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- Réalisé par :
- AHMED MLIH
- OMAR ERRADI
La démocratie est l’un des fondements essentiels d’un pays développé , et l’une des
garanties pour le respect des droits et libertés . Le droit de vote est un fondement de
notre démocratie, il est consacré par l’article 2 de la constitution marocaine de 2011 .
L'élection, emprunté du latin electus qui veut dire choisir, opter pour ,sélectionner est
une procédure ou un moyen légal par lequel le peuple choisi qui le représente et
exerce le pouvoir en son nom et prend en charge les affaires publiques au moyen
d'un suffrage , auquel toutes les personnes disposant du droit de vote ,sont appelées
à participer.
Le législateur marocain afin de consacrer des garanties efficaces à l'intégrité des
élections, a accordé au pouvoir judiciaire le pouvoir de contrôler la régularité des
élections, en examinant les litiges qui en découlent et statuer soit par l'annulation, la
correction, ou la confirmation .
Les règles encadrant le contentieux électoral ont connu une évolution à travers le
temps . La première loi électorale a été promulguée après l'indépendance en 1959
relative aux élections communale urbaine et rurale , qui est restée en vigueur jusqu'à
la promulgation de la loi n°12.91 qui a été à son tour remplacée par la loi n°9.97 en
tant que code des élections , modifiée par la suite par la loi n°57-11 et par la loi
organique n°59-11 relative à l'élection des membres des conseils des collectivités
territoriales .
L’institution des tribunaux administratifs par la loi 41-90 a constitué un changement de
règle de la compétence en matière électoral. En 2011 a l’occasion de l’adoption de la
nouvelle constitution , une cour constitutionnelle est venue remplacer le conseil
constitutionnel et parmi ces attributions la vérification et la régularité de l'élection des
membres du parlement et la régularité du référendum .
L'intérêt du sujet consiste à mettre la lumière sur les litiges pouvant entacher les
élections , et les tribunaux compétents pour préserver la légalité et la régularité des
résultats des élections .
Nous allons traiter en premier lieu les litiges relatifs aux contentieux électoral en phase
préélectorale et en phase électorale , et en second lieu la compétence attribuée aux
tribunaux administratifs et ordinaires ainsi qu'à la cour constitutionnelle en matière
électorale .
PLAN :
I- Les litiges relatifs au contentieux électorale :
A- Les litiges en phase préélectorale :
a- Les litiges liés au découpage électoral et à l'élaboration des listes
électorales :
b- Litiges liés à la candidature et à la campagne :
c-Litiges liés à la campagne :
B- Les litiges en phase électorale :
II-La compétence en matière électorale :
A- La compétence attribuée aux tribunaux administratifs et aux TPI :
B- La compétence attribuée à la cour constitutionnelle :
a- Etendue du pouvoir de la cour constitutionnelle en matière électoral
b- Les droits tirés de la jurisprudence de la cour constitutionnelle en
matière électorale :
S’agissant des listes électorales, celles-ci peuvent être définies comme étant un
registre dressé comportant tous les noms des citoyens d'une circonscription électorale
admis à voter. Selon l'article 2 de la loi 9-97 formant code électoral : « L’inscription
sur les listes électorales est obligatoire. L’interdiction d’enregistrement sur les listes
électorales peut être en vertu de la loi ou bien d’une décision judiciaire ».
La liste électorale, comme la carte d'électeur, est un élément de la procédure
électorale d'un État, destinée à lutter contre les risques de fraude électorale.
Elle se caractérise par deux principes : elle est générale puisqu’elle s’applique à
toutes les élections, elle est permanente car l’électeur n’est pas obligé de s'inscrire à
chaque fois.
C’est la période qui précède toute élection et durant laquelle les candidats et leurs
partisans font la promotion de ceux-ci afin de récolter le plus grand nombre possible
de voix. Le législateur a prévu dans les articles 49 à 54 de la loi 9-97 les conditions
de la campagne électorale.
Malgré l'existence d'un vaste arsenal de lois qui réglementent la campagne électorale,
celles-ci témoignent d'un certain nombre de violations et de contestations qui ont
parfois un impact sur les résultats des élections et portent atteinte à son intégrité et à
sa transparence. Parmi les violations qui se produisent dans les campagnes
électorales, on trouve l'utilisation de l'argent pour attirer les électeurs et gagner leurs
votes, ou le dépassement du plafond de dépenses spécifiées, ou l'exploitation de
certains symboles religieux ou nationaux, ou le non-respect du calendrier de la
campagne, ou la publication d'affiches en dehors des lieux désignés, ou l'utilisation
d'équipements de l'État... etc.
Toutefois les demandes présentées en raison d’une violation au niveau des
campagnes électorales sont la plupart du temps rejetées, surtout lorsqu'ils manquent
de preuves et arguments .
On déduit que le juge électoral peut intervenir à toutes les étapes des élections depuis
le découpage jusqu’au résultat de vote.
B-Les litiges en phase électorale :
Dans cette partie nous évoquerons les litiges liés au bureau de vote et les litiges liés
au vote et l’annonce des résultats .
L'article 575 de la loi 9.97 portant code électoral dispose que le bureau de vote est
composé d'un président désigné par le gouverneur parmi les employés et
fonctionnaires des administrations publiques, des collectivités locales, des
établissements publics ou des électeurs alphabétisés.
Le chef du bureau de vote est assisté par le plus âgé et le plus jeune parmi les
électeurs, présents au bureau de vote, le nombre des membres du bureau ne doit
pas être inférieur à trois pendant toute la durée du scrutin.
Si la nomination du bureau relève de la compétence de l'autorité locale, la nomination
du reste des membres du bureau se fait au choix du président et des électeurs
présents au bureau de vote en raison de la volonté d'impliquer les électeurs à exprimer
leur volonté.
Il peut arriver que l'autorité locale s'immisce dans la désignation des membres du
bureau, ce qui entraîne l'annulation du résultat du scrutin, ce que la justice marocaine
a suivi dans sa jurisprudence.
Par exemple, les tribunaux administratifs au Maroc ont considéré que la constitution
des bureaux de vote est une des formalités essentielles dont le non-respect entraîne
la nullité des élections, en application de l'article 57 de la loi 97-9 formant code
électoral.
L'exigence d'impartialité et d'intégrité, outre la lecture et l'écriture, est considérée
comme l'une des conditions requises et obligatoires pour le président et les membres
du bureau.
Nous aborderons en premier lieu les processus associés au vote et ainsi que les
différends liés aux résultats.
- Processus de vote :
Le contentieux électoral est tranché par deux types de justice : la justice ordinaire et
la justice constitutionnelle.
Outre la justice constitutionnelle, qui s’est distinguée par sa jurisprudence, les
tribunaux de première instance et administratifs sont également spécialisés dans le
contentieux électoral. Il est important de signaler que le problème du conflit de
compétence ne se posait pas du tout avant la promulgation de la Loi n° 41-90 instituant
des tribunaux administratifs.
Avant cette date, les tribunaux de première instance avaient une compétence
générale et statuent sur toutes les affaires, y compris les élections. Ainsi, il y’a lieu
d’expliquer la compétence de la justice ordinaire, et par la suite étudier et analyser les
procédures d’appel et les moyens de preuve dans le contentieux électoral.
Quant à l’action en justice, elle est déposée et enregistrée gratuitement, et il est statué
obligatoirement et définitivement dans un délai d’un jour (24 heures) à compter de la
date de dépôt de la plainte, et la décision est notifiée au gouverneur ou au greffier du
Commission Nationale de la Statistique Huit jours après la proclamation des résultats,
le recours est introduit par acte déposé au greffe du Tribunal de Première Instance du
ressort de l’élection.
Depuis l’entrée en vigueur de la loi 9.97 portant code électoral, nous avons constaté
un partage des compétences.
L’article 8 de la loi 41.90 instituant les tribunaux administratifs dispose que ces
derniers sont compétents en matière de contentieux électoral et subordonne la
matière à l’absence d’une disposition spéciale attribuant compétence à une autre
partie.
Certains litiges en dehors des litiges prévus à l’article 26 de la loi 41.90 ont été
soumis à la justice administrative. La jurisprudence marocaine et le pouvoir judiciaire
se divisaient en la matière en deux directions principales :
- La première partie estime que les tribunaux administratifs sont compétents dans tout
contentieux électoral, à la preuve que l’article 8 de la loi 41-90 a précisé la
compétence des tribunaux administratifs pour appliquer les textes législatifs et
l’organisation relatifs aux élections en général, et que la limitation de l’article 26 n’est
pas une limitation exclusive, mais plutôt une limitation par voie de représentation.
- La deuxième partie considère que les juridictions administratives ne sont pas
compétentes pour connaître des contentieux électoraux qui ne sont pas mentionnés
à l’article 26 de la loi 41.90, au motif que l’article 8, tout en précisant la compétence
des juridictions administratives en général, a restreint ces compétences aux conditions
prévues aux articles 26 et 27 de ladite loi. Par ailleurs, le législateur n’a pas abrogé
le chapitre 18 du code de procédure civile, qui confère aux tribunaux de première
instance, la compétence générale pour connaître de tous les litiges, et celle des
compétences des tribunaux administratifs.
électoral tranche avec la mission qui lui est dévolue par les textes juridiques, puisqu’il
législatives :
Dans le contentieux des résultats, les législations électorales ont doté le juge
constitutionnel mais aussi tout juge de l'élection de pouvoirs étendus lui permettant
d’assurer la cohérence et la sincérité des résultats. Autrement dit, le juge électoral
s’offre plusieurs possibilités en vue d’assurer la sincérité des scrutins. Soit le rejet de
la protestation, soit la réformation des résultats, soit enfin l’annulation.
⮚ Le rejet de la protestation :
C’est en fait la décision la plus fréquente . Elle correspond aux cas d'allégations non
fondées . Elles sont émises aussi en cas d’existence d’une différence de voix trop
grande entre le candidat élu et son concurrent le plus immédiat . Cet écart de voix est
à même d'anéantir un effet significatif d'allégations , même fondées , sur le résultat du
scrutin . Le moins qu’on puisse dire est que l'expérience de la juridiction
constitutionnelle a été féconde en la matière . Le juge de l'élection ne prononce
l’annulation d’une élection que si les faits invoqués par le requérant ont eu une
incidence probante sur le résultat du scrutin. Le juge de l'élection ne prononce
l’annulation de l'élection que si les faits prétendus par le requérant ont une incidence
directe certaine , une influence suffisante pour fausser le résultat du scrutin .
La décision de rejet de protestation ne blanchit pas l'élection de tout soupçon , pas
plus qu’elle ne constitue pas un certificat de bonne conduite pour le candidat élu ou
une attestation de sincérité pour le scrutin . Elle implique simplement que les griefs
articulés par le requérant n’ont pas été de nature à conclure l’annulation du scrutin .
⮚ L’annulation du scrutin :
Dans le cadre de son contrôle, le juge électoral n'hésite pas à sanctionner des
résultats qui ne reflètent pas à l'expression de la volonté du corps électoral .
L’annulation du scrutin constitue la sanction la plus radicale dans le contentieux des
élections , puisqu' elle invalide les résultats du scrutin , le rendant par conséquent nul.
Au Maroc, 61 annulations ont été prononcées lors des épisodes électoraux de 1993 ,
1997 , 2002 et 2007 . Au cours desquelles 624 protestations ont été présentées.
Dans sa jurisprudence relative au contentieux électoral, le conseil constitutionnel a pu
affirmer un certain nombre de droits fondamentaux. Loin de prétendre à une analyse
exhaustive, nous n'envisageons d'exposer que quelques droits tirés d'une
jurisprudence du conseil publiée entre 1994 et 2002. Suite à cette jurisprudence, on
peut citer certains droits affirmés par le conseil constitutionnel:
- Le principe d'égalité des électeurs et des candidats, la liberté de choix des
électeurs,
- Le droit d'éligibilité comme droit intangible, la sincérité du scrutin, sa régularité
et sa transparence,
- Le respect par les candidats des règles de moralité au cours de la campagne
électorale.
- Le principe de la légalité
Ce principe a été également affirmé par le conseil lors de plusieurs recours. Ainsi, le
Conseil a annulé l'élection dans une circonscription en raison du refus du gouverneur
d'inscrire un candidat, qui a obtenu gain de cause par le tribunal 10 .
Bibliographie :