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SECONDE PARTIE : LES JURIDICTIONS : DES LIEUX DE MANIFESTATION ET

D’EXPRESSION DE LA JUSTICE

Il existe plusieurs types de juridictions, on les distingue selon le droit applicable, soit
interne (chapitre 2) soit international (chapitre 1).

CHAPITRE 1 : LES JURIDICTIONS DE DROIT INTERNATIONAL

Il existe des juridictions internationales chargées de dire le droit international comme la


CIJ et la CPI (section 1) et, la CAJDHP (section 2)

Section 1 : La Cour Internationale de Justice et la Cour Pénale Internationale

La Cour Internationale de Justice (paragraphe 1) et la Cour Pénale Internationale


(paragraphe 2) sont deux juridictions qui ne partagent ni les mêmes compétences, ni la même
organisation. Aussi, il serait judicieux de les étudier séparément.

Paragraphe 1 : La Cour Internationale de Justice

Traiter de la Cour Internationale de Justice revient à aborder la question de son organisation,


de son fonctionnement mais également de ses compétences, des voies de recours etc.

A. De l’organisation et du fonctionnement de la Cour

D’emblée, il est nécessaire de retenir que la Cour Internationale de Justice succède à la Cour
Permanente de Justice Internationale et que son siège réside à la Haye. La CIJ est composée
de quinze juges inamovibles qui bénéficient de l’immunité diplomatique et qui sont élus par
l’Assemblée Générale et le Conseil de Sécurité de l’ONU pour un mandat de 9 ans
renouvelables. Le choix opéré est souvent la résultante d’une représentation des grands
systèmes juridiques.

B. Des compétences de la Cour

Au nombre des compétences de la CIJ, se trouvent les compétences consultatives et


juridictionnelles.

S’agissant de la compétence consultative de la CIJ, elle se manifeste par la faculté de


ladite Cour à émettre des avis consultatifs. En effet, aux termes de l’article 65 du statut de la
CIJ, la Cour peut être saisie pour toute question juridique par l’Assemblée Générale, le Conseil
de Sécurité ou tous autres organes ou institutions onusiens. Si les avis n’ont pas en général un
caractère obligatoire, il faut reconnaître que parfois ils peuvent en bénéficier. C’est notamment
le cas lorsque se pose une question ayant pour objet l’appréciation des décisions rendues par
deux juridictions internationales connaissant le contentieux de la fonction publique
internationale. Dans ce cas, l’avis émis par la Cour aura force obligatoire.

En ce qui concerne la compétence contentieuse, elle consiste au règlement par des arrêts
de la Cour pour traiter les différends qui lui sont soumis conformément au droit international.
Les sources applicables par la CIJ sont les traités internationaux, la coutume internationale, les
grands principes de droit international et même l’équité selon l’article 38 du statut.

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Conformément à l’article 36 du statut, la compétence contentieuse de la CIJ s’étend à toutes les
affaires que les parties lui soumettront. Il s’agit des différends juridiques dont l’article 36-2
dresse une liste. Cependant, il est possible que les parties dressent des réserves de compétences
ayant pour effet de limiter l’intervention de la Cour.

Les arrêts sont rendus entre Etats, seuls qualifiés pour se présenter devant la Cour ainsi
que le soutient l’article 34 du statut de la CIJ. Au surplus, la compétence de la Cour doit avoir
été acceptée par le Etats : soit ils l’ont acceptée par avance en souscrivant une clause de
juridiction obligatoire (clause compromissoire), soit, ils l’acceptent une fois le litige né par un
compromis. Toutefois, il a été reconnu dans un arrêt de la CIJ du 11 avril 1949 que les
organisations internationales aient aussi une qualité à saisir la Cour.

Les décisions de la Cour sont non seulement obligatoires pour les parties mais aussi
exécutoires en droit interne. Les parties peuvent donc en solliciter l’exécution forcée. En droit
international, dont le principe est l’absence de caractère exécutoire, il a été décidé qu’en cas
d’inexécution d’un arrêt par une partie, cette dernière sur le fondement de l’article 94 de la
Charte des Nations Unies peut saisir le Conseil de Sécurité aux fins d’exécutions de l’arrêt. Les
voies de recours possibles devant la CIJ sont les voies de réformation.

Paragraphe 2 : La Cour Pénale Internationale

A. De l’organisation et du fonctionnement de la Cour

Située à la Haye, la Cour Pénale Internationale est instituée par le statut de Rome de 1998.
Elle est constituée d’une présidence, des sections d’appels, et du bureau du procureur, des
greffes.

S’agissant de la présidence de la CPI, il faut relever qu’elle se compose de 18 juges, dont


un président, un premier président et un second président qui sont élus à la majorité absolue et
choisis pour trois ans, rééligibles une fois.

Après élections des juges, la CPI s’organise en section. La section de première instance et
la section préliminaire sont composées de 6 juges au moins. L’affectation des juges est fondée
sur la nature des fonctions assignées à chacune d’elle et sur compétence et expérience des juges
élus à la CPI de telle sorte que chaque section comporte la proportion voulue de spécialistes de
droit pénal et de droit international.

Le bureau du procureur quant à lui reçoit des communications et renseignements concernant


les crimes relevant de la compétence de la Cour. Il les examine et soutient les accusations devant
la Cour. Le bureau a à sa tête le procureur qui a toute autorité sur la gestion et l’administration
du bureau y compris le personnel, installations et autres ressources. Il est assisté d’un ou
plusieurs procureurs adjoints. Il est élu au scrutin secret par l’assemblée des Etats parties et à
la majorité absolue. Les procureurs adjoints sont quant à eux élus de la même manière sur liste
proposée par le procureur adjoint.

In fine, en ce qui concerne le greffe, il faut relever que celui-ci est en charge de
l’administration du service de la Cour. Il est dirigé par les greffiers qui exercent leurs fonctions
sous l’autorité du président pour une période de cinq ans renouvelables une fois.

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B. De la compétence de la Cour

La compétence s’exerce à l’égard des personnes pour les crimes les plus graves ayant une portée
internationale. Aux termes de l’article 5 du statut de Rome, la compétence de la CPI est limitée
aux crimes les plus graves qui touchent l’ensemble de la communauté internationale (crimes de
guerre, crimes contre l’humanité, crimes de génocide etc.).

La Cour est saisie soit, par un Etat, soit par le procureur de la CPI conformément à
l’article 14 du statut de Rome dès lors qu’une des infractions prévues par l’article 5 du statut de
Rome est constituée. L’Etat qui saisit la Cour procède au renvoi et indique les circonstances
pertinentes de l’affaire tout en produisant les pièces à l’appui dont il dispose.
Dans les mêmes conditions, le Conseil de Sécurité agissant en vertu de l’article 8 de la
Charte des Nations Unies, peut déférer au procureur les mêmes crimes dénoncés à l’article 5 du
statut de Rome.
Enfin, le procureur peut lui-même décider d’ouvrir une enquête lorsqu’une situation lui
paraît constitutive de crimes prévus par l’article 5 du statut de Rome.

Section 2 : La Cour Africaine de Justice des Droits de l’Homme et des Peuples

En juillet 2008, lors de la troisième conférence, une résolution sur le siège des organes
de l’Union a été adoptée. Cette résolution a abouti à la fusion de la CADHP et de la Cour de
Justice en une seule Cour, la CAJDH. La fusion des deux juridictions s’explique par la volonté
de l’Union Africaine de mettre en place une Cour régionale effective disposant des ressources
nécessaires pour défendre l’Etat de droit, la dignité humaine et les droits de l’Homme. Il reste
donc que la CAJDH devient l’organe judiciaire principal de l’Union Africaine.

Paragraphe 1 : De l’organisation et la compétence de la Cour

D’emblée, il faut dire que le siège de la Cour se trouve à Arusha. La Cour se compose
de seize juges qui sont des ressortissants des Etats parties. Il ne peut avoir plus d’un ressortissant
par pays, les juges sont élus par le Conseil exécutif et nommé par la conférence. Ils sont élus
au scrutin secret à la majorité pour une période de six ans et sont rééligibles une fois. Toutefois,
le mandat de huit juges, quatre par section, élus lors de la première élection prend fin au bout
de quatre ans. Ces juges sont tirés par le président de la Conférence après élection. Les juges
élus en remplacement des quatre juges dont le mandat n’était pas expiré achèvent leur mandat
qui prend fin par démission, suspension, ou révocation. Les juges sont indépendants et leurs
fonctions sont incompatibles avec toutes sortes d’activités de nature à porter atteinte à la
profession judiciaire.

Le président et le vice-président sont élus lors de la 1ere session ordinaire suivant


l’élection des membres de la Cour. Ils sont élus pour trois ans rééligibles pour une fois. La Cour
nomme son greffier et peut pourvoir à la nomination de toute autre fonctionnaire dont l’activité
est jugée nécessaire.

La Cour est juridiquement compétente pour tous les différends portant sur
l’interprétation et l’application et la validité des autres traités de l’Union et de tous les éléments
juridiques dérivés, adoptés par l’UA de l’OUA. La Cour est compétente pour les différents
ayant pour objet l’interprétation et l’application de la CADHP, des autres actes des organes de
l’UA ou de toute autre question de Droit International.

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Peuvent saisir la Cour, les Etats parties à la Charte, la Conférence, le Parlement, les
autres organes de l’UA autorisés par la conférence, un membre du personnel de l’UA, les
personnes physiques, les ONG accréditées auprès de l’UA ou de ses organes ou institutions.
Cependant, la Cour n’est pas compétente pour les Etats non membres de l’UA qui ne peuvent
d’ailleurs pas la saisir. Elle n’a pas non plus compétence pour reconnaître un Etat membre non
partie à sa Charte.

Paragraphe 2 : Le droit applicable devant la Cour

La Cour applique l’acte constitutif, les traités internationaux, généraux ou spéciaux


auxquels sont partis les Etats en litiges. De plus, la Cour applique la Coutume internationale
comme preuve d’une pratique générale acceptée comme étant le droit de même que les principes
généraux de droit.

Les affaires portées devant la Cour sont introduites par requête, l’objet du litige doit être
indiqué, ainsi que les moyens de droit sur lesquels se fonde la requête. La requête est notifiée
immédiatement à toutes les personnes concernées. Il en informe également les Etats membres
de l’UA ainsi que le cas échéant les organes de l’UA dont les décisions sont en causes via le Pr
de la commission.
En vertu de l’article 24 de la Charte, les affaires relatives à une violation alléguée des
droits de l’homme et des peuples sont introduites par requête déposée au greffe. La requête doit
indiquer le ou les droits prétendument violés ainsi que dans la mesure du possible l’acte ou la
disposition de l’instrument juridique sur lequel il se fonde.

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CHAPITRE 2 : LES JURIDICTIONS INTERNES

La Juridiction est un terme générique car il existe diverses juridictions. Il y a une


hiérarchisation des juridictions. Cette hiérarchie est double : car en droit français on parle de
double degré de juridiction, et toutes les juridictions ne sont pas placées au même degré :
- Juridictions du premier degré ou de première instance : litige jugé pour la première fois ;
- Juridictions d’appel, ou du second degré : elles ont pour rôle de rejuger et au besoin elles
reforment la décision des premiers juges, des juges de première instance. Il s’agit de la Cour
d’appel dans l’ordre judiciaire ou Cour administrative d’appel dans l’ordre administratif. Un
plaideur qui a succombé en première instance peut à certaines conditions porter son affaire
devant les juridictions du second degré avec des magistrats plus expérimentés. L’appel n’est
pas toujours possible.
- La Cour de cassation dans l’ordre judiciaire. Ce n’est pas le troisième degré de juridiction ;
elle ne rejuge pas l’affaire une troisième fois mais veille uniquement au respect du droit par
les juridictions de rang inférieur. Elle est unique pour assurer l’unité de l’interprétation du
droit1.

Section 1 : Les juridictions de l’ordre judiciaire

Elles ont pour mission de statuer sur les litiges d’intérêt privé, elles connaissent les
contentieux privés. On les appelle parfois les juridictions civiles ou de droit privé sauf pénal.
Conformément au principe de double degré de juridiction, ces juridictions se répartissent en
deux degrés : les juridictions de première instance et la Cour d’appel unique (un seul type de
Cour d’appel en France ou au Gabon, seule juridiction du second degré mais nombreuses).

Paragraphe 1 : Les juridictions de première instance


Les juridictions proprement civiles sont les tribunaux de première instance ou judiciaires.
Les juridictions à compétences spécialisées commerciales ou sociales sont :
- le tribunal de commerce ;
- le tribunal social ou du travail.

I. Les tribunaux de première instance (T.P.I.)


A. La compétence d’attribution du TPI

C’est ce qui détermine l’étendue de son pouvoir de juger (la matière du litige ou
compétence matérielle). Elle s’oppose à la compétence territoriale, c’est celle qui détermine la
juridiction qui est localement compétente (et non pas le type de juridiction).
Le TPI est la juridiction de droit commun au Gabon, c’est à dire qu’elle a compétence de
principe pour connaître de tous les litiges sans qu’il soit besoin d’une loi ou d’un texte spécial

- 1 Le Conseil d’Etat dans l’ordre administratif. Il est parfois juridiction de premier degré, d’appel ou de
« cassation.

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pour l’investir à juger. Le TGI est compétent sauf quand il est privé de sa compétence au profit
de juridictions d’exception. Il n’est pas compétent à chaque fois que des textes auront attribué
compétences à des juridictions spécialisées à cause de la matière du litige.

B. Le ressort territorial du TPI

Pour connaître le tribunal territorialement compétent, il faut localiser l’affaire pour le


savoir. La notion de ressort territorial est liée à celle de compétence territoriale. On est
compétent pour ce qui est de son ressort.

C. Organisation et fonctionnement du TPI

Normalement le TPI statue collégialement. Les magistrats doivent être en nombre


impair, donc minimum 3. Quand le TPI comporte plus de 5 juges, on divise le TPI en chambres,
qui permettent une spécialisation. Quelque fois une même chambre est divisée en deux sections.
Une chambre ne rend pas la justice en son nom, mais au nom du TPI tout entier. La chambre
n’est pas une juridiction à part entière.
Pour rendre leur jugement, les magistrats se réunissent en formation de jugement.
Normalement les audiences sont publiques (la publicité des audiences de manière générale est
un principe fondamental de l’administration de la justice). Pour certains cas, les débats se
déroulent en chambre des conseils, de manière privée. Cela arrive généralement dans deux cas :
prévenir une atteinte à la vie privée ou alors parce que les parties ont toutes demandées la
réunion en chambre des conseils.

Chaque TPI est pourvu d’un parquet dont les magistrats sont dirigés par le procureur
de la République qui est lui-même est un magistrat.

Un TPI a à sa tête un président qui veille à son administration intérieure, à la répartition


des affaires, au bon fonctionnement. Le président du TPI exerce également les fonctions d’un
juge du TPI. En général, il préside la chambre dont il est membre. En dehors de son rôle de
magistrat, il est investi de missions ou pouvoirs juridictionnels qui lui sont propres. Ces
missions sont variées et absorbantes ; c’est pourquoi elles sont souvent déléguées à un vice-
président, voire à un simple juge. Ces pouvoirs juridictionnels propres du président concernent
3 matières :
- les Ordonnance sur requête : mesure que le président prend unilatéralement à la
demande d’une partie (ex ratification d’un acte d’état civil) ou suite à des mesures qui doivent
être prises rapidement ;
- les Ordonnance de référé : le président du TPI est aussi juge des référés ;
- juge de l’exécution : doit faire exécuter la décision du juge.

Le Président joue un rôle fondamental et statue seul.

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III. Les tribunaux de commerce

S’ils ont une origine très ancienne en France (fin du Moyen-âge), au Gabon ils viennent
d’être créés. Le droit commercial a acquis progressivement son autonomie, et en tant que
branche du droit privé spécifique, il a été créé des juridictions spécialisées.

A. Compétence d’attribution

Juridiction spécialisée : compétente pour juger des affaires commerciales, les litiges en
matière commerciale
Ex : achat de marchandises pour les revendre : distributeur vs revendeur
Contentieux relatifs aux entreprises confrontées à des difficultés ou à des cessations de
paiement …

B. Le ressort territorial

Pour le moment, il n’y a qu’un seul tribunal de commerce basé à Libreville. Ce qui laisse
entendre que les autres TPI sont compétents pour connaître des litiges commerciaux du ressort
de leur compétence territoriale.

C. Organisation et fonctionnement

Il a à sa tête un président disposant des mêmes missions et prérogatives que celui du TPI.
La formation qui statue est composée de 3 juges (président et ses accesseurs), l’imparité permet
de rendre des décisions, les jugements sont rendus collégialement.

III. Le tribunal social ou du travail

Son rôle est de concilier et à défaut de juger les litiges individuels nés d’un contrat de travail.
Juridiction d’exception, spécialisée.

A. Compétence d’attribution

Connait des litiges individuels nés à l’occasion d’un contrat de travail.

B. Ressort territorial

Pour le moment un seul tribunal du travail basé à Libreville. Ce qui laisse entendre que
les autres TPI sont compétents pour connaître des litiges du travail du ressort de leur
compétence territoriale.

C. Organisation et fonctionnement

Il a à sa tête un président disposant des mêmes missions et prérogatives que celui du TPI.
Particularité de la procédure : une conciliation avant un jugement. Obligation est faite aux
magistrats de tenter préalablement de concilier les parties.
Si aucun accord n’est trouvé, l’affaire est renvoyée devant la juridiction de jugement.
La conciliation est faite par juge conciliateur qui peut aussi éventuellement prendre des mesures
provisoires en attendant le jugement ; il s’agit de mesures importantes et urgentes. Ex :

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délivrance du certificat de travail sous astreinte par l’employeur au salarié, idem pour des
bulletins de salaire, ou des retards de salaires…

Paragraphe 2 : La Cour d’Appel


Le plaideur qui succombe a la possibilité de voir son affaire rejugée, sous certaines
conditions, par une juridiction supérieure à celle qui a rendu la décision en première instance.
On reconnaît au plaideur le droit de recourir en appel. L’appel est une voie de recours qui a
pour objet de remettre en cause une décision de justice (différent du pourvoi en cassation,
recours en révision etc.).La voie de recours est facultative. L’appel est la voie de recours par
excellence, c’est la plus répandue.

La juridiction compétente est la Cour d’appel, il y en a plusieurs au Gabon. La Cour


d’appel est une juridiction du second degré qui statue sur des litiges déjà jugés par des
juridictions de première instance.

Ce principe de double degré de juridiction est une garantie fondamentale de bonne


justice car cela permet de redresser d’éventuelles erreurs commises en première instance.
Observations terminologiques :
- on forme, relève ou interjette appel.
- les Cours d’appel rendent des arrêts et non des jugements comme en première instance.

I. La mise en œuvre du double degré de juridiction


A. La juridiction compétente pour connaître de l’appel

1. Evolution historique

a) Appel dans l’ancien droit :


Il n’avait pas alors la même fonction : c’était surtout un moyen politique pour le Roi
d’affirmer sa supériorité face aux juridictions seigneuriales.

b) Révolution et l’appel circulaire :


Les révolutionnaires ne voulaient pas de juridictions hiérarchiquement supérieures même
s’ils étaient d’accord sur le principe de l’appel tel qu’il est conçu aujourd’hui comme garantie
de bonne justice. Ils étaient défavorables à l’idée de hiérarchie pour ne pas qu’une juridiction
acquiert un prestige qui serait un obstacle au Parlement, car le pouvoir législatif était suprême.
Ils ont inventé le système de l’appel circulaire : affaire jugée une seconde fois par un même
type de juridiction mais dans une juridiction territoriale différente. On évitait ainsi la
hiérarchie des juridictions.

c) Etablissement des Cours d’Appel sous l’Empire :

Suppression de l’appel circulaire et établissement des Cours d’appel. Elles n’étaient pas
les seules juridictions du second degré : elles ne traitaient que les affaires déjà jugées par des
tribunaux civils, et les tribunaux de commerce. Pour les autres affaires, l’appel était porté devant

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le tribunal civil. A l’époque il y avait plusieurs juridictions d’appel de nature différente : les
Cours d’appel et les tribunaux civils (juridiction de premier degré et du second degré).

2. Etat actuel :

En France, c’est l’ordonnance du 22 décembre 1958 qui a posé le principe fondamental


que les Cours d’appel sont les seules juridictions du second degré.

Quelle que soit la juridiction de première instance dont la décision est frappée d’appel, la
juridiction du second degré sera toujours la Cour d’appel en matière civile, commerciale et
sociale. Les Cours d’appel statuent sur tous les appels.
Exception pénale : la Cour d’assises ou Cour criminelle.

B. Affaires susceptibles de l’appel

En principe tout plaideur peut interjeter appel mais à certaines conditions. Distinction
fondamentale entre affaires jugées en premier et dernier ressort et affaires jugées à charge
d’appel. Il est possible de former appel uniquement quand l’affaire était jugée à charge d’appel.

Pour les affaires jugées en premier et dernier ressort, il n’est pas possible de faire appel
mais il est toujours possible de porter l’affaire devant la Cour de Cassation. Cette dernière ne
statue qu’en droit et ne rejuge pas l’affaire en fait. C’est une voie de recours différente, elle ne
rejuge pas l’affaire mais elle casse ou rejette le pourvoi seulement. Ce n’est pas un troisième
degré de juridiction.

C. Effets de l’appel

Traditionnellement l’appel produit un double effet désigné sous deux termes : l’effet
suspensif de l’appel et l’effet d’évolutif d’appel.

1. Effet dévolutif de l’appel

a) signification du principe :

Cela signifie que la juridiction de second degré est saisie pour juger l’affaire dans tous
ses aspects en fait comme en droit. Elle est saisie de l’affaire dans les mêmes conditions que
les premiers juges.
=> La Cour d’appel est saisie de toutes les composantes, dévolue dans sa totalité. En fait
et en droit.

b) portée du principe dévolutif :

Effet à l’égard de l’appelant ou à l’égard de l’intimé.

A l’égard de l’appelant : l’effet dévolutif porte sur les parties du jugement que l’appelant
estime qu’elles lui sont défavorables. L’appelant fait une déclaration d’appel.

A l’égard de l’intimé : l’étendue de l’effet dévolutif au chef du jugement non liquidé par
l’appelant.

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Il forme un appel incident, il est appelant incident, il forme incidemment appel formé par son
adversaire pour incidemment critiquer cela.

c) les conséquences du principe dévolutif de l’appel :

Puisque la Cour est saisie en droit et en fait, elle ne juge pas la décision de première instance
mais juge l’affaire.

Si elle infirme le jugement de 1ere instance, c’est un arrêt infirmatif.


Si elle approuve et statut dans le même sens que la première juridiction, c’est un arrêt
confirmatif.

Arrêt confirmatif : toute décision doit être motivée, la juridiction décide des motifs,
explications de la décision et confirme le jugement de première instance. Lorsqu’elle rend un
arrêt confirmatif, les motifs sont aussi les motifs des premiers juges. Elle est réputée avoir
adoptée les motifs du jugement de première instance qui ne sont pas contraire au sien.
La Cour d’appel est réputée avoir accepté les motifs du premier jugement quand elle
considère que le cas a bien été jugé en première instance (relève par motifs propres et
adoptés).
2. Effet suspensif de l’appel :

Pour l’appel, voie de recours ordinaire, l’appel a un effet suspensif. En principe l’appel relevé
va suspendre la décision de première instance le temps que l’affaire soit rejugée.
Si l’une des parties relèvent appel de la décision, la décision est suspendue.
Le pourvoi en cassation ne l’est pas par exemple.
Exception : l’exécution provisoire de la décision de première instance : elle peut être exécutée
malgré l’appel formé contre la décision. Ou exécution par provision.
Deux hypothèses : de la décision exécutoire :
1) hypothèse 1 exécution provisoire de droit : décision de première instance. Par nature, par
essence : les ordonnances de référé, exécutoire par provision de droit. Lorsque l’urgence
l’exige. Ou dans le cas de l’ordonnance prise par le juge de l’exécution.
2) hypothèse 2 exécution provisoire facultative : c’est à dire la juridiction de 1ere instance
rend une décision qui n’est pas assortie de cette exécution provisoire de droit. Le juge de
première instance peut assortir sa décision de cette exécution. Le plaideur peut obtenir la non-
exécution de la décision avec la mise en œuvre du double degré de juridiction.

II. Ressort territorial et siège des Cour d’appel

Actuellement il existe 5 Cours d’appel au Gabon : celle de Libreville, Franceville, Mouila,


Oyem et Port-Gentil.

III. Organisation et fonctionnement des Cours d’appel

A) Magistrats de la Cour d’appel

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Dénomination de conseillers.

B) Division de la Cour d’appel en chambre :


Même fonctionnement que le TGI.
=> En principe la décision est rendue collégialement.
=> Un président de chambre et deux assesseurs.
Elle statue au nom de la Cour d’appel toute entière.
Les audiences sont collégiales,

C) Le parquet de la cour d’appel :

Un parquet par cour d’appel.


Le parquet est appelé le parquet général pour la cour d’appel, et il y a un procureur général
qui dirige ce parquet.

D) Premier président de la cour d’appel :

Rôle très important.


On l’appelle le premier président.
Un président pour chaque chambre.
Le premier président est l’homme d’orchestre de la cour d’appel, fonctions
administratives et juridictionnelles. Il veille au bon fonctionnement de la cour d’appel et des
juridictions inférieures du ressort de la cour d’appel.
Souvent président de la première chambre.
En sa qualité des juges de référé, il a un pouvoir important, c’est lui qui décide, des
exécutions provisoires des décisions, il a le pouvoir d’arrêter les exécutions
provisoires qu’elles soient facultatives ou de droit. Il arrête les exécutions provisoires si elles
risquent d’entrainer des conséquences manifestement excessives. La décision rendue par la
Cour d’appel épuise le pouvoir de double degré de juridiction. Son rôle est important.

Paragraphe 3 : Les juridictions pénales et répressives

Leur rôle est de réprimer les infractions pénales et d’infliger parfois des peines. Distinction
de juridiction de droit commun et juridiction d’exception.

I. Juridictions pénales de droit commun


Il existe au sein des juridictions pénales une distinction entre les juridictions d’instruction
et de jugement. Une organisation spécifique à la matière pénale.

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La juridiction d’instruction a pour mission de découvrir l’auteur de l’infraction en
menant des investigations et d’en rapporter les preuves. La collecte des preuves se fait sous la
direction d’un juge d’instruction qui est un magistrat. Procédure pénale inquisitoire.

Ensuite, la juridiction d’instruction décide de déférer la personne ou non devant la


juridiction de jugement au terme de l’instruction. Et entrera ou non en voie de condamnation à
l’issue d’un procès.

II. Juridiction de jugement

Elles se prononcent sur la culpabilité de la personne et décide d’une peine, selon qu’il
s’agisse d’un délit ou d’un crime.

A. En matière délictuelle

1. Le tribunal correctionnel.
Il statut collégialement. Formation en matière pénale du TPI. Normalement trois magistrats
sauf cas exceptionnel.

2. Juridiction de second degré :


En cas d’appel, c’est la Chambre correctionnelle de la Cour d’appel qui est compétente.

B. Juridiction compétente en matière criminelle

Il s’agit ici des infractions très graves : gravité de l’infraction et des sanctions. Traitement
particulier. C’est la Cour D’assises ou Criminelle qui est compétente.

1. Ressort et siège des cours d’assises :


Le ressort territorial est déterminé par le ressort territorial de la Cour d’appel.

2. Fonctionnement intermittent des cours d’assises :


Elle n’est pas permanente. Composée de magistrats professionnels et de jurés. Elle
fonctionne par session et déroge au principe de la permanence de la justice.

Elle est composée de 3 magistrats professionnels (président et deux assesseurs) et de 4


jurés.
Le président encadre les débats ; il est donc soit un président de chambre d’appel ou un
conseiller désigner de la cour d’appel.
Les jurés sont désignés par voie de tirage au sort. C’est un devoir civique.
Il doit être retenu que le ministère public est représenté au procès.

3. Appel des arrêts de la Cour d’assises :


Seul le pourvoi en cassation est possible.
Le recours en révision est possible, mais à des conditions exceptionnelles, notamment sur des
faits ignorés au moment du procès devant la Cour.

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4. Juridictions pénales d’exception :
Ce sont les juridictions pénales politiques et militaires, mais aussi les juridictions pénales pour
mineurs

Paragraphe 4 : La Cour de Cassation


Il existe une seule Cour de cassation pour toute la République et qui siège à Libreville.
La Cour de cassation est le juge du droit et non du fait. Il existe deux façons pour Cour de
Cassation d’exercer sa fonction de juge du droit.
1. Le pourvoi en cassation
a) Décisions susceptibles d’un pourvoi en cassation.
Seules les décisions rendues en dernier ressort sont susceptibles de faire l’objet d’un pourvoi
en cassation. L’appel n’est pas ouvert dans toutes les affaires.
b) Effets du pourvoi
2 caractéristiques l’opposent à l’appel : pas d’effets suspensif ni dévolutif.
- Absence d’effet suspensif en matière civile : en principe le pourvoi en cassation ne suspend
pas les effets de la décision attaquée. Le demandeur au pourvoi devra ainsi exécuter la décision
de la CA (exception en matière civile notamment divorces), sauf s’il sollicite du premier
président de la Cour de cassation un sursis à exécution.
- Absence d’effet dévolutif : tout ce qu’on peut reprocher à l’arrêt de la Cour d’appel, c’est le
droit -> moyens parfois divisés en branches.

c) L’arrêt de la Cour de Cassation


La Cour de cassation n’est pas un 3ème degré de juridiction -> ne rejuge pas affaire
en fait. Casse décision attaquée entièrement ou partiellement ou rejette pourvoi, notamment
pour cause de forclusion ou de prescription.
d) Litige devant juridiction de renvoi
La juridiction de renvoi dispose d’une liberté en faits et en droit. La Cour d’appel devant
laquelle est renvoyée l’affaire peut se conformer à l’interprétation de la Cour de Cassation et
rendre décision identique à la 1ère décision qui a été cassée en invoquant des motifs différents.
e) Second pourvoi en cassation
En cas de second pourvoi, la Cour de cassation statut en Assemblée plénière -> Cour de
Cassation a changé d’avis et se range à l’interprétation des juges du fond. En revanche, Cour
de Cassation maintient le plus souvent sa position.

2. La saisie pour avis


Peu employée, la juridiction du fond est saisie pour une question nouvelle se posant
dans nombreux litiges et peut solliciter l’avis de la Cour de Cassation avant de statuer sur ce
litige.

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a) Mise en œuvre de la saisie pour avis
Le juge du fond saisit la Cour de Cassation et non les parties au litige.
b) Portée de l’avis
Cet avis de la Cour de Cassation n’a pas de valeur obligatoire car abstraite donc ne lie
personne. Cour de Cassation n’est pas elle non plus tenue de respecter cet avis.
Comme le tribunal et la Cour d’appel, elle est organisée en chambres composées de
magistrats d’un rang élevé, et dispose d’un parquet avec à sa tête un procureur général près la
Cour de cassation

Section 2 : Les Juridictions de l’Ordre Administratif

L’originalité des juridictions administratives c’est qu’elles n’ont pas uniquement pour
rôle de juger. Une grande partie des juridictions administratives, et notamment le Conseil
d’Etat, a un rôle de conseil auprès de l’exécutif pour lequel il rend des avis.

Paragraphe 1 : Le Conseil d’Etat

C’est la plus haute juridiction de l’ordre administratif.

A- L’organisation et le fonctionnement

Il est organisé d’une manière très hiérarchique. En bas de la hiérarchie se trouvent les
auditeurs qui préparent les dossiers et vont rapporter les affaires au Conseil supérieur. Au-
dessus, il y a les maîtres des requêtes. Leurs fonctions sont identiques à celles des auditeurs,
mais ils gèrent le travail de ces derniers. Au-dessus, il y a les conseillers d’Etat, et parmi eux,
certains sont dits en service ordinaire et d’autres en service extraordinaire. Certains délibèrent
sur des affaires consultatives et contentieuses, et d’autres, uniquement sur des affaires
consultatives.
Au-dessus encore, il y a les présidents de sections choisis parmi les conseillers. Et au sommet,
il y a le chef du Conseil d’Etat, encore appelé le Premier président du Conseil d’Etat.

B- Les formations du Conseil d’Etat : les formations consultatives et les formations


contentieuses

Le Conseil d’Etat joue le rôle de conseiller juridique pour le gouvernement. Il peut être saisi
par le Premier Ministre ou un ministre, pour être éclairé sur une question ou une difficulté
juridique. Il donne également des avis sur les projets de lois avant leur discussion au parlement.
Le Conseil d’Etat joue enfin un rôle en tant que juridiction pour les affaires
contentieuses lorsqu’il est saisi par les justiciables pour trancher les litiges relevant de sa
compétence.

C- Les attributions du Conseil d’Etat

1. Les attributions consultatives

Ces attributions se retrouvent dans différents domaines. Dans le domaine législatif, pour
des projets de lois, et dans le domaine réglementaire lorsqu’il est saisi d’un projet d’ordonnance.

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C’est le cas notamment lorsqu’il est saisi par le Premier ministre ou un ministre afin de vérifier
un point de droit.

2. Les attributions contentieuses

L’originalité du Conseil d’Etat est qu’il cumule les juridictions du 1er degré et de juge
de cassation.

a) Le Conseil d’Etat juge du 1er degré

Il existe de nombreux cas dans lesquels le Conseil d’Etat est juge du 1er degré. Dans ces
hypothèses il statue en 1er et dernier ressort. L’hypothèse la plus reproduite est celle du recours
pour excès de pouvoir (REP). Il s’agit d’un recours formé par un particulier contre une décision
de l’administration lorsque cette décision viole une règle de droit. Ce recours doit être porté
directement devant le conseil d’Etat et non devant le tribunal administratif.

b) Le Conseil d’Etat juge d’appel

Cette fonction est devenue assez rare car la récente création des cours administratives
d’appel avait précisément pour but de désengorger l’activité du Conseil d’Etat.

c) Le Conseil d’Etat juge de cassation

Il statue sur le pourvoi formé contre les décisions rendues par les Cours administratives
d’appel ou pour les décisions rendues par certaines juridictions spécialisées comme la cour
des Comptes…
Le fonctionnement du pourvoi devant le Conseil d’Etat ressemble au pourvoi devant la
Cour de cassation. La grande différence réside dans le fait que, même en cassation, le Conseil
d’Etat ne se contente pas de contrôler les motifs de droit, il contrôle également les motifs de
fait. Comme le juge de fond, il va établir une certaine matérialité des faits, retenir certaines
qualifications.
Le Conseil d’Etat n’est pas qu’un juge du droit. Le Conseil d’Etat n’est pas obligé de
renvoyer l’affaire car il juge en fait et en droit.

Paragraphe 2 : Les Juridictions Subordonnées au Conseil d’Etat

A- Les tribunaux administratifs

Le tribunal administratif est le juge de droit commun en 1ère instance sauf si un texte prévoit
la compétence d’une autre juridiction pour la 1ère instance, comme le Conseil d’Etat.

B- Les Cours administratives d’appel

Les cours administratives d’appel sont les juges d’appel de droit commun. Elles sont
compétentes pour trancher les litiges formés en 1ère instance sauf si un texte prévoit autrement.

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Section 3 : Les Juridictions Nationales Spécialisées

Paragraphe 1 – Les Juridictions Spécialisées : La Cour Constitutionnelle et la Cour des


Comptes, la Haute Cour de Justice

A. La Cour Constitutionnelle

La Cour Constitutionnelle a des compétences juridictionnelles et consultatives. De


manière générale, elle a 2 contentieux distincts : en matière de contrôle de la constitutionnalité
des lois, et en matière de contentieux électoral.

Le contrôle de constitutionnalité est la mission essentielle de la Cour


Constitutionnelle. Il s’agit de vérifier la conformité des lois, voire des traités. Suivant les
cas, ce contrôle est obligatoire ou facultatif.

Désormais, un justiciable peut saisir la Cour Constitutionnelle dans certains cas. Le


justiciable va soulever devant le juge une question préjudicielle de constitutionnalité. Le juge
saisi va vérifier si la question est sérieuse, c’est à dire si elle n’a jamais été réglée par la Cour
Constitutionnelle. Si c’est le cas, le juge va surseoir à statuer et transmettre la question soulevée
devant la Cour Constitutionnelle qui, à son tour, va vérifier la régularité de la disposition légale
par rapport au bloc de constitutionnalité.

L’autre activité contentieuse de la Cour Constitutionnelle consiste à vérifier la régularité


des procédures de vote. Qu’il s’agisse de l’élection du Président de la République, des élections
parlementaires…

B. La Cour des Comptes

Aux termes de l’article 76 de la Constitution, « La Cour des Comptes est la plus Haute
Juridiction en matière de Contrôle des fiances publiques.

A cet effet : - Elle assure le contrôle de 1'exécution des lois de finances et en informe
le Parlement et le Gouvernement - Elle vérifie la régularité des recettes et des dépenses
décrites dans les comptabilités publiques et s'assure, à partir de ces dernières, du bon emploi
des crédits, fonds et valeurs gérés par les services de 1'Etat ou par les autres personnes
morales de droit public ;

Elle assure la vérification des comptes et de la gestion des entreprises publiques et


organismes à participation financière publique ;

- Elle juge les comptes des comptables publics ;

- Elle déclare et apure les gestions de fait ;


- Elle sanctionne les fautes de gestion commises à 1'égard de 1'Etat, des collectivités
locales et des organismes soumis à son contrôle »

La Cour des comptes exerce donc une double mission. D’une part, elle assure le contrôle
de l’efficience et de l’efficacité des dépenses de l’Etat et un contrôle juridictionnel qui porte
sur la régularité des opérations des comptables publics.

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C. La Haute Cour de Justice

La Haute Cour de Justice est une Juridiction d’Exception non Permanente.

Elle juge le Président de la République en cas de violation du Serment ou de Haute


trahison. Le Président de la République est mis en accusation par le Parlement statuant à la
majorité des deux tiers (2/3) de ses membres, au scrutin public.

Pendant 1’intersession, le Décret de convocation du Parlement sera exceptionnellement


pris par le Premier Ministre.

Le Vice-président de la République, les Présidents et Vice-Présidents des Corps


constitués, les membres du Gouvernement et les membres de la Cour constitutionnelle sont
pénalement responsables devant la Haute Cour de Justice des actes accomplis dans 1’exercice
de leurs fonctions et qualifiés de crimes ou délits au moment où ils ont été commis, ainsi que
leurs complices et co-auteurs en cas d’atteinte à la Sûreté de l’Etat.

Dans ce cas, la Haute Cour de Justice est saisie, soit par le Président de la République,
soit par les Présidents des Chambres du Parlement, soit par le Procureur Général près la Cour
de Cassation agissant d'office ou sur saisine de toute personne intéressée.

Le Président de la République qui a cessé d’exercer ses fonctions ne peut être mis en
cause, poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé pour les faits définis par la loi organique
prévue à l’article 81 de la Constitution.

La Haute Cour de Justice est liée, à 1'exception du jugement du Président de la


République, par la définition des crimes et délits ainsi que la détermination des peines telles
qu'elles résultent des lois Pénales en vigueur au moment où les faits ont été commis

La Haute Cour de Justice est composée de treize (13) membres dont sept (7) Magistrats
professionnels désignés par le Conseil Supérieur de la Magistrature et six (6) membres élus par
le Parlement en son sein, au prorata des effectifs des groupes parlementaires. Le Président et le
Vice-Président de la Haute Cour de Justice sont élus parmi les Magistrats visés à 1'alinéa
premier par 1'ensemble des membres de cette institution.

Les règles de fonctionnement de la Haute Cour de Justice, la procédure applicable devant


elle et la définition des crimes reprochables au Président de la République sont fixées par une
loi organique.

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