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POUR :
CONTRE :
PLAISE A LA COUR
1
aurait soi-disant mésestimé la porté de la réglementation d’urbanisme.
1.L’Etat fait une fois encore preuve de cynisme et de duplicité en oubliant tous
les écrits ayant présidé à la signature à la signature de l’acte de vente.
2.Est-il besoin de rappeler que le procès-verbal de la Commission Nationale
des Opérations Immobilières et de l’Architecture1 indique :
« En particulier, le droit de construire sera figé et ne sera pas lié aux règlements
d’urbanisme ».
3.L’Etat ne pouvait être plus clair sur le fait que les droits à construire
conservés par les vendeurs ne seraient plus fonction des règlements
d’urbanisme mais seraient fixés ne varietur dans l’acte de vente.
4. L’Etat oublie-t-il le rapport de Monsieur Jérôme MONOD 2 du 4 Janvier
1971 qui faisait une différence entre les époux RICHET qui entendaient quitter
l’île et les trois autres héritiers FOURNIER dont Madame LE BER au sujet
desquels il écrivait :
«Ils entendent continuer à participer à la vie de Porquerolles. Une des conditions
qu’ils ont apportée était d’ailleurs que je précise par lettre les intentions
générales de l’Etat quant à l’avenir de l’Ile. Ils faisaient donc une condition sine
qua non de la conservation d’un domaine personnel d’une certaine importance
(une cinquantaine d’hectares en moyenne) qui leur permettrait de poursuivre à
la fois une exploitation agricole (et pour Mme LE BER la gestion d’un hôtel
restaurant de qualité) et de garder la disposition de leurs propriétés
personnelles éventuellement agrandies en fonction des besoins de leur assez
nombreuse famille»
1
Pièce 23, p. 3 : Procès-verbal de la Commission Nationale des Opérations Immobilières
et de l’Architecture.
2
Pièce 22 : Rapport de Monsieur Jérôme MONOD du 4 Janvier 1971
2
à traiter avec lui, car lui seul pouvait tout en les limitant garantir les droits à
construire sur les parcelles restant la propriété de Madame LE BER.
10.Cet avantage prétendu justifiait l’offre d’un prix inférieur à celui proposé
par lui promoteur.
L’Etat soutient que l’évaluation du préjudice matériel telle que fixée par
11.
Madame LE BER ne saurait être retenu au motif que « la proposition du
promoteur sur le montant de laquelle repose l’indemnisation demandée par la
requérante ne constituait pas assurément une véritable offre ».
3
Pièce 23 : le procès-verbal du 18 janvier 1971 de la Commission Nationale des
Opérations Immobilières
4
Pièce 3 : Rapport du Service des Domaines du 14 novembre 1969
5
Pièce 4 : Rapport de Communication sur l’Ile de Porquerolles établi par le Comité
Interministériel restreint d’aménagement du territoire en Février 1970
6
Pièce 29 : Rapport de Messieurs LEFEVRE et PHILIPPE auprès de la Commission
Nationale des Opérations Immobilières et de l’Architecture.
3
15. Les conclusions de ce rapport sont les suivantes :
VALEUR EN 1971
- Terrain LE BER 164ha 40a 38ca 1 287 97I €
- Droits à bâtir des terrains tels que définis dans l’acte de 1971 515 707
€
1 778 870 €
VALEUR EN 1985
- Terrain de164ha 40a 38ca 2 139 531€
- Droits à bâtir des terrains 59ha 38a 98 ca 4 212 064 €
6 351 595 €
VALEUR EN 2009 DES DROITS A BATIR FIGES ET NON
DELIVRES A MADAME LE BER
9 390 000 €
7
Pièces 53 et 54 : Rapport de Madame BAIXE-RIVOLET et ses annexes en date du 13
janvier 2010
4
19.La réalisation d’un établissement pour enfants handicapés n’avait aucun
caractère spéculatif et, en conséquence, Madame LE BER, nonobstant les
conclusions de Madame BAIXE-RIVOLET, n’entend pas amplifier sa
demande d’indemnisation.
20.Il résulte cependant du rapport d’expertise que la somme de 5.503.077 €
constitue la satisfaction équitable minima à laquelle peut prétendre Madame
LE BER.
5
B. Sur l’épuisement de voies de recours internes
Afin d’opposer une telle clause à Madame LE BER, il reste toutefois à savoir si elle peut
renoncer par avance au droit de demander la résolution.
En effet, on enseigne généralement qu’une pareille clause devrait être interdite : l’article 1184
C. Civ. étant étroitement lié au pouvoir du Juge de veiller à la bonne foi entre cocontractants,
il n’est possible d’y revenir, ni expressément ni tacitement.
L’opinion contraire est cependant soutenue : la résolution n’étant nullement d’ordre public, il
doit être permis aux parties de convenir qu’elles se contenteront de l’action en exécution (ici
impossible) ou en dommages-intérêts et qu’elles ne demanderont pas la résolution.
8
Pièce 21 : Arrêt de la Cour de Cassation du 19 décembre 2006
9
Pièce 28 : Préambule de l’Etude d’impact de l’Ile de Porquerolles réalisée par le
Ministère de la Culture et de l’Environnement en mars 1977.
10
Pièce 40 : Conclusions signifiées par l’Etat le 10 décembre 1997.
6
Une décision récente a, du reste, précisé que la renonciation au bénéfice des dispositions de
l’article 1184 du Code Civil est possible dès lors qu’elle n’est pas équivoque (Cass. 7 mars
1984, Bull. civ. IV, n° 93, p. 78 ; JCP 1985 II 20407, note DELEBECQUE ; RTDci. 1985, 164,
obs. J. Mestre ; Com. 12 février 1980, Bull. civ. IV, n° 80, p. 61, D. 1981, 278, note
AUBERTIN).
Dès lors, en application de cette jurisprudence, la clause rédigée en des termes clairs dans
l’acte de vente est opposable à la demanderesse.
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Laurent Coutelier Laurent Chambaz
Avocat au barreau de Toulon Avocat au barreau de Paris