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EN COURS D’ACQUISITION OBJECTIFS

 Le sort du logement, 285-1 C.civ. 1. Pour chacun des arrêts, les


 Prestation compensatoire, art. 270 et s. étudiants rédigeront les fiches
correspondantes.
 Dommages et intérêts, 266 C. civ.
2. Les étudiants sont priés de
lire les arrêts et d’en faire
une synthèse de deux pages
Le sort du logement :
Doc. 1 : Cass. Civ. 2ème 28 mars 2002, n°00-18050
Doc. 2 : Cass. Civ. 1ème 22 oct. 2015, n°14-23726

La prestation compensatoire :
Doc. 3 : Cass. Civ. 1ère déc. 2010, n°09-72451
Doc. 4 : Cass. Civ. 1ère 6 juin 2012, n°11-15410
Doc. 5 : Cass. Civ. 1ère 24 sept. 2014, n°13-20695
Doc. 6 : Cass. Civ. 1ère 5 déc. 2018, n° 17-28563
Doc. 7 : Cass. Civ. 1ère 12 juillet 2017, n°16-20098
Doc. 8 : Cass civ. 1ère 13 avril 2022, n°20-22807
Doc. 9 : Cass civ. 1ère 30 nov. 2022, n°21-12128

Les dommages et intérêts : Lecture libre pour approfondir :


Doc. 10 : Cass. Civ. 1ère 11 février 2009, n°08-12032 « Le refus des juges de confier la
Doc. 12 : Cass. Civ. 1ère juillet 2009, n°08-17825 résidence aux pères : mythe ou
Doc. 13 : Cass. Civ. 1ère 9 juin 2022, n°20-22746 réalité ? », E. Thoré, Gaz. Pal. 19 nov.
2019, n°40 p. 12-14

L’organisation de la responsabilité parentale


Doc. 14 : Cass. Civ. 1ère 21 nov. 2018, n°17-27054
Doc.15 : Cass. Civ. 1ère 15 février 2023, n°21-14951

Le sort du logement :

Doc. 1 : Cass. Civ. 2ème 28 mars 2002

Attendu, selon l'arrêt infirmatif attaqué (Grenoble, 18 août 1999), que Mme X...
a formé à l'encontre de M. Y..., dont elle était définitivement divorcée, une demande
fondée sur l'article 285-1 du Code civil tendant à se voir concéder un bail sur la
maison appartenant en propre à son ex-conjoint, servant de logement à la famille et

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de résidence habituelle à l'enfant commun sur lequel était exercée l'autorité parentale
conjointe ;

Attendu que Mme X... fait grief à l'arrêt, qui l'a déboutée de ses prétentions,
d'avoir jugé qu'elle était sans droit ni titre à occuper la maison et ordonné son
expulsion, alors, selon le moyen, qu'en application de l'article 285-1 du Code civil, si
le local servant de logement à la famille appartient en propre ou personnellement à
l'un des époux, le juge peut même sur une demande formulée après le prononcé du
divorce le concéder à bail à l'autre conjoint lorsqu'un enfant commun a sa résidence
habituelle dans ce logement ; qu'en énonçant néanmoins que la demande de Mme
X... tendant à la concession d'un bail ne pouvait être accueillie dès lors qu'elle avait
été formulée après le prononcé du divorce, la cour d'appel a violé le texte susvisé ;

Mais attendu que la demande de concession d'un bail sur un local servant de
logement à la famille et de résidence habituelle à un ou plusieurs enfants communs
qui appartient en propre ou personnellement à l'un des époux, ne peut être formée
par l'autre conjoint, sur le fondement de l'article 285-1 du Code civil, après le
prononcé du divorce ;

Et attendu que l'arrêt retient que l'article 285-1 du Code civil, sur lequel Mme
X... fonde exclusivement sa demande, constitue le paragraphe 5 de la section II
relative aux conséquences du divorce pour les époux, ces conséquences étant
fixées par la décision de divorce ; qu'en l'espèce, la décision emportant divorce des
époux était définitive avant l'introduction de la présente instance ; que Mme X...
n'avait pas, dans le cadre de la procédure de divorce, présenté de demande de ce
chef ; que l'article précité ne précise pas que la décision imposant à un époux de
consentir à son conjoint un bail sur un local ayant servi de logement à la famille, mais
lui appartenant en propre, peut être prise au plus tard au moment de la liquidation du
régime matrimonial ;

Qu'en l'état de ces constatations et énonciations, la cour d'appel a légalement


justifié sa décision au regard du texte visé par le moyen ;

Par ces motifs : REJETTE le pourvoi.

Doc. 2 : Cass. Civ. 1ème 22 octobre 2015

Attendu, selon l'arrêt attaqué (Paris, 26 juin 2014), que la société civile
immobilière Via Pierre I (la SCI) a donné à bail en 1991 aux époux Y... un
appartement à usage d'habitation ; que le jugement de divorce du 2 septembre 1997
a attribué le droit au bail à Elisa Y... qui a été par la suite placée en liquidation
judiciaire et est décédée le 11 septembre 2010 ; que la SCI a assigné M. Y... et Mme
X..., mandataire à la liquidation judiciaire d'Elisa Y..., en paiement des loyers échus
d'octobre 2010 au 20 mai 2011, date de restitution des clés ;

Attendu que la SCI fait grief à l'arrêt de rejeter sa demande en paiement


dirigée contre M. Y... alors, selon le moyen, que chaque colocataire d'un bail
d'habitation demeure redevable du paiement des loyers tant que le bail n'a pas été
résilié ; que le divorce des époux colocataires d'un bail d'habitation met certes fin au

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bénéfice de la cotitularité légale du bail prévue à l'article 1751 du code civil à compter
de la transcription du jugement prononçant le divorce, en cas d'attribution du bail à
l'un des ex-époux, mais ne met pas fin pour autant à la colocation résultant de la
signature du bail par chacun des époux ; qu'en l'espèce, la société Via Pierre I faisait
valoir que le bail avait été signé par M. Y... et Mme Y... et que leur divorce, s'il avait
mis fin à la cotitularité légale du bail entre eux, n'avait pas, en revanche, mis un
terme à la colocation conventionnelle de ce bail, résultant d'une clause les
engageant expressément de manière solidaire ; qu'elle en déduisait que M. Y... ne
pouvait dès lors, du fait de son divorce, soutenir qu'il avait perdu la qualité de
locataire, dans la mesure où il n'avait jamais donné congé à la société Via Pierre I,
laquelle n'avait d'ailleurs pas été avertie du divorce des époux ; qu'en déboutant la
société Via Pierre I de ses demandes contre M. Y... au motif que la cotitularité du bail
prévue par la loi entre deux époux avait cessé à compter de la transcription du
jugement de divorce le 7 janvier 1998, sans rechercher, comme elle y était invitée, si
la colocation conventionnelle entre M. et Mme Y..., résultant de leur engagement
solidaire stipulé dans le bail, avait persisté, malgré leur divorce, en l'absence de
congé donné par M. Y..., la cour d'appel a privé sa décision de base légale au regard
des articles 1134, 1200 et 1751 du code civil ;

Mais attendu que la transcription du jugement de divorce ayant attribué le droit


au bail à l'un des époux met fin à la cotitularité du bail tant légale que conventionnelle
; qu'ayant relevé que le jugement de divorce des époux Y... ayant attribué le droit au
bail de l'appartement à Elisa Y... avait été transcrit sur les registres de l'état civil le 7
janvier 1998, ce dont il résultait que M. Y... n'était plus titulaire du bail depuis cette
date, la cour d'appel a, par ces seuls motifs, légalement justifié sa décision ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi ;

La prestation compensatoire

Doc. 3 : Cass. Civ. 1er dec. 2010

Sur le premier moyen :


Attendu que Mme X... fait grief à l'arrêt confirmatif attaqué (Amiens, 28 janvier
2009), de la débouter de sa demande reconventionnelle en divorce aux torts du mari,
de prononcer le divorce pour altération définitive du lien conjugal et de la débouter de
ses demandes de prestation compensatoire et de dommages-intérêts ;

Attendu qu'appréciant les circonstances du départ du mari du domicile


conjugal, la cour d'appel qui a relevé que l'épouse ne faisait pas la preuve de la
liaison, ni de l'abandon matériel qu'elle invoquait à son encontre, a, par motifs
propres et adoptés souverainement estimé que ce départ ne constituait pas une
cause de divorce au sens de l'article 242 du code civil ; que le moyen ne peut être
accueilli ;

Sur le second moyen :

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Attendu que Mme X... fait encore grief à l'arrêt de la débouter de sa demande
de prestation compensatoire ;
Attendu qu'ayant relevé, par motifs propres et adoptés, que les revenus
mensuels disponibles des époux étaient équivalents, qu'ils ne disposaient d'aucun
patrimoine propre, et que chacun avait vocation à recevoir un capital équivalent à la
moitié de la valeur de l'immeuble commun, après déduction des récompenses dues
par la communauté à l'épouse pour les dépenses qu'elle avait réglées seule depuis
la séparation, c'est dans l'exercice de son pouvoir souverain d'appréciation que la
cour d'appel a estimé, abstraction faite du motif critiqué par le moyen, mais qui est
surabondant, qu'il n'y avait pas lieu à prestation compensatoire ; que le moyen ne
peut être accueilli ;
PAR CES MOTIFS :
REJETTE le pourvoi ;

Doc. 4 : Cass. Civ. 1ère 6 juin 2012

Vu les articles 270 et 271 du code civil ;

Attendu, selon l'arrêt attaqué que M. X... et Mme Y... se sont mariés le 7 août
1982 et ont eu trois enfants ; que, par jugement du 23 novembre 2009, le juge aux
affaires familiales a prononcé leur divorce et a condamné M. X... à régler à son
épouse une prestation compensatoire de 55 000 euros sous forme de capital ;
Attendu que, pour infirmer le jugement et déclarer satisfactoire l'offre de M.
X... de régler à son épouse une prestation compensatoire de 15 000 euros sous
forme d'un capital, l'arrêt retient que Mme Y... bénéficie des allocations familiales ;
Qu'en statuant ainsi, alors que les prestations destinées aux enfants, qui ne
constituent pas des revenus bénéficiant à un époux, ne peuvent être prises en
compte pour apprécier le montant de la prestation compensatoire, la cour d'appel a
violé les textes susvisés ;
Et attendu que la cassation prononcée sur le premier moyen entraîne par voie
de conséquence la cassation de la disposition visée par le second moyen dès lors
que, pour rejeter la demande d'attribution préférentielle formée par Mme Y..., l'arrêt
énonce que celle-ci admet n'être pas en mesure, au regard de la prestation
compensatoire, de payer la soulte qu'une telle attribution mettrait à sa charge ;

PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu d'examiner les autres griefs :
CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 7 octobre 2010,
entre les parties, par la cour d'appel de Dijon

Doc. 5 : Cass. Civ. 1ère 24 septembre 2014

LA COUR DE CASSATION, PREMIÈRE CHAMBRE CIVILE, a rendu l'arrêt suivant :

Attendu, selon l'arrêt attaqué (Rennes, 2 avril 2013), qu'un juge aux affaires familiales a prononcé
le divorce de M. X... et Mme Y... ; qu'il a été formé appel de ce jugement ;

Sur le moyen unique, pris en ses deux premières branches :

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Attendu que Mme Y... fait grief à l'arrêt de rejeter sa demande de prestation compensatoire alors,
selon le moyen :

1°/ que la prestation compensatoire est destinée à compenser autant qu'il est possible la
disparité que la rupture du mariage crée dans les conditions de vie respectives des époux ; que
son principe et son montant s'apprécient au moment du divorce ; qu'en retenant en l'espèce, pour
débouter Mme X... de sa demande de prestation compensatoire, que les époux avaient changé
de régime matrimonial après vingt-cinq ans de mariage, substituant au régime de la communauté
légale celui de la séparation de biens, qu'ils vivaient séparés depuis près de vingt ans et que la «
disparité effective de revenus et de patrimoines » existant entre les époux ne résultait pas de la
rupture du mariage mais de l'état de fait préexistant, lié aux choix opérés depuis plus de vingt ans
par M. et Mme X..., que ce soit en changeant de régime matrimonial et en partageant la
communauté ayant existé entre eux, ou dans le cadre de l'exercice de leurs activités
professionnelles, la cour d'appel, qui s'est fondée sur des circonstances antérieures au prononcé
du divorce impropres à écarter le principe d'une prestation compensatoire, n'a pas tiré les
conséquences légales de ses propres constatations et violé les articles 270 et 271 du code civil ;

2°/ que la prestation compensatoire est destinée à compenser autant qu'il est possible la
disparité que la rupture du mariage crée dans les conditions de vie respectives des époux ; que
son principe et son montant s'apprécient au moment du divorce ; qu'en retenant, pour débouter
Mme X... de sa demande de prestation compensatoire, que celle-ci n'avait jamais sollicité de
fixation judiciaire de la contribution de son mari aux charges du mariage, pas plus qu'elle n'avait
réclamé de pension alimentaire au titre du devoir de secours, la cour d'appel a statué par des
motifs inopérants et violé derechef les articles 270 et 271 du code civil ;

Mais attendu que l'un des époux ne peut être tenu de verser à l'autre une prestation
compensatoire que si la disparité dans leurs conditions de vie respectives est créée par la
rupture du mariage ; qu'il peut être déduit des choix de vie effectués en commun par les époux
durant l'union que la disparité constatée ne résulte pas de la rupture ; que c'est en se plaçant au
jour où elle statuait que la cour d'appel, après avoir constaté que les époux étaient séparés de
fait depuis vingt ans, qu'ils avaient changé de régime matrimonial pour adopter celui de la
séparation de biens, liquidé la communauté ayant existé entre eux et poursuivi chacun de leur
côté une activité de promotion immobilière, sans que l'épouse n'ait demandé de contribution aux
charges du mariage depuis la séparation ni de pension alimentaire au titre du devoir de secours
lors de l'audience de conciliation, a souverainement estimé que la disparité dans les conditions
de vie respectives des parties ne résultait pas de la rupture du mariage ; qu'en ses deux
premières branches, le moyen n'est pas fondé ;

Et sur le moyen unique, pris en sa troisième branche, ci-après annexé :

Attendu que Mme Y... fait grief à l'arrêt de rejeter sa demande de dommages-intérêts sur le
fondement de l'article 266 du code civil ;

Attendu qu'ayant souverainement estimé que Mme Y... ne justifiait pas avoir subi, du fait de la
dissolution du mariage, un préjudice d'une particulière gravité puisqu'elle n'invoquait que les
conséquences du changement de régime matrimonial et de la dissolution de la communauté,
survenus vingt ans avant la rupture, la cour d'appel en a déduit que sa demande devait être
rejetée ; qu'en sa troisième branche, le moyen n'est pas fondé ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi

Doc. 6 : Cass civ. 1ere 5 décembre 2018, n° 17-28563

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Vu les articles 270 et 271 du Code civil ;
Attendu que, pour limiter à 80 000 € le montant de la prestation compensatoire mise
à la charge de M. Y, l’arrêt, après analyse du patrimoine des parties en capital et en
revenus, retient que l’épouse a obtenu, aux termes de l’ordonnance de non-
conciliation, une pension alimentaire de 1 000 € par mois en exécution du devoir de
secours et qu’en raison de ses recours successifs, elle a déjà perçu à ce titre la
somme de 65 000 € ;
Qu’en statuant ainsi, alors qu’ayant un caractère provisoire, cette pension ne pouvait
être prise en considération pour fixer le montant de la prestation compensatoire due
à Mme X, la cour d’appel a violé les textes susvisés ;

Sur la troisième branche de ce moyen :


Vu l’article 270, alinéa 3, du Code civil ;
Attendu que, selon ce texte, le juge peut refuser d’accorder une prestation
compensatoire si l’équité le commande, soit en considération des critères prévus à
l’article 271, soit lorsque le divorce est prononcé aux torts exclusifs de l’époux qui en
demande le bénéfice, au regard des circonstances particulières de la rupture ;
Attendu que, pour statuer comme il le fait, l’arrêt, après analyse du patrimoine des
parties en capital et en revenus, retient que la responsabilité de l’épouse aux torts
exclusifs de qui le divorce a été prononcé, doit également être prise en compte ;
Qu’en statuant ainsi, alors que le juge ne pouvait que rejeter la demande de
prestation compensatoire de M me X, si l’équité le commandait, la cour d’appel a violé
le texte susvisé ;

Et sur le troisième moyen :


Vu l’article 1180-5 du Code de procédure civile ;
Attendu que, lorsqu’il décide qu’un droit de visite s’exerce dans un espace de
rencontre, le juge doit fixer la durée de cette mesure ;
Attendu que l’arrêt supprime le droit d’hébergement de la mère sur les deux enfants
et dit que son droit de visite s’exercera, à défaut de meilleur accord entre les époux,
dans un espace de rencontre, deux fois par mois, le samedi ou le dimanche ;
Qu’en statuant ainsi, sans préciser la durée de la mesure, la cour d’appel a violé le
texte susvisé ;

Par ces motifs et sans qu’il y ait lieu de statuer sur la quatrième branche du
deuxième moyen :
Casse et annule, mais seulement en ce qu’il fixe la prestation compensatoire due à
Mme X à la somme de 80 000 € et en ce qu’il dit que son droit de visite s’exercera, à
défaut de meilleur accord entre les époux, dans un espace de rencontre, deux fois
par mois, le samedi ou le dimanche, l’arrêt rendu le 19 septembre 2017, entre les
parties, par la cour d’appel de Riom

Doc. 7 : Cass civ. 1ere 12 juillet 2017

Attendu, selon l'arrêt attaqué, qu'un jugement a prononcé le divorce de M. X...et de Mme Y...;
Vu l'article 276 du code civil ;

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Attendu que, pour dire que la prestation compensatoire sera versée à Mme Y...sous la forme
d'une rente viagère, l'arrêt se borne à retenir que les revenus de M. X...sont relativement
modestes, qu'il ne pourra retrouver aisément un emploi, en raison de son âge, qu'il lui est
impossible de payer un capital important et que chacun des époux est propriétaire d'immeubles
de valeur ;

Qu'en statuant ainsi, sans motiver spécialement sa décision au regard de l'âge ou de l'état de
santé de Mme Y...ne lui permettant pas de subvenir à ses besoins, la cour d'appel a violé le texte
susvisé ;
Et sur le second moyen, pris en sa première branche :
Vu l'article 266 du code civil ;

Attendu que, pour condamner Mme Y...à payer à M. X...des dommages-intérêts sur le fondement
de ce texte, l'arrêt retient que l'épouse a manifesté à l'égard du mari un comportement humiliant
et qu'elle a dévalorisé son rôle de père auprès des enfants ;
Qu'en statuant ainsi, par des motifs impropres à caractériser les conséquences d'une particulière
gravité subies par M. X...du fait de la dissolution du mariage, la cour d'appel a violé le texte
susvisé ;
PAR CES MOTIFS :
CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il fixe la prestation compensatoire sous la forme
d'un rente viagère d'un montant mensuel indexé de 400 euros et condamne Mme Y...à verser
des dommages-intérêts en application de l'article 266 du code civil, l'arrêt rendu le 23 avril 2015,
entre les parties, par la cour d'appel de Dijon ; remet, en conséquence, sur ces points, la cause
et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie
devant la cour d'appel de Besançon ;

Doc. 8 : Cass civ. 1ere 13 avril 2022

Faits et procédure

2. Selon l'arrêt attaqué (Paris, 22 septembre 2020), un jugement a prononcé le divorce de Mme
[G] et de M. [H].
Examen des moyens

Sur le premier moyen, ci-après annexé


3. En application de l'article 1014, alinéa 2, du code de procédure civile, il n'y a pas lieu de
statuer par une décision spécialement motivée sur ce moyen qui n'est manifestement pas de
nature à entraîner la cassation.

Mais sur le second moyen, pris en sa première branche

Enoncé du moyen

4. Mme [G] fait grief à l'arrêt de rejeter sa demande de prestation compensatoire, alors « que la
prestation compensatoire est destinée à compenser autant qu'il est possible la disparité que la
rupture du mariage crée dans les conditions de vie respectives des époux ; que le juge fixe la
prestation compensatoire en tenant compte de la situation des époux au moment du divorce ;
qu'il en résulte que le juge ne peut prendre en considération, pour apprécier le droit d'un époux à
une prestation compensatoire, l'avantage constitué par la jouissance gratuite du domicile
conjugal accordé, au titre du devoir de secours, à l'époux qui demande une prestation
compensatoire ; qu'en énonçant, par conséquent, pour rejeter la demande de prestation

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compensatoire de Mme [I] [G], que Mme [I] [G] bénéficiait de la jouissance gratuite de l'ancien
domicile conjugal, après avoir relevé que cette jouissance avait été accordée à Mme [I] [G] par
l'ordonnance de non-conciliation du juge aux affaires familiales du tribunal de grande instance de
Paris en date du 27 novembre 2013 en exécution du devoir de secours, la cour d'appel a violé les
dispositions des articles 270 et 271 du code civil. »

Réponse de la Cour

Vu les articles 270 et 271 du code civil :

5. Il résulte du premier de ces textes que l'un des époux peut être tenu de verser à l'autre une
prestation destinée à compenser, autant qu'il est possible, la disparité que la rupture du mariage
crée dans leurs conditions de vie respectives. Selon le second, la prestation compensatoire est
fixée selon les besoins de l'époux à qui elle est versée et les ressources de l'autre, en tenant
compte de la situation au moment du divorce et de l'évolution de celle-ci dans un avenir
prévisible.

6. Pour rejeter la demande de prestation compensatoire formée par Mme [G], l'arrêt retient que
celle-ci bénéficie de la jouissance gratuite de l'ancien domicile conjugal depuis près de sept ans.

7. En statuant ainsi, la cour d'appel, qui a pris en considération l'avantage constitué par la
jouissance gratuite du domicile conjugal accordée à l'épouse au titre du devoir de secours pour
apprécier l'existence d'une disparité créée par le divorce dans les conditions de vie respectives
des époux, a violé les textes susvisés.

PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les autres griefs, la Cour :

CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il rejette la demande de prestation compensatoire


de Mme [G], l'arrêt rendu le 22 septembre 2020, entre les parties, par la cour d'appel de Paris ;

Doc. 9 : Cass civ. 1ere 30 novembre 2022

Faits et procédure

1. Selon l'arrêt attaqué (Orléans, 8 décembre 2020), un jugement du 29 mai 2019 a prononcé le
divorce de Mme [C] et de M. [X].

Examen des moyens

(…)
Sur le troisième moyen, pris en sa première branche

Enoncé du moyen

3. Mme [C] fait grief à l'arrêt de fixer à 50 000 euros en capital le montant de la prestation
compensatoire mise à sa charge et de la condamner, en tant que de besoin, à payer cette
somme à M. [X], alors « que toute personne a droit au respect de ses biens ; que les restrictions
de propriété doivent être prévues par la loi, poursuivre un but légitime et ménager un juste
équilibre entre les exigences de l'intérêt général de la communauté et les impératifs de la
sauvegarde des droits fondamentaux de l'individu ; qu'en fixant à 50 000 euros en capital le
montant de la prestation compensatoire qui devra être mise à sa charge, et en la condamnant en
tant que de besoin à payer cette somme à M. [X], sur le fondement de l'article 270 du code civil
alors que celui-ci, en ce qu'il pose un principe très général d'attribution d'une prestation
compensatoire à un époux visant à compenser la disparité que la rupture du mariage crée dans

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les conditions de vie respectives, sans prise en compte des causes du divorce, de la situation
financière de l'époux demandeur qui devrait se trouver dans une situation de besoin ou de la
cause de la disparité dans les conditions de vie respectives et ne pose que des exceptions
résiduelles et insuffisantes à ce principe d'attribution ; qu'en outre, la compensation est allouée
sans limite de temps, au regard de la durée de vie restante des époux après leur divorce ; qu'en
appliquant cette disposition qui ne ménage pas un juste équilibre entre les exigences de l'intérêt
général de la communauté et les impératifs de la sauvegarde des droits fondamentaux de
l'individu, la cour d'appel a violé l'article 1, § 1, du Protocole additionnel n° 1 à la Convention de
sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales. »

Réponse de la Cour

4. L'article 270 du code civil, en ce qu'il prévoit la possibilité d'une condamnation pécuniaire de
l'époux débiteur de la prestation compensatoire est de nature à porter atteinte au droit de celui-ci
au respect de ses biens, au sens autonome de l'article 1er du premier Protocole additionnel à la
Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales.

5. En visant à compenser, autant qu'il est possible, la disparité que la rupture du mariage crée,
avec la disparition du devoir de secours, dans les conditions de vie respectives des époux et en
prévoyant le versement d'une prestation compensatoire sous la forme d'un capital, ce texte
poursuit le but légitime à la fois de protection du conjoint dont la situation économique est la
moins favorable au moment du divorce et de célérité dans le traitement des conséquences de
celui-ci.

6. L'octroi d'une prestation compensatoire repose sur plusieurs critères objectifs, définis par le
législateur et appréciés souverainement par le juge afin de tenir compte des circonstances de
l'espèce, et ne peut être décidé qu'au terme d'un débat contradictoire, en fonction des éléments
fournis par les parties.

7. C'est ainsi que, selon l'article 270, alinéa 2, du code civil, l'existence d'une disparité dans les
conditions de vie des époux à la date de la rupture s'apprécie au regard des ressources, charges
et patrimoine de chacun des époux au moment du divorce, ainsi que de leur évolution dans un
avenir prévisible, et qu'elle n'ouvre droit au bénéfice d'une prestation compensatoire au profit de
l'époux qui subit cette disparité que si celle-ci résulte de la rupture du mariage, à l'exclusion de
toute autre cause.

8. Selon l'article 270, alinéa 3, du code civil, le juge peut toutefois refuser d'accorder une
prestation compensatoire si l'équité le commande, soit en considération des critères prévus à
l'article 271, tels que l'âge des époux, leur situation au regard de l'emploi ou les choix
professionnels opérés par eux, soit lorsque le divorce est prononcé aux torts exclusifs de l'époux
qui demande le bénéfice de cette prestation, au regard des circonstances particulières de la
rupture.

9. Il en résulte que ces dispositions ménagent un juste équilibre entre le but poursuivi et la
protection des biens du débiteur sur lequel elles ne font pas peser, par elles-mêmes, une charge
spéciale et exorbitante.

10. C'est sans violer l'article 1er précité que la cour d'appel a condamné Mme [C] à payer à M.
[X], sur le fondement de l'article 270 du code civil, un capital de 50 000 euros à titre de prestation
compensatoire.

11. Le moyen n'est donc pas fondé.

9
PAR CES MOTIFS, la Cour :
REJETTE le pourvoi ;

Les dommages et intérêts :

Doc. 10 : Cass. Civ. 1ère 11 février 2009

Sur le premier moyen :


Attendu que M. X... fait grief à l'arrêt attaqué d'avoir prononcé le divorce aux torts
partagés, alors, selon le moyen, qu'en énonçant que le comportement de M. X...
avait empêché son épouse de mener une vie professionnelle normale, la cour
d'appel s'est ainsi fondée sur un fait non allégué par Mme Y... dans ses écritures
d'appel et a, dès lors, violé l'article 4 du code de procédure civile ;

Mais attendu que l'épouse faisait valoir dans ses conclusions que son mari,
jaloux et possessif, l'épiait et la surveillait ; qu'en retenant que le comportement de M.
X..., qui téléphonait régulièrement et avec insistance à son épouse sur son lieu de
travail, s'irritait de toute réunion prolongée et se montrait désagréable avec les
collègues de Mme Y..., constituait une violation grave et renouvelée des devoirs et
obligations du mariage et rendait intolérable le maintien du lien conjugal, la cour
d'appel n'a pas méconnu l'objet du litige ; d'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;

Sur le troisième moyen :


Attendu que M. X... fait grief à l'arrêt attaqué d'avoir condamné Mme Y... à lui
payer une prestation compensatoire limitée à la somme de 25 000 euros, alors, selon
le moyen, qu'en se bornant, pour évaluer les revenus de Mme Y..., à relever que
celle-ci partageait les charges de la vie commune avec un autre homme, sans
rechercher, comme elle y était pourtant invitée, si sa situation de concubinage avec
un homme disposant de revenus importants, n'avait pas une incidence sur ses
ressources et, en conséquence, sur l'appréciation de la disparité que la rupture du
mariage était susceptible de créer dans les conditions de vie respectives des époux,
la cour d'appel a privé sa décision de base légale au regard des articles 270, 271 et
272 du code civil dans leur rédaction applicable à la cause ;

Mais attendu qu'en retenant que l'épouse partageait les charges de la vie
commune avec un autre homme, la cour d'appel a nécessairement pris en
considération l'incidence de la réduction de ces charges sur les ressources de
l'épouse; que le moyen ne peut être accueilli ;

Mais sur le deuxième moyen, pris en ses deux branches :

Vu l'article 1382 du code civil ensemble l'article 455 du code de procédure civile ;
Attendu que pour débouter M. X... de sa demande de dommages-intérêts fondée
sur le premier de ces textes, l'arrêt énonce que celui-ci ne justifie pas subir un

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préjudice particulier du fait du divorce ou de ses conditions, de nature à ouvrir droit à
dommages-intérêts à son profit sur le fondement de l'article 1382 du code civil ;
Qu'en se déterminant ainsi, alors que M. X... invoquait dans ses conclusions le
caractère particulièrement injurieux de la liaison adultère publiquement affichée par
son épouse ainsi que l'internement d'office dont il avait fait l'objet le 20 octobre 2000
à la demande de son épouse et auquel il avait été mis fin dès le lendemain, tous
éléments à l'origine d'un préjudice distinct de celui résultant de la rupture du lien
conjugal dont il pouvait demander réparation dans les conditions de droit commun, la
cour d'appel a méconnu les exigences des textes susvisés ;

PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur la seconde branche du
deuxième moyen :
CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il a débouté M. X... de sa
demande de dommages-intérêts, l'arrêt rendu le 14 novembre 2007, entre les
parties, par la cour d'appel de Colmar

Doc. 11 : Cass. civ. 1er juillet 2009

Vu l'article 266 du code civil, dans sa rédaction issue de la loi n° 2004-439 du 26 mai
2004, ensemble l'article 455 du code de procédure civile ;
Attendu que pour condamner M. X... à verser à Mme Y... une somme de 15
000 euros à titre de dommages-intérêts sur le fondement de l'article 266 du code
civil, l'arrêt attaqué, qui a confirmé le prononcé du divorce aux torts exclusifs du mari,
énonce qu'il apparaît que M. X... a quitté son épouse après 39 ans de mariage, dans
des conditions difficiles et en recherchant une nouvelle compagne, ce qui a entraîné
pour Mme Y... un préjudice moral ;
Qu'en se déterminant ainsi, par des motifs insuffisants à caractériser les
conséquences d'une particulière gravité subies par Mme Y... du fait de la dissolution
du mariage, la cour d'appel n'a pas donné de base légale à sa décision au regard
des textes susvisés ;

PAR CES MOTIFS :


CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qui concerne la condamnation au titre
des dommages-intérêts, l'arrêt rendu le 11 septembre 2007, entre les parties, par la
cour d'appel de Versailles

Doc. 12 : Cass. Civ. 1ère 9 juin 2022

Faits et procédure

1. Selon l'arrêt attaqué (Montpellier, 11 octobre 2019), un jugement du 5 avril 2018 a


prononcé le divorce de M. [F] et de Mme [X]. En appel, le divorce a été prononcé aux torts
exclusifs de l'époux.

Examen du moyen

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Enoncé du moyen

2. M. [F] fait grief à l'arrêt de le condamner à payer à Mme [X] des dommages intérêts sur le
fondement de l'article 266 du code civil, alors « que des dommages et intérêts peuvent être
accordés à un époux en réparation des conséquences d'une particulière gravité qu'il subit du
fait de la dissolution du mariage ; qu'en retenant, pour condamner M. [F] à payer à Mme [X]
des dommages-intérêts sur le fondement de l'article 266 du code civil, que celle-ci aurait été
contrainte de fuir les agressions physiques de son conjoint l'obligeant à quitter son lieu de vie
habituel pour se réfugier dans un foyer d'urgence, quand ces motifs sont impropres à
caractériser des conséquences d'une particulière gravité subies par Mme [X] du fait de la
dissolution du mariage, la cour d'appel a violé l'article 266 du code civil. »

Réponse de la Cour
Vu les articles 266 et 1240 du code civil :

3. Les dommages-intérêts prévus par le premier de ces textes réparent le préjudice causé
par la rupture du lien conjugal, tandis que ceux prévus par le second indemnisent celui
résultant de toute autre circonstance.

4. Pour condamner M. [F] à payer à Mme [X] des dommages-intérêts sur le fondement de
l'article 266 du code civil, l'arrêt retient que celle-ci a été contrainte de fuir les agressions
physiques de son conjoint, qui l'ont obligée à quitter son lieu de vie habituel pour se réfugier
dans un foyer d'urgence, source de difficultés matérielles et psychologiques.

5. En statuant ainsi, par des motifs impropres à caractériser les conséquences d'une
particulière gravité subies par Mme [X] du fait de la dissolution du mariage, la cour d'appel a
violé les textes susvisés, le premier par fausse application et le second par refus
d'application.

PAR CES MOTIFS, la Cour :

CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il condamne M. [F] à payer à Mme [X] une
somme de 3 000 euros à titre de dommages-intérêts sur le fondement de l'article 266 du
code civil, l'arrêt rendu le 11 octobre 2019, entre les parties, par la cour d'appel de
Montpellier ;

L’organisation de la responsabilité parentale

Doc. 13 : Cass. Civ. 1ere 21 novembre 2018

Sur le moyen unique, pris en sa seconde branche :

Vu l'article 373-2-2 du code civil ;

Attendu que l'obligation légale des parents de subvenir à l'entretien et l'éducation des
enfants ne cesse que s'ils démontrent être dans l'impossibilité de s'en acquitter ;

Attendu, selon l'arrêt attaqué, que M. X... et Mme Y... ont divorcé ; que, par décision
postérieure, la résidence des trois enfants issus de leur union a été fixée chez le
père, qui a sollicité une contribution de la mère à leur entretien et à leur éducation ;

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Attendu que, pour rejeter cette demande, l'arrêt relève une disparité sensible des
facultés contributives des parties au détriment de la mère ;

Qu'en se déterminant ainsi, sans caractériser l'impossibilité matérielle de Mme Y...


d'assumer son obligation légale d'entretien et d'éducation de ses enfants, la cour
d'appel n'a pas donné de base légale à sa décision ;

PAR CES MOTIFS et sans qu'il y ait lieu de statuer sur l'autre branche du moyen :

CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il rejette la demande de M. X...


tendant à la condamnation de Mme Y... au paiement d'une contribution à l'entretien
et à l'éducation pour les enfants B... et C..., l'arrêt rendu le 31 août 2017, entre les
parties, par la cour d'appel de Douai ; remet, en conséquence, sur ce point, la cause
et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit,
les renvoie devant la cour d'appel de Douai, autrement composée ;

Condamne Mme Y... aux dépens ;

Vu l'article 700 du code de procédure civile, rejette la demande ;

Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de cassation, le présent
arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite de l'arrêt partiellement
cassé ;

Doc. 14 : Cass. Civ. 1ère 15 février 2023

Faits et procédure

1. Selon l'arrêt attaqué (Montpellier, 15 janvier 2021), un jugement du 29 janvier 2019 a prononcé
le divorce de Mme [K] et de M. [T].

Examen des moyens


(…).
Mais sur le premier moyen

Enoncé du moyen

3. M. [T] fait grief à l'arrêt de fixer la résidence de l'enfant [V] au domicile de Mme [K] et de mettre
à sa charge une contribution mensuelle de 130 euros pour l'entretien et l'éducation de l'enfant,
alors « que le juge doit, en toutes circonstances, faire observer et observer lui-même le principe
de la contradiction ; qu'il ne peut retenir, dans sa décision, les moyens, les explications et les
documents que si les parties ont été à même d'en débattre contradictoirement ; que si l'article
1072-1 du code de procédure civile permet au juge aux affaires familiales de demander au juge
des enfants de lui transmettre copie de pièces du dossier relatif à une procédure d'assistance
éducative, une telle communication ne dispense pas le juge aux affaires familiales de soumettre
à la discussion contradictoire des parties les documents transmis ; qu'en l'espèce, il ressort de
l'arrêt attaqué que l'ordonnance de clôture a été rendue le 31 décembre 2019 ; que, pour rendre
sa décision et notamment fixer la résidence de [V] [T] au domicile de Mme [U] [K], la cour d'appel
s'est fondée sur un jugement du juge des enfants du 28 avril 2020 et un rapport du service
d'action éducative en milieu ouvert (AEMO) du 8 avril 2020, postérieurs à l'ordonnance de clôture
; que la cour d'appel a indiqué que "les pièces du dossier d'assistance éducative ont été
demandées au juge des enfants par application de l'article 1072-1 du code de procédure civile et

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versées en procédure en cours de délibéré avec l'assentiment des conseils des parties" ; que
cependant, il ne résulte pas de l'arrêt que les explications des parties aient été sollicitées sur le
jugement du 28 avril 2020 et le rapport du 8 avril 2020 ; que les parties n'ont pas été en mesure
de s'expliquer sur le contenu du dossier transmis par les juge des enfants à la cour et n'ont pas
eu connaissance des documents communiqués ; qu'en se fondant néanmoins sur ces pièces,
non soumises à la discussion contradictoire des parties, pour rendre sa décision, la cour d'appel
a violé les articles 16, 1072-1, 1187 et 1187-1 du code de procédure civile. »

Réponse de la Cour

Recevabilité du moyen

4. Mme [K] conteste la recevabilité du moyen comme étant contraire à la position adoptée par M.
[T] devant les juges du fond.

5. Cependant, l'acceptation de M. [T], mentionnée au plumitif de l'audience, pour que des


éléments du dossier d'assistance éducative concernant [V] soient transmis en cours de délibéré
par le juge des enfants à la cour d'appel statuant sur l'autorité parentale n'est pas contraire au
moyen fondé sur le non-respect du principe de la contradiction.

6. Le moyen est donc recevable.

Bien-fondé du moyen

Vu les articles 16, 1072-1, 1187 et 1187-1 du code de procédure civile :

7. Il résulte de la combinaison de ces textes que le juge aux affaires familiales ne peut fonder sa
décision concernant l'autorité parentale sur les pièces du dossier d'assistance éducative
communiquées à sa demande par le juge des enfants, quand les parties à la procédure figurent
parmi celles qui ont qualité pour accéder à ce dossier, que s'il les soumet au débat contradictoire.

8. Pour fixer la résidence habituelle de [V] chez sa mère, l'arrêt se fonde sur les éléments du
dossier d'assistance éducative communiqué par le juge des enfants pendant le délibéré.

9. En statuant ainsi, sans avoir ni invité les parties à formuler, dans un certain délai, leurs
observations en cours de délibéré, ni ordonné la réouverture des débats, la cour d'appel a violé
les textes susvisés.

PAR CES MOTIFS, la Cour :

CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il fixe la résidence de [V] [T] au domicile de Mme
[K] et fixe la contribution due par M. [T] pour l'entretien et l'éducation de son fils [V] à la somme
mensuelle de 130 euros, l'arrêt rendu le 15 janvier 2021, entre les parties, par la cour d'appel de
Grenoble ;

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