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EXTINCTION
-
DES OBLIGÂTIONS.
[âiJfr;':"fl ',,*xti,'f,"TjPJi.ïf,9;,i.',i',1;*.d,r,a,Doses.
LTV. UI. OB,LIGÂT. _ YO PANT. EXTINCÎION DEs OBLIGÀT. 383
-
(tl-r La
conlue-ion--oonstitue un obstaclo d, /ai à l'erécution de l,obligation
n!u!ô-t- mode d'extinction ptlprement dit, (PLANToL et RrpERr, t: VII,
-qu'un
no 1300).
(2) Voy. t. II, no 598. Addz î8 1034 et suiyânts.
(3) Voy. t. II, no 583.-
(4) Cettê torminologie est manil€stemsrt itrexacto : l'inerécutioû, due à uno
causô étrangèrc, no se limite par âux obligatiotrs portatrt sur r des choses r.
384 LIY. III. OBLICÀT. _VG PÀRT. EXTI!{CTION DE§ OELIGÂT.
(1) Â tous pointr de vue, bieD entendu : objet, temps, lieu, etc.
(2) CoLrN et CÀprrrrcr (8. éd.), t. II, no 355,
Lrv, III. OBLIGÀT. _ YE PÀnI. f,xÎIlIcIIoI{ DEs OBLIGÀf. 385
LE PÂYEMENT.
CHAPITRE PREMIER.
GÉNÉRÂLITÉS.
,. (l). Vgy. et crmp..- ce. gu8 nous ayons dit p!écédemmmt dos Eloùec tcchrùi$.Q,
d'extinction ale8 obligation8 : rn ro, û(. 489 ot suivants,
392 LIV. III. OELIGAT. PÀRT. EXTINCTTON I}E§ OBLIGÀT.
-YO
395. Seas usucl ct seîs teahaÎque du tetme « payemeût ».
Àinsi gue nous I'avong dit, le payement ne s'entend pas seulement
-de I'erécution de certaines obligations, mais de to&res les obligations,
quel que soit leur obja. En dmit, payer, o'est eréouter son obligation,
qu'il s'agisse d'une obligation d.e ibnner, de faire ot de ne pas faire,
gue l'obügation porte sur une ohose, sur ua fait ou sur une e-bstention,
ou que, dans les obligatione qui porteat rur une ohose, il s'agisse,
ou non, d'une somme d'argent.
Le aena teclatQuedu terme c payement » est dono beawoup plue
ébttdu Erc son rens nsæel, vulgaire. Dans ce dernier oas, payer, c'est
s'aoqütter d'une dette portant sur une sortutti il'ugent I a'eat ae
Iibérer par un versemeût itæpèces, En droit, il n'en est pas de même.
Dès gu'nn débiteur æécab, @mme elle doit l'être, une obligation,
quel que eoit par ailleurs sot objel, tl paye; et, par ls fait même, il
apuFo 8or obligation, iI se übère.
(l) Voy. CoLrN st C,rPIr^Nr (8c éd.), t, II, tro 281 ; BaUDRY-L^CÀNTINENE,
Obldgatior.t, t. II,
no 1627.
(2) CoLrN et C^PIr^Nr, iàidem.
(Bl ID., iùidem.
IIÎRE IGI. _ LE PAYBüENI 393
La quostiou revôt etrcore ure autre incidence. Nous vorrons daos la suite
qu'un ,i.ru peut bayer Ia detto. Si le palrement n'est valable que moyennant
l'accord du créancier, il s'ensuivrait qu€ lo créatrcier peut toujous reluser
le payement rl'un tiers; ce qui i alt contestablo.
Il nous semble certain, quâût à nous, quo le payomerl rtcaigc ?at l'cccoril
thr créancier. Tel est bien ls principc, Nous venons d'otr donner les reieons
logiques. Et quant aur tsxtes, ils nous pamissent déci8ifs. gi Ie créancier ne
peut être contraiDt do rccevoir une autre chose que celle qui ost due, même
de valeur plus grmde (ùt. 1243), a'il ne pout davatrtage êtr€ coDtraiût de
recsvoir un payement partiel (afi. 1244), il est clatu, a corlrrorio, que le
créancier doit accopt€r co qui lui est dt, dès l'instaut où I'exécution est régu-
lière, ponctuelle. Et I'article 1257, d'autr6 part, ne alit-il pas que les oflreB
réelleg r tiennent üetu de pagemett » À l'égad du débiteur, si ellos sont vala-
blenênt laites ? Dats tout celâ, on rechercherait en vaiD I'accord du
créancier comne condition de oalidi d du payement, accord qui no so justille
d'ailleurs pas en logique.
Mais cæ qui est eract, c'est que le payement, pour être valalle, et suscop-
üble par conséquetrt de s'iÿ.pose,. at ctéâncier, doit êtrê rrgüliar. Ce doit être,
À lûüs poitrts ilê yue (objêt, lieu, tæops, elc.), I'erécution porctücllo de l'obli-
gation. §'il n? a pas erécution régulière, il laut l'a.ccord du créancien C'est
ce qui se passe notemEent daus Ia dctdor ct pagemoît, ou lorsqu'on désire
q\'\n paÿamct, galti?!, ou efrectué dans un autre liou que celui préyu, Eoit
liMratoire (1).
R€stênt à erpliquer les articlss t34l êt suiyânts du Code civil, el1.257 et
suivant§ (preuve écrite et ofires réellea).
Quant à Pcrticlc 1341, son terte prescrit son application uon seulement
aux convention§, mâis c à toute8 c[orrs ercédatrt la somme ou valeur de
3.000 francs r. Il suffit donc qu'il ÿ üt q.ate i{îidiqrc pour que cet ârticle
§'applique, et l'act€ iuridique peut êtro udlatéral. Les actss juridiquêB soDt
cêux où la yolonté de l'agent tond à produiro d€s eûets juridiques. Les actes
juridiques se distinguent psr là de8 fairs iuddique8, Gt, d'autrê part (les ung
commc lea autres), des laits matériols (voy. t. Ier, no 17). Les faiu jwiüryas
commê les faits mcly'rjdr (quoiqu'on onseigne souvent Ie contraire) sont donc
eccfus de I'article t341, qui ne concerne qua lês a.rrs iuridiques (par ailleurs
unilatéraux ou plurilatéraux. Or, le payement e8t incont€stablement un acte
juridique. Il tend, dars Ia pensée de l'agent, à produire des eflets juridique6.
Et quant auæ offræ técllas, or ne peut évidemmetrt ên déduire que lo
créancier doit cons€ntir au payement pour que celui-ci soit valablê. Le texte
de l'aÉicle t257 dit d'aiueurs le contrairs (voy. rrrpra, mêmo Dumérc). Les
ofrres Éelles sont simplemeût une procédurc instituéê 6n caa do cor.aci a,ion,
pour évitêr quo lo alébitsur, qui êst pout-être dflls son droit, no souûre des
rotards occasioEnér par la contestatiol ldcmwrc ùt créâûcier). Lo juge ne
se substituera d'ailleurs pas à la yolonté du créancier pou! rendre le payement
yalablo (coEms dânr le8 prome83es ale contüat: yoy. t. U, no 5t3l (f), It dim
qu'il y a payement, ot er dédufua ler coûséquenceE (übération du d6biteur) (2).
Dira-t-on oDfltr que le pâyement doit otro accopté, puisque, B'il Jr a oflls
dmph de prÿcr, ls débitour pout rottuor aon ofre? Cetts demière pmpo-
sition e8t €racto, mais Do moaliûe pâr leE pritcipes. Car I'ofire simple n'ost
pas un payemont. Mais en revanche I'otrre rdcllc (procédure spéciale iastituée
par la loi ô æ4e /in) suivie de consignalioÛ. t oÿ, pagcfic'|l.
.
(1) En rl'autros termos, le iugement no tionilra pas lieu dacæp,ali,/n d\ ctéà\-
cter.
(2) Nous yorrons d'aillour8 quo Io jug€metrt n'est nécaesairo que pour üder
Ia quoetion des lraia (voy. anfrc, no {95}.
(Sl Cot',?a.' JossEnÀND, t. II, ro. 83, à 84t.
TITRE 16I. _ LE PÀYXIEI§T 395
CHAPITRE II.
(t) L'opinion opposé€ Bxiste pourtent. On adm6t souvent que l'egeût d'eré-
cuüôn. oü cslui cui se eubstitue au débitour (foumiEseur denr uû contrat d'êtr-
treorisâ. par ereirole). est un ti€ng (intéIu8sé bu ron: le Dlus souvent non inté-
resie) qiri pave la âet1; d'autrui. Ceia est po''iülc,' mais c-ola est loitr d'être tou-
iourg tri csÉ. Ïl ne faut paa oublier, crcyois-nous, quo le tiers qui paye la dette
âoit. nécessairement, âvoir l'inteûtioi c'eflectuei un p4yemint, c'ost-à-dirc
ûæinmolh ttrc oblidarion. Ce n'e8t Drosoue iâmaiE le cas aa l'aEe[t d'erécution.
qui lait' ce que b Ëaltre lui dit dè laiie, Ëans plus,
tror 402 st 404 €t suiYants. - Yoyi et comp. dafrc,
(2) Nour ên verrons toute I'iEDoltance lorrcue nous étudierons la validité
du'p'ayement lait à un incapable ia icle 1241 àu Corte civil (velidité du pâyo-
merit.-efrectué par ua banqïier, d'un chèque émis par le tire'ur au prott rt'un
tier§ ss trouvant ell état d'incsprcité : mineur, par eremple). Nous vorrûûs que
le banûuier ne doit Das êtrê colsidèt$ comme un rolocnt. IlaiE coEme ut mâÂ-
dataine'du tûrur, et'partant, que I'article t24r. ne lui es[ pas applicable : dnfra,
no 422Ddr).
rrrnE r€[. LE pÂy8fElrr 3W
-
Le payement par mandataire est très ftéquetrt, Non seutemeut pour lee
paÿarwlttî d'crplccr (mandats postaur, chàquer, vir€Dents, otc., palrome[t
par I'intermédiaire d'uû huissie!, d'un ayoué, d,un olllce de g6rance, 6von-
tuelleEeDt même d'ur avocat ou d'utr agent d'altaires) (t), mais aussi poü,
,tttat aÿfics obligatiow.
En cs qui coucerne les payemêntE par mandats postaux, cLèques, vire-
meuts, etc,, T,oy. dnfta, chap. V, no 476.
(t) goru É8orÿo, dans ccrtadnc cas, de aavoir I'il y â r6ellêBent mandat (pouvoir
- r€préEeûtation) ou lourgE d'ouvrage, ou simile ol*aDo
d6
- Au
d,erécutiotr:
point.de we du payoment lui-mêmo, ois- à-oh dt àéarrricr,les résultâts prstiques
solt identiques, car lo ct$âncier no psut eüg€r l,interriention persoiue[e du
d-ébiteur que E'iI !r a obligation htttitu gætoirac. Autro chooe elrt la quesüon
de savoir qrcnd lo payoment est €tr€ctué. Et là, h rèclo est ésolement imirueble :
quÀnd lo créancie! ost mis en possessior ile l,éxécuüon. not-amme[t des osDèc€a
s'il s'agit d'une sommo d'argEDt, Application : on cas dé pavement. Dar üaidat-
poste ou virêEent, lo c,r6ancier n'ôs:t payé que lorscu'il eït en rioigesEion des
Ie aébiteui supporte tius res risqueo
âiii'
"g:::'1"i"":ïlHH;I:ïT"'"Ït;
(2) CeIa nous perâlt ilcontoltable cn ptiwipc, Même lorsque I'a[ont d'erécu-
tioû interviert pôur ls tout, il n'agit pâs prorrîo morü,' il n'dt qu,u-tr instrument
êntrs les mains ale celui sue lo lait adr. Et ilans la tÈa crstds -maiorit6 des cae-
le créarcier Ie sait, Celu[ qui agit rééllement, qui congefre la diütior. ei aioiùl
Iêurs le rrE onsdüüi dde I'oxécution, c'est bien Ie débiteur. Mais co qui ést exact,
c'est que fe laagage du Cotte est guelque peu arûDhibolociaue lyoi'. Code civ.:
art..{296}, quoiqu'il somble bien que le- tiers qui a!'it . auîôm eI ei t'acquit dü
débitæur r roit un gérant d'afairee.
(3) r juridlqug r du débitour, c,eat lo mandataire; l,instrument
-Llinstr-ument
( €D lait r, c'e8t I'ageÂt d'erécuiion.
(4) Lf Code (afi. 1136, al. 1.r; comp. a!t. tr36, al. 2) ne pârlo pas d'un ( tieIr ,,
mei6 c'[tre . pàEonne r. Le sens dog d-€ur erpreoiions âppôatt tôutslois Is môme.
398 LIV. tlt. OBLICÀT. _ VE PÂNT. EIII]TCTION DE§ OELICÂT.
La caution est q tierr » oîs-ùcis ilu Pagùruta, Parte que son onga'
gement eet itirr,ùa de I'obügation prinoipale, ile cüe qui fuit ilnæ
&rc pryée. Elle n'est tenue qu'au cas ol) oelle-oi ne rerait pas
ex6cutée. L'oà.J'et deviendra peut-être (l) le même, mats lobligaion
est difiérente. Même situation, a fortîoi, pour le tiere détenteur
d'un immeuble hypothéqué.
Par oontre, et nonobstant Ie terte de I'artiole l23Q alin6a lot,
rtt coobligé t'eat, pas, rigoureusement parlant, un « tiers intéress6 » (2).
Cest un ilébilew, qiil soit conioint ou solidairs. Dans ses rapportr
açæ tun ihc coübiutps (notamment en oas de rolidarité)' iI peut
être tiers à I'obligation. Mais vis-à-vis du créancier, rl est übitew.
2. Les tiers nan intbessés sont cêux qui, tout en étant tiers comme
les cautions et les tiers détenteurs d'un imneuble hypothéqué' en
principe, n'ont pas, comme ceur-ci, d'intérêt pewornel à oe que la
dette soit acqüttée. Co eont, nüotis nulandi*, des t pmitrts uùanei ».
De prime abord, on ne congoit pas com.ment un « tiert , pourrait
g'ineinuer dans un rapport obligatoire qui ne le concertrs pa§ qu'il
y soit « intéressé D ou non el s'y imposer pottr Ie payement. Car
-
-
si un tiers peut payer, il peut aussi contraindre le créancier à rece-
voir son payement. Noue savone, en efiet, que le payement, dès
l'instânt où il est régulier, n'exige pas d'acoord de volontés entrc
le créancier et, le ælçens (süPte, îo 396). Nous venons, en étudiant
ohaoune des catégories de tiert autorieés è payer, comment s'explique
cette enomalie. Les considératiots ilttiilité proti4ae lolil' emforté,
à juste titre, sur lee erigencee de la logique.
(l) Liègo, 26 décembro 1863, Pas., ,.86&, II, 249, Comp. toulêlois L^uRENr,
t. XVU, uo {86, qui émet des doutes eur Ia solution- quari unanimoEont admise,
et d'ailleurg rigoureusement logique avec le priwipc edmi8 pâr le loi.
400 LIV. III. OBLIGAT. _ Vê PÂRT. EXTI1TCTION DE8 OBLIGÀT.
B. On-dit quolquefois (4) que le droit du tiell notr itrtére8sé do prÿêr est
{sotu. ll la-ut 5'entendre, si le pryoment est réguliêr, et s'it no s-,aàt pes
d'ung obligatio[ drtùitt gcttonae,le pelement sortit ses pleins et entiers efiôts,
en ce seus qu'il peut ôtre imposé au créancier, et übôre te débiteur. Mais cola
ûe stnifle l)as que pareil payenent, qui resto malgr{ tout anormâI, ne soit,
en raison de cetto ano.ma.lité, réglcmenté par la loi-, Cette réglemeniation se
révàle dc dcud marièrcs :
1o Ls payemont lait par un tiol§ non intéressé, en tlom prlopre, n,G'.t:rolrü
I,at E{brogatiot LÉGÀLE (art. 1296, tin fza). La loi a voulu évitàr que ler tierr
no spéculetrt 8ur partil payoment, et De payent pour se mêttre âur lieu et
place du créancisr, et obtenir aitrsi, contre Ie gré de celui-ci, uu ptacemont
evanteg€ux. C'est la raison pour laquelle Ia subFogation ty'gotr, est supprimée.
La dette est déûnitiy€meût éteiûte, avec tous ses ecc€ssoires, et il ne sulsiste
« qu'une action simple contrs le débiteur r (E). La loi a aussi voulu
éyitê!
qu'un tiers ne cherrche à verer le débiteur (6).
Mais la submgation cofioc?,t;ow.cllc, laite du plei[ accord du créancier, est
toujours possible. On remarquora que pareil prccédé peut permottIe au tie!8,
I'il obti€nt la subrogation, de satisfaire son désfu de verer le débiteur. Le cas
est plutôt théoriqus. §'il se prrduit, quelle sera la sanction ? Nous croyors
quê le payeEont avec subrogation reste vala.bte, et que le débiteur n'aura
qu'uno action en dommage§-intérêts, sur pied de l,articlo tg82 du Code civit,
I'il parÿiênt à prouver la machinatiou et lê dommage.
Quoique la loi ne le dise paE, il faut étenalr€ Ia Buppression de la subrogation
Iégale au cas où le tieÉ ,,orl. dtl,&es\é paf,e a.u llom et etr I'acquit du détihur.
LoEquê ce n'€st pa! u[ tior§ lon htéressé qui paÿe, mais un ,kt. i,itlrcI,Ed
(yoy. rürra, no 403), h Erbrcgation légale r'opère er vertu de l'article t25t, 3o.
Il laut de même éteûdre la sublogâtion l6gale dcru ,oû. ht co, où clb es,
20 Lâ doctriûe et ls Jurisprudonco admettoDt quo le cr{ancier a le droit
de iof{,sci b palcnwrü o[octuô par uû tiers s'il a un ;a ie, Ugi,ai',,c à co q\e
la dotte n6 soit pas acquittéB dânr ces conditions (t).
D'autre part,Io tierE peut p&ÿêr même cotrtre lo gré du débiteur, Bais tron
si débiteur et cÉancier n tæcottl pour t'g oppoeer l2l.
..., . U,e8t, d'autre part, évident que le BiDPle lait du vsrsoment eu üéanci€!
par un tiera d'uno sommo équivalente au mottart do la dette n'entrahe
, Iras. oécsssaùement ertiiction de la dette (t). Ce versement peut avoir une
..!utm cau6e, ât il laut, nous Pavous vu (tü!ro, no 405), quo le tiers ait eu
i'intàntion .do peyer la al€tte d'tutrui pour que lo p1ÿemert soit vâlable
, à ce iitre. Une simplo concordanoo de chillres est u[ râit matéri€|, satrs plus,
. ne,constituâût
pas, ù lui æd, uno présomption 6uB8aûto etr faveur du payo'
. ment.de la dette d'autui.
... Iorsque lo payement a été efectué par un tiers, le coltc',{ el ls créencie!
peuvent-ils reyenir sur ce qui a été lsit, et considérer le payemont comme
. io"iist*tt.Une <têcision l'a admiE tout au moins lorsque I'annulatiotr a été
. taite avant quo le débiteur ait eu connaisetnco du payemeDt (2)..À moin6
. qu'il n'y oit ou pâÿemsDt aon conlorme à I'obligation (dation en
pelremeût'
. qui implique ut wcoril der parties au payemetrt : Yoÿ. tüPr4' no 396), nous
croyons que pareille décisioll est trè§ doutouse. §i le paysment e§t ré8ulior,
.,iI €Et libéBtoilg, et il importe peu quo le débiteur el oit eü, ou non,
connaisaance (3). Nous Do nous tmuvons pas dans une situâtion aoalogue
à la révocatioD de la stipuletion Pour autrui, aYant qu'ello soit acceptés,
, ou d'une oflrg retirée avatrt d'êtrc porvenue à la coDllaiEsaDce du bénéllciaite.
4O8. Bxcepttoa au prlaolpe quo Ie
payarrrcnt peut êtrc
èâflêëtué par uaê pf.,.son rê autrc que lo déblteur. Nous avons
vu qdon principe, uDe detto peut être payée {iussi bien par -
le débi-
ieqr que par un tiem intéressé à I'exécution de I'obligation, ou même
noû int6rcssé à oette exéoution Qrcniats arÙaneusl.
Ce principe Éçoit esception lorsque le créancier a iûtétêt à cc qae
îobligæion soit ælcüée pü le ilébiteur lui'même (afi. 12,?71. Cela vise
les car assez tombreur dans la pratique or) la considération
- -
de la p*sonne du débiteur a ét6 essentielle dans le contrat, lorsgue
I'obligation ne se oonçoit qÉ intùitu posonoe.
Cette exception §'applique principalement auz obligatinrc ile fai,re,
ilans la pratique des choses ; mais elle n'est pas limitée, croyons-nous'
choses. il laut décider, cmyons-now, qu'il ns s'agit pa§ d'uno céritsllo ( pré'
somption ». mais d'utro tpplication dea p'inc$w géîha{r 8ÿ1 la Plctoc, e\
vertü desouels le dematrdeùr a lait sa DrleuYe, lor§que. danE de ûombreux ca8,
il a umuv? l'aDDarenco- la vraisemblance de- la situatioo qu'il allègïe' Nous
revie'ndrone suf àe poini au chaDitre des DreuYos. Cottrairêment à la thèso ale
Liègo, 8 juin 1910,- précité, la sïlutiou nà change pas s'il y a e\ ûo,rt(ht. Lo
Da;d'at Di prouvo pâs la rdmise dee fouds nécessâiràs au payement, et, d'autle
Dârt- le mââdeteire- à action Dour le r€m.boulsement de sàg avances'
- Sur le
iraydment lait pâr un tiors ( â la déchargo du débiteur r, voy' aussi Bruxelles,
1893- II. 61.
âo- âvril t892.-Pdr-.'ptécéd,intc.'
. Notc 7 ttc ld oaoc Gaûil, 4 tyril 193t, et L^RoxBrÈRE, précités'
(tl Cass.. 2r'seïtAmbro 1934, Pas., 1934, I, 394.
lzi Comrir. Bruiellee. 28 novembrs 190L, P. P., 1906, 608.
l3l La « connaissancé, du pavement psr lo débitÆur n'est, en efret, pa§ un
étéirént de validité du payemôni. Le payoment par un ti6r8 n'exige même pq§'
pour sa yalidité, que le ïé-biteur y ait itt?Ét (cass., 12 ianYier t 872, Pas-, 1872,
I,34).
IIIRE ter. LE PÂYEXEIII 405
-
à cette oatégorie d'obligations. Sans doute, les obligations de donner
où la conridération de Ia pêrsonne du débiteur ost eseentielle Cont
€rtrêmement rares, voire même malaisément concevables ; mair iI
ne faut pas les 6carter nécessairement. L'article l*l7, en ne parlant,
dans gon texto, que des ( obligations de faire », re statue Erè ilc æ
qaoil plæumg,ae fit.
Les exemples d'obligatioûs où la considération de le penortue du débiteur
e8t essontielle soDt tÈs nombreux. Citous commo type la comma[de d'utr6
Guvre d'art à tel artiste. Il y en a d'autres. Ou peut coDtracter avec tol
entrepreDeur, pour la constructio[ d'uno maisoû, en raison de sa réputatioD,
do sês capacité8, du soin qu'il apporte à sos travaur, etc. De même, on peut
tecourir aur services de tel mérlecin, de tel chirurgieo, de tel eyocât, ot Don
de tel ou tel autre. Idem poùr les avoués, leE notaires, eta.
La déterminatio! de l'erist€nce d'une obügatio[ dr0rrrirr. prüonac oal ib fait,
et Don de alrcit. Le juge du lond apprécie souveraioement.
Lorsgue Ia coosidératiotr de la pexonne du débiteur eet essentielle danr
l'obügatioo, non eeulement les tiets notr i[t6r€8séB no peuyeDt pa]rer, maig
même les tiels iDtéres8éB (caution).
Le caractèrs d'obligation ônhtittl pæsooae rcisillit égâlemetrt sur le8 agcnt
dccdcütioi. Noue avons vu qu'en principe, t'ag€trt d'erécution peut intewenir
poùr le tout daos I'exécution d'une obligation, et qüe, nonobstant I'agent
d'erécution n'étant qu'un instrum€nt etrtre les maiDs du débiteu - ce Bere
le débiteur qui ttevra être considéré comme ayaDt payé (t). La pa -, d'inter-
venüon dos agetrtE d'exécution subit un refoulement conBidérable lorsque
I'obligatio! doit être considé!êo coDme in,x.i'xt p(r,sonoc. Elle n'e8t pe!
conplèteme[t proscrite. Un chirurgien, un.eyocat peuvstrt ss iue qidcr
d'assistant§, ile stagiaires, de collaboratours. MriE il6 doivent consery€! ùno
part pl$pondéIaqte et assumer une interventioû ellective et dominalt€ dam
I'cxêcution de I'obligatlon, Io partie matérielle ou pt+paretoire de l'@uvt9
étant, seule, alanrlonnée aux ag€lts d'erécution. Un chirurgien ou utr ayocet,
choisis in üiro pci.ollac, \e pounaient ze iafuo rcmplwr pour I'opération ou
la plaidoirie.
(1) 4laconqition, bien àntendu, quo les âg€nts d'êxécution aiont t{ellonent
travaillé sous la direction du dêbit€ur, n'aietrt été, ontrcs€s mails, que deg
instrumonts.
406 Lrv. rrr. oBr,rc r.-yap^n , ExrMcrlor DEg oBLrcÀT.
(f) Voy. t. II, no 440. prcmiàre note. Noua v avons critioué I'orinion de
L^URE r. Cet auteur seinble d'âilleurs âvoir môdiflé sa marière dè voir au
tomo XVII, no 493, dn 1116.
--
(2) _Pour juger de I'imfiortanco du correctil, il faut se rappeler quo la sphèrt
g'applicetion de l'article iz38 est déià., cllc-m,inc, très réduiiô.
loppementa qui précèdeDt. - Voy. les Téve-
_ (3) La bonno foi est la croyaDce légitime, de Ia part du c#ancier, à la qualité
d0 prcpriétaire ou à l capacité du rolocnc. Elle dbit être p#sumée (art. 2268).
TITRE ICI. LE P.f,YEIIEITT 4q)
-
texte : pour paJet oorobh7frra.,.). §i ces conditionB mallquent, il y a donc
null&d. Cette nulüté, pour I'une ct I'autrre condition, ost rclctdür,. mâis qrioiquo
do mêu€ natrlre à cet égard, elle n'est pcr do mêma æpècc polu:r le payement
lait par un non-propriétdre et pour le payemont lait par un ,oro.ru incapablo
d'aliétrer. Il trous lâudla dotrc ôtudior chacune .de cGs conditions Béparémont
lvoy. infra, nor {13 et 415}.
Nous avons vu que I'intérêt prâtique do l'alticlo 1238, mêmo torsqu'il
I'appüque, disparalt assez souy€nt per le jeu du cotrêctil inscrit dang son
sscoûd âIiûéa. Cela n'est vrai quo si lo payement o drd €lFccÉtld. g'il n'a por été
cûoctué, Ie cÉanciêr peut toujours refirsor le pÂy€ment qui !e Bpondrâit pac
aux couditione préyuos p l'aÉiclo 1238.-
pârdysée, Bi elle ost dirigéo contro le céanoier, par I'usuctpion ou par l'âr-
ticls 2279 du Code civil.
L'article t238, aliséa 2 (exclusion d€ la rÉp6tition on cas de consomE&tioD
de bonno loi), no coDo8rûe que le8 rapportÉ entre rolûctt el accipb|f{, et aotl
les rapports du oarrr domirwr ot du créanciet lll. Lû ucî1rt tlot ittÿt ne r Épàte ,
pas, ne . mdemando » par; il c revendique r.
CHAPITRE III.
 QUI LE PAYEMENT DOIT.IL E1n,E FÀIT ?
lll Totü,aêt les rècles de droit coltrmun s'appliquoront. Âin6i pour le Eineur,
lê irâyement no eer\ ftscinitablr que B'il est lé-gioitrahe. Pour l'interdit, ce rera
la
'4rtllité.
(2) t, II, no 1426, âu alébut.
B^UDRY-L^C^NTINERIE, Oùldgarionr,
TITRE IOI. LE PI,YE!!!ÙI
- 4t3
. .ntêmc. Le mandatairr rcnt&cy:,
ef,et, lon mandant, or tello
re payemont est, æ dtoit. taii
at 3t
nândmi tui_nô;;;lii; JJï*o*r*. rort6 que
r?i#.##i#H,:,:î;-f";}r*ryi,f*l;***Hï*-
Le Dandât donn6 à un tiei
"tis;
""t -"*iàiii,'
nom du croarcier
il ;ïl,i:,Iifr:ifriiî:ï:.,î
,,.ii,"*'t".ïJ,;ii:iÏ:
fi f;f$#f, {,ïd"J*ttrh,îfi
lo Lorsque Ie crÉaacier
aI.2);
vérdtable a raifé le Ptyomeat (dm. t2g9,
et a profiü (arr. r2ite, al. 2);
ll l"tl*l! lüt *.te oonne
3o Lorrqu'il est bon foi à celü qui
to utoræ"iri. r:;ôîr" eat en poesescîon ih
**i:mr*1l'x',g;+ît[ttl,6d*,,t
:lm::"1*1,*if.#,;jili",Tj{r.;,J,I;iff ï,r;ïïî#Hl;;
q"r."-,tt nc pcut pas êac
lait au
"rkrï*#W"îiiî,'"
g"3i*3**îü.î,i""'iÏ,i1#1,,,ï';li*r:!"!;|i,",*
otYnne._le payer à une autre perrotrre.
rare le rituation est @ceDti,
commur.rrü'd,;;î,#;::,#rfl,:,îi#,îS:'oireaudroir
;;hr,ï**#qir"ïl'ï"ri"r,l;;Éi1+iî#ï"#ip,',çii,i.i:#T
iï#:îr[Y,,'i]"llÏi,iliiiilïrî''îi"ô,'"ü'pà*-a"t'"'êenao(r)'
*f rui.ij:+,;1,-l+:**"m*î*"ffi:fffi
ta*e- c;eet I'article l2{2 qui' sor
:'*,,{lf#iryg,$lt-:Iii*m"*t'"r-rqî:il'*'i"''#":ïï
r" n"i peut' par arrôt6
:i"ï;.àïËi:""iif:i;JH:ïffi;i"ræ''
ilffi;il; d;;"ir Ministres' r6deïSi:.':âiüf iff:":Ïfffi [T:
aes.
',,ffi;i*:ifrjdiiiüË';lfii*:ffi
ffi
D'autr€part,êncoqui"t*"'iii;oia*aonnepartaP'*'!"n""n*
:tru
tr'ï.rfi rffi'I"iiË*t*rt*-ri*tÏ"m*;*h[i,i**
:H""fîiii"il'i: ;:É'i:"ffiil: ;i;a"oà""' et'e'"re capital' à cerui
i"ii'iffi;;;;üâ Ï r" negociation du titre (a!t' te à 23)'
qul pficèdent' les règlee
419. Sanctlon des tègles --'Toutæs du
mri viennent a'etre expo""àïenï*J"t
a"t conditions iln
tle I'une ou de -eal'i'dW
I'autre de
ffi"ïîÏt.il;;v;âi r"it
pqTori '" rri
'i"r"ti"" *
iil regard du cÉanoier, qui
oes règler est ilonc on
IITRB t.l: _ LE PAYEXEIIT &15
mal payé changE, selon lss cas. gi le psyement a été fait à une autrs Dersonne
que le cÉancier ou 6on mâldatair€ (à moins que Ie cr+anci€r n,ait iatité le
payement, ou n'en ait proffté, ou que le payement ait été fait au Dossesseur de
l créance), iI y a lieu à Épétitiotr de I'indu. S'il a été tait au ciéancier. mais
on violation d'utre défense légale (yoy. i'aîra, N. 434 et Euiv.). la sitüation
chatrgo. Notammetrt pow I'art-icle_124, du Code civil, le saisi reaiè créancier; il
n'y a donc pas payement de I'indu, mai8 recouls d'une autre nature. Mais'le
pay-sment, quoique û_'étart par r nul r, puisque_tai-t au créâncier, reste iaoppo-
rcDtc au saÈissatrt. Il n! a pas payément-valable à eon écarâ, avec toitos
ler conséquelrces de cette situation (voy. infrc, no. 439 et 443).
-- (r) §oit I'actiotr en épétition de l'indu, soit celle, en ordre subsidiaire, de
I'enrichissement sang caùse (t'une et I'autrc action âvec toutes les difficültés
qu'o.lbs présentent €n droit_commun), §oit, éventuellement, toute autro action
justiflée par les rapports des psrties.
-la (2) Il imp! e peu qu'il s'âgisse du cÉarcier primitif ou du cessionnaire do
créa[ce..Le- I'instant_oil la ôession de créatrco a été régu-
-cessionnaire,-dès
lièrement- signillèo, est aux lieu et place du créancier primitil. Il est dèsormar§
,G créancier.
418 r.wnr rII, oElrcÀl', -.- yc PIRî.' xxrr crroN DE§ oELIcÀT.
co qui crûcerno les loyenus (vol'. pour les mineurs émancip6s, art, 4St), et
ne sont lrappés d'incapacité qu'en co qui.concerne h récoption d,to, capdtal
(aÉ. {82 et 5tg). Il taut railollor de.même pour lês pâyements doût I'objet
eEt aürrc qu'utr capital (1), et voir si l'acte auquel.te payoment se rattaoho
s8t un acte autorisé ou interdit.
Il anive parlois que, dan8 les paÿêEonts où la nullité joue lorsque le
pâyemert est lait à l'incapa.ble, la loi multipüe lee pr{cautious, et origs des
formolitb complémentafræ ih l,a pa ifu lqt saûa légal. AiûBi en eEt-il, pour
le tuteur, en car de lentllos impréyues de capitaux (loi du t6 décombrc 185t,
art. 6l; voy. t. II, nd 16810r et 181). Lr loi erigE I'iût€ryention du Bubmg6
tuteur datr8 la quittance. En !'ebBenc6 dê cette iûteryention, le peyement
sera lul (voy. t. II, no 168re?), mâis il ne 8'agit per, en I'espèce, do l,appli-
cation de l'ùticle 124t, qui, pat définition, oal, éttangû à I'hypothèse. La
nullité ee Iondera erclusivement sur le terte qui l'édicte, en I'occurrence,
I'artlcle 6t de Ia loi du 16 décembrc 1851.
Les règles qui précèdeut r'âppliquênt at failli, à gui un payêment
rerait fait postérieumment au jugement déclaratil de faillite (arü. 444,
aI. 2, de la loi sur les faillites, et cars., 20 juillet 1883, Pac., {883, I, 349).
I» PaoE, IIf. - 2l
418 Lrvns ru. olLtcar. - v. PÂnr. Exrrt{crron DEg oELlcÀT.
ü) Par contre, en cas ds chèque tracé à l'ordrc dn'l ,ittt, ou enilo§sé pa!
le tiers bénétciaite à un autre tiert, ou en ces alo merdàt-poata, il dy a 7u
ih iir/À dc droit errlto te drd et le ,ic,r, Por,cÿ'' Le tiré n'est que le aitd,/ilaii.
du tireur (1). Ce n'est pos lüi qui B'æquitte d'u!6 obligâtion etrvora ton
cléttrcier, qui r pâyê ,. C'oBt to tir?r,t, ou I'sndosEeur, qui payo pâr le truche-
Esnt d'un mâûdataire. Au point de vue do l'article 1241, I'ihcapablo ou 8on
,opéreûtent têgal n'auloût donc recoure que corltrt lctr übiuw, qû tr.edl
per le tiÉ, mqis bien colui qui lui a donné ordrc de pâysr. La rcEpoBabilitê
de Ia baoque ou de t'Administration des PosteE !e pouma donc 6tre ell8a8ée'
éocî'ÿ,clkfia.at, qtre Eirt pied des articles 1382 et Buivants du Code civil; iamais
sur pied de l'articls t2Êt, qvi nc conula,c Ertc tcs ruPpora, tlt übitcr;t d tlu
ddcacrtr. Ni I'une ni l'autre ne sont ilébitlices de I'incopable. Elles sont débi-
tricer du tireur ou du mândant, et melldâtairc8 de coux-ci à l'ê8erd du béné-
ûciaire du titre.
C'eat ce qui erplique que, râreEoDt, los banquee, et iaEsis les adninis-
trâtionr postalos, te pronnent tra ptÉcaution de s'otrquérir de la capacit6 dn
,ie'r po et dü ,irre. Elles n'otrt pas à le laire.
gigûe.lons ici, à toutes tos utiles, ls8 ârticles 7 et 8 de la loi unilormo sur
ta lettre ds changs et lo ot tt do la loi uniforme sur le chèquo, qui conEâcrsut
l€ même priDcips, à savoir que, lorrque la lettre de change ou le chèque por-
t€nt te Bi8traturs d'un incapable, ils Bstent valableg à l'é8Ârd ds8 âutre8
sigtretdrcs, st d'autm part, que s'ils portent la sig[âture de repésentanta
D'rlrânt pes poüvoir d'agir, l6dits rePrésentants sont tsnus perrouellement
(application de I'article 1997 du qode ciYil).
(&l Voy. leE concluEioûE du mioistère public mus câss., du 23 janyier 1913,
pt{cité. Cs systàmo no trânsperalt pa§, somble-t-il, dans I'arrêt.
(5) Vov. t. II, no 9{&.
t120 r,rvnn rrr. oEl.rc T. vo pÀnt. Exrrxcrrorr DEs oBLIcÂr.
-
. d6 pludence detrs le payemert dont bénéflcie, etr matière de lettre do chatrgo,
16 tir{ qui payo à l'échéaûce, et sans opposition (t).
qeE diûémnt8 points mis en lumière, et con8idérés comme pdnciper gou-
vernant, par dércgation au drcit comDun, cette matière apéciale, il ost clai!
quo, ,ro{.? le wrplte, les principes du droit commun mlatüs au payement
leit à des iacapables subsirteût. Nous voulons dire par là gue, si uno laute
dans le payement est démoDtréo à chargô de la Caisse d'épargne, la présomp-
tion iûstituée par l'ârticle 23 de lâ loi de 1865 no jouera pas.en sa layou!,
mais qu'elle pouFr toujours étabür que l'incapable a tir6 pmât du payement,
ou a commis un quasi-délit poul I'obtenir.
ttiütqüdl,c?. Chèques postaux. Les principes exposés cuprc, \o 422bh
- de
sont confirméE par I'article ,7, lo, la loi du 2 mai t956, §ur Ie chèqus
posta.l,
i voy, irfta,
autorisé
en Yortu
ei le ne
I:I,
. C'est dotrc ls loi, ou
coDsnltéE.
492.
TITRE t.I. _ LB PAÿEüENT 421
(t) Rappelons quo trous avons déià vu I'intervontion de6 agents d'erécution
en étudiant la question de savoir qui doit pagu. On peut payer pcr manilataire
ou pâr egeût d'exécution (yoy. rtr?ro, ûo 401). On peut payer cn mandataire ou
à I'agent-d'exécutioD. Les deux queEtionr ne doivent pas être cotrIoldues, mds
lez principcs sont, mürcris mdandis,les mêmes.
(2) La nuânce est capita.le, car le payement leit de cette marièro n€ rera
ic"rafu un- payemeût nul, L'adage « qui paye mal paye deur fois r ne s'y appli-
quera point.
(3) C'gst le cas si ft{quelt des Dotaire6 qui reçoivent utr prix dê vente, des
intÉr6t6 hypothécaires, ou un remboursement de capital pour compte du cr+an-
cier, et donnent déchargo en leur nom perronnel. De même pour les repÉ-
§entantr de commerce. D'aill6ur8, qu'il y ait quittance en uom personnel ou
au nom du mândant, iI importe peu dès I'instart où il u'y a pas mandat de
receyoir, DâDs le s€cond câs, I'article 1998, alinéa 2, ser d'applicatiol.
4»t Lrvar ltt. oBLrc^T.
- ve pÀRr, Exrtltcrlot( DEs oBLrcÂT.
Géris d'actes, s'étænd au pqyement, D'autno partr le mandat pe\tr 6&e ,wüc,
ot alor8 8'éIèyeDt leg mêmes questionE d'intêrprétetion (rênduês plus déli-
oateE encore à laisotr du caractère. tacite r du mandat), salls compte! qu'ü
!r a quantité de mendâts tâciteB qui rztr.wn, so iustiner par les uroger. Le débi-
teur ne melquera jaeâis d'iDtêryÉter ces derniers à son pro0t. or, l€ mandat
tacite, môms s'abritant sous les urages, ÿrei8 ou prétsndus, est ot resto ertrê-
mement délicat. §on caractàrs « tacite r n'en modille pas la nature. G'est un
matrdat rdrr, quoique ror! crpàné. ,'e juge re doit dolc I'admettls qu6 §'il
a la ût itÿik qu'il y a mandat. Or, I'crpérieûce réyèle, tout comme pour le
, me.ûdat domestique de la lemme mariée, qu'on admet Eouveut trop à la
légère le mardat tacite, ou qu'on l'étend au.delà de8 acte8 pour lesquela il
a été Éellement (quoique ,ocarrmtnr) donné.
Une des epplications los phu caractéristiques des püncipea qui viennent
d'être oxposés nous est lournie par I'iotewontion des trctaira. Un notaire;
par le red tait qu'il inrtrumotrto ou a instrumenté pour leE pârties, û'a pas
tre pouvoir de rccevoir u! payement (t). Il laut, sauf circonstances parti-
culières, un mandat rpdodal (pour lo rurplus, tâcito ou 6rpÈ3, peu importe),
. et co maDdat ns doit pas 6t,re int€t?r{té oxtstrsivomBnt (voy. ttpro, même
numéro, en lote). Gelui qui pâye son c!6âncior entre les maitrs d'uû notairs
r'erpose donc à payer dsux lois, si le notairc, qü ne peut p ts it concl.lo àlîa
considéré comme matrdataire, devient insolvable ou se rond coupable de
détoumomeDts (2). De même, w lqûéEd.t0;nt o\ w aogagGvt th commcrcc
n'a pas, ar pdacdpr, meûdet de rrcevoir payement, même s'il a mândat do
concluro doa arlâires (S). O! décido même que le mardat de l'aoord est puro-
ment judiciaire, st n'impüque pes celui de rDcovoir payoEent (4), Le tout,
bi€B 6!tondu, en principo seulement, ot saul circonBtences spéciales (5), qui
varieDt d'sspèco à ospècs. Par contm, l'Àuirdrr char!é d'unê prooédurc d'eré-
cutiot, ou de signiÊer une somuatio! ds payerr a, pâr te lait uêmo, maldât
de recevoir payemert (t),
Tout€s ls8 autrss situations qui peuvent Bo pr{seDte! dam la pratique
doivent se résoudre co[lormémeût aux oromples-typeo que nous vonorl8
d'indiquer. C'est notammotrt par âpplication dos mêmês priocipes qu'il laut
r{soudlo la que8tiotr ds savoir si, dans let prêtc par it,,clacr.,ior, il y a bien
eu mandat, ou non, don!é par lo cléanciol à la société qui itrtorvistt pou!
loconstituer le capital, de recevoir pay€metrtr soit quant aur intérêts, soit
quant à I'amortissoment. Voy, à cot égârd le tomo V, tro lst, 50 (et la juds-
prudence citée) ; cddc no 169, 8o.
Il ne laut pâs conlotdre mtwlat el, gcrüon ûafabæ, Le payement lait à
uD gÉrtlt d'aûâit.es (gestion d'afraires alinto notllilao ot mt dicno nomincl
n'obligera lo maltre qw corforménærf, atx ùglce dc droit comnun ile la gution
dafaùæ lvoy. t. U, Do. 1068 À tlol).
D'autres sourcos de contuaion pouyent naltre. On considère habituollemont
que les ,rrdpordr ifu etéarciÛ (clercs de trotairo, emplolrés du commerçatt,
caissierg de banque, etc.) o[t mendat tacite de recovoir au trom du q{an-
cier (2). La choso ost possibls, mais il !o laut pas co ondre matd,a,,obc el
agc,,, tl'cîéct üior.lÿoy. rürrrc, no 423). Lo palr6m6rt ofrectué à I'ag€nt d'orécu-
tion cont!€ quittmce ùt æéarciæ (ce qui est le cas normal) doit ôtrc coûsi-
dér{ commo fait au q6ancio! lui-môme. gi le perEoûne à qui on paye signe
la quittance ar rom du cr{ancier (ü poul trlr un tel... r], il y a payeDent à un
mtndatairc, et ce paÿemont ne sera valable que s'il y â Éollement mândat.
Cetts distinction ,aite, il est clâir que le c,leru de notaire ou lo cais8ier qui,
normalemont ot ostensiblement, solt péposéB rur eûceissements doivGnt
ôtre qonsidér{s comme investis d'utr mandat tacite. Quant lul encaisseum
des compagnies d6 dirtribution d'eau, de gaz ou d'6loctricité (3), qui con-
statent ls pay€m€nt par I'apposition d'un timbre à dato sut un livret, ils
doivent êtrs considéré8 commo simplos ag€nt8 d'oxécutiotr. Il eu serait autr6-
usnt §'il6 sigtreient pour décharge au nom du créancior; et dans ce ce5
encore I'usage cooma.trderait d'admettre le mandât tacite. Quant à l'âppo-
sitiou d'un timbre à date, ou À la rêmiss d'une quittance qui ns porte eucuno
signature manuscrite, mais (comme l,a pratique I'en répând) un acquit ot
uûe signature impdméB, il faut, si lo procéd6 ost habituellemeût 6uiyi pâr
lo c!eânciê!, considélsr le payement comme valable, et tait au cléancier lui-
même. C'est ce demier qui, en usaat couramment d'un procédé susceptible
ds prêtêr à ebus, doit en supporter lel risquo§.
(1) Cass., lt ayril1929, Par., !929, I, 154; cas8.lr.,23 trovembre r.90B, D. P.,
1906, l, 66; Bruxelles, 15 janyier 1936, J, T., 1936, 53. - Voy. infrc, le titre
du mandat. conçoif quê les applications de cettÆ théorie peuyetrt êtro
- On
trè6 nombreuses, 8urtout lorsq[e, sans qu'il y ait Éellemeût mandat (tacit€ ou
€xpt+s), læ usages milite[t e[ ce aen§.
(2) Cass., I lévrier 1866, Pcr., 1866, I, 69.
(3) Il est clâir que Bi le débiteur esl cot plicc, lo payement eEt nul.
TTINE ICI. LE PÀYEüEXT 425
-
A. Romarquoo8 tout d'abord qu'il ne laut pa8 colrondle lè lau$aire âyec
lo porrcrcnr dG la caéawc, à qui le payenent ert lait velablemen! si te ro,.
rrrnr est do bonne loi (art. 1240). De[s notle hÿpothèse, il !'y a pA8 ct{atrco i
ll y e fonrro eraancc" Dax:z I'hypôthèsedu poseoseeur de ta oÉance, iI y c
æéarcc, mais elle est en posseÊsion d'utr6 per5onne autrc quo le véritable
déarcier (t).
B. Læ p'incipct sont c6r,ain . Le palrêmont lait à un leux uandataire
ou à un laux cr{encier ,r, nül (2), et oblige lô débiteur à pay6r une seconde
tois. U n'y e recouts que contre Io laussaire, à moils que le cr€ancier n'ait
commis une laute ou uno imprudenoo susceptibles d'avoir rendu la trrude
posaiùtre (3). Dâ[s co cas, le payement restera nul, croJrons-nous, mais il
s'ouvrira urs action cn domnaçs-intétêrc sut pied des articlos lg82 et sui
vants, dont le tlontant pourra locrüuclktû.fr, alleindre le montant du paye-
mont. Tout dépendla de la pert d'ittêlyontion do la lsuto du créancier dans
le§ 6vénement8. gi cette itrtelv.eDtion e8t totale, la compeneation immédiets
ae fore, et c'est ce rdrrrtr a, qu'on caractédse ôn disatrt que le pryement sora,
dans ce caa, valable (4).
DanB leur gr.andê Dqiorité, les d6cisions deE cours êt tributraux corflrment
ces principos (5).
. tt) _Le po eï d'un !;t!et-laux,-ftt-il môme de bonne foi, n'est par créancier,
ot la -Banque r l€ droit de lui roluser paÿouent comme, ôn droii commun, i
tout faux cÉanciêr. Le porteur n'a de iecoure que contre son cédatrt.
_. (2)
Chanbr_o-s- législatives,
-session _1946-t947, Qü,ertiorl,, c, r@oruce, bulle-
ti! no 22, p. 636 ot 637, no 74. Voici tert€ de cette réponsd:
( Il est- à r€marquer_dàs I'qbord - que le la Banque Nationale de Belgique n'a
eucune obligatio! juridique de remEourser ler laux billets. ceur-ci n-e'consti-
tuant pas créance à sâ charge. L'iûdemtriEation âccord6s aui porteurs de billetr
taux con8tituo donc uro mesure de pure libéralité.
, La plupart_des instituts d'émission étrangers se relugent à indemniser les
polteurs de billets faur, même si ces portsurB soût de bonne toi; il on est
428 r,rvnr rrr. oELtc^T. vc pÀRT. Exrrxcrrolr DEs oDLrcÂT.
-
,126. Ds la prcuve du t!.sndat. La prsuvo do l'oristoncs d'uû malalat
do recovoir payeEont, 6t pa*art de- La üb6ration du débit€ur, 6Et ügie par
Ies prhciper de druit commun en matièrc de mandat. Voy, à ce rujet t. V,
trd 397 à 401, et rpécielement Gand, 29 léüier 1956, Par., 1957, II, 52.
-
Comp. Brurelles, 16 décombre 1958, J.T., t959, 718, ot cass., 18 soptombr6
t96t, Par., 1965, I, 62,
qu'il tr'a pas drantage cette qualité vi§-à-vis du d6biteut. Mais il est néan-
Eoin6 une polroDne indiquéo pâI lo cÉancier comme chargée do rrceyoir
yalablement payeDent. Etant désigné dans la conyentiotr, ùoùc de comflu.i
æcord,, il te peut êtm Évoqué par lo créancier, tout ru moitrB §,iI e8t établi
quo se désignation a. été taite dâtr8 l,intéÉt du d6bit€ur, ou dans l,intéÉt
coumun des deux parties.
Le8 pr{cision8 qui viennent d'être donnée8 pormettent 6galemont de d6tsr-
miner on quoi la désigtration d'wr oillcaae soht ior.h gror,;a difrère do la
ccctôor tlc ûéaicc etr de la, illllgation.
Srcrrox II.
- Drs crs où LE
pÀyEuENT
Egr vÀLâ.BLEr
QUOIQI'E ITON FAIT ÂI' CRÉÀNCIER.
(t) Voy. PorHIEn (À qui I'alticle 1240 a été emprunté). Oüliootioru. no 508.
alitré,a- læ, et erposé de8 motilr ds Bigot-PÉamenèu, LoèîÉ (éiI. belgé), t. vI,
p. 168, no ll8.
(2) Non reutomont I'hypothèse du faua æéancicr, I[ais eussi celto du fouc
432 r-rvnr rrr. oELtcÀT, vc pÀRT. ExrlNcrto!{ DEs oaLro .T.
-
,4. Pour déterminer I'exact champ d'application de I'article 1240,
il faut remoater ut but poursuici pat le.légishtnut.
La loi envisage un oao ads sBécial : celü du creancier ügligenl,
qui a laissé un tiers s'gmparer de sa créance, ou qui a omis d'exerc€r
ses droite. L'exemple le plus clair celui auquel Ie législateur a
-
- est oelui de I'héritier âpparent (t), Ou
certainement songé peut
en concevoir d'autres : celü de I'héritier qui tient ses droits d'un
tèstâment, par Ia suite annulé, celui du cessionnaito dont I'acte de
cersioa est, ensuite, annulé ou reooindé, etc.l mais non celui du or.san-
cier qui reçoit payomoût du débiteur céd6 avant la sigaiûcation de
la cession de oréanoe (2) : Pareil payement est valable sans le seoourE
de I'article 1240.
On voit aussi par là quo Dous sommes très loin ds l'hÿpothèse du lâursairê.
Le payement lait au laussabe est, en principe, dans le 8ÿstème du Code civil,
u!.payement nul (toy. tupru, ûo 425). L'articlo 1240, qui se justiffs par dos
congidérations propr?r, n'a pâr pour objet do moditer cette solution. L'hypo-
thèBe du laussaire eïl üiangèic à la disposition de l'ârticle 1240 (3), qui
suppose, à Ea base, un ûéarLciet ,ügligcü qui a laissé un tiers s'emparer da
ta ûéaùce, En cas do laux, le créancior est à I'abri de tout reproche (seuf
circongtrnces erceptionnelles).
O. L'artiole 1240 est une dispositioa établie daru tintêrêt ilu ilébî-
rcnr. Le débiteur qui a de justes raisons de oroire que le creancien
apparent est Ie créanciêr véritable, parce qu'en possersion de la
oreanoe, doit être considéré comme ayant valablement paÿé. Il n'a
riel à se reprocher, tandis que le créancier véritable a montré de Ia
négligence en laissant un autre s'emparrr de gon droit.
Il en résulte oette conséquence qu'il inporte peu que le possessetr
ilc la oéancc soil de bonne ot de mauçaise foi. C'est le ilébitnar qtt
est pmtégé; si lui est de bonne foi (voy. infta, to 433), le reste
importe peu.
Le cr6ancier, d'autre part, no peut se plaindre de Ia validité du
payemetrt, oar IÀ loi ruppose, à I'origine de la situation qu'elle règle,
une négligence initiale de sa part.
Il Ésulte des précisions qui pr{cèdont que I'article 1240 eit d'applicariorl,
' odiêtumcnt rara. Dang la pratique, saul lo cas de I'h6ritier apparent, oo ne
trotrve qu'exceptionnellement des personnes qui pui8sont êtrc Considéréec
comBe en posaession de la c!6ance.
La alétermfuration de la possession d'une cr{anco, tout 6tr étant Égie pâr
les principes ci-dossus, est ü pw fait; le juge du lond apprécie souveraine-
' ment, mais à la conditioa, bien entendu, de ne pas s'écarter des principes qui
pÉcèdeût.
porto entre rlébiteur (ti6rs Eaisi) et cÉancior (8aisi) ne Eoût pas modillés. MêDe
lo jugement de vatiitité de lâ saisie-atrêt n'emporte pas, ên drcit belæ (1),
traûsport de la créance. Il no conlèrt que le droit de Ia laire venilre ou d'eh
fairs distribuer le montrnt par co[tributiot, dotro o! concours &yec lss autres
. . créancieB, Ê'il otr erlste (2). De mêmo, etr matière de déPosseseion involontairc
, de titr€8 au porteur, le possôgsoul du titre rs8te cÉÂlcier, püsque en matiQre
de tifues eu porteur, lo dtoit s'itrcor?orê dam h titrc. Le oew* domitrzt ne
dispose que de Ia revenrlication, dans les cas où elle est admiso. Mais pour
laciliter sa tèche,la loi du 24 juil€t ,.921 a créé uno proc6aluro epéciale, I'oppo'
" sition, qui a poùr efret d'immobiliser momeDta.némett le titre. La question
ds pmpriété sera résoluo, comme en droit commun, par une instance el
revendication, s'il y a contradiction. Jusqu'à décision de justice, lo pos§esteur
reste donc cr{ancier vis-à-vis do l'établissement débit€ur, mai6 en vertu de
la loi, ce dernier ue peut plus payer.valablêmsût entrc ses maias. De même,
pour le8 payr ayart établi utr contrôle ale alovisos (loi du 8 âott 1932 et arrêté
royal pris on exécutiô!), le rtssortissant étranger resto créancier. Il ue perd
pas cette qualité ; mais pour délordre le8 intér{ts ds sos nationaux (par le
pmcéd6 technique de la compemation obliBatoiro), la loi irterdit de payer
valablement entre ses mains. De même daûs la loi du 24 mai t937, créant
' ua privilègp sur I'indemnité d'assurance au prollt des victimes d'accidenk,
. l'assuré rests créancier, mais le payement qui lui serait lait est inopposable
à la yictims (3). Même aituation, enûn, dam la loi 6u 1er juillet 1956.
On remarquera que taltôt la loi Ee co',,,6,,te de défcrdlc tlc pager au créarr'
cier, laissant pour le surplus le jeu tochnique des institutions se poutsuiYre
(comme dans lo cas ds la saisie-arrêt), ta\tit elle üfar.il de payer e1,, cn mêmc
,Dnps, alle onlonw de paysr à ule cürrt psrsotrIro. C'est le car do I8 loi du
. ,4 juiuet 1921, de celle du 8 aott 1932, de la 1oi 6u 1er juillet 1956 sur l8
réparation des accidentE al'automobiles, etc.
La défenre de payer âu créancior, ou I'ordre de payer à une autrc
.pelsonne, §ont der ûglea ilérogmires aa ilroil comma . Il fàut dono
\î tde æptb pour qu'il y. ait lieu à application de I'une ou I'autre
d'entre elles.
. La sandion de la violatiou de ces ràgles, dans les cas où elles eris-
tent, est la n itl ilu pqcmcnt (4). Le débiteur pourra douc êtr€
oontraint de payer une Becotrde fois, rauf (conformément au drcit
commun, cette foi§) Boa loIours coatro celui à qui il a payé à tort.
.La nature de oe reoours sera eraminée ultérieuremeut (infra, to 4l*?1.
TITRE IOI. : LE PÀYEITIN,î 437
yoy. €-t, irfra, tror ÉgO et d4t à 449. L'erticlo 20, 9o, ato
.süJrra,- no _4t9,-en no!:e,
lâ-!oi _aF 16 décembre 1851 (toi,du 24 ürai r93r) dispose gu,aucun paÿerient
lait à l'arsuÉ r ne sera libérâtoirs r.
438 r.rvnr ur. oBLrcÀî, vo pÂRr. ExrINcrIoN lrrs oBLrGÀT.
-
. Ceci alit, se pose la tÈs importente questio! do sayofu s'il y a üeu de dis-
'titrguêr €Dtr€ la saigie-arrêt et I'opposition ou si, dâDs l'*ticle 1242, oppo-
sition est pris comme slrnoûJrmo de r saisie-arrêt r, en telle sorte qu'il Iaut
, une saiaie-arrêt pour invalider 16 payement lait au créancier Donobstant la
sâi6ie, et qu'u[e simple oppoaition ne suflit pas.
Il règne à cet égard, en doctrine et en juriaprudeuce, dc graoæ cotfisiont lll.
' Il est exact qu'en réglemeûtânt la saisie-aEet dans le Codo d€ procédure
. civile, le législateur a onteDdu supplimer la distinction, admise dane I'atrcien
drcit, eûtre r saisie-arrêt r ot . oppoaition, ou r atrêt pur et simple ', qui
. n'était qu'un simple erploit, san6 Àutro formalité, meis emp6chant néanmoinE
le créancier de recevoir, jusqu'à ce que I'opposition ett été levée, ce qui était
dt par Eon débiteur. On a voulu ainsi éviter, dan6 l'Àvenir, en les privaat de
tout efiet, des oppositions loDdées pârtois uniquement sur la méchâûceté ou
le caprice d'un hommo iniuste ou inquiet (2), €t I'on a imposé, pour que
l'opposition à payement sortisse 8es elletg civil§ (art. 1242), la saieie-arrât, avec
toütes les garanties que comDolto cette procédure.
i ' Cela est exact. Mais plusisus décisioûE eû oût dêduit qu'en I'absence iles
formes prescütea pour Ia saisie-snêt, ,oür, opposition n'est qu'une Yois do
lait (3), avec, commo conséquence dnrplicire, l'inappücabilité de I'article 1242
du Coale ciyil. Cola esl. uîc cict t, Il y a quÂntité de cas où I'oppGition ,§,
pGrr,,;ise pat ür. raû, dc ,od, et, en veÉu tle la loi elle-même, rûtit,ous ,cs cîel't,
ov point ile oue & l'a'{;icle 1919 ifu Code cioil, ea,s læ fmmaldtét ilc la aaisic-
anêt. Les câE où I'opposition à payement ost autorisée (4), §ans qu'il soit
bssoin ale I'astreindro aur formalités de la saisie-arrêt, Eont relatiYement
nombreur dans nos lois (5), et il paralt certain qu'uu payement lait au mépriB
de pareille opposition tombo sous I'application de l'article 1242.
L'üticle 218 du Coile civil, âutorisânt I'un d€s épour à percevoir, aux üeu
TITRE 16I. _ LE PAYEITENî 419
(t) Il en est do même do prclque tous lel cas d'opposition autorisée par la
-
loi.
ill Vov. sttota.\o tg5. Aililc: îo 1't8. -LaURENT, t. XVII, no 550; GÀR'
goiriur ei CÉzrn-Bnu. t. -IV, ro 226 i LEURQUIN, op. cdr.' art. 565' no 266.
t3l BÂuDRy-IJ^c^Nrrnenrr. oülioaldon . t. II, ro 1453.
ili Brunnv-LecÆrrlNEBIE; iüidà,' LEUR0UIN, no 266 ; ciY. Diûart, 15 mars
l9èî- Par.. 1962. III.72.
t5ÿ Lr.urinnr. a. XVII. no 551: LEURQUIN, art. 565, tro 266.
iÀi cari.. lr'ian"ier lôtl. Pcc., 1841, I. 6î; Bruxelles, I mars 1894, Pût.,
lgèd, il, e'52; Leunzxr, I.-XYII, no 552'; Lrunourn, §cirie'arrâ, art. 565'
no 2rg (ot la note).
{il vôv. nruoni-1,Âc^NTINERIE, Obldgatiorc, t. II, no ,.45r' et lês Dotes;
Coiix et- C.rpIrrxr (8e éd.), t. II,'no 308.
IITRE ICI. _ LE PÀYTuf,NT MI
so trcuveient entrs les mains du tielr saisi, même ai elles excédaient log causes
do la saisie (1). La raison €n était que la cr{enc€ saisie-arrêtée continue à.
laire partie du patriEoine du saisi, et qu'en cas de saisie-arrêt subséquetto,
lo cÉatrcier premier sai6issânt, qui ne dispose, par Ie fait de Ia saisie-alr6t,
d'aucutre cause de pt$férence, doit subir le concours dês autres créanciers.
Il pouvait donc s€ laim qu'âyant seisi.etrêt6 une céance do lO.O00 francs
pour une câuse de seisie de 4.000 frücBr ai la saisie était ümitéo à concur-
renco do ceE 3.000 freûcs, l'inteNêntion de cl$anci€rs poEtérieuts aurait eu
pour résultet que le cl$ancier premier saisissant n'ett touch6 qu,u! dividende.
Otr avait imaginé de pallier cotte situation, fort désagt€ablo pour Ie saisi,
par ce qu'on avâit rppelé le con,?o, tl'aîactatioî (2). §'il y âvait confar, donc
accord du eaisissant, tout était rÉguüer. MaiE il 8embldt bien que IB contrat
d'afiectation roür-cflrrodü dans I'ordolnalco du préBid8nt était sam veteur (B],
car il n'appartient par à un jug€ de modiflor la loi. La msilleure preuve eD
est qu'en France, il a lallu une loi pour moditer le droit sur ce point (4). Lê
cat,,owe$Gnl de le. aaieie-arrêt n'était donc possible que dc l,cccord du saiais-
Bânt,
Àu principe de I'indieponibilité totale, il y rvait toutêlois ]u!.e cxccgtlion :
le déclst du t8 eott 1807, €nco!ê ên vigueur en Belgique (5), qui décide e!
son elticle A que la §giEie-arrêt ou opposition entre les mains deE rtceyeur§,
d6po8itailes ou admiristrÂteult de cais8es ou deniers publics, en cetto qualité,
l'aura d'eûet que jusqu'à soncuûence de la somme poltéo on l,erploit.
L'arrêté royal du 30 mars ,.936, modiûant les articles 553, 554 et 554üir du
Code de prucéduro civüe, or8aniso le prirciltc ùt cot,,ot rwî.atü at matièt. da
,ai8i. dùts certaing cas st EouE certri!€s conditions (6). Le cantonnement
emporte s.û€ctation de8 BommeE qui en sotrt lbbjet au payemotrt de la cÉance
du seisisaant. C'est donc, derrl ses lignes géléralos (voyez rapport au Roi de
l'aE6té myal du A0 marB 1936), la mêBe r6gle quo celle consacrée par la troi
lrançaise du 17 juiUot 1907;
3o L'invalidation du payement lait au saiEi en violation de la saisie-an€t
ou d'une oppo8ition entruho paroiusment une impossibilité pour le tiers eaisi
de soustrairs ùuru manièrc quclcotqtl,c sa detto à lâ mainmise du saisissa[t,
pet remise do alGtte, novâtio! ou compenlation.
Ain8i que nous favous déià dit, il ne s'agit pâr d'uue compeosation au Bona
cioit du termo, opérant eEtre personnos eû mêmo temps créanciers et d6bi-
trices I'une de I'autm, mais d'une compensation jouant rn 16 tbta mar[,æ dc
créor.ces cl di (kc,Gs, irdép€ndammont des personll€s, d'uro balaoca de comptos
de pays à pays ;
ü) Le débiteur belgë qui payo à I'Oiûcê de compensation étâbli dans so!
proprc pays êst alétnitivement libéré, mêmc à,|'Cgaîd dÿ ûéqncdcr. En se con-
lormant à la loi, il a, en efret, efrectué u! payemeot vala.ble. C'est en réalit6
le paÿement lait diroctemont au créatrcier qui, guoique pouoar, valoir à l'égard
ds cêlui-ci, serait aléatoire (voy. rüpro, en ûote).
Il résulte de ce qui précède que les cons6quences ultérieures d'insolvabilit6
de I'OfEce de compolsation (€û fâit,IaBmque Nationale) ou de la dévaluatiou
dê la Eonnaie dotlt à chargo du créancier (1) ;
c) Ls,loi du 8 aott 1932 n'attsirt sû priucipe guo los ddüirrürr belges, ot non
les cr+atrciers; c'est-à-dire lês impoÉateu$ de mârchaûdises étrangère§, et
non IeE erportateu$ do marchandises belges (2). L6s créancier8-exportateur§
belgss pouyeDt, sans doute, bénétlci6! dos avaûtage8 du clearing eû 8o cotrtor-
tnant âux lormalités imposée§, et protter ainsi des garanties de paÿement
qu'il oûre; ils s'y soumettônt en lait sous l'inlluencs des nécessités écono-
niques, mais ils n'en Bort poirt ,enns oû vertu d'uûe obligatio! civile. Slils
traitent hors cl,earing, ils traitent bien entondu, eu égeral aux avantages du
clêari[g, à leuIs risquoE et péüls (3).
_ Ll) Voy. J. VaN- H-ourrD, étudo citéo, !o 22, litt. ,, et NrEoyEr, cité pa!
J. Van HourrE, iüidrm.
(2) J. VÀN HourrD, étudo cil,ée, \1À 72 el 25.
(31 J. V,rN IIourrE, étudo cilée, ibiùm.
l4l \oy. wya, no 437. D'eutre part, la loi onloune de payer à uro sutro
Dêrronne que le créa[cier, -t€l qu€ I'indique le almit commun, puisqu'en matière
de titrss au portour, le ùoit a'itrcorporo Àu titre, et dès lor8 quC le créaûcier
(plus eractement, lo propriétaire) est lo tiers porteur.
(5) §ur la question do savoir s'il E'âgit d'un peyement nul ou inooposable,
voÿ.'t. V, no-tlo4 et lto'. Aitutc, infr-a, * t4§,
(6) Voy. I'une des DoteB précédenlos.
4lÀ uvng rrr. oELrcÀT;
- ve pÀnr. ExrtNcrroN DEg oBLrcÀT.
übératohe yi§-à-vis du tiêrrs porteur (aÉ. 23), Baul, le cà8 6chéant, ls rcoourr
do ce derDier coûtr€ I'opposant.
442bis. Lol du 24 rD.al 1937 étsblksant un prtv ètEs' elr laveur des
vtctlr[eE d'acctd€lrt Bur I'lldeûnlté d'aeeurslce due êtr ralson ds cet
acctd€nt. l.t ,ulUst 1956 sur I'aBauraEce obüEatolr€ etr
- Lot du d'autonoblle.
lrattèr€ d'acctdelts Cette loi, qui a été incorporeo dana
-
la loi hypothécaire du 16 ddc€mbre 185t, süü afticle 20, 90, a déià été étudiée
âu tome II, !o 72tùi.e. Bornons-nous à rappeler ici qu'indépendamment du
priyilèg€ qu'elle institue daûs son slinéa 1er, cette loi dispose de plus, dan8
son alinéa 2 (et ce, pour donner sa pleine eÉcacité au privilège qui, comme
tel, ne crée paÉ d'action directe âu pr!fit de la victimo contre I'a6§ureur :
voy. t. II, ro 72Lbiel, que tout pâlremstt lait par l'assureur à I'assuré 8âtr8
que la victiBe ait été désiûtéro8sés Bsra inoppoaablc à celle-ci. C'est donc, par
snalogie, l'appücâtiotr de I'articlo 1242 du Codo ciyil (l). L'as8urÉ reste cI{aD-
cier; mâiE l'arsursu!, en le payant, 6'erposê à devoir Payer une seconde
foi§, le ces échéant. La loi, en d'autres tetmes, déle[d de payer au véritable
cr.éancig!, et ordonne ile payer à une autrc petsonne, âvec, comme Eatrction,
I'inoppo8rbilit6 du payement lait au mépds de Bon interdiction.
Rappelous aussi que la loi du 24 mai 1937 perd tout intérêt lorsque le légis-
leteur eccordo à la victime il'accident uns Protection rertlorcée, notâmmont
on lui rocotrtreissantr we oction itbecla conùc l'oss1/;/,eut de l'auteur responsable
de t'accid€nt. Tel est le cas, en matière d'acci.ktù|,t Cuttafiome, de la loi du
1er jlillet 1956 qui, non seulement crée, en la mâtière, l'assulance obliSa-
toire, mais reconnalt en même tempB à la victiDo un alrcit ?ro?r, cont!6
I'assumur (art. 6) ce qui entralûe l'itropposebilité, à la yictime, du payômert
-
lait par I'asaureur à I'ss8uré (ru,pîa, N 435, 89 aitsi que ls bénéllce de
l'inoppoloülitê ihs aæoptaorû (efi. 11), Uais cstt€ - protectiotr renlorcée
n'€riste, jusgu'ortss, qu'en mttière d'accidents d'autoqrobiles. Eû touts
matiù€ al'accidentE avoc a§suratrcs, I'article ,0, 90, de Ia loi du r.6 décembro
1851 reste donc d'application.
CHAPITRE IV.
OBJET DU PAYEMENT,
444. Plan, La matière €6t gouvernée par des prdacipcr Ûéra&atr qur
6'appüqustrt à -,or.r les payemonts. ll etiala, cn plut, cettti,les ùgl,ls q,éciota,
pour ler dettos ayânt pour objet un cocpr c.ftair ov urte chow ile gcntc, ol
pour celles poÉart sur \îo somma d'tprû.
Nous consacrcrcns uno section à châcun do ce8 ordre8 d'idées.
(f) Pour la loi du 24 juillet 192t rur la dépossession involoûtaire des titros
au portsur, yoIr. l'aliD6a Eüyâ.!t du toxte. -
(2) Cortains inyoquent aussi uûe action on dommase§-intéÉts. fotrdée sur
la lauto du saisi de ne poirt aÿoir afrecté lo payeDert À16sintéreEEôr sos c[éan-
clor8.
É2,6 r,rvnn ur. oaLloÂr. yo PÀît. ExrrncrloN DEg oBr,rc^r.
-
tntnæ qü fait I'objet de la dette; le débiteur ne peut point forcen
le cr6anoier a recevoir ta pqernent portid.
La premièr'e de ces règles est formulée par I'artiole l24tl ; la seconde,
par I'article 1244.
L'artiole 1244 prcnd soin d'ajouter que Ia règle qu'il énonce s'ap,
püque, Ia defie fûl-clle même iliçisible. Et c'est l'évidenoo. Qu'im-
porto, on êftêt, entre créanoier et débiteur uniques, que le dette soit,
ou non, divisible. Ce qui est dt reste dt, immédiatement ou à
l'échéance, êt lê reste pour Ie tout. Le caractère diüsible ou ind!
visible de Ia prestation n'exerce, au point de vue où nous nous pla-
gons actuellement' at cune infiuence. 1l e* itrdifiérent, La question de
Ia divisibilité ou de I'indivisibiüté du payement ne se pose q:ue *il,
y a plasicurs ilébiteurs, ab initb ou dans Ia Buite, Elle concerne les
obligations à plwalité de cujets (2), et uon oelles qui Be meuvent entre
dos payemsnts partiels. IJa matiôro e. été étudi6€ précédemment (yoÿ. t, Id,
nc t44 et suiv,).
gipalonE en termioant qus l'existetroo de pfitaatior.s rræccttivet ot pério-
diquae ne constitue paB uno €rcoption à I'articlo 1244, alioéa 1o!. Dans co
ces, il n'Jr a pas unité de dettê, mais dettes distincies succossive§.
II en est de même si lo débiteur r cont!Àclé phtticurs danee etysrs 8on créen-
cie!. Cos dettes peuyent êtm paÿéeE réparémont, parce qu'elles sont itistinctes.
L'articlo 12À4, alinéa 2, consacre le pdtrcipo de I'indivisibitité ilc ta ite c,
êt nor celui de I'indivisibilité des dottes.
(l) Telle est I'opinion domiratrte. N'est-ce Das plutôt une disposition sup-
plétive de volonté, dans les car où ler parties ['onf,pas, elles-mêmea, sufrsaù-
ps!_t Bpéciff9 ce qui-est dt? SuI l€ vrai sens de I'ex6èutiotr de bonne loi, voyer
t. II, no. {68 ot suivatrts.
Dr Pa@, III. - 29
450 r.rvnr rrr. oBLtcÀT. - vG PÂRr. Exrt!{crroN DEs oELIG T.
.B. Les xonnrrus Drvrsrorrrx^rRr§, qui ont Ieur origine dans I'anêté
royal du 26 octobre 1926, et ont trouvé leur etatut défnitif dâng la
loi du 12 juin 1930, portant creation d'un fozds moütaire;
Cee monnaies devaient être origitraircm€rtt nétalliques (arr. roy. <tu
26 octobre 1926). Elles peuvent être actuellement mdtodlô$tct ou. et
biuets l4l. Iæs biuets soot d6 20 et 50 flancs, et les cetégori€s et le mon
tatrt ne peuyeût et être âugmenté§ (5). Les billets portent la mentlon
Trhonric (6), et l Dention r Banque Nationale r qui y ûgurait égalemont
devra disparaltrr alâns I'ayenir ({). II s'agit donc d'uûo circulstiotr ûduciairb
ë8 a,, el, D.ot de tra Banque NatioDale.
L€§ monnaiss divisiornaires métâIliques, destinées à remplace! les billsts,
lont actuellement I'objet de l'anôté du RégEnt du 15 octobrc r.948, Eller
ront eû ergsnt (piècos do 100, do 50 et de 20 lfatrcs). Voy. et comp. dûra,
titt. c.
Les monnaieg divisionnaitrs otl, cut'., Ugal (loi alu !2 juin t930, art. 2;
arT, du Régent du 15 octobro t948, ert. {d; yoÿ. en ce qui concerne trâ
Iimitation dans les payements, ir.îra, î" L'rl.
La limite âssignée âctuellemont à l'émigsion des monnaies diüsionnaires
est de rt , milliatik cûq ccnt m;lliolrt ile lrancs (loi du 27 jui[et 1953).
Quant aux aucienues mo**aicc rl'ot, elles ont coss6 d'avoir cours légal
(loi- du 12 aYlil I95r, ert.2).
(t) Yoy. Chambro rtos représeltâ.Dts, Bê8sion 1948-1949, Doc. pa em., \o 2go,
p. 2.
TIINE IEf. LE PAYEXENT tr66
-
de 25 contimes en cupm-nicLel cléées par l'anêté royal du 18 ,évrier t96{
(ort. 5 dudit ùrêté).
' 157bit. Tolérance quatrt aux trroünalæ ds btllon étratltlèrês. Il
oxiste uno certaine tolérance quaDt à I'admission, dars les payemerts,- des
monuaies de billoD étrangères dans les tocolirdr ooicit cs dcc froaldàr,' (loi du
19 juiUet 1895 €t arr, !oy. des 6 ssptsmbre 1895 et 18 mals 189?). Cetto
toléralcs, limitd€ aur particuliers (loi du t9 juiUot 1895, art, 2), n€ E'étend
qu'à colculfence d'une somme de 2 lralrcs pou chaquo trstrsÀction.
(l) LÀunENr, t. XVII, no 563; CoLrN et C^prr^Nr (8. éd.), t. II, no 289;
Pr,ANroL et RIPEÀT,t. VII, no 1161.
(2) Gand, 20 octobre 1933, Pcr,, 7934, ll, 44; Bruxelles, 12 janvier 1935,
Par., 1935, II,90, et 4lévder 1936, Pas., t936, II,52.
IIIRE I'1. LE P.ÀYEIIEIIT &57
-
aur têrmes de I'article 3 de la loi du 30 décembre 1885, êtrs éxpri-
mées gu'en francs et centimes. Il en résulte :
o) Qu'il ne peut être question d'obligatione en monnaie étrangère
dang les actÊs authentiques (l) ;
ô) Que les tribunaux ne peuvent, en oas d'obligation libellée en
tnottaie étrangère, condamner qu'au payement d'un tel nombre de
franoe gui I'avérerr néceseairê pour so pmcuner les moanaies étran-
gÈres dues au jour du payement efrectif.
(5) Voÿ. et comp. Brux€ll€s, 2 juin 7924, B. J,,1.925, W i 2A avdl t926, Par,,
1926., _II, 166; comm. Brurelles, 2t mals 1924, Jur. com. BruÎ., t92L, ZgL,
Attulc: cess., 17 janvier 7929, Pot., 1929, I, 63.
-
458 r-rvnr rrr. oELIoÀT. --: vG p^Rr. ExrrNcrroN DEa oBLrGÂT.
La deEande formul6o on monnaie étrang6r6 doil, êl;te éootttéc pût tct pa?.
,irs (r).
iL6O. Sulte. B. Du ptyërnêût en espèces métalllques.
clause
-
précisant que -La
le payement doit se fairs en monnaie métal-
liquo est-elle valable ? Cette olauge ofirait un intérêt au temps où
la monnaie d'or ciro ait, cornme monnaie légale, aur côtés de la
monaaie fiduciaire et à ga même valeur. Est-elle ücite ? Inoontesta-
blement oui, et principe (2). Lonqu'il y a deux ou plusieurs monnaiec
légales, les parties peuvent convenir que I'une d'elles, à I'e:olusion
de I'autro, §ervira dê monnaie de payemeirt. Mais il faut uue clause
erprlesse en ce sens (voy, et oomp. supra, to l§61.
Il n'en serait rutrement que si une loi déorétait I'obligation d'ac-
oepter telle monnaie légale en payement ,onobsttnt taati conÿentbn
æntraire. Une telle loi, d'ordre public, frapperait Ia comention de
nullité par application de I'article 6 du Code civil. Le ptyemsnt en
espèces métalliques ne pourrait plus être exigé (3). Ce fut le ca6 en
Belgique des arrêtés royau: du 2 aott 1914 (article uniquo) êt
25 octobrc 1926 (ùt. 7), et de I'arrêté-loi du {0 mai 1940, gui ont
institué ce qu'on a appelé le courc forcé du biüet de banque. Nous
en arrivons ainsi normalement à la seconde partie de notre 6tude :
les ràgles sp6ciales applicables el cas de dépréciation de la monnaie
(kfra, re 462 et suiv.).
461. Goure légal et cour's !orcé. Le3 orr€ûtrents artérleur€. Il
-
est maintenant poseible de dire ce qu'il laut ontendre eracteEent par r couro
-
légal r et r coura lorté r, notions au sujet desquelles il eriste parlois des flotte-
Donts et des conlusions (4).
lJn sigrc monltoitc (qu'il n'y a pas tiou alo corlondre âyec l'ùzird monétairt)
a, en droit civil, corrs l/got loBque laloi fui attdù,lrc force libéraaoirc dats lct
?aÿcmc',,;t, Le cours légal peut être attribué à un ou plusieurs signes mon6-
tairss. Tous l€s signes rqonétaires qü out cours légal se tmuyent, tu point
alo yuo ile leur lonction dans l€8 payements, sur le mêmo pieil. Ils peuvent
donc, en principo, être employés indiféremment. trfiais compris eû ce aotral
le cours légal appartient à l. catégorie alos loi.s supplétiyer de volonté. Il n'a
IITRE tor.
-
LE PÀYEIf,NI 69
d'efret que si les partiss n'eÊ so[t pas Àutremeût conyênue8 (art. tlg4 et l24g).
L€ cours légal n'empêchs pas les parties do prévoir srpressémetrt que lo
paÿemeDt se lora dâtr6 un 8igtre monétâire détorminé (espècês mételliques, par
e:emple: voy. cuprc, no 460), parmi ceux qui oût cours légal, ou nêne dans
uns o.utlg montraie (monnaies étrân8ères : yoy. &.rrrc, tro 459).
Il y a, d'autrc part, courc forcl lorsque la loi précise qu,utr signe monêtaire,
qui a cours légal, dcûa ehc æacP,,é ItG h, trt(f; ics ilans las paÿcrr.cr.ts, r,or.obt aat
toÿte co,,oêt ,ior. cot rrairc. Tel est, à nos yeur, le yéritable se[8 du cours torcé,
c* égad aua prircipcs ilc ihoit cduü. Rigoureusement partraût, tre cours torcé
go ùmite à cel& On cloit pourtant, trÈs Bouvent, que le cours lorcé sigtriflo
l'itconyeftibiüt6 du biUet ale banquo vis-à-vis de La Banque. Il y a cours torcé,
dit-on, Iorxque la Ba[que eal dispc*sée dc æt bil/,l;s ù tltc. ll y e,
alorr, à propremeat parlo!, cours totcé N 'çmbotreer
proftt ilc la Batquc, entrc portou!
du billet et débitout de celui-ci. C'est là le selrs écoromèqtr du courr torcé,
qui ne doit pas se confoudre avec le *ts inrkli4ttn, gars doute, eD fait; I'itr-
coûyertiDilité du billet ue s'établit-elle que lorsque la monnaie llduciaire eet
o)rposéo à de8 darg€rÊ, et alors la mosure cor&oûirc qui s,irnpose est ce qui
col8titue, en dmit civil, Ie véritâtrle cours torcé : la défonse d'exige! dans lsg
payernents un autre signe monôtaire que lo billet. Cette mosure eat indispel-
§e.ble parce que, sars elle, It premièm demeuremit pratiquemett lettro morte.
L'Etat n'étabüt I'itrconyertibilité du billot que lorsqu,il enteud prctég€r
celü-ci contre le jeu dea circonstances, et lo uaintenir en mêmo teml» à sa
voleur comme motrnaie légale. Âusi cours lorté, au sens où uous I'enterdonE,
ot inconvertibilité ilu billet sont-ils prccqu.,oÿioürs tridr (voy. alr roy. du
2 aott t9r.4, article uuique, aI. lcc rr 2; loi rrangâise du t2 aott 1810, aIt. t.t
et 2; loi Irangaise du 5 aott 1914). Mais il r'en est pâs nécers,lir.errcû oj,n$i.
Et ce qui le prouve, c'est l'an€té royal du 25 octobre 1926, qud a @ain cûu
le cowa forcê tant ci tablisca,,t la conortiülité du üilrr, (l). L'aÉicle S sup-
primo, en efret, l'inconvortibilité du billet en obüg€ant la Benque à !em-
boutser sos billets à vue en or, en argêDt à sa raleur-or, ou on deyises-or
sur l'étr gor, tandis que l'article 7 Baintiênt le cours lorcé ut scns iht iboü
cdoit, Il stipule que lea billots continuert à avoir leur cous légal, et quo
( rien n'est modiflé aux lois eri8taDtes,.. quant à fobligation pour les caisees
pubüques ot l6s particulieÉ ih lcs nccooit cunne molnaic légah norrobtr'laÉ
toÿrc cot oct,iofi co,,,,rcilc , (2). On a dit que l'alticlê 7 de I'anêté rcyal du
25 octobre 1926 !'était qu'uDo appticetion alo I'article 1S95 du Code ciyil (g).
8âns doute I'ost-il, inconte8tâblemsnt, llais iI !'e6t pas soul€metrt celâ.
IndépendammeDt d6 ce point, il maiutient, §emble-t-il bien, ls couls torcé
mêmo pour les billets émis postérieuromônt à lâ dato de sa promulgation,
ot à l'6gard d'engâg€Eents également postédouE. La circonstance que lo
porteur tr'a pâs d'intéÉt à rsluser l6s biuets, puisqu'il6 Bont payablo8 à yue,
é1â élablic. C'egt en raison de cettê situation que les parités-or ot monnaies
étmngères ort été übrement modifiées te 2l septombre 1949, et que la Baûque
Nation0le a Ééyâlué, à cetto date, son encaisse-or sur base de Irânc8 b€lg€s
56.264 ls kilogramme d'or ûtr. D'autlo pa , la conoc*iülité thr ürirlr, n'e par
été réta.blie, et le ùrrra q été supprimé comue utité monétaire par I'arrêté-loi
du 8 janvier 1946. Nous étion8 donc touiours on pr6sence d'uno réglêmer-
.l,aiion prouiæire.
§ 2. nègbs epbiales
-
applicables en cos ile dépréciation d,e la monnaie.
462. Btbltographte. Conclu6ions du procureur général P. Leclercq,
- Poe., 7929, l, 81, et de I'ayocât g6néml Sartini
aous ca68., 14 lévrier 7929,
vanden Kerckhove, §ous caa§., 26 lévrior l93t (deur atrêts), Por., t93r,
I, 94 et 99 ; g. Prnortr, Io clcusc-or, Brurelles, t933; R. PTRET, ( Le8
-
r{cêDtes alesti!6os -
dos clauses de garantie contre le8 fluctuatione moné-
TIfRE I9I _ LE PÀYTxT T 463
taires r, P. P., t9S4, p. 453 et suiv, ; Let oalia/;ioas ,r.ot é,oi1c, c, tçlul:rs iipcr.
crrcionc en ùoa, p/,oé üelge, Bruxellos, l9g5; ! L'anêt de cassation du
24 noyembre 1949 Gt l'éyaluation der domûagEs-intérêts r, J. î., 1950, 49
ot suiv.; . Ls prssé et le pÉsent des clsÙses do garaûtio coltro les lluctuatioDc
de la monnaie r, .Rcoÿc th la Bar.qta,1950, t4E et süv. ; p. LaLoUx, ( Etudo
-
critique des moyeûs de se prémutrir cotrtre la r{pelcussion de l,instabilité
Eoûétairo dans les coDtrats à long terme r, B, J., tg2î col. gS4 et suiy.,
êt col. 385 et suiy,; rLa jurisprudence belgE, lg
- G. DuEors-CLAvrEn,
oouË lorcé et la stabilisation monétairo r, Journ. ilo droü iaænæionol prbt
(CLUNET), 193t, ttgT ot suiv.; P. Qu,rnsn, r La clause-or, I'or monneyé,
ot le pouyoir d'achat r, .B. J., -t935, col. 226 et suiv.; r L'âbrogation de la
claus&or, l'arrêtô du 11 avril t9g5 .B. J., t935, col. 822 €t suiv.; Er[. DE
',
MIoX^NDRB, Ftanc belgc ol monnaic ldgare, Courtrai i968. -
Pour l& bibliographio ftaryaiæ, vorr. PLÂNroL et RrpERr, t. VII, no tt66
(note à I'intitul6 de tra subdivision); MrcEEr. V^ssEUR, r Le droit des
clâuses monétairrs et l€s ênseignemetrtE de l,écotromie politique r daas Âao.
trim. dr. cio., t952, p. 431 ot suiy.
En ce qui concome le droit rulsrr, cons. P. CavrN, étudo dâûs J. ?., 195C,
p. 201 ot suiv.
464. Iroûrées qut sont è la baso des dlfér€'rêg qBastions que !ou-
lèÿe la déprédrtloE de la Eonn8le. La dépr{ciation de la mornrio Bup-
pore toujours, à sotr origine, ur fcua.- Faur metériol darE le8 évéDement§
ooûétair3s artélieurs au XIXc siôcle, cotrsistant rlaus la diminutiou de Ia
tenour en métal avoc maintieu dô la même valeu nomiûale; taux intellectuel
depuis I'eristence de la monDaie ffduciairo, conEistant dans I'incolvertibilité
du billet et I'institution combinéo du courE folcd, slors que les billets portent,
dê
6t continuent ile polter, la mention ( payablo à vue r (l). C'est parce que ce
peu pour le momeut ds mchercher §'il ê8t
tarl.I est commis
- il importe
imposé par l8s circotrstânceB (2), ou seutemetrt par l'osprit do rapine du Pdnco
que la monnaie se aléprécie. Lorsque la d6préciation de la monnaie se
-r{alise, elle pose, do la maniôre la plus crue qui püese se co[ceYoir, le coDrlit,
aigu au plus haut point, d€r intér+ts de la collectiYité et dos intérêts privés. La
Donpaio est une tzit, ih mecÿ;re, Elle suppose donc, par eEsence, la stabilité.
Les particuüere recourent à elle pour apprÉci8r leul§ prestations réciproques,
. €t 6e fondent sul la Btabilité qu'elle corEport€, par déûûition même poureit'on
dire, pour contract* à long terme. 8i Ia monnaie, en période coltlactuelle,
change de valeur (soit dg valeur nominalo: substitution il'uno monnaie à
une autre; soit do valeur réelle, pnrcs quo la valelu nomiûals a été mâintenuo
de torte), le déséquilibre des prostations se pr.oduit, et les parties §ont, 0t0
priacipe, fondées à corriger los efrets d'une lâusse éÿaluation qui ûo lour est
pas imputa.ble. D6 tout temps, et pqr des l[oyen8 techniques divetr, ot â
ossayé de se prému[i! contre ce risquo. extr+memeût grsYo. Mais la question
n'a pas été régl6o sans difrcultés, ni r6sfutatrces. LoBqu'il y a 8ltération du
titre do la monnaie, le laussairt coumnné, qui y a recoura, entend cons€rYer
le bénéllce de son acte pour diminuer ses alettes ou remplir ses câi§sesr deYe'
nues viales, Il s'alritera derrièle la lorce, ou la raison d'Etat, pour imposer
6â yolonté. Lo!8que lss procédés d'a.ltératio[ ile la monnaio se lurent rafEûés
. (et lurent rendus plus laciles, d'ailleure, avec le, monnaie tduciaire), ot que
c€tte lalsillcation ne a'inspira plus BimplemeÂt de tlesseins illicites, mais put
6t!e consialéÉe commo imposée par les circonstances (dues à des éYénements
graves, iûtérieurs ou extéüeurs, ou môEe, plw simplemeni, à I'impéYoyânco
ou à la faible83e des gouvernants), l'intérêt g6néml put, en un csrtain senr,
ontrer en coûIlit avoc I'intét€t particulier des contractants, ot impo§er le
triaiûtien tctil À ga valeur nominal€ d'utre monnaie prclondément alt6rée
on tait, ce daus le but rl'éviter des maur pireB encoro (3). Nou§ allons Yoir
dans un instant commeDt le problème a été ré8olu (drfra, no 465), et comment
on ù àutorfué los citoyen8 à so prémunir contr.e les risques qu'entnlne, dans
l sphère de leulï iûtérôts contrs.ctuels, la aolution l6gale (drfrc, no 466). Nous
oraminerctrs ensuite les questiona que pose, eu é8ard à ladito solutiot, le
substitutio d'u[o monnaie à une autre (irrto, no 467). Nous terminorono etrffn
par I'étude ils I'idluence que psuÿont avoir, dam les clau6es dite6 . d'agio D,
les fluctuations de la monnaie étratrgère âdoptée commo étalon de élérotrce
linfia, ta 468 et 469).
465. Prlnctpc qul comîr.trde la ruatlère I I'artlds 1895 du Ciods
ctvll. Un priûcipo domire tâ matièro : I'article 1895 du Code ciüI, qu'on
- unanimement à con8idérer comme une digposdrion orgar.iqÿG ilc Lorlo
s'accorde
TITRE IOI.,_ LE PI,YEXTI{T 465
rhoia cioil, et uon pas seulement limitée au contBt de prêt (f). Cet article
dispose que I'obligation qui résulte d'un prêt en ergent n'e6t toujouts que
de la somme wutüri,qtc énoncée au coûtmt. §'iI y a augmontation ou dimi-
nutior d'espècos avant l'6poque du payeBent, le débiteur doit rendre Ia
aoame nul,ûéiiqvc prélée, ê, ra. doil nîbc Eua c$c soûame dan8 les espèces
elrânt cours âu moment alu payement. C'est, on le voit,.la di$ociæion tadicah
de lq oalcrr tÂst Ln ilc la tno,;naie, et dc sa oal,cÿ,l No\tNÀLE. La vâleur nomi-
nale, ccnlc, compte. Peu importe que la yaleur *elle se soit modiflée. Cette
valeur est Ugat.mên iûeîit a$te. Il ne peut en êtrc tenu compte À aucun
titre. Dès l'instant où la valeur légale do la monnai€ n'a pâs ét€ nodiûée (yolrez
et comp. iafrc, no 467), c'est cette valeur seule qui doit être prise en consi-
dération. Application aur lormes actuelles de la dépréciation monétairc r lo
billet de banque vaut comme monnaie légale nonobstant toute couvetrtiotr
contraire (voy. nrprd, Dc. 460 et 461). Cette monrais cons€lye sa valeur romd-
ndlo, quelles que BoisDt les fluctuations q ,'aû fair, elle puisse 6ubir, corBmo
marchandise, sur le marché des changer. Ces lluctuations sont ineristaÀtes
aür yeux dü droit, on co qui concerne la lorcc lib*atoitc rlc ld monnoic dant
les pagemcr.ts. En d'autr€s termes, la dépréciation du lranc est wre ;filo,li é
jurüirye. Le lranc reate légalement le lranc, tânt que la loi ne I'a pas changé
(voy. et comp, infra, to L611. Il pout donc êtle employd dans les payemeûtr
par le débit€u! à la mêmc oaleur qu'll avait lors de la traissance de.l'obliga-
tion. L'obligation d'une somme d'argent ne porte que sur la somme ntmlriqtc
énoûcés à l'obügatioû, et notr 8ur la valour rdrtr, do la moûûaie stipulée (2).
. A ,tahe époque, I'articlo 1895 du Cod€ civil no jouo plus quo quaût à la
monnaio liduciair€, à Iaquello le législateur a donné couls lorcé. Il subsisto
même er cas de retour à lÀ conyertibiüté du billet (yoy. arr. roy. du 25 octo-
bre 1926, art. 7, el, st pl,,, to 116ll.
L'articlo 1895 du Cods civil constitue une fu,iot ivridaqta, etr I'une ales plus
doulourouses qui 8oit. Dans I'aûcien droit, la question était discutée (â). Des
jurieconsultes, et non des moindres, €nseigûaient lo contraire. Mais I'ophion,
coisacr{e pù lo législateur dans l'article 1895, était délendu€ par d'rutres,
notamment pâ! Du[ouLrN et PortrrER. On s. très justement remarqué
qu'r on peut évidemment se demauder si les approbateurl de ces amrmatio!8
ne vivent pas dans tes nuées, et n'oubli€nt pas le réalité ! (4). MaiB lâ solutior
p6u impo antss, Bt non pour I€s tlépréciations prorondes, qul psrEottênt à ce
titre toutes le6 6péculations ?
lll Biblionaphk bal,gc : aoy. lee difiérentes étudea de g. Praorrr, ds
P.-t^Loux,-et surtout de R. PIRET, citéeE au no 462.
TITRE IOT. _ LE PAYETTTNT &81
(3) Cass., 30 md 1929, PG., 1929, I,206, et 12 mai tgg2, Par., 1932, I, t67;
rappr, 12 juitr 1930, Pûr., t930, I,245, et 27 evdl t939, Par., 1938, I,208.
Parlant des critiques adredBée8 aur alrêts antérieuB conEecrânt I'application
de I'article 1895 du Coals civil, lê ministère public disâit, ders ses conclulions
rous cesB,,30 mai 1929 : r Ces obscurs blaEphématsurE ignorcrt combien yotr€
rôle e8t parfois pétrible à remplir. Ils oublient quo vous n'et8s pas des miniEtres
d'éqüté, et ne Eevelt pâs combien grande est votre ioio lorsqu'il vous ert
possible d'interpréter uûe loi conlormémeût à le iustice. La p ,cr.lc cau,tc oe
'tottt ct frmtnii locca*iott r-
D'autre part, un arrêt de notre cour de cas8âtion du lÉ mârs 1915, Poc,.,,
1945, I, t28, a'erprime coEme suit : { Àtt€ndu qu€ si le législateur ûxe quelle
o6t la montraie ên cours, cette mesure n'enlèva pas aur parties la liberté de
déterminêI le montant de teurs obligatioua et d'el lairc varier l'étoÀdu6 suivant
tra val€ur do la monnaie âu iour du payoment; que le cours lorc6 des billets
de banque n'implique pas le cours forcé au pair; qu'en ofiet I'article 1895 du
Gode civil doit êtm limité à Bon text€ strictement itrt€rpÉté ,.
(4) Cas8., t2 juin 1930, Pcc., 1930, I,245, et 27 ayril t933, Pûs., 1933, I, 208.
(5) Voici, d'rülleurr, le texto ds I'arrôt du 30 mai 1929 : . Attendu que 8i
I'airêté royal du 2 eott 19t4, contrmé par la loi du 4 aott suivant, déclare
que les billets de la Banque Nationale doiyert être mgus comme Eonnâig
ü68 r-rvnu rrr. oBLrGÀ,r; PÀRT. hxtrxcrrox DEg oBLrG^r'
-,ve:
Nous ne rcchercherons pâ3 §i la solution âdoptée pâr Ia cour e§t togiqus,
ou juridiquement imleccable. Elle tsr, et la iud§prudonc€ qui l'a consacré€
pamlt déûtritiYo (t),
Il résulte de cette jurispnrdenco qu'æ pÂncipe,les clausea pal lesquelles
Ies particuliers tendont à ss pr6munit contre les efrets ds la dépréciation do
la monuôe, dans leur rapport8 contractuelr, Êoût ,iodrrs (2). Mais il faut
. pEndro Barde à la foare donuée à laclause qui tend À url tel but' Les diférentes
. yariétés de ces clauses sont, en eûet, nombrouae§. Disons brièY€ment que :
,. 10 Sont it coûrastablflmcnt lici æ, les clause6 dites à échelle mobile ou de
., rélérence à I'inder-number. Ges clau6es ont pour obiet do fairo varior un pdx
il'aprts les fluctuatious ales mercuriâles ou du nombre-indice iles prix de détâil
.. publié par la voie oflcioUe. Pareillos clau6es ûe mêtt€Dt et ouc,,nc fagon en
léiele Dar les caissss Dubliquêi et les particuliers nonobstant touto coDYontion
co"ntraire. il impôrte di reurirlquer que-co texte e uniquemelt pour bu[ d'âg8urôr
la circutaition des billets. et dô leur attribuer la même force übératoire qu'à la
'monnaie métallious belsb: que le l6gislateur L inteldit toute stipulâtion pr§hi-
bant le oavemenl e! billets-, mais n'a uullement Églé leE râpportr de Yâleur
entre ceüIci et une monnaie étran8ère ; que l'arêté précité ûe condemno p0!
la clause liticieu8e. oui maintient la montaie imposée par la loi; qu'il tr'a pas
délendu aui parti'ei de Bo garântir, de cette manière, contre ull évênement
lutur ûui mettlait ob6taclê à. cs que la cotvottion produise les efretr qu'ellea
ont ttt'éa de commun accord ; Àttendu qu'aucuu des textes relevés dans la
àause. notamment I'article 1895- du Code c-ivil, ne r'oppose à ce que les con-
tractdnts. en vue de maittenh l'éqüYalênce de leulr prsstations #ciproques,
ftieût lê hoûtart du caDital à rembourser à l'échéance suiYant les co[ditions
lncrimitées : que la clauie doût I'agit tend seulement à éYiter que les Yuiatiotr§
du chanae iLe'réacisaent 6ur la convention intervenue ile laçon à moditor los
dmits ei oblicatiàns qü ÿ rYâient été déterminées. r
Voici. d'auf,re Dart.-le ierte de la clause litigieus€, reproduite par l'anêt :
« En ïue de eaiâlt'ir lo Drêt€ur contre la baisse éventuelle du fua.ûc, iI a été
couvenu de cotmuû accôrA entro Darties quê le capital à r€mboursor et lo payo-
rDont deE itrtéêts s'ÀuÊ--menteroDt-ale ptein droit d'une somme proportiouuelle
à cette baisse. en teaanit compte de la Iivre sterüng. Cette valeur étant acceptée
'de Dart ot d'aütre âu tsur de-97 francs, il a été coûYsnu que, pour chaque flanc,
le iemboursement et los intér6ts semestrisk seront efrectués selon la lolmule
IJXC
i-; L rcpré8etrtaût 16 couts alo la livro sterling lo ,our du rembourtemont
s1 :
En sfêt, c9n4-e--19 relèv-e I'anôt du l-.8 mar8 t945t Par., 1945, I, tr8,
r -(1)
Ie cours forcé des bi.llets de banque n'implique pas le cours lorcé at ?ah ;
I'artictro 1895 doit être strictement interpré-té i. '
_(2) Cas8,,.l? iuiû {930, ?as., 1930, I,245;27avril 1933, Par., t943, I,208,
at l.r mets 1945, motilE, Par., 1915, I, 128.
(3) Voy.,à ce sujet R. P-rREr, r Le passé et lê pré6ênt des clauses ile gerantie
contre les fluctuationg de la monnaie r, dana .Rcolc de la Banquc,1950; p, 145
€t 6uiv., Bpécialêment p. 156 à 165.
(n) Même lee clausei d'option de chenga 8otrt lrappéês de stérilité, puisque
les Eotrnaiss étrangÈres !'ont paa é16, pendânt .lollifteEp6. übrement négo-
ciableE. Il est vrai {ue depuis qûelquea ïinées, elles Ié leder;iennent. De no:m-
breuses deyises êtra.ngèrrB peuveûf, à nouv6âu, 6tre übrement néÊlciées on
Belgique. Puisse cetta mesure 6trc le prélude d'ùtr rotour à ta liberté,..
JITO T,TVNE IIt. OELIGÀT.,.-J VO PÀRTI EXTII(CTIOI( DEg OBLIGÀT.
' '
467. Déctête![€llt d\ms nouvelle unlté moûétatrê. §ort de8 obll'
- I'a.rrêté
ÉEtions €D courS et dos obltgatloas lrouvelles. Par royal du
-
25 octobre 1926, pâr la loi du 30 mats t935, et par l'ar+téJoi no 5 du llt mai
. t94{, 16 fraao belge a été, Per tlois loi8, olEcielleuent dévalué (1). Quelle
. . est l'inlluence de pareillo mesure sur leE obligetions en cours et sur les obü'
. gationr nouvelles ?
: Il taut i!/lrtittgru,æ a*h. h, t +îé?çrrrlc, dhabta,iot r. Â I'occasion do la prs'
miàre, la oour de cassation. e pu pÉciser les principes de droit commxn. A
l'occagion de la seconde, te législatour est interv€nu ?ar ooic tlc ilitptotitioat
apécialre, en rsison do la ûature particulière et du but PouÉuiYi lors de cotto
dévaluetion.
la monnaio n'est que r de lait r, et quo la motrnaio elle-môEe n'â pas changÉ,
il no peut en ettr tenu compte (Code civ., art. 1895). Mais lÀ situatioD change
lorsque l'unité motrétairo a, €n tant qu'unité ale mesure, été modiûé€. Il
lDcombê alotr au juge de rscourir à I'unit6 monétâire nouyelle.
Il on résulte qu'en car de modiûcetion du tit o de la mornaie, l'article 1895
du Qode civil r€ste d'eppücation sl la dette eyait, avant la modillcation,
pour objet laîa tomtùc lÿrm&iqu,c i,oariabltmcl,, fiüc cr. ofr',t ü la loi ot
pat la wlorü tlos palùrs, tandis quo le juge doit laire urâge de le nouvelle
unité monôtaire s'il s'agit d'une obügation dont I'objot consiato en une
prestation qui æ *ta éoalréc ca mor'traôc quc le cas échéaù,, at ÿtaérie',;le'l,,ê1,;,',
mênie si I'obligatiou est née avant la modillcation du titre ile la monnaio (t!.
Il a été lait de multiplos applications de cêB principes en matière d'indem.
nité8 d'exprcpdation (ÿ compris la r{tmcession apÉs oxpropriation : cass.
{ juilet 1935, Por., 1935, I, 302}, ds râpport À succession (art. 868-869; voÿ.
lo lome IX), de rÉcompeneos en ruatiôre matrimotrials (voy. le tome X), de
dommages dc guem6, et de condamuatio[ À des dommages-intét$ts, mêmo
pour un Ieit antérieur à Ia mise en vigueur rle la ilispositiou légalo modiûant
le ütre ils la monûâie.
En matière d'accidênts du travail, la coul do ca8sation. â décidé que ls
ûration de la somme À allouo! no dépendait pas d'une évaluation à tairc pa!
le jugo au moment où celui-ci était app€lé À se prononcer, Ie sâlaire de bâse
Beryatrt à d6terminer trl somme À qllouer À la victimo ou à ses âyantB droit
étant Êré par la. loi d'uûe manière iutangible (2).
B. §tcàitiroedoa dc 1916. priÂoip€s dégagÉs par la cour de cassation
-Les
à la suite do la stabiliôâtion de 1926 doivont êtlo cotrsidéréE comme consti-
tuant le droi, comntut eD. la matière, Ils r'appügent donc à toute modi-
tcatio! légale du titre de la monnaie, en quelque sens gu'ello se produise.
1931, Pot , 1931, I, 2r4; 28 iarl'i6r 1932, Par., t932, I, 49; 18 févde! t93r,
Par., t932, I, 75; 9 mtls 1993, Par., 1933, I, t59 i Lièce. 27 mels 1934. Par..
tgS5, II, 149. Voy, aursi ct comp. cers., 29 iuin f9t4, Pat,, t944,1,2L5:
- P0§.,l94L,l,
ot 3 ,uillet 1944, 424,,
(l) Il so po8e, daus ce demier caa, une queation tIÙe intéressatrte de droit
inteiletional Driyé : lo EuDprossion de ]a ctause yaleur-or dânE lo Daÿs do la
monnaie choisie eat-ello oblilatoire en dehom de c€ pays?
r La cleuse-or !, B. J., t935, col. 226 et suivantes. - Voy. Pl êueprx,
(2) Voy. Brurelles, 17 léÿrier 1934, J. T., 1934, 2t4; 5 mai t934, P. P., 1934,
24, ; Liàge, 3l octobre 1933, J. ?., 1933, 204; Gand, 1? juillet 1934, B. J,, t935,
cot. ,19; civ. Oand, 13 décembm 1934, B. ,1., 1935, cbl. 220; civ, Bruxelles,
5 mai tgA4, Por,, 1934, UI, 720, el B. J.,1935, col. 309 (avec atrêt conflrmatü
du 16 féwier 1935); Brux€lles, 30 mars 1935, J. T., 1935, 43r; I mùs 1935,
Pos., 1935, II, ,.54; Liège, lt €t l5 mai 1936, Pas., 1936, II, t[0 et 141 ; Bru-
rsllê8, 1l lévrier 1939, Por., t940, II, ?t. rüprc, no 459 (où la situatiotr
- Comp.
est toute difrérente), et Brurelles, 14 décembre 1938; Par., 1939, II, 54,
474 r.rvnr rrr. oBLrGÀr. vo pÀBT. Exrrxcrror( rrEE oELrGÀr.
-
Ce n'6tait pas aur' ,!t crrardoa! de ccrrr monndo qu'on s'était lié, mâts à la
oolaur ile la monnaie TELLE ou'ELLB ExIsrÂIT au xotrENT DU ooNTRAT;
3o Rappelons entn gu'otrsuite de lÀ s€coûd6 stabilisatior du lranc belge,
6n t935, et deE buts particuliers poursuivis daDE cetto stabilisation, los clause!
lrancs avec rél6lonco à I'or ou à une monnaie étmngèrc ont été limir&3, dârs
leur jeu, à Ia parité-or ou dos monnaies étralgèlos t€llo qu'6U0 existait imm6-
diatemeût avurt ladite etabilisation (yoy, rü?ra, [o 467].
CHAPITRE V.
MOD,IILITÉS DU PAYEMENT.
(1) Voy. trayaux préparatoiros. Erposé des motil8, LocRÉ (éd. belge), t. VI,
p. 169, no. 125.
476 r,rvnn rrr, oBLrGÀr. vG p^RT. Exrr!{crrolt DEs oELtGAr.
-
2o Dans toue Ies aütres cas, Ie payement doit être lait aa domi*ile
ila übitzur (l). Cest le prinoipe de la gu6ralilité dés dettes (2). Les
dettes sont, gauf s'il s'agit d'un corps oertain, qubablcs, oe qot
rigniûe gue le créanoier doit se rendr€ chez le débiteur pour reoevoir
ron dt. Il ne peut forcor le débiteur à se rendre chez lui; à moins
que cette obligation n'ait 6té spécialement pÉvue dans la oouven-
tion. Dans ce deraier cas, il y a dette portaüIa.
Àu principe du payement au domicile du débiteur, lorsque la conventiori
est muette et qu'il ne e'agit pas d'un corps certain; il éxisto toutelois unc
ctcep,iot st üatièrc de osrr6 .' I'article l65t du Code civil; qui dispose que,
s'il n'on a pas été réglé eutrêmont, I'acheteü doit payer aü lieiu où doia sc faira
la déldoruncc. Le prit est ùolrc portabta, sauf conyention contrâire (3).
Les règles qui précèdent doivent être obnsidérees oomme ler priz.
cipes gui commandent ta matière, dont le iuge ne doit pas se départir.
CæIa ne signite pas toutefois qu'il faille ler interpréTer d'une maniàre
trrp rigoureuse (voy. et comp. infra, to 472) et leur donner un sens
gu'eller n'ont pÀ§, mais bien qu'ils cotrstituent les règles orgatiques,
gui priment en oas de doute ou de oottsBtatiot (4).
472. Sulte. Portée d'appllcÊtloa des rèÉles qut précèd€nt. Le§
- -
. règles qui précèdent doivent êtrc appliquées avec lormeté, sans doute, mais
âussl avec bon sens. fie muliiples dimculté8 d'application peuveDt Ee pré-
§enter dans la pratiquo. Voici comment il laut les résoudre.
Le lieu prévu pour le payemeût dans la convention ne doit pas résultet
d'une clause €xpDeEse ; il peut ôtre taciro ou ré8ulter de la [ature même du
. . cohtrat. ÂiDsi I'entr€pri8s d'uns construction, le contrat d'emploi, de louagg
pa{êc, où,la délivrance devait, par conséquelt, e,efectuer. Lês lraiB de déli:
yranco compronteut donc tous les frais néceraair.es pour amener la chose dans
le lieu où cette obligation doit être payée. Dès cet instant, il n'y s. plus üeu
à lrais e de délivrmce r, urair à lreis rl'Gtüocmcü, qui sont à la charyo du
cÉancie! (voy. art. 1608), §aul stipulation contraire, On voit ainsi I'intét€t
qui eriste À déterminer exactement le lüu iùt pagefiêùa. Nous mnvoyons à
nos explications antérieures (ÿoy. tÜpr@, tro 4721.
Ces deux droits ont dbpar?. Le timbre de quittancs a été supprimé par le
louv€au Code du timbre du lêr octobm 1947, et qualt au droit d'etrleghtrl-
mert 8u! conveûtioû non onr€gistreble dans un déIai de rigueut et nou pÉ.
sêntée yolortaircment à Ia perception, il a disparu égalemont du tait que
I'ouêgistreEelt obligatoire en raison de l'usege public ,eit de la cotrvention
a 6tê considérablemont r€streint (Code des drcits d'onregistremolt, art. 26
et suiÿ.}. Une coavention Épondant aur spécillcatioûs ci-dessus. peut donc
être prcduite en juatice sens devoi! être enregistrée. Le droit de cotrdaEne-
tion, sur le jug€ment, €8t sêul dt; et co droit rretoube sur le débiteur comme
fruds de l'ir.stancc (Code proc. ciy., aÉ. t30).
(t) CoLrN et C^prrÀNr, t. II, no 296Dir,' Rlpcrt. pîot. du dloi bclgc, ao C Wc,
no 5 i cars, lr., 2l mars t932, B. J., t9â3, asr. solution est certaine en
droit belge depuis la loi du 19 avril 1924 (a .-Cette
43üis do la loi organique sur Ia
lettre de èhange), qui dispose que le porteur d'uro lettrc de changE qui s'en ost
dessaisi contro remlse d'un chèquo, peut, ai le chèque n'est pâs pâÿé itrtégrâ-
lement, en demander l€ payement ou la restitution. Il ert vrai que lt loi
unilorme sur Ia lettre de ôhange ne rcproduit plur I'article 43ùir do la loi du
20 mai 1872. Mais la 6olutioû acquise eû 1924 doit, à notrs 8e!s, êür8 cousidér6e
comme maintenue, saûE textc, parce que conlorme aux priûcipeg.
(2) Le mandat n'est pas un titie de payement deEtiné à Circulei. Il est transmis
per I'administratioD au bénéliciaire à E€ulê [n do lui permettro de 80 présenter
à s6s caiss€s pour le payement. Yoy. dans lo sone indiqué au terte, PL^NroL
ot RrPERr, t. VII, no u50. -
Dr P^or, III. 31
-
482 r.rvnr trr. oBLroÂT, v€ p^Rr. ExrrNcrroN DEg oELtoÀT.
-
Il en r'ésulte que le palrement n'ost ellectué que loEque le mandataire paye
le créancier. Tous les rirqrcr sury€nalt ontre le momeût do l'émfusiot du
maadat et celui du payomênt au qdancier (perte iles Ionds, payemont à une
autre porsonne que le créancier, elc.l tao coæclr.cnt pat lc criatcdæ. Les
questions aoulevées pa! ces rfuques ne se meuyent qu'€ntm mandant et
mandataire ({):
20 C[àü?r. Quello est, erÀctemert, lâ naturo du chèque ? Cotte que8tiotr,
d'importânco -cÀpitale, est toujour8 conttsver6éo (2). Pas moirs de quâtrè
théolies 8atrs les tùéories mirt€E ont été soutetrues. La que8tion étânt
étlangÈro- eu droit civil (€116 ost tBditionnellemetrt
- considér{e comlllo s€
mttcchant au droit commercial), nous [e l'e.bordercns point. Qu'il uous rufrae
d6 dirê que, pour lee chèques comne pour lês virsmo[t8 bancairec, Ies prin-
cipeo développée ci-dessus (cnprc, m6me numérc, litt. r4) s'appliquent eu ce
qui concerae l'objet du paysment. La théorie qui voit dens te chèque émis
à I'ordrs d'utr tiers (3), comme denr !e vilemoût barcairo, uûe üUgaaaoL,
conffrme cos püncipes. On peut toutelois so d€martder si cstte théorie, quoique
traditionnelle, e8t eracte (4).
go Viiot Lcr.,s bmwadrça. Le viromênt bancaire ils compte à compte, ou
etrtrs compt€B eppartenant- à dês bâlques di8érertes, est 8énéralemeût consi-
dér6 comme corBtitutif d'ntro tlélégatior lÉ1.
CHAPITRE VI.
DE I.À PREI'VE DU PÀYEMENT.
(t) gouB lo régims dê la loi du t7 mai 1920, l'Etat ot les pouyoilr publics
avaient lo drcit d'ouvrir doflcc uu oompto de chèqueE postaur à leur créancier.
Cette prérogative, quelque peu inrttêndue, a été supprimée IorB de tra moall-
ûcatlon introduite ilans la loi do 1920, en t948. Ellè ê8t auiourd'hui inutile,
car I'Etet pout émettro uDe a$igtratior postale, ai le cr{ancier n'est pas titulaire
d'u! compte.
(2) L'article iBIS porte donc plutôt sur la plr\ye ilc la ,,ihéralion, ot non Eu!
celle de ce moile particrliar do libémtion, d'extinctiotr des obligations, qu'on
nomme le payement (voy. et comp. rürrra, no 389).
(3) En tênânt compte de ce qui iient-d'être dit à la not p!Écéd€nte, on obsor-
yora qu€ fitrtitulé du chÂpiho VI n'est pas en coacordance avoc I'articb 14t5,
elinéÀ 2.
484 r.rvnr rrr. oBLreÀT. yo pÀRT. ExrrNcrroN DEs oELrcÂT.
-
Dans le systàme de Ia loi, ce û'est pas le payement qui est spé-
oialement soumis à un régime de preuve déterminé; c'esl, la libbt
üroz du débiteur, qu'il s'agisse du payement ou de tout autre mode
de libération. La übération du débiteur doit être prouvée par lui,
tout oomme sor engagement doit être prouvé par le créancier; tel
est Ie grand prinoipe formulé per I'article l3{5 du Code civil, qui
egt à la base de notre dmit, et sur lequel nous reviendrons au titre
des preuves.
Comment doit se prouver la übération du débiteur ? Conformé-
'Dent ru: môdes généraur de pr'euve admis par la loi (art. l3t6).
Il faudra dono voir quel est Ie moile de lib&ation invoqué pour déter-
niner le mode de preuve admissible. Ainsi la prescription se prouvera
indépendammeut de touté application des articles l34l et suivants
du Code civil ; la compeasetiot, par I'e:istence de la créance qui y
donne ouverture I la perto de la chose due, par toutos voies de droit,
eto.
.En ce qui conoorno plus spéeialement Ie mode particulier de libé-
ration qui s'appelle le payement, iI subsiste donc pour le moment
ce principe général que le débiteul qui se prétend libéré doit le prou-
ver. Il doit annihiler la présomption du maintien de Ia dette dont le
créancier démontre I'existenoe contre lui (l), S'il se prétend libéré
par un payement, iI devra donc étabür le lait du payement. Comtnent
l'établira-t-il ? Nous eutrons ioi dans I'examen ùes modes ile preuoe
admis par la loi.
(1) Tel est, ea o[et, le ders yériteble, principiel €tr quelquo sorte, des deux
aliiréas de I'articte 1315. Comme en beaucoup d'autres matières,le droi t â.ccordg
loi à lâ situation apparente, jusqu'à preuvs du contraire.
TIIRE IOI. LE PÂYEI(E T 485.
-
t\e guêstï,or?, e\ raison des moyeno de payement (chèquee,
spéci,ale
virements bancairee, etc.), actuellement en usage (voy. supra,
ao 476).
Tonatrt compte de ces observationi, Dous êtudierons succegsive-
ment, en ce gui concerne les modes de preuve du payement, l'éqit
ou quittance (no 480); les moyens de suppléer au défaut d'écrit
(no 482) ; Iee registres et papiers domertiques (no {83) ; la remise du
titre conrtrtant la oréance (no 484), et enffa, Ies questions quo 8ou-
lèvo I'eyhploi des moyens de payement actuellement en usage (no {85).
retu3 sorait évidommont londé 8i cotte of,ro n'sst pâr lâits. - En Euplloratrt
idvoothàso invraieemblable du créâ[cier rs r€lu8âtrt illégitimoment à délivrer
à"ïft"ncà. le débiteur n'aurait qu'à so laiscar asEigrer et-à laire déclat€r satis-
lactoire rôn ofrre de payer cortrl quittauce. I'il avait intérêt à no Pss difiérc!
t" oÀvement. il pourr-ai[ recourir aür of,res réolbs; et' dân8 co cas; non §eule-
me'udtes ,rais rtê cetto pmédure incombersient eu créâ.ûcier (a . 12601' mais
celtri-cl Dourreit. de olui. êtrs coudemné à deE doEmag€s-int6Éts ri lê rocoul:
Àux. ofiries r{eüei a c-ausé pr6iudice au débiteun
(t) Voy. LauRENr, t. XIX, nor 33, à 396.
(21 Vov. lo3 auteurs dont l'ouEeigûement egt combattu par LaunENr (op. ot
tocl ât.I. àt Pmxrol.. t. II. no.437 ; PLANror, et RrpEnr, t. VII, no. lt96 ot 1t9,
(àvec iirosé critiaüe): C'olrn et'Crprrrxr (8' éd.), t. II, no 455üir, ütt. B,'
àruonvlrcrnrrxïni'i, Obligûiow, t. IY,-no 2378 i BELÎJENS, aÉ. 1328'
r{ 57 et 64 et süv.; ARIrrz, t. UI, tro 336.
TrrRE rot. Lr pl.yEuEI{T Lgt
-
le payement au même titre que la quittance. Mais elle n'est, en
quelque sorte, que subeidiaire pour le débiteur, car les titres qui
constatent sa libératiou tre Bort pas en sa possession. Aussi, ne peu-
vent-ils dispenser de délivrer quittance lorsgu'elle est exigée aveo
ofire d'en supporter les frais.
t184. tlo De la temlso du titrc. Aux termes de I'artiole 1282
du Code ciüI, la remise volontaire du - titre original sotæ seing prioé,
par le créanoier au débiteur, fait preuve de Ia libération. II s'agit
d'une présomption juns æ ilc jwe de libération, qui ne soufire par
de preuve contraire. Le débiteur qui a entro ges mains I'original du
titre de créance est donc libéré, nonobstant toute pneuve contrairc.
Sa situation eat üfinitioe à oet égard, dès que les conilitioru d,appli-
oation de l'article {282 (remise oolantabe, du uéanciæ ar iléùiæwl
sont réunies.
Aux termeg de I'artiole 1283, en maliàle iltacte auihentiqæ, le,
rerrise de la grosse du titre fait présumer la remige de Ia dette ou
le payement, mais sous réserÿe de preuve contraire seulement. II ne
s'agit donc que d'une présomption jwis ta ntum, oar le créanoier a
pu abandonner son titre dans Ia pensée qu'il pouvait s'en faire déü-
yrer ure sêcorde g?os6e. Tràg rationnellement donc, Ia présomption
est d'intensité moindre.
On oonçoit sans peine I'importanoe de ces dispositious, surtout de
la première, dans la pratique des afiaires. La remire du titre a un
efiet tel qu'elle dispense ds reoourir à tout autre mode de preuve.
EIIe économise, à cet égard, des frais. Aussi y recourt-on fréquem-
ment. Mais d.ea ureurs, lréquentes aussi, sont commises au sujet do
I'interpr{tation de oes dispositiono légaler. Il est dono indisponsable
d'eu pr{ciser exactement le tens.
.4. La loi a énoncé les articles l2l}2 er I2EB du Code oivil dans
la section relative à la nnurgs DE DETTE, mode d'ertinction, cztrê
Itlusiêurs cu!.res, des obügations. Elle I'a fait panos que la remise
de dette se fait habituellement de cette manière, et non par écrit.
Mais cela n'empêche que les articles 1.282 et 1288 ont, d'apràs leur
terte même (ll, une portée beaacoup plus étnndae. La renise du titre,
s6lon oertâines distinctions s'il s'agit d'un acte sous seing pdvé ou
d'un acte authentique, fait pr.euve de trc r,rnÉn,rrrolr, et non de tel
ot, tel moilc de libération (remire de dette, payement, eto.). Le fait
(t) Voÿ. articlo 128, : ( .,. lâit prcuye d6 tq, tibérqtior. . i srlicle 1283 : r ... lait
pr6sumer la rcnirc rh la ilæc olule ptalen,,., b.
488 r,rvnr ru, oBLrcÀT. ve PART. Exrrrcrlor DEs oBLIGÀT.
-
juridique de la libération est acquis, quatrt à 8a preuve, mais le zlode
de libération demeure, légalement, inoonnu' Nous en verrong dang
un instatrt les conséquonoes, Qu'il nous suffise d'observer, pour I'iu-
stant, que la remise du titre ne oonstitue pas nécessairemenü une
preuve du pag ,ent,
.B. Nous avons dit que la remise du titre, à raison des oongé-
queûces quo la loi y attache (pr€somption jzris et ile iwe de libéra'
tion), est fr{quemment employée en pratique. ElIe simpliûe, en efiet,
lee opérations de payement, et éoonomise des frais. Est-cs à cettê
circonstance qu'il faut tttrüuer I'opinion qui s'est aooréditée dans
les afraires, et même dans Ia doctrine (l), suivant laquelle le d6bi-
teur gui se übère ale ilroït il'eaig* la remise du titre de la part de
son créancier ? Peut-ôtre. Mais toujours est-il que cetto opinion
est, à notr€ sera, inæade. Il n'y a, semble-t-il, aucun texte de loi
qui Ia oonsacre. Il est en toü cas ce\tàiî gue le créanoier peut ee
refuser à la remise du titre s'il justiÊe d'un intérêt à Ie conserver (2).
Ce point est, de toute manière, hors de oontestation. Mais person'
nellement, nous allons plus loin, et nous cmyons que, jcztais, Ie
créancier ne peut être oüIigé à restituer §on titr€ ensuite du paye'
ment. Il peut toujours avoir un intérôt, vis-à-vis de tiert, à étabür
qu'il y a eu créance, A I'appü de I'opinion que nous oombattonr,
on invoque d'une part que le créanoier n'a plus intérêt à conserÿer
ron titre s'il y a eu payement intégral, et, d'autre part, que le débi'
teur peut égarer la quitttnoê, tandis que Ia poeseesion du titre Ie
met déffnitivement à I'a.bri. Ce sont là considérations contingenter,
qui ne peuvent créer une obligation légale là orl elle n'existe pas.
Le créancier est maltrc d'efieotuer une remise eolnnteire, et c'eet oe
qu'on fait lorsqr'on est it'aîcotil pour éviter les frais de quittance.
La remise ne peut lui êfie hnposée pour permettre au débitêur
d'échapper aur contéquences de I'article 1248 du Code civil' Le
débiteur doit, se contenter d'une qüttanoe, dont il doit supporter
les frais. Il lui incombe pour le surplus de prendre soin de sa coo-
servation.
Ilva de 8oi que les colü,cîrdot|t conltaircr aur princiPea qui viennent d'être
oxposés (obli8atioD pour le débiteut de rem€ttr€ so! titre au cÉancier) Eont
ücites. Eltes se rencontrsnt essez tréquemment en matière bancaire (resti'
tution du contrat d'ouv€rture ale cr{dit, ile location de cofrre-lort, etc.) et
(1) Rappelons que nous avonE déjà étudié c€s ü üoyens de payement sou3
' dt
deur angles difréreots : le liau du pâyemeDt lvoy. ,,apta, N 4121, et l'obi.,,
payement (voy. rù?ra, no &76). En voici un troiEièEo : la prcuoc du payement.
490 rrvnr rrr. oBr,rcÀr, ve p^RT. ExrrrcrloN DEg oBLrGÀr.
-
cD banqae (et eû 6oartant ioi I'hypothàse de la dation etr pey6meût,
aoy. st ptt , to 476 extrêmemeut rare), il s'agit, au regard du
- -
cr6anoier, d'rrc ilüégæion, tout au moinr dans la th6orie générale.
ment admise. La preuve du payement ne doit plur alon, "6gsg.airs-
ment, r6sulter d'un éorit entre ùéonciÆ d ilébitew, meaa ilz l'æéct,
tion ila la illlégatbn, c'ert-à-dire de la réoeption, par le oréanoior, de
la gomme qü sr est I'objet. ElIo sera dono faite à I'aide des pièoes
reetéeo er possersion du tiré (banquier), éta.büssant l'aoguit du oréan-
coûlms pour leo mandats-posto
cier, sauf
- - Ia non-Iibération du
débiteur, êt Eon ?ecours exclusif contre le banquier, s'il n'eet pas
jusüû6 de I'acqüt du creanoien
C. Signalono entn
- remarque corwnane aux difiérents moyens
de payement qus rous venon6, pour d'autres raisons, de distinguen
que la plupart du temps, les remises de sommes par mandat ou
-délégation ne sont pas explioitement caucées. lL ce titre, elles ne
prouvent dono pas, oomme telles, Ie payement de tetle obügation, ou
màûe nn pqenerü (1), S'il y a eontestation de la part du créancier,
Ie débiteur devra dono prouver que Ia cause de la remise de la somme
§e tmuvs dang une libératiÂn, Comme le débiteur qui paye a dmit à
uns preuve semflète et oertaine de ea libération (voy. et comp.
sùpra, no. 480 et suiv.), il faut en déduire, cmyons-uous, que s'il
n'y a pas eu d'aooord préalable entre créanoier et débiteur quant
au moyon de payement employé dans lcl payement déterminé, le
débiteur a toujoure le droit d'eriger une quittance, ou conffrrnation
de Ia oause de la remise de somme.
Remùquons toutelois que les iliiEcultés sur la causo de la lemi8e de 6omme
salont, ,r /odr, rares. Il est certain qu'étant donn6 I'usage de plus en plus
tÉpsndu de ces moyens do payement, et compte teûu des élémeDt8 d'ospèGoE
(cotnciilence des dates, du montant, etc.), lea juges trouveront souvent des
pÉsomptioDs sufrsantes pou! dir6 qu'il y a. bie\ pagcmcr.,, et que Ie cr{tn-
cier ne pouna pas se bomer à cotrtester la cause de Ia remise do 8omme, mais
devra démontrer I'oristence d'élémêntr sérieux pour doutor do celle-ci (2).
(t) Une remise de somme, holéc ile n ccnrc, u'est qu'un lait notÉial, qui ne
pniuve rien en droit. Ello peut 6trE causée par utr prêt, uE pelreEent, ulo dotre-
tion, un dépôt, etc,
tera d'une
TITRE IêI. _ LE PÀYEUTI(T L9t
CHÀPITRE VII.
DE L'IMPUTAITON I'E§ PAYEMENTS.
ags.
494 r.rvnr rrr. oBLrcÀr. - vc PIRT. Exrrt{crtoN DEs oBLrGÀr.
sqta, ütt. C). Cette eolution se londê sur le rait que le créencier a
rlo 487,
intérêt, à plusieurE titres (1), à co que lcs intérêts ou alr{rages soi€nt payés
avant le capital. Toute imputation autre Yiolerait les droits du crÉancier.
Rappelons (voy. snprc, même numéro, to), qus c'ost de cet article t254
qu'on a déduit le principe géîhot oû vertu duquel le débitour ne disposo dtr
droit d'imputation que a'il ne l'ererte pas à I'encontre des intéÉts légitimes
du créancier.
CHAPITRE VIII.
DES OFFRES RÉELLES ET DE LA GONSIGNATION.
(tl L'a icle 125? ns DréYoit. dans son texte, que le rcfuc alu ctéancior (lo
rt nË J'acit'eyiaemrnent là lue d'un iies caE où les oflres
ldü ;rfiïer
""d#oi" ".:và-àni.
do àongisnàti;n se iustifleût'
-- Yoy. traveur
préparatoirer,
LocRÉ, t. VI, p. 210, no 23, 2c aliné4.
TITBE ICI. .: L§ PÀYEüa!(T. e97
. p,tit:l corsi.gfratbn de h chose due (t). Dans tre sÿstôme du Code,le débiteur
est ainri, comne on l'a tt€s justsment remæqué, . acculé à le consigtration , (21
r'il veut (âire plodüre un of?ot qusbonqus à Be! oûr€8, N,aisj cî ?æalraic,
I'ofot des oûres r6elles suivies de cotrsignation ezl pl1I, kagc, plt]§ cofltprc,
quo colui de lâ Eimplo miso en demeurr : les ofhcs r$elles süvies do con8i.
. 8.tretion aiüèrcn, l€ débiteur; elles ldenaan, tin r à son égerd, & paÿ.mcnt; eldflÊ
éqüvalent à un prÿemsrt (3), lo alébitour se troüye, en principe, danr la
même 8ituation que si le payement avait éto accepté.
(f) HUc, t. VIII, no 85; addr nd 93 et 97, Les ofrss !éoUes non suivieg
de coûsignalion n'ont donc aucun efret (yoy. idra,- Ilo 495).
(2) g,rLEILLEs, TMofie (b l'obligotion do;',,s la Code ciùl allc7,,at d, \o 38.
(A) Nous vertons dans la suite (nd 495, 500 et 501), pour quelles raisols
spéciales on De peut pas dire que lee ofrres réelles süvies de coûsigratiol
;ot ttiaÿcüa un payement, maig e-eulement qu'etles dqùiüotard à un paÿement.
Quoi qu'il en soit, lo résultat ,rrcliqüe (6auf r€trait alo la chose consignée) est
le mâmc, at point de yue où nous noua plaçons ici.
g_ (4) Il est toutelois adnis que les crrcrc do calwl commiaes par les manda-
DE FÂoE, III. - 32
é98 r,rvnr IIt. oELtcÂT. vc pÂRr. ExrlNcrlox rrEE oBLrcÂT.
-
plEcisiotl, atotE que l€§ articlos du compto sont contostés, ne serait pas vala.btre.
Àu total de lr detto en principal, il faut 4iouter l83 iî,êiôk .t üihagct échu:s
au jour dea oflr€s, et au iour du dépôt ei elles sont guivies de coDsigDation
(art. 1258, 30, et t259, 2o), et onûtr, lea ftak li4uùléa (frais du pâyeBeut
comme eÊ drcit commuD, lrais do iustico B'il y a eu assignation, etc...), plue
ÿN .orûtrc po$t lc, frotil. wn liqtiüa, et qui sercût dur danr l'avenir, rauf
à la parfairo.
taire! de8 parties peuvent êtro recl,illées, et que h somme collsignée peut être
parlaite dàs que l'erreur e6t découverto : civ, Drux€lles, 17 iuin 189t, Pos.,
t892, III,95,
(l) Cass., 19 mars 1942, Pat., 1912,I, 72. Voy. irrrc, no. 539 à 541.
(?) Huc, t. VUI, no 90 ; LAURENT, t. XVUI, no 176, -
IITRE ICI. t,B PÀYTITBTT ILW
-
de poursuitc, mair rimpleurent de constater authentiquement certâils laits (f).
Lo tad, notarid (alr rcy. du 27 trovombro t928, ert. 17, 6t;l prévoit d'ail-
lout! explessément d6s honoraür! pour lss oûlr8 réetles. Deli la pratiquo,
toutelofu, ce sont presque toujourr ler huissiers qui r'en chargent.
497. Sutte.
- De li corulÉE tioû. - lôrmes
de la procédure. Les règles à suivre et les
La consignâtion est le Eecoid stade
à obrervor Bont éhotrcées par
l'article 1259 du Code civil. Il laut une nouvelle romaoclion pr$alallo, lo drpr,
prcpremeût dit, l'établi*ement d'un procà-?6rüal, eDûn
- évontuell€ment.-
la signincaiiotr du procès-verbal de,dépôt. Nous lrenyolrons au texte de l'er-
ticle 1259.
La consignatiotr, tout au moins des sommer d'argênt (voy. ot comp. dnfc,
no 499), doit s'ell€ctuô! à la ocdrsc dat dépôk a, coÙigt a,i,]î. (alr. rcÿ. du
18 mal§ 1935, a!t. tÈ).
498. Sulte.
- Du ,qlement de vsudtté. - Nou6 ayolts dit précédem-
ment dans quelB caB ce iugement s'imposrit (voy. cÜprc, no {95). En ce
qui concerno la demande pdÉcipale, la compétonce tant metérielle qu€
territoriale est r{glée par le8 principes du droit commun (5}. LoÉqu'il B'agit
d'une demaude incidente, elle est intrtduite par.requête.
le lorcc mêmo des choÊe6, uûo plocédurc spécialo : le débiteur somme le cr{an'
cier ile I'enlever'(à I'ondrcit où I'objet sê tmuve s'il doit y ôtlo liYt{' ou apȧ
l'avoir lait transporter au lieu où iI doit êtrc liYre), et 8i lo cÉancisr n'eulèYe
pâs lâ choss, il solücite de justice la permiasioû de ta mettrc en dép6t dû un
autm lieu si elle ne pout restær à l'endmit où elle doit êûr livré8.
Il eet pmcérlé, ir'.,;utalis ,t t ,oftilir, tls la môme maoièlo pour les obligation8
de laire (1).
500. Bffots dcs ollres réslles. Quels sont les eftets des ofrres
-
rôeltes ? Plusiôirn itistinctiow doivent être faites.
Comnengons tout d'abord par dfuo que si le créancier les acctptc,
à quelque stade que ce soit do la procédure, tout 8e passe oomme
s'il y avait payemetrt, saul que les lrais des ofircs réelles régulières
et vâIables demeurent toujourr à charge de celui qui les a rendues
nécessaires, c'est-à-dire du créancier.
Nour nous placerons donc, pour les développements qui vont
suivre, danr I'hypothèse d'ailleurs normale où le crcâtroier
-
,laccepte pos t)ohnttbernen, les ofrt€g r{elles, ou
-garde le silence à
leur égard,
lo Oflitcs ellos tun suiçies ih cowitnüion. - Nous avon§ donté
pr6cédemment (tupm, to 495, lifit. B) ler rolutions. Ces ofiros pro-
duisent des efiets partielr, §ecotdaires. Elles ne produisett point
I'efiet normal que I'article 1257 attaohe à la prooédure deg of[res
réelles suivieg de consignation.
20 Otrcs réelles saieies ib ot*ignation. produisent la libé'
- Elles
ration du débiteur; elles lui tiennent lieu de payement (eÉ. f257,
al. 2), sans qu'un jugement de vâlidité soit nécessaire ltoy. supru,
no 495r litt. Al. En cowëquerce :
Elles mettent les risques de la chose à charge du cr{ancier (2);
Elles arrêtent Ie courc des intérêts;
Elles empêchent enfln les poursuiter, ou Ieur continuation (3).
Rappelons que ces efrets ne sotrt attachés qu'aur ofiss r€ellss
aaiçics ilê consignotion. Ce n'est que par la oonrignttion que la pm-
oédure ae parfàit, et gue les efrets que trous venons d'indiquer re
pmduisent (voy. le texte des art. 1257, aI. 2' êt 1259, 20) (4).
1l) ïr.no ront, on ellet, poitrt libé#!, pas ptw que le d6biteur, si Io rotrâtt
elt opér$.
504 r,rvnr ut. oEltcÂr. yc pÂRT. rxtrr(orlor rrEE oBlroÀr.
-
paratoire§ (t), et il e été rtpondu quo les codébiteurs €t les cautions pouvaient
Jr püer ên plovoquatrt eua-mêmæ un
jugement de validité, par applicatio!
de I'article tl66 du Code civil, après oppositio[ sur la chose comignéo (2].
Ceb dimcuEés sêmblert d'qilleurs théorique8,
5Ol. Frals da3 oûres réellea. Les trair do Is procédure des ofiles
réetrê8 suivi€8 do consigtratioosont à-la charBe du crés.trcier (qui lo8 a r€nduos
. nêcosaairer), si ellea sont valables (efi. f260).
Il ne laut pas conrondre le8 lrais drs offtes cüer avec les ilt psÿcmor,.
Les plemiels seuls sont à chargo du créancier; les seconds demeurent
'Jojs en toute
hypothèse à cbarge du débiteur, oonlormément au droit commu! (art. 1248;
aoÿ. stpro, \o L751.
L6s lrais do8 orFræ der[eurent à charge du cr$atrciorsi, apràs tes ayoir refu-
sées, il so décido à les acceptor ayant la consignatiou.
Mais si le débiteur n'a pas lait d'ofrres amialleB et recourt, d'emblée et
sans néc€s8ité, aur oflrts Éelles, lo creaDcier, qui les âccspte, nê doit pas en
supporter les flais (3).
Toutes les dimcütés éventuelleg doiveut d'ailleun re r{soudre d'après ce
prlncipe que I'article 1260 !e joue quo si la pmcédurr â été rcndue nécessaire
par le fait du cr{ancièr.
II ye do soi qu€ si le dêbiteur retirs la chose conrignée (voy. rt ?ro, no 500),
I'article 1260 re joue plus.
Le débiteur ne peut pa8 prélevo! les frais de la procédurs des ollres réelles
sur tre morlânt de la somme ofierte ({). Il y a là une circon8tanco qui, rirdi-
rcc',amcût lvoy. et comp. rüpra, no. 495 et 500), obligE lc débiteur à locourir
au jugemeût de vâlidité.
. DomErÉes-lntérêtE otnplém3tltalrss.
5O2.
ftais do - Iûdéponahmmetrt deg
la, pmcédüe, lo r€tard du c fltcisr à rocevoir payêmont ?rt, occa-
sionner uu pÉjudice au débiteur. Celui-ci pouna-t-il en demandor rahon au
créancier, ou bien les articles t257 à 1260 coûstituent-ila un ryetème complet
en la matièrc ? Certaing auteurs admettent la débitio! ds dommag€s-iût6-
rête (51, mais d'autles considèrcnt la question comme tÈs douteuse (6).
no 26.
no 26.
la
_ ll-.}_§ur -quqtior dss otrro8 à _Ia berrs, cotrs. GaRsoNNEî et CÉzÀR-Bnu,
!.-YIll l:-l-1,j LLuRENr, t..XVIII, tlo t7[; Huc, t. VIU, no 9t ; civ. Bruges,
2t aott 188-8,.J. ?.,_1888,-col. tt79; comm. Ostende, 6 juiir 1907, .P. p., fgîS;
3l; comm. Liège,2 décembre 1912, J. T., tgt3, col. i75.- .
CHAPITRE IX.
DE I"A DATION EN PAYEMENT.
505. Déltnltba.
- Textes qul réglsseat la matlèrc,
- ll y
a dation en payement, ihlio in solulam,lorsque le dêbrteror rcmd en
pûyùnen aa créatæi,er, qai l'æceptt, une e.lnse aube quc celle qai æt
dua, aux termes de I'obügation qu'on exécute.
Le Code ciül ne traite pat in ætenso de la dation oû payement.
Il suppose I'institution oonnue, de même d'ailleurs que oa nature
juridiquo (voy. infta, no. 507 et suiv.), et n'en parle qu''iruî'ihmment,
dans les articles 1595, 170t, lo, et, 2038.
La dation en payenent, qui eEt ascoz couiante dam Ia pratigue
(le car le plus fréquent est celui d'un débiteur obére qui remet à son
créancier on payement un immeuble, un objet d'art ou du mobilier
aux lieu et place de la somme d'argent gu'il doit, et qu'il n'a pas),
a sonlevé, quant à sa sfradurc teclmi4ae, de tràs sérieuses ilificullés,
Ltao6ord n'existe même pÊs enoors sn dootrhe quânt tur solutions
qui s'imposent. Ceg difficultés sont toutefois, il éohet de I'observer,
ib nalure pfurfi ibctrinde. L'ittéÉt prati4ue àt pmblèmê est rclati-
vement faible, 6ans que, pour cela, son importance jwiili4u.c aortr en
rien diniauée (voy. hfta, nor 507 et suiv.).
loi ello-mêrire, qui dispoae que Ie Portour d'uoo lettro d€ change qui s'€n
ast desseisi contre remiBe d'un chèque dont le pelrement intégrel est rsfus6
.rtc perd pas son action r€sultânt ds §on title. Il pout demânder et obtenir
payem€nt de celui-ci, ou sa restitutior (art. $àne de lâ loi du 20 mai 1872
1924). Il est vlai que la loi unilorme
sur la lettm do chalge
- loi du t9 aÿril
sur la lettre de change (loi du 10 aott 1953) ne Bproduit plus l'Nticle É3üas
de la toi du 20 mai.l872. Mais la solution Âcquiro er t924 doit, à notre avir,
être co[sidéÉ€ comme maiûtetrue, saûs torts, pa.rtco qu€ conlorme tur prin-
cipes.
be mâme, la souscriptio do ,taikt tu moment tle la conclusion d'une
obligation ne constitue pas une dation en pryerirent. c'est t'éYidence, Puis'
que, les traiter étant à échéânce, il n'y e pas payement. on admet mêmo
que pareil procédé ns conrtitue pas une novttion (Yoy. it!Ê4, le titre relttil
à la novation), mais une simple Saraûtie d'exécution de la dette Eouscrits.
Lorsqu€ les traites Eoût souscrites aprè3 l'échéance de la dette, il n'y I paE
davantage dation on payement, puisqu'il n'y a pas payemeût, et, d'auû'e patt,
I'intetrtion mmifssts des parties erige de considérer la sou8criptiol de traites'
non comme uno novation, mais comme une roconnaissancê et uno confrrmation
de la dette tntérieure (rauf cas epéciaur).
Du lait que la dation en payemo[t constituo uue Yéritable conventio!,
eyart pÉcédé, ne ftt-co que d'un instent de rairon, le paÿement lü'mê80'
il résulte égdoment que I'annrdctdon de cêtto convention peut êhe demandôo
conlormémont au dtoit commun, pour üces de coDsôotement (err€ut, dol'
etc.), notamment.
Uno autre con8équence du fsit que la dation en pâyemênt constitue ulle
véritable convention r6side dans lt circonstanco qùo cetto cotrvêntion peut
âtre afiêctéo d'rli,e conililior, notamment lorsque le créancier subordonno le
quittûrce âu ptyemert, psr Ie tiels débitsur, de la crÉancs à lui cédée et Reys-
ment de ce qui lui e8t dt (l).
50E. Sulrc.
- Thhttê c/a,sslque de la ævatloa. - La théorie
classique, et âussi la plus oommunémênt admiee de nos joun (quoigue
co aui no iloit iamais 6tre fâit (yov. sûÿta, rlo 1761. Toutelois, si tro iugB admet
Ia dation en ràvement ce qui eÈt essïntiellemerit une queation dcrÎêcc ler
iàcours con6e'le débiteur- nà manquetrt poitrt : actiot civilo née des-arti-
cle§ 509üü ct. éventusllomort. 496 Au Code DénâI, entrulatio! de la conven-
tion de datioiL ên payement dfu chel d'erreur-substantielle (Yoy. irfrc, m6me
numéro. eu tertc).
(l) V'oy. cdss.,'22 âvril 1858, Pat.' 7858,1, tl7,
TITf,E tg!. _ ,LE PÀYETTI§î 509
(l) Voy. L^uRENr, t. XXIV, nor ,.51 et suiÿ.; t, XVIU. ûo 323 i B^uDRy-
IJACANTINERIE, Obligatior.s, t.II, no 1685 i ARNrz, t. IV, no 1914 ; Huc, t. VIII,
no 30. CorEp. Pr,ÀNroL, t. U, nd 522 et suiy. i PL^NroL et RtpERa, t. VIII,
- et suiy.; CoLrN et CÀprrÀNr, t. II, ûor 626 et suivants.
trc,. 1249
IJa théorio do la novation, appüquée à la dation on paysDeût, o8t, comme
nous le dirons plus loiIJ., romdiné. Les RomaiDs disaiett ei e[ietr z ilare in solüum
agt oenilête. Il échet toutelois d'observer qu'à Rome déià, cette théorie était
confiooûsée eîtte Sabiniens et Proculieos (voy. Glrus, Irsa.,3, f68). Elle n'était
non plus suivie utrilorE6metrt ds.rs I'qf,pict ilroi : voy. irlÊa, no 510.
610 r.rynr rrt. oBl.rcÂr. ve pÀÀT. axrrrcrror DEB oBLrG T,
-
novation (rendue néceeeaire, dit-on, par le changement de I'objet), et
Erc wn bür& jwitique positif (conséquenoes) glt dans la subetitu-
tion d'une obligation nouvelle à I'ancienne, obligation qualifiée, selon
Ier cas, vente, échange, cession de creanoe, obligation un peu arti-
ficiellement découverte (on s'en doute déjà, et nous reüendmns sur
ce point z voy. infta, no 5ll), avec cel,te @rrsqwnte que ce seront
las règb proprcs DE crrrE onLtcÀTtor( !(ouvaLLE qui lappli4u*ont
dbormais à l'opérotinn, c'est-à-dire, selon les car, les Ègles de la
vente, de I'éohange, de Ia cession de créaace (voy. izfrc, no 509),
puisque I'obligation ancienne esl étcintê.
A I'appü de la théorie de la novation, on invoque le droit mmain,
où la dation en payemetrt était déjà assimilée à une vente (dare in
eolat,un est oenlæelr les travaux préparatoires du Code civil, dont il
r6sulte que les autsurs du Code ont, implicitement tout au moins (l),
considéÉ la dation en payement comme ayalt à sa base uno trova-
tion (2), la doctrine du XIXo oièole (3), enfln, le Code civil alle-
mand (4).
Romarquons que, datrs tout ce qui précède, la théorie de la noystion
û'intervient quo comm6 cr?rica'ioî de la dâtion en payement torsque les
parties rr ta soî, pa, spécaalem.at capûrnlct à æn wja, ot qu'ellos 8€ solt
bornéos qui e8t le câB halituol I'exécuter. Les critiques que nour
- copluE loin
lormqlerons - àdoûc
nc s'appüqueront qu'à cette explication doctri-
nale. Mais rien n'empêche lee parties dc t'crpritur foræ6trr6men, 8ur la nature
de I'opération qu'elles lont, et à ce titro, de convenit G';prassémat l qv'elles
lont uno Dovation par chaûgement d'objet. Datrs ce cas, la théorie que nouc
soutiendro[s doit 6videmment g'eflacer devant la volonté lormeue des par-
tios, qui leur tient lieu de loi (Ârt. lt34) st 8'imposo dès lors au juge.
(t) Rappolols que lê Code n'a pas crprrrrlmcnr léglé I'i[stitution de Ia rlation
€n payement.
(2) Voy. Erposé des motils dê Treilhard (LocRÉ, éd. belgis, t. VII, p, trg,
no 2l), à propos dô l'srticl€ 2038 : r I'obügation primitive avait été é,4i,a a por
I'accoptatio! du créencier ,, et rapport de Chabot au Tribunat (LocRÉ, éd. belAo,
t.ÿ11,p.42?,îo 21) : r L'obligâtion principale se trouvo éteinte par la noJarion r.
(3) Notamment AUBRY ot R^u (5o éd., t. IV, § 3r8, note l, et ! 424, note 48),
ct L^unENr (t. XVIII, no 323, t. XXIV, !o. 151 et suiv., Gt t. XXXI, no 363).
(t) Articlo 365. /ddr B^rErt t E8, Théo?,a d. l'obligal;or, p. 99.
-
' tllnr tc8. LE P^Y!UE!iT 5tt
-
Pour apprécier I'importrllco do ces conséquences, it conviont de distin-
guor dnvx otthct .r'idécE ,rèt diîétc*E.
(ri IJiège, ,.4 juillet 1942, PaE,, lgt3, II, 3t. :- Voy, sur cet ârrê1, t. II,
no 620.
(2) Rescision Dour léEion notamment : yolr. BaUDnY-L^C^NTINERIE, Orrira-
,ioiü, t. II, no 1688. Conhs : CoLrN et CÀrrrÀNr, t. II, tro 628.
-
(31 Cité Dâr PraNroL. t. II. no 524. note 1.
iEi ps stÉoocNr. De'la ildtion eî'perlemerlt,, thèse, Paris, t880. voy. aussi
MÀnrou. Prioüêaei ct hÿuotiLèo,aes, t.-IV,.!o t336. Rappelons qu'à Rome,
la ouestibn étdtïéià coiiroveisée (rtrrra, Do 508, en- note). En plus de Domat,
daris l'aacien droit, voy.Lovsrru, D* ilégteryisscment,liv. vI, chap. IV' no 15.
- .trIÎnE rel. :- Ltr P^YExErtT 613
CHÀPITRE X.
DU PAYEMENT AVEC SI'BROGATION.
(l) Tout cela n'est, bien entendu, yrâi qu'en pÉrcipe, ii globo st I'on veut,
Noua verrons, sn efiet, quo cette subrtitution est perrois, dâls ler difémnto8
lnstitutions otl la trotioû ile subrcgation re rotmuvo; trèE nùcîodc, Mais roue
n'en gommeE ectuollemelt qu'aur ddfriliorc. Il ne convient donc - pas cncore
d'ertrer dans les dé,aih tat,,lica,ion de I'idée londamontâle.
(2I Nous vertlns que, po'ui compr€ndm le subrogation ré6lle, il laut abân-
donn0r la théoü€ (du XIXo siècle) ile I'unit6 du patrimoine.
5id r.wnr rrr. oBLrcl'r, - vo p^nr. Exrtücrrot{ IrEs oBLIcÂT.
(t) Danr la cesaiou de créaace, qui est ule ?ar€, le cessioDtrairo peut achoter
Ia créance à un prir inférieur, et le débiteu ûe peut pâs se prévaloir de ce prix,
Il €n est autremelt eD css de pagamo,,t avsc subro8ation.
6td r.rvne ru. o8LrGitr.
-
vc PAR!. Exrtncrrol{ DEs oaLIGÀT.
_(1) Cette formule doit être etrtetrdue dânE un sên8 large; nous vo!!onE, en
efet, que, daus certains ca8 de subrogatiotr llgalc, le iftti eoiorns peut âtre
engag6, à ua certain titre, dans le lien d'obligaiiotr (dObiteur indivisiblà, soU-
dairc; cautioû)r M-ais.il o-st. tiers , en ce rens que, vià-à-vis de sos codébileuri,
il t payé toute le detto, donc au-ilelà de sa profrc âetto.
520 r,rvnr rrt. oELrGÀr, -.v' PÂm. .Exrlrcrtoll DEg oELIGÀT.
_ (l) Âutre lorme-de csssioû tctive (partielle, cette rois) imaginée par Merlin,
égalem€_lt sous I'obsession de fefret e;tioctit âu payemeît. Cètte fôrme partil
culiè_r-e__d€ cessioû_ ffctive est aujourd'hui complèteineirt abaudonnée : LAUnENT,
t. XVIII, ro 4 i CoLrN €t C^pri^Nr, t. II, no 3tt.
(2) Lo pqyement avec subrogatiôn économise, en efret, beaucoup de lrais.
522 r.rvnr ru. oBLrcÀT. y. pÀRT. Exrrl(crlolt DEa oBlrcÀî'
-
on pereil cas. Nous verrons touteloiE (ir!Êû, no 5t7' litt. 8) que ls dmit a
sntendu 6viter quo los tiero puissent erpmprier un cr{ancier do rea dmitr,
suppo§6s avatrtageur, par le payement evoc Eubrogation. Il ,aut donc, Pour
qu'il puiose re réaliser, qu'il y ait accortl ilt ælancicr ot.attotùsdior tlc lo
loi. L'inteNention d'un tieE, svoc subrogation obligés, ost intetdite (a*. 1236,
in fiw ; voy. ruirrû, [o {06). Il y a toutolois un cas, à vrai dirc, où lâ subm.
gation peut, en dehors de la volonté de la loi, être impo!ée au créancier;
c'est le caa de la rubrogation par le débit€ur ltoy, infta, no' 529 ot EuivJ.
![ais on rcmarqueB que, meme danB ce cas, ce n'est pas 16 ,iett qui cont âint
le cr6ancier à la Eubrogation, mais bion le débitcvr.
En mvânche, §i lo payement avec eubrogatiotr ?rü, §'accompaSoer de I'idéo
d'un placomont avantagEux ale cepittur, il est toqiours erclusil de I'idée ds
,pt.,Idation, C'oet oe qui diférÇûcie, dans lo leit, lo pâlremetrt avec gubro'
BatioD do la cossion de cléenco. Lo c€ssionnaùe d'u[o cÉetce e8t un dcr!6r?t ?.
Il ch€rchera à acquérir au prix lo plur bâE. ll rytéctth. Le liêts coloele subrog6
ne Epécule pâs. Il ?aÿ, la cÉarce, pâr com6quent, À 88 valeur (raut quertions
d'opporturité 8ur la gt olird ds Ia ct6mco, qui sont dt lai ot ûort ih thùi l.
Il n'achèto pas ; iI paye, G'est ce qui lÂit que touto idée de spéculation est
6carté8, dars I'opération elh-wêmc, st dang ses cot réEy, ,r,ct (vqy. iîÊo,
sect. lII, nd 550 et suiv.).
G. Âinsi envisegd, le payoment ry€c tubrogation sst uns institutio[ dmt:.
a,ik, Ells lavorise ta libération der débiteum, co qui est d'intérôt
allrll;mcû,
sociel évidêDt. Ell6 no nuit poiût au cÉâncie!' qul 6ct pâÿ6, dotc désittéres86 ;
pou impoÉe par qui (afi. 12s6), dès I'inBtant où or no peut Pas, satrs limites,
I'expmprier d'une cr€anco Jugée par lui avaltagsuso (art. t246, dtt llttc). Elle
[o ûuit point au débiteu, dotrt la situetion est lnchangée, âméliorée m6mo,
puisqu'on le euppose dans I'embeEe§. Elle lacilite entD I'intervontion du
tiers, qui ne Ee tmuyorâ plus nauti des recourc eléatoiros al'uns action pul-
ment personnelle. Tous loc inté ts ên p!6sence Bont roEpectés.
L€ pÂÿemotrt avec subroSatioû crt rü üt b{{,oi,{ irc ta proailt&c' et c'est ce
qui fsit, comme institution, sa solidité,
516, CoÀr€rFÿatlon dea ac-dons penroaaellca etr laveur du tlora
r solvsrg r. Nous avons vu (stlprc, no 514) quo ls tiers rolornt, sn I'absonco
de peyeEent-avêc 8ubm8âtion, sersit !éduit à un recours potrolllol cotrtre
te débiteur libéÉ : âction née du mtnalat, de la Sestion d'af,aires, du pISt, de
l'enrichissement Eans cauaa, wlon hs ca4 et d'aillsum Pas touious nécessai'
rbment. Par l sublogation, st situation est am6liorée, püsqu'il §3 trouYe,
danB Ia ct'éanco, Bubstitué au créatrcier. Mais il ue laut pas en conclure qüe,
par lo fait de la subrogatio!, il perd les recoulr pêIÊdnnels qui poulTaiont
lui appârtenir. ll let gaùlc, et il p.ü, Ier 6x€[cor, aux lieu et plece du recours
né de h créance à laquelle il a 6té subrtgÉ, I'il y a intérêt (t). Mais il ne peut
pas c,,;mtbl, croyon8-nous, les deux situations. C'egt l'un oü I'autre (2)'
519. Nodon.
- leNaturo
tiou consentie par
turldlque. - Utlllté. - La subroga-
oréanoier stanalyse en, tune congeüior,.
Cette oonvention intervient entre le oéatuier-subrogean, et lê
submgé, Le su.bmgé ue payem tout au moine, on le suppose
-
que s'il obtient la submgation (aoy. supru, nos 514 et 516). Le cr{an- -
cier, d'autre pag, eet toujours libre de refuser la eubmgation, pame
quo oelle-oi, en plus du payement, implique cession de oroatroe, et
gu'un tiers n'a pas le droit de s'immiscer.dans un rappoÉ d'obliga-
tion qui lui ert étranger eans le oonssntemeut du bénéûaiaire de
cette obligatiou (art. 1236, in fine; voy. suprù, to 517, tmisième
cordition), Le tiers a Ie dtoit d,e payer, mais non de se fâire egbroger.
Le payement avec sulrogation dans les oas où.la loi lrimpose
- saufpar
au créancier': subrogation oonsentie Ie débiteur et rubrogation
légle impligue donc uécessairtement uno conveDtion, Submgeant
-
et subrogé re trouvent d'accord aur le pryemenl nr la subrogdion,
Ainsi la convention est parfaite.
Répértona que oettê oonvention n'est nécessaire qire Iorsque le
§ubrcgé tre se tmuve pas dans un d6§ oad où la Ioi permet d'inposer
Ia eubrogation (art. {250, 20 : subrogatiou consentis par le débiteuri
et art. l25t : sulrogation légale). La néoegsité d'une convention se
comprênd d'ailleurs parlaitement si I'on ne perd par de vue que
le payement aveo submgatiou impligue une cessioa de créance.
C'est une opération à deuo branches. Or, I'une d'elles (cestion de
II, 398 i Liègo, 2À téÿrie! 1881, Pas., 1888, II, 66; Gând, 4 syril 7894, Pa..,
t89e, II, S59. Voy. au$i ca!s., 17 mar8 L962, Par.,1952, I, {18.
- toutêlois
Lt rè916 n'Gst pas d'ordro pubüc. Le moye! tir6 de sa violatiou no
pout donc âtre soulev6 pour tra promière lois en ca§Bâtion (cesE,, 6 octobrs 195r,
Por., t953. I. 29).
(t) LÀURE r, t. XVIII, no 26; cess., t7 mù! t952, Par., 1952, I, 448.
(2) Voy. Ca€n,31 octobre 1906,.8ro. nor., 19t0,526; cass., 1, mars 1952,
pr{cité; PLANToL et RrpBnr, t. VII, !o 1222.
(3) La Bubrogation consentie pet le créancier r'analyse, evons-nous dit, eu
ullê conventioû (sùrrra, no 519). Cotte convonlioû û'o8t toutelois pâ8 synallag-
matiqne, parce que la ceesion ds crÉance qu'elle fait trâltro n'a point comEo
contre-partie un prio, mais \î pagcm,,ü.
532 T-TVNS UI. OBLIGÂt.,._ VO PART. EXTINCTION DEA OBLIGÀT.
(t) Doctrine qqnltante : voy. notammeut Pl.Âmor et RrpERr, t, VII, tro 1223 i
IiâynENr, t.. X-.VIII, no 32, Huc, t. VIII, no 58i B^uDRÿ-LacÀNrlNBRrE,
Obligo.ions, t. II, tro t528.
_ (2) Voy. &! rétérencos citées à la note préc6dento, ot Bruxelles, 28 mâi t902,
Pûr., 1902, II, S48.
(3) BauDRy-L^c^NrrNERrE, Oàrircaions, t. U, no t529.
(A) Cass.,6 uai 19t5, Por., t9l5-1916, I,285.
(5) Voÿ, les conclu8ioûs du miristèrc pubüc Eous cass., 6 mai fgt5, pécité.
534 r,rvar rrr. oDLrcÂr. vê p^Rr. Exrr!{crro}l DEs oEl,lc l.
-
52t. Du car lpéctsl de3 t otlcas d'aaluranca cortrlrsnt clruas do
lltbrlgattot. Bouyont les policss d'assurences'cho§æ contion[snt uno
-
olauso do subrogrtion eu pmût do l'a8sursut qui a payé lo dommege oontro
. l€a tiors ro6poDsableE. qott6 clauss ê8t dn8i Ubouée : . L'escureut ost subrogÉ
pæ h *û lait ilÿ coarft, aur dmito, aatiou st reooura de I'rssuÉ. qolui-oi
oct tenu de rdil&c' aotto submgaüou dans h quittalco du dommage, et uêne
par. sct6 notsrié, si h compa8rlio I'oxig€ r (t].
Quotlo e8t, oractomont,
'h portée do ootto clau§e? PlûrisurE ob3€rÿâtiotrs
s'imposont.
Il iBporte tout d'abord d'obsæverque le loi du lt iuin 1874 sur l€s sssu-
ranoes tonsstJss e, dals son 8ltiolo 22, cioùr, un cas ato subroBatiol ldrcL
eux diEénnts oa8 pr6yus par l'articls t25t du Coalo ciYil. Cet article disposo'
ê[ oüot, que, par Is paÿ.n0t[, du doûmag8, I'a§sursut est 8ub!og6 à tous l€!
dmits do I'a§sur6 cotrtle los tistE, du lait du dommsgo. Cotto Eubrogrtion,
, qui Ésulto àr ?aÿrn or, opèro do ploin dniit (2). Uno clauss ilo la police qui
' *pmifuitait ootto disposition gerâit dono auperl6tatoiro'
Mair Ia clauso quo trous ovon! cités n'e pâs cotto portés. Ell6 préai8o q[s
la r rubrogation r eri$ta par. b ,.!l fsia DÛ coNrnÂr' ÿeSit il d'un Paÿomsnt
ryoc subrogatio! isgu d'une convoltioÂ? Evidemmont non, puisque le, claulc
oxisto ot âcquiert ses otots ooao, to{;t Pa!M. Ot, la submgâtion nâ6 du
payomert implique, comme condition tttt'rdctrJr, un pâyement (voy. elrprc,
nd 514 et 571i aüc l'une ilss noter du pÉsent trumérc).
Poultent, .tgllo qu'olls 88t libellée, tâ clause a uns utilité : pemettrt à I'ascu'
reur de prendre dès I'origine (ot prinaipalement en car de cü6no€ do l'âs8ur{)
. tout€6 mosur€s utilos otr yuo dg Eéna8gr son reoours contro lea tiers reapoua'
bler (ooDstâtation contradiatoiro des dégâts, trotemment). La olauss envi-
sagée, qui n'*t pcr une subrcgrtiotr conssntio p8t le cr6erci€! (commo tolle,
sllo dovancffeit ls paÿomotrt, st serait, ds plus, Euporlétatoire), 68t dono uno
ctause rud garerir, uno crssion ds cortritrs dmits of aatio[s Eoumiso à lÀ co['
rtition d'un Biûistro (3). ldaü cette déIimitâtio! ne rupprime pas toutos lo!
diffoultés, L'assueur pouûll agir contrs ts tiers responeable avaDt mêmo
d'avoir pqyé I's!sur{? Getto cossioD ds cr6mco (de dmit commun, et non
cersion-subrogatioa apÈr peÿomontl, esLelle opposable au tielc sâtls sigtri'
ert, 11301.
IITRf, tOI. LE PÂYEUEI(T 535
-
flcetion (qods ciy., art. 1690)? (t). Ioute8 cos qrestionr .o\l ,îè, ilovtcrsas.
Lour discussion nous ontrelnêEeit trop loin (t). Ello rssso it d'ailleulE plutôt
au drcit comD€Eoial qu'au droit ciyit, Ie cotrtrat d'arsurenco étant, datrE notrc
législation, glemeuté par l€ Code de commercs.
Signâlons d'autro ptrt, en temitraût, qus trous aurons l'ooc&sion, en étudiant
la subrogation légale, alo laire obsery€r que I'artic,le 22 do la, loi du 11 juin
l8r4 no constitue pa8 un o/ritdàL cas ds « payement avec subrogatioû, (g).
Voyez à co sujot dnfro, no 537, où, apr{s evoir pÉcisé la [ature particulièrs
de la rubrogation prévu6 par cot a icle, nous établirons, en guise de réca-
pitulatioa, u[ tabtoau général iles difiérenteg |ormes de subrogation prévuo6
on matièr€ d'essurenco, formes qui difrèront toutos du payement Àyeo cubm-
gsliorr piolu.t cn iri .
tour les princip€s, (l). Voici un ilébiteur « qui s€ dégâgo d'autorité du lier
dans leque! il B'Qtâit enEenE, (2) et transtèrs lo8 güe.uties de sa dette à
autrui I §6u1, Huo coDsidère l:opéretion comm6 parfaitomeut d6letrdâble, à
raison de se§ ld6ultats et do Botr utilité pratiqus (g). En efiet, Ie crtancie!
êr,?cgr,.que lui importeDt, dès lor8, les aocæssoircs de la créance? L,opération
cst, d'rutrts part, avantag€uEe au débitÆur, ef utile au pÉteur. D,riUeurs,
pr€§que tous lss auteurs clrrs8iques, aprè8 avoir constaté l,entorBe rux
rrrib
ciacr, admettent que, d ts ses rdrù&arr, I'opération efi utils à tous, et qu,en
éelit6 co n'est pas par Ie fait du débiteùr que Ie créancier est lésé (4), ncir
paî b, baisic dt hgæ ilc l'argcnt, (5). C'est évidemnent dn6i qu,il iaut yoir
les choses. La subrogation réâli8ée pû Ie débiteur est exorbitante du droit
oommun parce quo, daus oertains cas, justitée par dos néc€ssités particulières,
d'ordrs g6néral. C'c* ce qui I'a fait aûo.ntct. C'est co qui justifle oncorc, à
I'heure actuelle, ron mâintiêû. Ce sont l€s circorutcnca qui justifletrt ü l,orpro-
püetion r du e,téencior, el !.orÀ le fait du übdta,r,. et, quant au surplus, cette
oxprcpriation !'est guèrs si alalnantæ, puisque le î]éariciet es, payé. La.
trarsmission dss stretéc doil, dè3 lorr, lü deEeurer indiféronte. D'aillourr,
riea l'empêche Ie débiteur de I€s efrecter en garartie d,une nouvello detts.
Lâ Bubrogftion Bpécialo de I'article 1250,20, ümpli,fcl,opération et dcoromirc
lôs frais.
Une lois nés, et essiso sur de8 baaes aussi Btablês, I'itrstitutio[ so dévsloppe,
êvidemment, indépendrmmêût des conditiotrs spéciales qü oût juBtiûé son
origine. Elle peut êtrc utiliséo à toutes fftrs, et dans l'importe quelle circon-
rtatrc€. Il en a, d'aiU€ur8 été siûEi du payemont avec subrogation lui-même :
à I'origino, c€ û'était qu'un ofroê d'rmi ; um tois institu6, il peut être utilisé
comEo uode de placement d6 câpit&ux (voy. sùpra, no SIE).
534. Rôle du créatrcler. Nous a.von8 dit que lo cléancier doit §ubir
Ia subro8âtion (s . 1250, 2o, -in ffrcl, gon irterYention €6t tréanmoitr§ néce.'
saire, puiaqu'il itoit atélivrù qüttânco avec montion do I'origino ales detriers.
Il taut donc pÉvoir le moyen de vaiucrt aa mauvâise volonté. qo moyon 86
trouve dans les ofTæ th æ auioiæ ilc contigrotion. La quittance du receveur
do la Câi6so des alépôts 6t consig[stion8 mentiornere I'odgino dos lotrds, et'
comrne ce tonctiottairo est un tonctionÊa.iro public, le vou de la loi, en ce
qui Gonc,erns le, lorme dog acter, sera observé.
§ 3. De la wbrogæiaa légale.
-
i, - GÉNû[Àr,trɧ.
.. (1) Casq., 15 révrier 193!, Por., 1938, l,Lri 27 léYtier 1964, Poî,, t96Ll
I, 682, et LAURENT, t. XVIII, no 103.
(2) qass., 15 lévrier 1938;'27 léÿrier t964, précités;21 octobre 1965, Pos.,
1966, I, À Ea date.
l3l Contla: V^N EEcrEoUT, Dtoit tlcs assuta,,cct attetfi.s, Do 172.
(a) Cas§., t5 lévrier t938, Po!., 1938, I, 47; Bruxetle§, 10 lévrier 195t, Rrrr.
ær. 1ctp., t952, 5045. §ur la distinction ertle les asruranceg dc choæ, el
dc pe'dôltri,,,e, yoy. VAN -EEcKBou", Dtoia il.6 ac$.ra,,cci t 1lcsfres, na 63 à 69 i
MONETTE, DE VILLÉ et ÀNDnÉ, Ttoité ass. tcrt., l. lc,t, not 30-39; note P. L.
dans Pcrdcrialc, 1959, III, 30 et suiy.
542 r-rvnr ür, oBl.rcÀî. ve p^Rt. Elrtltcrtox Dag oBLrcÀT.
-
do subrogetion raro rcnru (voy. $rprq no 5131 avec le pcycaecrl aocc anbrogo-
lioa prévu pa! le8 altic,le8 7249 st 1252 du Codo ciyil.
gi on cherche à syDthétis€r l€s difrétentÆ8 lormeo dc subrogation pr{yuos
€r-matièrc d'assur&trca, êt à le8 GoEparêr avec le r pqyement avcc subloga-
tion D prévu par lo Corle civil, oa etrive, crolrons-nouq aux conclusioû8
suivattcs (t) :
lo Læ cl,a ra, de Bubrogrtiotr en vertu desquellea I'âssureut Gst subrog6
par lc scul î@ia dt ca ru, eur droits, actioûs et recouÉ de l'assur{ (voyez
rürrrd, tro 528) Boût, en tout cas, distinctes du pryomsnt evoo subrogatioû
prcprcmoDt dit. En ellet, ou bion ollæ foDt doublo emploi aveo ferticlo 2,
de Ia loi du ll juin t8r4, ou bien euo6 étâblissent uno tubrogrtion conÿetr-
tionnolle là où le subrog[tion légale d€ l'&ttictrô 22 ds le loi sur l€s arsutatrc€a
[o Jors pâr (2]. Dans lor d€ux caa, il s'egit d'utrs subrogstion distincto du
. payemont avêo subrogation r, pÉcisémônt pu,c, qu'oD matièro d'assuranc6,
I'asurtur, cn €xécutant ses obligatiols, ne payo pas lâ dotts d'eutmi, mais
ta ptogtrc tldtc. D'autre part, el dc pht,les clauss dc submgation, tout au
moiar lorsqu'elles pr$cisent que Ia subrogâtion êristo par lo seul lait du
cotrtrat (et per corséqueît aoonl qu'il y ait payement), ont uns portéo
',,êrru
pfur brgc qus Ia subrogation, conventionnello ou légale, qui I'ettrche!âit
au paycment, pât l'assursur, d€ Ba propre detts;
!o LolEque la submgatioD s'atteche au paÿemc , st €st conYerltioûnello
parce qu'en I'espècs I'artiolo 22 ale la loi du tt juin 187{ ne ioueBit pes
(assurancos de personnes par eremple), il n'ÿ s paE r psyement avoc subro-
gotion r, poul Ie motil quê l'tssurlur qü cxécute ses obligations paye ro
proprc ilæc (3), et non la detto d'autrui. On obeorvera dc p&.r quo, ders
co cas, I'applicâtion ds l'alinéa 3 dê I'æticle 22 (transposition, on Ia matièle,
de l'article 1252 du Codo civiu ns jouem même per, tout au moinB de droit,
puisque uous nous trouvons, par hypothèse, dans un cas non soumis à l'ârti-
clo 22 do le loi du ll juiû 187{ ;
3o Irrrquo la sublogation B'attech€ au paÿeEont, el qrc îa*ic,, 22 de la
loi iltc ll juin 1874 jouc (essuranoo dc e,loscal, iI n'y a pas non plus . paye-
mert evec subrogation r (quoique I'application faite, en la matièrc, de t8F
ticls 1252 du Codo oivil par l'alinée 3 de I'article 22 do le loi sur les eÊ8u-
rances conduise plutôt, raoüla-t-il, à la tolution opposée), touiourB pout ls
mêr[e Botit : l'assur6ut, sll pâyânt, peyc .a Ptr!,pra ddaa, et D.ot cêll6 d'autrui'
Lo paÿement avec rubrogation tel qu'il ost pt{vu,,@r h Coila citi Ét doD,c
€rotu, Il s'agit d'un cas do subrogatioD légale æi gcn,ü, qui se rapproche
peuLêtre du peyometrt oveo Bublogâtion puisquo cêrtain§ omprunts aur
Ègles ale cott6 institutioD ont été laits par la loi (Code civ', a . 1252), meis
(l) Voÿ. et comp. à cet égard cas8., 15 lévrier t938' Pot, !938, I, 47.
(2) Dan! lês a8sulallc.e! tb pæaorrca notamEBnt, auxquetler I'etticle 22 ûo
r'appüque pas : voy. rr.?ro, même num6rc.
(3) Ca.sg., 15 lévüer 1938. Por., t938. l, u, et 27 l6vrior 1964, Pûr., 196t,
I, à8'2 I Bruielles. t0 lévrior i951. hco. orc, rcrp., {952, 50&5. L'arêt de 1938
-
pirlciad que, . I'asiutÉ tr'ryÂnt paÿé que re profré dotte, ce pâyomort ne Pouvait
ilonner lieu, suivant les règles da Cod. ci,il, à subrogttion, sotl coîo.r*aont.,,c'
aotr Uîalc r auEEi LÀuRENr, t, XVIU, no 103.
-ÿoy.
IITRE IET. _ LE PAYIXENT 5æ
(21 ecrt en yertu de cet article 9 quo I'assureur por[rt erencer contrs les
tiers responsables I'action do la victime, déjà ausceptible d'être, e! vo u do
I'eÉiclê 19, olitréa 7, oxsrcéo par Ie chel d'entreprise.
- L'üÉt
du 7 iÂnvior 1929, Par., t929, I, 52, décide qu'il y â dans
ds cassatioir
ce cas scliolû tliîccb
au proût de l'assureur sur bas6 de I'article t382 du Code civil. C'eEt évidemmont
uûe GrÉut, Cet atIêt r€Donto au t6mDE où on âdmottait séliouleBent ouâ
I'assur€ut, otr payant sa detto, eubigsait-un dommage... Co systèmo est heutôu-
semeut, aujourd'hui, abandonné (yoy. t. U, 2. éd., no 962).
(3) Ce n'est pâs lo cqs !e la sulrogation pÉvu6 par I'article t251, 3o, car,
ainri que nous venons do le dire, le chel d'eutrepüse a pryé se proptc del,la;
mai! la loi l[i accorde, par un texte spêciâl comme ce lut délÀ le css oour
Particle 22 de la loi sür ies agsurancos', la sublogation dans Iâs droik de ta
victime. Il en elt do m6mo do l'âssurcur, Eubrog6 Àu ch€l d'eûttleprise.
Ce n'est pas non plus un r€couÉ du chel d'entreprise basé suil'article L382
du Code civil (casE., t5 avril 1940, Po,., t2i i LÀLoux, Troitl iks otr/tt-
^9L0,I,
544 r,rvnr rrr. oBLtcÀT. -:- vo pÀRr. fxrrNcrroN DEs oBLrcÀT.
louyolle subiogation (lois cootdonnées sur les accidents du travail, art. 9),
oxercée par I'assureur. Cetts subrogation au secoûd degré est, ale plus, une
application puÉ ot simplo de l'article 22 de le loi du 11 iuin 1874 (l)' a8!
I'assuruce dss aocitlents du travail est utro traurance da.choser l2l.
ù 27.
En ce qui coûcornê lo riEque r mâIâdio prolersionnelle r, voy. l'srticle 48, § 5,
ato lo loi du 24 décombr'€ 1963. Lea princifos rcnt ler mômts (iubrogation légale
sui gcttc?isl.
(li Voy,'caEs., 15 févrior 1938, Por., 1938, I, &, ; 22 mai 1959' Par., 1959,
I. 96r.
(2) VAN EEcKEour, Droit üa ütll!,io,ncc, lcr7/ctlf.es, îo 6L,5o,
ÎITRE IOI. _ LE P,ITYEITENI 545
Srcrrox III.
- Errrrg Du pÂyExErrr
^vEc
surRocÀrrox.
(t) Si I'on rrodi0e les chif,res, iI se peut que le subrogé touche qualqtc c[orc,
mais le subr.ogeant touchera, en tout état do cauEe, tout iurqu'à cotcurronco
du montâût de se cÉance.
IITNE IET. LE PÀYEUENT 557
-
qui n'est pourtant pas un cas propre de payement avoc Bubrogatio! (yoyoz
n4t1a, \o 5971.
Elle a'applique aussi en matière ûaæiilentc ilu tuNa.il dus à la faute al'un
tioE, et dê recours du chef d'entreprise contro ce tioË, on cas de conoour§
avoo le rocours de la üctime. En efret, l'article 19, alitréa 7, des lois coor-
donnéea 8ur les accidents du travail dontro le r€cour8 au chof d'onhepri.§s
r à ses risques et périls r qes mots lont pési8êment allusion à I'article t252
du Code civil. Voy. J. DÂssEssE, ( Lâ rcsponsabilité des accident8 du travail r,
dens Bi.lr?rin dæ aæutanccc,1949, fâsc. 112, et 1950, fasc. 113, Ild 23 à 2r;
Même Bituâtiotr on co qui coûcerue lo risqus r maladies profersionnelles r
(loi du 24 décembm 1963, ârt. 48 et 751. r{oy. st/{tto., no 537, 4o.
_ (f) Poctrino constânle. Coa$a: Liège, 23 mai 1893, Pa.., 1893, II, 342.
-
Cgt ar.rêt constate.que h répétition de l'indu « dquivaut cr fad, à la gamltie , t
üanlers cuneu§e oo coltrprenom lo8 cnoses...
558 LrvRE rrr. oELrcÀT. P^RT. §xrlNcfroN rrEg oELIc r.
-vê
stpra, îo. 377,5L3,1itt. D, et 514). Nous pourmns donc être rela-
tivement bref.
A. Tout Ie monde est d'accord en doctrino pour admettre qu'il y
a véritablement oession de oréance. La théorie de Molin qui con-
sistait à dire que, seuls, les æccssoires de la or6ane,e elle-même
éteinte par le payement étaient transmis at -
soloens eÉt conPb'
-
,ù.ent abandbn:t é4. EIle était d'ailleure plus artiffoielle encore que la
théorie classique de la cession « ffctive ». C'esl' la aéüæu rllt-xùuE,
oonséEremment avec tous see acce§soires, qui est transférée au
rubmgé. Il srfrt de lire d'silleurs le texte des articles 1249 et 1250
pour en être convaincu. Le solçens est. subrogé dans les ( DRorrs,
rlcrrone, prioilàges el hgpothl4uæ » du créencier üs-à-üs du débiteur.
Et les travaux préparatoires sont égaloment fomds lll. Bigot-He-
meneu parle du transport ile la Ûéanæ; Jaulert, de même; et Mouri'
oault souligne que si le payement pur et. simple éteint la dette, « le
payemont avec subrogation la laisse eubsistzr ». Sur oe prerrier point,
ainsi que sur see couséquences en dmit positif (voy. suprc, no 551),
il nè peut done y avoir aucun doute.
. B. Maie !a vérita.bte oontroversô est née ez ibctrine, et' uni4aùwttt
'en dootrine (ce qui, .remarquons-le, laiese irrtad?t le6 solutions poli-
.tivee). Les auteurs se sont demandé oomment il était possible qu'une
a,râance pqée, dorLa &zinb, pouvait ubeieter, et être tranrmise au
tien sotieÂ,'e"tit -y.t"t" de ieobnique juridique qui a oomplè'
tenent alémuté l'erégère,,. Àussi n'a-ü-on pu concüer oes élémenti
apparemment oontradictoires qu'en imaginant la théoüe de la cessüoz
rrcrrvr. La cr{ance, incontestablement étêifie par le payement, eet
répuüe atbaial,er, par I'efiet de la volonté de la loi, au pmût du subrogé.
On se trcuve donc eu préeenoe dluae frtîrrt. Ls' cr{anoe éteinte revit
fwtiçetncnt. Elle renalt de ses oendres, et dans le domaine de la con-
struction juridique geulement. On sappose, pour permettre au submg6
d'agir, çr'elle n'est pas éteinte, bien qu'elle le soit' et on lui prête
oette vie, ùla loia ofiif.cielte et @nfiadidoite, de I'existenoe « tctive »,
pour expliguer les résukata de I'institution en ce qui concerne le
subrogé. La théoüe de la cession fictive eet acceptée par presque
tous les auteurs (2), et a été formellenent repmdüte d""s les arrêts (3).
n'ost p&§ sou.mise aux formalités de I'article 1690 du Code civil (signi-
tcation) (l) ;
à) En cas d'ine:istence de Ia créance, la oession de crtaace de dmit
oommun donne ouverture à garantie ; Ie payement avec eubrogation,
à répétition de I'indu (2) ;
c) Le eubrog6 n'acquiert jamais la créance primitive qu'à cotr-
ourrence de ce qu'il a réellsment payé (3). Dans la cession de créanoe
de dmit commun, le cessionnairo peut, quoique ayant acheté à un
prix iaférieur, recourrrer ls ngminal l
d) En cas de sulmgation partielle et d'ineolvrlitité subséquente
du débiteur, le subrogeant ne vient pas en cotrcours aveo le subrogé ;
il le prime (4). Dans la cession de cr6anoe de droit commun, si les
mêmes oonditions se préseutent, cédant et cegsionnaire viennent eu
conoourB ;
e) Sigpalons enffl que la cession de oréance de droit commun
suppose toujours Ie oonsentement du créancier, tandis gue la subm-
gation peut lü être impos6e ; que, dans certains cas, la sutrrogation
est soumise à des formes spéciales, itrdépendantes de I'article 16g0
du Code civil; euffn, gue le oessionnaire d'une créance, en droit
commu& ne dispose jamais que de I'action qu'il acquiert, tandis
que le subrogé, en plus de I'action dz oéaræiæ, conserÿo ses actione
pqsoratv)).,s s'il en acquiert, indépendamment de la subrogation, du
fait du payement (5).
_ (r) -qqs!,,_ 6- !na$ rgrS (motj!§), _P4r., 1915-1916, 1,285i tz janvior 1872,
Po$ 34 ; LAURENT, t. XVIU, no 20.
Voy. rüpra, to 552.
(2) ^8_?2,I, - Voy. sÿ,pr,o, to 5ZO.
(a) Voy. ,üpra, no 552.
(4) Voy. !üra, no 552.
(5) Vol,. rüpra, no 516.
DI PAT, III. 36
-
TITBE DEUXIEME.
LA NOVÂTION.
555. Blbtiographto.
- PAUL G[DE, &!ih iri b lf,,oûior d h ,î@a,qnt dct
ardance. cû droit romai*, Paris, 1819; RursÂBRT,
- E*ü
t1,,t h illlégotion ct
dmü priü rcmair,Bruxe]Ies, 1929 ; PBTrr, r QuêLquos rÉfifiions sur la nova-
tion r, Eco. crir., 1930, p. 95; -
Ilurrnr, .Errcd ùtnc tMoric juridiqw dc ta
déUgdli,î, thèse, Poitiels, t899.-
CHAPITRE PREMIER.
GÉNÉRÂLITɧ.
(t) Voÿ. GIRÀRD (7c éd,), p. 705i voÿ. au$i 8.6d., p. ,36; ad& h noto du
prcl0886ur R. DExxERs dans notr€ tomo IX, tro 996, ütt, A, itt fiic.
568 lrvnr rrr. oELrcr.T. ve p^RT. Exrrxcrrox DEg oEr.rc r.
-
préoisément, tout otr oomerÿant I'objet de I'obügation, de Ia faire
passer sur de nouvellee têtes (t). Ainsi Ia transmission des obligatione
était assurée en fait, dans aes résultals, puisque I'objet de I'obligatioa
demeurait Ie mêne (caractéristique de ls, ttonsrni,ssian de I'obligation),
De nos jours, nous n'avong pluo bosoin de pareils subterfugee, la
transmirsion d'une obligation, demeurant quant au surplus iden-
tique à elle-même, pouvrnt être ouvêrtemsnt réalisée (oession de
créance).
2o La novation romaine diûérait, d'autr.e part, de Ia nôtre par
soD, ,nécaniarne. Nous vonons de dire, en efiet, que I'oüjcl des obliga-
tions aacienne et nouvelle devait demeurer iilcnti4ue. Il fallait I'ldem
dcbilun (2). C,eet oe qü oxplique qus s'il y avait, eû reali.te, deur
obligetions püsque deux stipulations tot idoDtiques, c'était au fond
I'obügation arrcisnno qui subsirtait; mais q transfugée D, tran.portéo
(adrufi$io at4ue tramlotüal dane I'obligation nouvells. Aussi la nova-
tion, cin6i ootr9ue, créait-elle un lieu dc strudtne eDtr€ les deux obli-
gations. Elle présentait, à oe titre, un caractère parfait d'unité (3). Elle
avait une cpdcilîzité, une originalité corunc nwile ilaùnian dæ obliga,
lrazs. Il n'en est plua de même aujourd'hui, orT les dettes peuvent êtrr
oomplètement sans rappolt I'une avec I'autre (4), et où I'opération
s'qnal5ne en deux phares tddac, mais oÉcoxposrar.rs : I'erthotion
d'une obligation ancienne et la naissance d'une obligation nouvells
s'opbont ilqa Ia cd,rc fu lailicle 1131 tlu Codc cioil, Le üen n'est
plnl ih structwe; iI a'est désormeis qu'@incèquc. C'eBt oe qui êrplique
que la novation est deverue une opération dépourvue de toute spéci-
frctfé, bmde, n'erigeant auoune réglementation particulièrs. C'est
en ce §6n6, mnis en ce sens seulanant, qae Ia partie du Code civil rela-
tive à la novation constitue un anaohmnisme.
559. Méaanlsmo da la novatloa oD drolt froderne.
tutlo,,s @aîexes. Diffiéteaalatlon. Lq - Iastl-
novation moderne
- -
apparalt, de la sorte, rétablie sur sot véritalle plan. Ce ['est plu§
qra'rme oncetüian n'oftrant, oomme telle, auoune Bpéoifloité parti-
II, no 329.
soit en
§oit
socorde mêmeg parties), soit de la premièro stipula-
tion
Novation À Rome,
le I'une de
I'autre. :t
TITRE II. _ LA NOYATIOX 569
.. (1) NouE av-ons déjà dit (süpro, no 556 et 558) que I'extinction d,une obüga-
tion n6 se produit, danr la iov:ation, que par ooié ih condquuwc.
570 r.rvnr ru. oDLrcÀr. p^Rr. ExrrtrcrloN DEs oELIGÀT'
-ve
lréquent, dans la mesuro orl la novation est eûcoro utile danr notre
droit), il faut non aeulsmetrt que I'ancien débiteur veuille nover,
et Ere le Douvoau déùiteur s'engage ofiootivemetrt envsm le créatr'
oier, mais aussi gue le créatroier oonselts à d6charger I'anoien dé,bi-
tour, et à accepter le nouveau en ses lieu et Pltco. Cela ne se produira
gue rarsment, oar le oréqtrcier a tout htér€t à congerver son oncien
débiteur, ainsi qu'éventuellement les stretés de la dette, et à aoquérir
ua eeoond débiteur À côté du premien Mair cela. Peü se pmduire,
et c'est alorr qu'apparaltra, dang le chef du or6ancier, I'importance
de l'animus wcwùi (pont crucial de tout le méeanisme). Par contre,
r'il y a acoord du oréanoier et du nouveau débiteur, le coqsentement
de I'ancien n'est pas requis (art. {274), parce que sa übération, qui
rÉsultera de la novation, est tôut etr sa faveur, et qu'il n'a auoun
intéÉt à s'y opposer. De mâme, dans la novation par changernent
de créancier (plue rare, oar la cession de cr{ance appamlt un procédé
plus str pour atteindre des résultats, cn fait ll), identiques), il faut
non seulement que ler deur créanoiers soient dtacoord, mais aussi
que le débiteur s'engage envers le nouvoau oréancier, avec la volont6
que cet engagement ûouveau le übère du premier (2). Enffn, dans Ia
novation par ohangement d'objet ou de oauee (oas le plus simple,
au point de vue où trous noua plagons actuellement, puisque les
pêroonnes soû, lns nêmccl, il faut quo les ilzttû parties
e, or{anoier
- débiteur
soient d'accord quant à l'intention ile nover (3), oe
-
qui prête aouvent à doute dans le aL'si ilu æéanîiq.
Ceot préeisément oette conception de Ia novation, telle que nous
venone ds la caraotérioer, gui permet ùe il,ifi&enci* la novation de
plusieurs insiritt ions cottn&el, telles la délégation, I'expmmission, la
dation en payement, I'indication de solcens ou d'aæipbw,la stipu-
lation pour autrui, etc. Dans toutes oes institutions connereo, il
u'y a pas novation panoo que lnânquo rur des 6léments néoessair€s
pour qus la convention novatoirs puisse se prcduire entrr toutês
les parties intéressées. C'ert oe gu'il tous reste à dénontren
560. NovatloB et délé3attoD" La novation et la déléSation §ort doüt
iDstitutiom connexes, et à c€ titre, -sont haitées alans l mâme section (roct. II
ilu chap. Y, titre III, üv. III) pat lo Cods ciYil. Eller sotrt pourtant ,trt dirfr'
(1) E[ feil et tron rr0 droù, car, dans Ia cessiou do crÉarrco, I'obligation en-
cienng rtùeillc,' elle €Et rrctrrmito.
l2l Gand- 4léyrier r.960. J. ?.. 1960. 169,
lal Nous ?eisons ici abeÉaction du Dôirt de Eavoir 8i l'oliqrid norrr porte 8[r
un'élément ææn icl de l'oblicatio!. on telle Eorts que cette moditcatioD reûdo
ts naintien de I'obügation im-posribib. Il y a des moâitcationr qui n'opèrent pas
novation (voy, infro, chap. II).
TITNI II. _ LÀ I(OVATIOI( 571
fin cr, caî dôs que Ia délégation acquiort certtiûs ceractères qui la r5ûdeLt,
dit-on, r parlaits r, elle n'est plur une déIégatio!; eltre devient une [oyatioû.
Lâ aléIégatiotr, en tant qu'institutiotr, lra dotrc d'inttuêt gu, ilau lc m'.,;urc
où cllc diffbc de la ,,ooqrior. llt. Datrg quelle mesuro er diûèro-t-oUe? Précisé-
mort dans le lait qu'elle y condüt, qu'ells ÿ t€trd, sâûs I'atteitrdro, parcs quo
la coûocfilior æl pas lÉâlisée ontm ,oùtcr les parties intéress&r,
'f/,ralpirc
C'eal t\e nooorio,4 oaor,lr.
Qu'est-co que la délégation? C'ost uno op6ratioD pâr laquelle uns porsonnê
chargo une autro de s'otrgagEr, er aolr trom personnol, ênvers lmo hoisième,
qui accepte, Pour concevoir cotto combinaison, il (aut suppossr de8 rapportg
de droit srtérieul3 Ett ,cot qt s. Àdmottons cas Ie plus ûÉquont quo la
plsmièlo personue (déIégant) soit débitrice- de Ia soconde (détégatâire) - st
charye la troisième (déIéguél do 8'engagsr à due concuIIence otrvers la seconde.
C'est uD moyotr pour le débiteur (déIégant), soit parco qu'il ort danE l'impo!-
ribüt6 de pryer, aoit pâlco que, quoique 6tant à E6me do paJro!, iI sst égalo-
mont cr{ancier du délégué, de se eubrtituo! un autr6 débiteur. La délégÀtion
?ct ûa déUga,ion sile déIégatairr re bome à accepter I'ongageme[t du délégué,
ratrE renoncer à seE droits cotrtrc lo d6légrDt. Le délégataim aura alors deur
débitoun au lieu d'un. C'est lo cas p!évu par I'article 1275. It n? aura pas
noyâtion porcr qr.'i, iy a gat tb coroan iora ttooattitc dam lc chef il* ctéarcict.
La délégation dite traditionnellemoot . impadâite t
La déIégÀtiotr,- qui terd à h novation, ayortolo. on coura - restera délégatiotr.
de mute. §i, par
contrc, il y a convention novatoire (ùt. 1275, in fim, el,1276), il n'y aura
plus délégation, maig ,.oo@,ion. Le délégation re deyietrdla r par?aite r quc
?arce q,r'cu6 sc r6rd TR NgroRxÉa .î ,wva,;ion.
8'il n'y a pas rappolts ds dloit eûtérieurs (yoJr. qoLrN et CaprrÀNr, t, II,
no 330, lo), Ir déIégation dovient uus opéIg.trio\ tÿi gcÛa$r, saît lcpp.tlt aÿcl,,û
ao6c lq ,,oÿa,,;ora.
Noug consacreruug un chapitre spécial à I'étude de la d6légation (chap. IVl.
561, Novrttor et oxpromlcelm" L'erpromission (cqrroæürio) ne ilil-
- dam le. drlrgoraon, c'ost Io délégant
lèrt de la délégatiou quo par co lait que,
(arcien débiteur) qui ir"i r le délégué (Douveaù débiteur) à s'engagor envers
le c arcior, tâtrdir que dans I'czlnomdrrio, c'€st le ooürror. débiteur qui prend
I'dndalctdoc do s'engager enverc le créaacier. Pour Io surplur, les r{gles dc fond
demeurrnt, en ce qui coucerne le point tle ÿuo où nous aoua plagons ici, lcc
nâmæ.
Obderyons toutstois, 6n cs qul cotrcomo Iâ teminotrogio, qu'o! smploio lê
not aopronirror lorsgue le nouveau d6biteur obtient, du crÉâncier, Ia décharg§
du premier débiteur (noyetion) ; loÉqu'il no I'obtient pas, on lo qualiûe odpro-
miæot.
Ls coDsoBtêment ilu preEier débiteur n'ost pas nécessaire (voy. arprc,
Do 559, ot qodo civ., ort. l27Ll,
La comparaison ontrc le8 deux institutioB qui n'a d'autre ef?et, comme
-
nous venotra de le ÿoir, qus de les opltotêî, el non de leg rcpprochæ a'esl
possible qu'en ce qui concerno I'u$ det c6 dê noyation souloment, la - noya-
tion par chang€ment de cÉancior,
C'e81, aimi que Doua I'avols yu, par l'adrDissior de la tlansmissioD deE
obligatioDB (partatrt, de Ia cession do créance) qus l'institution de la novation
t été, en plrmier lieu, lrappée do désuétude. Lorsqu'on déBire, datr§ un rap-
port d'obligation, modiûer Ia personne du créancier, il est, en efret, beaucoup
plus siBple do r€courir à la cesgion de créa.nce qu'à la ûovation. D'âbord, la
csssion de q'éance perltrot d6 §e pâsser du concours du débit€ur (1); la trova-
tion, pas. Ensuite et surtout, dans Ia c€§siotr dê créarce, l'obligation ,rràrisrc,'
elle est maintenue, et âyec ello, toutss les strstés r{elles ou personnelles qui
la garantissetrt. Ce n'est pas le ca8 dens lâ noyâtiotr, qui /roirr, I'obligation
pour la rtmplacer par une nouvelle. Les coûséquencas logigues ale cotto extitrc-
tion sont, notammett, la di8paritioD, sn Égle, de tow lee accessoires (voyez
art. 1278). Eutu, la cession dê cr{âûce re dorne pas lieu à inopposabilité des
erceptiotrr. PuiEque la cr{anco transmise rcslo ta mêrrû, lo débiteu! pout
opposor au cêssio!ûaire toutes les oxceptiols dont il disposait coDtrc le cédant.
En cas de Bovatio!, la questiou nc rc porcpcr, puisqu'il y a substitution d'une
obligation à une autrc.
U rtsulto de ce qui précède que lorsque, dalt§ un rapport d'obligation, il
est nécossaire de changer Ia personne du cr+âûcier, il est beaucoup plur
avantageux, auæi bier pour b æéarcicr quc pont lc übiletr, do recourir à la
cesrion de créance plutôt qu'à la novation par changement de créancier. Pour
le créancier, parc€ que le concours du débitour ['est pas uécessaire ; poul le
débiteur, parce que Ie b6néfice de I'opposabilité dee exceptions lui est main-
tenu.
C'êst otr cs 8on8 et en ca domaine surtout quo la novation est devenue un
a,{,cirotismc. Mais cola ne signite paÿ $r'otte nît dcocnrc imporsiülc. Elle
mste possibtre en yoltu du pdncipo même qui est à sa base : I'article 1134 du
C.ode civil.
Ce qui viont d'être dit démontre également à quel point iI est nécessaire que
Iea partiee, lorsqu'elles lont uDe opératior de ce genre, aicra le nuci ûaooir
,,acouît ù, dct ,emcs crûcrr. Combien ale loi5 nê re[contre-t-on pa8, notamm€nt,
da.ûs les actes l'expression r X càde et dllèguc... r (voy., pour plus do détaile,
su! tadito clÀuse, t. IY, n 383 et 384), Cession, délégation et noyatioû sont
truig choses conryU,,cmaû difféi.,/dci. gâns doute, la novâtioD n'est-ello pas
soumise à des lormes latidiquos. Il su6t qu'elle résulte cJaircmetrt de l'acts
(a!t. ,273), et le juge trcuvera souvoot detrs les chconstatrces des raisong
suüsantes pour l'écarten MaiE en sas ds douto, l'emploi de termes inexacts
(r délèguo
', notammont) no Berâ-t-il pas appelé à oxercor ulls inlluence dé-
terminântê sur la conyictiotr du jug€, et ne lui dictera-t-il pas Ia solutio!
d'uo problème dotrt, Bomme toute, les dotrnéos ilemeuænt obscures? En de
pùeils cas, la marièIr dont ler parties 80 8erctrt €xp m6es coustituera, sans
doute, dar8 Iâ. rcchorch€ de Ia yolonté reelle, le guide le plus str (voy. et
coEp. t. II, nc 566 et 568).
CHAPITRE II.
CONDITIONS REQUI§ES POI'R QI''& Y AIT NOVATION.
565. hsltlon du problème.
jusqu'à pr6sent étudié Ia novatioû- Bnamératloa. - Nous o,voac
elle-même, dans son PRINcrPt,
dans son mécanisme il,e base. Aprèz I'ovoir oaractérisée sur ce plaa, il
TITRX II. LÀ I(OYÀTIOIT 576
-
importe à présent de reoheroher quels sont les fr.Érrxrs rEcurreùas
qu'elle revêt en droit poritif, quelles eont les conditions rcqu ùses pour
qu'elle puisse se produire.
Ceg oonditions sont au nombrs de cinq :
lo L'eristenoe d'tn.e obligation anürhwe;
2o La or€ation d'rul.e obligation rwuodh;
3o L'élément nouveau z lali4uîd tuci, qti rendra possible le m6oa-
nisme cn partie double d,e la subctitution d'une obligation à une
autre ;
4o La volonté de nover ,. l'anîmtu mcand,i;
50 Enffn la capacité ilu putia.
Lea ileùt praraibcs conditiong sont, en quelque aotle, matérînl,les.
Elles fotment la matière, Ie « donné r néoessafue au mécanisme nova-
toire. Nous avons vu, en efiet, que la novation constituo un ( Bys-
tème r (voy. supta, to 556), en telle sorto que si I'une deg branch.ec
de ce système mÀnque, le système tout entier se trouve erclu. Les
tois ilanibcc conditions eont constitutives dr mécanisrni mhæ de
Ia novation, ooneidéré corrtmo une convention (voy. suprc, no 559).
Elles réalisent la rpçation pruprcment ilire.
Nous consaorêrong une geotion à chacune de ces cinq conditiong.
^!{ctf,Nnr.
575. ObüÉafrm ,rouyello radlcalem€Et Dulle. Cette obligâtion no
nâlt pe8 iuridiqusmoDt. Lr -
novatioD ne peut doDc so produim.
-Lo sort
577. Obugtrton aouvellê oûdltloûnelle. dB I'obügatioD
atrectéo d'uao conrlition Éfléchira sur lo sort d€ la novation (3), conrormémelt
aux principes de droit commun (voy, et conp. wtrîo, îo 572].,
Il ÿ eute égalomont liou rle prendre, éventuellement, sn considération
I'opérâtio! aléatoire (voy. el, eomp. supn, ibideml.
(l) trfiefu comEe il !'y a, dans toutss ces âflil[Âtions. pâs d6 aon-sang ou de
contradiction Danifert,e!, otr accoptê de contance, ot ôn no oüorrho pas à
oomprotrdra...
580 r,rvnu rtr, oBLrcar, PÀRr. ExrrNcrroN rrEs oBLrGÂT.
-vg
ment une queàtion ih foimc (l). Gest préoisémett cct éttt ite chosac
qai cond,aïsait à æigt, à Rome, tt alî4uid twci, car' eD. §on absence,
I'obligation ett été la même. Cet élément nouÿetu Pouvait êtro Ie§
tr)e$onnes Qot atia itüt ravrrr ptconasl o,u - quoiqu'il lalltt
I'idem
- tre moihlité
ibbitum (terme, adjonction ou suppression d'un
fldéjusseur : naoatio intrl. ewilem Pù*onasl. Dans la novation moderne,
Ies quàstions de.lorme n'importent plus. La question d'intantion eû,
seule, prise en considération' L' « élément trouveau, perd ainti de
son importance danr les conditions requises; plus eractement, iI
eatr irctu itans b iléfinüion même ih la wçalian.
tioL ir,rer edsdon püsonds[ qui nê sont pal de natur€ telle, de portée
suffigamment grave pour qu'on puisse rdmsttre l'intention de nover.
Tout revient alors à ceci : rien ne s'oppose ez soi à oe que la detts
ancienne subeiste. S'iI n'y a pao novation erprerse, on r'admottrt
donc pas l'alr,ïnus tuçatdi. Tendis qu'il est des ohangemeutr qui
I'opposent, en soi, au maintien de I'obligation ancienne. Il y a, alors,
tücessaîement novation, même tacite, et o'est oe qu'on traduit dans
I'exigenoe de lali4uid woi (ll.
Observons ici logiquemont d'aillouE gue le problème fie sc pot. pa,
- est erprrssc. Comme noug
lorsque la nôvation - noug trouvons sur lo têrrein
de I'afiicle tl34 du Code ciyil, les parties peuwnt toujourt admettre la novs-
tion, mêmo si l'élément nouveau n'est que secondair€ (principe de l'eutotromie
de la volonté).
(1) L'âdiotrction d'une corddlioa suspeusivs à une dette DurE et simDlê trans-
tormo radicalêEetrt I'oblication. Il v a novation-
(2) BauDRy-LacÀNuninrr, Oùtilcliofi, t. III, !o 1697.
(3) LaunBNr, t. XVIII, no 259.
584 r.rvan rrr. oELrG T. vo PÀRT. Exrrl{crroN DEg oELIcÂr.
-
créancier un moyetr courmode et str de recouÿr€mênt. Y a-t-il, dans
touÊ ces oar, novation? La chose eal possible; tout dépead ila poiru
l
iln s@soir I'u, v ru TNTENTToN DE !{ovER, et I'existenoe, Dotâmmetrt
dans la novation inet easilan Percona\ de I' c élément nouveau !,
ou son hexigtence, se rédüt, au fond, à la question de I'eristenoe
ou de la non-existence de l'animw nowndi (voy. supra, no 579).
L'importanoe du pmblàme appamlt ahci trettement.
Comment détemlinera-t-oD e'il y a intention de nover? Noue
touchons ioi à la question de la pnruvr de l'animus woanli, qrui
domine toute la matière.
L'inteution de nover est un élémênt psgclolagi4ue. Cet élémeut
poyohotogique existe dans tout contratr et u'ofire, oomme tel, aucune
particularité. Seulement, dans leg contrats u§uel§, pareil ôlément
(volonté d'eftectuer uto vente, de faire un bail' eto') ne suscite jamaie
aucune difrculté, parce qu'il se matérialise, oe concrétise preoque
toujours d'une manière non éguivoque dans ce que les parties ont
réellement lait. La volonté de vendrc, de louer, de prêter est indig'
sociable de certaines attitudee ertérieur€l, qui n'ont pas de senc
sang elle.
La sittl.zltian se p iÿune manbe but au#e ilaæ l,a weolian,
sanl.e
panoe gue la novation est :oîe conoentioL cotlPr.ExEr àla lois créabicê
et ütinctiie de droits, et ce d'une manièrr parallèle, jumelée. Or
ainsi que nous I'avons dit : voy' §uPrc' no§ 556 et suiv. leg
-éléments de cette convention sott' illcomposablns, ll'on,
-
seulement dans
la tachnique jwi,iligue, mais DÂNs LEB rrrrs. Il est, rare qu'une nova'
tio:n intet ,osag prz:sorlcl par exemple (prênons le cas d'une eubgti-
tution de débiteur) donne matière à un oontrat à trcis. Le plus souvent,
le nouveau débiteur r'engagera vis-à-vis du créancier, saDs interÿen-
tion du premier débit'eur. De même, en oas de novation intet ea.silefir.
prrsonar,les partier modifferont souYeût, d'une manière quelconque,
I'engagement prinitif, sans s'erpüquer autrement. Or, il eet possüàIc
qu'un nouveau débiteur s'engage envers le oréancier sans que le
premier soit libére (délégation ; adpromissbl. De même, une dette
peut être modiû6e, amendée, sans qu'il en r{sulte néoessairement
une nouveüe dette, Tout osla est en toul point§ admissible, en dmit
oomme eD fait. Réoiproguement, les parties peuvent valablement
baser une novation sur une modiÊcation de la dette qui, ile soi, n'er'
tralne pas ücessaï.renent une dette nouvelle (Code oiv., art' lt34).
On voit ainsi comment la question de l'animw rwootli se pose. ll
reite, à présent, à détermiuer comment iI faut Ia résoadre.
5E6, Dartlcle 1273 du Oodo alvtt. - Sezs et Portéc,
- Lo'
TITRE II. _ LI I(OVATIOX Ff:B
Bolution ert d6poeée daas I'article 1273 du Code oivil. Cet article
s'exprine comme ruit : c La novation ne se présume point ; il faut
que la volonté de I'opérrr résulte olairement do I'a.ctê D.
Cette disposition appelle, pour Bon exacte compréhension, plucücurc
obEqeorions.
cle tll6 du Code ciyil. Le dol oc tc pl,ért mo pcr,' il doit êtro proûrrd. Ce qui
q'empêche l}as g}'!l pgut-êtrs
ProEyé pri" p!êsomitiois i et, en cottô matière, sana
ümitos, puisqu'il s'agit d'ùn fcir. Voÿ. t, In no 53.
La même question se pose pour le8 rcroncidlioru, et dâns les mômee conditionr :
voy. Brurellea, g0 mar8 1935, Pos., 1936, II, 11, et décisions citéos eu t. IV,
no 441, en note.
(t) Voy. t. Ict, no.2& à 30, et t. U, nd 464 et 465.
(2) BruiroUes, 14 juiUot 1898,_Par., 1894, II, 62; 27 jenüer t897, Pcr., 1897t
II, 259 i Gsnd, 4 lévüer 1960r J. T., 1960, 169; civ. Brureller, 23 juillet 1892,
Iar., 1892rUI, 341 i 29 décetDbre 1894, Por., 1895, III,41 i civ. Liède,7 ûoyem-
bre 1931, Par., 1932, III, 140. ..
588 r.rvnr ur. oELrG T. .-:- ve p.lnl. arrrltcrror{ Daa oBLrc r.
587. Appficatlons. oxaminero!§ dans les numéro6 qui vont suivre
- Nous
quelquæ applicatioûÊ des püncipes qui viennent d'être exPosés. Ces aPplicÂ-
tioDs ofirent surtout uû it té|êü pîotilitc considérable dans la novation por
chüLg.fr.r.t tl'obiG,.
(11 Voy. sul cette queEtion cass. tr., 12 décombrc 1866, D. P., t867, l, 43S;
l,riircxr, t. XUII, no 263i BauIiRY-LAcÂNrrNEnIE, Obtigotioît, 1, lll,
no t734; PL^NroL et RrpEnr, t. YII, no t266.
(2) Dân8l'alrêt de la cour ds cassation du 7 8€ptembro 1938 quo [ous aYom
criiiôué crrrc. no 590. ot obseryera quo la cour reiette lo moyen comme man-
cuanl cn fcil.'Ce que nous veuons de iline au textè permet peut'êtro de croiro
due la corir I consiïéÉ oue le iuce du ,ond âyâit statué erclu.siYem€trt en lait'
t reste néanmoins quo lôs coadiÈoru ldgclrs dê la novatioû ont ét6 violées.
TIÎRE It. _ LÀ OVÀTIOK , , 593
595. Sutt6.
- Tuteur.
tlom dê son pupille créancier,
tut€ur peut-il noyer? Psut-il, agissant au
- Lesubstituer une obligation à une autre ? La
questiotr ost controversée (2). A notre aüa, elle ne devrait pas l'êtrc, tout
* moi!:a au rcgaùl des tèglet ttr la toootion, Ceur qui opinetrt pour lâ ûéga-
tive partentdu priacipe que Ia capacité de payemont.nd sulllt plus, dans [otro
dmit,. pour nover C'est l'évidence. Mais tre tuteur n'e-t-il {üc capacité do
r€cevoi! palremetrt? Evidemment, noD. Il dispoEo d'un mâÂdat gé!éral,
qui tr'eiclut pas le.contrat. Mais ce qui est exact, c'est qu'oD pout diflérer
d'aüs sur hz pouoobe dt ,üarrr dâûB lê câs où lt loi n'e pss i»escrit des
.habilitantes.
,omalité§ gotrt-cô des pouvoirs d'administration lqro ænsu
ou ,rric,o rorrü ? Nouc avons étudié cette question âtrt6ri€ursmont (l). La
lovation s'analyra[t en un adte de disporition d'uae crÉance, qui entrat[o
même de soi extinction des strotés, il semble bien que depuis I'arêt de
cassation du 6 msi 1943, Pa!., 1943, I, t5r, I'autorisation du congeil de
lamille et I'homologâtio! du tribunal Eoient Décessairer (t. II, no f80).
CHAPITRE III.
(1) La caution rolidailc êst libérée psr application do l'article 128t, eliûéâ 2,
et non eliûée l.r: voy. Lr'uRENr, t. XVIII, no 32{, et lo tome VI du prés€nt
traité, titm du câutionnemsnt.
(2) LaunENr, t. XVIII, no 925,
596 r,rvnr rrr. onr.ro r, +-.Yo PÀRT. ExrrltcrroN ots oBt.rcÀr.
d'u! alébiteur sur les biem tlar torocat üüht|. L'arli(,lo t279 prond soin
dG le p*ciset, mais cêtt€ précrution éteit iDutile. Toute autre solution ne
se conçoit pas (t).
Mais il est possible, en cas de substiiution d6 débiteur8, que I'ancien dëbi-
teur maintienno les stretés à ta guantie de h nouvolle aetta. Ler priviiàges
et hypothèqu$ û ne passont pss r, drns ce êas, des biens de ltatrcien débit€ur
aux biens du nouveau. IIs subsistont, ot garantiE§ent une nouvelle detto, qro
âutrc dette (2).
S'il y a novatioû pâr changemeût de créancier, I'obotacle quo nous yonotra
de sigtlaler disparalt: mais I'atrcien qÉancier doit expres8ément ldseryor ler
stretés au proût du trouveau, faute d€ quoi I'sfrot novatoire Ee produit.
La réserve des privilèges et hypothèquee doit êtrc errrrcssr. :
conlondu evec cetui où. rcnr æbotilotnar la toooldon à I'accession des câutionr
À-ta ditte nouvelle, !e ci$ancier nove la dette anci€lno. Dans ce car, la caution
.;ài Lwa.Wf.20B§, notamment; roy. nrrrta' no 5lll.
.Yon al.surllüs t. VI,, no 894 et 904'
(t) Colln ot qÀPllaxr, t, U, no 333.
'''(r) .CoLrNrEr CrPIrÀNÎ, tr ,II, !o 433.
IITRE II. _ LÂ (rrn
OYÂTIO!ç
CHAPITRE IV.
DE LÂ DÉLÉGÀTION.
(t) Ou bien oqcoro uno cr6aace que !e {é!égué acquelr& Bur le délégatt, ot
ên8uitê de laquelle il a'engagera enverr le délégataire.
(2) CotrN et CÀprraNr; I II, no 330 i BaUDRI:LÀcaNrrNEAtE; Obligùlior,,r.
t- III- ro {rAB-
(3t'Voy- inÊa, ro 6t0, ot BÀuDny-LÀca TINEIIE, Oütigotion,, t. ItI; not 17i5
ct lrse; PLANIoL et RIpEnr, t, VII' no 1212,
604 r.rvnr trr. oBl,rcrr. ve p.l'f,T, Exrrrcrrox rrEa oELrcÀT.
-
la deuxième condition de la délégation (.;uccræ du soi-disant délé-
gant) eristera, mais oela ne sulEt pas pour oréer délégatinn.
De mênre, ri le déIégataire n"a'cceptn pos I'engagement du délégué,
il a'y aura rien non plus. Cet engagemont, donnant naissance à une
obligation gue les partiee veulent efiective, esl 1î @nùutt gui exige
donc I'accord iles thw putits qui y interviennent;
40 Il faut enffn en tout cas gi on admet que la délégation doit
-
re produire, ou tout au moins se proihrit à la suite de rapports iuri-
diques antérieurs (voy, supra, to 606) que I'engagemsnt du delégué
ait pour obief la nânu ilm çæ cellz
-ilu ilélégant. C'est cet élément
qui caractérise le mieux I'opération liée à tmis persontres, et oxplique
ses efiets (sur ceux-oi, voy. infro, no 612).
Toutes ces conditions sont, dans la délégation, esscntiell'es. Si elles
n'existent pas toutes, il n'y a pas délégation, ou tout au moins pae
opération ayant leo oaractères spéciûgues de Ia délégation (l)' et
à laquelle les rùgles pmpFes qus nous préciserons ultérieurement
(inlra, ro 612), r'appüquerout.
608. troncttoû de lr délêÉattolr. plus @mplex83'
A. LoEqu'elle - Comblaalsona -
se fonde sur dos rappoEts juridiques antérieus (êssontisllo'
mênt, ou tout âu Eoiûs principalemetrt, uns dette du délé8ânt vis-à-vis du
délégâtafu, Jointe à uno crÉance du délégant sur le délégué), la délégation
joue le rôle de véritable letttr de change civile: elle évite des déplacementr
multiplos de numéraire (voy. cuprc, !o 606). gelon lss ca§, elle Eera de ratüe
très complexe. Elle peut, on efiet, ae combirter evec une ou plusieure nova-
tions. §'il est entendu par eremplo, a lc tuhgant ca üléguJ, que la dette du
détégué vis-à-vis du délégâtrt sem étêitrte par l'engagsm€nt que le ilêl6gaat
prio le délégué rle plendro otrvels le délégataite, la délégâtioî 1cttc14 tuaégaaior
cntiG itll^gût t ot il&égaroilc, maiB I'accomPagnera de noocriol .r^ttc .Ulégar.,
ct il{tégÿ.. D'autE part, si le d6lêSataire accepte la, délégation, a, déêharyr
.t mômo|;.mpt h ilélégaî, ile .a tbtp oit\ù-oûr dc lti, il n'y aura ptruc délégation,
mais norrarion, qui, joiût€ à la novation ettrs délé8ant et dété8ué, lormera, en
tnale, une doràtrc nouæioro. Mais répéton8-le, il §'agit là d'u! point d'aboutis-
æment, qui députc la délégation proprement dite.
B. Indépendammont de c6 qui pécèale, on a vu, depuis l€ début du
XXê Biècle, dâns la délégation, ure menitue d'expliquer en ,rcrrniryc jutùliqntc,
quantité d'autres institutioûE, notâmmont en droit commercial (lêttr€ de
chang€, transfort de titres nomitratifs, commission ale tronsport, etc.).
Thaller considèrê que le nombrc des applicatio!8 que reçoit Ia délégation €8t
iacalculable (2). Mais ce point do vuo r?rcdol de le quostiotr n'est pas partagé
7.
IIIRE II. _ LÀ OYÂTIOII 605
par tous les euteuE (l).. Il laut être tÈc prudent en ces matières. La dé16-
gation â 6t6 c découvsrte ! au XXc. sièclo i c's8t sntendu (ÿoÿ. rt ?ro, no 603).
trf,ais il tre laut pas non plus y voir une pa!âo6o. On a voulu considémr égele-
ment Ie chèque comme une délégation (2). Il Eemble bien quo co soit totalom€nt
elro[é (infto, no 611, of sr.pro, no 562].
609. Délé88tion et lnstltutioûs slmllclres. Nous avoE, aûtéritu-
rement, erposé les difrérences qui exi8te[t entle lâ-déléEatioE et la novation,
d'uno part l$pla, \o 560), ot la noyation et d'autres inatitutions aimilaires,
d'autm part. Ces observations lo lectour voudra blen se reporter
- auxquellos
g'il désire evoir une vue d'enremble du problèine valent, ,l*tatü mt aidit,
pour la délégatio[. Nous coûsidércnl doûc ici la -délégâtion commo sufrsâm-
ment di.trérênciée de çs institutions, ot nous Ia râpprccherols de cortaines
autres qui la touchent do plu8 près. Ce sont I'ildicÀtion de roluarr (à laquelle
l'arlicb 1211 du Code civil lait allusion, mair pour la ditrércncio! s€ulement
do la ,rorsrdoo), lo ohèque, et lo yhemotrt bancâirs.
- Il
610. D6légattoû et lndlcatlom do «.olvms », Jr a indicatioD ds
rotroeûr lorsque le débiteü dési8oo au cÉaneier une personne qui payera à
Ea place (art. 1277).
Paloillo opiiBtion s'analyso siDplomont on uû maLilat. Dlls no donûe
6vidomEent pas naissance à utro novation, L'article 12?7 r'avait vlair!ênt
par beeoin de le dire ; car, I'il y a mandat, il y a identird d6 débiteur (agisaant
pâr le truchêment d'un rnandataire), et nol rüürt,irürion do débiteur.
Mais l'indicetiot de ro&æzr N'ngt p^§ i[ÊxE UNE DÉr.ÉcÀTroN, câr le man-
dataiDe qui payB, ou paÿerai nc c'cngâge pos gtæsonvllcmtn vi8-il-vis du
cr{âncier. Il egit comme flùsûdal,oirc, dolc aux üeu et place du ilébiteur. Il
ri'y a donc par de. délégué (yoJr. rüpr6, !o 60?). D'aill6urs, le créancier n'a
'
pss à accept€r I'irdication d€ solrêîr.
La question de sayoir s'il y e indication de sol!,ezs ou délégation n'ollm
donc aucune dim(J)hé qrtaî, attt ptincipes. Celle d'établir si, danb telle cqoècc
d6terminée, il y a iûdication dc solt crl,s ou délégation dépend de t'intention
dos parties.
La dillérence entre I'irdicatiotr de solucrc et la délégation, telle que nous
vsûon8 de I'indiquer dau lct prircipcs, se répercuto d.ans les concéqtcrccs,
L'indicâtion de roltrrnr, simple maudat, dans lequel le créancier ne joue orcln
rlle, est réoocable, comme tout mandat. IJa délégation nê l'est pas (voy. infra,
no 612), pârce que le cÉancier y joue utr rôlo ellectif.
B. Fort bien, nous dira-t-o! psut être, mâis il y t auesi autr§ chose, alans
le chèque, que ler rÈBles du mandat; il y a des règlss qui sont' non seulem€lt
diûérentee de ceUes du ma.!dat, mâis sont sn opPosition complèt€ aYec lss
ràgles de ce demier contlat. Ces règles, que la aloctrinê st la iurisprudence
ont areez laborieusement déduites de le loi du 20 iuin 1873 (slle-mêItro fort
imprécise), et de ceUe du 25 mârB 1929, créant I'article 509àir du Code pénal
(le législateur do l'époque n'avait pas, davantâge, youlu prsndre parti sur le
nature juridique du chèque, et voilà pourquoi on se coltonta d'uû tÆtls PéosI),
o[t, toutes, été reprise8 dans Ia loi uûüorms du lê! mars t961 (qui abmgo
la loi du 20 juin 1813, art. 68). Ce sont :
lo L'it ili}pot ibilu ile la prooi[ion, tout âu moin8 pendant un certai! délai,
qui correspond, dans la loi nouvelle, à l'in&ocabilité ilu chèque perdant lo
pa! déchalIÉ (art. t275); il roste tenu. Il û'en sEt autIlmont que Bi le cI{âlcier
a déchatgé le débitêur origiaaire, lîrul, en tæoana erpresldinent son rocour!
conû.e lui (aÉ. 1276). Cettè Éserye do recours, combin-ée avsc la d6chary€ du
débiteur, aboutit alôrs au cautioanemert (rüiro, no 602).
. (1) Uêmes rÉférences,
[2)- Point conltant en doctrine. Voy. B^uDRy-LAcANrrr{ERrE, Obligatiow,
t. IlI, no 1753; PLANToL êt RrpBnT, t.-VII, [o 1278.
TITRE II. _ LÀ XOYÂIIOII 6tl
50 Enfln, d'apràs t'opinion unanine, ou tant s'en faut (l), la règle
de lhopposabilité iles æceptinrc e'applique en oe gui oonoerne le
délégué. Cela eigniÊe que le délégué, poursuiü par le délégataire, De
poulrt pas opposer les exceptions qu'il püserait dans ees propres
rapports avec le déügmt
Pour comprendre oette règlo, il laut se rappeler gue le délégu6
ne s'engage, sur jussræ du délégant, que paroe gu'il a, à raison de
ses rapports avec Ie déIégant, des motifs de oe faire. Son engagement
tmuvs Ba. raison d'être, Ea ( cause r, dans Ies rapports juridiquee qui
eristent entre lui et le délégant. Si oês mpports sont afieotés d'une
manière quelcouque, le déIégué, poursuivi par Ie délégataire, pourra-
t-il opposer à ce dernier les vices qui atteignent sss ra.pports arzêc
le délégant, et prétendre quê son êngagsment eûvers le délégtaire,
qui est, lié à ces râpporl,B, est sals cause? Non. Le délégué ru§te tanu
vis-à-vis du délégataire, et ne dispoee que d'un recourg contre le
délégant. C'est ce r{sultat qu'on exprime par la règle de I'inoppo-
sabilité des exceptions, L'engâgement du déIégué üs-à-vis du del6-
gateire est, dano la délégation, un engagement abstdit (aoy. t. ll,
20 éd., no 479àür et suiv.).
Le déIégré rê peut pol non plue opposor au délégataire ler excep-
tions qui eristerrieût czrrc ill)égont et ilélégtuuc (2), car il a cortracté
enverg le délégataire un engagement pmpre et oomplet par lui-même.
Seule, Xdzerutenrê de toute obligation entre délégant et déIégatairc
pourait ôtre opposée par Ie delé9u6. C'est la solutiou admiee, en droit
commercial, ên matiàr de ædit ibcutnentabe irtéoocable, et, eo.
matière de délégation, par le Code oivil italien lont. 1271, al. 2, in
finel.
613. Dêlêgsdon et attpuladoû pour .ûtnd. Oû rapproc,hc souvont
Ies deur institutions.
-
Il y a, eatre elbs, des diîdrcwct foûamGnùs lvoÿe,
t, U, no 658). tr[eis co qui est exact, c'est qu'otr pout, dars cêrtaim câs,
obt8tri! dos l€sultats pratiquoment ass€z sêmblsblês à la délégation par la
stipulation pour autrui, on tout cas beaucoup plus BpideE (3). UaiB, r6pé-
tons-le, il !'y e pes identité etrtre la délégation et le stipulation pour âutrui;
bien au coDtrairs.
CHAPITRE PREMIER.
PRINCIPES GENÉRÂT'X.
(1) Nous verroas qu'etr Édité, otr poulrait découyrir uue utilité À ce double
tran8lert (voy. i*fta, N 6171.
- (2) On expliq[o aussi cette situation parrscertâines
dure romaille {voy. GrRÂÀD. Droit
patticularités de la prccé-
éd.. D. ,i6l-
(3) Voy. CoirN-et Crprre,fur, t. II.'om--
no'339, et'drn,rnd, oî. cit,,o,72g.
(4) CoLrN et CAplrÀNr, dàidcr!,. PLÀNroL. t. II, tro 590.-
6L6 r.rvnr rrr. oBLrcÀT. ve p^RT. Exrrxcrlou rrEg oBLtc^T.
-
de Ia compensation.
617. Sutte.
- Double loaation - Quelr
eoot les motife gui, après une longre évolution, otrt fait admettr€
la compensation dane Ia forme tnale que nous venons de lui reeon-
naltrê, et ont conduit les jurister à s'éloigner à ce point des prio-
cipes fondamentaur qui, bgi4uemaæ, régirsent I'ertinction der
obligations ?
De pui"ssans motifs il'intérêt praiqae d'lur'e part, et il'é4uiü de
I'autre.
â. La compensation s'analyse, au point de vue de ses résultats
pratiques, en un iloubln payement abrégé. Les deux mêmes personnes
sont, à la fois, créditrices et débitrices I'une de I'autre. Un double
payement successif compüquerait les choses. On fait, en réalité, une
opératian conptabl,e, On neutralise, on efiace de part et d'autre, au
crédit et au débit, les valeurs équivalentes qui, à raison de leurt
sigr.es contraires dans chaque oompte, s'annulent, et on ne laisse
subsister que le solde.
Cette situation ile fait se traduit en ilroït par l'ætitætian des deux
oréances de eigne contraire à concurrence de leurt quotités égales.
Ces créances sont cbnsidérées comme payéæ (l) parce qu'elles se
neutralisent, parce qu'elles « se compensent ». De là I'idéo d'ætirætion
des deur obligations, communes à ,oures Iês espèces de compensation,
et tron seulement à la oompensation « légale », celle-ci étant iden-
tique, quant au principe, mais ayant tt mécanismn complémentabe
Ttorticulier.' elle opère ipso jwe, de plein droit, sans que lee parties
aient à prondre une initiative quelconque en ce sens, comme c'était
le oas en droit romain classique, et comme ce I'est enoore en droit
aIIemand.
L'avantage ile la liquidation iles tlettes par neutralisation, pax compensa-
tior, est évideDt. Il est prs.tiqué sur une très large échelle dans les afraires.
Citons-en deux exemples notoires ; les clea ngt ou chambros de compensa-
tion en matièro bancaire, boursière, etc., et, entre particuliers, la conoention
ile compte covrorlt, qui â préciEémeût pour objet ale 6upprimer les règlemetrts
continuels ale créances. C'est dans ce but que les parties décident de londrc
toutes leurs c!éances en une masse comptable doût le solilê sêul sera, à date
ffxe, exigible. La convontion de compte courant a, évidemmeût, des efretg
juridiques pltts éter.düs (créances perdant leur individualité propre pour ne
deyenir que les articles de crédit et de débit d'uû compte unique, notamment :
\oy. st4,1a, no 564àris), mais le point de dépaÉ écoromique de I'institution
(l) Cass,, 7 mars 1929, Pat.,lg29,I, 1Zl. Cola se conçoit d'eutant Dlur laci-
-lemetrt quo^Is _com-penaationn'est pa§, einEi que aoud l,avons vu,'un môds
.pac.Mtc o'exulrctlon doE oblgatiols.
(2) ÂIrôt pécité i Pr^Nror. et RrpERr. t. VII. no t290.
(B) Certains auteuE (LaUBENT, t. XVIII. 10'{56) ont somblé vouloir altqu-
metrtor.du fait que.la componEatiol évite dos prrcès inutiles, et partant, qu'àue
sorait d'ordre public. C'eet évidemment uue.eirreur, parcs que lê mêmo rstaon-
nsmert pouFait êtr€ tsnu e[ matièrs de prcscriptioi,ïù il yï un terta contrairc
précis.
_ (4) LauRENr, t. XVIII,_no.38ô ; Brurelles, tE juillet 1891, por., 1892, It, 109:
BAUDnY-LÀC^NîINEtrJE, Obligqtio e, t, III; no-t862. Voy. fart. 464 'du'Codri
de plgédurs civile. La compenration no pouFait touteiois pas ôtr€ oDpogéo
pour la premièle-lo_ir e! cassCtion (câss., 7 marr t929, paj., 19i9, I. i2t);pÉci-
!émotrt patre qu'ello n'est -qLzan-Bnu,'t.
pas d'oidre public.
(5) Vôy. GAisoNNEr et 1ar, no 452.
622 r,rvnr ttr. oDr,rcÀr. - vc PÀRr. Exrl!(crro Drs oELrGÀr.
lll ffiri""ï; #hh r Da,c6 qu'elte a opéré .lésalemont ', a'est'à-diro .ans
t'ti-târroDti;r dei paitiet.'En c.e |ui concerho I'artièle 1299' Yoy. tüp?c, tro 618'
B- 20- b-
-'(à)'sluonv-LecANrINERtB, oùtisoriottt, t. III, tro t88t ; I!uc-' t. vuI' no 169.
Coitic .. L.r,unnnr. t. Xvul,'no 456. Cette lois, c'€!t la lolution con tairc qui
eriste en matière de prescüption (4 . 2220).
(4) Yoy. ruprc, no 6t7, litt. r{.
l5l lbidan.
lél ÿïi. ôbrrx et cAptrlxr, t. II, no 340, in fisc, et rt,pa. no 5640ü'
IIrRE IrI. _ LÂ couPal{a |rlo!( 68
620ôir. Compeneatton et cl€srrtrgs tnternrtionaux, _ LêE circon8taDces
économiques qui ort carâctéri8é la période postérieure à ta guerre t9tÉ_1918
ont amené plusieurs pÂys à prendre, en vue de pmtégor leu-r montraie aur Io
march6 des ohangBB, di.fiélett€s mesures relativ-eg 8lix pogemcll,tr ;nl,'l,
atio_
ryf. C"l mesurer, qui so sont tmduiteE en droit belge-pi la loi du 8 Àott
1932- €t-les alrêtéE plis en exécution de cotte loi, ou-t eisentiellement pour
objet d'imposêr-, en matière de payemont8 itrternationaux, le règlems[t po,
comperüaf,ior., des r sfrcês de conpêlsatiorl, (étabtis, dano la
ilupart aes
:1., ."op*" do la. ba.ûquo d,émi.ssion - en Belgique, la Banque Nationale)
étsnt r€lls chargÉs de régter, par soldo, des creancei entre sujetr belges ei
Bujetr étrangeE.
Noua avond pÉcisé entérieurement l'économio de la loi du 8 aott {982,
et los modiûcrtionr que cette loi apporte, en droit hterne, aux !ègtes du
payemont (voy. rupro, tro t&t). eu'il nous su0se de rappelerici que payo_
lo
. pT compensation r qui est à la base des clearingr intËrnationaux
lent
n'_crt gqt la compct sadon at ,et s ctvtl. tlu dæ. ll ne e'igit pas,
en eftet,
d'une compeasation s%tablissatrt entre cÉancos a chargrîes'mâmee pe"-
Êonûes, à la lois créancière8 ot débitdcos I'une de I'autre, iai" d,ro"
__poo-
§ation ?nrrr da* mqsæs tlc ùéuaes at ih ,lcü/',r, iadépàldammont dos per_
sonne8 qui en sotrt titulairer, d'uno balance de comptes gtobaur entrE
d€ux
trltats, se réglatrt par solde. C'e8t donc la compensaiion
âu seru écommiquc,
o-t rion poi[t.au a6ns juridique du termo, _ Rappolonr aussi que
te Égimo
de co',r_pensation par caea îg n,eEt obtigatoirc que pour tes üiitæn }iâtget
(importatêurB), ot uol pour les créatrciers betgos
ierportateurs]
-que à fégrrd
derquels le clecrirg tr,o6t, juridiquometrt tout au moine, tacutütif 1rulro,
no t&l).
§ur les cleariDgs irtomationaux et le pâyemcDt per compensation, on coD-
sultera utilemert J. V^a Hourrr, r l,e ctearing internetiànal et lee obliga-
tion8 oontrâctuelles ,, datrs tes poodGcrr,
?ériodùq]aos,lg3Jg, p. {09 ot suiyantes.
621, La coep€ltsslloll €B dlott ..o"rlrq'ê. La théorie fiançai8s ot
belge de la (componsâtion n iegah ,;- yoy. ,vtrtro,, no 6t6) n'ort
paa
Tmpematjon
universellement adoptéo. Les Codes allemand (aft. iSS);t ;uisso (art. t2r
9] _Godo- def oU]gations) la lsjettent. Ib re connaissont pas de compànsation
Ugalc_, c'est-à-dire opérant âutomrtiquoment dè8 le
rtis detter,
"ooi"t"o"" allsmârdo
Bans la yolonté des parties êt même à lêur insu. La compemation
et suisss doit àtto thmandéc. Elle t'o8t par simple iEclaiation de celui qui y
aintérâ[, nâmz ooaî,,oÿtc ia,t arua iuticiodrc, Mais il ost vrai qu", dé"1"-
râtion utro lois faite, Êes eûets rcmontent au Jour où les dett'es ânt ""it"
coexisté.
Le sysême allonatrd et 8ui6se est plur coniorme aur püncipes tondamen-
taur qui Égissent l€s modes d'extinctioû des obligations (voy. sürror no 6t6)
que le sy-sême du Code civil qui, now l'âvons vu, est, Boàlre
ïute, tasô
su! uno-interyr{trtion pour Ie noins discutâble des t€xtos rcmains (voy.
wpra, ibid.l.
aytro conséquence du système do ls, déclüatiota t c compc'rsotior eal
-U..ns
lu]i!_1e faut pas que los dettes à compenser soient pareiuemeit liquides et
exigibles (t). Cos conditions ne deviennent néceseai;s qw pat h lctt que la
CHAPITRE II.
DE LA COMPENSÂTION LÉGÂLE.
__(0. Sous r{ser-ve, bieu ertendu, des cürra co[ditioûs roquiser, quo noua
étudierctrs dans la suite.
(2) En d'autrcs termes, êtrc totalemêDt étrellgèr88 I'une À I'autre.
(3) LaunENr, t. XVIII, tro 439; ciy. Anvelr, 22 octobrc 1891, Par., 1892,
III,206.
628 r.rvns IIr. onLrcar. vo pÀRr. Exrlrcîror DEs oDLrG^T.
-
suit, pour déterminêr la dette (ou les dettes) qui entrBrÀ cn compensation,
les règles éta.bliês etr mÂtière d'imputation de payements (æt. t29r).
La dette ayart une ccuse iltricit€ n€ pêut 6tre opposée en compensation,
puisquo cstte dette est nulle (r.), Mais l'oürirarior. de ruEtitt,c? r.éc d,e la nullité
dc l,a dcue il,l,icite peut être opposée en coEpemetion (2), cæ compen8or, c'eBt
pâyer,
Les dettes résultant d'oàldgalio$ na,uleuei n€ peuvetrt être oppo8ées sn
compênsâtion (3), cat tant que ces obligations ne ÊoDt pss r€conûu€s, il n'y
a pas dott€, en droit.
Il en est de même des ilettes pfisûiles, Dais Beulsment, en cette matiètts,
Iortque le débiteur oppose la prcscdption (4), car la presEiption n'opàrs pas
de plein droit.
Tant qu€ la prescription n'est par acquiro, la compensation joue en tout
état ale cause.
§ 3, Fongibilité.
-
632. Notloa et rulson deÈe. Il faut, pour que Ia compensation
pui§6e jouer, -
que le6 deux dettes soient fongibler, c'est-à-dire ce
-
qui est plus exaot
- qu'il s'agisse de deur dettes dont objetr
les
sont do8 oho8e6 fongibles (art. l29t).
Par choses fongibler, il faut entendre les ohoses qui, dans un paye-
ment, ont même valeur lib6ratoire, qui peuvetrt être remplaoées I'une
par I'autr€, En oe sens, la fongibilité est un rapPort d'équivalence
êntre deüx ohoues (5). Les ohoses longibles B'opposorrt aur chores.
identiliées, ayant à oe titre uue valeur pmprc, aux ( oorps oertains !.
Les dettee de ohoses fongibles sont des detteo de gente; Ies dettee do
choses identifiées sont des dettes ile ærps c*uins.
Les choses fongibles, parce que pouvart, BanB qus Ie payement soit
altér{, être remplâcées l'une par I'autre, sont celles qui se déteminent
aa poidst aa turnbrc e, à la mesure. Exemples : I'argent (eremple-type)'
(1) Voy. toxte de I'article t294, alinéa 3, et PLÂNIoL et RIPEnr, t. VII, no 1078,
ata Érr, €t no '1284, ir fi,,c.
(i) ÿoy. B,rurriy-LicÆrrlxrntr, Obligariot r, t. III, no 18t5, ot LÀunENr,
t. XVIII. no 425 (chaque foiE ay€c renvoisl.
(a) L,rÛnrxr, t: XÿIII, uo 427 i BAUDhY-L^CÀNrINEnrE' op, el loc. cit.,
lo 1865.
(4) Civ. BruxelleB, I aÿril.tglo, .B..J., tgt0, 60{ ; P. P', l9ll, ,.75.
(5) PLÀNroL, t. II, no 2181.
632 r.rvnn r , oELtcÂT.
- T9 pÀRr. Exrrt{crloN rrEg oBLIcÂ!.
les titres au porteur (lorsque, dans I'intention des parties, il n'a pas
été question, ponr uns raison quelconque, d'un titre déterminé'
q individuaüeé r) (l), les denrées, eto.
§ 4. Liqutaliü.
-
634. Détloltbar
- Pa, liquiilit6 de Ia dette, il faut entendre
touts detto :
a) Dont l'æîstaæe est certaiue;
635, Su.te.
- A. Dettê ce afuo quant à son exlstenao. -
Pour être liquide, la dette doit être d'abord certahs quant à son
æistence, quatrt au prinnipe de la débitipn. En d'autres termes, il
faut qu'il.y ait detts. Une créance fatwe ou éveùtueüe ne donne par
naissatrce à une dette oertaine, susceptille d'être opporée oD com-
pensation (2).
Sulnt-il q.u'une dette soit contNtÆe poul qu'elle perde Ie caractère
de oeriitude quatrt à son existenoe? C'est le seul poiat Eri donne
parfois lieu à des dilncultés dans la question qui noue occupe.
On se rend immédiatement compte que, si l'al[rmative était admiso
sans réserves, il
suffirait que Io débiteu qui a intér€t à écarter la
compensation déclare contester la oréance qu'on invoque oontre lui,
même pour motifs discutables, pour faire obstacle à ce mode spécial
d'ertinction des obligations. Àussi doctriûe et jurisprudence s'accor-
dent-elles pour dire qu'il ne suflit pas qu'une créance soit ootrtestés,
sans plus, pour éoarter la compenration. Pour qu'il en soit ainsi,
il faut gae l4 @destatîen soi, sbieusq qu'elle se pÉsetrto Êvec une
apparenco sulffsatrte de fondement, qu'elle ue soit pas simplement
fantaisiste ou dilatoire (3). Le seul fait de rendre une créance liti-
gieuse par une assignation ne sulHt pas pour la faire oonsidérer oomme
douteuse, tron oertaine (A). Le jug€ apprécie souverainement ei la
discussion qui s'élève au sujet de la oertitude d'une créance sufrt
à la rendre non liquide (5).
Plusieurg tertes conûrmont cett€ solution, qui apparalt en tous point§
ta.isonnâble. Jaubert disait au Tribunat que
la liquidité des d€ttes n'exigo
(t) Utro detts est liquide, disait Pothier, lorsqu'il e8t constant qu'il est dt,
et combieu il ost dt (voÿ. PorErER, Oàligarioru, no 628, et trâyaur préparatoircr,
LocRÉ [éd. belgo], t; VI, p. 216, Do 47).-
(2) Civ. Brurelles, 8 juill€t 1892, Pas., 1894, IU, 33.
_ (3) L^uRENr, t. XVIIr,, !o. 398 et suiv. ; ColIIr ot C^prr^Nr, t. U, no 344;
B^uDRy-LÀcÀNrrNEErE, Obtagotior§, t. UI, no 1832 ; Liège, 3t décêmbre 1907,
P. P., 1908, 804 et 7l2t-1722 i P. ld,., 1908, IIr 66.
.(4) Liège, ât décembrê 1907, précité.
(5) BauDny-LÀc^Nruvpnrr, oàIisclio?rr, t. lII, no 1833, II. La question e8t
qoujoErs 4q-fqirr à moius- que le juge du fond D'ait donné une déûnition légale
de la üquidité. Sm ce poirt, le contrôlê de Ie cout suprêDe exist6, évideEruànt.
634 r.rvnr trr. oELIG T..-vo pÀRT. Exrlrctlor DEE oELrcÂt.
pas qu'elles soient t également æcornræ par lea deux pârtios ,. Argol rouli.
gtrait que la liquidité des dettes signiûo ! qu'elles ne puis8snt pas être con-
tealéez légitimemer, D, Et Pothier écrivail l0bligaions, no 628, al. 3) : r Une
dette contesté€ n'est donc pas üquide, à moi[s qu6 celü qü I'oppose n'en
ait la preuye à la mâitr c, t c soi er. é,a, tL la ilr'/,,ifre? ÿtomptclt|orù3 ct ,oîÈ
madreficî, r.
Oû s'eEt dêmaldé si uno dette réËultaût d'un acl;o attther.,i4uc est contes-
table. Evidemment oui, car la forme d'uo acte, si elle suppdm€ certai[eE
contêstatio[s plus fÉquentes s'il n'y a pas forme ou paa acte, n'enlèv6 pas
toute possibilité de contestatiotr, DotaBmeot au ford. Mais tout déponilra
du point rle savoir si la contostation est sérieu8e.
(1) Brurelles, 29 octobrr t906, B. J., 1907, 189; P. P., 1901,1007; Liè96,
17 décembre 1959, Jr,r. UègG, 1960, 117.
(2) Lièg€,l.tjuin 196t, JÜr. Irittga, 796t-7962,59 ; aomm. Lièg€, 4 décembrs
1917, Pas,, t9t8, III, 7t lêt Ia notê).
TITRE IlI. .- LÂ COIûPEIIAÀIIor 6:t5
_ (t) qruxeUes, 29 octobre t906, E. Jj, t9_07, 189; Liôg€, i7 déc€mbre t959,
Jur, üèse, ts6o, t77 i tôr juitr 106r, Jir. üiisc, irior_l6oà.-is. ------
. [2) !a détermiratio[ du qüan,üm ds cotte cÉanc€ suppose, en eltet, do mul_
tiplos dontrées_.: la datê où lé détourûeuênt a été corsomià6, ià vàiui àee Ufeg
à cotte date, I'évetrtuelle nécessité d'une mige en demeure,'etc. ----
,"l1llr",'iifIif ,*,Â'{{**#"Wii,'iI:,'lïillî,'.'f ;rÏ3ffi iT8,-J
ca6s., le. jui! 1933, Par., t933, I, 3t j jlt
p
r 0e ;' notd de r q. ï"** I#;:it:,ïr,rft"rl lï:;.,1 *ï
cr i;ic;àü
âei :
32. .- ll.J_ avalt, de pIuB, à vériflor si ta c*ànôe etâiiiiigiUt" âoaodi'ôir""ituni
de la laillite. L'affirmative a été admise pa"ce qu en m-atiàre aîàètiis ou Ae
quêsidélit§, la -mige en demeure n'est pas'ngcessàirc.
id;,ï-":â'r".i""'i"il8ii.u,i,""î',%îit"'"i:.ixiï:ffi.,ilJi"tiîîlli.,ffiiî'jl"i
cot égard.
(4) qar§., 12 mai t960, par., 1960,_I, t0E0; BAuDRy-LÀcenrnrrnrr,
- oàldgc-
fiT.-l.lI,I' J:,,1,8i3,-I iaRNiz, 1. Iit, n" zsô. conp. rt-ucl' i. ÿÏii, ià rsa,'et
JJAURENT t.. .x'll,-no. 404- et suiv., qui émettetrt des doute! très gé;ieur à ôet
ê,Bam..r-noue aris, Ie principe erpo8é au texte pcut 6tre admis, mais à condition
oe ûe te rarle qx'avec prÿdcr.ce el,ddscqt6men,. Tout dépend du cas d'esDèce. Il oe
raul.pas user de ce tempé-ra,ment avec tlop de racilité, ôar ou ariveraif,à tourner
rÀ,r0r; Iaut n'yyoù qu'un corrcrif, de8tiûé à atténuor, dan8 c€rtafu! càs tâvo-
raDre§, tea prescnptiorrs titt6mles, jugÉeE trop excessives. du Code.
6.36 r.rvns ur. orLrcJtr. vo PÀRT. Exrtxcrro!{ Dts oBLrGÀr'
-
peut admettre Ia oompenration à conourrenoe d'un chifire indiquê par
Iui, iugé minimum guant à la quotit6 (t).
L'illtérêt de la questio!, detr6 I'hypot'hè8e où elle sst 8ujettrê à contmYerro,
est de savoir s' ÿ a compensatiotr llgah ou iuiliciairc' En e[et, en ca§ do
coDtestation, lo juge liquiâera la d€tte, et la compensation judicdoira iouera
' aoiaiotfir.
iorsqu'uno ilettê n'eEt paa liquide quant à 6a quotitê,la pratique a décou'
vert unïoyen de devancer la cômpensation, c'est la rcdsdc-ctrêt ut toi-mêmc,
admise en principe (2). Cetto procédure, à tra rliûérence da la compensation,
n'e"ige pai la üquidité ale la créance ; mais alaûs ce cas, elle n'e8t sutoriEéo
qo'aü"ia pe"miition du président, oe qui co[§titue una gerantie cotrtm log
abus.
§ 5. Eaigibilité.
-
637. Ptlnalpes. Pour pouvoir être oppoeées en compensation,
-
Ies dottes réciproques doivent, enûn, 6tre e:igüles. Si l'une d'elles
ne I'est pas, elle ne doit pa§ être payée' et Ia oompensation' qui équi-
vaut au payement, ûe Pêut s'oPérer.
Ne constituent pas des dettes erigibles les ilües è lerrte (3)' sauf
s'il s'agit dt tst/rri ite grdce (afi. L29\ $); les dottes soas co"l'îlian
su.q)ensiee, pendente conlitione.
La mise in itemewe n'eBt tréoe§sairs que pour poursuiÿrê I'exéoutiotr
forcée, el cs dans oortahs domaines seulement (voy. saprc, not 73
Lt süvants). Elle n'a pao pour efret, en matière de compensatiou, et
tant gu'elle n'eriste pas, de rendre la dette uon exigible.
La situation qui se présente, guant à I'exigibiüté de la dette à
terme, en metière do faitlite, et celle que cr6e' quant au payêment'
la saisie-anêt, seront eraminées ultérieurement (voy' dzfra, même
chapitre, §eot. II, tr6 638 et suiv.).
Uns dotte Ésu.ltaût d'uD iu8oment notr sigoiûé ni rtevenu déinitit pout'elle
ôtre opposée en compe!§ation, commo exigibl€ ? (5). Il laut distinguer' L'al-
fumafive parait discuta.ble pour te iqemeût non signiûé, mais non pour lo
iilf*;**r:ï,,r"$#;,tti?;,*i.*",":.[1î$'"'illa"r'f ât01f,'*.il;''.fi :
oâàhe oas la del,tê-d'êtrê. er
prhrcdÿc, §i lê débiteur a do8 re§8oul§88
erigible-
T;i ià ô"é-d;;";G ion'crtrincier'en' €6t-une)' il peut paysr ( en paE monnaie de
ôài,r"ii"tion ; tcoLIN et cÀPIr^Nr, t. II, n' 1,15).- Il tr'auia donc le dmit
de ràcouvrer cetie créance.
--tii-ÿov.. sur ti queEtiotr. civ. AnverE, 25 lévdor 1882, Pas., t882' III' 3t7'
et trimnl Ânvers, 2-9 mei 1899, Pdr., 1900, IU' 40.
TITRE IIT. LA COIIPENAÀTION 637
-
lug€ment sigdflé, bien quo noÀ encore coulé on lorce ilo chose jugé€, cÂr
tout iugement acquiert immédiatement autorité de la chose jugée, eutodté
qui devient déllnitive si elle n'est suspondu€ pÂr l'appel (l).
§lè1, _
preniq gruûpe :
Cas où ta @rnpensa/,îan poru p
iuilice aua iboi,ts aquis ilæ tiæs
(Code civ., afi' 1298)'
/. gÀI§IE-^RRôI.
-
640. Ptlnatpc et tustlltaatlon. ,- L'imposribiüté de oompenser
lorrgu'il y e saisie-arêt eal, rne cotæéqaence tormale ile l'otble 72t12,
qui rend, dans le même oas, la créaaoe indisponille, et empêche le
payement. Si Ie débiteur ne peut plus payer entre les mains de son
cr{anoier, il ne peut, par le fait même, plus compênser' püsque la
compeusation équivtut au payement. L'une deg éventualités comme
I'autre, polterÀit préjudice aux créanoiers saisissants. Conséguem'
ment ri, postbinurcnent à la saisie-arrêt, le débiteur (tiers saisi)
devient créancier de son créanoier, la compensation ne pourra Par
s'opérer.
B. FarLLrrE.
-
642. Obssrvatio[r préIlrnln8lrs, Complextté de la quesdon, LÂ
théorie de la compensation en matlèrc- de laillite est complcxe e, ülicak. -C,ella
citcoDstanco tielt principalement au lait qu'À la base de la matière se tmu-
vont plrricrrr ordtcc t,iües ESSENTTELLE ENT DrFFÉRENTS, et quo, per con-
Béquont, le8 que8tiotls qui se posont doiyont êtro soigneusem€nt di.stirgxées.
C'est ce qu'en gÉnérsl, on n'a pas Eum6ammelrt lâit en doctri[e ot etr juris-
prudeoce, ot c'e8t co qui explique que des auteurs réputés ont été amenés
À commettlo, en le mÀtièro qui nous occupe, des conlusions gravea, et même
imperdonnâbles (4).
Nous croÿonr devoir, d'autre part, attiler égalemont I'attention du l€cteur
sur le dangor, daûs une matière ausgi délicate, de la consultation des ouvragts
à caractir€ soi-disant « prsiique r (encyclopédies et répertoires), plus erâcte-
ment kaléiiloscopique, qui ont la prétontion dê cont€nir un inyentaire général
des opinionr doctrinaleg et des décigions ju sprudentielles, mais trop souvent
sâns ordle et sans principes ilirecteurs, en telle sorto qu'il €st matériellemert
imporsible de so lairc unê opioion nette sur les questions qui ss posert. Sans
doute, la ceuse première alo co double étrt de choEes se trouve-t-elle dans le
lsit qus nous sommes, dans la théorie de la compensation en metière de
lâilllt6, âu cæur d'une ,one d'inter!ér€nce8 entre le alrcit civil et le droit
DE PaoD, IIL - 41
642 lrvnr rrr, oBLrGÂr, vo pÀRt. f,iflNcîto!{ DEs oBLtcÀT.
-
deur dettes dent acquis touE les cârÀctèroB do8 ilettes competrsabtês (longi.
bilité, üquidité, exigibilité) avaût Ia laillito. gi l'une d'ellos n'€st develre
liquido, par Ia d6ci8ion du juge, qu'après Ie jugement de faillite, la compen.
sation n'aura pu se lairo (r).
20 Il eEt, al'autro patt, tsil crcq)aior. à l'inop6rttrce ds h compensation en
mttière de ldllito lorsqu'on Es tmurre on présencs de ruItports sgralltgma-
tùtÿ,cs l2l.
Toutelols, iI Import€ do remarquer qus trous ne nous trouvo[r pas ici
devant une r coEpsnsâtion , (lss dottes r6ciploquos Dées de rapports synal-
lagmatiques ns so r compe[sont ! pes ; elle8 I'exécutelt ( tlait pour tmit ,,
e ec toutes les con8équences juridiques que cette situation compofte : excep-
tiotr d'inoxécution, résolution), îto;i;r dæant ÿie îotion hiE olipcmaû fr.ls tiéc
ù la compensarioa,Ie droit de rétention ou l'orception d'inexécution (3). Le8
rapportr synallagmatiques, à raison de cetto natuB, sont cotrsidêrés commo
indirsociables, iméyocablomsDt liéB, en telle Borte qu'ils continuont de s'exécu-
ter telÊ, nonobstâht la faillita. Ls crérncler sere donc obligé de prestertout
son dt, ,tod, le faiüô lgalemcnt, on telle sorte que le créarcler ne sera pasl
quant à cette créance spéciale, payé en montraio d6 tai[ite. Il prEstera tout
son dt, mâis touchera éBâleme[t toute Ba cttstce,
On volt clâiremont ainsi qu'il ne s'agit pas ici, strictemeut parlant, il'uno
r compensation,, quoique, historiquêmênt et en ,âit, les dour situations
epparaissent tÈE liée8 (4).
On s'accorde à dire qu'il ne lâut pes ùdcosseilemont, datrs notre cas, qu'il
y ait con,rc, syrallâgmatique i ll sumt qu'il y ail rupporl,, synallagmatiqu€s,
c'est-à.dire étroitement liér, iadioiciüla (5).
G. Observons enlln que lel rolutionl quo noua venons da dolrtor rüà lirr. ,,
ot qui sont certeinos datrs ,lorrc dmit, no Êont pas.âdmises dâns toutes lo8
législations, et notemmont pas en drod, allcl,,,and 16l. La raison É'en trouv€
danr une conccptdor. uchîi4uc iliférenle de la compenmtion (voy. et comp,
rü?ia, no 621). Le druit allemahd re cotrratt pas lâ comp€nsâtion r légale r,
ot volt danl Ia compensâtion un simple ùoit de Étention : les dettes ne
s'éteignent pas i elles Be pârâlysent mutuôllement. Il en résulte que lo droit
de réteniion, dans notre dmit propre eux rapports syniüaginatiques seule-
TIÎNE III. LÀ COüPE SÀÎION 643
-
ment, joue dars la laillite allemends dès qu'il ÿ a rÉciprocité de detteg. La
coEpenBrtion ost ( uno couverture légalo dals la lai[tts t (t],
6115,
domairc.
Des oompensâtlons ornulÊblca,
- tl 8'agit ici d,uL ,or!, aürrc
646ùis. Notio[t.
tfeprlre. - eôûs6quences. - Rênvol au tltre du coDtrat d'eû -
Nous verron8 eû étudiant lo contrât d'entropriso que I'article 1798
- clée une actiotr dirocte au proût des ouvriers du bâtimeat
du qodê civil
contro le meltrc de I'ouvrage, à concurrencê de lours galqires non pryés par
I'ontreprstrsur, et dans lâ meâure où lo maltle de I'ouvrrgB est encors débi.
teur, au momont do I'intentêment do I'ectiotr, do I'entropreneur.
La technique do cstto âciion, d€ treturc trÈs Epécialo, sera pécisés à ca
mometrt, et nous y renvoyons lo loctêur, Qu'il nous sul§se de diro ici que
l'if,,afitc7,,cnt de l'action (voy. t. IV, nor 915 €t suiv,) â pour efrot do rêtrdro
la cr{ance de I'entrepreneur contre le maltr,€ de I'ourrage itditponibh daw
le chel du prsDier. Il bn réEulte que tout payer[ont, e, pat con éWet t ,o{,e
compaî,,taliot (a'ost lo point qui nous intércsse ici), Bont intedits dès fintetr-
têmont de cettê ection (voy. t, IV, no 92t), q'est égâlement utr des cas où le.
compemetion préiudicieBit aux droirr drs ,i?rs (les ouvriers, aurquelÊ l'actiotr
. dlrccto , est rêconnue). Nous nous trouvons tlonc en présence d'une nouvells
application de l'articlo lr98 du qode civil.
64E. Décolrnture.
- La alécohflturc ciyile n'entralne pas de m66uror
colloctiv€s eu proflt ales crÉmciers (voy. ,üpra, ûo. 166 et Éuiv.). Il sn résulto
utrs ÉituatioE radicalemen difétcû. de cclls æééc po la faillitc. La désonfi-
turc sntraltro la déohéatros du bénéûco du torme (2). Cette mesure dornr
oÿ,)o ürc ù coi pon't,lion, st oomms ohaquo crérncior agit individuolloment,
et que la chose jugéa oE aa Gauao n'ost pas opposa.ble aux âuttrs, Ià compsn-
satioD sortira sês ploins oflets (3).
C'6rt h cons6quonco du fait que le débiteur sn dêconflturr gerde Ea pleine
oapeoité civile, €t p8ut psyor. La compensation, qui n'est qu'utrs lorms ds
payomotrt, reste dono po8siblo. Il n'y a pas pÉjudico a.ux droits aaquis der
tiero, pour l'ercælletrt motil que cee tiore n'ont pas de droits aoquis, à délaut
d'oryanisetion ]égelo ds la déconûture
raquis âu prott dos tieE, en I'ospôco los créanciors de Ia soaiété (loia coor-
données sur les rociétés, art. t84 et t85). Dn aonséquonco, l'âctionnsirc, débi-
teur d'uns portion noll libérée du cepital, no pout componsæ cotto detto
eyoc une créâncê qu'il âurâit sur la soci6té ({}.
§ 2. - Seænil gtoùpe :
Inpôts d. ta,aes ihte à l'Etd, oa aw pot ()oirs Prtbli,cs.
(t) ConE,, à titro indicâtir, ca§8., lst juin 1933' Pûs., 1933, I, 303.
l2i Raorelons oue la déconllturo doit être prcnoncée par jug€meût.
fal lrÛirxr, t.'XVIII, no {t{ ; BÀuDny-LÂcrrnrrwrrlr, Abfrgatiou, t. lll,
ao 1837.
(41 Gand. 12 ieûvier 1889, Pat., 1889, II,282;civ. Brur€ll€s,26 iânvier l9g8'
B.'J., r9s8.389-. D'ailleurs, dars ce ca8, il n'y a pas dotter entre mêmo. per'
-
gonnes (voy. st4prr, to 6211.
tsl vàv.-Bau'DRi-LacAxîtNENE, Otlisatio7,, t IU, no 1846; guc, t. VUI,
no'tô8; tiAUnENr, t. xvIII, no. 433 êt 452, et t. X, !o 166; Liàgê, 28 juin t89t,
Par.. t894,II, 39I (et I8 trate).
I6i yoy. LocnÉ (éd. bolg€), 1. VI, p.g8,.no 15, l
64,6 r,rvnu TIL oBLIcÀt, vo pl'&t. Brrtxcrrol( Dts oBLtcÀT.
-
n'est pas susoeptible d'entrer en oompensation (l). Celui gui est
débiteur d'impôte elven I'Etat De peut opposer en compensàtion
ce que I'Etat lui doit, En d'autros termes, on re pout pas payer
ses impôts par compensotion.
Ce point n'a jamais ét6 discuté. On peut lo justiûer par oette oonsi-
dération gue l'intérêt générnl erige que le fecôuyrement, de I'impôt
'ioit assuré eu tout état do oaure, par.rcs quo la üe journalièiè de
I'Etat en {épend.
Mâis I'excæptiou eal limitk av;a impoitiont. Lonqüo I'Etat est rt6bitæur à
un autr6 titlr,
comme pelsonne privée, en vortu al'un oontrat pâr eremplo,
le partioulisr égaloment débiteu do I'Etat p6ut opposer la coEpêt8atiotr.
Rappelons quo l€s diftérentr dépa ements midstéricls sont considéiés,
pour I'application dos règlsB sur Ia compelaatioû, comme de8 entitéB juri-
diques diÊtinctss (2). Otr tr6 psut dono opposor; à u[o cr{anco réclamée pa!
un alépârtêmont ministérbl, uno ilotto d'un autr6 dépâltsmont miniEt6riol.
La loi sur lâ, comptsbüité d6 I'Etat r'y opposo (3),
§ 3. ?roisiène groupe :
-
Cas p otæ po tarride 1293 ttu Coitc cit iL
(r) Àticle A de Ia loi du 25 mal5 1876 (titre prélim. du Code do proc. civ.) ,
et afticles 2229 à 2233 du Cods civil.
(2) Àrticle 2279, alinéa 2, du Code civil (chose volée).
(3) Erposé des uotifs, IJocnÉ (éd. belep), t. VI, p. 176, no 163. Addc: Lau-
nsNr, t. XVIII, uo {44 i BAUDRy-LrcrxrrnrnE, oüligædoru, t. III, no t853,
et CoLtN ot CAPrr^Nr, t. II,.no 346.
: (4) L^unE-Nr, t. XVIII, no 444; BaUDnY-LÀCÀNTTNERIE, Oôlirationr, t. UI,
no l85g (ot les rÉrâences).
648 Lrvns rlr. oDLIo r.-vrPÀRr. ExrlNcrlor IlEg oELlcÀT.
d'éaalter tout6 compenaation qui no sorait possible qu'à la suito d'un acte
injusto, d'uns Yoio do lait (1).
!,æ cat pratiquæ d'application de I'artiole 1293, to, sont
po.ant la loEgibilité dss d6tt€s
- mêmo 8n sup'
reletiYemont nombrreux. Ainsi un nolairt
- par un do see clients no peut opposer eû
qili h détour-n6 I6s londs à lui cotrûés
oompensation Ia detto de cs alietrt Yi§-à-Yi§ als l'étudo, ot pour d'auttes cauaes.
Dc m6me, lonqu'un ücrqÙi# est dêbitour do tihrs déporé§ et, no pouvalt
les reproduire, est coualamné à peyêr leur contrs'valour à titr€ ds alommagês'
irtérêts, il n6 pêut oomponror cotls dotto aY6c uns oréalcs à chary§ du dépo'
sant (2).
C. CnÉlNcEs rNaArsrasABLEs.
-
660'. .Prlaalpès. --
L'article {293, 3e; éoarte, enfin, Ia oompen-
§ation dès que I'une deg dettes esl déclaîlh ùuaisiÂsable pü ld loi.
On ne peut dono opposer la compensation lonque, créancier d'une
personne déterminée, on est égalemeût .déblteur de la m6me per-
sonne dlune crêanoe déolarée, danr son ohef et dans son intérêt,
. {l}.LÀuRENr, t. XVIII,.bc 447..I1 seBble éüdent quê cet auterir n,â Du edvl.
BegEr, dâ!8 ce passege, Ia aompeûsation lêgdc, f d aul ds liiui dité de Ie dette.
IITRE III. L.â. COt[pDNS.ttrOlt 651
-
ineairissable par la loi..Le payement de sa pmpre oréance par oom-
penration d'une dette dont I'objet est déolar6 insairigsable par la loi
dans le ohel du ciéancier eit iatèrdit.
. Ls, raison de I'erolusion de toute oompensation ost obvie. Si la
oompemation était admire, la oréance déolarée insaisissable ne le
rêrait, en réalité, plus, puisgue son titulaire en perdrait le bénéûce,
Se paygr par oômpensation d'une dette de oette nature équivaudrait
au même résultat que gi la eomme était saisie ertro Ies mains du
déIiteur. (l). Or, pareille saigie est imporsible. L'interdiotion de la
s46ie eûtralne dota, lagiquemcnt, I'erclusion do la compmsatinn,
La loi nê parfo qge des q aliments », mait on est unanime, eo doe-
trine, pour rticonnaltre qu'il s'agit ici dt:ulrt pr æipe, et que, dès lors,
le tæte do I'article 1293, 3o, n'est pds limirdif, Il doit el6tenfue à
toute oréanoe à laquelle la loi oonfère le oaraotàre d'insaieirsabilité (2),
. Les oÉances i[Eeisissabl€s Bont relativemont nombrouses dâns notro légis-
. lation. Citons, à tiho no! limitatil,læ alùwntt,le ,radtonrcrÉr dos ronctiotr-
naircs (à concumoncs d'un certain chiûre), les ,l,,;irefreù,,s cd,éda,/,iqwd,l*
perûottt,læ rclciroc, la portion du proihtit tlt fiaooil itet dêrnür, los itrdem-
dtés du€s pout accidetuts .lu allocaliow familialcr, les rentes ilues
'/aoadl,lez
en vertu dos lois sur l'assurancs en vue do Ia ûeill/.æc el illa ilécès prénatu\é,
. les allocations à'd.x as*opils .t rr.u,ivr, slc.
On trouvsra un tableau âssoz complet des oréences insaisissables dans les
r Codes Bervais et Mechelynck r (édition Bruylant), §ous I€B artiolos 581 et
. 582 du Code de proc{durt civilq.
' EL oo qui coDceme pluB 8péoielêment lea wl,aitea du ouoricrc, voy. loi du
.'t8 eott t887, articlo t.r, et crcei loi du 16 aott t887, ârtislo 7,
(t) Voy. Erposé des motit§, LocRÉ (éd. betg6), t. Vt, p. t76, tro t6g. gi
la compênsatioo était admise, ler aliments -
- euppo«ins
insaisiss'âble.- ne serviraiont plu6 à subvehtu
c6t oxeDple ds créanc6
aui besoius de ceür qui los ont
obtenus, mair à payei leurts delto8.
n9 44q; BauDly'.L.r,cixrrnrnrr, .Oôtdgcrionr, t. III,
no-(?)-_-!ÂuJENr,.:t".x-VUI,
1850; Huc; t VIII, no 16t;.CoLrN e.t CÀprrÀNr, t. U, n'o 946:
652 r,rvnn rrr. oELrGÀT, vo pÀRT. ExrlNcrrotl DEg oBlro^t.
-
§ 4. De ld rcruræid.ion au bénéfice ile tædusionih la compcncation
- itons læ ilomainæ où la loi ptononce cette wchuion,
CHAPITRE III.
DE L,{ COMPEN§ÀTION CONVENTIONNELLE.
CHAPITRE IV.
DE I.A COMPENSATION JUDICIÀIRE,
ns teut pas oublior quo re compemÂtion légelê Eupplée déià à bien des
besoini.
En cer ale compensâtiotr iudicieito, la compersstion, GUY!ê du rugB' no
rsmonte pa! eu-d6là alu iug€moût. Celtâins aut8ut8 ponBetrt mêmo qu'ells
n€ Étroâgit pes au jour de I'assignetiotr (1).
BAUDnY-L^cÀNTINERIE,
t. VII
EIII
1ITRE QUATRIÈME.
LA REMISE DE DETTE.
et
- suiv).
.0,Ào d" p", loulevener I'ordre du Code, et les habitudes acquiser
""
surlaloiileoetortlre,nouscontinueronsdetraiterlaprésomption
*- tiiarotio" résultant rle la remiee du titre de la dette
qu'il
à I'occasion
slagit' néan'
a" la remis" de ilette. L'essentiel est qu'on saohe
et surtout qu'il
.rilt, à. deux ordres d'iiléee totalemônt diftérents, remise du
;;;;il pas possible de passer de I'un à -r"o1*: l"
titre n'établigsant pas une présomption de remise de ileua'
---Nor,
,"ro* ainsi amené à iliviser notre matière en trois ohapi'
t"., t i" r.-ir" ite itale (chap,Iot), la remise du rüre de la detteet
(oha'
de la
dette'
;il il);;;"ff" 1cnap. ttf1, les'efiets de la remise de
une remise de
i"-ire âo titre, Iortque, coüs oettà remise, se trouve
dette,
CHAPITRE PREMIER.
DE I"À REMISE I'E LA DETTE.
({l L'article 541 de la loi sur lee faillites ne conceme que le ooncordat, et ne
peird êtro étendu par analogie : voy. Pr,,rNroL et RrpERr, t: vII, no 1313, d; ,lrr,'
-ddc Oarld,4 noysmbro 189s, Pcr., 1894, II, 83.
(2) B^UDRY-LACANTTNERIE, Oüldgctions, t. UI, no t76, i Huc, t, VIU, no 130;
Colin et C,rprrexr, t. II, po 353; L^uRENr, t. XVIII, no 337 ; PL^NIoL, t. II
(éd. de 1952), to 1989 ; Bruxelles, ,.æ juin 1889, Pas., 1889, II, 3t7 i ciY. Brurelle§,
â0 novembre 7887, J. T., t888, 9. La remise de dotto etrectuée ?ü acE o,rr.cnt
ost un legs (t, VIII, no 1000). -
(3) Pràsqire tous les Codei étraagers erigent I'acceptation du débiteur pour
le vâIidité Ao la remise de dette : voy. Code civil allemand, articlo 397; code
suisse des oblications, article t15; Côde des obligations de la République de
Polocre lmir en vieueuf, le lE iuillet 1934). article ,70. Conha : Code civil
érypiién'dg tg48,'articlê 510 (sotution c'ônsaclÉe sotls- I'inlluenco du drcit
musulllan).
(4) La rônise ile dett€ laite Dar testaDent est, comms lo testament lui-EêBe,
rtrio'calte en tout t€mp§ : arg.-cars., 21 eyril 1,91, Pas., t891, I, 126. Voy:
t. VIII, Do 1000. -
662 LrvRE rtl. oat,rc r. vo plBt. .Exrrlrcrtol( Dts oBLIcÀr.
-
Otr dit égelêmêlt quo l'âccêptâtion du débiteur e8t rsqui8e parco quo lâ
remise de dêtt6 constitue unê libérâlité (donation ou legs). C'est orect, mais
le motil qus trous ayona ilonn6 domiæc, semble-t-il, côlui-oi'
L'accepra,;ior. .ht üàirrü? ['€st soumise à auctnc fottw. Ello pout dona être
tâcite.
La remiso de detts ost orcqshe dèa quo Ie ilébiteur a accapaé, el rlorl psl
seulemont quand cette accsptstion edt psrvenus à la oonlai68aûce du créan-
cier (1). Cette demièrê Bolutio! (Code civ., e . 932) eBt uûe règls ds lormo
prcprc att,. doîaaiolùt Or, la remi8e de dette, quoique donotion, €st totatrrail,
aux règles de rormo. des donations (voy. irfra, no 675).
(11 Voy. (cas rl'application) Bruxell€s. ,.1 jaryier 7912, P,p,, t953, II,49.
i2i Point'constan-t-: PLANIdL st RIpERr, t. VII, no 1305 ; L^uRENr, t. XVIII,
no'355 i BAUDRY-LACANTTNERIE, Oàragaliorr!, t. III, no 1769; C0LIN êt C^Prr Nr,
t. II. Do 353: Huc. t. VIII, no t30. Notrts tome VIII, no 50t.
- générâux
(3i C'est l'Àppliéatiou dds pritrcipes on matièrc de volonté tâcite :
voÿ. et comD. 1. Id. no 24 à 30. et t. IL no 465.
it) Vov. i, II, no 623, et PLiNror, et RrpERr, t. VI!,4o t305. Comp., en
ce qûi coircerne ies ihoit, t.ffc0isfrGr',Ér.t, notre tomo YIII, no 51.-
664 r,rvns nL oBLIc^r, vo ptRr, ElTlNcrrox rrEg oELroÀT.
-
C. Conilüions ila preuee, Deux principes dominent la matière :
-
lo La preuve de la remise de dette (negotium dont, par applica-
tion des principes généraur du droit, Ia validité n'est pas néces-
sairemert liée à sa preuve) eet gouvernée, m figln, pæ les principæ
ilu il,roit comtnun La remise de dette est un mode d'ertincl,ion des
obligations. Elle opère libération du débiteur. Celui qui I'invoque
doit donc prouver sa lüératiol (art. $f5). Comment la prouvera-t-il ?
Conformément aux prinoipes généraur déposés dans les articles 1341
et suivants, o'est-à-dfue par écrit si la detto e:oàde 3.000 francs, ou
par témoignages ou présomptions s'il eriste un commenoement de
preuve par éorit ;
La prsuve de Ia lemiao de la dette n'ert doûc ûull€ment liéo à la remise
dü titr6, qui n'est qu'une ùgle qécialc établie par le loi, dont nous allons
parler dans un instant. C'ost d'autant plus cêrtain qu'ainsi que nous I'avons
déjà tlit (r/prc, no 668), la remiso du titr6 est uns présomption, non de
rsmiso de dett8, mai8 da tibé?a,iot,le modr ds libérâtior pouvant êtrs âutrl
qus cslui dont nous rlous occupons âctu€llemotrt.
CHAPITRE II.
DE I.JI PRÉSOMPTION DE LIBERATION RɧI.ILTÂNT
DE LÂ REMI§E DU TITRE DE I"À DETTE.
C'est alorg c6 Jugement qui constituo lo titrs d'exécution, ot notr plus lo titro
original ;
2o La cÀtosll,ation, I'oblitératioE, le de8truation alu titre, lo fait de le raturer
ou de le ooupor, n'dquiveloût pes, par cra-mômæ, à la reDiso du titre, et
n'€mportent eucune pr{somptiot llgale de libéretron (l}. Mais, rapprochés
d'autres élément8, et collformément aux principes de droit commun do la
prouve, ils ponrron, coûrtituer dos présomptions rdmpler, ebardorrées à I'ap.
préciation souyoraino des juges du lait ;
go La rcmise de la gro$c d'tt a acl,e aü',heûiqua par le $o,aho à son crien,
no lorme pas présomption légal8 de libératior, au profft de ce demier, qumt
dE f'.ah il'ade, d1[s atL fiol,adte. La raison en ost que Ia grosso d'un acte
euthetrtiquo ne coDstitue pss le title ds cÉanco du notaire yis.à-vis do son
client, quatrt à ces trâis. CeIa est, pâr là même, décfuif, Ls. Eolution est con-
stÂnte €n droit bolg€ (2), st oû comprend mal qu'une règlê opposée ait ét6
edmiso par la iurisprudo[ce ffenraiso, qui est d'ailleuls, sur ce poiDt, lo*e-
ment clitiquée par la doctlinê (3).
Pâr contre, ri8t tro I'oppose à co qus los pr6soBptions de libérâtion itrsti-
tuées pù les ârticler ,.282 ot 1280 s'appliqueût et mal,ière conm$cao,ta l4l'.
Drns les ct§ repris ruü 1o, 20 et 30, les ciroonBtâncos eoyisagé€s peuvelt
êyideEment conÊtituo! dss pr{somptions rdmplcr (ou présomptions do
I'homme: âÉicle 1353). Mais il no faut pas oublier qu'€lles ne peuyent jou€r
que 8i ollos soût su!ûsântes par elles-mêmos (d gÎaves, précisæ €t concoÈ
delltes r], ot qu'au surplus, elles tro peuv8nt etre admises qu'e daûs les ca8
où la loi admst la preuyo testimoniâle ou pÀr pr6somptions.
(t) Voy. B^uDRy-LAcANrrNERrE, Obliga,ions, t, III, nor 1184 etr 1181i cia.
Charlomi, t5 décembrc 1944, Pas., 1945; III, 55. Conp. cas§. ,r., 8 décembre
1886, D. P., 1887, 5, 308.
(2) LAunENr, t. XVIII, no 347; civ. Ctând, 18 matB t908, P. P., 1908, t250.
(3) Yoy, Pr.^NIoL et RrpERr, t. YII, no t308; Huc, t. VIII, !o 135; BAUDRY-
LÀCANTINERIE, Obligaiow, t. III, no 1185 ; CoLrN et CÀprr^Nr, t. II, no 355.
(4) LÂuRENr, t. XVIII, no 364; BAUDRY-LACÂNTrNERrE, Obligations, t. lll,
no l78A; PLANToL et RrpEnr, t. VII, [o 1011.
670 r.rvnr rrt. oELrcÀT. vê PÂRT. ExrrNcrloN Dls onr,lcÀf.
-
à gui incombera la charye ile la preuoe. Est-ce le débiteur qui, quoi-
que en possession du titre, devra, de plus, prouver que oette pos§e§-
sion trcuve ron origine daas une remise « volontaire I ?'- Ou sera-oe
Ie créancier qui, cottestant ce caractère' aura l'obligation d'établir
que c'est sans Ba volonté, ou ootrtre se volouté, que le débiteur se
tmuve eû possession du titrt de Ia créanoe ?
Question efrênetuent imporlat*e dans Ia pratique
jutliciaire, ahsi
qu'on le devine (l).
Laurcnt L consacré, à la question, uae disoussion longro et aesez
confuse (2). Il est certain qùan ihbria, et au point de vue des prin'
oipes, o'eet au débiteur à prouver les conditious de sa libération
(afi. mfb). Il bénéûcie d'uue prétomption légale, mais seulenent ei
les oonditiotrs requises pour quo cêttê présomptiotr légde joue sont
réunies. C'est à lui, demandeur sur oe point, d'établir ces oondi-
tions. Parmi elles se trouve le caractère volontaire de la remige du
titre.
Mais une telle solution roéconnalt complètement les contingences
et les néoegsités de la pratique. Pareille preuve, dans toute sa rigueur,
e* impossibb, Aussi se produit-il, en cette matière, la situation que
nous avons déià signalée dans d'autres : une certaine interférence
la preuve' Les par-
-ties,inévitable, dans le fait
- dens la oharge de
dans ur débat ooncret, réel, ne sont jamais sépar{es par des
cloisour étanches, ainsi que le veut la rigueur deo principes (notaro'
ment I'articlo t3l5). Dans des contestatious touiours oompleree,
elles apportent chacune leurs éléments, et le juge apprécie' C'eot
pr{cisément ce qui erpligue qu'à l'heure actuello' doctrins et iuris'
prudence déoidont que le débiteur fa peÀ, srrictenenr' fobligation
ile prouver le caractàre r volontaire » de Ia remise (3)' Il peut re
contenter d'éteblir Ie foül de la remise, et bénéffcie, quatrt au carectère
volontaire de oette remise, d'une présomptiot simple résultatrt de la
poosessiou du titre (4), et bagée sur la ciroonstaD.ce que, dans la nor'
IITRE IV. LÀ f,EIIISB DE DETIE 87L
-
msle, cstte possessiot a été acquire à h Buite d'une remise volontaire.
Mais oette présomption n'est qu'une présomption de I'homme, une
préromption ( d'attcnte », dirions-nous voloutiers, qui peut être ren-
versée par la preuve contrdre, administrée pN taus moyerus pet le
créanoier, Celui-ci pourra renverser cette présomption par la pro-
duotion d'uue oause de détention en ce qui concerne Ie titre de la
créance (mandat, dépôt), par la démonstration de faits dont il résulte
que la possemiou invoquée par Ie débiteur est suspeote, équi-
voque, eto., par la preuve du vol ou de la perte (l), etc.; d'une
manière générale par tous moyens qui apparaltront susceptiblee de
feire nattre le doute quatt À Ia régularité de Ia possession iuvoquée
par le débiteur, et sano qu'il soit çrestion de soumettre oette preuve
oontrdrê à l'écrit ou &u cornmencement de preuve par éorit. Et,
remarquons-le, la situation du or{ancier n'en sera nullement aggravée,
car il lui gulffra de faire naltre le iloue qreo't à l'origine de la possee-
sion pour obliger le dé.biteur à justiffer, stiicto senaa, d'une remise
« volontairo ».
La situation dont celui-ci bénéffcie et qui est imposée par la
récessité même des choses, telles
-
qu'elles se présentent daas le con-
oret n'est donc qu'une situation d'ûanti, provisoire, précaire.
S'il y- a contestation, et ri celle-ci tppmalt suffisamment térieuse,
ler principes repretrûeût tout leur enpire, et le débiteur devra inté-
grslsmett justiûer de la remiee q volontaire r, s'il maintient ra pré-
tention à la libération. Le juge appréciera d'après les éIémeuts foumis
de part et d'autre.
682. futtéo do la ptésomptlon, - La présonption légale
jaris tantun ou jwis ct ile jure
-du qu'elle soit
- réaritant de lâ remise
titro ê§, ûne p somptiÂn or ltoturror, et rlon de rernise ile de]te.
Ce point a déjà été longuement développé antérieuremeut (2). Il
elt essentiel. Lorrque le débiteur se trouve en possession du titre,
et gu'il y a eu remige volontaire, il est présumé liàlrd. L'obligation
est éteiÂte ; maie le moile d'ertinction qui a opéré demeure irnp cisé,
En efiet, la remise ilu titre peut.aussi bien avoir été ofiectuée à la
süte d'un payêmênt, ou d'une novation, ou d'une tran;action, qu'à
la suite d'une remire de dette. De la remise du titre, on ne peut dono
point passer à la remise ila la ilefre, nais simplement ïla libération.
(t) Dans ces deur cas, il y a d'aiUouls une oüttt cotrditioû d'applicstiotr do
la-piésomption qui menquo i la romigo par le créancier au débiteur.
('ll Vovi ærrri. no. 66'8 et 676. Lâ cônluBiotr en cêtt€ mÀtière est teUement
anèr{e dfus lês eiprits qu'ou remüle mômo Ia trouver dans certains anêts de
la cour de cassatiôn : vôy. cass., 14 juin 193{, PaJ., 1934, I, 319, deuxième
. ttt8ndu ,.
672 r.rvnn rrr. oBLtoÂT. vo pÀRî. ExîINcîIoN DEB oBLIGÂT,
-
Ce poiat est tout à fait certain. L'artiole 1282 parle de c lib6ration :i,
et I'artiole 1283, plus préoia encore, dit que la remise de Ia grosse du
titre fait présumer « Ie remise de la dette on le pagement ». Il aurait
pu ajouter 3 ou un autro mode d'extinction des obligationr (l).
Comment oette preuve sera-t-elle laite ? Par tnüæ ooiæ ile ilroü,
CHAPITRE III.
EFFET§ DE LA REMISE DE DETTE.
' tll Il gerait plua exact de diro que la mmise entrâlne, alans ce cas, uno arccP-
tioitt'communc fvov. civ. Verviere, 10 Eai 1905, Pat., 1905' III' 285).
izi vov. cii. ÿerviers. t0 mdi 1905, Pos., 1905, uI' 285; civ' Brurelles,
e àoîem6re 1905. Pcr,. i906. III.58.
a3l Ce8s.. 18 8e;tem$tl 19dt, motils. P4!., t941' I' 343.
1941. Por.. 194t, I, 343, et Ganal, 30 Beptem-
lEl Vov-'cass..'l8 seotembrd
ln-l isas-- Par.. isas. IÏ. lr. Aililc : ôsag., 17 octobrs 1946, P@., 1946, I, 365,
ôt note É. §rrioxr d'ans'fico. ûii- dc iùispt. bclgc,1947, t59 et 8uiY. voÿ'
t'Xi -
Ti
"tiil
*r*
oue ilu r ilrcit d'élection, accotdé au créancior (a . t2og).
L(;rroue le débiteui cui bénétcie de la remise de dette perotrnelle a comtitué
hypotàôquo, cette hypdthèqu€ subsiste notrobstant Ia libérâtion du cotrstituant'
TITRE IV. _ I,JI REIiISE I'E DETTE ü7
Quid, à présent, deÉ cofioari,;itfis corûîair.t à.I'artic,le ,.285, aliLéa 2? Le
créaÂcier pout-il, Gn d'autres mot8, tout e! réservant ses droits contro lee
âutr€s débitoulE (art. 1285, oI. ,§), convenir en même t6mp8 avec eur qn'dt
tw deota pas ilétbirc daw us pouretitw, la por, ifu übitwr ryi a bé foié
de la remdcc (dêrogation à l'art. 1285, al. 2l l'l,l?
Il import€ esssntiollemetrt de pÉci8e! quelle o8t, exactemont, la portée
d'uno convetrtion cotrtBire à I'article 1285, alitréâ 2.
Obeervou tout d'abord qu'il €ct ceÉain quo l'uticle 1285, alinéa.2r n'eEt
pas d'ordre public. Tout sr laisant applicatio! d'u! pritrcipe générel on
matièrs do Bolidarité (2), iI ne dispose que rslativsmont à des itrtérêts priy68.
Au surplus, la cour de cassetion a bio! précisé qu'il no pouyait êtro porté
atteinte à ce principe I eu détriment des autres psrties, et Eq,ns làüi ûîroî-
üc,,,e,, (gl.
'
Par conséque[t, les conventions contraires à l'a{icle 1285, aliûéa 2, sontr
ea püncipe, Iicitoa. Mais quelle en est exactement la portée ?
NormàIement, que les codébiteuB acceptetrt, par dérogation au droit qu'ils
puiseut dans l'article t285, alinéa 2 (d6duotioû, obligfltohe pout le créancier
lorïqu'il fait rêmiss à l'un ales codêbiteurs, de Ia part du débiteur décLargé),
d'êtro poursuivi8 pout le tout, Bais sans perdre pour cela leur rocours contrs
le débiteur libéÉ.  cela 6e limite strictemotrt, et efiet, ls. cotrvetrtion coL-
traire à I'articlo 1285, âlinéa 2 : renoncia.tion, par les coilébiteurs, à ss pÉ-
vsloir ale cette dispogition qui impose au créancier Ia déduction ds pârt. L€g
coilébiteuls acceptent d'être poursuivis pour lê tout, alors qu'ils ne pour-
raient normalemeut l'êtrre s'il y a lsmis€ do dêtto personûolle à I'un d'eur ;
ils trs renoncert ps!r, pour autant, à lour droit de recoux aontre le débiteur
ribéÉ (4).
l[ais 4rdd si, de plus, ils retwnccr, à ce tccourc? Dans ce cas, on I'obseryera,
il y aura, oû réâIité, doubl€ rEmiso de dette ; la prcmière, laite au débiteur
libé* par le ct{atroier, quaDt au droit de pouEuitæ (art. 1203) ; lâ seconde
(que le cdancier ue pouvait réalisor ssul sâns rÉduirs sa crêaDcs d'autalt,
cs qu'il n'e pas youlu), Iaite au débitoul libéré par 8es codébiteurs, quant
au leoourx que ceux-ci tiennent, en cas de payement, dela loi. Àussi le débi-
(t) Voy. en efret Gaad, 25 juin 1902, Pûr., 1903, II, 349 ; Nancy, z3 juilet 1895,
D. P., t896, 2, 182; cass. lr,, 17 iuin t993. §., 1933, t, 390.
§ans doute, dans cos diû6rents arrêts, existait-il des circonstâDcos do lait qui
démontraient à l'évidence qu'on avait utilisé, pour a[ivor au Ésultat youlu,
le procédé dê Ia novation. ftais nohe penaée'và ptus loin. Nous croyone qu'ii
est impossible d'atteitrdre ce résultat (la r reprise r de la dette par les autres
codébiteurs, eD8uite de la Iibératio! iololc dô I'un d'eur) autrement que par
uûê noyation. On sort, en d'autles mots, de la convontion corltrÂire à I'arti-
cle 1285, alitréa 2 qui laisse subsister la dettc primitiye et on est acculé à
le DoYâtion- - -
(2) BauDny-LacaNrrNERrE, Oüligatioflr, t. III, no 179r. ; Huc, t. VIII, no 138.
(3) Huc, t. VII, no 362 ; BEUDANT, 2ê éd., t, VIII, \o 814. Addc ÀuBny et
Rau, 4ê éd,, t, IV, p. 77, noto 17,
TITRE IV. LA REMISE Df, DETTE 679
-
contrô Ia cautioD. Celle-ci, n'étant qu€ I'accessoire d'un engagement princi-
pal, disparatt avec cst oÂgegement (1),
Lo promier cas susvisé a'est que I'application d€s prinolp€s g6nérâur du
droit. L€B dêuxième et hoisième mottoût r{ellement eû jeu une question
d'interyÉtâtion ale yolonté.
Dans lo tDofuième cas, l€s caution8 no sont paE libérde8, Dêmo si êIlos sont
solidairss (2).
Lo maintien en cause des autres cautiona ne proffte toutêlois pas intégra-
lement au c!éancier. Celui-ci ue peut plus les poursuivro qus sous déduction
do lâ pert do Ia câution décharyÉs (3).
La questioû de savoir Bi cetto règle s'applique lorrqus la caution déchatgéo
E'est engagée oprà les autres oautions, est oorhoyotréo (4).
En conséquence :
z{. Le remise du titre à l'rum, des (Ubiteuîs solifubes protte lanyoarc
aux oodébiteurs larf, l28tt) i
(1) Gend. 4 novsmbre ,893. Prt., 1894, II, 83; cesE. lr', 17 juin 186r, D' P.,
l8èi. 1. 2t9 i L^unENr, t. XXVIII, tro 286; PL^NroL êt RPERT, t. VII, no tgt3,
in fi*c.
TT1ts,E CINQIITÈME.
LÂ CONFUSION.
CHAPITRE UNIQUE.
NOTION ET !,dCA,NI§ME.
(t) Pr.ANroL et RIpEnr, t. VII, tro t299, en uote I LlunENr, t. XVIU, Do. (85
ot {86.
682 r.rvnr rrr. oELrcÀT, vo pÀRT. trxrrNcrrox DEs oELrcr.T,
-
cite toutelois certaines applicrtiotrs de le conlusion à lâ suit6 d'une trans-
missiotr 6ntre yifs à titrs particulier (1). Mais c€s cas Bont contmvetrés.
696. §ttuâtloa de3 ooob[gés. Leg golutions sont doDréGs pÂi I'ar-
ticls 1301. Toutss sont retionDeU€s.-
lo La conlusion qui s'opère dans la personne du rlébiteur principal prttte
à 8€s cautiotrs. La dette &ooe§Boile Bubit néce8sairement Ie même eort que la
dette priDcipale ;
20 La conlusion qui s'opèro ilans Ia pexonuo ds Ia oaution n'e[tralne pa§
l'srtinction ale l'obligation principale, Quoique accessoire, l'e[gagemo[t de
la. caution eat distiuct de celui du débiteur principa.l. Il psut alisparâltre sâ.ng
que l'e[gagement de ce dernier er soit âflocté ;
30 Les codébit€urs solidairB, en cas de co usion ontro Ia personne du
créanoier et oelle d'un des codébiteurs eolidaürr, n'en prottent quo pour lâ
palt et po ion de ce codébitour. q'e6t l'âpplication du principo erpos6 plus
haut (voy. strl,rat r!û 694 et 695, 2o),
(r)
(rl 8UlY. ; Huc, t. VIII, no 179 ; BÂuDRy-
4.
(s)
(4) Huc et B^UDnY-L^CANTrNERrE, pr{-
citér-
TITR,E §IXIDIM.
L'IMPOSSIBILITÉ D'E§CUTION.
..âr.Le -Code_ ne parle que de lo, pcrtê ile la ctnse dze, oomme mode
d'extinotion deo obligations.
a'est là qu'une v:ue fragmantaïe des ohoses. Le véritable mode
--Ce
d'extinction des obligatione dont iI est questiotr dans I'article 1302
est ce qu'on appelle en doctnrLe l,impossibilüé it, wécutian Lorsqu,il
est démontré que I'eréoution de I'obligation sstr imFossible, I,objigâ-
tion s'éteint. Le bon sens commande àette solution 3 6 1,impossib1e,
nyl n'e1t tenu. L'impossibilit6 d'exécution a pour efiet ,"di""t .t
néoessaire d'éteindre I'obligation. Elle libère ie débiteur,
avec les
686 LrvnE rrr. oBlroÀr.
- ve PÀnr. ExrrNcrlox t Es oBLrGÀT'
(t) Voy. P[aNIoL et RIPEnr, t. VII, tro t315; IrauRENr, t. XVIII' no 509'
(2) PLÀNIoL, oote au Daltroz, 7892,7,257.
TITRE VI. _ L'IuPoSsIaILITÉ »'rxÉcurror 687
incombe le preuve (no 604) et, enûn, dans quel cas, exceptionnellement,
elle n'entralne pas li}ération (no 607).
Tous ces principes sont applicables noa seulement aur obligatione
qui naissent d'un untrat, mais à ,oûres espècec ù,obligatians.
Rappelons égalsm€nt qu'etr matière d.e dùit et qnû-it4ldt,l'étude r des
causes d'exonération, a été laite sépar$me[t (t, II, !oû tOB4 et suiv.) perco
quo I'iûcidonce du problème cüange quelque peu. Il û'y a pas ü impoE8ibilité
d'orécution, en cetto matièrs, mais cüccncr d'obligæion dc pawt, dispeJ]i-
tion do toute ( ttsponsabilité r. L'obligatiol de réparer no natt quo do le
laute. Qelle-ci dirpardssent par Ia cause étlargÈr€, il n'y a pes iDpossibilité
d'e!écution, DaiE hexistsnc€ de responsebilité, et partant, d'obligation (voy.
t, II, no t034, dr ,lnr).
Mais le principe de I'impossibüté d'erécution roprcrdrdt 6on empi!'e si,
uns lois Iâ REgpoNs^BrLrrÉ a.h.d,e, it y avâit obstacle iryinaiblo à exécuter
le xoDE DE RÉPAnarroN pr*dt (ll,
On raisonnera de mêmê pour toute8 le6 obligations qui no naiEsent pæ
d'un contret. Tartôt, l,loùligctdor ne naltra pes ; tantôt 8otr ,rCcÙtior deviendra
impossiblo, et sntratLele son €xtinctiotr. Une obligation no peut, on eflet,
e'étcindrc qtle si, prÉalatrlement, elle €st n c.
(t) Ceci-suppose que le mode de réparation prescrit soit rcrtl posriblc. girto!.,
- mode d'exécution de la t{paratior serait seul atteitrt, et laiderait gubtistei
16
le
Is laute initialê-
Même situation d'ailleux en matière dê contmts. Si, pour marquoDent fautil
à uno obligation coûtractuelle, Ie juge a condamné à'tel modeTe rÉDaratiotr
déteEliné, et quo ce mode de Éparatio[ €st ultérieurcmeDt attoint ôar I'im-
poBsibitité d'exécution, Io débiteur ûo sera paa libéré. sans doute pôurra-t-il
excipêr de I'impossibilité rl'srécution dc lq -coîdamnation Mais sa iaute coa-
tractuelle Bulsiste, et- conséqusmment le cr'éancier pourrâ demander au jugB
d-e substituer, au mode de réparation devenu imposiible, tel autre mode-{ri
s'in diquera.
688 LIynE rrr. oELrGÂT.
-
vo PÂRT. ExrrNcrrot{ DE§ oELIGÂT.