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TRAVAUX DIRIGES – 1ère année de Licence en droit

INTRODUCTION A L’ETUDE DU DROIT – 2nd semestre


Cours de Monsieur le Professeur Laurent LEVENEUR
2021-2022
SEIZIEME SEANCE
Thème : LA CLASSIFICATION DES BIENS
Correction

I- Etude des documents

Document 1 : Ass. Plén., 15 avr. 1988, Bull. A.P. n°4 , D. 1988, p. 325, concl. Cabannes, note
Maury ; JCP 1988, II, 21066, rapport Grégoire, note Barbiéri

Apport : Les fresques peintes sur les murs d’un immeuble par nature, sont elles-mêmes immeubles
par nature, mais deviennent meubles si elles en sont arrachées.

L’arrêt sous commentaire, rendu le 15 avril 1988 par la formation la plus solennelle de la Cour de
cassation, porte sur la qualification mobilière ou immobilière des fresques murales, dont l’enjeu en
sous-ordre est la détermination de la compétence internationale des juridictions françaises.

En l’espèce, des fresques décorant l’église désaffectée de Casenoves, détachées de ses murs, ont été
vendues par deux propriétaires indivis du bâtiment sans l’accord des deux autres. Ces derniers
forment une demande en revendication devant le tribunal de grande instance de Perpignan. En appel,
les juges accueillent cette demande, retenant la qualification immobilière desdites fresques,
considérant que les fresques étaient devenues immeubles par destination depuis la découverte d’un
procédé permettant de les détacher des murs sur lesquels elles étaient peintes. Partant, dans la mesure
où le meuble ne peut être qualifié d’immeuble à raison de sa destination qu’à la condition de la
manifestation de volonté en ce sens de l’unanimité des propriétaires indivis de l’immeuble par nature

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et du meuble qui lui est affecté par destination, l’immobilisation par destination ne peut être
abandonnée qu’avec le consentement de tous les propriétaires. Dans la mesure où la séparation de
l’immeuble n’était pas en l’espèce intervenue à l’unanimité des propriétaires, les fresques étaient,
selon le juge d’appel, demeurées immeubles par destination. De sorte que, par application de la
convention franco-suisse du 15 juin 1869, les juridictions françaises étaient internationalement
compétentes pour connaître de l’action en revendication, de nature immobilière – qui relevait de la
compétence des juridictions du lieu de situation de l’immeuble (situé en France).

Un pourvoi en cassation est formé. La Cour de cassation, réunie en assemblée plénière, devait statuer
sur la qualification des fresques peintes au mur.
Elle casse l’arrêt d’appel pour violation de la loi, consacrant que les fresques sont des immeubles par
nature, la découverte d’un procédé permettant de les détacher des murs sur lesquels elles sont peintes
n’en faisant pas des immeubles par destination – ni, en creux, des meubles par anticipation.
Immeubles par nature, elle deviennent cependant des meubles dès lors qu’elles sont arrachées du mur
sur lequel elles sont peintes. Partant, l’action en revendication revêt une nature mobilière, relevant,
conformément à la convention franco-suisse de 1869, de la compétence des juridictions du domicile
du défendeur - juridictions suisses, et non françaises, donc.

Document 2 : Cass. civ. 1re, 5 mars 1991, Bull. civ. I, n° 81

Apport : Aux termes du dernier alinéa de l’article 524 du Code civil, « sont immeubles par
destination tous effets mobiliers que le propriétaire a attachés au fonds à perpétuelle demeure ».
Une bibliothèque, bien que de nature a priori mobilière, doit être considérée comme immobilisée
par destination lorsqu’il apparaît qu’elle a été construite aux dimensions exactes de la pièce de
l’immeuble qui la contient, et dont elle épouse les particularités ce qui, bien qu’elle ne soit pas
scellée, démontre la volonté de son propriétaire d’en faire l’accessoire de l’immeuble. Partant, ce
meuble, immobilisé par destination car attaché à l’immeuble à perpétuelle demeure, est compris
dans la vente de ce dernier, et ne peut faire l’objet d’une restitution au vendeur postérieurement à
la vente de cet immeuble.

La question posée était celle de savoir si une bibliothèque non scellée à l’immeuble, mais ayant
des caractéristiques spécifiques épousant les spécificités de l’immeuble auquel elle est
rattachée, est susceptible de constituer un immeuble par destination ?
Ayant rejeté le pourvoi, la Cour de cassation a répondu par la positive à la question posée, elle a
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estimé que la bibliothèque litigieuse a été construite aux dimensions exactes de la pièce dont elle
épouse les particularités. La Cour de cassation se retranche derrière le pouvoir des juges du fond
qui ont estimé que les propriétaires ont ainsi manifesté leur volonté de faire de l'agencement de
cette bibliothèque un accessoire de l'immeuble auquel elle était fixée, et dont
elle ne pouvait être détachée sans en altérer la substance. La Cour de cassation en déduit ainsi qu’il
s’agit d’un immeuble par destination attaché au fonds à perpétuelle demeure.

Deux critères permettent de soumettre des biens constituant matériellement des meubles au statut
juridique d’un immeuble, par destination : - un critère objectif : l’existence d’un lien entre le
bien meuble et l’immeuble (notamment un scellement) ; - un critère subjectif : la volonté
d’attacher le meuble à l’immeuble, à perpétuelle demeure.

Il convient de relever dans cet arrêt que la Cour de cassation ne semble pas réellement caractériser
le critère subjectif. Elle fait présumer l’intention d’attache à perpétuelle demeure du seul fait qu’il
existe un lien matériel entre le meuble et l’immeuble. Pour la cour d’appel, approuvée par la Cour
de cassation, ces considérations matérielles démontraient sans équivoque l'intention des
propriétaires d'en faire un accessoire de l'immeuble.

Document 3 : Cass. civ. 3e, 5 mai 1981, Bull. civ. III, n° 89 ; Gaz. Pal. 3 nov. 1981, p. 305, note
A. Piedelièvre ; RTD civ. 1982, p. 163, obs. Giverdon

Apport : l’arrêt illustre les conséquences de l’immobilisation de meubles par destination en


matière de vente immobilière : les matériaux, tels que la terre de bruyère, destinés par un
propriétaire au service et à l’exploitation d’un domaine foncier, y sont immobilisés par destination
de sorte qu’ils sont inclus dans la vente dudit domaine et ne peuvent faire l’objet d’une demande
séparée en paiement de leur valeur.

En l’espèce, la société Domaine Horticale des Brulins a été mise en liquidation, et la propriété
rurale qu’elle exploitait est saisie et adjugée à la société Clause. Contestant l’immobilisation de
certains meubles, spécialement un stock de terre de bruyère, et donc son inclusion dans
l’immeuble vendu, le syndic de la liquidation introduit une action en paiement de la valeur dudit
stock de terre. La demande est rejetée en première instance et en appel.

Le syndic se pourvoit en cassation, contestant l’immobilisation par destination du stock de terre de


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bruyère. L’immobilisation par destination suppose la réunion de trois conditions : (i) le bien a
priori meuble doit appartenir au propriétaire de l’immeuble par nature auquel il est attaché ; (ii) le
propriétaire de l’immeuble par nature doit avoir manifesté une volonté de créer un lien entre le
meuble et l’immeuble, c'est-à-dire d’immobiliser le meuble ; enfin (iii) l’une des deux modalités
d’immobilisation prévues à l’article 525 doit être réalisée : destination au service et à l’exploitation
d’un fonds (premier alinéa), ou attache à perpétuelle demeure (dernier alinéa).

Ici, le syndic contestait la réalisation de la deuxième condition, arguant que les précautions prises
par le propriétaire pour que la terre de bruyère ne se mélange pas au sol démontraient sa volonté de
ne pas immobiliser ledit stock, qui avait vocation à être vendu avec les plantes dont elle favorise la
croissance, de sorte qu’il appartenait au fonds de commerce de culture de fleurs et revêtait une
nature mobilière.

La cour de cassation devait répondre à la question de savoir si le stock de terre litigieux relevait du
domaine foncier - et relevait donc de la vente immobilière conclue au bénéfice de la société Clause
- ou du fonds de commerce de culture de fleurs, meuble non compris dans la vente immobilière.

La cour de cassation rejette le pourvoi, et confirme l’interprétation retenue par le juge d’appel, qui
avait estimé que la terre de bruyère, certes placée par le propriétaire exploitant « soit dans les
serres, soit à l’extérieur dans les bacs » était, en tout état de cause « nécessaire à la culture des
azalées dans laquelle [il] était spécialisé », de sorte qu’il était acquis que « ce matériau était destiné
par le propriétaire au service et à l’exploitation du fonds horticole », et y était donc immobilisé par
destination conformément à l’article 524 du Code civil. Il avait donc été acquis par la société
Clause avec la propriété rurale.
Document 4 : Cass. com. 24 nov. 1981, Bull. civ. IV, n° 408

Apport : L’arrêt illustre la figure potentiellement complexe de la mobilisation par anticipation. Elle
intéresse des biens par nature immeubles, mais dont les caractéristiques peuvent conduire à une
« mobilisation » future, c'est-à-dire à ce qu’ils deviennent meubles, opération dont le droit accepte
d’anticiper les conséquences. Quelques exemples illustratifs : les fruits d’un arbre, un arbre promis à une
coupe prochaine, une récolte encore sur pied, un immeuble voué à la démolition, etc. L’arrêt commenté
intéresse spécialement la qualification de la vente d’un bois, immeuble par nature, mais qualifié donc de
meuble par anticipation par la jurisprudence, en contemplation de la volonté de l’acheteur.

En l’espèce, une société forestière et immobilière fait l’acquisition d’un bois de taillis sous futaie (régime
sylvicole intermédiaire entre le taillis et le futaie), déclarée à l’administration sous le régime spécial des
achats d’immeubles en vue de la revente dans un délai de cinq ans (art. 1115 du Code général des impôts).
Quelques mois plus tard, la société revend le sol du bois à un groupement forestier, et la superficie de
celui-ci à son propre gérant. L’administration fiscale, considérant que la revente distincte de la superficie
emportait une requalification mobilière de cette vente, a émis un avis de mise en recouvrement des
compléments de droits en découlant.

Le tribunal de grande instance de Dijon, saisi d’un recours contre cet avis, le confirme. La société
forestière se pourvoit en cassation. D’une part, elle invoque une violation de l’article 521 du Code civil en
conséquence de la qualification mobilière par anticipation de la vente, alors que « les chênes de haute
futaie composant la forêt en cause demeuraient jusqu’à leur abattage des immeubles ». D’autre part, et de
manière subsidiaire, elle invoque une violation de l’article 1115 du CGI, arguant qu’il demeure applicable
malgré l’absence d’identité de nature entre l’achat (immobilier en l’espèce) et la revente (mobilière donc).

La chambre commerciale devait donc opérer la qualification, mobilière ou immobilière, et en tirer


rétrospectivement les conséquences sur le terrain fiscal.

Elle rejette le pourvoi, estimant tout d’abord que les juges du fond, appréciant souverainement les
éléments du débat, avaient légitimement retenu la qualification mobilière de la vente - c'est-à-dire fait droit
à une mobilisation par anticipation des arbres à abattre - en conséquence de ce que l’acheteur (et, élément
fondamental, gérant du vendeur) « n’avait eu, dès l’acquisition du bois, en vue que l’exploitation de sa
superficie ». D’autre part, le juge de cassation consacre que le tribunal a à bon droit estimé qu’un bien
qualifié d’immeuble lors de son acquisition, et placé sous le régime fiscal spécialement aménagé par

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l’article 1115 du CGI, doit pour continuer de bénéficier dudit régime conserver sa nature immobilière lors
de sa revente. Elément de solution qui peut sembler superfétatoire en ce que les arbres à abattre, objet de la
revente au gérant, devant donc être par anticipation qualifiés de meubles, ne pouvaient en tout état de
cause, même ab initio, être placés sous le régime de l’article 1115 du CGI. Par ailleurs, l’arrêt de la
chambre commerciale mérite d’être rapproché de celui rendu par la première chambre civile le 7 avril
1998 (doc. 7) où cette dernière refuse d’anticiper la mobilisation d’un immeuble par destination sur le seul
fondement de la volonté de son propriétaire de le mobiliser pour le vendre séparément.

Document 5 : Cass. civ. 3e, 26 févr. 2013, n° 11-27.307

Cet arrêt est une application de l’immobilisation par attache à perpétuelle demeure dont les
conditions sont posées à l’article 525 alinéa 1 du Code civil : « Le propriétaire est censé avoir
attaché à son fonds des effets mobiliers à perpétuelle demeure, quand ils y sont scellés en plâtre
ou à chaux ou à ciment, ou, lorsqu’ils ne peuvent être détachés sans être fracturés ou détériorés,
ou sans briser ou détériorer la partie du fonds à laquelle ils sont attachés ».

Ainsi, pour répondre au critère d’attache à perpétuelle demeure, l’article 525 donne deux
conditions :
- Les biens meubles sont scellés
- Les biens meubles ne peuvent être détachés sans être fracturés ou détériorés, ou sans briser
ou détériorer la partie du fonds à laquelle ils sont attachés.
 Ces conditions sont alternatives et non cumulatives. C’est ce que rappelle la Cour de cassation
dans cet arrêt du 26 février 2013.

En l’espèce, il s’agissait de la vente d'un immeuble effectuée par un juge-commissaire comprenant


des cuves de béton, une scie à ruban, la cabane de jardin et des mètres de tuyaux en inox. La Cour
d’appel constate que tous ces biens meubles sont scellés. Ainsi, elle n’avait pas à rechercher en plus
s’il était possible de dissocier les éléments litigieux de l’immeuble sans détérioration. La simple
constatation de l’attache par le fait d’être scellés au fonds permet à la Cour d’appel de constater que
ces biens ont été attachés à perpétuelle demeure et donc qu’ils doivent être qualifiés d’immeubles
par destination.
La Cour de cassation s’en remet à l’analyse souveraine des juges du fond concernant l’appréciation
des éléments de l’attache, de nature logiquement factuelle et soustraits au contrôle du juge du seul
droit.

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Document 6 : Cass. civ.3e, 23 janv. 2002, Bull. civ. III, n°12

En l’espèce, une SCI a été déclarée en liquidation. Le 17 mai 1995, le liquidateur a vendu
l’immeuble dont cette dernière était propriétaire. Le transfert de propriété et l’entrée en jouissance
avaient cependant eu lieu le 1er avril 1995. L’immeuble a été occupé par l’un des associés de la SCI
jusqu’au 31 mars 1995. Les convecteurs électriques ont été retirés.
Les acheteurs assignent le liquidateur en réparation du préjudice résultant de la détérioration des
lieux consécutive au retrait des convecteurs électriques lors de leur prise de possession. Le
liquidateur a appelé l’associé occupant de l’immeuble en garantie.
La Cour d’appel de Paris, dans un arrêt du 1er juin 1999, fait droit à la demande des acheteurs, aux
motifs que le retrait des convecteurs électriques qui existaient dans toutes les pièces de la maison
avait entrainé l’arrachage des fils électriques, et que ces convecteurs constituaient l’un des
composants de l’immeuble lui-même qu’aucun candidat à l’acquisition ne penserait voir exclus de
la vente après les avoir vus dans l’immeuble visité. Ils étaient ainsi des immeubles par nature. Le
liquidateur forme un pourvoi en cassation.

Quels critères doivent être réunis afin de qualifier des accessoires d’un immeuble d’immeuble par
nature ?

La troisième chambre civile de la Cour de cassation, dans un arrêt du 23 janvier 2002, casse et
annule partiellement l’arrêt de la Cour d’appel de Paris aux motifs « qu'en qualifiant d'immeuble par
nature des convecteurs électriques, sans rechercher si ces appareils, et non leur installation
électrique, étaient indissociablement liés à l'immeuble et ne pouvaient être enlevés sans porter
atteinte à son intégrité, la cour d'appel n'a pas donné de base légale à sa décision de ce chef ; »

La Cour de cassation casse la décision des juges du fond pour défaut de base légale. La cassation,
partielle, ne vise que la condamnation de la SCI au remplacement des convecteurs – et pas donc la
condamnation à réparer le préjudice résultant de leur arrachement. Les juges du fond sont censurés
pour avoir qualifié des convecteurs électriques d'immeubles par nature sans procéder aux
recherches nécessaires. Pour qualifier les convecteurs d’immeuble par nature, les juges du fond
auraient dû constater qu’ils sont indissociablement liés à l’immeuble et ne peuvent être enlevés sans
porter atteinte à son intégrité.
La Cour d’appel a, elle, dans ses motifs, relevée que l’arrachage des convecteurs portait atteinte au
réseau électrique qui peut être qualifié d’immeuble par nature par analogie, au regard de l’article

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523 du Code civil (qui vise les « tuyaux servant à la conduite des eaux »). Malgré le fait qu’elle
indique également que ces convecteurs constituent « des composants de l’immeuble lui-même », la
Cour de cassation lui reproche de ne pas avoir clairement recherché si les conditions de
l’immobilisation par nature étaient remplies, à savoir : un lien indissociable à l'immeuble et le fait
que les choses visées ne puissent être enlevées sans porter atteinte à l'intégrité de l'immeuble.
Ainsi, pour la Cour de cassation, les convecteurs conservent une identité propre s’ils ne sont pas
incorporés à l’immeuble (indissociables de celui-ci et ne pouvant être enlevés sans porter atteinte à
son intégrité = critères de qualification cumulatifs) et restent donc des meubles ou des immeubles
par destination. Il fallait donc rechercher si les convecteurs, et non leur installation électrique,
correspondaient aux critères des immeubles par nature. Constater que les convecteurs avaient été
enlevés « avec arrachage des fils » n’est pas suffisant pour justifier un lien indissociable avec
l’immeuble au point de retenir l’immobilisation par nature.

Document 7 : Cass. 1re civ 7 avr. 1998, Bull. civ. I, n°143

Apport : La seule volonté du propriétaire ne saurait faire perdre aux machines, installées dans une
usine et mises en vente, leur qualité d'immeubles par destination, laquelle, en l'absence
d’enlèvement effectivement réalisé, ne disparaît qu’avec la vente.

Aux termes de l'art. 524 du Code civil, « Les objets que le propriétaire d'un fonds y a placés pour le
service et l'exploitation de ce fonds, sont immeubles par destination ». Ainsi, par l'effet d'une
fiction légale, des biens constituant matériellement des meubles vont se trouver soumis au statut
juridique d'un immeuble.

L'immobilisation par destination cesse dès que les éléments immobilisés ne sont plus affectés à
l'exploitation. La jurisprudence exige une séparation effective entre le matériel et l'immeuble, la
déclaration de volonté du propriétaire étant, là encore, insuffisante. Ainsi, la seule déclaration
d'intention du propriétaire n'a pas été jugée susceptible de faire perdre à des machines leur qualité
d'immeubles par destination, laquelle, en l'absence d'enlèvement effectif, ne pourra disparaître
qu'après la vente.

Il est également a noter que le critère d’ « après la vente » se justifie: soit, tout simplement, les
biens meubles seront matériellement séparés du fonds après la vente ; soit, tout en restant
matériellement liés au fonds, le propriétaire des biens meubles ne sera plus le même que celui du

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fond. Or, l’une des conditions pour qu’un meuble soit qualifié d’immeuble par destination est que
la propriétaire de l’immeuble (le fonds) soit le même que celui du meuble (article 524 du Code
civil).

En l’espèce, une SCP a organisé la vente d’un lot de machines dans les locaux d’une usine. Un
commissaire-priseur assigne la SCP en non-conformité de la vente à l’ordonnance du 26 juin 1816,
instituant le monopole des commissaire-priseur en ventes mobilières.

La Cour d’appel de Douai, dans un arrêt du 19 juin 1995, considère que la vente est conforme a
ladite ordonnance. Le commissaire-priseur forme un pourvoi en cassation selon le moyen que la
qualification d’immeuble par destination disparaît nécessairement lorsque l’objet immobilisé, institué
pour le service de l'exploitation du fonds, se trouve séparé du fonds auquel il était attaché,
notamment en cas d'aliénation séparée du fonds ou de l'objet immobilisé ; qu'à cet égard, seule doit
être prise en compte la volonté du propriétaire de vendre séparément l'objet immobilisé, sans qu'il
soit exigé dans ce cas d'autre signe matériel.

La seule volonté du propriétaire de vendre des meubles séparément d’un fonds, peut-elle faire perdre
la qualité d’immeuble par destination à ceux-ci ? La Cour de cassation répond par la négative et
rejette le pourvoi, aux visas de l’article 524 du Code civil et de l’article 3 de l’ordonnance du 26 juin
1816, au motif que « la seule volonté du propriétaire ne pouvait faire perdre aux machines en cause
leur qualité d'immeubles par destination, laquelle, en l'absence d'enlèvement effectivement réalisé, ne
disparaissait qu'après la vente. »

Document 8 : Cass. 3ème civ., 9 avr. 2013, n°11-22.132

Apport : Il s’agit d’une simple application de l’article 524 du Code civil (sont immeubles par
destination les meubles attachés au fonds à perpétuelle demeure) et de l’article 525 du Code civil
(les meubles sont considérés comme attachés à perpétuelle demeure lorsqu’ils ne peuvent être
détachés sans être fracturés ou détériorés, ou sans briser ou détériorer la partie du fonds à laquelle
ils sont attachés).

Une SCI est constituée le 20 juillet 1974 entre deux frère et sœur et les neveux de celle-ci. La sœur
apporte un appartement à la société. Le 16 mai 2001, elle donne à ses neveux la nue-propriété de
ses parts de la SCI. Par testament du 22 octobre 2001, elle institue une légataire universelle. A la

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suite de son décès survenu le 31 mars 2004, les neveux ont assigné la légataire universelle en
restitution des meubles garnissant l’appartement que celle-ci avaient appréhendés et en dommages
et intérêts.

La Cour d’appel d’Aix en Provence, dans un arrêt du 7 septembre 2010 fait droit à la demande des
neveux concernant la rampe d’escalier et les éléments de cuisine au motif qu’ils ne pouvaient être
démontés sans dommage. Elle en déduit que ces meubles constituaient des immeubles par
destination dont la SCI, qui en était propriétaire, était fondée à demander la restitution. Le pourvoi
formé par la légataire est rejeté par la Cour de cassation qui, incompétente pour juger de la
pertinence des éléments factuels justifiant l’impossibilité de démonter les éléments sans les
détériorer, confirme les conséquences que les juges du fond devaient tirer de la souveraine
constatation de ces éléments.

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II- Cas pratique
Cyrano décède à la suite d’un accident lié à la chute d’une pièce de bois, sans laisser de descendance.
Ce dernier disposait de nombreux biens. Il laisse à Roxane des mots écrits de sa main ainsi qu’un
petit paquet de lettres qu’il lui avait écrites sans jamais oser lui envoyer.

Pour le reste, il décide de léguer sa fortune mobilière à son ami Ragueneau, et sa fortune immobilière
à son ami Le Bret. Il convient donc d’opérer la qualification de chacun des biens, sachant
naturellement que « tous les biens sont meubles ou immeubles » (art. 516 du Code civil).

1) Le château, les terres agricoles et la ferme

En droit, aux termes de l’article 518 du Code civil, « les fonds de terre et les bâtiments sont
immeubles par leur nature ».
En l’espèce, la qualification immobilière du château et de la ferme, « bâtiments » au sens de l’article
518, et des terres agricoles, « fonds de terre » au sens de cette disposition, ne peut faire de doute.
En conclusion, le château, les terres agricoles et la ferme relèvent de la fortune immobilière léguée à
Le Bret.

2) La serre

En droit, aux termes de l’article 518 du Code civil, « … les bâtiments sont immeubles par leur
nature. » Précisément, la chambre commerciale de la Cour de cassation a décidé, quant aux serres,
qu’elles constituent des immeubles par nature dès lors que leur fixation au sol est réalisée par des dès
de béton assurant leur immobilité et assimilables à des fondations (Com., 9 juin 2004, n°01-13349).

Alternativement, si la qualification immobilière par nature ne peut être retenue avec certitude, il
convient d’interroger les conditions de l’immobilisation du bien par destination, qui répond de deux
modalités alternatives visées au premier et au dernier alinéas de l’article 524 du Code civil :
immobilisation justifiée par l’affectation du meuble au service et à l’exploitation du fonds ;
immobilisation par attache à perpétuelle demeure.

En tout état de cause, l’immobilisation par destination suppose la réunion de trois conditions : (i) la
propriété du meuble et celle de l’immeuble doivent être entre les mains d’une même personne ; (ii)
cette dernière doit avoir manifesté la volonté d’affecter le meuble à l’immeuble ; et (iii) l’une des

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deux modalités d’immobilisation qui viennent d’être exposées doit être réalisée.

En l’espèce, en tout état de cause, la serre recevra une qualification immobilière : si les conditions de
fixité définitive supposées par l’article 518 (interprétées à la lumière de la jurisprudence pertinente)
sont réunies, alors la serre est immeuble par nature ; à défaut, l’immobilisation par destination par
affectation à l’exploitation du fonds immobilier, visée à l’article 524, pourra être retenue, sous
réserve de l’appréciation souveraine par les juges du fond des éléments factuels pertinents, en ce
qu’il est précisément indiqué que la serre a été construite aux fins d’ « y cultiver en toute saison des
fruits et légumes divers », activité principale du propriétaire du fonds.

En conclusion, la serre constitue un bien immeuble légué à Le Bret.

3) L’élevage de chèvres et de vaches, et le matériel agricole et vinicole (y compris les tracteurs)

En droit, l’article 515-14 du Code civil dispose que les animaux sont des « êtres vivants doués de
sensibilité », soumis cependant au régime des biens, « sous réserve des lois qui les protègent »
spécialement.

Aux termes de l’article 524 du Code civil, doivent être qualifiés d’immeubles par destination les
biens que le propriétaire d’un immeuble (d’un fonds) y a placés « pour le service et l’exploitation de
ce fonds ». Précisément, l’alinéa second dudit article prévoit que « les animaux que le propriétaire
d’un fonds y a placés aux mêmes fins sont soumis au régime des immeubles par destination ». Sont
également visés les équipements agricoles, spécialement les « ustensiles aratoires », les
« semences », les « pressoirs, chaudières, alambics cuves et tonnes » et encore les « pailles et
engrais ». De manière générale, la Cour de cassation retient qu’une affectation industrielle est
caractérisée dès lors que le matériel et l’outillage sont affectés au service de l’exploitation (Req., 6
juill. 1925). Plus précisément, la jurisprudence décide par exemple que caractérise une affectation
industrielle le fait que des matériels d’équipement industriel soient mis en place pour améliorer la
productivité et les conditions de travail même s’ils n’étaient pas indispensables. Ces équipements
deviennent alors par la volonté de l’exploitant des immeubles par destination (Agen 1 er décembre
1988 Défrénois 1989 1213).

Rappelons que l’immobilisation par destination suppose la réunion de la triple condition de l’identité
du propriétaire du meuble immobilisé par destination et de l’immeuble par nature, de la

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manifestation de la volonté du propriétaire d’affecter le premier au second, et de l’identification de
l’une des techniques d’« affectation » visées à l’article 524 (service et exploitation du fonds ; ou
attache à perpétuelle demeure).

En l’espèce, l’ensemble des biens dont l’examen nous occupe appartiennent au même propriétaire, et
l’ambition agricole et vinicole de Cyrano est factuellement attestée, de sorte que les deux premières
conditions de l’immobilisation par destination sont vérifiées. L’ultime condition intéresse la modalité
de l’immobilisation par destination, c’est-à-dire en l’espèce l’existence d’une affectation des biens
sous examen « au service et à l’exploitation du fonds ».

Cyrano a fait de l’élevage, de l’agriculture et de la viniculture ses activités principales, affectant les
« instruments » nécessaires à celle-ci au fonds immeuble dont il est propriétaire. Partant, les animaux
nécessaires à la production de lait et de fromage, le matériel nécessaire à la culture et à la récolte de
vignes et au processus de vinification, ainsi que les tracteurs indispensables au travail des terres
agricoles, sont immeubles par destination car nécessaires (indispensables) à l’exploitation du fonds,
sous réserve évidemment de l’appréciation souveraine par les juges éventuellement saisis des
éléments factuels en attestant.

En conclusion, les chèvres et vaches, le matériel agricole et vinicole, et les tracteurs doivent recevoir
une qualification immobilière et sont légués à Le Bret.

4) La cuisine entièrement refaite et équipée

En droit, l’article 528 du Code civil dispose que « sont meubles par leur nature les biens qui
peuvent se transporter d’un lieu à l’autre ». L’article 534 distingue précisément au sein des meubles
par nature les « meubles meublants » « destinés à l'usage et à l'ornement des appartements » et vise
expressément, entre autres, les « tables, porcelaines et autres objets de cette nature ». Un décret du
31 juillet 2015 « fixant la liste des éléments de mobilier d’un logement meublé » a opéré, en son
article 2, une actualisation de l’article 534, doublement centenaire. Aux termes d’une lecture
combinée de ces dispositions, constituent des meubles meublants les « plaques de cuisson », « four et
four à micro-ondes », les « réfrigérateur et congélateur », la « vaisselle nécessaire à la prise des
repas », les « ustensiles de cuisine », les « table et sièges », les « étagères de rangement », et les
« luminaires ».

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Par ailleurs, conformément à l’article 524 du Code civil, sont immeubles par destination « tous effets
mobiliers que le propriétaire a attachés au fonds à perpétuelle demeure ». L’article 525 distingue
deux procédés alternatifs d’attache faisant présumer l’intention d’immobilisation : le scellement (en
plâtre, à chaux ou à ciment) ou l’impossibilité de détachement sans détérioration de l’immeuble par
nature ou du meuble immobilisé par destination.

Nous ne reviendrons pas extensivement ici sur les deux premières conditions de l’immobilisation par
destination (propriétaire identique ; volonté du propriétaire d’affecter le meuble à l’immeuble par
nature) dont nous avons déjà établi la réalisation pour l’espèce dans sa globalité.

En l’espèce, tous les équipements de cuisine visés à l’article 2 du décret du 31 juillet 2015,
spécialement les plaques de cuisson, le four, le réfrigérateur, la vaisselle, les tables et chaises, etc.
constituent des meubles par nature (art. 528), spécialement des meubles meublants (art. 534). Par
ailleurs, les éléments de la cuisine entièrement refaite qui ont fait l’objet d’un scellement au sol, ou
qui ne peuvent en être détachés sans détérioration, sont immeubles par destination en conséquence de
leur attache à perpétuelle demeure. Il est inutile de préciser qu’en cas de litige, les éléments factuels
fondant ces qualifications relèvent de l’appréciation souveraine des juges saisis.

En conclusion, les équipements de cuisine sont meubles et sont donc légués à Ragueneau, tandis que
les éléments immobilisés de la cuisine, par attache à perpétuelle demeure, sont légués à Le Bret.

5) Les vignes, et les fruits et légumes

En droit, aux termes du premier aliéna de l’article 520 du Code civil, « Les récoltes pendantes par
les racines et les fruits des arbres non encore recueillis sont […] immeubles [par nature]. » Il est
précisé au second alinéa que « Dès que les grains sont coupés et les fruits détachés, quoique non
enlevés, ils sont meubles [par nature] ».
En l’espèce, les produits des récoltes agricoles et vinicoles sont meubles par nature (art. 528), tandis
que les plants des vignes et des fruits et légumes sont immeubles par nature (art. 518 et 520).
En conclusion, Ragueneau, légataire de la fortune mobilière, recevra les produits présents des
récoltes agricoles et vinicoles, tandis que Ragueneau sera légataire des terres agricoles et des plants
qu’elles contiennent, ce qui englobe le produit à venir de leurs récoltes (en conséquence du droit
d’accession qu’implique le droit de propriété (v. art. 546 du Code civil, et les éléments pertinents de
la séance 17 consacrée à la propriété)).

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6) La bibliothèque sur mesure, et les ouvrages rares et précieux

En droit, l’immobilisation par destination par attache à perpétuelle demeure suppose la réunion
d’une triple condition : la vérification des deux premières, désormais opérée à plusieurs reprises,
n’est plus à faire. Quant à la troisième et dernière condition, qui tient à la réalité de l’attache à
perpétuelle demeure, celle-ci peut se réaliser sous une double modalité : scellement en plâtre, à chaux
ou à ciment ; attachement tel qu’un détachement soit impossible sans une détérioration de l’un ou
l’autre des éléments attachés.

La première chambre civile a en outre établi en un arrêt du 5 mars 1991 que la construction d’une
bibliothèque « aux dimensions exactes de la pièce dont il épouse les particularités » démontre la
volonté de ses propriétaires de « faire de l’agencement de cette bibliothèque un accessoire de
l’immeuble auquel elle était fixée, et dont elle ne pouvait être détachée sans en altérer la
substance ».

Enfin, si un bien ne réunit pas les conditions de son immobilisation par destination, il demeure un
bien meuble par nature (art. 528 du Code civil).

En l’espèce, l’attache à perpétuelle demeure de la « superbe bibliothèque sur mesure, épousant


parfaitement les formes parfois quelque peu inattendues des murs de cette vieille bâtisse » semble
incontestable, mais demeure, en cas de contentieux, tributaire de l’appréciation souveraine des juges
du fond. Parallèlement, les ouvrages rares et précieux, bien qu’ayant été reliés uniformément « afin
qu’ils s’adaptent parfaitement à sa bibliothèque » ne sont ni scellés ni insusceptibles de détachement
sans détérioration : ils ne sont donc pas attachés à perpétuelle demeure, et sont meubles par nature.

En conclusion, la collection d’ouvrages rares et précieux revient à Ragueneau, tandis que la


bibliothèque est léguée à Le Bret.

7) L’ensemble de salon Boulle et le bureau Sormani

En droit, « Sont meubles par leur nature les biens qui peuvent se transporter d'un lieu à un autre »,
conformément à l’article 528 du Code civil. Plus spécialement, sont « meubles meublants » au sens
de l’article 534 du Code « les meubles destinés à l'usage et à l'ornement des appartements, comme

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tapisseries, […] sièges, […] pendules, tables, […] et autres objets de cette nature ».

En l’espèce, et nonobstant leur valeur, indifférente pour la qualification des biens, l’ensemble de
salon et le bureau constituent des meubles meublants au sens de l’article 534, sauf dispositif
exceptionnel d’attache à perpétuelle demeure, dont la faible probabilité nous libère de l’obligation
d’en interroger les conditions.

En conclusion, l’ensemble de salon André-Charles Boulle et le bureau Sormani sont légués à


Ragueneau.

8) Les œuvres de Le Brun et les tableaux de Poussin

En droit, peuvent être qualifiés d’immeubles par nature, conformément à l’article 518 du Code civil,
« des boiseries spécialement incorporées dans un bâtiment et des bas-reliefs de marbre intimement
et spécialement incorporés en un tout indivisible avec le bâtiment », comme l’a établi la première
chambre civile de la Cour de cassation en un arrêt du 19 mars 1963, qui peut être lu en combinaison
avec l’arrêt rendu le 15 avril 1988 par l’Assemblée plénière ayant retenu une qualification
immobilière par nature de fresques murales malgré la découverte d’un procédé permettant sans
dommage de les détacher.

Alternativement, aux termes d’une lecture combinée des trois premiers alinéas de l’article 525 du
Code civil, sont présumés attachés à perpétuelle demeure les biens, spécialement les « tableaux et
autres ornements » (al. 3) qui font « corps avec la boiserie » (al. 2). Ces éléments sont donc
immeubles par destination, dès lors que les trois critères qui conditionnent cette qualification sont
vérifiés.

Si l’attache à perpétuelle demeure ne peut être identifiée (par scellement ; ou par l’impossibilité d’un
détachement sans détérioration), alors ces biens sont meubles par nature, en ce qu’ils « peuvent se
transporter d’un lieu à l’autre » (art. 528), étant précisé que l’article 534 du Code civil identifie
comme « meubles meublants » les « tableaux […] qui font partie du meuble d’un appartement […],
mais non les collections de tableaux qui peuvent être dans les galeries ou pièces particulières ».

En l’espèce, la qualification immobilière des œuvres de Le Brun, « au plafond et intégrées dans les
caissons de bois doré », ne fait pas de doute, bien que l’identification précise du régime pertinent

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(immeuble par nature ; immeuble par destination par attache à perpétuelle demeure) fasse problème,
ce qui constitue une illustration topique de la gémellité (voire de l’identité parfois) des deux
qualifications. En l’espèce, les œuvres de Le Brun, si les éléments factuels démontrant leur
incorporation dans le bâtiment sont réunis (et sous réserve d’une souveraine appréciation par les
juges du fond en cas de contentieux porté devant ceux-ci), devront être qualifiées préférablement
d’immeubles par nature ; à défaut, il ne fait pas de doute que les conditions de l’attache à perpétuelle
demeure – ces dernières font « corps avec la boiserie » comme l’évoque l’article 525 – sont réunies.
À l’inverse, « l’ensemble de tableaux de Poussin », dont les éléments factuels établis dans l’énoncé
ne permettent pas de caractériser l’attache perpétuelle, demeurent des meubles par nature, mais non
des meubles meublants au sens de l’article 534, en ce qu’ils sont réunis en une collection et donc
précisément exclus de son champ.

En conclusion, sectionnant la poire en deux sans même sans doute l’escompter, Cyrano a légué à
son ami Le Bret les œuvres de Le Brun, immobilisées par nature ou par destination, et à son ami
Ragueneau les tableaux de Poussin, meubles par nature. Un tel partage sera de nature peut-être à
apaiser un risque de contentieux qu’exacerbe la valeur inestimable – bien qu’estimée – de ces
œuvres.

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