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RESVANI Eleni

Cours : Droit des entreprises en difficulté

CAS PRATIQUE
SEANCE 7 : La situation générale des créanciers antérieurs – la restriction
des droits

1) Sur l’interruption des actions en justice par le jugement d’ouverture

En droit, l’article L.622-21 du Code de commerce pré voit que « le jugement
d'ouverture interrompt ou interdit toute action en justice de la part de tous
les cré anciers dont la cré ance n'est pas mentionné e au I de l'article L. 622-
17 et tendant à la condamnation du dé biteur au paiement d'une somme
d'argent ». Le principe est que le jugement d'ouverture de la procé dure
collective interdit les poursuites des cré anciers durant la pé riode
d'observation, que ce soit en sauvegarde ou en redressement judiciaire.
L'exé cution provisoire des jugements rendus contre le dé biteur est donc
arrê té  Cass Com 20 juin 2018 n°17-14006.
Les cré anciers qui veulent obtenir une indemnisation doivent dé clarer
cré ance, et sont repré senté s par le mandataire judiciaire ou le liquidateur qui
agit dans leur inté rê t.

En l’espè ce, un entrepreneur a é té placé en redressement judiciaire. Un


cré ancier se demande s’il peut continuer l’action en paiement qu’il avait
introduit contre l’entrepreneur avant le jugement d’ouverture.

2) L’action directe contre l’assurance

En droit, selon l’article L.124-3 du Code des assurances : « Le tiers lésé dispose
d’un droit d’action directe à l’encontre de l’assureur garantissant la
responsabilité civile de la personne responsable […] ».
L’action directe de la victime d’un dommage contre l’assureur responsabilité
civile est un droit propre qui lui est conféré sur l’indemnité d’assurance en
dehors de tout lien contractuel les unissant. Donc, la victime peut obtenir une
indemnisation en agissant directement contre l’assureur de l’auteur des
dommages.

En l’espèce, le créancier veut obtenir une indemnisation par voie d’une action
directe contre l’assurance du débiteur.
3) La donation du bien immobilier sans hypothèque

En droit, les articles L. 622-28 et R. 622-26 du Code de commerce disposent que


le créancier est fondé à inscrire sur les biens de la caution du débiteur principal
soumis à une procédure de sauvegarde une hypothèque judiciaire provisoire, est
tenu, pour valider cette mesure conservatoire, d'assigner la caution en vue
d'obtenir contre elle un titre exécutoire couvrant la totalité des sommes dues,
dont l'exécution forcée ne peut être mise en œuvre tant que le plan de
sauvegarde est respecté.

En ce qui concerne la validité de la donation des biens immobiliers par un


débiteur, celle-ci se dépend à la bonne foi du débiteur. Aux termes de l'article
1167 du Code civil, les créanciers sont autorisés à attaquer, en leur nom
personnel, les actes faits par leur débiteur en fraude de leurs droits. La Cour de
cassation (Chambre civile 1, du 6 mai 2003, 00-20.976) vient de rappeler cette
possibilité d'annulation d'un acte frauduleux.

En l’espèce, le débiteur en redressement judiciaire a donné à sa fille un bien


immobilier plus de 2 ans avant l’ouverture de sa procédure collective. Une
banque qui détient une créance sur le débiteur et qui, selon le contexte du cas, on
suppose qu’elle n’avait inscrire une hypothèque sue les biens, se demande si elle
pourrait être désintéressée de la créance en profitant de ce bien.

4) Sur la compensation des dettes

En droit, l'article 1347 du code civil dispose "lorsque deux personnes se


trouvent dé bitrices l'un envers l'autre, il s'opè re entre elles une
compensation qui é teint les deux dettes". Cependant, les deux cré ances
doivent ê tre ré ciproques, fongibles, liquides et exigibles, et la compensation
ne peut jouer que pour autant qu'elle soit invoqué e.
La ré ciprocité  concerne les personnes : l’une est cré anciè re de l’autre, elle-
mê me cré anciè re de la premiè re.
De plus, l’ancien article 1291 du code civil qui a été abrogé par Ordonnance
n°2016-131 du 10 fé vrier 2016 - art. 2 disposait en effet : « La compensation
n'a lieu qu'entre deux dettes qui ont é galement pour objet une somme
d'argent, ou une certaine quantité de choses fongibles de la mê me espè ce et
qui sont é galement liquides et exigibles. ». 

En l’espè ce, au titre du mê me contrat il y a deux dettes ré ciproques entre une


personne physique et une socié té . La socié té qui dé tient une cré ance plus
é levé e se demande si elle doit dé clarer sa cré ance pour toute la somme ou
pour une compensation entre les deux dettes.
5) La cession des biens du débiteur en redressement judiciaire

En droit, en cas de cession en redressement judiciaire l’article L.631-21-1 du


Code de commerce prévoit que "lorsque le tribunal estime que la cession
totale ou partielle de l'entreprise est envisageable, il dé signe un
administrateur, s'il n'en a pas dé jà é té nommé un, aux fins de procé der à tous
les actes né cessaires à la pré paration de cette cession et, le cas é ché ant, à sa
ré alisation".

En l’espè ce, le dé biteur a apporté un vé hicule d’activité professionnelle en


ré paration chez un mé canicien automobile. Ce dernier se demande s’il est
obligé de remettre le vé hicule a l‘administrateur qui en fait la demande.

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