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La responsabilité du conservateur
en droit marocain
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PLAN
Chapitre préliminaire :
1- La conservation Foncière :
2- Le Cadastre juridique :
2
II- La nature juridique de la responsabilité du
Conservateur :
1 - Le principe :
2- L’exception :
3- Problématique :
a- Première confusion
b- Seconde confusion
2- Un préjudice :
3- Un lien de causalité
:
3
Chapitre III- Les e.ets de la responsabilité du
Conservateur de la Propriété Foncière :
a- La compétence d’attribution
b- L’attribution territoriale : une Compétence Ratione Loci
c- La procédure
d- La prescription de l’action en responsabilité
e- Les dépens de l’instance
Conclusion
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Chapitre préliminaire :
Partout dans le monde, le régime foncier joue un rôle prépondérant dans
l’essor de l’activité économique.Il est modelé en fonctions des options
idéologiques et politiques du pays. Il est organisé de façon à répondre aux
exigences de chaque système économique et aux aspirations de chaque société.
Par ailleurs les immeubles soumis au droit traditionnel sont caractérisées par:
• La méconnaissance par les tiers, (et parfois par les ayants droits) de
l'immeuble concerné, sa situation, sa consistance, ses limites, ainsi que de
la nature et de l'étendue de droits qui s'y exercent et de leurs véritables
détenteurs;
5
• L'insécurité des transactions car le droit prétendu existe jusqu'à preuve
du contraire, établie ;
• La faiblesse de l'investissement ;
• Il a un eBet de purge qui annule tout droit réel antérieur non révélé au
cours de la procédure d'immatriculation;
• Les droits inscrits sur le titre ont un eBet légal et une force probante
entre les parties, vis à vis des tiers et auprès des tribunaux;
Nous constatons la présence côte à côte de deux régimes dont l'un malgré
ses défauts, préserve l'intimité des propriétaires, et l'autre, malgré ses
1
Statistiques émanant de L’Agence Nationale de la Conservation Foncière, du Cadastre et de la Cartographie.
6
qualités, dévoile à tout venant des données qui devraient être personnelles et
con5dentielles.
La propriété foncière est soumise depuis quelques années à une très forte
pression due à l'explosion démographique qui aboutit à l'accroissement de la
demande et à la rareté du facteur "terre", marqué par un lien traditionnel et un
amour propre de la propriété, ce droit fondamental est consacré par diAérentes
constitutions qui énoncent que le droit de propriété demeure garanti.
Les discours analysant les problèmes de l'investissement sont focalisés
sur la lenteur des procédures administratives et sur la complexité des statuts
fonciers.
II-L’immatriculation foncière :
A-L’immatriculation :
2
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7
Sur chaque titre de propriété ainsi constitué, viennent ensuite se grouper
au fur et à mesure de leur formation, tous les droits réels et charges foncières
intéressant l'immeuble, ainsi que les mutations ou modi<cations y relatives.
1- La conservation Foncière
2- Le Cadastre juridique
3
« Droit foncier marocain », DECROUX Paul, foncier marocain, édition LA PORTE .
8
Généralement, ses attributions peuvent être résumées comme suit :
9
B- Régime juridique de l'immatriculation
foncière :
4Code foncier et d’urbanisme, incluant les dernières modifications, avec les textes d’application. , édition IDGL
2006.
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Chapitre I- La responsabilité du Conservateur
Foncier :
5
« La responsabilité du Conservateur », Mr. MESRAR Youssef. , Cours du M1 droit des affaires, 2007/2008.
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2° Des mentions à porter sur les livres fonciers concernant les droits réels et
charges foncières constitués sur les immeubles immatriculés et de toutes les
formalités subséquentes à l'immatriculation ;
A cet eKet :
Il donne aux conservateurs, qui doivent lui soumette toutes les questions
et aKaires importantes nécessitant une décision de principe, toutes
instructions générales ou particulières ;
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12
Il peut évoquer, aux 1ns de décision, toutes a7aires d’immatriculation ou
d’opérations subséquentes, soit d’o;ce à la requête des intéressées.
Ses décisions peuvent, dans tous les cas, faire l’objet d’un recours devant
le tribunal, devant le tribunal, en conformité de l’article 96 modi1é par le dahir
du 26 mai 1958.
Les conservateurs ont une relation avec le tribunal de 1ére instance ou les
tribunaux qui se trouvent dans leur circonscriptions : il n’y a pas, dans tous les
cas identité de ressort entre conservation foncière et tribunal puisqu’il y a
trente et un tribunaux de 1ére instance pour seize conservations. Le tribunal est
obligatoirement saisi en cas d’apposition régulière à une requête
d’immatriculation ; la plupart des décisions du conservateur peuvent faire l’objet
de recours devant le tribunal, les prénotations résultent le plus souvent de
décisions judiciaires, la responsabilité du conservateur peut être mise en cause
judiciairement…
Comme les droits miniers ont été rangés dans la catégorie des immeubles
est soumis au régime des immeubles immatriculés, c’est le conservateur qui
établit les titres fonciers des droits miniers délivrés par la direction des mines,
à qui d’ailleurs il doit communiquer les mentions qui viennent a être portées sur
ces titres miniers (dahir du 16 avril 1951, formant code minier).
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Le rôle du Conservateur de la Propriété Foncière intervient tout au long de
la procédure d’immatriculation. On peut cependant découper cette procédure en
deux phases essentielles, la première est non – contentieuse, c'est-à-dire celle
qui se déroule en dehors de toute contestation de droits ou des prétentions du
requérant, alors que la deuxième se caractérise par l’intervention des requérants
et donc des tribunaux dans des procédures judiciaires.
Force est de constater que le rôle du Conservateur dépasse là, son cadre
administratif pur pour acquérir une coloration judiciaire, sans perdre toutefois
7
« Le rôle du Conservateur dans l’immatriculation foncière », Mémoire pour le diplôme d’études supérieures en
sciences juridiques. Mr. El BATOULI Ahmed, 1988/1989.
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son caractère administratif et technique, car en 3n de compte, il faut établir le
titre foncier. Confection du titre qui reste d’une nature purement
administrative.
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b- La phase contentieuse et le rôle quasi-juridictionnel du
Conservateur Foncier :
Il en est ainsi, lorsque l’opposant ayant formulé son opposition, n’a pas
versé le montant de la taxe judiciaire et les droits de plaidoirie.
D’un autre côté, même dans le cas où l’opposition répond, à toutes les
conditions légales, le conservateur de la Propriété Foncière, ne se dessaisit pas
ipso facto du dossier de l’aEaire, au proGt du tribunal. La formulation de
l’opposition ne rend le tribunal compétent, qu’en potentiel, pour ainsi dire. Ce
n’est que lorsqu’il a échoué dans sa mission de conciliation, qu’il renvoie le dossier
au tribunal, qui se trouve cette fois-ci pleinement compétent pour se prononcer
sur le bien-fondé de l’opposition, mais du bien-fondé de l’opposition uniquement.
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2-Le cadre juridique de sa responsabilité :
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responsabilité des Conservateurs est régie par les articles 79 et 80 du Dahir sur
».8
les Obligations et Contrats
Les omissions de mentions sur les Livres Fonciers, sur les certiNcats, la
radiation d’une hypothèque pour une autre.
8
« La responsabilité civile des Conservateurs de la propriété foncière au Maroc », Mr. SKOUKED, cours de
l’année 2006/2007, ESEG, Mohammadia.
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C’est d’abord l’article 97 du Dahir du 9 Ramadan 1331 (12 août 1913) sur
l’immatriculation des immeubles aux termes duquel le Conservateur est
personnellement responsable du préjudice résultant :
Article 72 :
C’est ainsi que l’on ne saurait faire grief à ce fonctionnaire d’ignorer l’état
de faillite ou d’interdiction judiciaire d’un requérant, si l’inscription du jugement
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de faillite ou d’interdiction n’a pas fait l’objet d’une réquisition d’inscription au
Livre Foncier ou au Registre des Oppositions.
Article 74 :
Article94 :
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II- La nature juridique de la responsabilité du
Conservateur :
Aussi est –il inexact d’y voir un contrat d’adhésion, aucune des parties
n’étant libre d’imposer ses conditions conventionnelles à l’autre partie.
9
« Le rôle du Conservateur dans l’immatriculation foncièr e », Mémoire pour le diplôme d’études supérieures en
sciences juridiques. Mr. El BATOULI Ahmed, 1988/1989.
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C’est là une opinion rationnelle, qui a d’ailleurs emporté l’adhésion de la
doctrine.
Pour nous résumer en une formule concise, nous dirons que le Conservateur
ne doit répondre que du dommage direct et prévisibleet non du dommage
indirect ou incident
, et par conséquent imprévisible.
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Cette idée ne se trouve qu’appuyé sur les principes posés par l’article 78
du Code des Obligations et Contrats qui stipule que « Chacun est responsable du
dommage moral ou matériel qu’il a causé, non seulement par son fait, mais par sa
faute, lorsqu’il est établi que cette faute en est la cause directe.
Toute stipulation contraire est sans eAet.
La faute consiste, soit à omettre ce qu’on était tenu de faire, soit à faire
ce qu’on était tenu de s’abstenir, sans intention de causer un dommage »
Ces principes constituent le droit commun en la matière.
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« La responsabilité du Conservateur », Mr. MESRAR Youssef. , Cours du M1 droit des affaires, 2007/2008.
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principe est de rechercher la responsabilité administrative du Conservateur
alors qu’exceptionnellement, si l’on se trouve dans le domaine précis de l’article
97, à ce moment là, on peut déclencher la responsabilité personnelle du
Conservateur telle qu’elle est spéci<quement prévue par le dahir de 1913.
lorsque les
Il s’en suit qu’on peut soit déclencher la responsabilité de l’Etat
dommages subis par la victime sont dus au fonctionnement défectueux de la
ConservationFoncière ou aux fautes de services des agents de cette
administration , soit déclencher la responsabilité personnelle du Conservateur
lorsque les préjudices sont causés par un dol ou une faute lourde de cet agent.
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pour mettre en œuvre la responsabilité du Conservateur. Celle-ci reste tout de
même soumise au droit commun.
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3- Problématique : confusions au niveau de la responsabilité
personnelle du Conservateur :
a- Première confusion :
D’une autre part, la notion de faute lourde n’est pas précise et il est
diVcile de faire la démarcation entre la faute légère et la faute lourde. C’est
tout le problème de la gradation des fautes.
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b- Seconde confusion :
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Conception toutefois très logique en raison du renvoi au droit commun,
présent à la 9n de l’article 64. Ce renvoi concerne, e>ectivement les articles 79
et 80 du D.O.C.
Bref, Si ce même article nous renvoie au droit commun, alors il serait plus
convenable de concevoir le dol commis par un Conservateur dans le cadre de
l’article 80 du D.O.C et non à travers le dahir de 1913.
Pour que cette responsabilité puisse s’exercer, il faut qu’il y ait une faute
imputable au Conservateur, c'est-à-dire que ce fonctionnaire ait dans l’exercice
de ses fonctions, et tout en appliquant la procédure de conservation foncière,
contrevenu aux règles particulières qui lui sont prescrites et aux obligations qui
lui sont imposées.
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Une partie de la doctrine avance qu’il n’ y a pas lieu de poser cette
problématique en droit marocain et que la tache du juge est facilitée puisque le
Code des Obligations et Contrats, dans ces articles 79 et 80 précités, a bien
déterminé les cas où la responsabilité de l’Etat ou de la puissance publique est
engagée et les autres cas relevant de la responsabilité personnelle du
Conservateur en tant que son agent. Cette dernière est provoquée par la
commission ou d’une faute lourde ou d’un dol qui ne peut être qu’assimilé à celle-
ci.
Alors qu’une autre partie de la doctrine pense que le législateur n’a pas
déterminé si la responsabilité du Conservateur foncier est basée sur la faute ou
bien sur le risque, mais il a laissé cette tache au juge aJn de déterminer cette
base dans chaque cas selon les circonstances.
La position de cette doctrine est basée sur l’égalité devant les charges
publiques en vue de réaliser un équilibre vital entre la liberté dont jouit
l’administration dans son activité juridique et Jnancière d’une part et l’intérêt
général d’une autre part.
A cette thèse qui ne semble pas avoir emporté la conviction de tous les
auteurs, s’oppose une autre thèse qui représente l’opinion majoritaire reste celle
qui désire laisser à l’appréciation souveraine du juge la possibilité de décider du
degré et de la nature de la responsabilité du Conservateur selon les
circonstances et le positionnement de chaque cas. Ses partisans ne voient donc
dans l’article 79 du D.O.C qu’un principe général qui n’a rien à avoir avec le
problème de la responsabilité administrative.
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-La seconde, en l’occurrence la jurisprudence marocaine, n’est pas stable quant à
son application de l’article 79 du D.O.C et l’étendue de la soumission des
administrations publiques aux règles du droit civil.
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b- La faute lourde et la responsabilité personnelle du
Conservateur Foncier :
Peuvent être rangés dans cette appellation générale de dol, tous les actes
qui impliquent chez le Conservateur en tant que fonctionnaire Une intention
mauvaise dénotant la malveillance, même si ces actes interviennent dans le
service : Ce sont tous les dommages volontaires, tous les méfaits causés par
l’intention de nuire . Le Conservateur en tant que fonctionnaire ne doit pas
utiliser le service pour assouvir des rancoeurs, satisfaire ses passions, réaliser
ses vengeances et s’il le fait, il engage sa responsabilité personnelle.
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dans le bulletin o-ciel. Mais pour prononcer une décision d’immatriculation, le
Conservateur comme un juge, usant de son intime conviction et son libre pouvoir
d’appréciation, doit faire une étude complète du dossier de l’a=aire, procéder à
toute mesure d’instruction utile, lui permettant de se prononcer quelle que soit la
question à résoudre.
Tous les auteurs s’accordent et a-rment qu’il n’est pas du tout aisé
d’apporter la preuve d’une faute lourde commise par son auteur.
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Toutefois, ces décisions con/rment qu’il n’est pas aisée de prouver la
faute lourde du Conservateur et partant de déclencher sa responsabilité sur la
base de l’article 80 du D.O.C. Par conséquent, les victimes ou leurs avocats
doivent pour obtenir gain de cause, soit poursuivre l’Etat pour des fautes de
services imputables au Conservateur ou à ses agents, soit poursuivre
personnellement le Conservateur sur la base de l’article 97 du dahir de 1913.
Et bien sûr, il ne suPt pas que le Conservateur ait commis une faute
lourde, pour voir sa responsabilité personnelle engagée, deux autres conditions
sont requises.
2- Un préjudice :
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- Qu’il a formulé une opposition dans les délais légaux.
- Qu’il a versé le montant réglementaire de la taxe judiciaire et du
droit de plaidoirie.
- Et en;n que, ce droit n’a disparu que par cette omission
constitutive de faute lourde.
D’une part, parce que, dans cet exemple, l’opposition formulée était
régulière, quant aux conditions qu’elle devait légalement remplir.
D’autre part, si nous supposons, que le Conservateur n’avait déposé que des
titres précaires, ou insuGsants, l’article 32 du dahir du 12 Août 1913, fait
obligation au Conservateur de ne déclarer cette opposition non avenue, qu’après
enquête. Le même article ajoute que dans ce dernier cas, la décision du
Conservateur, déclarant l’opposition non avenue, est susceptible d’un appel
devant le tribunal de première instance, dans un délai de 15 Jours, à partir de la
date de la noti;cation faite, par la Conservateur à l’opposant.
3- Un lien de causalité
:
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que la responsabilité soit partagée entre les parties, d’une façon que les
tribunaux gardent la prérogative d’estimer le degré de la faute du Conservateur
et comment la responsabilité va être répartie dans le cas où d’autres parties
interviennent dans la commission de la faute.
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Chapitre III- Les e.ets de la responsabilité du
Conservateur de la Propriété Foncière :
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Si la victime pense qu’il est indispensable d’ester le conservateur en
justice, il lui incombe alors de savoir vers quel tribunal s’adresser et surtout
quelle procédure suivre.
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Quel tribunal saisir pour demander une indemnité ?
a- La compétence d’attribution :
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غنا ىكا د
37
constitue un délit pénalement sanctionné. Alors que les fautes de service restent
la compétence des tribunaux administratifs.
Rappelons, que pour être recevable, l’action doit être dirigée contre un
représentant de l’administration, dûment quali9é.
En eGet, s’il s’agit de l’Etat, l’article 515 du CPC prévoit que la requête
introductive d’instance, doit citer le Premier Ministre qui a la faculté de se faire
représenter par le Ministre compétent.
Aussi, s’agissant toujours d’assigner l’Etat, l’article 514 dispose que l’agent
judiciaire doit être appelé en cause, sous peine d’irrecevabilité de la demande .
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le Conservateur concerné exerçait ses fonctions même après cessation de ses
fonctions ou son décès, ou bien saisir le tribunal du lieu du domicile réel du
Conservateur ou de ses ayant cause au cas où il serait retraité, révoqué ou bien
même décédé.
c- La procédure :
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« Conservateur » ne désigne pas seulement le chef d’une section ou d’un service. ;
Il peut être son adjoint ou même le Conservateur qui l’assiste.
Par contre, dans des cas spéciaux on trouve que le législateur mentionne
la responsabilité du Conservateur assistant :
En ce qui est des délais, le législateur marocain est resté en quelque sorte
muet ; il n’a pas clairement et déSnitivement déterminé les délais que doit
respecter un recours en justice contre le Conservateur.
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Ce sujet est aussi controversé par la doctrine, quelques auteurs vont à
dire que cette action en justice peut avoir lieu en tout moment tant que le
Conservateur exerce encore ses fonctions et au maximum pendant 15 ans.
Selon SALEL, la cessation des fonctions doit s’étendre non dans le sens,
d’un simple changement de poste ou de conservation, mais dans le sens de
l’abandon déDnitif des fonctions, que ce soit par démission, retraite, décès ou
autrement, pour ne pas dire par révocation.
Par contre, d’autres auteurs avancent que l’action en justice est prescrite
par la Dn de la durée du cautionnement Dxé dans l’article 8 de l’arrêté viziriel du
4 juin 1915 : « Le cautionnementdemeure exclusivementaMecté à la
responsabilité du Conservateur pour les erreurs ou omissions dont la loi le rend
garant envers les particuliers.
Cette aMectation subsiste pendant toute la durée de sa gestion, et pendant 10
».
ans à partir du jour de la cessation de ses fonctions
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Elle se prescrit en tous les cas par vingt ans, à partir du moment où le dommage a
eu lieu».
Une telle question reste sans aucun doute, bien controversée mais il est
plus logique, comme l’a d’ailleurs conLrmé une jurisprudence française, que les
Conservateurs sont « par la nature même de leurs fonctions, exposés à ce genre
de réclamations ;qu’en présence de l’erreur commise par le défendeur
(Conservateur), laquelle, du reste, ne porte pas la moindre atteinte à son
», qu’il n’ y a pas lieu à accorder ces
honorabilité soit professionnelle soit privée
dommages-intérêts.
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sont les meilleurs garants des intérêts des uns et des autres, restent
compétents pour apprécier s’il y a lieu à accorder des dommages-intérêts ou non.
Notons qu’au Maroc, la tache des tribunaux est facilitée par l’existence de
l’article 10 de l’arrêté Viziriel du 3 Juin 1915 (modiIé par l’arrêté viziriel du 8
Décembre 1942) qui dispose dans son dernier alinéa que « Tous les frais
judiciaires engagés restent à la charge de la partie intéressée, à moins de faute
lourde du Conservateur. Ce qui doit être spéciIé par le tribunal qui Ixe alors le
quantum des frais à la charge de ce dernier »
Il ne fait donc aucun doute, que si ce texte exonère les Conservateurs des
dépens de l’instance, il les laisse à leur charge en cas de faute lourde.
Une question impose elle-même : à quel point les tribunaux ont pu engager
la responsabilité du Conservateur ?
Pour illustrer ce qui vient d’être dit, il nous parait important de citer
quelques exemples de décisions de justice parues dans le domaine de la
responsabilité de Conservateur.
14
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43
Les faits peuvent être récapitulés en ce que le demandeur, M. Zoubir
Khalid a acheté un bien immobilier dont le titre foncier porte le n° 45566 et
dont la superAcie est de 450m² de M. Zoubir Abderrahim après avoir connu
plusieurs aliénations.
Le dit titre est extrait du titre mère n° 19553 mais après avoir
immatriculé cet achat, le propriétaire a découvert que d’autres personnes y ont
construit des bâtiments. Il s’est alors retourné vers le Conservateur de Temara.
Ce dernier a ordonné qu’on établisse une nouvelle délimitation du morceau de
terrain appartenant au demandeur.
Il a été établi, par la suite, du rapport réalisé les services topographiques
en date du 10/03/1990 qu’un autre titre foncier a été créé pour le dit morceau
de terre sous le n°74383 puisque le propriétaire originaire de l’ensemble du titre
foncier mère avait oTert en donation au Als de Madame Almassi Debergean un
morceau de terre dont la superAcie est Axée à 360m² réduite du dit titre
foncier précité. Le contrat de donation ne mentionne ni les limites de ce morceau
de terre ni sa localisation. Le Conservateur avait donc établi un nouveau titre
foncier en réduisant la superAcie de 360m² du titre foncier n°45566.
Le demandeur voulait alors, en s’adressant au Conservateur de Temara,
qu’il radie le titre foncier n°74383. Ce dernier a déclaré que l’opération de
délimitation a mis en évidence que la superAcie du bien immobilier du demandeur
est de 90m² au lieu de 450m² inclue dans le titre foncier ainsi présenté.
Le demandeur avait présenté une requête de radiation du titre foncier
n°73483 et éventuellement obliger le Conservateur à lui verser une indemnité
après avoir évalué, à l’aide d’un expert, le dommage subi à l’occasion de sa
privation de sa propriété en raison de la faute professionnelle du Conservateur.
Le tribunal de première instance avait statué que le demandeur avait droit
seulement à des dommages-intérêts en considérant que le Conservateur Foncier
était responsable du dommage et dès lors qu’il devait verser à la partie lésée la
somme de 76500.00 de dirhams. La base de cette décision est le fait que le
Conservateur a bien commis une faute lourde en établissant un titre foncier pour
un morceau de terre ayant déjà un autre et qu’il devait automatiquement vériAer
que la superAcie concernée ne faisait pas encore l’objet d’un titre foncier
existant ; un bien immobilier ne peut avoir qu’un seul titre foncier.
Il en ressort que la responsabilité du Conservateur est une responsabilité
personnelle suivant les dispositions de l’article 80 du D.O.C.
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44
b. Décision du tribunal de première instance de Rabat en
date du 11/11/1992
45
c. Décision du tribunal de première instance de
Casablanca en date du 10/12/1987 concernant le
dossier n°86/1 :
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II - Le fonds d’assurance et la responsabilité du Conservateur :
Et c’est sur la base des dispositions de cet article qu’ est paru l’arrêté
viziriel portant réglementation du service de la Conservation Foncière et qui a
mentionné dans son Titre IV les dispositions réglementaires relatives au fond
d’assurance ( les articles de 58 à 66).
16
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غنا ىكا د ىهتهجاىي ف ةرداصنا واكحلا د رطفت تبىعص و ريأتنا قو ط
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2001
47
Conservateur pour des erreurs commises lors de certaines inscriptions, donc sur
la base de l’article 97 du dahir de 1913, déclare que « l’Etat ne peut être
poursuivi qu’en cas d’insolvabilité du fonctionnaire ou de ses ». héritiers
Il est connu que les seuls cas où on pourra recourir au fonds d’assurance,
se limitent à la responsabilité du Conservateur telle qu’elle résulte de l’article 97
du dahir de 1913. En dehors de la responsabilité du Conservateur ou de l’Etat, on
pourra y recourir dans l’hypothèse où une personne a été lésée en étant privée
d’un droit de propriété ou d’un autre droit réel par l’admission d’un immeuble au
régime des Livres Fonciers. Peu importe que ce préjudice ait lieu dans la
procédure de l’immatriculation ou dans les autres procédures.
17
La responsabilité du Conservateur », Mr. MESRAR Youssef. , Cours du M1 droit des affaires, 2007/2008.
48
Bien entendu, lorsque le préjudice subi par la victime est dû à un dol du
requérant, on ne peut faire jouer le fonds d’assurance qu’en cas d’insolvabilité de
ce dernier.
Ceci nous explique pourquoi les recours contre ce fonds sont si rares sinon
inexistants.
49
Conclusion
50
BIBLIOGRAPHIE
• En langue française :
51
• En langue Arabe :
ظفحتنا وا ظ
ظ كفو يرامعنا تعبطنا د،بر د
غنا يرامعنا ر مجستنا
تجح ،رىضاع داعس ر ـ ر
ةذ:
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52