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INTRODUCTION
Le juge administratif est certes le juge principal mais ils en existent d’autres
qui par exception peuvent juger l’administration.
I- Le juge administratif
A. Le CE
B. Autres juges
Matière pénale :
Constitution :
A. Conditions du recours
C’est un moyen de saisir le juge que bizarrement les textes ne peuvent pas
écarter. Le CE considère qu’aucun texte ne peut dire, ne peut empêcher
l’exercice du recours pour excès de pouvoir. CE, 1950, Dame Lamotte : le
recours pr excès de pouvoir est un recours qui est ouvert même sans texte
contre tout acte administratif et qui a pour effet d’assurer le respect de la
loi. Il y a là un principe général du droit français.
Première condition : il faut que le recours s’exerce contre un acte terminé,
impossibilité de saisir le juge d’un simple projet d’acte (par ex : un avis
préalable à l’émission d’un acte). Par exemple, si le ministre de l’économie a
pour projet d’interdire la société UBER en France, dans le cadre de sa
réflexion le ministre sollicite l’avis de l’autorité de la concurrence pour
savoir si cette société cause une concurrence déloyale aux taxis, l’avis rendu
par la société de concurrence ne sera pas susceptible de REP, simplement
un avis préparatoire de la décision du ministre.
Deuxième condition : il faut un acte normatif, l’acte doit avoir pour finalité
de créer du droit, d’apporter qlq chose de nouveau en droit. L’acte doit
avoir pour effet de changer l’ordonnancement juridique. Important que
l’administration prend beaucoup de décisions trop peu importantes pour
avoir le statut normatif. Par exemple, l’université de Paris I décide que
l’examen se déroulera sur des copies bleues mais décision non juridique.
Université de Paris I a décidé de changer d’amphi entre les deux semestres.
Recours pour excès de pouvoir n’est pas possible, n’est pas disponible pour
ce genre de décisions, il ne faut pas encombrer le juge avec des litiges
bénins. Ex d’actes non normatifs :
- les actes dénommés « mesures d’ordre intérieur », décision qui
concerne l’organisation de l’administration au quotidien, Hauriou
« vie intérieur de l’administration ». Ces mesures traditionnellement
sont insusceptibles de REP. CE, 1921, Lacroix : les mesures d’ordre
intérieur ne sont pas susceptibles de REP. La difficulté est que parfois
ces mesures d’ordre intérieur sont très importantes pour ceux à qui
elles s’adressent, notamment en prison (par exemple, changements
de cellules, modification des horaires de promenade, placements en
cellule isolée). Historiquement, la plupart des actes administratifs
pénitenciers était qualifiée de mesure d’ordre intérieur qui impliquait
que le détenu ne pouvait pas user du recours. Pourtant, ces mesures
là étaient des sanctions déguisées, donc impossibilité du recours
assez choquante. Raison pour laquelle il y a eu une évolution en 1995
dans l’arrêt Hardouin : décision de réduire le champ des mesures
d’ordre intérieur, « certaines mesures eu égard à leur gravité sont
susceptible de REP ». Il faut apprécier mesure par mesure. Précision
en 2007 dans l’arrêt Boussouar : tout dépend de la nature et des
effets de la mesure sur la situation des détenus (par exemple la
décision de placer quelqu’un en isolement susceptible de REP, la
décision pénitencière de placer un détenu dans un régime de
surveillance particulière susceptible de REP).
- Les circulaires : les actes pris par une administration et qui consiste à
préciser une loi. En effet, parfois les lois sont incomplètes et
l’administration est embêtée et doit les préciser. Par exemple,
circulaire de Guéant pour préciser la loi des accueils des étudiants
étrangers en Fr.
En principe pas susceptible de REP car le juge considère que la
circulaire n’est pas normative, c’est un acte pas assez important.
Normalement la circulaire se borne à répéter la loi, elle la précise le
cas échéant sur tel ou tel point mais n’ajoute pas à la loi. Néanmoins
en 2002, dans un arrêt Duvignères le CE a considéré que parfois
l’administration dans ces circulaires ajoutait quelque chose à la loi
dits circulaires impératives. Le REP est donc disponible à son
encontre. Cas par cas.
- Les directives : méthode de décision pour l’administration, il arrive
que l’administration soit saisie de demandes multiples et identiques
(par exemple, à l’issue des examens, volonté de consulter les copies).
Les directives expliquent aux agents publics tout ce qu’ils doivent
faire face à une demande multiple. Il s’agit tout simplement d’un acte
destiné au fonctionnement interne à l’administration. CE, 1970,
crédit foncier de France : les directives ne sont pas susceptibles de
REP sauf si elles sont contraires à la loi. La seule chose qu’on peut
faire nous usagers à propos de ces directives, ces lignes directrices,
ces méthodes, c’est contester le fait que l’administration se soit
émancipée de la méthode qu’elle s’était elle-même donnée.
Il faut que ça soit un acte administratif. Les actes de droit privée pas
susceptible de recours d’excès de pouvoir parce qu’ils ne sont pas
susceptibles de recours devant le juge administratif.
Il ne faut pas que ça soit un acte politique, acte de gouvernement, ce ne
sont pas tous les actes du gouvernement, ce sont des actes importants,
majeurs pour la politique de la France que le CE se refuse à les juger.
Actes qui concernent l’intérêt supérieur de l’Etat. CE, 1875, Prince
Napoléon : avant cet arrêt, le CE refusait de juger les actes du conseil
des ministres et en 1875, il a diminué la catégorie des actes de
gouvernement et a considéré que ce n’était pas tous les actes du
gouvernement mais les seuls actes relatifs à l’intérêt supérieur de l’E.
Avant cet arrêt, le CE refusait de juger par ex, la saisie par le
gouvernement d’un ouvrage hostile à l’E. Catégorie d’actes qui a
grandement diminué mais n’a pas disparu comme en Espagne. Deux
grandes catégories où l’on trouve des actes de gouvernement :
- le fonctionnement des institutions, rapports entre les pouvoirs
publics. Par exemple, la nomination d’un membre du conseil
constitutionnel est un acte de gouvernement donc insusceptible de
REP (Ce, 1999, BA). Ou la dissolution de l’assemblée nationale par le
président de la république (CE, 1989, Alain). Ou la décision de
recourir à l’art 16 de la constitution insusceptible de REP (CE, 1962,
Servens). En revanche, le CE accepte de connaître les actes qui en
découlent, les actes pris par le président de la république pris dans le
cadre de l’art 16. Par exemple, en 62, CANAL De Gaulle a institué des
juridictions militaires spécialisées pr juger les militaires qui avaient
violé les ordres en Algérie et CE a considéré que l’acte qui avait crée
cette juridiction était lui susceptible de recours, et a estimé que ces
juridictions violaient les principes du droit pénal.
- La politique internationale de la France, Rep pas possible contre la
décision de la France de signer ou de ne pas signer un traité
international. Autre exemple : REP pas possible contre la décision de
la France qui a autorisé les américains a survolé le territoire français
lors de la guerre en Irak, CE, 2003, Comité contre la guerre en Irak.
Il faut que l’acte contesté soit unilatéral, les contrats peuvent faire l’objet
d’un recours de plein contentieux mais pas de REP.
Cinquième condition : les délais, condition restrictive parce que le recours
pour excès de pouvoir n’est possible que dans un délai de deux mois, il faut
être assez attentif. Par exemple, contestation des notes de l’examen. La
seule exception à ce délai de deux mois c’est lorsqu’on n’a pas été informé
de la décision.
Sixième condition : il faut que le recours soit rédigé en Français depuis
1539 dans l’ordonnance Villers-Cotterêts.
Dernière condition : qui peut agir ? Qui a intérêt à agir ? Il faut un intérêt
légitime, personnel, direct. Mais conditions souples, le recours pour excès
de pouvoir est très largement disponible, tout un chacun peut agir. Il suffit
d’être un usager d’un SP pour agir contre ce dernier. CE, 1906, Tivoli. CE,
1901, Casanova. Il suffit d’être contribuable pour pouvoir contester
n’importe quel acte administratif qui a des effets financiers, n’importe quel
acte de sa commune. Les fonctionnaires : n’importe quel fonctionnaire peut
agir contre une décision de son administration. CE, 1903, Lot. Les syndicats
pvt parfaitement agir contre les actes administratifs mais aussi contre les
actes qui concernent leurs membres, CE, 1906, Syndicats des coiffeurs de
Limoges.
I- La légalité interne
Du point de vue interne, les choses sont à peu près claires. Le droit interne
est construit sur une base pyramidale, il existe en effet une pyramide des
normes qui a été constatée par Kelsen. Théorie suivant laquelle le droit
repose sur une structure hiérarchique au sommet de laquelle se trouve la
constitution, puis la loi, puis les actes administratifs, puis les actes émis par
les personnes privées. S’agissant du droit international plus compliqué.
Puis actes de droit privé, émis par les particuliers ou entp, doivent
respecter tt les normes supérieures.
B. Le rôle du juge
Décisif car c’est lui qui va donner force obligatoire à toute cette hiérarchie
des normes. Sans lui, la hiérarchie ne tient pas, n’importe quelle
administration peut violer la hiérarchie des normes si elle n’est pas soumise
au juge. Qui contrô le la constitution ? Personne, elle s’impose à tout le
monde, pas soumise en principe à une norme supérieur mais le droit
international prend de plus en plus de place et que certains juges (cour de
justice de l’UE) s’autorisent à contrô ler la constitution. Qui contrô le la loi ?
c’est dans la plupart des cas, le Conseil Constitutionnel. Cet organe est crée
en 58 sur la base d’expériences intérieurs (comité constitutionnel sous la IV
république, Sénat Constitutionnel sous Napoléon III). Son rô le est de
contrô ler la loi par rapport à la constitution. Ce rô le art 61 de la constitution
elle même : le c constitutionnel peut être saisi à priori par le premier
ministre, président de la r, président de l’assemblée, 60 députés/sénateurs
et le projet de loi ne peut devenir loi que s’il respecte la décision du conseil
constitutionnel. Difficulté survenue avec l’essor du droit international,
européen. Depuis 57, France engagée dans la construction européenne, et
normalement le droit international et européen sont supérieurs à la loi art
55 de la constitution européenne mais le pb : qui pour contrô ler la loi par
rapport au droit international/européen ? Le C Cons a refusé de le faire
1975, IVG : pas compétent pour contrô lé la conformité des lois au droit
international, mon travail se borne au contrô le des lois par rapport à la
constitution. Par conséquent, autres juges ont dû accepter de le faire, la CC a
accepté de le faire dans l’arrêt Vabre en 1975 et le CE, 1989, Nicolo a
accepté de le faire aussi. La loi, acte voté, est soumise au droit
internationale et ceci par des juges dont on considérait autrefois qu’ils ne
devaient être que la bouche de la loi, se borner à l’exécuter, désormais, ils
peuvent censurer la loi. Cette jurisprudence a encouragé le constituant fr à
permettre en 2008 la QPC. Le raisonnement qui a motivé cette réforme :
depuis les jurisprudences Vabre et Nicolo tout citoyen peut contester la loi
par rapport au droit international et au droit européen. En revanche, les
citoyens ne peuvent pas mettre en cause la loi par rapport à la constitution.
(ART 61). Cette situation a été jugée anormale, il faut absolument permettre
à tout citoyen de saisir le conseil constitutionnel. Le citoyen doit pouvoir
aussi contester la loi par rapport à la constitution. La QPC a été introduite
en Fr en 2008 et désormais n’importe qui peut demander au Conseil
constitutionnel de juger n’importe quel loi par rapport aux libertés
constitutionnelles. Cette QPC s’exerce une fois que la loi est votée et elle est
organisée à l’art 61-1 et 2 de la Constitution.
Qui juge les actes administratifs ? C’est le juge administratif (CE) excepté
dans les cas où la CC est compétent. Et dans ce jugement des actes
administratifs, le CE a dev tt au long du 20ème siècle une théorie qui s’appelle
la théorie de la loi écran, elle date de 1936 dans un arrêt Arrighi. Cette
théorie est la suivante le ja est compétent pour juger les actes administratifs
il est donc compétent pr juger le respect par les actes adm du bloc de
constitutionnalité. Néanmoins exception qui résulte du cas où l’acte
administratif en question a été pris sur le fondement d’une loi. Dans cette
hypothèse, le juge peut très bien contrô ler le respect par l’acte administratif
de la loi en revanche il ne peut plus contrô ler le respect par l’acte
administratif de la constitution, la loi fait écran, elle empêche la constitution
de produire ses effets. Dans cette théorie, vieille idée suivant laquelle le juge
est la bouche de la loi et si une loi a été édictée, il applique en priorité la loi.
Cette décision est contournée par la QPC désormais la loi qui ferait écran
peut être écartée pour violation de la constitution, il suffit pour cela que le
requérant saisisse le C Constitutionnel. CE, 1991, Quintin.
Lorsque le juge administratif est saisi d’un acte unilatéral, il n’exerce pas
tjs son contrô le avec la même intensité. L’intensité de son contrô le varie
en effet suivant l’acte dt il est saisi. Dans certaines matières, contrô le
sommaire, par ex lorsqu’il est saisi d’un acte administratif d’un jury
concours/examen : contrô le superficiel mais quand il est saisi d’un acte
de police administratif : contrô le très approfondi. Contrô le de
proportionnalité. Le juge exerce sur certains aspects de l’acte
administratif un contrô le constant et sur d’autres aspects contrô le
variable.
I- Les constantes
Ce que le juge contrô le, quelque soit la matière, avec la même intensité. Les
éléments de l’acte que le juge contrô le toujours. Deux grandes catégories :
Celui qui s’exerce sur tout ce qui n’a pas trait au contenu même de la
décision. Par exemple lorsque le préfet de police ou le ministre de
l’intérieur décide de dissoudre une association de supporters du PSG et
bien il faut que cette dissolution soit prononcée par la personne
compétente, après une certaine procédure. Il faut que cette résolution soit
motivée, signée, datée. Bref, tous les éléments externes de l’acte. De la
même façon, lorsqu’on note, cette note doit est prise par une personne
compétence, elle doit signée, justifiée. Compétence, forme, procédure.
B. Le contrô le interne
I. Les constantes
A. La nature de la faute
B. L’auteur de la faute
A. Présentation générale
L’E est déclaré responsable, octroie des D&I alors qu’il n’a rien à se
reprocher. L’originalité elle est là , elle est dans la condamnation de l’Etat
alors qu’il n’y a pas de faute. C’est une responsabilité qui a été imaginé une
première fois en CE, Cames, 1895, en l’espèce l’E a été responsable parce
qu’une usine d’armement avait pris feu détruisant les habitations aux
alentours. Depuis cet arrêt, la resp sans faute a connu un essor importante,
on la retrouve ds quelques catégories d’hypothèses :
- la responsabilité sans faute pour risque, l’E prend un risque et en cas
de préjudice il doit assumer sa responsabilité (par exemple
opérations militaires ou arrêt Cames ou hô pital qd les médecins
tentent qlq chose de risqué)
- La responsabilité pour la garde : CE, 2005, Axa. L’E lorsqu’il a la
garde de mineurs délinquants, s’il y a un qui s’évade et cause un
préjudice, on peut estimer que l’E n’y est pour rien néanmoins il est
responsable.
- La responsabilité qui est engagée au profit des collaborateurs de
l’administration : les collaborateurs de l’adm ce sont les personnes
qui sont pétris d’IG et qui proposent leur service gratuit pour aider
l’adm. Le CE a décidé que si jamais il leur arrivait malheur,
l’administration les indemnise. CE, 1946, Commune de St-Prist
(personne venue aider les service municipaux à faire partir un feu
d’artifice qui lui explose dans les mains, indemnisation)
- Responsabilité sans faute pour rupture d’égalité devant les charges
publiques : CE, 1923, Couiteas propriétaires terriens en Tunisie, il
constate que son territoire est occupée illégalement, il fait donc un
procès à ceux qui occupent sa propriété. Il obtient gain de cause et le
JJ ordonne l’expulsion des occupants. Les forces de l’ordre qui doivent
exécuter la décision du juge refusent de le faire parce qu’elles
estiment que si jamais elles expulsent ces occupants, cela engendrera
un trouble grave de l’ordre public. Pprt fait alors un procès
administratif à la police, CE répond que la police n’a pas commis de
faute, elle a eu raison de ne pas expulser les occupants, il y avait
effectivement un risque de trouble grave à l’ordre public. Par contre,
Mr Couiteas est en droit d’obtenir compensation car victime d’une
rupture d’égalité devant les charges publiques. Il n’a pas obtenu la
prestation qu’il était en droit d’attendre en tant que contribuable.
Paiement d’impô ts, entretien de police mais pas de défense, pas de
contrepartie. Elle lèse quelqu’un.
Dans le cas où une loi est adoptée par le parlement et une personne
est gravement pénalisée par la loi, cette resp pour ruprture d’égalité
peut être mise en œuvre. Aussi quand une loi méconnait un traité
internationale et cause un préjudice à quelqu’un, CE, 2007,
Gardedieu.
L’existence même d’une responsabilité sans faute prouve que l’Etat est de
plus en plus facilement condamné, responsable. Dans certaines matières, il
n’est même plus besoin de prouver la faute. Par conséquent, il fout
rattacher tout ça au phénomène dit de « l’E guichet », prestataire de
services, cf sociologue Ewald « E assurantiel ».
Quelle justification peut-on trouver à cette jurisprudence ?
Bénoît : une responsabilité d’équité, ce qu’on indemnise, c’est le
préjudice, il est choquant qu’un préjudice ne soit pas compensé et comme il
faut trouver un responsable, donc l’E. Responsabilité préjudice. Dans les
arrêts le CE prend soin de préciser que le préjudice n’engage la
responsabilité sans faute que si et seulement si ce préjudice est
anormalement grave, pas préjudice commun et parce qu’il est grave il serait
choquant de pas l’indemniser.
Le fondement de cette responsabilité sans faute c’est tout simplement un
faute mais qu’on ne veut pas avouer. Par ex dans affaire cuiteas, le fait de ne
pas exécuter une solution de justice peut être considéré comme une faute.
Dans la faute Gardieu le fait pour une loi de violer un traité peut être
considéré comme une faute. « La faute c’est la violation d’une obligation
pré-existante » pagniol.