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Contrat d'assurance et entreprise en

difficulté
SOMMAIRE

1. . Les mesures préventives


2. . La mise en place d'une procédure collective
3. . Le choix de la compensation entre prime échue et indemnité due
Les difficultés financières d’une entreprise peuvent impacter ses rapports contractuels
avec les tiers, et en particulier ses contrats d’assurance lorsqu’elle ne peut plus payer
ses primes. Le droit confère une certaine protection aux débiteurs en difficulté
financière et la compagnie d’assurance se retrouve confrontée à une impossibilité
d’obtenir le paiement des sommes dues tout en étant dans l’interdiction de procéder à la
résiliation du contrat.

Il existe plusieurs types de procédures collectives selon la gravité de la situation


financière de la société débitrice. De ces différents types de procédures découlent
différents effets pour le contrat d'assurance.

LES MESURES PRÉVENTIVES


Il s'agit de la conciliation ou du mandat ad'hoc. Il ne s'agit pas de procédures
judiciaires mais de mesures préventives visant à éviter la mise en place d'une
procédure collective pour l'entreprise. L'ouverture d'une conciliation ou d'un
mandat ad'hoc n'a, en principe, aucun effet sur les contrats de l'entreprise en cours,
contrats d'assurance inclus.
Lors de ces deux mesures, il y a ouverture d'une négociation entre l'entreprise et
ses créanciers pour un règlement à l'amiable des dettes après nomination d'un
conciliateur ou d'un mandataire par le président du tribunal de commerce.
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Dans le cadre d'une conciliation ou d'un mandat ad'hoc, l'assuré n'est pas protégé
contre la résiliation du contrat par l'assureur pour non-paiement des primes. Ce
dernier peut donc invoquer l'article L.133-3 du Code des assurances pour mettre fin
au contrat en cas d'absence d'accord trouvé avec le mandataire ou le conciliateur.

LA MISE EN PLACE D'UNE PROCÉDURE


COLLECTIVE
Il existe trois types de procédures collectives à destination des entreprises en
difficulté : la sauvegarde, le redressement et enfin la liquidation judiciaire.
Comme leurs noms l'indiquent, le choix de l'une ou l'autre de ces procédures dépend
de la gravité de la situation financière de l'entreprise et de son éventuel avenir.
La sauvegarde et le redressement judiciaire tendent à essayer de sauver
l'entreprise tandis que la liquidation intervient lorsque celle-ci est déjà dans
l'impossibilité de continuer son activité. Le liquidateur, qui est nommé par le tribunal
de commerce va alors liquider l'actif restant en désintéressant les créanciers en
fonction de leurs privilèges.
L'ouverture d'une procédure collective a plusieurs conséquences sur les contrats
existants.

L'INTERDICTION DE RÉSILIER LES CONTRATS EN COURS

Les créanciers de l'entreprise mise en sauvegarde, redressement ou liquidation


judiciaire ne peuvent pas tout simplement mettre fin à leurs contrats. Ainsi, si
l'assuré qui ne paie pas ses primes est mis sous procédure
collective, l'assureur ne pourra plus procéder à la résiliation du contrat comme
le prévoit l'article L.113-3.
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Ce sont désormais les règles spécifiques du droit des entreprises en


difficulté qui tendent à s'appliquer. Celles-ci prévoient que tout contrat en cours au
moment du jugement d'ouverture de la procédure ne peut plus faire l'objet d'une
résiliation ou d'une résolution par le créancier.
Avant, les assureurs pouvaient s'appuyer sur l'ancien article L.113-6 du Code des
assurances qui prévoyait que l'ouverture d'une procédure collective constituait
une aggravation du risque ouvrant droit à résiliation du contrat dans les trois
mois, mais la jurisprudence a rapidement rejeté cet argument et cet article a été
supprimé par la loi du 26 juillet 2005.
Désormais, les contrats d'assurance ne peuvent plus être résiliés une fois la
procédure collective ouverte au même titre que les autres contrats en cours.
De plus, le maintien de ces assurances peut s'avérer nécessaire pour la survie
de l'entreprise. Parfois, la poursuite même de l'activité peut nécessiter l'existence
d'une assurance obligatoire (assurance construction, RC pro pour certains
professionnels).
Par contre, l'administrateur nommé peut procéder à la résiliation des contrats au
cours de la procédure s'il l'estime nécessaire.

L'AVENIR DU CONTRAT D'ASSURANCE

Tant que le contrat n'est pas résilié, il continue à produire ses effets. L'assureur
ne peut pas non plus suspendre les garanties en attente du paiement des primes
échues avant ouverture de la procédure. S'il est appelé à indemniser un dommage
au titre du contrat, il ne peut pas invoquer une suspension ou encore l'exception
d'inexécution.

L'assureur, doit par contre, s'assurer de payer les indemnités dues entre les mains
de la bonne personne. En effet, le jugement d'ouverture d'une procédure collective
peut conduire un dessaisissement total du débiteur assuré. Dans ce cas, tout
paiement doit être adressé au mandataire ou au liquidateur nommé.

QUE DEVIENNENT LES PRIMES ÉCHUES ET NON PAYÉES ?


Dans le cadre d'une procédure collective, les créanciers ne peuvent plus agir
individuellement en paiement contre le débiteur à compter du jugement d'ouverture
: article L.622-7 du Code de commerce. L'assureur doit, comme tout créancier de
l'entreprise, déclarer sa créance une fois informé de l'ouverture de la procédure.
Concernant le devenir des primes, il faut distinguer selon qu'elles soient antérieures
ou postérieures au jugement d'ouverture de la procédure :

 Les primes impayées antérieures au jugement d'ouverture : l'assureur


n'est plus en droit d'agir en paiement de ces sommes. Après déclaration de
sa créance, il est considéré comme un créancier chirographaire, c'est-à-dire
un créancier qui ne dispose d'aucune sûreté (hypothèque, nantissement,
gage). Les créanciers chirographaires sont payés après les autres et donc le
recouvrement de la créance est incertain surtout en cas de liquidation
judiciaire. 
  Les primes impayées postérieures au jugement d'ouverture : Elles
constituent des créances postérieures, or la procédure collective n'a pour effet
de geler que les dettes antérieures à son ouverture. Ces primes doivent donc
être payées au moment de leur échéance par l'administrateur nommé.
Dans le cas contraire, l'assureur est en droit de mettre en œuvre la procédure
de résiliation pour non-paiement des primes de l'article L.113-3 du Code des
assurances. Il devra envoyer une mise en demeure et respecter les délais
prévus à cet article. Il peut également agir en justice pour le paiement de
ces sommes à titre individuel.

LE CHOIX DE LA COMPENSATION ENTRE PRIME


ÉCHUE ET INDEMNITÉ DUE
L'article L.622-7 du Code du Commerce prévoit qu'il est possible d'effectuer « un
paiement par compensation de créances connexes » concernant les dettes de
l'entreprise antérieures au jugement d'ouverture.
Ainsi, il est possible de considérer que les primes non payées et les indemnités dues
par l'assureur au titre d'un sinistre sont des créances connexes qui peuvent être
compensées dans le cadre d'une procédure collective. L'assureur peut donc
procéder à la compensation et ne régler à son client que l'indemnité diminuée du
montant des primes échues.

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