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La classification des servitudes selon

la source et le mode d'exercice


Il existe de nombreuses servitudes et, de même, plusieurs possibilités de les classer.
Ici, nous retiendrons deux types de classification : selon la source de la servitude
(§1) et selon sa méthode d’exercice (§2).

I. La classification selon la source

Il faut se référer à l’article 639 c.civ, qui distingue trois sources de servitude : la
servitude « découle de l’état naturel des lieux, des obligations imposées par la loi ou
des accords entre propriétaires ». Le juge a également obtenu le pouvoir de créer
des servitudes.

En fin de compte, il existe quatre façons d’établir des servitudes pour distinguer
quatre servitudes :

• Le premier type de servitude : servitude naturelle ou servitude dérivée des


conditions naturelles du site. Elles sont appelées servitudes naturelles, car elles sont
liées à la configuration des emplacements.

• Le deuxième type de servitude : la servitude prévue par la loi. Il y a une différence


entre les servitudes de services publics et les servitudes d’intérêt privé :
­La servitude légale des services publics comprend un grand nombre de servitudes,
notamment celles liées à l’urbanisation, qui sont liées au développement des modes
de communication. (Comme l’installation d’antennes de communication radio) et les
activités de loisirs (comme les stations de ski) et la protection de l’environnement. Il
existe des mesures d’atténuation liées à la prévention des risques qu’il s’agisse d’un
risque industriel (par exemple, interdire l’établissement lorsqu’un risque technique
survient) ou d’un risque naturel (par exemple, déplacer les cours d’eau pour résister
aux inondations en milieu urbain) ;
­Afin de favoriser les relations de voisinage, le droit civil définit strictement la
commodité juridique des intérêts privés. Par exemple, ce sont les distances à
observer pour les plantations, la propriété des voisins, les égouts de toiture ou la
vision de l’emprise des enclaves.

• Le troisième type de servitude : la servitude conventionnelle. Les servitudes sont


« établies par le comportement humain ». Il s’agit d’une catégorie ouverte, car le
propriétaire peut librement convenir et créer des servitudes par le biais de contrats,
mais la prémisse est que les servitudes sont placées sur le terrain plutôt que sur les
personnes, et l’ordre public doit être respecté. Dans son « discours préliminaire »,
Portalis a affirmé que les besoins de la société sont si changeants, que les
interactions des gens sont si actives, leurs intérêts sont si nombreux et leurs
relations sont si étendues qu’il est impossible pour les législateurs de tout fournir.

• Le quatrième type de servitude : la servitude imposée par le juge. Ils n’apparaissent


pas dans le Code civil, mais ont été créés conformément au décret du 4 décembre
1958 codifié dans le code de l’urbanisme. Ce texte accorde aux juges le droit de
créer des servitudes judiciaires communes, c’est­à­dire de ne pas établir de
servitudes ou d’interdire l’établissement de servitudes au­delà des hauteurs
spécifiques que peuvent atteindre les licences administratives. Construit sur un
terrain adjacent pour se conformer aux règles d’urbanisme. Le juge peut ordonner au
propriétaire du terrain de ne pas construire ou de ne pas dépasser une certaine
hauteur (par exemple : ne pas construire un ensemble immobilier).

II. La classification selon le mode d’exercice

Ce mode de classification permet de distinguer les servitudes continues et


discontinues (A), les servitudes apparentes et non apparentes (B)

A. Les servitudes continues et discontinues

Article 688 al. 1 c.civ précise que « les servitudes sont continues ou discontinues ».

Le paragraphe 2 définit alors les servitudes continues : ce sont « celles dont


l’application est ou peut être continue sans la nécessité d’un fait réel de l’homme : ce
sont les conduites d’eau, les égouts, les vues et ainsi de suite de cette espèce ». La
servitude reste continue, même si son exercice est sporadique.
Exemple de servitude tempête, vue de servitude, servitude non liée à la construction,
etc.

Le paragraphe 3 définit les servitudes discontinues : ce sont "celles qui nécessitent


un acte humain réel pour être accomplies : telles sont les lois de la conduite, du
dessin, du pâturage, etc.".

B. Les servitudes apparentes et non apparentes

L’article 689, paragraphe 1 c.civ, stipule que « la servitude est visible ou invisible ».

Selon le paragraphe 2, « les servitudes visibles sont déclarées par des ouvrages
extérieurs, tels que portes, fenêtres et aqueducs ». Ce sont tous les jours, un point
de vue. Pour que le service paraisse évident, il vous suffit de vous refléter clairement
aux yeux de tout le monde sur la zone de service.

Selon le paragraphe 3, « les servitudes dissimulées ne comportent aucun signe


extérieur, tel que l’interdiction de construire sur le terrain ou de ne construire qu’une
certaine hauteur de servitude ».

L’apparence et la non­apparence ne sont pas des caractéristiques inhérentes et


immuables : elles dépendent de la contention. Selon que les mêmes servitudes sont
représentées par des signes extérieurs, par exemple, cela peut être évident ou non.
Ces deux classifications peuvent être combinées. Par exemple, la servitude de vue
peut être continue et visible, tandis que l’emprise peut être discontinue et invisible...
Cette classification est intéressante, car le régime juridique variera selon le mode
d’exécution. Ainsi, les servitudes continues et apparentes sont les seules
susceptibles de possession réelle protégées par la loi, et donc les seules qui peuvent
être acquises par prescription. De plus, ils ne s’éteignent pas lorsqu’ils ne sont pas
utilisés pendant une longue période, sauf si leur exercice a été empêché.

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