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Stéphanie DA SILVA

David AGNESETTI
Semestre 1

TD n°4
Situation juridique

Monsieur Isidore GATIEN consent une donation-partage à ses deux enfants :

- Kylian, exploitant agricole, qui reçoit les terres et terrains non bâtis ;
- et Romane, sa sœur, qui reçoit une somme d’argent appelée soulte pour rendre la donation
légale.

Après le décès de son père, Romane demande l’annulation de la donation pour dol de la part de son
frère. En tant que membre du conseil municipal de la commune, Kylian ne pouvait ignorer le projet de
classement en zone constructible des terres faisant l’objet de la donation. Romane soutient que son
frère aurait dû l’informer que son lot allait prendre une valeur considérable. En devenant
constructibles, les terres agricoles ont permis à Kilian de réaliser une forte plus-value.

ANNEXE 1 – DEFINITION DE LA DONATION-PARTAGE

La donation-partage, permet de transmettre et de répartir de son vivant, tout ou partie de ses biens.
Elle diffère donc du testament-partage ou testament simple dont les dispositions ne prennent effet
qu'au décès de l'intéressé. Elle diffère également de la donation simple en ce qu'elle comporte
également un partage, lequel ne pourra être remis en question à l'ouverture de la succession du
donateur. […] La donation-partage a donc une double fonction de transmission et de répartition du
patrimoine entre ses futurs héritiers.
Source : https://www.notaires.fr/

ANNEXE 2 – EXTRAIT DE L’ARRET DE LA COUR DE CASSATION DU 17 OCTOBRE 2019

Attendu, selon l'arrêt attaqué (Montpellier, 28 juin 2018), que le 28 avril 2004, O... U... et son épouse,
Z... S..., ont consenti une donation-partage à leurs deux enfants, M. W... U... recevant les terres et
terrains non bâtis tandis que Mme L... U..., épouse Y..., recevait une soulte ; qu'après le décès de son
père, celle-ci a demandé l'annulation pour dol de cet acte ; […]
Attendu que M. U..., son épouse, Mme I..., et les sociétés Marolain et Maral, que ceux-ci ont
constituées avec leur fils (les consorts U...), font grief à l'arrêt d'annuler la donation-partage du 28 avril
2004, alors, selon le moyen :

1°/ que le dol n'est une cause de nullité de la convention que s'il émane de la partie envers laquelle
l'obligation est contractée ; que dans le cadre d'une donation-partage, le dol invoqué par le donataire
n'est une cause de nullité de la convention que si le donateur en est l'auteur […]

2°/ qu'en tout état de cause, la réticence dolosive n'est cause de nullité qu'à la condition que le
cocontractant auquel elle est imputée soit tenu envers l'autre d'une obligation d'information ; que le
donataire d'un bien n'est pas tenu d'une obligation d'information au profit d'un codonataire sur la
valeur du bien objet de la donation […]
4°/ qu'en tout état de cause, le dol sanctionne le consentement obtenu par tromperie, manœuvre ou
réticence ; que le fait de ne pas révéler ses projets personnels n'est pas constitutif d'un dol ; qu'en
jugeant que le fait pour M. U.…, exploitant agricole, de ne pas avoir révélé qu'il avait le projet de
diversifier ses activités et de devenir un professionnel de l'immobilier était constitutif d'un dol, la cour
d'appel a violé l'article 1116 du code civil* […] ;

5°/ qu'en tout état de cause, la réticence dolosive s'apprécie à la date de conclusion du contrat et ne
peut résulter de circonstances survenues postérieurement à cette conclusion ; que, pour juger que M.
U... était l'auteur d'une réticence dolosive concernant la nature constructible des terrains faisant
l'objet de l'acte de donation-partage du 28 avril 2004, la cour d'appel a relevé que, selon M. V..., expert
de Mme U...-Y..., la modification du zonage de [...] l'a été par délibération approuvée par la
communauté de communes le 25 septembre 2007 […]

Mais attendu que la cour d'appel a justement retenu que le donataire pouvait invoquer, comme cause
de nullité de la donation-partage, non seulement le dol du donateur, mais aussi celui de son copartagé ;

Et attendu que l'arrêt constate que, sur l'ensemble des parcelles situées sur la commune de [...]
mentionnées en nature de labours et de vignes dans l'acte de donation-partage, et évaluées comme
telles, l'une était en réalité constructible, d'autres le sont devenues, après une modification du zonage
intervenue au terme d'une procédure de révision du plan local d'urbanisme lancée le 19 octobre 2001,
ce qui a permis à M. U... d'entreprendre, entre 2005 et 2008, des opérations immobilières dégageant
d'importantes plus-values ; qu'il relève que celui-ci, exploitant agricole et membre du conseil municipal
de cette commune depuis le 18 mars 2001, ne pouvait ignorer le projet de classement en zone
constructible des terres, contrairement à Mme U...-Y..., pharmacienne de profession et ne résidant pas
sur place ; qu'ayant souverainement estimé qu'il résultait des circonstances, tant antérieures que
postérieures, que M. U... escomptait, dès la signature de l'acte litigieux, diversifier ses activités et
devenir un professionnel de l'immobilier, tandis que Mme U...-Y... n'avait consenti à la donation-
partage aux conditions prévues qu'en considération de ce que son frère poursuivrait l'exploitation
familiale, de sorte que celui-ci lui avait dissimulé une information qu'il savait déterminante pour elle,
et fait ainsi ressortir que, tenu d'un devoir général de loyauté à son égard, sa réticence était
intentionnelle, la cour d'appel, qui n'avait pas à effectuer une recherche que ses constatations
rendaient inopérante, a pu en déduire que le dol était caractérisé ; […]

PAR CES MOTIFS :


REJETTE le pourvoi ; […]
* nouvellement article 1137 du Code civil

ANNEXE 3 – EXTRAITS DU CODE CIVIL

Article 1137 : « Le dol est le fait pour un contractant d'obtenir le consentement de l'autre par des
manœuvres ou des mensonges.
Constitue également un dol la dissimulation intentionnelle par l'un des contractants d'une information
dont il sait le caractère déterminant pour l'autre partie. »
Article 1178 : « al.1 Un contrat qui ne remplit pas les conditions requises pour sa validité est nul. La
nullité doit être prononcée par le juge, à moins que les parties ne la constatent d'un commun accord.
Al.2 Le contrat annulé est censé n'avoir jamais existé. […]
Al.4 Indépendamment de l'annulation du contrat, la partie lésée peut demander réparation du
dommage subi dans les conditions du droit commun de la responsabilité extracontractuelle. »

TRAVAIL A FAIRE
Résoudre la situation juridique.

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