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DEMOCRATIE
REPUBLIQUE DU BENIN
UNIVERSITE D’ABOMEY CALAVI
FACULTE DE DROIT ET DE SCIENCES POLITIQUES
Exposé
Systèmes régionaux de protection
Des droits de l’homme
L’idée d’une Cour Africaine des droits de l’Homme et des Peuples a été mûrie en 1961 à la
rencontre des juristes africains à Lagos, au Nigeria, qui a convenu qu’une charte des droits de
l’Homme dotée d’une cour était nécessaire. C’est à cette rencontre que la proposition
d’institutions continentales de droits de l’Homme a été émise pour la première fois. Après la
création de la commission Africaine des Droits de l’homme en juin 1981 sur la base des
articles 30 et 45 de la Charte africaine des droits de l’homme, la nécessité de la création d’une
cour africaine s’imposa ce qui fut fait le 25 janvier 2004 conformément à l’article 34-3 du
protocole de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples
Il est à noter que la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples est le premier
organe chargé de la promotion, de la protection des droits de l’homme sur le continent. La
Cour africaine des droits de l’homme et des peuples quant à elle est l’institution judiciaire en
dernier ressort de protection des droits de l’homme en Afrique. Dans son action créatrice de
ces différents organes, la charte africaine a consacré la Commission africaine en tant que seul
mécanisme de supervision du respect des obligations des Etats parties vis-à-vis d’elle c’est
pourquoi le mandat de la Commission a été prévu pour couvrir quatre domaines : la
promotion, la protection, l’examen des rapports des Etats parties, l’interprétation de la Charte.
Toutefois, bien que la Commission possède un mandat suffisamment étoffé, elle ne dispose
pas de pouvoir de protection suffisant en ce sens qu’elle n’a qu’un rôle consultatif. C’est sans
doute pour pallier cette lacune que la Cour verra le jour le 25 janvier 2004, avec à la clé des
fonctions de protection, de promotion et de consultation.
Précisons que le règlement intérieur est une résolution déterminant les méthodes et
règles de travail internes qui doivent être observées dans le fonctionnement d’une assemblée,
d’un conseil, d’un organe complexe ou d’un ordre.
Si à la lecture des deux textes de règlements, il apparait que les deux institutions
agissent de façon suffisante dans le domaine des droits de l’homme, il n’en demeure pas
moins que les pouvoirs des deux organes peuvent se neutraliser au point de trahir les
défaillances d’un système à parfaire.
Pour ce faire, otre analyse consistera à exposer dans une première partie les deux
résolutions dans leurs structures et fonctionnements respectifs et dans une seconde partie la
convergence dans l’organisation des compétences des procédures des deux systemes.
I- Deux résolutions distinctes régissant l’organisation interne et le
fonctionnement des systèmes de protection et de promotion des droits
de l’homme en Afrique
La Cour
La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples a vocation de compléter et renforcer
les fonctions de protection que la Charte africaine a confiées à la Commission.
Dans son organisation, la Cour se compose de onze juges, d’un greffier résidant
comme le Président au lieu du siège et d’autres fonctionnaires de greffe, tous ressortissants
des Etats membres de l’OUA.
Les juges
Les juges sont élus par la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement « au scrutin secret
et à titre personnel parmi les juristes jouissant d’une très haute autorité morale, d’une
compétence et expérience juridique, judiciaire ou académique reconnue dans le domaine des
droits de l’homme et des peuples », sur une liste dressée par le Président de la Commission de
l’Union. La composition de la Cour, ne doit comprendre plus d’un juge de la même
nationalité,
La Cour étant un organe indépendant, elle s’auto-administre en cela, elle établit son
règlement intérieur, détermine sa propre procédure, élit son président et son vice président
dont elle fixe les attributions et désigne son greffier et les autres fonctionnaires de greffe.
Le greffe
Au terme de l’article 21alinéa 3, le greffier est nommé par la cour pour une période de 5 ans
et ce dernier peut être renommé pour un autre mandat. Celui-ci est chargé au terme de l’article
25 du règlement intérieur de la cour, d’assister la cour dans ses fonctions judiciaires,
administre le greffe de la cour et en assure la direction et la coordination. La cour nomme
aussi un greffier adjoint qui assiste le greffier dans ses fonctions. A ceux-ci s’ajoute le
personnel du greffe qui est désigné par la Cour elle-même aux termes de conditions fixées par
la cour ainsi que les autres fonctionnaires du greffe qui sont quant à eux, nommés en
conformité avec les normes de l’Union africaine
1- - LA COMMISSION
Il s'agit d'un organe technique indépendant chargé de la promotion et de la protection
des droits de l'homme. Cette Commission a été créée à défaut de pouvoir instituer à
l'époque une véritable Cour.
- Les membres
Selon les articles 31 de la Charte et 11 du Règlement intérieur de la Commission, cette
dernière se compose de onze membres (appelés commissaires) choisis "parmi les
personnalités africaines jouissant de la plus haute considération". La Commission ne peut,
selon l'article 32, comprendre plus d'un ressortissant du même Etat7.
Conformément à l'article 36 de la Charte, les membres sont élus pour un mandat de six ans
renouvelables.
Les membres de la Commission sont inamovibles. En effet, selon les articles 39.2 de la Charte
et 14.1 du Règlement intérieur, une fois élu, un membre ne peut être démis de ses fonctions
que « si de l'avis unanime des autres membres de la Commission, un membre a cessé de
remplir ses fonctions pour toute autre cause qu'une absence temporaire, ou se trouve dans
l'incapacité de continuer à les remplir » En outre, les membres siègent à titre personnel
.
Le président
Selon l'article 18 du Règlement, le Président exerce ses fonctions sous l'autorité de la
Commission. Il détient la charge de prononcer l'ouverture et la clôture de chaque séance de la
Commission, il dirige les débats, assure l'application du Règlement intérieur, donne la parole,
met les questions aux voix et proclame les décisions (art. 44 du Règlement). En cas
d'empêchement, il est remplacé par le Vice-président (art. 19 du Règlement) qui, agissant en
qualité de Président (art. 20 du Règlement), dispose des même droits et des mêmes devoirs
que le Président.
Le Secrétariat
Le Secrétaire de la Commission est désigné par le Secrétaire général de l'O.U.A. (art. 41 de la
Charte) en consultation avec le Président de la Commission (art. 22.2 du Règlement).
- Les organes subsidiaires
Il en existe deux types selon l'article 28 du Règlement intérieur. Ce peut être soit les
comités, soit les groupes de travail. Selon cet article, au cours d'une session et en
consultation avec le Secrétaire Général de l'O.U.A., la Commission peut créer des
comités ou des groupes de travail et leur envoyer pour étude et rapport, tout point de
l’ordre du jour. Ces organes subsidiaires sont composés de membres de la Commission
désignés par le Président sous réserve de l'approbation de la majorité absolue des
autres membres. Ces Comités et autres groupes de travail peuvent, si le Secrétaire
Général de l'O.U.A. l'autorise, siéger en dehors de toute session de la Commission.
B- FONCTIONNEMENT DE LA COMMISSION
La Commission fonctionne de façon régulière depuis sa création. Elle dispose d’un siège,
tient régulièrement des sessions et essaie de s’acquitter de ses missions malgré des difficultés
inhérentes au continent africain.
a. - Siège
Aussi bien la Charte que le Règlement sont restés muets1 sur la question du siège de la
Commission. Lors de la XXIVème Session tenue du 25 au 28 mai 1988, la Conférence des
Chefs d'Etat et de gouvernement a décidé de doter la Commission d'un siège permanent. Le
Secrétariat qui fait aussi office de siège de la Commission est situé à Banjul en Gambie. C'est
donc seulement en novembre 1989 qu'un secrétariat permanent de la Commission a été
ouvert.
b. - Sessions
Si l'on s'en tient à l'article 2 du Règlement, la Commission tient normalement deux sessions
ordinaires chaque année d'une durée moyenne de deux semaines chacune. La session
ordinaire est convoquée à la date fixée par la Commission sur proposition de son Président et
en consultation avec le Secrétaire Général de l'O.U.A. (art. 2.2 du Règlement). Les sessions se
tiennent normalement au siège de la Commission à Banjul. Cependant, en consultation avec le
Secrétaire général de l’O.U.A., elles peuvent se réunir en un autre lieu (art. 4 du Règlement).
Possibilité est également laissée à la Commission de se réunir en session extraordinaire2 sur
décision de son Président en consultation avec les autres membres, à la demande de la
majorité de tous les membres ou à la demande du Président en exercice de l'O.U.A. (art. 3 du
Règlement).
c. - Travail
Nous aborderons le travail de la Commission à partir des points suivants : l'ordre du jour, les
langues de travail, la publicité des documents, le vote, la participation extérieure et les
rapports d'activités.
1. - L’ordre du jour
Conformément à l'article 6 du Règlement intérieur, l'ordre du jour provisoire de chaque
session ordinaire est établi par le Secrétaire363 de la Commission en consultation avec son
Président. Il ne doit comporter aucune information relative aux communications émanant des
Etats ni les autres communications en dehors des titres y relatifs.
L'ordre du jour provisoire et les documents y relatifs doivent être distribués aux commissaires,
aux Etats parties à la Charte, au Président en exercice de l'O.U.A. et aux observateurs, par le
Secrétaire au moins six semaines avant l'ouverture de la session (art. 7 du Règlement). Il est
également envoyé dans les mêmes délais aux agences spécialisées, aux organisations non
gouvernementales et aux mouvements de libération nationale intéressés. Toutefois, en cas de
1 Le Règlement se contente en son article 4 de disposer que « les sessions se tiennent normalement au siège de la
Commission. La Commission peut toutefois, en consultation avec le Secrétaire Général, décider de tenir une session ailleurs
».
2 Deux sessions extraordinaires se sont tenues respectivement les 13-14 juin 1989 à Banjul en Gambie, et les 18-19
décembre 1995 à Kampala en Ouganda
B-Fonctionnement de la Cour
a- Siège
Les sessions se tiennent normalement au siège de la Cour. La Cour peut toutefois,
conformément à l’article 25 (1) du Protocole, décider de siéger sur le territoire de tout autre
Etat membre de l’Union africaine
b-Sessions
La Cour tient quatre sessions ordinaires par année d’une durée d’environ quinze jours,
chacune. Les sessions de la Cour sont convoquées aux dates fixées par cette dernière lors de
4 Voir par exemple. Communiqué final de la 27ème session ordinaire de la Commission Africaine des Droits de l'Homme et
des Peuples. Distribution générale, Doc/Os(XXVII) 177 b.
Communiqué final de la 11ème session ordinaire de la CADHP. ACHPR/COMM./FIN/XVREV.L.
Communiqué final de la 14ème session ordinaire de la CADHP. ACHPR/COMM./FIN/(XIV).
Communiqué final de la 15ème session ordinaire de la CADHP. ACHPR/COMM./FIN/(XV).
sa session précédente. Dans des circonstances exceptionnelles, le Président peut modifier les
dates d'une session en consultation avec les autres membres de la Cour. La lettre d’invitation
doit indiquer les dates, l’ordre du jour, la durée et le lieu des sessions ainsi que toute autre
information pertinente. Cette lettre est envoyée aux membres de la Cour, au moins trente (30)
jours calendrier avant la tenue de la session. Le Président peut également convoquer des
sessions extraordinaires, à sa propre initiative ou à la demande de la majorité des membres de
la Cour. La lettre d’invitation doit indiquer les dates, l’ordre du jour, la durée et le lieu des
sessions ainsi que toute autre information pertinente. Cette lettre est envoyée aux membres de
la Cour, au moins quinze (15) jours calendrier avant la tenue de la session. Le quorum de sept
(7) juges prescrit à l’article 23 du Protocole s’applique à toutes les séances de la Cour. Si, au
début d’une séance, le quorum n’est pas atteint, le Président ajourne cette dernière. Si, au
cours d’une séance, le quorum cesse d’exister, le Président ajourne cette dernière.
c- Les langues de travail
Les langues officielles de la Cour sont les langues officielles de l’Union africaine. Les langues
de travail de la Cour sont les langues de travail de l’Union africaine. La Cour pourra
cependant, en cas de besoin, déterminer, parmi ces langues, une ou plusieurs langues de
travail ;nonobstant les dispositions des alinéas 1 et 2 du présent article, la Cour peut permettre
à toute personne comparaissant devant elle d’utiliser une langue de son choix s’il apparaît que
ladite personne n’a pas une connaissance suffisante de l’une des langues officielles de la Cour.
Les termes et conditions du recours à des interprètes en vue de mettre en application le
paragraphe 3 du présent article seront fixés par la Cour.
1- Fonction de promotion
Par ailleurs, lors de chaque session, tous les membres de la commission sont tenus de
présenter un rapport écrit, notamment sur les pays visités et les organisations contactées (art
87 alinéa 3).
Quant au règlement intérieur intérimaire de la Cour, elle n’accorde pas une place
particulière à la fonction de promotion étant donné que le protocole relatif à la Charte
africaine des droits de l’homme et des peuples portant création de la Cour africaine des droits
de l’homme et des peuples lui attribue essentiellement, outre la compétence de connaître des
affaires et différends, une fonction consultative.
2- Fonction de consultation
L’article 4 du protocole portant statut de la Cour dispose qu’elle peut donner un avis
sur toute question juridique concernant la Charte ou tout autre instrument pertinent relatif aux
droits de l'homme, à condition que l'objet de l'avis consultatif ne se rapporte pas à une requête
pendante devant la Commission. Cette disposition est reprise à l’alinéa 1.b de l’article 26 du
règlement intérieur intérimaire. Ainsi, le titre 5 du règlement est entièrement consacré à la
procédure consultative.
Selon les articles de ce titre, les Etats membres, l’Union Africaine, tout organe de
l’Union Africaine ou une organisation reconnue par l’Union Africaine peuvent adresser une
demande d’avis à la Cour. Les demandes doivent porter sur des questions juridiques et
indiquer de façon précise les points spécifiques sur lesquels l’avis est requis. Elles doivent
également préciser les dispositions de la Charte ou de tout autre instrument international
relatif aux droits de l’homme à propos desquels l’avis est demandé, les circonstances à
l’origine de la demande, ainsi que les noms et adresses des représentants des entités ayant
introduit la demande. Il faut également noter, comme le précise le protocole portant création
de la Cour, que les demandes ne doivent pas être relatives à une requête pendante devant la
Commission.
Pour l’avis consultatif de la Cour, la demande d’avis une fois reçue, est transmise par
le greffe aux Etats membres, à la Commission ainsi qu’à toute autre entité intéressée. Selon un
délai fixé par elle, la Cour reçoit les observations écrites des Etats membres ou de toute entité
intéressée. Elle décide alors s’il y aura oui ou non une procédure orale et décide de la date
d’audience éventuelle.
Afin de prononcer son avis, la Cour peut décider d’adopter les dispositions relatives à
la procédure contentieuse. A l’issue, elle prononce son avis en audience publique ou peut en
décider autrement compte tenu des circonstances. Tout juge ayant participé à l’examen de la
demande d’avis peut y joindre son opinion individuelle ou dissidente.
Par ailleurs, il faut noter que la Cour, sur des questions particulières, peut demander
l’avis de la Commission (Art 29 du règlement intérieur intérimaire). La Commission quant à
elle peut également au terme de l’article 76 de son règlement intérieur, consulter les ONG soit
directement soit par l’intermédiaire d’un ou de plusieurs comités constitués à cette fin. Ces
consultations peuvent se faire à l’initiative de la Commission ou sur la demande de
l’organisation concernée.
B- Fonction de protection
Les communications adressées par les particuliers sont enregistrées par le Secrétariat
de la Commission puis adoptées par vote à la majorité absolue des commissaires décidant
ainsi de la possibilité de leur étude. Outre ce vote, la Commission ne peut être saisie d’une
communication non-étatique que lorsque celle-ci remplit un certain nombre de conditions :
- Le respect d’un délai raisonnable entre l’épuisement des voies de recours internes
et la saisine du Secrétariat de la Commission ;
Aux termes de l’article 100 du règlement, la Commission notifie d’abord aux Etats
parties concernés et ce le plus tôt possible la date d’ouverture, la durée et le lieu de la session
à laquelle la question sera examinée, ainsi que la procédure à suivre pour présenter des
observations orales ou écrites. Les parties visées ont aussi le droit de se faire représenter lors
de l’examen de l’affaire. Le déroulement de la procédure, prévu par l’article 119 accorde trois
mois à l’Etat partie intéressé pour soumettre à la Commission des explications ou déclarations
éclaircissant la question à l’examen et en indiquant, le cas échéant, les mesures qu’il a pu
prendre pour remédier au problème. Ces explications sont communiquées à la partie auteur de
la Communication qui peut soumettre par écrit tout renseignement supplémentaire dans un
délai fixé par la Commission. En cas de non respect des délais, la Commission statue suivant
les éléments en sa possession.
L’examen des communications dans l’ordre ou elles ont été reçues par le Secrétariat
sauf décision contraire de la Commission. Apres un délai de 12 mois, la Commission devra
adopter un rapport sur la question examinée relatant les faits et conclusions auxquelles elle a
abouties ; puis elle envoie copie aux Etats parties intéressés et à la Conférence. Toutefois,
Avant de faire connaitre ses vues définitives à la Conférence, la Commission a autorité de
prendre des mesures provisoires au besoin conformément à l’article 111 du règlement
intérieur.
Une fois saisie, la Cour Africaine des droits de l’homme et des peuples analyse les
affaires en audiences publiques sauf si elle en décide autrement en ordonnant le huis-clos
conformément à l’article 43 du règlement intérieur intérimaire. La Cour en décide ainsi soit
sur initiative propre soit à la demande d’une partie. Ces audiences publiques participent à la
transparence et au droit à un procès équitable. Cependant, il faut reconnaitre qu’à elle seule, la
publicité des audiences ne garantit pas un bon procès.
D’autres facteurs dans la procédure devant la Cour, favorable à un bon procès sont la
célérité et l’équité. L’article 7 de la Charte africaine des droits de l’homme et peuples dispose
que « toute personne a droit a ce que sa cause soit entendue dans un délai raisonnable… ».
C’est une célérité requise, bien que le délai reste imprécis, du droit processuel international.
Le protocole créant la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples évoque par ailleurs
en son article 28.1 que l’arrêt de la Cour doit être rendu dans les 90 jours suivant la clôture de
l’instruction de l’affaire. Dans le même temps, ce protocole prévoit en son article 27.2 la
possibilité pour la Cour de prendre des mesures provisoires pertinentes en cas d’extrême
gravité et d’urgence lorsqu’il s’avère nécessaire d’éviter des dommages irréparables à des
personnes, à l’instar de la Commission.
Le principe d’équité, quant à lui, est relatif à l’égalité des armes, au principe de la
contradiction et à la motivation des avis consultatifs et des arrêts. Le droit à un procès
équitable implique nécessairement l’égalité des moyens entre les parties, une possibilité
raisonnable de présenter les causes et les preuves dans les conditions qui ne place aucune
partie dans une situation de désavantage par rapport à ses adversaires. La Cour offre à cet
effet une assistance judiciaire aux termes de l’article 31 du règlement. L’impartialité des juges
est aussi requise. Aussi, ne peut-il siéger dans une même affaire, un juge qui aurait
antérieurement intervenu comme agent, conseil ou avocat de l’une des parties, ou en qualité
de membre d’un tribunal national ou internationale, d’une commission d’enquête ou à tout
autre titre ainsi qu’il ressort de l’article 17.2. Un juge ne peut pas siéger non plus dans une
affaire opposant une partie à l’Etat dont il a la nationalité (article 22).