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Le domaine privé est soumis au régime juridique de droit privé; il est objet de
propriété privée et son contentieux relève des tribunaux de droit commun. Le
domaine public quant à lui est soumis à un régime juridique spécial de droit
public; ce régime est celui de la domanialité, caractérisé par les règles de
l’indisponibilité.
B. Critères de distinction
2° Critère tiré de l’affectation des biens Selon le second critère, les biens du
domaine public sont tous les biens qui sont affectés à l’usage du public ou
encore au fonctionnement d’un service public. La jurisprudence française a
adopté la position d’après laquelle, sauf dispositions contraires de la loi, les
biens de l’Etat, des collectivités administratives et des établissements publics ne
sont compris dans le domaine public qu’à la condition :
- soit d’être affectés à un service public, pourvu qu’en ce cas, ils soient, par
nature ou par des aménagements particuliers, adaptés exclusivement ou
essentiellement aux besoins particuliers de ce service.
- le domaine public artificiel : les voies publiques, les voies ferrées, les voies
aériennes, les complexes hospitaliers, les domaines militaires, les ports et
édifices, les plages, les biens meubles et immeubles affectés au fonctionnement
des services publics.
A. L’inaliénabilité
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L’inaliénabilité des biens du domaine public est justifiée par l’affectation de ces
biens à l’usage du public ou à un service public. Le principe de l’inaliénabilité
interdit toute cession à titre onéreux ou gratuit d’un bien appartenant au domaine
public.
L’action en nullité sera portée devant le juge judiciaire par tout administré
justifiant d’un intérêt à protéger
B. L’imprescriptibilité
C. L’insaisissabilité
§1. L’acquisition
§3. L’affectation
L’affectation est l’acte ou le fait par lequel un bien acquis par l’Administration
et incorporé au domaine public reçoit une destination particulière, c’est-à-dire,
reçoit, selon la distinction d’intérêt général, une destination à l’usage du public
ou à un service public. Les biens du domaine public naturel ne nécessitent pas
une, affectation mais plutôt une délimitation.
§4. La désaffectation
La mutation domaniale est une procédure par laquelle l’Etat peut d’autorité
changer l’affectation d’un bien appartenant à une autre personne morale de droit
public lorsque l’intérêt général l’exige. L’Etat.
En règle générale, le domaine affecté à un service public ne peut être utilisé par
des particuliers de manière privative. La seule possibilité qui peut se présenter
est celle, d’utiliser le domaine public par l’intermédiaire du service public lui-
même. Par exemple l’accès des particuliers dans les bâtiments administratifs ou
les chemins de fer se réalise lorsque l’on accède au service public lui-même.
Les utilisations collectives ou communes sont celles qui sont réalisées par le
public en tant que tel, c’est-à-dire, de façon anonyme, sans l’intervention d’un
titre juridique particulier. Il s’agit par exemple de la circulation ou du
stationnement sur les voies publiques. L’utilisation collective du domaine
affecté à l’usage du public est un phénomène normal qui jouit de la protection de
l’Administration dont le rôle est d’assurer la liberté de cette utilisation par tous.
Les utilisations privatives du domaine public sont « celles qui sont effectuées
par des personnes individuellement déterminées par un titre conféré par
l’Administration, ce titre leur donnant le droit d’occuper d’une manière privative
une portion du domaine public ». Ex. l’exploitation d’une plage à titre privé.
Par exemple, les stations d’essence, les lieux de restauration, les parcs de jeux.
Le permis de stationnement est un acte qui autorise l’occupation de l’espace
public sans emprise sur le sol, sans construction durable.
Tel est le cas de terrasses de boisson, d’étalage des marchandises sur le trottoir,
d’emplacement pour taxis, de kiosques à journaux etc. L’alignement individuel
est un acte administratif individuel qui a pour effet de limiter la propriété d’un
particulier par rapport à la voie publique pour des raisons de travaux et de
sécurité des usagers.
domaine public, mais des mesures de protection sont également prévues contre
les occupants sans titre du domaine public.
Les contraventions de voirie sont des atteintes qui sont portées au domaine
public en violation des mesures prises par la police de la conservation du
domaine public. Lorsqu’il s’agit de la petite voirie (atteintes à l’intégrité des
voies publiques), les contraventions de voirie sont sanctionnées par les mêmes
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Les occupants sans titre du domaine public sont des personnes qui occupent le
domaine public sans l’autorisation de l’Administration ou après l’expiration de
leur titre d’occupation. L’occupation sans titre constitue une situation illicite à
laquelle il doit être mis fin sans que l’intéressé puisse prétendre à une indemnité.
- l’occupation sans titre étant une contravention de voirie, il peut être ordonné
des poursuites pénales et l’expulsion du contrevenant sur décision du juge (en
France cette compétence relève du juge du référé administratif) ;
§1. La réquisition
La réquisition est une mesure d’exécution forcée qui permet aux pouvoirs
publics de disposer de biens matériels ou de la jouissance de biens immeubles
appartenant à des particuliers. La réquisition peut également contraindre les
particuliers à prester. Leur service au profit de l’Administration sans requérir
leur consentement, en cas de grève ou de crise. La réquisition est une mesure
provisoire qui n’entraîne pas la dépossession du bien d’un particulier mais qui
permet son usage temporaire par l‘Administration pour des raisons d’intérêt
général ou d’ordre public.
A. Conditions d’emploi
1. Réquisitions militaires
Les réquisitions militaires sont autorisées au profit des autorités militaires en cas
de mobilisation de l’Armée ou de rassemblement des troupes ou encore lorsque
les circonstances spéciales l’exigent; dans ce dernier cas, l’exigence est tirée
d’un texte réglementaire. En cas de mobilisation, la réquisition militaire peut
porter sur des objets très divers tels que les objets mobiliers, les droits d’usage,
les services personnels et les établissements industriels. Dans d’autres cas, la
réquisition ne peut porter que sur des objets tels que le logement, le
cantonnement, la nourriture journalière, les moyens de transport ou de
logistique.
2. Réquisitions civiles
Le droit de réquisition civile est admis dans des cas très divers et à tout moment.
Quant à son objet, la réquisition civile peut porter pratiquement sur toutes
espèces des choses, à l’exception de la
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propriété immobilière. Elle peut ainsi concerner: les objets mobiliers, l’usage
des immeubles, les entreprises industrielles, les services personnels.
B. Procédure de la réquisition
C. L’indemnisation
L’expropriation est une mesure d’acquisition forcée d’un bien privé, de nature
immobilière; la cession forcée est justifiée par un motif d’utilité publique et
intervient moyennant une indemnité. La différence entre la réquisition et
l’expropriation réside sur le fait que l’expropriation n’est jamais mobilière, elle
porte nécessairement sur un immeuble ou un droit immobilier.
- la propriété immobilière ;
- les droits de jouissance sur les terres (étant entendu que le sol et le sous- sol ne
peuvent faire l’objet d’expropriation du fait qu’ils font partie du domaine
public).
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2°. La notion d’utilité publique L’utilité publique est une notion dont
l’appréciation est laissée au juge de l’excès de pouvoir car elle est déclarée par
voie de décision administrative du Ministre ou du Président de la République,
selon le cas.
Le Conseil d’Etat français considère que « une opération ne peut être légalement
déclarée d’utilité publique que si les atteintes à la propriété privée, le coût
financier et éventuellement les inconvénients d’ordre social qu’elle comporte ne
sont pas excessifs eu égard à l’intérêt qu’elle présente ». On parle ici de théorie
du bilan de l’expropriation.
- L’expropriation est-elle efficace par rapport aux coûts excessifs, par rapport
aux conséquences néfastes d’ordre social.
B. La procédure d’expropriation
a. L’enquête préalable
Cette déclaration constate que l’expropriation est justifiée par une utilité
publique réelle. Elle est faite par voie d’arrêté du Ministre ou d’ordonnance du
Président de la République; elle constitue donc un acte administratif susceptible
de recours pour excès de pouvoir. La décision de déclaration d’utilité publique
détermine en même temps la zone ou les biens concernés par la procédure
d’expropriation. Elle est publiée au journal officiel car il s’agit d’un acte
particulier.
L’arrêté de déclaration d’utilité publique peut être suivi d’un autre arrêté de
cessibilité qui permet d’identifier les différentes propriétés concernées par
l’expropriation. Mais, dans la pratique, l’acte de cessibilité est compris dans
l’acte déclaratif d’utilité publique qui reprend la liste des parcelles à exproprier.
En cas d’accord, le paiement est effectué par l’Etat et le transfert de propriété est
réalisé par le conservateur des titres immobiliers.
Lorsque l’exproprié n’est pas d’accord avec le montant qui lui est proposé,
l’Administration saisit le Tribunal de Grande Instance du ressort de l’immeuble.
Le Tribunal procède à la désignation de trois experts pour réévaluer le ou les
biens. Sur base de cette nouvelle expertise, le Tribunal fixe le montant de
l’expropriation devant être payé par l’Etat avant la mutation immobilière.
N.B. : Le principe en matière d’expropriation est que l’indemnité doit être juste
et équitable et elle doit intervenir avant la mutation du bien en faveur de l’Etat.
C. Le contentieux de l’expropriation