
recours contre l’administration ont été attribués au Conseil d’Etat. Loi des
16 et 24 août 1790, décret de l’An 3 du 16 Fructidor, CE, Blanco, 1873.
Heureusement le CE s’est peu à peu émancipé de l’administration. Ainsi, à la
toute fin du 19ème siècle a été abandonné une organisation suivant laquelle
le juge de l’administration était d’abord le ministre et le CE ne pouvait être
saisi qu’en appel « la théorie du ministre juge ». Le recours était présenté au
ministre et ensuite au CE. Théorie qui a duré longtemps, a été abandonné en
1889 dans l’arrêt Cadot. Le CE a décidé d’abandonner « la théorie du
ministre juge », il était saisi d’un recours contre un acte de l’administration,
cad un recours mal dirigé, mais le CE a accepté le recours directement, il ne
l’a pas renvoyé au ministre. (1990 théorie qui a survécu aux Pays-Bas).
Deuxième théorie abandonnée : la théorie de la justice retenue. Suivant
cette théorie, le ministre avait toujours la possibilité d’écarter une décision
du CE, de revenir sur une décision du CE. C’est lui détenait le pouvoir de la
justice. Elle a été abandonnée en 1872. CE de plus en plus juge et de moins
en moins administration mais il existe des liens forts entre eux du fait de la
formation de ses membres, ENA et pas formation de magistrat (ENM). C’est
la raison pour laquelle le CE a failli disparaître a de multiples reprises, il a
failli disparaître en 1848, et en 1870 (deux dates de changements de
régime). CE peuplé par les hauts fonctionnaires donc favorables au régime
précédent. C’est donc un organe hostile à la République. La survie du CE a
été possible que par une immense purge : les conseillers ont été remplacés
par d’autres hauts fonctionnaires favorables au nouveau régime. Ajd CE est
très implanté dans notre système juridique, figure dans la constitution. Il
s’avère parfois hostile au régime en place, il a été très hostile à de
Gaulle lors des événements d’Algérie : arrêt Canal, 1962 réel juge pouvant
être contre le pouvoir en place.

B. Panorama des recours possibles

 Premièrement, il est toujours possible d’exercer un recours


administratif : un recours contre un acte présenté à l’administration
elle même, se tourner vers l’agent qui a pris l’acte. Il existe deux types
de recours administratifs :
- Les recours administratifs gracieux  recours présenté à l’agent dont
émane l’acte contesté, demander à l’agent de reconsidérer sa
décision. Par exemple lorsqu’on conteste les notes du chargé de TD.
- Les recours administratifs hiérarchiques  recours présenté devant le
supérieur de l’agent qui a pris l’acte. Par exemple lorsqu’on vient voir
le prof d’amphi pour une note du chargé de TD.
Recours toujours possibles et même de plus en plus obligatoires, les
pouvoirs publics en effet essayent de développer les recours
administratifs obligatoires. C’est un moyen de limiter les contentieux,
bonne chance que l’administration nous donne raison donc nous
irons pas jusqu’au juge. Aussi le juge verra son stock d’affaires
diminuer. L’administration essaye de développer la négociation, la
conciliation et cela passe notamment par les recours administratifs
obligatoires. Par exemple, désormais les recours administratifs sont
obligatoires en matière d’urbanisme, d’abord devant la maire qui a
délivré le permis, et ensuite devant le juge. Le CE pour favoriser ce
type de recours a publié un rapport public en 2008 « les recours
administratifs obligatoires », il faut multiplier ces recours lorsque
c’est possible. Quand le recours administratif a échoué, la voie
normale c’est d’aller devant le juge mais autre possibilité que connaît
un succès grandissant, c’est de diriger le recours devant le défenseur
de droit. Le défenseur de droit, institution assez original crée en
France en 1973 sur le modèle norvégien dit ombudsman, c’est une
administration indépendante de l’Etat et qui n’a absolument aucun
pouvoir de décision, il est simplement chargé de concilier, de
recommander, de pacifier les litiges entre les citoyens et les
administrations, par exemple il a été beaucoup saisi depuis 3 mois
environ à propos des assignations à résidences dans le cas de l’E
d’urgence. En effet, le défenseur des droits va contacter
l’administration, expliquer la requête dont il a été saisi par citoyen et
essayer de trouver un terrain d’entente. Depuis 2008, inscrit dans la
constitution. Il est nommé par le président de la république, il est
indépendant, son mandat est de 6 ans, non renouvelable, il reçoit
environ 60 000 recours tous les ans. Désormais, il y a
particulièrement un représentant de défenseur des droits dans
chaque département. Cette institution c’est à l’évidence un échec de
juge, si on l’a crée, c’est précisément pour permettre au citoyen
d’éviter le juge. Car le juge est assez lent à décider, il est très fréquent
qu’un litige devant le juge dure 10, 15 ans. La juge contrairement au
défenseur des droits c’est le conflit, on s’impose à l’administration,
avocat, peut coû ter cher. Pas de conflit aussi ouvert avec le défenseur
des droits (pvr de recommandation et non de décision).
Généralisation des recours en dehors du juge, pouvoirs publics
français essaient d’inciter les citoyens à éviter le juge, dans certains E
plus aboutis que chez nous comme en Espagne, recours administratifs
sont obligatoires avant de saisir le juge.
 Les recours contentieux en urgence, appelés aussi les référés. C’est un
recours qui permet de saisir le juge immédiatement et pour qu’il
décide en 48h, normalement le juge décide en plusieurs mois grâ ce à
ce référé le juge décide en urgence. C’est par ce recours que
l’administration a été saisie pour l’affaire Dieudonné, Vincent
Lambert. C’est un recours qui a une utilité immense, en effet comme
ce recours est extrêmement rapide, la décision que vous contestez n’a
pratiquement par le temps de produire ses effets. Par exemple, dans
l’affaire Lambert, une décision d’arrêt de soin a été prise, et la famille
de Lambert a pu saisir le CE en urgence pour qu’il se prononce
immédiatement afin que la décision ne produise pas effets. Dans
l’affaire Dieudonné, l’intéressé s’est vu interdire sa manifestation, il a
pu saisir le CE en urgence pour qu’il se statue sur son cas. Possibilité
pour le CE de suspendre tous les effets de la décision contestée. La
contrepartie de l’efficacité de ce référé est la suivante : comme le juge
se prononce en deux jours, il ne peut pas, il n’a pas le temps suffisant,
pour véritablement apprécié la décision dont il a été saisi, autrement
dit le jugement qu’il va rendre est un jugement provisoire. C’est un
jugement dans l’attente d’un second jugement ultérieur plus
approfondi, bref d’un jugement véritable. Le recours en urgence, en
référé n’a pour seule portée d’écarter les décisions de
l’administration qui semblent manifestement infondées, illégales et
on les écarte provisoirement dans l’attente d’un second jugement au
fond. Par exemple dans l’affaire Dieudonné, le CE tantô t a refusé
d’écarter tantô t a accepté l’interdiction de l’administration mais dans
l’attente d’un second jugement où il se penchera plus longuement sur
la décision en question.
- Premièrement, il existe un recours en référé qu’on appelle le référé
contractuel : c’est un recours en urgence exercé contre un contrat
d’administration, par exemple l’administration attribue à l’entreprise
Bouygues la réfection de cet amphithéâ tre bref contrat de rénovation
de l’amphithéâ tre N de Tolbiac, les entreprises concurrentes de
Bouygues auraient bien aimé avoir ce même contrat, ce qu’elles
peuvent faire c’est un recours en référé contre le contrat confiant à
Bouygues la rénovation, le juge va devoir statuer en urgence pour
empêcher le contrat de produire ses premiers effets. Ainsi si le juge
estime que le contrat lui semble illégal, il peut suspendre le contrat,
suspendre les effets du contrat dans l’attente d’un second jugement
qui ira plus loin dans l’analyse du contrat en question.
- Le référé liberté : c’est un référé assez récent qui date de l’an 2000 et
qui permet d’ordonner au juge sous 48h toute mesure nécessaire à la
sauvegarde d’une liberté. Le référé liberté est très fréquemment
utilisé en matière d’expulsion du territoire française, OQTF, le juge
choisirait de suspendre ou non les effets de cette mesure. De la même
façon, le référé liberté est très fréquemment utilisé en matière
d’expulsion de logement, CE, 2001, Thiba : suspendu les effets de
l’expulsion d’une famille, estimant que c’était une atteinte à la liberté.
Et c’est ce référé liberté qui a été utilisé dans l’affaire Dieudonné pour
atteinte à la liberté de penser et affaire Lambert. L’affaire Lambert
toutefois est très singulière, elle a fait évoluer le référé liberté. Devant
la gravité de la situation le conseil d’Etat a bousculé quelque peu les
règles strictes du référé liberté. De deux façons : premièrement
devant la gravité de l’affaire, les conseillers de l’Etat ont décidé de
statuer en assemblée, normalement dans le cadre d’un référé le juge
est unique, comme il faut aller vite y’a qu’un seul juge qui décide, mais
ici trop grave, compliqué donc réunion de 18 personnes,
deuxièmement le CE a estimé que le délai de 48 heures n’était
qu’indicatif et que dans le cadre d’une affaire d’une particulière
gravité, le CE peut prendre plus de temps pour statuer en référé. Dans
une première décision, le 14 février 2014 l’assemblée a décidé de ne
pas décider, pas les éléments scientifiques suffisants pour se faire une
idée. Par conséquent, le CE a suspendu la décision médicale d’arrêt de
soins et a exigé une nouvelle expertise médicale. Il a demandé aussi
l’avis de psychologues, de spécialistes de la déontologie pour se faire
un avis plus dense. Une fois l’avis reçu il a statué en référé, le 26 juin
2014 sur la requête dont il a été saisi en précisant que dans un tel cas,
le juge de l’urgence ne doit plus être le juge de l’évidence, il doit aller
plus au fond de la décision. La CEDH a été saisi en 2015, quelques
mois plus tard, de l’affaire Lambert, elle a validé la décision du CE
français en estimant que ce n’était pas contraire à la convention de
sauvegarde des droits de l’homme.
- Référé suspension, crée en 2000 : permet à toute personne d’obtenir
la suspension d’un acte de l’administration qui présente un doute
sérieux quant à sa légalité. C’est un référé très important parce qu’il
permet de suspendre une décision de l’administration alors que
normalement les décisions de l’administration sont obligatoires pour
tout le monde, qu’elles doivent être exécutées immédiatement peu
importe le consentement des usagers. C’est la règle fondamentale de
tout le droit public, CE, 1982, Huglo. Le référé de suspension permet
en quelque sorte de faire une exception à cette décision.
 Les recours au fond : contrairement au recours en référé, ils ne sont
pas provisoires, ils sont définitifs. Autrement dit, ce sont les recours
les plus fréquents qui conduisent les juges à apprécier longuement et
pleinement la validité d’un acte administratif, ils ne se bornent plus à
l’évidence. Deux principaux recours :
- Premièrement, le recours pour excès de pouvoir, le REP, c’est un
recours par lequel il est demandé au juge administratif d’annuler
purement et simplement l’acte de l’administration.
- Le recours de plein contentieux, recours par lequel on demande à
l’administration de nous donner de l’argent, des dommages et
intérêts, pour la faute que l’administration a commis.
La différence entre ces deux recours repose sur le pouvoir du juge,
lorsqu’il est saisi pour excès de pouvoir le juge ne peut faire qu’une
seule chose c’est annuler l’acte contesté. A l’inverse, saisi par un
recours de plein contentieux, le juge peut annuler mais aussi
modifier, accorder des dommages et intérêts, obliger : plénitude de
compétences.

Section 2 : Le recours pour excès de pouvoir

Recours qui a connu un succès grandissant, annuler un acte c’est un pouvoir


puissant. C’est un mot juridique qui a sens précis : annuler  faire
disparaître l’acte aussi bien pour l’avenir que pour le passé, il ne produit
plus d’effets et les effets qu’il a produit sont aussi annulés. L’autre raison du
succès : particulièrement simple à utiliser, ce recours est gratuit et ensuite
pas besoin de solliciter un avocat, par ailleurs tout le monde ou presque
tout le monde peut introduire ce recours et enfin tous les actes de
l’administration sont susceptibles d’un recours pour excès de pouvoir.
Moyen facile de défense des administrés et c’est un moyen de soumettre
l’administration au respect du droit. Il a été qualifié par Jeze « de recours le
plus efficace, le plus économique et le plus rapide qui existe au monde pour
la défense des libertés. »
Il faut étudier les conditions du recours et ses conséquences.

A. Conditions du recours

C’est un moyen de saisir le juge que bizarrement les textes ne peuvent pas
écarter. Le CE considère qu’aucun texte ne peut dire, ne peut empêcher
l’exercice du recours pour excès de pouvoir. CE, 1950, Dame Lamotte : le
recours pr excès de pouvoir est un recours qui est ouvert même sans texte
contre tout acte administratif et qui a pour effet d’assurer le respect de la
loi. Il y a là un principe général du droit français.
Première condition : il faut que le recours s’exerce contre un acte terminé,
impossibilité de saisir le juge d’un simple projet d’acte (par ex : un avis
préalable à l’émission d’un acte). Par exemple, si le ministre de l’économie a
pour projet d’interdire la société UBER en France, dans le cadre de sa
réflexion le ministre sollicite l’avis de l’autorité de la concurrence pour
savoir si cette société cause une concurrence déloyale aux taxis, l’avis rendu
par la société de concurrence ne sera pas susceptible de REP, simplement
un avis préparatoire de la décision du ministre.
Deuxième condition : il faut un acte normatif, l’acte doit avoir pour finalité
de créer du droit, d’apporter qlq chose de nouveau en droit. L’acte doit
avoir pour effet de changer l’ordonnancement juridique. Important que
l’administration prend beaucoup de décisions trop peu importantes pour
avoir le statut normatif. Par exemple, l’université de Paris I décide que
l’examen se déroulera sur des copies bleues mais décision non juridique.
Université de Paris I a décidé de changer d’amphi entre les deux semestres.
Recours pour excès de pouvoir n’est pas possible, n’est pas disponible pour
ce genre de décisions, il ne faut pas encombrer le juge avec des litiges
bénins. Ex d’actes non normatifs :
- les actes dénommés « mesures d’ordre intérieur », décision qui
concerne l’organisation de l’administration au quotidien, Hauriou
« vie intérieur de l’administration ». Ces mesures traditionnellement
sont insusceptibles de REP. CE, 1921, Lacroix : les mesures d’ordre
intérieur ne sont pas susceptibles de REP. La difficulté est que parfois
ces mesures d’ordre intérieur sont très importantes pour ceux à qui
elles s’adressent, notamment en prison (par exemple, changements
de cellules, modification des horaires de promenade, placements en
cellule isolée). Historiquement, la plupart des actes administratifs
pénitenciers était qualifiée de mesure d’ordre intérieur qui impliquait
que le détenu ne pouvait pas user du recours. Pourtant, ces mesures
là étaient des sanctions déguisées, donc impossibilité du recours
assez choquante. Raison pour laquelle il y a eu une évolution en 1995
dans l’arrêt Hardouin : décision de réduire le champ des mesures
d’ordre intérieur, « certaines mesures eu égard à leur gravité sont
susceptible de REP ». Il faut apprécier mesure par mesure. Précision
en 2007 dans l’arrêt Boussouar : tout dépend de la nature et des
effets de la mesure sur la situation des détenus (par exemple la
décision de placer quelqu’un en isolement susceptible de REP, la
décision pénitencière de placer un détenu dans un régime de
surveillance particulière susceptible de REP).
- Les circulaires : les actes pris par une administration et qui consiste à
préciser une loi. En effet, parfois les lois sont incomplètes et
l’administration est embêtée et doit les préciser. Par exemple,
circulaire de Guéant pour préciser la loi des accueils des étudiants
étrangers en Fr.
En principe pas susceptible de REP car le juge considère que la
circulaire n’est pas normative, c’est un acte pas assez important.
Normalement la circulaire se borne à répéter la loi, elle la précise le
cas échéant sur tel ou tel point mais n’ajoute pas à la loi. Néanmoins
en 2002, dans un arrêt Duvignères le CE a considéré que parfois
l’administration dans ces circulaires ajoutait quelque chose à la loi
dits circulaires impératives. Le REP est donc disponible à son
encontre. Cas par cas.
- Les directives : méthode de décision pour l’administration, il arrive
que l’administration soit saisie de demandes multiples et identiques
(par exemple, à l’issue des examens, volonté de consulter les copies).
Les directives expliquent aux agents publics tout ce qu’ils doivent
faire face à une demande multiple. Il s’agit tout simplement d’un acte
destiné au fonctionnement interne à l’administration. CE, 1970,
crédit foncier de France : les directives ne sont pas susceptibles de
REP sauf si elles sont contraires à la loi. La seule chose qu’on peut
faire nous usagers à propos de ces directives, ces lignes directrices,
ces méthodes, c’est contester le fait que l’administration se soit
émancipée de la méthode qu’elle s’était elle-même donnée.
Il faut que ça soit un acte administratif. Les actes de droit privée pas
susceptible de recours d’excès de pouvoir parce qu’ils ne sont pas
susceptibles de recours devant le juge administratif.
Il ne faut pas que ça soit un acte politique, acte de gouvernement, ce ne
sont pas tous les actes du gouvernement, ce sont des actes importants,
majeurs pour la politique de la France que le CE se refuse à les juger.
Actes qui concernent l’intérêt supérieur de l’Etat. CE, 1875, Prince
Napoléon : avant cet arrêt, le CE refusait de juger les actes du conseil
des ministres et en 1875, il a diminué la catégorie des actes de
gouvernement et a considéré que ce n’était pas tous les actes du
gouvernement mais les seuls actes relatifs à l’intérêt supérieur de l’E.
Avant cet arrêt, le CE refusait de juger par ex, la saisie par le
gouvernement d’un ouvrage hostile à l’E. Catégorie d’actes qui a
grandement diminué mais n’a pas disparu comme en Espagne. Deux
grandes catégories où l’on trouve des actes de gouvernement :
- le fonctionnement des institutions, rapports entre les pouvoirs
publics. Par exemple, la nomination d’un membre du conseil
constitutionnel est un acte de gouvernement donc insusceptible de
REP (Ce, 1999, BA). Ou la dissolution de l’assemblée nationale par le
président de la république (CE, 1989, Alain). Ou la décision de
recourir à l’art 16 de la constitution insusceptible de REP (CE, 1962,
Servens). En revanche, le CE accepte de connaître les actes qui en
découlent, les actes pris par le président de la république pris dans le
cadre de l’art 16. Par exemple, en 62, CANAL De Gaulle a institué des
juridictions militaires spécialisées pr juger les militaires qui avaient
violé les ordres en Algérie et CE a considéré que l’acte qui avait crée
cette juridiction était lui susceptible de recours, et a estimé que ces
juridictions violaient les principes du droit pénal.
- La politique internationale de la France, Rep pas possible contre la
décision de la France de signer ou de ne pas signer un traité
international. Autre exemple : REP pas possible contre la décision de
la France qui a autorisé les américains a survolé le territoire français
lors de la guerre en Irak, CE, 2003, Comité contre la guerre en Irak.

Il faut que l’acte contesté soit unilatéral, les contrats peuvent faire l’objet
d’un recours de plein contentieux mais pas de REP.
Cinquième condition : les délais, condition restrictive parce que le recours
pour excès de pouvoir n’est possible que dans un délai de deux mois, il faut
être assez attentif. Par exemple, contestation des notes de l’examen. La
seule exception à ce délai de deux mois c’est lorsqu’on n’a pas été informé
de la décision.
Sixième condition : il faut que le recours soit rédigé en Français depuis
1539 dans l’ordonnance Villers-Cotterêts.
Dernière condition : qui peut agir ? Qui a intérêt à agir ? Il faut un intérêt
légitime, personnel, direct. Mais conditions souples, le recours pour excès
de pouvoir est très largement disponible, tout un chacun peut agir. Il suffit
d’être un usager d’un SP pour agir contre ce dernier. CE, 1906, Tivoli. CE,
1901, Casanova. Il suffit d’être contribuable pour pouvoir contester
n’importe quel acte administratif qui a des effets financiers, n’importe quel
acte de sa commune. Les fonctionnaires : n’importe quel fonctionnaire peut
agir contre une décision de son administration. CE, 1903, Lot. Les syndicats
pvt parfaitement agir contre les actes administratifs mais aussi contre les
actes qui concernent leurs membres, CE, 1906, Syndicats des coiffeurs de
Limoges.

B. Les conséquences du recours pour excès de pouvoir

La conséquence majeure, si jamais le juge est d’accord avec votre


augmentation, est l’annulation de l’acte administratif. Le juge a ce pouvoir
de déclarer que l’acte non seulement de produira plus jamais d’effets mais
en plus il est réputé n’avoir jamais existé. L’acte est annulé pour le futur et
pour le passé, annulation rétroactive. CE, 1925, Rodière. Pose pbms
considérables. Par exemple si partiel annulé, cela veut dire que le diplô me
est annulé. Ça veut dire que tous les actes pris dans le cadre du diplô me
sont annulés. Ça veut dire qu'il faut re-convoquer tous les étudiants pr
passer un nouveau examen. Imaginez encore que l'autorisation octroyée
par le ministre de l'économie à canal plus décide de fusionner avec Being
Sports soit annulée cela veut dire qu'il faut dé-fusionner les deux
entreprises et ça veut dire que tous les contrats passés avec des tiers sont
annulés. Bref, l'annulation rétroactive engendre des pbms considérables et
redoutables en pratique. C'est la raison pr laquelle le CE a décidé tout
récemment de faire évoluer exceptionnellement la jurisprudence de 1925
dans un arrêt AC, 2004. Cet arrêt précise que le principe est tjs le même : le
REP aboutit normalement à l'annulation, néanmoins à titre exceptionnel il
est possible pour le CE de moduler les effets de l'annulation cad soit
l'annulation n'est pas rétroactif soit l'annulation est rétroactive mais
simplement on la fait débuter non pas à la date du jugement mais un peu
plus tard. Attendre pour adaptation. A quelles conditions ? Il ne le fait que si
l'annulation classique aurait manifestement des effets excessifs tant pour
l'intérêt générale tant pr les intérêts privés. Il prend en considération les
conséquences pratiques de sn jugement. AC reste l'exception, que de très
rares exemples concernant notamment les sujets éco, ex CE, 2005, France
télécom d'annuler les tarifs pratiqués par France Telecom mais
conséquences dramatiques car pratiqués depuis des décennies, il fallait
revenir sur des millions de contrats, le CE a jugé cette conséquence
excessive et a choisi de moduler l'annulation

Section 3 : le recours de plein contentieux

I- Présentation générale du recours de plein contentieux

Le recours de plein contentieux se distingue avec le recours pour excès de


pouvoir en fonction des pouvoirs du juge. En excès de pouvoir le juge ne
peut qu’annuler l’acte dont il est saisi. En recours de plein contentieux,
pouvoir plus étendu, il dispose des pouvoirs pleins cad il peut annuler l’acte
dont il est saisi mais il peut aussi le réformer lui même, il peut adresser des
injonctions à l’administration et il peut aussi adresser des astreintes
(obligations payées par jour de retard) à l’administration. Ce sont des
pouvoirs qui soulèvent des questions importantes d’un point de vue
théorique : lorsque le CE dispose d’une telle compétence contre
l’administration, est-il toujours un juge ? Imaginez le CE soit saisi d’un
recours contre le refus de diplô me et le CE décide grâ ce à ses pouvoirs
pleins de réformer l’acte et donc de nous octroyer le diplô me. Il prend alors
la place de l’université.
Le RPC est un recours qui transforme le juge en administrateur, il a des pvrs
tellement importants qu’il fait ce qu’aurait pu faire l’administration. C’est
un recours qui est assez rare, il n’est pas possible dans toutes les
hypothèses. Le recours de principe c’est le recours pour excès de pouvoir.
Néanmoins le recours pour excès de pouvoir est de plus en plus complété si
bien qu’il se rapproche par certains aspects du RPC. 1er exemple : loi de
1980 permet au juge administratif désormais, saisi d’un REP, d’adresser
des astreintes à l’administration. Rapprochement entre le REP et le RPC.
2ème exemple : loi de 1995 a permis au juge administratif saisi d’un REP
d’adresser des injonctions à l’administration , cette loi prévoit que le ja peut
prononcer des injonctions contre toutes les personnes publiques.
Par conséquent la différence entre le REP et le RPC a forcément diminué. La
seule véritable opposition qui subsiste réside dans le pouvoir de
réformation. Pvr qui permet de modifier un acte et dans le cas échéant de
délivrer un autre acte, seulement possible dans le RPC. Pansay XIXème
siècle « Juger l’administration c’est encore administrer. »  pr juger
l’administration, il faut la connaître, il faut des fonctionnaires et lorsque
l’administration est censurée, le juge saisi d’un RPC pourra décider lui
même de remplacer l’acte qu’il a annulé. En quelle matière le juge dispose t-
il d’une telle compétence ? Ce n’est pas évident car c’est un recours assez
rare et il n’y a aucune ligne directrice. Il est carrément impossible de définir
en une seule phrase les matières, les hypothèses où un RPC pourra être
exercé. L’idée générale est simplement que le ja accepte d’être saisi d’un
RPC dans les matières les plus sensibles, dans les matières où il serait
presque choquant qu’il se borne au pouvoir d’annuler, dans les matières où
on attend de lui autre chose que l’annulation.
 1er exemple : le contentieux contre les sanctions disciplinaires, contre les
sanctions économiques, dans ces matières là le ja accepte d’être saisi par un
RPC et de modifier, diminuer la sanction bref il se place lui même à la place
de l’administration.
 2ème exemple : le contentieux des réfugiés, il existe l’office française de
protection des réfugiés et des apatrides, cette administration édicte des
refus de qualité de réfugié. Le ja peut exercer alors des pouvoirs pleins s’il
est saisi de cet acte d’annulation, il peut lui même décider. CE, 1982,
Barrena : le juge en matière de contentieux des réfugiés peut se prononcer
lui même sur le droit des intéressés à la qualité de réfugié d’après
l’ensemble des circonstances de fait et de droit. Il va décider exactement
comme aurait décidé l’ofpra.
 3ème exemple : le contentieux fiscal, en effet le contentieux de
recouvrement de l’impô t ou d’établissement d’impô t se déroule de la
manière suivante : le contribuable mécontent a l’obligation avant d’aller
voir le juge de saisir l’administration fiscale (le recours administratif est
obligatoire) dans un délai de deux ans, et s’il n’a pas obtenu entière
satisfaction il peut saisir le juge et fort heureusement 99,5% des litiges
fiscaux se terminent par le recours administratif. Et bien ce contentieux en
matière fiscale est un plein contentieux, autrement dit le juge peut décider
(le livre des procédures fiscales) « de réparer les erreurs commises dans le
calcul de l’impô t ». Contentieux installé à la révolution par la loi du 28
pluviô se de l’an 8. CE, 1962, Pompey : le CE a décidé que le contentieux
fiscal est par nature un plein contentieux.
 4ème exemple : le contentieux électoral, le droit de vote est consacré par
l’art 3 de la constitution française, « la souveraineté nationale appartient au
peuple qui l’exerce par ses représentants ou par la voie du référendum ». Il
y a une protection de la sincérité, de la régularité des suffrages. Deux juges
s’en occupent : conseil constitutionnel qui statue sur les élections du PR, des
députés, des sénateurs, référendums ou élections c’est le CE. Or en matière
électoral, le juge a décidé qu’il disposait de pouvoirs pleins et il peut donc
lui même en cas d’irrégularité modifier l’élection. Dans ce cadre là , le juge
peut donc à condition qu’il soit vrmt certain des irrégularités, écarter des
suffrages irréguliers, procéder à la rétribution des suffrages et corriger les
résultats de l’élection. CE, 2002, Elections municipales de Saint-Elie.
 5ème exemple : le contentieux de l’environnement : il existe des
installations qui doivent obtenir l’autorisation en matière
environnementale afin que l’admi s’assure que les normes
environnementales soient respectées. Des recours sont possibles en cas de
refus d’autorisation et en cette matière, le juge estime qu’il est saisi d’un
recours de plein contentieux cad qu’il peut lui même modifier. Avis du CE,
29 mai 2015, Nonant Environnement : « le juge a le pouvoir d’autoriser
lui même l’installation en question en l’assortissant des conditions qu’il juge
indispensables ».

Condamner l’administration à verser des dommages et intérêts, RPC


contentieux en responsabilité de l’administration. Le contentieux en
responsabilité confère au juge des pouvoirs pleins, tout simplement parce
que le juge a ce pouvoir singulier voir extraordinaire d’imposer une somme
d’argent et de la déclarer l’administration fautive. C’est l’Etat qui
s’autocensure, étonnant que le CE accepte de condamner ainsi l’Etat. Weil
« le droit administratif est un miracle », c’est un droit qui conduit
l’administration à se censurer elle même.

II. L’exemple du contentieux contre les contrats

La matière contractuelle est une matière où lorsqu’il y a un litige, le juge


dispose de pouvoirs pleins, il peut résilier, modifier le contrat et il peut
aussi adresser des injonctions aux parties au contrat.

A. Le contentieux entre les parties au contrat

Entre l’administration et les entreprises privées. La réponse n’a jamais fait


de doute : depuis toujours il est admis que ds le cadre de ce contentieux, le
CE exerce des pouvoirs pleins. Il va décider comme s’il était lui-même partie
au contrat, normalement la loi dit art 1134 du code civil « les conventions
tiennent lieu de loi », le juge s’il est saisi de ce contrat, il lit le contrat et
décide conformément au contrat, autrement dit le juge dispose d’un
pouvoir d’interprétation du contrat et sa décision s’aura d’abord et avant
tout guidé par le contrat qu’il a sous les yeux. CE, 1902, Commune de
Néris-Les-Bains : contrat entre la marie et une entreprise de gaz, la
commune a un contentieux avc cette entreprise et exige que cette
entreprise abandonne le gaz et passe à l’électricité. Le litige arrive jusqu’au
conseil d’Etat et dans cet arrêt le CE explique que son rô le est d’abord et
avant tout d’interpréter les clauses du contrat. Le juge en lisant le contrat se
convint que le plus important pour les parties était l’intérêt général,
l’efficacité du service public et le cas échéant les modalités initiales (gaz)
devaient évoluer en fonction des circonstances pour satisfaire l’intérêt
général. Cette jurisprudence a été dev, précisée tout au long du XXème
siècle jusqu’à CE, 2009, Commune de Béziers  litige entre deux parties
au contrat et le juge explique que le plus important dans les contrats c’est
« l’exigence de loyauté contractuelle », par conséquent le juge ne va pas
forcément annuler le contrat en cas de litige, le plus important c’est de
maintenir le contrat compte tenu de cette exigence. Ainsi le juge peut il soit
résilier le contrat soit enjoindre la poursuite du contrat. Truchet, entre
autres, a critiqué cette décision, assez bizarre que le juge que le juge
ordonne la poursuite contractuelle alors que les parties veulent arrêter. Une
décision qui apparaît assez contradictoire avec l’exigence de loyauté, car
elle est obligée. En matière de contentieux entre les parties au contrat, le
juge dispose de pouvoir considérables.
CE, 2011, Commune de Béziers : relatif à la résiliation du contrat par l’une
des parties. Le CE explique que si une résiliation était prononcée, il peut
être saisi par voie de RPC d’une demande de reprise des relations
contractuelles. Il peut très bien ordonner aux parties de réformer le contrat
qui a pourtant été résilié.

B. Le contentieux à l’initiative des tiers

Traditionnellement, les tiers sont exclus du contentieux contractuel.


Quelques rares recours sont disponibles : tiers peuvent exercer un référé
contre le contrat. Néanmoins, le CE a accepté plusieurs évolutions :
- Le recours des tiers contre les contrats de recrutement d’agents
publics. Raisonnement du CE : ces contrats sont de faux contrats,
statutaires, pas réel consentement donné par l’agent public, acte de
l’administration de recrutement. CE, 1998, Ville de Lisieux.
- Les tiers peuvent attaquer les clauses réglementaires du contrat de
délégation cd les clauses qui déterminent le fonctionnement général
du service public en question. CE considère que ces clauses ne sont
pas réellement contractuelles, il s’agit bien davantage d’un acte qui a
été imposé à l’entreprise en question par lequel l’admi a voulu
déterminer les conditions de fonctionnement général. CE, 1996,
Cayzeele.
- Evolution significative s’agissant du recours des tiers contre tous les
contrats, le CE a en effet accepté de permettre aux tiers de contester
par le voie d’un recours d’un plein contentieux tous les contrats
administratifs. Historiquement les tiers disposaient du recours
suivant : ils ne pouvaient pas contester le contrat mais ils pouvaient
contester les actes ayant précédés le contrat, par exemple
l’autorisation que le conseil municipal a donné au maire de signer un
contrat. Ils pouvaient contester ces actes sur le fondement d’un REP
cad que le juge ne pouvait faire qu’une seule chose : annuler l’acte en
question. Imaginez qu’on annule cette autorisation, est-ce que du
coup le maire avait les compétences pour signer le contrat ?
Normalement non donc ça veut dire que le contrat devait être lui
aussi annulé mais pb c’est que les tiers ne pouvaient pas saisir le juge
d’un contrat, donc décision CE, 2011, Ophrys : tout dépendait de la
gravité de l’acte antérieur au contrat qui avait été annulé. Cette
jurisprudence datait de CE, 1905, Martin. Maintenant disparition en
deux temps  CE, 2007, Tropic : a permis à certains tiers de
contester directement le contrat par le voie d’un RPC, seulement les
concurrents évincés de la signature du contrat. Et enfin, CE, 2014,
département du Tarn et Garonne : désormais l’arrêt Martin qui ne
permettait aux tiers que d’attaquer les actes antérieurs, détachables
au contrat est complétement abandonné. Le tiers peut donc
directement contester le contrat par la voie d’un RPC.
C’est une évolution qui soulève des pb considérables car si n’importe
peut attaquer un contrat par la voie d’un RPC, cad demander au juge
de modifier le contrat, est-ce que le contrat est tjs la loi des parties ?
Idée suivant laquelle un contrat administratif n’est pas n’importe quel
contrat c’est un contrat qui concerne de près ou de loin l’intérêt
général.

TITRE II : Le contrôle du juge

Chapitre 1 : La légalité

Le juge contrô le la légalité. Le juge est compétent pour soumettre


l’administration au respect du droit. L’administration n’est pas toute
puissante, elle ne peut le faire que dans le respect de la souveraineté
nationale. Ce contrô le du respect des lois est l’un des plus grands principes
du droit administratif, il peut toujours être exercé à la demande de presque
n’importe quel citoyen. Ce contrô le est un principe générale du droit, un
recours est toujours possible pour soumettre l’administration au respect
des lois CE, 1950, Dame Lamotte. Principe de légalité : plus large que la loi,
principe du respect du droit en général. L’administration est soumise à la loi
mais aussi, de plus en plus, au respect de la constitution elle-même et au
respect du droit international de manière générale et surtout du droit
européen. Il faut donc étudier la légalité interne cad française et dans un
second temps, la légalité internationale.

I- La légalité interne

Du point de vue interne, les choses sont à peu près claires. Le droit interne
est construit sur une base pyramidale, il existe en effet une pyramide des
normes qui a été constatée par Kelsen. Théorie suivant laquelle le droit
repose sur une structure hiérarchique au sommet de laquelle se trouve la
constitution, puis la loi, puis les actes administratifs, puis les actes émis par
les personnes privées. S’agissant du droit international plus compliqué.

A. Les normes du droit français

Phénomène récent de constitutionnalisation, essor considérable des


normes constitutionnelles. Il est en quelque sorte surprenant en droit
français. En effet, historiquement, la norme majeure c’est la loi. Depuis
1789, la loi c’est l’expression même de la souveraineté de la nation. Et il a
été longtemps impensable de soumettre la loi à des exigences supérieures à
elle. Contrô ler la loi c’est remettre en cause la souveraineté du peuple, on
verra que l’existence même d’un juge constitutionnel a été longtemps
discuté. Et c’est la raison pour laquelle certains juristes écartaient
complétement la nécessité du respect de la constitution par la loi. Pour
Esmein (prof de droit début du XXème) la ddhc n’était qu’une simple
déclaration d’intention, elle n’avait qu’une valeur proclamatoire, texte
politique et pas juridique. Par conséquent, il n’était pas nécessaire
d’imposer le respect à la loi comme à l’administration. La ddhc avait
complétement pénétrer la conscience des français, elle est inscrite
profondément dans la conscience nationale. Par conséquent, les députés qui
votent la loi respect nécessairement la ddhc. Il serait parfaitement inutile
d’élaborer un système contrô le de la loi. L’essor de la constitution pendant
longtemps n’allait pas de soi du tout, la norme fondamental a été la loi
pendant au moins un siècle et demi. Désormais, le texte supérieur,
foisonnement de normes : bloc de constitutionnalité. Ce dernier se
compose de la manière suivante : la constitution de 1958 qui a été rédigé
essentiellement par DG et Debré (accepté par référendum) mais pas
seulement, le préambule de cette constitution fait ref à d’autres textes ds
lequel le peuple français proclame solennellement son attachement à
ddhc de 89, au préambule de la constitution de 1946, à des principes
fondamentaux qui sont appelés principes fondamentaux reconnus par les
lois de la république. (pfrlr)
Conseil Constitutionnel en 1971, Liberté d’Association : le contrô le qu’il
allait faire des lois repose sur tous ses textes.
Par exemple figure dans la déclaration des droits, le droit pour toute
personne à la propriété privée, à la sureté, à la liberté. Cette déclaration est
un texte ancien mais parfaitement valable ajd. La constitution avait dit le
CE, 1917, Monsieur Corneille toutes les constitutions républicaines de la
FR sont implicitement ou explicitement précédées de la DDHC. Importance
de la DDHC. A cette déclaration s’ajoute donc la préambule de la
constitution de 46, qui a lui aussi pleine valeur aujourd’hui et qui est un
texte d’une inspiration toute différente que la DDHC (libéral respect de la
propriété privée) : sociale. En 46, la configuration de la fr n’avait rien à voir
avec celle d’ajd, configuration dans laquelle le pc 30 à 35% de l’électorat fr
et parti socialiste aussi. Et donc ce texte a été rédigé en partie par ces gens
là donc pas surprenant de trouver des dispositions sociales dans ce texte.
46, création de la sécurité sociale. On trouve par ex le droit à la santé, à
l’éducation, d’asile, des travailleurs, droit de faire grève. A cela s’ajoute les
principes fondamentaux reconnus par les lois de la république : toute
simplement les principes énoncés par le législateur au cours de régimes
républicains (pas napoléonien, monarchiste, vichy), ce sont des principes
considérés par la nation d’une importance telle qu’ils deviennent
constitutionnels avec l’œuvre du temps. Par exemple, a été reconnu
principe fondamental la liberté de l’enseignement et la liberté d’association.
Droit d’asile (constitutionnel) : la personne qui encourt un risque politique
en revenant dans son pays d’origine ne peut pas être extrader.
La charte de l’environnement 2004 qui prend de plus en plus
d’importance, CE, 2008, Commune d’Annecy a reconnu sa
constitutionnalité. Elle est assez contraignante pour le législateur,
administration et toute personne. Son article 3 précise que toute personne
doit prévenir les atteintes qu’elle porte à l’environnement. Art 5 principe de
précaution qui interdit toute initiative s’il existe un risque pour
l’environnement et même si l’état de connaissance est incertain. ART 1 :
droit de toute personne à vivre dans un environnement sain mais pas
réellement clair sur les conséquences.
La loi : acte voté par le parlement (AN et Sénat). La loi est aussi votée
parfois par le biais d’un référendum. La souveraineté nationale appartient
au peuple qui l’exerce soit directement soit indirectement. Plus en plus rare
le référendum, dernier était en 2005 à propos du traité instituant le traité
des institutions européennes. Il existe au sein des lois une hiérarchie
interne à la catégorie loi, en effet les lois adoptées par référendum ont une
valeur supérieure aux lois votées par le parlement, en ce sens que les lois
référendaires ne peuvent jamais être contrô lées par le conseil
constitutionnel. Le CC a tjs considéré que le référendum était une
expression directe de la souveraineté de la nation et donc hors de question
d’exercer quelque contrô le que ce soit. En 1962, le peuple fr s’est prononcé
par référendum pour l’élection du président de la république au suffrage
universel direct. Le CC, 1962, il s’est interdit de juger ce référendum. De la
même façon en 93 le peuple fr s’est prononcé par référendum en faveur de
la ratification du traité de Maastricht et bien le c constitutionnel a répété la
jurisprudence de 62.
Puis viennent des principes généraux du droit : qui présente la particularité
d’être dégagé par le juge. Le CE a dégagé toute une série de PGD car il
estime en fonction de l’époque donnée que tel ou tel principe semble existé
et semble important. CE, 1973, Peynet : PGD suivant lequel il est interdit
de licencier une femme enceinte. CE, 82, Toulouse : il existe un droit pour
tout salarié à recevoir une rémunération au moins égale au smic. CE, 54,
Barel : l’accès à la fonction publique ne serait être conditionné par des
opinions politiques. A travers ces trois exemples, les principes généraux du
droit résultent de la jurisprudence et pour cette raison se sont des principes
qui ont été critiqués car tout simplement certains auteurs ont rappelés cette
vieille conception fr suivant laquelle, depuis Montesquieu, Robespierre puis
la révolution, le juge n’est là que pour exécuter la loi, il n’est que la bouche
de la loi. Il est hors de question que le juge créer du droit. Or les principes
généraux du droit, c’est de la création de droit. C’est la raison pour laquelle
Rivero a expliqué que lorsqu’il fait ça, le juge veut gouverner. La seule façon
de revenir sur un PDG c’est de voter une loi contraire, cela revient à
considérer que ces PDG ont une valeur au moins égale à la loi.
Puis les actes administratifs ce sont les actes qui sont pris par
l’administration ou par les personnes privées chargées d’un service public.
Au sein de ces actes administratifs, il y a une distinction entre les actes
réglementaires et les actes individuels. Les actes réglementaires sont ceux
dont le contenu est général et impersonnel. Les actes individuels à l’inverse
sont nominatifs. Il existe une hiérarchie au sein des actes administratifs, les
actes individuels doivent être en principe inférieurs aux actes
réglementaires. Par exemple, il existe un règlement des examens à
l’université.
CE, 1907, Compagnie des chemins de fer de l’Est. Hésitation en 1958, la
constitution prévoit dans sn article 34 le domaine de la loi et la constitution
prévoit aussi dans son article 37 que tous les autres domaines relèvent du
pouvoir réglementaire, régis par le premier ministre qui est compétent
pour prendre des actes réglementaires. Par conséquent il y a dans la
constitution actuelle, la reconnaissance du pvr réglementaire du premier
ministre. Le premier ministre est le détenteur principal du pouvoir
réglementaire et l’hésitation que le juge a eu est la suivante comme la
constitution confère le pvr réglementaire au premier ministre, le CE est-il
compétent pour censurer le cas échéant l’exercice de ce pouvoir
réglementaire ? CE, 1959, Syndicat des Ingénieurs Conseils a accepté de
juger les actes réglementaires du premier ministre.

Puis actes de droit privé, émis par les particuliers ou entp, doivent
respecter tt les normes supérieures.

B. Le rôle du juge

Décisif car c’est lui qui va donner force obligatoire à toute cette hiérarchie
des normes. Sans lui, la hiérarchie ne tient pas, n’importe quelle
administration peut violer la hiérarchie des normes si elle n’est pas soumise
au juge. Qui contrô le la constitution ? Personne, elle s’impose à tout le
monde, pas soumise en principe à une norme supérieur mais le droit
international prend de plus en plus de place et que certains juges (cour de
justice de l’UE) s’autorisent à contrô ler la constitution. Qui contrô le la loi ?
c’est dans la plupart des cas, le Conseil Constitutionnel. Cet organe est crée
en 58 sur la base d’expériences intérieurs (comité constitutionnel sous la IV
république, Sénat Constitutionnel sous Napoléon III). Son rô le est de
contrô ler la loi par rapport à la constitution. Ce rô le art 61 de la constitution
elle même : le c constitutionnel peut être saisi à priori par le premier
ministre, président de la r, président de l’assemblée, 60 députés/sénateurs
et le projet de loi ne peut devenir loi que s’il respecte la décision du conseil
constitutionnel. Difficulté  survenue avec l’essor du droit international,
européen. Depuis 57, France engagée dans la construction européenne, et
normalement le droit international et européen sont supérieurs à la loi art
55 de la constitution européenne mais le pb : qui pour contrô ler la loi par
rapport au droit international/européen ? Le C Cons a refusé de le faire
1975, IVG : pas compétent pour contrô lé la conformité des lois au droit
international, mon travail se borne au contrô le des lois par rapport à la
constitution. Par conséquent, autres juges ont dû accepter de le faire, la CC a
accepté de le faire dans l’arrêt Vabre en 1975 et le CE, 1989, Nicolo a
accepté de le faire aussi. La loi, acte voté, est soumise au droit
internationale et ceci par des juges dont on considérait autrefois qu’ils ne
devaient être que la bouche de la loi, se borner à l’exécuter, désormais, ils
peuvent censurer la loi. Cette jurisprudence a encouragé le constituant fr à
permettre en 2008 la QPC. Le raisonnement qui a motivé cette réforme :
depuis les jurisprudences Vabre et Nicolo tout citoyen peut contester la loi
par rapport au droit international et au droit européen. En revanche, les
citoyens ne peuvent pas mettre en cause la loi par rapport à la constitution.
(ART 61). Cette situation a été jugée anormale, il faut absolument permettre
à tout citoyen de saisir le conseil constitutionnel. Le citoyen doit pouvoir
aussi contester la loi par rapport à la constitution. La QPC a été introduite
en Fr en 2008 et désormais n’importe qui peut demander au Conseil
constitutionnel de juger n’importe quel loi par rapport aux libertés
constitutionnelles. Cette QPC s’exerce une fois que la loi est votée et elle est
organisée à l’art 61-1 et 2 de la Constitution.
Qui juge les actes administratifs ? C’est le juge administratif (CE) excepté
dans les cas où la CC est compétent. Et dans ce jugement des actes
administratifs, le CE a dev tt au long du 20ème siècle une théorie qui s’appelle
la théorie de la loi écran, elle date de 1936 dans un arrêt Arrighi. Cette
théorie est la suivante le ja est compétent pour juger les actes administratifs
il est donc compétent pr juger le respect par les actes adm du bloc de
constitutionnalité. Néanmoins exception qui résulte du cas où l’acte
administratif en question a été pris sur le fondement d’une loi. Dans cette
hypothèse, le juge peut très bien contrô ler le respect par l’acte administratif
de la loi en revanche il ne peut plus contrô ler le respect par l’acte
administratif de la constitution, la loi fait écran, elle empêche la constitution
de produire ses effets. Dans cette théorie, vieille idée suivant laquelle le juge
est la bouche de la loi et si une loi a été édictée, il applique en priorité la loi.
Cette décision est contournée par la QPC désormais la loi qui ferait écran
peut être écartée pour violation de la constitution, il suffit pour cela que le
requérant saisisse le C Constitutionnel. CE, 1991, Quintin.

Section 2 : La légalité internationale

Il y a environ 6000 conventions internationales qui s’appliquent en Fr


comme l’OMC ou l’ONU et l’UE. Accords 1994 sur organisation
internationale du commerce. L’admi doit les respecter. Textes qui
produisent des effets en FR à plusieurs conditions (art 55 de la
constitution) le droit international doit être ratifié par la FR. Mais excepté
cette condition qui suppose la plupart du temps une loi, la France est un
pays qu’on dit moniste, le droit international fait partie pleinement du droit
fr.

Il faut distinguer le droit de l’UE : droit devenu incontournable.

I- Présentation générale du droit international

La question majeur : quelle est la place du droit international ds l’ordre


interne ? A quel niveau de la hiérarchie des normes se situe t-il ? Est-il au
sommet de cette hiérarchie ou inférieur à la constitution ?
Deux réponses qui paraissent incompatibles. La réponse qu’on trouve en
droit international est la suivante : du point de vue des juges
internationaux, il ne fait aucun doute que le droit international prime, est
sup à toute norme interne quelle qu’elle soit. La cour internationale de
justice qui explique décision par décision, par ex 1923 Wimbledon : le
droit international prime tt disposition d’ordre intérieur.
Position de la France sur cette question : le DI est inférieur à la constitution.
La constitution reste la norme suprême. La jurisprudence du Conseil
Constitutionnel est claire là -dessus « la constitution est au sommet de
l’ordre juridique ». Mais DI supérieur aux lois, le parlement doit le
respecter. ART 55 de la constitution : les traités ont une autorité supérieure
à celle des lois.
La France considère que la constitution est supérieure, texte premier de
l’ordre juridique, mais dans le même temps la FR s’est engagée à respecter
pleinement tous les accords internationaux qu’elle a signé (déchéance de la
nationalité). On trouve bcp de dispositions dans ce sens, par exemple :
préambule de la constitution de 1946 « la France consent au transfert de
souveraineté. » cad au transfert nécessaire pour la construction du DI. La
construction du DI conduit les états à diviser leur souveraineté. Le
président du CE Jean-Marc Sauvé explique en ce sens que « notre époque
est celle des souverainetés partagées ». Néanmoins cette construction ne
peut se faire que ds le respect de la constitution. La construction est au
sommet de la hiérarchie des normes, par conséquent le DI est respecté mais
que s’il est conforme à la constitution. Il existe un contrô le de la conformité
du DI à la Constitution art 54 de la Constitution, exercé par le C
Constitutionnel. Et si jamais ce dernier déclare qu’un traité international est
contraire à la Constitution, ce traité ne peut pas rentrer en vigueur en
France. Plus précisément, la seule façon de le faire rentrer en vigueur c’est
de modifier la constitution. C’est ce qui s’est passé à propos de Maastricht
en 92, ce traité était audacieux, pcq notamment il prévoyait l’installation
d’une monnaie unique (l’euro) ds l’UE alors que la monnaie est l’expression
de la souveraineté des états par excellence. C’est la raison pour laquelle le C
Constitutionnel le 9 avril 1992 a considéré que le traité de Maastricht
violait les conditions essentielles de la souveraineté nationale. Le traité de
Maastricht est rentré en vigueur parce que la Fr a décidé de modifier sa
constitution, art 88 de la constitution « la répu fr participe à l’union
européenne. » et rien que par ces quelques mots la ratification du traité a
été possible. CE : constitution > DI dans les arrêts suivants : CE, 1996, Koné
et CE, 1998, Sarran.
Le DI en revanche est supérieur à la loi art 55 de la constitution. Il faut pour
cela qu’il soit ratifié. Qui va exercer le contrô le de la loi par rapport au DI ?
On a d’abord pensé que le Conseil Constitutionnel devait être compétent,
néanmoins celui-ci a considéré dans un décision C Cons, 1975, IVG qu’il ne
pouvait pas exercer ce contrô le là , que ce contrô le doit revenir au CE et la
cour de cassation. La cour de cassation a accepté toute de suite dans CC,
1975, Vabre. Le Ce attendu plus longtemps pr le faire : CE, 1989, Nicolo.
Le CE est désormais juge de la loi mais ce contrô le n’est pas complet. Ce
qu’accepte de faire la CC et le CE c’est d’écarter une loi parce qu’elle est
contraire à un texte international. Premièrement, écarter une loi ça ne veut
pas dire que le juge annule la loi, qu’il la fait disparaître, la loi est tjs en
vigueur simplement le juge décide de ne pas l’appliquer au litige dont il est
saisi. Deuxièmement, un texte international cad un traité c’est quelque
chose écrit, signé, ratifié en revanche un texte international ce n’est pas une
simple coutume internationale. Ainsi le CE fait primer la loi sur tout ce qui
n’est pas véritablement un texte CE, 1997, Aquarom : la coutume des
relations internationales ne prime pas la loi. De la même façon, un simple
principe général du droit international ne prime pas non plus la loi, CE,
2000, Paulin.
Il reste à préciser trois éléments :
- Les traités internationaux sont de plus en plus nombreux, il y a
pratiquement 6000  par conséquent, le travail du juge est de plus en plus
compliqué, dans certaines affaires, dans certains litiges, il se trouve
désormais confronté à plusieurs traités internationaux, lesquels sont
parfois contradictoires. Aussi le CE s’est autorisé CE, 2011, Candyrine a
interprété les traités internationaux, a concilié leurs dispositions pourtant
contradictoires, et le cas échéant à n’appliquer au litige que le traité le plus
clair.
- Certains traités ne concernent que les relations d’Etat à Etat. Ils ne
concernent pas les individus. Par conséquent le CE décide que ces traités ne
peuvent pas être invoqués par les requérants, ces traités ne sont pas
invocables. Autrement dit Nicolo ne vaut pas pour ce type de traités là . CE,
2012, Gisti.
- Il y a de plus en plus de traités, donc de plus en plus de juges
internationaux. Par exemple, dans le cadre de l’organisation mondiale du
commerce qui a été signée à Marra en 1994, il existe un juge l’organe des
règlements des différents. Aux Pays-Bas cour internationale de justice. Cour
européenne des droits de l’homme etc. Et bien le CE accepte de se
conformer à la jurisprudence internationale, ce n’est pas systématique mais
de plus en plus il l’a connaît et la transpose en droit fr. C’est ce qu’il a fait
dans un arrêt de 1998, Bitouzet, cet arrêt est une transposition de la
jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme à propos des
servitudes d’urbanisme.

II- Le cas de l’UE


Depuis 1957 et depuis 1992, la France est engagée dans la construction
inédite d’une organisation politique spécifique l’Union Européenne. Il y a
énormément de débats sur la définition de l’Union Européenne : s’agit-il
d’un Etat, d’une organisation internationale comme l’ONU ? La réponse est
entre les deux. L’UE s’est dotée depuis l’origine d’une juridiction : la cour de
justice de l’UE ajd qui siège au Luxembourg. Et pour ces juges là , la question
est résolue d’assez longue date. Dès Cour de justice de l’UE, 1964, Costa :
la communauté européenne dispose d’un ordre juridique propre. Les traités
européennes, décision de CJUE, 86, Association Les verts sont
constitutionnels.
Cela veut dire que l’UE est aussi puissante qu’un Etat. Et d’ailleurs, ces
même juges ont tjs considéré que le droit de l’UE quel qu’il soit s’impose à
tous les Etats membres et s’impose même à leur constitution. Arrêt Costa
et CJUE, 1978, Simmenthal. On retrouve l’opposition frontale entre le
point de vue des juges internationaux européens et le point de vue de la Fr.
Le droit européen est très étoffé, 8 lois sur 10 en Fr ne sont que la
transposition de textes européens. L’UE compétence singulière : d’édicter
des normes. Première catégorie : les règlements et deuxième : les directives.
Les règlements sont immédiatement obligatoires et applicables dans tous
les Etats membres et administrations. A l’inverse, les directives
normalement supposent un acte dit de transposition. Très long contentieux
entre la FR et l’UE à propos des directives parce que le CE à l’origine a
considéré dans l’affaire Cohn Bendit 1978 si la directive n’était pas
transposée elle n’avait pas à être appliquée en France. Pb : que se passe t-il
si la Fr ou les Etas membres refusent de transposer les directives ? Cela
signifie que la directive ne sera jamais appliquée. C’est la raison pour
laquelle l’UE a condamné très fermement et de nombreuses fois la décision
de l’arrêt Cohn Bendit, ainsi ds un arrêt de 1984, Von Colson la CJUE a
expliqué qu’une directive non transposée devait être pleinement appliquée
par l’Etat membre en question. Par conséquent, le CE a abandonné la
jurisprudence Cohn Bendit de 1978 ds l’arrêt de 2009, Perreux. Tout
justiciable explique l’arrêt peut se prévaloir des dispositions d’une directive
à condition qu’elle soit précise. Cette phrase signifie que la directive est
désormais pleinement applicable en France même si l’Etat ne l’a pas
transposé si elle est précise. Si estimation que cette directive est floue, il ne
l’appliquera pas. Pq cette décision Perreux et abandon de Cohn Bendit ?
Premièrement, la jurisprudence de l’UE a tjs condamné la solution Cohn
Bendit, les juges euro ont expliqué que cette solution mettait en péril le
projet européen, l’effectivité du droit eu ne saurait déprendre de la volonté
des E de transposer ou non des directives de l’UE. Explication principale :
article 88 de la Constitution, inséré en 92  la répu fr participe à l’UE. De
cette phrase, découle tout.
Ds l’affaire Perreux, le Ce a estimé que de cette phrase découlait une
obligation constitutionnelle de transposer les directives. La constitution est
donc bien le texte suprême en droit français. Cette obligation
constitutionnelle de transposer les directives a soulevé bcp de difficultés,
distinction de 2 hypothèses :
- Directive de l’UE est transposée par le Parlement, par la loi. Mais si le
C Constitutionnel est saisi de cette loi car contraire à la constitution.
Le C Constitutionnel est compétent pr contrô ler la constitutionnalité
des lois MAIS en même temps il est écrit l’art 88 donc si jamais le C
Constitutionnel censure la loi il censure la directive et donc viole la
constitution. La jurisprudence 2004 : une loi qui se borne à recopier
une directive de l’UE n’est pas contrô lée par le C Constitutionnel sauf
si le Conseil estime que cette loi, cad cette directive, méconnait
l’identité constitutionnelle de la Fr. Nul ne le sait ajd, c’est une
expression vague. Seule limite posée.
- Un acte administratif transpose une directive, ça arrive assez souvent.
Un requérant saisi le ja de cet acte et il essaie de convaincre le juge
que cet acte administratif viole la Constitution. Mais que faire, si le ja
annule l’acte, il annule la directive cad il méconnaît complétement la
primauté du droit européen, il méconnaît la jurisprudence de l’UE et
c’est la raison pour laquelle le CE a imaginé une solution surprenante
dans l’arrêt CE, 2007, Arcelor : il va essayer de chercher quelque
part ds le droit européen, un principe identique au principe
constitutionnel français. S’il en trouve un, principe d’égalité par ex, il
applique ce principe à l’acte administratif qui transpose la directive et
donc il l’applique en se conformant à la jurisprudence européenne.
S’il ne trouve pas de principe identique, alors le CE appliquera la
Constitution fr, il fera donc primer la constitution sur la directive
européenne.
En 2005 le traité constitutionnel européen avait été jugé par le conseil
constitutionnel et le Conseil avait rappelé que le terme constitutionnel
dans le traité ne devait pas tromper, ce traité n’était qu’un traité
international et non pas une constitution. En Fr, la constitution reste au
sommet de l’ordre juridique.

Section 3 - L’intensité du contrôle de la légalité

Lorsque le juge administratif est saisi d’un acte unilatéral, il n’exerce pas
tjs son contrô le avec la même intensité. L’intensité de son contrô le varie
en effet suivant l’acte dt il est saisi. Dans certaines matières, contrô le
sommaire, par ex lorsqu’il est saisi d’un acte administratif d’un jury
concours/examen : contrô le superficiel mais quand il est saisi d’un acte
de police administratif : contrô le très approfondi. Contrô le de
proportionnalité. Le juge exerce sur certains aspects de l’acte
administratif un contrô le constant et sur d’autres aspects contrô le
variable.

I- Les constantes

Ce que le juge contrô le, quelque soit la matière, avec la même intensité. Les
éléments de l’acte que le juge contrô le toujours. Deux grandes catégories :

A. Le juge contrô le toujours les éléments externes de l’acte

Celui qui s’exerce sur tout ce qui n’a pas trait au contenu même de la
décision. Par exemple lorsque le préfet de police ou le ministre de
l’intérieur décide de dissoudre une association de supporters du PSG et
bien il faut que cette dissolution soit prononcée par la personne
compétente, après une certaine procédure. Il faut que cette résolution soit
motivée, signée, datée. Bref, tous les éléments externes de l’acte. De la
même façon, lorsqu’on note, cette note doit est prise par une personne
compétence, elle doit signée, justifiée. Compétence, forme, procédure.

Le contrô le de la compétence : compétence  aptitude de la personne


qui a pris l’acte. La compétence c’est le contrô le le plus important. Si
le juge s’aperçoit que la personne qui a pris l’acte n’en avait pas
l’’attribution alors l’acte est annulé. Benoît « base de tout le droit
administratif ». La compétence est tellement importante pour le juge,
que ce dernier qualifie ce contrô le « contrô le d’ordre public ». Le
contraire serait accepter l’usurpation de pouvoir. Ce contrô le peut
porter par ex sur un territoire, compétence temporelle, sur la matière.
La procédure : l’ensemble des règles (de plus en plus nombreuses)
qui encadrent l’élaboration d’une décision. Contrô le plus souple de la
part du juge. Si jamais la procédure est violée, l’acte n’est pas
forcément annulé. Le juge s’interdit de censurer l’administration s’il
estime que la procédure violée était bénigne, « formalité excessive ».
Ce, 2011, Danthony : qui précise que la violation d’une procédure
n’entraîne l’annulation de l’acte en question que si et slmt si le sens
même de l’acte (le contenu) en a été influencé ou alors que la
violation de cette procédure a privé les usagers d’une garantie. 
Quelle réflexion peut-on porter sur cet arrêt ? Pas évident. D’un cô té
cet arrêt paraît assez sage, assez compréhensible : le juge explique
qu’il ne veut pas tomber dans le formalisme excessif donc sage mais
en même pb de principe : l’administration a violé une procédure et
pourtant son acte n’est pas forcément annulé. Or la procédure est
généralement prévue dans la loi. Donc violation de la loi prévue
même si la loi est excessive pour le quotidien des agents publics. Cet
arrêt  illégalité sans l’annulation. Et par conséquent, cette
jurisprudence interroge encore le rô le du juge administratif. Le juge
s’autorise à ne pas appliquer la loi. Les règles de procédure sont de
plus en plus nombreuses en da, elles vont bien au-delà du seule
principe du respect des droits de la défense (CE, 1944, Gravier)
maintenant objet du code des relations entre le public et
l’administration. Et puis en plus de ce code, il y a une série de loi. Loi
de 2013 relative à la simplification des relations entre
l’administration et les citoyens, règle qui impose un principe nouveau
en droit français  le silence de l’administration vaut acceptation.
C’est une loi qui complexifie la vie des agents publics et le législateur
dans cette même loi se rend donc compte des difficultés pratiques du
principe qu’il venait d’énoncer et a pris soin de prévoir une série
d’exceptions regroupée dans un décret de 5 pages, par exemple le
silence vaut acceptation mais s’applique pas dans les relations entre
un agent public et sa hiérarchie.
La forme : l’acte est-il bien daté, signée, motivé ? la rédaction même
de l’acte administratif. CE sanctionne les motivations stéréotypées, un
examen particulier de chaque dossier est demandé. Une loi de 1979
toujours en vigueur a précisé cette obligation de motivation, les actes
de cette obligation doivent être motivés dès l’instant où ils sont
défavorables aux usagers. A l’inverse les actes purement favorables
aux usagers ne sont pas soumis à cette obligation de motivation.
CE, Danthony, 2011 s’applique aussi à la forme. Autrement dit, toute
violation de la forme n’entrainera pas nécessairement l’annulation de
l’acte. Si jamais la date de l’acte n’est pas la bonne, pas annulation de
l’acte.

B. Le contrô le interne

L’erreur de droit : il s’agit du cas où l’administration a méconnu le


droit qu’elle devait appliquer. Par ex, si la loi sur laquelle
l’administration s’est fondée pour prendre la décision n’existe pas ou
mauvaise interprétation. CE, 1964, Barel : ENA refusait les candidats
communistes, mauvaise interprétation des textes.
Le détournement de pouvoir : quand l’administration utilise ses
pouvoirs pour une finalité qu’elle ne peut pas poursuivre. Soit elle
poursuit bien l’IG mais elle ne poursuit pas le bon (elle se trompe
d’IG) soit elle poursuit un intérêt purement privé.
Première hypothèse où elle se trompe : CE, 1975, Pariset, il s’agissait
du contrô le d’un acte d’un préfet, acte par lequel le préfet avait décidé
de fermer une usine or le CE s’aperçoit que le préfet s’était décidé
d’un but purement financier (préservation des finances publiques) et
non pas ds un but de sécurité publique.
Deuxième hypothèse : pas but d’IG mais but privé, protection de
commerçants par ex. CE, 1971, Ville de Sochaux : l’administration
avait favorisé Peugeot, entreprise privée, le CE dit qu’il y a pas eut
détournement de pouvoir parce que l’entreprise Peugeot est
tellement importante qu’elle est nécessaire à l’économie nationale.
Autrement dit l’intérêt privé de Peugeot se confond avec l’intérêt
général.
Le contrô le de l’erreur de fait : ce contrô le a été exercé pour la
première fois dans l’arrêt 1976, Caminot : il s’agit tt simplement de
la vérification par le CE de l’existence même des faits à l’origine de la
décision. Si le juge accepte de contrô ler les faits, est ce qu’il est tjs
juge, ne devient-il pas administrateur ?

II- Les variables

 sur la qualification juridique des faits


Cad précisément ce que le juge ne contrô le pas tjs avec la même intensité. Il
exerce un contrô le de l’erreur manifeste de l’appréciation. Qualification
juridique des faits. Contrô le de la proportionnalité. Le juge vérifie ici si les
faits qui sont à l’origine de la décision sont de nature à la justifier.

Loi d’urgence 1955 prévoit la possibilité pour l’administration d’instaurer


l’Etat d’urgence s’il y a un risque de trouble à l’ordre public. Le juge s’il est
saisi et il l’a été, vérifie dc cette adéquation : est ce que les faits sont de
nature à justifier cette décision ? Le risque est tel qu’il est de n’autre à la
justifier l’état d’urgence.
Contrô le le plus fort  Contrô le de proportionnalité de police, CE, 1933,
Benjamin. Lorsqu’il est question de police, le contrô le du juge par rapport à
la qualification juridique des faits serait le plus poussé parce que la police
porte atteinte aux libertés. Ce contrô le de proportionnalité est exercé en
matière de police mais aussi en matière d’expropriation autrement dit le
juge lorsqu’il fait ça se met à la place de l’administration. CE, 1971, Ville
nouvelle est : le juge décide d’exercer un contrô le très fort sur
l’expropriation.
Les décisions de jury de concours, ou examens à peine contrô lées par le
juge, le juge exerce un contrô le de l’erreur manifeste, ne va pas très loin
dans son contrô le car les libertés sont pas tellement en causes, de plus le
juge estime qu’il n’a pas la compétence pour juger lui même les copies
d’examen.

Chapitre 2 : la responsabilité administrative

Le juge administratif est compétent pr engager la responsabilité de


l’administration (cad condamner à verser de l’argent). Façon par laquelle
l’état peut être déclarée responsable car il causé un préjudice à quelqu’un
ou à quelque chose. Demander 2 choses au JA :
- Déclarer qu’un acte est illégal (saisi par REP)
- Déclarer l’administration responsable pcq qu’elle a causé un
préjudice à quelqu’un, ou mal exécuté un contrat

Cette responsabilité administrative est demandée par un RPC.


Cf le droit administratif, Weil collection que sais-je ?
« Le droit administratif relève du miracle » Weil a voulu dire que c’étonnant
que l’état s’autolimite, s’autocensure…
Cette responsabilité est assez récente dans l’histoire, à peu près 150 ans,
née à la fin du 19ème siècle avec l’arrêt Blanco. Avant cette époque, l’E ne
pouvait jamais être déclaré responsable car il est souverain et on
considérait alors que « le propre de la souveraineté c’est de s’imposer à
tous sans exception et sans compensation » Laferrière. L’E ne peut mal
faire.
Basculement, on a admis que l’E ne pouvait être responsable et causer des
préjudices. Ajd, le principe est devenu complètement inverse à ce qu’il était
ss l’Ancien Régime. Principe de responsabilité presque systématique de
l’administration et de l’E. Que dans des cas très rares que l’E ne peut être
déclaré responsable s’il a commis un préjudice : ex IVG qui a échoué.
Certains ont considéré que l’E est devenu un E guichet. L’E peut être
désormais responsable alors qu’il n’a même pas commis de faute,
responsabilité sans faute.

I. Les constantes

Ce qu’il faut tjs démontrer pour obtenir la responsabilité de l’E.


Il faut démontre un lien de causalité : il faut qu’il arrive à montrer que
son préjudice a été causé par l’administration. L’administration doit
être à l’origine du préjudice.
Il faut démontrer un préjudice : le juge accepte de réparer les
réparations causés aux biens depuis l’arrêt CE, 1917, Aubry et aux
personnes CE, 1947, Pascal. Suivant l’arrêt Aubry, l’évaluation des
dommages se fait à la date à laquelle le dommage a pris fin. Suivant
l’arrêt Pascal, l’évaluation du dommage se fait à la date à laquelle le
juge se prononce, à la date du jugement. S’agissant ds personnes,
l’administration peut causé un préjudice moral, et le juge accepte
d’indemniser ce préjudice moral mais c’est assez récent CE, 1961,
Letisserand. Préjudice moral : atteinte à la réputation par exemple.
Avant, on trouvait la formule suivante « les larmes ne se monnaient
pas ». Cela a donné lieu à des débats : certains disaient que le juge
avait trop tardé à indemniser le préjudice moral tandis que d’autres
ont critiqué fortement cette jurisprudence notamment Morange
« donner de l’argent à quelqu’un pcq il a de la peine, revient à
commercialiser les sentiments et cette commercialisation est en
opposition absolue avec les valeurs fondamentales de la civilisation
occidentale. »
Il existe des facteurs qui diminuent la respo de la responsabilité de
l’administration. En effet le dommage a été causé non slmt par
l’administration mais aussi par un tiers, ou la victime elle-même s’il a
manqué de prudence par ex. Et donc la responsabilité de
l’administration n’est pas engagée ou est diminuée.
La responsabilité administrative est tjs une responsabilité dite par
équivalent et non pas une responsabilité en nature (qui donne lieu à
des actions matérielles). Par équivalent, on ne contraint pas
quelqu’un à faire qlq chose (action matérielle) mais à verser de
l’argent. Il faut la concilier avec l’interdiction pour l’E des libéralités,
art 6 de la DDHC, les distinctions publiques ne pvt résulter que des
mérites de l’intéressé, de ses talents, de sa vertu. L’E ne donne pas, ne
fait pas de cadeau. L’argent obtenu de l’E doit correspondre
exactement au préjudice causé. CE, 1971, Mergui « l’administration
ne peut pas être condamnée à payer une somme qu’elle ne doit pas. »

II. La responsabilité pour faute

Il s’agit de la responsabilité qui est la plus couramment engagée.

A. La nature de la faute

Historiquement, lorsque la responsabilité administrative est apparue


(1873, Blanco) il s’agit de responsabilité pour faute lourde. C’est-à -dire que
certes on admet la responsabilité mais il faut prouver que la faute est
inexcusable. Une faute qui est tellement grave qu’elle saute aux yeux de
n’importe qui. La victime lorsqu’elle saisit le juge, elle doit donc prouver la
faute de l’administration et le caractère inexcusable de cette faute. Ce,
1905, Tomason : s’agissant de la police administrative la responsabilité de
l’administration ne peut être engagée que pour faute lourde. Pq ? Malgré
tout, on a encore dans l’idée que l’E ne peut pas déclaré responsable trop
facilement. La nécessité d’une faute lourde permettait de rendre plus
difficile l’engagement de la responsabilité de l’E. La complexité du travail de
l’administration : administrer, faire respecter l’ordre public et donc il est
pas question d’engager la responsabilité de l’E trop facilement.
Jurisprudence qui est abandonnée. Désormais, la responsabilité de
l’administration peut être engagée dans n’importe quel domaine pour une
faute simple. Il suffit de prouver la faute pour obtenir de l’argent, pour
engager la responsabilité de l’administration. Dans le courant du 20ème
siècle, on est passé de la faute lourde à une faute simple. Chapus « l’histoire
de la faute lourde est celle de son déclin. » Depuis 1992 la faute lourde est
abandonnée pour les fautes au sein des hô pitaux, en matière de fiscalité, la
matière universitaire.
Il reste un seul domaine de la faute lourde : celui des activités de contrô le,
par exemple le contrô le de surveillance des examens, le contrô le des
entreprises par l’autorité de la concurrence. CE, 2001, Kechichian. Car
moyen de diminuer les recours. Mais aussi que question de l’auteur de la
faute, la faute première pour le juge n’est pas celle de l’activité contrô lante
mais la faute contrô lée. Mais cette jurisprudence est en train de disparaître.

B. L’auteur de la faute

Qui est vraiment responsable ? L’administration ou l’agent ? Différence


entre la faute de service (de l’administration) et la faute personnelle (des
agents).
Si faute de service  responsabilité administration et donc engagée devant
le ja.
Si faute personnelle  responsabilité civile et dc engagée devant le jj.
TC, 1873, Pelletier fait cette distinction. La faute personnelle est celle qui
est détachable du service et le jj sera compétent. Laferrière « la faute
personnelle est celle qui révèle l’homme avec ses faiblesses, ses passions,
ses imprudences. »
Mais parfois très compliqué de distinguer car il existe une cumulation
possible. Par exemple une voiture de police circule en dehors des heures de
service et cause un préjudice : faute de service ou faute personnelle ?
La faute personnelle n’est pas dénuée de tout lien avec le service. CE, 1918,
LEMONNIER : certaines fautes personnelles ne sont pas dénuées de tout
lien avec le service. Dans ces cas là qu’est ce qu’on fait ? Et bien dans ce cas
là la victime a le choix, elle peut se tourner soit contre l’agent, soit contre
l’administration. Les victimes veulent être certaines d’obtenir
compensation donc se tourner généralement vers le ja pour condamner
l’administration car elle est solvable. Mais l’administration qui aura
dédommager peut être mécontente d’avoir payer au-delà de sa faute par
conséquent le CE, 1951, Laruelle a admis que l’administration se retourne
contre son agent devant le j judicaire car responsabilité civile engagée. Cela
s’appelle la responsabilité récursoire. La responsabilité récursoire
fonctionne dans les deux sens (cad si la victime s’est tournée en premier
lieu contre l’agent).
CE, 2002, Papon : s’il n’y a que la faute du service la réparation incombe
intégralement à l’administration, s’il n’y a que la faute personnelle la
réparation incombe totalement à l’administration et elle est civile, si la
situation est mixte alors c’est le système de la responsabilité récursoire.
Dans cet arrêt Papon de 2002 il y avait par ailleurs une très délicate
question juridique qui est politique, est-ce la république peut être déclarée
responsable pour les crimes du régime de Vichy ? L’ordonnance de 1944
qui s’intitule « le rétablissement de la légalité républicaine » et ds ce texte
on trouve notamment les deux phrases suivantes « tous les actes du régime
de vichy qui était un gouvernement de faits tous ces actes sont nuls » et « la
république, en droit, n’a jamais cessé d’exister. » sous-entendu la
république n’était pas sur le territoire mais en Afrique où il y avait le
gouvernement libre. Pendant très longtemps, la réponse des pvrs publics a
été non. Dans les années 90, et avec Chirac et son discours «  la France
accomplissait l’irréparable. » et explique l’arrêt Papon.

III. La responsabilité sans faute

C’est plus original.

A. Présentation générale

L’E est déclaré responsable, octroie des D&I alors qu’il n’a rien à se
reprocher. L’originalité elle est là , elle est dans la condamnation de l’Etat
alors qu’il n’y a pas de faute. C’est une responsabilité qui a été imaginé une
première fois en CE, Cames, 1895, en l’espèce l’E a été responsable parce
qu’une usine d’armement avait pris feu détruisant les habitations aux
alentours. Depuis cet arrêt, la resp sans faute a connu un essor importante,
on la retrouve ds quelques catégories d’hypothèses :
- la responsabilité sans faute pour risque, l’E prend un risque et en cas
de préjudice il doit assumer sa responsabilité (par exemple
opérations militaires ou arrêt Cames ou hô pital qd les médecins
tentent qlq chose de risqué)
- La responsabilité pour la garde : CE, 2005, Axa. L’E lorsqu’il a la
garde de mineurs délinquants, s’il y a un qui s’évade et cause un
préjudice, on peut estimer que l’E n’y est pour rien néanmoins il est
responsable.
- La responsabilité qui est engagée au profit des collaborateurs de
l’administration : les collaborateurs de l’adm ce sont les personnes
qui sont pétris d’IG et qui proposent leur service gratuit pour aider
l’adm. Le CE a décidé que si jamais il leur arrivait malheur,
l’administration les indemnise. CE, 1946, Commune de St-Prist
(personne venue aider les service municipaux à faire partir un feu
d’artifice qui lui explose dans les mains, indemnisation)
- Responsabilité sans faute pour rupture d’égalité devant les charges
publiques : CE, 1923, Couiteas propriétaires terriens en Tunisie, il
constate que son territoire est occupée illégalement, il fait donc un
procès à ceux qui occupent sa propriété. Il obtient gain de cause et le
JJ ordonne l’expulsion des occupants. Les forces de l’ordre qui doivent
exécuter la décision du juge refusent de le faire parce qu’elles
estiment que si jamais elles expulsent ces occupants, cela engendrera
un trouble grave  de l’ordre public. Pprt fait alors un procès
administratif à la police, CE répond que la police n’a pas commis de
faute, elle a eu raison de ne pas expulser les occupants, il y avait
effectivement un risque de trouble grave à l’ordre public. Par contre,
Mr Couiteas est en droit d’obtenir compensation car victime d’une
rupture d’égalité devant les charges publiques. Il n’a pas obtenu la
prestation qu’il était en droit d’attendre en tant que contribuable.
Paiement d’impô ts, entretien de police mais pas de défense, pas de
contrepartie. Elle lèse quelqu’un.
Dans le cas où une loi est adoptée par le parlement et une personne
est gravement pénalisée par la loi, cette resp pour ruprture d’égalité
peut être mise en œuvre. Aussi quand une loi méconnait un traité
internationale et cause un préjudice à quelqu’un, CE, 2007,
Gardedieu.

B. Appréciation de la responsabilité sans faute

L’existence même d’une responsabilité sans faute prouve que l’Etat est de
plus en plus facilement condamné, responsable. Dans certaines matières, il
n’est même plus besoin de prouver la faute. Par conséquent, il fout
rattacher tout ça au phénomène dit de « l’E guichet », prestataire de
services, cf sociologue Ewald « E assurantiel ».
Quelle justification peut-on trouver à cette jurisprudence ?
 Bénoît : une responsabilité d’équité, ce qu’on indemnise, c’est le
préjudice, il est choquant qu’un préjudice ne soit pas compensé et comme il
faut trouver un responsable, donc l’E. Responsabilité préjudice. Dans les
arrêts le CE prend soin de préciser que le préjudice n’engage la
responsabilité sans faute que si et seulement si ce préjudice est
anormalement grave, pas préjudice commun et parce qu’il est grave il serait
choquant de pas l’indemniser.
 Le fondement de cette responsabilité sans faute c’est tout simplement un
faute mais qu’on ne veut pas avouer. Par ex dans affaire cuiteas, le fait de ne
pas exécuter une solution de justice peut être considéré comme une faute.
Dans la faute Gardieu le fait pour une loi de violer un traité peut être
considéré comme une faute. « La faute c’est la violation d’une obligation
pré-existante » pagniol.

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