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D 5 - Les biens

Droit TC1

Cour de cassation – Chambre civile 3 juillet 1965


Epoux Sawinkoff contre Epoux Mangeot

Arrêt C. Cass. – ch. civ. – 3.7.1965


Epoux Sawinkoff c/ Epoux Mangeot

LA COUR – Attendu qu’il est constaté par détérioration, et que le dernier alinéa de ce
les juges du fait que, suivant acte du 17 texte étend cette présomption aux statues
octobre 1947, les Epoux Feitel ont vendu à placées dans des niches construites à cet
dame Sawinkoff une maison d’habitation effet, sans condition de scellement ;
et un jardin moyennant une rente annuelle
et viagère de 360 francs, les vendeurs se Mais attendu qu’ayant ensuite constaté
réservant jusqu’au décès du dernier d’entre que, contrairement à l’assertion des Epoux
eux la jouissance de l’appartement du Sawinkoff, la statue n’était pas scellée et
premier étage et du jardin ; que, le 2 juin qu’il n’existait pas « de niche spécialement
1962, Feitel a fait don à sa nièce Dame aménagée pour la recevoir », la partie
Mangeot, d’une statue en pierre arrondie du mur du jardin devant laquelle
« représentant la Vierge avec l’enfant elle se trouvait ,ne pouvant « en aucun cas
Jésus » et habituellement placée dans le être assimilée à une niche », la Cour
jardin ; que, pour revendiquer cette statue, d’appel a justement retenu que la
les époux Sawinkoff ont soutenu qu’elle présomption prévue au dernier alinéa de
était immeuble par destination, et, partant, l’article 525 du code civil ne pourrait jouer
comprise dans ladite vente ; en l’espèce et qu’il incombait au
demandeur de prouver que l’intention du
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt propriétaire avait été « d’affecter l’objet
confirmatif attaqué de rejeter l’action en définitivement à l’immeuble » ;
revendication, au seul motif que la preuve
de l’intention de Feitel d’immobiliser Attendu qu’après avoir rappelé que les
définitivement la statue n’a pas été Epoux Sawinkoff prétendaient déduire
rapportée, alors, d’après le pourvoi, que cette volonté « du fait que la statue se
cette preuve résultait des propres trouvait placée, lors de l’acquisition par
constatations de la cour d’appel, selon eux de l’immeuble, sur une pierre plate,
lesquelles ladite statue était posée sur un d’une surface de 60/40 cm environ », les
socle et placée « devant le mur, dans un juges du second degré n’ont fait qu’user de
arrondi aménagé spécialement pour la leur pouvoir souverain d’appréciation en
recevoir »… déclarant que ce seul signe matériel
n’autorisait pas à admettre que l’intention
Attendu que l’arrêt énonce exactement que de l’ancien propriétaire d’immobiliser
sont immeubles par destination tous effets définitivement la statue se fût clairement
mobiliers que le propriétaire a attaché au manifestée, « alors surtout que cette pierre
fonds à perpétuelle demeure, qu’aux n’était pas fixée au sol par un quelconque
termes de l’article 525 du Code civil, la travail de maçonnerie » ;
volonté du propriétaire est présumée PAR CES MOTIFS
lorsque les objets mobiliers sont scellés ou Rejette.
ne peuvent être détachés sans risque de

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