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TRAVAUX DIRIGÉS - THÉORIE GÉNÉRALE DES OBLIGATIONS S1

UNIVERISTÉ NAZI BONI DE ANNÉE ACADÉMIQUE 2018-2019


BOBO-DIOULASSO (ex UPB)
……..
UFR/SCIENCES JURIDIQUES ET POLITIQUES
………….
ÉQUIPE PÉDAGOGIQUE

Enseignant : Pr KABRÉ Dominique


Coordonnateurs : AOUBA Soumaïla
OUÉDRAOGO S. Jean Pierre
Assistants-Moniteurs :……….

THÈME 1 : LA NOTION D’OBLIGATION

1°) Distinguez l’obligation civile de l’obligation naturelle

2°) Comparez l’obligation de moyens et l’obligation de résultat

3°) Identifiez, dans les clauses suivantes extraites d’un contrat de bail, les obligations de
donner, de faire et de ne pas faire, les obligations de moyens et de résultat et les obligations
pécuniaires et en nature.

« Le présent bail a pour objet un immeuble à usage d’habitation qui comprend un salon, deux chambres et
une cuisine externe.
Il est conclu pour une durée de deux ans à compter du 1er janvier 2013.
Le preneur est tenu de déposer, à titre de caution, une somme valant trois mois de loyer.
Le bail est consenti moyennant un loyer mensuel de 50 000 F CFA, payable chaque fin du mois.
Le preneur s’engage à ne pas faire de l’immeuble un usage professionnel.
Il est interdit de forer dans les murs, sols et plafonds sans le consentement du bailleur.
Le preneur s’engage à tout faire pour informer le bailleur de tous dégâts importants qui surviennent dans
l’immeuble.
A la fin du bail, il restituera l’immeuble en bon état. »

THÈME 2 : LA CLASSIFICATION DES CONTRATS

1°) Identifiez les classifications de contrats auxquelles appartiennent les contrats ci-après :

 Contrat de vente
 Contrat de travail
 Contrat d’assurance

2°) Classez les contrats suivants

a) Le contrat est conclu par l’échange des consentements et par la remise de la chose.
b) Le contrat, conclu de gré de gré, prévoit des prestations incertaines et déséquilibrées.
c) Le contrat crée gracieusement des prestations à la charge d’une partie.

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d) Le contrat est conclu entre un professionnel et un consommateur par voie électronique et à
distance.

THEME 3 : LA FORMATION DU CONTRAT

I - LE CONSENTEMENT

A/ L’existence du consentement : les vices de consentement (erreur, dol et


violence)
Code Civil Burkinabé :

Art. 1109 C. civ. Il n’y a point de consentement valable, si le consentement n’a été donné que par erreur,
ou s’il a été extorqué par la violence ou surpris par dol.

Art. 1110 C. civ. L’erreur n’est une cause de nullité de la convention que lorsqu’elle tombe sur la
substance de la chose qui en est l’objet.

Elle n’est point une cause de nullité, lorsqu’elle ne tombe que sur la personne avec laquelle on a intention
de contracter, à moins que la considération de cette personne ne soit la cause principale de la convention

Art. 1111 C civ. La violence exercée contre celui qui a contracté l’obligation, est une cause de nullité,
encore qu’elle ait été exercée par un tiers autre que celui au profit duquel la convention a été faite.

Art.1112 C. civ. Il y a violence, lorsqu’elle est de nature à faire impression sur une personne raisonnable,
et qu’elle peut lui inspirer la crainte d’exposer sa personne ou sa fortune à un mal considérable et présent.

On a égard, en cette matière, à l’âge, au sexe et à la condition des personnes.

Art. 1113 C. civ. La violence est une cause de nullité du contrat, non seulement lorsqu’elle a été exercée
sur la partie contractante, mais encore lorsqu’elle l’a été sur son époux ou sur son épouse, sur des
descendants ou sur ses ascendants.

Art. 1114 C. civ. La seule crainte révérencielle envers le père, la mère ou autre ascendant, sans qu’il y ait
eu de violence exercée, ne suffit point pour annuler le contrat.

1ère question : Cas pratique


Venant d’hériter il y a trois mois d’une petite propriété dans la région des cascades et désireux de la
restaurer pour en faire un appartement, monsieur Jacob a décidé de se débarrasser de toutes les vieilleries
qui encombraient le grenier. Aussi s’est-il installé, il y a un mois de cela, sur la place du village afin d’y
vendre tous ces petits objets d’arts de décoration lors de la grande foire annuelle de la région. Au cours de
cette journée particulièrement ensoleillée, monsieur Jacob a notamment vendu un lot de dix tableaux signés
FP pour un prix de 30 000 francs l’unité. Content de cette opération, d’autant que ces tableaux lui
paraissaient d’un fort mauvais goût pictural et peintes par un artiste du dimanche, monsieur Jacob a
pourtant vite déchanté. En effet, quelle ne fut pas sa stupéfaction de découvrir dans le journal « les échos
du village », que son cocontractant, collectionneur averti des œuvres de FP, venait de prêter au musée
national, pour une courte exposition lesdits tableaux dont la valeur réelle est estimée à 300 000 francs pièce
en raison de la notoriété de leur auteur.

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Monsieur Jacob vous consulte aujourd’hui pour savoir comment il pourrait récupérer les tableaux et se
sortir ainsi de cette mauvaise affaire qu’il a conclue.

2ième question : Analysez l’arrêt suivant :


Civ. 1re, 3 mai 2000 :

Sur le moyen unique, pris en sa deuxième branche :

Vu l’article 1116 du code civil ;

Attendu qu’en 1986, Mme Boucher a vendu aux enchères publiques cinquante photographies de Baldus au
prix de 1000 francs chacune ; qu’en 1989, elle a retrouvé l’acquéreur, M. Clin, et lui a vendu
successivement trente cinq photographies, puis cinquante autres photographies de Baldus, au même prix
qu’elle avait fixé ; que l’information pénale du chef d’escroquerie, ouverte sur la plainte avec constitution
de partie civile de Mme Boucher, qui avait appris que M. Baldus était un photographe de très grande
notoriété, a été close par une ordonnance de non-lieu ; que Mme Boucher a alors assigné son acheteur en
nullité des ventes pour dol ;

Attendu que pour condamner M. Clin à payer à Mme Boucher la somme de 1.915 000 francs représentant
la restitution en valeur des photographies vendues lors des ventes de gré à gré de 1989, après déduction du
prix de vente de 85 000 francs encaissé par Mme Boucher, l’arrêt attaqué, après avoir relevé qu’avant de
conclure avec Mme Boucher les ventes de 1989, M. Clin avait déjà vendu des photographies de Baldus
qu’il avait achetées aux enchères publiques à des prix sans rapport avec leur prix d’achat, retient qu’il
savait donc qu’en achetant de nouvelles photographies au prix de 1000 francs l’unité, il contractait à un
prix dérisoire par rapport à la valeur des clichés sur le marché de l’art, manquant ainsi à l’obligation de
contracter de bonne foi qui pèse sur tout contractant et que, par sa réticence à lui faire connaître la valeur
exacte des photographies, M. Clin a incité Mme Boucher à conclure une vente qu’elle n’aurait pas
envisagée des ces conditions ;

Attendu qu’en statuant ainsi, alors qu’aucune obligation d’information ne pesait sur l’acheteur, la cour
d’appel a violé le texte susvisé ;

Par ces motifs :

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l’arrêt rendu le 5 décembre 1997, entre les parties, par
la cour d’appel de Versailles ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l’état où elles se
trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d’appel d’Amiens.

B / La rencontre des volontés

1ère question : Cas pratique


Le 1er février 2011 Wamby, en couple depuis 5 ans, a entrepris plusieurs projets pour la venue du futur
enfant. Chauffeur d’un véhicule de tourisme dont il est propriétaire, il désire vendre le véhicule de 09
places pour investir dans une activité qui lui permettra de rester auprès de sa famille. A cet effet, le 15
février 2011, il propose à son mécanicien d’acheter le véhicule, en ajoutant « je vais te faire un prix amical
et je suis sûr que nous arriverons à nous accorder sur un calendrier de paiement assez avantageux pour
toi ».

Il entreprend par ailleurs d’agrandir le cybercafé qu’il a ouvert avec l’aide de touristes dont il a fait la
connaissance dans le cadre de son activité de transport de touristes. Pour le local, il ne se fait pas
d’inquiétude car le contrat de bail qui le lie au propriétaire contient une clause de préférence à son profit au
cas où ce dernier se déciderait à vendre. C’est donc en toute confiance que le 20 février 2011, il adresse par

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écrit une proposition à la société de vente de matériel informatique (SVMI) portant sur l’acquisition de
matériels informatiques. Il propose d’acheter les 2 imprimantes couleurs et les deux scanners que le
directeur lui avait fortement recommandés lors de sa dernière visite à la boutique, au prix de 250.000
FCFA l’imprimante et 400.000 FCFA le scanner.

Le 28 février, le mécanicien l’informe qu’il accepte la proposition d’achat du véhicule et la SVMI livre le
matériel commandé. Auparavant 27 février Wamby recevait un financement supplémentaire et du matériel
de la part de ses amis touristes. Il ne souhaite plus vendre son véhicule ni acquérir le matériel. Par ailleurs,
alors qu’il pense pouvoir obliger son bailleur à lui vendre le local qui abrite son cybercafé, il découvre que
ce dernier à vendu le local à son beau frère il ya à peine deux mois.

Situer Wamby par rapport à ses différents engagements

2ième Question : Analyse d’arrêt


Civ. 3e , 7 mai 2008

Sur le premier moyen :

Vu l'article 1134 du code civil ;

Attendu, selon l'arrêt attaqué (Pau, 17 octobre 2005), que par acte du 24 juin 2000, Mme X... a signé, par
l'intermédiaire d'un agent immobilier, une proposition d'achat d'un immeuble appartenant aux consorts Y...,
avec remise d'un dépôt de garantie ; qu'elle a retiré son offre d'achat le 26 juin, tandis que l'agent
immobilier lui adressait le 27 juin un courrier l'informant de l'acceptation de cette offre par les consorts Y...
; que Mme X... a assigné ces derniers en restitution de la somme versée et en paiement de dommages-
intérêts ;

Attendu que pour accueillir cette demande, l'arrêt retient la validité de la rétractation de son offre d'achat
par Mme X..., celle-ci étant intervenue par lettre recommandée expédiée le 26 juin 2000, antérieurement à
l'émission, par les consorts Y..., de leur acceptation par lettre recommandée expédiée le 27 juin 2000 ;

Qu'en statuant ainsi, alors que si une offre d'achat ou de vente peut en principe être rétractée tant qu'elle n'a
pas été acceptée, il en est autrement au cas où celui de qui elle émane s'est engagé à ne pas la retirer avant
une certaine époque, et alors qu'elle avait constaté que les consorts Y... disposaient d'un délai jusqu'au 27
juin 2000 pour donner leur accord, et qu'il en résultait que Mme X... s'était engagée à maintenir son offre
jusqu'à cette date, la cour d'appel a violé le texte susvisé ;

PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur le second moyen :

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 17 octobre 2005, entre les parties, par la
cour d'appel de Pau ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant
ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Pau, autrement composée ;

Condamne, ensemble, Mme X... et M. Z... aux dépens ;

Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de cassation, le présent arrêt sera transmis pour
être transcrit en marge ou à la suite de l'arrêt cassé ;
Ainsi fait et jugé par la Cour de Cassation, troisième chambre civile, et prononcé à l'audience publique du
sept mai deux mille huit, par M. Cachelot. conseiller le plus ancien faisant fonction de président,
conformément à l'article 452 du code de procédure civile.

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3 ième Question : cas pratique
Le 22 Août 2006, la Banque Populaire du Burkina (BPB) a procédé à l’augmentation de son capital social
le portant de 2.500.000.000 à 3.000.000.000 F CFA. Suite à cette augmentation, la BPB propose, par lettre
en date du 30 Août 2006, à l’un de ses plus gros et fidèles clients, Mr LIGUIDISOBA, de débiter son
compte de dépôt d’un montant de 1.000.000 F CFA correspondant à la valeur de 100 actions BPB. En effet,
le prix d’une action vaut 10.000 F CFA dans le cadre de cette augmentation de capital.

Le 02 octobre 2006, Mr LIGUIDSOBA reçoit un avis de débit de 1.000.000 F CFA correspondant à la


valeur des 100 actions BPB. Stupéfait de voir ainsi son compte de dépôt débité de 1.000.000 F CFA, Mr
LIGUIDISOBA vient vous consulter à l’effet de savoir s’il peut remettre en cause l’opération du 2 octobre
2006. Eclairez-le au mieux de ses intérêts.

4 ième question : analysez l’arrêt suivant


Cass. 3ème civ. du 1er juillet 1998, D. Aff. 1998.1528.

Sur le moyen unique :

Vu l’article 1583 C.Civ. ;

Attendu que la vente est parfaite entre les parties et la propriété est acquise de droit à l’acheteur à l’égard
du vendeur dès qu’on est convenu de la chose et du prix ;

Attendu, selon l’arrêt attaqué (CA Besançon, 2ème ch. Civ. ; 12 avril 1996), que les époux Huchons,
propriétaires de différentes parcelles de terrain sur le territoire de la commune de Chaux-la-Lotière (la
commune), ont accepté, par lettre du 3 avril 1992, l’offre de commune parue le 1er avril 1992 dans un
journal portant sur la vente d’un terrain à bâtir ;

Que la commune a néanmoins vendu la parcelle à Mme Dufour ;

Que les époux Huchon ont assigné la commune et Mme Dufour pour voir juger que l’offre de vente de la
parcelle et l’acceptation de celle-ci par eux, le 3 avril 1992, valait vente à leur profit ;

Attendu que, pour rejeter cette demande, l’arrêt retient que, si, en principe, l’acceptation de l’offre
publique notifiée à la commune par les époux Huchon suffisait à la formation du contrat de vente, en
l’espèce, la commune avait loti et mis en vente dans le but de fixer sur son territoire de nouveaux habitants
et que cette considération sur les qualités requises pour contracter étant connue des époux Huchon leur était
opposable ;

Qu’en statuant ainsi, alors qu’elle avait constaté que l’offre publique de vente ne comportait aucune
restriction, la Cour d’appel a violé le texte susvisé ;

Par ces motifs, casse […], renvoi devant la Cour d’Appel de Dijon […].

5ième Question : cas pratique


PAUL, commerçant domicilié à Ouagadougou, a envoyé par la poste le 2 février 2014 une offre d’achat de
marchandises à RASO, commerçant domicilié à Bobo. Ce dernier prend connaissance de la lettre le 9
février. Intéressé par l’offre, il envoie le même jour une lettre d’acceptation qui parvient dans la boîte
postale de PAUL le 15 février. Mais celui-ci ne prend connaissance de la lettre que le 17 février. Dans la

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foulée, RASO envoie, le 16 février, les marchandises à destination de Ouagadougou. Malheureusement,
avant d’arriver à Ouagadougou, celles-ci sont consumées en route dans un feu provoqué par un accident lié
à un cas de force majeure (un animal sauvage a surgi sur la route).

Après avoir déterminer le moment de la conclusion d’après les théories que vous connaissez, précisez celui
qui serait retenu si on appliquait le droit burkinabè.

II/ L’OBJET ET LA CAUSE

1ère Question : cas pratique


Un immeuble valant 24 000 000 F a été vendu à 8 000 000 F. Le jour où le vendeur invoque la lésion,
l’immeuble vaut 60 000 000 F CFA.

Cette vente est-elle lésionnaire ? Dans l’affirmative calculez le supplément de prix que l’acheteur doit
verser au vendeur pour éviter la rescision de la vente.

2ième Question : analyse d’arrêt


Analysez l’arrêt de la chambre commerciale de la cour de cassation du 27 mars 2007

Attendu, selon l’arrêt attaqué (Agen, 31 janvier 2005), que M.X… a conclu avec la société MDM
multimédia (la société MDM) un contrat de création d’un point de location de cassettes vidéo, aux termes
duquel, moyennant une somme convenue, il disposerait, pour une durée de dix mois renouvelable, d’un lot
de 120 cassettes ; que M.X… a sollicité l’annulation du contrat ;

Attendu que M.X… reproche à l’arrêt d’avoir rejeté sa demande en nullité de ce contrat et en
dommages-intérêts et de l’avoir condamné à payer à la société MDM la somme de 5437 euros, alors, selon
le moyen :

qu’en écartant l’allégation de dol sans répondre aux conclusions de M.X… qui soutenait que la société
MDM ne lui avait pas révélé qu’elle avait fait signer un contrat du même type à un restaurateur installé à
13km, la cour d’appel a violé l’article 455 du nouveau Code de procédure civile ;

qu’en se bornant à relever, pour écarter l’allégation de dol à raison de la non-révélation de l’ancienneté des
films et de la mauvaise qualité des cassettes, que M.X… a souscrit un abonnement sur des prestations
connues de lui, sans rechercher si les caractéristiques lui avaient été révélées, la cour d’appel a privé son
arrêt de base au regard de l’article 1116 du Code civil ;

que la cause de l’obligation d’une partie est constituée par la réalité de la prestation que lui doit l’autre
partie ; qu’en se bornant à relever de manière générale que M.X… n’établit pas l’impossibilité qu’il allègue
de pouvoir réaliser la location de cassettes vidéo à l’occasion de l’exercice de ses commerces sur des
objectifs qu’il a lui-même fixés dans un contexte que sa situation de commerçant installé lui permettait de
définir, sans rechercher si concrètement dans un village de 180 habitants celui-ci avait une chance de louer
un nombre de cassettes suffisant pour réaliser des bénéfices, compte tenu du prix de la mise en place de ces
cassettes de 1326 euros sur dix mois, la cour d’appel a privé son arrêt de base légale au regard de l’article
1131 du Code civil ;

Mais attendu, en premier lieu, qu’après avoir retenu qu’il résulte des éléments contradictoirement
débattus que c’est M.X… qui souscrit de lui-même un abonnement auprès de la société MDM sur des
prestations connues de lui et qu’il ne peut donc faire relever du dol la médiocrité par lui alléguée des films
qu’il proposait par ailleurs de louer à sa propre clientèle, la cour d’appel, qui n’était pas tenue de suivre
M.X… dans le détail de son argumentation, a pu en déduire que la société MDM n’avait pas commis de
dol à l’égard de ce dernier ;

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Attendu, en second lieu, que l’arrêt retient que l’absence de cause ne se conçoit que si l’exécution
du contrat selon l’économie voulue par les parties est impossible en raison de l’absence de contrepartie
réelle ; qu’il constate encore que M.X..., sur lequel repose la démonstration d’une telle situation, n’apporte
que les éléments insuffisants à établir l’impossibilité qu’il allègue de pouvoir réaliser la location de
cassettes vidéo à l’occasion de l’exercice de ses commerces sur des objectifs qu’il a lui-même fixés dans un
contexte que sa situation de commerçant installé lui permettait de définir ; qu’en l’état de ces énonciations,
la cour d’appel a légalement justifié sa décision ;

D’où il suit que le moyen n’est pas fondé ;

Par ces motifs : rejette le pourvoi…

THÈME 4 : LES EFFETS DU CONTRAT

I - L’INTERPRÉTATION DU CONTRAT

Question unique : analyse d’arrêt

COUR DE CASSATION BURKINA FASO


------------------
Chambre CIVILE ______________
------------------
L'an deux mille quatre ;
Et le cinq février ;

La Cour de Cassation, Chambre civile siégeant en audience publique à la Cour de Cassation


Statuant sur le pourvoi formé le 6 août 1998 par la CIMAT (Ciments du Burkina) par l'entremise de son
conseil maître Benoît Joseph SAWADOGO contre l'arrêt n° 67/98 rendu par la Cour d'Appel de
Ouagadougou le 19 juin 1998 dans la cause l'opposant à Monsieur GNC ayant pour conseil maître Abdoul
Ousmane OUEDRAOGO.

Vu l'ordonnance n°91-0051/PRES du 26 Août 1991 ;


Vu la loi organique n°13-2000/AN du 9 mai 2000 ;
Vu les moyens et conclusions des parties;
Vu les conclusions écrites du Ministère Public;
Ouï Monsieur le Conseiller en son rapport;
Entendu les observations orales des parties et de Monsieur l'avocat général;
En la forme
Attendu que le pourvoi est recevable pour avoir été formé conformément aux prescriptions légales.
Au fond
Attendu que des énonciations de l'arrêt attaqué et des pièces du dossier il ressort que la Société Burkinabè
de Ciment et Matériaux (CIMAT) a signé un contrat de bail avec Monsieur GNC pour une durée de cinq
ans renouvelable, dont l'article 4-III-1 stipule: «aucune modification (trou, ouverture etc.) qui modifierait
tant la structure que l'aspect de la maison ne pourra être pratiquée sans autorisation écrite préalable du
bailleur;
Tout aménagement ou installation autorisé sur la maison ou dans la cour deviennent à la fin du contrat et
sans aucune compensation, propriété du bailleur, à moins que ce dernier ne demande la restitution des lieux
en leur état antérieur ou que les deux parties n'en aient convenu autrement»;
Que suite à la résiliation du contrat par la CIMAT, Monsieur GNC assignait celle-ci devant le Tribunal de

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Grande Instance de Ouagadougou pour la voir condamner entre autre à lui payer la valeur d'une antenne
parabolique, trois climatiseurs et trois split system qu'elle aurait emportés en violation de l'article 4 du
contrat;
Que par jugement n°164 du 5 mars 1997 le Tribunal a fait droit à sa demande, jugement confirmé le 19 juin
1998 sur appel de la CIMAT par l'arrêt dont pourvoi;
Attendu que la CIMAT fait grief à l'arrêt attaqué d'avoir dénaturé les termes du contrat de bail en décidant
qu'une antenne parabolique ou un split constitue une amélioration au sens de l'article 4 du contrat et de ce
fait reste acquis au bailleur, alors que les parties ont entendu par embellissement, amélioration et
construction nouvelle, toute modification liée à l'architecture de l'immeuble, voire tout ce qui s'y rattache à
perpétuelle demeure; qu'il n'en est pas ainsi des climatiseurs, splits et de l'antenne parabolique qui sont des
meubles meublants, apportés par le locataire pour agrémenter son séjour;
Attendu que le défendeur oppose principalement au pourvoi une exception d'irrecevabilité tirée de ce que la
Cour de Cassation serait incompétente à substituer son interprétation du contrat à celle des juges du fond;
Mais attendu que s'il n'est pas de la compétence de la Cour de contrôler l'interprétation faite
souverainement des dispositions contractuelles par les juges du fond, il en va autrement lorsque cette
interprétation s'appuie sur la qualification juridique préalable d'un fait ou d'une situation, laquelle est
justiciable de la Cour; qu'en l'espèce, la Cour d'Appel avait à répondre à la question de savoir si les
climatiseurs, splits et l'antenne parabolique étaient ou non des meubles meublants, donc à opérer une
qualification juridique susceptible d'être déférée à la censure de la Cour de Cassation; que le moyen est
donc inopérant.
Sur le moyen unique de cassation
Attendu, selon l'arrêt attaqué, que la CIMAT a soutenu «que la nature juridique de meubles meublants de
l'antenne parabolique ainsi que des climatiseurs litigieux ne permet pas à Monsieur GNC de les réclamer.»
en ce qu'» ils ne constituent pas «une modification liée à la structure même de l'édifice».
Que pour rendre sa décision la Cour d'Appel s'est borné à énoncer que l'article 4 du contrat ne souffre
d'aucune ambiguïté au point de nécessiter une interprétation alors qu'elle était tenue de se prononcer sur la
nature juridique de l'antenne parabolique et des climatiseurs pour pouvoir dire qu'ils constituent ou non une
amélioration de la structure de l'édifice; que ne l'ayant pas fait, sa décision se trouve insuffisamment
motivée et manque par conséquent de base légale et encourt cassation;
Par ces motifs
- Déclare le pourvoi recevable;
- Casse et annule l'arrêt attaqué et renvoie la cause et les parties devant la Cour d'Appel de Ouagadougou
autrement composée.
- Met les dépens à la charge du défendeur.
Ainsi fait, jugé et prononcé publiquement par la chambre civile de la Cour de Cassation du Burkina Faso
les jour, mois et an que dessus.
Et ont signé le Président et le Greffier.

II - LA FORCE OBLIGATOIRE DU CONTRAT

Question unique : analyse d’arrêt


Civ., 1ère sect.civ., 12 juillet 1956 (D. 1956. 749, note Radouant)

Fornas c/Jacquin et autres

«La Cour ;

Sur le moyen unique :

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Vu l’article 1121 du Code civil ;

Attendu que si le tiers bénéficiaire d’une stipulation pour autrui acquiert contre le promettant un droit
propre et direct, le stipulant n’en possède pas moins une action en exécution de la promesse souscrite par le
débiteur ;

Attendu qu’il résulte des énonciations et des qualités de l’arrêt attaqué (Lyon, 20 oct. 1952) que Fornas, qui
avait reçu en nantissement de son débiteur Perret, 98000 actions d’une Société chaux et ciments Portland
artificiels de Virieu, a consenti à l’ aliénation par Perret de 45 000 de ces actions ;que l’acquéreur desdites
actions, Jacquin, a, par acte concomitant de la cession, pris l’engagement d’investir dans la Société de
Virieu une somme de 60 millions; que cette promesse n’ayant pas été exécutée et la société ayant été mise
en faillite, Fornas a assigné Jacquin pour le voir condamner à verser à la faillite les 60 millions dont il était
débiteur ;

Attendu que, tout en reconnaissant, en l’espèce l’existence d’une stipulation pour autrui, l’arrêt attaqué a
débouté Fornas de sa demande pour le motif qu’il ne pouvait exercer une action qui normalement
n’appartenait qu’à la société ;

Mais attendu qu’en statuant comme elle, l’a fait, la Cour d’appel n’a pas donné une base légale à sa
décision ; Par ces motifs, casse…»

III - L’INEXÉCUTION DU CONTRAT ET SES CONSÉQUENCES

Question unique : cas pratique

PASCAL n’est pas content de la décision du Tribunal qui a rejeté sa demande en paiement contre son
débiteur. Il consulte un avocat pour savoir s’il a des chances de succès en appel. L’avocat émet un avis
positif. PASCAL autorise alors l’avocat à interjeter appel. Malheureusement pour lui, l’avocat perd le
procès en appel. Relisant attentivement la convention signée avec son avocat, PASCAL tombe sur une
clause de non responsabilité de l’avocat en cas de perte de procès. En colère, il vient vous voir pour que
vous l’aidiez à clarifier sa situation.

Quelle est votre analyse de la situation ?

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