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L’expropriation pour cause d’utilité publique est définie comme l’opération par
laquelle l’Etat impose la cession de la propriété d’un immeuble dans un but
d’utilité publique et moyennant une indemnité juste et préalable.
§2. Les biens concernés par l’expropriation pour cause d’utilité publique
Sont seuls susceptibles d’être concernés par une expropriation les biens
immeubles et les droits réels immobiliers.
Ces biens immeubles peuvent aussi bien appartenir aux particuliers qu’à une
personne publique à condition dans ce dernier cas qu’ils fassent partie du
domaine privé de cette personne CE 27 nov. 1970, Bizière (les biens du domaine
public sont insusceptibles d’expropriation en raison du principe de
l’inaliénabilité).
Les biens des Etats étrangers affectés à des « fonctions d’autorité » (#activités
commerciales) ne peuvent faire l’objet d’expropriation.
L’expropriation peut ne porter que sur une portion d’un bien. Dans ce cas, la loi a
fixé certaines limites au-delà desquelles l’exproprié peut demander que
l’expropriant ait emprise sur l’ensemble du bien (art 18 L.6/61du10 mai 1961).
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Par droits réels immobiliers il faut comprendre essentiellement l’usufruit et les
servitudes.
Pour qu’une expropriation soit régulière, l’opération doit avoir pour cause
juridique l’utilité publique, qui se ramène aujourd’hui tout simplement à l’intérêt
général. Le CE a en effet reconnu que dès qu’une opération présente « un intérêt
général », la cause d’utilité publique est entendue (CE, 20 déc. 1938, Cambieri).
Or, l’utilité publique peut prendre des formes variées telles que le bon
fonctionnement d’un service public, l’amélioration des conditions d’accueil d’un
centre hospitalier, l’hygiène publique, le développement de la construction d’une
zone aménagée, etc.
Selon les termes de l’article 10 de la loi 6/61 du 10 mai 1961, « les indemnités
allouées doivent couvrir l’intégralité du préjudice direct, matériel et certain,
causé par l’expropriation. Toutefois, l’indemnité accordée … ne tiendra compte
que de la valeur des constructions au jour de l’expropriation et des travaux
effectués par le propriétaire et incorporés au sol ».
Cette phase est dite administrative parce qu’elle est extrajudiciaire. Elle a pour
objet la déclaration d’utilité publique de l’opération envisagée et la détermination
des biens et des propriétaires concernés par l’expropriation.
Cette étape est amorcée par l’enquête publique qui vise à établir la réalité de
l’utilité publique de l’opération envisagée par l’expropriant.
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Elle est jalonnée par deux actes administratifs :
Il faut retenir qu’elle n’existe que par défaut, pour suppléer une absence d’accord
amiable entre l’expropriant et l’exproprié.
Ce double objet est réalisé par des ordonnances du président du TGI compétent.
NB : le montant des indemnités est fixé par accord entre les offres de
l’expropriant et les demandes des expropriés. C’est uniquement lorsqu’il n’y a pas
d’accord entre ces parties que cette tâche échoit au juge.
Ce délai d’un mois est irréfragable. Il ne peut être modifié, même pas par le juge.