Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
PROPOS LIMINAIRES :
Le droit de l’UE est un droit issu des traités constitutifs de l’UE, et de tous les
actes qui ont été pris en son application. C’est un droit qui trouve sa source dans des
traités internationaux qui ont été conclus par des États européens, qui ont accepté de
faire partie d’un ensemble et d’une organisation dénommée Union européenne. Ce
droit est effectivement issu de traités internationaux, conclus de manière classique en
bonne et due forme, confirmé lors de la ratification de ces traités.
Le DIP, étudié à part, est une discipline qui obéit à une certaine logique : c’est
le droit des rapports internes étatiques, s’appliquant aux organisations
internationales + il protège les individus.
Faits : une entreprise se voit imposer des droit de douanes supérieurs à ceux qui
étaient applicables auparavant. Les autorités néerlandaises ont affirmé qu’elles
étaient libre de les fixer comme bon leur semblait. L’entreprise a identifié l’art
12 du TFUE qui prévoyait que « les États membres s’abstiennent d’introduire
entre eux de nouveaux droits de douanes » et « d’augmenter les droits de
douanes existants ».
1
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
d’effet direct que si cela a été stipulé par les auteurs du traité, si tel était bien
leur volonté. Si l’on est ds le doute, il n’y a pas d’effet direct. A l’opposé, il y avait
ceux qui pensaient que le droit communautaire ne serait plus du DI classique,
car on permettait à tout un chacun de soulever devant le juge national des
incompatibilités avec le droit communautaire européen. Cette dernière thèse l’a
emporté.
Faits : COSTA était un avocat italien qui avait dû régler une facture
d’électricité, et avait remarqué que l’organisme en question était en position de
monopole. Il trouvait cela contraire au droit communautaire européen,
notamment au visa de l’art 37 TFUE, qui interdit les discriminations. ENEL (la
société de gestion des réseaux électriques en Italie) s’y est opposé en mettant en
avant le fait que le texte postérieur déroge au texte antérieur. Autrement dit,
« Lex periorant derogent ». Donc le traité conclut par les États membres
pouvait se voir opposer un texte de droit italien pris unilatéralement. Il disait
que l’Italie ne respectait donc pas le traité.
2
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Les droits nationaux sont contraints par le droit de l’UE qui régit l’ensemble
de ces matières. Compte tenu de la diversité des moyens, il pouvait s’appliquer à de
nombreuses matières. Le droit de l’UE ajd s’applique à 80 % de notre droit, sans que
cela ne soit nécessairement indiqué. Lorsque l’on présente une loi, on ne sait que
rarement qu’elle est d’inspiration européenne, transposition d’une directive. Le droit
national est le plus souvent issu du droit européen. Cette origine présente un intérêt
pour les juristes, surtout pour la théorie de l’interprétation conforme. Arret CJUE du
13 novembre 1990 dit « Marleasing », la CJUE affirme que le droit national doit être
étudié en conformité avec la disposition européenne dont il est issu. Dans ces
conditions, on retrouve l’application du droit européen ds pleins de cas de
figures.Quelques exemples :
• Dans des litiges qui s’appliquent en droit du travail, dans les relations
entre employeurs et salariés. Pour protéger les salariés, leur qualité de
vie (congés, horaires etc.). Le but est également d’assurer une
représentation des salariés. Ex : Hôtesse de l’air fait l’objet d’un
traitement trop sévère par rapport à ses collègues masculins sur l’âge de
la retraite. Elle invoque le droit européen contre les discriminations
directs et indirects.
3
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
et des textes des institutions. Le juge pénal doit tenir compte de ces
exigences.
= Concerne les moyens de droit pour mettre en œuvre devant un juge ce droit de l’UE.
Préalablement, il faut comprendre ce qu’est l’UE, ce qui anime son action et délimite
ses moyens et ses obj.
Elle est posée en doctrine par des auteurs qui s’interrogent sur ce qu’est l’UE.
On connaît tous l’expression : « l’Union européenne est un objet juridique non
identifié », selon Jacques DELORD1. Depuis la CCA, la doctrine constatait que les
communautés européennes avaient une nature particulière. Ils ont observé qu’il
s’agissait d’organisations sui generis. Ce qualificatif a été utilisé avec bcp de facilités
par la doctrine. Pour autant, les communautés ont été reconnues par les organisations
internationales comme étant des organisations internationales (les États de la
communauté), cad d’une nature équivalent. A aucun moment une organisation n’a
traité avec l’UE comme si il s’agissait d’un État. Pour autant, ds la doctrine, des
auteurs ont comparé les communautés à une forme particulière d’État. Le cas échéant,
un État fédéral en devenir. C’est une création imputable aux États membres de l’UE
qui seraient en voie de transformation régulière en une fédération d’État, ou plus
encore en un État fédéral. La doctrine de nombreux États membres s’interroge sur la
vraie nature de l’UE et élabore de multiple réflexions selon des critères complexes :
• Mais d’un point de vue concret, on fait des constats pour observer que l’UE est
une organisation internationale au sens du droit international. C’est le 1 er point
de def.
1 Homme d’État français, il travaille tout d’abord auprès de Jacques CHABAN-DELMAS, puis obtient
des ministères dans les gouvernements de Pierre MAUROY.
4
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Cette association est dotée d’une personnalité juridique qui lui est propre,
même si cela a fait débat dans la doctrine, notamment après le Traité de Maastricht
en 1992. Le TUE n’a pas traité de la personnalité juridique de l’UE en tant que telle.
Les communautés européennes disposaient elles, tout de même, de cette personnalité
juridique. En 1992, on crée une Union européenne d’un genre nouveau qui englobe les
3 communautés européennes existantes, en y ajoutant des formes de coopération
interétatiques dans les domaines fondamentaux de la politique étrangère, de la
coopération policière et de la sécurité.
L’UE qui repose sur deux traités, TUE et TFUE, a considérablement évolué au
fil du temps. Elle n’est pas le fruit d’une génération spontanée. C’est plutôt une issue
de multiples adaptations et évolutions d’un système préexistant.
2 Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier, fondée par le Traité de Paris en 1951 et entrée
en vigueur en juillet 1952. l’objectif était de moderniser les systèmes industriels de production
européens et de contrôler les productions nationales.
5
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
se fassent pas la guerre, et pour que les citoyens disposent d’une énergie équitable.
Cette création était aussi destinée à réaliser des projets plus ambitieux :
• Rapprocher les peuples conformément à la déclaration de Robert SCHUMAN3
de 1950 : « L’Europe ne se ferait pas d’un coup, ni par une réalisation
d’ensemble », mais elle se ferait plutôt progressivement. Adoption de la méthode
des « petits pas » de Jean MONNET4.
• 1957 : à Rome CEE5, et CEEA6 : donc deux traités. Le CEEA concerne l’énergie
atomique, indispensable mais aussi dangereuse en cas de guerre. Il fallait
s’entendre sur l’approvisionnement et la sécurité de ces centrales nucléaires. La
CEE avait pour obj de mettre en place un marché commun reposant sur 4
libertés fondamentales de circulations :
◦ Des marchandises ;
◦ des personnes ;
◦ des services ;
◦ des capitaux.
En plus des libertés de circulations qui viennent éliminer des obstacles, les
auteurs du traité ont aussi établis l’intégration positive, consistant à élaborer
des règles communes, des politiques et actions communes aux États membres.
On crée des règles en commun qui s’appliqueront à tous les membres de la
communauté. Elle a prospéré, à un point qu’elle a été considérée comme un
modèle par l’Europe.
• C’est l’Acte unique européen qui est adopté en 1986, venant modifier le traité
CEE. Il reconnaît la nécessité d’établir une coopération politique entre les États,
au sien du Conseil européen. L’on y traite de questions éminemment politiques.
L’Europe est entrain de changer. Fait état de questions primordiales de société.
Il y a bcp à faire sur l’UE en raison des nombreux cloisonnements internes. Il
inclut la révision des institutions, des nouveaux champs de compétences et la
3 Homme politique français du XXe siècle, sous-secrétaire d’État sous la IIIe Rep, ministres à
plusieurs reprises sous la IVe, il est ensuite président du Parlement européen. Considéré comme
l’un des pères fondateurs de la construction européenne.
4 Fonctionnaire international français du XXe siècle, banquier international, partisan du libre-
échangisme et de l’atlantisme. Considéré par beaucoup comme l’un des pères fondateurs de la
construction européenne.
5 Communauté Économique Européenne, créée en 1957 (Allemagne de l’Ouest, Belgique, France,
Italie, Luxembourg, Pays-Bas).
6 Communauté Européenne de l’Énergie Atomique (EURATOM).
6
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
En 1992 est signé le Traité sur l’Union Européenne signé à Maastricht , signé
par 12 état membres, créant une UE constituée de 3 communautés initiales et trois
domaines primordiaux : les Communautés européennes (CE), la Coopération policière
et judiciaire en matière pénale (CPJP anc JAI), la Politique étrangère et de sécurité
commune (PESC). Les CE sont considérées comme étant « le premier pilier de l’UE » ;
la PESC, le 2e ; la CPJP, le 3e. Le conseil institué par les 3 traités communautaires sert
d’instance de discussion pour parler de la PESC, de la CPJP, des affaires intérieures
plus spécifiques (CE). Mais cela a plutôt discrédité l’UE, présentée comme une « usine
à gaz », comme un « machin ». Était-ce le signe de la mort de l’UE ? En réalité, les
créateurs de l’UE ont été obligés de créer cette masse informe pour aller plus loin dans
l’intégration, en raison des volontés disparates. Il s’agissait d’éviter à tt prix de créer
une fédération d’État, le tout dans un esprit fédéral. Il fallait s’en tenir donc à cette
Union. L’UE a été en même temps, dotée de compétences nouvelles, et c’est en cela
qu’il y a eu un progrès :
✔ Un système de réparation de ces États via le Traité de Nice signé en 2001a été
mis en place, à la suite du Conseil européen de 2000, préparant 10 ou 12 États.
7
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Elle a tjrs été voulue comme une organisation présentant tous les caractères
d’unité, pour que chaque citoyen de l’UE ait le sentiment d’appartenir à une
organisation commune. Cette exigence d’unité n’a pas été totalement respectée en
raison des compromis que les États membres ont dû aménager au fil du temps, à
partir du Traité d’Amsterdam notamment. Des protocoles ont été prévus au profit du
RU, de l’Irlande, du Danemark dans le domaine de l’espace de sécurité et de justice.
Dans un autre domaine aussi, la politique étrangère et de sécurité commune. + Dans
le domaine économique et monétaire avec la monnaie commune, reposant sur un
groupe d’État composé de 19 membres. Il aurait été préférable que les EM adoptent
eux mêmes la monnaie commune, mais certains ont gardé leur monnaie nationale =>
crée des obstacles et des entraves entre les États, c’est un frein pour le marché
commun. La différenciation est surtout marquée par des 10aines de protocoles
annexés au traités, très précis. Il y a aussi la possibilité d’aller plus loin dans un
groupe qui constitue une élite aux moyens des coopérations renforcées. Permet à un
groupe d’État de mettre en œuvre une politique, voire une action sur un thème
8
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
spécifique qui n’engage pas les 27 États membres, mais engageant seulement un
groupe d’États. Ceux-ci pourraient ensuite être rejoints par d’autres. Ex : En matière
de divorce. Idée selon laquelle les États membres peuvent prendre des initiatives en
allant plus loin. En quelques sortes, l’Europe est organisée en cercles concentriques.
Mais pour le coup, les différences sont parfois trop importantes.
L’Europe n’a jamais été un terrain vague en réalité, car d’un point de vue de la
construction politique, ses concepteurs avaient bcp d’esprits et l’ont bâti sur des bases
solides. Les traités constitutifs de l’UE se sont tjrs attachés à indiquer les finalités et
les orientations des communautés puis de l’UE. Marquées selon une gradation :
• Les valeurs de l’UE
• Les obj de l’UE
• Les missions imparties de l’UE
• Les principes directeurs de l’UE
Les valeurs de l‘UE ont été pour la première fois inscrites en tant que telles par
le Traité de Lisbonne ds le TUE. Ces valeurs sont celles de l’organisation créée par les
États membres, mais aussi et simplement celles des États membres qu’ils partagent
ds l’organisation. Ces valeurs sont essentielles, déjà connues et identifiées depuis
longtemps.
• Dignité humaine : via l’Art 2 TUE : « L’union est fondée sur les valeurs de
respect de la dignité humaine ».
9
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
• Respect des droits de l’Homme, des droits des minorités également : exigence
marquante pour l’UE. Il est apparu que quoique l’on fasse, l’on ne peut agir avec
légitimité que si l’on veille à ne pas porter atteinte aux droits de l’Homme.
Art 2 du TUE, précisant que les valeurs de l’UE sont partagées, « communes aux
États membres ». C’est l’expression même que l’UE a des valeurs fondamentales.
Certains hommes politiques ont comparé ce texte à des écrits saints, très éloigné de la
réalité. Cet article doit être considéré comme celui qui marque l’attachement de l’UE
et des États membres à ce qui est de plus profond.
Ces obj assignés à l’UE sont énoncés de manière vague ds l’art 3 §1 du TUE :
« L’Union a pour but de promouvoir la paix, ses valeurs, et le bien être de ses
peuples ». Ces 3 objectifs sont généraux :
10
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
L’art 3§1 du TUE n’est pas d’effet direct évidemment. Il ne peut pas être invoqué
par des justiciables devant une juridiction nationale en vue de produire des droits
concrets, en raison de la généralité de ses termes.
11
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
1. Le respect des droits fondamentaux des États membres ds Art 4§2 TUE. L’UE
doit respecter en effet les États membres qui l’ont mise en place, elle n’est pas
un super État. Il faut donc respecter « l’identité nationale des États ». Le droit
de l’UE doit avoir un respect de ce qui est fondamental. En vertu du Traité de
Lisbonne. On respecte ce qui est fondamental au sein des États.
1§ L’entité juridique.
Sur le plan externe, l’Union doit être en mesure d’être représentée et d’être
accueillie via des représentants, ds des États tiers à l’UE, ds le cadre des missions
diplomatiques par exemple. Elle doit pouvoir aussi accueillir les mission
diplomatiques des États tiers. c’est un droit de légation7, à la fois actif et passif.
12
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Le propre de l’UE est d’être une association d’États qui partagent des moyens en
vue de réaliser des obj définis. Si l’organisation n’est pas dotée expressément de
compétences par les fondateurs de l’organisation, cad les États membres, alors cette
organisation ne pourra pas mener à bien ses missions. Ds un tel système, l’Union ne
peut avoir que des compétences d’attribution, c’est ce que rappellent les traités, ceci
depuis le traité de Lisbonne en son art 5. Le principe d’attribution régit la délimitation
des compétences de l’Union. Ainsi, elle n’agit que ds les limites des compétences que
les États lui ont attribué. Le traité sur l’UE est très clair : l’UE ne peut pas agir ds un
champ ds lequel elle n’a pas reçu les compétences. Les compétences attribuées à l’UE :
art 2 à 6 du TUE qui énumèrent un certains nombre de compétences en les classant
par caté :
8 ??
9 La république de Saint Marin est un micro État enclavé à l’intérieur de l’Italie, dont la création
daterait de 301.
13
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Il faut tenir compte que l’UE a des droits qui lui sont propres. L’UE peu agir sans
avoir à attendre l’aide ou le versement de sommes par les États membres. L’Union
dispose de ressources propres, inscrites ds un budget propre à l’UE, aux art 310 et 311
du TFUE. Ils indiquent que ttes les recettes et dépenses de l’UE doivent faire l’objet de
précision pr chaque exercice budgétaire. L’art 311 indique que ce budget est sans
préjudice d’autres recettes, sans préjudice de fonds, intégralement financé par des
ressources propres. La ressource principale, la TVA payée par chacun d’entre nous, fait
l’objet d’un reversement à l’Union européenne. Elle a les moyens de sa politique, le
budget n’étant pas très colossal. Environ 170 milliards d’euros.
14
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Art 13 TUE, explicite à ce titre : « 1. L'Union dispose d'un cadre institutionnel visant à
promouvoir ses valeurs, poursuivre ses objectifs, servir ses intérêts, ceux de ses citoyens, et ceux des
États membres, ainsi qu'à assurer la cohérence, l'efficacité et la continuité de ses politiques et de ses
actions.
Les institutions de l'Union sont :
- le Parlement européen,
- le Conseil européen,
- le Conseil,
- la Commission européenne (ci-après dénommée « Commission »),
- la Cour de justice de l'Union européenne,
- la Banque centrale européenne,
- la Cour des comptes.
2. Chaque institution agit dans les limites des attributions qui lui sont conférées dans les traités,
conformément aux procédures, conditions et fins prévues par ceux-ci. Les institutions pratiquent entre
elles une coopération loyale.
3. Les dispositions relatives à la Banque centrale européenne et à la Cour des comptes, ainsi que des
dispositions détaillées sur les autres institutions, figurent dans le traité sur le fonctionnement de
l'Union européenne.
4. Le Parlement européen, le Conseil et la Commission sont assistés d'un Comité économique et social
et d'un Comité des régions exerçant des fonctions consultatives. ».
• Parlement européen
• Commission européenne
• Conseil européen
• Cour de Justice de l’Union Européenne
• Cour Européenne des Comptes
• La banque centrale européenne.
15
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Il y a tjrs lieu en présence d’une règle imposée, de se demander si cette règle est
ou non légitime et sur quelle source elle repose. Les sources du droit de l’UE qui sont
reconnues, sont multiples, et ce constat ne doit pas surprendre, il est banal. Le
système a été construit suivant un esprit systématique, bcp plus facile à comprendre
que ne l’est le droit international. L’UE est limité à 27 États membres, de surcroît ds
un espace régional, et la convergence entre les États membres de cette UE, et leur
volonté de partager des missions communes, conduit à la mise en œuvre de règles
issues de sources bien identifiées. Cette identification est insuffisante et il y a lieu de
définir les caractères propres à ces sources européennes : la sécurité juridique, la
hiérarchie des normes, de nature à établir un ordre juridique propre à l’UE, qui ne
dépend pas des ordre juridiques nationaux.
Mais sont insuffisants à caractériser le droit de l’UE, reposant sur des exigences
fondamentales, celui de l’effet direct du droit de l’UE, reconnu largement, et celui de la
primauté du droit de l’UE, sans lesquels le droit de l’UE ne serait pas ce qu’il est ajd.
10 Jurisconsulte français du XXe siècle, connu pour sa défense de la coutume comme source créatrice
du droit.
16
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
européennes. C’est la doctrine qui a procédé à des classifications, qui ont été reconnues
par la Cour de justice.
Les traités relatifs à l’Union Européenne sont des actes juridiques plurilatéraux
conclus entre des Etats qui se sont soumis aux droits qu’ils ont institué par voie de
traité. Signés par les 27 États membres, en vue d’authentifier les engagements. Mais
la signature ne suffit pas. Ils doivent être signés et ratifiés, par chacun des États
signataires. La ratification est destinée à exprimer le consentement de chacun des
États à être engagé, lié. Faite selon des règles propres à chaque État. Il n’y a pas de
procédure européenne de ratification. Ces traités ont en commun d’être conclus pour
une durée déterminée ou indéterminée. Ces traités peuvent être révisés selon une
procédure qui est définie par les traités.
• CECA
• CEEA
• CEE
17
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
S’agissant de l’UE, 2 traités constitutifs : TUE et TFUE. Ce n’est pas très logique,
=> source de complexités. C’est ainsi que le système a été prévu. Traité instituant le
traité sur l’énergie atomique entrant en vigueur en 1958. Cette communauté a un
objectif particulier : assurer la libre circulation des données et des éléments de nature
nucléaire, et d’assurer la sécurité de l’exploitation de cette énergie. Donc le TFUE, et
le TUE constituent les traités sur lesquels est foncée l’Union. Ils sont
complémentaires, on ne peut pas comprendre l’un sans l’autre. Complique
considérablement la lecture qui doit être faite de ces traités. Régulièrement, on est
amené à devoir lire les dispositions pr approfondir la question, que l’on va trouver ds
le TFUE.
C’est le traité premier, c’est le traité qui au fond se rapporte aux aspects
constitutionnels de l’UE, composé que de 55 articles. Il est issu du traité sur l’UE qui
avait été conclu en vertu du traité de Maastricht de 1992. Il a été modifié par le traité
d’Amsterdam de 1997, puis par le Traité de Nice en 2001, puis par le Traité de
Lisbonne en 2007.
L’actuel traité est donc le fruit d’une évolution de traités antérieurs, sachant que
le traité fondateur avait été conclu en 1989. La structure initiale a été préservée,
parfois de manière indue. Il aurait été plus simple de supprimer un certains nombre
de subdivisions.
Titre III : 2tabli par le traité de Lisbonne. Il se rapporte aux institutions, intitulé
« Dispositions relatives aux institutions », art 13 à 19. Les articles qui suivent précises
le rôle de chacune des institutions. Ces articles ne suffisent pas. On se réfère au
TFUE, et on doit lire le chapitre sur les dispositions constitutionnelles.
18
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Il y a un chapitre qui porte sur le socle commun aux relations extérieures, pr tte
espèce de relation extérieure. Le champ suivant traite de la PESC (Politique
Étrangère et de Sécurité Commune), qui ne fait pas ensuite l’objet de développements
ds d’autres traités. Autrement dit, les différents volets des relations extérieures sont
développées ds le TFUE. Au fond, c’est le fruit d’une évolution depuis le traité de
Maastricht.
Enfin, comme ds ts les traités, un Titre VI porte sur les dispositions finales. On y
trouve des dispositions sur la révision des traités, mais aussi sur l’adhésion, ou encore
sur le retraité de l’UE. Ce traité n’a pas défini les véritables politiques internes de
l’Union, et on ne sait pas ce qu’il peut faire à l’intérieur des États.
Il est le complément du traité sur l’UE, est censé traiter du fonctionnement, des
aspects fonctionnels et mécaniques. Certaines de ces dispositions traitent de questions
de matière constitutionnelles. Des questions sur la citoyenneté de l’UE et la non
discrimination, qui aurait par exemple due avoir sa place ds le premier. Cela
s’explique par le fait que ds le traité antérieur, les dispositions sur la citoyenneté
figuraient comme telles. On les a maintenu, et on a pas voulu les écarter. Conçu
comme la suite du traité CEE conclu en mars 1959. Ce traité CEE a connu des
vicissitudes. Ajd il n’y a plus de traité CEE, c’est le TFUE qui en est un aboutissement.
Le TFUE est bcp plus long que le TUE, composé de 358 articles. Il va au-delà de
la technique, du fonctionnement de l’UE, et il porte des dispositions disparates.
Il est structuré, non pas en titres, mais en parties, parfois subdivisées en chap et
sections :
19
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Ce sont donc des exigences auxquelles les États membres de l’Union sont
attachées. Tte l’action menée au titre de l’UE doivent être guidées par ces
exigences.
• 3ème Partie : elle porte sur les « politiques et actions internes de l’UE » → Art
26 à 197. C’est le corps du TFUE, se rapportant au droit matériel, appliqué au
sein des États membres de l’UE. 2 modes d’intégration :
20
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
• 4eme Partie : art 198 à 204 « Association des pays territoires d’outre mer, qui
font l’objet d’un statut particulier ». Il s ne peuvent être assimilés à des
territoires d’un État membre ds lesquels on appliquerait les liberté de
circulation ou les politiques communes. Ex : en Nouvelle Calédonie.
• 5eme Partie : « Action extérieure » - Art 205 à 209. C’est le TUE qui a consacré
un titre à l’action extérieure, mais ici on y trouve des développements,
applicables à la po commerciale commune, à la politique humanitaire, et à un
certains nombre de dispositions qui décrivent la façon dont on contrôle
l’application d’un droit international.
21
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Les traités constitutifs des organisations ont été ainsi créés, il devaient être
possible dès l’origine de les faire évoluer, et ce sans délai minimum. Il y a des États,
normalement souverains, qui ne peuvent défaire en tte liberté ce qu’ils avaient fait.
Elles sont définies par le TUE, ds un art 48, qui s’attache à la procédure de
révision des traités constitutifs, dans ses §2 à §5, se trouvant ds le dernier titre du
TUE. Se rapportant aux dispositions finales. Les traités peuvent être révisés selon une
procédure de révision ordinaire, tandis qu’ils peuvent avoir une révision simplifiée.
▪ Le projet est ds les mains du Conseil européen, qui en discute, et qui doit
prendre une position. Le §3 indique que le Conseil européen a deux
possibilité. Si il est favorable au projet de révision, il lui faut poursuivre
la procédure ; en convoquant une convention qui va pleinement examiner
22
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Cette procédure ne peut être utilisée que dans un champ particulier, compte
tenu du fait qu’elle n’est pas soumise à la conférence des représentants. La
3eme partie du TFUE se rapporte aux politiques et actions internes de l’UE,
sur le droit matériel. Elle se rapporte à des domaines d’activités, et ds
lesquelles elle veut évoluer. La révision ne doit pas conduire à accroître les
compétences de l’UE. C’est ce le champ qu’il été dit que les compétences de
l’UE pouvaient évoluer. L’UE peut ajuster un certain nombre d’actions.
23
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Ces traités ont été envisagés par les traités constitutifs, dès l’origine, ils ont
envisagés la possibilité d’adhésion, tjrs prévue à l’art 49 du TUE. En revanche, le
retrait n’était pas envisagé, car ce n’était pas le sens de l’Histoire. Lors de l’élaboration
du Traité de Lisbonne, il y a eu des discussions à ce sujet. Les États membres ont
considéré que c’était mieux d’adopter une disposition sur le retrait, c’est l’art 50 du
TUE.
A) Les procédures.
1- Adhésion.
• La phase d’initiative. Elle vient de celui qui veut adhérer à l’UE, donc d’un État
européen qui « respecte les valeurs et s’engage à les promouvoir » . Ce n’est pas
un droit acquis. Le Parlement européen et les parlements nationaux sont
informés de cette demande qui est adressée au Conseil.
24
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
=> Donc voie référendaire ou parlementaire. ttes ces questions ont une importance
politique et juridique primordiale. Question sensible politiquement.
2- Le retrait.
On ne pensait pas que le retrait pouvait être sollicité par un État qui était ds les
CI depuis plusieurs décennies, et encore moins d’un État fondateur de l’UE. L’Art 50 a
défini la procédure de retrait, avec deux phases de la procédure (pas de procéder
d’approbation des États membres de l’UE) :
• L’initiative : Elle doit venir de celui qui veut quitter l’UE. Il n’y a pas de retrait
imposé par d’autres. « Tout État membre peut décider, conformément à ses
règles constitutionnelles, de se retirer de l’Union » , selon le §1 de l’art 50. Il doit
25
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Pour le RU, les négociation ont été ouvertes rapidement par le Conseil. On a
même pensé que l’on ne parviendrait pas à conclure cet accord avec le RU. Le retrait
aurait pu intervenir, parce que l’art 50 ne conditionne pas le retrait à l’intervention
d’un accord. Le retrait peut avoir lieu indépendamment de tt accord avec l’UE, il
découle de la volonté des membres de sortir de l’organisation. On est ds un cadre
différent, et le temps a fait son œuvre, et finalement un accord a pu être conclu par
l’UE au moyen d’une décision du 30 janvier 2020. Compte tenu des effets produits par
l’accord de retrait, on a accordé une période de transition couvrant tte l’année 2020 pr
la sortie effective. Aucune approbation ou ratification n’est prévue par le texte. En
cours de procédure, on s’est demandé, compte tenu d’un mouvement au sein du RU
disant que le référendum de 2016 a été pris ds un contexte trop particulier, et qu’il
fallait donc rediscuter ou refaire un référendum. A été posée la question de la
possibilité de révoquer sa notification de sortie. L’art 50 du Traité sur l’UE permettait-
il de le faire ?
26
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Ds le cas du RU, le 29 mars 2019, aucun accord de retrait n’avait été trouvé.
Donc absence d’accord. Mais le Conseil européen a prolongé cette période à plusieurs
reprises, jusqu’à ce que l’on parvienne à un accord de retrait. Ils y sont parvenus en
janvier 2020, l’accord a pu être signé. Le RU cesse d’être lié par les traités, et par tt le
droit dérivé des traités constitutifs (directives, règlements). Les règlements non
transposés ds le droit anglais, n’ont plus applicabilité. Sur les directives, le pb était
moindre, car elles étaient transposées ds le droit britannique => devenus loi en droit
britannique.
27
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Il faut étudier la diversité des droits et principes consacrés, ainsi que le champ
d’application et les principes d’interprétation pour appliquer cette Charte.
13 Juriste français du XXe siècle, président de la section du rapport et des études du CE de 1985 à 1992.
28
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Les auteurs de la Charte ont retenu des titres, voulus significatifs et modernes.
Ils ont choisi des intitulés qui correspondent aux valeurs de l’UE consacrée à l’art 2 du
TUE. Pr qu’il y ait un écho à l’art 2 ds la Charte des droits fondamentaux, les valeurs
connues existaient préalablement en tant que principe. C’était une quasi valeur. Ces
titres tendent à refléter des préoccupations et exigences au sein de nos sociétés. Ils se
démarquent des instruments classiques : les pactes internationaux des droits de
l’Homme ds les années 60. La Charte est un énoncé de droit et principes originaux.
Sur les questions matérielles, il faut mentionner les titres 1 à 6.
29
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
• Titre III « égalité », art 20 à 26 : Les droits compris ds cette catégorie sont très
divers et assez hasardeux. Revendication possible par des personnes quelque
soit leur nationalité. L’une de dispositions principales est l’art 21 concernant la
« non discrimination », car le texte interdit « toute discrimination notamment
fondée sur le sexe, la race, la couleur etc... ». Autrement dit tte discrimination
qui se rapporte à l’une de ces valeurs est interdite, ce qui n’a pas d’équivalent ds
ts les autres textes internationaux et nationaux. L’un des facteurs le plus
souvent invoqué se rapporte à l’âge car c’était un instrument nouveau, ainsi que
l’orientation sexuelle. Protection considérable développé par le droit de l’UE en
ce qui concerne l’égalité homme femme.
30
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Art 51 affirme que la Charte doit aussi être respectée des États membres, ds le
respect du principe de subsidiarité. Les droits fondamentaux doivent être respectées
ds ttes les conditions, ainsi qu’aux États membres uniquement lorsqu’ils mettent en
œuvre le droit de l’Union. Il prend des mesures d’application d’un règlement européen
par exemple. JP de la Cour de justice ds un arrêt CJUE « Akeberg Fransson » en 2013
=> contraindre les États à respecter les droits fondamentaux.
Les titulaires des droits de la Charte des droits fondamentaux sont tte personne
physique et morale, indépendamment de sa nationalité, du lieu d’exercice, de son
activité. Il faut le faire à l’encontre d’une personne qui est tenue au respect de la
Charte. Le champ du titulaire est très large. Ce champ très largement conçu peut être
restreint ds certains cas, quelques unes des dispositions de la Charte ne sont
reconnues que au bénéfice des citoyens de l’Union, et particulièrement les dispositions
du Titre V « citoyenneté » : droit de vote, éligibilité, droit d’accès aux documents, droit
de pétition etc.. Ts ces droits sont conçus comme devant bénéfices aux citoyens de l’UE,
cad tte personne physique ayant la nationalité d’un État membre. Les ressortissants
des États tiers ne peuvent pas bénéficier des droits ainsi consacrés.
31
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Le droit à une bonne administration de l’art 41, est sujet à interprétation, et est
réservé, au fond, aux citoyens. Le libellé de l’art 42, à la diff de tous les articles
précédents, fait référence « à toute personne ». Le texte entend que tte personne a le
droit de voir ses affaires traités de manière impartiale et équitable. Ce bénéfice peut
être donc étendu aux ressortissants des États tiers. Ce droit sera revendiqué contre les
institutions européennes, car ce sont elles qui doivent faire une bonne administration.
Cela vaut pr tte personne en rapport avec les institutions de l’UE donc. Les
dispositions de la Charte ont donc été mal placées, car le principe de bonne
administration est bpc plus large que la citoyenneté.
4 dispositions :
Est ce que elle s’applique aux États membres ? Bcp étaient réticents. Mais ils doivent
respecter la Charte uniquement « lorsqu’ils mettent en œuvre le droit de l’Union »,
donc c’est un application restrictive. Cette formule utilisée a été reprise de la JP de la
Cour, qui imposait aux États membres de respecter des principes généraux de la
Charte. Les États membres qui prennent des mesures d’application de la
réglementation européenne sont tenus au respect de leur Constitution, des principes
des juridictions étatique, par la CEDH, et en plus par la Charte. La CEDH est un
textes très anciens, de 1950. La Charte elle, a reconnu des droits novateurs au
contraire, en rapport avec le temps. c’est la raison pr laquelle les États étaient
réticents à accumuler tes ces contraintes. Approche systémique de la CJUE, inscrite ds
l’art 50. Mais les citoyens et entreprises ont commencé à se prévaloir du respect de la
Charte à l’encontre des États membres, même quand ils ne mettaient pas en oeuvre
une réglementation européenne.
32
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
➔ Arrêt « commission c/ Hongrie » 2019 : C’est au sujet d’une loi qui restreint le
droit d’usufruit sur la propriété en Hongrie et qui impose une condition de
nationalité => priver les sujets de droit d’autres Etats-membres d’accéder à la
possibilité de l’usufruit sur une propriété e Hongrie, c’est les priver de l’usage
d’une liberté de circulation, notamment la circulation des K. La commission
estime que c’est non seulement une atteinte à la libre circulation des K, mais
aussi une atteinte à l’art 17 de la Charte sur le droit de propriété
La Hongrie dit que l’on n’est pas dans la mise en œuvre du droit de l’Union au
sens de l’art 51 de la Charte, car elle n’applique aucune directive ni de
règlement europ. MAIS, la CJUE considère qu’à partir du moment où une
liberté de circulation est applicable, la Charte est également applicable.
Art 52 de la Charte, l’un des plus important, qui prévoit des principes
d’interprétation. Les droits sont déjà reconnus ds les traités constitutifs de l’UE, ds les
conditions prévues par ceux ci. Ces droits fondamentaux, seront interprétées à la
lumière des dispositions du traité. Que est l’apport de cette disposition inscrite ds la
Charte ?
Le §3 indique que ds la mesure où la Charte contient des droits qui sont aussi
garantis par la CEDH, leur sens et leur portée sont les mêmes que ceux que confèrent
ladite convention. Quand il y a correspondance entre un droit de la Convention et un
droit dans la Charte, il faut interpréter les droits de la Charte comme les droits de la
convention, selon les indications de la JP de la Cour européenne DH. Cela ne vaut pas
pr ttes les dispositions de la Charte, mais pr les dispositions communes. Ex : le droit à
la vie, le droit à la liberté d’expression. Un certains nombre de droits voisins ne sont
pas identiques. Ex : droit au procès équitable de la CEDH est plus restreint que celui
de la Charte. Donc pas de contrainte de suivre les interprétations de la CEHD ds ces
hypothèses. ATTENTION, il ne faut pas en faire trop, certains interprétations ne
correspondent pas.
L’art 52 traite enfin d’une distinction entre les droits et principes énoncés dans
la Charte :
o Droits fondamentaux
33
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
o Simples principes, qui, à la différence des droits, doivent être mis en œuvre par
les institutions de l’UE ou les états-membres de l’UE pr devenir effectif
MAIS, la frontière entre droits et principes est poreuse. C’est le juge, la CJUE,
qui sera en mesure de le dire => s’agissant de l’art 27 concernant le droit à
l’information et à la consultation au sein d’une entreprise. Dans un arrêt de 2014, la
CJUE indique que l’art 27 consacre un principe et non un droit fondamental, car la
représentation dans l’entreprise est garantie mais dans les conditions prévues par la
législation nationale.
34
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Art 288 TFUE s’attache aux actes adoptés par les institutions. Ds son al 1, pr
exercer les compétences de l’UE, les institutions adoptent des directives des
recommandations et des avis. Autrement dit, certains articles énoncent les diffs
catégorie d’actes que les institutions seront amenées à adopter pr traiter des actions et
politiques communes. Insuffisant pr rendre compte de la pratique réglementaire. Les
actes innommés sont atypiques, tandis que ceux visés à l’art 288 sont considérés
comme des actes typiques.
Art 288 TFUE : « Pour exercer les compétences de l'Union, les institutions adoptent des règlements,
des directives, des décisions, des recommandations et des avis.
Le règlement a une portée générale. Il est obligatoire dans tous ses éléments et il est directement
applicable dans tout État membre.
La directive lie tout État membre destinataire quant au résultat à atteindre, tout en laissant aux
instances nationales la compétence quant à la forme et aux moyens.
La décision est obligatoire dans tous ses éléments. Lorsqu'elle désigne des destinataires, elle n'est
obligatoire que pour ceux-ci.
35
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Sont ceux visés à l’art 288 al 1 du TFUE, cet énoncé n’est pas propre au Traité de
Lisbonne, puisque l’article antérieur était disposé de la même manière. On retrouve 4
catégories d’actes. Les institutions n’ont pas tjrs le choix de choisir tel ou tel acte. Ex :
en matière agricole, le conseil doit adopter un règlement. Parfois, il est prévu que
l’institution visée adoptera une recommandation, ne produisant pas d’effets
contraignants. Compte tenu de la portée, des effets définis à l’art 288, une institution
pourrait être tentée d’adopter une recommandation, de lui faire produire des effets
contraignants.
1§ Les règlements.
Art 288 al 2, s’attachant aux règlements, qui a une portée générale, étant
obligatoire ds tous ses éléments, et directement applicable ds tt État membre.
Lorsque le texte indique que le règlement a une portée générale, cela doit avoir
du sens, notamment en ce qui concerne le régime contentieux du règlement ds une
optique de contestation de règlement.
36
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Très souvent, des opérateurs économiques ont tenté d’attaquer des règlements en
disant qu’ils n’étaient qu’une décision qui s’adressait à eux, pr prévenir d’un recours
en annulation. La CJUE a tjrs été attentive à ce type de revendication, et s’est
demandée souvent si le texte dénoncé était ou non un règlement. Le fait que des
personnes ont été associées ds une phase préparatoire ds l’élaboration du règlement,
est indifférent à la qualité de règlement. L’intitulé est également totalement
indifférent. La possibilité de déterminer le nombre de personnes concernées par le
règlement, est un facteur indifférent. Ex : règlements concernant la fécule de pomme
de terre. Des entreprises vont le contester car il s’adresse à quelques entreprises
seulement. Le texte aurait pu viser les entreprises A et B par exemple. Or ce n‘est pas
parce qu’on est en mesure d’identifier à un moment donné les véritables destinataires
d’un texte, que celui-ci perd sa qualité de texte d’application générale. Les entreprises
n’ont jamais été désignées comme telles. Tt ceci peut évoluer. Le texte s’applique à des
catégories de personnes qui ont été envisagées abstraitement en raison de leur qualité.
• Aux institutions de l’UE : , surtout celles qui ont adopté le règlement, elles sont
liées à lui. Par exemple, le règlement n°1 2003 concernant l’application des art
101 et 102 des traités sur les entreprises. Celles ci sont susceptibles d’invoquer
ce règlement à l’encontre des institutions de l’UE, notamment la Commission
sur les règles de la concurrence.
• Aux États membres : le règlement supplique aussi aux États membres. Par
exemple, le règlement sur la sécu sociale basé sur les Art 45 et suivants TFUE.
Système assurant un droit au paiement des prestations sur les territoires des
États membres. Le Conseil et le Parlement ont adopté des règlements
contraignants qui prévoient que quand on se déplace ds un autre État membre,
on doit être certains que les périodes au cours desquelles on a cotisé, sont prises
en compte ds le calcul des prestations et versements des indemnités de sécu
sociale => ds ts les États membres : c’est la totalisation au sens du traité. Le
règlement contraint les Etats qui ne disposent d’aucune marge de manœuvre.
• Aux entreprises : Par exemple, règlement sur la téléphonie mobile, pr que les
utilisateurs ne soient plus imposés, et qu’ils puissent opposer le texte à leur
opérateur. Le règlement de 2004 sur le droit des passagers des transports
aériens est particulièrement contraignant pour les entreprises, car il impose
une indemnisation des passagers aériens qui ont fait l’objet d’une annulation de
leur vol voire d’un retard important. En supposant que le droit national n’ait
37
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
rien prévu en ce sens, le seul règlement européen suffit aux passagers pour
obtenir indemnisation.
C) L’applicabilité directe.
2§ Les directives.
Ces directives vont susciter de l’intérêt compte tenu du champ qu’elles couvrent.
La directive a un destinataire, qui est l’État membre, elle « lie tout État membre
destinataire ». Elle est notifiée à un État membre, le plus souvent à plusieurs États
membres, et à tous les États membres ds la pratique. Le plus souvent, elles sont
notifiées à l’ensemble des États membres en vue d’être transmises. Une directive ne
peut pas être notifiée à une institution de l’UE ou à une entreprise. Elle peut être
notifiée à un seul État membre ou à un groupe seulement d’états membres. Mais en
pratique, elle est notifiée à l’ensemble des États membres de l’UE.
38
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Elle n’est obligatoire que ds son objet et sa finalité. Elle fixe un obj à atteindre.
Ex : interdire la publicité mensongère. Les États ont en théorie une liberté quant aux
moyens à mettre en œuvre pr la réalisation de cet obj. Cette liberté est exercée ds un
délais fixé par la directive, ultime, à respecter pour la transposition de la directive.
Ex : 12, 18, OU 24 mois selon la technicité de la matière. Selon les formes qu’ils
souhaitent.
• Les exigences imposées par la CJUE : La CJUE veille avec soin à ce que les
directives soient transposées par des actes contraignants. Cela pourrait poser
question, car l’art 288 indique que les États membres « ont le choix des moyens
et des formes ». Il est arrivé que les États membres transposent une directive
au moyen d’une circulaire, d’un protocole ou d’une note de service. La
Commission a agit contre les États membres qui transposaient comme cela. La
CJUE a donné raison à la Commission. La transposition doit être faite au
moyen d’actes assurant des garanties juridiques, contraignants. En ce sens,
Arrêt CJUE 12 Octobre 1995 « Commission c/ Espagne » à propos d’un texte
administratif, protocole qui n’était pas obligatoire dans ses effets, et donc par
conséquent, on ne pouvait pas valablement transposer comme cela des
directives au moyen d’actes modifiables.
C) Le caractère effectif.
39
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Cette exigence vaut pour les autorités législatives, exécutives et même s’applique
à l’administration qui est en charge des relations avec les administrés. En ce sens :
CJUE « Commission c/ Espagne » de 1995. En l’espèce, la commission a appris que l’A
fiscale espagnole faisait preuve de militantisme sur les remboursements de TVA, avec
une distinction selon que l’entreprise était nationale ou d’un autre État membre. Les
demandes des entreprises des autres États membres étaient traitées plus lentement.
La Commission a affirmé que l’effectivité des mesures de transpositions de la directive
valait aussi ds la pure application des mesures de transpositions.
3§ Les décisions.
Art 288 al 4 TFUE, qui est une disposition qui a évolué, à la différence des
précédentes. Les décisions étaient originellement des actes à caractère obligatoire, et
elles le sont tjrs. Elles étaient des actes à portée individuelle. Désormais, les décisions
n’ont plus nécessairement une portée individuelle, ceci tenant au fait que les auteurs
du Traité de Lisbonne ont supprimé un certain nombre d’actes qui prenaient des
dénominations variables, pr simplifier cette nomenclature. Elles sont des « décisions »
à présent. La décision est devenue hétérogène.
Les décisions adressées aux États membres : c’est le cas en matière d’aide d’État.
Art 107 et 108 TFUE, réglementant les aides d’État accordées aux entreprises qui sont
40
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Elle dispose d’un pouv exécutif, pas totalement discrétionnaire : elle prend une
décision d’acceptation d’une aide ou de refus d’une aide. Cela peut être aussi une
acceptation sous condition. La décision doit être motivée, puis notifiée à l’État membre
destinataire. Elle pourra être contestée, par l’État membres, mais aussi par des
entreprises concernées. En ce sens : accords entre entreprises, régis par l’art 101 du
TFUE, se rapportant aux accord entre entreprises qui faussent la concurrence ds le
marché intérieur. Cet article 101 a donné lieu à des précisions concernant des
règlements d’application du droit de la concurrence européenne. Les entreprises
respectent ou non ce règlement, elles vont être amenées à passer des accords et
développer des pratiques concertées. Or le traité interdit les accords formels et les
pratiques concertées sur les prix concertés, entre entreprises. Peut donner lieu à des
amendes, par voie de décision.
Les institutions, particulièrement le Conseil, adoptent des décisions qui n’ont pas
cette portée et cette qualité individuelle, et ds ce cas elle est simplement publiée au JO
et n’est pas adressée de manière individuelle.
Les décisions, aux termes de l’art 288 al 4 sont obligatoires ds tous leurs
éléments, cad aussi bien ds le résultat à atteindre que ds les moyens énoncés, et ceci à
la différence des directives. Les décisions se rapprochent à ce titre des règlements.
Elles n’ont pas à être transposées. Elles produisent des effets à l’égard des institutions
des États membres, des personnes privées. Ex : par voie de décision, la Commission
décide d’attribuer une indemnité à l’un de ses agents, de ses fonctionnaires. Elle se
contraint elle même par voie de décision notifiée à son agent. Lorsque la Commission
adopte une décision relative aux aides d’État et qu’elle autorise l’aide à condition que
l’État aménage son projet d’une certaine manière, l’aide est accordée seulement à la
condition du respect de ttes les modalités, sinon l’acte de l’État membre sera entaché
d’illégalité.
Elles sont obligatoires à l’égard des personnes privées aussi. Ex : impose à une
entreprise d’aménager un réseaux de distribution de produits. L’entreprise n’a pas le
choix, soit elle s’expose à une amende, soit elle se conforme à l’exigence de la
Commission. Ils n’ont pas à être repris ds le droit national. Un texte, l’art 299 du
TFUE, indique que les actes des institutions sont à la charge des personnes autres que
41
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
les États, forment titre exécutoire, à partir du moment où une charge pécuniaire est
imposée à une entreprise.
A) Les avis.
Sont des actes visés à l’art 288 al 5, qui ont en commun de ne pas lier, de ne pas
être revêtus de force obligatoire. Les avis sont émis par les institutions de l’UE. Ainsi
que par les organes qui n’ont pas la qualité d’institution Ex : comité des régions de
l’UE.
Objectif d’exprimer une position au sujet d’une orientation décidée par une autre
institution. Il s’agit d’éclairer par l’expertise telle ou telle autre institution quant au
bien fondé de ses choix. A supposé que l’avis soit négatif, il ne produirait aucun effet
contraignant, il ne bloquerait pas le processus normatif initié par une institution, la
commission par exemple. Elle pourra continuer le processus. Pas de portée juridique,
de force contraignante.
B) Les recommandations
Les recommandations d’un autre coté, consistent à inciter les États membres ou
les opérateurs économiques à adopter tel ou tel comportement. Ex : demande une
diminution de la dépense énergétique d’un État. Toute institution peut prendre ce type
d’acte tant qu’elle a une compétence relative à la matière. Mais l’acte n’est pas
contraignant, même si il a un effet incitatif. Aucune obligation de respect. Il faut
savoir que lorsqu’une institution adopte une réglementation, c’est parce que elle n’a
pas le choix de le faire via un autre type d’acte. Souvent ds des matières sensibles.
2 exemples :
• Directive : est un acte notifié aux États membres, obligatoire mais il y a une
liberté sur la forme et les moyens. La directive, au sens de l’art 218 §4 du
42
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
• L’avis : il ne lie pas, n’a pas de force contraignante. Il est fait référence à
« l’adoption d’un avis », qui peut avoir un effet contraignant et bloquant. Art
258 du TFUE, se rapportant à un recours possible de la Commission
européenne à l’encontre d’un État membre qui aurait manqué à ses obligations.
Doit être précédé d’une procédure dite administrative ou préjuridictionnelle. La
Commission n’est pas en mesure de saisir directement de la CJUE. Si la
Commission estime qu’un État membre a manqué à ses obligations, elle émet
un avis motivé après l’avoir mis en demeure de présenter ses justifications. Cet
avis a une force obligatoire. Si l’État membre ne respecte pas les exigences d’un
avis motivé, alors la Commission peut saisir la CJUE pour introduire un
recours en constatation de manquement. Donc ce type d’avis est contraignant,
alors que normalement il n’a pas cette force. De plus, l’art 218 du TFUE sur les
accord internationaux, fait référence à l’avis ds son §11, qui indique que « un
État membre peut saisir la Cour de justice d’une demande d’avis sur la
compatibilité de l’accord envisagé avec des traités ». En cas « d’avis négatif de
la Cour, l’accord envisagé ne peut entrer en vigueur sauf modification de celui-ci
ou révision des traités ». Si il est négatif, il a un effet bloquant. Illustration
d’avis : Voir l’avis de 1994 au sujet du projet d’adhésion de la communauté
européenne à la CEDH. Elle a rendu son avis en 1996, en décidant que la CE
n’avait pas reçu compétence en matière de protection des droits de l’Homme.
L’art 6 du TUE prévoit depuis que l’UE « adhère à la CEDH ». Par conséquent,
la voie était libre. Le second avis a bloqué tte perspective d’adhésion ds les
années à venir. Les avis sont donc importants et peuvent bloquer un processus.
43
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
44
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
=> Le plus simple serait de s’en tenir à des actes classiques, visé à l’art 288 TFUE.
Mais avec les multiples aléas, les institutions adoptent des actes qui ne correspondent
pas à ceux pr lesquels il y avait une habilitation.
Les accords internationaux liant l’UE à des États sont très nombreux ds la
pratique. Sont conclus avec des États tiers pr régir un ensemble de relations, sur le
plan eco, so et culturel. Ils sont conclus de manière spécifique pr régler un pb
particulier. Ex : accord entre l’UE et la Suisse sur les visas Schengen. Ils sont tjrs
conclus en vertu de compétences qui ont été expressément attribuées au profit de l’UE,
soit en vertu de compétences qui résultent implicitement des traités constitutifs.
Les accords sont conclus au moyen d’un acte du Conseil qui conclut l’accord une
fois qu’il a été précisément établi. C’est un acte unilatéral, pris sous forme de décision
et se rapportant au droit dérivé. L’acte en question a un statut particulier : c’est un
accord institutionnel qui lie l’UE et un État tiers, ne pouvant pas être remis en cause
comme un acte d’une institution. Cet accord international, une fois conclu, entre ds
l’ordre juridique de l’UE. Il se suffit à lui même pour entrer ds l’ordre de l’UE : arrêt
CJUE « Haegeman » 1974, sur l’accord conclu entre la CE et la Grèce. On voulait
savoir quel était la force de cet accord, et si il faisait partie du droit communautaire.
La Cour a affirmé que cet acte faisait partie de l’ordre juridique commun, ce qui a pour
effet de confier à la Cour une compétence pr l’interprétation. Il entre ds l’ordre
juridique de l’Union, il va trouver sa place, se situant entre les traités constitutifs et
les actes unilatéraux des institutions. Les institutions de l’UE sont tenues au respect
des accords internationaux conclus par des États tiers. Ces accords ont une force
inférieure aux traités constitutifs et à la Charte des droits fondamentaux.
Donc les accords sont soumis au respect des traités constitutifs et de la charte.
Donc des vérifications sont possibles, a priori, mais aussi a posteriori. Arret CJUE
« Allemagne c/ Conseil », sur un accord qui avait prévu des certificats d’exportation de
45
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
La pratique constitutionnelle est insuffisante pour créer une coutume qui aurait
une force et une identité propre. Les sources non écrites sont connues de l’ensemble du
système de droit, car elles n’ont pas fait l’objet d’une rédaction applicable à une
généralité de situations : elles sont le produit d’une expression JP, qui est celle de la
CJUE.
En effet, le droit de l’UE ne fait pas place à la coutume. Donc les sources non-
écrites du droit de l’UE sont :
- La JP
- Les PGD
La CJUE a été investie par les traités constitutifs d’une mission définie dans l’art
19 du TUE, indiquant que la CJUE « assure le respect du droit dans l’interprétation
et l’application des traités ». Les traités ainsi désignés font références aux traités
constitutifs, à la Charte des droits fondamentaux, et aux autres sources écrites du
droit de l’UE (accord internationaux, actes écrits). La CJUE est non seulement appelée
à appliquer les règles de droit écrit ds les litiges qu’elle a tranché, mais aussi à
délivrer des interprétations pour appliquer les règles de manière adaptée, juste et
pertinente. Indépendamment de tte application, elle a aussi pr rôle d’interpréter des
règles quand elle est sollicitée pour cela. En effet, la CJUE peut être appelée par une
juridiction nationale à interpréter le droit de l’UE sans avoir à l’appliquer. Art 19 du
TUE, fait référence à ces deux missions.
46
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
47
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
GATT version 1959. Il ne répond plus aux enjeux et besoin des États membres.
Elle a dégagée « les exigences impératives d’intérêt générale » = en matière de
sécurité routière, de réseaux d’info etc.. Permet aux États membres de prendre
des mesures restrictives. On ne peut pas se limiter à interpréter l’art 36 en
matière de liberté de circulation des marchandises, il faut en plus tenir compte
des exigences impératives d’intérêt général dégagées par la Cour.
➔ Fonction correctrice : Par exemple, Traité CEE sur les recours en annulation,
visés à l’époque à l’art 173 du traité CEE, pouvaient être formés à l’encontre des
actes du Conseil et des actes de la Commission europ. Un jour, un parti
politique, les verts, ont agi contre des actes pris par le Parlm europ. La CJUE,
dans un arrêt de 1986 « les verts c/ Parlement européen » ont tranché : elle
considère que compte tenu du fait que la CEE était une communauté de droits,
les actes des institutions, mm non visés par l’art 173, devaient pouvoir faire
l’objet d’un recours en annulation, dès lors qu’ils produisaient des effets de
droit : « la CEE est une communauté de droit en ce sens que les actes pris par
ces institutions doivent avoir fait l’objet d’une contestation de la légalité devant
la Cour de justice ». Ce type de contestation n’était pas prévu pr les actes de
Parlement européen. Les actes du défendeur sont susceptibles de contrôle. Suite
ds un arrêt 1991 « Parl c/ Conseil, affaire dite Tchernobyl ». Le conseil fait
observer au Parlement qu’il n’est pas en capacité de faire un recours en
annulation. La Cour dit que normalement, le recours est irrecevable. Mais elle
va l’admettre quand même car au fond, il y a anomalie ds un texte et que le
Parlement peut voir ses actes attaqués. Il va pouvoir utiliser à son tour le
recours en annulation. Lorsque le CEE a été révisé, on a visé le parlement
comme un requérant institutionnel.
= C’est le 2eme caractère. C’est une source non écrite nécessairement évolutive,
elle évolue en fonction des circonstances, des recours et des renvois préjudiciels. Il est
possible que le juge fasse lui aussi évoluer sa JP. Il existe des revirements de JP, et il
peut y avoir des nuances apportées à la JP dégagée antérieurement. Ces nuances
peuvent prendre la force de cantonnement de la JP antérieure. Hors de ce champ, la
CJUE reprend une certaine liberté pour fixer une nouvelle ligne de JP. Il faut citer les
exemples de revirements évidents, parfois avoués par la CJUE :
48
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Les PGD sont connus dans ts les systèmes modernes sous une forme ou sous une
autre. Connus en droit français : compte tenu de la JP traditionnelle du CE. Ces PGD
du droit constituent une source originale car la CJUE énonce un principe qui est dit «
général » en ce sens qu’il va s’appliquer à un ensemble de situations et non pas aux cas
particuliers.
Ces PGD sont énoncés expressément par la CJUE dans ses arrêts et les effets
conférés sont multiples.
Art 6 du TUE, indiquant que « les droits fondamentaux garantis par la CEDH et
résultant de traditions constitutionnelles des États membres, font partie du droit de
l’Union en tant que principe généraux ». Permet de consacrer l’œuvre jurisprudentielle
de la CJUE.
16 Professeur de droit public à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne. Il a été nommé par le Conseil
de l’Europe à la Cour constitutionnelle de Croatie. IL est fondateur du concours de procès simulé
international René Cassin.
49
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Elle a puisé ds les droits nationaux, ds le DIP auss, surtout ds CEDH, et s’est inspirée
du traité constitutif pour reconnaître des PGD. Ce sont des sources d’inspiration,
parfois utilisées de manière combinée. Pr reconnaître un principe, avec une double
source, c’est bcp plus légitime pour qu’il s’impose.
Ils ont la force du droit primaire, force contraignante la plus élevée. Elle ne
nécessite pas un complément sauf quand elles ne sont pas assez précises. Il est apparu
que la CJUE avait à traiter d’un certain nombre d’interdictions qui ne faisaient pas
l’objet d’une interdiction. La question de la discrimination affleurait. Ex : l’origine des
produits, la nationalité des personnes, interdiction de discriminer en fonction des
origines des K, interdiction de discrimination entre consommateurs et producteurs.
Principe général de non discrimination en s’inspirant de dispositions spécifiques.
Notamment ds un arrêt CJUE « Moulin » 1989, elle dégagé un principe de non
discrimination, notamment ds la politique commune agricole, au titre d’un art 40§2
TFUE. Elle a relevé que cette disposition « était l’expression spécifique du principe
général d’égalité qui exige que les situations [...] ne soient pas traitées de manière
différentes ». Elle est partie d’une disposition claire et précise pour en dégager un
principe plus général qui s’appliquera à ttes les situations du droit européen, ds pleins
de domaines différents.
• Elle a repris plus tard le principe de territorialité, rattaché aux États. En 1988,
CJUE Affaire dite « Pâte de Bois ». La CJUE reprend le principe de
territorialité basé sur le DIP.
50
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
=>LA CJUE n’est donc pas hostile aux règles du DI, mais fait preuve de prudence. Elle
les adapte au droit de l’Union.
La CEDH a pu être citée par la CJUE dès 1975. En tant que source d’inspiration,
pr reconnaître un certain nombre de PGD, la Cour dit en 1986, que la CEDH constitue
« une source d’inspiration particulière », à laquelle elle attache une importance.
Lorsqu’elle traite des droits fondamentaux, elle ne peut pas faire abstraction de ce que
la CEDH a consacré. C’est une source d’inspiration « privilégiée ».
La CJUE s’inspire des droits des Etats-membres, dans la mesure où l’UE est
composée des Etats de cette union, donc il est logique d’aller à la source des
concepteurs de celle-ci. De plus, le droit de l’UE s’intègre dans le droit des Etats
membres. UE ne pouvait pas se développer sans tenir compte des différents droits
nationaux et de leur évolution. La Cour a consacré des principes qui avaient une
source ds le droit des États membres.
Principe d’interdiction des abus de droit => veiller à ce que tte pratique ne
contrevienne pas à ce principe général. A été accepté par ts les États .
51
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
maintien d’une situation créée par l’Union européenne. Cette confiance lui paraissait
légitime et il ne pensait pas que la situation allait évoluer brutalement. Des
discussions ont eu lieu devant la Cour sur cette idée. Certains juristes y étaient
complètement opposé, en raison d’un risque de rigidification du droit. Le juriste
allemand a fait comprendre que ce principe existait chez les autres, mais ne signifiait
pas que le droit ne devait jamais évoluer. Au contraire, il était protecteur des
administrés contre des changements brutaux qui n’ont pas été expliqués ou annoncés,
avec des changements de situation du jour au lendemain. La CJUE a décidé de
consacrer ce principe ds le cadre de la politique agricole, en observant que la
modification d’un régime communautaire, sur des allocations versées à des
agriculteurs, qui change du jour au lendemain, ne peut pas valablement s’appliquer
=> porte atteinte à la confiance légitime qu’avaient placé les acteurs économiques ds la
règles de compensation monétaire. Ce principe était très minoritaire ds les Etats
membres.
Ils ont très divers, impossible de tous les identifier. Certains ont même des sous-
principes et sous-classifications.
2 catégories de principes :
- Principe de proportionnalité :
52
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Exige que les obligations imposées aux différents sujets de droit soient appropriées et
nécessaires à la réalisation des objectifs énoncés, et que les moyens n’aillent pas au-
delà du nécessaire en vue de la réalisation de l’objectif défini par la réglementation en
cause. Ce principe s’applique aux obligations et aux sanctions. Cela vaut pr les États
membres comme pr les institutions.
Par exemple : l’Italie a pu imposer à tt ressortissant d’un autre état-membre d’établir
une déclaration d’un arrivant dans les 3 jours de son arrivée sur le territoire =
disproportionné. Affaire CJUE « Waxon » ??
• droit à la vie
• liberté d’expression
• droit de propriété
• droit de se réunir
• droit d’association
• droit de manifestation
• droit au juge
• droit au respect des droits de la défense
• droit au contradictoire
Ajd, la CJUE utilise régulièrement ces droits, mais ne consacre plus de droits
nouveaux car elle les a tous envisagé. Elle n’a plus besoin ajd de consacrer de PGD, car
elle dispose de la Charte fondamentaux de l’Union qui a valeur de droit primaire. Les
PGD sont tjrs utilisés, et viennent en complément de la Charte des droits
fondamentaux.
53
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Les sources du droit de l’UE sont des sources relativement classiques pour un
système aussi original, sui generis17. Justement, quand on essaye de caractériser les
sources, il faut le faire avec circonspection. Certains caractères ne sont pas des
spécificités européennes, d’autres le sont effectivement (Ex : sécurité juridique,
hiérarchie des sources etc..) Il existe des caractères résultant d’un système de droit
organisé.
Les caractères suscitant des commentaires sont des caractères qui singularisent
le droit de l’UE, ceux qui se rapportent à un système de droit particulier.
Hiérarchie des sources et sécurité juridique : deux éléments qui sont susceptibles
d’être constatés ds le droit de l’UE. Il existe ds ce droit une véritable hiérarchie des
54
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
sources, parce que le droit de l’UE s’inscrit ds un ordre juridique. Se caractérise par
une hiérarchie des sources de ce droit. Elles sont hiérarchisées. Il est des sources qui
sont au sommet de l’ordre juridique, d’autres qui sont au bas de l’ordre juridique. Les
1ere peuvent servir de référence ds le cadre d’un contrôle qui porte sur les secondes. Il
est possible de contester ces dernières, par rapport au droit primaire donc, les normes
d’en haut autrement dit.
Le second point classique est celui qui se rapporte à la sécurité juridique. Les
sources du droit de l’UE respectent les exigences de la sécurité juridique, en terme de
motivation des actes. Les actes doivent être motivés. Au delà de cette exigence, la
bonne administration imposée par la Charte des droits fondamentaux vise à l’exigence
de motivation des actes. Ils sont motivés plus ou moins précisément, abondamment,
selon les circonstance, les matières etc.. Pr être opposable, un acte doit avoir été notifié
à son destinataire, ou même adressé à l’État membre qu’il concerne, mais aussi pr
certains actes, il leur faut une publication (Art?? TFUE). Chaque jour, une page du
JOUE se rapporte aux actes pris par les institutions. Les actes de l’UE ne peuvent pas
créer des effets rétroactifs, sauf exception. Ils produisent leurs premiers effets lors de
leur entrée en vigueur. Les effets peuvent être différés. Les effets produits valent
jusqu’à la sotie de vigueur, cad l’abrogation ou leur retrait par l’auteur, qui doit rester
exceptionnel.
55
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
juridique propre », « intégré au système juridique des Etats membres ». Il fait corps
avec les droits nationaux des différents États membres. Il s’intègre aux droits
nationaux, sans besoin de le reprendre ou le transformer.
Consécration de l’effet direct ds « Van Gend en Loss », il doit pouvoir être invoqué
par les justiciables, en vue de lui faire produire des droits, comme si il s’agissait d’une
disposition nationale, et ceci devant la juridiction nationale elle même.
Il est défini de manière très variable par la doctrine, et n’est pas défini par la
CJUE. Chaque auteur a sa propre définition. On a par exemple l’expression
« applicabilité directe », mais aussi la notion « d’effet interne du droit », mais aussi
celle « d’invocabilité des normes européennes ». Au fond, l’effet direct désigne une
aptitude de la règle invoquée à créer des droits que la juridiction nationale saisie doit
sauvegarder. La def la plus classique apportée à l’effet direct est celle du président R.
LECOURT18 de la CJ, dans l’Europe des juges : « C’est le droit pour toute personne de
demander à son juge de lui appliquer traités, règlements, directives ou décisions
communautaires. C’est aussi l’obligation pour le juge de faire usage de ces textes
quelle que soit la législation du pays dont il relève. ». C’est une aptitude de la règle à
produire des droits au profit du justiciable, devant une juridiction nationale en charge
du règlement d’un litige.
Ce caractère d’effet direct n’est pas propre au DUE, en DIP on s’interroge aussi
sur cette question, notamment concernant les traités. En droit national, les normes ne
sont pas ttes d’effet direct, cad créatrice de droit au profit de celui qui les adopte. La
CJUE va nous fournir une réponse.
18 Homme politique et juriste français du XXe siècle, il fut député MRP, et membres des deux
assemblées nationales constituantes. Il occupa aussi des fonctions à la Cour de justice des
communautés européennes.
56
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
C’est la CJUE qui est compétente pr reconnaître l’effet direct de telle ou telle
norme du droit de l’Union invoquée devant une juridiction nationale, et le fait donc sur
renvoi préjudiciel de cette juridiction devant elle. Ayant des doutes, la juridiction
nationale va se tourner vers la CJUE. Celle ci a été saisie à de multiples reprises, pr
savoir si telle ou telle règle était ou non d’effet direct. Cette JP trouve des fondements
communs à ttes les normes du droit de l’Union.
En DIP, la question de l’effet direct se pose pour toute espèce de norme de droit
international, dès lors que les individus veulent revendiquer le bénéfice d’une règle de
droit international devant le juge national. C’est l’intention des parties qui est
important. C’est la Cour permanente de justice internationale (CPJI) qui a pris
position dès 1928 dans l’affaire des « Tribunaux de Dantzig » : la Cour fait référence à
l’intention des parties à l’accord dès qu’elle a été exprimée par ces parties qui ont
conclu un traité international, pour savoir s’il convenait de lui conférer ou non un effet
direct devant les juridictions nationales.
Trouve écho dans la question préjudicielle devant la CJUE, sur l’effet direct des
dispositions du CEE. Effet direct des dispositions d’un traité dans l’arrêt « Van Gend
en Loss » 1963 => arrêt le + important en droit de l’UE : le pb était que l’entreprise
Van Gend en Loos avait importé des produits chimiques aux Pays Bas en provenance
d’All, qui avait fait l’objet d’une taxation supérieure à celle imposée antérieurement ;
donc l’entreprise s’est opposée à l’administration en montrant que la disposition était
contraire à l’art 12 du CEE => disposition de « sanstil » ??, selon laquelle les Etats ne
doivent pas aggraver les situations existantes ou antérieures, donc ne pas augmenter
des droits de douane ou en créant de nouveaux. Mais l’entreprise a eu beau se
prévaloir de cette entreprise, elle n’a pas obtenu gain de cause car cet art n’a pas été
créé pour les entreprises, mais uniquement pr les Etats-membres. Cette question a été
débattue car les gouvs intervenants, qui estimaient qu’il ne devait pas y avoir d’effet
interne, et que la question avait lieu entre les États. Lorsque un État manque à ses
obligations, un autre État membre peut le rappeler à ses obligations en mettant en
ouevre une action en manquement interétatique. Si l’un des 6 commet une violation,
on peut compter sur la vigilance d’un autre.
=> Mais cette position ne convainc pas la CJUE. Ce qui est important, c’est
l’effectivité du droit. La Cour va commencer une réflexion particulière : la CJUE
dit que il y un mécanisme de renvoi préjudiciel, et que donc au départ, il y a une
interrogation devant une juridiction nationale au sujet du droit communautaire.
Ce mécanisme n’aurait pas de sens si les règles du droit de l’UE n’étaient pas
invocables. CJUE conclue que « le droit communautaire, indépendamment de la
législation des Etats-membres de même qu’il créé des charges dans le chef des
particuliers, est destiné aussi à engendrer des droits qui entrent dans leur
patrimoine juridique pour dissiper tout équivoque des droits que la juridiction
57
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
On peut parler d’effet direct du droit de l’Union, en observant qu’il est commandé
par la volonté de la CJUE de conférer une efficacité de ces dispositions, et à leur effet
utile attaché. C’est une utilité pratique, la CJUE reconnaît une efficacité constante de
ces dispositions. En vue de lui faire produire du droit. Distinguer entre différentes
catégories de règles, il s’agit de présenter l’effet direct des dispositions des traités
constitutifs, de la Charte, et des décisions des institutions.
58
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Art 107 TFUE : disposition souvent invoquée par les opérateurs économiques, au
motif qu’il déclare incompatible avec le marché intérieur, les aides accordées par les
États à certaines entreprises, ds la mesure où elles affectent les échanges entre les
États membres. Le pb tient au fait que cette disposition comporte un paragraphe, qui
introduit la conditionnalité, ds son 3e§. On a bien une conditionnalité, qui repose sur le
pouvoir d’appréciation de la commission européenne. Elle va considérer que telle aide
doit être déclarée compatible parce qu‘elle favorise telle pô européenne ou tel dvpt, ds
une mesure acceptable à ses yeux. Cette appréciation sera évaluée. Ce pouvoir
discrétionnaire d’appréciation l’art 107 du TFUE d’effet direct. On ne peut pas agir
contre l’État en disant qu’il a enfreint l’art 107. Tt cela est affaire d’appréciation.
En revanche, l’art 108 TFUE ds son §3, indique que « l’État membre intéressé,
ne peut mettre à exécution les mesures projetées avant que cette procédure ait aboutie
à une décision finale ». Arret « Lorenz » de 1973, CJUE a reconnu l’effet direct de cette
disposition du traité. Elle est claire, précise et inconditionnelle.
Quand il est prévu par la disposition elle même un pouvoir de dérogation, l’effet
direct est il possible ? Lorsque le pouvoir d’appréciation est + restreint, la
reconnaissance de l’effet direct se pose davantage, surtout lorsque le traité accorde le
pouvoir de déroger à une disposition : par exemple, l’art 34 du TFUE interdit l’entrave
entre les échanges de marchandises entre les Etats (clair – précis – inconditionnel),
mais l’art 36 permet d’y déroger (pr des raisons d’OP, sécurité pub etc…) => cela suffit-
il à priver l’art 34 de tt effet direct ?
La CJUE a observé que certes il y avait au profit des Etats des dérogations
possibles, mais que celles-ci étaient fortement encadrées, notamment par
une exigence de nécessité – proportionnalité – non-discrimination ; et que
compte tenu de cet encadrement, le pouvoir des États membres n’était pas
discrétionnaire. L’art 36 n’a pas établi une réserve au profit des États, et ne
prive donc pas d’effet direct l’art 34.
Ici, il s’agit d’un effet direct horizontal : car les dispositions peuvent être
invoquées par des individus ou une entreprise, contre une autre entreprise, à
condition que la disposition s’y prête. Par exemple : art 101 du TFUE avec
obligations qui pèsent sur les entreprises. => Arrêt CJUE « Esso » 2009
59
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Effet vertical = toutes les dispositions reconnues d’effet direct par la CJUE ont un
effet direct vertical. Elles peuvent être invoquées par un particulier à l’encontre de
l’autorité publique (ascendant).
60
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
➔ Par exemple, l’art 52 indique que « Toutes limitation de l’exercice des droits et
libertés reconnus par la charte, doit être prévue par la loi. […] Respecter le
contenu essentiel, et dans le respect du principe de proportionnalité » => cet art
établit des conditions comparables à celle de l’art 36 du TFUE, cad qu’il limite
considérablement le pouvoir des Etats-membres dans la mise en œuvre des
dérogations : ils ne disposent pas d’un pouvoir discrétionnaire pr déroger à un
droit fondamental => donc ces droits sont d’effet direct.
Effet direct horizontal : droit fondamental de la charte invoqué par un individu contre
un autre.
61
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
travailleurs, donc la condition n’est pas inconditionnelle, et n’a par conséquent pas
produit de rapport entre les employés & employeurs (pas d’effet direct horizontal).
Donc la charte peut être revendiquée par des justiciables devant le juge national
pour remettre en cause les Etats et mm les entreprises.
1- Les règlements.
Les règlements sont des actes qui en vertu de l’art 288 al.2 TFUE, sont
d’applicabilité directe. Dans cette mesure, ils ne nécessitent pas de mesure de
transposition, d’application, et se suffisent à eux-mm. Ce caractère reconnu par l’art
288 al.2 permet de considérer que les règlements sont en principe des actes revêtus de
la qualité d’effet direct.
CJUE, 1971, arrêt de principe « Politi » : la CJUE s’est référée à l’art 288, pr
dire que le règlement est apte à conférer aux particuliers des droits que les
juridictions nationales ont l’obligation de sauvegarder. La Cour a indiqué
qu’il n’était nulle besoin de mesure de reprise des textes du règlement pr
produire des effets devant les juridictions nationales.
Cela est réitéré dans une JP constante, arrêt CJUE « Dame Léonésio » en
1972, sur une ressortissante italienne qui avait appris que compte tenu de
l’adoption d’un règlement communautaire, l’abattage d’une vache donnait
lieu à une prime. Elle n’a rien reçu, et a saisi le juge. Demandait le bénéfice
des effets du règlement. Disposition reconnue comme étant d’effet direct.
IL est clairement admis que les règlements sont d’effet direct, JP CJUE
« Ketana » de 2012, avec la condition que ça reste ds la marge d’appréciation laissée à
l’Etat et que le règlement ne soit pas privé d’effet direct. Il peut avoir un effet vertical,
mais aussi horizontal. Notamment pr les règlements qui traitent de la protection des
données. Le juge national devra faire droit à la demande. Le règlement concernant le
transport aérien, et les droits des passagers, fait aussi l’objet de règlements invoqués
62
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
par des passager victimes d’un vol retardé. Ces dispositions sont d’effet direct et les
passagers peuvent s’en prévaloir.
2- Les directives.
La directive est un acte médiat (non immédiat), en ce sens qu’elle doit être
transposée dans le droit des États membres.
Comment faire produire des effets directs à un acte qui nécessite une
transposition dans le droit interne ?
1. La directive transposée dans les délais : ou bien elle est satisfaisante et donne
effet aux obj assignés, de manière claire et efficace. C’est le cas de figure idéal.
IL suffit pour le justiciable de se prévaloir contre le texte de transposition de la
directive contre l’État qui ne l’aurait pas respecté. Il y aurait lieu de citer la
directive en tant que source de référence du texte de transposition. Le texte de
transposition doit être interprété dans l’esprit du sens recherché.
63
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
3. La non transposition dans les délais : Cas dans lequel l’État membre n’a pas
transposé la directive au terme du délai.
Arrêt CJUE de 1979, « Ratti » : la directive de 1973 prévoyant un délai de
transposition de 2 ans => aurait dû être transposée au terme des 2 ans ; les
faits ont été accomplis par l’entrepreneur après le délai ; par conséquent,
puisque l’État membre n’a pas transposé la directive dans le délai prescrit, il
est permis à un sujet de droit de se prévaloir de la directive contre l’État. Un
État ne peut pas se prévaloir de sa propre faute pour poursuivre un individu
alors qu’il devait transposer un texte qu’il n’a pas transposé dans le délai.
S’agissant de la directive de 1977, la Cour de justice a observé qu’au moment
des faits, le délai de transposition n’avait pas encore expiré. Par conséquent,
l’entrepreneur ne pouvait pas se prévaloir de la directive contre l’État avant
l’expiration du délai. Cette affaire révèle l’importance du délai. L’État
disposait encore de la liberté d’adopter son texte, jusqu’à l’expiration de la
période de transposition.
Au cours de ce délai, les États membres peuvent-ils seulement rester passifs
ou prendre des mesures ? Le pb a été résolu dans un arrêt de CJUE 1998,
« Inter Wallonie Environnement » , au sujet d’une directive protectrice de
l’environnement. État prend une mesure ouvertement contraire à l’esprit de
la directive. On peut s’en prévaloir à son encontre, même pendant la période
de transposition, car l’État aurait manqué à son obligation de loyauté. La
Cour de justice a pris position en observant que, si l’État membre dispose
d’une certaine liberté pour prendre les mesures nécessaires au cours d’un
délai de transposition, il ne peut pas en profiter pour prendre des mesures
qui seraient expressément contraires aux objectifs de la directive pcqu’il
ferait preuve de mauvaise foi. Or, une obligation de bonne foi pèse sur les
États membres et sur les institutions de l’UE. La mesure expressément
64
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
=> Mais on doit aussi se demander qui peut invoquer la directive ? Tt sujet de droit à
l’encontre de l’autorité publique, sauf l’État qui ne peut pas le faire contre un individu.
L’effet vertical ne marche que ds le sens ascendant.
On peut certainement invoquer une directive contre l’Etat. Ce peut être aussi
contre une collectivité territoriale. Il importe peu que l’État ou que la CT agisse en
tant que pouvoir normatif ou que ces autorités agissent en tant qu’employeur dans un
rapport individuel avec un employé.
Arrêt CJUE « Marshall » de 1986 : La Cour de justice a observé que
l’invocabilité d’une directive devait pouvoir jouer contre ttes les autorités
publiques, quelles que soient leur statut ou leur responsabilité. Cela permet
à tous les fonctionnaires et agents publics de se prévaloir d’une directive à
l’encontre de l’Etat ou des collectivités.
Les établissements publics ont été visés à partir de 1990, dans un arrêt
CJUE 1990 « Foster ». La Cour de justice a observé que des EP, compte-tenu
de leurs statut et missions, pouvaient se voir opposer le non-respect d’une
directive par un justiciable.
Cela a été confirmé dans un arrêt CJUE « Farell II » de 2017 au sujet
d’entreprises qui ne sont pas formellement des EP mais qui sont investies
d’une mission d’intérêt général et qui disposent de prérogatives de puissance
publique. Une nuance est apportée, sans que cela soit un revirement de JP.
La Cour dit en effet que « l’organisme concerné doit être soumis à l’autorité
ou au contrôle de l’État et détenir un pouvoir exorbitant. […] Cette double
exigence ne saurait être admise ». Veut dire qu’il suffit que l’entité présente
l’un de ces caractères pour qu’on puisse invoquer la directive à ce moment là.
La Ccass il y a encore 2 ans, a rendu un arrêt considérant qu’il n’était pas
possible d’invoquer une directive à l’encontre d’un organisme alors qu’il avait
des PPP. Les juridictions nationales n’ont qu’une vision approximative des
exigences de la CJUE.
65
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
66
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
3- Les décisions.
L’art 288 TFUE se limite à dire que la décision est obligatoire dans tous ses
éléments et lorsqu’elle désigne des destinataires, elle n’est obligatoire que pour ceux-
ci.
67
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Les États membres se sont demandés si il était bon ou non d’inscrire l’exigence de
primauté comme ça aurait été le cas ds le traité constitutionnel pour l’Europe avorté.
Mais si on faisait ça, on aurait un nouvel échec au stade de la ratification du traité. =>
Choc populaire, car on verrait son propre droit national devenir inférieur au droit
européen. Donc les TUE et TFUE ne font plus référence à cette exigence.
Le principe de primauté a été dégagé dans cet arret « Costa c/ Enel » 1964 qui est
l’un des plus grands arrêt avec CJUE 1963 « Van Gend en Loos ». CJUE « Costa c/
Enel » 1964 =>
➔ Solution : Mais La CJUE balaie ttes ces objections, en précisant bien qu’elle NE
PEUT PAS statuer sur la validité d’une loi au regard du traité. Mais elle dit tt
de même qu’elle peut interpréter le traité. Elle saisit l’occasion de statuer sur la
primauté. Elle observe que les États ont accepté de limiter leurs droits
souverains, créant un corps de droit applicable à eux mêmes et à leurs citoyens.
Compte tenu de cette intégration du droit européen ds les droits nationaux, les
68
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
États ne peuvent pas faire prévaloir « contre un ordre juridique accepté par eux
même, une mesure unilatérale ultérieure. Ils on accepté par voie du traité, de
restreindre leurs droits souverains », et se sont imposés volontairement des
contraintes. Comme ne pas maintenir un monopole à caractère obligatoire.
Compte tenu de cela, ils doivent respecter leurs engagements, et si ça n’était
pas le cas, cela mettrait en péril la réalisation des buts fixés ds le traité. Si un
État adopte un texte ds sa législation elle même, différente des exigences
européennes, l’effectivité du DUE peut être anéanti. D’où le principe de
primauté imposé. La prééminence du droit communautaire est confirmée par un
article du traité, l’art 288 TFUE qui mentionne les différentes catégories d’acte
et qui dit que le règlement est obligatoire dans tous ces éléments. Cela confirme
que les auteurs du traité ont voulu que certains textes, notamment ceux pris
par la voie de règlement, contraignent les États membres. Globalement, c’est un
arrêt saisissant qui affirme la primauté du droit comme un principe.
69
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Arret CJUE 2019 « Powplaski » a créé une zone d’ombre, et n’a d’effet que devant
les autorités nationales et ds certaines circonstances.
La primauté s’impose à toutes les juridictions nationales, dans tous les litiges.
Les juridictions nationales doivent établir une hiérarchie aux fins de la réalisation du
litige et écarter les normes nationales qui paraissent contraires au droit de l’union
européenne. La primauté consiste à imposer une priorité dans l’application de la
norme. La CJUE n’a jamais entendu établir une sorte de pyramide nouvelle. Ce n’est
nullement son intention, ni nullement sa mission. Ce qu’elle a voulu conserver c’est
l’unité de l’UE, et pour ce faire, les autorités ne doivent pas opposer des normes
unilatérales à un droit communément accepté.
➔ Solution : La Cour va dire que ce n’est pas conforme, parce que l’exigence de
primauté pèse sur toutes les juridictions nationales. Cette primauté joue à
l’égard des autorités législatives, exécutives et judiciaires. L’A en tant que telle,
sous n’importe quelle forme, peut porter l’affaire devant la High Court, qui fera
le nécessaire.
70
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Les juridictions nationales se sont vue investie de ce pouvoir d’écarter les normes
contraires au DUE, et de le faire immédiatement. Arret CJUE 1978 « Simmenthal » =
Le pb s’est posé au milieu des 70’s : entreprise en Italie qui importe des animaux,
produits dérivés d’animaux => Des taxes sont pratiqués sur l’importation en Italie de
produits venant d’un autre Etat membre. Le juge italien disait que c’était au juge
constitutionnel de vérifier l’existence d’une conformité ou non avec le droit
communautaire. Surtout que la CJUE s’était prononcée sur le fait de l’interdiction des
taxes équivalentes à des droits de douane. Pb : les autorités italiennes font payer aux
entreprises le coût du contrôle. La CJUE a dit que si les Etats étaient autorisés à faire
le contrôle, c’était une entrave aux échanges sur le fondement de l’art 36 TFUE => pas
question de faire payer des taxes qui se rapporteraient au prix du contrôle. Toute loi
qui parait contraire à la C° doit être déférée à la Cour constitutionnelle italienne car
elle serait nécessairement contraire à la C°. Interrogation la CJUE pour savoir si c’est
conforme au droit communautaire le fait d’attendre la suppression de la loi par son
auteur ou une prise de position de la cour constit italienne. La CJUE va constater que
le juge national au moment où il statue, doit être en mesure de faire tout ce qui est
nécessaire pour apprécier la compatibilité du droit national avec le droit européen et
écarter le cas échéant la règle nationale incompatible avec le droit européen. L’un des
arrêts les plus importants et les plus rigoureux sur cette question de la primauté.
Cette JP est souvent mal ressentie par les juridictions nationales. Qu’en est-il des
autres Etats membres ?
En effet, cette dernière a bcp évolué, et il faut partir de sa décision radicale => Le
CE a pris position le 1er en 1968, dans l’affaire « syndicat général des fabricants de
semoule de France » : Il s’agissait de prélèvements organisés en France, prétendument
au règlement de 1962 applicable à un certain nombre de denrées de l’agriculture.
Normalement, le juge aurait dû examiner les mesures administratives au regard du
règlement européen, et considérer qu’ils étaient incompatibles avec le DUE. Mme
Nicole QUESTIAUX20, a indiqué que le JA serait amené à apprécier la compatibilité de
20 Haut fonctionnaire et femme politique française du XXe siècle. Fut ministre de la Solidarité
nationale entre 1981 et 1982 sous la 1ere présidence de François MITTERAND. Elle était
rapporteur public dans la fameuse affaire des « semoules de France », posant le principe selon
lequel la conformité avec ledit traité n’est pas une question susceptible d’être discutée devant le JA.
71
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
la loi au regard d’une norme de droit européen, ce qui lui était impossible de faire. Le
JA ne pouvant PAS écarter une loi contraire à une norme prétendument supérieure,
cela n’entrait pas dans ses fonctions. Cette position était pleinement fondé, et le CE a
suivi ces CCL.
La C.cass a donc pris position à son tour, dans un arrêt d’assemblée « café
Jacques Vabre » en 1975 : elle prend position s’agissant de la compatibilité d’une loi
française avec le traité, en se fondant sur l’art 55 de la C°. L a C.cass considère qu’une
loi contraire au traité doit être écartée en raison de cette contrariété.
Pr autant, le JA n’a pas pris immédiatement cette voie. A la suite de cet arrêt,
on voit une divergence entre la C.cass qui accepte de contrôle la comptabilité entre une
loi (mm postérieure) et le traité, et le CE qui refusait cela. Le CE a donc à nouveau
rendu des décisions +++ : il rend l’arrêt « UDT » en 1979. Cette position est devenue
particulièrement intenable.
Par ailleurs, une position du C.constit est adoptée en 1988 : il examine un litige
qui porte non pas sur un contrôle préalable de constit, mais sur le contentieux
électoral. Dans ce contentieux, il doit se comporter comme un juge ordinaire,
compétence fondée sur l’art 59 de la C°. Donc en tant que juge ordinaire, il apprécie la
loi par rapport au droit européen : affaire 1988 « assemblée nationale circonscription
du Val d’Oise » : il accepte pr la première fois d’apprécier la loi avec la CEDH, car il est
juge électoral.
72
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
revues juridiques de France, ce qui n’avait jamais été le cas auparavant. => sorte de
révolution dans la JP administrative.
En 1990, le CE accepte de vérifier cette fois une loi, par rapport à un règlement
européen (cad acte unilatéral d’une institution) : CE 1990 « Boisdet » le CE rejette le
recours car ne voit pas d’incompatibilité entre la loi et le règlement. On s’inquiète =
car il ne voit jamais d’incompatibilité. Mais : En 1992, dans l’arrêt CE « Rothmans » et
CE 1992 « Arizona Tobacco Philip Morris » => qui contestaient un acte ministériel
refusant une augmentation du prix des cigarettes, fondé sur un décret lequel décret
fondé sur une loi française. Tout cet ensemble état contestable au regard d’une
directive européenne, qui indiquait que le prix du tabac était fixé par les entreprises
concernées. Il y avait une incompatibilité entre le dispositif français et une directive de
1977, qui prévoyait que les prix du tabac étaient déterminés librement par les
producteurs et importateurs, avec ensuite des taxes multiples. Philip Morris dit que
cette exigence n’est pas du tt respectée par le L. Le CE commence par examiner la
compatibilité de la loi avec la directive, et en constate une incompatibilité. Les
mesures du ministre ne sont PAS conformes à la directive donc.
Va même aller plus loin en examinant la compatibilité de la loi avec des PGDE.
Pb qui s’est posé dans l’arret CE 2007 « Arcelor » : ce qui était remarquable dans
cet arrêt : concernant le droit de l’environnement : dans cette affaire, est attaqué un
acte réglementaire administratif pris sous la forme d’un décret, dont on conteste la
constitutionnalité. Le pb est que ce décret est fondé sur une directive (celle de 2003,
sur un échange de gaz à effet de serre). Le décret étant conforme à la directive, était
contesté au regard de la Constitution FR. C’est intéressant car au fond se pose la
question de savoir si la directe fait écran au contrôle du décret par rapport à la
constitution. Il dit que dans ce types de situations, il y a lieu de se demander si on
trouve ds le DUE des garanties équivalentes à celles de la C°. Si on en trouve en effet,
alors il y a lieux de se demander si la directive est ou non conforme, non pas à la
Constitution mais au DUE, puisque la Charte et les PGD contiennent les mêmes
garanties du droit FR. Pr ce faire, le CE doit interroger la CJUE en appréciation de
validité de la directive, car il n’est pas compétent dessus. SI on ne trouve rien dans le
DUE d’équivalent aux normes constitutionnelles, ds ce cas on examine le décret par
rapport aux règles constitutionnelles directement, et on oubliera que le décret a été
pris sur le fondement d’une directive qui continuera de vivre.
73
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
74
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
invoquent le DUE. Cet énoncé vise à contraindre les États à mettre en place des voies
de recours qui répondent effectivement à la hauteur des revendications fondées sur le
DUE. Cet article 19 est contenu dans un titre relatif aux institutions de l’UE. Une
juridiction nationale n’a pas sa place dans un tel titre puisqu’elle est une institution
nationale. En consacrant un seul article à la Cour de justice, les auteurs du traité ont
éprouvé la nécessité de faire référence aux recours qui sont formés devant les
juridictions nationales. Cela a été fait pour rendre compte de l’importance de ce
contentieux national et imposer une protection juridictionnelle effective dans le cadre
de ce contentieux.
Cela explique qu’il n’y a pas d’exigence d’épuisement des voies de droit nationales
en vue de saisie la CJUE (≠ CEDH : les juridictions nationales et la CEDH sont
également compétences pour constater et sanctionner des violations des droits
fondamentaux).
75
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
76
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
CJCE, 1968, « Sal Goil » (renvoi préjudiciel initié par la Cour d’appel de Rome) :
➔ Procédure : La Cour d’appel est allée plus loin : elle a demandé si les droits de la
société tirés de ces articles des traités étaient des droits subjectifs ou des
intérêts légitimes. Question centrale en Italie qui commande la répartition des
compétences entre les juridictions de l’ordre judiciaire et administratif. L’avocat
général a mis en garde les juges européens : cette question précise relève de la
seule compétence de l’État.
Définies dans chaque État membre en fonction du système mis en place. Elles
ont été définies de manière à organiser le procès. La CJUE a été saisie en ce sens par
juridiction allemande.
77
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
➔ Solution : la CJUE n’a pas voulu indiquer la voie à suivre. Elle a observé que le
traité définissait des voies de droit applicables devant la CJUE et ses pouvoirs
relativement à chacune des voies de droit. Concrètement, lorsque l’art 263 du
TFUE ouvre un recours en annulation, l’un des articles suivants indique que la
CJUE a le pouvoir de déclarer « nul et non avenu » l’acte qu’elle considère
illégal. Ainsi, en rapport avec une voie de droit particulière, le pouvoir de la
CJUE a été défini. Dans ce cas de figure, le traité n’a pas entendu définir les
voies de recours et les pouvoirs correspondants des juridictions nationales. Il
appartient en conséquence aux États membres de définir les voies de droit
utilisables par les justiciables devant les juridictions nationales et de préciser
les modalités procédurales.
Cela n’est pas sans inconvénient : il est possible pour États membres d’anéantir
des droits revendiqués par des individus. Cette autonomie doit être encadrée.
Deux aspects : garantir au justiciable qu’il a accès à un juge dans son État et
que ce juge lui assurera une protection efficace.
Risque que les droits des justiciables issus du droit de l’UE ne soient pas
garantis, faute de pouvoir accéder à un juge national à partir du moment que la Cour
a confirmé en 1968 que les États membres disposaient d’une forme d’autonomie
procédurale. Le traité et les actes de droit dérivé n’ont rien prévu à cet effet, même si
dans certaines matières, certaines directives prévoyaient qu’en cas de lésion d’un droit
reconnu par le droit européen, le justiciable devait pouvoir accéder à un juge.
21 Professeur de droit à la faculté de Strasbourg en 1970, puis à l’Institut d’Etudes Politiques de 1971 à
1973. L’un de ses grands axes de réflexion concernait le pouvoir réglementaire de la Communauté
européenne du charbon et de l’acier.
22 Agrégé de droit public et de science politique, professeur émérite de l’Université de Nice-Sophia
Antipolis et membre de l’Institut universitaire de France.
78
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Directive 64/223 : celui qui est éloigné du territoire doit pouvoir contester la
mesure d’éloignement.
Directive 76/207 sur l’égalité h/f dans les conditions de travail : les victimes de
discrimination doivent pouvoir obtenir une protection.
➔ Faits : une femme employée contractuelle dans la police apprend que son
contrat ne sera pas renouvelé. La décision de non-renouvellement tient au fait
qu’elle est une femme. Il a été décidé d’armer les policiers mais de ne pas armer
les femmes car plus vulnérables, les armes qu’elles porteraient pourraient plus
facilement se retourner contre elles.
79
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
L’art. 47 CDF et l’art. 19 TUE qui existent depuis l’entrée en vigueur du traité
de Lisbonne sont intensément revendiquées par les justiciables devant les juridictions
nationales. La jurisprudence de la Cour et ses arrêts pionniers (JP « Johnston » et JP
« Unectef ») sont toujours cités.
CJUE, 2020, « Y. S. » : le droit au recours effectif ne requiert pas en tant que tel
l’existence d’un recours autonome pour contester les dispositions nationales par
rapport au droit de l’UE, dès lors qu’il existe en droit national différents recours qui
permettent d’assurer le respect du droit de l’UE.
Il suffit qu’il existe une voie de droit national classique qui permette de
revendiquer les droits de l’UE. Mais s’il apparaît que les voies existantes sont trop
étroites ou sans issues, le requérant peut invoquer le principe d’effectivité du recours
(cf. JP « Johnston »).
80
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
champ d’application de l’article du TFUE est plus large que celui de la Charte. Pour
pouvoir invoquer la Charte contre un État, il faut montrer qu’il met en œuvre le droit
de l’UE, or la Cour suprême de Pologne ne met pas en œuvre le droit de l’UE. La
CJUE a observé que l’indépendance était requise et qu’il fallait envisager deux
aspects : externe et interne.
➢ Interne : le juge doit être indépendant des parties qu’il doit juger. L’impartialité
vise une égale distance par rapport aux parties au litige et à leurs intérêts
respectifs.
La CJUE dit depuis CJCE, 1991, « Francovich », qu’à partir du moment où ces
trois conditions sont réunies, la victime doit pouvoir obtenir réparation du préjudice
qui lui a été causé.
81
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Le renvoi préjudiciel a été créé par le traité CEA puis CEE comme un instrument
d’assistance des juridictions nationales qui n’existaient pas en DIP, ou un juge ne peut
pas interroger la CIJ.
Les Etats-membres ont compris à quel point ce mécanisme était d’une portée
considérable et qu’il était au fond, le mécanisme principal de dvpmt de la JP de la
CJUE, laquelle était compétente pr examiner des recours directs mais aussi pr
recevoir des demandes préjudicielles formées par les juridictions internationales. Il y a
très peu de recours direct dans cette JP qui porte sur les rapports entre le droit de
l’UE et les droit nationaux => ce sont les juridictions nationales qui, saisies de pb ++,
se sont tournées vers la CJUE qui les a ensuite éclairées en dvpant bcp de JP
constructive :
82
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Elle s’est reconnue une compétence pour interpréter l’art 267 => c’est elle qui a
précisé les conditions du renvoi ayant été énoncées par les auteurs du traité. En effet,
cet art est laconique : l’étendue de la compétence de la CJUE n’est pas définie de
manière précise ; cela est dû à des raison historiques : il s’agissait d’introduire un
mécanisme d’aide à la juridiction. C’est l’exemple le + abouti des mécanismes de
coopération juridictionnelle, à tel point qu’il a servi de réf à l’introduction d’un nveau
mécanisme de coopération entre les juridictions nationales et la CEDH.
Le texte de l’art 267 fait référence à l’interprétation des traités, puis dans
l’interprétation des actes des institutions, organes et organismes de l’UE => ces 2
sources ne sont pas les seules en droit de l’UE à être de nature à donner lieu à un
renvoi préjudiciel.
- Les traités :
Les traités sont susceptibles de donner lieu à un renvoi préjudiciel => désigne les
traités constitutifs de l’UE (TUE et TFUE) : TOUTES les dispositions de ces traités
sont à priori susceptibles de donner lieu à un renvoi préjudiciel, y compris les
protocoles annexés aux traités qui ont la mm valeur que les traités constitutifs, en
vertu du TUE. Les traités de révision, d’adhésion sont aussi susceptibles de donner
lieu à un renvoi préjudiciel, dans la mesure où ils sont conclus entre les Etats
membres de l’UE et qui ont des effets sur les traités constitutifs. Mais pas nécessaire
que les dispositions de ces traités aient un caractère obligatoire. Une disposition
purement indicative donne lieu à un renvoi préjudiciel à la CJUE. De mm, une
disposition d’un traité qui ne serait pas d’effet direct (car pas précise ou
inconditionnelles) est susceptible de renvoie préjudiciel.
MAIS, certains articles des traités ne peuvent pas donner lieu à un renvoi préjudiciel :
art 275 TFUE relatif à la politique étrangère de sécurité commune (PESC), car on
estime que le droit et la politique sont de natures si différentes, qu’il faut éviter les
interférences. Exception : art 40 qui traite du chevauchement de certaines actions
relevant de la PESC comme pouvant relever d’autres lignes politiques.
83
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
- Les PGD :
Le PGD sont susceptibles de demande d’interprétation car ils visent à une meilleure
administration (sécurité juridique, proportionnalité, reconnaissent des droits
fondamentaux…). La CJUE a tjrs répondu aux questions qui lui étaient posées,
parfois sans devoir se justifier à l’absence de référence des PGD à l’art 267.
84
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Validité des actes pris par les institutions organes et organismes de l’institution :
dans un traité / dans un article.
Cela veut dire il n’y a pas d’autres sources que celle-ci ? = il faut examiner les
différentes sources si d’une manière ou d’une autre, si par assimilation cela peut
donner lieu à un RENVOI PRÉJUDICIEL EN VALIDITÉ : cela va consister à
demander à la CJUE d’apprécier la validité d’un acte de L’UE au regard, d’une règle
ou d’un principe de droit européen supérieur, tel que, le traité sur l’UE, le TFUE, la
charte des droits fondamentaux, un principe général du droit, un accord international
liant l’UE, et il pourrait s’agir aussi en tant que source de référence d’un acte d’une
institution, un acte de base. Il faut trouver un rapport de hiérarchie.
Sur sur le traité : car veille sur hiérarchie des normes européennes : on ne peut
pas remettre en cause la validité des normes au sommet de cette hiérarchie et il était
exclu de demander appréciation de validité d’une disposition d’un traité ou de la
charte, un principe général de droit, et de surcroît d’autres raisons expliquent cette
exclusion : un traité signé et ratifié engage les États membres et on ne peut pas
revenir sur les engagements devant la CJUE.
• Rappel dans l’arrêt « Pringle » 2012 : zone d’ombre sur la JP, la JP n’a jamais
été considéré comme étant au sommet de l’édifice, les arrêts de la CJUE non
plus, quoi qu’en pense certains juges selon le prof, il faut distinguer selon que
cette jurisprudence se rapporte aux articles du traité de la charte ou sinon sur
les institutions, mais il y aurait encore ici des découpages savants à faire.
85
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
annulation prévu à l’article 263 al 4 TFUE. C’est-à-dire un recours direct, ce que les
ressortissants d’états tiers entreprennent régulièrement devant le tribunal de L’UE.
L’avocat général dans cette affaire, s’est attribué l’affaire et qui est malin selon le
prof, fait une conclusion, => pour lui pas de problème, la CJUE s’est déclarée
compétente avec l’affaire « Haegeman » alors on peut en faire autant sur l’appréciation
de validité, il a été partiellement suivi par la CJUE, car dans un motif, la CJUE se
reconnaît compétente pour apprécier la validité de ce type d’accord, mais la question a
été débattu entre les juges. En interprétant cet accord elle a dit on peut interpréter
l’accord comme ne s’appliquant PAS au Sahara occidental pour une série de raison, sur
l’application et le respect du droit international, et notamment les prises de positions
des assemblés générales des nations unies, c’est une technique que on connaît en droit
français ou en droit tout court : l’interprétation neutralisante = j’interprète à ce que
j’apprécie l’accord d’une manière telle pour ne pas à en avoir à en apprécier la validité
plus tard. Brèche ouverte selon le prof, la CJUE se déclare compétente pour apprécier
la validité des accords internationaux, et rien ne nous garantit demain de l’absence de
remise en cause d’accord plus classique, => Ex : accord Turquie, ou Singapour, ou
Canada. Pour lui la position de la CJUE est détestable, le prof n’aime pas cette façon
de faire le droit.
86
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Conditions fixées par l’art 267 TFUE, et ont donné lieu à des décisions +++ de la
CJUE : un certain nombre de conditions se rapportent à l’organe de saisine ainsi qu’au
litige. Elles varient selon la place de la juridiction dans la hiérarchie juridiction. Fait
une distinction entre la faculté de renvoi pour les juridictions dont les décisions sont
susceptibles de recours, et l’obligation de renvoi pr les juridictions dont les solutions
sont insusceptibles de recours.
La CJUE ne peut être amenée à rendre un arrêt préjudiciel lorsqu’elle n’est pas
saisie par les conditions fixées à l’art 267. Il faut donc s’interroger sur ttes ces
conditions.
= 1ere condition
Le traité ds un art 267 indique que « lorsqu’une question est soulevée devant une
juridiction d’un des États membres ». Cette notion de juridiction d’un État membre a
soulevé un certains nombre d’interrogations. Tt d’abord, il faut savoir que les
juridictions d’un État tiers ne peuvent pas interroger la CJUE. Les juridictions des
États membres sont à entendre au sens large : comprend aussi celles des
départements et des régions d’Outre Mer.
- L’origine légale de l’organe : doit être institué et mis en place par une loi et non
pas par un contrat entre 2 parties au litige => donc exclue les arbitres du
mécanisme de renvoi préjudiciel. S’oppose à l’origine conventionnelle de
l’organisme.
- La permanence de l’organe : l’organe doit être permanent et ne pas statuer que
ponctuellement. On exclut les juridiction qui siègent au cas par cas.
- Caractère obligatoire : peut désigner la compétence de l’organe, ou la décision
qui sera arrêtée par l’organe. Caractère obligatoire pr les parties au litige.
- Application d’une règle de droit : l’organe doit être amené à appliquer des règles
de droit (il ne statue pas en équité)
87
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
=> IL suffit que lors d’une question préjudicielle, l’une des parties soulève ce
non respect d’une des conditions, pr que la Cour statue sur cette question.
Affaire 1982 « Nortse » ???, et « Dominique » ??? en 2003, ds lesquelles les
arbitres ont échoué à chaque fois. Il n’y a pas lieu d’attendre un revirement de
JP. Colloque sur le fait qu’il serait bon que la Cour connaisse des questions
préjudicielles des tribunaux arbitraux. Peu après, la Cour a rendu une JP
disant qu’elle ne le ferait pas.
L’art 267 fait référence au fait que la question doit être nécessaire pour rendre un
jugement. Le texte fait référence à la notion « d’affaire pendante devant une
88
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Le litige doit être réel, mais aussi actuel, cad qu’il ne doit pas être éteint au
moment où la cour prononce son arrêt. Après tout, la CJUE a été saisi par une
demande formulée par une juridiction, et tant qu’elle n’est pas retirée par celle ci, la
CJUE devait être compétente pour statuer. Mais si il apparaît qu’il est éteint, elle ne
le regarde pas. C’est l’effet utile qui commande les arrêts de la CJUE. Si éteint, plus
d’utilité à répondre.
Découle de la lecture du texte de l’art 267 du TFUE, qui ds ses al 2 et al3 fait une
distinction : les juridictions dont les décisions sont insusceptibles de recours ont
l’obligation d’un renvoi préjudiciel, celles qui sont susceptibles d’un recours n’ont pas
d’obligation.
89
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
- L’alinéa 2 indique que « lorsqu’une question est soulevée devant une juridiction
d’un des États membres, cette juridiction peut, si elle estime que cela est
nécessaire, demander à la Cour de statuer sur cette question ».
- L’alinéa 3 indique que « lorsqu’une telle question est soulevée devant une
juridiction nationale statuant en dernier recours, cette juridiction est tenue de
procéder au renvoi préjudiciel ».
Il y a donc une distinction entre les juridictions dont les décisions sont
susceptibles de recours qui peuvent procéder à un renvoi préjudiciel, et celle dont les
décisions ne sont pas susceptibles de recours qui sont dans l’obligation de procéder à
un renvoi préjudiciel. Cette distinction vise à empêcher que des juridictions statuant
en dernière instance fassent des appréciations qui établiraient des lignes de JP
européennes dans chacune des États membres sans appréciation de la Cour de justice,
ce qui serait contraire à l’exigence d’uniformité qui pèse sur le DUE.
La faculté de renvoi des juridictions qui ne statuent pas en dernier ressort est
logique car si ces juridictions commettent des erreurs, ces erreurs sont susceptibles de
contrôle devant les juridictions supérieures. Il n’est donc pas nécessaire de contraindre
ces juridictions de première instance à procéder à un renvoi.
Ces obligations ont suscité des réticences, notamment par les cours suprêmes qui
n’entendaient pas se voir contraindre d’interroger la Cour. En FR, la résistance a été
vive, surtout pr les JA, ds un arrêt CE « Société Pétrole Shell » 1964 : ds cette affaire,
le CE a interprété un article du traité sur les monopoles à caractère commercial,
prescrivant l’aménagement des monopoles à caractère commercial. C’est un art
complexe qui n’avait jamais fait l’objet d’interprétation. Il n’a pas renvoyé à la CJUE
sur cette affaire. On a aussi CE « Syndicat des semoules de France » 1968 : donne
raison au CE. En 1982, ds un arret CJCE « Cilfit » => Le CE italien interroge la CJUE
sur la question de savoir s’il est tenu au renvoi préjudiciel en certaines circonstances
s’agissant de l’interprétation du DUE. L’avocat général a dit qu’il fallait imposer à
cette juridiction de dernier ressort un renvoi systématique. La Cour de justice a admis
qu’une juridiction nationale pouvait voir clair quand elle statuait en dernière instance
et qu’elle pouvait s’abstenir de faire un renvoi préjudiciel. IL y a certains cas où le
renvoi à la CJUE ne s’impose pas, notamment lorsque la Cour de justice a déjà
interprété le droit de l’UE par le passé, car elle a déjà statué. Elle dit aussi que le
renvoi préjudiciel ne s’impose plus quand telle ou telle interprétation s’impose avec
une évidence telle qu’il n’y a pas de doute raisonnable. Ces juridictions peuvent voir
clair, c’est la théori de l’acte clair. Le juge devrait tenir compte des différences
linguistiques, tel ou tel texte peut avoir un sens différent en fonction de la langue. Le
CE doit tenir compte, en interprétant, des caractéristiques du DUE, pas pareil que le
droit interne.
90
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Une autre obligation de renvoi préjudiciel pèse sur les juridictions nationales,
indépendamment de la question de savoir si leurs décisions sont ou non susceptibles
de recours. Une obligation a été créée de toutes pièces par la Cour de justice à partir
de 1967. Dans un arrêt CJCE « Foto Frost » de 1967, la Cour de justice a statué au
sujet d’une question qui se rapportait à l’appréciation de validité du droit dérivé. Cette
obligation de renvoi qui n’a pas de source textuelle procède d’une idée logique : elle a
estimé que les juridictions nationales n’étaient pas compétentes pour constater
l’invalidité du droit dérivé de l’UE, et que elle seule, CJUE, avait cette compétence.
Dès lors, comme les J n’ont pas cette compétence, quand elles en ont envie, elles sont
tenues d’interroger la CJUE en se sens, en cas de doute ou de conviction sur
l’invalidité d’un acte de droit dérivé. A contrario, quand une J nationale n’a pas de
doute sur la validité du droit dérivé, lorsque les griefs d’invalidité ne la convainquent
pas, et qu’à ses yeux l’acte est valide, la J nationale n’est pas tenue de procéder à un
tel renvoi. Cette situation peut paraître très curieuse, en ce sens que la J nationale
peut procéder à un 1er examen de la validité. Ce celui ci va dépendre l’obligation ou
non de renvoi. Ce dernier ne devrait pas répondre d’une appréciation, ou d’un type
d’appréciation. Le résultat de cette 1ere appréciation détermine l’obligation de renvoi.
On comprend cela, car les textes de droit dérivé sont présumés valides, qui
s’appliqueront au litige. Évite les renvois préjudiciels abusifs par les parties. C’est la
JP « Foto Frost ».
91
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
La demande doit émaner d’une juridiction nationale qui doit saisir la CJUE, de
greffe à greffe. C’est la J nationale qui a déterminé les questions à poser et elle seule
assume la demande et les questions incluses dedans. Les avocats des parties qui ont
souvent un intérêt à voir telle ou telle question, n’ont pas la maîtrise de la demande et
de ces questions. Les avocats ne sont pas pr autant étrangers aux demandes
préjudicielles, et il leur a fallut en amont de la demande, suggérer à la JN, de procéder
à un renvoi préjudiciel, et même lui proposer un certain nombre de questions qu’elle
pourrait effectivement reprendre, via des moyens électroniques. C’est un renvoi au
moyen d’une procédure : la procédure equoria ?? une application pour former les
renvois préjudiciels. C’est une procédure sécurisée. Pr autant, une JN peut encore
envoyer sa demande par courrier postal.
B) Le contenu.
Si ne JN ne respecte pas ces exigences de pure forme, il est possible que la CJUE
ne lui réponde pas, et qu’elle rende une ordonnance d’irrecevabilité manifeste. C’est ce
que la CJUE a entrepris à partir du milieu des 90’, après avoir reçu des demandes qui
étaient indigentes, car telle ou telle JN faisait état de désinvolture à l’égard de la
CJUE. Affaire CJUE en 1993, la CJUE a rendu un non lieu à statuer, au motif que les
faits et le droit n’avaient pas été bien décrits clairement. A la suite de cela, la CJUE a
souvent rendu des ordonnances d’irrecevabilité manifeste.
92
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
La traduction faite, la demande ainsi traduite est signifiée à l’E des gouv et à la
Commission européenne ainsi qu’aux institutions et organes auteurs de l’acte
litigieux. Les auteurs du règlement se verront notifier la demande de renvoi quand ça
porte sur l’un de leurs règlements. Obj est d’obtenir des observations écrites qui sont
soumises à un délai de 2 mois suivant la signification de la demande initiale. Mémoire
qui consiste à proposer une interprétation en rapport avec les termes du litige et du pb
en jeux. Mémoire constructif, ainsi envoyé à la CJUE. Les gouvernements travaillent
ds leur propre langue. Ils sont signifiés à l’E des parties.
L’audience n’est pas systématique et doit avoir été demandée par les personnes
intéressées. Les avocats ont intérêts à le faire. Il est possible que la CJUE décide de ne
pas organiser d’audience. Ttes les personnes invoquées ne viennent pas à l’audience. Il
s’agit d’interpréter le DUE. Ou bien de proposer une appréciation sur la validité du
droit de l’Union mis en cause.
93
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
La Cour ds une JP constante, dit qu’il faut établir une séparation entre sa
compétence et celle des J nationales. IL ne doit pas y avoir d’empiétement de l’une sur
l’autre, et doit être amenée à préciser les limites de sa propre compétence vis à vis des
JN.
94
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
en précisant qu’elle n’est pas compétente pr qualifier ces droits au regard du droit
national.
Enfin, elle n’est pas compétente pour appliquer l’appréciation qu’elle délivre au
règlement du litige, car il relève de la compétence de la juridiction nationale qui est
saisit initialement de ce litige. = Pas appliqué à l’espèce. Elle ne décide pas quelle
partie a raison.
Elle a tjrs été soucieuse à la nécessité d’apporter des réponses utiles aux
juridictions nationales. Elle ne souhaite pas que l’on s’en tienne à un dialogique
purement formel et académique. C’est une coopération entres juges, nécessitant une
forme de compréhension réciproque. La CJUE va ds ses arrêts, tt en respectant les
limites, introduire des éléments pr aider la JN à statuer.
95
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Ils ne sont pas définis à l’art 267 du TFUE. C’est la JP qui en a défini à la fois
l’autorité, mais aussi les effets dans le temps.
Arrêt rendu par la CJUE sur renvoi préjudiciel s’impose à la JN qui l’a interrogé
alors même que la juridiction n’était pas tenue de renvoyer. A partir du moment où elle
a décidé de faire un renvoi, elle doit s’en tenir à cette interprétation. Si elle ne le fait
pas, elle s’expose à un recours de droit interne, qui serait introduit contre sa décision.
La Ccass FR a eu à connaître d’affaire sur des CA qui n’avaient pas respecté un arrêt
préjudiciel qu’elle avait demandée.
C’est l’autorité de la chose jugée sur renvoi préjudiciel. IL y a une thèse qui a été
publiée portant sur cette autorité de la chose jugée. Il y a un certains nombre
d’auteurs qui parlaient de « l’autorité de la chose interprétée ».
Sur les arrêts d’interprétation, la CJUE indique qu’ils pourront tjrs être utilisés
par d’autres juridictions, même d’autres États membres que celles à l’origine du
renvoi. Mais cela ne doit pas priver ces juridictions de la faculté de faire un nouveau
renvoi, alors que l’affaire soulève un certains nombre de questions nouvelles. Ex : Une
réponse donnée à une interprétation portant sur la libre prestation des services, vaut
normalement pr ts les services équivalents, mais chaque droit national a sa spécificité.
Donc on peut avoir des doutes sur la reprise de cette interprétation dans le droit
national d’un autre État. Donc légitime de réinterroger la CJUE à ce sujet. Il est tjrs
possible à la CJUE de rendre une ordonnance qui renvoie à sa JP antérieure.
Sur les appréciations de validité, lorsque la CJUE déclare que l’acte est
« invalide », cela constitue « une raison suffisante pour tout autre juge de considérer
cet acte comme non valide pour les besoins de la décision qu’il doit rendre » CJUE
1981 « ICC ». PK un tel pb ? Parce que une déclaration d’invalidité de la CJUE ne
revient pas à l’annulation de l’acte. Elle ne statue pas sur un recours directe en
annulation.
96
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Doivent tirer tte conséquence des arrêts de la CJUE, notamment quand il dit
qu’un acte est invalide, notamment en vue d’abroger l’acte en question, voire de
l’annuler. Il faut le faire disparaître de l’ordre juridique européen, sans attende => il
faut le faire immédiatement.
Pr les autorités nationales, elles doivent tirer pleinement les conséquences des
arrêts de la CJUE. Elles ne peuvent les ignorer. La JP fait corps avec le droit écrit
qu’elle a apprécié. Distinction ente droit écrit et droit non écrit n’est pas valable pour
soustraire les juridictions nationales à ce respect. Autorité de la chose jugée donc JP
Doit être prise en compte, sous peine de poursuites.
Effet ex tunc 23: Il s’applique non seulement pour l’avenir, pr le présent, mais
aussi aux situations antérieures. L’interprétation délivrée vaut depuis que l’arrêt
existe. L’appréciation de validité vaut depuis que l’acte de l’institution est en vigueur.
Les arrêts préjudiciels ont donc des effets rétroactifs, et ils sont susceptibles de
provoquer des bouleversements, et la CJUE en est consciente, c’est la raison pr
laquelle elle accepte de limiter ds le temps les effets de ses actes, pr l’appréciation de
validité et l’interprétation.
97
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Il est défini par l’art 19 du TFUE et par unes série de dispositions du TFUE
consacrée à la CJUE. Sont inscrites ds une section spécifique, des art 251 à 281 du
TFUE. Ils n’énoncent pas seulement les différentes voies de recours dont la CJUE
peut être amenée à connaître, mais traitent aussi du fonctionnement et de
l’organisation de la CJUE.
La CJUE, qui peut être saisie par des sujets de droit très différents, telles que
les institutions de l’UE, les États membres et les personnes physiques et morales
d’États membres ou d’États tiers, et va donc connaître des recours de nature très diff.
Il ne s’agit pas d’étudier chacun des recours, mais plutôt d’avoir une idée de ce qu’elle
est en mesure de traiter quand elle est saisie.
98
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
• La CJ
• Le tribunal
• Les tribunaux spécialisés.
=> lors de l’entrée en vigueur des 3 premiers traités constitutifs, il a été décidé de
mettre en place une Cour de justice commune aux 3 communautés européennes, et de
constituer ainsi la Cour de justice des communautés européennes. Les autres
institutions : il y avait une commission CEE, une commission du CEA etc.… Pas
concevable de multiplier les juridictions. Une seule était appropriée au mode de
règlement des litiges. Au fil des ans, les litiges ont été multipliés, de par la volonté de
contester des actes des institutions, mais aussi de par le constat d’inexécution par les
Etats membres de leurs obligations. Progressivement, le nombre de recours accru
considérablement, augmentant les délais de jugement. => Phénomène de société en
contestation de tte espèce de décision, en justice.
Compte tenu de cela, il a été décidé en 1989 de créer une 2eme juridiction à coté
de la CJCE, soit un tribunal de 1er instance des communautés européennes. Il relevait
de la compétence normale de la CJCE des communautés, et affectés aux arrêts de
première instance, pouvant faire l’objet d’un pouvoir devant la CJCE.
Le tribunal n’avait des compétences que très limitées, en ce sens que l’on avait
voulu faire un essai et lui confier des recours en matière de fonction publique, de droit
de la concurrence, et de charbon et de l’acier. Ce tribunal a effectué un travail de
grande qualité, et la CJ a confirmé la plupart des arrêts rendus par le Tribunal, car
elle n’y voyait pas d’erreur de droit commise. Avec le nombre croissant d’affaires, il a
été décidé d’augmenter les compétences du tribunal, diminuant celles de la CJ. => via
plusieurs décisions successives du Conseil. Aujourd’hui, il résulte de l’art 256 du
TFUE, que le tribunal est compétent pr connaître en 1 er instance des recours visés aux
art suivants + il s’est vu attribuer la plupart des recours directs en premier instance.
Le texte de l’art 256 indique que cela vaut « sous réserve des compétences qui seraient
réservées à la Cour de justice ». Cette lecture du texte n’est pas commode car elle nous
invite à nous reporter à une disposition sur les réserves du statut de la CJ.
99
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
le texte indique un juge par État membres au moins, mais il a été décidé de doubler le
nombre de juge, avec 54 juges ajd. Ils sont tlmt occupés que le président de la CJ a
décidé d’entreprendre une réforme, en confiant certaines questions préjudicielles au
tribunal de l’UE.
Art 19§2, les juges et avocats généraux sont choisis parmi des personnalités
offrant des garanties d’indépendance et répondant aux critères visés aux art 253 et
254 du TFUE. Sont nommés pour 6 ans d’un commun accord par les États membres et
peuvent être nommés de nouveau. Ce sont les gouvernements des États membres,
proposent un nom de juge et un nom d’avocat général. Une fois choisi par le gouv, et
les personnalités nommées doivent faire l’objet d’un examen par le commité de
Lisbonne à l’art 255.
Il est décrit par le statut de la CJUE et par chacun des règlements procédures
des juridictions. Les 2 juridictions siègent à Luxembourg, de manière permanente
Siège de manière permanente sauf pendant les vacances, même si il est encore
possible pendant ces périodes, que le tribunal ou la Cour aient à statuer, surtout
quand il y a urgence.
Cette procédure est décrite par le Statut de la Cour de justice de l’UE, qui a
valeur de traité annexé aux traités constitutifs, et aussi par les règlements de
procédure. Ils sont une valeur inférieure car sont de droit dérivé. La procédure
contentieuse est régie pr des règles générales et fait l’objet de règles plus spécifiques.
100
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Elles sont énoncées de manière très détaillées. La procédure devant ces deux
juridictions est organisée en 2 phases, une phase écrite et une phase orale,
commençant par l’introduction d’un recours, présenté par un requérant qui doit se
faire assister, cad se faire représenter par un avocat lorsqu’il s’agit d’une personne
physique ou morale, ou par un agent quand c’est un État membre ou une institution.
Le recours doit être présenté selon des formes très strictes, selon des règlements de
procédure, dans une langue choisie par le requérant lorsqu’il agit contre une
institution. Les institutions sont censées maîtriser les 24 membres de l’UE. EN
revanche, quand les recours sont dirigés contre des États membres, ce sera ds la
langue de l’État défendeur.
Une fois le recours introduit, il est signifié à la partie défenderesse, qui dispose
d’un délai de 2 mois pour présenter son mémoire en défense. Il est ainsi envoyé à la CJ
ou au Tribunal, et cette juridiction offre généralement la possibilité au requérant de
former une réplique par rapport à la défense. SI il y a réplique, il doit y avoir une
duplique de la part du défendeur pr respecter le principe du contradictoire.
Les diffs mémoires sont consignés par le juge rapporteur, qu’il présente devant la
juridiction compétente, et fait ses propositions s’agissant des suites à réserver à la
procédure (CCL avocat général , suite de l’audience etc.)
=> fin procédure orale, et ensuite proposition de rédaction d’un arrêt par le juge
rapporteur. Affaire mise en délibérée, avec un échange entre les membres de la Cour
pour parvenir à un arrêt, lequel sera prononcé en audience publique.
L’importance des recours qui sont susceptibles d’être formés devant ces 2
juridictions, a provoqué un allongement progressif de la durée d’examen de ces
recours, et il est parfois nécessaire de saisir le juge d’une demande en référé, ou du’n
pourvoi.
A) La procédure en référé.
C’est l’art 278 du TFUE, prévoyant expressément que les recours formés devant
la CJUE, n’ont pas d’effets suspensifs, toutefois la Cour, si elle estime que les
101
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
circonstances l’exigent, peut organiser des mesures provisoires nécessaires selon l’art
279 TFUE.
La procédure qui s’applique est sommaire, dictée par l’urgence à statuer, et par
conséquent la demande en référé sera examinée non pas par une Ch de la Cour, mais
par un seul juge, le juge des référés. S’agissant du Tribunal de l’UE, c’est le président
du tribunal qui est compétent pour statuer en référé. Pr la CJUE, c’est normalement
le président, mais un acte de dérogation a été pris au bénéfice du vice président de la
Cour.
Pas de prononcé, pas de réplique, pas de CCL d’un avocat général → il ne fait que
suivre l’affaire. Le délai n’est que de quelques semaines, pas plus.
=> ces demandes ne connaissent de succès que dans moins de 10 % des cas.
Tte ordonnance du tribunal peut être contrôlée via une voie de droit. Pas possible
de remette en cause ces décisions pour une mauvaise appréciation des faits et des
preuves, car ils relèvent de la seule compétence du tribunal saisi en 1ere instance, sauf
si dénaturation des faits ou des preuves apportées. Le pourvoi doit porter sur des
questions de droit, cela signifie que il faut identifier des erreurs juridiques ds les
arrêts ou ordonnances que l’on attaque : mauvaise interprétation de la JP pertinente,
102
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Une fois saisie sur pourvoi, la CJUE va examiner l’affaire selon la procédure
générale que l’on a décrite, avec quelques aménagements et particularités.
• Elle va faire l’économie d’une audience le plus souvent, quand cela porte sur une
question de droit.
• Il y a plus souvent des CCL de l’avocat général, car c’est une contestation d’un
arrêt d’un tribunal => a t-il ou non bien jugé ?
A supposer que la CJUE rejette le pourvoi, cad que l’arrêt du tribunal produit ts
ces effets et qu’il n’est plus contestable. Si elle accueille le pourvoi, elle annule
entièrement ou partiellement l’arrêt ou l’ordonnance faisant l’objet du pourvoi. 2
possibilités :
Les audiences sont publiques, tant devant le tribunal que devant la Cour.
Les auteurs des traités ont prévu des recours contre les États membres qui ne
respecteraient pas la discipline instaurée par les institutions et les traités, et le droit
qui en découle. Seraient examinés par une juridiction internationale, La CJUE, et qui
pourrait donner lieu à un constat de violation de droit de l’UE.
103
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Compte tenu de l’existence d’un pouvoir de sanction exercé lors d’une seconde
saisine, en cas de non respect du premier arrêt, a produit des effets considérables sur
les États membres, qui ont compris leur intérêt à respecter les arrêts de la CJUE,
faute de quoi ils s’exposent à des sanctions financières qui peuvent être lourdes et
difficiles à expliquer sur le plan interne, à la population ou à l’opposition. Pas
d’équivalent dans le monde. C’est la manifestation de originalité du DUE ds le cadre
des procédures en constatation de manquement.
Art 258 ainsi que l’art 259 TFUE qui s’attachent à envisager une procédure en
constatation de manquement contre un État membre qui aurait manqué à ses
obligations. Aucun de ces deux art ne définie cette notion pourtant. Il est écrit, au visa
de l’art 258 TFUE que : « Si la Commission estime qu'un État membre a manqué à
une des obligations qui lui incombent en vertu des traités, elle émet un avis motivé à
ce sujet, après avoir mis cet État en mesure de présenter ses observations. / Si l'État
en cause ne se conforme pas à cet avis dans le délai déterminé par la Commission,
celle-ci peut saisir la Cour de justice de l'Union européenne. ». Elle prend de multiples
formes.
Une notion de manquement est très large , au regard de la nature et des sources
des obligations.
Les obligations qui pèsent sur les États membres sont de nature diverses :
104
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
• Il peut s’agir aussi d’une pratique étatique qui contrevient au droit de l’UE, qui
heurte une règle de droit de l’UE indépendamment d’un texte => JP CJCE
« Commission c/ Irlande, dans l’affaire Buy Irish Company » 1982 =>
comportement actif de l’État. Campagne menée par les autorités en faveur des
produits irlandais => procédure contre l’Irlande car une telle campagne a
favorisé l’achat de produits nationaux. Elle décèle des pratiques actives, telles
que celle d’une campagne publicitaire.
• Mais décèle aussi les carences de l’État « Affaire Fraise espagnole, commission
c/ France » en 1997 la CJUE a estimé que la passivité de la France à faire
cesser des comportements qui avaient pr effet d’entraver les échanges, était une
violation du droit de l’Union. Impuissance des forces françaises à éviter la
destruction systématique des fraises espagnoles dans le sud de la France =>
procédure en manquement pour inaction face au fait de portée atteinte à des
produits étrangers.
Peut s’agir ds dispositions des traités qui imposent des obligations aux États
membres, en principe en terme impératifs. Motif : l’État membre ne respecte pas
certaines valeurs de l’Union. La Commission est prête à s’engager ds une procédure en
constatation de manquement qui viserait des art des traité qui en eux mêmes
105
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Ttes les dispositions du traité devraient pouvoir être des références par rapport
au manquement. Mais, certaines dispositions ne peuvent faire l’objet d’un recours en
manquement, via 2 limites :
Droit dérivé = Tt autre droit de l’UE : du moment qu’il consiste en des actes
obligatoires, peut faire l’objet d’un recours en manquement. Ex : règlements, directives
etc.. Peuvent donner lieu à des procédures en manquement.
Les PGD, formulés de manière pratique, peuvent aussi faire l’objet de procédures
en manquement.
L’État, dès qu’il agit dans le champ de l’UE : Peut faire l’objet donc d’une
procédure en manquement.
La Charte des droits fondamentaux a aussi été considérée comme une source de
nature à donner lieu à une procédure en constatation en manquement, avec la
difficulté de s’assurer que l’État, par son action, mette en œuvre le DUE au sens de
l’art 51 de la Charte.
Enfin, les accords internationaux qui sont conclus par l’UE, avec des Etats tiers :
ils lient les institutions de l’UE et les États membres de l’UE. Si un État membre, par
son action, ne respecte pas un engagement pris par l’UE, il est passible d’une
procédure en constatation de manquement. On l’a vu à partir du début des 90’, dans
JP CJUE « Commission c/ Italie » en 1993. Depuis, la CJUE examine régulièrement
des manquements reprochés aux États pour entrave à la mise en œuvre des traités
avec les États tiers, liant les États. Un État membre ne peut donc pas agir dans le
champs de l’accord avec l’État en question, c’est l’UE qui gère le traité.
106
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Sur la question que la notion de manquement se prête peu aux excuses avancées
par les États : En effet, les États membres, conscients d’avoir enfreint le DUE et ses
sources, sont parfois enclins à faire des présentations de leur inaction sous la forme
d’excuses, présentées auprès de la Commission européenne qui les a poursuivi,
ultérieurement devant la CJUE. Ces excuses sont tjrs les mmes :
=> c’est l’affaire des États, pas de l’UE. Cette dernière attend juste que la disposition
soit appliquée. Il ne peut donc pas justifier son comportement. Les excuses de nature
purement politique sont indifférentes. Ex : dissolution du parlement.
En somme, sauf la force majeur est admissible, selon l’arret CJUE « Commission
c/ Italie » 1993 => conditions : évènement extérieur, imprévisible et irrésistible.
Plusieurs phases, car il s’agit de faire des reproches à un État membre, de lui
permettre de s’excuser, et puis de constater ou non ce manquement.
107
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
=> Elle n’est pas tenue de donner suite à la plainte. La procédure consiste à engager
une discussion avec l’État membre concerné. Si on est ds le cadre de l’art 258 du
TFUE, cad engagement de la procédure par la commission :
=> Ds le cadre de l’art 259, engagé par un État donc, il doit saisir la Commission, et
c’est elle qui se chargera de la procédure administrative.
Étape suivante visé par l’art 258 TFUE = consiste en une lettre de mise en
demeure adressé à l’Etat membre pour obtenir des observations de sa part sur un
prétendu manquement. Cette lettre est prescrite. L’Etat membre doit répondre
dans un délai raisonnable. Au vu de la réponse formulée par l’état membre :
o S’il répond de manière convaincante la procédure s’arrête là.
o S’il n’est pas convaincant alors étape suivante.
Cette lettre est une formalité substantielle (donc déterminante) si la
commission veut aller plus loin.
Si la Commission va plus loin, il lui faut émettre un « avis motivé » : cet avis
qui peut être émis par la Commission est un avis qui produit des effets contraignants
en ce sens que la Commission demande à l’Etat membre qu’elle vise d’exécuter ces
formes, dans un délai raisonnable. Elle demande donc de lui notifier les mesures
prises pour satisfaire à ses obligations. Si il n’a tjrs pas exécuté ses obligations au
terme du délai, il faut en tirer les conséquences.
Dans le cadre de l’art 258 et si aucune mesure n’a été prise par l’État, la
Commission a le pouvoir de saisir la CJUE. Mais pas obligée de le faire. On ne peut lui
reprocher une carence, ds la mesure où c’est un pouvoir purement discrétionnaire. Car
pas d’obligation préalable qui pèse sur la Commission de saisir la CJUE.
108
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
B) La procédure contentieuse.
-Soit par un Etat membre sur le fondement de l’art 259 TFUE : Si un Etat
membre décide d’agir contre un autre Etat membre et saisit la CJUE (en raison
de la violation du droit de l’UE par un de ses partenaires), cet Etat membre doit
saisir préalablement la Commission et lui demander d’émettre un avis motivé.
Si la commission n’émet pas d’avis motivé dans un délai de 3 mois à compter de
la demande alors l’Etat membre peut tout de même saisir la CJUE.
Les recours état contre Etat sont exceptionnels alors que recours commission
contre état est une pratique courante.
4 mémoires :
- Recours (commission / état membre demandeur)
- Défense (défendeur)
- Réplique (commission / état membre demandeur)
- Duplique (défendeur)
Ensuite on décide des suites à donner à la procédure écrite
Audience
Conclusion de l’avocat général
Contradictoire : l’État membre peut se défendre, la Commission peut formuler une réplique
et l’État membre défendeur peut présenter une duplique.
Procédure orale : dans le cadre des manquements dits « non contestés », il n’y a
plus de procédure orale. L’audience et les conclusions de l’avocat générale sont aussi
inutiles. L’affaire sera mise en délibéré dès la fin de la procédure écrite.
109
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Une fois la procédure orale terminée, l’affaire est mise en délibéré et la CJUE est
amenée à statuer. Elle rend un arrêt et parfois de manière exceptionnelle, elle rend
une ordonnance. L’arrêt constate un manquement ou au contraire l’absence de
manquement. De plus, il condamne la partie perdante aux dépens de la partie adverse
(aux frais de procédure). Il n’y a pas à ce stade, de sanctions financières prononcées à
l’encontre de l’État membre dont le manquement est constaté. Mais il y a toutefois une
exception à cette absence de pouv d’infliger des sanctions, ds un art 260§3 TFUE :
« Lorsque la Commission saisie la Cour d’un recours en vertu de l’article 258, qui tend
à reprocher à un État membre de ne pas lui avoir communiqué des mesures de
transposition d’une directive adoptée conformément à une procédure législative, alors
la Commission peut demander à la Cour de justice d’infliger à l’État membre
négligeant une sanction financière sous la forme d’une somme forfaitaire ou
d’astreinte ». => Arrêt CJUE 8 juillet 2019 « Commission contre Belgique ».
=> MAIS aujourd'hui à l’encontre de certains États membres cette mesure (de payer
une amende par jour de retard) n’est plus efficace.
110
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
C) Les autorités appelées à mettre en œuvre les arrêts de la CJUE prononcés sur
manquement.
111
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
l’objet de telles mesures. La FR disait que c’était un alcool que l’on buvait après avoir
mangé. Mais pas accepté par la CJUE. C’est un échec pour la FR, car le gouvernement
était censé appliquer les règles de manière objective. La CJUE rend donc un arrêt de
manquement.
Art 260 TFUE avait prévu que si la Commission estimait qu’un État membre
n’avait pas exécuté un arrêt de manquement, alors elle pourrait engager une
procédure à son encontre après l’avoir mis en demeure de présenter ses obs. Ainsi, elle
rendrait un second arrêt consistant à constater que les JN n’ont pas exécuté l’arrêt.
On pensait que cette procédure suffirait. Mais on a vu de plus en plus de procédures
engagées sur le fondement de cet art, notamment contre l’Italie.
Saisine de la CJUE en vue de condamner l’Etat soit à une amende forfaitaire soit
à une astreinte. Cette possibilité de condamnation financière a été introduite dans les
traités par le traité de Maastricht de 1992. Dans les années qui ont suivi, il n’y a pas
eu de procédure au titre de cet article, car les Etats membres ont compris que s’ils
n’exécutaient pas les arrêts en manquement de la CJUE ils devront payer de lourdes
amendes. Les États membres peuvent être sanctionnés financièrement si ils ne
respectent par les arrêts de manquement.
MAIS cela n’a fonctionné qu’un temps. Car un État n’a pas pu mettre en œuvre
les conséquences de l’arrêt de manquement.
La Commission a donc dit qu’il fallait mettre en œuvre cette procédure => ce
qu’elle a fait pour la première fois JP CJUE « Commission c/ Grèce » 2008, au motif
qu’elle avait laissé une décharge à ciel ouvert contrairement au droit de
l’environnement de l’UE. Amende fixée à 20 000€ par jour de retard. Et le montant a
été payé par la Grèce. La commission a proposé sa méthode, la CJUE a dit que la Cour
n’était pas lié par cela, mais finalement elle a suivi ce mouvement.
112
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
• Action forfaitaire : l’État a mal agi pendant plusieurs années après le prononcé
d’un arret de manquement. C’est pr le sanctionner.
• Astreinte : finalité de le pousser à agir très vite. Plus il tarde plus elle
augmente.
La CJUE a été vue comme un contre pouvoir, et il s’agissait d’assurer une forme
d’équilibre des pouvoirs, avec des compétences importantes dès l’origine. En recevant
mission de décider dans un nombre de matières importantes, il était fondamental
qu’une CJUE puisse contrôler les actes des institutions, faute de quoi c’est l’arbitraire,
et tt un chacun est soumis à la règle d’une institution sur laquelle on n’a pas prise. Art
19 du TUE indique que la CJUE est compétente pour examiner un certain nombre de
recours, qui sont formés par un État membre, une institution, ou des personnes
physiques ou morales.
113
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Constituent la part la plus importante des recours formés contre les institutions,
organes ou organismes de l’UE. Le recours en annulation prévu par l’art 263 du
TFUE, constitue la principale voie de droit d’accès au contrôle de la légalité des actes
des institutions de l’UE. Autrement dit, du contrôle de la légalité et du droit dérivé,
sachant qu’il y a d’autres voies de droit qui y contribuent, par exemple le recours en
carence pour des substances chimiques qui devaient être interdites, mais la
Commission n’a rien fait car bcp trop d’intérêts en jeux. Recours accueilli par le TUE
qui a constaté la carence de la commission.
114
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Les définir consiste à justement identifier les éléments qui peuvent donner lieu à
un recours en annulation.
Il apparaît que l’art 253 fait un énoncé des actes en fonction de leurs auteurs.
Fait référence aux actes législatifs, qui sont des actes adoptés par le Parlement et le
conseil, mais aussi ceux pris seuls par ele Conseil, par la Commission, par la Banque
centrale européenne. Le texte indique « autre que les recommandations et les avis ».
Cette 1er série signifie que les actes pris par ces institutions peuvent être attaqués ds
le cadres de recours en annulation, dès lors qu’il n’y a pas de recommandations ou
d’avis. Le texte ne s’en tient pas là, et ajoute qu’il peut s’agir aussi des actes du
parlement européen et du conseil européen, uniquement si ils produisent des effets
juridiques à l’égard des tiers.
Cet énoncé permet de comprendre que les actes qui sont pris par d’autres
institutions, telles que la CJUE, ou la Cour des comptes, ne sont pas susceptibles de
recours en annulation. Il est désormais fait référence aux actes pris art 253 al 1, par
les organes ou organismes de l’Union destinés à produire des effets juridiques à l’égard
des tiers. IL faut que l’organe soit vrmt consacré, et qu’il ait une capacité en tant que
tel. Affaire sur un acte de la délégation de l’UE au Monténégro, et le requérant a dit
que cette délégation était un organe de l’UE au sens de l’art 253. le TUE a statué et a
considéré que la délégation de l’UE auprès du Monténégro n’avait pas une capacité à
être considérée comme un organe de l’UE en ce sens.
Les actes pris par les Etats membres ne sont pas susceptibles de recours en
annulation, et pourtant il y a eu des recours formés par des Etats membres devant la
CJUE. Pas compétente : CJUE « Belkhasem c/ Allemagne », incompétence évidente.
Pas définis à l’art 253, on a juste exclu les avis et recommandations (car ces actes
ne produisent pas d’effets contraignant).
115
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Une simple communication de la Commission qui ne fait que rendre comte des
procédures de marché publique, n’est pas sujette à une recours en annulation, car elle
n’ajoute rien, ne produit PAS d’effet juridique.
Il faut citer notamment les actes préparatoires, pris par la Commission en vue de
l’adoption d’un acte définitif n’est pas sujet à un recours en annulation. Le
Commission européenne a fait une proposition de directive, qui a fait l’objet d’un
recours en annulation. La proposition n’est pas contestable juridiquement, il faut que
le parlement et le conseil adoptent la directive redoutée. C’est seulement la directive
qui pourra faire l’objet d’une recours en annulation.
Il en est de même pour les actes confirmatifs, des fois frappés de recours, pour
une position antérieure. Pas d’intérêt car on a pas fait de recours contre l’acte en
question => le délai est passé par exemple, il a déjà fait ses effets. L’institution peut
confirmer sa position, % décision prise antérieurement en date. Et des requérants
demandent l’annulation de cet acte confirmatif. Mais cela est voué à l’échec car la
décision prise n’ajoute rien à l’acte préexistant.
Pour tt espèce de recours, il y a l’art 275, indiquant que la CJUE n’est pas
compétente en ce qui concerne les dispositions relatives à la politique étrangère et de
sécurité commune, et surtout en ce qui concerne les actes adoptés sur leur base. Tel ou
tel acte pris par les institutions, notamment par le Conseil, n’est pas susceptible de
donner lieu à un recours en annulation. Les mesures dites « restrictives » font l’objet
d’une dérogation, cad qu’elles sont susceptibles de recours en annulation. L’art 275 est
une exception, interprétée de façon stricte. La CJUE a indiqué que l’interprétation
devait être restrictivement étendue, ce qui a permis à la CJUE d’examiner un recours
formé pr un Etat tiers contre un règlement de conseil adopté ds le cadre de la politique
de sécurité etrangere. Exception vrmt entendu de manière très stricte, comme la Cour
l’a dit.
➢ Les requérants privilégiés : ils n’ont pas d’intérêt particulier à établir pour
demander l’annulation d’un acte : ils n’ont pas à établir que l’acte les affecte. Ce
sont les États membres, le Conseil, la Commission et le Parlement européen. Il
116
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
➢ Les requérants non privilégiés : les personnes physiques ou morales (art. 263 al.
4 TFUE). Ce sont les individus, les entreprises, les associations, les ordres
professionnels, les collectivités territoriales et les États tiers (cf. CJUE, 2021,
« Venezuela c. Conseil ») peuvent former un recours en annulation mais selon
des conditions de recevabilité. Depuis le traité de Lisbonne, ces personnes
peuvent former un recours
o Contre les actes dont elles sont le destinataire
o Contre les actes qui les concernent directement ou individuellement
o Contre les actes réglementaires qui les concernent directement et qui ne
comportent pas de mesure d’exécution
Dans les deux autres hypothèses, les actes sont adressés à des tiers mais la
personne doit être directement et individuellement concernée. Ces conditions
sont difficiles à établir mais elles permettent d’éviter que le recours en
annulation ne devienne une action populaire.
Concernant les actes législatifs : CJUE, 2013, « Inuits » : un acte législatif peut
faire l’objet d’un recours en annulation à condition que le requérant soit
individuellement concerné. L’acte législatif se définit en fonction de la procédure qui a
conduit à son adoption.
117
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
25 Au delà de la demande.
118
L3 Droit de l’Union Européenne I – Pr PICOD 1er semestre
Effets dans le temps : Effet rétroactif : l’acte est censé ne jamais avoir existé.
Mais compte tenu de ces effets radicaux, la juridiction qui a procédé à l’annulation
peut limiter dans le temps et les effets de son arrêt et considérer que l’annulation ne
vaut que pour l’avenir. Le traité le prévoit expressément (art. 264 al. 2).
------------
119