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Certains refusaient de voir dans l’engagement unilatéral la création d’un rapport d’obligation.
Engagement unilatéral = acte de volonté.
La CCass voulait mettre fin aux pratiques de loteries publicitaires
Ici, on ne peut pas caractériser une volonté certaine de l’organisateur de la loterie de payer
les lots à chaque destinataire des courriers. En principe, l’absence d’intention réelle de
s’engager exclut le recours à l’acte, et plus précisément à l’engagement unilatéral de volonté.
L’arrêt fait primer la volonté déclarée (volontairement ambiguë) sur la volonté réelle (qui
était de ne pas s’engager). Or, en droit des contrats, ce qui compte, c’est la volonté réelle.
La solution est en pratique satisfaisante pour empêcher cette pratique, mais d’un point de
vue juridique, pas du tout.
La Cour d’appel dit que la lecture attentive de la publicité par un consommateur moyen
aurait permis de se rendre compte qu’il n’y avait pas la volonté de la part de la société de
véritablement verser la somme promise.
La CCass a entendu les critiques formulées à l’égard de l’arrêt de 1995 ; en disant qu’il ne faut
pas regarder ce que le consommateur peut comprendre in concreto, mais plutôt s’intéresser
à la société qui a pris l’initiative de l’acte.
Conclusion : le texte pouvant être trompeur, la société est fautive et est engagée
La société est condamnée, mais elle n’est pas condamnée à verser la somme promise ; mais
plutôt des dommages et intérêts (car on est sur le terrain de la responsabilité civile). Or, les
dommages et intérêts ne sont pas très élevés dans ce genre d’affaires. Ce n’est donc pas très
dissuasif pour les sociétés étant donné les montants des dommages et intérêts ; même si
cela tient la route sur le plan juridique.
La CCass considère que l’oblig de payer les sommes dues relève du contrat conclu entre la
société et le consommateur.
Problème : cet arrêt reste dans le domaine des actes juridiques, en considérant qu’il y a
contrat (qui implique la rencontre d’une offre et d’une acceptation). Ici, il y a acceptation car
le consommateur a renvoyé son bulletin. De fait, puisque la société n’a pas envoyé la somme
promise, il y a inexécution du contrat.
Or, la volonté est absente : le contrat est fondé sur une volonté réelle, fermement
manifestée. Ici, la société n’a pas une volonté réelle, elle faisait semblant. Pourtant, principe
général du droit : seule la volonté réelle peut engager. On peut difficilement y voir ici
l’existence d’un contrat.
Dans une perspective plus sociale du contrat, cela peut passer, car la volonté déclarée peut
prévaloir, et susciter une confiance légitime dans l’existence de la promesse chez le
consommateur.
Quasi-contrat : il résulte d’un comportement entre deux personnes au mois qui n’ont
pas eu la volonté ni l’intention de contracter ; mais parce que l’une d’elle s’est
enrichie injustement, la loi va les traiter comme des contractants.
o 3 types de quasi-contrats : la gestion d’affaires, le paiement de l’indu,
l’enrichissement injustifié
La gestion d’affaires :
Le paiement de l’indu : on paie ce qu’on ne doit pas ou à qui on ne doit
pas.
L’enrichissement injustifié : un tiers s’enrichit de manière injuste alors
que l’autre n’avait pas voulu lui faire une donation.
Création jurisprudentielle : un fermier dépense bcp d’argent
pour améliorer un terrain. Sans prévenir, le proprio lui donne
congé. Le proprio retrouve une terre avec bien plus de valeur
que lorsqu’il l’a laissée au fermier. On estime que le proprio
s’est enrichi sans cause, et on l’a condamné à indemniser le
fermier.
La chambre mixte se fonde sur l’article 1371 Ccivil, et sur le fondement du quasi-contrat.
Problème : le cas en l’espèce n’entre dans aucune catégorie du quasi-contrat. Ici, le quasi-
Fiches d’arrêts sur les loteries publicitaires
La CCass casse l’arrêt de la Cour d’appel qui retenait la faute délictuelle en disant qu’on est
en quasi-contractuelle.
Le texte de Denis Mazeaud (p. 32) résume l’ensemble des arrêts sur les loteries
publicitaires et résume le fondement retenu pour chaque arrêt : engagement unilatéral
de volonté, responsabilité délictuelle, responsabilité contractuelle et responsabilité
quasi-contractuelle.