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Margot

BOTTON TD n°1 : droit des contrats spéciaux


G2
Les contrats réels

CAS PRATIQUE 1 :
Selon l’article 711 du code civil, la propriété des biens s’acquiert et se transmet par
succession, par donation entre vifs ou testamentaires, et par l'effet des obligations ». Ainsi, sont
présentée toutes les manières d’acquérir la propriété d’un bien. La succession sera celle qui sera
observée ici même.
Marie-Christine Saroy est hébergée gratuitement chez sa mère, Odile Saroy et occupe le rez-
de-chaussée de façon privative avec son fils. Elle a souscrit une assurance multirisques habitation
auprès de la MAIF pour cette partie, en plus du contrat d’assurance qu’à souscrit sa mère pour la
maison auprès la société AXA France. L’assureur d’Odile Saroy a indemnisé cette dernière après
l’incendie survenu dans la chambre de son petit-fils au rez-de-chaussée. La société AXA demande
donc remboursement auprès de l’assureur de Marie-Christine Saroy, la MAIF.
De plus, les deux autres enfants d’Odile demandent, au décès de leur mère, que l’avantage dont a
bénéficié leur sœur soit qualifié d’un avantage direct rapportable à la succession.
Ainsi, deux problèmes s’imposent et demandent à être réglés. Un incendie de cause inconnue
survenant sur un bien prêté exclut-il d’office la responsabilité de la personne qui l’emprunte ?
Le fait qu’une personne héberge son enfant à titre gratuit chez elle, sans que les autre y soit, fait-il de
cet acte un avantage direct rapportable à la succession des autres héritiers ?
Dans une première partie il va s’agit de dérouler les règles du prêt à usage pour faire peser la
responsabilité de l’emprunteur. Dans une seconde partie, il s’agira de démontrer que les deux frères ne
sont pas en présence d’un avantage direct rapportable à la succession.
I- La mise en cause de la responsabilité de l’emprunteur
Dans un premier point, il va s’agir de qualifier le contrat en tant que prêt à usage pour ensuite,
appliqué la responsabilité en cas de détérioration de la chose prêtée, pour finir par prouver le contrat
de dépôt.
A) La qualification du contrat en tant que prêt à usage
Tout d’abord, il va s’agir d’énumérer les règles de droit. Selon l’article 1875, « le prêt à usage ou
commodat est un contrat par lequel l’une des parties livre une chose à l’autre pour s’en servir, à la
charge par le preneur de la rendre après s’en être servi ». Ainsi, dans ce genre de contrat, il y a
visiblement deux parties. Il y a le prêteur qui va mettre une chose à disposition à une autre personne
pour que cette dernière, qu’on nomme l’emprunter, s’en serve temporairement. De plus, l’article
suivant nous indique également que ce prêt doit être « essentiellement gratuit ».
Relation de confiance également qui peut justifier le prêt.
On peut opposer le contrat de location car c’est un contrat à titre onéreux et ici, c’est gratuit.

En l’espèce, Madame Odile Saroy a mis gratuitement le rez-de-chaussée de sa maison à


disposition de sa fille, Marie-Christine Saroy qui en a l’usage exclusif. Ainsi, en vertu des articles
1875 et 1876, le contrat qu’elles ont toutes deux concluent est un prêt à usage. En l’espèce, relation de
confiance puisque contrat entre une mère et sa fille donc on peut écarter le contrat de location.
B) La responsabilité en cas de détérioration de la chose prêtée

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Selon les règles de droit, la détérioration des biens n’incombe pas au préteur, la responsabilité de
l’emprunteur est donc présumée car c’est une obligation de moyen renforcé. En effet, le prêteur fait
preuve de bienveillance à l’égard de l’emprunteur donc ce dernier se doit de respecter la destination
normal du bien et d’en prendre soin, à défaut d’être déclaré responsable de la détérioration. C’est
l’article 1880 qui indique que « l'emprunteur est tenu de veiller raisonnablement à la garde et à la
conservation de la chose prêtée. Il ne peut s'en servir qu'à l'usage déterminé par sa nature ou par la
convention ; le tout à peine de dommages-intérêts, s'il y a lieu ». Le seul moyen pour l’emprunteur de
se défaire de sa responsabilité serait de rapporter son absence de faute ou un cas fortuit.
De plus, un arrêt du 6 novembre 2002, renforce encore plus la présomption de responsabilité de
l’emprunteur en estimant que « lorsque la détérioration du bien est dû à un incendie d’une cause
inconnue, l’emprunteur reste responsable si la preuve de son absence de faute ou d’un cas fortuit n’est
pas rapportée. ». Ainsi, l’incendie, même s’il est de cause inconnue, ne constitue pas un cas fortuit.
Dernièrement, il est important de soulever le fait que la présomption de responsabilité qui pèse sur
l’emprunteur à usage ne marche pas s’il a une utilisation partagée de la chose avec le préteur. Ce
dernier devra ainsi montrer une faute de l’emprunteur. En ce sens, un arrêt complexe du 22 juin 2017
apporte des clarifications. La question s’était posée de savoir si l’usage exclusif du premier étage d’un
immeuble d’habitation par l’emprunteur, était suffisante pour écarter l’utilisation partagé de
l’immeuble avec le prêteur. La Cour de cassation, en cassant l’arrêt de la cour d’appel, a estimé que
l’usage de cette partie était exclusivement affecté à l’emprunteur et donc qu’il n’y avait pas
d’utilisation partagée.
En l’espèce, Marie-Christine Saroy habitait le rez-de-chaussée et en avait l’exclusive
utilisation avec son fils. Un incendie d’origine inconnue a eu lieu dans cette partie-là.
Bien qu’Odile Saroy et sa fille vivent dans la même maison, Marie-Christine a donc l’exclusivité du
rez-de-chaussée avec son fils et en application de la décision du 22 juin 2017 on ne peut pas dire qu’il
y a une utilisation partagée avec Odile Saroy au moment de l’incendie. Ainsi, la responsabilité de
l’emprunteur est présumée en vertu de l’article 1880. Le seul moyen de s’en détacher serait de prouver
son absence de faute ou un cas fortuit. Néanmoins, il a été indiqué, dans l’arrêt du 6 novembre 2002,
que l’incendie d’origine inconnue pesait sur l’emprunteur et ne constituait pas un cas fortuit. Ainsi, si
Marie-Christine n’arrive pas à prouver son absence de faute, elle ne pourra pas se détacher de la
responsabilité présumée qui lui ait octroyée.
Toutefois, il est nécessaire de prouver la présence du prêt à usage.
C) Prouver le contrat de prêt à usage
Le prêt à usage est un acte juridique au sens de l’article 1100-1 du code civil qui indique que « Les
actes juridiques sont des manifestations de volonté destinées à produire des effets de droit. Ils peuvent
être conventionnels ou unilatéraux. Ils obéissent, en tant que de raison, pour leur validité et leurs
effets, aux règles qui gouvernent les contrats ». Dès lors, il est prévu que pour ce type d’acte, la preuve
peut se faire par tout moyen en dehors des cas que la loi a prévu.
En ce qui concerne les prêts à usage, la loi impose un écrit si ce prêt est supérieur à la somme de
1500€. Pour en revenir à l’arrêt du 22 juin 2017, il est important de soulever qu’il n’y avait qu’un
accord familiale verbale qui organisé les conditions de l’occupation de l’immeuble. Néanmoins, la
Cour de cassation a estimé que le simple fait d’avoir fait souscrire une assurance qui garantissait la
partie de l’immeuble dont l’emprunteur avait la jouissance suffisait à démontrer « une obligation de
restitution des lieux prêtés qui est constitutive du prêt à usage ».

En l’espèce, Marie-Christine a souscrit une assurance multirisque auprès de la MAIF pour la


partie de la maison confié gratuitement par sa mère et dont elle a l’exclusive jouissance.
La maison constitut un bien meuble bien supérieur à la somme de 1500€, donc dans ce cas il est
nécessaire d’avoir un écrit pour prouver le prêt à usage. Bien qu’il n’y ait pas d’information à ce sujet,
il est aisé de penser que le prêt à usage a été conclu de manière orale entre la mère et sa fille au vue de
leur lien très proche. Partant de ce constat, il est impossible de prouver qu’il s’agisse bien là d’un

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contrat de prêt à usage. Cependant, si on suit le raisonnement de l’arrêt du 22 juin 2017, le fait de
souscrire une assurance sur la partie dont on a la jouissance exclusive peut faire foi d’écrit prouvant
ainsi le prêt à usage. En ce sens, l’assurance multirisque souscrite par la fille peut donc faire foi d’écrit
et donc prouver que nous sommes bien en présence d’un prêt à usage puisque cela démontre une
obligation de restitution des lieux prêtés, élément sine qua non du prêt à usage.

De ce fait, au vue de tous ces éléments, il s’agit d’un prêt à usage qui peut se prouver par la
souscription, de la part de Marie-Christine Saroy, de l’assurance multirisque auprès de la MAIF. Ainsi,
il y a une présomption de responsabilité à son égard et si elle ne parvient pas à démontrer son absence
de faute, son assureur, à savoir la MAIF, devra rembourser intégralement les sommes que la société
AXA a versé à Odile Saroy.

II- L’impossibilité d’apporter les avantages indirects à la succession


L’article 1877 dispose que « le prêteur demeure propriétaire de la chose prêtée ». Ainsi, la charge
des risques lui incombe également. L’emprunteur ne sera que le détenteur précaire du bien prêté et non
le possesseur juridique.
De plus, l’article 843 du code civil indique que « tout héritier, même ayant accepté à concurrence de
l'actif, venant à une succession, doit rapporter à ses cohéritiers tout ce qu'il a reçu du défunt, par
donations entre vifs, directement ou indirectement ; il ne peut retenir les dons à lui faits par le défunt,
à moins qu'ils ne lui aient été faits expressément hors part successorale. ». Dans le code civil, l’égalité
entre les héritiers d’un défunt est très importante, d’autant plus lorsqu’il s’agit de fratrie. Cependant, il
est certain que la mise à disposition à titre gratuit à l’un des enfant, met les autres sur un pied
d’inégalité par rapport à lui. Même si pendant longtemps la jurisprudence a clairement dit que cela
constituait un avantage indirect rapportable à la succession, l’arrêt récent du 18 janvier 2012 opère un
revirement de jurisprudence. En effet, il faudra maintenant la présence de deux conditions cumulatives
pour que cela soit désigné d’avantage indirect rapportable à la succession. L’inégalité n’est plus une
justification et il faudra rapporter les preuves d’un appauvrissement du défunt ainsi qu’une intention
libéral de ce dernier, à défaut d’être qualifié de prêt à usage. Dans cet arrêt, la Cour de cassation avait
estimé que le fait de loger un enfant à titre gratuit durant onze ans ne constituait plus un avantage
indirect rapportable à la succession mais, un prêt à usage.
En l’espèce, comme il a été démontré auparavant, nous sommes bien en présence d’un prêt à
usage. En effet, la restitution des lieux, qui est la condition principale pour qualifier un contrat à usage
de tel, a été faite au moment où les deux frères font leur demande.
Ces deux mêmes frères, autres enfants d’Odile Saroy, considèrent que leur sœur, en ayant été
gracieusement hébergée par leur mère, a bénéficié d’un avantage indirect rapportable à la succession.
Cela aurait pu être validé avant l’arrêt du 18 janvier 2012 mais depuis, il leur faut prouver
l’appauvrissement du défunt ainsi que l’intention libéral de ce dernier. Cette dernière condition est
visiblement remplie puisque Marie-Christine a demeuré quatre ans et demi au rez-de-chaussée de sa
maman. Cependant, la deuxième condition n’est pas remplie puisque en hébergeant gratuitement sa
fille, Odile est restée propriétaire des lieux et ne s’est donc pas appauvrie. Ainsi, il s’agit simplement
d’une libéralité qui n’est pas rattachée à la succession.
Les frères de Marie-Christine Saroy ne pourront pas obtenir gain de cause puisque les deux conditions
de l’arrêt du 18 janvier 2012 ne sont pas toutes deux réunies. Le contrat est donc bien un prêt à usage
qui ne peut être un avantage indirect rapportable à la succession d’Odile.

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CAS PRATIQUE 2 :

Lors d’un contrat de dépôt-vente, récurrent en matière d’œuvre d’art, le déposant reste
propriétaire de l’objet qu’il dépose mais il s’en remet au dépositaire en ce qui concerne l’acte de vente.
Le dépôt-vente sera celui qu’il s’agira d’identifier dans le cas pratique ci-contre.
Un amateur d’art, Monsieur Julien Durand, a remis trois tableaux de peintre côté avec les trois
bons de dépôt, à Monsieur Ernest Hauteim, PDG de la société Galeries d’art contemporain Hauteim.
Ce dernier a vendu un premier tableau et remis un chèque d’une certaine somme à Monsieur Durand
avant même que les détails et conditions du dépôt-vente soient précisés, ce qui a déplu à l’amateur
d’art qui demande des dommages et intérêts.
De plus, voulant reprendre les deux autres tableaux, il refuse l’un deux en estimant qu’il était de
meilleur qualité au moment du dépôt, ce que réfute le dépositaire.
Peut-on obtenir des dommages et intérêts lorsqu’un tableau dépôt-vente a été vendu sans
consultation du propriétaire ?
De plus, est-ce que le déposant peut refuser de reprendre son bien au motif qu’il a été détérioré et à
fortiori, que ce passera-t-il dans les cas où le bien litigieux sera mis en séquestre ?
Pour commencer, il va s’agit de se pencher sur le préjudice subis du fait de la vente anticipée
d’un des tableau, pour ensuite s’intéresser à la mise en séquestre du tableau faisant l’objet d’une
divergence d’opinion.
I- Le préjudice subis du fait de la vente anticipée d’un des tableau
Il faudra tout d’abord s’intéresser à la qualification du contrat en tant que contrat de dépôt.
Ensuite, il s’agira de se pencher sur la responsabilité du dépositaire pour revenir, à la fin, sur la preuve
du contrat de dépôt.
A) La qualification du contrat en tant que contrat de dépôt
L’article 1915 du code civile indique que « le dépôt, en général, est un acte par lequel on
reçoit la chose d’autrui, à la charge de la garder et de la restituer en nature. ». Le promesse de dépôt
ne peut pas valoir dépôt car il n’y a pas de remise d’une bien à autrui. L’Utilité du contrat existe pour
le déposant et le dépositaire est celui qui reçoit le bien d’autrui donc ce contrat est caractérisé par un
transfert de garde. De plus, le dépositaire doit conserver le bien qui lui est confié et le restituer au
déposant à la fin du contrat. Comme il est inscrit aux article 1917 et 1918, le dépôt est un contrat
essentiellement gratuit qui ne peut également porter que sur des choses mobilières. Cependant, le
dépôt à titre onéreux est admis implicitement par les rédacteurs du Code civil, alors qu’aujourd’hui il
correspond à la situation la plus fréquente. La jurisprudence présume le caractère onéreux du dépôt
lorsque le dépositaire a une profession qui l’amène à garder les choses d’autrui.
Dans certains cas, également, le dépôt peut être qualifié de dépôt vente, c’est-à-dire que le dépositaire
sera chargé de vendre des produits d’autrui. Il y a ici un contrat de mandant de vente en plus du contrat
de dépôt. Dans un contrat de dépôt vente, la détermination du prix de vente est une prérogative du
mandant et la rémunération de l’intermédiaire se réalise sous la force d’un pourcentage à prélever sur
le montant des ventes quand elles seront réalisées. L’intermédiaire se doit de restituer les invendus.

En l’espèce, Monsieur Durand dépose ses tableaux chez un galeriste Monsieur Ernest
Hauteim, avec trois bons de dépôt qui devront être précisé par la suite. Il s’agit donc ici d’un contrat
de dépôt pour lequel l’amateur d’art confie ses tableaux à un galeriste. A fortiori, il lui confie les
tableaux pour que ce dernier le lui vende donc il s’agit là d’un dépôt-vente. Le dépositaire est chargé

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de vendre les tableaux qu’il a reçu donc il a également eu un mandat de vente formulé entre les deux
parties. Toutefois, on apprend qu’il revient au mandant donc au propriétaire des œuvres d’art de fixer
le prix de vente. Dans le cas ci-contre, Monsieur Hauteim vend un des tableaux avant que les dépôts
n’aient été précisé et à une somme moindre, au vue de la côte du peintre, qui ne convient pas à
Monsieur Durand. Ainsi, il est facile d’en déduire que les précisions qui devaient être faites aller
déterminer le prix de revente, et que, le galeriste a vendu le tableau en décidant lui-même ce prix, sans
en informer le propriétaire.
Il va donc s’agir de déterminer la responsabilité imputable au dépositaire du fait de ce
manquement
B) La responsabilité du dépositaire du contrat de dépôt
Selon l’article 1917, l’onérosité de l’opération n’est pas un élément constitutif du contrat. La
différence entre le dépôt gratuit et le dépôt à titre onéreux apparait dans la responsabilité du
dépositaire, on sera plus rigoureux dans l’hypothèse où il est rémunéré.
Pour rappel, dans un contrat de dépôt vente, la détermination du prix de vente est une prérogative du
mandant et la rémunération de l’intermédiaire se réalise sous la force d’un pourcentage à prélever sur
le montant des ventes quand elles seront réalisées.
De plus, l’article 1927 du code civil prévoit que « Le dépositaire doit apporter, dans la garde de la
chose déposée, les mêmes soins qu’il apporte aux choses qui lui appartiennent. » Alors que l’article
1933 du code civil prévoit que « Le dépositaire n'est tenu de rendre la chose déposée que dans l'état
où elle se trouve au moment de la restitution. Les détériorations qui ne sont pas survenues par son fait
sont à la charge du déposant. ». La jurisprudence a combiné les deux et il y a ici une présomption de
responsabilité sur le dépositaire. Le dépositaire est gardien du bien déposé et doit en assurer la sécurité
en vue de sa restitution futur dans le même état. C’est à lui de prouver que la détérioration de l’objet
du contrat de dépôt ne provient pas d’un défaut d’entretien de sa part. En ce sens, la première chambre
civile de la Cour de cassation a rendu un arrêt le 29 mai 1996 dans lequel elle affirme que le
dépositaire doit prouver qu’il est étranger à la détérioration de la chose qu’il a reçu en dépôt. Enfin, le
seul moyen pour lui de s’exonérer serait soit de prouver l’antériorité des altérations, soit son absence
de faute ou soit un évènement de force majeur. Pour les dépôts onéreux, on va faire une analyse in
abstracto en comparant avec un homme raisonnable.

En l’espèce, le galeriste a vendu le premier tableau sans demander l’avis du propriétaire et de


surcroit, il aurait nettement abimé l’un des deux autre tableau. Pour le tableau qui a déjà été vendu, le
dépositaire est rémunéré par le pourcentage qu’il a fait lors de la vente de ce dernier donc on peut
parler de contrat à titre onéreux. Ainsi, il faut être plus sévère avec ce dernier, et dans le cas ci-contre,
il a vendu un des tableau sans consulter le propriétaire et sans attendre que les détails et les conditions
du dépôt soient précisés. De plus, au vue de la côte élevé du peintre, monsieur Hauteim aurait pu le
vendre beaucoup plus cher. De ce fait, Monsieur Durand pourra obtenir des dommages et intérêts.
De plus, pour le tableau abimé, il reviendra au dépositaire de prouver qu’il est étranger à la
détérioration du tableau, à défaut de quoi il devra de lourds dommages et intérêts envers le
propriétaire. Comme il existe une présomption de responsabilité sur le dépositaire, il reviendra à lui de
s’exonérer selon les trois formes d’exonération possible.

Seule une partie avait la détermination du prix pour vendre le tableau= le déposant.
M Durand peut demander la différence entre le prix vendu et le prix auquel le galeriste aurait pu le
vendre = DI. Si sentimental alors préjudice morale en +.

C) La preuve du dépôt

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La preuve du dépôt est soumise aux règles du droit commun, si le bien a une valeur sup à 1500€ il
faut un écrit, reçu, ticket mais en matière commerciale, la preuve est libre. C’est l’article 1924 qui
décrit cela en énonçant que « lorsque la chose déposée dépasse le seuil de 1500€ et qu’il n’y a pas
d’écrit, celui qui est attaqué comme dépositaire en est cru sur sa déclaration par le fait du dépôt, pour
le bien objet du dépôt et pour la restitution du bien ».
En l’espèce, Monsieur Durand a remis des bons de dépôt en même temps que les tableaux. Les
tableaux, étant des œuvres de peintres bien côtés, valent nettement plus que 1 500€. Ainsi, en vertu de
l’article 1924, il est nécessaire d’avoir un écrit pour prouver le contrat de dépôt.
Ainsi, Monsieur Hauteim, devra des dommages et intérêts à Monsieur Durand, pour la vente anticipée
du tableau ainsi que pour la détérioration du tableau si le galeriste ne parvient pas à se détacher de sa
responsabilité.
II- La mise en séquestre du tableau en attendant le dénouement
Dans une première partie, il va s’agir de qualifier le séquestre pour ensuite, s’intéresser à la
restitution de ce dernier.
A) La qualification de séquestre
Le séquestre est l’opération par laquelle on confie à un tiers la garde d’un bien dans l’attente du
dénouement de la situation contentieuse. Parfois, la chose est l'objet d'un contentieux et ainsi, les
parties peuvent avoir recours à une mesure de séquestre. Le séquestre porte sur une chose qui donne
lieu à un litige, ce qui la protège de la convoitise des parties qui s’opposent.
Il existe deux formes de séquestre, à savoir, le séquestre conventionnel et le séquestre judiciaire.
Le premier est celui qui a été décidé par les parties en opposition et le deuxième désigne le séquestre
qui a été désigné par le juge à la demande soit d’une seule partie, soit par lui-même lorsqu’il estime
que cette mesure s’impose.
La personne qui devra garder le séquestre se nomme également le séquestre. Cette personne peut
d’agir de n’importe qui mais elle s’avère être le plus souvent, un huissier, un notaire ou un banquier.

En l’espèce, du fait du refus, par Julien Durand, de reprendre le tableau qu’il avait déposé pour
cause de mauvaise état, le tableau a été mis sous séquestre après la contestation du PDG de la société
Galeries d’art contemporain Hauteim. De ce fait, on peut donc déduire qu’il s’agit là d’un séquestre
judiciaire puisque M. Durand a assigné la société SGACH en réparation.

Pour rep à la question si ref à l’obligation de manquement de restituer ou plutôt sur le terrain de
l’obligation de conservation du dépositaire (article 1927 et 1933). C’est à celui qui réclame l’oblig de
restituer de prouver qu’elle n’a pas été respectée. C’est à celui qui réclame l’oblig de restituer, c’est à
M durand de ramener la preuve que le tableau n’a pas été restitué.

Si on se place sur l’oblig de conservation, on fait peser une obligation de résultat atténué et il
doit rapporter la preuve qu’il n’a pas commis une faute (prouver qu’il y a tjr le même processus de
protection quand un tableau rentre et que ce tableau a connu ce processus). C’est sur lui qu’incombe la
charge de la preuve.

Mode de preuve : photo par les pro car tableaux de grande valeur, descriptif des tableaux dans les bons
de dépôts.

B) La restitution du bien mis au séquestre à la partie gagnante

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La restitution du séquestre peut se faire de plusieurs manières. Pour un séquestre judiciaire, il faut
attendre la décision des juges pour savoir qui sera la partie qui gagnante à qui reviendra le bien
litigieux. Cependant, il peut parfois arriver que les parties se mettent d’accord avant la fin. L’article
1960 C. civ. autorise sa décharge avec le « consentement de toutes les parties intéressées », sachant
que celles-ci ne sont pas seulement celles qui ont établi le séquestre ; il s’agit aussi des personnes qui
ont un intérêt sur la chose déposée, dès lors que le gardien en a connaissance. De plus, le dépositaire
séquestre doit être rémunéré. Normalement, il est rémunéré par la personne qui a sollicité le juge mais
si elle gagne le procès, elle peut être remboursée par la partie perdante.

En l’espèce, le dépositaire séquestre du tableau gardera ce dernier jusqu’à la fin du procès et


jusqu’à que le juge prenne sa décision. Toutefois, si les parties se mettent d’accord avant il pourra le
rendre. Il sera donc remboursé par la partie perdante au litige.

CAS PRATIQUE 3 :
Le contrat d’entreprise est le contrat par lequel un maître d’ouvrage confie une prestation à
une autre partie qu’on appelle l’entrepreneur qui sera chargé d’effectuer une prestation moyennant
rémunération. C’est le contrat qu’il va s’agir d’analyser ci-dessous.
Monsieur Raphaël Picot fils unique ayant perdu sa mère récemment, a appris qu’il avait un
oncle sans femme ni enfant également décédé et qu’il en était le seul héritier. Son oncle, ayant une
grande passion pour les deux roues, avait donné trois motos de grande valeur au garagiste réputé Jean
Riveirol il y a trente-deux a ans pour que ce dernier les restaurent et les remettent en marche. Damien,
le fils du garagiste qui a repris le garage, lui informe, après que Raphaël est aperçu deux des motos
sous une bâche et non restaurées, que la troisième est complètement restaurée et qu’il s’en sert
régulièrement. Damien s’oppose à ce que Raphaël récupère les trois motos.
Est-ce que le fait d’avoir gardé, durant une période qui s’étend à plus de trente ans, des objets
mobilières dans le but de les restaurer, peut entrainer la prescription acquisitive de ces objets vis-à-vis
de l’entrepreneur, pouvant aussi être appelé dépositaire ?
Dans une première partir, il va s’agir de se pencher sur l’identification et le régime des différents
contrat pour ensuite, s’intéresser à la restitution des objets déposés.
I) L’identification et le régime des différents contrats
Dans une première partie, il va s’agit de chercher la qualification du contrat, pour ensuite se
pencher sur le contrat accessoire.
A) La qualification du contrat principale
L’article 1710 du code civil indique que « le louage d’ouvrage est un contrat par lequel l’une des
parties s’engage à faire quelque chose pour l’autre, moyennant un prix convenu entre elles ». Cette
définition est précisée par un arrêt du 19 février 1968 qui expose 3 conditions. Il faut que la prestation
soit rémunérée, il faut exécuter le travail en toute indépendance et il faut une absence de
représentation. Ce contrat fait ainsi parti des contrats à titre onéreux.
Ce qui permet de différence le contrat d’entreprise du contrat de vente est le fait qu’il se traduit par
l’existence d’une fabrication spécifique pour le client. Le contrat d’entreprise peut se former
instantanément par une acceptation d’une offre de service. Le principe du consensualisme s’applique
donc à lui.

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En l’espèce, Henri Routard a confié trois motos à Jean Riveirol qui possédait un garage qui
existe d’ailleurs toujours, en vue de les restaurer et de les remettre en marche. Ainsi, la visée était donc
de remettre les motos au garage, et Henri Routard aurait rémunéré le garagiste une fois récupéré les
motos. Il s’agit, ici, d’une « fabrication » spécifique pour le client car c’est une prestation unique qui
ne va pas se faire à la chaîne. Dès lors, on peut qualifier ce contrat de contrat d’entreprise comme
l’exprime l’article 1710 du code civil.
B) Le contrat accessoire
Parfois, il peut y avoir du type de contrat qui se chevauchent. Il y en aura un qui sera le critère
principal et l’autre, sera le critère accessoire. C’est ce qu’exprime l’arrêt du 5 avril 2005 lorsqu’il dit
que « le contrat de dépôt d’un véhicule auprès d’un garagiste, accessoire à un contrat d’entreprise, est
présumé faut à titre onéreux ». Même si les parties n’ont rien dit au départ, le dépôt n’est pas gratuit.
Le contrat de dépôt est défini à l’article 1915 du code civile indique que « le dépôt, en général, est un
acte par lequel on reçoit la chose d’autrui, à la charge de la garder et de la restituer en nature. ». Le
promesse de dépôt ne peut pas valoir dépôt car il n’y a pas de remise d’une bien à autrui. L’Utilité du
contrat existe pour le déposant et le dépositaire est celui qui reçoit le bien d’autrui donc ce contrat est
caractérisé par un transfert de garde. De plus, le dépositaire doit conserver le bien qui lui est confié et
le restituer au déposant à la fin du contrat. Même s’il est souvent gratuit, le dépôt à titre onéreux est
admis implicitement par les rédacteurs du Code civil. La jurisprudence présume le caractère onéreux
du dépôt lorsque le dépositaire a une profession qui l’amène à garder les choses d’autrui.

En l’espèce, pour que les motos soient restaurées, Henri Routard les a d’abord déposées au
garage. Ainsi, le contrat de dépôt est bien présent même s’il n’est qu’accessoire. Pour que le garagiste
puisque les réparé, il les a reçus en dépôt et de ce fait, il doit les conserver en bon état, en prendre soin
et surtout, les restituer. Chose qu’il n’a pas fait.

C’est ainsi qu’il va falloir observer comment va pouvoir se faire la restitution des trois motos.

Raphaël peut revendiquer les motos. Prescription acquisitive ou non par Damien Riveirol.
L’acte du contrat de vente qui incite à réparer et qui implique une oblig de garde du bien d’autrui, fait
aussi de l’entrepreneur un dépositaire.
II) La restitution des objets déposés
Dans un premier temps, il faudra parler de l’obligation d’exécuter la prestation, élément essentiel
du contrat d’entreprise et ensuite, dans un second temps, il va s’agir d’insister sur l’obligation de
restitution qu’impose le contrat de dépôt.
A) L’obligation d’exécution de la prestation
Lorsqu’une personne fait appel à un entrepreneur, on veut qu’il réalise bien le travail qui lui a été
demandé. On veut également qu’il respect les délais qui ont été prévu car le retard est une faute et le
contrat peut en tirer les conséquences. Il est possible, pour le maitre d’ouvrage, de prendre des
mesures pour sanctionner un entrepreneur qui exécute mal son travail. Il est d’abord possible de
poursuivre l’exécution forcée en nature du contrat grâce à l’astreinte, grâce à la procédure d’injonction
de faire. Le maitre de l’ouvrage peut aussi vouloir remplacer l’entrepreneur. L’exécution incorrecte du
contrat d’entreprise peut justifier aussi une demande de réduction du prix ou la résolution du contrat.
Ces trois mesures impliquent la mise en demeure préalable de l’entrepreneur. La sanction peut se
traduire en l’octroi de dommages et intérêts sous le régime de la responsabilité contractuelle. Dans
hypothèses du décès, les héritiers reçoivent le droit de se faire payer la valeur des travaux qui ont été
réalisé. Le client a aussi des obligations, il est tenu au paiement du prix. Ce prix est déterminé par les
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parties au contrat ou peut être seulement déterminable. Néanmoins, le droit commun offre une autre
arme aux clients lorsqu’ils sont confrontés à l’exécution imparfaite de la prestation. Ils peuvent
solliciter après une mise en demeure d’exécution correcte du travail mais également une réduction du
prix.
La preuve du contrat d’entreprise dépend de la nature commerciale ou civile du contrat. Si le contrat
est commercial alors la preuve peut se faire par tous moyens. Si le contrat est civil, alors il faut
appliquer les articles 1359 et S du CC. Il va appartenir au prestataire de démontrer que ce qu’il a fait
lui a été demandé. La règle est logique car les entrepreneurs tireraient profit du contraire.
En l’espèce, Jean Riveirol a réparé une moto sur les trois. Ainsi, il n’y a qu’une partie de la
prestation qui a été faite et donc Raphaël Picot ne devra payer que la restauration de cette moto-là. De
plus, il s’agit là d’un contrat civil donc il faudra une preuve écrite pour prouver le contrat d’entreprise.
A fortiori, au vu de l’arme qu’offre le droit commun aux clients, Raphaël pourra demander une baisse
du prix car cela fait longtemps que la réparation a eu lieu et en plus de cela, le fils, Damien Riveirol se
servait de la moto constamment, ce qu’on peut rapprocher de la prescription acquisitive, alors qu’elle
ne peut exister en matière de contrat d’entreprise. Pour les deux autres motos, qui n’ont pas été réparé
depuis trente-deux ans, ce sera le contrat accessoire de dépôt qui jouera.
B) La restitution obligatoire des objets déposées
S’agissant des contrats de dépôt, le dépositaire n’est que le détenteur précaire de l’objet du dépôt
et ne peut acquérir le propriété de ce dernier par la prescription acquisitive, ce n’est pas un possesseur.
Dans le contrat de dépôt, il y a donc une obligation de restitution. La restitution dans le contrat de
dépôt classique doit se faire en nature. Un terme peut avoir été fixé mais un dépôt à durée indéterminé
est concevable. Dans cette hypothèse, la rupture du contrat est donc possible par une des partie. C’est
au déposant que le dépositaire doit restituer même s’il n’est pas le propriétaire du bien. Toutefois, si le
bien déposé a été volé et que le dépositaire connait l’identité du propriétaire, il devra l’en informer. Il
revient tout de même au déposant de démontrer que le dépositaire n’a pas satisfait à son obligation de
restitution. L’article 1353 précise « que c’est celui qui réclame l’exécution d’une obligation de
démontrer qu’elle n’a pas été exécutée ».
En l’espèce, ce sera à Raphaël Picot, héritier de Henri Routard qui reviendra de prouver
l’obligation de restitution des deux motos. Damien Riveirol ne pourra pas prétendre à la prescription
acquisitive, même si cela fait 32 ans qu’il a eu la moto en dépôt. Le propriétaire est toujours, Henri
Routard ou à défaut, son héritier qui s’avère être Raphaël Picot.
Ainsi, en vertu de l’obligation de restitution et de l’impossibilité de procéder à une prescription
acquisitive, Raphaël Picot pourra récupérer les trois motos.

Il pourra être débouté des demandes en frais pour le gardiennage des 3 motos.

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