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D’EXPRESSION DE LA JUSTICE
Il existe plusieurs types de juridictions, on les distingue selon le droit applicable, soit
interne (chapitre 2) soit international (chapitre 1).
D’emblée, il est nécessaire de retenir que la Cour Internationale de Justice succède à la Cour
Permanente de Justice Internationale et que son siège réside à la Haye. La CIJ est composée
de quinze juges inamovibles qui bénéficient de l’immunité diplomatique et qui sont élus par
l’Assemblée Générale et le Conseil de Sécurité de l’ONU pour un mandat de 9 ans
renouvelables. Le choix opéré est souvent la résultante d’une représentation des grands
systèmes juridiques.
En ce qui concerne la compétence contentieuse, elle consiste au règlement par des arrêts
de la Cour pour traiter les différends qui lui sont soumis conformément au droit international.
Les sources applicables par la CIJ sont les traités internationaux, la coutume internationale, les
grands principes de droit international et même l’équité selon l’article 38 du statut.
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Conformément à l’article 36 du statut, la compétence contentieuse de la CIJ s’étend à toutes les
affaires que les parties lui soumettront. Il s’agit des différends juridiques dont l’article 36-2
dresse une liste. Cependant, il est possible que les parties dressent des réserves de compétences
ayant pour effet de limiter l’intervention de la Cour.
Les arrêts sont rendus entre Etats, seuls qualifiés pour se présenter devant la Cour ainsi
que le soutient l’article 34 du statut de la CIJ. Au surplus, la compétence de la Cour doit avoir
été acceptée par le Etats : soit ils l’ont acceptée par avance en souscrivant une clause de
juridiction obligatoire (clause compromissoire), soit, ils l’acceptent une fois le litige né par un
compromis. Toutefois, il a été reconnu dans un arrêt de la CIJ du 11 avril 1949 que les
organisations internationales aient aussi une qualité à saisir la Cour.
Les décisions de la Cour sont non seulement obligatoires pour les parties mais aussi
exécutoires en droit interne. Les parties peuvent donc en solliciter l’exécution forcée. En droit
international, dont le principe est l’absence de caractère exécutoire, il a été décidé qu’en cas
d’inexécution d’un arrêt par une partie, cette dernière sur le fondement de l’article 94 de la
Charte des Nations Unies peut saisir le Conseil de Sécurité aux fins d’exécutions de l’arrêt. Les
voies de recours possibles devant la CIJ sont les voies de réformation.
Située à la Haye, la Cour Pénale Internationale est instituée par le statut de Rome de 1998.
Elle est constituée d’une présidence, des sections d’appels, et du bureau du procureur, des
greffes.
Après élections des juges, la CPI s’organise en section. La section de première instance et
la section préliminaire sont composées de 6 juges au moins. L’affectation des juges est fondée
sur la nature des fonctions assignées à chacune d’elle et sur compétence et expérience des juges
élus à la CPI de telle sorte que chaque section comporte la proportion voulue de spécialistes de
droit pénal et de droit international.
In fine, en ce qui concerne le greffe, il faut relever que celui-ci est en charge de
l’administration du service de la Cour. Il est dirigé par les greffiers qui exercent leurs fonctions
sous l’autorité du président pour une période de cinq ans renouvelables une fois.
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B. De la compétence de la Cour
La compétence s’exerce à l’égard des personnes pour les crimes les plus graves ayant une portée
internationale. Aux termes de l’article 5 du statut de Rome, la compétence de la CPI est limitée
aux crimes les plus graves qui touchent l’ensemble de la communauté internationale (crimes de
guerre, crimes contre l’humanité, crimes de génocide etc.).
La Cour est saisie soit, par un Etat, soit par le procureur de la CPI conformément à
l’article 14 du statut de Rome dès lors qu’une des infractions prévues par l’article 5 du statut de
Rome est constituée. L’Etat qui saisit la Cour procède au renvoi et indique les circonstances
pertinentes de l’affaire tout en produisant les pièces à l’appui dont il dispose.
Dans les mêmes conditions, le Conseil de Sécurité agissant en vertu de l’article 8 de la
Charte des Nations Unies, peut déférer au procureur les mêmes crimes dénoncés à l’article 5 du
statut de Rome.
Enfin, le procureur peut lui-même décider d’ouvrir une enquête lorsqu’une situation lui
paraît constitutive de crimes prévus par l’article 5 du statut de Rome.
En juillet 2008, lors de la troisième conférence, une résolution sur le siège des organes
de l’Union a été adoptée. Cette résolution a abouti à la fusion de la CADHP et de la Cour de
Justice en une seule Cour, la CAJDH. La fusion des deux juridictions s’explique par la volonté
de l’Union Africaine de mettre en place une Cour régionale effective disposant des ressources
nécessaires pour défendre l’Etat de droit, la dignité humaine et les droits de l’Homme. Il reste
donc que la CAJDH devient l’organe judiciaire principal de l’Union Africaine.
D’emblée, il faut dire que le siège de la Cour se trouve à Arusha. La Cour se compose
de seize juges qui sont des ressortissants des Etats parties. Il ne peut avoir plus d’un ressortissant
par pays, les juges sont élus par le Conseil exécutif et nommé par la conférence. Ils sont élus
au scrutin secret à la majorité pour une période de six ans et sont rééligibles une fois. Toutefois,
le mandat de huit juges, quatre par section, élus lors de la première élection prend fin au bout
de quatre ans. Ces juges sont tirés par le président de la Conférence après élection. Les juges
élus en remplacement des quatre juges dont le mandat n’était pas expiré achèvent leur mandat
qui prend fin par démission, suspension, ou révocation. Les juges sont indépendants et leurs
fonctions sont incompatibles avec toutes sortes d’activités de nature à porter atteinte à la
profession judiciaire.
La Cour est juridiquement compétente pour tous les différends portant sur
l’interprétation et l’application et la validité des autres traités de l’Union et de tous les éléments
juridiques dérivés, adoptés par l’UA de l’OUA. La Cour est compétente pour les différents
ayant pour objet l’interprétation et l’application de la CADHP, des autres actes des organes de
l’UA ou de toute autre question de Droit International.
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Peuvent saisir la Cour, les Etats parties à la Charte, la Conférence, le Parlement, les
autres organes de l’UA autorisés par la conférence, un membre du personnel de l’UA, les
personnes physiques, les ONG accréditées auprès de l’UA ou de ses organes ou institutions.
Cependant, la Cour n’est pas compétente pour les Etats non membres de l’UA qui ne peuvent
d’ailleurs pas la saisir. Elle n’a pas non plus compétence pour reconnaître un Etat membre non
partie à sa Charte.
Les affaires portées devant la Cour sont introduites par requête, l’objet du litige doit être
indiqué, ainsi que les moyens de droit sur lesquels se fonde la requête. La requête est notifiée
immédiatement à toutes les personnes concernées. Il en informe également les Etats membres
de l’UA ainsi que le cas échéant les organes de l’UA dont les décisions sont en causes via le Pr
de la commission.
En vertu de l’article 24 de la Charte, les affaires relatives à une violation alléguée des
droits de l’homme et des peuples sont introduites par requête déposée au greffe. La requête doit
indiquer le ou les droits prétendument violés ainsi que dans la mesure du possible l’acte ou la
disposition de l’instrument juridique sur lequel il se fonde.
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CHAPITRE 2 : LES JURIDICTIONS INTERNES
Elles ont pour mission de statuer sur les litiges d’intérêt privé, elles connaissent les
contentieux privés. On les appelle parfois les juridictions civiles ou de droit privé sauf pénal.
Conformément au principe de double degré de juridiction, ces juridictions se répartissent en
deux degrés : les juridictions de première instance et la Cour d’appel unique (un seul type de
Cour d’appel en France ou au Gabon, seule juridiction du second degré mais nombreuses).
C’est ce qui détermine l’étendue de son pouvoir de juger (la matière du litige ou
compétence matérielle). Elle s’oppose à la compétence territoriale, c’est celle qui détermine la
juridiction qui est localement compétente (et non pas le type de juridiction).
Le TPI est la juridiction de droit commun au Gabon, c’est à dire qu’elle a compétence de
principe pour connaître de tous les litiges sans qu’il soit besoin d’une loi ou d’un texte spécial
- 1 Le Conseil d’Etat dans l’ordre administratif. Il est parfois juridiction de premier degré, d’appel ou de
« cassation.
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pour l’investir à juger. Le TGI est compétent sauf quand il est privé de sa compétence au profit
de juridictions d’exception. Il n’est pas compétent à chaque fois que des textes auront attribué
compétences à des juridictions spécialisées à cause de la matière du litige.
Chaque TPI est pourvu d’un parquet dont les magistrats sont dirigés par le procureur
de la République qui est lui-même est un magistrat.
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III. Les tribunaux de commerce
S’ils ont une origine très ancienne en France (fin du Moyen-âge), au Gabon ils viennent
d’être créés. Le droit commercial a acquis progressivement son autonomie, et en tant que
branche du droit privé spécifique, il a été créé des juridictions spécialisées.
A. Compétence d’attribution
Juridiction spécialisée : compétente pour juger des affaires commerciales, les litiges en
matière commerciale
Ex : achat de marchandises pour les revendre : distributeur vs revendeur
Contentieux relatifs aux entreprises confrontées à des difficultés ou à des cessations de
paiement …
B. Le ressort territorial
Pour le moment, il n’y a qu’un seul tribunal de commerce basé à Libreville. Ce qui laisse
entendre que les autres TPI sont compétents pour connaître des litiges commerciaux du ressort
de leur compétence territoriale.
C. Organisation et fonctionnement
Il a à sa tête un président disposant des mêmes missions et prérogatives que celui du TPI.
La formation qui statue est composée de 3 juges (président et ses accesseurs), l’imparité permet
de rendre des décisions, les jugements sont rendus collégialement.
Son rôle est de concilier et à défaut de juger les litiges individuels nés d’un contrat de travail.
Juridiction d’exception, spécialisée.
A. Compétence d’attribution
B. Ressort territorial
Pour le moment un seul tribunal du travail basé à Libreville. Ce qui laisse entendre que
les autres TPI sont compétents pour connaître des litiges du travail du ressort de leur
compétence territoriale.
C. Organisation et fonctionnement
Il a à sa tête un président disposant des mêmes missions et prérogatives que celui du TPI.
Particularité de la procédure : une conciliation avant un jugement. Obligation est faite aux
magistrats de tenter préalablement de concilier les parties.
Si aucun accord n’est trouvé, l’affaire est renvoyée devant la juridiction de jugement.
La conciliation est faite par juge conciliateur qui peut aussi éventuellement prendre des mesures
provisoires en attendant le jugement ; il s’agit de mesures importantes et urgentes. Ex :
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délivrance du certificat de travail sous astreinte par l’employeur au salarié, idem pour des
bulletins de salaire, ou des retards de salaires…
1. Evolution historique
Suppression de l’appel circulaire et établissement des Cours d’appel. Elles n’étaient pas
les seules juridictions du second degré : elles ne traitaient que les affaires déjà jugées par des
tribunaux civils, et les tribunaux de commerce. Pour les autres affaires, l’appel était porté devant
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le tribunal civil. A l’époque il y avait plusieurs juridictions d’appel de nature différente : les
Cours d’appel et les tribunaux civils (juridiction de premier degré et du second degré).
2. Etat actuel :
Quelle que soit la juridiction de première instance dont la décision est frappée d’appel, la
juridiction du second degré sera toujours la Cour d’appel en matière civile, commerciale et
sociale. Les Cours d’appel statuent sur tous les appels.
Exception pénale : la Cour d’assises ou Cour criminelle.
En principe tout plaideur peut interjeter appel mais à certaines conditions. Distinction
fondamentale entre affaires jugées en premier et dernier ressort et affaires jugées à charge
d’appel. Il est possible de former appel uniquement quand l’affaire était jugée à charge d’appel.
Pour les affaires jugées en premier et dernier ressort, il n’est pas possible de faire appel
mais il est toujours possible de porter l’affaire devant la Cour de Cassation. Cette dernière ne
statue qu’en droit et ne rejuge pas l’affaire en fait. C’est une voie de recours différente, elle ne
rejuge pas l’affaire mais elle casse ou rejette le pourvoi seulement. Ce n’est pas un troisième
degré de juridiction.
C. Effets de l’appel
Traditionnellement l’appel produit un double effet désigné sous deux termes : l’effet
suspensif de l’appel et l’effet d’évolutif d’appel.
a) signification du principe :
Cela signifie que la juridiction de second degré est saisie pour juger l’affaire dans tous
ses aspects en fait comme en droit. Elle est saisie de l’affaire dans les mêmes conditions que
les premiers juges.
=> La Cour d’appel est saisie de toutes les composantes, dévolue dans sa totalité. En fait
et en droit.
A l’égard de l’appelant : l’effet dévolutif porte sur les parties du jugement que l’appelant
estime qu’elles lui sont défavorables. L’appelant fait une déclaration d’appel.
A l’égard de l’intimé : l’étendue de l’effet dévolutif au chef du jugement non liquidé par
l’appelant.
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Il forme un appel incident, il est appelant incident, il forme incidemment appel formé par son
adversaire pour incidemment critiquer cela.
Puisque la Cour est saisie en droit et en fait, elle ne juge pas la décision de première instance
mais juge l’affaire.
Arrêt confirmatif : toute décision doit être motivée, la juridiction décide des motifs,
explications de la décision et confirme le jugement de première instance. Lorsqu’elle rend un
arrêt confirmatif, les motifs sont aussi les motifs des premiers juges. Elle est réputée avoir
adoptée les motifs du jugement de première instance qui ne sont pas contraire au sien.
La Cour d’appel est réputée avoir accepté les motifs du premier jugement quand elle
considère que le cas a bien été jugé en première instance (relève par motifs propres et
adoptés).
2. Effet suspensif de l’appel :
Pour l’appel, voie de recours ordinaire, l’appel a un effet suspensif. En principe l’appel relevé
va suspendre la décision de première instance le temps que l’affaire soit rejugée.
Si l’une des parties relèvent appel de la décision, la décision est suspendue.
Le pourvoi en cassation ne l’est pas par exemple.
Exception : l’exécution provisoire de la décision de première instance : elle peut être exécutée
malgré l’appel formé contre la décision. Ou exécution par provision.
Deux hypothèses : de la décision exécutoire :
1) hypothèse 1 exécution provisoire de droit : décision de première instance. Par nature, par
essence : les ordonnances de référé, exécutoire par provision de droit. Lorsque l’urgence
l’exige. Ou dans le cas de l’ordonnance prise par le juge de l’exécution.
2) hypothèse 2 exécution provisoire facultative : c’est à dire la juridiction de 1ere instance
rend une décision qui n’est pas assortie de cette exécution provisoire de droit. Le juge de
première instance peut assortir sa décision de cette exécution. Le plaideur peut obtenir la non-
exécution de la décision avec la mise en œuvre du double degré de juridiction.
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Dénomination de conseillers.
Leur rôle est de réprimer les infractions pénales et d’infliger parfois des peines. Distinction
de juridiction de droit commun et juridiction d’exception.
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La juridiction d’instruction a pour mission de découvrir l’auteur de l’infraction en
menant des investigations et d’en rapporter les preuves. La collecte des preuves se fait sous la
direction d’un juge d’instruction qui est un magistrat. Procédure pénale inquisitoire.
Elles se prononcent sur la culpabilité de la personne et décide d’une peine, selon qu’il
s’agisse d’un délit ou d’un crime.
A. En matière délictuelle
1. Le tribunal correctionnel.
Il statut collégialement. Formation en matière pénale du TPI. Normalement trois magistrats
sauf cas exceptionnel.
Il s’agit ici des infractions très graves : gravité de l’infraction et des sanctions. Traitement
particulier. C’est la Cour D’assises ou Criminelle qui est compétente.
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4. Juridictions pénales d’exception :
Ce sont les juridictions pénales politiques et militaires, mais aussi les juridictions pénales pour
mineurs
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a) Mise en œuvre de la saisie pour avis
Le juge du fond saisit la Cour de Cassation et non les parties au litige.
b) Portée de l’avis
Cet avis de la Cour de Cassation n’a pas de valeur obligatoire car abstraite donc ne lie
personne. Cour de Cassation n’est pas elle non plus tenue de respecter cet avis.
Comme le tribunal et la Cour d’appel, elle est organisée en chambres composées de
magistrats d’un rang élevé, et dispose d’un parquet avec à sa tête un procureur général près la
Cour de cassation
L’originalité des juridictions administratives c’est qu’elles n’ont pas uniquement pour
rôle de juger. Une grande partie des juridictions administratives, et notamment le Conseil
d’Etat, a un rôle de conseil auprès de l’exécutif pour lequel il rend des avis.
A- L’organisation et le fonctionnement
Il est organisé d’une manière très hiérarchique. En bas de la hiérarchie se trouvent les
auditeurs qui préparent les dossiers et vont rapporter les affaires au Conseil supérieur. Au-
dessus, il y a les maîtres des requêtes. Leurs fonctions sont identiques à celles des auditeurs,
mais ils gèrent le travail de ces derniers. Au-dessus, il y a les conseillers d’Etat, et parmi eux,
certains sont dits en service ordinaire et d’autres en service extraordinaire. Certains délibèrent
sur des affaires consultatives et contentieuses, et d’autres, uniquement sur des affaires
consultatives.
Au-dessus encore, il y a les présidents de sections choisis parmi les conseillers. Et au sommet,
il y a le chef du Conseil d’Etat, encore appelé le Premier président du Conseil d’Etat.
Le Conseil d’Etat joue le rôle de conseiller juridique pour le gouvernement. Il peut être saisi
par le Premier Ministre ou un ministre, pour être éclairé sur une question ou une difficulté
juridique. Il donne également des avis sur les projets de lois avant leur discussion au parlement.
Le Conseil d’Etat joue enfin un rôle en tant que juridiction pour les affaires
contentieuses lorsqu’il est saisi par les justiciables pour trancher les litiges relevant de sa
compétence.
Ces attributions se retrouvent dans différents domaines. Dans le domaine législatif, pour
des projets de lois, et dans le domaine réglementaire lorsqu’il est saisi d’un projet d’ordonnance.
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C’est le cas notamment lorsqu’il est saisi par le Premier ministre ou un ministre afin de vérifier
un point de droit.
L’originalité du Conseil d’Etat est qu’il cumule les juridictions du 1er degré et de juge
de cassation.
Il existe de nombreux cas dans lesquels le Conseil d’Etat est juge du 1er degré. Dans ces
hypothèses il statue en 1er et dernier ressort. L’hypothèse la plus reproduite est celle du recours
pour excès de pouvoir (REP). Il s’agit d’un recours formé par un particulier contre une décision
de l’administration lorsque cette décision viole une règle de droit. Ce recours doit être porté
directement devant le conseil d’Etat et non devant le tribunal administratif.
Cette fonction est devenue assez rare car la récente création des cours administratives
d’appel avait précisément pour but de désengorger l’activité du Conseil d’Etat.
Il statue sur le pourvoi formé contre les décisions rendues par les Cours administratives
d’appel ou pour les décisions rendues par certaines juridictions spécialisées comme la cour
des Comptes…
Le fonctionnement du pourvoi devant le Conseil d’Etat ressemble au pourvoi devant la
Cour de cassation. La grande différence réside dans le fait que, même en cassation, le Conseil
d’Etat ne se contente pas de contrôler les motifs de droit, il contrôle également les motifs de
fait. Comme le juge de fond, il va établir une certaine matérialité des faits, retenir certaines
qualifications.
Le Conseil d’Etat n’est pas qu’un juge du droit. Le Conseil d’Etat n’est pas obligé de
renvoyer l’affaire car il juge en fait et en droit.
Le tribunal administratif est le juge de droit commun en 1ère instance sauf si un texte prévoit
la compétence d’une autre juridiction pour la 1ère instance, comme le Conseil d’Etat.
Les cours administratives d’appel sont les juges d’appel de droit commun. Elles sont
compétentes pour trancher les litiges formés en 1ère instance sauf si un texte prévoit autrement.
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Section 3 : Les Juridictions Nationales Spécialisées
A. La Cour Constitutionnelle
Aux termes de l’article 76 de la Constitution, « La Cour des Comptes est la plus Haute
Juridiction en matière de Contrôle des fiances publiques.
A cet effet : - Elle assure le contrôle de 1'exécution des lois de finances et en informe
le Parlement et le Gouvernement - Elle vérifie la régularité des recettes et des dépenses
décrites dans les comptabilités publiques et s'assure, à partir de ces dernières, du bon emploi
des crédits, fonds et valeurs gérés par les services de 1'Etat ou par les autres personnes
morales de droit public ;
La Cour des comptes exerce donc une double mission. D’une part, elle assure le contrôle
de l’efficience et de l’efficacité des dépenses de l’Etat et un contrôle juridictionnel qui porte
sur la régularité des opérations des comptables publics.
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C. La Haute Cour de Justice
Dans ce cas, la Haute Cour de Justice est saisie, soit par le Président de la République,
soit par les Présidents des Chambres du Parlement, soit par le Procureur Général près la Cour
de Cassation agissant d'office ou sur saisine de toute personne intéressée.
Le Président de la République qui a cessé d’exercer ses fonctions ne peut être mis en
cause, poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé pour les faits définis par la loi organique
prévue à l’article 81 de la Constitution.
La Haute Cour de Justice est composée de treize (13) membres dont sept (7) Magistrats
professionnels désignés par le Conseil Supérieur de la Magistrature et six (6) membres élus par
le Parlement en son sein, au prorata des effectifs des groupes parlementaires. Le Président et le
Vice-Président de la Haute Cour de Justice sont élus parmi les Magistrats visés à 1'alinéa
premier par 1'ensemble des membres de cette institution.
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