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UE1 - GESTION JURIDIQUE, FISCALE ET SOCIALE

CHAPITRE N°13 - LES GARANTIES LIÉES AU CRÉDIT

LES SÛRETÉS PERSONNELLES

Le cautionnement

Le cautionnement est une convention unilatérale, accessoire, par laquelle une personne
s’engage envers un créancier à se substituer au débiteur principal en cas de défaillance de
ce dernier et à payer en ses lieux et place. Le caractère éventuellement “solidaire” de la
caution (et non “simple”) signifie que la personne caution renonce aux bénéfices de
“discussion” et de “division”. La caution pourra être immédiatement poursuivie par le
créancier pour l’intégralité de la somme due.

● Le formalisme lié au cautionnement et la sanction de son non-respect


Afin que la caution soit correctement informée et prenne conscience de la portée de
son engagement, le Code civil impose le respect d’un formalisme strict : le
consentement doit être écrit et comporter certaines mentions, y compris manuscrites.
En cas de non-respect de ce formalisme, la caution encourt une nullité relative
régularisable notamment par l’exécution volontaire de l’engagement. A noter que du
moment que les mentions manuscrites sont présentes, la jurisprudence n’oblige pas
le banquier à s’assurer d’un “consentement éclairé” de la caution qui découlerait de
la preuve de leur compréhension.

● Les principales obligations à la charge du banquier


A minima, le banquier bénéficiaire d’une caution doit :
- vérifier que celui qui l’accorde a l’autorisation pour le faire. La loi ne présume
pas que cet acte puisse être accompli par la volonté d’une seule personne,
combien même il s’agirait d’un mandataire social. Ainsi, le Code de
commerce (article relatif aux SA) indique-t-il : “les cautions, avals et garanties
donnés par des sociétés autres que celles exploitant des établissements
bancaires ou financiers font l’objet d’une autorisation du conseil, qui en limite
le montant”. Cette règle est appliquée strictement par la jurisprudence qui
considère inopposable le cautionnement donné sans autorisation préalable
mais également inséparable des fonctions du dirigeant, la faute ayant
consistée à donner caution sans autorisation préalable ;
- vérifier la capacité financière de celui qui veut s’engager. Si celui qui consent,
sans avoir menti sur son patrimoine et ses capacités, s’engage pour un
montant disproportionné, le cautionnement sera nul. Cette obligation de
vérification de la capacité financière de la caution est prévue par la loi et
strictement appliquée par la jurisprudence. Une décision récente a précisé les
conditions d’appréciation de la “capacité de faire face à son engagement”.
Elle ne s’analyse pas uniquement au regard des liquidités dont dispose la
caution mais d’un bilan tenant compte de l’actif et du passif de son
patrimoine;
- informer la caution “non avertie” quant au risque d’endettement qu’elle prend
en la consentant. Cette obligation d’information préalable découle également
de la jurisprudence depuis 2007. Le non-respect de l’obligation d’information
et de conseil du banquier peut le contraindre à verser à la caution des
dommages et intérêts ;
- informer chaque année, au plus tard au 3 mars, ceux qui se sont portés
caution (personne physique ou morale) pour des concours financiers
accordés à des entreprises du “montant du principal et des intérêts,
commissions, frais et accessoires restant à courir au 31 décembre de l’année
précédente au titre de l’obligation bénéficiant de la caution, ainsi que le terme
de cet engagement. Si l’engagement est à durée indéterminée, ils rappellent
la faculté de révocation à tout moment et les conditions dans lesquelles
celle-ci est exercée”. La sanction du non-respect de cette obligation est la
déchéance du droit aux intérêts conventionnels, celui légal restant dû ;
- informer la caution personne physique de la défaillance du débiteur principal
dès le premier incident de paiement. Cette obligation est également prévue
en cas de cautionnement donné pour garantir une dette professionnelle d’un
entrepreneur individuel. A défaut, la caution est dispensée d’avoir à payer des
pénalités ou intérêts de retard échus entre la date du premier incident et celle
à laquelle elle a été informée.

La garantie à première demande et la lettre d’intention

Concernant la garantie à première demande et la lettre d’intention → cf. octroi de garanties


au sein d’un groupe.

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