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CONCLUSIONS

POUR: Mesdames AKATO Ablavi, AKATO Yawa Hundzekon


Demanderesses……………………………………………Maître Valérie AKAKPO

CONTRE: AMEGONOU Kodjo Djinyefa


Défendeur……………………………………..Maître Kossoga Tiibe BABALIMLA

PLAISE AU TRIBUNAL

Attendu dans ses écritures en date du 16 Mars 2020, que le défendeur aspire
entendre le Tribunal :

- Déclarer les demanderesses irrecevables, en tout cas mal fondées en


leur action ;
- Confirmer purement et simplement le droit de propriété du concluant
sur la parcelle en cause pour l’avoir régulièrement acquise ;
- Ordonner l’expulsion pure et simple des demanderesses et de tous les
occupants de leur chef sous astreintes de 1000 000 FCFA par jour de
résistance et au besoin avec l’assistance de la force publique, ainsi que
la démolition de toutes constructions que celles-ci auraient pu édifier
en fraude aux droits de la concluante ;
- Faire interdiction aux demanderesses et à toutes personnes de troubler
la concluante dans la jouissance de son droit de propriété sur le bien en
cause.
Pour soutenir les demandes ainsi formulées, le défendeur s’est hâté de
remettre en cause le jugement supplétif de l’une des héritières, qu’il jugerait
falsifié pour une erreur administrative de transcription figurant sur ce dernier.
A lui d’ajouter que les demanderesses qui auraient produit un plan foncier
dit-il anonyme et apocryphe, ne fournissent pas d’éléments probants de leur
droit ; Que lui par contre se prévaudrait d’un droit sur la parcelle pour l’avoir
acquis depuis 22ans et l’avoir prescrit.

Ces demandes, formulées à tort par le défendeur, viennent strictement en


marge de l’interprétation juridique des faits qu’il conviendrait de briefer, tout
au moins.

Sur les faits ;

Attendu que la Collectivité Folly est propriétaire d’un domaine foncier sis Aflao
Gbomamé, exploitable sur 46ha 14a 78ca. Elle est constitutée des branches
AKATO, ADENYO, ALOMENOU et ADJAGLO. Dans la lignée de l’arrêt N° 13
de la Cour d’Appel, reconnaissant le droit de la collectivité sur le domaine, un
partage a été ordonné au profit des différentes branches de ladite collectivité.
Le projet de partage présenté par l’expert EKLU BOKO fut homologué par
jugement N°177/003 du 21 Novembre 2021. Il attribua au nommé AKATO
Nyaodji, entre autres membres de la branche AKATO, une surface de 02ha
02a 71ca.
Le sieur AKATO Nyaodji, étant décédé depuis 1977, bien avant le partage, ses
parts revenaient de plein droit à ses ayants-droit. C’est ainsi que les nommés
AKATO Ablavi et AKATO Yawa Hudzekon, ayants-droit à titre universel et
descendantes directes du feu AKATO Nyaodji revendiquent aujourd’hui le bien
immobilier sur lequel leur feu père avait perçu un droit de propriété.

Sur les discussions ;

1- Relativement à la controverse du jugement civil tenant lieu d’acte


de naissance

Attendu que pour dire la parcelle litigieuse à lui appartenant, le défendeur


vient attaquer l’acte attestant que la demanderesse Hudzekon est bien
descendante directe du feu AKATO Nyaodji. Ledit acte en question n’est autre
qu’un jugement civil tenant lieu d’acte de naissance. Il a été établi par le
Tribunal de première instance de Lomé dans son jugement rendu le 11
Septembre 2019.

- Voir pièce n°1: Jugement Civil sur requête N°11.626.

Que dans ses théories complotistes, le défendeur prétexte que ledit acte -
authentique et d’administration judiciaire, établi publiquement et sous la
gouverne du personnel judiciaire- serait monté de toute pièce pour la cause
de la demanderesse par surprise de la religion du Tribunal.
Attendu que s’il est vrai que dans l’établissement du jugement civil de la
demanderesse Hudzekon il figure une erreur de transcription relative à la date
de naissance de la requérante, encore est-il que cela a déjà été notifié au
Tribunal compétent et qu’une rectification est en cours. Cet acte
d’administration judiciaire ne souffrant d’aucun vice dans sa formation, cette
erreur de transcription n’est pas à elle seule susceptible d’entacher la validité
de celui-ci. A plus forte raison, le jugement civil de la demanderesse Ablavi qui
a été établi conjointement avec celui de Hudzekon ne comporte aucun grief. A
cet effet une notification de rectification a été portée devant le Tribunal à
l’origine et est en cours de traitement.

Que pour la juridiction de céans, il est de prudence de dissuader les tendances


complotistes du défendeur en écartant les précédents propos par lui
développés.

2- Du droit de propriété sur la parcelle querellée

La Collectivité Folly, propriétaire originelle du domaine foncier mère, est


constituée de plusieurs branches qui se sont vu attribuer des parcelles, à
l’instar de la branche AKATO. Après partage intervenu le 21 Novembre 2003
par jugement, le sieur feu AKATO Nyaodji a hérité un droit sur une parcelle
de 02ha 02a 71ca.

- Voir pièce n°2 : Jugement d’homologation de partage N°1771/003.

Décédé près de 46 ans avant le partage, soit le 08 Août 1977, la part attribuée
à feu AKATO Nyaodji revenait ab intestat à ses descendants directs, soient ses
deux filles AKATO Ablavi et AKATO Hudzekon.

Attendu, lorsque les demanderesses ont entrepris d’exploiter la parcelle qui


leur revenait légitimement par voie de succession, que le sieur AMEGONOU
Kodjo Djinyefa surgi subitement pour se croire fonder à élever des velléités
de droit de propriété sur le terrain en question. Pour fonder ses prétentions,
le défendeur soutient que ladite parcelle serait son bien propre pour dit-il,
l’avoir régulièrement acquis suite à la vente à lui consentie par le premier
mandataire de la Collectivité EWON et qui a aurait fait l’objet d’une
reconnaissance de vente par un nouveau mandataire désigné en 2005.

Qu’au sortir de la lettre de l’article 1165 du Code Civil ancien dans sa version
applicable au Togo, « Les conventions n'ont d'effet qu'entre les parties
contractantes ; elles ne nuisent point au tiers, et elles ne lui profitent
que dans le cas prévu par l'article 1121. »

Que le défendeur se prévaut de tirer son droit des actes opérés par des
mandataires désignés par les conventions de collectivité. Qu’il importe de
souligner qu’aucune des deux conventions ayant consacré la désignation
desdits mandataires n’a rencontré l’accord, ni de feu AKATO Nyaodji, ni celui
de ses héritières dames AKATO Ablavi et AKATO Yawa Hundzekon.

Que ces conventions étant innoposables aux concluantes sur la base de


l’article 1165 précédement articulé, la vente oppérée par le mandataire sur des
biens immeubles revenant aux demanderessses ne peut engager celles-ci.

Que si le droit sur la parcelle en litige don’t se prévaut le défendeur ne découle


que de cette vente opéré par un mandataire non designé par les
demanderesses ou leur ascendant, il est constant que ce titre est irrégulier à
leu égard.

Il appartient aux juges de première instance de rétablir les demanderesses


dans leur droit naturel en écartant les moyens évoqués par le défendeur.

PAR CES MOTIFS

Il échet voir les juges du Tribunal :

- Constater une simple erreur administrative de transcription, en cours


de rectification, sur le jugement supplétif de la concluante AKATO
Hudzekon.
- Constater la régularité du jugement produit au nom de la concluante
AKATO Ayawavi et écarter en conséquence les propos complotistes du
défendeur.
- Déduire des précédentes la filiation entre les concluantes et le feu
AKATO Nyaodji.
- Constater que les concluantes et leur feu père n’ont pas pris part à la
désignation des mandataires de leur collectivité.
- Dire inopposable aux concluantes, la vente consentie par le mandataire
au sieur AMEGONOU Dinyefa.
- Par conséquent, reconnaître le droit des concluantes sur la parcelle
querellée.

SOUS TOUTES RESERVES

Fait à Lomé le 25 Février 2021.


Pour les concluantes, leur Conseil,
Maître Apéfa AKAKPO.

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