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CINQUIÈME PÂRTIE.

EXTINCTION
-
DES OBLIGÂTIONS.

389. DéIlattba. Des dltlércnts modes dcxtlactlon admîs


par Ia bl. Pour- avoir une notion précise de Ia question qui se
pose, il faut-distinguer le faü tottl à, îeuf génhal de I'extinction des
obligations, et læ nail,æ tætindion prévur par Ia loi. Il convient,
au surplus, au sujet des modes d'extinction, de ne pas confondre,
aiasi que aous le préoisemns dane la suite (dzfra, * 39L), obtigaiow
ü canbats. Il s'agit là de ilanwinæ btaleneû ilitérd,ts,
Commençons douc par pruoise! ce gu'il faut entendre par
Exrrrcrrorr tlæ obligalinru.
â. L'extinctioa d'une obligation, c'eot sa ilispotitian, soa anéan-
tissement. Cette disparition entrahe comme conséquence direote,
imm6diate, forcée, la libéræian ila übitew. Si I'obligation a'exirte
plus, le débiteur perd sa gualité de « débiteur », tout comme le
oréancier perd celle ds q créancier ». S'iI n'y a plus d'obligation, il
n'y a nécessairement plus ni oréancier ni débiteur,
Ræiona debiAris, on traduit cotts situatioû eo disant que Ie débi-
tetur esl libbé.
La libération du d6biteur, gui porte, par déffnition, ürr la dûu
dle-même, entralne par voie de conséquence la libération quant aux
accæsoires (stretés, cautions, etc.), qui n'ont de raison d'être gu'en
Ionction du pfincipal : Ia dette.
8. CeIa dit, iI importe de savoir coü!(Enr se pmduit la dispari-
tion d'une obligatioa, comment, au regard du droit, une obügation
« s'éteint ». C'eet là we nouoelk question qui se pose, celle des
xoots il)e inaiîn des obügations. Elle diffère de Ia premiàre, car,
ainsi gue nous allons le voir, nonobstaü le point commun fonila-
tnenUl, qr:i eristo entrê tous les modes d'extinction dee obligations :
la disparition de la dette, plusieurs ilistinaians doivent ôtre laites
quant à Ia manière ilont, en dmit, unz obligatîon peut st&einilre.
lo Notmalnmeta, une obligation ne s'éteint que lorsqu'elle est
accomplie, e a*éc. Le üen d'obligation a pour efiet d'astreindrê
une personne à une prestation. Cette prestation egt la raison d'être
382 rJv. rrr. oELrc^T'
- ve Prtxrr ExrlllcrroN rlEB oBLrGÀr-

tle I'obügation. Tant que cette prestation n'est pas acoomplie,


I'obligatiou subsiste donc en pfiræipe, Dès qu'elle est accompüe,
eréoutée, I'obligation n'a plus de raison d'être ; eIIe meurt, en quelque
sorte, de mort naturelle I elle a ttteint 6on but; elle e'6puise dans
I'obtention de soa objet.
L'erécutior de l'obligation apparalt ainsi comme le rnoil'e wnrul
d'extinction des obligations. Cette eréoution (supposée, bien entendu,
réguüàre, conforne à ce que la pre$ation, objet de I'obligation,
dJvait être) s'appelle, en langage techniqun (l), le pryernotl Paye4
o'egt exécuter ron obligation' Le payemant entratne la disparition
de I'obligation parce que, grâoe à lui, I'obligation atteht Bot but,
ra raigon d'être. EIle meurt parte qu'elle a donné tous ges efiets
utiles, et c'est la raison pour laquelle Ie payement libère Ie d6biteur.
20 Mais gi le payement constitue le mode zornal d'extinotion
il'une obligation, il ne s'ensuit p05 qu'il eoit' le seul possible. Il eriste'
en rlroit, plusiews oatres manièro§ d'éteindre une obügation' Cer
modes d'ertinction, autres que le payement' trcuYetrt leur fonde'
ment tantôt dans le réel, tantôt §implemeût dar,o la teclmQae iari'
itQue. Ma:n iI imforte esBentiellêmeût d'observer que cette diversité
a'ôrigine n'empêche pas qu'en ilroit positif, Ies diftérents modes
d'extinction aient une oalew iderttQue quant au résultat : la dispa-
rition de l'obligation entralnant oomme cons6quence la lib6ration
du débiteur. À certains égards, on peut donc les oonsidérer oomme
dee tuilns ürieés d'ertirlclion des obligations; mais il ne faut pas
oublier qu'en droit positif, cette difrérenoe h'eriste pas : leur valeur
est, quant au résultat final' 6gale (2).
ol Si, prim,a fæie, le cr6ancier n'obtient satisfaotion quo par
l'erécution de I'obligation elle-même, par I'obtention de son objet,
rien n'empêohe, pù cottr€, que Ie créancier ne se d,éclue désintéressé
par I'obtention iÿ une oaleur éqaieolantz, qui le placera, au point
àe vue du résultat éoonomique ûnal, dans Ia même Éituation que
s'il avait été c payé r (3), s'il avait obtenu I'exéoution de I'obliga'
tion elle-même. C'est ce qui se produit de:o;s la ildïîn cn pryetwnt,
orl le créancier admot qus le débiteur se libère par une chose autre
que celle promiee, et darLs la ,oçûlion, où le créancier obtient, aur
lieu et place de l'obligation primitive, une autre obligation' Dans
les deui cas, I'obligation initiale n'a plur de raison d'être main-
tenue I elle est éteinte; elle disparatt;

tll Vov. êt comp. i[frc, uo 895.

[âiJfr;':"fl ',,*xti,'f,"TjPJi.ïf,9;,i.',i',1;*.d,r,a,Doses.
LTV. UI. OB,LIGÂT. _ YO PANT. EXTINCÎION DEs OBLIGÀT. 383

ü) Parfois le or6Àtroier peut, par la force même der choses, alli6e


ou rron aur secours de la technique juridique, obtenir satisfsction
d'une manière indirccte, autrsmert que par I'eréoution môme de
l'obügation. Le droit considère alors que I'obligation r'éteint parce
qu'elle n'a plue de raison d'être. C'est ce qui se prrduit dans la
@nfusion et dans Ia @rnpet satiin, Dans la confusion, les gualitée
de oréanoier et de débiteur ee réunissetrt sur une même tête (par
guccession notammeût), et par ce fait, I'obligation ne meurt point, (t),
maie elle n'a plus d'intérêt; créanoe et dette so neutralisent. Dane
Ia compensation, il se produit un phénomène similaire.. cette fois,
uon pas dans Ie même patrimoine, maig entr.e deur personnes difié-
rentes, L'une est oréancière de I'autre, de Ia nême chose que ce
que Ia seconde psut réclamer è la prrmière : il y a neutralisation,
« oompensation r, L'obligation est éteinte parce qu'elle est devenue
inutile ;
c) Il
se peut également gue le cr{anoier retutue à demanden
I'erécution de I'obligatiou : iI y a alors extinction par voie de rarzrse
ile il*c;
d) Par ailleurs, le débiteur n'est tenu que dans la meeure où Ia
force des choseg ne s'oppose pas invinciblement à oe qu,il puisse
exécuter son obligation. S'iI y a oas fortuit ou force majeure, plus
généralement « cause étrangère » (2), I'exécution ae peut plus être
demandée, parce que notre droit, fond6 sur la « responsabilité » (3),
n'admet pas qu'on püsse demander raison au débiteur d'une inexé-
cution qui n'est pas imFutable à faute. Lors donc que I'impossibi-
lité d'erécution est due à une cause étrangêre, I'exécution ne peut
plus être poursuivie I I'obligation s'éteint. Ce mode d'extinction
s'appelle, dans le Code, perte ile ld clase (arü. 1234 ef 1302) (41 i
a) Enfn
- ettechnique
Lior. pwanænl
nous nous tmuyons ici devant un node d'extinc-
Ie dmit n'admet pas que I'exécution
- demandée
d'une obligation puisse ôtre après l'écor mænt il'un certain
terzps. Postérieurement à l'écoulement de ce temps, I'obligation
s'éteint ipco fada. Ce mode d'ertinction des obligations s'appelle
la præuiptinn,

-
(tl-r La
conlue-ion--oonstitue un obstaclo d, /ai à l'erécution de l,obligation
n!u!ô-t- mode d'extinction ptlprement dit, (PLANToL et RrpERr, t: VII,
-qu'un
no 1300).
(2) Voy. t. II, no 598. Addz î8 1034 et suiyânts.
(3) Voy. t. II, no 583.-
(4) Cettê torminologie est manil€stemsrt itrexacto : l'inerécutioû, due à uno
causô étrangèrc, no se limite par âux obligatiotrs portatrt sur r des choses r.
384 LIY. III. OBLICÀT. _VG PÀRT. EXTI!{CTION DE§ OELIGÂT.

O, On voit, par oet apergu général, I'intérêt qu'il y a de distin-


guer, parmi les difiér€nts zades d'extinction des obügationo, le mode
Nrmol, dea modæ ilbittés, quoique le résultat juridigue ûaal (extino'
tion de I'obligation) soit Ie mâme. La sahe comprehension du jeu
bchni4ae des difiérents modes d'ertinction des obligations en dtâpend
(voy. numéro süvant).

390. I»féreocæ t€c.hrlquoE êûtr€ les dlvers Eodes d'€xttnctioû


des obuêatlons. Eû efret, trooobstant la valeur identique, en droit
- moales d'ertiûction des obligatiols au point de vue de
positil, des difrérents
lour réBultat ffnâl : Ia libémtiotr du débiteur, il existo de8 difiéretces tech'
niques assez nombreusd entre ces modes, à raison de leur oriSiûe et dê l€ur
juatilication ilissemblables,
C'est aiû8i que le mode nolmal d'ertiûction de§ obügation8, le pagemcnl
(erécution de I'obligation elle-mêmo), tr'exige pas l'accord du créâncier. Il
peut, dès qu'il est régulier (1), lui être impord.
Il n'en est pas de rnême de la i/r;tioto eL P@!cm.î, et de la noocfion, qui
exige[t Ie êotarctû.mctû dt ûéorvicl.
D'autre part, et en revalche, certai[6 tutres modes ilé"ioés d'extinction
des obügations r'imporert au créalcior pout dês raisons rée[es ou tachniques
déterminées, s'opposatrt en ce sena aur modes dérivéE où l'accord du créan-
cier e6t requi§. Telles sont la compensation, la confusioa, I'impossibilit6
d'sxécution.
Enfin, certains modes dérivés d'extinction ile8 obligatiots opèr€nt de plein
droit, par la seule volonté de la loi (compensation, conlusiou), tandis quê
d'autros doiyent êtr6 invoqués par ls alébiteur (preecüption).
Par ailleurs, quoique (ainsi que nous I'avons lait observer) le résultat
po8itil londameDtal soit le même pour roüs les moales al'sxtinction, à savoir
ld t;ù&atio* du débiteur, il peut êtro parfois très utile de Eavoit ?ot qt el
moilc iÿedtincaion ce « ésultat r (qui, ainsi que uous l'avons Yu, n'e§t qu'wrs
cowéqtenrc de la, disparition de l'obü8ation, circonstÂnce qui explique qu'alle
se produit dès qu'it y a disparition de I'obligation, quel que §oit lê moilo qui
a plovoqué cette dispâritiotr) â été atteirt. Exemple : les articles t282 et 1183
du Code civil. La remise du titrt lâit, sous certaineg alistinctioûa (act,es
authentiquos, et sou6 Beirg priyé), pré8umer la libératiou du débiteu. La
libêratioD, c'est l€ rdüt cr. Mais par quel mode d'ertinction co Ésultât a-t-ü
été atteint ? Y a-t-il, en d'autr€s termes, dans les ârticles 1282 et 1283 du
Coile civil, p somption ilc pagcme ou dc rcmi{c d0 d€ttt, lorsque lo lait
dont la loi induit la solution se pmduit? La questiotr peut âYoir son impor-
tance, car Ê'il y a présoEption tle remise ale dette, et 8i la reloise du tit e
émaûe d'un mineü, It pr{Êomption ne pourra pas iouer, le mineur étatrt
incapable ile laire des libéralités (2), tandis que le payement ost ücite 6'il
n'est pas lésionnaire.
Nous nous sommes borné, dans ce truméro, à quelques observations dordro
génhol, à seule ûn de mo[trer les pmblèmos qui §e posent, et qui domeurent

(1) Â tous pointr de vue, bieD entendu : objet, temps, lieu, etc.
(2) CoLrN et CÀprrrrcr (8. éd.), t. II, no 355,
Lrv, III. OBLIGÀT. _ YE PÀnI. f,xÎIlIcIIoI{ DEs OBLIGÀf. 385

Bouvott inapersus. L6s difrérontes techniques entrc les modes d'extilction


dêB obligations seront approlondies lotBque rous étuilierons chacun do ces
modes séparément.

391. De la dlstlnctlon, au NÎût de vue des modes ûextlnc-


tlon, entta les « obllgatlons » ef Ics « oonttats ».
- Il importe
essentiellement de distinguer; dans la matière que nous abordons
aotüellement, obligations et @nbar§, ll st aglt eî ofiei ih ileua ilonaines
corplÈrE[ENr DrpFÉRENrs. Les modes d'extinction iles obligatiotæ
ne peuvetrt ni ne doivent, à aurun point ib eue, se conlondre aveo
les modes d'extinotion ihs conlrats, nonobstant la méthode suivie à
oet 6gard par le Code (art. 1234), gui est I'efiet d'une grave erreur.
Nous avons déjà eu I'occasion (voy. t. II, to A*l i aildc to 753)
de faire remarquer qûobligatian et conûat ne sotü pas ileua æpræ-
siaræ qrwnymes, guoique le Code les confonde à tout moment. L'obli-
gation est le gente, el, le canfrdt, I'espèce. Le oontrat n'est pas une
obligation, mais une aoutcn i|obligarazr. II a pour conséquence
d'en faire naîùe, d'et moilifrt ot d'en éteînibe. Indépendamment
des oontrats, il exigte quantité d'obligations qui se forment et se
d6oouent sans convention, et qui obéissent aut règles générales des
obligations, et non à celles des coDtrat§.
Que faut-il en dédüre quatrt au point de vue où ûous nous plÀçong
actuellement ? Plusieurs point§ ,r& impordnk:
lo Tout d'alord que les oausee ildïtdion ilæ obligæions et lee
causes de ilissolud;ion ilcs @nfrats gont deu: choses csscntiilletnent
dit&enres. L'obligation, envieagee isolément (et nous ayons yu
quelle I'est très souvent), a ses Iois propre§, et par conséquent ses
cruses d'ertfuctiot inüperuhntes de cdlt* il$ @ntrab, qui sont
des composés, des agrégats d'obligations, en quelque rorto uriffées
par Ie contrat, forme juridique spéciale gui Ies englobe, les a.malgame
dane un cadrt déterminé. Récipmquement, et preoisément. à raison
de cette circonstanoe, les contrats ont aussi iles lais propres, imdé-
pendantes de celles der obligations (lee oontrats synallagm.atiques,
par exemple), et possèdent également des causeg d'ertinction, de
« disgolution » (l) (résiliation, résolution, r6vocation, nullit6, resoi-
sion), qui ne re oonçoivent gu'en fonction de la tgure juridique
appelée « convention », et n'ont, à ce titre, inn ih ammun attec hs
cù,ases tdirutiîn dæ obligabw, En d'autres termes, modes d'extinc-
tion des obügatioas et modes de dissolution des contrate eont, de part

(r) Voy. t. II, ûot 752 ot suivarts,


DD PÂcr, III. - 26
gt:13 IIY. I . OELIGÀI. _V€ PART. EITIITCTIO DTB OELIGÀT.

et d'autre, spbifi4uzs, et il n'y a auouno ootnmune mesuFe, tout au


moins trécesseirc, eûtrp eu:, paroe qu'ilE se rapportent, les uns et ler
autrer, ô ilas a,hnss d,it&enres,
2o Mais ce qui est eract, c'est que, nonobstant I'a.bsencs de tout
rapporl, nlcæsabe entre les modeg d'ertinction des obligations et les
modes do dirsolution des contrets, il existe par contro, souvent
et par Ia foroe même des choses (le contrat n'étant qu'une source,
nn agrégat d'obligations), lune inlnrphrbolitn entre les règles propres
des obügatione et les règles propres des contrats, en telle sorte gue
Ia vie de ces deroiers peut parfois êtrt influeruée pat les modiffoations
propræ qr:i se pmduiaent dans la vie des premiènes. C'est ainsi que
si un oontrat peut e'éteindre par un des modes de dissolution qui
lui sont pmpres (résiliation, nullit6, eto.), il peut aussi mourir pcr
cofu ila conséquanre (voy. t. II, no 753), lorsque lo ou les obügationr
qui le oomporeut rotrt, elles-même§, atteintes par des causos d'extinc-
tion gui leur sont prnpres, Ainei dans un contrat unilabal,le contrat
peut mourir par une oause qui lui ert propr€ : la nullit6, ou la
r{siliatioa DÂr müuus ilissensw, ou enoore le terme extinctif, ou
la oonütion résolutoùe de dmit commun (l). Mais il peut aussi être
afreoté par lee oirconstanoes gui atteignent la. ûe ilz îobligation mbw
qu'il a fait naltre. Ainsi dans le dépôt non salarié, si I'obligation
de restituer est devenue impossible par suite de oas fortüt ou de
force majeure, ceae obügtion est éteinte ; mais comme lê contrat
Do comportait, par hypothèee, d'autre obligation que oelle-là, il se
tmuve atteint pu ooie ila conségrnrce; il devient sang raison d'être
psrce que vidé de sa substalce, ne oomprenant plus qu'une obliga-
tior morte comme teiüa. De même, pour la preecüptioa. La prescrip-
tion est un mode d'extinctioL propm aua obligabns, qui n'atteint
le untû que par voie de oonr6quence.
L'importance tàéorique et dialactiquo de ces noüons n'écheppera à per'
sonne. Mais à cetra ne se limite pes I'ittérôt du problème. On reconnslt
également une iI,I;ltoltar.êc pra';iqu,6 à ces distinctiong. La voici. Lorsque ilant
u! cotrtrat unilatéral, un mode d'ertinction spécitque aur obligations Àtteint
lea obligations nées du contrst, celui-ci e8t, ipro focto, atteint également,
et il n'y â plua lieu d'en d€mander Ia r résiliation , ou la r r{§olutiotr r,
commo oD Ie croit souyont detra la pratiquo jurliciaire. Le débiteur est libér{
de son oùIircdon,' un point, c'est tout. Lt cot lla, meurt pqr le lait même
(voy. et comp. t. II, no 610).

3o Mais il n'en est pas de mâme et oeci fera bien ooûpretdre


-
ll) Ârtide {{83 du Code civil.
- La condition Ésolutoirc ds l'articlo 1t84
eai itroprc aur contrâts syrüagrutiçnrcc (voy. ot comp. t. II, !o' 882 et !EiY.).
LIV. III. OELIGÂT. _ vO PÂnT. ExTtl{cTIo]I DE8 oBLIcÀT. 387

la distinction que rour expoBons


- dans
Dans pareils contrats (dont I'sssence
Ies contrats cyz dhgmatiquæ.
est la réciprocit6 d'obligationr :
voy. t. II, nd 450 et 451 et tli!6), si I'u.ne des obügations conélatives
est atteinte par I'impossibilit6 d'erécution, mode d'extinotion propre
aut obligatiotæ, il ne s'ensuit nullement Eoe le @nùq, goit atteint,
ipso faaa, par voie de conséquence, paroe qu'il subsiste, dans le
contrat, d'autres obügatioar (lee obligationr oorrélatives de I'autrc
partie), aurquelles iI faut faire un sofi. Roriûtuneltûna,t, Is mode
d'ertinction prople aux obligations rr6te sans inlluence sur le oontrat.
Aussi faut-il avoir recours à ua modo de dissolution proprc aat
conùots (en I'espèce, aur contrats synallagm.atiques), la il,irrie ilag
r6(ucs (voy. t, II, noa 841 et suiv.), qui aura pour ellet de faire
disparaltre I'autre obligation, et, partdnt,le ænta bü entiar, trhéoÂe
fond6e sur le fait que, datrB un contrat à obligations corr6latives, le
contrat ne se justiûe plus si I'une des obligations vient à dispa-
rattre (t). Dans notre hypothèee, celle-ci a dispanr par un mods
d'extinction pnoprle auo obligoliotæ; le oontrat lui-mêne disparalt
par un mode de dissolution proprc atp @nfiota,
On pourrait multipüer les eremples.
4o Signalone d'autre part qu'un contrat peut également avoir pour
efret d'éæirube des obügations. C'e6t notammert le cas de la rési-
liatiot et dt tæme ædnaif, Darl pareilles hypothèses, oe soat les
obligatiotæ qui, loin d'être atteintes per un mode d'ertinction qui
leur est propre, meurent por ooia ih cowQuawe, panoo que le @nba,
erpire, ou qu'une nouvelle convention anéantit la convention qui
leur avait donné naissance.
On voit ainsi qrc ei, en prbæipe, modes d'extinction des obligations
et causes de dissolution des contrats demeurent rigoureusement,
séparés, leur intÆpéütration (qui respecte d'ailleurs cette sépamtion),
au contraire, est complète, récipmgue :le cotürat peut être atteint
It ooii tle ærcéqucnce, comme leg obligæiottc peuvent I'être 6gale-
ment.
50 Signalons enffn que oertains modes d'ertinction dee obügations,
consid6És traditionnellement comme tels, s'appamntent plus, à la
réllexion, à I'idée do oontrat gu'à celle d'obügation. Telles sont la
dation ea peyêment et la novation. Toutes deur erigent I'aecod
du oréaacier. Il y a donc, à La bose, ttrLe concentbn gui 6teint une
obligation préexietante, et la remplace par une aouvello. La ohose

(t) y â encorc d'autres applications decetteidés: I'erception d'inorécution;


- rÉsolutioû pour ülexécution lautivo yoy. t. II, tro. -et
la i 8gO suivâlts.
EI:A Lrv. rrr, oBl-rcÀr. pÀar. Exrrxcrtox DEg oELrcÂT.
-vG
est certaiûe pour Ia novation, et latente pour Ia dation et payement
qui, do"" I'opinion traditionnelle, se fappmoho très lortement de la
trovation (sur la nature juridigue ds la dation eû payement, voy.
infra, to 5lt). L'obligation ne serait dono éteinte que par voio de
ooD§équenoe.

392. Sutte. Cotrtueiolr comt[lso psr le He clvll. On se rend


-
compte, par ce-qui précède, do la grave conlusion qui a été commise par le
Code civil dans la clarsiffcation des modes d'ertinction des obligations.
Nous avons aléjà lait obselvêr quo le Code de 1804 conlotd à tout moment
obtdgations el cor,;llo;ts (voy. t, U, tro 443). L'alticle 1234, qui éoumère les
cauges d'extinction dæ obligationE, nous eû foumit une uouvelle preuve.
Cet article contient, on efiet, pêle-mêle, des causes d'ertinctiou rlæ oüiga-
,r:orr et des causes de dissolution ilcs co",,'o,s. La nulité, la rsscision, la
condition résolutoire, énuméréss i* fne, te sont pâs alos modos d'extinctioD
dês oblira,ior.s, mair des causes de diseolution des corrtarr. Ajoutons d'eilleurs
que les caures de dissolutiou des cottmts, rsproaluit€s dana I'srticle 1234,
re 8oût D6me pas complèteB (voy. t. U, no 756).

393. Modes ûextlnatlon des obllgatlons.


- BnumétatÎon.
Tenant compte des observations qui précèdeat, leg modes d'ex-
-tinction des obligations soat :
Le payement,
La novation,
La compensation,
La remise de Ia dette,
La confusion,
L'impoeeibilité d'exéoution,
La prtsoription.
Rappelons toutefois que tous les modes d'extiaction des obüga-
tions oi-dessus 6numér6s ne Eont pas, à proprement parler, des modes
spécifi4ues d'ertinotion des obligations (voy, et comp. supro, no' 389
et 390). Ainsi en est-il notammeut de Ia naeoliot el, de la ompen-
§4rioz, qui n'éteignent une ou plurieurs obligations que d'une manière
indirecte, détourn6e (voy. les titres relatifs à ces matières). Il en est
de même de la confusion. Constitueût seull, dans la rigueur des
prinoipes, des modes spéoifiques, direots, immédiats d'extinotion des
obligationo : le payement, la remise de cette, et mode d6jà plur
tscbnique .- le presoription. -
Le Coile cioil allanaul te mentionno, comme moiles d'extitction deg
rapports il'obligation, que le payeEent, la consignation (qui n'ost qu'une
yâriété du payemont), lâ compen8ation (qui lonctionne' er ùoit âllemând,
LIV. I . OELICÀT. _VE PÀRT. EXTINCTION I'88 OELICAI. 389
d'une ma[ière ,oü, ô fa;t diîétcntc de cello admise sn droit lrangais et bêtge :
\oy. inflro,le titre relatil à la compensâtion), et trâ rcmiso de dette. La nova-
tion, notamment, est remplecéo, dans l€s difréretrts cas où Dous I'admettols,
par d'autres institutions : la datiotr €n paÿemont (novation par changement
d'objet), la cession do créanc€ (novation par châng€ment do crÉancier), et
la rêprise do dette (§chuldübornatrme ; novation par changemetrt do débiteur).
Le Codc suisce .(cs oblôgotior.s admet, eu coDtraire, et maintient,
lee cas, le payemeut, la remiso ile dette, la novation,- La confusion, selon
I'im-
- d'exécution, la compensâtioD et la prescription.
posaibilité

393üür. Pfan. Nous étuilieroDs succ€§siveEent alanr un titre spécial ces


difrérents mod8s -al'oxtinction des obligations, aveo adjonction, pour certains
d'entre eur, des iastitutions qui s? rattacheùrt (dation m payement, pour
le payement; délégation pour la novation). Nous !éserÿerons tout€tois la
pr'€Bcription extinctive que noue traiterons séparémetrt, comme le Code te
lâit d'ailleurs lui-même, ot parce que les praticiens sont habitués À rechercher
cottc institution ailleur8 quo datr8 Ia th6oüo générale des obligations.
TTTRE PR,ETIIER

LE PÂYEMENT.

CHAPITRE PREMIER.
GÉNÉRÂLITÉS.

394. IÉfrnlrba. Le payement est I'rxÉcurros pæ lc übttcu,


tellc qu'elJe -
dnit lê*c, iln lobligalion à lquzllc il s'ect sozrzic. C'est
l'acompliscanænt de son obligation. Payer, o'est erécutsr; o'est
eftectuer Ia preotation à laquelle oa s'est obüg6, quelle que soit par
ailleurs XoüJe, de oette prestation (donner, faire, ne pas faire : voyez
infra, to 3951.
Le payement eat le nailc rnrmal, le mode-type d'extinotion des
obligatione. Une obligalion est un pouvoir reconnu à uDe penonno
d'eriger, d'une autrr, une pr.eetation. Cette prestatioa est I'objet, la
raison d'être de l'obligation. Son exécution parfait I'obligation, et
la lait disparaltre en m.ême temp§, pa! obtention de la ûn. C'egt
la raison pour laquelle les Romains appelaient le payement cotzlo
(de solcte.. délier). Le débiteur est libén6 par le payement, ndccs-
cabement, peut-on dire, puisque payer, c'est etécuter, et qùe, par
son erécution, I'obligation se parachève, s'éteint par perte de sa
raison d'être môme.
Nous avons vu toutefois (voy. wpra, ao 389) que si le payement
est Ie mode nornal d'extinction des obligationq il æt pot ttant
pas le seal, Une obügation peut s'étohdrc égalemênt de plusieurs
autrer manièreo, aveo la nême cone6quence londamentale : la libt6-
ration du débiteur. Ce qui est dolLa typi4ae dans Ie payement, ce
n'est pas Ia libération du débiteur, mais le mode d,extitolion: l'æbu-
tùon de I'obligation, qui assure au merimum, dans la réalit6 (l) des
choses, la übération du débiteun

,. (l). Vgy. et crmp..- ce. gu8 nous ayons dit p!écédemmmt dos Eloùec tcchrùi$.Q,
d'extinction ale8 obligation8 : rn ro, û(. 489 ot suivants,
392 LIV. III. OELIGAT. PÀRT. EXTINCTTON I}E§ OBLIGÀT.
-YO
395. Seas usucl ct seîs teahaÎque du tetme « payemeût ».
Àinsi gue nous I'avong dit, le payement ne s'entend pas seulement
-de I'erécution de certaines obligations, mais de to&res les obligations,
quel que soit leur obja. En dmit, payer, o'est eréouter son obligation,
qu'il s'agisse d'une obligation d.e ibnner, de faire ot de ne pas faire,
gue l'obügation porte sur une ohose, sur ua fait ou sur une e-bstention,
ou que, dans les obligatione qui porteat rur une ohose, il s'agisse,
ou non, d'une somme d'argent.
Le aena teclatQuedu terme c payement » est dono beawoup plue
ébttdu Erc son rens nsæel, vulgaire. Dans ce dernier oas, payer, c'est
s'aoqütter d'une dette portant sur une sortutti il'ugent I a'eat ae
Iibérer par un versemeût itæpèces, En droit, il n'en est pas de même.
Dès gu'nn débiteur æécab, @mme elle doit l'être, une obligation,
quel que eoit par ailleurs sot objel, tl paye; et, par ls fait même, il
apuFo 8or obligation, iI se übère.

396. Lê psyelloût eat-ll uno conventlon?


- On trouve
dans plusieurs
auteurs des tertes dont il résulte, sertubl6-t-il', que le payement sorait une
conventio! (t). S'il en eBt ainsi, il faudrait, pour le palremetrt, v\ ac@îd tlc
ootolÀtl, e lre crÉancier ot débiteur (2), en telle sorte qu'à délaut de cet
accord, le payeme[t D'existêmit poitrt, ûe sorait jamais vala-ble. Certaine
auteus en aléduiseût mêEe que c'est par cet accord que le payement devient,
ou, plus oxactement, ect un acte jtridi4æ (3).
Peut-être cherche-t-on implicitoment à expüquer de cette manière le lait
quo les trticlês l34t et suivuts du Code civil (preuYe par écrit tu'dolà do
3.000 tmncs) s'appliquent au paÿemeût, ainsi que celü de la prccédure ale8
oûres réelles suivies de consiSnatiou, qui otrt pour but ds vainore lâ résistancs
du cr{a[cig!.
Que laut-il en penser? De prime abord, co système surpr€nal. Le payôuetrt
n'est que Ia suite, la contéqtencc d'lu:r.e convotrtio[, Ior8que I'obligation payée
nalt al'une convention. D'autre part, da[s ce caa commo dans celui où I'obli'
gation ne procède pas d'una coûveEtion, il n'est, de toute manière, que
te déûoueme[t d'une obligation préedstante, et lorrqu'il est rCgulicr, on ne
congoit pas qu'il faille rur accord do volo[tés pour le faire naltre, puisqu'il
tr'e8t que I'sxécution de ce qui a déià, de soi' pleiû€ valeur juridique. On
conçoit difrcilement, etr d'auûr8 terme6, qus le cr{ancier pui8se r'orPorcr à
un payeDeEtr dès I'instânt où il s8t en tou3 points conlorme À I'obligation.
Et s'il ne peut pas s'y opposor, son accottr esl sans importaûce en droit. ll
peut erister, commo r!6 pas o ster. La, oalidiü du payement n'etr dépelld
poiût.

(l) Voy. CoLrN st C,rPIr^Nr (8c éd.), t, II, tro 281 ; BaUDRY-L^CÀNTINENE,
Obldgatior.t, t. II,
no 1627.
(2) CoLrN et C^PIr^Nr, iàidem.
(Bl ID., iùidem.
IIÎRE IGI. _ LE PAYBüENI 393

La quostiou revôt etrcore ure autre incidence. Nous vorrons daos la suite
qu'un ,i.ru peut bayer Ia detto. Si le palrement n'est valable que moyennant
l'accord du créancier, il s'ensuivrait qu€ lo créatrcier peut toujous reluser
le payement rl'un tiers; ce qui i alt contestablo.
Il nous semble certain, quâût à nous, quo le payomerl rtcaigc ?at l'cccoril
thr créancier. Tel est bien ls principc, Nous venons d'otr donner les reieons
logiques. Et quant aur tsxtes, ils nous pamissent déci8ifs. gi Ie créancier ne
peut être contraiDt do rccevoir une autre chose que celle qui ost due, même
de valeur plus grmde (ùt. 1243), a'il ne pout davatrtage êtr€ coDtraiût de
recsvoir un payement partiel (afi. 1244), il est clatu, a corlrrorio, que le
créancier doit accopt€r co qui lui est dt, dès l'instaut où I'exécution est régu-
lière, ponctuelle. Et I'article 1257, d'autr6 part, ne alit-il pas que les oflreB
réelleg r tiennent üetu de pagemett » À l'égad du débiteur, si ellos sont vala-
blenênt laites ? Dats tout celâ, on rechercherait en vaiD I'accord du
créancier comne condition de oalidi d du payement, accord qui no so justille
d'ailleurs pas en logique.
Mais cæ qui est eract, c'est que le payement, pour être valalle, et suscop-
üble par conséquetrt de s'iÿ.pose,. at ctéâncier, doit êtrê rrgüliar. Ce doit être,
À lûüs poitrts ilê yue (objêt, lieu, tæops, elc.), I'erécution porctücllo de l'obli-
gation. §'il n? a pas erécution régulière, il laut l'a.ccord du créancien C'est
ce qui se passe notemEent daus Ia dctdor ct pagemoît, ou lorsqu'on désire
q\'\n paÿamct, galti?!, ou efrectué dans un autre liou que celui préyu, Eoit
liMratoire (1).
R€stênt à erpliquer les articlss t34l êt suiyânts du Code civil, el1.257 et
suivant§ (preuve écrite et ofires réellea).
Quant à Pcrticlc 1341, son terte prescrit son application uon seulement
aux convention§, mâis c à toute8 c[orrs ercédatrt la somme ou valeur de
3.000 francs r. Il suffit donc qu'il ÿ üt q.ate i{îidiqrc pour que cet ârticle
§'applique, et l'act€ iuridique peut êtro udlatéral. Les actss juridiquêB soDt
cêux où la yolonté de l'agent tond à produiro d€s eûets juridiques. Les actes
juridiques se distinguent psr là de8 fairs iuddique8, Gt, d'autrê part (les ung
commc lea autres), des laits matériols (voy. t. Ier, no 17). Les faiu jwiüryas
commê les faits mcly'rjdr (quoiqu'on onseigne souvent Ie contraire) sont donc
eccfus de I'article t341, qui ne concerne qua lês a.rrs iuridiques (par ailleurs
unilatéraux ou plurilatéraux. Or, le payement e8t incont€stablement un acte
juridique. Il tend, dars Ia pensée de l'agent, à produire des eflets juridique6.
Et quant auæ offræ técllas, or ne peut évidemmetrt ên déduire que lo
créancier doit cons€ntir au payement pour que celui-ci soit valablê. Le texte
de l'aÉicle t257 dit d'aiueurs le contrairs (voy. rrrpra, mêmo Dumérc). Les
ofrres Éelles sont simplemeût une procédurc instituéê 6n caa do cor.aci a,ion,
pour évitêr quo lo alébitsur, qui êst pout-être dflls son droit, no souûre des
rotards occasioEnér par la contestatiol ldcmwrc ùt créâûcier). Lo juge ne
se substituera d'ailleurs pas à la yolonté du créancier pou! rendre le payement

(l) NouE oxâminerons [ltérieurement le yelidité du payomertt par chèques.


mandat8 postaux, vircmerts, etc. Il ne laut pas ndc6rair6 rn, l'âccord du
cl$ancier pour que ces a instruments do pay€msût, puissent être admis. Il -ÿ
a uro autre distinction à laire. Voy. irfrc, chap. V, nor 476 ot suivants.
-
Eirl LIV. III. OELIGÂI. _ VO PÀRT. EXTIIICTION DEg OELIGAT.

yalablo (coEms dânr le8 prome83es ale contüat: yoy. t. U, no 5t3l (f), It dim
qu'il y a payement, ot er dédufua ler coûséquenceE (übération du d6biteur) (2).
Dira-t-on oDfltr que le pâyement doit otro accopté, puisque, B'il Jr a oflls
dmph de prÿcr, ls débitour pout rottuor aon ofre? Cetts demière pmpo-
sition e8t €racto, mais Do moaliûe pâr leE pritcipes. Car I'ofire simple n'ost
pas un payemont. Mais en revanche I'otrre rdcllc (procédure spéciale iastituée
par la loi ô æ4e /in) suivie de consignalioÛ. t oÿ, pagcfic'|l.

997. De Ia prétandue aoaütloa pdfrroiütle du palrcmont :


fêxlstêaaê ûuae dctte.
- L'article 1235 éaonoe, au Esuil
mêms
de la matièrs du payement, le principe ( tout payommt suppooo
une dette r. On en d6duit que la oonditiol primordiale ærctilatiçe
du payement est I'existeuce d'une dette.
Ce n'est par Ià une condition du payement envisag6 comme mode
ùwtinclian des obligations danr Ia technique juridique, Dire que
tout payomort suppors uns dette, c'est étorcer un tuicme. La notiou
même de payenent (er6cutioo iPune obligaionl suppose l,a dette,
I'implique. La réglemeutation technique du payement tÉ cornmêûcer
et ne se oongoit, qae s'il y a il.ate. Le payomont de ce qui n'est pcc
uDe dette sonr, ipso fado, d,e lt réglementatbn tæluti4ue ilu pqanatt,
et rentro dans celle iÿanp aafre hstilutian : la pétilbn ilc îindu.
Lorequ'il y a « payement » de ce qui n'est pas dt, on ne Be trouve
pas devant un créancier d un d6bitour, unis dans tn lien il'obligalian
que le payement ilérwue, maas devaat des lierc unis, en vertu de la
volonté de Ia loi, par uno obligttiot lJgala (quasi-coatrat, do".
l'opinion traditionnelle) de restitution,
L'obligation légale de rertituer I'indu a été étudiéê antérisuromeDt
(toy. supra, aoa I et suiv.). L'article 1235 ne se ratteche dono pas
ru payemetrt mais à la restitution de I'indu (3).
398. Plar, Le payement suppose, d'une part, des coaditiottr' conrti-
- d'autre
a{üocr, el peut, part, §e compliquer ùiaaùlcntt.
Nous étudierons succossivomont les un8 et les autreE; les conditioûr cotr§ti-
tutivos d'a.bord (chap. II à VI : qui doit payer ? à qui doit-on payor? quel
doit être I'objet ilu payement? quels en sont, éventuellenetrt l6s moda.-
Iités, et le régime de la preuvo ?), et ensuito les incidetrts du palremont
(chap. VII à X : inputation dos paÿemouts; payemett avec subrogation,
ofres réelle8 ot consigtration ; dation en paÿement).

.
(1) En rl'autros termos, le iugement no tionilra pas lieu dacæp,ali,/n d\ ctéà\-
cter.
(2) Nous yorrons d'aillour8 quo Io jug€metrt n'est nécaesairo que pour üder
Ia quoetion des lraia (voy. anfrc, no {95}.
(Sl Cot',?a.' JossEnÀND, t. II, ro. 83, à 84t.
TITRE 16I. _ LE PÀYXIEI§T 395

CHAPITRE II.

PAR QTII LE PAYEMENT PEI T-IL ÊTRE TAIT I

399. I*s questloas qul sc pseat. Deux questions se posent :


-
quelles sont les p*sottræs gui peuveot payer (c'est-à-dire crécuter
lobligainn : ÿoy. supto, no 394 et 395) ? guelles ront, duns le chel
de ces perronuer r lea condilians rcquisc* porul que le payement roit
vâkble ?
Nous eraminerons successivement oes dsur questions.

§rcrron Ire. Drs pxngorxrg eur prüvxrr pÀyEÀ.


-
4OO. Priaclpcs. Peuvent dqns notro droit, en principe tror:it
au moins, et réserve - faite de certaiaee naiblités tachni4aes, erécuter
une obligation : le tlébitcw lü-même (auquel il faut assimiler son
mardalnitel, an ti,qs intéræsé à I'obligation, et enfn un tiæs non
hîbessé à, I'obügation.
Ce qui pn6oède rcgoit æception lorsqu'il s'agit d'une obügation
contractée hüuila pæsonæ, en consid6ration de la personne du
débiteur, c'est-à-dire loroque le créancier a intérêt à ce gue Ia presta-
tioa soit accomplie pæ le übiæur lui-même (aÉ. 1237). Eremples :
une (Euvrê d'art command6e à tel artiste ; une op6ration chirurgicale
demandée à tel chirurgien; un pmcàs delioat dont Ia plaidoirie est
conûée à tel avooat er renom. Daus ces difréreats cas, les règles gui
pr6cMent regoivent exception en oo sens que la preBtation r'ert
valablement acoomplie qw po lc tlébitew lui-mêmn.
Cer règles regoivoût eroeption il'une mani.ère aàcolue. Noa seule-
meût les tiers non intéressés ou int6ressés re poumont par valalle-
ment payer, mais même le débiteur tre pouma pas se su.bstituer un
manilatube ou un guelconque ageût ûæécüian (yoy. et comp. infra,
numéro suivant).

t141. Du payement par Ie débîteur.


- Le payement
par ls débiteur est I'hypothèse normale. Il n'erige,
efiectué
@n ne tel, arouto
erplication.
Mais le débiteur n'agit pas toujours ptsonnellernoû (in conotu).
Daas oertains cas, ce fait n'empêche pat E;s, jwidi4uemen, ce soit
toujoum le übiæar qui agiese, et no!. un lierc (intéreso6 ou non
396 LIV. III. OELTGI,T. _ Yê PAÀl[. EXTINCTION DE8 OBLIGAT.

intéressé à l'obligation). Cela se pmduit lorsquo Ie débiteur agit par


des agen* d'æhutînn ott pet m,ard,&be. Dans ces deux cas, ce n'ert
pas un tiers qui paye la dette; c'est le débiteur (l).
c) Le débiteur peut toujours, en principe, re faire aseirter d'ageztc
ileücatinn CeIa lui est permie poær lz tout si I'obligation n'est pas
büaitu pcrsonæ. Par oontre, dans les obligations où la personne du
débiteur joue un rôle essentiel, l'intervention d'agents d'erécution
est encore permise, mais elle est fortzmeü olthwée. E,lle ne peut se
produire q:ue matoialito peut-on dire, oomne assistance matérielle
et secondaire, et n'est licite que si le débiteur corsewe l'enli,èxe
ilirætinn de I'ex6cution, et y intervient Üuw manibe préponilérante
(voy. et rappr. infra, to tt08l.
Eremples : l'architecte, l'entropreneur peuvent laire erécuter la conlection
matérielle des plans, ou laire surveiller l'erécution ales travaux par des sous-
ordres. De même, le chilurgien peut Be fair€ assister par d'autres médêcins
qui travaillent soue ser ordres, I'avocat, par des stagiaires ou collaborateure.
Ce n'est que la ruücritntàr complète qui ost interdite, et ce uniquemeût dalrÉ
les obligations int1,itu paruofiot. Dans celleg qui ûe Ie sont pa§, les ageûtr
d'exécution peuvent intorvonfu pour le tout (payemeut d'espèceE par exemple) .
Mais souvent, ils auront la qualité de maDdatairc.
Lotsquê I'obligation est exécutée par des agents d'erécution
- selon
les
distinctious et observations que nous yenots il'erposer ce n'est pas uu
-
tiers qui exécut€ ; c'est le débiteur lui-mêmo, puisquê les agents d'erécutiou
ne BoDt, entre ses mains, que des in trünrnrt, entièr.ement subordontés à lui,
et ilort il con8eryê l'etrtiùê dir€ction (voy. et comp. izfrc, numéro Buivant).

D) Âu débiteur, il faut, d'autre part, assiniler son manilotaiîe.


En efiet, dès qu'il y a mandat (qu'il faut, en principe, distinguer du
cas où iI n'y a qu'agent d'exécution), c'eat jutid,iqunæar le débiteur
(mandant) qui agit, et non Ie mandataire (2). Le mandat impügue
f idée de rcprésentalion,

(t) L'opinion opposé€ Bxiste pourtent. On adm6t souvent que l'egeût d'eré-
cuüôn. oü cslui cui se eubstitue au débitour (foumiEseur denr uû contrat d'êtr-
treorisâ. par ereirole). est un ti€ng (intéIu8sé bu ron: le Dlus souvent non inté-
resie) qiri pave la âet1; d'autrui. Ceia est po''iülc,' mais c-ola est loitr d'être tou-
iourg tri csÉ. Ïl ne faut paa oublier, crcyois-nous, quo le tiers qui paye la dette
âoit. nécessairement, âvoir l'inteûtioi c'eflectuei un p4yemint, c'ost-à-dirc
ûæinmolh ttrc oblidarion. Ce n'e8t Drosoue iâmaiE le cas aa l'aEe[t d'erécution.
qui lait' ce que b Ëaltre lui dit dè laiie, Ëans plus,
tror 402 st 404 €t suiYants. - Yoyi et comp. dafrc,
(2) Nour ên verrons toute I'iEDoltance lorrcue nous étudierons la validité
du'p'ayement lait à un incapable ia icle 1241 àu Corte civil (velidité du pâyo-
merit.-efrectué par ua banqïier, d'un chèque émis par le tire'ur au prott rt'un
tier§ ss trouvant ell état d'incsprcité : mineur, par eremple). Nous vorrûûs que
le banûuier ne doit Das êtrê colsidèt$ comme un rolocnt. IlaiE coEme ut mâÂ-
dataine'du tûrur, et'partant, que I'article t24r. ne lui es[ pas applicable : dnfra,
no 422Ddr).
rrrnE r€[. LE pÂy8fElrr 3W
-
Le payement par mandataire est très ftéquetrt, Non seutemeut pour lee
paÿarwlttî d'crplccr (mandats postaur, chàquer, vir€Dents, otc., palrome[t
par I'intermédiaire d'uû huissie!, d'un ayoué, d,un olllce de g6rance, 6von-
tuelleEeDt même d'ur avocat ou d'utr agent d'altaires) (t), mais aussi poü,
,tttat aÿfics obligatiow.
En cs qui coucerne les payemêntE par mandats postaux, cLèques, vire-
meuts, etc,, T,oy. dnfta, chap. V, no 476.

4O2. Du payemcat pat un tle,rs. p1,l11plpes. Le payemeût


peut aussi, dans notre dmit, - -
être efiootué par un tiers (art. 1286).
Nous avons vu, dans Ie numéro pr6cédent, qu'il ne faut pas
ontendre par tielr toute porsonne autre, in contcto, qtte Ie débiteun
Les mandataires et les agents d'exécution ne Bont pas des « tiers ».
La chose est certaine pour les mandataires, et elle I'est aussi, croyona-
nous, pour les agents d'exéoution (voy. supra, no 40t) (2).
Par tiers, iI faut entendre oolü qui agit ûtotù, propfio, ærLa êtl.e
ten:t pæsonnellonezf de l'oblgation, et, d'autre part, sans être,
jt»idiqwnea ou en fait,Ie truohement, l,instwnent du débiteur (B).
Dans cette déffnition du mot q tiers », ainsi comprire, Ie Code
distingue ilzut catégoriæ de tiers : les tiers in érdssds et les tiers zoz
intéræsés à I'obligation.
l. Les tiars intéræsés sort oeux qui ûe Bont pa6 tenus personnel.
lement de I'obligation (puisqu'il0 sont qtien r) (4), mais gui sont
pourtant directement intéressés à sot erdcution. Telr sont Ier
caübns ot les tirrls üter.tews iÿun immeable lrypothf4ü (terus non
personnellement, ûoir ptoptêt rcrz, à rairon de Ia chose).

(t) goru É8orÿo, dans ccrtadnc cas, de aavoir I'il y â r6ellêBent mandat (pouvoir
- r€préEeûtation) ou lourgE d'ouvrage, ou simile ol*aDo
d6
- Au
d,erécutiotr:
point.de we du payoment lui-mêmo, ois- à-oh dt àéarrricr,les résultâts prstiques
solt identiques, car lo ct$âncier no psut eüg€r l,interriention persoiue[e du
d-ébiteur que E'iI !r a obligation htttitu gætoirac. Autro chooe elrt la quesüon
de savoir qrcnd lo payoment est €tr€ctué. Et là, h rèclo est ésolement imirueble :
quÀnd lo créancie! ost mis en possessior ile l,éxécuüon. not-amme[t des osDèc€a
s'il s'agit d'une sommo d'argEDt, Application : on cas dé pavement. Dar üaidat-
poste ou virêEent, lo c,r6ancier n'ôs:t payé que lorscu'il eït en rioigesEion des
Ie aébiteui supporte tius res risqueo
âiii'
"g:::'1"i"":ïlHH;I:ïT"'"Ït;
(2) CeIa nous perâlt ilcontoltable cn ptiwipc, Même lorsque I'a[ont d'erécu-
tioû interviert pôur ls tout, il n'agit pâs prorrîo morü,' il n'dt qu,u-tr instrument
êntrs les mains ale celui sue lo lait adr. Et ilans la tÈa crstds -maiorit6 des cae-
le créarcier Ie sait, Celu[ qui agit rééllement, qui congefre la diütior. ei aioiùl
Iêurs le rrE onsdüüi dde I'oxécution, c'est bien Ie débiteur. Mais co qui ést exact,
c'est que fe laagage du Cotte est guelque peu arûDhibolociaue lyoi'. Code civ.:
art..{296}, quoiqu'il somble bien que le- tiers qui a!'it . auîôm eI ei t'acquit dü
débitæur r roit un gérant d'afairee.
(3) r juridlqug r du débitour, c,eat lo mandataire; l,instrument
-Llinstr-ument
( €D lait r, c'e8t I'ageÂt d'erécuiion.
(4) Lf Code (afi. 1136, al. 1.r; comp. a!t. tr36, al. 2) ne pârlo pas d'un ( tieIr ,,
mei6 c'[tre . pàEonne r. Le sens dog d-€ur erpreoiions âppôatt tôutslois Is môme.
398 LIV. tlt. OBLICÀT. _ VE PÂNT. EIII]TCTION DE§ OELICÂT.

La caution est q tierr » oîs-ùcis ilu Pagùruta, Parte que son onga'
gement eet itirr,ùa de I'obügation prinoipale, ile cüe qui fuit ilnæ
&rc pryée. Elle n'est tenue qu'au cas ol) oelle-oi ne rerait pas
ex6cutée. L'oà.J'et deviendra peut-être (l) le même, mats lobligaion
est difiérente. Même situation, a fortîoi, pour le tiere détenteur
d'un immeuble hypothéqué.
Par oontre, et nonobstant Ie terte de I'artiole l23Q alin6a lot,
rtt coobligé t'eat, pas, rigoureusement parlant, un « tiers intéress6 » (2).
Cest un ilébilew, qiil soit conioint ou solidairs. Dans ses rapportr
açæ tun ihc coübiutps (notamment en oas de rolidarité)' iI peut
être tiers à I'obligation. Mais vis-à-vis du créancier, rl est übitew.
2. Les tiers nan intbessés sont cêux qui, tout en étant tiers comme
les cautions et les tiers détenteurs d'un imneuble hypothéqué' en
principe, n'ont pas, comme ceur-ci, d'intérêt pewornel à oe que la
dette soit acqüttée. Co eont, nüotis nulandi*, des t pmitrts uùanei ».
De prime abord, on ne congoit pas com.ment un « tiert , pourrait
g'ineinuer dans un rapport obligatoire qui ne le concertrs pa§ qu'il
y soit « intéressé D ou non el s'y imposer pottr Ie payement. Car
-
-
si un tiers peut payer, il peut aussi contraindre le créancier à rece-
voir son payement. Noue savone, en efiet, que le payement, dès
l'instânt où il est régulier, n'exige pas d'acoord de volontés entrc
le créancier et, le ælçens (süPte, îo 396). Nous venons, en étudiant
ohaoune des catégories de tiert autorieés è payer, comment s'explique
cette enomalie. Les considératiots ilttiilité proti4ae lolil' emforté,
à juste titre, sur lee erigencee de la logique.

tLO1. Du payemcnt par un tlets lntétessé. - Les tiers inté'


resség à I'eréoution de l'obligation sont, nous I'avons vu (cupra,
no 402), les caat;iîns el,les tirrls üterüêt ts iX un bnmeuble fupothéqü.
Let aobligés ns sott pts der tiers intérersés, maie des übitews
(voy. sapra, ibitenl. S'ila le sont (notnmment pour les oodébiteurs
solidaires, étant soumis au drtit
d'élection du créanoier), ils peuvent
valablement payer sans qu'il soit besoin d'un texte pour le dire.
Comment s'explique, pour ler tiers htérêssés véritables, Ie droit
d'intervention dane un rapport d'obligation auquel ils n'ont par,
rigoureusement parlant, 6té parties ? Par lev situatinn sphinle. llx
TrrRE rcl. Ltr PÀYEIEI{I E7i5
-
sont tenus pour der cause§ 1rrolrrcs
- Ilquoiquo
d'inerécution. - ohaoun,
est tout à fait normal de leur pemottre
en cas
de devancer
cette inex6cution, et de payer, quitte à régler eur-mêmes la situation
aveo ls véritable débiteur. D'autre part, le créancier n'a aucun
int6rêt à re faire payer par Ie débiteur plutôt que par eur
qu'il ne sàgirse d'une obligation intuitu pocorwe - à moins
dès I'hstant
où le payement est r6gulier, oonfolme en tous points- à ce gu'il doit
être. Cest d'ailleurs cette consid6ration qui a conduit à admettre
la validité du payement par des tiers non int6resség. A fortiori, le,
golution se commandait-elle pour lec tierr intérersés.

tL04.Du pat cmêat pat un tlcrs nn lntéressé.


de - Aur
l'article l2i|6, alin6a 2, du Code civil, Ie payement peut
termes
égdement
ôtre efieotu6 par utr tiers non intéresgé à I'obligation. Pareil paye-
nent a donc, non seulement foræ libbattbe pour le débiteur gui n'y
est pas intervenu, mais peut, de plus, &re imposê aa eéancîer, aveo
cette conséquence qu'en oae de r6sistance, le tiers pourra faire des
ofrres réelleo euiües de consignation (t), qui tiendrrnt Iizu de paye-
ment (art. 1257).
Le payement efrectué par un tiers non intéressé (pcnüùs ùdn4trs :
ÿoy. saprd", \o 402, 21, êt néanmoins valable, est inconteetablement
uln;e atwmalie, tout au moins en teohnique juridique. De quel droit
un tiert, qui n'a aucun intérêt, même indinect (comp. sapra, to 4o3l,
à Ia dette, peut-il venir s'immiscer dans un ropport obügatoirc gui
ne le conceme pas, avec toutes Ies conséquences ilz ilroit qtr a'atla-
ohent au payement lait par Ie débiteur : lib6ration de celui-ci, et
possibiüté dtêtre imposé au oréanoier ? Aursi, plusieurs ilifaallés ae
sont-elles élevées au sujet de ce payement anormal, dilÊcultés gue
nous examinsmus dans la suite (voy. infra, tæ M à tû7).
Bornons-nous pour le moment à aouligner que I'anomalie de pareil
peysmetrt a fortomoDt influend sa régl,emeüüinn bchn4ue. Lt torli-
cle 1236, alinéa 2, préoisê, etr efretr, in firu, que loraque le tieu paye
eD sou nom pmpre, la subrogæian est, en principe, intetdita. Totute-
fois on s'aooorde à recornaltrc que cette disposition ne vise gue la
rubrcgation légah. La suhugation conecntbn wll,e, par ooméquetrt
unsentie par Ie oréancier, est toujours autorisée. Nous vermns
d'autre part que, danr cttains ces, le cr6ancier peut refiæer le
payement efrectué par un tiere uon intéressé.

(l) Liègo, 26 décembro 1863, Pas., ,.86&, II, 249, Comp. toulêlois L^uRENr,
t. XVU, uo {86, qui émet des doutes eur Ia solution- quari unanimoEont admise,
et d'ailleurg rigoureusement logique avec le priwipc edmi8 pâr le loi.
400 LIV. III. OBLIGAT. _ Vê PÂRT. EXTI1TCTION DE8 OBLIGÀT.

405. Sulê. DsB coûdltloûs daûs lesquelles pout 8e pmdulr€


I'lntery€ntion- du tterr llon lntéressé,
- Il importe tout
d'abord de
préci8er minutieusemsnt les conalitioûr dans lesquelles peut so produire fin-
teryentioû du tiors non intér€§sé. Il est en efiet anormal, de Prime abord,
qu'u! tiêIs paye la alette d'autrui. Il en résults qu'il laut rechsrcher aussi
sxacteEent que possible ce qui s'est passé aYaDt d'admettre la validité du
payement. L'afiicle ,.236, âlinéa 2, no pr+cise d'ailleurs que deur cas al'inter'
yeEtion, alors qu'il y etr a plurious; et, d'autro part, l'un d'eux prête à
corlusion.
c) Il laut tout d'abord, dars le chet du tiers, I'irrerrdon dc pagÜ h ilau
ll etr résulte que celü qui paye se croyant débiteur t'est pas un
ifa,n,],,u,i.
tiers no! itrtéressé payant la dette d'autrui, mais un cotocns qui paye par
erreur, et qui aurâ, colrtlo l'accipiew, fâction en répétition de l'indu ;
ü) L'a icle 1236 yise, d'autre part, comme premier cas d'intervontio! d'u[
tiem noû iûtéressé l'hypothèse de celui qui ! agit au nom et en I'acquit
du débiteur r. Cetto lormule est peu p!écise. De prime aboral, celui qui agit
r au ûom ot en l'acquit alu débitêu ea\ w mqt ilataila. Dans ce cas, ce n'eat
pas un tieB no! intéressé qui pays ; c'ell,le übite$î lud-mdmc, par I'organe
de 8or représentarrt (voy. süpra, no 401). Que signiûe, dès lor§' la formulo
de l'article 1236? On edmet qu'elle vise la gesdoæ d'afaitet. Un tiers paye
pour yeDir en aido au débiteur, et éviter que l'absence ds payement !e lui
cause préjudicê. Encore laut-il préckor, dana ce cas, qu'il s'agit d'une gestion
d'aflairoe oldano nomira. Car nous avons vu qu'il peut y avoir gestion d'a.frairer
(rapport d'obligation qui n'oxiste qu'entm ls gémlt et le gÉré), même §i lo
gérart agit ron qlietw nomit'4 (voy. t. II, nc. 1086 et 1099 et suiY')'
Le tiers gératrt d'afidtes qui paye au nom et en I'acquit du débiteur (à
supposer qu'il ne soit pas manalataire) lait une gestion d'afiaircs ali,cno twmiac.
S'il paÿe auheme[t, il pourra encore y aYoir gestioû al'afrairos (ai les cond!
tions ds foDd de I'institution Eott réunies), mais rrie-ô-rit ilu Pagawia, ce
tiors deyra être coûsidéré collmo r egissatrt en soll nom Proprc ' (seoond ca§
d'interyention pÉvu pæ I'article 1236) ;
cl Un tie$ ûon ittéross6 ne aloit pâB nécêssaircment êtr€ 8érant d'efrait€s
alicno tomire pour pouvoir payer ydabloment. Il peut aussi, aux termê8 da
I'article 1236, payer ( en soE nom propre '.
DanB cette hypothèss rentretrt dcüt cct alif,érents: la gEstion il'afraires,
qui rest€ occulte üs-à-vie rlu créancier à qui on paye (gEstiotr al'afrair€s t!ot!
alie*o ilomincl, et, al'auttr part, Ie tisË ItoE intéressé qui paye, même sans
qu'il y ait ou puis8e y avoir (ertre le ilébiteur et le tiers qui paye) gestion
d'atraires. C'est alors, habituellement, h libhalW. Aioutons, d'ailleu§, qus
l'h;Dothèso du tiers qui paye r en nom prropre ' est extt€memetrt rare;
d) Toutelois ces distiûction8 oDt de I'importance pour flxer exactement la
situation du tierr oit-ùoic d$ übi cÿ;r (yoy. itl,Êra, no 407). EUes n'en ont pes
oit-à-ois ilv ('.éanciæ,'car lo paysment par ut tiors non intéress6 ost roür'oürt
aûo'isé p,l,. la loi, en principe (voy. et comp, numéro suivaût).

,t{r6. CioE aeût ss lusttae h vaUdlté du parremetrt lslt par un tlêB.


Régemeûtatiotr techlquê. La yalidité du ptyeDent pâr un
- ^.
-tiers, complètement 6trang€r à I'obligûtioD, auormale Ptinc fccic, se iustite
par des corcid&ctdo n tudlitl ptaliqtc. Dès I'irstalt où Ie créatcier est alésitr'
flTnE tol. LE PÀtE rltf æt
-
té!ersé,- commo il doit l'êtrB (ce qü impliquo, à tous égards, I'abrotuô $gu-
lùité du payement, ot, d,aùtrc pert, I'exclusion d;
I'obligatioo inrüirü
ItctEotoa : voy., en ce qui concenie ce demier point,.irfro, no 408), it iDporto
peu qu'il le soit pâr telle ou teUe pdlsotrne. Il y a, d'autre part, de 8érieur
motifs do p€rmettle à toute peBonne, par uno sorte de mandat d'humatité
et de ,ratet.tlité, d'améliorer la position d,uûe autre pelBortre (t). pothieE
tro lo- lersait pa.6. Il cmyait que lolsque le tiers payail en son D;m plopre,
il u'6tait pas censé agir dans I'intéÉt du débiteur, mais dano te sieu, ât ii
décidait que le cÉancier. pouyait reluser le pryemont (2). Cetto solution
a été rejetée par le Code civil (!l). Ajoutons d,aitteurs que, pa! ls pry€ment
efrectué par utr tiers non intéressé, Ia position du dOlitËur n,eit -lamais
aggraYéo. En eflet, par la suppression de la rubrogation légale, Ia créanco
est éteintê, et avec elle geÉ accessoireg. Il ne nalt, entre tiers it dlbiteur, que
dss rapports jrddiqves {,,ÿuoca1Ù,a $oy. i$ta, no 40r), sals garatrties persoa-
nelles ou rÉelles.

B. On-dit quolquefois (4) que le droit du tiell notr itrtére8sé do prÿêr est
{sotu. ll la-ut 5'entendre, si le pryoment est réguliêr, et s'it no s-,aàt pes
d'ung obligatio[ drtùitt gcttonae,le pelement sortit ses pleins et entiers efiôts,
en ce seus qu'il peut ôtre imposé au créancier, et übôre te débiteur. Mais cola
ûe stnifle l)as que pareil payenent, qui resto malgr{ tout anormâI, ne soit,
en raison de cetto ano.ma.lité, réglcmenté par la loi-, Cette réglemeniation se
révàle dc dcud marièrcs :
1o Ls payemont lait par un tiol§ non intéressé, en tlom prlopre, n,G'.t:rolrü
I,at E{brogatiot LÉGÀLE (art. 1296, tin fza). La loi a voulu évitàr que ler tierr
no spéculetrt 8ur partil payoment, et De payent pour se mêttre âur lieu et
place du créancisr, et obtenir aitrsi, contre Ie gré de celui-ci, uu ptacemont
evanteg€ux. C'est la raison pour laquelle Ia subFogation ty'gotr, est supprimée.
La dette est déûnitiy€meût éteiûte, avec tous ses ecc€ssoires, et il ne sulsiste
« qu'une action simple contrs le débiteur r (E). La loi a aussi voulu
éyitê!
qu'un tiers ne cherrche à verer le débiteur (6).
Mais la submgation cofioc?,t;ow.cllc, laite du plei[ accord du créancier, est
toujours possible. On remarquora que pareil prccédé peut permottIe au tie!8,
I'il obti€nt la subrogation, de satisfaire son désfu de verer le débiteur. Le cas
est plutôt théoriqus. §'il se prrduit, quelle sera la sanction ? Nous croyors
quê le payeEont avec subrogation reste vala.bte, et que le débiteur n'aura
qu'uno action en dommage§-intérêts, sur pied de l,articlo tg82 du Code civit,
I'il parÿiênt à prouver la machinatiou et lê dommage.
Quoique la loi ne le dise paE, il faut étenalr€ Ia Buppression de la subrogation
Iégale au cas où le tieÉ ,,orl. dtl,&es\é paf,e a.u llom et etr I'acquit du détihur.

(t) L^Ro BrÈRE (éd. belge), t. II, p. t44, Do g.


(2)
-Il y ayait, à la basedà dè raisoifemeni, une erreur : une gestion d,ataire§
peut êtrc sfrectuée rron alieno nomirc (voy. tipru, no aOS). f,e t"ierJ quipaye en
son nom prrople n'agit doûc pas nécesiaiiemeât dans son inttrrêt. Drauti,e'oart.
les dang-ers de pareiue éventualité ont été écarté8 par Ia suppre§sion de Ia sübro:
gation l6gale.
(9) Yoy. tu rapport de Jaubert, (LocRÉ téal. belgEl, t. VI, p. ,06. no 6).
(4) LÀRoüBrÈRE (éd. beke), t.'II, p. iaa, nol,'
(5) E-apltort de Jaubert (LocRÉ [éd. belge], t. VI, p. 207, no 6).
(Gl lbidcm.
Dr Pacr, III.
- Zl
û2 lry. tII. o3l.tc r.
-yc
p^RT. rrrrxcrtor DEs oEt.tcÀr.

LoEquê ce n'€st pa! u[ tior§ lon htéressé qui paÿe, mais un ,kt. i,itlrcI,Ed
(yoy. rürra, no 403), h Erbrcgation légale r'opère er vertu de l'article t25t, 3o.
Il laut de même éteûdre la sublogâtion l6gale dcru ,oû. ht co, où clb es,
20 Lâ doctriûe et ls Jurisprudonco admettoDt quo le cr{ancier a le droit
de iof{,sci b palcnwrü o[octuô par uû tiers s'il a un ;a ie, Ugi,ai',,c à co q\e
la dotte n6 soit pas acquittéB dânr ces conditions (t).
D'autre part,Io tierE peut p&ÿêr même cotrtre lo gré du débiteur, Bais tron
si débiteur et cÉancier n tæcottl pour t'g oppoeer l2l.

«17. Ds f. dtuitlolr qul natt à la sults du pryem€otr €otre le tlert


« rolyeo3 r et le déblteur, Nous avoDs dit que 16 parromeDt etrectué par
-
un ti6lr trotr intélessé constitueit un paÿemett yaleble, utr yéritablo pâlrement
eû ce !6tr! qu'il pout, ron seulement êtrc imposé au crÉancier, mds qu'il
liDrc h übil,crü.Il n'y a donc plus de dette, même dans le chet de ce dernier,
Tolle est Ia conséquetrce logiqra qui découle du sysême de la loi. Avec la
dotte, disparaissent égalemetrt tous les rcceÊEoir€B (garanties, stmtés, etc.),
Il n'en Eerait autrement que s'il y ayait subrogation, Car nous evons yu
pÉcéde rment que Io pâyement ay€c submgatiotr s'analyae, en iléflDitive,
et ttne ccædon dc crdcfcc, ot non en \î poÿ.m.nt lyoÿ. sü?ro, no 37?). Or, dans
Ie payement par un tiers non intérersé, la subr.ogirtion est, en principe, erclue,
Il n'est posaible d'admettrc quc la Bubrcgation convontio!trelle (voy. anprc,
no À06), et par le ,ait même, nous nous trouvons alors devatt une cesÊion
de cr+ance,9t non devant un payement. Dang la cession de crÉance, la dotte
subsiste; le débiteur n'est pas libéré. Datrs le payement, la dott€ est éteintæ;
Io débiteur êst libéÉ..
Telle est la Bituation que crée le payement par un tiens non iotéressé (3)
ctt tc lê fréanci.1 ea la übitcU;t. Mais est-ce à. diro qü'cnhe ,ierc ot .lébiktp il no
sub8iste paB certains rappo s juidiques? Non. Ces rapports juridiqu€8
erietent. Maie ils dil?èrent complèt,emêt t de ceux qui pouvaient naltrc d, lo
daLa. Celle-ci est étei[te, ct etle tc rctta. Sêuf subrogation conventionnelle, lo
dêbiteu! ost déflnitiyemênt libéÉ dr lc da,ta; el aJtt lieu et place de cells-ci,
il nait entrè débiteur ct tieru des rapports juridique§ ,ntièr6mei., t otoeavû l4l,
qui se substituent, en ce qui coEcerne Ie débiteur, à la dett€ ét€inte, lr compri§
aoa acces§oires. C'est ce qu'on a caractérisé en disant, au cours des travtux
prépâratoires, que le tiert qui paye ne dispose plus que d'une r action
simple r contre le débiteur, qui est entièrement libéré de l'obligation pÉmi-
tive (5).
Quelle est cette action ? Il importe tout d'abord et, à cet égard, noug
Dous r{pétons, pùce que ce poiût est e$entiel -al'écarte! l'hypothèse où
il y â subrcgation conv€ntion[elle. Il n'y a, alors, -pas payement, mais cession
TtTNi IOI. * LE PAYEIENî MH

do créerce. Le débiteur tr'est donc pe! Iib6re do lâ dette. Il Do teit, cotto


dette restant la même, que changer de créencio!.
La subrogation conyeûtionûelle étatrt écartée (rappelonr quo la subrogation
légak lest ,ouior§t : \oy. flpro, no {06}, lês rapportr juddiques qui rûltrord
du palrement efisctué par un tierE non iltércssé, etrtre le débiteur Gt lo rorürrr,
dép€ndlont de ce qu€ ce dernier e. voulu tâim eD payent. Rapp6lon8 tout
d'abord que si le rolocns a été mandeteircr c'esi le débitdur qui s paJré, et
non lui. Il n'y a donc pa8 payement lsit par un r tier r, mais ler rapportr
nés du maûdat subsistercnt cntro Ie matdateiro ot le mahdânt. Bi te rotocm
a véritablement été un . tierr non intére$é ,, iI porrrc y avoir, seton lor cas,
gaslio's taîaircs, sction sur base de l'.fiti/;hissamaît acar ccuc (l), ol même
abccrve dc ,oüa r,aco.l/,s, si les conditions d'Àpplication de ta g€Etion d'afrairc!
ou de I'enrichisgement Bans cruse (q[i doiyent cxister, cottrme en dmit com-
mun [2], pour que le recours soit rdmissible) no sont pss r{unios, ou r'il y
a eu übéralité.
C-;€s prircipct étant posés, il reste à examiner quelqÙlea twildit& ûappli-
cation.
OD admet que le tiers qui paye doi aorrrir k übitoü irÿ pa{cmrn (g).8'il
ne l€ lait pas, et si le débitour, dans I'igtrorarce do la situation, paye une
seconde fois au créanci€r, le tier8 ['â aucun necoErs coûtrl le débiteu!, mai8
un rrscoürs contre le cÉancier, Eur baso de la répétition de I'indu (t). La
raison etr G8t que le débitæur, n'étant pas averti, n,a rctiÉ aucutr prcît du
payemetrt (5), et qu'ipro fo6to, les cotrditions d'applicatiotr rrqui8eB pour
qu'il y ait geation d'aflaires ou enrichissemetrt sans cruse ne se trouvorotrt pa§
rtunies. Il en eBt de mêmo si la dette était éteinte au moment du payemeot.
Ded ildftcuhéa dc prctoc se prtsentent quelquefois loEque le tierc qui a
payé se retourDe contre le débiteur. Etant d€mandour, il doit établir le
fondemert de sa demarde (art. rgt5), st notammert le ,ci, du palremGnt
(qui Bora établi par la quittancs à lui délivÈe), maig aussi qu'il a pryé do 8e8
deniers, seulo circonstance qui fo[de le recours. Les r€cueils de jurispludence
révèlent gu'il se présente souveDt des contestations à cet égard. euels sont
les plincipes ? Si le solüeæs a payé . en son nom prropre il est clair qu'il ne
yiendra à I'idéo de peEonne de lui imposer, en plus, la',prcuve que le paye-
ment r été fait de ses deniere. Mais quid s'il a prÿé r au nom et etr l,acquit
du débiteur r (ce qui peut impliquer ls maDdat comme la gEstion d'afiaims :
\oy. tr4)iq, no 405)? On s'&ccorde à admottre qu,il eriEte en sa taveur utr6
présomption de payement à l'âide il€ ses deniets pel§onDels (6), présomptiotr
qui est toutelois susceptible de preuve contrairc (7),

939, III, r24,


à ces deux institutioDd.
400 ; L^RoüBrÈf,B (éd.

Or invoque aussi, pcr


tieE drtlrasd, béDéf,cie
de la
Ia note) ; ciy. Bruxelles, 24 no-
(éd. belge), t. II, p. 145, no 7.
306. Si on ya au lond des
-
q4 uv. ur. oaLloar: -: Ic PÀÀT. ExxrNcrror( Drs oELtGÂT.

..., . U,e8t, d'autre part, évident que le BiDPle lait du vsrsoment eu üéanci€!
par un tiera d'uno sommo équivalente au mottart do la dette n'entrahe
, Iras. oécsssaùement ertiiction de la dette (t). Ce versement peut avoir une
..!utm cau6e, ât il laut, nous Pavous vu (tü!ro, no 405), quo le tiers ait eu
i'intàntion .do peyer la al€tte d'tutrui pour que lo p1ÿemert soit vâlable
, à ce iitre. Une simplo concordanoo de chillres est u[ râit matéri€|, satrs plus,
. ne,constituâût
pas, ù lui æd, uno présomption 6uB8aûto etr faveur du payo'
. ment.de la dette d'autui.
... Iorsque lo payement a été efectué par un tiers, le coltc',{ el ls créencie!
peuvent-ils reyenir sur ce qui a été lsit, et considérer le payemont comme
. io"iist*tt.Une <têcision l'a admiE tout au moins lorsque I'annulatiotr a été
. taite avant quo le débiteur ait eu connaisetnco du payemeDt (2)..À moin6
. qu'il n'y oit ou pâÿemsDt aon conlorme à I'obligation (dation en
pelremeût'
. qui implique ut wcoril der parties au payemetrt : Yoÿ. tüPr4' no 396), nous
croyons que pareille décisioll est trè§ doutouse. §i le paysment e§t ré8ulior,
.,iI €Et libéBtoilg, et il importe peu quo le débiteur el oit eü, ou non,
connaisaance (3). Nous Do nous tmuvons pas dans une situâtion aoalogue
à la révocatioD de la stipuletion Pour autrui, aYant qu'ello soit acceptés,
, ou d'une oflrg retirée avatrt d'êtrc porvenue à la coDllaiEsaDce du bénéllciaite.
4O8. Bxcepttoa au prlaolpe quo Ie
payarrrcnt peut êtrc
èâflêëtué par uaê pf.,.son rê autrc que lo déblteur. Nous avons
vu qdon principe, uDe detto peut être payée {iussi bien par -
le débi-
ieqr que par un tiem intéressé à I'exécution de I'obligation, ou même
noû int6rcssé à oette exéoution Qrcniats arÙaneusl.
Ce principe Éçoit esception lorsque le créancier a iûtétêt à cc qae
îobligæion soit ælcüée pü le ilébiteur lui'même (afi. 12,?71. Cela vise
les car assez tombreur dans la pratique or) la considération
- -
de la p*sonne du débiteur a ét6 essentielle dans le contrat, lorsgue
I'obligation ne se oonçoit qÉ intùitu posonoe.
Cette exception §'applique principalement auz obligatinrc ile fai,re,
ilans la pratique des choses ; mais elle n'est pas limitée, croyons-nous'

choses. il laut décider, cmyons-now, qu'il ns s'agit pa§ d'uno céritsllo ( pré'
somption ». mais d'utro tpplication dea p'inc$w géîha{r 8ÿ1 la Plctoc, e\
vertü desouels le dematrdeùr a lait sa DrleuYe, lor§que. danE de ûombreux ca8,
il a umuv? l'aDDarenco- la vraisemblance de- la situatioo qu'il allègïe' Nous
revie'ndrone suf àe poini au chaDitre des DreuYos. Cottrairêment à la thèso ale
Liègo, 8 juin 1910,- précité, la sïlutiou nà change pas s'il y a e\ ûo,rt(ht. Lo
Da;d'at Di prouvo pâs la rdmise dee fouds nécessâiràs au payement, et, d'autle
Dârt- le mââdeteire- à action Dour le r€m.boulsement de sàg avances'
- Sur le
iraydment lait pâr un tiors ( â la déchargo du débiteur r, voy' aussi Bruxelles,
1893- II. 61.
âo- âvril t892.-Pdr-.'ptécéd,intc.'
. Notc 7 ttc ld oaoc Gaûil, 4 tyril 193t, et L^RoxBrÈRE, précités'
(tl Cass.. 2r'seïtAmbro 1934, Pas., 1934, I, 394.
lzi Comrir. Bruiellee. 28 novembrs 190L, P. P., 1906, 608.
l3l La « connaissancé, du pavement psr lo débitÆur n'est, en efret, pa§ un
étéirént de validité du payemôni. Le payoment par un ti6r8 n'exige même pq§'
pour sa yalidité, que le ïé-biteur y ait itt?Ét (cass., 12 ianYier t 872, Pas-, 1872,
I,34).
IIIRE ter. LE PÂYEXEIII 405
-
à cette oatégorie d'obligations. Sans doute, les obligations de donner
où la conridération de Ia pêrsonne du débiteur ost eseentielle Cont
€rtrêmement rares, voire même malaisément concevables ; mair iI
ne faut pas les 6carter nécessairement. L'article l*l7, en ne parlant,
dans gon texto, que des ( obligations de faire », re statue Erè ilc æ
qaoil plæumg,ae fit.
Les exemples d'obligatioûs où la considération de le penortue du débiteur
e8t essontielle soDt tÈs nombreux. Citous commo type la comma[de d'utr6
Guvre d'art à tel artiste. Il y en a d'autres. Ou peut coDtracter avec tol
entrepreDeur, pour la constructio[ d'uno maisoû, en raison de sa réputatioD,
do sês capacité8, du soin qu'il apporte à sos travaur, etc. De même, on peut
tecourir aur services de tel mérlecin, de tel chirurgieo, de tel eyocât, ot Don
de tel ou tel autre. Idem poùr les avoués, leE notaires, eta.
La déterminatio! de l'erist€nce d'une obügatio[ dr0rrrirr. prüonac oal ib fait,
et Don de alrcit. Le juge du lond apprécie souveraioement.
Lorsgue Ia coosidératiotr de la pexonne du débiteur eet essentielle danr
l'obügatioo, non eeulement les tiets notr i[t6r€8séB no peuyeDt pa]rer, maig
même les tiels iDtéres8éB (caution).
Le caractèrs d'obligation ônhtittl pæsooae rcisillit égâlemetrt sur le8 agcnt
dccdcütioi. Noue avons vu qu'en principe, t'ag€trt d'erécution peut intewenir
poùr le tout daos I'exécution d'une obligation, et qüe, nonobstant I'agent
d'erécution n'étant qu'un instrum€nt etrtre les maiDs du débiteu - ce Bere
le débiteur qui ttevra être considéré comme ayaDt payé (t). La pa -, d'inter-
venüon dos agetrtE d'exécution subit un refoulement conBidérable lorsque
I'obligatio! doit être considé!êo coDme in,x.i'xt p(r,sonoc. Elle n'e8t pe!
conplèteme[t proscrite. Un chirurgien, un.eyocat peuvstrt ss iue qidcr
d'assistant§, ile stagiaires, de collaboratours. MriE il6 doivent consery€! ùno
part pl$pondéIaqte et assumer une interventioû ellective et dominalt€ dam
I'cxêcution de I'obligatlon, Io partie matérielle ou pt+paretoire de l'@uvt9
étant, seule, alanrlonnée aux ag€lts d'erécution. Un chirurgien ou utr ayocet,
choisis in üiro pci.ollac, \e pounaient ze iafuo rcmplwr pour I'opération ou
la plaidoirie.

Sncrror II. DE cEnr rt{Ea colr}rrrorg nreurgng


-
DÂN§ LE CEEF DE GTLUI QI'I PAYE 1

(qurr,rrû DE pRopRrÉrÀIÀE rr crprcrtÉ D'Âr,rÉNEn)r


4O9. Ceractètt trèr spéclal de la ttrat ère. L'a;ticle t2B8 du Code
- chef de celui
civil parle de certaioes conditions requisGs dans le qui paye,
dans le chel du æl0anr .. la qualité de propriétairc et la capacité d'aliéner.
Get article est souvent, daDs la pratique, I'objet de grdot;r conftsions.'De
prime aboid, et en doctrine, il paralt d'importance capitale. En lait, son. rôle
esl atbêm.rnaÛ, rédÿdt, à.lelle enseigne même que, da[s lâ ptüpart al€s ca§,

(1) 4laconqition, bien àntendu, quo les âg€nts d'êxécution aiont t{ellonent
travaillé sous la direction du dêbit€ur, n'aietrt été, ontrcs€s mails, que deg
instrumonts.
406 Lrv. rrr. oBr,rc r.-yap^n , ExrMcrlor DEg oBLrcÀT.

oD peut nettemeat I'igtrorer. La rdson en est que son champ d'application


e5t conBidérablemotrt restreitt pâ! la loi slle-mêm€ ; d'abord, dals le principe ;
ensüto, par l'eftet d'ut corractil quo la loi apporto elle-Bême au priucipe.
Il impo*e doDc d'abord d6 déLmitet fil soigncuæmenr la sphèrc tlitüci-
oGtüioî ik t'a ;cla ,238. C'est ce que nous felon8 pour commetrcer (nor 410
ot {r.t}. Nous étudiercns ensuito l'article lui-même, <pi, de soi, soulève des
iliftaultlt ct dct cont'ooerces atès irr.poûaî,,cs, mâi6 sur lesquelles Dous tre nouE
attùderom poitrt, à raison ate la sphère d'tpplicatiotr très Éduite d0 cotte
disposition.
Ces questions préjutliciellfÉ sont tr+E rsremeDt exposées, ayec précisiotr,
par les auteuB (1), et c'est ce qui lsit quo les praticio[s so trcmpent si
souveût sur la portée de l'article 1238.
Observons d'ailleuro qu'il existe une autre source ale contusion dans cette
disposition légalo : ceue qui a tmit à la capacité il'diéwt et à Ia câpÀcit6
dc payæ, Lt capacité . d'aliéner r, préyue par l'articlo 1238, rlo s€ mpporto
qu'aux obligations & doæarr, et encort (tout comme l'auho conditioD préyue
par Ie même ârticle : la qualité de propriétairE) qu'aux paÿoment§
pour le surplus dæ mêmcs obligatiotrs
- issus
rranslatift ilc propriété ltoy. itfra,
-
no 44t). L'article t238 ltisse complètement cn' dchota de sa réglometrtation
le sort du pâyemett, a\ aon.a gér,&ar alu mot, offectüé par dê3 iûcapable8.
Ce peyemelt reste soumis aur règles dc droil commlal, telâtiyes aut iûcapa-
bles. Nous nous expliquemns à ce sujet à Ia flû de Ia pésente section (irfro,
no 417).

410. Sptàrc ûappllcatlon de l'artlcle I2:r8.


oidre dc llmltatbas : obllgatlons do donnen -- On - 8ePromler
mépren-
drait en croyant que I'article 1238, qui disposo que, pour payer
valablenent, il laut être proprifrdite ib la c;luse ibnn& en ptÿemêtt,
et capabla ila Pdilnæ, eat utr article ottüLiquc de la matiàrs du paye-
ment, qui s'appüque à tons les payement;, queb qu'ils soient. Cela
ert une érreur. L'article 1238 est une ilispo*ition très spbiala, Ei ne
oorcerne qui lÆ obligorinns DE DoNNûR. Dèr 1016, dà I'instant où il
ne I'agit pâs d'utrs obligation de donner, o'est-À-dire ayatrt pour but
le ÿansfefi ilc la propi&é, I'article 1238 est sans application aucune.
II n'y a pao lieu de s'en occuper. L6s obligations de faire et de ne
pæ faim sont donc, Elr rourr EyporrùsE, en .lel@rc ilu chunp
iîapplicæion ile îaîtide 1338, à moins qu'il n'y ait ineréoution,
et .que cette inexéoution ne se r6solve en domm.ages-intérêtg (2).
Tel est le premiæ poilrt, §ur Iequel il convient d'attirer I'attention.

(l) Voy. toutelois JoSSERAND, t. II, no 842,


{2} Loa dæ, conditions Eotrt nécêssairss, car nou! aayona (voy. le titre relatil
aui r E8ets des obligatiorr r) que I'iner6cution, même d'une obligation do
lrirc. n'*clut pas I'sxécutiou lorcée en Daturc. §i de8 dommagss-intérêts soDt
dus, Dour rortrûns dals I'hypothèse du payemstrt d'ure somme d'argent, lequel
porte su! uno obligation dC ilonner, Mais alors itrtervietrdre presque toujours le
cottectil de lait, iustitué p l'article 1238, elilée 2, le conronmation do bonno
loi pa! lo cÉancier do lC choeo donnée en paJroEent,
'llTRtr 16r. LE PÀYf, EllI 407
-
tlll.
Sulte. Second ordre do llmltatloas t payemêat
translatll de -
prcplété; cxaeptlot qurat aux sommes d.rgcnt
ou ,ux choscs qul se @Dsommerrt par l'usagc, sl Ie ctéaaalet
cst de bonne foL L'article 1238 n'ert pas seulement Iimité aur
-
obügations th ilouær, mais, de plus, dazs cette oatégorie même
d'obligetions, plusi,eurs ar*es lirnitatinns interÿiêûtrent; qui expli-
quent pr{cisément que cet article est d'importance pratique si faible.
Ces limitations sont, d'une part, Ia nécesrité dtü. pcyenerü tr:ans-
ldif de propritté et, d'autre pefi, |'æclwian ilÊ Ia fipétitian (coasâ-
quenoe de la nullité) lorsque, e'agissant d'rume somrne ilaryent ot
d'une clrose qai se ancomme pot l'usage, Ie créanoier a comomm6
I'une ou I'autre dc bonne foi (am. t238, al, 2).
A. Pqenænt fia:nsl.a,i| ilc proprië:té. Tous lee auteurs Eont
-
d'accord pour dire que l'article 1238 ne r'applique, guant à Ia double
condition qu'il institue (gualité de propriétaire dans le chef du solpens
et capacit6 d'aliéner), que s'il s'agit d'un payement qrli est, lui-mùw,
translatif de propriété (l). C'est là un second point gui vient limiter
considérablement lo ohq-p d'application de I'article t238,
Pourguoi ? Parce que la plupart dee obligations de donner naissent
d'uu contrat, et que, dans les contrats, I'obligation de donner est
réAliÂéo, oréoutée, « pay6e » par ln seul efid ilü consenternent, iles portis
(art. t138, aI. ter : voy. t. II, no 4421. ll ne sulisirte plus, .alors, que
I'obü§ation th ikliw'ance, qui est une obligation ile faî.re. Le paye-
nent n'exige donc plus ni la quüté de r propriétaire », ni la capacit6
« d'aliéner », et s'il y a vice à cet égard, ce ne sera pas le peyèmcnt
qui rera ücié, mais le contrdt (peu importe à quel titrc, au point
de ÿue où nous rous plaçons aotuellement). Il faut dono, pour
qu'il y ait vice ilans ln payetlent, au seng de I'article 1238, qu'il
s'agisse d'un payoment qui soit, r,ur-xÊua trT couuE rrr., translatif
de propriété. Cela ne se produit gue dans r,oüe cas, dit-on : lorsgu'il
s'agit d'une chose ih genre; lorsgue; s'agissant d'un corpr certain,
le tonsftt tl,e proprü,té a été ilifibé; enûn, en aas de itation cn pqe-
ment (2). A cea fiois cas, il faut, croyonr-nôuB, en ajout er w. quofrièmc :
celui orl I'obligation se résoü en dommages-int6rêts, si ceu:r-ci (ce qui
est presque toujourr le cas) coasistent en utre sornmo d'argent (3).

(l) PL^NtoL et RrpERT, t. VII, no 1151 ; B^UDRy-LA0ANTTNE!.IE, O igotiorr,


t. U, not t{0, ct 1(25 i LauRENr, t. XVU, n6 493 et 510; Huc, t. VIII, ra lt
ct 11.
t. II, no 1407 ; H uc, t. VIII, tro t4,
àl urs obligetion do
chose m§r Don issuo du con-
partant, r ttaS ro'a ,rü interYenir, mêmo
{O8 rJv. rrr. oaI.rcÂT. vc pÀRt. Errr!{crron DEg oBLIoÀT.
-
Rappolons ici, pour éviter toute confusion, que l'obtigation dc ftcti'/ltct
urc càorc (louage de chose, prêt, dépôt) eat, quoique portani sur une chose,
une obligatior de fairc, et non do donner (l)i à moirs qu'il tre s'agisse d'un
pr6t do consommatio!.
B. Sommns il'ugcnt ct de clases qui se consonùûnl, po l'usdge, aa
cæ où le qémri,ü l,es a consommées ile bonne foü.
alinéa 2, vient enfin, lui-mbw, apporter m @ûêctif - L'article 1238,
extrememênt
important aur rdglcs qu'il 6dicte, lonque celles-ci s'appliquent (2).
Ces regles érigent la gualité de prcpriétaire et la oapacité d'aliéner
ea conl,itionc ila oali,tl,ité du payement. II en résulte que si ces condi-
tions font défaut, Ie payemort est nul. Cette nullité entrahe, §i
elle est demandée, la remise des choseg en Ieur pristin état, confor-
mément au dmit commun. Or, I'article 1238, alinéa 2, vient énerver
lea efrets ùtilrs d,e cette nullité (gui n'est donc plus que théorique)
en excluant la répâilian contre le créancier, ei oelui-oi a cotrsommé,
ila bonne foi,l'argent ou la chose negus. La disposition e'appüque aussi
bien au payement efiectué par un non-propriétaire que par celui qui
tr'était pes capable d'aliéner. Si on veut bien se rendre compte
qu'en pratique, beaucoup de payements portent sur der eepèces,
et que, presque toujours, le créancier qui ler regoit est de bonne
foi (3), et consornme immédiatement I'objet du payement, on conçoit
{ue, ps lo jeu de I'amendement aux principes, formulé dans son
second alinéa, l'article 1238 pæil qwsimet& tnn intbêt pruti4ae,
même dane la sphère r&uite où iI s'applique.
Âjoutons à ces considérations que s'il s'agit d'une chose moàitrèrr qui ne
rcntrs ias dâtrs les termes de I'article 1238, alinéa 2, l'articte 2279 viendra
eîcote, andarcctcmcrd, rendre faction en lullité, Eoit du créancier, soit du
débiteur, inutils, Bi la chose payée n'appattiont pas ru solrcrs (§auf cas
spécieux). En ellet, le débiteur, pour redemander la chose, devra ofirir un
second payement valable, Le plupart itu temps, il r'alreng€re diroctement
avec le ocrur dominua. d'aiUeurg sur Iq rôle eract, mais tron erclusif,
-Yoy.
joué par I'article 2279 du Code civil daûs uotre disposition, i?;fta, Do 1,t6.
412. Prltrctpês qul étllsseût f'srtfcb 1238. avoir délimiûû
- Âprès
avec pr{cision le champ ûapplicatror de I'article 1238, il importe de déter.
miner les principcc qui sont à sa base,lortqùil iapglignu.
L'a icle 1238 édicte des couditions da oaliilité du palreEerlt (voJr. sor

(f) Voy. t. II, no 440. prcmiàre note. Noua v avons critioué I'orinion de
L^URE r. Cet auteur seinble d'âilleurs âvoir môdiflé sa marière dè voir au
tomo XVII, no 493, dn 1116.
--
(2) _Pour juger de I'imfiortanco du correctil, il faut se rappeler quo la sphèrt
g'applicetion de l'article iz38 est déià., cllc-m,inc, très réduiiô.
loppementa qui précèdeDt. - Voy. les Téve-
_ (3) La bonno foi est la croyaDce légitime, de Ia part du c#ancier, à la qualité
d0 prcpriétaire ou à l capacité du rolocnc. Elle dbit être p#sumée (art. 2268).
TITRE ICI. LE P.f,YEIIEITT 4q)
-
texte : pour paJet oorobh7frra.,.). §i ces conditionB mallquent, il y a donc
null&d. Cette nulüté, pour I'une ct I'autrre condition, ost rclctdür,. mâis qrioiquo
do mêu€ natrlre à cet égard, elle n'est pcr do mêma æpècc polu:r le payement
lait par un non-propriétdre et pour le payemont lait par un ,oro.ru incapablo
d'aliétrer. Il trous lâudla dotrc ôtudior chacune .de cGs conditions Béparémont
lvoy. infra, nor {13 et 415}.
Nous avons vu que I'intérêt prâtique do l'alticlo 1238, mêmo torsqu'il
I'appüque, disparalt assez souy€nt per le jeu du cotrêctil inscrit dang son
sscoûd âIiûéa. Cela n'est vrai quo si lo payement o drd €lFccÉtld. g'il n'a por été
cûoctué, Ie cÉanciêr peut toujours refirsor le pÂy€ment qui !e Bpondrâit pac
aux couditione préyuos p l'aÉiclo 1238.-

413. De la nulüté du paÿencût latt par un roE-proprtétalre. La


nullité se londe 8ur le lait que, loEqu'il !r â obligation de traEElére! la- prc-
priété par le payemeût, cette obligation n'ost exécutée, r payée ,, quo par ce
transfert. Or, celui qui n'est paË propdétaire tre poui pas tremlér€r la pm-
priété.
Cette nulüté esl, rdatio. ; mais quoique établie dans I'iûtérêt du cÉancier,
elle oflre ceci do 8pécial qu'ello peut, rdmet-on, être invoquée pax le übdtctt
aussi bien quê par le crdancior (t).
La nu[ité peut êtrc iûvoquée par lo créancier alors môms qu'il aurait acquis
la propliét6 de I'iBmeuble par prcscription ou celle du meublo par applica-
tiotr de I'article 2219, pârco que, alit-on, oe sont des modes d'acquisition do
la propriété abandonné8 à sa conscienco (2). goit pa! I'article 2279; mais
pou! l'usucapion imEobilièrs, on pout sê demaadet oomment il pourmit
i[tentsr uns action sn nullité, qui se presalit par dix ane, slors qus la pro-
priété ne Iui sera acquise que par dir À virgt ans, pêut-être même par tr€Dte
en6, donc à un moment où I'aotion sn nullité sera prcscritê (§aul suspemion
do la proscription de I'action e! ntrllité).
Lo d6bitêur tro pêut demander la nullité qu'à coûdition d'oû!i!, à la plac€
de la chose répété€, un second payement valable.
À raison de l'importauce pratique très feible de la matièrc, nous noua aom-
mes limité à I'essentiel. Signalons toutefois qu'il subsiste, au sujet de l'adi-
cle !238, ôaaÿcot p .lc itifrc14,t ét, pour I'erameD desquellee oû voudra bi€n sa
reporter aux tBités do droit civil apprclonalis (3),

tll4. Drolt du pfoprtétalre. Le propriétairo do la chose indtmont


donsée on paJrement n'a pas I'action- êû nulüté (le payement est pour lui rcr
iî,,]î otiol ocrc), maiE l'action en rcoewlicarion, Cette actio! ssra souurise à
toutea les Ègles ile drcit commun. Elle Be tnuorâ en action en doEmâges-
intérêts vis-à-vis du débit€ur qui e ali6né par sa fuute, ot Bere éyentuellement

(t) PLANToL et RrpEnr, t. VII, no tt52; BÀuDRy-LÀcÀNrrNERrE. Oàli?crion .


t. II, no 1409 ; Huc, t. VIII, no 16. Cor rc .. LÀUREN", t. XViI, ûo!- t99 ei
süvants, -
On permet I'action du alébiteu! €r vus dbfrrir une chauce sôrieuso
-
au tiors-propriéteire de rentrer en possersion de sa chos€. g'il s'agit d'un meuble,
8otr actioo risque, ên eflet, d'être paraly8éo par I'article 2279.
_ [2] PLÀ roL et RrpBRr_, t, VII, no tt52 ; B^uDRy-LacANrrNEruE, Oôliratioru,
t. II, nG1412 et suiy. ; LAURENT, t. XVII. no {96 : Huc. t, XVtiI. no- f5.
(3) Notamment LaunENr, t. XVII, noa 493 et suiv,, €t B^uDiry-LÀcÀ -
TINERIE, Oùldgcûr'on, t. II, nor 1407 ot 8uivatrts.
410 LrvRE rII. oELIcÀT.
- v€ pÀRT. Exrrl{crtoli IrEg oBLrc r.

pârdysée, Bi elle ost dirigéo contro le céanoier, par I'usuctpion ou par l'âr-
ticls 2279 du Code civil.
L'article t238, aliséa 2 (exclusion d€ la rÉp6tition on cas de consomE&tioD
de bonno loi), no coDo8rûe que le8 rapportÉ entre rolûctt el accipb|f{, et aotl
les rapports du oarrr domirwr ot du créanciet lll. Lû ucî1rt tlot ittÿt ne r Épàte ,
pas, ne . mdemando » par; il c revendique r.

415. Du pry€mmt fstt p.r utre personte lncrprble d'.û€ûer. -t c


Rsppelors qu'il ne r'agit, en l'occuIrenco, quo du payement
'f.o"{,I,atif
proprüld. Tous lea auteurs sont d'accord sur ce point (2). La loi dit d'ai[sutr
t capable ùaliéncr t §'il n'y a paa r aliénâtion D, pas paÿomont translatil de
prcpriété, or ror, do la Bphère d'appücation do I'atticle 1238. Ccla rc dgnific
pat,,ot cfois, qüc aot t pognfioû Aurnt fail pat un incapa G toit oolab,,e. C.ela.
eat uno tor,, ai.,?c question. Nous l'sxamiroronr daDr Ic suito lir.fla, \o Llll.
cette nullité ost uûe application des principes dc droit commür en ltrâtière
d'incapacités. L'itrcapacit6 e8t, en principe, générale. §i unê pêrlontro o8t
incapablo, ello ost donc incâpable r il'aliénor r. Lâ cot8équencs str est quo
la nullit6 e,st relative, mais; de plus, qu'olle N pcÿt êffc datoqr/c qrc pat h
rolocnr, ilana I'intérôt de qui slls existe.
L'amendement pÉyu par I'article t298, alin6s 2, s'applique aussi bisn au
cas du paysmont tait per un incspablo qu'à celui du payement lait par un
nor-propdétâhe (3).
L'impo$ibilité pou! lo cr6arcier de demendo! lui-m6me la nullité emporto
cette con8équsncs qu€ la perte de la chose pat cas fortuit' aprÔs paJrsmont,
r.ost€ déflûitivousnt à sa chargê, g'il pouvait demâlder la Dulit6, il pourrâit
eriSer un nouveeu p&yement, et aerait libét{ de son obligatiou de rostitution,
pat suito du cas fortuit.
Ls, nullité du pryeEetrt lÀit par uû itrcâpeblo sêra d'ailleurs retsmeut
demendée. Elle oblige I'ilcapable à peÿs! uns nouvelle lois' Cet inté!êt
n'exictêrâ qu6 Bi 16 paÿemont a ét6 lait avant l'erisibiuté dê la ilette, r'il y
a dotte d'une chose de gsnro (voÿ. art. 1246), ou I'il y a obügation alterûatiYo
eu choix du débiteur (4).

416. Du ca. où h cbole pryé€ ! été coo.omnéo dg bonae iol'


Exclrtslon do la répétltion.
-
Àux termes do l'ârticlê 1238' alinés 2, le
ùoit -
do répétition est erclu ei la choso payée cotrsisttit 6n uuo somms d'âr-
gent ou en une chose qui se consommo pat l'usags, ot quo le cr{ancier a con-
somEé I'un€ ou I'autre de bonne loi.
Noue avons précédemmont signalé (voy. lfrgrat to 4ll' B) à quel poini
cette dirposition riont limitor, etr leit, lo champ d'application de I'arti-
cle tr38, alioéa l.r, déià Ei restreint en principe. Noug nous bom8rcn§ doDc
à précirer ici la portéo de cette règlo nouvoUs,
On peut tout d'âbord se demendor si cettê gle éteit n6ceseairs, et si I'at-

lll Conro,.'Huc. t. VIII. no 16.


l2l Huc, t. vlu,'no t7 i EiuDRy-LacaxrrNERIE, Obligatiolrt, t. II, tro 1425 ;
LaURENT- t- XVII- no 510.
(3) Voi. lo texte âe I'articte t238, elinée 2, Aihlc: Huc, t. VIII, no tr,
CoLiN et-CÀuraNr, t. II, no 283, et JossEB ND, - t. U, no 843.
({} Voÿ. CoLrN ot CÀPIT^NÎ, düidrr!.
TITRS IO',
-
LB ,PÀYEUENT 4tt
ticle 2279 n€ pmtég!Âit pas, er tout état do câuse, le crcancier. Ells l,était,
paFce que l'a icle 2279 ns pmtègo Ie poasesseur que coltrs le8 ,icru qui
ruocaili4ÿ.Lü. Le dlbücttt qui âgit sur pied de l,dticlo 12g8, ali.ûéa tôt, se
lordo sur la rùrJitd du palremeDt. Or, la nuuit6 de I'acte tlatr§latit de plopriété,
démontr+e, constitue l'occripicror en état iL itéteîtio,,.fl\e établit, par sa Datum
même,la possession ptécaits.L'occipia&t, ainri conrtitué en état de détentionr
n'ost plus po§sosseur, et dès lorB, l'ârticle 2279 ne peut plus être invoqué pat
lui.
L'article 1238, alinéa 2, s'Âpplique al,,sd bion en cas de payoment par uu
non-propriétahc qu'en cas do payemeBt (trenslatil de pÈpriété) par uD
ircapaùlc (voy. le. terto même ds I'a icle, drû ,lae),
La justitcatiotr de cette dispositiotr êst obvie : la consonmation de Ia choes
enlèyo à la trullité qu'on I'envisage du côté du orésncier, ou du débiteur,
ou du üon r -
dominu tout int6Ét pratique (t).
Pat conso'// fia,iora,il -laut enteûdrc l'anéantissement par l,usage. UnG souuo
d'argent est colsommée lorsqu'elle a été aflectéo à d,autrrs pry€meuts. IJa
simple confusion ayec d'autrer sommes dan8 l'avoir du cÉancisr !6 sufût
pas. Mais il e8t certain q\'aû fait, I'identillcation sera prosque toujours iu-
possibl€.
Nous avons dit pÉc6demment ce qu'il laut entetrdle pæ bo?,,c foi ll/oyex
sÿpia, \o 4tl, en note). La bonne loi doit ri.ürirrr? au moDent de ta con-
sommetion.
Certains auteurs (2) enseiSnent quo I'exclusion du droit de rép6tition doit
être étendue aur choses qui n0 §e qonsomment pâE par I'usâgê, et qui otrt 6té
aliénées par tre créancier sans sa loute (B), par rpplication d'un principe
génélal on matiôre de mstitutiotr. CeIa nous paralt itreræt. Nous avonS vu,
on êfiet, qu'etr matière de remise des choses en leur pristin état apr& trullit6,
I'obligation de rætituor porte su! le chose ou rc oulcnr ltoy. t. U, no 8t8,
eyec los rSf6rcnces), et que, seul, le cas lortuit libère le débiteur de la restitu-
tion (iàdd., no 819). Néanmoins, la solution donnée par ceE âuteurs 68t sxacto,
uais elle doit w j**tificr aûtcn e,;a : par I'aliénation, la \ùlité ilu pûgct ct,
perd, coDme en cas ds r ootrsommatioû r, toute utilité pratiquo. En ce Eeus,
iI est vrai do dire quo la Ègle spéciale édietée par I'article 1248, alinéa 2,
n'est per nécæsairement limités rux Bommos d'aryErlt ot âur r choses qui Eo
conaomment par l'usage r.

4l?. Du paycmeflt hlt pai w lnarpable, cn NaéHI. Nous


avons dit (voy. supra, no 4ll) que là nulüté du payement,- fondée
§ur I'articlo 1238 du Code ciÿil, no concerne (à supporer qu'elle s'ap-
plique) (4) que les payements translûtifs ih popridé. Que faut-il
décider en cê qui concerno les outres payements ? Que I'article 1238
ne s'applique pa8, certes ; mais qu'ils restent soumir, pour lo surplu§,
aa tboü @nnun, c'est-à-dire qu'ils ssmût trul6 er vertu des règles

(l) BÀUDRy-LÀcÀNrrNERrE, Oàriocriorrr. t. II. no t4t9.


(2) B^uDny-LacÂxrrxrnrr, Oûlilarioru; t. U. no t428.
(3) Il etr lora ,orjoür, ainii. puiiqu'ou'n rlo; b *éâncier dc bo*tc ioi.
-({} Nou! ayors vu, en ellot, que [i champ-ri,appücation de I'article t258 ert
,r,, rostroint (Yoy. 5t ?rar no att).
412 r,rvnr rrr. oBLrêÀr. - vt PÂf,T. trxrl§crroll DEB oaLrGÀT.

qui, rormalemont, régissent les iuoapables: Le payement e§t, en efiet'


un aote juridigue, et, comme tel, annulalle si I'incapable n'avait pas
le dmit de I'accomplir (l).
D'ailleure, l'article L238 n'est, Iui auesi, gu'une application dee
prinoipes généraux en matière d'inoapables (2). Qu'est-ce qui a amené,
dès lon, à diatinguer le payement translatif de prupriété des autres
payements ? C'êst Ie fait que oss payements oût utre importance par-
ticnlière, cornrr,e tela. Dans les autr€§ payements, on otteindra le plus
gouvent Ie payêment par la nullité il,e Nobligatian tout entifiet dout
le payement n'est qu'une conséqacnce. Cela est d'ailleurs possible éga-
lement pour les payements translatifs de propriété' Mais il y a des
cas où la nülité du payêment seul peut prés€nter un intérêt (voy.
supiat to 415; car ,ràs raros d'ailleurs). C'egt en vue de oes cas que
I'article 1238 existe, en oe qui concerne ler incapablee.

CHAPITRE III.
 QUI LE PAYEMENT DOIT.IL E1n,E FÀIT ?

[lE.Prlnalpos. Dlsposltlons légalas. Le siège de la


- -
matière se trouve dans Ier articlss L239 à,1242 du Code oivil. Toute-
fois, ces dispositions t'énonoent que les rdgJes oryanQaes du point
gui nour occupe. Il faut y adjoindre un certain nombre de loüs spé-
grolrs. Sui @nplÀtent la réglementatioû du Code civil, ou y aioawü
une r{glementation nouvelle.
Compte tenu des unes et des autres, voioi quels aolil lea principeo
qui ront à la base ds la matière :
â.
Pour êfie galable (aveo les ooneéquenoes que tous pr{oiserons
ultéüeurement; voy. infra, no 419) :
lo Lo payement doit être igdit, at qéatæit ou - ce qü revient
au même à son mandataire (art. 1239, al. têr) ;
-
2o Le créanoier doit jouir ûe la. capuiü jwidQac, oonformément
au dmit comnun @rL L?All;
I,or6que le payement eat lait au ln,afuratoît. du cr{a1cier, et gu'il y a
réellemetrt mandet de recevoir, ls payement e8t c€lsé lait at ('.éatrcict fui'

lll Totü,aêt les rècles de droit coltrmun s'appliquoront. Âin6i pour le Eineur,
lê irâyement no eer\ ftscinitablr que B'il est lé-gioitrahe. Pour l'interdit, ce rera
la
'4rtllité.
(2) t, II, no 1426, âu alébut.
B^UDRY-L^C^NTINERIE, Oùldgarionr,
TITRE IOI. LE PI,YE!!!ÙI
- 4t3
. .ntêmc. Le mandatairr rcnt&cy:,
ef,et, lon mandant, or tello
re payemont est, æ dtoit. taii
at 3t
nândmi tui_nô;;;lii; JJï*o*r*. rort6 que

r?i#.##i#H,:,:î;-f";}r*ryi,f*l;***Hï*-
Le Dandât donn6 à un tiei
"tis;
""t -"*iàiii,'
nom du croarcier
il ;ïl,i:,Iifr:ifriiî:ï:.,î
,,.ii,"*'t".ïJ,;ii:iÏ:
fi f;f$#f, {,ïd"J*ttrh,îfi
lo Lorsque Ie crÉaacier
aI.2);
vérdtable a raifé le Ptyomeat (dm. t2g9,
et a profiü (arr. r2ite, al. 2);
ll l"tl*l! lüt *.te oonne
3o Lorrqu'il est bon foi à celü qui
to utoræ"iri. r:;ôîr" eat en poesescîon ih

**i:mr*1l'x',g;+ît[ttl,6d*,,t
:lm::"1*1,*if.#,;jili",Tj{r.;,J,I;iff ï,r;ïïî#Hl;;
q"r."-,tt nc pcut pas êac
lait au
"rkrï*#W"îiiî,'"
g"3i*3**îü.î,i""'iÏ,i1#1,,,ï';li*r:!"!;|i,",*
otYnne._le payer à une autre perrotrre.
rare le rituation est @ceDti,
commur.rrü'd,;;î,#;::,#rfl,:,îi#,îS:'oireaudroir

#âHîffi ii,,'l,J+;lJti"';*fr ,*ïi#Ëi:it:,"ffi


PÂRr' Exrt!{G,lrox DEE oDLroÀT'
414 r,rvnr rrr. olr,rôrt' - vr
aux ûn§ perDottr€ au- ilébiteu!
sett dtn§ Ie pttrimoiDe du cr€âncior 'l'erer-
'to

;;hr,ï**#qir"ïl'ï"ri"r,l;;Éi1+iî#ï"#ip,',çii,i.i:#T
iï#:îr[Y,,'i]"llÏi,iliiiilïrî''îi"ô,'"ü'pà*-a"t'"'êenao(r)'

*f rui.ij:+,;1,-l+:**"m*î*"ffi:fffi
ta*e- c;eet I'article l2{2 qui' sor

:'*,,{lf#iryg,$lt-:Iii*m"*t'"r-rqî:il'*'i"''#":ïï
r" n"i peut' par arrôt6
:i"ï;.àïËi:""iif:i;JH:ïffi;i"ræ''
ilffi;il; d;;"ir Ministres' r6deïSi:.':âiüf iff:":Ïfffi [T:
aes.

des créaicer .appartenant à'ros


i",:il"Jà1ï,ff#.Tiff$i'i;;;;;u"' Iâ loi lno
sorte de
Bilees ,. Pour sauvegarder -ingtituo
o.o;pensation obligstohts i *''""'ïiË;;;lc";
p"î-"ir"i"lË "t tot' "U" rlélenrl au débiteur
xHifis::*rijii:r*"wË:l'rï:!:ü"Ë#"I#ff i,i""r,"r,:;
iïîïï"ü;,""t.,,"r.'*,i"rrîiji##f
enfln, on Eatière
ï,eÏ,:i:ï:",î:',,îï"'r'Hi
I
De même,
reîii"""il,iï àôi"3', "1..";g";jjj,;i:ïffi ::ïlïi""J- :i:§'i:rTi

',,ffi;i*:ifrjdiiiüË';lfii*:ffi
ffi
D'autr€part,êncoqui"t*"'iii;oia*aonnepartaP'*'!"n""n*
:tru

tr'ï.rfi rffi'I"iiË*t*rt*-ri*tÏ"m*;*h[i,i**
:H""fîiii"il'i: ;:É'i:"ffiil: ;i;a"oà""' et'e'"re capital' à cerui
i"ii'iffi;;;;üâ Ï r" negociation du titre (a!t' te à 23)'
qul pficèdent' les règlee
419. Sanctlon des tègles --'Toutæs du
mri viennent a'etre expo""àïenï*J"t
a"t conditions iln
tle I'une ou de -eal'i'dW
I'autre de
ffi"ïîÏt.il;;v;âi r"it
pqTori '" rri
'i"r"ti"" *
iil regard du cÉanoier, qui
oes règler est ilonc on
IITRB t.l: _ LE PAYEXEIIT &15

peut agir comme s'il n'erigtait pas, et uiger du d6biteur oe Ei rælt


dt, puirque, vis-à-vis de lü, il n'y a pas eu «.payement r..
La sanotion des règlee retatives à Ia pensonno à gui le payement,
doit être fait est dono par.tiôulièremetrt sdÿêrc pour le débiteur. Celui-ci
n'*t pos libW et perut être for'eé, rur les pourauiteo du créancier, à
psyer rue nouvelle fois, quitte seulemont ù ge retourner par rprès,
conforrn6ment aux racoura que lui ofire le dtoit ænmun, contrc oelui
gui a indtment regu Ie payement (l).
C'est cette sévéüté gui s'e:prime dans I'adage popultire: qai paye
,nal, pqc d,an fois, Noug en vermns de multipler applicatione.

420. PlaE. Nous étudioroûs successivement les diltérentes conditiom


dG yalidit6 du-payemont, oD ce qui concerne la personne du créatrcior, dans
I'ordre où uoua les avone exposées, en p cisatrt les principer qui sont à lâ baBo
de Ia daüère. A chacune de ces e,otrditio[B sera cotrsâcr{e uns Eection spécial€.

Srcrrox lre. Du-pr,yrurxr crrrcruÉ ru cnÉrltcrrn,


- ou t 8()N xÂt{DÂÎÀtnE.
ü21. Payemoat .u gtéraalel.
- Le payement
oréancier lui-même n'exige aucune erplication
efieotué au
spéoiale (2), à moins
qu'il ne soit incapable. Dans ce car, le payement est nul (art, l24i),
et la situation gui en découle est encor€ relativemeat simple (voyez
infra, * 4221. Cest, surtout lorsque Ie paysment est efiectué au man-
dataire du créancier que les difficultés peuvetrt nattre, car iI s'agit
presque toujoun de déterminer si, en fait, la penonne è qui on paye
a reellement mandat de rececoir (voy. infra, n@ 423 et suiv.).

mal payé changE, selon lss cas. gi le psyement a été fait à une autrs Dersonne
que le cÉancier ou 6on mâldatair€ (à moins que Ie cr+anci€r n,ait iatité le
payement, ou n'en ait proffté, ou que le payement ait été fait au Dossesseur de
l créance), iI y a lieu à Épétitiotr de I'indu. S'il a été tait au ciéancier. mais
on violation d'utre défense légale (yoy. i'aîra, N. 434 et Euiv.). la sitüation
chatrgo. Notammetrt pow I'art-icle_124, du Code civil, le saisi reaiè créancier; il
n'y a donc pas payement de I'indu, mai8 recouls d'une autre nature. Mais'le
pay-sment, quoique û_'étart par r nul r, puisque_tai-t au créâncier, reste iaoppo-
rcDtc au saÈissatrt. Il n! a pas payément-valable à eon écarâ, avec toitos
ler conséquelrces de cette situation (voy. infrc, no. 439 et 443).
-- (r) §oit I'actiotr en épétition de l'indu, soit celle, en ordre subsidiaire, de
I'enrichissement sang caùse (t'une et I'autrc action âvec toutes les difficültés
qu'o.lbs présentent €n droit_commun), §oit, éventuellement, toute autro action
justiflée par les rapports des psrties.
-la (2) Il imp! e peu qu'il s'âgisse du cÉarcier primitif ou du cessionnaire do
créa[ce..Le- I'instant_oil la ôession de créatrco a été régu-
-cessionnaire,-dès
lièrement- signillèo, est aux lieu et place du créancier primitil. Il est dèsormar§
,G créancier.
418 r.wnr rII, oElrcÀl', -.- yc PIRî.' xxrr crroN DE§ oELIcÀT.

. t§12. Du t Dyernênt lalt à ua locapeble. C-a paÿemetrt e§t


nrt (art. l24ll, La loi ne ili*inguc pas, quant -à la sanction, entie
les minews ou les cutr€s inmpablcs, .
.

En &oüt comtnunt la ruililé est.la satrction nor.male de Ia violation


dee .règles relativer à I'incapacité. Eææptianndlement, pont wtùin|
incapailes, la sanotion n'esi pas nêce§sairement la nullité, mair la
ræci+ian pour lQsüon (mineurs uon émancipés) ot la r&uclbn pottt
cccà (mineurs émancipés), selon les actes et conformémen-t au: prin-
oipes qui ont été exposés lorsque nous avons étudi6 la théorie géné'
rale dee incapacités (voy. t. II, n@ I à 32, et priuoipalement nd 16
à 32). Or, rpécialement pour les mineum non émancipés, la réception
d'un payement est un acte que Ie tutsur peut accompür seul. Il en
rérulte que, ne s'agiosant pas d'un acte nul en la forme (voy. t. II,
no 2t), le mineur non émancipé qui reçoit un payement ne Peut' et
ilmi,t comnun, en poursuivre I'annulation (lui-même ou son représeu'
tant légal) qu'à la condition de démontrer la lécion. L'artiole l24l
ilboge à, ce principe, en édictart, en tnüe LyPotlùsq la aullité.
Nous avons déjà, antérieurement, donné la justi6cation de oe s5rs-
tèmê (voy. t. II, no 23üts). La loi considère que payer à un incapüle
est toujours une impmdence, et elle rend le solçens garant de la dis'
sipation, par I'incapable, de I'objet du payemeat (aoy. r. ll, ibiihm).
Il déoonle de ce qui précède gue I'amiole l24l eal' ilérogdoïe at
droit commun qu'en ce qui concerne les minews (nullité, au lieu de
rescision pour lésion) et que, relativement aru oùrres incapabler, il
no constituê ql rne applbarior du dmit cornmun.
Comme en droit commun également, I'inoapable qui a reçu un
payement et qui, par lui-même ou par son proteoteur légal (voyez
t. II, no 32), en demande la trullité, resu toujows tenu à concuffctæc
ih son enri,chissemen . Cet enrichisgement u'egt pas représenté par oe
qui a été reçu, mais par oe gui a élé corææoé dans son patrimoine
(afi. L24L et t3l2). La preaoe de cet enrichissement incombe au
üferutew àl'action en nullité (voy. t. II, tû &bis,22bis,23àis et 823).
C'est la seule nanière d'assurer à I'incapalle une protection efffcace
(roy. ibidem).
Conformément au droit commun également, la nülité résultant
de I'article L24L esl reldtiçe. Elle ne peut dono être invoquée que par
l'incapable ou son représentant légal, et D.on pa.r le solleno.
Pour l€ 6urplu§, toutes les Ègles de droit commun relûtiYos aur incapacités
subsistent. Il eû résulte, dans los ircapeoi é8 Partialtr?s, que le Paÿemeût ne sera
annulable que si l'incapablo est efrectivoment frappé d'incapacité quant à
cet acte, d'après les circonstances. Le question a ale I'importance pour le§
mil,,e?.,s émancipét et les proiligwt, qui conservont lour pleine capacité en
TITRE Iê!. _ LE PÀYETE!{T 4t7

co qui crûcerno les loyenus (vol'. pour les mineurs émancip6s, art, 4St), et
ne sont lrappés d'incapacité qu'en co qui.concerne h récoption d,to, capdtal
(aÉ. {82 et 5tg). Il taut railollor de.même pour lês pâyements doût I'objet
eEt aürrc qu'utr capital (1), et voir si l'acte auquel.te payoment se rattaoho
s8t un acte autorisé ou interdit.
Il anive parlois que, dan8 les paÿêEonts où la nullité joue lorsque le
pâyemert est lait à l'incapa.ble, la loi multipüe lee pr{cautious, et origs des
formolitb complémentafræ ih l,a pa ifu lqt saûa légal. AiûBi en eEt-il, pour
le tuteur, en car de lentllos impréyues de capitaux (loi du t6 décombrc 185t,
art. 6l; voy. t. II, nd 16810r et 181). Lr loi erigE I'iût€ryention du Bubmg6
tuteur datr8 la quittance. En !'ebBenc6 dê cette iûteryention, le peyement
sera lul (voy. t. II, no 168re?), mâis il ne 8'agit per, en I'espèce, do l,appli-
cation de l'ùticle 124t, qui, pat définition, oal, éttangû à I'hypothèse. La
nullité ee Iondera erclusivement sur le terte qui l'édicte, en I'occurrence,
I'artlcle 6t de Ia loi du 16 décembrc 1851.
Les règles qui précèdeut r'âppliquênt at failli, à gui un payêment
rerait fait postérieumment au jugement déclaratil de faillite (arü. 444,
aI. 2, de la loi sur les faillites, et cars., 20 juillet 1883, Pac., {883, I, 349).

1i22bit. Drt palretaeot d'nn chèque, mstdat ou dtis à ordrs à un


Ittêpable. LoËqu'un banquier, I'Admitristmtiotr des poste8 ou I'Omcs
-
des comptes ile chèques postaur payelt un ohèquê ou utr mandat à son béné-
ûciaire,Ie pâysmetrt est-il nüI à lattt égordlorr,qlue co bénéllciaire ê3t un inca-
pablo (miûour, par eremple), avec cette Gon5équetce qus Io drd pourra êtro
contlaint de paÿer uno secoûdo tois, ssul à démontrer que I'incapable a
proût6 du payemert (2)?
De graves confusionE ont ét6 commiseB quânt à la Époûre à doüner À
cette questiotr, d'importarce pratique colsidérable, parco qu'or n'e par,
croJroûs-nous, colrectement ânalysé la nature de I'opérâtion envisagÉe.
o) Bi Ie chèque €st tracé par l'iucapable (ou par le titulaiu du compte,
dsvenu dans la suite incapable) à ror ordre, il B'agit at'un véritable payement,
âuquel l'a icle 1241 s'appliquera. Il y r alor8 üen do ilmit (contrât de dépôtl
ou al€ compte coureût) entrc le tireu et ls tirÉ, el le tiré I'acquitte, via-à-üs
du tireur, de nn obligod)iott. Il I'erécute, et l'éieint en I'exécutant; donc, il
pa{G, et il paye à so! créancior. Mais ce pâÿement sera nul par âpplicetion
de I'article t241 du Code civil (3).

I» PaoE, IIf. - 2l
418 Lrvns ru. olLtcar. - v. PÂnr. Exrrt{crron DEg oELlcÀT.

ü) Par contre, en cas ds chèque tracé à l'ordrc dn'l ,ittt, ou enilo§sé pa!
le tiers bénétciaite à un autre tiert, ou en ces alo merdàt-poata, il dy a 7u
ih iir/À dc droit errlto te drd et le ,ic,r, Por,cÿ'' Le tiré n'est que le aitd,/ilaii.
du tireur (1). Ce n'est pos lüi qui B'æquitte d'u!6 obligâtion etrvora ton
cléttrcier, qui r pâyê ,. C'oBt to tir?r,t, ou I'sndosEeur, qui payo pâr le truche-
Esnt d'un mâûdataire. Au point de vue do l'article 1241, I'ihcapablo ou 8on
,opéreûtent têgal n'auloût donc recoure que corltrt lctr übiuw, qû tr.edl
per le tiÉ, mqis bien colui qui lui a donné ordrc de pâysr. La rcEpoBabilitê
de Ia baoque ou de t'Administration des PosteE !e pouma donc 6tre ell8a8ée'
éocî'ÿ,clkfia.at, qtre Eirt pied des articles 1382 et Buivants du Code civil; iamais
sur pied de l'articls t2Êt, qvi nc conula,c Ertc tcs ruPpora, tlt übitcr;t d tlu
ddcacrtr. Ni I'une ni l'autre ne sont ilébitlices de I'incopable. Elles sont débi-
tricer du tireur ou du mândant, et melldâtairc8 de coux-ci à l'ê8erd du béné-
ûciaire du titre.
C'eat ce qui erplique que, râreEoDt, los banquee, et iaEsis les adninis-
trâtionr postalos, te pronnent tra ptÉcaution de s'otrquérir de la capacit6 dn
,ie'r po et dü ,irre. Elles n'otrt pas à le laire.
gigûe.lons ici, à toutes tos utiles, ls8 ârticles 7 et 8 de la loi unilormo sur
ta lettre ds changs et lo ot tt do la loi uniforme sur le chèquo, qui conEâcrsut
l€ même priDcips, à savoir que, lorrque la lettre de change ou le chèque por-
t€nt te Bi8traturs d'un incapable, ils Bstent valableg à l'é8Ârd ds8 âutre8
sigtretdrcs, st d'autm part, que s'ils portent la sig[âture de repésentanta
D'rlrânt pes poüvoir d'agir, l6dits rePrésentants sont tsnus perrouellement
(application de I'article 1997 du qode ciYil).

tüX2tq. Dê961! à lr Csblo d'qtargllc. NouB Yenotrs de dirc que,


-
lorsqu'il s'agit d'un chèquô tir{ par un incapable, à son ordre (ou, daas ter
mêmes conditio[s, per utre Pertonne dcocnnc incapable âprès I'ouverture du
compte), teb quiêr qui peÿo, palrc mâl, et sela a§treint à payer deur fofu'
à moiûB qu'it tre démotrtro que I'incapable a tié pmflt du payement, ou a
commia u! quasi-détit dans l'obtotrtion du payoment. Il !'cn e§t pas al8 mêms
' €n matière do dépôts à Ia Caisso d'épârgno. La loi t créé, daos ce domqine,
' tn régimc epéciaL L'articls 23, elinéa 2, de la loi du 16 mâr8 1865 dispoae'
en efi€t, quo . ta lt8titution d'un üYrtt Yeut décherg€ pour la Caisse

de. acrrlo&arl,cût rusceotibles de ronalre la situatio[ ilu b&quier moins riSou'


reure. Èr fait. d'aborri : pratiquemont. los reDr$rsntantE iles porsonneE qui
-part, ldDréiie[nènt
dàviennsnt' inéaoableB Drsique to-uJoutE le b rquier. En d?oir,
ensuite : d'une payement èet vdable ti lq banquier alémonttr quo
t'ircaoable en a ii* brtûl [code civ.. ârt. 1241) i d'auu€ pârt, leE baqquiors
Deuvoït tairo sou8crinô à louÈ clionts I'obligation do lê8 préYeoir I'its deviernent
incaoablee. Cetto clauso. vdabtrs puisquà aouscrite en périodo de capacité'
prodüra ses etrets. et dônnsra ouverture à dommâges-int6rê18. Eulin, l'inc&
ie.ble Eora écalemènt t€nu d'indemnisü le banquier si. dalt I'obtsûtion du
iavemsnt. il-a commic un quasi-délit. tr[afu pourco dernior cas, il n€ laut pag
ieidre deïue que la simple-déclsration do cÂpacit6 n'est pas constitutive d'un
iuasi-déüt (a : 1307; vôÿ. t. I.r, no 82, ot t. II, to 8).
Itl Le choso 6st évidonts Doü lo mendat-poste, qui E analyso riSo[rousemett
en'rin mandat donné à l'Cdministration dôs pog6r de p§er. Euo n'c8t peg
dovântace contertablo pour lE chèqus, qui, crél au proûf d'un ti€B, conEtituo
le ürd ri"andataire du tirour eu: llnr d'eüectuer un palremont.
IIIRE ICT. _ LE PAÿEUENT 1L9

d'6parzne ,. Pour compreûdrc I'cracto portée de cetto disposition (t), quelquos


cxplications sont indispenseble§.
Pris doru ra ,?rrrr, l'article 23, alinéa 2, de la loi du 16 matB t865 D'est
qu'une rééditioD de l'article 1282 du Code civil (2). Màis il résulte de8 traveur
pÉpaBtoire8 de Ia loi et do I'inteq)rétâtion qui lui a été donûéo pa! la juri6-
prudeace (voy. I'an€t ds cas8. précité), qü'i, s'ari,.tc toU,, qûtc ch.ot ,
En droit commun, la remiso volontâim du titre e8t invalidée, loia commc
?ag.t ar.at toi commc rumira .la drtar, si €116 â été lâite par un incapabtro,
parc6 que le créancier incapable n'a qualité ni pour rocevoir payome t,
ni pour laire remise d'unc dstte. Les règles sur I'incapacité domirual dôr.c
I'a icle 1282 (arg. a!t. l24l et 1940), qui no conceme que l,a rreüor de la
libôration. Car avart de pùler de preuvo de la libération, il s'agit de savoir,
préalablemert, ai la l,ibératiott clb-mêmc esl possible. C'est à c, priocipe ile
drcit commun que ta loi du {6 mar§ 7865 .l&o9.. ElIe a eu en vüe t'irtérêt du
serÿice de la Caisse d'éparyne et lea posaibilités do co Berÿico (3). Et, pour
n€ pes âstroindne le8 agonts à dos yériffcations trop compliquées, elle & iû8titué
un€ présomption de libéretiotr ar. cN di 1,aÿcm.n à det iwapabha ou à des
persontlG8 qui ne soot pas les véritables créanciel§,
Cette préEomptiotr esl,-ello jwh a fu jtr? , Non i elle n'est quo iürÉr tar,n,r.
II rêsulte, en efiet, de I'interprétation dornêo à l& loi que Ies agents du ser-
vice ne gont nullemsnt üapensés de laire los yériûcatiotrs huDaitromont
€t normâlement possibl€s, eu égard au lonctionnement du Eorvico. Lo paye-
ment (car iI va de soi qu'on n'envisags guèrc, prâtiquement, une romise de
dette à Ia Caissê d'épergne), lait à un incapable, ??oüüd per le rertitutioû du
livret, eera dotrc vdable, aâul au dematrdeur qüi invoquo la nulité (qùi
subsiste, cr prircipc) à établh I'eri8tenco d'une teute dâns le paycment, Cette
fauto doit-eltre êtrs une laute lou7de ? On semble I'evoir prétendu (!) i meis
ermnément, à notro seûs. ll suBt d'une lauta, rans plus, quittê à enyisogrr
la talulÊ ir. conarcl,o, comm€ en droit commun (5), ot, par conséqusrt, à ne pas
tonir compte, eu égârd aux aécossités du service, de fauter légères.
En r{sumé, il semble bieu que lâ pré8omption ds libéretion irBtituée p.r
la dispositiou étudi6e Boit sembtrable, mû'isaia û{,tat diE, à la présomption

(&l Voy. leE concluEioûE du mioistère public mus câss., du 23 janyier 1913,
pt{cité. Cs systàmo no trânsperalt pa§, somble-t-il, dans I'arrêt.
(5) Vov. t. II, no 9{&.
t120 r,rvnn rrr. oEl.rc T. vo pÀnt. Exrrxcrrorr DEs oBLIcÂr.
-
. d6 pludence detrs le payemert dont bénéflcie, etr matière de lettre do chatrgo,
16 tir{ qui payo à l'échéaûce, et sans opposition (t).
qeE diûémnt8 points mis en lumière, et con8idérés comme pdnciper gou-
vernant, par dércgation au drcit comDun, cette matière apéciale, il ost clai!
quo, ,ro{.? le wrplte, les principes du droit commun mlatüs au payement
leit à des iacapables subsirteût. Nous voulons dire par là gue, si uno laute
dans le payement est démoDtréo à chargô de la Caisse d'épargne, la présomp-
tion iûstituée par l'ârticle 23 de lâ loi de 1865 no jouera pas.en sa layou!,
mais qu'elle pouFr toujours étabür que l'incapable a tir6 pmât du payement,
ou a commis un quasi-délit poul I'obtenir.
ttiütqüdl,c?. Chèques postaux. Les principes exposés cuprc, \o 422bh
- de
sont confirméE par I'article ,7, lo, la loi du 2 mai t956, §ur Ie chèqus
posta.l,

423. Du p4yêmênt à un maadatahe.


- Prlnatpr,s. - Le
peÿemetrt e{Iectué au mandataiie du créancier doit, en vertu de
I'idée de rcp senaûbn gui est à Is bage du mandat, êtrs reput6 fait
au créancier lui-même. Point de difficulté, par ooûséquent, quant au
ptin ipc. Mais toute la quertion est de savoir si, en l'espècc, celui à
ilui on paye a réellenont ma rld ds recevoir. Cette question ne oe
poàe guèr€ s'il y a mandat légal ort judiciaite. si la peraonne charg6e
de recevoir le payement au nom du créanoier tient Bon titre do le
loi (2) ou d'une décirion de justice (3), car, dans ces deux hypothèses,
res pouvoirs sont pr€sque toujours nettement precisés (4), Mais il
ri'en eet pas de même en matière de mandat @Deùüi,onnel, où lel
difficultés, quoique toujours ilespèce, sont, parfoir très sérieuses.. Cela
tient à plusieurs causes : d'abôrd I'imprécisiou possible du mandat
lui-même, qu'el fait le mandataire est Eouvent amené à étendre ;
ensuite, I'ertrtme fréquenoe des mandats taoites, consacréB ou non
par les usages. Quoi qu'il en soit, Ies difficultés doivent toujours se
r6soudre en fonction du prinoipe fondamental que le mandat de rece-
voir payement doit ôtrs précis (è raison de I'i'rrportance de I'acte
dont il fait I'objet), et qu'en cas de doute, Ie mandat doit s'inter-
preter strictement (arg. art. t988 et 1989 du Code civil) (5).
Précisons également que, pour qu'il y ait mandat de recevoir ul

i voy, irfta,

autorisé
en Yortu

ei le ne
I:I,
. C'est dotrc ls loi, ou
coDsnltéE.
492.
TITRE t.I. _ LB PAÿEüENT 421

pdyemeat, il faut que Ie mandataire pûsae, lui-mônæ, recevoir et


ilanw ilécharye au nom du mandant..Un employé ou un homme
de services à gage qu'un fournisseur charge d'aller enoaisser chez .utr
de ses clients Ie montant d'une facture signée r pour acquit » po lui,
eéancier, n'a pas matrdat de recevoir payêment. C'ert un simple
agct t il'æ,écutian du oreancier (I). Ce n'eet pas à un mandatairu que
le débiteur paye, mais au oéaræia lui+nême (2). Les rapports entne
cr{alcier et agent d'erécution (en cae de détourrrement, notammeût)
se r{gleront sa!§ aucun€ influence sur la gituation du débiteur.
Celui-ci a payé r{gulièrement au oréancien lui-même. Tandis que,
Iorsgue le débiteur paye à un tiers, qu'il croit mandqtaire, et qui
accepte et donne décharge, soit en gon nom pereonnel (3), roit au
nom du créancier, oe dernier n'est üé par le payement que s'il y a
réellement mandat. Le debiteur a mal payé s'il n'y a pas mandat,
et ne dispose que dee recours de droit commun eoatrne celui qui a
regu le payement,
La s@tdian du payement fait à une pemonne gui u'avait pas man-
dat de recevoir esl la nuüité (uoy. eupra, no 4lg, et, spéoialement
en ce qui conceme le point de savoir s'il s'agit toujours d'une c nrd-
lité », Ies trotes du no 419). Le débiteur sera, §ur les poursütes du
cféancier, astreint à payer une nouvelle fois.
On voit, par le caractère rigoureux de cette sanction, I'intérût con-
sidérable qu'a le débiteur de ne payer qu'entre les mains du cr{an-
oier, ou d'exiger, s'il paye entre Ies maine d'une autre personne, Ia
justificalion complèle ilc sæ pouooirs (voy. infra, ao 4J6).
424. lt[arrdat conveotionnet. ,- Ap pratlques. Le paye-
ment à de pr.étendus maDdataires est fréquont. Les diftcultég -qui peuvent
B€ présenter ne gisent pas dats l€ payement, mais dans la question do savoir
s'il y a r€ellem€nt mandat. Comme nous l'ayons dit, le mandât coprêr (qui
est rarement limité au payement lui-mêmo) peut-être iEprécis, incomplet,
€t alols s'élève la question de sâyoir si le mandat, géDéral ou limité à uue

(t) Rappelons quo trous avons déià vu I'intervontion de6 agents d'erécution
en étudiant la question de savoir qui doit pagu. On peut payer pcr manilataire
ou pâr egeût d'exécution (yoy. rtr?ro, ûo 401). On peut payer cn mandataire ou
à I'agent-d'exécutioD. Les deux queEtionr ne doivent pas être cotrIoldues, mds
lez principcs sont, mürcris mdandis,les mêmes.
(2) La nuânce est capita.le, car le payement leit de cette marièro n€ rera
ic"rafu un- payemeût nul, L'adage « qui paye mal paye deur fois r ne s'y appli-
quera point.
(3) C'gst le cas si ft{quelt des Dotaire6 qui reçoivent utr prix dê vente, des
intÉr6t6 hypothécaires, ou un remboursement de capital pour compte du cr+an-
cier, et donnent déchargo en leur nom perronnel. De même pour les repÉ-
§entantr de commerce. D'aill6ur8, qu'il y ait quittance en uom personnel ou
au nom du mândant, iI importe peu dès I'instart où il u'y a pas mandat de
receyoir, DâDs le s€cond câs, I'article 1998, alinéa 2, ser d'applicatiol.
4»t Lrvar ltt. oBLrc^T.
- ve pÀRr, Exrtltcrlot( DEs oBLrcÂT.

Géris d'actes, s'étænd au pqyement, D'autno partr le mandat pe\tr 6&e ,wüc,
ot alor8 8'éIèyeDt leg mêmes questionE d'intêrprétetion (rênduês plus déli-
oateE encore à laisotr du caractère. tacite r du mandat), salls compte! qu'ü
!r a quantité de mendâts tâciteB qui rztr.wn, so iustiner par les uroger. Le débi-
teur ne melquera jaeâis d'iDtêryÉter ces derniers à son pro0t. or, l€ mandat
tacite, môms s'abritant sous les urages, ÿrei8 ou prétsndus, est ot resto ertrê-
mement délicat. §on caractàrs « tacite r n'en modille pas la nature. G'est un
matrdat rdrr, quoique ror! crpàné. ,'e juge re doit dolc I'admettls qu6 §'il
a la ût itÿik qu'il y a mandat. Or, I'crpérieûce réyèle, tout comme pour le
, me.ûdat domestique de la lemme mariée, qu'on admet Eouveut trop à la
légère le mardat tacite, ou qu'on l'étend au.delà de8 acte8 pour lesquela il
a été Éellement (quoique ,ocarrmtnr) donné.
Une des epplications los phu caractéristiques des püncipea qui viennent
d'être oxposés nous est lournie par I'iotewontion des trctaira. Un notaire;
par le red tait qu'il inrtrumotrto ou a instrumenté pour leE pârties, û'a pas
tre pouvoir de rccevoir u! payement (t). Il laut, sauf circonstances parti-
culières, un mandat rpdodal (pour lo rurplus, tâcito ou 6rpÈ3, peu importe),
. et co maDdat ns doit pas 6t,re int€t?r{té oxtstrsivomBnt (voy. ttpro, même
numéro, en lote). Gelui qui pâye son c!6âncior entre les maitrs d'uû notairs
r'erpose donc à payer dsux lois, si le notairc, qü ne peut p ts it concl.lo àlîa
considéré comme matrdataire, devient insolvable ou se rond coupable de
détoumomeDts (2). De même, w lqûéEd.t0;nt o\ w aogagGvt th commcrcc
n'a pas, ar pdacdpr, meûdet de rrcevoir payement, même s'il a mândat do
concluro doa arlâires (S). O! décido même que le mardat de l'aoord est puro-
ment judiciaire, st n'impüque pes celui de rDcovoir payoEent (4), Le tout,
bi€B 6!tondu, en principo seulement, ot saul circonBtences spéciales (5), qui

(2) Applications nombreuees en iurisprudence.


(3) Civ. Liège, 16 décombre t898, J. T., 1899, col. 928 i civ. Termonde,
24 janvior 189t, CL. et BoNJ., t. XXXIX, 50 et 183 ; comm, Brurelles, 9 février
1905, P. P., 1905, 187; comm. Gand, 28 tyril 1925, Jç. comm. Fl., 1925,97.
(4) Caas. lr., 22 mar8 192t, no. tùo,,., 1923, 549; BAUDRY-LaC^NTINERIE,
Obligalior.s, t. II, no 1440.
(5) La conséquence est qu'en cas dc doutc,le mandat, qui est, ell priûcipe,
d'interprétation Etricte, ue pourra pas être pÉEumé.
TITRE IOT. _ LE PÂYATT T WE

varieDt d'sspèco à ospècs. Par contm, l'Àuirdrr char!é d'unê prooédurc d'eré-
cutiot, ou de signiÊer une somuatio! ds payerr a, pâr te lait uêmo, maldât
de recevoir payemert (t),
Tout€s ls8 autrss situations qui peuvent Bo pr{seDte! dam la pratique
doivent se résoudre co[lormémeût aux oromples-typeo que nous vonorl8
d'indiquer. C'est notammotrt par âpplication dos mêmês priocipes qu'il laut
r{soudlo la que8tiotr ds savoir si, dans let prêtc par it,,clacr.,ior, il y a bien
eu mandat, ou non, don!é par lo cléanciol à la société qui itrtorvistt pou!
loconstituer le capital, de recevoir pay€metrtr soit quant aur intérêts, soit
quant à I'amortissoment. Voy, à cot égârd le tomo V, tro lst, 50 (et la juds-
prudence citée) ; cddc no 169, 8o.
Il ne laut pâs conlotdre mtwlat el, gcrüon ûafabæ, Le payement lait à
uD gÉrtlt d'aûâit.es (gestion d'afraires alinto notllilao ot mt dicno nomincl
n'obligera lo maltre qw corforménærf, atx ùglce dc droit comnun ile la gution
dafaùæ lvoy. t. U, Do. 1068 À tlol).
D'autres sourcos de contuaion pouyent naltre. On considère habituollemont
que les ,rrdpordr ifu etéarciÛ (clercs de trotairo, emplolrés du commerçatt,
caissierg de banque, etc.) o[t mendat tacite de recovoir au trom du q{an-
cier (2). La choso ost possibls, mais il !o laut pas co ondre matd,a,,obc el
agc,,, tl'cîéct üior.lÿoy. rürrrc, no 423). Lo palr6m6rt ofrectué à I'ag€nt d'orécu-
tion cont!€ quittmce ùt æéarciæ (ce qui est le cas normal) doit ôtrc coûsi-
dér{ commo fait au q6ancio! lui-môme. gi le perEoûne à qui on paye signe
la quittance ar rom du cr{ancier (ü poul trlr un tel... r], il y a payeDent à un
mtndatairc, et ce paÿemont ne sera valable que s'il y â Éollement mândat.
Cetts distinction ,aite, il est clâir que le c,leru de notaire ou lo cais8ier qui,
normalemont ot ostensiblement, solt péposéB rur eûceissements doivGnt
ôtre qonsidér{s comme investis d'utr mandat tacite. Quant lul encaisseum
des compagnies d6 dirtribution d'eau, de gaz ou d'6loctricité (3), qui con-
statent ls pay€m€nt par I'apposition d'un timbre à dato sut un livret, ils
doivent êtrs considéré8 commo simplos ag€nt8 d'oxécutiotr. Il eu serait autr6-
usnt §'il6 sigtreient pour décharge au nom du créancior; et dans ce ce5
encore I'usage cooma.trderait d'admettre le mandât tacite. Quant à l'âppo-
sitiou d'un timbre à date, ou À la rêmiss d'une quittance qui ns porte eucuno
signature manuscrite, mais (comme l,a pratique I'en répând) un acquit ot
uûe signature impdméB, il faut, si lo procéd6 ost habituellemeût 6uiyi pâr
lo c!eânciê!, considélsr le payement comme valable, et tait au cléancier lui-
même. C'est ce demier qui, en usaat couramment d'un procédé susceptible
ds prêtêr à ebus, doit en supporter lel risquo§.

(l) BÀuDny-LÀcANTrNERrE, Oüligotionr, t. II, no t{39, I; PorHrER, Oüligc-


,ioor, lro 513. Codra: Brureues,26 jâDvier 1889, CL et BoNJ., t. XXXVII,
198. -
La solutiotr indiquée au tsxto est certaile, s'il y a procéalurs d'orécution.
-
Nous croyons qu'elle doit ausEi êtro adEiss en ca; de Éom:mation de Dayer p#a-
lablo à l'àssignâtion, parce que le mâtrdat tacite est, dans cette hypdtËère, tout
à lait naturel, ot, au surplus, corlorme aux usages. Sous pr6texto do ne par
e.buser du mandat tâcite (point 8ur lequel nous sommes, noui-même, il'accor-d),
iI ne laut pa8 tomber da[s I'excè8 conhaire. La tecb-ûique iuridique u'eat utile
que si, toujouB, elle s€ tempèrs de bon sens.
(2) BAUDRY-L.IC^NTINERIE, Oüligorions, t. lI, no 1441,
(3) Les enclisgeurs de baaque De-solt.iamais que- der agents d'erécution,
puisqu'ils sont toqiours porteurB de la qüttance ou du titIe dü rrlomic?.
4il4 lrvnr ru. oELIG r. - vÇ pÀf,t, Exrrxcrrort DEs olLtcat.

Les agcr.tt d'atttaw dolvent-ils être co[§idéré8, eD tÙ81e, commo ma!.


detairos pour le palrêment der primes ? Les Principes coBmatrdetrt la sotu-
tioû cortraûe. L'agBnt d'assurtnc€B n'4, an général, mi8sioll que de prccuter
deg aûaires à la compa$i€, Toutæfois, trè6 souvett, dos cirEonsttncôs sPé-
cielæ, ou I'usegs süvi pour lo8 pâyements precédents, cooduiront à âalmettre
lo mandet tâcit€.
On voit, par ce qui pécède; que le8 rà81e6 rslÂtivs8 à lÀ Yalidité du paye-
ment lait au mândrtaile du cr{aûcier soût Bévères pour le débiteur. Elleg le
rcalart ci ptiwipc, mais il convient d'observer que cette séyérité est, en fait'
tcmphéa pot ileux corectift. Lo premior est la théorie iurisPrudentielle du
morulo! oltpor.cîl', en vertu de laquelle le mandant est ts[u par l€8 actes du
mandataire qui outlepasse ses pouvoirs si, par suite de circonstances parti-
culièrsi imputables au mândant, le8 tiors ont pu, do bonûe loi, se trompor 8u!
l'étændue du mandat (1). Â cette théorie du Ea'ndst apparsnt, il laut Btta-
cher la jurisprudeûco qui décide quo le tiers contiûue à tBiter valablement
avsc le mandataire pour deE opéra,tioûs similairee à celleE pr{elablemênt
appruuvées par lo mandant, saûB d€voir s'etrquérir du poitrt de savoir si los
pouvoiH du mandataire n'ont pas été modiûé§ (2). Lê 8€cond conrctil est,
loaûÿc,,.me,;a, t'articls ts8&, alitréa 3, du Code civil, si la personne À qui le
psyêment aété lait est un p!Éposé du créencier st 8i ello a, pù ses acteE, amené
to ilébiteur à paÿer entrc ses mâins, olotB qu'elle !'ayâit peÉ pouvoir d€ recs.
voir payement. L'article 1384 suPposs, €n eûet, une foutt iDitiale, dont il no
lait que réglor les conséquences (voy. t. U, no 971' litt. B).
Lorsqu€ le màndttairc a outrepa§Eé ses pouvoirs, ou lorsqu'il n'Jr a pag
mandat alu tout, le payement n'est oppossbl€ au créancier que s'il l'a ratiûé
(ârt. 1992 et t249, aI. 2), ou si le payement a tourné à soD Proût (aft. 1239,
al. 2 : voÿ. infro, no. 428 et suiY.).
Il ne laut pa6 conlondre le mandataire qui outrcpasse ses pouvoirs, ou le
laux mandetaim $oy. ôrfta, no 425), ou le pseudo-mandataite, avec le
Iossass.|ünî dc la
qéaræ. Àucune de ce6 personnes ne peut être cotsidérée
comme étant en possesaion de la cÉance, aYec cetts conséquence que le
payemeût serait valable (art. l2É0). Il s'agit là d'une situation ,orrk.lifl'
rcntà ltoy..infra, rû 43t et suiv.).

425. Du payem€lrt à un faux matidatslre ou à un faux cré8ncler.


Lettres de chaltge, chèques, mandrt!-trtoste faux. L'hypothè8e est -
-
büt a{,ie q\e les précédentes. On suppose, à sa baae, un fotæ. La personne
qui se présente comme mandatairer ou comme créancièm, nê peut, Yis-à-Yis
du débiteur, jrstiller de l'une ou I'autre de ces qualités qu'à la suite d'uû
faur. Quelle ost la valour de ce payemeût?
on congoit lrimportance de la question pour le débiteur, qui sela touious
victime (3) de la machination coupable. C'est, d'autre part, toute la question
des chèqres futa ou oalew fzurcr, sur la loi dosquels le débiteur payo.

(1) Cass., lt ayril1929, Par., !929, I, 154; cas8.lr.,23 trovembre r.90B, D. P.,
1906, l, 66; Bruxelles, 15 janyier 1936, J, T., 1936, 53. - Voy. infrc, le titre
du mandat. conçoif quê les applications de cettÆ théorie peuyetrt êtro
- On
trè6 nombreuses, 8urtout lorsq[e, sans qu'il y ait Éellemeût mandat (tacit€ ou
€xpt+s), læ usages milite[t e[ ce aen§.
(2) Cass., I lévrier 1866, Pcr., 1866, I, 69.
(3) Il est clâir que Bi le débiteur esl cot plicc, lo payement eEt nul.
TTINE ICI. LE PÀYEüEXT 425
-
A. Romarquoo8 tout d'abord qu'il ne laut pa8 colrondle lè lau$aire âyec
lo porrcrcnr dG la caéawc, à qui le payenent ert lait velablemen! si te ro,.
rrrnr est do bonne loi (art. 1240). De[s notle hÿpothèse, il !'y a pA8 ct{atrco i
ll y e fonrro eraancc" Dax:z I'hypôthèsedu poseoseeur de ta oÉance, iI y c
æéarcc, mais elle est en posseÊsion d'utr6 per5onne autrc quo le véritable
déarcier (t).
B. Læ p'incipct sont c6r,ain . Le palrêmont lait à un leux uandataire
ou à un laux cr{encier ,r, nül (2), et oblige lô débiteur à pay6r une seconde
tois. U n'y e recouts que contre Io laussaire, à moils que le cr€ancier n'ait
commis une laute ou uno imprudenoo susceptibles d'avoir rendu la trrude
posaiùtre (3). Dâ[s co cas, le payement restera nul, croJrons-nous, mais il
s'ouvrira urs action cn domnaçs-intétêrc sut pied des articlos lg82 et sui
vants, dont le tlontant pourra locrüuclktû.fr, alleindre le montant du paye-
mont. Tout dépendla de la pert d'ittêlyontion do la lsuto du créancier dans
le§ 6vénement8. gi cette itrtelv.eDtion e8t totale, la compeneation immédiets
ae fore, et c'est ce rdrrrtr a, qu'on caractédse ôn disatrt que le pryement sora,
dans ce caa, valable (4).
DanB leur gr.andê Dqiorité, les d6cisions deE cours êt tributraux corflrment
ces principos (5).

C. Tols sont l€8 principês qui E'imposont e! ahoit collmun (6).


qeE p.itrcipes sont-ils également appücables aur titres do paÿemi[t à vuo
ou à échéancer tels quo c[&ü?s, accrlédddfr, billl/;t ù otillc, leil*c tk chatgc?
Plusieurs questions délicates se posent en ce domaine, très complere :
1o Il est tout d'abold certain qu'il eriste, en matière de LETTRE DE CE^NGE,

(!)_P_^UDRT-IÀoANÎ-INERrE, oûligaaiorlr, t.ll, to ,.LL1,I. L^uRENr,


- Comp.
t. XVII, uo 547 (pour les cessions ds créance) et LEyy MoREr,r,E et- H. Slxoxr.
Lc chèqn, no 113 (pour leE chèquer). Voy. aussi J. FoNrArNE, Dc ,a ,cffa ü
- NovELLEs),
chat gG o, dt bilI,,, ù oidie (etrtrait des no 815.
_ L2) -B-^uDRy-L^c^NrrNERrE, Obtiga,ions,_1, ry, r.c'. 1.497 et t LL7,I i LAURENT,
t. q: 525_(co-mp. no 547) ; Huc, t. VUI, no 20; AuBny et R^u, 5! éd.;
t. -!yII,
IV, p. 254. Il n'y a pa8 do créanc€ quand le payement est lait cotrtrA remisd
de pièces qui-ont l'âppareoce de titres, mais qui Cont rles faux (Galld, t4 mei
1938 [moaif4, Pc!., 1938, II, 156). Colui qui so présente commi créancier aur
bas€ d'uû titre faux n'est, d'autrg part, paE un possssseur de la créance au seng
de I'article 1240 (yoy. it 11a, \o Ls2, A.
(3) B,ruDnY-L,rc^NrrNEÂrE, iüidrm.
(4) Noua verrons qu'un procédé ideEtiquo (anûulation Dar compensation.
aboutissant, en pratique, à la oalidité du payement) a été éonsacrÉ-par la loi
elle-même, lor.sque le paygmelt, lait à qudqu'un qui n'ayait pas quàlité pour
recevoir, a tourné au profit du créaûcier (art. t299, e.l. 2; voy, ir.fiq rLo 4!Ol.
(5) Liège,27 iuiû 1894, Pcs., t895, II,6t (sol. impl.) ; 30 mai 1906, Pûr., 1906,
II, 198i comm. Ânvers, 18 décembre 1919, Pa,E., tgzt, lll, 780. Cortra i
civ. Druxellea, ls-janvier lqgq, -4. J:, 1890, t56. L'ârrêt du 30- mai 1906,
relâtü à des rotlait6 efrectuéB à la Cais8o d'épa4ne- sur fausse prrcuration, est
particulièremsnt irtére6sant. Il décide que. rii ld circonstance ôue la sicnature
lausge a été légalisée, ni les dispositionfréllementaires du serv'ice dê l; Caisso
d'épargne ro font obstacle à I'application de I'article 1239 du Code civil.
(6) Voy. ûotaEm_ ent L^couR €t BouTERoN, Précis de dtoit commcrcial, t, ll,
to l452bis, 3ê ca,6 (te' alinéa), et LEvy MoRELLE et Sr oNr. La chàqüc. io lO9.
Arfulc : TE,TLLER, Droit commtcial, !o 1655, 20.
-
4il6 r,rvnr rrr. oBLtcÀT, ve p^Rr. Exrrncrror'( DEÊ oELrcÀT.
-
dss textes détogdoil.t at ihoit commrst, C'éteit, ayent la loi unüorme Eur la
lettrc de châ.Dge. (loi du t0 âott 1953), l'articlo 35 dô"h loi du 20 mai 1872,
qui disposait que colui qui paye uue lettre de change à son échéatrce et sam
opposition était ptéBumé valabtrement übéÉ, ot aussi I'artic.le 47.
a) Pour oomprendrc en quoi I'article 35 délogoeit au droit commun, et ilans
quelle mesure, il lâut précirer Ie ûaturr d€ ls r pÉsomption r édiclée en
laveur du lolocnr.
Àinsi qu'on I'a très iustement remarqué (t), la présomption ne porte pas
Bw la Lb&a,io1t, mai8 sur h gnùlcmc dt pagdt,. La. libération o8t acquisc
ctt griacôpe. La pr{somption dont béDéncie le rolüonr porto 6u! ta circon-
stdnco qu'il s'est €ntouré des précautionE utiles pour s'assurrr que le créan-
cier qui oe présente eEt bien créâûcior. Mais cstts pÉsomption n's8t que
iÿ//i. ,aûam, Le liIf,ur pout eD lairs la preuvo contlâil!, et démontre! qu'il tr'y
s pas cu pnrd€nco cn payant. L'article 35 de la loi sur la lettre de change
coaatituait donc une déiogaaiot au drcit commun, meiE ?cr austi &cnrluc qu'orr
pourait le cmirc, puisque lo paÿêment n'était valabls qu'en vertu d'uro pr6-
somption i.rir ,a'4ùtm. Le titour (ou I'endrisratairo) pouvait fairo la preuve
contrâiro de la pÉsomption de prudence dalls lo payement, et il ne tallait
pas de laut6 lotttb lvoy. irfrc, même ruméro), pour la mnyerler. On peut
donc dire que le dtsit commur n'e pes été coEplètement abendonné ; se8
ügueurs ort soulemotrt 61,6 ottlaÿécs, dang le but de faim renilre à la lettre
de change Bon maximum d'utilité comme tittt négociable.
Ce sont ces rolutiole qui ort été cotrsacr{es par lâ loi unilorme, dans un
lexte inûnimetrt plue clâir: l'ârticle 40, âIinéâ 3. gaut touteloi8, quo la pÉ-
somption do prudonco dâns lo paJrement a ét6 l§nlotrég : h übôration du
tiÉ r€ peut être contestée qu'eû dâE de ül ou de faûc loutilc.
à) L'article 47 do la loi du 20 mai 1872 formulait aussi utre règle Bpécialo
eu matière de payement d'une lettre de change fcnrrc. Mais aucun t€rte co!-
trspondant n'eriste darB la loi unilolmo sur la lettro de ctango alu t0 rott
t953.
On consultera utilemeût sur I'elticle 4, encietr Bruxelles, 2 octobre 1935,
J.?., 1935, 698, et Gand, 14 mâi 1938, Par,, 1938, II, t56.
20 Les dispositionÉ relrtiveB à la lettlo de changr sont-elles appücables
âux autrrs titres de payem€trt à vue ou sur londs dispouiblea, t€ls que cEÈ-
ouEs, xaNDATs DE vrnErlENT, BrLLErs DE BANoUE À oRDRE?
gouE^ccRÉDrrrrs,
l'empirc de le loi du 20 juiû t873 (aujourd'hui abrogée par la loi
unilormê du l.! maIs 1961 sur le chèçre bancairo, art. 68), qui contetrait
une dispoaition peu erplicite à cet égard (l'article 3), la question était contrc-
versée, Àctuellement, la solution e8t consacr66 par les toxtsê précis :
c) En matière de lel;hc rlc chargc faucdc, ainÉi que nous venons de le diro,
par l'articlo 40, alinéa 3 de la loi du t0 aott l95s - 3r. décembre 1955 (qui
consacla mêma unô présomption ile prudence retrlorcéa au bétéffce du tire,
âinsi que Eous l'avons vu wpra, 7o, lilt. ol i
ù) En matière de cÀrqü€ fcür, par les articlos 35 et 35ùdr de la Ioi du lé mars
1961 qui consacrent identiquement le même système qu'e! matièm de lettre

(t) J. FoNrArNE, r De la lettre de change et du billet à ordrs r (extrait de8


NovEr.r,Es), no 8t5.
TTTRE tOI. LE PÂYEu$!IT 427
-
do chatgo (préaouption de prudence rsntorcée au bén6ûcs du ti , qui rerd
notamm€Dt sens intéÉt le clause complémântaire de rosponsabilité contrâc-
tuelle que lea banquiers laisaient inséler sur la couyoltum du caruot de
chèque! de leurs clioot§).
3o En co qui concême lea chèqucs pottuta, il existe des règtrce !trDÿnàr, dépo-
sées dans les atticles 15 à 17 de la loi du 2 mai t956 (ruodiflés pâr collb du
13 marE 1963). Matu l'écolomie de bese est h mêEo (yoy. Brurelles, tt mal5
1960, Pas., 196r, II, 126).

D. En cc qui concorDo 6trûn les ardorr.porr?, où la situation Gst crsrn-


ticltomcfi diîéioüc à raison de la naturr juridique de ce moyoû de peJrement,
voy. itfra, no 476, litt. .B, tq
425Dir. D6pôtr à ls C.slsse d'êDargae. --- Il resulte de l'ârticle 2g ds
Ia loi du t6 marr 1865 que la Caisre d'épargns bénéûcie d,uro présomptio!
iuli, aot/um de libération lorrqu'elle psle cot $e rct/jitntiot dü ,iürot (ce qui
erclut donc les payemoDts partiels : voJr. ot comp. süIrrc, no 425, etrêt d,appel
cit6 6D note). Cette préBomptiotr joue talt à l'égard des ircapables qu'à
l'égard des ponoûnes qui, quoiqu'en possersion du livret, rto sont pas l€8
véritables créanciers. Lo m6canisEe do cstte disposition d6rogatoiro Âu drcit
commun a, ét6 srpliqué, aû ot c,,ro, pëcédemmont lvoy. trpro, r|o 422tc11.
Le lectour voudra bion I'y reporter, ainsi qu'à l'aEêt de câssÂtioû cité.

425rGr. Blllet ds barquo laut. -. Les prircip€s gdndrrur (.trpra,


no 425) s'appliquent mr,raris m',lar.ùa, (ll, et il
n,oriste, en cstto metière,
aucuns disposition légale dércgatoiro. Utr billot do barquo lâux n'est pas un
titFe do créance contre la Banque Nationale de Belgique, et celle-ci n,a aucune
obligatior de remboureer au porteur, ftt-il mêIûe de bonre toi €t oxempt de
toute fautê, lâ yaleur du billet laur. Il n'y aurait, à cet égard, qu,un€ excep-
tion, et ollo est théorique : la lauto commiae par la Banque en cr6ant des
billets trop aisément ruæeptibles d'être cotrhtlaits.
Dans le passé, la Banque a, pendant celtaines pédoit€s, rembourBé âux
porteurs de bonne ,oi la valeur des billetc co[trstrits, Boit intégralemeût,
Boit à concumenco d'utr certaiû montant. Mair il no s'agit pas d'une pratique
co[Elante, ni ne conospoDdant Burtout à une quolconque obligÂtion ju!i.
dique. Il s'agit d'une itrdemnisation purement bénéyole.
Cee principes certains ont été conllrmés par le Ministr8 des toâncos,
danr la réponse -qu'il a faite,- sn 1947, à un membrc du génat (2). Yoy. aussi
Codes BAUDEUIN, yo Batquc Nariorate, l, § 6,

. tt) _Le po eï d'un !;t!et-laux,-ftt-il môme de bonne foi, n'est par créancier,
ot la -Banque r l€ droit de lui roluser paÿouent comme, ôn droii commun, i
tout faux cÉanciêr. Le porteur n'a de iecoure que contre son cédatrt.
_. (2)
Chanbr_o-s- législatives,
-session _1946-t947, Qü,ertiorl,, c, r@oruce, bulle-
ti! no 22, p. 636 ot 637, no 74. Voici tert€ de cette réponsd:
( Il est- à r€marquer_dàs I'qbord - que le la Banque Nationale de Belgique n'a
eucune obligatio! juridique de remEourser ler laux billets. ceur-ci n-e'consti-
tuant pas créance à sâ charge. L'iûdemtriEation âccord6s aui porteurs de billetr
taux con8tituo donc uro mesure de pure libéralité.
, La plupart_des instituts d'émission étrangers se relugent à indemniser les
polteurs de billets faur, même si ces portsurB soût de bonne toi; il on est
428 r,rvnr rrr. oELtc^T. vc pÀRT. Exrrxcrrolr DEs oDLrcÂT.
-
,126. Ds la prcuve du t!.sndat. La prsuvo do l'oristoncs d'uû malalat
do recovoir payeEont, 6t pa*art de- La üb6ration du débit€ur, 6Et ügie par
Ies prhciper de druit commun en matièrc de mandat. Voy, à ce rujet t. V,
trd 397 à 401, et rpécielement Gand, 29 léüier 1956, Par., 1957, II, 52.
-
Comp. Brurelles, 16 décombre 1958, J.T., t959, 718, ot cass., 18 soptombr6
t96t, Par., 1965, I, 62,

,127. Du tler! 6 adrec'tqs lolutimls grrtlâ D. Le tiæs adjcdw .ofu-


,ioîit -
graaia (1) oftt ceci de particuüer qu'il conrtituo une pertoûne ddrignd.
dant la coaocn ior. aur flns de recovoi! le p&yoment. C€ tisls n'est pas utr
maldatairc, tout au moitrs néce$ailement, car il peut être un cr{ancier du
créancier, que ce dernier eûtetrd désintértsser, ou un donetsirc. Il en résulte

Dotamment aiûsi pour lâ Banque d'Angletærre, la Banque Nationale suisso,


la Nederlandse Bank, stc.
! LÀ Banquc Nationalo a ceponalâlt corsenti ilans le passé à iademniser lec
posaesseurs de bonoe loi rlo billeti lalsiffér; encore ne I'a-t-elle pas fait d'ule
lacon continue.
, Âyant 19t4, la Banque I'est r€fuÉéê à toute indomniEation. À pertir de 19t8,
ouo n'a consonti à indemûiser totaloEent que leE porteurs de biltrets dont la
contrelaçon êtait difllcileBsût décelable. En 1921, elle a consenti à verBer
une indemnité égâle à 75 p, c. de la va.leur du biUet controlait; puiE, à partir
de 1922, les porteurr léEéE ont été à touveau intégralement indemnigés.
r Toutetois, ces indemnités n'ont jamais été yelsées ayant la coûclusion
du procàs intenté aux lsl8iûcateuË. Il importe en efret que le6 parties léséog
so porteût pa io civile au procès en vue de récupérer tout ou partio du dol
à charge des condam[és.
, Il est aDDsru que h Draticue de I'indemnisation totalo ofrrait un sérieur
inconvénienll En ôltet, lâ pu$lic a tendence à croirs à I'obligation pour la
Banque de rombourser leg billets laur. Dès lom, il né8li8e toute vériffcation
et lacilite ainsi, inconrciemment, lâ citculation tlu billet laux. C'sst le raison
pour laquelle la Bânque a cru devoit en rcvenir aur métrlodês appliquées
avant 1914.
, D'autre Dart. elle a déià prccédé au rstrait des billets de 1.000 franc6 ot
de 500 lrarcô imirimés à Linâres duant la guerre. Elle procédera avatrt la ttl
do l'anûée âu rêtlait de cêB mêmer billets d'un moltant de t00 lrancs.
r Dè6 lors, ne subsistercnt que leE billets de t.000, 500 et 100 lmlcs ds la
aérie dite r âynastique r, billeti ofrraût d€s garantied accrues cotrtrc le8 lalsi-
tcations r.
Cette r'épome est dgoureusemeût conforme aux principes, saul 6n dcux points
de détail :
o) Le remboursement éventuell€ment efrectué n'e8t pas une r pure libéralitê »,
maii! peut g'inspirer, ir
cdrü, soit d'ute transaction sur une responsa.bilité
Dossible Oilhti insümsammeirt bien taita). soit d'une obligation- laturelle.
La r libér'alit6 ! doit être erclue en supposant même quo la Banque eit le
pouvoir d'accomplir, dans le cas -d'espèce; un tel acte;
à) La réoonse du Minigtre no Darle oaa de la rsEDoDsabilité civile éventuelle
its Ia Bardue (art. l3s2), en ca§ d'émission de biuits dort la coDtr€lagor 8st
trop aisée.
À la süte de cotte réDonse. une DroDosition de loi â été déDoséo (génat,
- extraordinaire ds 1019, boc. pfulim., no 26), loûdatrt la iesponriabilité
scssion
de DrinciDe dê la Banque 6ur le tisoüa ciéé. Là ol va le Droût, là doivent s.ller
ausii, en'matière d'émlission ite bitlèts, les risques. On Ee coû9oit pas d'en-
courâgement plus net à la lalsiûcatiot des billetE -de baûquo.
(t) Cons.. su! ce Doint. L^URENT, t. XVII, no 52t, et B^UDRY-LÀC^NTINERTE,
Oütiba/,io.,s,'t.ll, tô ILLé, Trai é dc dtoia ro7/,ain léd. l.92ll,
p. 215, - Aititc; G. coFi:,I..rt ,
TIIRE IgT. _ LE PÂYTUEITT 425

qu'il tr'a pas drantage cette qualité vi§-à-vis du d6biteut. Mais il est néan-
Eoin6 une polroDne indiquéo pâI lo cÉancier comme chargée do rrceyoir
yalablement payeDent. Etant désigné dans la conyentiotr, ùoùc de comflu.i
æcord,, il te peut êtm Évoqué par lo créancier, tout ru moitrB §,iI e8t établi
quo se désignation a. été taite dâtr8 l,intéÉt du d6bit€ur, ou dans l,intéÉt
coumun des deux parties.
Le8 pr{cision8 qui viennent d'être donnée8 pormettent 6galemont de d6tsr-
miner on quoi la désigtration d'wr oillcaae soht ior.h gror,;a difrère do la
ccctôor tlc ûéaicc etr de la, illllgation.

Srcrrox II.
- Drs crs où LE
pÀyEuENT
Egr vÀLâ.BLEr
QUOIQI'E ITON FAIT ÂI' CRÉÀNCIER.

428, Bnumératlon Quoique non fait au oréanoier (ou, oe qui


rêyient au même, à soa - mandatairo ou à Ia pemonne désignée par
Iui dans la convention), le payemsnt est, eroeptionnellemont, déclar{
valable par la loi (art. t239, aL 2, et 12.401 z
lo Lorsque le oréanciep l'a rutifié;
20 Lorsqu'il en, a tbé profi.t;
3o Lorrqne Ie payemeut est fait au possesseul ila la eéancc,
De ces troig cas, les deul premien n'exigent guère d'erpücations.
Le troioième, au contraire, doit être atralysé mhutieusemert, pârco
$r'il fait souÿent ltobjet de confusions,
429. Du cas où le créancler c rat Êé le pByem€nt. Lo pÂyement
lait à une personne autm quê le créancier est rut C'ert, à son - égard, un acte
incrista$1. Meis, conlormément aux pdncipes de droit commutr (l),.1o créâ!-
cier peut, yolontsiremont, s'4;I4/rup'Écl l'acte qui, en dmit, ne le tie pas, It
le lait par la rddfcct'on (r). Par la ratiûcatior, le paJremont, initialement nul,
devient valable, par l'ef,et de la volorté même de I'intéressé. Elle opère
nécessairemeEt Èvec iérloadioiÉ, ca,r on ûe corgoit par une ratiflcatiotr qui
ne romonte pas à lâ drt€ de I'acte lui-même (B). Son but est, en efret, de
valider ce qui est nul,
La ratiûcâtioll, étant exceptionriello, et exig€ant une volout6 bion nette
du créancier, ne se pr$sume par, dit-ou. Cela n'est pas rigoureuEement 6ract.
La ratiflcation peut s'induire de présomptions, dès l,instant où elles sont
430 r.rvnr rtr. oElroÂr. ve p^nr. Exrttcrtol DEs oBLIcÂT.
-
tolles qu'il n'existe atwr rlot,,tc potrdbh sur la yololté du crstncier. La. Beulo
cho8e yreie est donc que la ratiflcâtion te doit pe8 6tr6 admiso à ta 168èr€.
En cas ds doute, olle doit être exclue.
Il se pose d'ailleure, dan6 la doctlinê, certainea difllcultés quant à la prcnoc
do Ia rÀtiffcation. On admet générdemeût (l) que la ratincatiotr peut êtle
tacito qui paralt l'évidence (2) mÀi8 on ajoute imnédiatement que
- cede la ratiÊcâtioû
la preuve - âu débiteur qui §€ prütold libéÉ :
(qui incombe
Code civ., art, tAtS) est 8oumis€ aux mêmes Églos quo ceüe de I'obligation
ells-mêmo, et, par conaéquent, à lâ néc€ssit6 d'un écdt au-dessur de
3.000 llancs (3), ce qui parâlt en contradictioD avec l'admission d'uno !ati-
ûcation tecito. Qus faut-il etr petrBer t Tout simplement c6ci : lc fai même
du payoment est prouvé per la quittancê (applicatior dos ârticlec 1341 et
suivants). Mais ce payement, dtmêtrt prcuvé c,omme tel, eat nul, et ne devient
valable que par un lait pottérictr, étânt utre madle8tation ds volontô du
crÉancier, tibiG ol, u.ila,hak, qui vaut comæc ,.lrr, pat conséquont dont lo
débitsu! n'a pu s6 prlocuner uns preuve écrito. C'est donc le principe de I'ar-
tich tA48 qui joue quant à la latiflcation, le paÿement, validé aù iailio par
elle, étant prcuyé par la quittatrcc, douc etr conlormité do l'article t3&t.
LoBquo lo pryement e êté leit à un incapable, iI n'est paa susceptible de
?atafcatiof, nais de corfrmatioo (voy. t. II, tro 793). Ce sera l'elticlo l24l
et ler principer de droit commun do la nullité rclativo qui B'appliquêmot, €t
troD I'article t239, sliné& 2. D'ailleux, dtûs ce car, le payement n'eet par
lait à un ti€B, mais au créâncier, celui-ci 6tant simplement lrappé d'une
incapacité d'erertcice de seg dmits.

,130. Iru caa où ls palreûræt a tourn6 au pmflt du cÉtaEcletr.


-
Iarsqu'il r'avère quo ls pâycmelt, quoiquo fâit à uû tierB, e tourn6 su proût
du créancier (À), la loi déclam le peyement valallê. En équitâ, cele ne pe[t
ss discute!, puisque le ctéancier a, par hypothèse, bénétcié du peÿemoût
comme g'il lui avait été rêellomont tait. En drcit, otr peut dire qu6 si lo pay€-
ment dêmeurâit Bù1, le débitêu!, asttrht à payêr utre nouvelle fois, pourrait
invoquor l'enüchissemetrt 6ena causo quant au prcût tié du prtmier Payg-
ment. Lâ loi simpliffe, à JuBtê titr€, la situation et déclerant le payement
valabls.
La qu€8tioD do seyoir Bi le cr€ancior a prctté du paÿement e§t dr rrùr foir.
Il lâut qubû puisso rftrtre! que, par le payemetrt à un tiers, le créancier ae
trcuvo ûnaloment quoique indiroctoment sn tous pointl danE h mêmo
- été payé
dtuation que e'il avait lui-même. -€t
Il tre leut pâs, pour le créancier capablo, quê le prcût eit tüücict/, dans eon
patrimoinê, comne pour I'incapable (art. 124t; voJr. no 422). U sumt
qu'it qit crir,r, mais réellement, bien entendu. 'l.?tc,
Lâ prcürr? du lait quo le payement a pmûté au odancier iucombe eu débi-
teur.

(11 B^uDny-LÀc^xrr[DBIE, Oülira,,onr, t, II, Do ltil.


(2) Voÿ. LAUnENT, t. XVII, no 539, st cas8., lc léyder 7957, Po,., 7957,
I.645.
-
lA) BAUDRY-LAC^NrINE E, Obliq04,i//î., t. II. no l!&4.
. 14) Il laut, bien entendu, qu'il ait toumé porr & aoü, âu p!o0t du céerciet
La loi ne lo dit pas, mds le suppolo. Et c'€il d'ailleuB le bon sena mêmo.
IITRE t6!. _ LE PÂYEüETT 4?l
tlil. Du paycmeût îrlt Ioossêsseur de la aréaaæ.
L'articls 1240 du Code oivil formule une tmisième êrceptiotr au prh-
cipe de Ia nullite du payomert fait à une personne autre quo Ie
oréancier ou à quelgu'un ayatrt qualité pour reeevoir en ses lieu et
place, Il dispose que r Ie payement fait de boune foi à oelui qui ost
en posresrion de Ia créance est valable, encore que Ie possesreur en
Eoit par la suite évircé r.
Le système qui ert à Ia base de I'article t240 du Code civil doit
âl,ra minulinuscnent ptbisér car iI r$gne, danr la pratique , maintno
conft»ïma sur le ôhamp d'application de cette dirposition du Code,
et ûotammsût sur ce qu'il faut eatendre par « posreoseur de la
oréanoe r.
Deua a ndi,lians sont rvquises ponr que le payement goit valabte.
II faut tout d'abord qu'il soit lait à celui gui eat, cn poæescian ile la
créarcc; il faut ensuite que le débiteur soit, er payalt à pareille
perrontre, da bowæ foi.
Nous étudierons suoeesgivement ces deur conditions d'application
de I'article 1240.
tL32. Qrl.e faut-ll oûtcudte lrrr « possesscrrr de Ia æéaaæ ».
C'est le point délicat. Doit être considér6 oomme en posrersion
-de la créanoe, celui qui, aw yeus ile tous, pæsc ltgitinummt pow
fuc eéatuiæ ; celui qu'on a de juctec raisons de oroir€ tel ; en d'autres
termes, le crésncier putatil (t). Ce n'eot par le véritable créancier,
aur yeux du dmit, car la Ioi suppoee pr{cir6ment que Ie payement
a été fait à une autre pêrsontro que le véritable créancier. C'est celü
qlui, n fait, se comporte comme s'il était crdanoier, et passe comhe
tel aux yeur de tour, paroe qu'on a de jurter raisone de crnire que
la situatiou de fait (c posseesion » de Ia oreanoe) correspond à la
situation de ilroit.
Cette première déffnition est rigourcuseurett @ortê; mais elle sst
aweÀ insufuo,n*, parce qu'elle ne pernet par de préciser nettement
le ohamp d'application de I'artiole 1240, qui est r:ès spéciat. Le faac-
scr,ra n'est-il pas aussi en possesrion de la créaneæ, et ne passe-t-il
pas, aux yeu: de tous, comme Ie véritable cr{ancier ? Or, il est cen-
tain que toute situation qui a, à son origine, un la'ux eet erî)w dt
champ d'application de I'article l2tt0 (21. Plusieurs pbiciorc com-
plbnentniræ doivent donc être donrées.

(t) Voy. PorHIEn (À qui I'alticle 1240 a été emprunté). Oüliootioru. no 508.
alitré,a- læ, et erposé de8 motilr ds Bigot-PÉamenèu, LoèîÉ (éiI. belgé), t. vI,
p. 168, no ll8.
(2) Non reutomont I'hypothèse du faua æéancicr, I[ais eussi celto du fouc
432 r-rvnr rrr. oELtcÀT, vc pÀRT. ExrlNcrto!{ DEs oaLro .T.
-
,4. Pour déterminer I'exact champ d'application de I'article 1240,
il faut remoater ut but poursuici pat le.légishtnut.
La loi envisage un oao ads sBécial : celü du creancier ügligenl,
qui a laissé un tiers s'gmparer de sa créance, ou qui a omis d'exerc€r
ses droite. L'exemple le plus clair celui auquel Ie législateur a
-
- est oelui de I'héritier âpparent (t), Ou
certainement songé peut
en concevoir d'autres : celü de I'héritier qui tient ses droits d'un
tèstâment, par Ia suite annulé, celui du cessionnaito dont I'acte de
cersioa est, ensuite, annulé ou reooindé, etc.l mais non celui du or.san-
cier qui reçoit payomoût du débiteur céd6 avant la sigaiûcation de
la cession de oréanoe (2) : Pareil payement est valable sans le seoourE
de I'article 1240.
On voit aussi par là quo Dous sommes très loin ds l'hÿpothèse du lâursairê.
Le payement lait au laussabe est, en principe, dans le 8ÿstème du Code civil,
u!.payement nul (toy. tupru, ûo 425). L'articlo 1240, qui se justiffs par dos
congidérations propr?r, n'a pâr pour objet do moditer cette solution. L'hypo-
thèBe du laussaire eïl üiangèic à la disposition de l'ârticle 1240 (3), qui
suppose, à Ea base, un ûéarLciet ,ügligcü qui a laissé un tiers s'emparer da
ta ûéaùce, En cas do laux, le créancior est à I'abri de tout reproche (seuf
circongtrnces erceptionnelles).

8. Il faut d'ailleun, pour que I'artiole l2{0 s'applique, qu'il y att


possession ilnla uéanæ, du onorr laïmême, et non pas seulement
du drre qui la conetate (4).
ll y a eaceptinn toutefois pour les crdczcæ au portewt où le droit
s'incorpore dans le titre.
CeIa âussi d6motrtDe que touto situatioD qui a, à son ori8itre, u! faux, est
er dehors du chaEp tl'application de I'article 1240. Le laussâire n'est par
on possession du droit, ni même du titr€ qui le constete, puiEquo le titre
qu'il erhibe est faur (ioy. d'ailleurs, sur cette Eu,eËlioî, oil goncîalia, urpra,
no 425),

,Lat ilatai?c et ilu fouc cætionnairc (BauDÀY-LÀcÀNTINrnrr, Oütigolioru, t. lI,


no t447. I: comD.'LÀuRENr, t. XVII, no 547). de douter du point
- La raison
de savoir si le lâussaim est posEerEeur do IÀ créarrce a'appuie aussi sur Ie fait
du'il imDorte oeu uue le créànciêr sDDarent Eoit de bonûe ou do meuyâiso loi,
' (1) Ltéritiei apiarent est I'héritiei'de degr6 plus éloigné qui prenil possersion
de'li succession. -alors uu'il eriste un héritior plus proche. iloat on a de iustes
rÀiEons d'ignorei l'erigtênce. Toute la théorie <ie I'alparenbe egt, en eflet,'bâtie
dans I'intérêt dcr licrr,
(21 Yoy, t. IV. ûo 434. Avant lâ signiflcâtion do la ceE8ion, lo créancier resto
en'efet cïéanciei véritable, et le d/Di-ta.? paye valablement eitre ses maing. Le
cessionnâire n'a de recouÉ contrre le céâait que sur base de l'obligatiou dc
-oal,atati'.
(3I BÀuDRy-LAcÂNrtNEnIE.
l
Oblila,;ion , t. II. to 1447. I.
(4i B^uDRy-LÀcÀNrrNEnE, Oüriiorionr, t. II, no tt46; LÀunENl' t. XYII,
no 561.
ÎITRE IET. _ LE PÀYEUENI t*33

O. L'artiole 1240 est une dispositioa établie daru tintêrêt ilu ilébî-
rcnr. Le débiteur qui a de justes raisons de oroire que le creancien
apparent est Ie créanciêr véritable, parce qu'en possersion de la
oreanoe, doit être considéré comme ayant valablement paÿé. Il n'a
riel à se reprocher, tandis que le créancier véritable a montré de Ia
négligence en laissant un autre s'emparrr de gon droit.
Il en résulte oette conséquence qu'il inporte peu que le possessetr
ilc la oéancc soil de bonne ot de mauçaise foi. C'est le ilébitnar qtt
est pmtégé; si lui est de bonne foi (voy. infta, to 433), le reste
importe peu.
Le cr6ancier, d'autre part, no peut se plaindre de Ia validité du
payemetrt, oar IÀ loi ruppose, à I'origine de la situation qu'elle règle,
une négligence initiale de sa part.
Il Ésulte des précisions qui pr{cèdont que I'article 1240 eit d'applicariorl,
' odiêtumcnt rara. Dang la pratique, saul lo cas de I'h6ritier apparent, oo ne
trotrve qu'exceptionnellement des personnes qui pui8sont êtrc Considéréec
comBe en posaession de la c!6ance.
La alétermfuration de la possession d'une cr{anco, tout 6tr étant Égie pâr
les principes ci-dossus, est ü pw fait; le juge du lond apprécie souveraine-
' ment, mais à la conditioa, bien entendu, de ne pas s'écarter des principes qui
pÉcèdeût.

43it. Dê la b@!e lol du ( aolvms D. Pou! que le pryomont ru po§-


-
sesseu! de la créatrce roit valable, il laut évidenment que le débiteur, qui paye,
soit d6 bonno loi, c'est-à-dire qu'il ait la croyanco, eppuyée sur de justet
motils, qu'il paye au véritâbls créancier. B'il sait que la personre à qui il pâyo
n'eat par Ie créancier, ou À do sérieusos rai6otrs de douter qu'elle soit lo cÉan-
cier, il n'est pa8 de bonne loi, et le payometrt tr'est pâs libérâtoire.
C'68t au yédtabls uéancier à démotrtrer que le dêbitour n'était pas dê
botrne loi.
La loi a,ioute, daua I'articls t240, que le paÿeEent est valable r encore que
le possesseur en soit per lâ suite éünc6 r. Cetto demière partie du telte eurait
plr 6tr€ suppümée. Elle est, en ellet, inutile, car la yalidité du payoment
suppose uécessairement I'int€rv€ntion du créancier véritable, et, par con.
séquent, Iéviction du cr{ancior apparent, C'est pr{cisément à raison de cetto
û éviction r que la quertion de oalidité du payomont lait à cotte persoûtro
8C POiO.

Srcrrox III. pÀyER aü cRÉ^xcrEn,


- Dre c^g où LÀ LoI DÉrEND DE
OU ONDO§NE DE PÀYER Â UNE ÀUTRE PERSONNE.

434, Place qu'occupc cattB sectlon dans I'ordro do nos démonstra-


tlone. Pr{cisons d'âbold le poirt or} nous sommes alriyé dans l'oxposd
déjà- long des principes qui régissent la question do savoir ô gud le
-pâycmGnt doit- êtro lait.
D! PÀoB, III. - 28
434 r,rvnn ur. oBl.rcÀr. Yê P^Rr. Exrrllcrro DEs oBLrcÀT.
-
Cette précsütion n'ost pas supertu€, car tre ry§tôme d'erpositio[ adopté
par le Code civil dans les qrticles 1239 à 1242 est loin d'être clâir, et surtout
méthodique.
Dn ùgk, la payeBent doit être lait au cr{aûcier, ou à Ia perBotrne qui e
qualité pour recevoir en son !om, comme mandataile cotYeûtioûnel, légal,
ou do justice (art. 1239, ,1. 1cr1. §i lo pryement est lâit au créancie!, oelui'oi
doit, de plus, jouir ile la capacité ciÿile requise pour rcceYoir payement
(art. t24t).
 cett€ règle de ba6e, ü êriste ilett çoupæ tcacpptiont. Ce8 doux 8ruuPes
B€ ditéreûcierit lettoment I'un de I'autre' DarrE certains cas, la loi dêclalt
le payement valeble, quoique lsit à ule autro PersoDne que le créancier ou
sotr mandatairc. Les exceptions à lâ règl€ de bale qui 8e rattachent à ce
prcmicr groupc, à ce prcmisr ordre d'irléee ei l'on veut, sont le pay€m€nt que
le créancier a ratiûé, le payement dont tre créstcier a prollté, et enûn ls
payement fait au pos§esseut de la créence.
Daûs d'autros cas, la loi part d'une idée üfihctttc. Elle ne valido pas, roue
certairêE cotrditions, le pay€metrt lâit à ulo autre personlo quo le céanciet
ou son mardataire i elle i,;Üodiile le payement ,eit au cl$aacier lri-mdmc, ou
eüe ordornc de payet à üûc @lt ic p,,lronne. C'estle æcowl groüPt d'exceptiotrs
à la règlo londâEentale de I'tlticl€ ,.249, aliné ld, dont trous allons à prés€nt
abordor l'étude.

415. Das aas où la lol délaad de payar au aréanale\ oa


o,|donf,ê de paycr à uno ,utlE per:«tane. Bnumétatba dcs
dlfrérents aas, Prfncllres. Ainsi que -
nous vetrotrE dê lê dire'
la loi part -
d'une tout autre
-
idée que dans les artiolee 1239, oJiriéa 2t
et 1240. Loin d'entériner, à titre eroeptionnel' un payement fait à
uDo personne autrê que le créanoier (donc prima fæin u:l), elTe iléfwl
cette fois ih pqo au créancier ut ti#e, ott oùlanne de payer à une
autre perronne. Il y a donc erceptiou, mais dans tn nouçel ordte
d'idées, au régime de base iûstitué par I'article 1239, alinéa 2.
Les difrérents cas où la loi défend de payer au créancier lü-même,
ou .ordonno de payer à une autrs personne' sont prévus tantôt par
le Coile civ ,, tantôt par des lais particnl'ibes.
Le Coite cieîl prévoit, dans son article 1242, le payement fait au
oréancier, au mépris d'une saisie ou d'une opposilion. Co payêment
est nul. Le créanoier, quoique restant cr{ancier, n'a donc plus gualit6
pour recevoir. Les créanciers saisissants ou opPosants peuvent, dana
Ia mesure de leur droit, contraindre le débiteur à Payer à nouveau.
Certaines loi* po,rticuli,àres interdisent également de payer au créan
cier lui-même ou ordonnent de payer, sous certaines conditione, à une
autre persotne. Tels sont notamment :
to Le loi du 8 août 1932, relative àla compercatian obligaroire d.es
ileuæ ile sajas belges envts ilæ éûrangers appartentnt à des pays qü
ont étabü \î contrôle ihs ileÿi^ses (infra, to 44ll;
TITRE .Ier. * LE PTTYEXENT 4ir6

2o La loi du 24 juillet l92l rur la ddpoccccsian inçolantabe iles tîtræ


oL fl
po eut (kfta, 4421;
30 La loi du 24 mai 1937 (loi hypothéoairr, ùt, 20, 9o) c#ant un
prioiJège au profit iln la, eîâirni il'un æcïdant sut l'indênniü iPæsu-
ronce dlu'e en raison de cet acoident, combiné avec lulie inopposabilitl
du pqawnü de ladite indemnité, tant gue Ia victime u'a pas ét6
désintéressée (infra, ao â42,bisl1,
4o L'article l0 de la Ioi hypothàcairc oréart, en matière d'indem-
nité dus par un rssureur, ou pour toute autrc oause, la subrogatian
réelle au profit ths oéauiers prio lgiés ou ltgpolhhabes (voy. t. VII,
no 526, et t. VI, no 1082);
50 L'article 38 de Ia loi du lt juin 1874 sur les assurancee, établio-
sant la dévolution de I'indemuité d'asruraroe-incendie couÿrant le
risque locæif ott le reætns ilæ ooiciw, au propriétaire fl6 t'inrnorbto
ou aux voising (voy. t. II, no 721) i
6o L'article 3 de Ia loi du 5 mai 1872 sur le gage comtneciol, qw,
en doùrrût au créancien gagiste ayant reçu en gags lute æéanæ dorit
est titulaire le débiteur gagiste, Ie dmit de percwob le capüal de la
créance, oblige par le fait même le tiers débiteur à payer au créanoier
.gagiste, et non au débiteur gagistg (voy. t. VI, no 110û) ;
7o L'article 12, 3o, de la convention de Rome du 29 mai 1933 (Ioi
du tl septembre 1936) en matière de naoigatbn üri,anne, qui, en dir-
posânt que I'indemnité d'assuranoe sera afiectée par préférence au
payement des sommes dues en raison des dommages prévus par ladite
oonvention, étabüt un systime identique à celui de I'article 20, 9o,
de la loi hypothécaire (voy. t. II, no 72t).
8o L'artic,le 6 de la loi du ler juillet 1956 sur l,dssaranæ obligaobc
tle la responsabili;té cioile en moli,ère ile oüùtalæ aatnmotarrra, en rrecon-
naissent à la victime d'acoidents d'automobile un droü propre contre
I'assureur, rend ce dernier débiteur ile la çiAùne il'acciihnt, etr trdlle
§orte que le payement fait par I'assureur entre los mai"s de I'assuré
n'est pas libératoiæ à I'égard de Ia victime (voy. travaur pr{pam-
toircs de la loi du 1er juillet 1956, Chanbre, eersion 1955-1956, Doo.
parlem., tro 351, 4o, p. 29, art, 6).

On romarquera que, dans plusisur6 de ceB cas, la personno à laquBlle l€ débi-


teur ne peut plus payer valabloment cot süoc parfaôacr?,ctü ta Euali t ih ûéd*-
dict. Dans la saisi€-arr6t, lo saisie ae perd pas, yis-à-yis de son débitsur (ti€rg
saisi), sa qualité do crôancier. La saisie-arrôt (qui a pour objet d'atteirdre,les
choses qü no sont pâ8 en la po8session du débiteur et qui font, néanmoins,
partie du gag€ gÉDéral des créanciers) no fait qu'immobiliser, . saisir-allet€!,
la cr$aûcæ au proût des créanciers (saisissants) du crÉancier (saiei). Les rap-
4i|6 r,rvnr ur. oBLrGÀT. - vo pÀRr. Exrrt{crrot{ Dr§ oELIcÀT.

porto entre rlébiteur (ti6rs Eaisi) et cÉancior (8aisi) ne Eoût pas modillés. MêDe
lo jugement de vatiitité de lâ saisie-atrêt n'emporte pas, ên drcit belæ (1),
traûsport de la créance. Il no conlèrt que le droit de Ia laire venilre ou d'eh
fairs distribuer le montrnt par co[tributiot, dotro o! concours &yec lss autres
. . créancieB, Ê'il otr erlste (2). De mêmo, etr matière de déPosseseion involontairc
, de titr€8 au porteur, le possôgsoul du titre rs8te cÉÂlcier, püsque en matiQre
de tifues eu porteur, lo dtoit s'itrcor?orê dam h titrc. Le oew* domitrzt ne
dispose que de Ia revenrlication, dans les cas où elle est admiso. Mais pour
laciliter sa tèche,la loi du 24 juil€t ,.921 a créé uno proc6aluro epéciale, I'oppo'
" sition, qui a poùr efret d'immobiliser momeDta.némett le titre. La question
ds pmpriété sera résoluo, comme en droit commun, par une instance el
revendication, s'il y a contradiction. Jusqu'à décision de justice, lo pos§esteur
reste donc cr{ancier vis-à-vis do l'établissement débit€ur, mai6 en vertu de
la loi, ce dernier ue peut plus payer.valablêmsût entrc ses maias. De même,
pour le8 payr ayart établi utr contrôle ale alovisos (loi du 8 âott 1932 et arrêté
royal pris on exécutiô!), le rtssortissant étranger resto créancier. Il ue perd
pas cette qualité ; mais pour délordre le8 intér{ts ds sos nationaux (par le
pmcéd6 technique de la compemation obliBatoiro), la loi irterdit de payer
valablement entre ses mains. De même daûs la loi du 24 mai t937, créant
' ua privilègp sur I'indemnité d'assurance au prollt des victimes d'accidenk,
. l'assuré rests créancier, mais le payement qui lui serait lait est inopposable
à la yictims (3). Même aituation, enûn, dam la loi 6u 1er juillet 1956.
On remarquera que taltôt la loi Ee co',,,6,,te de défcrdlc tlc pager au créarr'
cier, laissant pour le surplus le jeu tochnique des institutions se poutsuiYre
(comme dans lo cas ds la saisie-arrêt), ta\tit elle üfar.il de payer e1,, cn mêmc
,Dnps, alle onlonw de paysr à ule cürrt psrsotrIro. C'est le car do I8 loi du
. ,4 juiuet 1921, de celle du 8 aott 1932, de la 1oi 6u 1er juillet 1956 sur l8
réparation des accidentE al'automobiles, etc.
La défenre de payer âu créancior, ou I'ordre de payer à une autrc
.pelsonne, §ont der ûglea ilérogmires aa ilroil comma . Il fàut dono
\î tde æptb pour qu'il y. ait lieu à application de I'une ou I'autre
d'entre elles.
. La sandion de la violatiou de ces ràgles, dans les cas où elles eris-
tent, est la n itl ilu pqcmcnt (4). Le débiteur pourra douc êtr€
oontraint de payer une Becotrde fois, rauf (conformément au drcit
commun, cette foi§) Boa loIours coatro celui à qui il a payé à tort.
.La nature de oe reoours sera eraminée ultérieuremeut (infra, to 4l*?1.
TITRE IOI. : LE PÀYEITIN,î 437

(t6. Du payqnqrt efectué au méprls d'uEe salsls ou dtne oppo-


sttlon (C.dê ctv,, art. 1242).
- Auxautermes
le payement ôfrectué par le débitaur
de l,articlo i242 du Code civil,
créanci€r au préjudice d,uue raàric
ou d'une opporùior, !'e6t pa8 yalabls à l'égard des cléanciers raisfusânts ou
opposant6. Ceux-ci peuvont, Eelon leur dmit, contreindm lo débiteu à payer
à nouveau.
Le p neipc lormulé par cotte disporition légale pâralt extrêmemo[t
simple ({), Mais dès qü'on pénètre alam lel noilalité, tacLniqvet ùappl,;catiaî,
les diBcultés allluent. Plùsieurt d'entrs elles concement le droit civil ; d'autres,
la procédure civil€ (matière de la saisie-arrêt). Nous examinemDs l€s premières,
et nous nous bomsrons à rappeler seuloment les plus notoires parmi IeB
secondeg. Le lecteur voudra bien, pour celles-ci, se reporter à l,étud6 do IÂ
saisie-a.rrôt dans les traités de procédure civilo.

,lil7. §utte; De la dlgtlac:doq Gntre la salslê et I'optnsttloE,


L'articlo 1242 - c'est premièle dimculté qui so pos€
le payement - r aulapréjudice d'une
lait - déclare troD valâbtre
roisda ou d'uns ojrpori ior r. Faut il
distinguer eutre la aaisio otl'oppositior (et, dms l'aI8rmative, qu,est-ce qu'une
r opposition à payement , comparttiyoEent à ulls . saisie r, ot sumt-il it'uno
opposition qu€lconque pour paralyser tout payement au cÉâncier t) (2), ou
bisn saisie-anêt (3) et opposition sont-il8 des terEes sjmonymes, comme l,in-
diqueût, à la foir, le terto mêmo iles articlos 557 et ruivants du Corlo do
plocédulo civile, I'intitulé rlu chapitro qui contient ces articles, ot les travaur
prépaE toires ? (4).
Une pr.emièro romatque, en quelque sorte préjudicielle, I'impose. Il no
B'agit pas, dans I'article 1242, d'uno saisie quelconque. II ne sufllt pas que
le créancier soit, d6 la part de ees pmpros cr{anci6rs, I'objet d'rne raiaie,
pour que le payomeDt lait psr le débiteur soit invâlidé. ILau I que cc qti ctt ild,
soit I'obret ds la saisio, Pmtiquement, Eeisie signiûe dorc, dmB I'articlo 12f,2,
saisie-arrêt l5l, o\, loc'i, udlemrnt, BaiEie-rry8nalicotion (6),

yoy. €-t, irfra, tror ÉgO et d4t à 449. L'erticlo 20, 9o, ato
.süJrra,- no _4t9,-en no!:e,
lâ-!oi _aF 16 décembre 1851 (toi,du 24 ürai r93r) dispose gu,aucun paÿerient
lait à l'arsuÉ r ne sera libérâtoirs r.
438 r.rvnr ur. oBLrcÀî, vo pÂRr. ExrINcrIoN lrrs oBLrGÀT.
-
. Ceci alit, se pose la tÈs importente questio! do sayofu s'il y a üeu de dis-
'titrguêr €Dtr€ la saigie-arrêt et I'opposition ou si, dâDs l'*ticle 1242, oppo-
sition est pris comme slrnoûJrmo de r saisie-arrêt r, en telle sorte qu'il Iaut
, une saiaie-arrêt pour invalider 16 payement lait au créancier Donobstant la
sâi6ie, et qu'u[e simple oppoaition ne suflit pas.
Il règne à cet égard, en doctrine et en juriaprudeuce, dc graoæ cotfisiont lll.
' Il est exact qu'en réglemeûtânt la saisie-aEet dans le Codo d€ procédure
. civile, le législateur a onteDdu supplimer la distinction, admise dane I'atrcien
drcit, eûtre r saisie-arrêt r ot . oppoaition, ou r atrêt pur et simple ', qui
. n'était qu'un simple erploit, san6 Àutro formalité, meis emp6chant néanmoinE
le créancier de recevoir, jusqu'à ce que I'opposition ett été levée, ce qui était
dt par Eon débiteur. On a voulu ainsi éviter, dan6 l'Àvenir, en les privaat de
tout efiet, des oppositions loDdées pârtois uniquement sur la méchâûceté ou
le caprice d'un hommo iniuste ou inquiet (2), €t I'on a imposé, pour que
l'opposition à payement sortisse 8es elletg civil§ (art. 1242), la saieie-arrât, avec
toütes les garanties que comDolto cette procédure.
i ' Cela est exact. Mais plusisus décisioûE eû oût dêduit qu'en I'absence iles
formes prescütea pour Ia saisie-snêt, ,oür, opposition n'est qu'une Yois do
lait (3), avec, commo conséquence dnrplicire, l'inappücabilité de I'article 1242
du Coale ciyil. Cola esl. uîc cict t, Il y a quÂntité de cas où I'oppGition ,§,
pGrr,,;ise pat ür. raû, dc ,od, et, en veÉu tle la loi elle-même, rûtit,ous ,cs cîel't,
ov point ile oue & l'a'{;icle 1919 ifu Code cioil, ea,s læ fmmaldtét ilc la aaisic-
anêt. Les câE où I'opposition à payement ost autorisée (4), §ans qu'il soit
bssoin ale I'astreindro aur formalités de la saisie-arrêt, Eont relatiYement
nombreur dans nos lois (5), et il paralt certain qu'uu payement lait au mépriB
de pareille opposition tombo sous I'application de l'article 1242.

L'üticle 218 du Coile civil, âutorisânt I'un d€s épour à percevoir, aux üeu
TITRE 16I. _ LE PAYEITENî 419

Concluons douc que la lormule de la jurisprudence et de certainE auteuIt,


rclatiyemetrt À I'ilopéralce do I'opposition laite sans los lormes de la saisio-
at}êt, c8t tmp ebsolue. L'a icls 1242 drablit bier uw distincrion oûttr lâ rcdrdt
ol,l'oppori ioln,. Meis ce qui est exact, a'ost qu'il ro doit paa être tenu oompto
de I'opposition eimple, qui ,.'cs, pal forldée sÿr ÿl tcatc da loi. Là, tous lea
motils iavoqués par les travaur préparatoireo consarv€nt leur valeur. §i
I'oppositioû est ,ondée eur un droit, elle truuvera touiouls à sÀ disposition,
soit uB tert6 de loi, soit utr recour8 do droit commutr (saisi8-altêt, saisie-
levendication) qui donnera, pÂr soû mécanisme technique, toutes gamnties.
Il ue doit pluô 6tts tonu oompte dê toute autre oppositioû, à raiso! dec
dangsrE qu'eue peut préBenter (t).

438. §ulte. d'app[crtlol de l'artlcle 1242. Le paye-


- Goqdltlons
msnt lait au mépris - que si
d'unb saisie ou d'utrs opposition n'est iavalidé
la saisie ou I'opposilioû, §rl^l 1éguti tcs, contormément aux dispositiol8 légale8
qui tes régissent (oppositiou !o répotrdant paB âux lormes ou conditions
pr6ÿu€s par la loi qui I'autorise ; saiaie.anêt non suivie do demande otr validité,
ou dénotrciation de la ilemande en validité n'ayant eu lieu qu'après les détais
de I'article 564 ilu Corle de procéduro ciyile [2], etc.].

439, Sutte. Du vtcG qut attelût le payemeût lalt au t!éprls do


-
I'arttcle 1242.-Lo pay€mont lait au mépris de I'articlo 1242 68t-il un
payement « nul r? (3). On a coutume de le clire. Ce n'est pas tout à lait oxact.
L'articlo 1242 dit que le payement r n'est pas valable à l'égard des créanciers
saisissÀnt8 ou opposaûts r. Le payement n'est paa . ûul !, parce que, per la
4lr0 LrvRr trl. oBLrcÀT.
-vo
PtRr. ExrlxcrroN DBg oBLrcÀT.

saisie-ürêt nota[ment (l), le c!éancier (saisi) ne perd Pas §r qualité do


c#ancier (2). Le débiteur qui paye à 6on crÉancier uonobstant la saisie ou
l'opposition se libère valablemerLl ù soû égcld. Le payomênt !'eat donc pas
r nul r, mais iûoltpocablc aux cr{âtciets gaisissanto ou opPoEânt8. Il n'sxisto
pâs à lêuls yeux, et c'e8t ce qui lê8 autorise à contraindrs le alébiteur à p{ÿs!
une secondo fois.
Remarquons, d'autre part, qu'il no §'agit pas d'uno action en alommag€s-
intérots contrr le ilébiteur qui â payé à son créancier, mais d'uDe actioû c,l
pagenoot l3l. Ls, 6écnce subsiste à leu! égard, et, avec elle, tous aes âcces'
soires (garântiel attechéss à trâ cÉance i c'est I'intéét de la distinction)'
comme sos exceptiots (4).
L'iDportance qu'il y a à atéclater le payemeDt inopposable, et non nul,
apparalt daDE la rurüre du rccotrs tétæoe ar übitcr+t, qui a payé en violation
de l'article 1142, au cr{ancier, Cetto quostiotr sera oxamilée ultérieurement
{Yoÿ. infru, no ÉÉ3).
LeB cr{ancier8 stisissants ou opporants D'ont Pe action Pour ls tout, mais
seulemont r selon leur almit, (art. 1242). Cela §ignifle non seulement que le
saisissant n'âura aucune action s'il est établi qu'il n'est pas créancier du saiai'
mais ausei quo I'actiot Ê€tra limitéo âu préiudico qu'ils ont subi ilu leit alu
peyêment qui ne leur ost pâr opposalle (5). gi 1e3 sommes ou ofiet8 saisis !e
Bum8eût pas pour pay6r tous les saisissants, le tiers sÀisi ue ilevra les payer
à trouvoau que ilans la mesum de ce qu'ila auraient regu si la saisie avait été
rsspoct6c.

quelquea autre! quest{on8 qul se Doaett erl


4.10. Sutte.
- Dê
matlère de salsls-arrêt. Ces queations coDccrlletlt plus spécialement la
procéduIr ciüle. Noue noua- bornoûE ù iwliÿ/U,(,, les plus importantos t
to En ùoit belge, le jugemont de validité de Ia saisie-aEêt '4'o1t&c pas
,r.aîtport ile la crlarcc saisie au Eaisissatrt (6). Sans doute, co jugement
ordotrne-t-il au tiers aâisi als déliYrer au saisissant los deniers à concutrenco
ds se créanco, mâis entrc créanciers ilu saisi, le dmit commun subsfute, et
per coNéquent, évettuellomont, le concours et lâ alistribution par conhi-
bution. La jurisprudencs lmngaiEs somble ûxéo en seDs co[t!Àire (r)' lÀi§ant
ainsi renaltre, sâns toxte, un pdvilège edmis alâns I'ancie! alrcit au prott
du prcmier saiaissant ;
20 §ous te régiltr€ du Cotle de prucédure civile antérieur à I'arrlté royal
du 30 mars 1936,14 sai5ie-arrlt teppait ti/ailicpo,;düüté totale les sommes qui

(t) Il en est do même do prclque tous lel cas d'opposition autorisée par la
-
loi.
ill Vov. sttota.\o tg5. Aililc: îo 1't8. -LaURENT, t. XVII, no 550; GÀR'
goiriur ei CÉzrn-Bnu. t. -IV, ro 226 i LEURQUIN, op. cdr.' art. 565' no 266.
t3l BÂuDRy-IJ^c^Nrrnenrr. oülioaldon . t. II, ro 1453.
ili Brunnv-LecÆrrlNEBIE; iüidà,' LEUR0UIN, no 266 ; ciY. Diûart, 15 mars
l9èî- Par.. 1962. III.72.
t5ÿ Lr.urinnr. a. XVII. no 551: LEURQUIN, art. 565, tro 266.
iÀi cari.. lr'ian"ier lôtl. Pcc., 1841, I. 6î; Bruxelles, I mars 1894, Pût.,
lgèd, il, e'52; Leunzxr, I.-XYII, no 552'; Lrunourn, §cirie'arrâ, art. 565'
no 2rg (ot la note).
{il vôv. nruoni-1,Âc^NTINERIE, Obldgatiorc, t. II, no ,.45r' et lês Dotes;
Coiix et- C.rpIrrxr (8e éd.), t. II,'no 308.
IITRE ICI. _ LE PÀYTuf,NT MI
so trcuveient entrs les mains du tielr saisi, même ai elles excédaient log causes
do la saisie (1). La raison €n était que la cr{enc€ saisie-arrêtée continue à.
laire partie du patriEoine du saisi, et qu'en cas de saisie-arrêt subséquetto,
lo cÉatrcier premier sai6issânt, qui ne dispose, par Ie fait de Ia saisie-alr6t,
d'aucutre cause de pt$férence, doit subir le concours dês autres créanciers.
Il pouvait donc s€ laim qu'âyant seisi.etrêt6 une céance do lO.O00 francs
pour une câuse de seisie de 4.000 frücBr ai la saisie était ümitéo à concur-
renco do ceE 3.000 freûcs, l'inteNêntion de cl$anci€rs poEtérieuts aurait eu
pour résultet que le cl$ancier premier saisissant n'ett touch6 qu,u! dividende.
Otr avait imaginé de pallier cotte situation, fort désagt€ablo pour Ie saisi,
par ce qu'on avâit rppelé le con,?o, tl'aîactatioî (2). §'il y âvait confar, donc
accord du eaisissant, tout était rÉguüer. MaiE il 8embldt bien que IB contrat
d'afiectation roür-cflrrodü dans I'ordolnalco du préBid8nt était sam veteur (B],
car il n'appartient par à un jug€ de modiflor la loi. La msilleure preuve eD
est qu'en France, il a lallu une loi pour moditer le droit sur ce point (4). Lê
cat,,owe$Gnl de le. aaieie-arrêt n'était donc possible que dc l,cccord du saiais-
Bânt,
Àu principe de I'indieponibilité totale, il y rvait toutêlois ]u!.e cxccgtlion :
le déclst du t8 eott 1807, €nco!ê ên vigueur en Belgique (5), qui décide e!
son elticle A que la §giEie-arrêt ou opposition entre les mains deE rtceyeur§,
d6po8itailes ou admiristrÂteult de cais8es ou deniers publics, en cetto qualité,
l'aura d'eûet que jusqu'à soncuûence de la somme poltéo on l,erploit.
L'arrêté royal du 30 mars ,.936, modiûant les articles 553, 554 et 554üir du
Code de prucéduro civüe, or8aniso le prirciltc ùt cot,,ot rwî.atü at matièt. da
,ai8i. dùts certaing cas st EouE certri!€s conditions (6). Le cantonnement
emporte s.û€ctation de8 BommeE qui en sotrt lbbjet au payemotrt de la cÉance
du seisisaant. C'est donc, derrl ses lignes géléralos (voyez rapport au Roi de
l'aE6té myal du A0 marB 1936), la mêBe r6gle quo celle consacrée par la troi
lrançaise du 17 juiUot 1907;
3o L'invalidation du payement lait au saiEi en violation de la saisie-an€t
ou d'une oppo8ition entruho paroiusment une impossibilité pour le tiers eaisi
de soustrairs ùuru manièrc quclcotqtl,c sa detto à lâ mainmise du saisissa[t,
pet remise do alGtte, novâtio! ou compenlation.

441. I.ot du 8 août 1932. ClearhÉE tatoraatloniux. La loi du


8 aott 1932 autoriss le pouyoir - exécutil à intedhe, par arrêté- royal, tout
payemeDt de débiteurs belges à des créanciers re§Eortissant à des pays ayant
établi un contlôle ales devisêB (réglementation des payements intêmationaur).

(3) LEUf,ourN, op. cat., rlo 308; CoLrN et C.aprr^Nr. dürdcm.


(4) Loi traûçaiso du l, juiuet t907.
l5l Yoy. Rde,a,il d. La, Uîisl,,tior oéîércle ct oi(/,,ctt cn Boloioltc. t.l.r. Do 49r.
--(Ol YSy. à ce sujet civ.-Brurelleis, 13 et 20 D;yembre r95t; Pitr., ti52, III,
60 êt 6t-
442 r.rvnr trr. oELrG^T. y. p^RT. rxrrllcrroN Drs oBl.rc.l.r.
-
Indépeûdemnent do sârctio!§ péûales, 16 Payoment irégulior n'est pas oppo.
sable à I'Etat, qui a chargE de régler cr6ances et detter etrtr€ BolSB3 et ressor-
tis8âlts do c€s paÿB par voie de campewatior (l). Le payomoEt doi, êtro
ofectué à I'Ofrce de compensation établi à cotto fln.
Le payement lait au créancier étrangs! eu violation ds cotto loi n'est pas
uû pelremênt r nul r (sur les cous6quences de cetto qualiûcation difléronte,
voy. infro, mêne nul[éro, et !o 443), puisqu€ lo cÉanciel r€8te cr6alcier (2),
mais iropporcütc à I'Etat qui a qualité pour recevoir (3). Ls résultat ?rari?u,
eat le même : le d6biteu n'est pas libért, et pourra êtro oontraiEt à pay€r
une nouvelle loic.
La loi du 8 eott t9s2 soulève de multiples problèmes, tous complere§, dans
Ie ilétail dosquels noua n'âyons pas, à r.aison de l'angle sous lequel cotto loi
oEt mertioûûé€ ici (qode civ., srt. l2{2}' à entr€r. on consuttera utiloment
sur cette loi ainsi que sur los diflérents prublèmes qu'elle soulève1 sur la régle'
montation iles pay€ments internatioDaur, le clcafirg intemâtio!âl et les
âccords de ctraring, JEAN VaN HourrE, prolesseur aur UniYersitéE al6 Gatrd
et de Liège, « Le cloaring international et leÉ accords tle clearing r, ilana les
Paflkctct pé?îoitiqnt, 1938, p, t09 ot 8uiv., el le néPclroilc plo/;iquc ilu thoil
bd,gc, ao nègtonwû iht paÿcrntnll, in,{ltrwüort&ÿr. nous suln6€ ale
melltiolner ici trois points :
- Qu'il
al l* dca,ing imposê par le loi du 8 aott 1932 opèro pÂr compa,,sGtior..

(1) Cett€ compêDsation n'est pas la compenEation au seng cidl dE terme


E o'n'ooàre oag'entre deur oersolongs qui soït. en mêue tempr, créâncièmr et
débitricâs l'uie rle l'autrr, mâis entre darit maeùs ilc créqmaa c,-ü dcëer.ll s'sgiû
douo plutôt d'une ba.lancâ de comptes globaur. Voÿ. infl,,, Lilts de la compen'
sation.
t2l C6 Doitrt Daratt incon[estable. Il Ésults d'ailleur3 implicitsmont du terto
môïie do I'articfe 3 de la loi : r le versemont pat lÀ Yoie régufièro (la voie inpos6o
oar le rèclement ittsrvenu en aDDücatio[ de I'article 1er1 rèste obli8Àtoiro
i;oll,r,lntaà lc, oalucmct a, irréculièis:nent oDété§ r. Il est d'àilleurg 6vidànt el
rsiaon oue le citàncier ne peid pas quafité de cr{ancier par I'etl8t de le loi
-modosa
do 1932: cette loi n'établit qiu'un dcirg&mrrr, trouvoau du payement. Enûn,
I'article 3 ds h loi du 8 âoitt 1932 E'irEDire de I'articlo 3 de là lôi du 11 juillet
1932 (ratillant la conyention de clearing avec la Hongrie), qui stipulait que lsr
verserirents irréguliers r sont nuls de droit ù l'égafll dc l'ofice dc compctætiott »'
Mais iI er É;ulte au$i oue -cc
le débitour qui pave à sot crÉansier paÿ6 à 3or
risoues. ,rdnr ù,l'éoaril ilc &tricr (et abitmctioû lâite du lecourt do I'Etat
conltre iui. débiteur'l. SuDDosons par eiemple un onvoi ale londs qui, parce que
in{culier.'ne paryieirt DAt à Eoû dêstinâtdre, En e[et, le débit€ur, pour 6e libéror
valaabmônt.'doit tairà un payement conforme âu droit qui !égil lo cr{ancier
ot lo débit€ui. Le c ancier ooùtrait s'en pÉvaloir. Il n'en serâit eutmment que
Ei. €n DÀvant irréculièreEeit. le ilébiteui s'était cotrlorsré aux irt,tüctions fæ'
mtttar td son cr{aicier. celui-bi acceptant à I'avance le risque de voir les fohds
e}rêtés Dar l'administrâtion (coEm,-Bruxelles, 22 syril 1987, P. P., 1931,61,
et J. Vix HourrE, r Lo cleriring international r, P, P.' 1938, p. t09 et Euiv',
no 25, litt. o).
t3l i'elDos'li des motifs de la loi du lt iuiltet 1932 sut I'accord de clearing
leigô-nonôois, loi dont l'articls 3 eet, itare lo lotrd, identique à I'articlo 3 de
la loi du g- aott 1932, §'erprime à cet égâtd sn ceE terEes ti D'autre part, les
contrevelantE n'ayani pairempli les obliqationg que la co[Yeûtion leur impo§o
rlutcnt .lébitwi:s ità ccr ôbl,iaatioits ois-ù-tii ilo I'Oficc bdgo-fuaamboÿrgcois, norÿ
le motil : r Il ne se Deüt tus les débiteurs fldèles à se conlormsr aur obligations
souscrites dans I'int?rêt glnéral soient lrustrÉs par une sorts de lraude commise
dens un intérêt particulier, (Eem€ €xposé der motils)'
rtTRE ICf. _ Lf PÀYrUEflT lr43

Ain8i que nous favous déià dit, il ne s'agit pâr d'uue compeosation au Bona
cioit du termo, opérant eEtre personnos eû mêmo temps créanciers et d6bi-
trices I'une de I'autm, mais d'une compensation jouant rn 16 tbta mar[,æ dc
créor.ces cl di (kc,Gs, irdép€ndammont des personll€s, d'uro balaoca de comptos
de pays à pays ;
ü) Le débiteur belgë qui payo à I'Oiûcê de compensation étâbli dans so!
proprc pays êst alétnitivement libéré, mêmc à,|'Cgaîd dÿ ûéqncdcr. En se con-
lormant à la loi, il a, en efret, efrectué u! payemeot vala.ble. C'est en réalit6
le paÿement lait diroctemont au créatrcier qui, guoique pouoar, valoir à l'égard
ds cêlui-ci, serait aléatoire (voy. rüpro, en ûote).
Il résulte de ce qui précède que les cons6quences ultérieures d'insolvabilit6
de I'OfEce de compolsation (€û fâit,IaBmque Nationale) ou de la dévaluatiou
dê la Eonnaie dotlt à chargo du créancier (1) ;
c) Ls,loi du 8 aott 1932 n'attsirt sû priucipe guo los ddüirrürr belges, ot non
les cr+atrciers; c'est-à-dire lês impoÉateu$ de mârchaûdises étrangère§, et
non IeE erportateu$ do marchandises belges (2). L6s créancier8-exportateur§
belgss pouyeDt, sans doute, bénétlci6! dos avaûtage8 du clearing eû 8o cotrtor-
tnant âux lormalités imposée§, et protter ainsi des garanties de paÿement
qu'il oûre; ils s'y soumettônt en lait sous l'inlluencs des nécessités écono-
niques, mais ils n'en Bort poirt ,enns oû vertu d'uûe obligatio! civile. Slils
traitent hors cl,earing, ils traitent bien entondu, eu égeral aux avantages du
clêari[g, à leuIs risquoE et péüls (3).

442. Lol du 24 Jut[et l92t 8uf la déIro8sosslo! tnvoloûtahe de!


tltres au porteur. Eu vue de laciliter la r€cherche des titres au porteu!
- a. été inyolontairemsût dépossédé, et d'améüorer sur
dont le rr6ru, ilomir.w
ce poitrt, à 80û ploflt, le régime rlu Codo civil (irt.2279 à 2280), lÀ loi du
24 luillet 1921 imtitue une pmédure spéciale, I'oppoEitio!, qui a poul eûet
de.frapper le titrc d'innégocialilité, de I'immobiliser, jusqu'à ce que la justice
30 soit prononcée sur Ia question d6 propriété. Cetto loi sera étudiée eû son
temps (voy. t. V, n0. 1085 et suiv.). Bornons-nous à dire qu'il s'agit d'une
opposition prévus par la loi, douc en principo goumise à l'articlo tZ{2 du
Code civil (4), La loi du 24 juill€t 192{ prend d'ailleurs soin de préciser elle-
nêmo l'interdiction de tout payometrt (art. 13 à f5) (5).
La loi du 24 iui[êt 1921 organise de plus, s'il n'y a pa8 contladiction, uro
présomption de propriété en fevour ile l'opposaut qui ya, graduellement,
jusqu'à la consécration complète de cê droit. Au point de vue où ûous routr
plagons dans ce chapitte, elb orilonnc doûc ile pqgel à. ut atLtte quelc Ûéatcicr,
tel que l'indique le alroit commun (6), et déclare le payement ainsi eflectué

_ Ll) Voy. J. VaN- H-ourrD, étudo citéo, !o 22, litt. ,, et NrEoyEr, cité pa!
J. Van HourrE, iüidrm.
(2) J. VÀN HourrD, étudo cil,ée, \1À 72 el 25.
(31 J. V,rN IIourrE, étudo cilée, ibiùm.
l4l \oy. wya, no 437. D'eutre part, la loi onloune de payer à uro sutro
Dêrronne que le créa[cier, -t€l qu€ I'indique le almit commun, puisqu'en matière
de titrss au portour, le ùoit a'itrcorporo Àu titre, et dès lor8 quC le créaûcier
(plus eractement, lo propriétaire) est lo tiers porteur.
(5) §ur la question do savoir s'il E'âgit d'un peyement nul ou inooposable,
voÿ.'t. V, no-tlo4 et lto'. Aitutc, infr-a, * t4§,
(6) Voy. I'une des DoteB précédenlos.
4lÀ uvng rrr. oELrcÀT;
- ve pÀnr. ExrtNcrroN DEg oBLrcÀT.

übératohe yi§-à-vis du tiêrrs porteur (aÉ. 23), Baul, le cà8 6chéant, ls rcoourr
do ce derDier coûtr€ I'opposant.

442bis. Lol du 24 rD.al 1937 étsblksant un prtv ètEs' elr laveur des
vtctlr[eE d'acctd€lrt Bur I'lldeûnlté d'aeeurslce due êtr ralson ds cet
acctd€nt. l.t ,ulUst 1956 sur I'aBauraEce obüEatolr€ etr
- Lot du d'autonoblle.
lrattèr€ d'acctdelts Cette loi, qui a été incorporeo dana
-
la loi hypothécaire du 16 ddc€mbre 185t, süü afticle 20, 90, a déià été étudiée
âu tome II, !o 72tùi.e. Bornons-nous à rappeler ici qu'indépendamment du
priyilèg€ qu'elle institue daûs son slinéa 1er, cette loi dispose de plus, dan8
son alinéa 2 (et ce, pour donner sa pleine eÉcacité au privilège qui, comme
tel, ne crée paÉ d'action directe âu pr!fit de la victimo contre I'a6§ureur :
voy. t. II, ro 72Lbiel, que tout pâlremstt lait par l'assureur à I'assuré 8âtr8
que la victiBe ait été désiûtéro8sés Bsra inoppoaablc à celle-ci. C'est donc, par
snalogie, l'appücâtiotr de I'articlo 1242 du Codo ciyil (l). L'as8urÉ reste cI{aD-
cier; mâiE l'arsursu!, en le payant, 6'erposê à devoir Payer une seconde
foi§, le ces échéant. La loi, en d'autres tetmes, déle[d de payer au véritable
cr.éancig!, et ordonne ile payer à une autrc petsonne, âvec, comme Eatrction,
I'inoppo8rbilit6 du payement lait au mépds de Bon interdiction.
Rappelous aussi que la loi du 24 mai 1937 perd tout intérêt lorsque le légis-
leteur eccordo à la victime il'accident uns Protection rertlorcée, notâmmont
on lui rocotrtreissantr we oction itbecla conùc l'oss1/;/,eut de l'auteur responsable
de t'accid€nt. Tel est le cas, en matière d'acci.ktù|,t Cuttafiome, de la loi du
1er jlillet 1956 qui, non seulement crée, en la mâtière, l'assulance obliSa-
toire, mais reconnalt en même tempB à la victiDo un alrcit ?ro?r, cont!6
I'assumur (art. 6) ce qui entralûe l'itropposebilité, à la yictime, du payômert
-
lait par I'asaureur à I'ss8uré (ru,pîa, N 435, 89 aitsi que ls bénéllce de
l'inoppoloülitê ihs aæoptaorû (efi. 11), Uais cstt€ - protectiotr renlorcée
n'€riste, jusgu'ortss, qu'en mttière d'accidents d'autoqrobiles. Eû touts
matiù€ al'accidentE avoc a§suratrcs, I'article ,0, 90, de Ia loi du r.6 décembro
1851 reste donc d'application.

t143. Du neoours de aelal qal LnaI ptyé. !242


-L'afiicle
réserve le recours du débiteur dont le pâyemeût est invalidé contm
la personne à qui il a payé, oontrê le créancier, ilit I'article.
Le pfincipc du recours est donc certain (2). Mais quelle est la
natwe iafi,ili4ue ile ce ruxours ! La Ioi ne Ie dit pas. La reponse à cette
question, gui est trcs rarement eraminée par les alrteum (3), dépend
du point de savoir s'il s'agit d'un payement nü ot inopposablc (troy.
suptat \o 4{}9). Si I'on adopte Ia thège du payement nul, ce sera la
r{pétition de l'indu, puisque alors il n'y a pas de dette aux yeux
de Ia loi. Mais nous avots ÿu que le payement n'est pas tul, mais

(t) Câ66., 18 octobro 1945, Pat., 19,,5, l,240 et 241.


(21 U doit être étendu à tous ler cas où dee lois particulières alélendent de
Dtyer à un créancier, ou ordoDneût d€ payer à une autre personte.
- (3) Un auteur de procédure civile la traite incidemment : G^RSoNNBT et
CÉz^R-Bnu, t. IV, no 233, note 3 (p. 495 de Ia 33 édition).
TITRE IEI. _ LE PÀYEIûEI{T atÉ

simplêmeût inopposable, car dans la saisie-arrêt, le süsi reste oéan-


ci,æ (voy. supra, ro 439), et il er est de même dans I'hypothèse prévue
par It loi du 8 aott 1932 (voy. supta, \o 441), et danr la majorité
des autres cas (1). Si le créancier reste cr6ancier, il n'y a pas indu à
son égard, et par oonséquent pas de répétition de I'indu possible.
Quelle ert dàs IoË la situation ? C'est en réalité le secoü payement
qui déclenchera I'action, et oelle-ci sera fondée sur l'ewi,chissen ent
aons cdase, car par le second payement, le saisi a égalemont été
libéré vis-à-vis du saisissant (2).
La situation est plus spéciale en matière de d6possession involon-
taire de titres ru porteur, oar la loi (am. 15) prévoit gue le débiteur
qui a payé malgre une opposition peut c r6clamer Ia restitution de
ce qu'il a payé ». Nous retrouvsrons Ia quertion à pmpos de l'étude
de la loi du 24 juillet l92l (t, V, Na LL04 et, tl05).
D'autre part, en ce qui coroerne la Ioi du 8 aott lg32 ltoy. supra,
ao tt4l),le recourr paralt tout à fait aléatoire, non seulement en fait,
mais même en droit, sauf, dane cetrle ilerniàrc hypothèse, si le débiteur
a pay6 sur les instruotions fomelles du créancier (voy, supra, no rÉll.
Entn, dans le cas de Ia loi du 24 mai 1937 (supru, no 442àls), la
situation est, semble-t-il, Ia même, müdtis tnüanitis, que dans le cas
de I'artiole 1242 du Code civil.

CHAPITRE IV.
OBJET DU PAYEMENT,

444. Plan, La matière €6t gouvernée par des prdacipcr Ûéra&atr qur
6'appüqustrt à -,or.r les payemonts. ll etiala, cn plut, cettti,les ùgl,ls q,éciota,
pour ler dettos ayânt pour objet un cocpr c.ftair ov urte chow ile gcntc, ol
pour celles poÉart sur \îo somma d'tprû.
Nous consacrcrcns uno section à châcun do ce8 ordre8 d'idées.

Srcuor lre. Rùcr,rs couuut{Es Toug LEs plyrürnrs.


- ^
t145.
Bnumétatba. Deux ràgles sont commutres à tous les
pryements, quel gu'en -soit I'objet : le débiteur doit payer Ia cfrose

(f) Pour la loi du 24 juillet 192t rur la dépossession involoûtaire des titros
au portsur, yoIr. l'aliD6a Eüyâ.!t du toxte. -
(2) Cortains inyoquent aussi uûe action on dommase§-intéÉts. fotrdée sur
la lauto du saisi de ne poirt aÿoir afrecté lo payeDert À16sintéreEEôr sos c[éan-
clor8.
É2,6 r,rvnn ur. oaLloÂr. yo PÀît. ExrrncrloN DEg oBr,rc^r.
-
tntnæ qü fait I'objet de la dette; le débiteur ne peut point forcen
le cr6anoier a recevoir ta pqernent portid.
La premièr'e de ces règles est formulée par I'artiole l24tl ; la seconde,
par I'article 1244.

dci6. Prcmlert prlnclpo : le payemeat dofi poaer sut l'obtet


même dc Ia dette. C'est là, peut-oa dire, un prinoipe d'éüdenoe.
Ce qui doit être payé- est, et n'est que ce qui est dt, oe qui a été
promis. C'cst I'dpplicatian ile l'aîtid'e 1734 ila Coile ciril. Les parties
ont donné, de oommun aocord, à la oonvention, I'objet qu'il leur a
plu. Si oet objet est contraire à I'ordre pubüo ou aur bonnel mæurs,
oe n'ert pas le payemeut qui tombera, maig Ia convention elle-même.
§i, en revanche, la oonvention est valable, o'e$ la prestation promise
qui doit être exéoutée, telle qu'elle a été pmmise.
Àucuue oonsidération d'équité ne peut, moditer ce püncipe fonda'
meutal du droit dee obligations. Cest ce que I'article l24i! précise
eû rjoutant que Ie débiteur ne se libèrs par valablement, offrlt-il une
chose égale ou même de valeur plus grande. Le créancier a droit à
ce qui est dt. Cost ce qui a été stipulé qui I'intéresse, et rieu d'autre.

Oû pout 8e demander pourquoi le législatour a cru utile ds pÉci8er, dens


I'article 1243, uûo vérité à ce point évidente. La raiso! etr est qu'e dtoit
roEaiû (suivi sur ce poini par I'alcien drcit fraDçais, tout âu moins dr.tÉ
certaines prcvincê8), le dêbiteur d'espèce8 pouvait, datrb cêrtains câ§, con-
traindrc son créancier à une dation en payom€nt (Noocller, IV, chap. III;
Toy. PorErER, obldgdriom, no 530).

La réciproqae est, en ÿertu du même principe, également waie' Le


cr{ancier ns peut foroer le débiteur à le payer par la remise d'une
ohose égale, ou de valeur moindre que oelle stipulée. Ce serait violer
la convention, gui conetitue la loi des parties. Ce qui a été promis'
seul, est dt.

- Y a-t-il des oxcêptions


447. Préteûdues e:rceptloos. au principe que
trous yeûons de lormule!? On cite parlois l'oüligatioî fa(xttaotioe el la daliott
ct paÿct7É,;,,.
Ces erceptions o'en Eont, en réalité' pas. Daue I'obligation lacultative, il
a, élé ptréov daûs la cofürttrior que ls débiteur pourrait 8e libé!€r par lâ temisê
d'une chose autr€ que celle qui ost itt obligationc, La detion eu payement
psu importê, momentaûément, 8a naturo juridique paÉ'
-le consenteEent - exi8e, d'autrr
ilu créanciêr. C'est un accord mutuel, une convontion nou'
velte quant au payement (t). Il n'y 4 donc pas, dans ces deur cas, ! erception D

lt! Vov. CoLrN et CAprrÀr{î. t. II, no 626 i BAUDnY-L^c^NrrNznn, Obliga-


tioiü. t. iI, tro 1462 i LÀunENr; t. xvu, îo 556. - Add. : irfrat \o 6ll.
TITRE IêI. _ LE PÀYEIENT 447

aü principe de l'erticle 1243, Eais contrmation de co pdrcipe. Aus6i MM. Colin


ot Capitant déduisent-ils, à justê titro, la naturo de la dation en payem€nt ds
la Èglo élonc6e pâr I'a$iclo l2É3.
Mais ce qui est exact, c'eEt qu'il est lréquent que Ie créancier acccpt;c \no
dation otr peyoment, parco qu'il y a intérét. Il e8t, pour Batislaire cet iator6t,
mâltre de déroger à la corvotrtion, I'il y r âccord dos pârties (art. l1B4, el. 2).
Le débiteur ne pout pâs lui iarposæ cotte dérogation, ni yice st veEâ. Tel
est le gsul gens de I'article t243. Toute démgetion conventionaello €st ücite,
par application du mêItre article 1134,
En c6 qui coaceme I'acceptatioû d'un chèquo, voy. infra, no 476, Iitt. /.

t148. Seond prlnolpe : lntetdlatlon de but paycment parttet.


Le déùiteur ns peut poilt lorrer le créancior à. recevoir etr partie
- payement
Ie d'une dette, même divieible (art. t244, at. 19.
Cs second principe n'ert, en réalité, qu'une coneéquence du pre-
mier. Le débiteur doit, à l'échéance, ce qü egt dt. En payant par-
tiellement, il ne paye pae ce qui est dt. Le payoment paÉiel supposo
presgue toujoure un rternoisment, donc une violation de la conven-
tion.
Le sens du prinoipe est le mêms que celui du principe erposé er
premier lieu (voy. supra, no 446), Ls débiteur ne peut pas iroposcr
utr payemeut partiel, ni davantage Ie créanoier. Mais I'acoord des
partiss est souverain pour modiûer la règle énonoée par I'article 1244.
üne coni/Ér,tiott dérogæoirc est toujours possible, mais des diflcultés dc
,rrafl,€ peuveût surgir. Los principes.de droit commun s,rppliquemot. Dâng
le doute, l'article 1244, aliûéa ler, Bubsiste au proût du crésncier; une déro-
gation de sa part ne peut être présumée (t).

L'artiole 1244 prcnd soin d'ajouter que Ia règle qu'il énonce s'ap,
püque, Ia defie fûl-clle même iliçisible. Et c'est l'évidenoo. Qu'im-
porto, on êftêt, entre créanoier et débiteur uniques, que le dette soit,
ou non, divisible. Ce qui est dt reste dt, immédiatement ou à
l'échéance, êt lê reste pour Ie tout. Le caractère diüsible ou ind!
visible de Ia prestation n'exerce, au point de vue où nous nous pla-
gons actuellement' at cune infiuence. 1l e* itrdifiérent, La question de
Ia divisibilité ou de I'indivisibiüté du payement ne se pose q:ue *il,
y a plasicurs ilébiteurs, ab initb ou dans Ia Buite, Elle concerne les
obligations à plwalité de cujets (2), et uon oelles qui Be meuvent entre

(1) Cela de dene


IeB caa où ! t
couduire à l'article I 211,
alinée I TI à l'æticle 1t62, par
exomple,
(2) voy . t'upru, lo chapitre relatif aur obligations indivisibl€s.
448 lrvnn rrr. oBLrcÀT. vo pÂRT. ExrlNcrroN DEs oBI-rcÀr.
-
créancier et débiteur uni4ues olt, ratiotnellement ou pratiguement,
e\e ria aucan sezs. L'article L220 préoise d'ailleurs également gue
I'obügation qui est susceptible de divieion doit être exécutée entre
le creanoier et le débiteur comme si elle était indivisible.
L'interdiction du payement partiel subsiste même si Ie débiteur
ofire de pareils payements aoant l'éahéance en telle manière que le
dernier d'entre eux, elTectué à l'éohéance, constituerait Ie solde.
. Le fonilemmt de I'interdiction du payement partiel re trouve dans
i'article 1t3a du Code civil. Si le débiteur fractionnait le payement,
I'obügation serait dénaturee (l).
princips de l'itrdiyisibilité du Payement 8'ap-
a149. Appficattor$,
pliguo non seutement au - Lo
principal de la dette, mais aussi à ses acccttlitct
(intérê16, ,rais) (2). Le c!éancier peut ilonc rcluser le payement du priocipal
lorsque les accassoites sont exigihlea qt ?,,êfic,,el,.Pr que le principal.

450. Exceptlons au prlnctpo de I'lndtvtslblllté du paÿem€ût.


- Il
êristo, cetto lois, de yéritsblGs exceptions (comp. ,t pra, no {47) au pdlrcipe
de I'indivisibilité du payement.
o) Lo$qu'il y â ?rütaliu ilo ilîbitclutt,ls' detto 80 diYi§e de plein dtuit (obli-
gation corjointe), à moins qu'elle ne soit indivisible ou solidaire. Il imPorto
p€u que la pluralité de débiteuls exiEt€ aü dndtdo ou survienne à le suite d'un
lait postérieur. Le créancier ûe pourra eriger que ce qui est dt par chaquô
débiteur. RappelonB égâleEont que I'obligation eolidairo ss divise entre les
[drdlicrr ilu débiteur solidabe ;
bl La. comp./[ o/tioû peut imPoser le pay0ment partiel, loraque lo débiteur
doviollt cr{atrcier de son créancier d'uno soûrmo inlérieurc à celle qu'il lui
doit, La coepensâtion, iouant d'omce, éteint la dette à due concumonco'
D\e éqüoaul, dans ser résultatr, à un payement pa.rtiel ;
' c) Lorsque la dolle esl, caÿ,;iorfiée par plusieuls perEonnos, la câution pour-
süvie peut oppoeer le bénénce ile rlivision. Le cÉatrcier doit alors accepter
un payement partiel ;
d) En matièro ôe prê$ hgpotùâcainr, lo remboursoment aYant termo, Dotr
Eoulemetrt total (application pum et simple de I'article ll87 du Codo ciYiU'
mâi8 mêms partiil esl toujours ailmis en laYeut tle l'emprunteur, à moins
qu'il tr'ÿ ait eu conyention contraire dans I'acte constitutü ds prêt (arrêté
royal atu 7 janyie! 1936, arl. 25i attilc àPt, 27.
points, t. V, no. 151, 20, litt. ü, 6t t69, 50) ;
- Voy. sur ces alifi6retrt8
c) Etr mâtièrs d€ tcrrrc tlc ohatge el de cblqu, le porteur ne peut pas lalu§or
un peyemont partiet (ârt. 39, aI. 2, do la loi sur la lettre de change, et 3l'
al, 2, de la loi sur le chèque).
fl Enûn, le juge peut, en vertu de I'articlo 124{, slinéa 2' du Cods ciYil,
accorde! deB iülab de grtlce, qui ont pour Ésultat al'imposer eu ct{aDcie!

(ll BÀuDRy-L^cANrIxrnIE, Oùligctio4s, t. II, no {478'


iij aiunnv-l,.rc.rxrfrrur, oôtig-otioni, t. II, nô 1478, I; LauRENr, t' xvll,
no 568-
TITRE tAI. _ LE PÂYEUENI 449

dos payemsnts partiels. IJa matiôro e. été étudi6€ précédemment (yoÿ. t, Id,
nc t44 et suiv,).
gipalonE en termioant qus l'existetroo de pfitaatior.s rræccttivet ot pério-
diquae ne constitue paB uno €rcoption à I'articlo 1244, alioéa 1o!. Dans co
ces, il n'Jr a pas unité de dettê, mais dettes distincies succossive§.
II en est de même si lo débiteur r cont!Àclé phtticurs danee etysrs 8on créen-
cie!. Cos dettes peuyent êtm paÿéeE réparémont, parce qu'elles sont itistinctes.
L'articlo 12À4, alinéa 2, consacre le pdtrcipo de I'indivisibitité ilc ta ite c,
êt nor celui de I'indivisibilité des dottes.

Srctror II. Drrrtg ÂtÀt{T pouR oEJEr u!( coRpg cnRr^rn


- OU I'NE CEOSI IIE GENNE.

451. De lr detto dtrn corpr cortiln. de la r6potssbl-


Uté contrsctuêlle, - Théorle
L'article 1245 envisago le câ8 alu débiteur d'utr corps
cortaiû. -
Cet article est, riSour€usêment parlant, irutilc. Il se bome À énotrcer uûo
râgle relative à,la rcaponsoülité cortl,act;ÿcth, ot noû au payement, à savoir
que les risquea (cas foÉuit, lorce majeure, etc.) ûe sont paa à la charge ilu
débiteü, à moins qu'il ne soit en demeulo (art. ,.147, tt48 et 1302 ; voy. t. II,
no.583 et suiy.). L'articlo,.245 ne viae, iI est vrai, quo la détériorâtiotr (pe o
partielle), mak le6 principes sont l6s mêmer qu'eu cas ds perts totale.
À I'cxception de la demeure, il laut ajouter te caa où le débiteur s'eit, par
conyention, chargé des cas foÉultr.

a152. Do la dette dtune choss de getrre.


- Il sumt
l'artlclo 1246. Lorsqu'il y a dette d'uno cho8e détermio6o
de mertionner
s€ulêmont par son
espèce, le débiteur n'est pas teûu de la donner de la meilleure €spàcê, mais
il ne pourâ, devantagr, la donner de lÀ plus mauvaise.
L'article t246 est une application du principo que r læ convontions doiyênt
I'erécuter de bonnô loi, (t).
L'appréciâtiotr de la ( qualité molreûne D ost souyoraiBemeût a.bandonûée
eu iuge du lotrd, qui s'inspirerâ do l'€6prit du conhat, des pa ies sn présenco,
de6 usagEs, ou des cireonstâtrces.
L'articlo 1246 D'est paa applicable au pû, (h co,,torr.rûocior.. Il y a, en cette
matièr6, uns disposition spéciale ; l'article 1902.

Srcuor III. Drtrus DB soxuEs D'^RcErrr.


-
45:1. Posttloû du problèttrs. Plaa. ûuctuations qui se sont
ploduitos, depuis - daûs la-Les
guerre 1914-tgl8,
tra yaleur de la mornaio phétro-
mène auquel peu - I'uu
ilo paJrs ont échâppé, ot qui restera vrâisemblablement

(l) Telle est I'opinion domiratrte. N'est-ce Das plutôt une disposition sup-
plétive de volonté, dans les car où ler parties ['onf,pas, elles-mêmea, sufrsaù-
ps!_t Bpéciff9 ce qui-est dt? SuI l€ vrai sens de I'ex6èutiotr de bonne loi, voyer
t. II, no. {68 ot suivatrts.
Dr Pa@, III. - 29
450 r.rvnr rrr. oBLtcÀT. - vG PÂRr. Exrt!{crroN DEs oELIG T.

des plus merquants do cetts période de I'hietoire ont iûtmduit lÀ cotrlu'


-
Bior nor 6eulemetrt dans tres relatioua économiques, mais aussi dans lo8 choses
du Droit. Cette coûtusion [e rélult€ pas uuiquement dcs incsrtitudec ou ales
tâtotrnemenk de la jurieprudonce (l) ou de la doctrire quant à l'attituds à
prendre dans lor ftü&i?!,t questiotrs que soüève la dépréciation de le mon'
naie; ello ne résulte pas uon plua utiquem€nt des solutions' parlois tout
auhes que ceues auxquelles avait leDtemont abouti l'@uvre iurisprudeutiolle'
aolutions imposéea par to législâteur À raison des circot8tances nouvelles qü
I'ameûèrsnt à consacmr ou à réit6Er l8 dépÉciatioû Doûétairc ; elle résulto
alrssi du fait que l'idée de ls dépÉcittion monétaire, parce que Yécuo d'ure
manière particulièr'emett intæn8e, €st pas§ée on quelque sorte à I'avant'
plan dem I'esprit des jurister, et a lait oùlier qu'elle n'a.bsorbe pas toutes
les règl€s de droit civil relatives au.pay€m€nt der dettes doat I'objet est une
somme d'ergpnt. Il ne laut pas penlre do vue, en eûot, que les fluctuationr
de veleur de Ia monûde, quoique séTi§ratrt à l'état chmniquo depui6 1919,
€t ayâût att€int une ampleur et des Épertusrioas ralement égalée8 à co iour,
ne constituent, à tort prendtr, qv,'vr phé?,or,tràæ cræ?,ht t d c, tcûPo?aatq,
donnatrt naissaDce, par voie de conséquence, à dss t rlcs GræPti,]",ru/,l2E
égalomeni. It est clÂir qu'À pr€ndr€ I'histoirt de haut et dans 8on ensemblo,
ta stsbilité moûétaiIs est lt rorme, 18 !èglo, et que Ie8 périodeB dê fluctua'
tioDs monétair€s sont râre8, tout au moins limitées dau8 le tomps. Elles
doa?cn d'ailleuË l'être, cqr la monnaie u'e§t qu'utre u.aé de mcsÿrc, el' oD
ue corgoit pas ta tonction quo pourrait rompli! utre unité de merure régu'
lièroment instabto ou élâstique. Il est do l'€88eûcê mêmo de I'utrité do meEure
d'être ffxe, immueble. Il [e taut donc pa8 s'hJrpnoti8er sur les *gles tpéciaLs
aurquelles ont donné lieu tes lluctuation§ ou la déptSciation de tra monnaie.
Co sont dss règles erceptioanellB, destiuées à disparaltre en même temps
que te cause qui les â tait naltre. trtt ptdrcipcc dn droi cioil qua gottoan,ca,t
û pogc rnt dà danet dont l'obia ett une sorûme ttgar.t lc ,'idcnlifcL,, donc
pat aocc loe ùght apgiicablcs att 1tériodæ dê fruct',,qlior. de la notnaic- ll
convieut osseDtiellemeut de distinguer let périoda rolfrtobs, N cour§ des-
quellos la monnaie ost ,raüt?, et joue, à co titm, so! 1610 naturel, el,les Pl"io.L,
crcap,iot t.l/rr, où la nonnaie æ1, itu tabh, ûuctuatrte, et entralne, pet lo
fait même, dea boü,I/Joe cftcîls dans I'ordrc jnridigno. aussi bien que danl
tol/rrc êcottomiqlu;c. Aux prrmiùes correspondent les règlos dc iltoi, conimu;t
qui gouyernent te pâyêmotrt deg dettee portant aur une somme d'argent;
aur secondes, les ûgtct cæq,tior.ictter provoquées par le ilésordrc introduit
pù Iss fiuctuations monétaircs, rêgles qui a'ajoutent ou se suPerporent
,tuomaù|,anéfiatü aux tè81€s de droit commun. Celles'ci §ont persraneûtes,

lll Àinli due nous lo verrtns. it v e eu. à l'ori8ine du phénomène de la dépr€-


ciaEbn de ta' nonnaie. atê muliiplèr h68itetiontdars l* lurispnrdence' notam'
màni quânt à ts validité tlec cla:uses tetrdânt à so préDünir contrc lês ûuctua-
tions u1téûÀurea de la monnaie. et ce tr'est qu'après àix âne que ta cour ile caraa-
lior e Du .ta.bilissr la Eituatiôn (voÿ. arr3ts des 26 lévri* t931, Por.'g0t931,
l- sa : ricours À I'unité monétaire hoüveltre on caE de dévalnation légale; Eai
I'sis- por.. lgzs. I. 206 : ticéité dos cltuset ile 8ar0nti8 coûtrê les fluctuatioûs
monétairsi. Cônip. aussi. quart à ce demier point : 12 iuit 1930' Pa!.' 1930,
I.245'1. En- Flancô. IeE irê-mes solutions n'ont, Eemblo-t-il, poitrt pÉYalu,
nbtaminent quant du: clauses dê garâtrtie.
TITRtr IEI. _ LE PATEü'NT 451

immuablês; les secondee sont essentiellement têmporaires, et dostiûées à


alisparaltre.
Nous crcyons devoir epécialemeot attire! I'attertion du l€ctout su! cetts
distiûction fond,aræ,,tolc, qui commard€ touto 1â matièm. Nous la respect€-
mns en traitant daûs dss paragraphes 6éperés le8 deux ordres d'idéeE qü soût
à sa base.

§ l6t. hi;ncipes th ilroit æmnun.


-
464. Etat des textes.
- À comme
qu'on a c,outumo d6 considércr
I'orception do l'articlo 1895 du Coale civil
u[ texte organiquo ot non pas Êoule-
nent limité au contrat do prêt (1), mâis qui Euppore dee fnctuciionr danr La
valeur ds la monnaie (voy. dnfro, n.}t 462 et sitiv.) et ne conceme dès lors pes
les principes dp droi commultr alu.payeEeût il'une somme d'arlDnt, tsls quo
nous 168 ayons préciEés (voy. sü?ra, !o É53), iI n'êrlste, dans le Code, o.ct.nr
rlglc relative âu payomont de detteg dont I'objet est utr6 somme d'rtgsrt.
. Ler Éolutions tt6ult6nt des pri,wipæ génétttx qui commaDdent la matière
du pay€mênt, ou d€ lois particolièrea.

455. fusltloa de Ia questlon. qül @mmaadoût


la matlèro. Applloatloa, ea îèglq- Prlaolpes
de Parücle 124) du hdc
- I'obligation porte rur oê qu'or e.ppelle ( une BonrErs
cft,ll Lorrque
-
d'argent », sotr objet propre, r{el, eat ln nnnnoh (2). A une dette
ayant pareil objet, I'artiole 1243 du Code civil s'applique en principc,
et sans tucune erpàoe de doute possible. Le débiteur doitr ce qui a
éü prévu tlwlc ltobligalian, Toute la quostion revient donc à savoir
ce qui a êté pr{vu dans I'obligation. Si une monnaie il&tminée a é1,ê
pÉcisée par les parties (3), o'est oetto monnaie qui, en règle, €Bt due.
Si ricn n'a éü spécialcntênt prbisé qvoÀt à la monnaie oê qui
§igniffe, somme toute, qus les parties oe sont impücitement - r{fértes
à Ia monaaie usuelle
- la
questiorr est de savoir quels 6ont lês siÿtas
mon&alr.ês s\xEüelr Ia loi reoonnalt loroe libératoire, que Ia loi admet,
par disposition suppldtivo de volonté, oomme moyen de payement
d'une obligation dont I'objet est Ia monnaie, qui ont, eu d'autres
termes et suivant I'erprrssion conraoréq, aws Ugal.
Nous r{servons mometrtan6ment les déûnitions respectiv ea, at ,tt
ou| cofié-
,4h:oer, du coulr l6gal of alu cour3 lorcé âu s{ot desquollos de nombreus6i
cotrlusions sont commisss -
parc6 qu'à notro Eens, eller eupposent, pour eir
-
(t) LÀuRENr, t. XYII, no 564i B^ùDRy-LÂcÀNrrNERrE, Obligaliot s, t. ll,
no ,.474; IIuc, t. VIII, no 40; AUBRY et RAU (5s 6d.), t. IV, p. 260 à 262 i
PLANror,, t. II, no 421.
(2) La trocution « somme d'argeut r !e doit, etr ef,ot, pas être prise dans ron
Eens stlict. Àry€nt est synonyme ds r monnaie r. On peut efiectivement pay€r
r uEe Eomme qiar8ent r, Eelotr les caa, e! or, sn arg€nt, en billets de banque,
eû moûnales étral!gêF68.
(3) Ello peut l'avoi! é1,é amprici crw , et dâns ca cas, être déga,Rée par lo jugs
(Biui8u€s,'l5 ayril t966, J. 1,, 1966, t66).
.4b2 twtt rrr. oBLrcÀT. yo pÀRr. ExrrNcrroN DEs oBLrcÀT.
-
co&pmndre ls seûs oxâct, h démonstration préalalle des principes qui vont
suivm. Voy., sur lo cours l6gal et lo cours 1orc6, infra, fi 46L.
-
At principe de Ia débition de la monnaie préci,sée daw h ær.tîat
par utre dispositioa erpresse, il existe toutefois
préeent un oertain rombre d'æteptians, qus nou6 - disons-le dès è
déteminemns
-
en temps utile.
Nous eraminemis d'abord le oas de Ioin Ie plus fréquent eo
,p6riode normale
-
où les pafties ûe se sont pas spécialement expri-
-
m6er quant à Ia monnaie de payement. Il s'agit alorr uniquement,
ainsi qu.e nous l'avons dit, de rechercher quelles sont les monnaieg
glri ont Ioroe libératoire, « oour.s iégal » (infta, * 456). Nous étu-
. dierons ensüte I'hypothèse orl lel parties ont spécialement prévu une
monnaie de payement (monnaie étrangàre ; -onnaie métallique),
dont Ie choir doit, sauf erceptions, être respecté en vertu de I'ar-
tiole 1243 du Code civil (infra, ræ 458 à 461).
455ürir. Dê certaùB tltres de payetûe[rt : chèques, accrédltlls, Eatr-
' dstE-poste, vlrsrnenta en banquê, etc. Il exi6te, à l'êpoque actuelle,
.'do multiples mogeu de paÿor une somme - d'arg€ût autrement que par la
rrmiee des espèces eûectuée par.le débiteur entm les mairs de son cr+a[cie!,
Ce sont tous les titres de pâJrenent à yue ou sur lordB dispouibles créés par
la pratique bancaiB actuello, ou par I'Etat (chèquos, accrcditüs, msndats-
poate, chèques po8taur, viremelltE de compto à compte, etc.]. La questio[
qoo posent ces tiûts de payement dijfêra de celle que nous venons de pré-
ciser, et dont nous allons poulsuivm l'oxamon. L'oAa, do la d€tts resto
bioû une somme al'arlEnt ; mais il s'agit de savoir si, et dans guello mesure,
des titrts de pa1rement à yuo équivaleût, cot me tuogen de pagc" ÿîa soma.c
.Iatgct,, à la rsl[iso d'sspèces. Cêtts qu€stion sera examinés au chapitre
rtilatil aux moalalités du payeraqnt (yoy. r'nfra, no 476).
' 456. lo. Du aas où los pattleà n'ont ps spéafiilé la monaalo
dc pa;ycment. Monaales ayaat ooars légal.
parties n'ont pas- expressément - Lorsque Ies
spécifié une monnaie dé payement,
elles ont stipulé dans I'nnrlé monétaire du pays (en « francs r), et la
quostion est alors de savoir quels sont les sigzes monétaires qü peu-
vent être admis en payement. Cela revient à rechercher quelles ront
les moandes auxquelles Ia loi reconaalt force liùératoire, qu'elle
admet olficiellemont oommo tellee, qui ont, en d'autres termes, cours
lé5a1.
II est tout d'abord oertain que, seule, la monrub intsræ a cows
légat (t), mais il reste à gavoir qusls sont lee signæ representatifs

(t) §ous lo r{gime, aqiourd'hui abrcgÉ (aléûonciation du 28 alécembre 1925),


IITRE It'. _ LE PÂYEITEIIT 453

de Ia monnaie interne qui doivent être aooeptés en payomert, qui


ont cours légal.
Rappelons que nous nous plaçons ici exclusivement dans I'hypo-
thèse où rien n'a été précisé dans I'obligation quant à la monnaie
de payement.
Ont, sous le régime actuel, ooun IégaI, et doivent, dès lors, être
aooeptér dans les paÿemento :

z{. Leg srr.r.rrg or r.e B.r,rqur Nlrronrr.r on Brr,crqun (arr. roy.


du 2 aott l9t4 et du 25 ootnbre 1926; Ioi du 12 awil 1957, art. 3) (f) ;
Le8 billets d€ la Banquo Nationslê de Belgique evâiont-ils coure légal
ântérieurEment à ces ârrêtés royaux? La question remblait controver8ég
on doctritre (2). Ir'afllrmatiye paralt ponrtetrt 8'imposer, câI le troi du 20 Juin
1873 stipulait, en son article 6, que css billetr pouvaient êtrs utilisés dars
Ie3 ofrres réelles, sous le double condition gu'ils lusssnt paJrables à yus et
admis dans les oaisseg de I'Etat (3), Quoi qu'il en soit, cettæ question €st
deyenue 8a!s intérêt, car les arrêtés royaux des 2 eott tgl{ 6t 25 octobre 1926
et Ia loi du 12 avdl 1957 disposent erprersément que Ies billets do la Barque
Nationqlo doivent êtr€ r€Orls pa} les criaseg publiques et leB pârticuli€rg
oomme monnaie légale. Ils aioür€n . nonob8tant toute convention contraire r,
co qui est une cûrrr questiotr lvoy. infra, not 458 et 8uivJ.

.B. Les xonnrrus Drvrsrorrrx^rRr§, qui ont Ieur origine dans I'anêté
royal du 26 octobre 1926, et ont trouvé leur etatut défnitif dâng la
loi du 12 juin 1930, portant creation d'un fozds moütaire;
Cee monnaies devaient être origitraircm€rtt nétalliques (arr. roy. <tu
26 octobre 1926). Elles peuvent être actuellement mdtodlô$tct ou. et
biuets l4l. Iæs biuets soot d6 20 et 50 flancs, et les cetégori€s et le mon
tatrt ne peuyeût et être âugmenté§ (5). Les billets portent la mentlon
Trhonric (6), et l Dention r Banque Nationale r qui y ûgurait égalemont

do la cotrvention monétafue de I'Union latitrs (loi du 30 décembre t885), Iês


piècol ôt,all,gèîc, n'éttient oùldraroircnrna acceptéeq que dans les caisréÉ de
l'Etat ou de lâ Banque Nationale.
(t) Nous verroos dans lâ suito quô c€s aFêtés royeu et cette loi ont égal6,,
ment une aüre portée (cours ( lorcé D). Voy. le8 dêv€loppemetrts suivatrls,
et le paragraphe relatit au courr légal et- au cour8 forcé.
(2) Voy, notamment LAURENT, t. XVII, no 559 (qui est ambigu : comparu
S. PIRorrE, La clauæ-or,Bntxelles,1933, nd 53 et suiv.), etBELTJENS, att. 12{3,
îo 39. Àddc: conclusione du prccureuf général sous cass., ,0 octobre 1869,
- I, 238 (rpécialemen+, it frDr, p,249, col. l).
Psr., 1869,
(î) ConE. en ce sens conclusions du plocureur général Leclercq sous cear.,
14 lévrier 1929, Pas., 1929, I, 90, col. l.
(4) Yoy. loi du t2 juin 1930, art. 1.r, â1. 2 : r Le gouvernement déterEine..,
la iràturoet la lorme des corplrcr, etc, r. Voy. aussi I'arrêté roÿ01 du 26 octo-
bre 1926, art. g, al. 2.
(5) Loi du t2 iuiû 1930, art. lct, aI. 2, iî fi,,c,
(6) Arr. roy, du 26 octobre t926, art. 3, al. 2, drc frc.
454 r.rvnr IrI. oDtrc î. - ve'pÂRT. ExrrNcrro!{ DEg oDl,rc r.

devra disparaltrr alâns I'ayenir ({). II s'agit donc d'uûo circulstiotr ûduciairb
ë8 a,, el, D.ot de tra Banque NatioDale.
L€§ monnaiss divisiornaires métâIliques, destinées à remplace! les billsts,
lont actuellement I'objet de l'anôté du RégEnt du 15 octobrc r.948, Eller
ront eû ergsnt (piècos do 100, do 50 et de 20 lfatrcs). Voy. et comp. dûra,
titt. c.
Les monnaieg divisionnaitrs otl, cut'., Ugal (loi alu !2 juin t930, art. 2;
arT, du Régent du 15 octobro t948, ert. {d; yoÿ. en ce qui concerne trâ
Iimitation dans les payements, ir.îra, î" L'rl.
La limite âssignée âctuellemont à l'émigsion des monnaies diüsionnaires
est de rt , milliatik cûq ccnt m;lliolrt ile lrancs (loi du 27 jui[et 1953).
Quant aux aucienues mo**aicc rl'ot, elles ont coss6 d'avoir cours légal
(loi- du 12 aYlil I95r, ert.2).

C, Les xoxr*Es D'^pporNT, oréés6 en vertu des loie des


20 décembre 1860 et 3 février 1908, et actuellement ds la loi
du 12 juin 1930, article ll. - -
Ler moûDâies d;appoiat (r petitê monuaie ri billon) sont alistinct€s de.
' lilonndes diyi8ioluairts, ainsi que le démontre I'existencs des deux chapitms
qui lour sont cougaEés alans la loi du 12 juin 1930. L'arrêté du Régêût du
15 octobre 1948, qui céo lee nouvelles moruaies de cupro-Eickel (pièces de 5
ot de I harc) et ds brcnue (pièces de 20 et 10 c€ûtimes), ne üse toutetois
ilans son pr$ambulo que I'article 2 de la loi du 12 juin 1930, €t non I'arti-
. clo lt. Cette omission ne semblo pas modifler le fotrd du ilrcit, et rattâcher
les monnaies d'appoint aur monnaies divisionnaires.
' Les mounaieg d'appoint ront actuellêmont Iss piàcos de cupro-niclel
st alo bronre, les piècos do cuivro de uD ot deux centimes âyaût été rrtiÉes
do le circulation par l'ârrûté myâI du 7 mai 1953.
L'alT6ié rcÿaI du 16 octobm l95l autorise la lrappo do pièces ile cinquante
centime3 en bmnze moriétaire. L'an€té royal du t8 léyder 1964 autoriso
' Is treppe de pièces de vingt-cinq c€trtimes en cuprc-nickel.
457. Lttoltatlon quant au mmtart de certslnes Emnales dHslm-
nalrcE et dea matralea d'aplrolnt dans les palnnemts, Quoique
ayant cours léga.l, certainer Eonnâios divisioDnair€s ot Iss monuaies- d'appoint
ne solt âdmire§, dans le8 paysmonts, qu'à coûcutïetrce d\n ceriain montant.
Co montatrt, pümitivemeut détermiDé pâr I'article 7 d6 la loi du 20 décem-
bro 1860 (5 llancs en monnaie de nickol ot 2 traDc8 en motrnaie de cuiyrol
et par diverses diapositious subs6quentes, I'est actuellement par faÉiclo 7
de I'ardté du Régent du 15 octobr€ 1948, Il eEt illimité on co qui concomo
' les pièces de 100 trâncs. Il est ûxé :
' À 1.000 lrancs pour lê8 pièco8 do 50 ot de 20 fraEc§;
 200 flancs pour les pièoes de 5 francs;
, A 100 traDcs pour les pièces de LrâDc;
À 10 lrâncs pour les pièc€s do 20 ot t0 cetrtimes, aimi quê pour les pièc08

(t) Yoy. Chambro rtos représeltâ.Dts, Bê8sion 1948-1949, Doc. pa em., \o 2go,
p. 2.
TIINE IEf. LE PAYEXENT tr66
-
de 25 contimes en cupm-nicLel cléées par l'anêté royal du 18 ,évrier t96{
(ort. 5 dudit ùrêté).
' 157bit. Tolérance quatrt aux trroünalæ ds btllon étratltlèrês. Il
oxiste uno certaine tolérance quaDt à I'admission, dars les payemerts,- des
monuaies de billoD étrangères dans les tocolirdr ooicit cs dcc froaldàr,' (loi du
19 juiUet 1895 €t arr, !oy. des 6 ssptsmbre 1895 et 18 mals 189?). Cetto
toléralcs, limitd€ aur particuliers (loi du t9 juiUot 1895, art, 2), n€ E'étend
qu'à colculfence d'une somme de 2 lralrcs pou chaquo trstrsÀction.

458.20. Du cas où. ane monnale détetmlaéc a été spéalalc-


ment prévue dans lobllgatloa.
- Nous alordons à
présent la
§ecozde hypothèse : celle où uro monnaio déterminée a été spéciÊée
dans l'obligation. Peut-on, ,anobstat t le an»s légal (admirsion par la
Ioi de sigaes monétaires déteuninés oommo moyêns do payoment),
stipnler que I'obligation dovra s'erécuter en une mowwie dét*minée?
Peut-on, aotammert, stipuler le payemert en monnaie étrangère ou
en eapèces métalüques ?
En prinoipe, oad (l). C'est I'appücation de I'article l24il du Code
qivil, qui eot lui-môme une oonséquenoe de I'article LL34 (voy. supru,
no 446). Le or6anoier a le dmit d'eriger cc gzd est ilû, Si ce qui est dt
est u.ne moûnaie étrangàre, ou des espèces métalliques, ou ne voit
pas la raisou pour laquelle, en iboit æmmun, le tlroit d'eriger la
chose (peu importe qu'm I'oocurrence, oo soit uns ,runndit déter-
min{s) qui a été stipul6e serait paralysé. Il n'en serait autrement
que si une loi iloribe public venait, par appücaüon de I'article 6 du
Code ciüI, frapper pareille clause de nullité.
Les questions qui se posent comportent toutefois plusieurs dis-
tinotions et applications latérales de Iois particulières. Pour Ia faci-
üt6 de la compréhension, nous treitêrons dono séparément Ie paye-
ment en monnaies étrangères et le payement en espèces métalüques.
458ùr:r. Du payement ea roæcrhartdlres. prin-
- Rien ne s'opposo, en
cipe, à ce qu€ le payement soit stipulé en marchandises (denÉes, notamment).
Toutolois, si cette stipulation intervient dâtrs un coûtrat de ocnu,le cotllrat
changera de trature, et devienilra \û échonga (voy. t..IV, no 35).
459. Sulte.
- A. Du ptycmont en monnale éfiangèrc.
est tout à fait certein qrue, sa&f ftglê enwion légale iles clunges (qtuli,
- ll
dans aos pa5rs, est touiourt temporaire, ou linitée à certaiaes devises,
ou enoole à certqines transactions), ou peut prevoir, en Belgique,
I'exécution d'une prestation en mouaaie étrangère (2). Ce poitrt a été

(r 28 evlil t 934, Pas., 1934, U, 135 (porrr les monnaies 6trangÈrss).


no 459,
(2) voy, 28 aYril 1934, précité.
456 r,rvnr rrt. oBLtGÂT. vc p^nr. Exrr!{cfloN DEg oDtroÀr.
-
disouté en France ez périaik ila üpréciatbn morütabe parco qus,
disait-on, pareille clause poussait à I'achat de monnaies étrangèree
(gui ne pouvait se faire, par les nationaux, que contre vente de
monnaie interne), et pouvait par conséquent prcvoquer la baisse de
la monnaie interne. En toute hypothèse, cet argument ne s'applique
pas à ce qu'on a appelé læ « règlements internationaur », o'est-à-diro
aux oontrats ou, à raison des afiaires, la monnaie étrangàre intervient
normalement. Elle ne se poee quo pour les contrats izlerzæs (entrt
nationaux, et aleÿant recevoir leur eréoution dans le pays), et même
dans ces limites, il semble bien que la jurisprudence belge n'a jamais
vu, dans I'adoption de la monnaie étrangère comme moyetr de paye-
ment, une cauge de nu]Iité. En ihoit cioil, on rcehercherait vainement
pareille cause, à notre aüs (art. l24il).
La iloctrine eemble ûxée en ce Bsûs (l). D'ailleurs, la loi du 20 mai
1872 sur la lettre de ohange disposait que le payement d'une lettre
de change doi, ôtro efiectué dans Ia monnaie qu'elle indique (aL 16r),
saui fæulté de payement en monnaie nationale au corrrs du change,
et encore si Ie tireur n'a pas prescrit formellement le payement en
monnaie étrangère (al, 2). Cet article, dont les eolutions eont intégra-
lement reproduites par la Ioi uniforme gur la lettre de change (Ioi du
10 aott 1953), article 41, n'est pas rne æceptinn au droit commun,
mais une applioation de celui-oi.
Mais il va de soi qu'en ca8 de stipulation d'uno monnaie étraD8ère, le
créaucier, commo le débiteur, subissent les risgues de cette monûaie 0n cas
de hausse ou de baisse (2). Il convient, en efet, particüièreme[t, do disti!-
guer la clause de payement en mo,,naia c,*tngbc de la clause de payement
ct fta*æ 8]ooc îéî&ar.c. ù vtz monraic éfiaigètc. DaII.s le premier cas, ce qui
êBt uniquement et erclusivoment dO, c'eat.la n,,ot t aic dttanrrrc. Lo débiteur
so libère donc en louroissant cette monnaie, quelle quo soit 8a Yaleur. Datrs
le second cas, au contraire, on se trouvs en présenco d'une dawc d-c jaruatic
contro les lluctuations de la Donnai€ nationale. Ce qui eEt dt, ce sont des
froncr, mais la oalêi t du frarc a été lirée conventionn€llement erltle Partier,
par tÉIérenca à un étalon de mesurc alétêrmiDé. Ces demières clauses, qui
ont d'ailleurs soulevé des diflicultés, seront examinées ultérieuremênt (voyez
infro, no 468).
Toutefois, il exigte une rætrictinn au principe de droit oomnun de
la licéité du choir de Ia monnaie étrangÈre comme moyen de paye-
ment : dans les ætes publics et adninistalifs,les sommes ne peuvent,

(l) LÀunENr, t. XVII, no 563; CoLrN et C^prr^Nr (8. éd.), t. II, no 289;
Pr,ANroL et RIPEÀT,t. VII, no 1161.
(2) Gand, 20 octobre 1933, Pcr,, 7934, ll, 44; Bruxelles, 12 janvier 1935,
Par., 1935, II,90, et 4lévder 1936, Pas., t936, II,52.
IIIRE I'1. LE P.ÀYEIIEIIT &57
-
aur têrmes de I'article 3 de la loi du 30 décembre 1885, êtrs éxpri-
mées gu'en francs et centimes. Il en résulte :
o) Qu'il ne peut être question d'obligatione en monnaie étrangère
dang les actÊs authentiques (l) ;
ô) Que les tribunaux ne peuvent, en oas d'obligation libellée en
tnottaie étrangère, condamner qu'au payement d'un tel nombre de
franoe gui I'avérerr néceseairê pour so pmcuner les moanaies étran-
gÈres dues au jour du payement efrectif.

Il semble toutofois qu'il y eit lieu d'admettrs uae démgation on cag de


condaEtation âu payement d'uEe lettre de changr libellée en monnaie êtran-
gÈre (2). La loi préyoit, eu ellot, elle-même, le payement on monnde étüan.
gère (loi unilorme sur la lettre do change, srt. 4r), donc I'exécution lorcée
on cette moÂnaie. Mais on peut égalemeDt soutenir que cette disposition
n'est pas inconciliable avec I'articlo 3 dê la loi du 30 décemblo 1885, puisqu'il
est posaible au juge de condamner au payomont du ûombre de fratca néces-
§airc pour se prccurcr, au iour du peyemett efiectif, lês monnaies étrangèmg
duer.
Dans les obligatioos qui portent sur uno monnaie étrargère, c'est cetle-ci
qui €st du€, el, twlc rhtc. Il en ré8ulte que la conversion doit se taire cn jorr
dÿ paÿcmcrü cffectil l3l, à moins que le demardeur n'ait fait lui-même Ia
conve$ion dans l'r8signation, et en conséqueDce, demandé condamtration
à un certain tlomble de francE (4). Dans ce cas, il a, lui-même, pris à sa chargs
les risquee des lluctuations ultérieures des changes.
L'obligation d'opérer la conversion au jou.r du payement crf?crf erplique
que les tribunaur ne condamûent jansis à une somme ûxe de francs, mais
à celle qui sera nécossÀfuê, au Jour du pâyement, pour se procur€r læ devise§
étmngèlr68 due8.
Si la monnaie nationale Be dépÉcis pendant le rctard de payemsnt iEpu-
table à laute au débiteur, le8 risques ilu change sont à 6a charg€ (5).

(f) L'acte authentique qui contient uno obligatiotr übellée en monnâie


étraEgère !'est toutelois pas nul, ni eu point de yuo d\ i.go,hrm, Di Àu point
ile vue de l'ioltîumcaltL. La yiolation ile I'article 3 de la Ioi du 30 décehbre

(5) Voÿ. et comp. Brux€ll€s, 2 juin 7924, B. J,,1.925, W i 2A avdl t926, Par,,
1926., _II, 166; comm. Brurelles, 2t mals 1924, Jur. com. BruÎ., t92L, ZgL,
Attulc: cess., 17 janvier 7929, Pot., 1929, I, 63.
-
458 r-rvnr rrr. oELIoÀT. --: vG p^Rr. ExrrNcrroN DEa oBLrGÂT.

La deEande formul6o on monnaie étrang6r6 doil, êl;te éootttéc pût tct pa?.
,irs (r).
iL6O. Sulte. B. Du ptyërnêût en espèces métalllques.
clause
-
précisant que -La
le payement doit se fairs en monnaie métal-
liquo est-elle valable ? Cette olauge ofirait un intérêt au temps où
la monnaie d'or ciro ait, cornme monnaie légale, aur côtés de la
monaaie fiduciaire et à ga même valeur. Est-elle ücite ? Inoontesta-
blement oui, et principe (2). Lonqu'il y a deux ou plusieurs monnaiec
légales, les parties peuvent convenir que I'une d'elles, à I'e:olusion
de I'autro, §ervira dê monnaie de payemeirt. Mais il faut uue clause
erprlesse en ce sens (voy, et oomp. supra, to l§61.
Il n'en serait rutrement que si une loi déorétait I'obligation d'ac-
oepter telle monnaie légale en payement ,onobsttnt taati conÿentbn
æntraire. Une telle loi, d'ordre public, frapperait Ia comention de
nullité par application de I'article 6 du Code civil. Le ptyemsnt en
espèces métalliques ne pourrait plus être exigé (3). Ce fut le ca6 en
Belgique des arrêtés royau: du 2 aott 1914 (article uniquo) êt
25 octobrc 1926 (ùt. 7), et de I'arrêté-loi du {0 mai 1940, gui ont
institué ce qu'on a appelé le courc forcé du biüet de banque. Nous
en arrivons ainsi normalement à la seconde partie de notre 6tude :
les ràgles sp6ciales applicables el cas de dépréciation de la monnaie
(kfra, re 462 et suiv.).
461. Goure légal et cour's !orcé. Le3 orr€ûtrents artérleur€. Il
-
est maintenant poseible de dire ce qu'il laut ontendre eracteEent par r couro
-
légal r et r coura lorté r, notions au sujet desquelles il eriste parlois des flotte-
Donts et des conlusions (4).
lJn sigrc monltoitc (qu'il n'y a pas tiou alo corlondre âyec l'ùzird monétairt)
a, en droit civil, corrs l/got loBque laloi fui attdù,lrc force libéraaoirc dats lct
?aÿcmc',,;t, Le cours légal peut être attribué à un ou plusieurs signes mon6-
tairss. Tous l€s signes rqonétaires qü out cours légal se tmuyent, tu point
alo yuo ile leur lonction dans l€8 payements, sur le mêmo pieil. Ils peuvent
donc, en principo, être employés indiféremment. trfiais compris eû ce aotral
le cours légal appartient à l. catégorie alos loi.s supplétiyer de volonté. Il n'a
IITRE tor.
-
LE PÀYEIf,NI 69
d'efret que si les partiss n'eÊ so[t pas Àutremeût conyênue8 (art. tlg4 et l24g).
L€ cours légal n'empêchs pas les parties do prévoir srpressémetrt que lo
paÿemeDt se lora dâtr6 un 8igtre monétâire détorminé (espècês mételliques, par
e:emple: voy. cuprc, no 460), parmi ceux qui oût cours légal, ou nêne dans
uns o.utlg montraie (monnaies étrân8ères : yoy. &.rrrc, tro 459).
Il y a, d'autrc part, courc forcl lorsque la loi précise qu,utr signe monêtaire,
qui a cours légal, dcûa ehc æacP,,é ItG h, trt(f; ics ilans las paÿcrr.cr.ts, r,or.obt aat
toÿte co,,oêt ,ior. cot rrairc. Tel est, à nos yeur, le yéritable se[8 du cours torcé,
c* égad aua prircipcs ilc ihoit cduü. Rigoureusement partraût, tre cours torcé
go ùmite à cel& On cloit pourtant, trÈs Bouvent, que le cours lorcé sigtriflo
l'itconyeftibiüt6 du biUet ale banquo vis-à-vis de La Banque. Il y a cours torcé,
dit-on, Iorxque la Ba[que eal dispc*sée dc æt bil/,l;s ù tltc. ll y e,
alorr, à propremeat parlo!, cours totcé N 'çmbotreer
proftt ilc la Batquc, entrc portou!
du billet et débitout de celui-ci. C'est là le selrs écoromèqtr du courr torcé,
qui ne doit pas se confoudre avec le *ts inrkli4ttn, gars doute, eD fait; I'itr-
coûyertiDilité du billet ue s'établit-elle que lorsque la monnaie llduciaire eet
o)rposéo à de8 darg€rÊ, et alors la mosure cor&oûirc qui s,irnpose est ce qui
col8titue, en dmit civil, Ie véritâtrle cours torcé : la défonse d'exige! dans lsg
payernents un autre signe monôtaire que lo billet. Cette mosure eat indispel-
§e.ble parce que, sars elle, It premièm demeuremit pratiquemett lettro morte.
L'Etat n'étabüt I'itrconyertibilité du billot que lorsqu,il enteud prctég€r
celü-ci contre le jeu dea circonstances, et lo uaintenir en mêmo teml» à sa
voleur comme motrnaie légale. Âusi cours lorté, au sens où uous I'enterdonE,
ot inconvertibilité ilu billet sont-ils prccqu.,oÿioürs tridr (voy. alr roy. du
2 aott t9r.4, article uuique, aI. lcc rr 2; loi rrangâise du t2 aott 1810, aIt. t.t
et 2; loi Irangaise du 5 aott 1914). Mais il r'en est pâs nécers,lir.errcû oj,n$i.
Et ce qui le prouve, c'est l'an€té royal du 25 octobre 1926, qud a @ain cûu
le cowa forcê tant ci tablisca,,t la conortiülité du üilrr, (l). L'aÉicle S sup-
primo, en efret, l'inconvortibilité du billet en obüg€ant la Benque à !em-
boutser sos billets à vue en or, en argêDt à sa raleur-or, ou on deyises-or
sur l'étr gor, tandis que l'article 7 Baintiênt le cours lorcé ut scns iht iboü
cdoit, Il stipule que lea billots continuert à avoir leur cous légal, et quo
( rien n'est modiflé aux lois eri8taDtes,.. quant à fobligation pour les caisees
pubüques ot l6s particulieÉ ih lcs nccooit cunne molnaic légah norrobtr'laÉ
toÿrc cot oct,iofi co,,,,rcilc , (2). On a dit que l'alticlê 7 de I'anêté rcyal du
25 octobre 1926 !'était qu'uDo appticetion alo I'article 1S95 du Code ciyil (g).
8âns doute I'ost-il, inconte8tâblemsnt, llais iI !'e6t pas soul€metrt celâ.
IndépendammeDt d6 ce point, il maiutient, §emble-t-il bien, ls couls torcé
mêmo pour les billets émis postérieuromônt à lâ dato de sa promulgation,
ot à l'6gard d'engâg€Eents également postédouE. La circonstance que lo
porteur tr'a pâs d'intéÉt à rsluser l6s biuets, puisqu'il6 Bont payablo8 à yue,

(t) §ous le régimo, touteloic, da Golil bü,llim rloadcrd (convertibilité en


lincots), €t non du Gold cxùa*oc dswlwù.
(2) On dim peut-être que, lorsque le billet egt convertible, iI n,ÿ â aucutro
utilité à êriger des espàceE métalliques, puirqus Ie billet est i,eyablo À vuo or
valeur-or. gans doute; et nonobstant, le cours torcé subsistê. Cela démont!6
bion que les deux notionl gue aous chercùons à diatinruer sotrt difrérentea.
_ (3) Conclusions alu ministèro public sour caas., ti léirier 1929, Par,, 1929,
I, 87 (spécialement p. 93, col. i).
460 r,rvnr trt. oErrcÂr. vc pÂRT. trxrrNcrroN DEg oELroÂT.
-
ne chango rien au principc. La disparition de la monnais d'or (voy. dfrc,
no t6lùic) légitime le cours forcé (au sene où nous l'êntendols), nonobstaut
Ia convertibilité du bilbt (1), dès I'instant où il ttstê d'auûls sigtres moûé-
tsitrE en cfurulatiol.
La loi du 30 marB 1935 a, trors de la Beconde stabilisation du franc belge,
euspendu la convoltibilité du bi[êt (s . ld), et maintenu le couts lorcé
(aÉ. a), L'ùÉté rcyal du 3l mals 1935 a déterBité te nouvelle toneur en
or du frsnc pour les achats ot ventes de dsvisês étrangÈrcs à efrectuer par
l'intermédiaire du Fotrds d'égâlisâtion des changss. Il e8t à remerquer qu'au
Eoment où ces toxteE ont été pmEulgués, la valeur du nouvesu lranc n'était
pas déûûitivement et ligoutEu8emert 0xée (voy. It loi du 80 mar8 t935 .et
I'aII, roy. du 6 ayril 1935), et, d'âutr€ part, que Ia convertibilité du billet n'e
pas été réte.blio : les opérations d'achat et do vente d'or et de deyise§ 6tts!-
gères se lont par I'internédlaire du Fonds d'égalisation des changw (voy. lea
atrêtés royaux des g et 6 ayril 1935).
Doux arrêtés royaur du At mârB 1936 Établirent le conYertibilité du bilet,
ûxèrent la parité motrétaire du nouveau Iranc (le Dclgc 5 llallcs
- 8oit
correspood à un poids d'or ffn do 0.150632 grâmmel (2), et supprimèrent
-
Ie londs d'égalisation des changes. On rcvenait dtsi à un ré8ime identiq[o
à côlui créé par I'arrêté royal du 25 octobre 1926 : la ootrv€rtibilité du billet
6tait rétablie, mais ls cours forcé du billet, at ært où tons NcttlrDdonr' subsis'
tait. La convertibilité du billet n'était possible que souà le É8ime du Gol.d
btt ador. sao,rL.lat.l, c'est-à-dit€ sn lingots d'or.
Lors de la guerre de 1940-1945, un arrêté-loi du 10 Eai 1940 susPeralit
à nouveau de la cotvertibilité du billet. Depuis cette guerre, l'arrêté royal du
31 mals {936 ffxant le poirla d'or du franc (plus exectement du ütlgd, multiplo
du franc) r été abrogÉ par l'arrêté-loi no 5 du l.r mai 1944' qui disPo8e en
même temps que la nouvelle ieneur en or du ftaûc sera déûnio ! dès que le6
', of autorise le Roi à fxer,
cirronetances le pormetûsnt par anêté délibéré
en conseil des mini8tres, lss cotrditions aurquolles la Banque Nationole
peut ach€ter et vendro de I'or et des monnaies étrar8èr€§. Ces conditions
ont été txées par I'arrêté dee ministles réunis en conàeil no 6, pri6 à Londros
le lÉ mai 194&. En erécutiotr de ces dispositions, tra Baûque â réévalué 8on
encaisse-or sur base de lrancs belges : 49.3t8 lo kilogremme d'or tn.
Il résulte de ce qui précède que la monnaie a, sans doute, 6t6 déYâluée uno -
nouyelle tois (3), mais qu'aucune parité-or drriritioe du fraac u'a, à fépoque,
TITf,E IOI. _ LE PÀYEUENT 461

é1â élablic. C'egt en raison de cettê situation que les parités-or ot monnaies
étmngères ort été übrement modifiées te 2l septombre 1949, et que la Baûque
Nation0le a Ééyâlué, à cetto date, son encaisse-or sur base de Irânc8 b€lg€s
56.264 ls kilogramme d'or ûtr. D'autlo pa , la conoc*iülité thr ürirlr, n'e par
été réta.blie, et le ùrrra q été supprimé comue utité monétaire par I'arrêté-loi
du 8 janvier 1946. Nous étion8 donc touiours on pr6sence d'uno réglêmer-
.l,aiion prouiæire.

461bï§. Lol du 12 avrlt1957, llxant te statut monétafue de


la Belÿque. La Iongue période de tâtonnements qui, en matière
- aveo la première guerro moûdiale, Ie 4 aott 1914
morétaire, débuta,
a pris ûn par Ia promr:Igation de la loi du {2 avril 1957, ff:ant les
principes qui sont à la base du sroru, monüaire de la Belgique.
Yoici guels sont oeo principes :
lo Lefranc,unitémonétairebelge,estconstituéparlg,74824173 mll/li-
grammes d'or au titre de 900 millièmes de fin (art. Ler de Ia loi du
12 avril 1957).
20 Toutes Ies monnaies d'or lrappées rtrtériourêmont à I'entrée en
vigueur de la loi du 12 avril 1957 cessont d'avoir coure légal entre
partioulien et d'êtrs reÇueB en pàyement dans les caisses pubüques
(art.2).
30 Lee billets de la Banque nationale de Belgigue doivent être
nogus ooIrrmo monnaie légale par leg caisses publiqueoet par les par-
ticuliem, nonobstant toute convention contraire (arü. 3).
La dioposition qui préoàds no pêut être invoquée par la Banqus
Natiouale de Belgique à l'égard des porteurs de ses billets (même
artiole).
C€tfu dfuposition, de pdme abord incompréhetrrible, doit Bo comprendro
€n ce sens que la loi du t2 ayril 1957 jouora ausri bien en temps do cotryer-
tibiüté du billet en or qu'on tomps d'incoryertibilité. Il ne ,eut pa§, dans tÂ
prol[ièlo hypothèso, que la Banque puisse paralyser la cony€rtibilité en irvo-
quant une r{gls qui n'a pas été laite pour elle,

40 La Banque nationsle de Belgique est temporairement dispeneée


de I'obligation de rembourger ses billets en espèoes.
Le Roi peut, par arr€té délibéré en oonseil des ministres, mettre
tn à cette dispense.
Il peut également, dans Ies mâmes Iormes, déterminer d'autres con-
ditions d'échange ou de payement dee billets de la Banque Nationale
de Belgigue.
C'est le principe du cours forcé du billet, nais qui est hour€uEement pré-
8etrté comme uno erceptioû (r temporairemont ,) à ce qui doit rester la règle
en lâ matière. C'est gous cet angle, également, quo la loi du tz âyril 1957
créé un stetut monétairc déflnitil.
462 r,rvnr rrr. oELrG r. vc p^Rr. ExrrNcrroN rrEs oBt.rcÂr.
-
50 Ju6qu'à ce gu'ait été rétablie, en appücation de l'artiole 4, la
convertibilité des billets de la Banque Nationale de Belgique, la
Banque est tenue d'efiectuer ses opérations en monnaiee étratrgàrel,
en or monnay6, et en üngotr d'or eur bare de la valeur légale du frano
déûnie à I'utiole le' de la loi (art. 5).
60 La Batrque est tonuê il'avoir une encaisse en or au moinr égale
au tiers du montant de ses engagements à vue (ainsi imposé danr
I'artiole 30 des stetuts de la Banque) (art. 6).
70 Sont abrogéB :
L'erticle 6 de la loi du 20 juin 1873 sur les ohèquee ;
Les articles Le\ 4,7,8 et 9 ds la loi du 30 déoembre 1885, appmu-
vant I'acte du 12 décembre 1885 par lequel la Belgique adhère à la
convention monétaire oonclue à Paris le 6 novembre l8&5 ;
L'anêté myal du 2 aott l9ld oonffrmé par la loi du 4 aott 1914,
ooucertrart les billetg de Ia Banque Nationale;
L'arr8té ruyal du 25 ootobrr 1926, relatif à la gtabiüsation moné-
taire ;
La loi monétaire du 30 mars. 1935, et I'arrêt6 myal no 273 du
3! mars 1936 ;
L'arrêté-loi du l0 mai 1940, suspendant la convertibüté dea billetl
de la Banque Nationale de Belgique (oonvertibilit6 admise, rour oer-
tainea modalités, par I'arrêté royal du 25 octobre 1926) ;
Les artioles leE è 5, 8 et 9 de I'arrêté-Ioi no 5 du lr! mei 1944, auto-
risaot le Roi à déterminer les oonütions il'aohat et de vente de I'or
et des mouaiee étrangères ;
L'arrêté des Ministres réunis €n oonseil, prir en eréoution de I'ar-
rêtÉIoi qui pr{cèile.
On remârquera qu'en cetto mrtièro qui, à la trongue, était devetrue tort
complêxo, Ia loi du ,.2 âyril 1957 tait incoltestablemetrt table nettê. Ello
le fait de deux maoière8 : pa! alrcgetion de tEteB eyent perdu touto actuslitê,
d'une part; pe! Édâction, Bous uûe tormo orga.Elque, do dispositiol8 anté-
rieurement onvfu0g6es Bous lorme isol6s (ain8i otr €st-il de l'artiertre 4 de la
loi).

§ 2. nègbs epbiales
-
applicables en cos ile dépréciation d,e la monnaie.
462. Btbltographte. Conclu6ions du procureur général P. Leclercq,
- Poe., 7929, l, 81, et de I'ayocât g6néml Sartini
aous ca68., 14 lévrier 7929,
vanden Kerckhove, §ous caa§., 26 lévrior l93t (deur atrêts), Por., t93r,
I, 94 et 99 ; g. Prnortr, Io clcusc-or, Brurelles, t933; R. PTRET, ( Le8
-
r{cêDtes alesti!6os -
dos clauses de garantie contre le8 fluctuatione moné-
TIfRE I9I _ LE PÀYTxT T 463

taires r, P. P., t9S4, p. 453 et suiv, ; Let oalia/;ioas ,r.ot é,oi1c, c, tçlul:rs iipcr.
crrcionc en ùoa, p/,oé üelge, Bruxellos, l9g5; ! L'anêt de cassation du
24 noyembre 1949 Gt l'éyaluation der domûagEs-intérêts r, J. î., 1950, 49
ot suiv.; . Ls prssé et le pÉsent des clsÙses do garaûtio coltro les lluctuatioDc
de la monnaie r, .Rcoÿc th la Bar.qta,1950, t4E et süv. ; p. LaLoUx, ( Etudo
-
critique des moyeûs de se prémutrir cotrtre la r{pelcussion de l,instabilité
Eoûétairo dans les coDtrats à long terme r, B, J., tg2î col. gS4 et suiy.,
êt col. 385 et suiy,; rLa jurisprudence belgE, lg
- G. DuEors-CLAvrEn,
oouË lorcé et la stabilisation monétairo r, Journ. ilo droü iaænæionol prbt
(CLUNET), 193t, ttgT ot suiv.; P. Qu,rnsn, r La clause-or, I'or monneyé,
ot le pouyoir d'achat r, .B. J., -t935, col. 226 et suiv.; r L'âbrogation de la
claus&or, l'arrêtô du 11 avril t9g5 .B. J., t935, col. 822 €t suiv.; Er[. DE
',
MIoX^NDRB, Ftanc belgc ol monnaic ldgare, Courtrai i968. -
Pour l& bibliographio ftaryaiæ, vorr. PLÂNroL et RrpERr, t. VII, no tt66
(note à I'intitul6 de tra subdivision); MrcEEr. V^ssEUR, r Le droit des
clâuses monétairrs et l€s ênseignemetrtE de l,écotromie politique r daas Âao.
trim. dr. cio., t952, p. 431 ot suiy.
En ce qui concome le droit rulsrr, cons. P. CavrN, étudo dâûs J. ?., 195C,
p. 201 ot suiv.

463. Obsorÿatlor p$tlmtnclrc. Manlèr€ dont L quesdon rem


étudtée dana co tralté. - do lâ dépniciation monétaire, dotrt
La qu€stiotr
-
les r6percusaions sont eussi étendues dals l,ordre juridique que dalls I'ordre
économique, a lait laltle de8 prcblèmes d'une ampteur ot d,uDe complerit6
consid6rables. Pour la traiter dans toute lon étenduo, un volume s€lait
néceÊsaire. C'est dire que nou8 ne pouvors, dens ce tEité élémentaire, quo
. nous limiter à l'ossontiel (1). Cêtt6 attitude est d'ailleu$ d'eutant plus justiliée
qu'apÈs la guerre 1914-t918, les diiÊcultés de base ont, apÈs certeiûB tâtotr-
nements de la patt des iuridictious itrlérieure§, été clailement et suftsamDsnt
élucidéer, quant aux piwipcs, par divers anêt8 ds la cou! d0 cassrtioû.
Cette cirtonstaoco JustiÂera égal€ment vis-à-vis du lecteur I'omissio! do
tout6 citrtion de jurisprudonce d€8 cours d'appel ot del tribunaur. La cour
de cassation a eu l'heureuse lortune de pouyoir mettrc un terme aux contm-
yetses daDs Iês prhcipales questions qü se posaient. Elle I'a lâit d,uno matrièro
clâirc et strc, et sa jurisprudeûce r été suivio par les juridictiors inlérieur§s.

464. Iroûrées qut sont è la baso des dlfér€'rêg qBastions que !ou-
lèÿe la déprédrtloE de la Eonn8le. La dépr{ciation de la mornrio Bup-
pore toujours, à sotr origine, ur fcua.- Faur metériol darE le8 évéDement§
ooûétair3s artélieurs au XIXc siôcle, cotrsistant rlaus la diminutiou de Ia
tenour en métal avoc maintieu dô la même valeu nomiûale; taux intellectuel
depuis I'eristence de la monDaie ffduciairo, conEistant dans I'incolvertibilité
du billet et I'institution combinéo du courE folcd, slors que les billets portent,

lerseur à I'Université de Gand), L'éoolv,iot.fu


mct, m.,4,,é,,oi'G, Paris, 1935.
464 r.rvnr rrr, oBLrcÂT. - vt pÀRT. ExrrNcrlo!{ DEg oBLlcÀr.

6t continuent ile polter, la mention ( payablo à vue r (l). C'est parce que ce
peu pour le momeut ds mchercher §'il ê8t
tarl.I est commis
- il importe
imposé par l8s circotrstânceB (2), ou seutemetrt par l'osprit do rapine du Pdnco
que la monnaie se aléprécie. Lorsque la d6préciation de la monnaie se
-r{alise, elle pose, do la maniôre la plus crue qui püese se co[ceYoir, le coDrlit,
aigu au plus haut point, d€r intér+ts de la collectiYité et dos intérêts privés. La
Donpaio est une tzit, ih mecÿ;re, Elle suppose donc, par eEsence, la stabilité.
Les particuüere recourent à elle pour apprÉci8r leul§ prestations réciproques,
. €t 6e fondent sul la Btabilité qu'elle corEport€, par déûûition même poureit'on
dire, pour contract* à long terme. 8i Ia monnaie, en période coltlactuelle,
change de valeur (soit dg valeur nominalo: substitution il'uno monnaie à
une autre; soit do valeur réelle, pnrcs quo la valelu nomiûals a été mâintenuo
de torte), le déséquilibre des prostations se pr.oduit, et les parties §ont, 0t0
priacipe, fondées à corriger los efrets d'une lâusse éÿaluation qui ûo lour est
pas imputa.ble. D6 tout temps, et pqr des l[oyen8 techniques divetr, ot â
ossayé de se prému[i! contre ce risquo. extr+memeût grsYo. Mais la question
n'a pas été régl6o sans difrcultés, ni r6sfutatrces. LoBqu'il y a 8ltération du
titre do la monnaie, le laussairt coumnné, qui y a recoura, entend cons€rYer
le bénéllce de son acte pour diminuer ses alettes ou remplir ses câi§sesr deYe'
nues viales, Il s'alritera derrièle la lorce, ou la raison d'Etat, pour imposer
6â yolonté. Lo!8que lss procédés d'a.ltératio[ ile la monnaio se lurent rafEûés
. (et lurent rendus plus laciles, d'ailleure, avec le, monnaie tduciaire), ot que
c€tte lalsillcation ne a'inspira plus BimplemeÂt de tlesseins illicites, mais put
6t!e consialéÉe commo imposée par les circonstances (dues à des éYénements
graves, iûtérieurs ou extéüeurs, ou môEe, plw simplemeni, à I'impéYoyânco
ou à la faible83e des gouvernants), l'intérêt g6néml put, en un csrtain senr,
ontrer en coûIlit avoc I'intét€t particulier des contractants, ot impo§er le
triaiûtien tctil À ga valeur nominal€ d'utre monnaie prclondément alt6rée
on tait, ce daus le but rl'éviter des maur pireB encoro (3). Nou§ allons Yoir
dans un instant commeDt le problème a été ré8olu (drfra, no 465), et comment
on ù àutorfué los citoyen8 à so prémunir contr.e les risques qu'entnlne, dans
l sphère de leulï iûtérôts contrs.ctuels, la aolution l6gale (drfrc, no 466). Nous
oraminerctrs ensuite les questiona que pose, eu é8ard à ladito solutiot, le
substitutio d'u[o monnaie à une autre (irrto, no 467). Nous terminorono etrffn
par I'étude ils I'idluence que psuÿont avoir, dam les clau6es dite6 . d'agio D,
les fluctuations de la monnaie étratrgère âdoptée commo étalon de élérotrce
linfia, ta 468 et 469).
465. Prlnctpc qul comîr.trde la ruatlère I I'artlds 1895 du Ciods
ctvll. Un priûcipo domire tâ matièro : I'article 1895 du Code ciüI, qu'on
- unanimement à con8idérer comme une digposdrion orgar.iqÿG ilc Lorlo
s'accorde
TITRE IOI.,_ LE PI,YEXTI{T 465

rhoia cioil, et uon pas seulement limitée au contBt de prêt (f). Cet article
dispose que I'obligation qui résulte d'un prêt en ergent n'e6t toujouts que
de la somme wutüri,qtc énoncée au coûtmt. §'iI y a augmontation ou dimi-
nutior d'espècos avant l'6poque du payeBent, le débiteur doit rendre Ia
aoame nul,ûéiiqvc prélée, ê, ra. doil nîbc Eua c$c soûame dan8 les espèces
elrânt cours âu moment alu payement. C'est, on le voit,.la di$ociæion tadicah
de lq oalcrr tÂst Ln ilc la tno,;naie, et dc sa oal,cÿ,l No\tNÀLE. La vâleur nomi-
nale, ccnlc, compte. Peu importe que la yaleur *elle se soit modiflée. Cette
valeur est Ugat.mên iûeîit a$te. Il ne peut en êtrc tenu compte À aucun
titre. Dès l'instant où la valeur légale do la monnai€ n'a pâs ét€ nodiûée (yolrez
et comp. iafrc, no 467), c'est cette valeur seule qui doit être prise en consi-
dération. Application aur lormes actuelles de la dépréciation monétairc r lo
billet de banque vaut comme monnaie légale nonobstant toute couvetrtiotr
contraire (voy. nrprd, Dc. 460 et 461). Cette monrais cons€lye sa valeur romd-
ndlo, quelles que BoisDt les fluctuations q ,'aû fair, elle puisse 6ubir, corBmo
marchandise, sur le marché des changer. Ces lluctuations sont ineristaÀtes
aür yeux dü droit, on co qui concerne la lorcc lib*atoitc rlc ld monnoic dant
les pagemcr.ts. En d'autr€s termes, la dépréciation du lranc est wre ;filo,li é
jurüirye. Le lranc reate légalement le lranc, tânt que la loi ne I'a pas changé
(voy. et comp, infra, to L611. Il pout donc êtle employd dans les payemeûtr
par le débit€u! à la mêmc oaleur qu'll avait lors de la traissance de.l'obliga-
tion. L'obligation d'une somme d'argent ne porte que sur la somme ntmlriqtc
énoûcés à l'obügatioû, et notr 8ur la valour rdrtr, do la moûûaie stipulée (2).
. A ,tahe époque, I'articlo 1895 du Cod€ civil no jouo plus quo quaût à la
monnaio liduciair€, à Iaquello le législateur a donné couls lorcé. Il subsisto
même er cas de retour à lÀ conyertibiüté du billet (yoy. arr. roy. du 25 octo-
bre 1926, art. 7, el, st pl,,, to 116ll.
L'articlo 1895 du Cods civil constitue une fu,iot ivridaqta, etr I'une ales plus
doulourouses qui 8oit. Dans I'aûcien droit, la question était discutée (â). Des
jurieconsultes, et non des moindres, €nseigûaient lo contraire. Mais I'ophion,
coisacr{e pù lo législateur dans l'article 1895, était délendu€ par d'rutres,
notamment pâ! Du[ouLrN et PortrrER. On s. très justement remarqué
qu'r on peut évidemment se demauder si les approbateurl de ces amrmatio!8
ne vivent pas dans tes nuées, et n'oubli€nt pas le réalité ! (4). MaiB lâ solutior

({} BÂuDRy-LAcÀNrrNERrD, Obligations, t. II, no 147{ i LauRENr, t. XVII,


.no 564 ;Huc, t. VUI, no 40 ; AuBny et R^u (5. éd.), t. IV, p. 260 À 26' ; Pr,ÀNror,,
t. II, no 421 ; CorrN et CÀprrÀNr1 t. II, no 292; PLANIoI et RrpERr, t. VII,
no l{59. Voy. russi cass., 5 juia 792L, Pot., 1924, I, 382; t8 merE 1926,
- I. 305; 27 mai 1926, Pas., 1926, I, 387 et 389. Le principe lormul6
Pcr., 1926,
par I'article 1895 est d'aillêurs reproduit dans I'article -t932.
- (2) Car§., 5 juin 1924, Pü., 7924, I, 982 i 18 mars 1926, Pcs., 1926, I, 305 ;
2r'niai 1926, Par., t926, I, 387 et 389. ,{.dd? c8ss., 14 léyrier 1929, ot 28 jar-
vier t932 (motils), Pas.. 1929, I,87, et - t932, I,49.
(S) Sur I'histoiiê de la question, yoy. HuBnEcEr, Stahilitatiot ih, ftana ct
oalorhation ilæ criarcct, Pari§, 1928.
(4) Conclusions du procu!êur gÉn6ral Leclercq aoua caas., t4 téuior t929,
Par., t929, I, 87 (§pécialement p. 89, col, 2).
Plusieurs argumsnt8 peuvent d'âill€urs êtro invoqu& à l'êncoDtro de l'âF
ticle 1895 du côde civil. Iudépendamment ale ce qui vient d'être pÉcisé au texte
,(arg. tlu procureur généml Leclercq), ne peut-on ps8 dire que l'ùticle 1895 se
conçoit pbur les fluctuatio[E de yaleur miÛimcs de la monnaie, ou relativement
I» PÂo!! III. - B0
{,66 r,rvnr tlr. oELroÀT. ve P^RT. ExrrNcrrol{ DEs oBLrc^T.
-
est passée dans la loi, et elle ert aujourd'hui hcontestablo. On peut qiouter
que, dans les lormes acaÿeLa, da la dépréciation de la monnaie (qui ne s'in'
spir€rt plus seulemett de de8s€ins illicites, maie sont parloiE le fait d€8 cir-
constancea), cetto solution esl i'néril,abt . C'est à elle qu'est liée I'emcecité
du cours forcé, lequel se justiflo parlois Psr des conEidératiow d'itrtér,t gctthd
impéri€uses. TelB Eont los vmis Eotils qui légitimeût l'atticle 1895 du Codo
civil, et lon csur, plutôt contests.blog, doDnés par les auteure clasaiques (ce
qui est pr6té, dis€at ces auteurs, c'est la valeur orPrimée par les piècos do
monnai€, et non la substsnce qur les constitue.
- Le réfutâtioû est
Âisée :
tra monnaie n'est paa uûe valeur en soi ; ce n'est donc pâs sa substancc qui
eEt ptStée, san8 doute i mais ce qu'oo ne peut dissocior de la monnaie, c'ost
sa puissanc8 d'achat).

466. Clauses teldcnt à parer au:t conséqueûcea ds la déprécLttm


de la Eonaale (t). Les parties peuy€nt-olles, par des clauso§ appropriées,
tenter de se pÉmunit, - den8 le calcul de leurs prê8tationB, coltle la dépré-
ciation do la monnaie ? Peuvent-ellos obvier à I'application de I'article 1895
du qodo ciyil, qui, ainsi que troua vetoûs do le voir, lorme le droit commutr
de ls matièrc, et impose le maintien do la montaie à sa Yaleur nomiaale,
nonobstant los lluctuations que subit, en lait, sa valeur reelle ?
Lâ questiotr ost, on le voit, d'importancc pratiquo considêrable. ElIe élève'
peut-o dilr, à sotr point culmiraDt, tre coDtlt eotIs I'intérêt gÉûéral et les
iûtérêts particulier8 qui est à la base de tout€s les quo8tion8 trées de la déPr{-
ciation de la moûûaie, et que nous ayons p cédemment signalé (voy. euprc,
no 464). Les form€s acrrcllrs dê la dép!Éciation de la monnale exigpnt souYent,
daûB I'iotérêt d8 Ia collectivité, le cours lorcé et I'appücation jumelée de
t'article 1895 du Code civil. Maie il n'empêche qu'eû ce qui concême l€s inté-
r{t8 colltractuels particüiers, ces pis aller inévitables leu§sent complèt€ment
le mécanisme de8 pDestetioûs t€l qu'il a été coûçu et GuvrÉ d€ commun accotd,
ct c!éent, dan8 ler contrats à long terme, I'appauvrisaeuent illéSitime (€n lait)
du créancier, €t feûrichissement, tout eussi iltâgitime, du débiteur. Car le
maiûtien de la yaleur nominalo de la monnaie n'est qu'une ûction' qui ost
joumellement démeltis pat lec Éatités économiqucs (non seulement le taux
du change sur le marché internatiolsl, mais ausei l'éléyation co[tiûue de8
prir intérieurs). Y a-t-il moyen de concilier ce contlt ortrêmement gteYe'
et dans quelle me3ure ?
En droit, la qu$tion 6e pose commo 8uit. L'article 1895 est incontestable-
ment la dispositio! otgaûqte qlui *git la matière, la règle dc ihoit commur.
Mais ost.elle d'ordre public, en tel aens qu'il est mêm6 interalit au! porlies
d'y aléloger pâr convention ?
Le solution radicale seEble avoir été adoptée en Francê. La ptotection do
la monnaie nationale, t-t-on dit, erigr IÂ nullité, par application de I'arti-
cle 6 du Code civil, do toute clauso qü, n êmG iîdilcctatu.r, (claus68 on tlartcl
avec Barantio de change), tondrait à mettDe en doute la lorco übérâtoire do

p6u impo antss, Bt non pour I€s tlépréciations prorondes, qul psrEottênt à ce
titre toutes le6 6péculations ?
lll Biblionaphk bal,gc : aoy. lee difiérentes étudea de g. Praorrr, ds
P.-t^Loux,-et surtout de R. PIRET, citéeE au no 462.
TITRE IOT. _ LE PAYETTTNT &81

Ia mollaio yaleur nominalo (l). Uême les. clâuseE-marlchandises , (paÿ€-


À 8a
ment à câlculer d'après le cours d'uns mar,chandire) et les clauses r inder-
number D ont, d'aprts une diBtination arsez spécieuse, été écartésr si elleE
otrt pour but, noll de ss prémunir contle I'iagte]ilité des circonstalce8 écono-
uiquer, mais d'étuder le loi sur l€ cours torr6 (21.
En Belgique, âpr$s certaires r6sigtatrc€s d€ la paÉ des juridictiorr inlé-
rieures, tra jurisprudence de la cour suprêmo s'o8t 6réo d'une maûièrc plus
libérdo (3). Rappelons qu'à notre époque, er reison do la géuéralieetion do
la monûaie flduciairB, l'a iclê t895 du qodo civil et les dispositiona sur Ie
cour totrcé se trouyent toujours combiûés. Quol est lê sens de cos tertes ?
I.ês dispositions sur le courE lorcé imporent âux palticuli6E de recevoir le
biuet de balqu€ comue moDDaie légale tro[ob8taût touto colvention con-
traire. Pareille loi esl d'odrc pnûlic, Toute clalso tsndatrt tt 1,agêrrut t .n
monnaic rétalliquc, entéüeurc ou postérieuro aux disposiüons qui ilstitu€ût
le couro lorcé, est donc nulle (4). Ce poiat ert certain. II résulte d€ ls nrtur
même du courr forcé. D'autre pafi, I'alticlo 1895 du C.odo civit, qui s'artjoint
touloür au cours lorré lonqu'à la ruite de celui-ci, la mol!âie se dépr{cie,
int€rdit aux patticuliols de fairc une diférenc€ entrs trâ valeur nominale do
la monnaie et ea valeur réelle. Il délend de mett!€ en doute la valeur de le
monnaie légale, telle qu'elle r{sulto do Bon montant DominâI. Meis !i I'uuo
ni l'auhe d€ ces dispositions n'interdis€nt aur particulieB, dit la cout, dè
se garantir par des claur8s appropüées cortrê les fluctuatiotrE de la moonaio
qui viennent mettre obstecle à ce quê la convontion produise los eûots guo
les perties ort, de comDun æcord, voulu qu'elle pmduiso, dès I'instalt où
la clause mcirdioni la mannaic imposéc pat la loi, ct w ünic pat æforcc libé-
lotoiîc coû,m:e moyen de payemont, mais }ôgle siEpl€ment lea lappo?ts dê
oa]èu? Gr.,îc la monnaic Ugok ., uîe t,,,lrnaie étrargbc l5l.

(t) Voy, PLâNror, ot RrpERT, t. VII, nd tl68 à 1170; CoLrN et C^prrr, T.


t, II, no 295. L'arXument tir+ des empru[ts émis pâr I'Etat avec garentie
- écarté
de change a été pour l€s particuli$s. Comp., à cet égaril, conclusions
du miDlstÀro public sous cass., 30 mai 1929,- Pai., 1929, Ir 206 (spécialement
D- 2t5- col. tl.
' (21 eoLlN el Crprrrxr, t, II, no 295. .

(3) Cass., 30 md 1929, PG., 1929, I,206, et 12 mai tgg2, Par., 1932, I, t67;
rappr, 12 juitr 1930, Pûr., t930, I,245, et 27 evdl t939, Par., 1938, I,208.
Parlant des critiques adredBée8 aur alrêts antérieuB conEecrânt I'application
de I'article 1895 du Coals civil, lê ministère public disâit, ders ses conclulions
rous cesB,,30 mai 1929 : r Ces obscurs blaEphématsurE ignorcrt combien yotr€
rôle e8t parfois pétrible à remplir. Ils oublient quo vous n'et8s pas des miniEtres
d'éqüté, et ne Eevelt pâs combien grande est votre ioio lorsqu'il vous ert
possible d'interpréter uûe loi conlormémeût à le iustice. La p ,cr.lc cau,tc oe
'tottt ct frmtnii locca*iott r-
D'autre part, un arrêt de notre cour de cas8âtion du lÉ mârs 1915, Poc,.,,
1945, I, t28, a'erprime coEme suit : { Àtt€ndu qu€ si le législateur ûxe quelle
o6t la montraie ên cours, cette mesure n'enlèva pas aur parties la liberté de
déterminêI le montant de teurs obligatioua et d'el lairc varier l'étoÀdu6 suivant
tra val€ur do la monnaie âu iour du payoment; que le cours lorc6 des billets
de banque n'implique pas le cours forcé au pair; qu'en ofiet I'article 1895 du
Gode civil doit êtm limité à Bon text€ strictement itrt€rpÉté ,.
(4) Cas8., t2 juin 1930, Pcc., 1930, I,245, et 27 ayril t933, Pûs., 1933, I, 208.
(5) Voici, d'rülleurr, le texto ds I'arrôt du 30 mai 1929 : . Attendu que 8i
I'airêté royal du 2 eott 19t4, contrmé par la loi du 4 aott suivant, déclare
que les billets de la Banque Nationale doiyert être mgus comme Eonnâig
ü68 r-rvnu rrr. oBLrGÀ,r; PÀRT. hxtrxcrrox DEg oBLrG^r'
-,ve:
Nous ne rcchercherons pâ3 §i la solution âdoptée pâr Ia cour e§t togiqus,
ou juridiquement imleccable. Elle tsr, et la iud§prudonc€ qui l'a consacré€
pamlt déûtritiYo (t),
Il résulte de cette jurispnrdenco qu'æ pÂncipe,les clausea pal lesquelles
Ies particuliers tendont à ss pr6munit contre les efrets ds la dépréciation do
la monuôe, dans leur rapport8 contractuelr, Êoût ,iodrrs (2). Mais il faut
. pEndro Barde à la foare donuée à laclause qui tend À url tel but' Les diférentes
. yariétés de ces clauses sont, en eûet, nombrouae§. Disons brièY€ment que :
,. 10 Sont it coûrastablflmcnt lici æ, les clause6 dites à échelle mobile ou de
., rélérence à I'inder-number. Ges clau6es ont pour obiet do fairo varior un pdx
il'aprts les fluctuatious ales mercuriâles ou du nombre-indice iles prix de détâil
.. publié par la voie oflcioUe. Pareillos clau6es ûe mêtt€Dt et ouc,,nc fagon en

léiele Dar les caissss Dubliquêi et les particuliers nonobstant touto coDYontion
co"ntraire. il impôrte di reurirlquer que-co texte e uniquemelt pour bu[ d'âg8urôr
la circutaition des billets. et dô leur attribuer la même force übératoire qu'à la
'monnaie métallious belsb: que le l6gislateur L inteldit toute stipulâtion pr§hi-
bant le oavemenl e! billets-, mais n'a uullement Églé leE râpportr de Yâleur
entre ceüIci et une monnaie étran8ère ; que l'arêté précité ûe condemno p0!
la clause liticieu8e. oui maintient la montaie imposée par la loi; qu'il tr'a pas
délendu aui parti'ei de Bo garântir, de cette manière, contre ull évênement
lutur ûui mettlait ob6taclê à. cs que la cotvottion produise les efretr qu'ellea
ont ttt'éa de commun accord ; Àttendu qu'aucuu des textes relevés dans la
àause. notamment I'article 1895- du Code c-ivil, ne r'oppose à ce que les con-
tractdnts. en vue de maittenh l'éqüYalênce de leulr prsstations #ciproques,
ftieût lê hoûtart du caDital à rembourser à l'échéance suiYant les co[ditions
lncrimitées : que la clauie doût I'agit tend seulement à éYiter que les Yuiatiotr§
du chanae iLe'réacisaent 6ur la convention intervenue ile laçon à moditor los
dmits ei oblicatiàns qü ÿ rYâient été déterminées. r
Voici. d'auf,re Dart.-le ierte de la clause litigieus€, reproduite par l'anêt :
« En ïue de eaiâlt'ir lo Drêt€ur contre la baisse éventuelle du fua.ûc, iI a été
couvenu de cotmuû accôrA entro Darties quê le capital à r€mboursor et lo payo-
rDont deE itrtéêts s'ÀuÊ--menteroDt-ale ptein droit d'une somme proportiouuelle
à cette baisse. en teaanit compte de la Iivre sterüng. Cette valeur étant acceptée
'de Dart ot d'aütre âu tsur de-97 francs, il a été coûYsnu que, pour chaque flanc,
le iemboursement et los intér6ts semestrisk seront efrectués selon la lolmule
IJXC
i-; L rcpré8etrtaût 16 couts alo la livro sterling lo ,our du rembourtemont
s1 :

ou du Dav€mont dss itrtér€t8, C le capital ou leB intérêt8 à payer. Il a été toErel-


lemcnt'eïtenitu que cott€ dernière clause !o pouEait être âppliquéê qu'au
câ. où L sêrâit olus crand oue 97 lrenc§ r.
L'arôt du t2'mai i932 s'exDrime comme suit : r Attendü quo la clau§e criti-
ouée tend à rarant les prêtêurs contro la perte résultant de la dépÉciation
é:ventuelle drilranc dans ies iapports avec [a üvre sterüng, de rorte que, par
*',po.s itiff,clt'' de ceux qü §ott pr6vus
:i:1ifuîixï,ir"*:ij"l;âY:!A?,?
' (1) Voÿ. notamment cass., l€r mar8 1945, Pas., tgL',l, 128.
bâr clàures identiques on[ ét6 validées dâDs d'autres pâys : Yoÿ. Chambro
des Lords. 15 décemb're t938, E. J., 1934. col. 217 ; P. P:, 793t*,254, et aréts
du t2 iuiliet 1929 de la cour iermanent€ do iu8tice iûternationalô de La Haye,
.publicàtiong de ladite cour. §érie Â. n- 20 et 2t; l[. VAssEUn, ( Lo dtoit doE
ôlausos monétairos r, dans hro. tim. dt. cio.,1952, p. 431 et ruiY. i P. caYIN,
.étude dens J. T.,795L,p.201 et Buiv.; cass. lI., 27 iuin 1957! et 18. mers 1958,
nco. ,']itt. d?. ci;., f958; p. 415, no 38 i 4 décembre 1962' nru. ttim. th. cio.,
D- Br4- no 6.
,{963-
(zi §oluti,ori applicable au 2rdt (Brureller, 4 iatrYier 1961, Pas', 1962, II, t6).
IITRE I€!. _ LE PAYEXENT nfl
Jeu, ni le lranc, ni sa valeur. Eltes sont absolument dbat gèrcs, aussi bien à
l'article 1895 du Code civil qu'aur dispositions légales Bur 16 coul§ forcé, et il
no peut être question d'une illicéité ttsultant du lait que cer clauses tendent
r indircct€ment D À éluder ces dispositions légalos, surtout en Belgique, où,
ainsi que nous venons de le voir, tra clause de garattie des lluctuatiors du tmÂc

Il en est do même de8 clauges où le pür €st ûx6 en denrtes ou on mar-


chandiaee, ou etr mon[aies étrângère8, dolt la stipulation eEt, en pritcipe,
licite (voy. sürrr4, nc 458 et 459). Mais dans ce derniqr cas, il importe de no
pas conlondrc la clause de payem€lt en monnrie étlangÈe €t la clause do
payemeDt etr francs avec rétérence, pour la valeur du hânc, à une monnaie
étuatgèrc (yoy. aÿp!/a, \o 464, et ifrrc, no 468). Il s'agit de choæs arcnliailc-
mer, .tiîéioü.t ;
20 goîl égdcn. ldrira lGs cleu8es diter t valeunor r, où le payement elt
stipulé en lrancs, mais avec réÎérerce, qualt À la vdeut du franc, à I'or ou à
ulo moDnaie d'or étrangère. Telle est la solution qui rgsults des aEêts de
cassatio! qus nous âvona cités précédsmmotrt. C'eBt un nfuthme* .couiü-
toblc th champ iPapplicat,ior. ih Yotaic/r.t896 tht Coilc cioil,, câr pareill€ clsus€
oÉe incontestablement uro int€rlétuce entre lâ valour nominele du lranc ot
sa valour r{eUe. On'a, er somme, maintenu toui lee efiets dt court fotcé, meic
ot â permis de dérog€r, Far convertion, à.l'atticlc .1805 tlu Code ci1//il ltl.
Mentionnons toutefois quê lee eflets de ls,clause « valeur-or D ont 6té
protkoôrcment limités à un moDtÂnt détærminé par I'anêté rolral du tt avril
1935 (Yoy. i,,fra, îo 467, Bli
3o gont entn irdrrdfur les clauses t€ndant ru payement on moûtraie métsl-
lique (2), parce qu'en contravention lormelle avec le cours lorré, tel quê nous
l'avons déûni lvoy. srpta, no 46r). L'itrterdictiotr de pâr.eilles clauses est,
comEe Ia ücéité de celles prSvues s'lü lo, iæontætabh ;
4o EBLce à dire que, par les difiérentes ctrauses ci-dessus étruméÉ€§, les
créeDcierr Bont errivés À sê pÉmunir contpl,'tcmcnt contre le6 fluctuations
de la monnaie ? Non; car, d'une part, à la dépréciatio! de la molnaie inlcrn,
a succÉdé celle des monnâies étrc*gèru, qui constituaient des monnaiê!-o!
au moment do la cotrclusion du contmt (voy. à cet égâtd, ir|fra, no 468r,
et, d'autre part, les clauses alo garatrtie cootre leg fluctuations de la monnaio
ont, d€puis la guerre 1940-19&5 et à la süte de multiplês lacteuE, perdr
pn i{refi.û tout intétêt (3). Àussi les rencontre-t-otr de plua en plus rare-
ment (4). Il y e lieu d'€spérer qüe cette cüse de r dirigisme r cambiâilo qui,

En sfêt, c9n4-e--19 relèv-e I'anôt du l-.8 mar8 t945t Par., 1945, I, tr8,
r -(1)
Ie cours forcé des bi.llets de banque n'implique pas le cours lorcé at ?ah ;
I'artictro 1895 doit être strictement interpré-té i. '
_(2) Cas8,,.l? iuiû {930, ?as., 1930, I,245;27avril 1933, Par., t943, I,208,
at l.r mets 1945, motilE, Par., 1915, I, 128.
(3) Voy.,à ce sujet R. P-rREr, r Le passé et lê pré6ênt des clauses ile gerantie
contre les fluctuationg de la monnaie r, dana .Rcolc de la Banquc,1950; p, 145
€t 6uiv., Bpécialêment p. 156 à 165.
(n) Même lee clausei d'option de chenga 8otrt lrappéês de stérilité, puisque
les Eotrnaiss étrangÈres !'ont paa é16, pendânt .lollifteEp6. übrement négo-
ciableE. Il est vrai {ue depuis qûelquea ïinées, elles Ié leder;iennent. De no:m-
breuses deyises êtra.ngèrrB peuveûf, à nouv6âu, 6tre übrement néÊlciées on
Belgique. Puisse cetta mesure 6trc le prélude d'ùtr rotour à ta liberté,..
JITO T,TVNE IIt. OELIGÀT.,.-J VO PÀRTI EXTII(CTIOI( DEg OBLIGÀT.

, or f&isânt do tout citoyen un cânalidat oblig6 à la ruine, Eerquô biet l'éttt


' de décaalence dù trous üyon8, ne sêra que temporaire, ot qu'on pourra en
. rove r un jour aux Eails principos consacÉs par la iurisprudence entre
''' lee deur guerrss 1914-1918 et t940-1945'
dii[cultés qu'ont lait naltle læ clauses de garantio coûtre le8
- §ur lesde la monnaie apÈs lâ Suerre 1940-1945, o! corsultera utilement
fluctuations
' Bruxolles, 17 octobE 1946, J. T,,1947, 389, et la note ; 16 toYembre t946,
J. î., 1947. Sss ; 7 déccmbro 1946, J. T,,1941,387 i 25 moi 1941, ,1. T.,19t 2,
403, et R. PTRET, ( Le pas86 et le présellt des clauses de garantio contro
les luctuations de la monneie r, dans .R.rrüê de la Eanql.tc, 1950, p. 145 et
suivantes ; M. VÂssEUR, ! Le droit der cleuses motrétafue§ ! dan§ Rêt. ,tim' dt.
cio., 7952, p. 43t et suiy.; P. CAYI'N, étudo dans J. T., t95t*, p. 201 et 8uiv.

' '
467. Déctête![€llt d\ms nouvelle unlté moûétatrê. §ort de8 obll'
- I'a.rrêté
ÉEtions €D courS et dos obltgatloas lrouvelles. Par royal du
-
25 octobre 1926, pâr la loi du 30 mats t935, et par l'ar+téJoi no 5 du llt mai
. t94{, 16 fraao belge a été, Per tlois loi8, olEcielleuent dévalué (1). Quelle
. . est l'inlluence de pareillo mesure sur leE obligetions en cours et sur les obü'
. gationr nouvelles ?
: Il taut i!/lrtittgru,æ a*h. h, t +îé?çrrrlc, dhabta,iot r. Â I'occasion do la prs'
miàre, la oour de cassation. e pu pÉciser les principes de droit commxn. A
l'occagion de la seconde, te législatour est interv€nu ?ar ooic tlc ilitptotitioat
apécialre, en rsison do la ûature particulière et du but PouÉuiYi lors de cotto
dévaluetion.

A. dc 25 octobre 1926 a diririrud


' te.
SrcDdrdrarion
quantité de métal tn
1026,
- L'artêté myal du
contotrue datrE l'unité mouétafue délonméo û lrauc,.
Il titre de la monllaie. LÀ pafité alt lranc aYec les monEaies étrâû-
a a.baissé ls
.gèrcs a été étâ.blie à üson il'ün poiits d'or lin ds 0 gr. 209211 t! bclga l2l.
D'âutre pârt, le cours lorcé du billot de baûquo (Àu 8en8 où nous I'ontondoDs :
voy. $.rrc, no 46I) a été maintèûu, quoiquô la conYertibilité du billet ait été
$tablio, ot I'arrêté royal e tiréclsé, dana sôn article 7, que . rien n'était
modiflé aux lois oxistantes quàht à la lorce übératoire deg billets r. C'est le
' mppel de I'a iclo 1895 du Code ôivil.
De ces difi6mnts point§, la coru de cÀssation a ilétluit que, pour lês obliga-
tious cn courc, c'est-à-diro déjà libelléea en rrurcs, le frarc aDcien congervait
5â torce übélatoir€ dans tes payenents, qûoique §on titro ait été alaisré,
par âpplicatioD ds I'article 1895 du Code civil; mâis que pour les obliBâtions
dont l'évaluatiol en lrâncs rttrci, ù fairc au moment de la nise en vigueur
ile I'anâté toyal du 25 octobre 1926, c'était la monnaie nouYoUô qui d€Yait
0t!e employêe, car il e'agit d'uho nouvelle unité de mesurs, et le juge doit
re s€ryir de I'unité ds mosurs léSalement en viSueur au moEont où il €Et
appoté À lairc gon 6valuation (3). §ans douto, tatrt qùe la dépréciatiou de

(ll La itévaluation du lE mei !944 a 6té . ûottarto ,, Bans txation déflnitive


rlaliL nouvelle Derit6-or : rgo?c. no É61.
l2l I'e bclga a ér aqltiini par l'artêté.loi du 8 iaavier 1946; il Yalait
ci[û hancs.
t:il Câi6.- tÉ lévlisr 7929. Pu..1929. I. 8, : 26 iün {990, Pot., 1930, I,257 i
26f{iyrier lil31, Par,, 1981, i, 9e ét 99 i 2amai t93i, Pas., 193t, I, 180; 9 iüUot
TtlNE IEI. _ LE PÀYE ENT 47t

la monnaio n'est que r de lait r, et quo la motrnaio elle-môEe n'â pas changÉ,
il no peut en ettr tenu compte (Code civ., art. 1895). Mais lÀ situatioD change
lorsque l'unité motrétairo a, €n tant qu'unité ale mesure, été modiûé€. Il
lDcombê alotr au juge de rscourir à I'unit6 monétâire nouyelle.
Il on résulte qu'en car de modiûcetion du tit o de la mornaie, l'article 1895
du Qode civil r€ste d'eppücation sl la dette eyait, avant la modillcation,
pour objet laîa tomtùc lÿrm&iqu,c i,oariabltmcl,, fiüc cr. ofr',t ü la loi ot
pat la wlorü tlos palùrs, tandis quo le juge doit laire urâge de le nouvelle
unité monôtaire s'il s'agit d'une obügation dont I'objot consiato en une
prestation qui æ *ta éoalréc ca mor'traôc quc le cas échéaù,, at ÿtaérie',;le'l,,ê1,;,',
mênie si I'obligatiou est née avant la modillcation du titre ile la monnaio (t!.
Il a été lait de multiplos applications de cêB principes en matière d'indem.
nité8 d'exprcpdation (ÿ compris la r{tmcession apÉs oxpropriation : cass.
{ juilet 1935, Por., 1935, I, 302}, ds râpport À succession (art. 868-869; voÿ.
lo lome IX), de rÉcompeneos en ruatiôre matrimotrials (voy. le tome X), de
dommages dc guem6, et de condamuatio[ À des dommages-intét$ts, mêmo
pour un Ieit antérieur à Ia mise en vigueur rle la ilispositiou légalo modiûant
le ütre ils la monûâie.
En matière d'accidênts du travail, la coul do ca8sation. â décidé que ls
ûration de la somme À allouo! no dépendait pas d'une évaluation à tairc pa!
le jugo au moment où celui-ci était app€lé À se prononcer, Ie sâlaire de bâse
Beryatrt à d6terminer trl somme À qllouer À la victimo ou à ses âyantB droit
étant Êré par la. loi d'uûe manière iutangible (2).
B. §tcàitiroedoa dc 1916. priÂoip€s dégagÉs par la cour de cassation
-Les
à la suite do la stabiliôâtion de 1926 doivont êtlo cotrsidéréE comme consti-
tuant le droi, comntut eD. la matière, Ils r'appügent donc à toute modi-
tcatio! légale du titre de la monnaie, en quelque sens gu'ello se produise.

1931, Pot , 1931, I, 2r4; 28 iarl'i6r 1932, Par., t932, I, 49; 18 févde! t93r,
Par., t932, I, 75; 9 mtls 1993, Par., 1933, I, t59 i Lièce. 27 mels 1934. Par..
tgS5, II, 149. Voy, aursi ct comp. cers., 29 iuin f9t4, Pat,, t944,1,2L5:
- P0§.,l94L,l,
ot 3 ,uillet 1944, 424,,

(2) Cac., 7 juillet 1938, Par., 1998, I,26r.


472 twan rr. oBLrcÀT.
- Ye P^Br. ExrrNcrloN DEs oBLrGÂT.

Pour qufon pui§6e no pas y woir égùd, il laudrait un terte dérogatoir§


lormel.
Le législateut ds t935 a cru devoir édicter pareil texte gn raison det condi'
tiota tpécitlcc dans lesquelles la seconde §talilisation §'osi laite, et du ùL,
qu'elle so proposait (déYduation de la moûnai€ pour§uiYie parallèlement
ayec ule politique écoDomique de maintien de8 prir, eutant que laire ae
peut). Àussi, la loi du 29 avril 1935 dispose-t'elle quo pour le calcul des
indemnités et dommages-iûtét6ts, il ne sora tenu coEpte de la noüYoll€
unité mo[étaire que darrs lÀ mesurE et dans la proportion où la hausse réelle
de! prir le justiûerait.
Ces coDditioDs Epéciales dans lesquellos la stâbilisation de l9S5 e8t inter-
venue, jointes au but économique Poursuivi, ont d'ailleurs ju§tiflé une srcond,
interv€ntion législatiye en co qui concerne lâ clause r Yâ.leut-or t (Élér,€ûc6
à lfor ou aur monnaies étrangère8 pour le calcul des prestationa en ,râ!cs :
aoy. wpla, no 466). IJ'an€té royal du 1l aYril 1935 dispose que dan8 tout
contrât de location d'immeuble, d'emphytéore ou de prêt où les obligations
du débitour soût stipulée§' soit en une quaûtité d'or, §oit €n lranc§ avoc
clause de garautie par rapport à I'or ou à une montraie étrongère' lc débitcur
n'ost tenu de payer qu'une somme numédque de traRcs égale à la patité-or
déûnie par I'an{té royal du 25 octobre 1926, ou au cour6 de changE du
t€! mars 1935. En d'autre§ tormes, la parité-or ou monnaie êtrallgère est
alrêté roÿal ne
limitde à, la veleur darratt, Ia secoûde stabilisation.
- Cet
s'applique pas, crroyons-nous, aux clauges al'option de change (voy, infro,
no â69).
La loi du 29 av l 1935 est, en raison de ls g6néralité de son textæ, appli-
cable à toute modiûcation qu€lconque d€ La parité-or du ftanc, et pas seule-
ment à h stabilisetio! de t935 (l).

C. §raüilircrior dê 1511. Norobstant le caracêre | flottânt r de cetto


-
§tabiüsation (6ürrtc, no 461), les prhcipes antérisurs (§tabilisation de 19,6 :
rüpra, litt. /') ont été conflrméE (2). On a, dans certaines coüs d'appel, tênté
dJ soutenir que la valeur-or du lrenc n'aYait pis été modiûéo, puisqu'il
ne s'agissait que d'une atabilisation r llottante r; mâis c€ systèEe a étâ
écart6 par la cour suprême, qui déciila qu'une valeur I nouvelle r wait étê
donnée au lranc (3).

,168. Clauser de référslce à rme t oEtlale étraDtgère.


- trlucturttotts
de la ltronnatê étratrt!,èr€ eue-taêtne, cholale coEt[3 étaloû de lresurc.
Le phénomène de la dépÉciâtion générâlisée des mornaieE, tel qu'on I'â
-connu âanr la première moitié du XX' §iècle, constitue un vérita.ble calvairei
tant pour lês créanci€rs quê pour les iuristes. On evait consacé d'imnen§ês
efrolts À se prémunir cotrtrc la déPtÉciation do la nonnaie itdrtnt, €t, poul

(l) Ctss., tG tévriei 1951, Pos., t951, l,


i 22 iflrvior | 960, Po8" 1960, I;
sgL
-'-iit
583.
C"rr.. 24 noyembrl 1949, J. T', 1950, 55' et Pa*, l!50' l, l-86. A't'L
etriâ'e È. Finrr. dam J. ?., 1950, p''49 ot'suivanteE. Cot$a .' Bruxells-s;
28 décembre 1949. Rro. Ûit. iûispr. bclgc, t95l' 9. Mais- Yoy. sur cet arlèt le
note criticue P. D; HARVEN, publiée par la mêmo reYue' p. 12.
(3) Cas6., 24 noyembrê t9É9, préeité;. 22 ianYier 1960, pÉcité.
TITNE IEI. _ LE PJTYEf,ENT 473

co fairê, beaucoup do coDtractalts ayaiont choisi comme poitrt de rtférence


les monnaies étrangùres demeurées attachée8 à fo! (livrc sterli[g, dollar), €t
considérées comme immuables... Les laits tre ratiÊèrent point ce jugement,
of le8 monnai€s choisies comme point de comparaison, comme unité de m€§ure
ûre et stable, se déprécièrctrt à leu! tourl Nouvelles perturbations i nouvoÀux
procès; nouvelles juri8prudences contradictoires, tout au moiDs à l'odgi[e.
Quelle§ Boût les Bolutions qu'il coûyieût d'adopter? Plusieurs ddrtdnctdoru
§'imposolt, d'après la t€ûour de la clause :
1o gi les pârties De se sont point rélérées À uûe monnale étrângère choisie
uniquemelt comme point de coEparaison, tout e! stipulart etr francs, mai8
ont DTRECTETEN! ùpté commc oBtE't tlü ia{af,l,e rû üoNN^rE ÉTR^NGÈRE,
c'est cette monnaie qui, seule, est due. Il importe peu qu'on ait r implicite-
mant r vordu atteind!€ le réBultat assuré par gne clauae de garaEtie (voy.
infro, 20) ou qu'il s'agi8se d'un cortrat où, à Hisôn do sa latule, la monnaio
étrangère êst trormalêmêDt stipulée, Le débikur ne doit que Ia moûnâie étraû-
gère, et il la livre telle qu'elle ost, déprÉciée snr ls marché des changes, ou non.
Il ae s'agit pas alors d'uue clause de garartie contre la dépÉciation du franc,
maig d'une clause dotrt YoAe, elt la Eoûnaie étrâtrgôre (considérée à tort,
et implicitement, commo immuable), ot, pou! que Io cr$rncier puisse exiger
l'équivalent d€ Iâ Eonnaie-or, ilâut uûe clause erprerse (soit liire sterüng
ou dollar-or, soit toute ctrause de sauvegarde cortrc la dépréciation) (l). Les
riaqueo du change sont donc, etr princip€, ot etr cas de déprécietio!, pou! lê
créancier;
20 S'it s'agit d'une ctcurc DE nÉrÉnENcE à lu,.l.c ma*naic éfiar.gàtc 1ûùhtc
ù Pm au momar, dv corrrtar, ptt conséquent d'une srip.rorioo EN FnANcs per
r{rércnco à la Eontraio d'or (voy. rü?ra, no [66), trous ne nous trouvons plus
devant ull payemelt doat l'objet êst Ia Bonnaie étraDgÈro, I[ais d'un payo-
ment eû ,ranc6 avec clause de garantie conhr les fluctuations de valeur dr
ftarc. Laa ûuctuations de la moonaie dc comparadwn, choisie conme unité
de mesurc, solt demèurées er dthon du charap conl'.acht l. ApI+s do brèvês
hésitations, la jurisprudence s'e8t ûrée en c€ 8en8 (tout au uoins pout les
conhats antériêurs à la dépÉciâtion de la monnaie choisie comrne point de
comparaison) quo l'iDtôntion certaine des parties evait été de choisir un point
de comparaison imnuabl€ pour ôquilibler lêurs prestrtions (lâ livre ou ls dol-
larorl, et que parcillee clauses n'avaieot pour but que de se préBuuir cortre
l€s ûuctuations de val€ur (eû plus comme en moina) dr frcna üclgc,. que, par
colséquent, tant que lo franc belge n'avait par changé de valeur, la dépü-
ciâtion de le motrnaie choisie comme point d6 comperdson était itropéranto (2).

(l) Il so po8e, daus ce demier caa, une queation tIÙe intéressatrte de droit
inteiletional Driyé : lo EuDprossion de ]a ctause yaleur-or dânE lo Daÿs do la
monnaie choisie eat-ello oblilatoire en dehom de c€ pays?
r La cleuse-or !, B. J., t935, col. 226 et suivantes. - Voy. Pl êueprx,
(2) Voy. Brurelles, 17 léÿrier 1934, J. T., 1934, 2t4; 5 mai t934, P. P., 1934,
24, ; Liàge, 3l octobre 1933, J. ?., 1933, 204; Gand, 1? juillet 1934, B. J,, t935,
cot. ,19; civ. Oand, 13 décembm 1934, B. ,1., 1935, cbl. 220; civ, Bruxelles,
5 mai tgA4, Por,, 1934, UI, 720, el B. J.,1935, col. 309 (avec atrêt conflrmatü
du 16 féwier 1935); Brux€lles, 30 mars 1935, J. T., 1935, 43r; I mùs 1935,
Pos., 1935, II, ,.54; Liège, lt €t l5 mai 1936, Pas., 1936, II, t[0 et 141 ; Bru-
rsllê8, 1l lévrier 1939, Por., t940, II, ?t. rüprc, no 459 (où la situatiotr
- Comp.
est toute difrérente), et Brurelles, 14 décembre 1938; Par., 1939, II, 54,
474 r.rvnr rrr. oBLrGÀr. vo pÀBT. Exrrxcrror( rrEE oELrGÀr.
-
Ce n'6tait pas aur' ,!t crrardoa! de ccrrr monndo qu'on s'était lié, mâts à la
oolaur ile la monnaie TELLE ou'ELLB ExIsrÂIT au xotrENT DU ooNTRAT;
3o Rappelons entn gu'otrsuite de lÀ s€coûd6 stabilisatior du lranc belge,
6n t935, et deE buts particuliers poursuivis daDE cetto stabilisation, los clause!
lrancs avec rél6lonco à I'or ou à une monnaie étmngèrc ont été limir&3, dârs
leur jeu, à Ia parité-or ou dos monnaies étralgèlos t€llo qu'6U0 existait imm6-
diatemeût avurt ladite etabilisation (yoy, rü?ra, [o 467].

469. Opttoû ds cûüÉe et ofrttoa de frlace, gignaloDr onûn quo, darr


les contrâts internationeur, notamment dan6 les -coDtretr d'eEprutrt, ûgaletrt
souvstrt dos clauses stipulant lo paÿ€Ilent des iDtértt8 et du capital e! plu-
gieu$ mornaies ou sur plusieurb ptaces, au'gr{t du poltour (r), Il importo
egsentiellement ile ne paa confondre, à cet égard, option & clrcrigc et option
th pl@. Eî règle g6ftralé, I'option d, ?lacr suppo8e une obügation en mon-
neio uNIouE mais paÿabl6 sur plu8ieuls places apràs conversion dans le
change de cette placo. L'option dc clrcnge auppose, au contmirs, I'obligation
tibellée en pLUsrEunS monuaios, au choir du porteur. C'est alors u[o obli-
getion altetrnetiye qui ofre âu poÉeur de très aérieuges guanties contre les
lisques alo dépÉciatton dê la monnaie, à raison alu nombre de ilevises irr
obligæionc (voy. &pro, ce quô nous on ayons dit 6D 6tudiant lês obligatiolg
eltcmâtives).
L'atTûté myal du lt aYlil 1935 (voy. tLtr',a, îo 46r) ns r'âppliqus pâ§,
croyotrs.Bo[§, aur options de change parce qu'elles i[ttsduisont deur ou
plu8ieur monnaies in obligatioru, en tolle sorto quê Io choix du c$ânci€r
a pour efet do libeuol déthitivement lbbligâtion dam Ià moûnaie étratrgÈrs
c,hoidie. Or, lee obügations libellées en monnaie étrangùrà sont'reclirsr du
champ d'epplicetion de l'arr{té myal qui no üso que les obügations Iibelléor
en oi, ou en trencs, aaec dovic ih ?éfélcncc à I'or ou à une montraie étraûgÈlo.

CHAPITRE V.
MOD,IILITÉS DU PAYEMENT.

47O. Bpoqac du prJrcmcnt. Nous pourrotrs être tràs brel, Le


-
payement doit s'efiectuer au moment orl Ia dette êst arigiürr, Quahd
Ia dette ert-elle erigible ? Cela dépend ên ordro p?iûcipal de la ooz-
eentïnû, oro,, à son défaut, de la loi (2) ou dêô usdgar. Si la oonvention
ou la loi ns ffrent pas l'époque du payement, le juge apprécie souve-
lainement, en cas de contestation, quand la dette est exigible (voy,
trotamment art. t900 et l90l du Code civil).

(1) sur h qu€stiotr, Pr.^NroL et Rr?En", t. Y, aor Itg, et ttgt


2 octobro 1990, Por., 1930, II, 1r0 ; cs!§., 27 aYlil t 933, Pas., 1933,
FT] sYdl 192r, B. J., 1922, r50: Brurêlles, 4 léYlior 1936,

; atticle t65t du Coalo ciYil (peyehent dens Ie têmp8 où aloit


la en metièIs ds yento).
TTTNE IGI. _ LE PÀYEIIf,ITT &75

Rappelons que, Ioroque le débiteur ne r'eréoute pas à la date où


le payement iloit ee faire, et qu'il y a lieu de I'y contraindre zccna
m itæi lexéofiion foroée), iI faut une misc en ilcmearc, La geule
éohéanoe du term.e a'opère point mise en demeure, à moius gu'il
n'en goit ainsi stiprd6 dans la coavention (art. {139). Mair cette règle,
.ptoprê à læécu,tion
fo*ée, te modiffe pas les principes ile iboit com-
nzz relatifs à l'époqae du payement. La dette rette erigible À son
éct6ance, mais I'erécution fonée te peut en être pouroüvie sanr
mise sn demeure, paloo que la loi presume que Ie créanoien qui
n'edge pas son dt congent taoitement à prcmger l'éohéance. La mise
ot dem€urs aggtaee aù, surplus Ia situation du débiteur: elle déplace
les risques, fait courir les intédts môratoires, ot sert éventuellemôrt
d'élément pour I'appréoiation des dommages-intér8ts compensatoireo
(date à partir de laquelle le dommage ert aé).
. Même lorrque la dette est e:igible, le juge peut, gous certaines
oonditions, accordêr dea ilélais rh grâce (Code cin, art. l2A+, al.2 :
.voy, t. Iêr, n6 144 et suiv.).
471. Ilou du payèmeût. Pr.Jtaalpes. Deur principes domi-
nent la natièrre : - -
A. Le lieu rlu payement est, en ràgle, déterminé pal- lo, cobtüé
ilas pwtias. C'est donc la ænçenlbn qu'il faut, à cet égard, consulter.
It. Si l'obligati on na procèile p@
iîurrl conocntiat4 ou si Ies parties
nD se sontpæ @prinhs quant au lieu du payement, I'amicle 1247
édicte ihux règlæ organi4aæ (qui doivent êtrc considérées oomme
supplétivos de volonté seulement au cas où I'obligation procède d'une
'oonvention) :
. lo Lorgqu'il s'agit d'une dette portant sur urr corps certd,in, le
payemeût doit se faire au lieu où 6tait, au temps de I'obligation, la
chose qui en est I'objet. La loi présume (t) que telle a été, dans la
plupÀrt dos cas, Ia volont6 implicite des partier. II n'y a d'ailleurs,
6ouvent, pas d'autre oolution possible (immeubles). D'autrs part, le
tranBport d'une chose emporte des frais, et des risques (s'il s'agit
d'une chose précieuse), quo Ie débiteur n'aurait waisemblablement
pas voulu assrrmer ;
 ce pdncipo, I'article 1943 dérogo en matièrs ds dépôt: la restitutio[
doit se lairc au liou otl se trouve la chose lor8 de eette restitution (voy. t. V,
tro 2t5); à moins qu'il n'on ait été autremeût cotryeûu (art. 1942).

(1) Voy. trayaux préparatoiros. Erposé des motil8, LocRÉ (éd. belge), t. VI,
p. 169, no. 125.
476 r,rvnn rrr, oBLrGÀr. vG p^RT. Exrr!{crrolt DEs oELtGAr.
-
2o Dans toue Ies aütres cas, Ie payement doit être lait aa domi*ile
ila übitzur (l). Cest le prinoipe de la gu6ralilité dés dettes (2). Les
dettes sont, gauf s'il s'agit d'un corps oertain, qubablcs, oe qot
rigniûe gue le créanoier doit se rendr€ chez le débiteur pour reoevoir
ron dt. Il ne peut forcor le débiteur à se rendre chez lui; à moins
que cette obligation n'ait 6té spécialement pÉvue dans la oouven-
tion. Dans ce deraier cas, il y a dette portaüIa.
Àu principe du payement au domicile du débiteur, lorsque la conventiori
est muette et qu'il ne e'agit pas d'un corps certain; il éxisto toutelois unc
ctcep,iot st üatièrc de osrr6 .' I'article l65t du Code civil; qui dispose que,
s'il n'on a pas été réglé eutrêmont, I'acheteü doit payer aü lieiu où doia sc faira
la déldoruncc. Le prit est ùolrc portabta, sauf conyention contrâire (3).
Les règles qui précèdent doivent être obnsidérees oomme ler priz.
cipes gui commandent ta matière, dont le iuge ne doit pas se départir.
CæIa ne signite pas toutefois qu'il faille ler interpréTer d'une maniàre
trrp rigoureuse (voy. et comp. infra, to 472) et leur donner un sens
gu'eller n'ont pÀ§, mais bien qu'ils cotrstituent les règles orgatiques,
gui priment en oas de doute ou de oottsBtatiot (4).
472. Sulte. Portée d'appllcÊtloa des rèÉles qut précèd€nt. Le§
- -
. règles qui précèdent doivent êtrc appliquées avec lormeté, sans doute, mais
âussl avec bon sens. fie muliiples dimculté8 d'application peuveDt Ee pré-
§enter dans la pratiquo. Voici comment il laut les résoudre.
Le lieu prévu pour le payemeût dans la convention ne doit pas résultet
d'une clause €xpDeEse ; il peut ôtre taciro ou ré8ulter de la [ature même du
. . cohtrat. ÂiDsi I'entr€pri8s d'uns construction, le contrat d'emploi, de louagg

de servic68, etc. Les ü3c96 peuveEt également indiquer le liou du p{ÿe-


ment (5), car les urage§ à la condition qu'ils soient cortains et bien établig
s'incorporent de dmit -aur conventions (Code civ., art. 1135; yo , t. II,
-
no 469).
. Lorsqu'il 8'agit d'un corps cêrtain, il laut t€rir compte, s'il n'y a pas de
convention, du lieu où la chose se trouvs no?",,olemeî, aa habi'Itcllcmcnt, al non
occasioarlLetlrfil,rt. Ainsi l'obligation de livrer un chevâl, vendu à un endrit
où le cheval se tr.ouve de paasage, doit être oxécutée au domicile du pmprié-
taire du cheval, à moins qu'il n'y ait yerte au comptant avec livraison imn6-
diÂte. Tout cela e8t de bon eens.

(t) Bluxelles, 23 décembre 1890, J. ?., 1891, Ll7.


(2) Àppücable à I'obligation slimentaire (Bruxelles, 6 avril 1957, Por.,
t958, II. 9,
(3) PL^NroL, t. II, no 1526.
. (ai Voy. trayâux prépantoires. Erposé des motifs, LocRÉ (éd. belge), t. VI,
p. 169, no 125 : d On r'a point admis l'€xceptio! du cas où la demeure du débi-
t6ur et celle du créancier sont peu éloigîées, et où lo trânrport de la choso
à üwe! est lacile : cc a({ait wc toutcc da ttock.,. ».
(5) Ainai en matière de o.ûc dG cha'boi, qui e8t toujours liyrê à domicilo i
en matière d'hot olaitcs d'coocc, .. I'holneur du baneau iustiûe qu'ils soieDt
pqyés au domicils de celui-ci (IJiège,26 avril 1955, J. f., 1955, 53r).
TIINtr IOI. _ LE PÀYTI(EITT 477

DanB léB corrrors sgnral,agmql;quer, à moins de cotrvontio[ €xprosse ou tâcite


résultant des circotstance§, de la nature du cotrtrat, ou des u8agesr il faut
scinder le8 deux dettos.et appliquer à chacuno les règles otganiques de l'arti-
cle 1247 dt\ Code civil (voy. toutofois, pour certains contrats, inÊd, ûo 473),
Dans les mcrcàds è liorer, presque toujours les contrat§ (ou les lacturc§,
ou encom les ofr.res st pollicitâtion§) prévoiont que lÀ m$chândise est venduo
! à I'usine , ou ( llallco gÂre du destinatairo r, etc. Il n'y a alors auclme diln-
culté. De Ia clauge mêmo É8ultê à qui itrcoDbont lss ftais d'enlèy€metrt ou de
tran8port, en al'autres terEes, où l'obligation ile livrer doit êtro pÀyéo. Il oÂ
est do uêmo do I'obügatioû de payer le prü qui incombe à I'acheteur. Presquo
tôujour8 il y a stiprdation r payalle eû tolle ville ou à t€l endroit r. §'il n'y a
paa de etipdation, et si la natum du èolltlat, ou le8 usagBs, ne alonnent pas
de solution, le6 règle8 lomulées par l'article 124, du Code ciyil doiysnt êtle
appüquêes (yoy. ot cômp. toutêfoiB, pour certai!§ contrats, iûta, \o Lr3l,
La déterminatiotr du li€u du payement peut être laite dals la conÿention
ell€-même, ou par cony€trtion additionnelle. Elle peut éBalement résulter ds
I'erécution quo les parties ont, al'une manièro c6rrai^c ot coarirùc, donnéo À
leurs obligations (1). O! peut, de la même manière, démontrer que le créaû-
cier a rononcé à se prévaloir d'une clause expresEe qua[t au üeu du payemont,
Mais datrs un cas comme ilans I'autre, la difllcullé sera ale savoir r'il y a eu
exécution diflérente ou rcnonciation, ou bien eeulement simplo tolemnce (2),
Lo$qu'il a été pÉyu que la ilette serait portable, comme datrs le cas où
la dotto €st quérable, c'est le domicilo ilu ûéar,cieî oü iht übitcur aÿ moû.crl;t
dü pa{Grucn Eoi doit être pris en considérs.tion, èt non celui existant au mo-
mellt du cotrtrat. La solutiotr ost certaino poul la alotto quéra.ble ; elle s'impose
égalemeût, cloyons-nous, pour la dette poüâble (3). Le débiteu! peut parer
aur i[conyôni€nts évsntusls etr stipulant une élsction de alomicile, ou demeurer
sous I'empire du dloit commuD on relusant ds sou6crire une clause de dette
portable.
Nous ayon6 tênu à signaler les points qui précèdeüt pqur êtrê complot.
Il cotrvient toutelois d'obseryer que lo contostatione rclatives au üeu du
payement, et âur droits respectils des iartios ou à la validité de I'acte, sont
fiès fir.s lLl, D'auttr pârt, il convient de remarquer qu'en mrtièlo ale dettes
de soumes d'argsot, cortains mogctt rlc paÿcmeût ae Épanalent de plw en
plue de nos jours (chèqu€s, verr€monts ou viremerts à de8 comptes en banque
478 r.rvnr ur. oELrc^T. vc EÀRT. Extllccrlolt trBg oDLrcÀr.
-
ou À I'Ol[ce dee chèques postau& mandats-po8t€; voy, §ur ces instrumentÂ
do payement, i"llta, îo L76l.. Â[ciennemett, le8 créanciel§ st loumisseulr
préseûteioût leut créance à domicile. Actuellemsrt, ils mentionnont souvent
sur leurs factures : r Payement par chôque ou mandat, ou par virenent à
tsl compte, 6tc., D'autro part, le3 débiteuÎs pronnent souvent I'initiative
de payer de cetto manière. ComEent faut-il, en drcit, irtelpéte! ccs palre-
ments ? Quelle que soit l'opitiotr qus I'on adopte rur la ootürc jwidiryo de cea
moyons de payemert (qu€stion. que lous examinercns ultérieursmetrt : voyez
hfra,ro &16l,il eat certain qu'il s'agit d'un pâyemênt fait en un lieu sutre que
celul du domicile du débiteur (t). R8ourêu!êILont parlaqt, à moills qu'il n'Jr
ait convontion, le débiteur est touioum libm de Be prévaloir de I'article 1247
du Code civil, comme le crÉancier de refttser ce qui n'ert pas l'objet dt (chèqu€,
mândat-poste : voÿ. infro, no É76). MaiE pruliqÿtmGt l, coa iîstrumetrts de payo-
mont sont à ce point ontrés dâns les urags8 que débit€urs et Béanciers lêr
accopto[t implicitenent, I'urage et les mceuls préparant ainsi l'évolution
du droit. Il va de soi quo, rÉservs laite de certains principes que nour pIéci-
serona plua loin (voy. hfia, f 476!, il serâit puéril do no pÂ6 admottrc cer
uaagea qui teDdert, do plus er plus, à modilier les princip€s d€ I'article 12{7
du Code civil.

473. Sulte. Règer spéclales pour certatns coEtratt. DanB cor-


- -
tains contrâts réglementés par le Corle, il existe des tÈgles spéciales quant eu
lieu du payement. Ainsi en eet-il eû mâtiàr€ do ,ttat (art. t609 et t651) êt
do üpit lafi. 1942 et 1943). Ces règles constituont, tantôt I'applicetion du
drclt commun, tantôt ute dérogation à I'article t247 (2).
,l7,1. Oires réetles. LoEquo l0 ùdancier ne veut point recevoir paye.
mênt, et que le débiteur- a int6rêt À payer à I'échéance, il peut lui tahe des
of?reg réelles suivies ale consiSletion (art. r25, et suiv.; voy. ir.f'&, \û 491
et süvants). Leg ofrres olles valent payement (art. 1257, al. 2). Dans ce cel
rpécial, Ie payemont est efiectué Àu domicile du ctéawicr ( t. 1258, 60), I'iI
n'y a pas de convention spécial€ quant au pâyemsnt. Il ÿ a donc délogation
au droit commun de I'article 1247, alinéa 2 (3),

475. Ftaîs da payemeal.


- Âux termes de I'artiole 1248, les
frais du payement 6ont à la charge du débiteur.
Les frâis du payement oompronnent notammont :
lo Leg lrais ih iltlioruæc (voy. art. 1608);
Pour tléterminer quels sont cee lrais, il taut voir où l'obligalion daoria êhc

lll En êfiet. Ie Davement n'eristera cue lorsquê Io créencior sora 8n posse8sion


de tri somme pâyéi (voy. iofta, no 4?6),'et !o! ae I'instlument de payèm-ent qli
lui ost Bmis. Do mêEe. en cas de viroment, le payeEetrt n'eriEterâ qu6 lor8que
le comDte du créencier'§sra crédité. En touto manière, le peyement n'ert donc
-mentlâii
ner au domicile du débiteur. Sêul 16 déclenchement du môcanisme de paye-
part du domicile du débiteur. Il n'aboutit, comme payemotrt, qu'ailleurB.
(21 ÀinBi notrmment I'article t651, ,elatil au payoment du prir (voy' PL^NIor,,
t. II. ûo 15261.
l3i Mriis ls débitour trouve une comDoDsation dans ls lâit quo les lrais dos
oûitL #eueg, si elles sont valables, soni à la charge du cr{aricier.
IIIRE tetr. _ LE PAYEXEITT 475

pa{êc, où,la délivrance devait, par conséquelt, e,efectuer. Lês lraiB de déli:
yranco compronteut donc tous les frais néceraair.es pour amener la chose dans
le lieu où cette obligation doit être payée. Dès cet instant, il n'y s. plus üeu
à lrais e de délivrmce r, urair à lreis rl'Gtüocmcü, qui sont à la charyo du
cÉancie! (voy. art. 1608), §aul stipulation contraire, On voit ainsi I'intét€t
qui eriste À déterminer exactement le lüu iùt pagefiêùa. Nous mnvoyons à
nos explications antérieures (ÿoy. tÜpr@, tro 4721.

2o Les lrair de qai,aarce, trotamment r'il s'agit d'une guittaaoo


lotariée ;
DenE leB ornrr, lsz ftah ûæta et autll! accogsoires de Ia veDL sont à lo
charge de I'acheteur (aft. f593). Il y â donc, dans cette eEpècê de contrat,
Épartition équitalle, etrtno I'âcheteu ot 16 yendeur, des lraig aûéroats à,
I'opéretion et à eon erécutior. trfiair les deur articles t24B 6t tsgg ne doivont
pas se conlondr€. lls concernent des chogos dir,rîrc,rs.

3o Les frais ih mdinlceée ile Phgpotlùw ootrÉstrtis sn gâratrtie ds


la oréanoe (l), qui sont urre conséquotroe du payometrt;
4o Les taûes facales d'uæ en raison du payement, signe de I'erécu-
tion de I'opératioo gui donne lieu à la tare.
Âinsi on est-il de Ia taxe de transmiasion, de la tere de lure, etc,
Jâdis, étaient également compüs dane les lrais du payem€nt :
-c) Iæs lraia do ,imbnt frccffi impo*s par la loi en matièrc d, qtôttcttco;
ù) Iæs frais ûêfiaîarbêfiarü, €D car d'exécution forcée, tolsqus Ia conven-
tion
- nonet,enregËtlable
en justice
dam un délal de rigueur (2)
pâr conséquent, enregistrte. - devaii ôhr
prcduite

Ces deux droits ont dbpar?. Le timbre de quittancs a été supprimé par le
louv€au Code du timbre du lêr octobm 1947, et qualt au droit d'etrleghtrl-
mert 8u! conveûtioû non onr€gistreble dans un déIai de rigueut et nou pÉ.
sêntée yolortaircment à Ia perception, il a disparu égalemont du tait que
I'ouêgistreEelt obligatoire en raison de l'usege public ,eit de la cotrvention
a 6tê considérablemont r€streint (Code des drcits d'onregistremolt, art. 26
et suiÿ.}. Une coavention Épondant aur spécillcatioûs ci-dessus. peut donc
être prcduite en juatice sens devoi! être enregistrée. Le droit de cotrdaEne-
tion, sur le jug€ment, €8t sêul dt; et co droit rretoube sur le débiteur comme
fruds de l'ir.stancc (Code proc. ciy., aÉ. t30).

L'article 1248 n'est qu'uue dispositio\ suppl&iee iln eolrnü. Les


partieE peuvent y démger par ooDvention.
Il oomporte, d'autre part, dea æceptioræ, En matière d'ofres tédlasl

préyu Iâ de cea frais, l'article lt62 8'ep-


480 Lrvnr uI. oBErc^Tr vê PÀRT, ExrrNcrrox rrEa oELIGÀr'
-
Iès frais sont à charge du créancier, et cela se conçoit. D'autre part'
eu matière de ilépôt, en raisou de la nature spéciale du oontrat,
I'articlê t942 édicte également, dans un oas particulier, une dércgt'
tion guant aur frais de délivranae.
476. Des dlllércnts moyets de payement utlllsés à notro
époqao pout le règlemeat do dettes pottant sttr une somme
datgeat. La pràtique contemporaine a, peu à peul substitué
-
au payement en espèces, difrérents moyens de payemett destin6s à
faciliter le règlement des dettes ayant pour objet une somme d'argent,
roit en supprimant les risquer resultant du transport d'espèces, soit
en 6ütant aux parties de se rencontrer et en leur permettant ainsi
d'éoonomiser du temps, Ce sont les titres ih payernm, à vue ou 8ur
londs disponibles, chàgucs, acæéilitifs, billÊts ik banque à oribe, man'
ilas ifu çitement à ordre ou aü portertr, et; d'autre part,les oi.teiw*
bancaires de compte à compte al lea manilds-poste.
Ces fomes nouvelles de payement se sont génémlisées depuis le
développement de I'activité bancaire. Elles ont eu des répercussions
économiquee profondes (économie considérable dans le montant en
oirculation des signes rnonétaires, notamment). Quelle est letur oalear
au regard ût ilroi,t cioil? Plusieurr ilistinaians copitoles doivent être
,faitep.
A. lJt priræipe est certain, o'est que le ,itre ih pryaw'nt à tte
ôu sur fonds disponibles n'est pas, dans une obligatiqu dont I'objet
sst une Bommo d'argent, ce qui est il,ù. Ce qui est dt, o'est uue somme
il'argent, c'est-à-dire de la monnaie, dans des espèces ayant cours
.légal. La remise d'utr chèque, accr{ditif, ordre de viremett' eto.'
'même pmvisionrés, peut donc êfie rcfusée par le créancier (l). C'est
I'appücation de I'article 1243 du Code civil. Un titrp donaant dmit
à de I'argent, quel qu'il soit et quelle que soit la foi qu'on puisse
lui accorder, n'est pas ile tu.gent. On ne se libère pas en ofiralt pareil
titrc (2).
Se libère-t-on ei le créanoier l'accepte? On sait qu'à raison du fait
que la monnaie soripturale se généralise de plus en plus, le oréancier
accepts Bouvert un titre de paÿemetrt au lieu d'espèces' Bién plus'
quantité de factures portent la mention « payable en un chèque rur

Itlsolution con8taDte : vov. ColIx et CÀPITANT, t. II, no 296üdt,'PL^NIoL


et hippnr. t. VII, no 1158 ; LiunENr, t. XVII, no {82 ; civ. ÀnveB, 22 octobll
r89t. P. 1.. 1893: 305: cass. ft..3 mârs 1930. B. J., 1930, 382.
lzf Les riotits ie naieille solütioû 6ont évirlents i le cÉancie! doit d'âbord s€
déiahcêr pour I'encôssement du titre do peÿenêtrt; d'autro part, il y a incer'
titude-Eui le point d6 sayoir 6'il sera (ait [onneur à la §ignsture du tireur, etc.
IIITRE IêI. _ LT PÀYEIIENI lrSl

telle place, ou en un viremeût 6 tr.1 ssmFte ». Quelle est Ia poüéê


'juridique de oette aooeptatior? ll peut évidemment y avoir dation
er paJreûent, mais une telle situation eat æceptiannclle, Les urages
des afiaires, sainement interpretés, et les principes du droit civil otrt
oonduit à décider que Ie titre de payement n'est jamais accepté qui
sous résùoe de bonne fn, s'il y est fait hoûrêur ohez le tiré ou eon
banquier, s'il donne réellement droit aur espèces dues. II en r6sulte
qae le pqemeü te s'efrectue pas par h r6misê du titre de paysment,
iaais nniguement par zon encaissemerd. Alors seulement, il y aura
paye4ent übératoire (1.). L'acceptatiotr (ds môme qlue l'iniiw.ion àt
user de oe mode de règlement) n'équivaut donc pas à uae dation en
payemeut; elle n'est feite ou proposée quê sous résorve§, roit dans
I'intérêt du débiteur, soit dans celü des deux parties, mais sans
abatrdon de dmit dans le ohef du oréancier quant au payement de
oe qui est réellement dt,
Il en résults que le creancier n'est pas tana, §w remise d'un titre
de payement, de déliçrer quittancc du montant de Ia oréanoe. En le
faisant, alors Er'il ne regoit Er'un titre de payement, il risguerait de
fournir des élénents en faveur de la dation et payement (yoy, et
oomp. infra, no 506, litt. C, et les notes).

B. Ces prinoipes posés, il rrste à sxamitrer de plus près la ndwc


jwùliqae des diffbents tites oa ,rryens de pqenænt utilisés dans la
pratigue. Noug nous bornerons aur iaücations eesentielles, car une
discussion approlondie nous entralnerait trop loin. Potn ccrtains
titres de pâyement, la matière ne ressortit d'eilleurs pas au droit
oivil, maie au dmit commercial.
70 Mard,ols-Itost,c, qualille, juridiquemênt, I'op6ration
- Comment so
dénommée mâtrdat-postet Dans lo syslèm€ bolge, il semblo bietr que ce'soit
véritablement tî l,ogcmcnt pol ûat da'abc (2). L'adminietratioû de6 poEtes
o8t mandatée aux flos de laire un payement. Il ue peut être questio[, en lâ
matière, de üMgation, comme pour le chèque (voy. infra, 2ol,

(t) CoLrN et C^prrÀNr, t. II, no 296Dir,' Rlpcrt. pîot. du dloi bclgc, ao C Wc,
no 5 i cars, lr., 2l mars t932, B. J., t9â3, asr. solution est certaine en
droit belge depuis la loi du 19 avril 1924 (a .-Cette
43üis do la loi organique sur Ia
lettre de èhange), qui dispose que le porteur d'uro lettrc de changE qui s'en ost
dessaisi contro remlse d'un chèquo, peut, ai le chèque n'est pâs pâÿé itrtégrâ-
lement, en demander l€ payement ou la restitution. Il ert vrai que lt loi
unilorme sur Ia lettre de ôhange ne rcproduit plur I'article 43ùir do la loi du
20 mai 1872. Mais la 6olutioû acquise eû 1924 doit, à notrs 8e!s, êür8 cousidér6e
comme maintenue, saûE textc, parce que conlorme aux priûcipeg.
(2) Le mandat n'est pas un titie de payement deEtiné à Circulei. Il est transmis
per I'administratioD au bénéliciaire à E€ulê [n do lui permettro de 80 présenter
à s6s caiss€s pour le payement. Yoy. dans lo sone indiqué au terte, PL^NroL
ot RrPERr, t. VII, no u50. -
Dr P^or, III. 31
-
482 r.rvnr trr. oBLroÂT, v€ p^Rr. ExrrNcrroN DEg oELtoÀT.
-
Il en r'ésulte que le palrement n'ost ellectué que loEque le mandataire paye
le créancier. Tous les rirqrcr sury€nalt ontre le momeût do l'émfusiot du
maadat et celui du payomênt au qdancier (perte iles Ionds, payemont à une
autre porsonne que le créancier, elc.l tao coæclr.cnt pat lc criatcdæ. Les
questions aoulevées pa! ces rfuques ne se meuyent qu'€ntm mandant et
mandataire ({):
20 C[àü?r. Quello est, erÀctemert, lâ naturo du chèque ? Cotte que8tiotr,
d'importânco -cÀpitale, est toujour8 conttsver6éo (2). Pas moirs de quâtrè
théolies 8atrs les tùéories mirt€E ont été soutetrues. La que8tion étânt
étlangÈro- eu droit civil (€116 ost tBditionnellemetrt
- considér{e comlllo s€
mttcchant au droit commercial), nous [e l'e.bordercns point. Qu'il uous rufrae
d6 dirê que, pour lee chèques comne pour lês virsmo[t8 bancairec, Ies prin-
cipeo développée ci-dessus (cnprc, m6me numérc, litt. r4) s'appliquent eu ce
qui concerae l'objet du paysment. La théorie qui voit dens te chèque émis
à I'ordrs d'utr tiers (3), comme denr !e vilemoût barcairo, uûe üUgaaaoL,
conffrme cos püncipes. On peut toutelois so d€martder si cstte théorie, quoique
traditionnelle, e8t eracte (4).
go Viiot Lcr.,s bmwadrça. Le viromênt bancaire ils compte à compte, ou
etrtrs compt€B eppartenant- à dês bâlques di8érertes, est 8énéralemeût consi-
dér6 comme corBtitutif d'ntro tlélégatior lÉ1.

A. üàqws poslrluû. qui coloorno les ohèquea et vire-


- En oegénéraur
merts postaur (6), les principer relatifs aur chàques et eur
üremeats bancaireg I'appliquetrt. En ce qui oonoerne les pogc-
-
mnb à ctætat pat I Etal, læ procinæ*, lz;s æmmwve, et le. étabti6-
sometrts qui or dépendênt, signalonB lee diopositions rpéciales der
artioles lct et 2 de le loi ilu 17 mai 192,0, modiûê6 per la loi du
19 nars 1948. En vertu de I'article 1er, I'Etat et les pouvoim publios
c ont Ia facult6 r d'efreotuer tous leurs payoments par I'entmmiso du
aervioe des ohèques postau: oe qui leur donne le droit ile le faire,
-
TITRE ICT. _ LE PÀYETENÎ {83

s'ih le jugent utile, et par oonaéquent d'imposer oe moyên de paye-


ment au créancier (l); d'autre part, I'artiole 2 cr{e au proût des
pouvoin publico un régime erorbitant du droit oornmur quaat à la
prcuoc tlu prycmant.

D. Signalonc en terminant que lee titres de payement à vue ou


sur fondg dirponibles, ou autres moyens de payement (mandats.
poete, virrements banoairel, eto.), ont également pour efiet, r'ile sont
employ6s, de moüffer le liza où, d'apr$e la loi, iloit c'efieaaæ le
pqeneü, si rien n'e été spéoialement oonvenu (voy. eapra, to 472).

CHAPITRE VI.
DE I.À PREI'VE DU PÀYEMENT.

177. T*tEa qul rétleaent l. Est ère. Il n'oriste, dar8 le Codo,


aucuD texte qui r{gisse spbioLiwn le preuy€- du payement. LeE solutions
découl€nt, on oldrc pülcipal tout au moins, des principes généraur r€htil8
aux prreuyes, notammetrt de I'articlo r.3l5 du Codo civil, âin8i congu datrB
ron second alinéa : r Récipmquement, celui qui se pr{tend liü*d doit jusü-
ûer Ie pâyement ou le lait qui â produit I'ertinction ile gon obligation, (2).
L'intitulé du chspitro VI, titr€ UI, üvrc IU, du Corle civil portê d'âilleurE
r De la preuve des obligations et de celle il€ leur palrement ! (3). Indépen-
damment de co aara. organiqxe, qui lorne Ia base de la matière, il convieut
rle rignaler, dana le Code, certeiûs ,re,rs fla iclu,Iizrs (notamment les e!ti-
clês 1282, 1283, t33r. €t ,.332 du Code civil), et certaines dispositions iûsérées
dars dos lois spéciales (notamm€nt l'articlo 29, alinéÀ 2, ds la loi du t6 m8tr
,865, §ur la Caisse générale d'épargne et de rctraite). .

478. De Ia ptet*e du p.trcment.


- Prlaclpe,s. Faisons
observer tout d'abord gu'il ne sera guestiou ici çe de- la preuve
ùun ihs noihs d'extinction des obligationr, entralnant à ce titre liüit-
ruti,on dt d6biteur, le payement. Àutre choge esl, ptouaet le ptycnt rül
autre ohoge est établir que le débiteur est lib&é (voy. supra, uo 389).

(t) gouB lo régims dê la loi du t7 mai 1920, l'Etat ot les pouyoilr publics
avaient lo drcit d'ouvrir doflcc uu oompto de chèqueE postaur à leur créancier.
Cette prérogative, quelque peu inrttêndue, a été supprimée IorB de tra moall-
ûcatlon introduite ilans la loi do 1920, en t948. Ellè ê8t auiourd'hui inutile,
car I'Etet pout émettro uDe a$igtratior postale, ai le cr{ancier n'est pas titulaire
d'u! compte.
(2) L'article iBIS porte donc plutôt sur la plr\ye ilc la ,,ihéralion, ot non Eu!
celle de ce moile particrliar do libémtion, d'extinctiotr des obligations, qu'on
nomme le payement (voy. et comp. rürrra, no 389).
(3) En tênânt compte de ce qui iient-d'être dit à la not p!Écéd€nte, on obsor-
yora qu€ fitrtitulé du chÂpiho VI n'est pas en coacordance avoc I'articb 14t5,
elinéÀ 2.
484 r.rvnr rrr. oBLreÀT. yo pÀRT. ExrrNcrroN DEs oELrcÂT.
-
Dans le systàme de Ia loi, ce û'est pas le payement qui est spé-
oialement soumis à un régime de preuve déterminé; c'esl, la libbt
üroz du débiteur, qu'il s'agisse du payement ou de tout autre mode
de libération. La übération du débiteur doit être prouvée par lui,
tout oomme sor engagement doit être prouvé par le créancier; tel
est Ie grand prinoipe formulé per I'article l3{5 du Code civil, qui
egt à la base de notre dmit, et sur lequel nous reviendrons au titre
des preuves.
Comment doit se prouver la übération du débiteur ? Conformé-
'Dent ru: môdes généraur de pr'euve admis par la loi (art. l3t6).
Il faudra dono voir quel est Ie moile de lib&ation invoqué pour déter-
niner le mode de preuve admissible. Ainsi la prescription se prouvera
indépendammeut de touté application des articles l34l et suivants
du Code civil ; la compeasetiot, par I'e:istence de la créance qui y
donne ouverture I la perto de la chose due, par toutos voies de droit,
eto.
.En ce qui conoorno plus spéeialement Ie mode particulier de libé-
ration qui s'appelle le payement, iI subsiste donc pour le moment
ce principe général que le débiteul qui se prétend libéré doit le prou-
ver. Il doit annihiler la présomption du maintien de Ia dette dont le
créancier démontre I'existenoe contre lui (l), S'il se prétend libéré
par un payement, iI devra donc étabür le lait du payement. Comtnent
l'établira-t-il ? Nous eutrons ioi dans I'examen ùes modes ile preuoe
admis par la loi.

479. Des modes de pfiêûo da payemant. On oroit géné-


ralement confondant atmi le principe de -
I'obligation de preuve
-
:et lea moiles de preuve admissilles que le payemeut doit, au-der-
-
sus de 3.000 francs, âtre prouvé par écrit (ou tout au moins par com-
. mencement de preuve par 6crit et témoignages ou présomptiono).

Cet éorit, c'estr la qairtnce. Et cette opinion se couffrme dang le fait


gu'il n'est pas d'usage de payer sans exiger quittance.
Pris à la lettre, co principe z'es! pas æact. Le payemett peut être
prouvé par uus lns nnilas ila preuce odmis pæ la loi. 04 ces modes
de preuve ne se linitant p$ auû articles 7347 et 7848 ct suioants,
Indépendamment de ces articles, il existe plusiears autes dipositinn*
légalæ qû permettent de prouver le payement, notamment l'ar-
ticle 13i|1, {o, et I'article 1282 (ailde, afi. 128:}). Il se pose, de plus,

(1) Tel est, ea o[et, le ders yériteble, principiel €tr quelquo sorte, des deux
aliiréas de I'articte 1315. Comme en beaucoup d'autres matières,le droi t â.ccordg
loi à lâ situation apparente, jusqu'à preuvs du contraire.
TIIRE IOI. LE PÂYEI(E T 485.
-
t\e guêstï,or?, e\ raison des moyeno de payement (chèquee,
spéci,ale
virements bancairee, etc.), actuellement en usage (voy. supra,
ao 476).
Tonatrt compte de ces observationi, Dous êtudierons succegsive-
ment, en ce gui concerne les modes de preuve du payement, l'éqit
ou quittance (no 480); les moyens de suppléer au défaut d'écrit
(no 482) ; Iee registres et papiers domertiques (no {83) ; la remise du
titre conrtrtant la oréance (no 484), et enffa, Ies questions quo 8ou-
lèvo I'eyhploi des moyens de payement actuellement en usage (no {85).

48O. lo De féarlt ou qulttaûac. §cræ préiuditc ilce ar*es


tt ibs ilÊ preuee ligau,a ila pqonen, -dont nous venons de parler,
le payement est eoumis, en priruipe, quant à sa preuve, aux arti-
oles ,.341 et suivants du Code civil. L'artiole l34L est, en efiet, abso-
lument général. Il s'applique à tous faüts juridiqaes darifs à itÆ
ihoiu pæitruniauc (l). Le payement est un de ces faits, püsqu'il
en découle la libération du débiteur. Le payement doit donc, en oas
de contestation A si le dlbiteur ne peut reæwir ù îun ilas aatl:es mailas
ih preuoe qui senü eaamùüs ci-apùt, êfie pmuvé par écrit, Cet
éorit, o'est la quiaance dont, rappelons-Ie, lee frais sont à charge du
débiteur (art. t248; voy, supra, û 475\.
Toutes les règles relatives à I'écrit, comms moyen de preuve, sont
applicables à Ia quittance (2).
Lo débiteur ,ra-iJ cr droit d'caigæ uw qurlfancc, ot sera-t-il, par conséquent;
Iotrdé à Burseoh eu pryement si la quittânce lui o8t refusée ? Oui, e'il ofrre,
cotrforméItrent À la loi, d'en Eupporter les lrais, Le débitêur êst en droit
d'exiger une preuve complète et péremptoire, lon seulement de sa libération,
mais encorc du mode do libélation, car cette preuÿe lui incombe en cag de
contætation (aft. 1315). On irvoqüêrait vaitrement l'article 1282 du Codo
civil. La remise du titre lait preuve de la übération, mais non, eirsi qud
noua le verrons linfra, to 184, et titre relatil à la rsmise de dette), du zroda
de libératioo. gous le fait de la remise du titre, il peut y avoir uue remise de
dette comme uû payement. Or, le débiteur peut avoir intéÉt à démontrer
qu'il s'agit d'un payement, et noû d'uD autre mode de libération, D'autro
part, la remise du titro peüt étre relusée si le cÉancier a intérêt à Iê coûset-
ver (3). En co qui concelne le6 articles t33t et t332 du Gode civil, voy.
dnfrc, no-483.

--,(l) Câss,,4pov€mbre t926, Paq., t927, I,89.- sumt d'ailleurs de rappeler


I'intitulé du chapitue VI, titre III, livre III, du Code ciyil, pour so convàincre
que le payoment e8t souEis au Égime géDéral des pttuves.-
(2) Voy. Bruxelles, 25 octobro t882, J,. ?., f882, col. 783, et civ. Bruxollês,
4 décembre 1889, Pas., 1890, III, 135.
(3) Ces gu€stions sort al'ailleurs théoriques, car on ne conçoit pâs qu'ua
créancier so lefuse à délivle! quittânce, Bur ofrre d'ea supporter les lrais. Mais cs
{86 r.rvrr lrr. oBl.rcat. - Yc PÀar. ExrrNcrlo!{ rrEs oBLrGÂt,

481. Date certalDe dæ qûIttaac6. sait quo, Yis'À'Yis do§ tieÉ,


. les actes sous sêing priYé ne IoDt
- On
loi, qÿoÉ ù le*r dau (voÿ. et comp. t. U,
no 639), que §'ils oDt acquis date certaiûs par I'un ales moile§ prévus daDB
I'rrticle 1328 du Code ciYil. En s8t-il de même aler quittance§? Dans la rigneur
des principea, oü (f). Mai6 l'usags de ne pas laire en!€gistrcr leB quittances,
rappmché de la règle edmise dans I'ancien drcit, a conduit la doctrine' dans
ee généralité, à admettle quo les quittances lont oxception à l'a icle 1328 (2).
Eet-ce à dire quo les quittances toBt touiours loi de leur date Yi8-à'Yis dos
tiem, mêruo sans qu'elles aient dato certâiûê ? Nulloment. La date, qui' en
y€rtu de l'ârticle !328, ne leit pas loi contre le8 tior§ (vo!r. et comP. t. II,
no 649), est mise sur le même Pied que la teteur de l'âcte' c'8sLà'dite qus se
sincérité pout être combattue libroment et par toutes voies de dmit (voyez
t.ll, ibitt., et numércs suiYaûtsl, Dc pl*t,l€s iuges ss éserveût, semble-t-il'
. uû pouvoi! disc tionnsire pouI spprécisr 8i, et râisotr de3 circoNtance§, la
quittance doit ldrs loi quant à sa dstô.

t§2. 20 Des moyens de suppléer à f éadt. Le tltoü æmnun"


relatif à I'admission erceptionnello ds la preuY€
-
testimrniale ou par
pré6omption6 tu-delà do 3.000 francs (Code civ., arf. BA et §uiY.)
p'applique au payement, Il en est de même de I'aveu et du serment.

483. 30 Re8Csûres ot paplers domestlques (Aode alv., a*l-


ales I33I et l:r:n). Aux iermeg des aÉioles l33l et t332 du
Code civil, la. -
preuve du payement peut également résulter der
registres et papiers domestiques ilu oéatæier, dans les cas où ils
énonoent formellement un payement regu (art. l33l), ou de la men-
tion efrectuée, également par ls qédwie\ sur le titre, ou sur Ie
iloulle du titre ou sur uno précédonto quittanoe que possède le d6ùi-
teur. Dans les deux oas, il n'ost erigé ni date ni signature'
Dans les deul oas, il s'agit, au fond, d'une preuve éorite, mais
roû de la preuve écrite régulière, ou normalè. La loi y attache
néanmoins loi paroe qu'elle se pr{sente dans dee conditions sulff'
6ûntes de certitude. Elle est, dèr lors, complète commê telle, et pnouvo

retu3 sorait évidommont londé 8i cotte of,ro n'sst pâr lâits. - En Euplloratrt
idvoothàso invraieemblable du créâ[cier rs r€lu8âtrt illégitimoment à délivrer
à"ïft"ncà. le débiteur n'aurait qu'à so laiscar asEigrer et-à laire déclat€r satis-
lactoire rôn ofrre de payer cortrl quittauce. I'il avait intérêt à no Pss difiérc!
t" oÀvement. il pourr-ai[ recourir aür of,res réolbs; et' dân8 co cas; non §eule-
me'udtes ,rais rtê cetto pmédure incombersient eu créâ.ûcier (a . 12601' mais
celtri-cl Dourreit. de olui. êtrs coudemné à deE doEmag€s-int6Éts ri lê rocoul:
Àux. ofiries r{eüei a c-ausé pr6iudice au débiteun
(t) Voy. LauRENr, t. XIX, nor 33, à 396.
(21 Vov. lo3 auteurs dont l'ouEeigûement egt combattu par LaunENr (op. ot
tocl ât.I. àt Pmxrol.. t. II. no.437 ; PLANror, et RrpEnr, t. VII, no. lt96 ot 1t9,
(àvec iirosé critiaüe): C'olrn et'Crprrrxr (8' éd.), t. II, no 455üir, ütt. B,'
àruonvlrcrnrrxïni'i, Obligûiow, t. IY,-no 2378 i BELÎJENS, aÉ. 1328'
r{ 57 et 64 et süv.; ARIrrz, t. UI, tro 336.
TrrRE rot. Lr pl.yEuEI{T Lgt
-
le payement au même titre que la quittance. Mais elle n'est, en
quelque sorte, que subeidiaire pour le débiteur, car les titres qui
constatent sa libératiou tre Bort pas en sa possession. Aussi, ne peu-
vent-ils dispenser de délivrer quittance lorsgu'elle est exigée aveo
ofire d'en supporter les frais.
t184. tlo De la temlso du titrc. Aux termes de I'artiole 1282
du Code ciüI, la remise volontaire du - titre original sotæ seing prioé,
par le créanoier au débiteur, fait preuve de Ia libération. II s'agit
d'une présomption juns æ ilc jwe de libération, qui ne soufire par
de preuve contraire. Le débiteur qui a entro ges mains I'original du
titre de créance est donc libéré, nonobstant toute pneuve contrairc.
Sa situation eat üfinitioe à oet égard, dès que les conilitioru d,appli-
oation de l'article {282 (remise oolantabe, du uéanciæ ar iléùiæwl
sont réunies.
Aux termeg de I'artiole 1283, en maliàle iltacte auihentiqæ, le,
rerrise de la grosse du titre fait présumer la remige de Ia dette ou
le payement, mais sous réserÿe de preuve contraire seulement. II ne
s'agit donc que d'une présomption jwis ta ntum, oar le créanoier a
pu abandonner son titre dans Ia pensée qu'il pouvait s'en faire déü-
yrer ure sêcorde g?os6e. Tràg rationnellement donc, Ia présomption
est d'intensité moindre.
On oonçoit sans peine I'importanoe de ces dispositious, surtout de
la première, dans la pratique des afiaires. La remire du titre a un
efiet tel qu'elle dispense ds reoourir à tout autre mode de preuve.
EIIe économise, à cet égard, des frais. Aussi y recourt-on fréquem-
ment. Mais d.ea ureurs, lréquentes aussi, sont commises au sujet do
I'interpr{tation de oes dispositiono légaler. Il est dono indisponsable
d'eu pr{ciser exactement le tens.
.4. La loi a énoncé les articles l2l}2 er I2EB du Code oivil dans
la section relative à la nnurgs DE DETTE, mode d'ertinction, cztrê
Itlusiêurs cu!.res, des obügations. Elle I'a fait panos que la remise
de dette se fait habituellement de cette manière, et non par écrit.
Mais cela n'empêche que les articles 1.282 et 1288 ont, d'apràs leur
terte même (ll, une portée beaacoup plus étnndae. La renise du titre,
s6lon oertâines distinctions s'il s'agit d'un acte sous seing pdvé ou
d'un acte authentique, fait pr.euve de trc r,rnÉn,rrrolr, et non de tel
ot, tel moilc de libération (remire de dette, payement, eto.). Le fait

(t) Voÿ. articlo 128, : ( .,. lâit prcuye d6 tq, tibérqtior. . i srlicle 1283 : r ... lait
pr6sumer la rcnirc rh la ilæc olule ptalen,,., b.
488 r,rvnr ru, oBLrcÀT. ve PART. Exrrrcrlor DEs oBLIGÀT.
-
juridique de la libération est acquis, quatrt à 8a preuve, mais le zlode
de libération demeure, légalement, inoonnu' Nous en verrong dang
un instatrt les conséquonoes, Qu'il nous suffise d'observer, pour I'iu-
stant, que la remise du titre ne oonstitue pas nécessairemenü une
preuve du pag ,ent,

.B. Nous avons dit que la remise du titre, à raison des oongé-
queûces quo la loi y attache (pr€somption jzris et ile iwe de libéra'
tion), est fr{quemment employée en pratique. ElIe simpliûe, en efiet,
lee opérations de payement, et éoonomise des frais. Est-cs à cettê
circonstance qu'il faut tttrüuer I'opinion qui s'est aooréditée dans
les afraires, et même dans Ia doctrine (l), suivant laquelle le d6bi-
teur gui se übère ale ilroït il'eaig* la remise du titre de la part de
son créancier ? Peut-ôtre. Mais toujours est-il que cetto opinion
est, à notr€ sera, inæade. Il n'y a, semble-t-il, aucun texte de loi
qui Ia oonsacre. Il est en toü cas ce\tàiî gue le créanoier peut ee
refuser à la remise du titre s'il justiÊe d'un intérêt à Ie conserver (2).
Ce point est, de toute manière, hors de oontestation. Mais person'
nellement, nous allons plus loin, et nous cmyons que, jcztais, Ie
créancier ne peut être oüIigé à restituer §on titr€ ensuite du paye'
ment. Il peut toujours avoir un intérôt, vis-à-vis de tiert, à étabür
qu'il y a eu créance, A I'appü de I'opinion que nous oombattonr,
on invoque d'une part que le créanoier n'a plus intérêt à conserÿer
ron titre s'il y a eu payement intégral, et, d'autre part, que le débi'
teur peut égarer la quitttnoê, tandis que Ia poeseesion du titre Ie
met déffnitivement à I'a.bri. Ce sont là considérations contingenter,
qui ne peuvent créer une obligation légale là orl elle n'existe pas.
Le créancier est maltrc d'efieotuer une remise eolnnteire, et c'eet oe
qu'on fait lorsqr'on est it'aîcotil pour éviter les frais de quittance.
La remise ne peut lui êfie hnposée pour permettre au débitêur
d'échapper aur contéquences de I'article 1248 du Code civil' Le
débiteur doit, se contenter d'une qüttanoe, dont il doit supporter
les frais. Il lui incombe pour le surplus de prendre soin de sa coo-
servation.
Ilva de 8oi que les colü,cîrdot|t conltaircr aur princiPea qui viennent d'être
oxposés (obli8atioD pour le débiteut de rem€ttr€ so! titre au cÉancier) Eont
ücites. Eltes se rencontrsnt essez tréquemment en matière bancaire (resti'
tution du contrat d'ouv€rture ale cr{dit, ile location de cofrre-lort, etc.) et

(1) BAUDRy-Lr.c^Nrrxrnrr, Oàligctdoar, t. II' tro 1515, II ; LÀuRENr, t. XVII'


no 597.
(2) Mêm€s auteurs,
TITRE IET. _ LE PÂYEIEIII 480

d'aseurance (restitution de Ia police). llais précisément parce qu'elles consti-


tuent des conventions co[traires, elles doivent être prsyu€s dans I'acte.

O. Réoiproguement, le débiteur iloit-il se @ntctüû de la remim


du titre ? Non; iI a le droit d'eriger une quittsrce dès qu'il s'ofire
à en oupporter les frais (voy. suptai \o 480). La queBtion est encons
plus importante pour lui, oar nous avons vu que Ia remire du titre
te pmuve quê lt libération, et non Ie zmde de übération. Or, le débi-
tour peut ayoir utr intérêt majeur à prouver, dans I'avenir, qu'il y
e et pqemenl, of non renise de dette ou autre ohoce.
Rappelons en teminant qu'il existe ilans la loi organique sur la Caisse
générale d'épargtre et de Fetraito une dispositioû elj.alogte, prima facie, à
farticl€ 1282, I'aÉicle 29, alinéa 2. Nous avons vu pnicédemment qu'il s'sgit
d'u[ aoü, cürrc otdrc d'irlécs ltÿpro, \ü 422u' et L25üEl.
485. 50 De la preuve en cas de rcaurc à aertalas moJ/eaa
de payemeat actucllcfircnt cn usage. Comment se pose la
question de la preuve du payement lorsgue- Ie débiteur a rccoum à
certainr moyens de payement actuellement etr usage, tels qu.e man-
dats-poste, chègues, accréditifs, virements en banque, etc, (l), Il
faut distinguer d'après le moyen de payement auquel on a recour§ :
â. Lorsquton a reoours au mandat-postn, nous ayon8 vu qu'il
s'agit d'ua véritable payement par mandataire. Les prinoipes de
iboit amtnun §'appüquent : Ie mandataire doit se faire délivrer
quittance, et remettre cetto quittanos au débiteur. Prolï,qunrnent, la
quittance reste entrs les maitrs de I'administration des portes (mandat
acguitté), et la preuve est suflisammsnt faite par le « coupon » du
ma.ndtt oonsewé par oelui qui verre la somme, coupon qui joue
ainsi, à la fois, le rôle de titre de oréance contre le mandataire, et
de titre de libération contre le er{ancier. C'est ainsi que les choses
se passênt en fait, ll importe toutefois d'observer que, dans la rigueur
des prinoipes, oo ( ooupor. ! ûe constitue un titre que contre le man-
dataire. Si le créancier dénie le vereement, la preuve en inoombe au
débiteur. Cælü-ci la fera, sans doute, à I'aids des livres, documents
et attsstatioûs de son mandataire; mais si ceux-ci font défaut, Ie
débiteur n'est pas libéré, et le titre en sa porsession ne lui donne
aotion que contre son mandataire.
.B, Lorsqu'on ê recours at chi4ue, à, l'acæéilitif ot at çiranenl

(1) Rappelons que nous avonE déjà étudié c€s ü üoyens de payement sou3
' dt
deur angles difréreots : le liau du pâyemeDt lvoy. ,,apta, N 4121, et l'obi.,,
payement (voy. rù?ra, no &76). En voici un troiEièEo : la prcuoc du payement.
490 rrvnr rrr. oBr,rcÀr, ve p^RT. ExrrrcrloN DEg oBLrGÀr.
-
cD banqae (et eû 6oartant ioi I'hypothàse de la dation etr pey6meût,
aoy. st ptt , to 476 extrêmemeut rare), il s'agit, au regard du
- -
cr6anoier, d'rrc ilüégæion, tout au moinr dans la th6orie générale.
ment admise. La preuve du payement ne doit plur alon, "6gsg.airs-
ment, r6sulter d'un éorit entre ùéonciÆ d ilébitew, meaa ilz l'æéct,
tion ila la illlégatbn, c'ert-à-dire de la réoeption, par le oréanoior, de
la gomme qü sr est I'objet. ElIo sera dono faite à I'aide des pièoes
reetéeo er possersion du tiré (banquier), éta.büssant l'aoguit du oréan-
coûlms pour leo mandats-posto
cier, sauf
- - Ia non-Iibération du
débiteur, êt Eon ?ecours exclusif contre le banquier, s'il n'eet pas
jusüû6 de I'acqüt du creanoien

C. Signalono entn
- remarque corwnane aux difiérents moyens
de payement qus rous venon6, pour d'autres raisons, de distinguen
que la plupart du temps, les remises de sommes par mandat ou
-délégation ne sont pas explioitement caucées. lL ce titre, elles ne
prouvent dono pas, oomme telles, Ie payement de tetle obügation, ou
màûe nn pqenerü (1), S'il y a eontestation de la part du créancier,
Ie débiteur devra dono prouver que Ia cause de la remise de la somme
§e tmuvs dang une libératiÂn, Comme le débiteur qui paye a dmit à
uns preuve semflète et oertaine de ea libération (voy. et comp.
sùpra, no. 480 et suiv.), il faut en déduire, cmyons-uous, que s'il
n'y a pas eu d'aooord préalable entre créanoier et débiteur quant
au moyon de payement employé dans lcl payement déterminé, le
débiteur a toujoure le droit d'eriger une quittance, ou conffrrnation
de Ia oause de la remise de somme.
Remùquons toutelois que les iliiEcultés sur la causo de la lemi8e de 6omme
salont, ,r /odr, rares. Il est certain qu'étant donn6 I'usage de plus en plus
tÉpsndu de ces moyens do payement, et compte teûu des élémeDt8 d'ospèGoE
(cotnciilence des dates, du montant, etc.), lea juges trouveront souvent des
pÉsomptioDs sufrsantes pou! dir6 qu'il y a. bie\ pagcmcr.,, et que Ie cr{tn-
cier ne pouna pas se bomer à cotrtester la cause de Ia remise do 8omme, mais
devra démontrer I'oristence d'élémêntr sérieux pour doutor do celle-ci (2).

(t) Une remise de somme, holéc ile n ccnrc, u'est qu'un lait notÉial, qui ne
pniuve rien en droit. Ello peut 6trE causée par utr prêt, uE pelreEent, ulo dotre-
tion, un dépôt, etc,
tera d'une
TITRE IêI. _ LE PÀYEUTI(T L9t

CHÀPITRE VII.
DE L'IMPUTAITON I'E§ PAYEMENTS.

486. Obrsrvarro|r pr6llmh.l$e. Ertià[6 €st réglé€ pat lo3 arti-


clos t253 à 1256 du Gode
- I]esont,
civil. Ces erticles danr la plupart dos cas, sufû-
saEmstrt €xpücites en ce qui eoncerne Iss solutionr. Leg di6cultég rtlatives
à I'imputetion des payements soDt, au Bu4rluE, retratiyemêtt rars8. Nous
poulrons dotrc, dam cs cùapitre, nous borner à lossontiol, L6 l€ct€ur voudra
biotr, pour le surplue, s'en rapporte! e[: tnit6s appmlordis, lotâmment
I,AUnENT, BAUDRY.LACANTINEnIE ot HUC.

487. Prlaclpes géaéraax qul Mmrûdent Ia matlèro.


- Ces
principes sont esseûtiels pour I'eraote compréhenoiotr du syetàme de
la loi.
â. Il importe tout d'abord de préciser oomment se posa la questiou
de I'imputation des payements.
r Imputer D ur p&yement, o'est préciser à quelle dale ou à quelle
putie de dette il se rapporte.
Il en résulte immédiatement que I'imputttion des payements sup-
pore, par déûoition môme :
a) Plusieurs dettes dc mlnn nattme (1), ou tout au moins une dcfie
à ilifrbcntes bratæhes ptocédar.t de la même oause ;

La loi n'ê[vi6age, cn priwipe, I'iEputatioD dos payemetrts qu'en caa ile


pluralit6 do dett6s (art. 1258, 1255 et 1256), Elle prsnd toutolois en consi-
d6ratiol le pâÿement pertiel al'uno dêtto unique alans l'aÉiclo 125{.

ô) Un payement ptttd, to intégral, par rapport à tout ce qui


e.t dt (2).
Ces deux conditions sont prejudicielles. Sane elles, la question de
I'imputation des payenents ræ se pose pos.
8.On observera immédiatement qu'il résulte de ce qui prêcàde
que, très souvent, le æéonci,q powra ioppoct ù æ quc les ùgles

(t) Cor,rN et CAprrANr, t. II, no 297; L^uRBNr, t. XVII, no 601 ; B,ruDny.


LACANTTNEnIB, Obli0atio,,t, t. II, no t578 ; PLANror, st RrpEnr, t. VII, no t202.
§'il s'agit de dottsE de nature difiérente, l'imputation ns cê congoi, ?ar, à raisoû
-
do la diverBité d'oblet de cüâquo dette. Exemple : efr€ctuer un travâil et payor
uno sommo d'argent,
(2) En eûet, si tout egt pâyé, alâna Ie css d'une dette unique à difrémntes
bRincber, comme dans celui dè pluralité de dettes, il n'y a lori:émetrt plus li6u
r d'iuputor r le payemotrt. Touf o8t déûnitivoneni ligüdé. L'imputation sup-
pose uu solde non apu{.
lL92 LrvRE rrr, oELrG T. vo pÀRT. rxrrxcrroN Df,g oELIcÀT.
-
relatiçes à l'impurnrion iles payemnts puissent jouer (l). Le créanoien
est, en efiet, autorisé à refuser un payemeDt partiel (afi. 1244, aI. l.r).
S'il s'agit d'une dette uni4ne à plusieurr branches, I'article 1244,
alinéa lcr, jouera dals toute Ba loroe, S'il y a pluralité de detter,
Ie cr{ancier trê peut, sans doute, pas relurer Ie payement, il'wæ ildte,
dèo I'instant où cê payement est totâI (2), mair il a le droit de s'op-
poser à ce que ce payement soit imputé, comme payement partiel,
sur une autrs dotte de montart plus élevé, et, partart, il r{glera
lui-même la situation sa tells pnnière que Ia questiou de l'imputa-
Liot na paisse pas ee poser (3),
Toutefois, cette observation n'a qu'une valeur théorique, psüt-on
dire, car danr la pratique des afraires, le cr{ancier refuse rarement,
dans un cas Gomme dans I'autre, un payemetrt partiel, un r acompte »,
qui le prémunira d'autaat contre I'insolvabilité de son débiteur, et
souvent il donnera quittanoe de la somme regue, sans préciser I'impu-
tation. C'est ce qui fait qien fait, la questiou de I'imputation des
payements Bo pose aBsez Souvènt.

O. Ces précisions données, quele sont lea priruipes qni æmmnt


ilæont les solutbns lorsque la guestion de I'imputation des payenente
re poeera ?
lo Il importe avant tout de remarquer que I'imputation dea paye.
ments peut fairc I'objet d'rur'e conoention Si oréancier et débiteur
sont d'accord gur le mode d'imputation du payement efiectué, il se
forme, entre eux, une véritalle convention quant aux modalités du
payement, gui fait Ia loi des parties (4). Dans oe cae, Ies articles 1253
à 1256 du Code oivil seront hon de oause I
20 S'il n'y a pas de convention quant à I'imputation des paye-
ments, Ia loi règle elle-même le ilîoit d'imputation et, le cas échéant,
les n nildliüs de celle-ci.
Le droit d'imputer appartient d'alord, mais dans oeltaitres limiteo

(t) Voy. LÀuRENr, t, XVII, no 602.


(2i L'alnrmation de LAURENT au début du ro 602, précité, êst trop absolue.
Il nc ,Êut Dâ! Ia Drendre isolément. et la raDDroch€r du contôrte.
(3) L'ariicle tit55 lui on donne'le droiti'car, ainsi que nous le vermne,le
droit d'imputation eu cas do pluralité de dett€8 !'eppartietrt, en promisr ordro,
ru débiteur que ai ce dmit ne s'exerce pas en méconEaissance de8 principeg
fondtmentaux du payement. notamment de l'article 1244, alinéa tÈ.
(4) Voy. civ, Liêg;, 26 nôvembre 1892, P4'., 1s93, IIi,40, et Brurelles,
12 léyrier t906, P. P., t906, 580. Pateille convention suppo8e I'accord du cÉan-
cierut du débiteur. Elle ne rÉeulte oâ8. êû DrinciDo. de Ia mention d'imDutation
laite psr le créancier seut sur Ia duitiancË. C'eit âIore I'article 1255 (ui rouo,
tandis que cot articls êst dcarrJ s'ily a convention. La prcuye de lâ cotrventioD
sst Boumise aur règl€8 du droit commuu,
TIINE IET. _ LE PÀYEUXNT 493

toutefois, at übitew (Code civ., art. {253; toy, infra, no 488). Si le


débiteur ne I'a pas ereroé, le droit d'imputer p&sse au ûéanctet
(aÉ. f255; r',oy. infra, no 490). Enffn, à défaut de convention, ou
d'exercice du droit d'imputor par I'uns ou I'autre des partiee, la Ioj
règle elle-même, par des ilbpositiow sappliüiocc d,e oolonü, le mode
d'imputation. Ces dispositions sont déposées dans l,artiole l2b6
(roy. infra, ro 4911.

Itnputsttor lalte par Io déblteur. Le droit d'impute! appartiort


4118.
GTN prcmier ordno au débiteur. Tortelois, pour - comprertdro exactometrt la
porté6 de la loi, il,laû, dbtinguw dôur cas : I'imputation en cas ô,e pluralité
th dittc. et o\ cas de dctte t Eve.
7o Ptt toliv ih tlcuet C'esl I'hypothèse pÉvus par I'afiicls t25g : ü Ls
- a lo alroit de déclaror, Iorsqu'il paye, quelle dette
débiteur de plusieurs dette8
il entend acquitter t, Cê droit d'imputation u'a rietr de tlès particulior, en
§oi. Le débit€ur qui no paye pas toutes les dettes €xigible§, duos au mêuo
créancier, a évidemment le dmit de ilire cello qu'il entend payer, soit perco
qu'il conteste les autles, ôoit parcs que l'erécution de la dette qu'il payo pré-
setrte plus d'iûtéÉt pour lui, soit enfln parce qu'en ce qui concems les autres,
il €§père obtedr plus frcilemont des atermoiemeDts. Dès que le d6bitsur pâye
uno dett€, le cÉanci€r doit se colsidéFer comms sâtislait quant à cett€ d€tte;
il lui est loisible de rocourir à I'ex6cution lorc6e pour les autres.
Toutefois, le dmit d'imputer qui âppartient au débiteur ,tc p.rr/' ptg
t'ctercet saras ,ititcs. Ce droit n'est recolrûu au débit€ur que s,il sg concilie
avsc le8 arrdrrrs llEitimco iht Ûéarcôcr l7l. Par âpplication de ce prircipe
général, le débiteur qui use du dmit d'imputation :
d) Ne peut pa8 spéciûer quo le peyemont s'imputera s:ur tl,,e ilecc ton
,c[rrr, lorÊque le terme a été stipulé fl laveur du cr{ancier, ou sur une ddtr
cottditioa,nz c;
à) No pout déclarer davantâgE que le payement eflectué s'imputerâ, commo
peJremelt partiol, §ur uDe autre drtr, d'uû mor,,ont ,,hts éLor, car dans ce cas,
I'article 1244, aliûéa l.r, §erait yiolé ;
c) Ne peut pas, d'une maîiète qüello|xgu4 procéder à une imputation qui
compromettrait les droits l6gitimement acquis par le cr6ancier (2). Lo juge
apprécie souverainemont, d'après IeB circonstarce§, s,il y a droit légitime,
ot si ce droit est conpromis.
20 Det ê urliquc. Lorrqu'il n'y a qu'une dotte, le cÉancier peut toujouls
rsluser un payemetrt - partiel (art. 1244, aI. lêr). Si néanmoits il I'accepta
(yoy. ,uÿtu,1o t*87,litt. E), la loi précise, en ses lieu et place, que le payemont
partiel devra d'abord s'imputer sur les irltdri s, et etrsuite seulement 8ur le
capital (art. t25&), Baul consentemeDt du créancier, auquel cas noua nous
trrouyerio!6 devant uDe conoention qoatl À I'imputation des payements (voyez

ags.
494 r.rvnr rrr. oBLrcÀr. - vc PIRT. Exrrt{crtoN DEs oBLrGÀr.

sqta, ütt. C). Cette eolution se londê sur le rait que le créencier a
rlo 487,
intérêt, à plusieurE titres (1), à co que lcs intérêts ou alr{rages soi€nt payés
avant le capital. Toute imputation autre Yiolerait les droits du crÉancier.
Rappelons (voy. snprc, même numéro, to), qus c'ost de cet article t254
qu'on a déduit le principe géîhot oû vertu duquel le débitour ne disposo dtr
droit d'imputation que a'il ne l'ererte pas à I'encontre des intéÉts légitimes
du créancier.

489. Imputatlotr taltc par le crérûcter. gi le débitsur !'a Pâs us6


du drcit d'imputatioû, co alrtit pass€ au -
créancier. C'est co qui résulte ile
l'article 1255, qui dispoae quê, lo!8que te débiteur a qætprl uûe quittatrco
dans lâqueUo le cr$ancier t précisé l'imputetion' lo débiteur ne Peut plus
revenir iur cette imputttion, . à moiDs qu'il n'y ait eu dol ou rutpr&o de la
part du cr{ancier t (2}.
rç{îl régfée par la 1ol. Lorsque ni Is débitour, ni le
créancior n'ont u8é du droit il'imputation
-
qui
(ce ert Ie cas lo plu8 léquent; il
résult€ra du ,ait que la quittance est muette sur ce point), le loi intewieût,
par voie ile dirporitiou tnpplétioct ih oolotü (l'afiicle 1256 n'e8t pas dbrdr€
pubüc : cass,, tg décembrc t969, Pos., 196&, I, {16), pout régler elle-même
I'imputation. Nous rcnvoÿotrE à cst égard au tarte même de l'article 1256, que
nous ne po[triotrs que repmdüre, et qui lormule iles principee qui consti'
tuont lo boû sêDs mêm€.
Bornons-nous à dim :
a) Qu'il !e doit pas être tenu compte des intétêtc pætonneb l9), ni tles dettes
qui re constitueût que iler oàligotfuns îafxtrclhs l4l i
ü) Que te jügc du foril apprécic soÿoæaancmcrü, dans les ümites de I'arti-
cls 1256, commetrt I'imputation rloit se laire (5) ;
c) Que I'article 1256, tri davartegE farticle 1254, ne sont applicables lorc-
que le payeureut etrectuê exctut, ?sr r,na]ÿ..rc !,,,,lîtG, touto imputation ; ce qui
urnE rer. LE pl,yExEltT 49s
-
so pt{sent8 en mâtière de faillitc ltl, de dalt ribvtiot ?ot co*ibution l2l, et
de solde de com?te co'r'',ati (gl.

490Dds. Drott fl.cal. It|Dpôt3 lur ler r6venû8.


- La relatives
mâtièro est
Égi6 par [ûe dispo8ition -rpéciale, I'article 5l des lois coordonnées
aur impôts sur les reyenus, modiû6 pâr l'aneté rcyal du lt juiuêt 1960.

CHAPITRE VIII.
DES OFFRES RÉELLES ET DE LA GONSIGNATION.

a9l. Slège de la matlèro. Llmlt ttm du suJet La matière de8


- est réglem8nt6e pet tes alticles
o8reg réellee et de Ia consigtration - 125, à l26a
du Codo civil, êt 812 à 818 du Gode de procédurr civile.
Nous nous limiteruns, datrs co chapitre, âux points ,Brnûdors, qui cotrcorîênt
Ie droü cdoil. Pour ds plus amples détail§, on youdra bien consultor LAt RENT,
t. XVIII, no. 138 à 214, st, pour la pocétlwe, G^nsoNNEr et CÉzaR-Bnu,
3. éd., t. VIII, nor 109 à t25.

t192. Ralæa ûeffê êt udfiü do la prcoédarc des ollros r&Ilæ


sa,n/cês dc @nslgûrtlon. Lorsque Ie débiteur n,exéoute point
ro! -
obügatiotr à l'époque prévus, Is crérncier dispose, indépendam-
mæt de I'eréoution forcée proprtment dite, d'un moyên puticulià-
rsment éûergique pour faire r€tomber rur Ie débiteur ea faute les
conséquonoêa du rctard dans I'erécution, G'e8t Ie mice en il,æneure,
qui déplace les risquer et fait oourir ler futérâts moratoines. Par ta
mise en demeuro, les intér€ts du créanoien sont, en attendant I'exé-
outiot forcée, pleinement sauvegardés.
Mais ls, siraûion inoose petû, Be présentetr. Un débiteur, parfaite-
nent disposé à eréouter son obligation â sa date, peut âtre empêchô
de le fairc par ruite de la négligenoe du oréanoien (qü, par eremple,
dieparalt sans Iaisger mandataire), ou de son mauvais vouloir (refus
d'aooepter le payement, foadé sur dec motifs justiffés ou non). .En
pr æipe,le d6biteur n'a, danr pareil cas, auoune initiative à prendre,
oar o'est au cr{anoier qu'il appartient, en règle, de faire toutes dili-
gences pour assurer le reoouvrrment de ga créance (4), Mais iI se
peut aurei gue ln übitnur ail un intérêt, majeur à ee libérer à îéclüance,
soit parce que la mise en demourê résulte de la seule échéance du

(1) Pr.ANror, ot RrpEnr, t. VII, no 1205; LAURENT. t. XVII. Do 680,


(2) CarE. û., 27 octobre t908, Par., 1909, IV, 1t8.'
(3) Voy. ca8s., 26 léyrier 1886, Par., t886, I.90 (et les conclusions du minis-
tÀre public). Voy, aussi LAURENT, t. XVII, tro 6à9.
({} -
C.réenco qr,éro,blc, misa en demeure, etc.
496 r,rvnr ltr. oBl,rcÀr, ve P^Rî. ExrrNcrloN DEg oDLrGÀT'
-
terms en vertu de la oonvention, soit parce que la conservatiou de
la chose au-delà du terms constitue un risque supplémentaire, ou
une charge, pour le ilébiteur, aoit pour tout autre motif.
Il est dono logique que le débiteur gui dérire se lüérer à l'échéance
puisse le faire, et vaincre lo négligence ou la résistance du créancier,
ou tout au moins se couvrir contre les charges et risques résultant,
pour lui, du non-payement à l'échéanoe. C'est à cetts ûn qu'est
institué par le Code civil (art. 1257 à 1264) le syotème dos ofrês
ftellas saisiÆ ile cowigndion. Lorsque, pour nne raison guelconque,
le débiteur se trouve 6qns I'imFsssibililé, ilue au fail ila oéancb (Ll,
d'efrectuer le pâyemeût à l'échéance, il lui est permis de reoourir aux
ofires réelles suiües de consignation. Eu se conformant à.la proc&we
rigoweusement régtanaztée pæ te Coile (art. 1258 et 1259i, iI fera
ofrre rédhe au oréanoier de la chose due, o'eot-à-dire pr6sentation
eficaioe de I'objet de la dette, et à défaut par Ie créancier d'aooepter
le payement, tl ænsignera la ohoge due, toujours dane Ies forrtæ
prévues par la loi. Moyennant acoompüssement de cette double for'
malité, le débiteur sera conoidér6 comne ayant satisfait à son obli'
gation, oomne ayant payé. L'article 1257, alinéa 2, diepose, en efiet,
que les ofires réelles suivies de consignation libbe$ le débiuw; ellee
tientrent lieu à son égard de payement' et les fraûs auxquels il aura
ét6 âstr€int pour vaincre la résietance de son créancier semnt, si les
ofires réelles et la oonsignatioa sont valables, à la oharge de oe der'
nier (art. {2@).
Tel est le systlme génhal de la loi, çr'il oonvenait d'erposer avant
d'entrer dans les détails.
493. Parttcularttés du sy8tèIn€ adtrds par te Code ctYtl. - Drolt
comparé. Il convient tout d'aboral d'ob§erYer que l8 systèmo admis par
le Code -
civil en la matière qui nous occupo est qsse. ,Pécio,l.
O! pourait concevoir, en eüet, législations I'admettent'
- et certaines
pour vaincro la réeistùlce du créâncier, uû Système analogue à la demeure
-
du rlébiteur. Le créancior qui refuserait de recevoir payement serait mis en
demeure par simpl€s oltFes suivies ile relus d'accoptation, mise eu domeure
qui entraltrerâit iles résultats ialentiques, mûatis ,r.ÿ,aùtir, à la demeure du
débiteur : arrêt du cours des intérêts €t transfert des risques. Ce serâit la
ihmctie ilx qéaûci.t.
Co syetème ,fesl, pas ccttti ilu Coilo cioil. Le Code civil, iÿtw Pa , oo 8o
contente pas des olfres reelles équiYotaût à mise en d€meure i il impo§o, ,tl

(tl L'a icle 125? ns DréYoit. dans son texte, que le rcfuc alu ctéancior (lo
rt nË J'acit'eyiaemrnent là lue d'un iies caE où les oflres
ldü ;rfiïer
""d#oi" ".:và-àni.
do àongisnàti;n se iustifleût'
-- Yoy. traveur
préparatoirer,
LocRÉ, t. VI, p. 210, no 23, 2c aliné4.
TITBE ICI. .: L§ PÀYEüa!(T. e97

. p,tit:l corsi.gfratbn de h chose due (t). Dans tre sÿstôme du Code,le débiteur
est ainri, comne on l'a tt€s justsment remæqué, . acculé à le consigtration , (21
r'il veut (âire plodüre un of?ot qusbonqus à Be! oûr€8, N,aisj cî ?æalraic,
I'ofot des oûres r6elles suivies de cotrsignation ezl pl1I, kagc, plt]§ cofltprc,
quo colui de lâ Eimplo miso en demeurr : les ofhcs r$elles süvies do con8i.
. 8.tretion aiüèrcn, l€ débiteur; elles ldenaan, tin r à son égerd, & paÿ.mcnt; eldflÊ
éqüvalent à un prÿemsrt (3), lo alébitour se troüye, en principe, danr la
même 8ituation que si le payement avait éto accepté.

494, hadltloos rcqalses pout la ualldlté des olftos réallGs


sufules de @ûslgûalioz. Pour atteindre un efret eussi large, ausri
complet que celui que noirs- venong d'indiquer : la libération du débi-
teurr. l'équipollenco au payemeût, Ies ofires r{elles süües de oongi-
gnatiotr doivent r6pondre à des conditiar.s rigoarcrnæ. Ces conditioas,
énumérées dans les articler L258 er 1269 dü Code oivil, dont ilc ilnua
orilræ : les ootditions ile fonil et leg conditions de fotme.
Ler conditions ile fonil eoû, relativeg ru payement lui-mème I car,
ainsi que nous vonons de Ie dire, Ies ofrres réelles suivies de oonei-
gnation, si eller âont valablee et réguliàres, ( tiernent lieü de paye-
ment ». Ellos doivent donc répondre aur conditions exigées pour la
validité du payement lui+nême. Les oonditions de forzre sont relatives
à la procdwe à süvre (ofires rédlns dt æwignation) et à I'interven-
tion d'un fficier mini. Éricl ayant qualité pour oes sortes d'aoüer.
A. Conl,itians de fond. sout éaum6rées par
- Ces oonditionr
I'article 1258, lo à 60. Peu d'explicationr s'imposeût. Ce sont les con-
ditionc requises pour la validité du payement lui-mêne. Il est évident
que si les ofircs réelles suivier de consignation « tiennent lieu de
payoment » (art, 1257)' il faut qu'elles répondent aur oonditions de
lond du payement lui-même. C'est ainsi :
lo Qu'elles doivent être faites au oéanei,* ayant la capaoité de
reoevoir, ou.à oelui qui a pouvoir de recevoir pour lui;
20 Que celui qui les fait üt la capaaité rcquise pout poger;
30 Qu'elles portent sur toü ce qui est dfr;
Les oflres réellee süvies de consigna.tiotr doivent porter d'a.bord sur lâ
la dcr,e e* Tttincipal (4). UE payement partiel, ou global, mais satrg
ao',ati é de

(f) HUc, t. VIII, no 85; addr nd 93 et 97, Les ofrss !éoUes non suivieg
de coûsignalion n'ont donc aucun efret (yoy. idra,- Ilo 495).
(2) g,rLEILLEs, TMofie (b l'obligotion do;',,s la Code ciùl allc7,,at d, \o 38.
(A) Nous vertons dans la suite (nd 495, 500 et 501), pour quelles raisols
spéciales on De peut pas dire que lee ofrres réelles süvies de coûsigratiol
;ot ttiaÿcüa un payement, maig e-eulement qu'etles dqùiüotard à un paÿement.
Quoi qu'il en soit, lo résultat ,rrcliqüe (6auf r€trait alo la chose consignée) est
le mâmc, at point de yue où nous noua plaçons ici.
g_ (4) Il est toutelois adnis que les crrcrc do calwl commiaes par les manda-
DE FÂoE, III. - 32
é98 r,rvnr IIt. oELtcÂT. vc pÂRr. ExrlNcrlox rrEE oBLrcÂT.
-
plEcisiotl, atotE que l€§ articlos du compto sont contostés, ne serait pas vala.btre.
Àu total de lr detto en principal, il faut 4iouter l83 iî,êiôk .t üihagct échu:s
au jour dea oflr€s, et au iour du dépôt ei elles sont guivies de coDsigDation
(art. 1258, 30, et t259, 2o), et onûtr, lea ftak li4uùléa (frais du pâyeBeut
comme eÊ drcit commuD, lrais do iustico B'il y a eu assignation, etc...), plue
ÿN .orûtrc po$t lc, frotil. wn liqtiüa, et qui sercût dur danr l'avenir, rauf
à la parfairo.

40 Que vis-à-ü6 du créancier, oUss soient laitee ù léùfullæ ih la


ilac;
Le cr€atrcier no psut êtr€ contraint ds recevoir lo payement avant Io ,rrrLc
&hu, si celü-ci a étê stipulé dalts soD intérêt. Il ne peut non plus, on cas
de detto sous condirioæ firrpcnrioc, être contf,aiût de recevoit paJrem€nt ayant
l'âr!iv6s de la cordition (art. t258, 40 6t 5o).
Nc sont point vdablss, d6s ollres réelles laites âvalt l'éch6aacs du torme
stipulé eû lavour du cÉancie!, mêûe si cetui dont elles émallgtrt,6ta[t
lui-m6me créancis!, les a laites pour être subrogé dans leg drcits d'un cÉan-
cier pÉlérablo en rairon de ses privilègEs ou hypotLèquê§ (t).

50 Qu'elle6 soietrt faites au ,iaü congcnv pow le pqemmt.


g'il tr'ÿ a pas de convention quant au lieu du payement, celui-ci doit,
d'aprt8 16 droit commun, être fait au domicile du débiteur (a . 1247, sJ.2l,
sauf s'il s'agit al'un corpr certain. Il va de roi que la procédure m6me dea oflres
rêelles, néce8sitées ptr IÊ négligstrco ou le t[auvais vouloir du créancier,
impose un6 d*ogotio,û à ce principe, et que ta dette devient trécessairemetrt
por,,abh lsau:i. s'il §'8git d'un corps certain : ârt. t26(; voy. dnfra, no 499).
Les ofres doiveût êtm fâites à la personne du c!éancier, ou à 8on domicilo,
ou éventuelloment au domicile 6lu. On ne congoit pas qu'il puisse sn êtrs
autremelt. Maig le débiteur ne souf,rira point de cette dérogation au droit
«)mmuû, car les lraie dee of,rcs reellos suivies de consignrtioD, valables et
régulières, sont à chargE du cÉancier (art. 1260).

B. Conditülns ih lorme. Cæs oonalitions sont :


-
lo L'interveution d'ult oficiæ ninistéricl ayatrt quâIité pour ces
sortos d'acts§. Lec olnciers ministsriels ayant qualité pour faire des
ofire; réeller suiyies de consignttioD BoDt :
c) Les huissiers;
ü) Les notairer ;
L'iûtervontion des notaires est gétréml€mont admisê ên doctrine (2). Elle
ne soulève pae d'objection de principe par le lait qu'il ne s'agit pas d'utr rct€

taire! de8 parties peuvent êtro recl,illées, et que h somme collsignée peut être
parlaite dàs que l'erreur e6t découverto : civ, Drux€lles, 17 iuin 189t, Pos.,
t892, III,95,
(l) Cass., 19 mars 1942, Pat., 1912,I, 72. Voy. irrrc, no. 539 à 541.
(?) Huc, t. VUI, no 90 ; LAURENT, t. XVUI, no 176, -
IITRE ICI. t,B PÀYTITBTT ILW
-
de poursuitc, mair rimpleurent de constater authentiquement certâils laits (f).
Lo tad, notarid (alr rcy. du 27 trovombro t928, ert. 17, 6t;l prévoit d'ail-
lout! explessément d6s honoraür! pour lss oûlr8 réetles. Deli la pratiquo,
toutelofu, ce sont presque toujourr ler huissiers qui r'en chargent.

2o Leg difrérentg Etod,.es ih la proeÆue p ovs pü la lni, o'esl-


à-dire les ofires, la oonsignation, et 6ventuellement la demonde en
validit6 prévue par I'artiolo 815 du Code de pmcedure givile.
Nour reviendrons sur ces difiérents strder de pmoéduro dans les
paragraPhe6 suivants.
Bornong-noug à dire pour l'instant que touto Ia pmc6dure prévue,
en matière d'ofires réelles suiües do consigaation, pÀr les articlec 1258
ot suivants du Code civil est de tigunr». L'omiasion d'uns formalité
ou I'absence d'une des conditions reguisea rendent nulles les ofims
r{elles (2), âvec cette conséquenoe que le débiteur ne sera pas libéré
et que lês fraie de la pmcédure demeuremnt à sa charge.
495. Des dlllércats studos dc Ia prcaédurc. Le Code civil
-
se borne, es Ia matiàrê Eri nous oceupe, à mentionner deur stades
de pmcédure '. lea ofites réclb et le, cowi;gnalion. Le C,ode de proc6
dure civile (art. 815 et 816) parle, au surplus, d'une demande et d'utr
jugemen;t ila enlùliü des ofir€s réelles. N'y r-t-il, dès lors, que deur
stades de procédure : lee ofrrês réelles et la consigaation, ou y oD
a-t-il trois : les deux premier-s, plus I'inrtanoe @ validité, qui doit
nécegsairement intervenir?
/. Il est tout d'abord certâiî que le iugnten qui statue sur la
validité dee o§rcs ne constitue pæ un stadc EssExrrEL de Ia pmcédure
qui nous ocoupe, Le débiteur peæ y recourir, s'il I'estime prrcférable,
et pour ne pas demeurer inoertain sur sa libération, s'il redoute der
contestations de Ia part du créanoien Il lui est alors loieible de prendre
les devants et d'assigner en validité. Mais il ne doit pas le faire. Dàs
I'instant où les ofires réelles suiviee de consignation sont vaIûbIeB
(conditione de fond) et régulières (conditione de forme), la libération
est aoquise au débiteur par le seul fait des oIIrcs suivies de consigna-
tion. La procédure ert parlaite st acquiert tous ses efrets civils sdns
jugernent th ealtdité.

(1) §i douc, cn plus dee ofires, le procès-verbal doit s'rccompeaner d'uns


âssignation er justico (Eoit o! validité, §oit en yertu do I'art. 1264);le notaire
tre poulra pru6 agE.
(2) Voy. dans dilléteDtss hJrpothèses, Gand, ,t déc€mbrc lgt6, Pas., 19r,7,
U, 70; 26 novembre 192L, B. J., 1925, col. 178 ; BnEelles, tg mai t913, Rrr:
nor., 1920, 330 ; 19 trovembre l9l}, P. P.,1914, t96 ; civ. Bruxelles, 23 ianvier
1884, B. J., 1884, col. 184; civ. Bruges, 15 lévrid 788L, Pas., 1884, UI, ff8;
comm. Brureller, 29 déccEbrs t909, P. P., tgfo, 605.
500 r,rvnr rn. oElrcÀr. -:::vciPÀRtt ExrrNotlb!{ DE§ oDLtGÀr'
Cè point esü inèôntestable (t), et d'ailleure incontesté (2). Le iuge-
mett tle vaüdité n'a d'utilité quo s'il y a conrcsrarbn,' et ri paréille
corteitation surjit, ou est à redouter, fune ou llautre partià prondra
l'initiative de la demande (3). D'autre part, Ie jugement de validité,
s'll furtervient, À un autre eftét; indirect oette fois. Il enlève au débi
tèür'la faoulté de r'etiror'la chose oonsignée. (art. 1262). Nous reYien'
dmns ultéüeurcment sur ce point en étudiaht, les efrets des ofrres
rêellea suivies de conrignation (voy. dzfra, no 500).
.Nous vermns toutelois que la Écupération des frcdr de la procédure de8
ofres réolles, qui sont en principe à càarge du créancier, oblige ,r fai, lê débi'
ieur à recourir au jugemett de validité, s'il veut avoi! un titm qui lui per'
mette rle les rdcouvrer (voy. infrc, n9 50{).

B. Par oontre, les &ac premiere stader de la prooédure, à savoir


lea ofirus réell$ sr la cowignatian, sont, I'un et I'autre, indispen'
rables pour que la pmc6dure des ofrres réelles acquière tous ses elletr
civils, notamment la li}ération du débiteur. Les ollres rÉelles zon
s,aioièsile ansignatian soû, üpoweaes ile bu, etd quelcnn4ae, Cela
résulte du système admis en la matière par le Code civil, qui ne con-
nalt. pas la demeure du créancier (4). Le débiteur se tmuve ainsi,
comme on I'a très justemen-t fait remarguer, « acculé à la oonsigrta-
tion » (5). Saris consignation subséguente, Ies oflres (non accePtée§,
bieil entendu) sotrt itropérantes eo droit oivil.
qe Bystème, qui Ésulto, au sutplus, claûoment de diflénents textes (6), est
générslemetrt âdmis par la.dgctrine (7) et par la judsprudence (8).
TITRE ICT. _ LX PÀYEUEXT 501

Il en rÉBult€ qu'en cas d'oflres tÉelles no[ Euiyies de consignatio!, lâ cholo


duô demeurc 8ur risques €t p6rils du débitçur, quo le coul5 d€§ intér€t8 nloBt
pas arété, et que k àrÉanciér peut continuer les poursuites commencées il).
Mais il échot d'observer que les ofres non ruivier de conaignâtiotr peuvnnt
produiro crrroir$ r,fcrû rrorrt'dr.' olle8 préviennênt h dêmoure qui sorait æqui8s
par le aeule échéance du termc, ain8i qoo los déchéancA-s qus le débiteu! pour-
rait etrcourir (2).

Nous nous bo!trorons à quetquæ


496. Sutte.
- Des oüre3aurréolba.
précisions complémentairos r{gles -dc pincipc qui otrt été. €xposéor pt{
cédemment (voy. notamment no &94, litt. 8).
Les ofres doivent êtrs r/cllcr, c'ert-à-dire cotrBister dens la préteûtation
çîGc,ioa de f'obJet dt, danB leB form.! pÉvue8 pâr ta loi, c'eBt-à-dim par bfr.
cier ministériêl (huissier ou rotair€ i aoy. ,ÿp'a, ro 49t, liit. .B), avec étabür.
lement d'un procèr-verbal (Code proc. ciy., att. 8t2 et 813). Âux ofhrs réeIIeB.
on oppose lea oûres « labialsg r ou r smiablo8 ,, qui sont dépourvuGs ds touto
valeur juridique (3).
Les ofrrrs réelles ne peuvent êtrc suboralotrnées ou accompagn6ee ifaærac
condition, autr6 quo celle; que Ie contrat ou la toi permottent au d6bitàur
d'imposer au cÉancier (&).

497. Sutte.
- De li corulÉE tioû. - lôrmes
de la procédure. Les règles à suivre et les
La consignâtion est le Eecoid stade
à obrervor Bont éhotrcées par
l'article 1259 du Code civil. Il laut une nouvelle romaoclion pr$alallo, lo drpr,
prcpremeût dit, l'établi*ement d'un procà-?6rüal, eDûn
- évontuell€ment.-
la signincaiiotr du procès-verbal de,dépôt. Nous lrenyolrons au texte de l'er-
ticle 1259.
La consignatiotr, tout au moins des sommer d'argênt (voy. ot comp. dnfc,
no 499), doit s'ell€ctuô! à la ocdrsc dat dépôk a, coÙigt a,i,]î. (alr. rcÿ. du
18 mal§ 1935, a!t. tÈ).

498. Sulte.
- Du ,qlement de vsudtté. - Nou6 ayolts dit précédem-
ment dans quelB caB ce iugement s'imposrit (voy. cÜprc, no {95). En ce
qui concerno la demande pdÉcipale, la compétonce tant metérielle qu€
territoriale est r{glée par le8 principes du droit commun (5}. LoÉqu'il B'agit
d'une demaude incidente, elle est intrtduite par.requête.

t199, Rè8les.péclale3 relatlv€ arr detb. DortaDt Bur dè3 corp!


ceftrtns ct aux obuÉrtloo3 ds latr€. Les règlos d6 procldü?6 quo nouE
vsnons d'oxpossr Be rapportent aux obügations- dont l'objet est une ronmc
d'ûrrord. g'il s'agit d'un corps certain, I'article 1264 du Codê civil édicto, par
502 r,rvnr rrr. oELrGÀr. - ye pÂ81. Exrrr{crlo!{ rrls oBr.rcÀr.

le lorcc mêmo des choÊe6, uûo plocédurc spécialo : le débiteur somme le cr{an'
cier ile I'enlever'(à I'ondrcit où I'objet sê tmuve s'il doit y ôtlo liYt{' ou apȧ
l'avoir lait transporter au lieu où iI doit êtrc liYre), et 8i lo cÉancisr n'eulèYe
pâs lâ choss, il solücite de justice la permiasioû de ta mettrc en dép6t dû un
autm lieu si elle ne pout restær à l'endmit où elle doit êûr livré8.
Il eet pmcérlé, ir'.,;utalis ,t t ,oftilir, tls la môme maoièlo pour les obligation8
de laire (1).

500. Bffots dcs ollres réslles. Quels sont les eftets des ofrres
-
rôeltes ? Plusiôirn itistinctiow doivent être faites.
Comnengons tout d'abord par dfuo que si le créancier les acctptc,
à quelque stade que ce soit do la procédure, tout 8e passe oomme
s'il y avait payemetrt, saul que les lrais des ofircs réelles régulières
et vâIables demeurent toujourr à charge de celui qui les a rendues
nécessaires, c'est-à-dire du créancier.
Nour nous placerons donc, pour les développements qui vont
suivre, danr I'hypothèse d'ailleurs normale où le crcâtroier
-
,laccepte pos t)ohnttbernen, les ofrt€g r{elles, ou
-garde le silence à
leur égard,
lo Oflitcs ellos tun suiçies ih cowitnüion. - Nous avon§ donté
pr6cédemment (tupm, to 495, lifit. B) ler rolutions. Ces ofiros pro-
duisent des efiets partielr, §ecotdaires. Elles ne produisett point
I'efiet normal que I'article 1257 attaohe à la prooédure deg of[res
réelles suivieg de consignation.
20 Otrcs réelles saieies ib ot*ignation. produisent la libé'
- Elles
ration du débiteur; elles lui tiennent lieu de payement (eÉ. f257,
al. 2), sans qu'un jugement de vâlidité soit nécessaire ltoy. supru,
no 495r litt. Al. En cowëquerce :
Elles mettent les risques de la chose à charge du cr{ancier (2);
Elles arrêtent Ie courc des intérêts;
Elles empêchent enfln les poursuiter, ou Ieur continuation (3).
Rappelons que ces efrets ne sotrt attachés qu'aur ofiss r€ellss
aaiçics ilê consignotion. Ce n'est que par la oonrignttion que la pm-
oédure ae parfàit, et gue les efrets que trous venons d'indiquer re
pmduisent (voy. le texte des art. 1257, aI. 2' êt 1259, 20) (4).

(tl Vov. Dour Dlus ds d6tail8, GaRsoNNEr et CÉz^n'BRU, t. VIII' ro l2t'


l2l Voÿ. :- a ào*tatio Biureües, ,.4 E'at 7941, J. T., 1911, 356 (sur cet
-
ârrêt- Yov. eussi t. II. no 6051.
.' 1s1' Saüf, bien enténdu, à'statuo! psr iugement gi lo cIÉencier conclut à le
nullité o[re8 réelle!.
--(&i §ids8Ë;;"n4"" nnst pas DÉEe[t. ls Drccès-velbal de consigtratiotr doit
atàâiqnint : mais cette cimiûcaiion ns ietarTe pas le monont où s€ produiEert
Ies ifi;ts dd ofirus réelle;suivier de conafunatiôn. Ce momort eEt la colsigne-
tion (G^Rso NEr ot qÉr R-BRU, t. VIII| no 123, note 2).
TrrnD Isl. LE pÀyExENr 503
-
3o lugeneü th calidité. Quel est I'efret du jugement gui déclare
les ofires valableg ?
-
Ce jugement, nous I'avons vu, n'est pas un rtado esscrüid de la
pmcédure (supnd, to 495). Les ofires réeller suivies de consignatiou
produirent leun efrets civils sans lui. S'il intervient, le jugement se
bornera à constdû la validité de la pmcédure, etr m eéta pas la
libération du ddbiteur, qui est acquise par le seul lait de Ia consi-
gnation.
Ce jugement a pourtant v, efiæ spécial : il empêclw le übitcw ile
rdirq b close ætuignée (aÉ. f261 et 1262 combinés).
Commont cet efiet s'explique-t-il ? Par la circoûstanoe que les ofirro
r6elles suivies de oonsigaation n'ont pas pour efiet de transférer la
propriété dee choseg consignéee au cr{ancier qui, par hypotbèse,
refuge de les aocepter ou garde le silenaet ct ne peut, ihoenit ptoptiûtire
malgré lui. C'est pourquoi I'artiole 1257, alinéa 2, ne dit pas que les
ofires réelles suiyies de oonsignation ( constituetrt,, un peyenent,
mais simplement qru'ellea thnnent licu, à l'égard du débiteur, de
payement.
De cette distinction, un pèu artiffcielle, mais inévitable danr ls
sSrstème du Code civil, il résulte que Ia ohose coneignée restê la pm-
priété du d6biteur, et que celui-ci pctt la ld.irù, si bon lui semble
(art. t26l), Mais ce retrait devient impossible si le créancier a accepté
la consignation (dmit commun : art. t26t), ou si Ie débiteur a, lui-
même; obtenu un jugement, pasré en forre de chose jugée, de vali-
dité (droit erceptionnel de I'article 1262). Dans ce dernier oas, le
jugement équivaut à I'acceptation et lo payement ert déffnitif, non
soulemeat à l'égard des tiers (codébiteurs, oautions : art. 1262), maie
même entre parties (art. 1263).
En rérumé, le jugement de validité o'est nullement indispensable
pour faire sortir, à l'égard du débiteur, tous les efiets utiles de la
procédure dee ofrres réelles guivies de consignation. Cer efiets se pm-
duisent dds Ia aonsignatian. ll rc 1ül qu'alaoæ aù übitew la t LduLTÉ
DE RErRÀrr, et transforme ainsi une situation qui équipolh à un
pqernent en tî paÿernetü ptoprcnent dlf. Il en est d'ailleun de même
de I'acceptation du cr6anoier.
qette laculté de retrait, qui ost du rsstê a§se, atormale et raremotrt exetréo
on pratique, peut placer les coüütcwt ou leE coüriorls dül§ utre situation
déBavantrgeuse (f). Cêtte diflcult6 a été entrcl'ue au coul§ des trâyaux prt-

1l) ïr.no ront, on ellet, poitrt libé#!, pas ptw que le d6biteur, si Io rotrâtt
elt opér$.
504 r,rvnr ut. oEltcÂr. yc pÂRT. rxtrr(orlor rrEE oBlroÀr.
-
paratoire§ (t), et il e été rtpondu quo les codébiteurs €t les cautions pouvaient
Jr püer ên plovoquatrt eua-mêmæ un
jugement de validité, par applicatio!
de I'article tl66 du Code civil, après oppositio[ sur la chose comignéo (2].
Ceb dimcuEés sêmblert d'qilleurs théorique8,

5Ol. Frals da3 oûres réellea. Les trair do Is procédure des ofiles
réetrê8 suivi€8 do consigtratioosont à-la charBe du crés.trcier (qui lo8 a r€nduos
. nêcosaairer), si ellea sont valables (efi. f260).
Il ne laut pas conrondre le8 lrais drs offtes cüer avec les ilt psÿcmor,.
Les plemiels seuls sont à chargo du créancier; les seconds demeurent
'Jojs en toute
hypothèse à cbarge du débiteur, oonlormément au droit commu! (art. 1248;
aoÿ. stpro, \o L751.
L6s lrais do8 orFræ der[eurent à charge du cr$atrciorsi, apràs tes ayoir refu-
sées, il so décido à les acceptor ayant la consignatiou.
Mais si le débiteur n'a pas lait d'ofrres amialleB et recourt, d'emblée et
sans néc€s8ité, aur oflrts Éelles, lo creaDcier, qui les âccspte, nê doit pas en
supporter les flais (3).
Toutes les dimcütés éventuelleg doiveut d'ailleun re r{soudre d'après ce
prlncipe que I'article 1260 !e joue quo si la pmcédurr â été rcndue nécessaire
par le fait du cr{ancièr.
II ye do soi qu€ si le dêbiteur retirs la chose conrignée (voy. rt ?ro, no 500),
I'article 1260 re joue plus.
Le débiteur ne peut pa8 prélevo! les frais de la procédurs des ollres réelles
sur tre morlânt de la somme ofierte ({). Il y a là une circon8tanco qui, rirdi-
rcc',amcût lvoy. et comp. rüpra, no. 495 et 500), obligE lc débiteur à locourir
au jugemeût de vâlidité.

. DomErÉes-lntérêtE otnplém3tltalrss.
5O2.
ftais do - Iûdéponahmmetrt deg
la, pmcédüe, lo r€tard du c fltcisr à rocevoir payêmont ?rt, occa-
sionner uu pÉjudice au débiteur. Celui-ci pouna-t-il en demandor rahon au
créancier, ou bien les articles t257 à 1260 coûstituent-ila un ryetème complet
en la matièrc ? Certaing auteurs admettent la débitio! ds dommag€s-iût6-
rête (51, mais d'autles considèrcnt la question comme tÈs douteuse (6).

5O3. Efets réÉoclrbleE. certainB auteurs (r), 16 décmt du


6 thermidor an IU, quoique non - D'aprè6
publié en Belgique, y rerait en vigueur par
application de I'articlê t4, 20, do l'arrêt6 loÿql du 2 trovembre 1847, §ur lâ
Cairse dea dépôtr et consignatioue (aujourd'hui rcmplacé par I'amêt6 royal
du 18 marE t935). Le rlébiteut d'un efret négociable pourrait donc, à l'échéance,
dépos€r t€s londs à la Caisse des dépôts et consignationr, et ce dépôt serait
libératoire aane qu'il y ait eu préalablemeut oûrcs Éellos. Il est à lemarque!
que le décret du 6 thermidor an III n'est pâ8 rcpmdüit rlane le .Rrcücil dc

no 26.
no 26.

ordrc (êxtrâit do8


N
fIInE IeI. LE P^YAtiAlfT 505
-
,û Ugktalior. Céié1oh aû oignur an Bctgi1ru, pubfi6 par Iâ CoEmi6siotr du
conseil de législatioo instituéo auprèE du Mitristàre de la justice.

504. Dcs oflrcs /,ltes à Ia batre. Souvent, âu coure d,un


-
procès, il est fait des ofrrcB à Ia barre (t). Quelle est la valeur de ces
oftres, et quelles en sont Ies coruéquenoes juridiques ?
II faut distingrer :
lo Si cas très rare ofirrcs portent su! Ia totalité de Ia
-
dette réclamée, les frair déjà- lee
erposés, et une provieion pour les frais
non liquidés, Ies oonditions ile fond et matière dlofires réellss sont
réunies. Néanmoins, quoique consistant en Ia présentation efrective
de la c,hose due (« à, fl6aisrs découverts r, pour reprendru I'erpression
oourante en langage de palair), on considère généralement qu'eller
ne peuvent valoir comme ofireg réelles par la raieon qu'olleÉ ne sont
pas f4ites au créanoier lui-même, ou tout au moine par un ofrcier
ministériel. Cette solution, qui a été dircutée (2), ett exacte, non
par le motif quelque peu formaliste qu'on en donne, mais parce que
des ofires faites dens de telles conditions nÊ suptrNscr.l pas par
définition même peut-on dire, puirqu'il y a assigr.atioyr b-üfaat
-
ilc puycment imputublz .r.u cnÉlxcrrn. Le juge ooad"-"era.dono à
réaliser les ofrres, o'est-à-dirc à pqt, et les efietg du payement
décorrlerrntr non de la consignation subréquente (gui, en la suppo-
sant admirsible, s'avérerait sano raison d'être), mais de l,exécution
de la condamnation ;
20 Si les ofires ne ront pas du montaDt de la somme réelamée,
Ia queotion de Ia proeédure des ofires réelles ne se pose évidemmeot
à aucun !ùre, püsqu'une des conditiong ih fond manq;o. Le juge
décidera alors du montant de la oréance, et si ce montant est équi-
valent à Ia somms ofrerts, il dira I'ofire satisfactoire, et oondamnera
le défendeur à la realisen Mais il n'y aura, répétons-Ie, apparetrte-
ment wec Ia prccédur.e des oIIrcs réelles gze ihns les moüs ; il ne
s'agira, dcru b fonl, qu,e d'un jugement de condamnation pur et
aimple.

la
_ ll-.}_§ur -quqtior dss otrro8 à _Ia berrs, cotrs. GaRsoNNEî et CÉzÀR-Bnu,
!.-YIll l:-l-1,j LLuRENr, t..XVIII, tlo t7[; Huc, t. VIU, no 9t ; civ. Bruges,
2t aott 188-8,.J. ?.,_1888,-col. tt79; comm. Ostende, 6 juiir 1907, .P. p., fgîS;
3l; comm. Liège,2 décembre 1912, J. T., tgt3, col. i75.- .

(21 Voÿ, CAnnÉ ct CE^uvE^ir, Quest. 2?ggüir (t. VI, 2c vot.).


506 r-rvns rrr, oBrrcar. v6.p^Rr. ExrrxcrtoN nrs oBLtc.tr.
-.

CHAPITRE IX.
DE I"A DATION EN PAYEMENT.

505. Déltnltba.
- Textes qul réglsseat la matlèrc,
- ll y
a dation en payement, ihlio in solulam,lorsque le dêbrteror rcmd en
pûyùnen aa créatæi,er, qai l'æceptt, une e.lnse aube quc celle qai æt
dua, aux termes de I'obügation qu'on exécute.
Le Code ciül ne traite pat in ætenso de la dation oû payement.
Il suppose I'institution oonnue, de même d'ailleurs que oa nature
juridiquo (voy. infta, no. 507 et suiv.), et n'en parle qu''iruî'ihmment,
dans les articles 1595, 170t, lo, et, 2038.
La dation en payenent, qui eEt ascoz couiante dam Ia pratigue
(le car le plus fréquent est celui d'un débiteur obére qui remet à son
créancier on payement un immeuble, un objet d'art ou du mobilier
aux lieu et place de la somme d'argent gu'il doit, et qu'il n'a pas),
a sonlevé, quant à sa sfradurc teclmi4ae, de tràs sérieuses ilificullés,
Ltao6ord n'existe même pÊs enoors sn dootrhe quânt tur solutions
qui s'imposent. Ceg difficultés sont toutefois, il éohet de I'observer,
ib nalure pfurfi ibctrinde. L'ittéÉt prati4ue àt pmblèmê est rclati-
vement faible, 6ans que, pour cela, son importance jwiili4u.c aortr en
rien diniauée (voy. hfta, nor 507 et suiv.).

5O6. Blém3Jats essentlcls do la datba êr, paJrcmaût. Les


éléments essentiels de Ia datiou en payement sont au nombre de
-
/roic :
Lo Il laut d'abord que Ia chose soit remise en pq .et \ a'est'-
à-dire que les parties aienü la volont6 de cousidérer la chose donnée
corIlme un pâyemont, une erécution de I'obligation qui eriste entre
elles, avec la conséquence essentielle de tout poyemott z la libbaian
du débiteur.
A ce titre, Ia dation en paÿement doit êtr€ soigneurement distia-
guée de la dation en gage. Lo. dation en payement fait disparaltre
la dotte; le gage la laisse subsister, puisqu'il Ia garantit. Souvent,
le cr{ancier consent à proroger Ia dette moyennaût remise d'un gage.
Il importe de ne pas confondre cetto situation - qui dépend essen-
tiellement de I'intention des parties avec la dation en psyenent ;
-
20 Il faut ensuite qu'il o'aglsee ilune clpse autc qae celle qui cct
ilue il après l' obligæian.
Lorrque le débiteur d'rurc obligaian furnæiçe se libère, confor-
TIIRE tol. LE pÀyE trNr 507
-
mément aur ràglee propres à ce typo d'obügations, par la remioe de
I'une des choses, iI n'y a pas dation en payoment, puisque les deux
choser sont in obligæiann. De même, le débiteur d'tne obligation
facubAioe qui remet la choss în fæulfafz solutlrrnis n'efieotue point
une dation etr payemont, car, quoique cette chose ne soit par dz oàlü-
goîiorq êlle n'en a pas moine été prévue eu coutrat oomms suscep-
tible de faire I'objet du payement ;
3o Il faut erfro, qac l,e créaruizr cor.serüe, açcepb ilc ænsillrur la
cluce rcttise en pryen ent connê swcepi;ible tcnbalne4 ihns tobliga-
tian, efid libkatoite, d'6quivaloir à la rcmi.e de la chose réellement
due.
Cette condition esscn ieÛq et à maiqts égards la plus inportaate
des trois, tout au moing la plus marquante, résulte de I'article l24il
du Code oiÿil, aux termes duquel le créancier a le dmit d'eriger,
quelles gue soient les oireonstances, la ohose due, et rien qu'elle.
C'est oette ohose qui est I'objet de I'obligation; c'est donc elle, et
elle seule, qui est due, Le débiteur ne peut jamais, unilaürulenænt,
prétendre se übérer autremetrt que par la remise de Ia chose due,
s'il paye (voy. sapra, no 447). Pour qu'il en ooit autrement, il faut
que le oréancier @t sente à déroger à la ]oi du contrat,
Cela revient à dire que la dation en payêmetrt s'analyse cn zza
gbibble coneentian eûtre cr{ancier et débiteur relatiÿemont à fobjot
du payement. Ce point est capüal. C'est d'aillews de lui que aaissent
toutes les diftoultés relatives à la. natute juridQtæ de la dation en
payeeent, et à ees oonséguences, difficultés dont nour allons bientôt
aborder I'eramon.
La dation en payement s'âDâIlrrant eu uno véritable convention, il en
r6srdte qu'il laut qu'il y ait eu intenl,iou. cotumÿl. ot r.o, doürrür, d'eûectuor
ôt d'accopter.uûe detion er payemotrt. La volonté du cÉancier !e doit, certes,
pas être expresss; ello peut ôtre ,aodrr; mai3 no[obstant co caractèro, il laut
qu'êltrB loit récllc, aoo. doutôuge. Dans le doute, c'est la loi du contrat qu'on
pr6sumorr demeurée irtacte. La dation on peyement est dérogatoire à cetta
loi, ot, partant, orcoptionnelle.
En voici uue application. La remiEe d'un clrèquz, d'un mardqt de titom.nt
ou d'un titre quolconque payable à vue, êt son acceptation, nc cottl,iht frt
trtot *îc .ta,ioi. .r. pa{anÿr.,t saul caa spéciaur. Il ne §'âgit que d'un mogon
.lc pa!tm.r.,, qui n'est accepté quo sou8 réserÿe de boune tn (voy. suprc,
nd 476 et suiv.). Cette solution, qu'impo8ent les usages et la pratique deB
afaireg d'autres termes l'intention certains des partier, ou tout au
moins de - Iaonpartio cÉâncièle (l) résulte d'ailleuls, depuir 192&, de ta
-
(1) rte sifuâtion doviort plus délicato lorsquo le cr{ancior commet fimpru-
-
dence dê aléliyrer qulttance contre rsEiso du èhèquo ou du titm d6 payem-ont,
508 r.rvnr ttt. oElrc.tr. - ve PÂn'r. Exrrxorloll DEe oBrrGAl.

loi ello-mêrire, qui dispoae que Ie Portour d'uoo lettro d€ change qui s'€n
ast desseisi contre remiBe d'un chèque dont le pelrement intégrel est rsfus6
.rtc perd pas son action r€sultânt ds §on title. Il pout demânder et obtenir
payem€nt de celui-ci, ou sa restitutior (art. $àne de lâ loi du 20 mai 1872
1924). Il est vlai que la loi unilorme
sur la lettm do chalge
- loi du t9 aÿril
sur la lettre de change (loi du 10 aott 1953) ne Bproduit plus l'Nticle É3üas
de la toi du 20 mai.l872. Mais la solution Âcquiro er t924 doit, à notre avir,
être co[sidéÉ€ comme maiûtetrue, saûs torts, pa.rtco qu€ conlorme tur prin-
cipes.
be mâme, la souscriptio do ,taikt tu moment tle la conclusion d'une
obligation ne constitue pas une dation en pryerirent. c'est t'éYidence, Puis'
que, les traiter étant à échéânce, il n'y e pas payement. on admet mêmo
que pareil procédé ns conrtitue pas une novttion (Yoy. it!Ê4, le titre relttil
à la novation), mais une simple Saraûtie d'exécution de la dette Eouscrits.
Lorsqu€ les traites Eoût souscrites aprè3 l'échéance de la dette, il n'y I paE
davantage dation on payement, puisqu'il n'y a pas payemeût, et, d'auû'e patt,
I'intetrtion mmifssts des parties erige de considérer la sou8criptiol de traites'
non comme uno novation, mais comme une roconnaissancê et uno confrrmation
de la dette tntérieure (rauf cas epéciaur).
Du lait que la dation en payemo[t constituo uue Yéritable conventio!,
eyart pÉcédé, ne ftt-co que d'un instent de rairon, le paÿement lü'mê80'
il résulte égdoment que I'annrdctdon de cêtto convention peut êhe demandôo
conlormémont au dtoit commun, pour üces de coDsôotement (err€ut, dol'
etc.), notamment.
Uno autre con8équence du fsit que la dation en pâyemênt constitue ulle
véritable convention r6side dans lt circonstanco qùo cetto cotrvêntion peut
âtre afiêctéo d'rli,e conililior, notamment lorsque le créancier subordonno le
quittûrce âu ptyemert, psr Ie tiels débitsur, de la crÉancs à lui cédée et Reys-
ment de ce qui lui e8t dt (l).

5O7. Nature lutldtquê do ta datbn cn pyemcfit. fusltloa


du ptoblèmo. de vofu que Ia dation
-
en payement
- Nous venons
cotrstituo rüæÂsaiîematt une convention. Cela est eract, st oela
ilot eutc iriaoû,eslable. Le débiteur ne pout se übérer, en payant,
autDement quê par Ia pemiso de ce qui e§t dt, que ri Ie oréanoier y
consênt (art. 1243). Mais quelle est la nawe iuridi4lre de cetto oon-
vention ? Comment doit-elle sc qualifier? C'est Ià, et là soulement,
quo le problème se poBe, et que les contmYettser commenceDt.

50E. Sulrc.
- Thhttê c/a,sslque de la ævatloa. - La théorie
classique, et âussi la plus oommunémênt admiee de nos joun (quoigue

co aui no iloit iamais 6tre fâit (yov. sûÿta, rlo 1761. Toutelois, si tro iugB admet
Ia dation en ràvement ce qui eÈt essïntiellemerit une queation dcrÎêcc ler
iàcours con6e'le débiteur- nà manquetrt poitrt : actiot civilo née des-arti-
cle§ 509üü ct. éventusllomort. 496 Au Code DénâI, entrulatio! de la conven-
tion de datioiL ên payement dfu chel d'erreur-substantielle (Yoy. irfrc, m6me
numéro. eu tertc).
(l) V'oy. cdss.,'22 âvril 1858, Pat.' 7858,1, tl7,
TITf,E tg!. _ ,LE PÀYETTI§î 509

les auteurs soient, en général, incertains et particulièrement oiroon-


spêots en oette rnatière), ooneigte à placor, à la base de I'opératioa,
I'idée de weatiar. (ll.
Le point ù üpæt de oette id6e remonte au droit romain, et se
trouve dans le lait que pour Rome, I'objet eat rn, é)ément esser.rid
de I'obligation, et que s'il y a ohangsment d'objet, I'obligation clla-
p4a2 filparell, iu6vitablenent, pour fairo place ù uru dufie. Csllo
idée, rapproohée de la oiroonetânoe que le oonoours de volontés est,
incontesta.blement, indispensalle à I'opération, condüt logiquement
à I'idée de ,ueolion pe chutgcment itobjct. Celle novation edste,
même si elle ne précède que d'un hstatrt de raison I'er6oution de
la dation en payement.
Queüe æt îobligaion qui, eûre partie§, et par l'efiet de Ia nove.
lion, se eabstituc ù l'anaienne? Cela dépend {e ce qui est donué en
payêment. Ce peut être luae oente, tn b,hætge, ûe cessiol ilc qéanæ;
Prenons le cas le plus fr6quent, celui de Ia vente, au sujet duquel
les Romains disaient déjà : il*e in soht um est çend*e. Yoioi :oom-
mont on raisonne. Les parties substituent, d'accord, un nouvel objet
à Ieur obligation. Elles admettent par exemple qu'au lieu de fayer
une somme d'argent, le débiteur se libérera en livrant un immeuble,
ou des objetr mobiliers, Il y a novation par ohangement d'objet
(premior stade du raigonnement, exposé plus haut), entralnant extinc-
tion de l'obligation ancienne, et naissance d'une nouvelle. Cottê nou-
velle obligation est, pense-t-on, \ae eenta, Le deüiteur vend la chose
rgmise au créanoier. Il est, e4 vertu du coûtrat do vente, créa.ncier
du prix. Mais corIrmo Bon créancier est ausgi créancier du montant
de l'obügation novée, Ie règlement de oes dsux créances d'argent se
fait par compensation, et tout se borne à la transtnission de la choge.
En vertu du même raisonnement, si le débiteur remet, à la plaoe
du meuble dt, un autre meuble, il y a éclunge; s'il rrsmst en paye-
metrt ulne creance qu'il détient sur un tiers, il y a cession il*, téanæ,
êto.
Répétons ici gue la àase de la théorie classique se trouve dans la

(l) Voy. L^uRENr, t. XXIV, nor ,.51 et suiÿ.; t, XVIU. ûo 323 i B^uDRy-
IJACANTINERIE, Obligatior.s, t.II, no 1685 i ARNrz, t. IV, no 1914 ; Huc, t. VIII,
no 30. CorEp. Pr,ÀNroL, t. U, nd 522 et suiy. i PL^NroL et RtpERa, t. VIII,
- et suiy.; CoLrN et CÀprrÀNr, t. II, ûor 626 et suivants.
trc,. 1249
IJa théorio do la novation, appüquée à la dation on paysDeût, o8t, comme
nous le dirons plus loiIJ., romdiné. Les RomaiDs disaiett ei e[ietr z ilare in solüum
agt oenilête. Il échet toutelois d'observer qu'à Rome déià, cette théorie était
confiooûsée eîtte Sabiniens et Proculieos (voy. Glrus, Irsa.,3, f68). Elle n'était
non plus suivie utrilorE6metrt ds.rs I'qf,pict ilroi : voy. irlÊa, no 510.
610 r.rynr rrt. oBl.rcÂr. ve pÀÀT. axrrrcrror DEB oBLrG T,
-
novation (rendue néceeeaire, dit-on, par le changement de I'objet), et
Erc wn bür& jwitique positif (conséquenoes) glt dans la subetitu-
tion d'une obligation nouvelle à I'ancienne, obligation qualifiée, selon
Ier cas, vente, échange, cession de creanoe, obligation un peu arti-
ficiellement découverte (on s'en doute déjà, et nous reüendmns sur
ce point z voy. infta, no 5ll), avec cel,te @rrsqwnte que ce seront
las règb proprcs DE crrrE onLtcÀTtor( !(ouvaLLE qui lappli4u*ont
dbormais à l'opérotinn, c'est-à-dire, selon les car, les Ègles de la
vente, de I'éohange, de Ia cession de créaace (voy. izfrc, no 509),
puisque I'obligation ancienne esl étcintê.
A I'appü de la théorie de la novation, on invoque le droit mmain,
où la dation en payemetrt était déjà assimilée à une vente (dare in
eolat,un est oenlæelr les travaux préparatoires du Code civil, dont il
r6sulte que les autsurs du Code ont, implicitement tout au moins (l),
considéÉ la dation en payement comme ayalt à sa base uno trova-
tion (2), la doctrine du XIXo oièole (3), enfln, le Code civil alle-
mand (4).
Romarquons que, datrs tout ce qui précède, la théorie de la noystion
û'intervient quo comm6 cr?rica'ioî de la dâtion en payement torsque les
parties rr ta soî, pa, spécaalem.at capûrnlct à æn wja, ot qu'ellos 8€ solt
bornéos qui e8t le câB halituol I'exécuter. Les critiques que nour
- copluE loin
lormqlerons - àdoûc
nc s'appüqueront qu'à cette explication doctri-
nale. Mais rien n'empêche lee parties dc t'crpritur foræ6trr6men, 8ur la nature
de I'opération qu'elles lont, et à ce titro, de convenit G';prassémat l qv'elles
lont uno Dovation par chaûgement d'objet. Datrs ce cas, la théorie que nouc
soutiendro[s doit 6videmment g'eflacer devant la volonté lormeue des par-
tios, qui leur tient lieu de loi (Ârt. lt34) st 8'imposo dès lors au juge.

5O9. Conséquo[rce6 de la théorle d6 la Doyatlon. du pro-


blème. On a coutume dc dire que I'intérêt du problème - Itrtér€t
soüevé par la
-
naturc juridique de la dation ert peyement e6t essez limilé. C6la e8t peut-
être vrai ,n /ci, parca que, habituolloment, les dations en payemeût sott
immédiatement oxécuté6s, et qu'elles soulèvent rùement des difficulté8 dans
la suite. Nous allona voir toutelois que, §i des dimcultés surviennent, lou!
solution ert entièrement conditionnée par I'ettitude que I'on adoptera en
co qui coûcerDo l trature julidique de la dation elr payement, et que les
contéql./,enc,,s de cette attitude sont loin d'être néglig€a.bles.

(t) Rappolols que lê Code n'a pas crprrrrlmcnr léglé I'i[stitution de Ia rlation
€n payement.
(2) Voy. Erposé des motils dê Treilhard (LocRÉ, éd. belgis, t. VII, p, trg,
no 2l), à propos dô l'srticl€ 2038 : r I'obügation primitive avait été é,4i,a a por
I'accoptatio! du créencier ,, et rapport de Chabot au Tribunat (LocRÉ, éd. belAo,
t.ÿ11,p.42?,îo 21) : r L'obligâtion principale se trouvo éteinte par la noJarion r.
(3) Notamment AUBRY ot R^u (5o éd., t. IV, § 3r8, note l, et ! 424, note 48),
ct L^unENr (t. XVIII, no 323, t. XXIV, !o. 151 et suiv., Gt t. XXXI, no 363).
(t) Articlo 365. /ddr B^rErt t E8, Théo?,a d. l'obligal;or, p. 99.
-
' tllnr tc8. LE P^Y!UE!iT 5tt
-
Pour apprécier I'importrllco do ces conséquences, it conviont de distin-
guor dnvx otthct .r'idécE ,rèt diîétc*E.

Â- Conréquencæ résultant dü lait quo ta dation on pay€ment rùrr?o''


uw cottwttliot.
Il ed un point eur lequel tout lo motrdo.est d'accord, c'est qus h dation
en payemsût exige uno coDyentiotr. Une conséquence capitale do cottæ situa-
tion est qu'en tout état do causo, si c'egt un immcuDlc qui est donné en paye-
ment, Ia guiücacc iloit 6tre ,ranrcrd& pour que la conventioû lolative au paye-
ment (sa r|o,ürc étant moEentanément r{§eryêo I voy. inf?c, litt. B} soit oppo-
sable aux tierr. q'est lo droit commun (Ioi du t6 décembrs t851, art. ter).
Lorsqùê lo contrtt lü-même porte sut un immeuble, ta prcpliété e[ e8t tratrs.
lérée par le seul eûet de le loi (art. lt38), ct c'ost ce con ra, qui sore transcrit.
Le paycma\, ùemewe indifiérent, puisqu'il ne portæ plus que 6ur l,obligation
do délivrance, et notr 8ur ls transfert ds la propriété. Il û,Gn est pas do m6me
en matière de dation en paJremetrt, où c'eÿtla, cot ocf; aon rclaüoG at Ptagamcnt,
cotrstatéo par la quittance, qui est translative do propriété.

B. Coruéquences résulteDt du lait que la drtion on payemo[t æ1, coui-


déréc commc utc tæ,ooy';irrr,,
C6s conséqucncæ sont oxtrêmement importalt€§, La noyatiotr, dès I'ir8tent
où on I'admet (t), inplique dispotdtion ik I'obligotion crcrlcnaa, et substitu-
tion d'une obligation twuocllc. De cet état de choses, on déduit que tous les
dmits et ectionr attachéa à I'obligation ancientrc solr.t déOtritivement ,,rdrdr,
et que les paÉie8 n€ disposent plus que dee droits et obligatiors attachés à
I'obligatioD nouvelle. Il on résulte, en cas de dation on payement :
1o Qu€ les ldrcrds qui garaltissaient l'obligation ancierno Bont déflnitive-
meût 6tei[te§, et no peuveDt plu! êtro invoquées pour I'erécution de la dation
cn peyement i
20 Quo, de même, les cautionr sont libéÉes (Code civ., art, 2Og8);
30 Qu'au ct§ où !e cÉaocier €Bt éyiûcé do la chose en naturo reçüe etr paye-
ment, il dfupo8o uniquement de tælion cn garantic née de ta oeûc. C,ella
sction ?oü, toutefoig lui êûre plus fLorable, car elle permet, en plus, l,allo-
cation dê dommaS€s-intérêts ;
4o Que lolsqu€ c'ost un immeuble qui a ôté doûtré etr pryemetrt, et pour
une aomms Dotoiremont inlérieuro à 6a valeur réelle, Ie vendeur (débiteur)
dispose, éventuellement, de I'cclion cn rcæisiott pour l/cion rle plur rles sept
douzièmes ;
5ô Qu'on cas de dation en payoBent avec soulte à payer par I'acheteur
(créancier), ls payemert de cette soulte sera garanti par le privilège du
Yondeur;
60 Que s'il e8t établi, après la dation en payement, qus la dette tr'eristait
pas, le prio thûeùra cxigibh du créûncier, puisqu'il y a vonte, et que la

(-l) Nour ayons vu-.gue Ia Daec, le point de départ de I'idée de novâtiotr,


se trouve drnE la modiflcation dalobjà de I'obligaiion i I'obiet êtaot conEidéü
comme élén6nt esEeûtiel de I'obli*atiôn, sars leqlel elÉ ne ieut plus sutiiiiei
(tü?ra, no 508).
512 r,rvnr rII. oELrgÀTi p^Rr. rxrt§crlolI rrEE oBLIc/tf'
-..vo
compsDsrtiotr du pdr do yento et du moDtâot de lt .dotto tro PouFa pas
s€ lair€ ; tardi8 que 8i on rejstto la novatior\ iI y a aura rimplemoat rdpd-
lition ü lôrd,u,lt cho8e remisB en payemsnt 3s trouYatrt sânE ctuse entre
tea mains du cr6atrcior ;
70 Qu'eûûn, une dation cn payement déguisée sour la lorme dluno ÿetrto
î'cr, Itat ttîG cofiocù',iorT rimt lrr, puisque le dation:o! payomett eEt une
vente (t).

6lA. Ctttlqac da t. théolr?- da la tpvatlon. - Théorle admlso


avtflt la hdc alvll. caraetère trettehent artifioiel de Ia théorie
-Le
dô la novation aura déjà frappé le lecteur. On peut d'ailléurs lui
fairo de ,rà ÿooes obiectbrla.
La première e6t que si I'obligation ttrciennê est éteinte, on ne
comprond pas oomment il soit possible de la faire reüvre pour per-
mettre à ld compensation (entre le prix dê la vento et le montânt de
la dette anoientre) de jouer. Cette componoation exige, en efret, que
le montant de la dette ancienne reste dt. Or, cette dette est éteinte
par la novation, et cette extinction a nécessaimment précédé, ne
ttt-ce que d'un instant de raison, la naissânce de I'obligation nouvelle.
D'autre part, le système pmteûdument ingenieu: de la novation
apparalt si artiffciel que presqgs tous les auteurs admettênt que ce
so'nt les règles de la vente qui s'appliquent à I'obligation nouvelle,
mais partiellement sealêmenl. On déoide, en efret, que, seules, les
règles eseentielles de Ia vente seront applioables, et: non les rtrgles
seoondaires (2). Orl se trsuvent la âase et la justiffcation de cette
prétendue distinction ?
Aussi conçoit-on que, dans I'anoien droit, on n'ait pas err recourg
à des oonstnrctions teohniques aussi compliquées, et que Domat (3)'
et même Pothier, n'admettaient pas I'efret novatoire. Sans justiffer
leur opinion du strict point de vue techniquè, ils d6cidaient (Domat,
notamment) que si la dation en payement s n'avoit. point d'efiet'
I'hypothèque revivmit avec la créanca, oomme si Ie créancier n'avoit
point pris en paysmeût un fonds dont il rerait éüncé ». Des auteurs
contemporains (4), isolée il est vrai, préconisent également cette
solution.

(ri IJiège, ,.4 juillet 1942, PaE,, lgt3, II, 3t. :- Voy, sur cet ârrê1, t. II,
no 620.
(2) Rescision Dour léEion notamment : yolr. BaUDnY-L^C^NTINERIE, Orrira-
,ioiü, t. II, no 1688. Conhs : CoLrN et CÀrrrÀNr, t. II, tro 628.
-
(31 Cité Dâr PraNroL. t. II. no 524. note 1.
iEi ps stÉoocNr. De'la ildtion eî'perlemerlt,, thèse, Paris, t880. voy. aussi
MÀnrou. Prioüêaei ct hÿuotiLèo,aes, t.-IV,.!o t336. Rappelons qu'à Rome,
la ouestibn étdtïéià coiiroveisée (rtrrra, Do 508, en- note). En plus de Domat,
daris l'aacien droit, voy.Lovsrru, D* ilégteryisscment,liv. vI, chap. IV' no 15.
- .trIÎnE rel. :- Ltr P^YExErtT 613

5.11. Apetçu adtlque. Solutlon pruposée. :-


Cer autæum,
-
de même que les anciens jurisconsultes, ont ÿu jubtê. Il aous paralt
éüdent gue la théoüe de la novation en matière de dation en pays-
ment est un des eremples les plus lrappants da t'abas ilæ anælrlaaians
jwidiques. À §orel a dit de Beccaria : « Cest un pur jurisoonsulte;
iI déiluit, mais n'obsewe pàs » ({). Ceur gui ont imaginé Ia théotie
de la uovetion aont de r. purs jurisoonrultes r. Ih ont oonstruit avêo
un art oonsommé, mais ils ont oubüé d'obserÿen.. U'est éüdéût;
en efiet, que le créanoier qui accepte une. dation er payemetrt (e.t la
plupar.t du temps, iI doit I'aooepter, à rahon de la eituation ob&ée
de son dêbiteur) no Bonge pas, d'abord, à toutes ces eomplicationr,
et, de plus, ..... et c'est ce qui est capital, n'a wtes.pas ti*'nlion
-
dc renanccr ù ea æéatæe ni aux avantàges- qu'elle lui proourè pour Iss
troquer contre d'autres, presque toujours inférieurs (2)..Que fait-il
en réalité ? Certes, une conce ion quent au payêmêlt; maig non une
convention d'un efiet aussi radical quo lâ. novation. Le créancien pcr-
rzet au débiteur de:se li}ércr autiement que par I'objet dt., mais cn
,ae rcnôngdnt point pow cela à sa téancc (3), et en ayant au contraire
I'intention tràs nette d,e la consevet si la dation en pâyomont, qu?il
consent à accepter, ne lui donne pas, dans Ia suite, satisfaction pleine
et entière. VoiIà Ia r6alité des choser ; un point, c'est tout. Chercher
au-delà, ce n'est plus obsêrver, mais imagitw. Or, nous ilceons rca!,er
dans le domaine de I'observatioa paroe qu'il s'agit d'une question
ùirûarprétalion ila la çolonté. La datiou etr payement constitue ilono
siriplement une convention qaant ou,a uoo.r.lrrÉs ile pqemet, Eti
ae supæpose àl'obügation initiale, rans I'afrecter, ni surtout l'étoindre,
et gui sous-entendue, mais éüdente
r{sultant- declause - laisse tes droits
oette obligation ùUacA si la dation en pryement, oroêp-
tionnellement acceptée par le cr6anoier, ne lui epporte pas toute la
eatisfaction qu'il est en droit d'en attendre. Aller plus loin, c'est non
eeulemenl risquer de trébuoher daas les ohruese-trapes de la tech-
nigue juridique (4), mais en plus, et surtout, trahir I'intention cer-
tadze dee partier.
On objèctera peut-être les travaux. préparatoirer du Code civil
(voy. supra, no 508), et I'artidle 2038. :

Faisons observer d'abord que le Code ne formule pas, d'une maniàrc

{t} À. goREL, pÉtâco du Iiorc dÿ ccLûtüîc tht Coitc cioit.


(2) It n'y a, en efret, que l'allocs.tion de dommages-iutéÉts, en plur de la
reitituliotr du prir, on caa d'éoiaion, qui rcmùlc renâre se situâtion'neileure.
(a) DE gÉcocNE, o?. c,r., p, 85.
(4) Nous avons vu, eu efet (&.prc, no 510). qu'o[ n'âdmottâit roint ous lss
rè8ler de Is vente r'appliquaient intégr.alrrmit à la drtion en payinoati
DE Pro!, III. - 8S
514 r,rvnr ttr. pr.Rr. nrrr!{crrox rrEa oELrc^T.
oBLtcÀT.
- vr
orpDeos€, une théorie sur la dation en payement, institution dont il
no B'ocoupe qu'indirectement (voy. supra, no 505). Il paralt éüdent,
d'autre part, qu'uno errour juridique énise dans ulne opinion lov
mulée au ooutr dos tra.vrur pÉptlatoir§s trê fait par le drcit, Reste
le tcAt de I'article 2088. Mais oette eolution cpdcicle peut parfdte-
ment s'erpliquer autremelt que par I'efiet novâtoirrc, et PotÀier le
Iairait déjà (l). On n'a pas voulu que le creanoier, en oonsentant des
facilités au débitour, puisre aggraver Ia situation des cautions, qui
auraieut êté libéréea si le créanoier avait *ige intégralement son dt.
L'erticle 2038 eet dono une ibcicion ili faoew (2) pour lea oautions,
qui !o pmuve pas un changemêrt ds conoêption quaat à la detion
eD pâyement. Nous vermng d'ailleum en étudiant l'artiole 2008 (t. VI,
Dc 877, 893 et 904) qu'il ne e'agit pa§, à pr.opnement parler, d'une
r décision de faveur », mair de I'application pure et rimple d'un prin-
cipe plus gén6ral, propro au oautionrement.
Signalons ot tetmitrant gu'il va de roi que le Bystème quo nour
préconisons ne s'applique que d
lns porttcc dcn ont pas oubement
ücil,é. FJet ne .lor enpêche de faire, formellament ct êrptcssénentl
une novation, ei elles I'estimetrt convenable (Code oiv., aÉ. fl34),
512. Dttolt ûscal. En droit llscsl, la alatio! en payomant est, on touts
hypothère, considérée- comma uno transmission à titrc onércur. Lo lejet
évoDtuel de la théorie clâErique de la novation no met p8s eD questior le
régime lErccl de I'opératioà. Il est certein, en ettet, qu'on se trouve on présonco
d'une convêntion tralslativo dont la cause n'eat pas une libêralité. Cela
sumt pour que t'article 4& du Coilo de8 droits d'enr.sgistrement r'applique.

CHÀPITRE X.
DU PAYEMENT AVEC SI'BROGATION.

Srcrrotr lrc. Norroxe o*xÉmr.rg.


-
513, De Ia tutloa da subrogatlon Le payement aveo subro-
- qu'il
getiot est Ia dernière forure de payemetrt nous reste à étudier.
Il importe toutelois au pr{alable, pour la bonne compr6henriou de
la matière, de dire quelques mots de la noliot ile cabrogatbn e t-mêne.

â. La rubrogatiou, ,iest p6 tttt* rwtian jwîiliqw prupte aa pqe-

(t) PoTEIBR, Oblioal;ioîi, \? 406.


(2) PL^NroL, t. It, no 524, nots 2.
TIîXE tCI. _ LB PATEtrATf 511

,nrn, nécerse.irtmênt liée à oe mode d'extinotion des obligationr.


0est une nolion généri4ue, gui se rencontre 6galement danc d'autrsc
parties du droit.
§ubroger (de subrogæc, appelor on Bou;-ordre, en second ordre,
en onettant un degr6) impligue une idée de cubstitutbn. Une pen-
sonne (ou une ohose) est submgée à une autre lorrqr'elle est appelée
à prcnbe la placc de oeUe-ci, à I'y substituor, êt oonséquomment à
egir (ou à êtle traitée, s'il s'agit d'une chosel commc ci clle énil cdùdci,
Elle pr,end sa situation, Bon raûg, et se comportê comme si ello éteit,
la persoune dont eIIe a pris la placo (l).
La personne einsi sabst,irüc à une autro s'appsllo cabmgé; celle
qü suüi, la subrogation et, se voit, par elle, ohangor de créancier ou
de coutre-partie, ne ports p@ iP@ppêlloliot Uahni4ue précisq; aello
enûn qui est prit th, substituée, s'appelle
- qued, en vertu d.eg
règles propres à I'une ou I'autre der institutions orl la subrogation
Be rencontre, elle doit réaliser Ia substitution ou I'sutoriser eabro-
gcanl. DInlA de nombreur cas, en efiet, Ia eulmgation ert de - droit;
elle se réalige diùt insitus, et le « subrrgeant r, n'ayant plus rucun
rôle à jouer, disparalt complètement.
Il eriste deur eepèoos de Bubrcgation : la subrcgatio[ ik ptconncc,
ot pæcowælle, et la subrogation de closæ, oa réelle.
La eubmgation de personrw deloin Ia plue ancienne g'efiectue
-
dans un rappnrt ùobligatian (lien penonnel, par détnition mêmo 3
-
voy. t. II, tq 437 et euiv.). Une perBonns prend la plaoe d'une autre
dane un ou plusieun liens d'obligations. La submgation ile clloæc,
tu contraire, est pmpre à la ihhrio ilu pafiimoiw. On dit qu'il y a
rubrogrtion ile ohoses lorsque, dans un patnieoinê donn6 (2), un bien
nouveau prend Ia phoe d'uû autr€ qui y ffgurait et vient à disparaltre,
et s€ trouve soumir aur mêmes règles que le biea disparu. Il le rem-
plaos, et tout sê paeso, en drrit, corwne s'il st agissa,it ilu bien prtmitif,
Eremples : Ie remploi en matière de régimes matrimonieu: (art. t434
êt ruiv.) ; lel biens acquis par la femme en emploi ds ses biens réservée
laû. 224b1, eto. La théorie de Ia subrogation r{elle egt intimement
liée à celle des paia po*imoûnes (groupe de bieno soumir, pour dso
raisons dételuinées, à un régime spécial) eristant dans le patrimoine

(l) Tout cela n'est, bien entendu, yrâi qu'en pÉrcipe, ii globo st I'on veut,
Noua verrons, sn efiet, quo cette subrtitution est perrois, dâls ler difémnto8
lnstitutions otl la trotioû ile subrcgation re rotmuvo; trèE nùcîodc, Mais roue
n'en gommeE ectuollemelt qu'aur ddfriliorc. Il ne convient donc - pas cncore
d'ertrer dans les dé,aih tat,,lica,ion de I'idée londamontâle.
(2I Nous vertlns que, po'ui compr€ndm le subrogation ré6lle, il laut abân-
donn0r la théoü€ (du XIXo siècle) ile I'unit6 du patrimoine.
5id r.wnr rrr. oBLrcl'r, - vo p^nr. Exrtücrrot{ IrEs oBLIcÂT.

gén6rel.de oertains individus, et est piincipalement destfuée à assurcr


lâ bonserÿation en ealew, on oonsistanoê' de ces « petits patrimoines r,
à empêcher que Ies modilicationa ,Mtbidlas qui s'y pruduiseat (vente
d'un bien, et aohat, au moyetr tlu prix de vente, d'un autre bien,
parieremple) n'en altèrent la composition réelle, efiective: Elle tend
è empêoher que I'anéantissemefi iuriili4ue d'un bien (par vente,
par eremple)'ererce une inlluencs sur la oomposition réelle du patri'
moine d'orl ce bien est sorti, s'il est remplacé par un autre, et si,
par oonséquent, l'équiübre il$ calêats à été retabü' En ce sew, là
théorie de la subrogation réelle est we réærian ænbe les abw ile la
teclnique jwiiliQræ
Nous négligemas, dans I'exposé qui va suivre, la subrogatiou réelle,
gui fait. normalemênt partie de la théorie du patrinoine (voÿ. à ce
sujbt Ià tôme V, n6 593 à 6!.6), et nous ne pailerons gue de la subm-
giation perronnelle.

B, Quanit y a-t-il submgation pemonneüe? Dans de ,rè§ twlnbreux


czs. Le payemeut avec submgation n'est què I'uz de oes cas.
Il y a subrogation chaque fois qu'une persorme est substitu6e à
use,autrc dana un rapport d'obligation. Àinsi le cæcirzzaïe tune
ûéarce esfi, vis-à-vis du débiteur, aur lieu et place du" cédant. Il
lui est subrogé. Il se comporte comme s'i! était le creancier prirritif.
il s'êst substitu6 à lui. De même, dans laabn obli4ue (Code civ"
afi. 1166), dite c submgatoire », !e oréancier ie 'nei aux lièu èt plaoe
du débiteur dans I'exèrcice de ses droits. Il les exerce comme le débi-
teur les exercerait. Il se substitue à lui, I raison de sa carencg, de ra
1égligeace. De mê4" enoor., èn matière it'aæidmts
iln tr.a-oai),l'arrru'
reuq est, do plein droit, subrog6 atrr obligations du ohef d'entreprise,
si. oelui-oi s'est lait assurer conformément à la lgi (arq' roy. de coor-
dination du 28 aeptembre 1931, art. 9). De môine, en matière de ccisie
inmobili*e, si le ü{ancier saisissânt, ne poursuit. pas sur la seconde
saisie à lui déuoncée, Ie seoond seieiesant pâut demander la subro-
gation (loi du 15 aoùt 1854, art. 58, 59 et 60). Il prendra la place,
-dans
b'poarsui*, du premier saisigsant. De môme, en matière d'arsu-
tancæ en génâol, I'assueur qui a payé le dommage est subrogé à
tous leg drcits de I'assuÉ oottm fauteur du doômagp, et du ohef
de celui-ci (loi du l1 juin 1874 sur les assuranoes, art. 22), etc. Ce
deùier cas nous rapproche d'un des cas partiouliers de subrogation :
le pqenænt L\Bc subrogatbn (la submgation pouvant indifléremment
ê6e ænçcntiotuulla ort légalel...

O. Quels wnl, let eficts de la subrogation en genéral? Çeg efiets


TTTNE I€I. _ LE PÀYEXIFT, 617.

witü üaptk titætütûtan où elh infÆsiêü. Ainsi, Bn maliàpe1lq


cessian de uéatæc, la submgation est complèts. Le oeelionnsire (sub-
regé) êst, entibement a pow ln roùr, aur lieu .et place du cédqr.t
(ruIrrgeant), qui disparalt.(les conditions de forme de la cessio-n
de oréaace étant, bien entoûdu, supposées respectées). De.mâne en
m.al,iète d'accidants de taeail, En matiàre d'o .wn obliyrc, par contre,
Ie crranoier n'eet subgtitué au débiteur qae ilans les poursai,ttc. Le
bénéfice de I'action reüent à la masse des créanoier§ (yoy. supla;
llacüon oblique). Il en egt de même en matière de saisi,e immobilièrc.
Le cr6aucier second saisissant n'est. subetitué au premier que pour
les pour-sütes. Entn, en. matière .l,e pryenent aoec snbrugalian, rorx
verrone qu'il eriste plusieurs limitaions à lq Bubstitution. Le subragé
est bien substitué aux dmits et aotions du oréqncier, maig dang cer:
tains cas, cette substitution dest pas ærnplàu, oomme en .matière
de oession de oréance (guoiqué lo payement aveo submgation con-
stitue au fond, ainsi que nous le verrons, une oeggion de cr{ance,
non pas seulement fictive, mais réelle). C'est ainsi qu'ea cas de paye-
ment partiel, le submgé n'est aux lieu et place du oreancier priqitif
qu'à oonounenoe de oo qu'il a pay6 (l), et qu'en cas d'insolvabilité
du débiteur, il n'y a pas concour!, pour lo Burplus de la crtance, entru
subrogé et sulrogeana (ce qui existe oD matière de cesrion de orêaace),
mais droit de pÉférence en faveur du submgeant (Code civ., art. 1252).
Signalons, en,fri, qu'cn pfincipc la sulrogation doit être autorisée
par le titulaire du dmit. Ce dmit lui appartien.t, et personne ne peut
s'y immiscer. Il est pourüant des cas où Ia eubmgotion est tellement
indiquée, ou nécesraire, que la loi l'odanw (subrogation légale), et,
d'autre part, iI est un cas gceptionnd où le übiUur peut imposel
la oubrogation à eon oréanoier et, do Ia sorte, l'expmprier de sou
droit (art. 1250,20).
D, On voit par ce qui précède que le pqement.aoec subrogalian
r'estr qu'un dæ cac, une des appücations de Ia théorie généralz de le,
subrogation personnelle. Ce cas obéit, à des règles proprcs en vertu
de l'institution mbne (payer'enl,) où il se réalise. Pour comprendre
ces règles pmpr€s dans le détail desquellee nous allons à présent
entrer -
il faut taujoarc se rappela qw la subrogalion est qalunc
-
@nsqùence dz n,lruxrxr, tt
satellite de oette institution juridigue.
Le payement domize daas I'institution ; et c'est la raison pour laquelle

(t) Danr la cesaiou de créaace, qui est ule ?ar€, le cessioDtrairo peut achoter
Ia créance à un prir inférieur, et le débiteu ûe peut pâs se prévaloir de ce prix,
Il €n est autremelt eD css de pagamo,,t avsc subro8ation.
6td r.rvne ru. o8LrGitr.
-
vc PAR!. Exrtncrrol{ DEs oaLIGÀT.

la eiibrogation, qui en est parfois la conséquenoe, obéit à des rêglzc


piopres, Eüe lù est iûinuntzü lüe (L). Cela explique, d'une pert,
oertahes ràgles dc forme de I'institution (art' 1250' lo et 2o : gimul'
tanéité du payemont et de la rubrogation) et, d'autre part, certaines
oonséquences da fozd (sublogation limit6e au montatrt du payement
eûeotil, et dmit de prélérenoe du créanoier prinitif en cas d'irlsol-
vabilité du d(ùiteur I Nemo cortfid se subrogæse e.eræclr/f,' art. 1252 du
Code civil). Maia en revanche, oela ne justiûe par, ainsi que nous le
verrons (izfra, nq 514 et 563i ailde : atPtd, îo 377)' qu'on ait fait'
du payemont aveo subrogation, une cession fiairye. On a trop mir
I'aooent en tæÀnique jwili4w, drns les notions jumelées ùt pqe'
,n til subrogolion, sur l'61ément ( pay€mstrt t' et on a cru à
^rsc
toÉ que, le payement étant un mode à'ædmian des obügations,
Ia cr6anoe était détnitivemantr éteinte, et qu'elle ne pouvait, consé'
quemment, plus « rcvivre » que d'une flaçot frtti'oe at prolit du subroge
(théorie olassique do la cession fictive). CeIa est ineraet. Le payement
aveo subrogation eat, eüement, une oession de créance (3)' mais
dônt IeB ofdr ront plns ,.?Jsffein!\ plue limit6s (3)' parce qu'elle obéit
à uh auùê àu!, et pread naissanoe ilans iÿau$æ ættililùons qu'e le'
oersion de créance prcprement dite. Ce gui est elaot, c'ert que la
cr{anos est éteinte ÿis-d-pl, il* oéanci* pdmüif' parce que la situa'
tioir trouve son origine ilanc tn t payemèr., \ d ,torl dar.s utue (tenta.
Mais os n'est là qu'un efret partiel, une face fragmentaire du phéno'
mè'ne, Il est hcontertable que, pour Ie surplus, il y a cescinn de oeanæ,
et la seüle discussion qui e'élève en doctrine egt de savoir si cette
oesrion èst réelle, ot seulement I'efiet d'une 1tæran iwidi4ue. 04 à'
la queetion ainei posée, iI est certain que, dans I'intention des parties,
la oegsion est iéelle. Le créanoier se dégintéresse de l'afiaire paroo
qu'il est payé llaoe « payement ») e! cède ges dmite paroe qu'il est
désintércsgé (face « oession de ordance »). C'est à tort qu'en techniqae
jtuili4ue la faoe « ptyoment » I'a emporté avec' comme corollairc
ribligé, la oession « ffotive », puisgue Ie payement « éteint » la dette.
Il est d'ailleurs à remarquer que la destinée même de Ia ffotion juri-
digue est, d'êtrp transitoire, et do se muer tôt ou tard en réalité (4).

514. Du paJtêment avec submgaüon.


clpcls.
- Détlaltlon. - Prln'
Obseryonr tout d'abord que' pour I'oxaote compréhension
-
(1) Ca8s,, 27 iuin 1907, Pat., 1907' I, 309'
(z) Voy. en ce sens, PLANToL, t. II, no 521, note 2, et no 506.
lgl Ani. ca.ss.. 5léydor 1959. Pds.. 1959. I. 575.
ili Voi. n ce'suret la remar{uable thèro dé Reûé DExrERs, La fiaior !ui-
diqr.c, Paris, SIREY, 1935.
TIInI ICT. _ LE PAYEtrENT 519

du sujet, il est indispensable de ee rappeler ce qui vient d'ôtre dit


en oe qui conoene Ia eubrogation cn génbd (supru, * 6lll.
Ce point liré, le payement avec eubmgation est ule moitatité,
une application particulière ile l,a tutïnn ih *ubrogation, Il y a paye.
msrt avec eubrogatioa lorsqu'une porEontre, aufic qac le übittw
de I'obligation (l), pqc le oréanoier et, 6r[ vertu de l,au,toricatian
ih cdui-ci ol iln la loi, se subsritue à Iui (désounais déeiutéressé) danr
see itrtoils et ar/;iotts eie-à-ois ila übibw.
Il ee produit dor,c, in ghbo, oeci, Un tiere ollre de payer. Le créan-
cier doit accepter os paysmert parrce qu'un tiero peut payer Ia dette,
oi elle a'est par izJ uitu p*tonae (arl. 1236; voy, aupru, nor 402 et suiv.).
Il a tout intérât à le faire, car on suppooe que Ie débiteur ne paye
paa, ou ne pout par payer. Comme il s'agit d'un pqemcûLle cr{an-
cier est déshtér€mé, et, à son 6gard, la cr6ance est éteinte. MaiE on
congoit immédiatement que pareille intervention d'ua tiors rera
plutôt rare, car ce tiem (qui, ayant payé de ses deniers, se trouvorr
à découvert vig-à-vis du débiteur) ae disposera, cotrtro le d6biteur,
que d'une action personnelle (satrs gantrtieE), telle que, eelon Ies car,
I'aotion de mandat, de prêt, de gestioa d'afiaires ou d'enrichissement
satrB cause (woo touteE les difrcultés qui se présentent, en droit
oommun, pour certaines de oer actions), puisqu'il y a eu, ut eéritable
pryement, et que, dès lore, la dette est éteinte, et avec elle, tous see
aooessoire§ (garantiee réelles, personnelles, etc.). Auori, pour rendre
poseible I'intervertion du tiere (voy. infra, no blb, polt l,origi.tæ
du payement avec submgation, et no 517, 3o, pour les res/lliüons
que Ia loi impose en vue de pamr aur interventions irsolites dee tiers),
a-t-on imaginé que le tiere qui paye prenne la place du créancier
dérintéressé, ae substüue à lui, re c submge » dans ges droits et aotions
contre le débiteur, et agiese comme s'il était le oréancier. De cstte
manière, le tierr ne se trouvora plus à découvert I soa intervention
sera facilitée pour Ie plus grand prolit dê tous, et sans dommage
pour personne, nêmo pour le débiteur, puisque la situation de celui-oi
est inchang6e (infra, ao 515\, De là est née, dans I'institution complæe
que nous étudions, la doulle idée dr pqenen! et de la cession dê
uéance, ll y a payement, certes, mais aussi cession de créanoe (voyez
supta, î8 377 et ïl},litt. ,, et izfra .. nature juridigue du paysment

_(1) Cette formule doit être etrtetrdue dânE un sên8 large; nous vo!!onE, en
efet, que, daus certains ca8 de subrogatiotr llgalc, le iftti eoiorns peut âtre
engag6, à ua certain titre, dans le lien d'obligaiiotr (dObiteur indivisiblà, soU-
dairc; cautioû)r M-ais.il o-st. tiers , en ce rens que, vià-à-vis de sos codébileuri,
il t payé toute le detto, donc au-ilelà de sa profrc âetto.
520 r,rvnr rrt. oELrGÀr, -.v' PÂm. .Exrlrcrtoll DEg oELIGÀT.

aveo submgation, na 553 et suiv.). Les deur notions sorll iamelhs.


La notion de payement se justiûe par. le double fait gue, d'une part,
toute I'institution trouvo 6on origine, son point de départ, dans un
paye ent, w cbiubla payement, et, de I'autrre, que Ie créancier est
incontestablement déshtér.eosé, et que o'est la raison pour laquelle
il se Isisse « subrcger r un tiers.'Mais en revançhe, la notion de cession
de créanoe est tout aussi vivante, Gù' sanc cette subrogation; le
tiers (qui, par le jeu des aotions personnelles, se.trouverait dans une
situetion aléatoire) hésiterait'à intewenir, tandis que, nanti des
droits et aotions nés do la créanoe originairc, .il ne court guère de
risques (1.). A aorc égard, s'est la oession de créance qui prinze, oomme
à l'égard du débiteur.dont Ia situation est inchangÉe (tout comme
ifailleurs en matière de cession de créance de. droit comnun). Aueai,
ainsi que noua I'avonp déjà rlit (voy. lupta, tG 377 et 513' litt. D)t
a-t-on eu le tort de mottre tmp I'acoent, danr cette institution com.
plexe, sur l'61ément « payement r, .et d'en déduire que la or{anoe,
étant « éteinte », ne pouvait plus c revivre » au profft du tiers
qu'en vertu d'unc totion juridique (cemion ffotive). La cession eot
elte, dans le droit et dans le fait, et ce n'eot que pat un abas ile la
tectmigae jwiti4ue que les interprètes, fascinés par Ia notion de
c payement » avec ses conséçences radioal'es, ont .été amenés à user
d'une ffction juridique (dè taturê puremetrt ir.wPî&alit'el (2), là où
elle ne s'imposait pas en realité (3)' Il faut appendre à voir les choses
telles qu'eller sott, et è ne pas être victime des prooédés artiffoiels
de notre aÉ.
§i nous insistons à ce poi[t, ot si souvent (indéPendamment de ce para-
graphe, voy, sürrrat no 513, ütt. D, et îo 311i &, infrc, la section relative
à la naturo iuridique rtu payemeirt aYsc submgatiotr' nc 553 et suiv.), c'eat
pârlce que noua sommes intimomeût persuadé que co solt l6s notioûs exagÉ-
rées de « paye[ertt extinctil , et de r cegsion ffctivs , qui rebutent étudiants
et praticisn6, et leur ronrtent le aujet particulièremeût obscur. Une technique
ercesaiv€ a parlaitæment réuÊsi à embrouiller, plutôt qu'à éclaircir.
Il origte rlonc un intérêt didactique mqieur à rendrs les choses claires, et
le meilleur moyen pour cs faire est de les voir telles qu'eües soût, et de rte
pss se lai6se! prendre au: chausse-traper de la technique.

La substitution du tiers qui peye au oréancier désintéreseé ert

l7l Eî ihoit tout au moin8. êt réserve laJle de l'o0go"tunité de son interveû-


tioh'eu écard à la aüatiac de la cÉâ!ce. Mais ce point eit dc fcit, et non de droit.
(2) Po-ur les cas'où, obiectivement, st au regard de l'ériolution du droit, la
ûci;iôn juridique r'imporc, voy. la thèse dê R. DEITKEn§, précitée (st!pra, no 513,
in ,lru. en notel.
(â) Dans le mbme ssm, PLÀNIoL, t. II, no 521, note 2.
' iirhB rcr. pÀyrlir r 5Zl
-,LE
üotah, tout au moùg en prinèiÿe, Le texte deg articles 1249, et sur-
tout 1250, est fomiel : le tierr est subrogé dczs les onorrs, â.crroNs,
paryrLÈore e, EyporxùeüEs contc ln übitaa;. ll n'y a pas simple-
pent substiüution dang les gorüüiÆ aîccssoires de la créanoe (t).
Il y a sub$itution, submgation dalls la ûéonce elle-mbne. Mais î!
est eract que, Ie payement avec submgation étant une cegsion de
afiorce ile natwe palticüibe (précitément à raison du fait qu'elle
trouve son origine dans lun, pqcneût\ ceitoi."es ÿgles spâ;ioy'lcs
viennent lbnitet lea efrete de oetto cesrion sui generts, par rapport
à la odssion de oréanoe de dmit commun. Le tiers n'est jnmais submge
qu'à concuironcé de ce qu'il a payé (la remise partielle proffte au
débiteur, e.t Igtr au cessionhaire, oomme cela se pmduit daps I'acftar
d'une créanôe; ici il.y a pcyemcnt, et, rlot ælu!), €t, d'autrc part,
en oar de concours eutre rubrogeant et rubrogd (eoncourg rs porant
easüte do I'insolvabilité ultérieure du débiteur), c'est le subrogeant
{ui prime le rubrog6 (art.,l2b2), à I'inÿerse de ce qui se paBre en
natière de cession do oréance. Noug reviendmns ultérieurêment sur
ces poinae (infta, sect. III, nos 550 et rün).

515. Orf$ne et utlltt6 du payeEoot avec aubnoÉation. L,origine


. du pay€moût avec Bubrogation se trouvs bien dale l,idée.L- paÿ,lt
^. ett. O\
Bupposs I'iDterÿention bérévolo d'un tiel! pour tirer utr débiteur d'embanas,
lutt oficc ùami. Mais, comme nous l'avons vu (!Üpra, no St4), l,emitié risque
d'être bien mal !écompenséo si on doEoure Bur lo terrâin du droit commun.
A moins de ruppoeer I'cdzrur donandd (hypothèse où ai.cln problèEe ne 8e
poee), le tiors qolocrr béuévolê n'aurâ à 8a dispoEition que der actionr pcrron-
dlcr .. l'action de prêt, de g€stio[ d'eûaires, d,eûrichissemoût san! caua€,
solon l€s cas. Cetto situation est ds nrture à lc lafue héEitÆr. C,est ce qui
a conduit à imaginer la possibilité do substituer le tiers datrB les droitg du
créancier, I'institution de la ( subrugation r, qui, de la sorte, so place aü
ptwtict plan, quoique l'ordtio, du phéÊomètro Be trcuye dans un pay€msnt,
et demeure te[e, Le tierl roluru rend service, et n'hésitera plus à le rendre
parce qu'il se ttguvera uanti des recours ilu créancier lui-même.

B. tr[ais il €st €xact que si I'omcê d'âmi ae trouve À I'orgina de I'iDstitutio[,


dès I'instant où colle-ci eliste daûs lê droit positif, il est possible de s'en seryir
daDs un ùt, ile pta.amo ik capilata (2). U laut supposer, pour cela, un
créancior nanti d'u[c créance à terme avantageu6e, mais en mal de liqui-
dités pendant la période du terme, et un tiers qui, lui, au contraire, disposo
de liquiditég, et cherrhe à les placer. La r reprise r d€ lâ créatrce (prÿement
du créa[cier moyenna[t cossion de ea créance) 6'itrdique particuliùoment,

_ (l) Âutre lorme-de csssioû tctive (partielle, cette rois) imaginée par Merlin,
égalem€_lt sous I'obsession de fefret e;tioctit âu payemeît. Cètte fôrme partil
culiè_r-e__d€ cessioû_ ffctive est aujourd'hui complèteineirt abaudonnée : LAUnENT,
t. XVIII, ro 4 i CoLrN €t C^pri^Nr, t. II, no 3tt.
(2) Lo pqyement avec subrogatiôn économise, en efret, beaucoup de lrais.
522 r.rvnr ru. oBLrcÀT. y. pÀRT. Exrrl(crlolt DEa oBlrcÀî'
-
on pereil cas. Nous verrons touteloiE (ir!Êû, no 5t7' litt. 8) que ls dmit a
sntendu 6viter quo los tiero puissent erpmprier un cr{ancier do rea dmitr,
suppo§6s avatrtageur, par le payement evoc Eubrogation. Il ,aut donc, Pour
qu'il puiose re réaliser, qu'il y ait accortl ilt ælancicr ot.attotùsdior tlc lo
loi. L'inteNention d'un tieE, svoc subrogation obligés, ost intetdite (a*. 1236,
in fiw ; voy. ruirrû, [o {06). Il y a toutolois un cas, à vrai dirc, où lâ subm.
gation peut, en dehors de la volonté de la loi, être impo!ée au créancier;
c'est le caa de la rubrogation par le débit€ur ltoy, infta, no' 529 ot EuivJ.
![ais on rcmarqueB que, meme danB ce cas, ce n'est pas 16 ,iett qui cont âint
le cr6ancier à la Eubrogation, mais bion le débitcvr.
En mvânche, §i lo payement avec eubrogatiotr ?rü, §'accompaSoer de I'idéo
d'un placomont avantagEux ale cepittur, il est toqiours erclusil de I'idée ds
,pt.,Idation, C'oet oe qui diférÇûcie, dans lo leit, lo pâlremetrt avec gubro'
BatioD do la cossion de cléenco. Lo c€ssionnaùe d'u[o cÉetce e8t un dcr!6r?t ?.
Il ch€rchera à acquérir au prix lo plur bâE. ll rytéctth. Le liêts coloele subrog6
ne Epécule pâs. Il ?aÿ, la cÉarce, pâr com6quent, À 88 valeur (raut quertions
d'opporturité 8ur la gt olird ds Ia ct6mco, qui sont dt lai ot ûort ih thùi l.
Il n'achèto pas ; iI paye, G'est ce qui lÂit que touto idée de spéculation est
6carté8, dars I'opération elh-wêmc, st dang ses cot réEy, ,r,ct (vqy. iîÊo,
sect. lII, nd 550 et suiv.).
G. Âinsi envisegd, le payoment ry€c tubrogation sst uns institutio[ dmt:.
a,ik, Ells lavorise ta libération der débiteum, co qui est d'intérôt
allrll;mcû,
sociel évidêDt. Ell6 no nuit poiût au cÉâncie!' qul 6ct pâÿ6, dotc désittéres86 ;
pou impoÉe par qui (afi. 12s6), dès I'inBtant où or no peut Pas, satrs limites,
I'expmprier d'une cr€anco Jugée par lui avaltagsuso (art. t246, dtt llttc). Elle
[o ûuit point au débiteu, dotrt la situetion est lnchangée, âméliorée m6mo,
puisqu'on le euppose dans I'embeEe§. Elle lacilite entD I'intervontion du
tiers, qui ne Ee tmuyorâ plus nauti des recourc eléatoiros al'uns action pul-
ment personnelle. Tous loc inté ts ên p!6sence Bont roEpectés.
L€ pÂÿemotrt avec subroSatioû crt rü üt b{{,oi,{ irc ta proailt&c' et c'est ce
qui fsit, comme institution, sa solidité,
516, CoÀr€rFÿatlon dea ac-dons penroaaellca etr laveur du tlora
r solvsrg r. Nous avons vu (stlprc, no 514) quo ls tiers rolornt, sn I'absonco
de peyeEent-avêc 8ubm8âtion, sersit !éduit à un recours potrolllol cotrtre
te débiteur libéÉ : âction née du mtnalat, de la Sestion d'af,aires, du pISt, de
l'enrichissement Eans cauaa, wlon hs ca4 et d'aillsum Pas touious nécessai'
rbment. Par l sublogation, st situation est am6liorée, püsqu'il §3 trouYe,
danB Ia ct'éanco, Bubstitué au créatrcier. Mais il ue laut pas en conclure qüe,
par lo fait de la subrogatio!, il perd les recoulr pêIÊdnnels qui poulTaiont
lui appârtenir. ll let gaùlc, et il p.ü, Ier 6x€[cor, aux lieu et plece du recours
né de h créance à laquelle il a 6té subrtgÉ, I'il y a intérêt (t). Mais il ne peut
pas c,,;mtbl, croyon8-nous, les deux situations. C'egt l'un oü I'autre (2)'

(t) Voy. Br.uDRy-LacaNrINERIE, Obligatiott, t. II,-no 1521, to; L^uaEII,


t. XVUI; no 17 ; PLANIoL et RIpEBr, t, VII, no 1242 ; CoLIN 6t qaPIl^Nr, t. II,
no 3t0, ir ,tnc.
12) Les iuteurE ne sont pas très exnücites rur la question du cumul. Le clroic
est' éertain, mais ouid de l'cxercicc c1i.m!alé des dour-ection8?
lo texte de MM. CbLrN et CÀPlr^Nr, t. II' no 310. - Voy. toutefois
IITNE IOT. _,LX PAYEUEIIÎ 529

De co qü précède, il rdsulte poirt rr,rê7l,cmont impo?,ar,;! que le rok cnt


- la fl,olird or laquollo il agire.
a Ie plus grand intérêt À précisor - Il a le clroic
entre I'action pcrrornallc et I'action d* qlarciæ.Il dodt préciser soû âttituda.
Cela e8t surtout ylai s'i.l est coudon (voy, infrc, no 54r, er lotel.
Quatrt à l'iDtérêt quo pout avoir le roloaru à orercer I'action pensonnelle,
irfra,
- voÿ. ro 55t. C6t intérêt est surtout marqué si I'arti-
si elle
-cla t252 existe
Ppmo corr,,ld Eo ,ub':ogattc ccùtctsù est eppelé à jou6r (voy. idro,
no 553, litt. B).

517. Ooûdltlons cssêûtlêllos du paycmeat wec s/4.brogatloa.


Le payement avec rubrogstion Buppose I'sristênoe de plusieurr
-corditions esseDtielleg. Ces conditions 6ont au trombrs de quoÈè :
IÙine il.&e, ltrD, pqùr.cnt, l'intsçcntion i|un ti{l'r, otrffn, certaiûos coz-
tlitione ile formc.
L'intercention da qéanci,er n'est pas toujours exigée. ElIe le I'eet
totammgrt pds lorsqus la submgation est légale, ov conseüi/- par
le übitew, Nous verrous, etr étudiÂtrt la troisième condition requise
(intervention d'un tiera), dertr quels cas et pourquoi elle peut I'être :
lo üae dnlte. C'est l'évidenoe même. Pour qu'il y ait a paye-
ment r, aveo ou -Bans subrogrtion, il faut qu'il y ait une dette, S'il
n'y a pas de dette, il n'y a nécessoiremetrt pas de « payement » I
b üa pqemuû. L'erietence d'un payement est, de m6me,
eesentiolle. Il faut qu'à- l'origine, oz ait ooüa payer, el non, par exemple,
acheter une créanoe. La subrogation implique nécessaircment un
payêment, qui substitue oelui qui I'efreotue au créanoier primitif (t) ;
3o Ltintsoentian üun ti,ers. Le payement avec subrogation
suppose, en troisième ordre, ot -au même titre essentiel, I'interven-
tion d'un tiers, et non du ddbiteur (2).
Ce poiut n'erige pas d'explications, mais bien oelui de gavoir doru
quelles lhniUc ruln, tiers peut intewenir pour payer la dette, s'immiscer
par oonséguent dans un lien de dmit, qui De le oonoeme pâ8, aveo
cette conséquence qu'il se sabstittlr.r:a au créancier,
Noug avons vu antérieuremett (sapra, nos 402 et suiv,) que I'in-
tervention d'un tiers dans le payement est normale. Mais elle ne
l'est plus si Ie payomert se complique de submgation. Car dans le
payement simple, I'intervention du tiers reste, en quelque sorte,
estbiewe au lien d'obügtion, tandis que, dans le payement avec
subrogation, le Liers s'intoiluil dans ce lien, e'y substitue au oréan-

(1) Cass., 2, iuin 1907, Pce., 1907, I, 309.


(2) Il y â toutefois certains cas où le roloers n'est Das. riqourcusemsDt. r tiorB ,.
Voy, afi. t25t, 30, du Code civil, ot infro, no.5A5 ot sirivânts.
-
524 r,rvnr ur. oElrdar. vc PÀRr. Exrrr{crror{ DEE oDl.tcÀÎ.
-
oier, et erprtprie celü-ci de seg droits' Or, il faut rappelen à cet
égard que le payement avec subrogation peut être le moÿen d'efiec-
tuer un placement de capitaur (oaprc, no 515, litt. B).
Lorrgue la subrogation est légale, Ie créanoier doür la subir. La
loi présume que I'institution fonctionne alors dcnc l'iübêt th taw,
et êlle pas8e outre. Il en est dê même dans le cas, trà spéciatr d'ailleure,
de Ia submgation consentie par le débiteur (toy. infta, sect. II,
§ 2, noo 529 et suiv.). Mais en dehom de ces deur oarn le payement
aoæ sabrugatïan n'est poseible, de la part du tien, que si le créan-
cier y consenl (aÉ. t250 et t25t).,il y a là une limitation à I'inter'
vention indésirable àes tiera, d'ailleurs déjà énonc{e danr I'arti-
ole 1236, in fine, dt Code civil (voy. supra, no 406). Cette linitation
est ,üccssaire, Un tier's peut librement payer la dette d'autrui, nais
sans pouvoir eaigæ la submgation. Celle-ci doit être adnire par le
oréanoier, sauf leg oas de subrogttion légale ou de subrogation oon'
sentie par le débiteur;
40 La subrogati on. ænçentionnell,e, ot ærucnlie par b i bileut,
suppoee enfn des anil,itinns ile forme. Nous reviendron§ sur ces
oonditions dil forme en étudiant les difrérente cas de eubrogation
(infra, sect. I I).
La sulrogatioa légale a'opère, par déffnition même, de plein droit
et. sæs formn üwminéc, Elle existe dès gue les conditionr requisea
par Ia loi gont réunies.
Noua nous sommes bo[lé, dan8 ce paragraph e, à, étumhct (eû quolque
Borte Echémstiquêmont) les. conditions cssc,;ücllct du payeEent avec subro-
gation, Nous nous content€lons de répétsr ici que toutes ce§ condition6 6ont
ûimpor{.a,';c. capitale, et qu'elles doivent, touter, Crro ?rircr À r.a LBTTRE. C'ost
la Beulo manière do permettre de distinguer 6'il y e réellement r payement
ayec su.brogatiotr !, et de ne pas conlondr€ conme on le lait, hélasl trop
-
souvent, à la suite d'utre analyse ruperllcielle payement aYec §ub!o-
gation avec d'autr€s institutioDs juridiquee. NouB-.leen verrons, tu cours de
l'étude détaiUée de8 ditrérentes espèces de subrogetion, ile nombrcuses appli.
ca'ions.
Obsewone égâleme[t que les conditions que Dous vênons d'énumére! sont
les conditions léüraler, pr§ptes à ,oüro subrogation. Nous verrona dans la
suite qu'il exiote, de plus, des conditiotra cpécialcs, propres à clæ*n ùes cat
.la $ùrcgatior. err\i648és par la loi. CeÊ conditions spécitl€8 Yarient Pour chacun
d'eux. Les co[ditioD8 générslês d€meurent pour tout payement avec Eubro-
gation.

518. Des dûfiflércntes espèces de subrcgatlon


- Il existê
,roie
espèces de sulrogation : la subrogttion conoentiannell,e, la eubroga-
tio:l consentie par le ilébiæur, et Ia submgation légale.
Les articles L2/*9 el 1250 ne distinguent que ilcw espèoes de subro-
TITNE IEI, I.E PÂYEUENT 625
-
gation : la subrogation conttentiannelle et.h Bubmgâtion kgah. L'a*
ticle l25l range 14 subrogation cowentin pu la übt*ur dars la subm-
gstrion. cot ÿd.tiawvlle.
'Cette clasgitcation est de ûaturc à prêter à oonfusion. Ce gui esü
eraot dam le systèue de la loi, o'ost que, dans la subrogation con-
sentie par le débiteur, le tiers solrezs no peut pas I'imposer. Il faut
Iinitiative du débiteur, mai* wn cdl,e ilu créancier, gui doit la subir.
Elle a'est pas conventionnelle. ilaw. son clæf. II vaut donc mieu.r,
croyons-trou§, distinguer les trois espèces de subrogation (l).

Srcrror II. Drg orrrÉrrnrtrB EspÈçEs DE suERocÀrrot{.


-
- Subrogatian ætæeüie pt lê ûéarrciæ.
g 1e\

519. Nodon.
- leNaturo
tiou consentie par
turldlque. - Utlllté. - La subroga-
oréanoier stanalyse en, tune congeüior,.
Cette oonvention intervient entre le oéatuier-subrogean, et lê
submgé, Le su.bmgé ue payem tout au moine, on le suppose
-
que s'il obtient la submgation (aoy. supru, nos 514 et 516). Le cr{an- -
cier, d'autre pag, eet toujours libre de refuser la eubmgation, pame
quo oelle-oi, en plus du payement, implique cession de oroatroe, et
gu'un tiers n'a pas le droit de s'immiscer.dans un rappoÉ d'obliga-
tion qui lui ert étranger eans le oonssntemeut du bénéûaiaire de
cette obligatiou (art. 1236, in fine; voy. suprù, to 517, tmisième
cordition), Le tiers a Ie dtoit d,e payer, mais non de se fâire egbroger.
Le payement avec sulrogation dans les oas où.la loi lrimpose
- saufpar
au créancier': subrogation oonsentie Ie débiteur et rubrogation
légle impligue donc uécessairtement uno conveDtion, Submgeant
-
et subrogé re trouvent d'accord aur le pryemenl nr la subrogdion,
Ainsi la convention est parfaite.
Répértona que oettê oonvention n'est nécessaire qire Iorsque le
§ubrcgé tre se tmuve pas dans un d6§ oad où la Ioi permet d'inposer
Ia eubrogation (art. {250, 20 : subrogatiou consentis par le débiteuri
et art. l25t : sulrogation légale). La néoegsité d'une convention se
comprênd d'ailleurs parlaitement si I'on ne perd par de vue que
le payement aveo submgatiou impligue une cessioa de créance.
C'est une opération à deuo branches. Or, I'une d'elles (cestion de

(l) Voy. éSalemont on cs 8ena, PLÀNroL et RrpERr, t. VII, no 1220. Cê8


srreurs de ctrasdûcation (eu I'occurrence du Code) aont éBalsmont la -sourco
d6 mai[tes conrurionr dans l'erprit dos 6tudiatrts,
526 r.rvnr tu. oBLrcÀT. vc P^RT. xxrrl{crro§ rrrg oELrcÀf.
-
cr{enco) esü impossible satrs le consentoment du or6ancier. D'autant
plus gue Ie payement aveo submgation Pout parfaitemsnt se âliser
aea&t la ilote tæigib iü ile la æéawe ll). Cest nâme une des rdsonc
de son utiüté (2). S'il rurvient à l'échéenoe (3), Ia situation ne change
d'ailleun pae, car le oréancier peut entendre demeurer créanoier, et
ropousser l'immixtion d'un tiers. Le tier's peut payer, mais le crâal'
cier peut lui refuser la eubmgation (art. 1236' aL 2i voy, saprd,
no 406), guoique gouvent il n'aura guère d'intsrêt à le faire (4)' On
pourrait d'ailleurr reoourir aussi à I'artic,Ie 1250,2o,

52O. Sttuattoa du déblteur' la ooavention dont nous Ysnont


-
de parler e* pufaitt en re oRüÂNGIER (cubrogeanll et rruns (sabru1él'
Le oÉrrrrun n'y intewient pa6, ct ,t2 ilail pas y ûercmir (5). Il y
est, en efret, Gomme etr matière de cession de æâar.ce, étrangæ. ll
doit, au même titre gue celle-ei, la subir, Il change de créancier
peut-être, maie sa situation juridique ilc fond, ne ohange pas du fait
de la submgution. Les mêmec exoeptione Pourront êtrt oppos6es au
subrogé qu'au rubrogeant, puisque le premier est rimplement sub-
âtitué au Becond, mis en ser Iieu st place. Tout oela se congoit püsgue
le payemeat aveo subrogation es! u.ûe oesgion de oréance (6)' Or'
dans la oession de or{ance, c'eeft le mânæ lien de dmit gü subriste;
il n'y a rJue ohangement de pcrsozncc dans une obügation qui demeure,
pour Ie surplus, iaaltérée (7).
On en a tr*s justement d6duit qu'il importe peu, m cc gtli cottcctll,c h übi'
,6ùr (8), quo la quittânce coû6ttl8Dt lo payement avec subroqation ait, ou
nor, date csrtaino (9), et qu'tu surplus,le débit€ur { serait sans intérêt à con'
t€ster la validité de la Êubrogation D' car sa débition ost certaine dans le pril'
cipe, et qu'on teit, it n'invoque r âucutr moyen de défense Epécial qu'il poulrtit
oppos€! au submS§ant ot non âu subtDgé , (10).

tt) Blurellês. 26 ayril t921. L J.. 192f. col. t35.


irl Un crtanôier oeut avoü besoii d'arcent âvant l'échéance de !e cr{atrco,
et'trouvor un baiüeür de londs qü Ëpmnne ra situation par 16 moyqn du Paÿe'
mont ayoc subrogation (voy. Côlm ôt C,rrrrrxr, t. II, no At8' et Pr.^ toL et
RrPBnT, t, VII, no 1221).
l3l Cisst alois t'oÉce'd'ami. qü ost à I'orioil!, do I'itrEtitution (voy. ,rr?r4'
no'5i51. Iæ tiers rolocrr peut. nanti des aù-retés de lâ cré8nce, accordet âu
débitefu -deg détais que le cniancibr originâiro ott Efué!.
ttl En ofiet. lê tiêrB. aui ge vems relluser la lubrcgation, no peyera paE.
frf lrunrxi, t. XVIIi, no 20i BÀUDRY-LaclnrrxenE, Obtigal,io,,É, t. u,
no 523.
t6l Ou'ollê soit rrcltc ou Êaioc. il imports D€u pour I'in8tant.
l7l ÿov. $orc. le titrs Élatil à la ti&smirsion de8 obligatioûE.
(ai La-lormïle'du . sommaire r de l'ürêt rapporté à l8 ûot€ suivarto est trcp
Ierre : vov. infrq. no 526.
fs) Bru;,etld. ia mai lgol, Par., 1902, II,3[8.
(til) Bru:reUes,28 mei 1902, Pcr., 1902, U, B{8.
irrnE tcl. LE p^yExErI 521
-
Cotto delniàrc lormul€ est toutetols trop absotue. si le débit8ur peut établi!
que la submgation convenüonnello est I'ettot d'une
ftautc, q.ui lui caue un
donmags, il peut itrvoquer I'inopposÂbilit6 (et non 18 r nullité r, car il n'a
pa8 été pa io à I'acte) de la Éubmgation. La lraudo tait exception à toute8
les *gles (voy. t, Icr, no 55, et rüprc, uo &06).
Indépôndammsnt de ce cac, lo débiteur pout toûouls se prévaloir de
I'irtégula,.iü th la ,ÿbtoga,,iorl. (abrence ou omission de! conditions requi.aer).

Nou seulement le débiteur egt complètement étranger À la oon-


ventioû de submgation, mais même celle-ci ne ilait pas lui êffe signi-
fi.ée lLl, comme c'est pourtant le cas sr natièro de cession de cr6ance,
II y a là, semble-t-il, une lacune dals la loi (2). Mair iI échet d'observer
que Ie payement fait de bonne foi par le débiteur entre les mains
de son créancier primitif sera valable (3), par application de I'art!
cle l?,tû du Code oivil, Cette application paralt bien, en I'espèoe,
quelque peu 6tirée, mais elle constitue le moyeu adéquat de rauver
le débiteur de bonne foi et d'atteindre le aubroge ûégligotrt. Le oas
semble d'âilleurs théorique. Pratiguement, le submg6 a tout intérêt
à avertir le débiteur (oelui-ci sera même prcBgus toujoun au courant
de I'opératlou Àvant Ba aonclurion), et Ie fera prrergue toujour.r.
621. Mandatatres du créancter. geul, le cr{aDcier pout consonti, le
subrogation. Son mandetaire également, - dans les principes, puisqu,it est aur
lieu et place du croancier. La questiou, notr dout€u3e en caa de mstidat ghrhal,
peut le devonir en cas de spécid,, cer Ie mandât de receyoi! payoEeut
',,,art,da,
n'implique pas, de aoi, celui do consenth une Bublogation. Ces püncipea sont
g6némlomert, maintenus per la doctrine (A), mai8 il tr6 raut paa oublier que la
subrogation peut ôtFe validée p la ratiffcation du maodant (ârt. tggS, at. 2).

52lbi,. Dettr à tertne. ni€tr tre s'oppo6€ À ce qu'ure dêtts à tolmo


soit I'objot d'utr payement -ryec subrogâtior avant I'arivée du terme (S).
La nécessité du consentemont du créancier (nous sommes, en efet, dans ce
chapitre, en matièrû de subrogation coDvontiotrneue) suppriEo la que8tiotr
de savoir ai Ie tsme, 6taDt établi on tayeur du créancier, ne a'oppooe par à
pùeille éyontualit6.

522. C,oadttloas dc vettdlté de la subrcgatloa oonsêflt!ê par


lo créaaalcn Deua goupcs de oonditions sont néoessaires pour
- aubrogation
la validité de la congentie par Ie créancieÈ Les condi-
tiors générales de vslidité de ,où, peyemont aveo subrogation iloivent

no 20 ; cer8 t2 janvier t'872, Pas', 1822, t, 3L'


lîil3ii: hà'#L
lll LauRErr, '
t3) iüddcm.
!r;r_19xr, t: XVILI, tû 2t et 22i B^uDny.IJ^cANrrNERrE,
t. {!}
Oàrdocrion ,
II! no 1527. PLA ToL et RrpEnr. t. VIII. ro t22i.
- Comp.
{5) Yoy. rupra, no 519, in fir.a lavec ter Éferencail.
----'
528 r,rvnr tII. oELreÀT. ._ Ys PÀar. axrrtrcîtol{ DE§ oELIGÂr.

être réuuies; il eriste, d'autre part, des conditions spdciclas à la subm'


gation conbeutie par le créancier.
Le premiàr groupe de conditions a été étudié précédemment (voyez
Eapt@, to 5t7). Nous n'irumng douc plus à revenir sur ce point. Nour
eianinerons e:clusivemett dans led pàragraphes suivants les con'
ditions spéciatræ du payement aveo submgation cor§eüie.. PN le
créarutq.
Ces oonditions sont au nombre de ileus : Ia eubrogation .doit être
crcprcsse: elle doit avoii été con§eDtie dù mDrnznt itt, Pciiyement (aoyez
ifta, ru 523 ef524l Brurelles 25 janvier 1.963, Pas., 1964, ll, 2271'
Nous verrons Er'en principe, owrtte condiiion ile f.orme n'est requise,
autrê quê oellè du caractère oxprès dà la submgation (infra, to 525).

aondltlon : ,a subro,gatlon dofi ero


52.3,. Sattc.
cxitrassc.
- Prcmtère
Aux termes de I'artiole L2û, lo, Ia subrogation col'
-
rentie par le cr{dncier doit être e?Prclse.
. z{. Il
existê souvent, danr I'esprit, des éiudiants et même des
pratioiene, des cpnfusions sur le gens eract de I'aote juridique « erprès ».
Erprès e'oppose à tocile, et' se rapporte au uorrE iln m,anifectatian
de Ia volonté tendant à r{aliser .des efiets de d'mit. Noue savons
qu'en principe, toutê manifestation de volonté est bonne par elle'
triêrhe (t. Iet no 24)r indépendamment de son moile de manilestatiou.
Une volont6 « tacite » est uns volonté qni se manifeste, mair d'une
manière indireot e, implitil"e, la geule diffioulte pouvant se poser
étant de savoir. si, à raison du caractèrê imprécis de oette manifes'
tation, il y a réellement eu volonté (l). Mais nonobrtant cette diIE
culté, le maile taaite de manifestation de volon-té est valable, dès
I'instant ort il est cerroiz qlu'il y a cu çolnnté.
La volonté üptessq qui, dans les moilzs de manifestation de Ia
volonté, s'oppose à la volonté tacite, est oele qui c'æprime, qlui
s'extérioriee d'une manière ilirecte, clai+e, positive. C'est oelle 4ui
n'æige pas ile raiæn'wmefi (2), pour ea établir I'existeloe et le con'
tenu. Maie en revanehe, uae volonté expresse ntest pas néoessaire-
ment liée à un mode de manifestation erprès déterminé. Une volonte
gui se maniferte ilhedcmant, quoique cæbalemon, est uto voloûté
orpresse. Il n'est pas nécersairt, pour revêtir ce caraotère, qu'elle

(1) L'admfusiol d'uno Yolonté tacitê ruppole toujours un railonllenoÂt, une


inriuction. La yoloûté. ouoique tacits. doit néanmoi[s 0t1o r{ollo, crira,or.
Eouvent. les tribunaui oït irop facitonent recouls à h pÉtenaluo eristetrco
d'une volonté tacite.
(2) Voÿ. et comp. la trot6 pr6oédeDto.
ÎITRE i6t. rE pÀyxtrElrr 529
-
se ry\adfeste pdr dcrir, ou sous fotræ solenne ,c. Ce sont là, mais parrni
d'autres teulement, deur modes paniiuliers de manilestation de
Ia volonté erprresse. Une volont6 manifestée directement pu panles
e6t uno volonté erpresse aussi bien qu'une volonté qui se mrnifeste
directement par écrit.
Ce qui contribue à faire naltre Ie oonlusion dans ces notions fon-
ilmæntates, o'est que, dans certaiü car, er ÿue d'atteindre plus
de sécurité, le dmit astreiat parfois lêB manifeetations de volonté
à un mode déterminé, soit, iliîectement (solennité, fonfla ittt æce rcil,
soit indiretument, etr vue de réglernenter l.a prewe (éorit au-del[
de 3.000 franoe : voy. t. Ier, ao 30). Dans le premier cas, il y a pre-
soription im. p6rative, essentiolle. Dans le second, au contraire, I'omis-
sion de la règle n'influeloera pat l'aote, Ia voloaté elle-même, mais
uniquement ca prcuve (toy. t.ler, ibiil,en, et t. II, tro 465). Ler règles
relatives à ce seooad cas uo touchent donc pae au mode de manifes-
tation de volonté, qui reste valable comme tel.
8. Cer explioatioas de prinoipe qu'il est, à notre sens, utile de
rappeler le plus souvent porsible - vont rous aider à comprendre
- conditiol requise en matière
quelle est I'exacte portée de la première
de subrogation consentie par le créancier.
La sulmgation doit, de la pùt de os dernier, ôtre æprecce, oreal,-
l-dbe æp née. EIle ne peut pas êtr€ taoite, c,est-à-dir€ manifertée
d'uae manière indirecte, implicite eeulement, Mats cdd ræ signifie
pos qdellp iloit se nanifeaer par éûit. Une volonté vrnnr.r,r czfît,
dès I'instart où elle n'est pas tacite, implicite; dès I'instant où elle
egt directenent erprimée. Il subsistera pout-être, quatrt au surplus,
des difrcultés ile prcaoe (voy. infta, nor 525 et 526), mais cela n'sm-
pêohera pae Ia volonté verbalement exprimée d'être, cz soi, valable,
de r6pondre au væu de la loi, lorsque celle-oi impose Iq subrcgatioa
erpnosse, mais s'ez coûetüe étgalemeû ll).
En d'autreg teuneo, aucuno forme spéoiale de volonté expresse
n'est erig6e (2) ; il faut, mais il sulht, que la subrogatioa soit « expri-
mée », extéüorisée d'une 4pni§p flipst6 et positive, peu importe
pour le surplus le rzo& d'erpression (pamles, écrits ; oes derniers soug
forme authentique ou Bour seing privé).

t. XVIII, uo. 27 et 28, ot lor A0


t. II, no t525, I ; PLANToL et
clY. 921, Par,, I 928,
E:EFI 24 léYrier I 88r,
t902, Pa!., , 3t8) tr'ont Pas
448 (notils).
Dr PÀoE, IIf. - 34
530 r,rvnn rtl. oBrJcrrr. vo P^RT. ExrtNcrroN rrEE oBl.lc^r'
-
La loi erige une Ealilestation ( erpreEs€ , de voloatô parce quo Ia Eubro-
getion, doût I'efet est de substituer le tiotr qui payo âu créÂncier, o8t ulo
chose trop importante pour êtrc a.btndonnés aur risquos in6Yitables'
-
purrquo la volonté Don r erprirnée r suppore touiours un raisoDDement
-
Ésülta[t do I'interprétation des volontéE tacitos. Le cÉarcier doit manile8t€r
ouverteEont et clairemont sa volonté à côt égard.
Quant au tiers ro&,tn - rqPPolotrB, en efiet, que la subrcgetion 68t uno
coîoafr|;ioû : aoÿ, atLpîq no 519 &ucuûe manifoEtation de Yotronté erPr€sso
-r
n'est rcquise : ou, plus oractement, celle-ci résultela sulBsemmeDt du lait du
pâyement, rapproché des éléments do prouYe qu'il re sera réaervés (habituel-
lement Ia quittaace), quânt au consontement erprùc du cr{ancier' Cetto solu-
tion I'erplique par le fdt qus o'ost, à tout Prendro, le consentoment du cÉan-
cior, yéritablo cédant, qui appâralt le plus important dans la subrogation
corYentiontrelle.
Do tra nécossité d'uûo subrogation erprrosso, 3€ déduit I'importarco qui
cxiste, pour l€s parties, à recouri! à des tttmæ ,racrt. TroP souvolt, ot ren-
r
coDtle dans la pratiquo lea locutions r cèds et rubrtge.'. r
- sède, treruports
€t subrogo r. Ce8 pléonâsmeB, ou ces rsdondencer, démoBtrent combien lor
idées sont, souvent, incertaines et impréci8e8 en co domaine. La question
rsvêt uû intér6t particulior, car ales mots ineracts peuvent fairc ndtre l3
doute sur cs qu'ot a r{elloment voulu l8ire. Comme la subrogation' doit ôtre
. erp!e88e r, un douto sérieux obli8Era I8 iuge à l'éca$s!.
Du lait qu'il faut que lt subrogation soit erpresse, mais qu'il sufrt aussi
qutelte soit v€rbale, il se déduit également qu€ $en r'empêche qu'un dra,
constatant la subro galion toit rédigl p,t rard (t), dès finstsnt où il6st celteitr
éventuellemeût pmuvé quo la submgation a existé et a été erprcsso
-u. otmomcn ilt paÿcrnad. Dans- co cas, en etret, l'écrit n'interYient qus comme
,tcùoa d']0n0 acgotirn qü a été rég[liàromett accompü antéliourcment. trleis
cette pratique est dangereuËe, cat elle ôxpose à une Béri€uss dilllculté, celle
it'étabtir que le ncgoti*m a bi€n été distiDct ale l'it E îvllrllt v;u, et psr suite
lâ Bimultaréité du payement et de la submgation, seconde condition requise
pour la validité de la subrcSation consentie par le créencier (Yoy. itfta, no 524).

Nour avons établi, dane ce paregrapho, le pritæipe qui gouverne


la matière, Nous verrons ultérieurement comment oe princiPe re
conciüe avec les zsages el, les nb*siés de b pratt4ue (infra, tu 525
ot 526).
524. Sutte. Seconde condltloû : slmultsûélté du pryemcat
-
ct dc Ia subrro,gr,tlon.
- L'artiole 1250, lo, erige, comme seconde
condition, que la subrogation soit faits en ,nêma tamPs quo l4 pqe-.
,neü.
Cette condition esl, ilê tigwat. Les auteurs et Ia jurisprudenoe
sont d'accord suI ce point (2).

(l) LAURENT, t. XVIII, tro 29; BAUDRY-LÀCÀ rtNERtE, Obligo,,ioît, L ll,


noi525, I; cass., t7 mar§ 1952, Par., t952, I, 448.
(2) Doctrine cotstante. Jurisprudetce : Brux€llos,5 iuill€t 188&, Pa!.' t88&'
IIrRf 16l. La PÀYBxErr 53t
-
Le motif de oette solution est obvie. Le payement avec subrrgation
implique non seulement ûa pqemênt\ mais aussi une oession de
oréance. S'il fy a qw payement, la dette est üaitüc, el rien ne pour.
rait la faire reüvre. La cession de oruanoo postérieurc sorait sdns
obj*, ll lart dono qu'il y rit simultan6ité entrs ls payement et lq
eæssion de cr{alce, ce gui se traduit dans la règle gue la rubrogatiol
doit âtrg laite au moment du payement.
Reppêlon8 que le ,rrcr.oc liûr,,flr,,,D.I.ml pout, otr prircipê, être postériouto
à I,a subrogation (voy, rù??a, no 523), mais que, dano ce cas, on risque, on cat
de contostation, d6 se trouver deyant de trtr sérieuses dimcultés.
En cas de paÿrncnlt ?articb nccctcift,la sub!§gation doit ôtre conssntlo
à chague payement (f), mais l,r preuve de la subrogation
- r{pétons-lo
peut ôtre postérieuo, I'il est étabü qu'il y â -eu, ru moment où il le lallait,
Bubrogâtion expre§8e et concomitante du payement (2).

525. Des for.mcs dê la subrogatlon @ûseûtLe Nt lo arért.


aler. Thdp.rie ct pt tlquê. Nous avong yu que, rigoureuse.
- -
mott, tuoute fome spéciale n'est prescrite pour la validité de la
subrrgation, Il fcur, mais il rurlr, que lo submgation æil, æpræce
(cuprq no 5231 et æntanporaùæ ilu pqanent (sapra, û 524). Telles
gont les sêulæ oonditions qui roient de rigueur. II en résulte que le
payemetrt aveo submgation, dans le ca6 où c€tto dsmièro est con-
sentie par Ie cr{ancier, n'erige zi d,e aüLentiquÊ, !i même écrit cotlg
sêittg ptiçé, ni
- si ce dernier
plaire (3), ni significatï,on
eriste
- écrit rédige on double erem-
de la cubrogatian (en d'eutres termer, de la
oeesion de oréance) au débiteur, par analogie aveo I'article {690 du
Code civil.
Mais oss ôolutiots subirsent, il faut le reoonnaltre, w rufouhDt nt
cowùl&ablz par le jeu ùdina de ooüainel autres règles de droit :
a) Le leoteur aura déjà deviné que I'a.bseuce de toute forne quel-
oonque risquerait de placer le subrug6 dans une gituation déIioate
aa point th oue ib la preuce. Cettê prcuvo doit porter sur I'eristetrcæ

II, 398 i Liègo, 2À téÿrie! 1881, Pas., 1888, II, 66; Gând, 4 syril 7894, Pa..,
t89e, II, S59. Voy. au$i ca!s., 17 mar8 L962, Par.,1952, I, {18.
- toutêlois
Lt rè916 n'Gst pas d'ordro pubüc. Le moye! tir6 de sa violatiou no
pout donc âtre soulev6 pour tra promière lois en ca§Bâtion (cesE,, 6 octobrs 195r,
Por., t953. I. 29).
(t) LÀURE r, t. XVIII, no 26; cess., t7 mù! t952, Par., 1952, I, 448.
(2) Voy. Ca€n,31 octobre 1906,.8ro. nor., 19t0,526; cass., 1, mars 1952,
pr{cité; PLANToL et RrpBnr, t. VII, !o 1222.
(3) La Bubrogation consentie pet le créancier r'analyse, evons-nous dit, eu
ullê conventioû (sùrrra, no 519). Cotte convonlioû û'o8t toutelois pâ8 synallag-
matiqne, parce que la ceesion ds crÉance qu'elle fait trâltro n'a point comEo
contre-partie un prio, mais \î pagcm,,ü.
532 T-TVNS UI. OBLIGÂt.,._ VO PART. EXTINCTION DEA OBLIGÀT.

rle la subrogation erpr.esse (l), d'une part, et sur la simultanéité du


payement et de la sulrogation, de I'autre. Ausei, dans la pratique,
redige-t-on toujours rre quifrance, qui mentionne, sour la signature
du oréancier, la subrogation. Cette guittance qui
- sauf ce qui sera
dit ci-dessous : Iitt. à - ne doit pas être uotariée, prouve à la fois
le fail du payement, la subrogation æpnæse el, la simaltanéiü dt
payement et de la subrogation (2),
Il sutEt gue la quittance soit signée pâr le créâtrcior. La sigrature du subtogé
n'est pas n6cessaire (3).

D) D'autro part, s'il s'agit d'opérer la transmiseion, par la voie


de la subrôgation, de ilroia réels immobilierc (en I'occurrence ler
privilèges et hypothèques attachés à la oreanoe), I'article 5 de Ia loi
du L6 décembre l85t dispoee qus, pour être opposable tux ,ücr§ (4),
pareille subrogation doit êtrc mentiowüc en motge ila Pbaæiption. Qr
oomme le conservateur des hypothèques ne peut transcrire ou inscriro,
dans ses registree, que des actes authentiques ou des jugements (voyez
art. 2 et 5 de Ia susdite loi), il en resulte gue, pour sortir ses pleinr
efiets, le subrogation tloit r6sulter d'une quittanoe notæiée, el' êt*e
mentionnée en margs de I'inscription.
' Noug verrons ultérieur€meût s'il on est de même en matière de Eubrogatio!
' légqla linfta, to 5381.

526. Quectlonc r€latlves à l8 prêuve admlnlstréê par la qutttsEce


sublogatolre. venons de yoir qu'en déflnitive, la quittaÂce subrc-
- Nolurindispeltsallo,
gatoire est qussimett Ello I'est ea tout cas s'il s'agit d'un
paJrement Eupéri€ur à 3.000 lmncs, et si le payement ou la subrogation sont
oont€stés (Codo civ.; art. 1341). Âusri, daûB la pmtique, rédigo-t-otr toujourB
utro quittatrce. Mai§ rappelons-le il6st parlaitement possible de recourir
à.ilw, dcs sëparés,- l'un constatart- le payement (quittance), et I'autro, la
subrogation; à la condition toutetois que lâ simultsnêité du payoEont et
de la subroBation (deurième condition de yalidité ds la Bublo8atiotr cotsentio
par Ie créancier : voÿ. EüPfia, \o 524], soit constalt€, ou dtEent étabü6. Â cet
égaral, la quittande subrogatoire, ainsi que nous l'avons dit (süpo, tro 5r5),
fait preuve à la lois du payement, du carâctôre exprès de Ia submgation, et,

(l) Il y a, en Éalité, quatrt à cr, élémort, dor.û|, pr€uvo : la prsuve de la


submgatibn æptcttc à'wre part; la prouvs d6tfu e! cas de cottt llqriol, E il
s'âait do plur de 3.000 frÀEcs, d'autm part.
(-z) Sauf, on ce qui concerne ce derniei poiDt, la preuvo contmirs, eDtiètr-
ment libre, s'ü y a eu lraude.
(3) Voy. I'utro des notês pr6cédeites, ot BAUDRy-LAcaNrrNRAtR\ Obl,igo,iot rr
t..II, Do t525, I.
({} Le débiteur n'est pas un tiell : voy. et rappr. irfrc, no 526, et leB prin-
cip'ea gÉnéraux. qui gouieraent la déûnition du mot a tiors r, en Datière de
Dublicité immobilièrs,
TITRE tgl. _ LE PÂYEüENT 53:]

tout au moins jurir tc?,tt', , de la simultanéité du payement et de la subrc-


gatiotr.
Faut-il que la quittâ,Àce arl dato æîtaiî.? Nous âvotrs vu qu,en matièr€ do
pay€mert, I'u6sgr dispemait en fuit la quittatrco de la forma.lité de l,r!ti-
cle t328, et qu'ello était, de la rortæ, opposable âux tiols sans gu'elle ait acquir
date certaine (voy. rapra, no 48t). Il n'en est pas de même en metière do
quittatrce rüùrogorodrc, pÉcisémont parce quo pareiUe quittan ce cst phû Ev,ÿna
quit3awc ordinairc, qu'elle contient, en plü du tait juridigue du pryement,
un autre lait iuridique ertrêmemetrt important : Ia subrogetion, ou cession
d6 droits €t rctioûs. Il se conçoit dù lors gue Ia ttgle spéciale admise (à raison
de8 !écessités de la pratique) on mrtière.de qrittanco simplo ne puis8e êtro
étenduo à la quittanco subrogatoir€ (l), d'âutaût plus que.Iâ submgation càn-
ventionnelle peut cacher deo fraudes,
Mair il va de eoi quo la date certains n'ert erigée qu'en ce qui concerne les
ti6rr (notammoût un subrogé po6térisnr en datÇ, un ce§sio[naire ile la or{ance,
un créancier saisissant). Le dlbitcut ns pout se pÉvaloir du déIeut de dato
cartâine (2), câr il eEt, en tout étet do cause, tanu.
Cette solutlon no prive pas le débiteur du droit d'eriger une preuve r{gulièro
ale la subrogstion, si c6lle-ci est cont€stéo ot Bi ron montant déprs8e 3.000 franos
(éorit : ùt. 1341 du qode civil). Ge n'ert que lorsqu'd, ÿ a quittanco quol,absonco
de date certeine dolt tre lais8e! indiftérênt.

527. De ceftahes llmttaft@s epportée3 à L rubtoÉadon colrven-


ttonnetle. pour êtle GoEplot. :
- §iSnalons ici,
a) Quo l€ cr{orcier, étant libm de roruser la subrogatlon, peut, sn l,accor-
denl, cn lhtit., let effae. ll poulrait, par oromple, êfur stipulé quo Ie subm-
gation vaudra pour celtâiûs âccessoirrs (priyilèg€s et hypotLèqûes, par
exemple), et non pour d'autrss (câ[tionnenents) (3) ;
ü) Quo, dsDs le mêEe ordro d'idées, le rubrog€ânt pout, dane la convention
da subrogrtion, stipuler qu'il colraervora lo drcit de pourEüvro Ie débiteur
en justice comnc prêlc-rwm da $tbtogl lLl, Il niy eurait d'erception quo s,il
y avdt ,raude. LorEqu'utro pareille conveation sxiâto, Io subrogsùt egira
comme prÉte-nour, c'est-à-diro comme cléencier âpparetrt, Ia convention de
prête-nom ne cÉânt qu'un manalat occulto, inoxistant pour l€s tierr. qette
conyention est, en principe, Iicitæ, et le débiteu! n'ost pa8 exllosé à palrer
aleux lois, car si lo ôréâncier 16€I (subrogé) I'aotionnait, il rcpoussereit son
action par applicatioD d6l'article t321 du Qorle civit,Ia convention de prêts-
nom constituant utre contrs-Iettre ou regard do l'âctê qui do!tro au rubro-
g€ent qualité de cIéanci€r (5).

(t) Doctrine qqnltante : voy. notammeut Pl.Âmor et RrpERr, t, VII, tro 1223 i
IiâynENr, t.. X-.VIII, no 32, Huc, t. VIII, no 58i B^uDRÿ-LacÀNrlNBRrE,
Obligo.ions, t. II, tro t528.
_ (2) Voy. &! rétérencos citées à la note préc6dento, ot Bruxelles, 28 mâi t902,
Pûr., 1902, II, S48.
(3) BauDRy-L^c^NrrNERrE, Oàrircaions, t. U, no t529.
(A) Cass.,6 uai 19t5, Por., t9l5-1916, I,285.
(5) Voÿ, les conclu8ioûs du miristèrc pubüc Eous cass., 6 mai fgt5, pécité.
534 r,rvar rrr. oDLrcÂr. vê p^Rr. Exrr!{crro}l DEs oEl,lc l.
-
52t. Du car lpéctsl de3 t otlcas d'aaluranca cortrlrsnt clruas do
lltbrlgattot. Bouyont les policss d'assurences'cho§æ contion[snt uno
-
olauso do subrogrtion eu pmût do l'a8sursut qui a payé lo dommege oontro
. l€a tiors ro6poDsableE. qott6 clauss ê8t dn8i Ubouée : . L'escureut ost subrogÉ
pæ h *û lait ilÿ coarft, aur dmito, aatiou st reooura de I'rssuÉ. qolui-oi
oct tenu de rdil&c' aotto submgaüou dans h quittalco du dommage, et uêne
par. sct6 notsrié, si h compa8rlio I'oxig€ r (t].
Quotlo e8t, oractomont,
'h portée do ootto clau§e? PlûrisurE ob3€rÿâtiotrs
s'imposont.
Il iBporte tout d'abord d'obsæverque le loi du lt iuin 1874 sur l€s sssu-
ranoes tonsstJss e, dals son 8ltiolo 22, cioùr, un cas ato subroBatiol ldrcL
eux diEénnts oa8 pr6yus par l'articls t25t du Coalo ciYil. Cet article disposo'
ê[ oüot, que, par Is paÿ.n0t[, du doûmag8, I'a§sursut est 8ub!og6 à tous l€!
dmits do I'a§sur6 cotrtle los tistE, du lait du dommsgo. Cotto Eubrogrtion,
, qui Ésulto àr ?aÿrn or, opèro do ploin dniit (2). Uno clauss ilo la police qui
' *pmifuitait ootto disposition gerâit dono auperl6tatoiro'
Mair Ia clauso quo trous ovon! cités n'e pâs cotto portés. Ell6 préai8o q[s
la r rubrogation r eri$ta par. b ,.!l fsia DÛ coNrnÂr' ÿeSit il d'un Paÿomsnt
ryoc subrogatio! isgu d'une convoltioÂ? Evidemmont non, puisque le, claulc
oxisto ot âcquiert ses otots ooao, to{;t Pa!M. Ot, la submgâtion nâ6 du
payomert implique, comme condition tttt'rdctrJr, un pâyement (voy. elrprc,
nd 514 et 571i aüc l'une ilss noter du pÉsent trumérc).
Poultent, .tgllo qu'olls 88t libellée, tâ clause a uns utilité : pemettrt à I'ascu'
reur de prendre dès I'origine (ot prinaipalement en car de cü6no€ do l'âs8ur{)
. tout€6 mosur€s utilos otr yuo dg Eéna8gr son reoours contro lea tiers reapoua'
bler (ooDstâtation contradiatoiro des dégâts, trotemment). La olauss envi-
sagée, qui n'*t pcr une subrcgrtiotr conssntio p8t le cr6erci€! (commo tolle,
sllo dovancffeit ls paÿomotrt, st serait, ds plus, Euporlétatoire), 68t dono uno
ctause rud garerir, uno crssion ds cortritrs dmits of aatio[s Eoumiso à lÀ co['
rtition d'un Biûistro (3). ldaü cette déIimitâtio! ne rupprime pas toutos lo!
diffoultés, L'assueur pouûll agir contrs ts tiers responeable avaDt mêmo
d'avoir pqyé I's!sur{? Getto cossioD ds cr6mco (de dmit commun, et non
cersion-subrogatioa apÈr peÿomontl, esLelle opposable au tielc sâtls sigtri'

ert, 11301.
IITRf, tOI. LE PÂYEUEI(T 535
-
flcetion (qods ciy., art. 1690)? (t). Ioute8 cos qrestionr .o\l ,îè, ilovtcrsas.
Lour discussion nous ontrelnêEeit trop loin (t). Ello rssso it d'ailleulE plutôt
au drcit comD€Eoial qu'au droit ciyit, Ie cotrtrat d'arsurenco étant, datrE notrc
législation, glemeuté par l€ Code de commercs.
Signâlons d'autro ptrt, en temitraût, qus trous aurons l'ooc&sion, en étudiant
la subrogation légale, alo laire obsery€r que I'artic,le 22 do la, loi du 11 juin
l8r4 no constitue pa8 un o/ritdàL cas ds « payement avec subrogatioû, (g).
Voyez à co sujot dnfro, no 537, où, apr{s evoir pÉcisé la [ature particulièrs
de la rubrogation prévu6 par cot a icle, nous établirons, en guise de réca-
pitulatioa, u[ tabtoau général iles difiérenteg |ormes de subrogation prévuo6
on matièr€ d'essurenco, formes qui difrèront toutos du payement Àyeo cubm-
gsliorr piolu.t cn iri .

§ 2. - Subrogæion @nser.tiê pt h übirew.


- L'erticls 1250, 2o, pniyoit un deurième cas de Bubroga-
529. NodoD.
tion, la subrogation dits « conseqtis pâr lo débiteur r. Ello s'opèr6, or eûet,
tux tormos mêEes ds I'article susvisé, « sens le concours d€ la volont6 du
créÂncier ,.
Rappslotrs qu'à cet égard, olle ne s'oppose pæ optécifiqwmæ, à la, promièrs
10!86 de sublogâtion, l& subrogstion oonsgntio pâr lo créancie!. En efret; la
subrcgatio! l/Car, s'opère égahrrct , s*1s le cotrcouls du créancier (voy. firprc,
no 5t8).
Le subrogâtion ( consentie par Ie débitour D (4) coLstitue un cas assez sp6cial.
EIle e d'ailleure des ori8ires biotr déte[mi!éos (ir!Êc, no 5S1). On supposo quo
lo débitsur oûlfraiüc l,oû pagæ ra dc$r. §i la sublogation spéciâlê quo noug
étualiols n'olistâit pas, la situation Borait ir média]lement bloquée, car le
trouvoau prûteur no cotr86ûtir& par à avancer les ,onds néceBÀirB8 au payo-
ment du cr{ancier priBitil (condition indispensable pour que co cr{anoi8!
cèdo Ea créânco au nouyeatr p tsu!) sans garantiB, et le créancier primitil
Do consentiro pas davartags à libéror lcs rtrot6s efectéos à la dette (ot nécss-
raires au ûouyeal pr€tour] setr8 ôtro payé. La loi rimpliÊr cetts situatioD en
décidatrt qûo lo débitour qui enpmnts pourra eubroger lui-môme le nouveau
oÉencier ders les alroits ds I'anoi8n, si o€lui-ci est pay6 avoc Ies londs em-
prurté8. Toutelois, poü pr{vonir les fraudes, tre loi soumet cetta subrogâtion
perticulièro à cêrtei[eÊ læwt ûgowcutct.

630. Ilmltatton du suict.


- Laqui,
ost uno hstitution elsot atmpbc,
subrogatiotr cor5etrtio par le débiteur
dans cortaines hypothèses, soulàve

(11 En cs lstrs : VAx EEcxEour, oo. ol roc. ci',.


(2) Cons. a[ssi Liège, 30 octob!6-1959, J*. üèsc, t960, 209 (aII0t qui
lomblê eslet maladroit quant tux pmcéd6s techniques employée poui atteinrlre
L *snttât chêrc,hél- '
Cqss,, 15 ,éi4ol 1938, Par., 1938, I, 4r; 2t octohre t965, Por.! 1966,
-I, (3l
à sa date; VÀt{ EEcf,HoUT, Astÿ;ra,/iæ tcr.rtr,l, n(,. 63 à 69.'
_ (4) L_! locUtion eEt traditionnello en doctrine. Elle est pourtent clitiqualls,
En âlité. elle srt inpordc âu dréarcior Dar Io débiteur. s;i on entend i[elclt
tout demeurrr tdèlo-à I'idéo de la au-brogation co,}iuûio,;?,cl/,, congidéi{e
oomme principc.
536 r.rvns ltr, oBLrcÂT. vê pÀRT. ExrrNcrroN DEs oBLrc^T.
-
de a/rieucce ddfiatltér. L'etrmen de cellee-ci dépassolait Iô cadle d'un tlait6
élgmêttairc. Nous nous bornerons donc à erpoaer les Eotions essoûtieUes, ler
prriacdpcc qui gouyertront le, matièro, sn priant lo lecteur de vouloir bien se
reporter, pour Ie su4>lus, aux traités de droit oivil approfondis, tels quo c€ur
do LaunENr (t) et de B^uDny-L^caNrrNEnrB (2).

531. OrlÉ,hê dê l'ln3tttuttron. L'origi[e ale l'iûBtitution se trouve daûB


utre situation Gpécielo du marché- ds I'ergent qui s1§t produite au début
du XVUô sièclo (3). On a voulu venir en aide aux débiteu8, et leur perEetttr
de proflter des conditions moins ouéreuse8 du loye! de I'aryent, Ésultat qui,
sens uno intervention légale, n'étâit pss porsible, car les ancicns ctéatrci€rs,
sechent qu'il8 n€ pouEdent plus r€placer leur arg€nt à taux él€vé, rêfusai€trt
la subrogation conventionneUe, et, d'autre part, les nouveaur prêteur8 no
voulaient pas e'obliger eans garantiea, On voit ainsi que la subrogation éali8éo
à I'iaitiativo du débiteu! n'est pâÊ du tout uno Bubrogâtion r consentie r par
le débiteur, mais utro m€sure l/rat, destinée À briser, de vive lorce, le mauvair
vouloir des créâDoiels prdtendaut contitruer de béuétcier de conditioB trop
ayantagpusel, eu égard À..1a situation écotomiqus générâlê.
On ne mânquera pas d'observer quo h même situatioD s'eEt produito
€n Belgique (périodo 1933-t935) loEquo le Gouvemem€nt, voulant attein-
dr.e à tout prix la bais8e du loyer dc l'arXent et aoulager lea débiteurs, B'eEt
tmuvé devatrt des irtérêts hypothécaires énormeÊ, cotrEentis uns dizaine
d'a!ÂéQs eupârayant (4). gi h subrogrtiop Éali8éo à I'idtiativ€ du débiteur
n'avait pas 6xisté, il aurait probableEetrt fallu l'inventer, ou bien Éduire
d'autorité Ie loyer de I'argent danr Ie6 contrats en cours. Àu cours de le
période t933-1935, lê gouvernement r{ussit à obtetrir spontânément le réduc-
tiotr de8 intérêts d€s prêts en cours, d'une part, en céant I'Office central hypo-
thécaire, doté de capitaux importânts qui étâient oûert8 sur 16 marcbé à dos
taur d'intérêts très modérés, et, d'auttr pert, str Bignalent ruxdébiteurs obét{E
qu€ grâas à I'articlo t250, 20, du Code civil, ils pouvaiont eux-Eêm€B provo-
quer la conversion de leura emprunts atrtérieura, et ce, moyennant deo lrais
bion moins élsvéB que s'il lâ[eit prîaéd€r per voi€ de lemboursement et do
nouvel emprunt.
5.32. Natrre ,lrrldtque de I'lnstltutlotr. L6 considératioE qui pré-
- le débat qui I'eBt ouv€tt,
cèdent soDt de nature, croyons-nous, à éclairer
en doctrine, sur les particularitéo juridiques do la, subrogation rédi8ée à
l'initiatiYo du débiteur.
Tous les auteun (5), saul Huc (6), considèrent la subrogâtion r conssnüe
par Ie débiteur r comme une opération essentiellement arormale, qui ( heurto

(l) T. XVIII, ûG.37 à 60. autsur eet t?rs coEplet.


l2l
- Cet
Obl;igatiort, t. II, nG. 1530 à t540.
(3) Pour plus do détails, voJr. Pr,ÀNIoL, t. U, no 485.
(4) C68 intérêts comprennen!, en fait, une aasulance contrc te risque de
dévaluatioa de la monnaie.
Oi iiu^rxr; i, xvIiI, n.37; Pr.rrrrôr, t. II, no {84; B^uDRy-LÀcaNrr-
BRrE, ODligatioos, t. II, ûo 1530; CoLrN et CÀpIÎ^Nr, t. II, tro 3l[; JoSSERAND,
t. II, no 89i, dn ,iru.
(6) T. VIII, tro 59.
TITRE IGT. _ LE PÀYETENT 537

tour les princip€s, (l). Voici un ilébiteur « qui s€ dégâgo d'autorité du lier
dans leque! il B'Qtâit enEenE, (2) et transtèrs lo8 güe.uties de sa dette à
autrui I §6u1, Huo coDsidère l:opéretion comm6 parfaitomeut d6letrdâble, à
raison de se§ ld6ultats et do Botr utilité pratiqus (g). En efiet, Ie crtancie!
êr,?cgr,.que lui importeDt, dès lor8, les aocæssoircs de la créance? L,opération
cst, d'rutrts part, avantag€uEe au débitÆur, ef utile au pÉteur. D,riUeurs,
pr€§que tous lss auteurs clrrs8iques, aprè8 avoir constaté l,entorBe rux
rrrib
ciacr, admettent que, d ts ses rdrù&arr, I'opération efi utils à tous, et qu,en
éelit6 co n'est pas par Ie fait du débiteùr que Ie créancier est lésé (4), ncir
paî b, baisic dt hgæ ilc l'argcnt, (5). C'est évidemnent dn6i qu,il iaut yoir
les choses. La subrogation réâli8ée pû Ie débiteur est exorbitante du droit
oommun parce quo, daus oertains cas, justitée par dos néc€ssités particulières,
d'ordrs g6néral. C'c* ce qui I'a fait aûo.ntct. C'est co qui justifle oncorc, à
I'heure actuelle, ron mâintiêû. Ce sont l€s circorutcnca qui justifletrt ü l,orpro-
püetion r du e,téencior, el !.orÀ le fait du übdta,r,. et, quant au surplus, cette
oxprcpriation !'est guèrs si alalnantæ, puisque le î]éariciet es, payé. La.
trarsmission dss stretéc doil, dè3 lorr, lü deEeurer indiféronte. D'aillourr,
riea l'empêche Ie débiteur de I€s efrecter en garartie d,une nouvello detts.
Lâ Bubrogftion Bpécialo de I'article 1250,20, ümpli,fcl,opération et dcoromirc
lôs frais.
Une lois nés, et essiso sur de8 baaes aussi Btablês, I'itrstitutio[ so dévsloppe,
êvidemment, indépendrmmêût des conditiotrs spéciales qü oût juBtiûé son
origine. Elle peut êtrc utiliséo à toutes fftrs, et dans l'importe quelle circon-
rtatrc€. Il en a, d'aiU€ur8 été siûEi du payemont avec subrogation lui-même :
à I'origino, c€ û'était qu'un ofroê d'rmi ; um tois institu6, il peut être utilisé
comEo uode de placement d6 câpit&ux (voy. sùpra, no SIE).

5i!3. Condltloog rcqulses. Il importe toutsfois de remarquer que la


§ubrogatiotr éalisée à - du débiteur est soumise à des condirànc
I'iritirtiye
rigourcræe (e . t250, 2o), À raison des fraudeE qu'olle est susceptible ds
couvrir.
.4,. Cowlil,i,ow de fond. ToutêB les cotrditionB gé$&alcs à ron, payeEent
eyec subrogetion doivont-existe! dens cetle atpècc de pryoDent avec subro-
gation comme dens toutes les autres (6). Il convient néanmoinr d'obserYef
qu'à raison do la nature particulièrE do I'institution, ce u,est pâr un iiers qui
paye, mais le dy'àircûr, L6 tiels se borno à tui lournir les londs pour le pây6ment,
moyennant subrogation.
B. Cotedüiow tlt formc :
1o L'acts du nonoal crl,,pturt etl8. qÿittanco dêlivrée par lo crdancier doivent,
tous deux, rovêtir la formc mtçiéc. Qt psut lâire doux actss, mais aussi têg

(t) L^uRENr, t. XVIII, no 3r.


(z) Jossrn,rxn, t. II, nd 891. in ,!ru.
(:t) Huc, t. VIII, no 59.
(4)- U laut, bie! ertendu, Êupposer que le débiteur a droit rle rembourre!
avant terEe, ou que l& dette est devenue orisible.
(5) L^uRENr, t: XVIII, no 38, dr f,no.
.le (§).Il eu- résulk rotammelt que la aubrogation ne peut être faite eyent que
dottê__soit cririùrc, à moins que le rlébiteui n'ait le dioit de rembourger aiâni
tcme. Voy. EUrc, tro 532, en noto,
538 r.rvnr IIt. oBl.ro r. vo PÂRr. rxflllcrtolt Df,8 oElrcÂr.
-
r{unir on un seul. §'il !r a deux âctæ, il laut qu'ils soiont, dans ls teEp§, eutsi
repproahés quo possible, cat un itrtelTalle trop gratrd pourait faire suspocter
la sincérité do la déclaration quant à I'origine et à la dostitrâtion d€s denieË
(irfro, 2oot 30) i
20 Il ,aut que l'adr dnn rütt, ôonrtâte
la. dcs,i',/,aiD,, .ta, londt .' apurc! une
rncionDo alettê ;
3o II laut, enûû, quo la qU,itta,Æc ootstâto égalemetrt l'ofi,gi,, dca fowb :
pryemetrt oûectu6 À I'aido al€s sommes smpruntéer.
Dan! I'espèco do sublogation quo nous étudionE, on romârqusra qu'il ns laut
pas de subrogation { orprr8sse r. Lâ subro8ation ost ,4cit , Eais ê116 résulto'
Eans eucun dsqu6 d6 oonfu8iot, des lormes spéeialer preaorites par la loi.
Touter les conditiotrs ci-al€ssur éto[céss soril de NotammoÂt on
ce qui concorûe I'aot€, ou lee actes, notariés tout doit 'tgÿ{,rt.
so pa88or deoat lL
'|{i,ailc.
Il ne euflrait pas que les perties l8ssont l'opération eotro elle8, et se mndent
6nsuite che, lo notsite pour constater autheûtiquemsnt co qut a été tait (rl'
L'aate Âotarié €st r€qui8 mêmo otr matièro comEercialo, 8t l€6 procuretions
évotrtuelles doiyent êtle 6galomert soua lolme uotetiéo (2).

534. Rôle du créatrcler. Nous a.von8 dit que lo cléancier doit §ubir
Ia subro8âtion (s . 1250, 2o, -in ffrcl, gon irterYention €6t tréanmoitr§ néce.'
saire, puiaqu'il itoit atélivrù qüttânco avec montion do I'origino ales detriers.
Il taut donc pÉvoir le moyen de vaiucrt aa mauvâise volonté. qo moyon 86
trouve dans les ofTæ th æ auioiæ ilc contigrotion. La quittance du receveur
do la Câi6so des alépôts 6t consig[stion8 mentiornere I'odgino dos lotrds, et'
comrne ce tonctiottairo est un tonctionÊa.iro public, le vou de la loi, en ce
qui Gonc,erns le, lorme dog acter, sera observé.

§ 3. De la wbrogæiaa légale.
-
i, - GÉNû[Àr,trɧ.

5?5. I)éfrottloa et pldrnalpos. La subrogatior légale se produit


en vsrtu de le volonté de Ia loi,
-
et Par le seul efret de cette volonté.
Elle opàrc, en d'autres termer, dlc plein ilroît, dès I'iûstant où lo ,oÈ
cérs se trouve dans I'hypothàse prévue par la loi, sane que lui, ou
le oréancier qu'il paye, soient obüg6s de manilester utro volont6
quelconque. Le bénéffce de la submgaüon est acquis, en quelque sorte,
aatomdfuae arrll\ et, d'autre part, le cr{anoier dair subir Ia oescion
de ses dmits.
Àucunc cotd,ilion ile forme n'est davantage require, puieque le
béaéûoe de Ia subrogation se trouvs inscüt dâûs la loi (am. l25l :

LAURBNT t. XYIII' no &5.


Otiligolîont, t. II, no t532. Co[rto.'cas!. fr.'
n 1891, D, P., 1892, r, 1, -
rlfnf lcl. LE I'ÀI'EXBI|T 539
-
r la subrogation a lieu de plein dmit... ,). Il y a toutefoie, à oet égard,
we récqcc à faire en oe qui ooncerne les ,furs au payemstrt aveo
r.ubrugation l6gale, et lorsgu'il y a lieu à traasmissioo, d,e ilroitu els
inmabilbrs (privilèges immobilien, hypothègues), L'article 5 de la
loi du 16 décembre 186!, qui dispose que la oession d'une oréance
privilégiée ou hypothécaire insorite, oz la submlatbn ù un iboit
sat bltble, ne pourra êtrr opposéo aur tierg si elle ne reoulte d'asteo
authentigues ot I'il n'ert faiü mention de I'opération en marge de
l'iuscription atrtérieurs (terto qui s'applique eù tout cB à la gubro-
gation cons6ntie par Ie cr{anoiæ ou réali#e à I'initiative du débiteur),
tro doit-il pes s'étzndn à la submgation légah, à. raison des termes
g6nérau: de I'artiole? C'est un point gue nous eramineroas ulté-
rieurement (voy. infrc, no 538).
Leg difiérents cae de subrugation légale prévus par I'artiole 1251
du Code civil et leg lois postérieureo obéisgetrt tous è la mhrc pewée
fordanntak La loi présumc que, dans oes difiérents cas, le soloczr
ne payerait gue s'il obtenait, en même temps, la subrogation oonven-
tionnelle (submgation consentie par le cr6anoien). Elle g6nérdise
d'autorité cette eituatiol jug6e normale, naturelle, et orée la subm-
galiot Ugale, opérant de plein droit. Elle srizoplilte de la sorte les rela-
tiom juridiques. Dane oertains cas, toutefois, Ia subrogation est
adnise parce qu'il y a htér& ù faeorit* le pagement,
Gæt anQaaun, eu oela que Ia submgatiotr légâIe ilifibc de la
subrogation oonveltioanelle (l), oonsentie par le oréancier (2). Pour
Ie aurplue, oomme pour toute submgation, lea conditiarc gérrbalês
oommunes à tout payêment aveo subrogation (voy. cuprc, ao 517)
doivent être réunies.
Il va de soi, d'autre part, quo leg oar de rubrogation légale ront
ds droit étroit l3l, et u pcaeat Atrc âendwc po anùgh.

. Il convient d'obssrver que I'absencs alo conditiotrs ds lorme en matièro do


subrogation légalc laisso, eu tout état alo cause, subsistor I'obligation. ile
prouver l, paÿG,,,cr\ oonlormément aux rÈglos générales du droit. Le fait
du paÿeEsnt étârt acquis, a'ost cêlui dc ta s$b?ogatioû qÙ,i se produit de pteiD
droit, dono 8an8 formo quelconque.
La subrogation légala ætu,î béîéfiac erccoidé par Ia loi à certainæ persotrnes
qui payont un6 alotto dont elb8 no sont per pelsontrellomoÂt et immédiâtement

(f) II y a, de plu6, epparomment, I'absence dos conditionr do lorme. Maig


on -!emarqusra quo ætte aD!€rco de conditions de lorme est wn couéquctco
de I'idée même do subrogatiotr légele.
(2) NoIs ne Darlonr p_ar de la subrsgâtio4 rtalisée à firitiatiys d[ débiteur,
parc€ qu'âirsi que nouE feyons yu, il r'agit là d,[tr6 BubmBâtio[ d6 na,ture tÈ;
particulière.
(a) Casr. lt,, 4 mal! 1901, Pas., t90t, IV, 67.
540 LrvnE rrr. oBLrcÂT. ptRr, ExrrltcrroN DEa oBLroÂ!.
-vo
tenuos. CeE perEotrnes peuvent t nonotr au béuéûco que la loi leur accorde;
ls. cho8e eÊt d'évialetrc€ (l).

536. bes dlifi&ents aaa de sabrogetlon légale. Les üfréronts


cas de subrogation légale sont mentionnér, en -
premier ordre, dans
le Coile cioil (art. {251).
La subrogation a lieu de plein droit :
lo Àu profft de celui qü, &ant lui-mênz créanci*, pqe un æéuæiq
préferablc (à raison de ses privilèges ou hypothègues) ;
2o Au pmût de laqabcw iÿan immeuble qui emploie le p a ile
oon aqaisitian aa pqdwnt ilæ æéawiss qai ont lrypothfuue tw
I'immeuble ;
3o Àu proût de celui qui, é,ar.l, tzrtu aeec iÿautæ oa pow ûüt*es
aù pÂyenutüt ilê h ildtz, avait intér6t à I'acquitten ;
4o Au proût de ltbirb bétüfr,ciaire qui a payé de ses denieùB les
dettes de la guccession.
On remarquera que parmi oes quâtre oas, I'ttu d'eur, le ioisièmc
(collens étant tenu a oo d'autrot ou pour d'autres) a tul.e poüe
générala, Les trois autres tre oomtituett que des cas très particuliem.
Indépendamment du Code civil, oertaiaes lnb postérbwcc prér
voient également des oas de subrogttion légale apràs payemeût.
Tel eatr,,towttnmrt, I'article 22 de la loi du ll juin 1874, qui dispore
que I'aesur'eur gui a pay6 le dommage est rubrog6 aur dmits de
l'assuré oontre les tiers du chef du domrnagB (toy, infta, û 537),
et I'action en r{cupération des freir d'assistance, appartetrent aur
commissions tl'assi;ance pubüque (rloy. infta, no 547, ütt. B). Cæ.
oes pr&eü à @ntrolûle.

537. sutte. c.s prévu par l'.rtlcls 22 de la lol du ll Juln


lE74 sur les -Du eu I'occe§ion do parler de
assuraucea.
- Nous avons déià
ce aas plutôt complere de ( subrogation r prévu par I'article 22 do la loi du
11 iuin 1814, et des clonrer il€ subrogation ilsérées dan§ les policea, qui
rcproduisont Ia disposition légale ausvis6e, ou l'élargissent (voy. rnpro'
tro 528, st étude R. De gxEr citée).
Nous ue reviendrons plus, ici, sur les ctcuccr de subrogation, qui sont cucors
ptus éIoign6es du payêmetrt avec âubrogetion préYu pù le Code ciYil quo

(tl ADDlicatioû aase, courante : EE metière d'assurance-âccide[t dits « indi


yidu'eUo1: DreBouo toutes ler poüc€8 pr6Yoient fabatrdon du recours ale I'agsu-
reur lloi dri ll iuin t874. art. t2l coutre le8 tiers. 8ur la lature exacte
do cd cas de eribroeatioi. infto.'\o 591. Cet abanrlon - Voy.
larl, îot îo parl, traltrc
le ou€stion dite drir cudul a'iidomnités ', examiûés âu tome II, tro 1033.
Li iuqe du lond aoprécie souveraitroment'lss faits ilont r{8üIte la renonciatioD
au-liiréTcàâà sutiôÉaUàn: cags', g novembre 1882, Por., 1s83, I,5.
TIIRT TEI. _ I.E PI,IEIIENT 541

llarticle 22 de la loi sur le8


a8suiatroes, et nous noua contenteroDs d'étudier
le cas de eubrogation ldgclc propreuent dit pÉyu pâr .l'article 22 de la loi
du lt juin 1874.
Y a-t-il, €n réalité, payemetrt ayso subro8atioû, st Bubrogatiol légale ?
De prime abord, on pounait le croire. La Ioi ptécise qu6 I'a3surêur qüi a ?cÿd
le dommage esl srtbrogé aur droik de I'assuÉ contre les tiels du chol du dom-
megc. La Bubrogatio! suppose dotrc le po,geneû,, et, d'auhe part, elle o8t
légâle puisque colsactée par la loi qui sê substitue aur initiatiyes éyentuelle§
des parties.
Et pourtant, lorsqu'on va au lond des choses, otr arrive, croyons-uous, à
des cot ah,siolr diffltcntcs.
RappelonB-nous les cotrditions génémles essentiolles do tout payement
evec subrogâtion lsupto, to 517). Il faut qu'un deru paye la dette du débi-
teur. Csl0, ss p!{8snte-t-il en ma,tièrs d'âssurance? EvideBment non. L'assu-
reur qui paye le dommage ne paye pa6 la dette du tiels aut€ur du dommage ;
il paye ra propîG d,clta (f), colls doût il est pertonnellemert, et en tout état
.de cause, tenu en vertu du coûtrat d'assurance. Oû voit immédiatement
qu'on ne se trouye pas en préseDce d'un ü payement avec subrogation r (2),
mâis d'uns subrogation lo,to seîsu lyoy. et comp. rùpra, no 513), qui s'appa-
rento beaucoup plus à Iâ, cossion de créânce qu'au payement ayec subroga-
tion (3). Eû résulte-t-il que l'article 1690 du qodo ciül Bera, dès lors, appli-
ceble? Noû, c!oyon8-Itou6, car la r subrogation r ou cession de cÉance €st
Ugotr . Toutelois le cnâancier ps-ut conEentir au soloenr la cession de sos droits
(cass., 27 léIrfier 1964, Par., 1964, I,682).
Néaûmoins, la loi du 1l iuin l8r4 pouEuit (al. 2 de I'art. 22) en laisant
applicttio! de I'articls 1252 du Qode civil, disposilion pmpre à la wbrogtion,
itrcontestablemeat, puisquo c'est sur ce point, notâmmellt, que le payement
avec subrogation se distingue de la cession d€ crérûce. Mais on peut dire que
le ce§sion do cr{ance t{Bultant de I'article 22 sst une opération sui gercrit,
qui peut s'rccommoder de certainB emprunts aux règles du pây€mênt ayec
subrogation, Églés à l'applicatiotr dssguells8 ui le bor sen8 Di l'équité ne
s'opposont.
§ignalons égâlement ici qus I'article 22 de la loi du 1l Juin 1874 ne con-
cerre que les as8ulances de càocer (ou r de dommages r), et non les assurancos
de peraonnes (ou ! de soltrmes 4 (4).
Il laut raisonnor de m6me dans tous le6 cas 6imilailss où la loi con8âcre uns
subrogatiotr (notamment celui iles articles 19, in frN, et I des lois coordo[-
nées sur les accidents du tmvail : arfêté royal du ?8 §eptembre t93l), ot
ne pâs confondre, ainsi qu'on le fait trop souvent, ces dillérentÆs lormes

.. (1) Casq., 15 révrier 193!, Por., 1938, l,Lri 27 léYtier 1964, Poî,, t96Ll
I, 682, et LAURENT, t. XVIII, no 103.
(2) qass., 15 lévrier 1938;'27 léÿrier t964, précités;21 octobre 1965, Pos.,
1966, I, À Ea date.
l3l Contla: V^N EEcrEoUT, Dtoit tlcs assuta,,cct attetfi.s, Do 172.
(a) Cas§., t5 lévrier t938, Po!., 1938, I, 47; Bruxetle§, 10 lévrier 195t, Rrrr.
ær. 1ctp., t952, 5045. §ur la distinction ertle les asruranceg dc choæ, el
dc pe'dôltri,,,e, yoy. VAN -EEcKBou", Dtoia il.6 ac$.ra,,cci t 1lcsfres, na 63 à 69 i
MONETTE, DE VILLÉ et ÀNDnÉ, Ttoité ass. tcrt., l. lc,t, not 30-39; note P. L.
dans Pcrdcrialc, 1959, III, 30 et suiy.
542 r-rvnr ür, oBl.rcÀî. ve p^Rt. Elrtltcrtox Dag oBLrcÀT.
-
do subrogetion raro rcnru (voy. $rprq no 5131 avec le pcycaecrl aocc anbrogo-
lioa prévu pa! le8 altic,le8 7249 st 1252 du Codo ciyil.
gi on cherche à syDthétis€r l€s difrétentÆ8 lormeo dc subrogation pr{yuos
€r-matièrc d'assur&trca, êt à le8 GoEparêr avec le r pqyement avcc subloga-
tion D prévu par lo Corle civil, oa etrive, crolrons-nouq aux conclusioû8
suivattcs (t) :
lo Læ cl,a ra, de Bubrogrtiotr en vertu desquellea I'âssureut Gst subrog6
par lc scul î@ia dt ca ru, eur droits, actioûs et recouÉ de l'assur{ (voyez
rürrrd, tro 528) Boût, en tout cas, distinctes du pryomsnt evoo subrogatioû
prcprcmoDt dit. En ellet, ou bion ollæ foDt doublo emploi aveo ferticlo 2,
de Ia loi du ll juin t8r4, ou bien euo6 étâblissent uno tubrogrtion conÿetr-
tionnolle là où le subrog[tion légale d€ l'&ttictrô 22 ds le loi sur l€s arsutatrc€a
[o Jors pâr (2]. Dans lor d€ux caa, il s'egit d'utrs subrogstion distincto du
. payemont avêo subrogation r, pÉcisémônt pu,c, qu'oD matièro d'assuranc6,
I'asurtur, cn €xécutant ses obligatiols, ne payo pas lâ dotts d'eutmi, mais
ta ptogtrc tldtc. D'autre part, el dc pht,les clauss dc submgation, tout au
moiar lorsqu'elles pr$cisent que Ia subrogâtion êristo par lo seul lait du
cotrtrat (et per corséqueît aoonl qu'il y ait payement), ont uns portéo
',,êrru
pfur brgc qus Ia subrogation, conventionnello ou légale, qui I'ettrche!âit
au paycment, pât l'assursur, d€ Ba propre detts;
!o LolEque la submgatioD s'atteche au paÿemc , st €st conYerltioûnello
parce qu'en I'espècs I'artiolo 22 ale la loi du tt juin 187{ ne ioueBit pes
(assurancos de personnes par eremple), il n'ÿ s paE r psyement avoc subro-
gotion r, poul Ie motil quê l'tssurlur qü cxécute ses obligations paye ro
proprc ilæc (3), et non la detto d'autrui. On obeorvera dc p&.r quo, ders
co cas, I'applicâtion ds l'alinéa 3 dê I'æticle 22 (transposition, on Ia matièle,
de l'article 1252 du Codo civiu ns jouem même per, tout au moinB de droit,
puisque uous nous trouvons, par hypothèse, dans un cas non soumis à l'ârti-
clo 22 do le loi du ll juiû 187{ ;
3o Irrrquo la sublogation B'attech€ au paÿeEont, el qrc îa*ic,, 22 de la
loi iltc ll juin 1874 jouc (essuranoo dc e,loscal, iI n'y a pas non plus . paye-
mert evec subrogation r (quoique I'application faite, en la matièrc, de t8F
ticls 1252 du Codo oivil par l'alinée 3 de I'article 22 do le loi sur les eÊ8u-
rances conduise plutôt, raoüla-t-il, à la tolution opposée), touiourB pout ls
mêr[e Botit : l'assur6ut, sll pâyânt, peyc .a Ptr!,pra ddaa, et D.ot cêll6 d'autrui'
Lo paÿement avec rubrogation tel qu'il ost pt{vu,,@r h Coila citi Ét doD,c
€rotu, Il s'agit d'un cas do subrogatioD légale æi gcn,ü, qui se rapproche
peuLêtre du peyometrt oveo Bublogâtion puisquo cêrtain§ omprunts aur
Ègles ale cott6 institutioD ont été laits par la loi (Code civ', a . 1252), meis

(l) Voÿ. et comp. à cet égard cas8., 15 lévrier t938' Pot, !938, I, 47.
(2) Dan! lês a8sulallc.e! tb pæaorrca notamEBnt, auxquetler I'etticle 22 ûo
r'appüque pas : voy. rr.?ro, même num6rc.
(3) Ca.sg., 15 lévüer 1938. Por., t938. l, u, et 27 l6vrior 1964, Pûr., 196t,
I, à8'2 I Bruielles. t0 lévrior i951. hco. orc, rcrp., {952, 50&5. L'arêt de 1938
-
pirlciad que, . I'asiutÉ tr'ryÂnt paÿé que re profré dotte, ce pâyomort ne Pouvait
ilonner lieu, suivant les règles da Cod. ci,il, à subrogttion, sotl coîo.r*aont.,,c'
aotr Uîalc r auEEi LÀuRENr, t, XVIU, no 103.
-ÿoy.
IITRE IET. _ LE PAYIXENT 5æ

qui ne s'idetrtito néaDmoin8 pas t ec lü, ot doût, per voie de cons6quence,


tout€E I€s règlcs [e sont pa§, de droit, applicablee (1) ;
40 QueIIe €st Is situâtiotr cn matière d'accitk',lt dÿ Dour toxtog
'f,aooit? du travail :
Gristeût à cet égerd dâns let lois coordonnéeÊ su! lcr accidoûts
l'ùticl6 19, alinét ,, qui pernot au eÀol d'entroprise d'ererter I'action coatre
los tl€rs rcsponsablee aux lieu et plao€ do Ia victimê ou do sæ ayânts droit i
I'attiale 9, qui subroge de plein droit I'assureur, avoo lequel Ie chel d'entrs-
prir€ a contracté pout Iê pâlrêmont de8 allocs.tions pl{vu€6 pâr la loi, aux
obligations du chof d'ôtrtroprire (2). Danr le ces de l'articils t9, slinér 7,
il n'y a paÉ non plur r payement avec - subrogation r. Le chel d'entrepri8€
peyo sa ploprre dotts, coll6 à lâquollo il est tenu cn rortu du contlat de t!a-
vail (obligation do s6cutité). L'ection qus Ie chel d'entrepriss peut oxercer
contro l€s ti€rs respotrsables e8t cell€ d€ la yictimo, c'ost-à-dfue do I'ouvrisn
Il y a donc Eubrog&tion, mais subrogation légale pr{vue par un texte epd-
or'cl (3). Dans lc sêcond cas, o'est la même âctio[ qui est, en vsrtu d'utrê
-

(21 ecrt en yertu de cet article 9 quo I'assureur por[rt erencer contrs les
tiers responsables I'action do la victime, déjà ausceptible d'être, e! vo u do
I'eÉiclê 19, olitréa 7, oxsrcéo par Ie chel d'entreprise.
- L'üÉt
du 7 iÂnvior 1929, Par., t929, I, 52, décide qu'il y â dans
ds cassatioir
ce cas scliolû tliîccb
au proût de l'assureur sur bas6 de I'article t382 du Code civil. C'eEt évidemmont
uûe GrÉut, Cet atIêt r€Donto au t6mDE où on âdmottait séliouleBent ouâ
I'assur€ut, otr payant sa detto, eubigsait-un dommage... Co systèmo est heutôu-
semeut, aujourd'hui, abandonné (yoy. t. U, 2. éd., no 962).
(3) Ce n'est pâs lo cqs !e la sulrogation pÉvu6 par I'article t251, 3o, car,
ainri que nous venons do le dire, le chel d'eutrepüse a pryé se proptc del,la;
mai! la loi l[i accorde, par un texte spêciâl comme ce lut délÀ le css oour
Particle 22 de la loi sür ies agsurancos', la sublogation dans Iâs droik de ta
victime. Il en elt do m6mo do l'âssurcur, Eubrog6 Àu ch€l d'eûttleprise.
Ce n'est pas non plus un r€couÉ du chel d'entreprise basé suil'article L382
du Code civil (casE., t5 avril 1940, Po,., t2i i LÀLoux, Troitl iks otr/tt-
^9L0,I,
544 r,rvnr rrr. oBLtcÀT. -:- vo pÀRr. fxrrNcrroN DEs oBLrcÀT.

louyolle subiogation (lois cootdonnées sur les accidents du travail, art. 9),
oxercée par I'assureur. Cetts subrogation au secoûd degré est, ale plus, une
application puÉ ot simplo de l'article 22 de le loi du 11 iuin 1874 (l)' a8!
I'assuruce dss aocitlents du travail est utro traurance da.choser l2l.

537Ddr. Du ducrotre. L'omce tretiotral du ducroire (arr. roy. du 31 e.ott


-
1939) qui paye la dette n'ost pâs subrogé de droit au ilébiteur. Ls ilucroire
€st, en effet, un coufial wi genæis, el,l'O6ce national du ducmim, oD pâytnt,
paye en r{alité sa proprc del,l,e.Il n'est donc pâ6 tenu ( avec d'autles ou pour
d'autres r. Âwsi. a-t- lallu un texto qrlcicl, l'article 11 de l'anêté royâI du
31 aott 1939, pour établir la subrogatioD.
Nous reviendrons sur la conventioB de ducroire au toEe YI, livro dB
str€tés, uo. 994 ot süvants.

53E. Dc certalaes lormes exacptloaf,ellemcnt requlsoE on


matlèrc de submgatlon légale. Appltaatloa de l'a lcle 6
da Ia lol du 16 déaembc l85l?
- Nous avons ÿu que la Bubrc.
gation légale, parce quo opérant. de- plein dmit, ns requiert auouûe
oonditioû, même de forme. Il sulnt de prouver le fait ilu pqetnnt
(voy. cupro, ro 535, iD fine) portr que I'institution ioue.
L'artiole 5 de Ia loi du t6 décembre l85l erige d'autre part, pour
I'opposabilité eur tiers, la mention, en marge de I'inscription, de
touto cossioû d'une oréance privilégiée ou hypothécaire, « de m6me
quo lr subrogrtion à uû dmit remblable \ ll est cefiain quo cette
dirposition s'appüque à la subrogation consetüie pat le ûéot oi*
(voy. cupra, no 525), mais en est-il de m.ême en matière de subroga-
lioo. légole?
La question a élê æarooersée, Laurent a soutenu la légative,
pr{tendant que lor'rque, légalement, il ne faut pas d'acte (c'est Ie

ù 27.
En ce qui coûcornê lo riEque r mâIâdio prolersionnelle r, voy. l'srticle 48, § 5,
ato lo loi du 24 décombr'€ 1963. Lea princifos rcnt ler mômts (iubrogation légale
sui gcttc?isl.
(li Voy,'caEs., 15 févrior 1938, Por., 1938, I, &, ; 22 mai 1959' Par., 1959,
I. 96r.
(2) VAN EEcKEour, Droit üa ütll!,io,ncc, lcr7/ctlf.es, îo 6L,5o,
ÎITRE IOI. _ LE P,ITYEITENI 545

oâc de Ia subrogatiotr légale), ce serait ajouter à la loi qu'eriger la


mention marginale (1). Tout doit se passer comùe en matièrc de
tranemission de droits réels (pmpriété par exemple), par le seul efiet
de Ia loi. Mais cette opinion n'a pas prévalu, et la jurisprudence s'est
fixée en sena confraire (2). Cette solution se fonde sur le fait que
I'article 5 de Ia loi du 16 décembre l85l parle de Ia subrogatiou en
général, sans distinguer, et, d'autre prrt, sur la circonstance que
I'intérêt dee tierr est identique dans tous ler oas de sulmgation,
Mais il vq de soi que cet article ne s'appliguera que si la subro-
grtion êmporte cessioll. d'lrypoth@uæ ou ib pricilèges immobiliers, et,
d'autre part, qu'il ne protège que les tüerc. Le débitour, trrétant pa8
un « tiers » au BenE de Ia loi du 16 décenbre 1851, ne peut s'eu pré-
Yaloir.
Il résulte de cette disposition légale que le subrogé devra laire
ibesset acte, car, seuls, les actes peuvent être transcrits, inscüts ou
mentionnée en marge. Cet acte eera la qui$ance, car il sulnt de con-
stator ls fait du payement, la submgation opérant, pour Ie rurplus,
de pleia dmit. Cetts quittance devra toutefois üre rutafile, car, seul§,
leg aotes authentiques pouvort être pmduitg à la conserÿation des
hypothèques (loi du LG décembre 185t, art. 2).

B. PRE TER cÀsD! EUaRoGATrox r.Éc,rLr : payExENr


- D'uN cRÉaNcrER PnÉrÉRABrE.

539. Notloa. Il y a subrogation de plein droit, aur termes de


-
I'article 1251, lo, du Code civil, lorsque celui gui est lui-même créan-
oier paye un créancier préférable à raisoa de ses privilège ou hypo-
thèguer.
On suppose donc, eu synthèse, qu'un oréancier postérieur er rang,
ou n'en ayant auoun, prend I'initiative de d6sintéresren, en le payant,
un aréanoier ant6rieur en rang ou preféralle, o'est-à-dirê jouiseant
par rapport à lui, colcczc en môme temps que æéanciæ, d'uûe cause
de préférence. Si le payeneut est efreotué daas de telles conditions,
le solçcra ert subrogé de plein droit au créancier désintéFsssé. Le
or{ancier « préférable , ne peut rsfuser lo payement, oar, sauf fraude
ou obligation irrlaila peruona.e, un tiers peut payer la dette, ot eD.
fait le or6anoier ne refusera jamais le paysme[t.

(1) LÀunEnr, t. XXIX, no 236.


tt922, Pot,,1922,
12) C_ar8., 19 mai I! 310; Bruxslles, 22 lévüer 1868, por.,
!qq9, 97 ; Liôge,_ 90 jqûvier tgt8,
Il, Par., 19t8, U, te2 'pror,
i 4 mal8 1929; Par.,
192-9_, II,- 84. A,ü" , loE ré16lences citêos aü .Rlpc*. tfu droii ùotga:
- \o 76L,
ao H{po',lùuas,
DE PaoE, IIL 85-
546 r.rvnn rrr. oBLIG t. pÀnr. ErrlNcrroN ItEg oBl,lcirr.
-ve
540. Ratson d'êtrê de parell palreEeüt avec subrogatiolr. peut
- On
se demaader Ia raison pour laquelle un céancier postérienr eE rang ou
dépourvu de cause de ptÉlérence prendra I'ioitietiYs de payer un créancier
pélérablo. qofie râi6on, le voici : un céancior p$félable, pressé de receYoir
peyement, peut prendrs la décision al'sxécuter son débiteur à un mom8trt
particuliêrement délayorable pourla réalisation du bien, éYêttualité qui
aulait pour efiet do mettre en péril le payement intégrsl dæ créanciers
poetérieurs en rang ou chirographaires' qeux-ci pêuYsnt, dès lors, avoir le
plus gmnd intérêt à r€tarder le moment de la vents, et, de ce lait, à dé8inté-
resser Ie cÉâncier ûop pressé. Ils ne peuYent le laire, légalemotrt, qu'en payàlt
celui-ci (ârt. 1236, el. 2). g'ils le font, Ia loi leur accorde le bênéflce de la subro-
gâtion légalê. IIs pounont donc 8s passer du consontement du créanci€f
préf6rable pour aboutir au Ésultât qu'ils cherchent sans nuire à leur propre
Bitustio[ i &u contraire, en l'améliorant pour recouvIle! I'aYancê faite, san8
qie, d'eutre part, cela puisso pÉjudicier aux autrsc créâtrciero.
54lr Cimdtttons r€qulses. Trois conditious sott requisss pour que la
subrogation légale se produise. -Il faut :
1o Que le rotoenr soit lui-nêw qéareôer. II n'€st pqs néce88aire qu'il soit
créâncior mutri d'une cruso de prétérsnce. Un créancisr chhoçaghabc peul
agir (r) i
2o que là créarcier payé. par le ro&rr'tt soit ut qéatoier ptéf&abb, q1ui
püme le rotoans r à raison de seE priyilèges ou hypothèques r, dit l'article l25l'
Cette condition appelte plusieurs observations :
a) Il laut qu'il y eit privilège ou hypothèque, soit purement et simplemeat
(E il I'egit d'uD créancier ætocrr cùirngraphaire), soit préléra.ble, c'e§Là-aliro
entérieur e! raûg, Utr oréatrcier muni d'un dloit de rétontion, d'une âotioD
€n rêvocation ou d'ule action 8n résolution n'e§t pas uD créancisr { pélé-
râblo parce qu'il ue bén6flcie d d'uû privilège ni d'une hypothèquo' 6t que
',
les cas de subrogation légale sont de alroit éhoit (2) ;
ù) La subrogatlon légalo n'est par eccordée au c aLcic? a éridfi qui psÿo
un oéatrcie! porrdricùt, o'e8t-à-dire non pélélable. Co tr'est pas cetto hypo-
thèse que vise le terte ;
c) II tr'est pat néccruirc enûIl quo IeB deux cr6tnciers aient u dcüirrüt
comarun. L'article 1251, ,.o, joue par cela seul que les deur oréatrciels otrt
pou! gage h mêmc inmcvbh lSli
3o It laut enût qu'il s'agi5se d'uî paÿc'Iy,,Il, rdgtticr. Pour être régulier, te
payement doit êtrs ,orar, et lait à ,'éché@nca ill4,ent c de Ia dette, si co terme
â étâ stipulé au proflt du cr+snoict (4). Un payement pdricl \o donne pa8
lieu à Ia subrogation légsle (5), Mais 8''rl æl dacG?,é, on pcrr soutenir qu'il

(1) Pr.^NIoL ot RIPERT, t. VII, no 1230 ; L^unENr, t. XVIII' no 69 i B^uDf,Y-


LA'GÀNTINERIE. Oblioatio,{. t. II. no t542, I i Huc. t. !o 67. vul,
(21 Cass. lr.. 4 màIs 190î. Pci.. 1901, IV. 6r; PL^NIoL et RIPERT, t. VII,
1o'1!gg; Lrurirxr, t. XVIII, no. i5 et iuiv, ; BÂuDRy-L^c^NrINE tE,, ObligÛ.-
lioru. t. II.
ûo. 1545 et suivant§.
.l8i BAUbRY-LAGANTTNERIE, Obligatiors, t. II, no 15{3, I.
l4i Cass., t9 mars t9É2, Pet.,7942,1,12.
(5) Bruxelles, 1É novembr3 1899, Pcr,, 1900, II' 129.
IITRE IEI. LE PAYATENT 547
-
n'ést pss [écessairomont bê6oin d'une subrogation cotrvontionneUe, êt qu6
la subrogation légale joue (t).
LorEque l€ créanoier p lérâble est titulairc de plusieus crêencê6, it laut
évidemmott que ,oürcr ses orÉrtro€a Boient pùée8 i sinon il n'y eumit, ru
rogard de l'institution, que payement partiel.

C. DEuxrÈ E cAB DE srrBRoc^TroN r,Écr.r,E : acEETEUn


- D'uN r xEUBr,E ïyporHÉouÉ.

542. Notloa. d'un immeuble qü emploie le prii


- ruL'aequéreur
de ron aoquisition payomert des cr{aaciers auxquels cet, héritags
est hypothéqué ost rubrcgÉ de plein dmit à oes oréanciers.
On suppose dono I'acquieition d'un immeuble gr6vê d'hÿpothèqu6E.
Quelle est la situation en droit commun? L'aoheteur est débiteur
du ptix envers le vendeur, lequel est débiteur personnel vis-à-vis de
ses oréanciers, à concunenoe du motrtant de ses obligations. Mais à
.raieon du fait que oes obügations sont afroctéeg d'uûo gâratrtie Éellc,
et, d'autrc part, du droit de suite qus confère oette garantie réelle,
Ier créanoiers oonsêlvent le droit d'eréouter sur I'immeüble, son
détenteur étqnt tenu ob rem. Si oelü-ci pâye son pri.r entre les maine
ilu vendeur, et que le vendeur dissipe le prir, l'aoguéreur restera
l,err àb ron. C'est I'inooavédent de I'achat d'un irnlneuble hypo-
thégué. Auasi aohàte-t-on fréçremment en stipulaat que I'immeuble
est guitte et Iibre de toutes ohargea r6elles. Mqis oela ne met par
enoor.,e I'acquérrur tout à fait à I'abri, oar il no dispotera que de
I'action en résolutiou de la vente, avec Ie risque éventuel d'iasol-
vabilité du vendeur, après gue les oréatrciers auront poursuivi sur
le bien lü-même. Il y a un moyen plus simple d'éüter oes diffioultés.
L'aoquéreur payera son prir entrr les mains iles créanciers, qrl
désintértessera de Ia gorte. Ce payement le libèrs euvers le vendeur,
oar les dettes de ce dernier renont 6teintes à due concurrcnce (2).
Pour favoriser pareille ohose, la Ioi accorde à I'aoheteur le bénétce
de la subrogation ldgale.
Quelle est l'utilité de pareille submgation, puisque la oréaloe de
I'aoheteur-subrogÉ est neutralirée, oompensée par la créance du
vendeur quant au payement du prir (voy, la note précédente) ? Poui
rép<indre à cette question, iI faut d'abord préeieer son sultat, Pat

(l) B^UDRy-LaGÀNTTNERIE, Oüligarrbnr, t. II, no 1543, II; Liàge, 20 mei


1891, Pos., t89f, II, 37{, Cotttra: LÀURENI, t. XVIII, no 79; IIùc; t. VUI,
no 67. -
[2] Par compensation entre la créaDce du vendeur {prir de vento} sur I'ache.
teur, et celle de l'achetam (âction personnelb *sultânt du payodent par un
tiers) sur Ie vendeur.
548 lrvnu rrr. oELrcÀT, vo pÂRT. ExrrNcrroN DEa oELrcÀT,
-
le fait de la subrrgation légale, I'aoquéreur a dégormais fupothque
sut son pruprc àiez. Situation a.6oe, surprenatrte, our la possibilite
de laquelle on discute déjà (t). Passoag gur ce point et demandons-
noug où cela mène. fl faü supposer qw cerbba æéa àÊrs itlx,cii/s
,ù'or.t pas élé pqb, et exercent des poursütes sur I'immeuble, fait
qui se produira certahsment s'ils espèrent que I'immeuble atteindra
un plus haut prir gue Ie prir d'aoquioition. Dans ce cas, un ordrt
s'ouvrira, et I'aoquéreur, su.brogé aux droits des créanciers premiers
insorits, sera toujoum certain de rotrouver son prix. C'est I'utilit6
de la submgation légale.
tt3. gubrogattoû et purge h/pothécaf$. - UdIIt6 de I'ur et
l'sutr€ pmcédés, Depuis l'imtitution do la putge hÿpothécaire, lo paÿe.
-
ment eyec subrogation dês cr6eDcisrs itrrc,rits par I'acquéreur d'un imEeubls
hypothéqué a perdu beaucoup ds son utilité (2). Lorcque los hypothèques
dépassent la valew du bisn âoquis (seul ces où le subrogation Iégale présente
do I'intérêt I aoÿ. tupla, no 542), la pmoéduro do la purge hypothécaire cst,
cn eûot, plus radiaale et plus stll (3). Elle est toutelois compliquée et ltâyeuso,
ot c'6st ca qui erplique qu'on Eoourt encore parlois au pâyomBnt du prir
al'aaquisition entrc les mÀitr8 dos oÉalcieÉ inscrits,

544. Chemp d'sppncatton ds t'rfttcle l25l' 20' du Codo dvll. La


loi ue parle que du payement du prir ontr€ les maim de8 cI{anciers -àÿpo-
t rdcsirrr. C6 t6rme D'art pos ; il laut décider que le mot ( hypothàquo '
'/,s,tictif
comprend également le fbîlègc (4t,.
D'autre pârt, la subrogatiotr u'eriste qu'el co qui concerne Ies acquéreuÉ
ùirr;mellbht. LoB subrogations légales sont de droit étroit. Dâns los ( im-
meubles r, il faut toutelois comproudre les ùoiu innobiliæs l5l.
Lo tbtoaobe etféchcngrirro ne bénéflcieût pas de Ia submgation étabüe par
I'article 1251, 20 (6), cqr ilE ne peyent pas de prix. g'ils peystt læ céanoi€r8
ile leurs deniers, ils selont subrogGs etr vertu do l'e{icl6 1251, 30, et non 20.
D'aiùeut8, den8 le tond, l'ârticlo 1251, 20, n'æt qu'uno application de t'arti-
cle t251,30 (7),
D'eutms diiaa téÊ sê pr{§sEtent en ce qui cotcemo I'application de I'arti-
alo 1251, 20, Elles d6poseent le oadre tl'un traité élémentaire. Nous r€tYoyons

lll Vov. L^uRENr. t. XVIII. no 83,


lri Leïayement a:vec subroÉation ne met d'ailleurs pas l'acquéreur à l'a.bri
ile tout riiaus : vov. LAUIENT. t. XVIU. no 82.
l3l Vov.iur la Dioédure de ia ouse hipothécaire, t. YII. na 859 et suiYetrtr.
tdtto ;rocédura ollê-môms esf rai'e. éi raison de I'irstitution do la ,ntrt
Uacle. ouli ooàre afiratrchissgmont de toutes charreE réellsg sur I'immeuble dans
qüâtrtit?j de'ventss Da? iurticc ou à son interveition. Lt puge hypothécaire,
de même que la su'brcgetion op6lant au proflt do I'achotêur d'un immeuble
ùypothéqu6, supposont une aliéûation ooaonlsift.
(4) PL^NroL, t. II, no {96.
l5l PLANToL- t- XVIII- no 85-
ioi l,runrxi, t. xvul; no 91. - comp. BaUDRy-LACANTINERIE, oùlircrdorlr,
ü II. no 1555.
(r) LAUnENT, t. XVIII, no 84,
TITNE ICI. _ LE PÂYEXEXT 549

à a€t éBard Ie lecteur aux ttaités approfotrdis do Lauent ot de Baudqr-


Lacautirorie.

D. TRorsrÈxE c^§ DE BUBRoc^ oN LÉG^LE : pEisoNNEs TENUES


- D'^urREs ou pouR D'AUTRE8 p^yEtrENT DE LA DITIE.
^vEc ^u
545. Nottoa êt pldnclpcs.
- Âux
la subrogation a lieu de plein droit
termes de I'article l25L,3ol
au pmfit de celui qui, étant tonu
avec d'autres ou pour d'autres au ptyement de Ia dette, avait intérêt
de I'acqütter.
On remarquera qu'à I'encoûtr€ de8 ûutrcs cas de submgation Iégalo
énumér{s pÀr I'artiole t25t, qui sonü dos aas spéciaer, DouB trour
trcuvono ioi devant une formule ilc porth ghbale. La Ioi ae préoiee
pæ nno hypothàse particulière ; elle énonce 'm piutpe. Ce prin-
oipe, contmversé sour I'ancieo droit (l), fut consacré par le Code
civil. C'est une applioation marquatrte de la subrogation conv€tr-
tionnelle pr6aumée.(2), et à ce tittr g&éralisée par Ia loi soug la forme
technique de subrogation l6gale. A cet égard, ron fondement rationnel,
« d'équité » disent les auteurs, est müifeste. II est éyident Ere lors.
qu'ol paye uno detts à laquelle on ost teau aveo d'autres ou pour
d'autrrs, dont, en d'autres termer, on ne doit pas rupporter seul
Ia oharge, il est convenable qre le colcew soit armé pour rsoouvrsr
ce qu'il est autorisé à leoouvner. Cette arme, o'eet le bénéffce de la
eubrogation légale.

546. Ooadltloas ûeqalse§.


ronr - La loi formulant, dans le oas qui
occupe, tt priruipc, il convient avant toutes choses d'en pr6-
ciser I'eraote portée.
Indépendamment üt pqemeæ de ln dee, ooûdition gÉnérale de
touts rubrogation (et qui suppose le désintéressement oomplet du
orranoier auquel on sera rubrogé), Ia loi exige, dans le chef du sokaræ,
I'orr,rorrrolr LÀ DETTE asec ûauttes ou pout ttrcufies.
Il faut donc^ qu'oa soit, à tun ou à I'aube tk cæ titr.es, rnxu d Ic
dede. Si on paye uro dette à laquelle on esl tttolanent ébangù, doît,
or n'est tsnu à awun ile ces tifres, il n'y aura que posciàilité de subrc-
galioll cofiçeüionmlle, et r.oo, de subrogation légale. Si, d'autre part,
on paye une dette dont on est se*l tenu, Ia sulrogation tre se congoit
évidemment pas.
Nous vermns dans un instant oe qu'il faut ettendrè par les mot6

(t) Voy. L^uRENr, t. XVIII, no 95,


(2) Voy. !ürra, no 595.
550 r-rvnr rtr. oBr.rcÀr, pÀRT. Exrrxcrrox DBs oELrcÂT.
-vs
q être tenù àrrec d'autres ou pàur d'autrts » (r'nfra, numéro süvant).
Observons ici que la loi o;oaæ que le solpans doit avoir inüiêt il'qùinci
la ileae.ll æ s'agit pas Ià d'une conditiot ilbincte, mais tl'une simple
æwégabue dô I'obligation avdo d'autres ôu pour d'autres. est Il
évident que ce u'est que dans oes oae qu'on a « intérât d'aoquitter
la dette ».
547. Appllcatloas. Quelles sont les peraonnes qui 6ont tenues
( -
r avec d'autres D ou pour dtautreg »?
Ces formules paraissent, comme telles, assêz vagues. Des eremplei
vont pr{ciser la conception de la loi.
z{. Sont tenus d'une dettê. ccec iÿaubes ! Ie débiteur soliddrc; le
débiteur irdioisiblei lea caitinns, mais uniqusmetrt dans leurs
-
rapports cnte dleq et non vis-à-vis du débiteur (l); enûn, les per-
ronnes qu'un hi spéciale déclare .obligées ayeo d'autres personre§.
Tels sont notammert lea natabes, pour le payement dee droite d'en-
regiltrêment afiérents à leurs actes (loi du 22 frimaire an VII, art. 33,
al. 2); les huissiers et oommissairss-prireurs, pour le prix des adju-
dicationg (Code pmc, civ., art. 625), etc.
' Toutês oes personnes sort tonues d'une dette avoc d'autres. Eller
y aontr obligées, donc non étmngères à Ia dette, et ne sont pas seuJæ
obligées.

B. Sont tenus d'une dette pow ùarûrus : la cattion (personnelle


ou r{elle) dang ses rapports avec le débiteur (2); Ie lüers ütentew
d'un immeuble hypothàqué, relativement aux créanoes inscriter I
enffn, d'après la majorité de la doctrine (3), les personnes qui sott
tonuer, otr raison de lerur ræponsabiliü pmfecsbnndle, d'exéouter
I'obligation aooumée ou encourue par ure autre, et non. acoomplie régu-
lièrrment par celle-ci. Tel par exemple le notaire qui, déclare respon-
salle des suites d'un prêt reçu par lui, a désintéressé le prêteur (4).
Lea commis$ot s d'aæi,/arcc pûùliqt sont-elleE §ubro8éeo légalement daur
Ies droits que I'indigent, qu'elles secourent ou hospitalisent, a coDtre les sieû8

. (1) Voy. l'utrs de. notes suivantes.


(2) Dans lâ théorio traditiotrnellê, la câution qü e peyé dispo8e do deur
ecfione ile Êon choir i I'ectiotr !,âso'ln l& lart. 20t81 sl l'âction rnrblooal,oha
{art, 2029). Nous royierdronr ruï cotte thédrio au toine VI (titre du ciutioa.
n6ment), st nour y démontrrlons qu'en éâIité, cer deur âctionr ont été
futirnrüct.
(3) Cor.rN et CAprr^Nr, t. II, Do 315; Pr.aNror. st RrpEm, t. VII, no 1228.
(4) Civ. Liègo, 19 jenvier 1912, Po,, t9r2, III, lot; ciy. Namur, tg juir
{9è5, Pa!., 1946, III, 66.
.IIITÀE I3!. LE PITYE ETT. 55r.
-
en vsrtu des alticle§ 205 et suivants du Codo civil, ou contro los tieË respon-
sables de .la bleB8uro ou do la maladie qui a justifié ]'assistanco ?
Aux termes de I'article 30, promièm Édaction, rle la loi du 27 novembro
1891 (disposition qui n'a pari été abrcgée par Ia loi nouyello du l0 nar6 1925
sur I'assistance publique : civ. Bruxolles, 6 ayril 1951, Par., 1952, III, 69)r
« Ie remboulËel[e[t deE lrâis d'assistance lÀits en exécution de la pré8ente loi
est poursuivi, soit à charyo des percotrneB secourues, soit À chsrge de ceux
qui leur doiveût de§ sliments. Il peut être égaleEollt pouBuivi à cltarge
-
de ceur qui sont responsables de la blessure ou de la maladie qui a néc€ssit6
l'assistance r.
Quelle est la trature juridique de cetto r action en remboulseEent r?
§'agiLil notamment d'un cas do subrogatiotr légele, les commissiots d'assis-
taûce étaût tenues r pour d'autrus r au payemect de le mêmc d.rr, qui pèEd
sur ces derniers? La qusstion a donné lieu à une jurisprudeûce toullue,.aboû-
dant€, et doût le moiEs qu'on puisso dire est qu'elle manquait d'lomogÉtréité.
C'est dans ces conditiols qu8 lo législateu! eBt iûtolyehu (loi du 23 iuin t960),
en con8acrant un8 nouvelle rédaction de I'artiole 30 de la.loi du 27 novembrs
189I. Il réBulto de ce texte : ..

10 Qu'on oxeryant I'ection 6n lemboursement des lrais d'assistance, roit


À charge des porgonnæ a€courues, soit à chargo de ceur.qui leur doivent
. des aliments, soit à charye ile ceur qui sont re8ponsebles ds le blessulo ou
. de lâ melaatio qui a.nécesrité l'assistatrce, Iea commissions d'assistânce publique
: exoroent w ihoit pnope, distinat ale toute idée de subrogstiotr légale (voy,
avânt la loi louvelle Brurolles, 27 juin 1960, J. T., t961, 25; cas§., 3 octobre
1960, Pa,., 196r, I, t24 ; spés la loi du 23 juitr 1960, cass. 20 ayril 1964' P4t"
1964, I, 891) ;
20 Que lorrqus la blessurà ôu ià maladie sont te Êuite d'turLe irrrfracrirrû,
l'âction psut être erercée on même temps ot dovânt les mêmee juges que
l'action publique (cs point était controvêEé evânt la loi du 23 iuin 1960;
cstt€ loi est applicable aux faits ântérisuts À sa publication : Bruiellea,
29 ayril 1961, Reü. ur. lesp. 1961, 6768) ;
3o Que I'ection en remboursement der ftâis d'assistânce cc ptcaoit par
citq au, o1{, slil e'agit al'une inlmctiotr, contormément âu ahapitre Mu
titru prélimtnairc du Qode ile procédure pénâlo (artialês 26 ot 27 nouvcaux).
Toutes ce8 §olutions qui oDt été groupées en un telto unique, lea erti-
-
cles t, et 18 d€ le loi du 2 eyril 1965, otrtlalîallt com6letivem€ût I'abrogation
ile touter tes lois antélieur€s 8u! la matièrc (art. 22 de Ie loi du 2 av l1965),
. et dont il laut lapprochêr les articles 6 et , do le loi du 3 aYlil 1965 sur le
f.orih cphial ilacsi{,,ar.æ (question difércnte) - 8'in5pir'€nt essentiollsmoDt,
cloyons-nous, de congidérations prs,Smatiques. Voy. toutolois sur les con-
structions juridiques posaibles de l'article 30 do la loi du 2, novembre 1891;
: tel qu'il est modillé pat la loi du 23 iuin 1960, L. §u(oNr et J. KtnxPÀrRlcx,
Lc lcfi.bolu;l.tatllt N ih, flüh tassirlartcc pat'b gerwuv sccourue, æs tlébiletrt
.îaldfllcn s, e,les tirl, tctporsabler, BmxelleË, 1962; Liè8e,2 aYril1963, Par.,
, 1963, II, 94. Voy. eus8i su! la matièrc pâss.;I ianvier 1964, Par., t964, I, 485;
20 eyril t964, Par., tt964,I, 891 (et la note de la Pcrioirie).
En maiièrê de baur comwtciaùo, il existe un ces spécial d'application ile
l'article 1251, 30, du Codo civil. Voyez à ce sujet t. IV, no ,93Ddr, litt. B, ro,
552 r,rvnr rrr, oBLIGÀT. ve pÀRT. Exrlrcrrox DEg oEr,rc.f,r.
-
c, €E note, Yoy. auasi, en matière d'cccddeatc du ,taooi et de naladiee ptofcr-
tio*twllcr, cê qui I été dit tupa, no 537, 4o (Bubrogatio! légale rui gcaaric).

O. Par oontre, De gorü cn aucùni lapn ,enzs ( avec d'auties ou


pour d'autres » : le débiteur conjoint (ll; l'oÂsareul (21 i le sous-enta-
prcnêur Et i paye ses ouyriep§ ; lofi,ce noriorul dù daÈoire (3). Toutes
os8 personne§ payent leur ptopru thlîq et rieû que cette dette (4).
Elles ne payent pas uûe ( dette dont elle§ sont tenuer avec d'autres
ou pour d'autres D.
Le tatew qui paye une dette de son pupille, le zlarü qui paye une
dette de Ba femme (dont nour supposons qu'il a'est pas tenu), ne
bénéffoient pss, comme telc, de la subrcgatioû Ugûle (51, oar I'un et
I'autre payent uns dette à laguelle ils aoat tatalù.ent é,ïangers, sa'ul
§'iI8 §ont, orec I'incapable, pùsow,eùemeùt tenus de la dette.

548. LImItes de la subFoSatton.


- Il vanodesont EubrogÉes
soi quo les p€rsonnsa tonue§
d'utro dettæ avec d'autres ou pour d'auhos quo drtrs le8
limites où leur situation do droit leut accorde recours rrar-à-r,ir .L c.üu cot rlc
Wi ib foû oahi,r la sÿbtogaaio$. qeux qui ont payé étalt tanus porrr d'autreÉ
sont évidemmsnt rubrogés pour tout ce qu'ils ott débousé i cour qui
étaient tenus ooeo d'autres domeutent tenus pour leur oomptê potBonnel do
la partie de la dette qui leur incombo à co titm, et n'ont lecour8 oonttts l€!
corlébiteurs que pour le surplus (6).

E. Qu^TRrùüE c^B DE suBRocarloN LÉG^LE: EÉRITIER BÉNÉrrcrArnE


- OUI IÀYE LEs DETTES DE LA §UCCEs8ION.

6,39. Notlor et prlnclpea. L'hériti€r bénéflciaire qui paye, de ra


-
daniæc l1),les dettes de la succ€§sion est Bubrogé aux droits des créanciers
ou légataires qu'il peye.
Cette subrogation se iustifle par l'itrté!êt qu'il y a de hûtôr et ds simpliffe!
une liquidation, car I'héritier bénéflciÀile aura, par la subrogation, I'assurance
de r9ntr€r dans 8o3 lond8, a'il a payé, de ses deniers, au-delà des foFces de la
Succæsion.

(t) LAUnE r, t. XVIII, no l0li Huc, t. VIII, no 75; BauDRr-LÀcax-


TINEnIE, OüliroriotB, t. II, no 1557.
(2) Voy. rüpra, no 53r, en ce qui coucerne Ia bese exacto de la subrcgation
qui eristé, dans plusieurg cas, au proflt de l'assurou!.
(3) Voy. suprc, no 5s7Dir. La rubrogatioa e8t toutefois assurde À l'Olnce
n&tional du ducroire en vertu d'utr tetle q)hial : I'article 11 de I'arrêté royal
du 3t marE 1939. Voÿ. ad gcttÛdia, t. VI, no.994 et suiyâDtE.
(4) Ca§s., 17 lévrier 1964, Pas., 1964, I, 682.
(5) BAUDRy-L^c^NrrNEnrE, Oùlirûraonr, t, II, no 1560.
(6) Voy. cass., 6 marE t96lr Pos,, 1961, I, ,30; Pr,ÂNIoL ct RrpEBr, t. VII,
\o 7228. in fr^..
(7) S'il pâye avec les deniers dc la anccçrsion, il paye co qu'il doit comme
héritior et avec les biens héréditaires ; il ne peut donc êtro queetion de subro-
gation.
TITNE IOI. LE PÂYETf,II! 553
-
L'Xé tier bénéflcirho n'est sublogé Uy'q,I,twr, qrr'à, c,oîcuE€nco do sa part
héÉditaim. §'il paye la totalité de la dette, alors qu'il y a plusieun héritiers,
iI ne la paye paa comrne . héritie! bénéfloiairr r; d'où la néceesité, pour la
portiotr qui sxcède sa part, de rtipnlzr la Eublogation.

Srcrrox III.
- Errrrg Du pÂyExErrr
^vEc
surRocÀrrox.

â5O. Hnclpea. Nous avons dit, et maintes fois r{pété (voyer


-
notarnm€nü nor 513 et 514), que Ie payement avec submgation est
\\e insti,tu/,ion complæe, compoeée de deu: éIémênts difiérents, da
deua bruæhes en quelqus sorte : Ie prycnen d'une part; la cession
ile créarue de I'autre. Dans I'institutioa, ces deüx branches sont
indbnciabls (l). Elles se mêIert intimement; elles doivent se com-
biner, se fusionner pour donner à I'institution son aspect ffnal véri-
table, sa phyeionomie eracte.
Cæt état de choses appùrlt nettement dans Ier efetc du payement
avec subrogation, dont nous abordons à present l'étude. L'énuméra-
tion de oeg efrets, et leur classitcation logique, est commandéo par
ce gui vient d'ôtrc posé en principe : iI y a, dans le payement aveo
oubrogation, des elIets qui pmcèdent de l'élément « cersion de oréance »,
et d'autres qui découlent de I'éIément ( payement D.

551, Blfals apprrcntés à la ætlon da æssba de oréance.


Le payement avec subrogation est, dans la réalité der choses, et
pour unê part, une cession de oréatrce,
Le subrcgé se eubstitue, par le payement, au submgeant. Il est
cn ses lieu et plote. II détient *on action, qui ue « survit » pas au palre-
ment, mais lùi est eÜet ent céüe $oy. supta, î6 377, 513 et 514,
et infra, noe 553 et suiv.). Il eterce donc désormais è son propre
compte l'dinn nu cnÉrncrrn, auquel il suceède. En agùzaantr comrne
eabrogé (21, il est aux dmits du subrcgeant; iI s'est substitué au
subrogeaat, et sa situation juridique esl lo rnêne que celle du subro-
geant, du crcancier primitff. Tout se pa*se, en d'autres terrnes, comne
dans la cession de créance.

â. Il en résulte qrue le sok'etæ est subrog6, substitué dans tour les

(1) CesE., 5 d6cembre 1949, Pûs,, 1950, I, 229.


Âursi uû payoment avec eubrogation dans Iequel le créancier primitil conrer-
v€rait tous 8e3 droits contre lê débiteut est-il iuridiquement -inconcevable :
caEE., 2 décembll 1949, Par., t950, I, 204.
(2) RappelonE qu'il ne doit pes agir comEe 8ubrcgé. Indép€ndamEert de la
8ub_rogation,-.il
-con-serv6 s€8-actions
peEonnellos, s'il en poasède (i,oy.
- srpi.,
no 516). De tà, l'utilité pour luido pré-ciser
en qudlle qualitléil a8it.'
554 trvnr rrr. oDl.lc'irr. --i- ÿq pÂRTr f,xrrNcrlol( rrEs oBLrcÀT.

t iboits, dainw, prio. ègæ d .h;gpotlû4aës » du oreancier primitif


oontre le débiteur (Càde civ.; art. 1250). Il bénéffcie également'des
caa,iannernintq des magetæ ile procéil,we (compétence conimerciale,
alor-s que I'exercice de son action personnelle n'aurait, peut-être,
donné lieu qu'à oompétenoo civile), des avantagsr acquis par Ia
cauie s'il a payé un créanciet taisfusant, dea nburs écenluelc doû le
oréanciêr prinitif disposait, à raison de ea cÉance conne lcs tiars (ll
(aotion en responsabilité contre ùn nohire, phr eremple), de Paaian
en solüion poü n n-Iûyemefi ih, pri,6, (2) (s'il a payé un vendeur
d'immeullé alorr quti 'l'acheteur tr'avait pas êucolre ptyé son prir,
par oxempls), etc.

B. Mais si le subrog6 prend tous les deantages de la gituqtipn résul-


tant la oréanoe primitive (garanties réelles et personnelles notam-
de
il
Dent), en subit également, en revanche, tous les inænçeniena.
Cest sirsi qu'il n'aura droit qu'aur seuls in érélc de la oréance, même
si celle.ci est à intérêts réduits; gu'il devra subir toutes lea e.rceptbns
que le débiteur aurait été en droit d'opposer à son créanoier primitif,
et .qn'enfin la prcaoiptinn sera oelle de la créance primitivel même
si le subrog6 a payé err un temps voisin de celui où cette preroription
allait être aoquise.
Il en résulte que, dans oes difrémnts cas, le so&rezs aura intérêt à
véri6er minutieusement sü ces dions ptsonwllæ s'il en e:iste,
bieo entendu ne lü confàrent par urie silaatûôtt - plus
- faeoruble.
Cela peut se présenter pour les intérêtr, pour les exceptions, et sur.
tout pour la prrsoription (3). L'aation personnelle du solvezs ne re
prêscrit, eD principe, quo par trente ans à dater du fait qui y a donné
naissance, taadis qu'en matiàre ile rubrogation, le subrogé prend la
crdarice avec Ia prercription en cour§.
Nous avous indiqué pr6cédemment IeB actions peroonnelles qui
peuvent, éyentue[êmont, oômpéter an solçens (voy. suprc, no 516).

552. Bfiets appar.;ntés à Ia aotloa de payement.


- Le peye-
ment aveo subrogation n'êst pas reulement une cession de créanoe;
a'e*t a\ssitun, pqenàû. PIus eractement, c'est une oesgion de créance
gui prend son point de départ dans un payement. Ce caraotère pmpre
lat resb, et se r€rlète puissamment dans les efrets de I'inetitution.

(1) LauRËNT, t. XVIII, no ll3; CoLrN st CÂIrrÀNT,'t. II, Do 317.


(2) L^uRENr, t, XVIII, no ttt; GoLIN et CÀpIraNr, t. IIr Bo 317,
(3) Voÿ, pour plus ds détails, Pr,^NIoL et RtPEnr, t. VII, Do !.242.
TITRE IêI. LE PAYEIIE1TT 5b5
-
Cegt en raison de .cette gituation que le payement aveo submgatiou
f,ifiùe assez fortùneü ib la ce;l,sfo.n ile æéaw lll.
Cet état de ohoses so marquo en troir points :
A, Le soloens n'est submg6 que daw la mestre th ce qu'il o efecti-
sùtmü pqé (21.
Cela est d'évidence etr cas de payement partiel (3),. aveo quittance
oorrespondante ; mais oela est aussi vrai en cas de peyement partiel
avec quittance du montalt tntal de la dette (remire partielle de Ia
dette), ou dân. touts autre hypothèse aralogue, Dans Ia cegtion
de cr{ance, les principes sont difiérents. Même s'il paye Ia oréance
à un prix inférieur, le cessionndrs peut réolamer le montant nominal
au débiteur. La raison etr ert que la cegsion de cr{ance ell, lol'e ltetala;
le cessionnaire achète une oolew à rlu, prir Su'il ûxe; il cpécula. Dans
le payement aveo subrogation, il ne spécule pas; il page. L'opération
est, danr son prinoipe, désintérussée. U ns peut dono reoouvrer au-delà
de ce qu'il a réellement payé.
. En d'autrrs tennes, Ia remise partielle de la dette. proffte au übi
,eur ;
L€B aEêts Boulignont que cela est utrs cons6qu6ûco d6 Iâ ( Eaturo Eême t
du. pag.mct evoc Bübrogftion (4).
8.En cas de payement partiel et d'insolvabilité subséguente du
débiteur, le or6ancier primitif priza h sabrogé ilans l,e reæuerqnaû,
du atrplus ilc la eémtc.
C'est la règle formulée par llalt'iclo 1252 du Code civil (Ie eeul
tüte Ei parle des efiets de la subrogation), et qui Ee tradüt dans
I'adage Ncmo corrtra se eubmgææ cerl*dw.
On suppose donc un payomeût aveo rubrogatiou ne portant pag
§ur h totelité de la créance, et sam renise de dette; sn d'autres
têrmeE, un pa.ÿement partiel (uemple : dette dp 100.000 fraacs,
payable par acoomptes de 25.000 francs; payement avec subrogatiou
du promier acompts de 25.000 franos I survenalcs ultérieure de I'itr-
solyabilité. du débiteur), Que se parse-t-il en matièrr de cessioo de
æéance (partielle bien entendu) ? Si le débiteur trs peut plus paye!
Ies 100.000 franos, oédant et oessionn.airo üendmnt en Goncours sur

(1) Arg, cass.,5léyder 1959, Por., 1959, I, 575.


(2) Cass., 15 mars 1928, Pûr., t9r8, I, 111; GaLd, 12 eyril 1899, Per., 1894,
II,56.
(S) §ur les autre8 conséquencec du peyement partiol, voÿ, mêm€ ûumérc,
t r. B.
(a) Cass., !5 mars 1928, Por., t928, I, tr.t.
556 r,rvnr rrr. oBl,rcÀr. ve pÀnr. ExrrNcrroN DEg oELrGÀT.
-
Ia somme recouvrable (supporons 75.000 franos) chatnn ot proportion
ilp ca créor.ae, Il y aura donc répartition au marc le franc, et Ie cédant,
parce gu'en Gotroourt aveo Ie oosgionnaire, ne touohera plus les
75.000 francs qui Iui rrcstent dus. En matière de payometrt aveo
submgation, il en est autrement. En vertu de I'article 1252 du Code
oivil, le créancier pnmitri pri;mæa Ie sulrogé. C'est-à-dire qu'il réou-
pérera ceul leg 75.000 franoe qui restênt rscouÿrables. Le subrogé ne
touchera rien (t). Il n'y aura pas ooncours eatre les deur cr{anciers.
Le subrogsant sera prtféré au subrogÉ, prim6 par lui. II y a donc,
en I'espèoe, laÂe cause ile préfbcnæ propre au pqcneü lar sabrogo-
,bn (21.
Comment s'explique-t-elle? Par une présomption. La loi présume
que le subrogeaat se serait opposé à la su.brogation s'il n'avait pas
pu maintenir ses dteits intacts (JYeiza @ntrû se subrogasse cerrsdw).
Pour le surplus, la règle s'applique à toulns les erpèces de subroga-
tion ;
Du canctèrc d€ cette règls s6 aléduit, tlès latiotrn€llement, Ia po6sibilité
d'une corrrc,rrion conbaiîc otlre parties. L'articlo t252 B'eEt par d'ordre
public (3).
Une autre dilllculté se greûe sur le droit de pr{léranco reconnu eu subro-
geant. On dit souvent que ce droit ns s'ererce qus s'il y a cause de pr{lénenco
d6 droit coEmun au proflt du Bubrog€ant (privilège ou hypothèquo) et
que cet article nc jouc pu E il §'âgit d'uns cdancc chiroçaphaire (4). Âirui
lormulée, cette obÊervation (yéritabls limitation do I'article t 2521 æl it cra.crc,
Le t€xte de I'articls 1252 est ü tal, €t re distitrgue pas. Pourtent les dci.I-
tarr décrits da[s cette êgle inexacte Eont justeE. Que se passe-t-il en éa]ité?
Simplement ceci : s'il y a cr6ance chirographaire, et si le subrogé agil, coirrmc
raürugd I'article 1252 s'tppliquera. Mair il ro gatkra biar de h fabe. Do.
raison précisément de I'absence de cause de prélérence dc thoit comm'4,'Â
otr lLeur du subrcgeant, ce cr{ancier est réduit à la répartition éventuelle
au marc le lmnc. Le subrog6 Ie sait, et il agira, non en qualité de subrogé,
mâis en vertu iL tor. actior penonvb (s'il en possède une, bien entendu).
DaDs ce cas, il n'y Àura plus conûit ENrnE guBRocE^NT ET suBRocÉ, eia
€otre deux créa[cierË étrangen l'v$ à l'adrc, situation qui sera ré8ie par Ie
tbod, commu,r.
Rappelons eussi que la règle édictée par I'article 1252 o' été étendu€, on
matière daceurance, au cas pr{vu par !'article 22 de la loi du ll iuin t87É,

(t) Si I'on rrodi0e les chif,res, iI se peut que le subrogé touche qualqtc c[orc,
mais le subr.ogeant touchera, en tout état do cauEe, tout iurqu'à cotcurronco
du montâût de se cÉance.
IITNE IET. LE PÀYEUENT 557
-
qui n'est pourtant pas un cas propre de payement avoc Bubrogatio! (yoyoz
n4t1a, \o 5971.
Elle a'applique aussi en matière ûaæiilentc ilu tuNa.il dus à la faute al'un
tioE, et dê recours du chef d'entreprise contro ce tioË, on cas de conoour§
avoo le rocours de la üctime. En efret, l'article 19, alitréa 7, des lois coor-
donnéea 8ur les accidents du travail dontro le r€cour8 au chof d'onhepri.§s
r à ses risques et périls r qes mots lont pési8êment allusion à I'article t252
du Code civil. Voy. J. DÂssEssE, ( Lâ rcsponsabilité des accident8 du travail r,
dens Bi.lr?rin dæ aæutanccc,1949, fâsc. 112, et 1950, fasc. 113, Ild 23 à 2r;
Même Bituâtiotr on co qui coûcerue lo risqus r maladies profersionnelles r
(loi du 24 décembm 1963, ârt. 48 et 751. r{oy. st/{tto., no 537, 4o.

C. La oession de créanoe, si la créance n'exist€ pa§, donue lieu à


to;îo,nli,e àv, prott du ceBsiomaire. C'est, en efiet, une yente. Ls
payoment avec Bubrogation, si la dettê n'êriste pac, ne do re pas
lieu « à garantie r (l)
un ( payement r - car
mqis
I'opération n'est pas utre verto, maig
bien à pâi,lion ilc l'itdu, pr{cir6ment
porce qu'il y a et -pogenent.
La diEtinction a de l'importance pou! Ies îè{,i,;ütdor/at. Le garant doit indem-
niser complètement l'aahot€ur; l'accipiew de botrne loi n'est tenu qu'à la
rcstitutioû de la chooe, sans los lruits (voy, sr.pra, !o 20).

....- Signalons enfftr, mais pour mémoire seulemerrt (voy. sapra,


tro 5{8), que lea débitans solidaires ott hù.içisiblec el lea caabns q:ui
payent touto la dette ne sont submgés quant à celle-ci, üs-à-vis de
Ieurg codébiteurs ou coffdéjusseum, que iln B la mestÿe où ilc ne sont
pds peÉonnehefiterü tenus euz-mêmcs. De plus, ils Bont oblig€§, quant
au surplu6, th iliçisq lcws recotns, quoique subrogés poup Ie tout.
C'est la solution gui a prévalu or matière de solidarité, sans Bubroga-
tion (art. {214, al. ler1. Elle a pour but d'éviter dee recours successifs,
ot ce but rubsiste I'il y a Bubrcgâtion, La règle est dorc générale,
et non propre au payement ayeo subrogation. Ce n'est pas un c efret »
de cette institution.

Srcrron IV. Nrrunr JUBrDreuE DU pÀyr ENr


- ÂVEC SUEROGATIOIT.

553. Oesslon de aréaaao réclle ou llctlva. Nous avons déjà


-
eu I'occasion d'exposer, à plusieurs reprises, otr quoi consiste, à notre
sens, la su.brogatior qui intewient à la suite du payement (voyez

_ (f) Poctrino constânle. Coa$a: Liège, 23 mai 1893, Pa.., 1893, II, 342.
-
Cgt ar.rêt constate.que h répétition de l'indu « dquivaut cr fad, à la gamltie , t
üanlers cuneu§e oo coltrprenom lo8 cnoses...
558 LrvRE rrr. oELrcÀT. P^RT. §xrlNcfroN rrEg oELIc r.
-vê
stpra, îo. 377,5L3,1itt. D, et 514). Nous pourmns donc être rela-
tivement bref.
A. Tout Ie monde est d'accord en doctrino pour admettre qu'il y
a véritablement oession de oréance. La théorie de Molin qui con-
sistait à dire que, seuls, les æccssoires de la or6ane,e elle-même
éteinte par le payement étaient transmis at -
soloens eÉt conPb'
-
,ù.ent abandbn:t é4. EIle était d'ailleure plus artiffoielle encore que la
théorie classique de la cession « ffctive ». C'esl' la aéüæu rllt-xùuE,
oonséEremment avec tous see acce§soires, qui est transférée au
rubmgé. Il srfrt de lire d'silleurs le texte des articles 1249 et 1250
pour en être convaincu. Le solçens est. subrogé dans les ( DRorrs,
rlcrrone, prioilàges el hgpothl4uæ » du créencier üs-à-üs du débiteur.
Et les travaux préparatoires sont égaloment fomds lll. Bigot-He-
meneu parle du transport ile la Ûéanæ; Jaulert, de même; et Mouri'
oault souligne que si le payement pur et. simple éteint la dette, « le
payemont avec subrogation la laisse eubsistzr ». Sur oe prerrier point,
ainsi que sur see couséquences en dmit positif (voy. suprc, no 551),
il nè peut done y avoir aucun doute.
. B. Maie !a vérita.bte oontroversô est née ez ibctrine, et' uni4aùwttt
'en dootrine (ce qui, .remarquons-le, laiese irrtad?t le6 solutions poli-
.tivee). Les auteurs se sont demandé oomment il était possible qu'une
a,râance pqée, dorLa &zinb, pouvait ubeieter, et être tranrmise au
tien sotieÂ,'e"tit -y.t"t" de ieobnique juridique qui a oomplè'
tenent alémuté l'erégère,,. Àussi n'a-ü-on pu concüer oes élémenti
apparemment oontradictoires qu'en imaginant la théoüe de la cessüoz
rrcrrvr. La cr{ance, incontestablement étêifie par le payement, eet
répuüe atbaial,er, par I'efiet de la volonté de la loi, au pmût du subrogé.
On se trcuve donc eu préeenoe dluae frtîrrt. Ls' cr{anoe éteinte revit
fwtiçetncnt. Elle renalt de ses oendres, et dans le domaine de la con-
struction juridique geulement. On sappose, pour permettre au submg6
d'agir, çr'elle n'est pas éteinte, bien qu'elle le soit' et on lui prête
oette vie, ùla loia ofiif.cielte et @nfiadidoite, de I'existenoe « tctive »,
pour expliguer les résukata de I'institution en ce qui concerne le
subrogé. La théoüe de la cession fictive eet acceptée par presque
tous les auteurs (2), et a été formellenent repmdüte d""s les arrêts (3).

O. Que penser de cetlæ construotion à la fois trè§ savante et tràs

(1) t. 168, ûo 114, p.209, no 20, et p. 250' no 37.


(2) en note).
(3) Crss., 19 msi 922 Por., 1922, I, gto.
TITNE tET. Lr PAYEIIENT 559
-
curieuse? Tout dlabord que nons somries daûg le domaine dc
l'æplbabn doctîituale, E)i demeure safis influence aucune $D lee
.solutions positives, Qusrplle d'inté!êt, secondaire dorc, en toüte
rnanière. Mais en nous plagant même sur oe terrain, cette corltruo-
tion, pbur le moins compüquée, nous parelt ,.cüùt cnt inüile. ll laut,
en droit comme en toutes choees, être rdcllcle. Que ee passe-t-il dans
le. payement avec subrogation ? Tout rinplement ceci : le cr{ancier,
désintéressé, oàde efrcatvemant et ellt rrpnt ses droits et aotions au
solçen§. C.ela ne nous paralt pas un seul instant douteux ez fcü!,
dans la penséa ilæ panies. Et c'est tellement vrai que le soloens ne
consent à payet qaê ,noyennoÛ cette cessi,o*. Si I'on ne cherche pas
à compliguer iuutilement les chosee oomme le font gi souvent
juristes -
.les
- iI o'yêstaparfaitement
:cession de cr6ance
dono rien de mystérieur dane tout cela. La
réclle; elle ert oertaine, patente,
incontestablè. Quel est donc l'éIément qui a reussi à obscuroir un pro-
.blàme aussi simple ? Uir élément p arcnenttecL&ique,. la notioz rxrrxc-
ynn du paycmen, A la baee de I'opération, ot pqa Oq le payement
,éteint \Âe dette. Si, par Ie payeuent, la dette est éteinte, oommsnt
peut-elle encore subsister? EIle ne peut que « revivre », et elle ne
« reüt r qu'en vertrr d'une c ffction ». Geat évidemment, mettro.trop
'fortemeirt, top e4a*iiienat* llacoeni sur l'éIémeni « priyemeut r.
'C'est oublier que
le payement avec eubmgation ro-.æ1 pos saüLErErr
un pqùr.ent, mair aussi autre chose I o'est perdre de vue gue le
.pa,yement avec rubrogation esp unê .institutior^ miaæ, un q corl)6
composé » si I'on ieut, dont les diri,, élémenti oomposantg otrt uûe
itnportance égale, et dont I'un ne pout pas être mis en valeur au d6tri-
ment de I'autre. Et si I'on consent à voir les choses de cette manière,
c'cst-à-tlbe telles qa'ellas sozü, il eet évident qu'il ne laut plus recourir
ù des acrobaties pour expliquer un phénomène parfaitement naturel.
Le payement éteint la delte ois-ù-eis tlu oéancier; o'est dertain.
Mais comme il n'y a pas seùJement payeme"nt, comme I'institution
ne se limite pas à ce! élément, qu'elle s'accompagne d,une ceseion
de cr{anoe, iI en resultê que le payement n'a pos il, efiet ætinctif
vrs-À-vre nu nÉrrrnun, préoisément parce qu'il y a ceseion de créance,
et que cette oession est patfaitement rëdle, ü non pas seulemént
ûctive. VoiIà Ia realité des choses I un poini, c'est to\t, L, interçetüion
il'ane cessian « fiotioe » ilaræ le pryemmt coec sabrogolian est un dbu.s
ih ld tælmiquc jaùli,quc.
D. Remarquons enfin que o'est précisément paroe qu'on trouve,
dans le payement avec subrogation, deux notions juridiques jume-
lées, toutes d,etsx réelles, le payement et la cession de oréance, qu'à
5@ r,rvnr ur. oBLrcÀr. ye pÂnr, ExrrNcrrox DEs oELIcar.
-
8or tour I'elément ( cessiot de oréance r ne peut pas âtre prir dans
toute son ampleur, of se tmuve inflwrcé par I'elément ( payemett ,,
Nous avons vrr, en efiet (süpro, ûo 552), que le submgé n'eat jamais
oegsionnaire qu'à concurrence de ce qu'il a reellement payé; que le
subrogeant, en cas de ooûoout!, prine Ie sulrogé; et enfin, que
I'inexistence de la oréanoe n'ouwe pas un r€oours en garantie, mais
ea répétition de I'indu, Ainsi lee dauc éIéments du payement avec
subrogation, tous deux rdcls et jouant un rôle égal, guoique combiné,
int*fèrent oorstamment : dang Ia @wtîactirll uclniqne de I'insti-
tution oomme drns Bes sukas.

ôÉ3üi!. Drott flBcal. Peûdant longtemps, le régime tscal du payemetrt


-
avec subrogation e été dissuté. On y yoÿait uno G€ssion de cÉmcs ,tcrit 6,
ne donnatrt pâr conséquent pes lisu à mutation, et ne justiffânt que lo droit
do quitt$ce. L'a.dmini8tration a toujours plote8té coûtlo co BystèEe. Actuol-
Iemont, un texte pl{cis trânchs le qu$tion : I'article 93 du Qode des droits
d'€nrsgistrement. Les subrcgrtions cofiow.tiont clbt aott' soumises au drcit do
I p. c. ou do 0,50 p. c. Lês subrogations ldgolrs no sotrt Eoumires qu'au ilroit
de quittance, la subrogatiou étant un efrst do la loi. La solution, ê! ce qui
conc€Eno lss subrogatioru oonventionnelles, est, quoi qu'on en ait dit' parfaite-
mont conlolma aux p trcipes du droit oiyil, tel qus nous Yonons de les préci-
ser. Cons, sur la question : gcHIcKs, Dicriornoirr, vo Süütoratiott i GENIN,
-
Codc dct ihoitt ûcÛcgidftau,û, no. 913 ot suiv.; HÀucHÀr[Ps ot GorHoT,
Coth ilcd ihoitt ilênrcgitficmcr.,, art. t04, not t4 ot suiyants.

554, Payemeat avca aabtogutlon et aosslon de atéancc,


- ll
srt deveau clamique, dans les traités de droit civil, de comparer
Io payemert aveo oubmgation et la oegsion de ciéance de droit com-
mun.
Pareille chose est, oroyoûr-tous, oiseuse, aprèo les expücatioas que
rous venotro de donner. Du fait que le payement avêo submgation
est une i[stitutiot miote, compos6e, il rc$ te 6vide-ment que le
payement qui r'y incorpore est un Payement sai gcnetis, et que la
oeosion de créance qui s'y inoorpore également est aussü uno ool§ion
de eréanoe cui genais. Ni I'un ni I'autre n'ob6iroqt dono, en prin-
aiper à toubs les règles de dmit commun de ohaoune de ces institu-
tions, envisagée isolément.
Nous pounions nous arrêter l\ mais pour la faciüté dr prdicien,
nous estimons néanmoins convenable de reproduire ici les prinoi-
pales difienencer entre la cessioo de cr6aace de droit oommun et la
cession de cr{ance issue du payement aveo subrogation :
a) La cession de créance issus du payement avoo rubmgation
TITNE IEI. _ LE PÀYEUEI{T 56t

n'ost p&§ sou.mise aux formalités de I'article 1690 du Code civil (signi-
tcation) (l) ;
à) En cas d'ine:istence de Ia créance, la oession de crtaace de dmit
oommun donne ouverture à garantie ; Ie payement avec eubrogation,
à répétition de I'indu (2) ;
c) Le eubrog6 n'acquiert jamais la créance primitive qu'à cotr-
ourrence de ce qu'il a réellsment payé (3). Dans la cession de créanoe
de dmit commun, le cessionnairo peut, quoique ayant acheté à un
prix iaférieur, recourrrer ls ngminal l
d) En cas de sulmgation partielle et d'ineolvrlitité subséquente
du débiteur, le subrogeant ne vient pas en cotrcours aveo le subrogé ;
il le prime (4). Dans la cession de cr6anoe de droit commun, si les
mêmes oonditions se préseutent, cédant et cegsionnaire viennent eu
conoourB ;
e) Sigpalons enffl que la cession de oréance de droit commun
suppose toujours Ie oonsentement du créancier, tandis gue la subm-
gation peut lü être impos6e ; que, dans certains cas, la sutrrogation
est soumise à des formes spéciales, itrdépendantes de I'article 16g0
du Code civil; euffn, gue le oessionnaire d'une créance, en droit
commu& ne dispose jamais que de I'action qu'il acquiert, tandis
que le subrogé, en plus de I'action dz oéaræiæ, conserÿo ses actione
pqsoratv)).,s s'il en acquiert, indépendamment de la subrogation, du
fait du payement (5).

_ (r) -qqs!,,_ 6- !na$ rgrS (motj!§), _P4r., 1915-1916, 1,285i tz janvior 1872,
Po$ 34 ; LAURENT, t. XVIU, no 20.
Voy. rüpra, to 552.
(2) ^8_?2,I, - Voy. sÿ,pr,o, to 5ZO.
(a) Voy. ,üpra, no 552.
(4) Voy. !üra, no 552.
(5) Vol,. rüpra, no 516.

DI PAT, III. 36
-
TITBE DEUXIEME.
LA NOVÂTION.
555. Blbtiographto.
- PAUL G[DE, &!ih iri b lf,,oûior d h ,î@a,qnt dct
ardance. cû droit romai*, Paris, 1819; RursÂBRT,
- E*ü
t1,,t h illlégotion ct
dmü priü rcmair,Bruxe]Ies, 1929 ; PBTrr, r QuêLquos rÉfifiions sur la nova-
tion r, Eco. crir., 1930, p. 95; -
Ilurrnr, .Errcd ùtnc tMoric juridiqw dc ta
déUgdli,î, thèse, Poitiels, t899.-

CHAPITRE PREMIER.
GÉNÉRÂLITɧ.

556. IÉttnltlon et caraatèîes géaéraux. La novation est


une institution conplæe, qui tr'est pas, drns -Ie dmit aotuel tout
au moin§, en rapport dbect avzea la notion d'extinction des obüga-
tions. C'est Ia raison pour laquelle il n'est pas poseible d,en donner
d'emblée, en forrÆrînn dc cefrz twtian, une déffnition exhaustive et
rationnelle. Il faut prucéder par appmximationg guccegsives,
On dit, en teohniquo juridique, que Ia novation eet la sabEtitutüln
tl'utæ obligalion ù u e dafre. Ainsi d6crit, pareil phénomène n'a,
ên soi, rien de qbif4ue (l). Il faut y ajouter quelque chose pour
qu'il acquière une valeur propm, un oaractère original. Il faut qu'il
soit dit que I'obligation nouvelle rcnplace I'obligation ancienne
DNcoRE Er( couns. Ce n'est que e'il y a remplacement, sulgtitutiotr
de cette nature, e, dans de parc lns cowliliarc, qu'il y a novation.
Ce n'est que parce guo cette substitution s'opère, pour les raisons
quo trous ollonr pÉciser, qu'il est poesible de dire que I'obligation
anoienne disparalt, c g'éteint ».
C'est, on le voit, po cd aspect que la novation congtitue un mode
iÿ ætindint des obligations.
Mais on ne manquera pas d'observer que cette incidence du phé-
nomène n'épuise pas enoors tout le mécaaisms de Ia novation. En
efiet, dans la novation, I'obligation anoienae ne s'éteint que paîoe

(t) Exemple : Un employeur et un omployé cotrvietrlont de résilier Ie contrât


qui le8 lie, ot do tre remplacer pat un autrd (voy, Gand, 11 luin 1903, P. P., t903.
É79). De mêEe, à un bail eDtro X et Y, qu'on r6silie, se subgtitue un bail entre X
et Z (Z n'ayart pu ou n'ayant voulu obhnir Ia ceesion du beil de Y).
564 r.rvnt lrr. oELrcÀT. ve PÀRT. ExrrNcrroN DEg oBLrGÂT.
-
qu- uræ oéh. Elle le s'éteint douo qur n.r'n
ruueelle obligæion ec,
vorr rrE coxsÉqurxcr. C'est la oréation de I'obligation nouvelle
qui setrouve au premier plan, qui justifie, qui ( cause D l'extinction
de I'obligation ancienne. Sans elle, I'inoidence extinative de I'insti-
tution ne se congoit pas, La rnoolbn apparal't ilonc, dès l'abottl, comrne
une opération DouBLE r.l,cn, dont les éléments aonrt tléærnposablæ,
nais en même^ tremps li,és, jumelés, indrssociaâles. Chacun d'eux est
la ontaputiq la raison d'être de I'autre. Comme on I'a très juste-
ment remarqué, o[ se trouve en présence fltun « sJrstème » dont les
composantes sont, toutes deux, essentielles, en telle sorte qu'à défaut
de I'une d'elles, lo systèmo entier se tmuve exolu (1). Bornons-nous
à cela pour I'instant ; nous apprnfondirons la question dans Ia suite
(infra, rw 558 à 559).
Dans notre dmit, la novation est essentiellemeû, æneentiannell,c.
Il faut que les parties intérc§§ées au maintien de I'obligation primi'
tive (2), ainsi qug celles qui, éventuellement, eûtr€ront dans I'obli-
gation nouvelle, soient d'accord pour la réaliser. Il n'eriste plue,
dans notre dmit, de « novation téces§aire !' oomme l^ liliscontestatb
en droit romain (3). C'est de ce caraotère conventionnel de la novation
que dérivent deux de ses cord,itions EssEt{rrELLEg z la capodü ilns
putics (arfl. L272) et la solnnü ilê woæ leû. 1273 : animw woutilil.
Il y a substitution d'une obügation nouvelle à une obügation
q"oienne par novation, aur terrnes de I'article 1271, d"rro trois cas :
par changement ile uéuæio ; par changement de übi*t» ; par ohan-
gement, entre les mênee créanoier et débiteur, il'obiet oa de causc
de la dette. L'étude de css trois cas sera faite ultérieurement d'une
manière approfondre linfra, ahap. II, nor 565 et ouiv.). Bornoqs-nous
à souligner pour le moment que oes trois oas oonstituent I'cli4aü
zoei, l'élément nouvsau nécessaire pour qu'il y ait novation, pour
qu'il y ait del,le tuuoeüe, et noa maintien de la dette ancienne, quoi'
gue à un oertain égard moditée (4). Mais il ne faut pas en déiluire

atl B^üDRy-LÀcÀNrrNERrB. Oüliooaiotlt, t. III, no t690.


i2l Nous disons les Dartie8 i ittéÉss6eu w maiitkn dc l'oblioction r. En eûet,
tre llüirrür de foblicatlon ancienne n'a pâ8 d'iûté t à B'oppogèr à sa lib&adotr.
Ausai I'article 1274-Derm€t-il de sê pa8ssr de 3on concours. tr[aÈ il n'en est pal
de mâme du créauciôr aü ascepte u! autre débiteur, ou du débiteur qui change
dê cr{ancior et out e;aut cedion de créance 4üi îtlt por lc louoriotr, puisque
- ,r.Dsislt
Ioblication Driüitiys doit s'ensas€i eaven l€ nouveau créancier.
(31-Voy. ;i.o?a. no 98. litt. C.- La noYatio! néce8sâire était d'ailleurs, eû droit
mriririn. üno fotÂe trèt'clécaalc ile novation. EUo n€ serYait qu'à Earquer une
tra loYation ordinaire tre difrérait
particuiedté tle procéduie. Pour le surplus,'actuellement.
ôes. eu ooint de'vue où nou! nous rlacins ds notre toYâtion'
' lil Eiemoles: fadionction d'un-tarme de ilroit. I'aitmission d'un terme de
qrÀcâ- la etiiruletion de carenties comDlémentdres. la modiflcation du lieu du
iayeirent, ei mêne la dàtion en payeràent. Yoÿ. infrc, no 590.
-
TITEE II. LÂ NOY^TIoN
-
que lê sed fail de I'interventiotr il'ua de cer tnoi6 oas etnpo e nécæ-
soiîernaû ,@earîDn. Dans un lien d'obligation, Ie créancier psut être
changé sans qu'il y ait novation, C'ert le cas de la cescroa ila créance,
où Ia detts ancienne sulsisto. De même, nous avons vu que la dation
êr payement elle-mômo n'opère pas, de soi, novation (voy. eupra,
nod 510 et suiv,). Ce gui domine dana la novatiotr, c'est lali4uil, ruci
les tsrm.sr ds I'article 1271 n.lppnocnÉ »r r,.1, vor.oxr*
-DE dane -
!(oyER, de substituer une obügation nouvelle à une obügation
ancienne désortnais éteinte. PÀr quoi le caraotàre oonventionnel de
la novation apparalt plus fortemont.
557. Complexlté de la trratlère, La trovation sÊt généralemetrt traitéo,
-
pù la doctrine classique, d'uno manièrc peu heureuae (1). Otr la coûsidèlo
comme un mode normal d'extiûction d€s obligâtions, alors qu'elle ne l'est
guère, que, d'autre part, sa. ,onction dâns I'éyolutiotr du droit (droit modemo
compa]{ au dloit roBai!) a coNidérablemênt changé, et enffn, qu'à rsison
même de ce changemeut, et ilu développemetrt d'itrstitutiou parallèlea (oossion
de créance, Fepriso de dettê), eUe a perdu une grando pattio de son utilité.
On remarquerÀ même que certains codgg modemes ,a passcnt con plùemcîa
totu silzncc. C'ost ls câs, notamment, du Code civil allemand, qui ignore le
novation. La drtion eû paÿsm€nt (pour Ia novation par ohaagrmsnt d'obj€tl,
la cossion de crérDce (pour la novation pâr cùa.ngement de crémci€r), la Scr!üld-
OD0rîaI!r!6 ou reprise de dotte (pour la novation par changrmGnt do débitou!),
la rcmplacent. Tous les autsum moilemea rcconnaissent d'ailleurr que, dans
notrr droit, ls, noyation no Joue plus ry'rn 16IÉ æcowlaire, et qu'on pourrait
aisément 6'etr parser (2). q'est une imtitutrioll^ qui n'a plus de foncrior pnopnE,
et qui, par conséquent, a perdu toute originalité (9). Il ne laut toutelois pes
on déduirc quo la noyetion, même commo modo d'€xtinction des obligations,
n'sxiste plus datr8 notrs droit. Co s€râit eller trop loin. UalgrÉ I'intéÉt pluB
grand qu'ollrent d'autrcs institutions (trotemmsnt Ia cession de créance, et,
dang une certaine mesure, Ia stipulation pour autrui), pour âtteind!€ dos
Ésultrts identiques, sinou meilleurs, iI est aertain qu€ Ia novation subsisto,
et que Ies parties peuvent y r€courir (4). Mais eIIe est compliquée, st rslati-
veDent ra!e, parce qu'elle exigo I'itrtetrtion do nover, o'est-à-dire la yolotrté
de remplacer une detts par une autre, et que les conséquonces qus cette opéra-
tion on pertie double entralne (ertinction de Ia dette ancienn€) lont, €n gétré-
ral, reculer le créancier parce qu'elles sont contraircs à ses intérêts, De là,
I'importance capitale de I'animas nooandi.
Il eet impossible de mettrc tous cea points en pleine lumièr€ sans rccourir

(t) Nous visons spécialement ici l'école de l'exégèse. Voy. notammont


LAUnENT (t. XVIII, na 2{2 et suiv.), qui €trtre d'emblée dans le vit du sulet,
sen8 considérations historiques ou principielles 4'aucune Borte, alors que cea
cotrsidélations s'iûposeût, ainsi que nous allons le voir.
(2) CoLIN €t C^prraNr, t. II, a. 323 ; PL^NroL et RrpERr, t. VII, Eo 1256;
PL^NIoL, t. II, no 530 ; B^uDRy-L^cÀNrrNERrE, Obli,atiot s, t, III, no 1689.
(3) BÀuDnY-L^c^NrrNERrE, iüidcm.
(4, Il en eEt ainsi mêmc n iholt allcmanil, où la novation est inconnue, certbô,
mais uniquement comme institution spécifiqrc.
566 r,rvnr rrt. oELrcÀr, PÂnt. ExrrrcrroN DEg ogr.rcÀr.
-ve
À de. coDsid6HtioDs historiquea et spéoulatives, et €n 3e liEitânt, comme !e
lait Laurent, au simplo jou technique ds I'institution. C'est à cotto a.bsoncs
do colsidérations critiques qu'on doit' croÿotrs-lous, attribuer ta réputâtioD
d'obscurité, tout au moim do complerité, que lâ [ovetiotr a cher Ie§ étudiants
et même chez les praticions. Nous cotrstcrerons donc une grande paltie de
ce chapitre à pr{cirer quolquos point§ essentiels, de nature historique et
critique, sans teEquets il est, À notm sens, impossible de comprendro ce qu'est,
exactemont, la noYatiotr.

55E. Questlons csaêntlêIlea $tl domlne la matlèrc.


Deur points flgminsat toute la matière de Ia novation, et aideront
-
à faciliter sa compréhension : Ia novatiol n'cst pos, d'une part, uz
roor enücrtqur iÿa.inaion ilæ obligaïarc; elle constitue d'autro
patt, of en tn cætain sens, un Âù^csnorraxE dans notrg dl9it.
â. La novation est utr mode d'extilotion des obügations ; mair oe
n'est pas, dans la rigueur des prinoipes, un mode spécif4ac d'ex'
tinotion des obligations (l).
En efet gue nous avoûE d6jà eu I'oooasion de le dire I
- ainsi la novation est une opération à il,ew brunches'
:tloy. suptq no 556
-
EIle n'est pas erthctive comme tdb. Elle ae I'est que parce qu'il y
a oréation, en perallélisme, d'une obligation nouvelle, st que o'est
le cr{atiol de cette obligation touvelle qui juetifie Ia disparition
de I'ancienne, qu'elle remplaoe. L'extinction n'est donc qu'une
@nségwræe d'uae opération pluo large, complere, d'une coxvrxrron
ô la fods cnfrrnr cB ite iboits et rxrrt{crrvr il'au*es ilroits. Dane cette
opération oomplero, leg deur phaseo, læ deur incidences sont indi§'
sociabl? sans doutê, puisgu'elles se conditiottett I'une I'autro, mair
illcompocables, et o'ost oe qui permet de dire gue la tovetioû' ez ran,
qtæ *oDB o'rxrnrcrloN des obligations, t'a auatn cuùe spbi'
/igua, « auoune originalit6 r (2). Si etle n'avait pts été r6glement6e
pù lo Cod€, ÿætide 1134 eût pwfaitamrt cr:/t pour lü faire gortir
tous ses efiets utiles.
On voit pa} là coDbieD il est incrdcl de dire, comme le lont certains au-
teurs (3), que Ia noYation « se rattache directement au pqvemert r. Il n'y e
dètr d0 commun, tr ,cchrùhua iÿridiF.c, ontrc le ptyement et la novation. Le
paÿonoDt est u[ node .pécifrqtc à'extir.clion deE obli8ations, patte qu'il
prrocure âu cr6aloior I'objot même de la dotte; iI fait atteinalre 8oû but à
I'obligation. Par Ie payenont, l'obligation eal ealdltéc. Rien do paroil dens

Itl Yov. BauDny-LacANrrNERrE, OüIioorioît, t. III, no t689 (p. 2 ds la 3' éd.) :


r Notre lé*isleteu surâit doDc I»u s'abEtenir de I'envirager commo un mode
ro&ial d'eitinction des oblicatione r.
'(r) BÀuDRY-L^caxrnrntir, O igatio'trt. t. III, nor t689 et 171t.
{sl Euc, L VUI, no 103.
TITRE II. _ LÀ ITOVATIOX 567

la novation. Â la baso de la noyetion, nou! tlouvonE, noln paa l'ctlctttior de


I'obligatiou, mais uns coroefrion, qui ne myêt aucun caracêre de néco8§it6,
qui porto non teulement rur I'obligation ancieûne, mais sur une autre qu'elle
fait naltrc, 6t qui tr'éteint la premièle quo psr voie dc couéqrctcc, Toat ce
qu'on peut dire, c'est qu'il eriste de vagues atralogies etrtle le paJronont €t
la novation, e[ ce sens que lo c!éaBcior, dalls deur câs sur fuois, est r payé r
par I'obligatioD nouvelle gui lui est consortio, st quê, de8 lons, I'obügâtion
primitive est r étointe r. Mais il ne e'agit là que d'analogies oc,.bq;l,ct, el r,oî
,,ch,r.iqü,t.

B. La novation ooDrtitue, dans notre droit, uae hstitutioû ,otc-


hment ilifibente ile la, noçatioa romabu,
A Rome, la novation avait uro fotætbn proprc el, w. mlcanisnu
partioulien Cette fonotion et ce mécanigme n'eoislenî plus ilans twte
thoit. C'eal ce qui I fait dire que la novation était, de roo jour, un
Enælÿonisne. Cette formule !s doit toutefois pr6 être prise dqnr
un 6eûB absolu. La novatioa Dodsmê est oortes prcfondémsrt difré-
rêDte de la novation romrho. EIle n'a plus un htérêt aussi margué
qu'à Rome. Maig elle demeurc néanmoins possible, et utile, guoique
plus tare.
lo A Rome, la novation avait utro fotnbn Lot8J.ement difrérente
de la novation moderne. Elle était k æul moyen tæsutet la tra,ns-
mission ilæ oblïgaliozc, inetitution que Ie droit lomain ignorait comme
telle. Ainsi qu.'on I'a observé, Ia novation rortoit, pour ainsi diro
autonatiguement, du lormalisme pümitif et de I'immutabiüté
du lien obligatoire (t). Dào qrc la stipulaio s'était formée entre
mêmes parties, ftt-oe même à dix reprises, rur le même objet, il ne
naiesaiü janair qu'urê reule dette. Mais oi la stipulation ultérieure
difi6rait sur un point queloonque de la première, se posait la question
de gavoir oi Ia première devait subsistæ ou si elle s'a.bsorbait da.ns Ia
seconde. On résolvait la difrcult6 oomme süt : si la ohose promise
n'était pas la même, Ie pmmettatrt devait les deux prertrtioûs;
s'il y evait ilnz ilebitwn, et que la seconde stipulation difrérât par
quslquo oôté de la première (ohangenent de persouet I modalité
nouvelle), on oonsidérait que Ie seconde stipulation abrugeai ll
premièrc. Et cette abmgation étatL üccssabe, légale, automatique.
Aussi oonprend-oû quo lonqu'on désirait, dens une obligation,
changer la perrorro du créancier ou du débitsur (proc6dé modertre
do la ,rdzsroissroz dee obligations, euquel le lormalicme mmaiû
s'opposait), or I'obteaait aisément gar la twcation, qui pêrmettqit

(t) Voÿ. GIRÀRD (7c éd,), p. 705i voÿ. au$i 8.6d., p. ,36; ad& h noto du
prcl0886ur R. DExxERs dans notr€ tomo IX, tro 996, ütt, A, itt fiic.
568 lrvnr rrr. oELrcr.T. ve p^RT. Exrrxcrrox DEg oEr.rc r.
-
préoisément, tout otr oomerÿant I'objet de I'obügation, de Ia faire
passer sur de nouvellee têtes (t). Ainsi Ia transmission des obligatione
était assurée en fait, dans aes résultals, puisque I'objet de I'obligatioa
demeurait Ie mêne (caractéristique de ls, ttonsrni,ssian de I'obligation),
De nos jours, nous n'avong pluo bosoin de pareils subterfugee, la
transmirsion d'une obligation, demeurant quant au surplus iden-
tique à elle-même, pouvrnt être ouvêrtemsnt réalisée (oession de
créance).
2o La novation romaine diûérait, d'autr.e part, de Ia nôtre par
soD, ,nécaniarne. Nous vonons de dire, en efiet, que I'oüjcl des obliga-
tions aacienne et nouvelle devait demeurer iilcnti4ue. Il fallait I'ldem
dcbilun (2). C,eet oe qü oxplique qus s'il y avait, eû reali.te, deur
obligetions püsque deux stipulations tot idoDtiques, c'était au fond
I'obügation arrcisnno qui subsirtait; mais q transfugée D, tran.portéo
(adrufi$io at4ue tramlotüal dane I'obligation nouvells. Aussi la nova-
tion, cin6i ootr9ue, créait-elle un lieu dc strudtne eDtr€ les deux obli-
gations. Elle présentait, à oe titre, un caractère parfait d'unité (3). Elle
avait une cpdcilîzité, une originalité corunc nwile ilaùnian dæ obliga,
lrazs. Il n'en est plua de même aujourd'hui, orT les dettes peuvent êtrr
oomplètement sans rappolt I'une avec I'autre (4), et où I'opération
s'qnal5ne en deux phares tddac, mais oÉcoxposrar.rs : I'erthotion
d'une obligation ancienne et la naissance d'une obligation nouvells
s'opbont ilqa Ia cd,rc fu lailicle 1131 tlu Codc cioil, Le üen n'est
plnl ih structwe; iI a'est désormeis qu'@incèquc. C'eBt oe qui êrplique
que la novation est deverue une opération dépourvue de toute spéci-
frctfé, bmde, n'erigeant auoune réglementation particulièrs. C'est
en ce §6n6, mnis en ce sens seulanant, qae Ia partie du Code civil rela-
tive à la novation constitue un anaohmnisme.
559. Méaanlsmo da la novatloa oD drolt froderne.
tutlo,,s @aîexes. Diffiéteaalatlon. Lq - Iastl-
novation moderne
- -
apparalt, de la sorte, rétablie sur sot véritalle plan. Ce ['est plu§
qra'rme oncetüian n'oftrant, oomme telle, auoune Bpéoifloité parti-

II, no 329.

soit en
§oit
socorde mêmeg parties), soit de la premièro stipula-
tion
Novation À Rome,
le I'une de
I'autre. :t
TITRE II. _ LA NOYATIOX 569

culiène. Le oaractère extinctil de la novation n,est plus qu'une ooz-


séqwewc de I'éeonomie ile la coneerüiin eLb-rnême. Une convention,
un oontrât peuvent servir à créer des obligatione, oomme à en éteindr€.
La novation est une conventiou gui realise les iteus fonainw cn
,nême tenpt. Elle est À la fois oréatrice et extinctive, et extinctiyo
paloe quo créatrioe, pùce qus telle a été la volonté, I'intention des
partier.
Il serait superflu de rappeler ce point si Ia véritable aatule de la
novation, aingi mise au premier plan, n'aidait à en erpüquer toute
l'économie.
C'est, en sfiet, cett€ naturc qui explique tout d'abord la urulitbn
essen idli. de l'animus twoandi, de I'intention de nover. Il n'y a par
novation et ioi nous pnenons I'institution d.e:ols l,une de ses faoes,
-
Ia face u ertinctive », qui est la plus usuelle s'il n'y a pas inten-
-
tion de aover, s'il n'y e pas eu convention portant ri Ia fou sur la
oréation d'une obügation nouvelle et l'ertinction corréIative d'une
obügation ancienne, à Iaguelle la prenière est appelée à se substi-
tuer (t). Une obligation nouvelle peut parlaitemêût naltre sans que
I'obligation ancienne s'éteigne. L'une et I'autr.e peuvent coerister
(oas de la délégation a imparfaite », olu, de l,dpromissia : voy. infra,
ne 560 et suiv.). Il n'y oura pas novation et par conséquetrt paE
ertinotion de I'obligation anoienne e'il -n'est pas établi qu'on a
-
vonlu (Cnde oiv., art. lt34) gue I'obligation nouvelle rcmplæc l,a:r,-
cienne. De même, il n'y aura pas novation si c,est I'obligation ancienne,
quoique moditée, qui est deetinée à subsister (cas de l,a cession de
crranoe).
La novation étant une convention, il en résulte d'autre part que
toutes les parties çi doivent, en droit commun, intervenir soit
pour réaliser I'extinction de I'obligation ancienne, soit pour réaliser
Ia naissalrce de I'obligation nouvelle, doivent également concourir,
chacune pour sa part et dans la mesure gui la concerne, à la double
opération que conetitue la novation. A défaut de I'intewoûtion
néoessaire de I'une ou de I'autre de ces parties de,,s la branche qui
les conoerne, \a nnçübn ne se produira pas. L'obligation ancienne
sabsistæa, et une nouvelle se Éalisera pæd)àlemtnt. L'opération
novatoire ûlallrl æmplæe, il faut que taües les parties qui doiveat
intervenir, interviennent efieotivement, avec l, animus nneandi. C,ezt
ainsi que, dans la novatiou par changement de dé.biteur (oas Ie plus

.. (1) NouE av-ons déjà dit (süpro, no 556 et 558) que I'extinction d,une obüga-
tion n6 se produit, danr la iov:ation, que par ooié ih condquuwc.
570 r.rvnr ru. oDLrcÀr. p^Rr. ExrrtrcrloN DEs oELIGÀT'
-ve
lréquent, dans la mesuro orl la novation est eûcoro utile danr notre
droit), il faut non aeulsmetrt que I'ancien débiteur veuille nover,
et Ere le Douvoau déùiteur s'engage ofiootivemetrt envsm le créatr'
oier, mais aussi gue le créatroier oonselts à d6charger I'anoien dé,bi-
tour, et à accepter le nouveau en ses lieu et Pltco. Cela ne se produira
gue rarsment, oar le oréqtrcier a tout htér€t à congerver son oncien
débiteur, ainsi qu'éventuellement les stretés de la dette, et à aoquérir
ua eeoond débiteur À côté du premien Mair cela. Peü se pmduire,
et c'est alorr qu'apparaltra, dang le chef du or6ancier, I'importance
de l'animus wcwùi (pont crucial de tout le méeanisme). Par contre,
r'il y a acoord du oréanoier et du nouveau débiteur, le coqsentement
de I'ancien n'est pas requis (art. {274), parce que sa übération, qui
rÉsultera de la novation, est tôut etr sa faveur, et qu'il n'a auoun
intéÉt à s'y opposer. De mâme, dans la novation par changernent
de créancier (plue rare, oar la cession de cr{ance appamlt un procédé
plus str pour atteindre des résultats, cn fait ll), identiques), il faut
non seulement que ler deur créanoiers soient dtacoord, mais aussi
que le débiteur s'engage envers le nouvoau oréancier, avec la volont6
que cet engagement ûouveau le übère du premier (2). Enffn, dans Ia
novation par ohangement d'objet ou de oauee (oas le plus simple,
au point de vue où trous noua plagons actuellement, puisque les
pêroonnes soû, lns nêmccl, il faut quo les ilzttû parties
e, or{anoier
- débiteur
soient d'accord quant à l'intention ile nover (3), oe
-
qui prête aouvent à doute dans le aL'si ilu æéanîiq.
Ceot préeisément oette conception de Ia novation, telle que nous
venone ds la caraotérioer, gui permet ùe il,ifi&enci* la novation de
plusieurs insiritt ions cottn&el, telles la délégation, I'expmmission, la
dation en payement, I'indication de solcens ou d'aæipbw,la stipu-
lation pour autrui, etc. Dans toutes oes institutions connereo, il
u'y a pas novation panoo que lnânquo rur des 6léments néoessair€s
pour qus la convention novatoirs puisse se prcduire entrr toutês
les parties intéressées. C'ert oe gu'il tous reste à dénontren
560. NovatloB et délé3attoD" La novation et la déléSation §ort doüt
iDstitutiom connexes, et à c€ titre, -sont haitées alans l mâme section (roct. II
ilu chap. Y, titre III, üv. III) pat lo Cods ciYil. Eller sotrt pourtant ,trt dirfr'

(1) E[ feil et tron rr0 droù, car, dans Ia cessiou do crÉarrco, I'obligation en-
cienng rtùeillc,' elle €Et rrctrrmito.
l2l Gand- 4léyrier r.960. J. ?.. 1960. 169,
lal Nous ?eisons ici abeÉaction du Dôirt de Eavoir 8i l'oliqrid norrr porte 8[r
un'élément ææn icl de l'oblicatio!. on telle Eorts que cette moditcatioD reûdo
ts naintien de I'obügation im-posribib. Il y a des moâitcationr qui n'opèrent pas
novation (voy, infro, chap. II).
TITNI II. _ LÀ I(OVATIOI( 571

fin cr, caî dôs que Ia délégation acquiort certtiûs ceractères qui la r5ûdeLt,
dit-on, r parlaits r, elle n'est plur une déIégatio!; eltre devient une [oyatioû.
Lâ aléIégatiotr, en tant qu'institutiotr, lra dotrc d'inttuêt gu, ilau lc m'.,;urc
où cllc diffbc de la ,,ooqrior. llt. Datrg quelle mesuro er diûèro-t-oUe? Précisé-
mort dans le lait qu'elle y condüt, qu'ells ÿ t€trd, sâûs I'atteitrdro, parcs quo
la coûocfilior æl pas lÉâlisée ontm ,oùtcr les parties intéress&r,
'f/,ralpirc
C'eal t\e nooorio,4 oaor,lr.
Qu'est-co que la délégation? C'ost uno op6ratioD pâr laquelle uns porsonnê
chargo une autro de s'otrgagEr, er aolr trom personnol, ênvers lmo hoisième,
qui accepte, Pour concevoir cotto combinaison, il (aut suppossr de8 rapportg
de droit srtérieul3 Ett ,cot qt s. Àdmottons cas Ie plus ûÉquont quo la
plsmièlo personue (déIégant) soit débitrice- de Ia soconde (détégatâire) - st
charye la troisième (déIéguél do 8'engagsr à due concuIIence otrvers la seconde.
C'est uD moyotr pour le débiteur (déIégant), soit parco qu'il ort danE l'impo!-
ribüt6 de pryer, aoit pâlco que, quoique 6tant à E6me do paJro!, iI sst égalo-
mont cr{ancier du délégué, de se eubrtituo! un autr6 débiteur. La délégÀtion
?ct ûa déUga,ion sile déIégatairr re bome à accepter I'ongageme[t du délégué,
ratrE renoncer à seE droits cotrtrc lo d6légrDt. Le délégataim aura alors deur
débitoun au lieu d'un. C'est lo cas p!évu par I'article 1275. It n? aura pas
noyâtion porcr qr.'i, iy a gat tb coroan iora ttooattitc dam lc chef il* ctéarcict.
La délégation dite traditionnellemoot . impadâite t
La déIégÀtiotr,- qui terd à h novation, ayortolo. on coura - restera délégatiotr.
de mute. §i, par
contrc, il y a convention novatoire (ùt. 1275, in fim, el,1276), il n'y aura
plus délégation, maig ,.oo@,ion. Le délégation re deyietrdla r par?aite r quc
?arce q,r'cu6 sc r6rd TR NgroRxÉa .î ,wva,;ion.
8'il n'y a pas rappolts ds dloit eûtérieurs (yoJr. qoLrN et CaprrÀNr, t, II,
no 330, lo), Ir déIégation dovient uus opéIg.trio\ tÿi gcÛa$r, saît lcpp.tlt aÿcl,,û
ao6c lq ,,oÿa,,;ora.
Noug consacreruug un chapitre spécial à I'étude de la d6légation (chap. IVl.
561, Novrttor et oxpromlcelm" L'erpromission (cqrroæürio) ne ilil-
- dam le. drlrgoraon, c'ost Io délégant
lèrt de la délégatiou quo par co lait que,
(arcien débiteur) qui ir"i r le délégué (Douveaù débiteur) à s'engagor envers
le c arcior, tâtrdir que dans I'czlnomdrrio, c'€st le ooürror. débiteur qui prend
I'dndalctdoc do s'engager enverc le créaacier. Pour Io surplur, les r{gles dc fond
demeurrnt, en ce qui coucerne le point tle ÿuo où nous aoua plagons ici, lcc
nâmæ.
Obderyons toutstois, 6n cs qul cotrcomo Iâ teminotrogio, qu'o! smploio lê
not aopronirror lorsgue le nouveau d6biteur obtient, du crÉâncier, Ia décharg§
du premier débiteur (noyetion) ; loÉqu'il no I'obtient pas, on lo qualiûe odpro-
miæot.
Ls coDsoBtêment ilu preEier débiteur n'ost pas nécessaire (voy. arprc,
Do 559, ot qodo civ., ort. l27Ll,

562, Novrlr@ et lÀdlcstloE do r aolvêor D ou d' a rcdt lells D. Co


cas spéciâl e8t pr{yu par I'article 7277. C,êt article se borne à décidcr- quo
lorsqu'un débiteur indiquo ulro perEonne qui payora à Ba place (eremple cou-

(1) Voÿ, Dour pl[! do détails, irfc, no 603 st süvertr.


572 r.rvnr rrl. oBLrcÀT. ve PÀRT. ExrrNcrroN DE§ oal-rc r.
-
rânt, de noe jour§ : le chèque, ou le üroment bancaire), ou lo!§qu'un c!éan-
cisr indique une personue gui sera clargée de recevoir l€ pay€ment, il n'Jr
a pas novation.
C'es,l'éoiitonoc mêmr. Dan6 pateil procédé, il n'y a pas conYention trovatoiro,
mais rimple ,nando, aux liûs de payer ou ale rscevoin Il n'y e ni noYation, ni
m6mo délégatio[, car Ie coloeru n'eat qu'un maqdatafue i il ne s'engaBe pas 6tr
son nom persounel, aur lieu et placo du ilébiteur.
Le chèque est I'exemple-type do l'indicatioo ds rolocrc (Yoy. irfa, Do 6t1)'
IDdépeûdamment du tait qu'il ne donne jazrcir lieu à loYation, parce qu'on
cas d'acceptation d'utr chèque à titlrc de payement, I'iutoltion noYâtoire elt
éüdemmeût excluo ivoy. ir.fta, chap. II, no' 590 ot suiv.), Ie chèque trâcé à
l'ordre d'un tiers n, cottttil,ltc même pa,e utt d^éga,iot (dont le débiteùr serait
lê délégant, le banquier, le délégué, et Ig tiere c atrcier, le déléRatairc), parce
que, dans le chèque, le banquier ne s'oblige pa.e en son nom personnel vis'
à-vis du cÉancier. Il n'âssums, ot n'entend assumer aucune obligatioD onYoË
lui, comme c'egt le cas pour le délégué. Il se bome à erécutêr, dans I'aûec'
tation des e8pèce8 dépoBéeE en compto, I'ortlre, le mandat ds son cüent. Les
rÈgles rrlatives à la propriété ite la proü8iotr en ,aveur du tiem porteur, et à
I'indi8ponibüté de la proüsion on ce qui concerne ls tilsur dès que le chèquo
sst ên circulation (1), Bont des Ûèùes palticttliÀ1cs ù I'incütution .bt chèqac,
destinées À au8ment€! 8a yaleur comms inrtruEent do payemellt, mais non
do laturc à modifler les principes de ilrcit civil qui viernsnt d'6tre exposé8,
et à treûslormor le chèque en déIégetior (2).
563. Novattoû et datlolr etr payenett. quoi
- Nous aYons expo6é on
corsiste, à notre Bens, la datiotr €n payemêlt (voy. cuprc, Do' 510 et 8uiY.).
La dation en pay€mont ptüt entraln novatioû, meiE tromalemont, il n'en
sera pas ainei. Quelle en est la raison? C'eBt précisément le lait que, dans la
plupart dos cas où Ie cr{aDcier autorige le dêbiteur à lui remettre en paye'
ment autre choso quê c€ qui est dt, il n'y a pas 4rdm6 ,ooardi, mais rimple
conventio! quant au palrement, sous tÉserye des droits tésultant de I'obliga-
tion plimitive, qui demôur€ maintenue, nonobstant uDe toléranco détorminéo
dans son erécution. Il n'g a dorc pat de conocrtion ttoootohc, et c'est pour
cette raison quo la datio[ en ptyometrt n'emporto pas, normalement, nova-
tion.
êapi ale a!.tte le,
564. Noyattoû et ces3lo[t de crêancs.
- La diférence
doux institutions est que, dans Ia Dovatiotr, ot pat I'efet de la conYentiotr
novatoire, I'obligatio[ eatr é,eira., el, nmpaælc pat \ie autre, taldi8 que, dar8
la cession do créa[ce, I'obligttioû eal maintcun; elle reste la mêmê; €lle ost
simplement ,raorm&o (yoy. sr.pra, le titrc relatil à la tratrsEission des obliga'
tions). Novation et cession ale cr{ance diûèr€nt donc ladiaz,lcrllaîa, darllent
rrrrrc,raft mêmo.
TITRE II. _ LÀ IIOVÀTION 573

La comparaison ontrc le8 deux institutioB qui n'a d'autre ef?et, comme
-
nous venotra de le ÿoir, qus de les opltotêî, el non de leg rcpprochæ a'esl
possible qu'en ce qui concerno I'u$ det c6 dê noyation souloment, la - noya-
tion par chang€ment de cÉancior,
C'e81, aimi que Doua I'avols yu, par l'adrDissior de la tlansmissioD deE
obligatioDB (partatrt, de Ia cession do créance) qus l'institution de la novation
t été, en plrmier lieu, lrappée do désuétude. Lorsqu'on déBire, datr§ un rap-
port d'obligation, modiûer Ia personne du créancier, il est, en efret, beaucoup
plus siBple do r€courir à la cesgion de créa.nce qu'à la ûovation. D'âbord, la
csssion de q'éance perltrot d6 §e pâsser du concours du débit€ur (1); la trova-
tion, pas. Ensuite et surtout, dans Ia c€§siotr dê créarce, l'obligation ,rràrisrc,'
elle est maintenue, et âyec ello, toutss les strstés r{elles ou personnelles qui
la garantissetrt. Ce n'est pas le ca8 dens lâ noyâtiotr, qui /roirr, I'obligation
pour la rtmplacer par une nouvelle. Les coûséquencas logigues ale cotto extitrc-
tion sont, notammett, la di8paritioD, sn Égle, de tow lee accessoires (voyez
art. 1278). Eutu, la cession dê cr{âûce re dorne pas lieu à inopposabilité des
erceptiotrr. PuiEque la cr{anco transmise rcslo ta mêrrû, lo débiteu! pout
opposor au cêssio!ûaire toutes les oxceptiols dont il disposait coDtrc le cédant.
En cas de Bovatio!, la questiou nc rc porcpcr, puisqu'il y a substitution d'une
obligation à une autrc.
U rtsulto de ce qui précède que lorsque, dalt§ un rapport d'obligation, il
est nécossaire de changer Ia personne du cr+âûcier, il est beaucoup plur
avantageux, auæi bier pour b æéarcicr quc pont lc übiletr, do recourir à la
cesrion de créance plutôt qu'à la novation par changement de créancier. Pour
le créancier, parc€ que le concours du débitour ['est pas uécessaire ; poul le
débiteur, parce que Ie b6néfice de I'opposabilité dee exceptions lui est main-
tenu.
C'êst otr cs 8on8 et en ca domaine surtout quo la novation est devenue un
a,{,cirotismc. Mais cola ne signite paÿ $r'otte nît dcocnrc imporsiülc. Elle
mste possibtre en yoltu du pdncipo même qui est à sa base : I'article 1134 du
C.ode civil.
Ce qui viont d'être dit démontre également à quel point iI est nécessaire que
Iea partiee, lorsqu'elles lont uDe opératior de ce genre, aicra le nuci ûaooir
,,acouît ù, dct ,emcs crûcrr. Combien ale loi5 nê re[contre-t-on pa8, notamm€nt,
da.ûs les actes l'expression r X càde et dllèguc... r (voy., pour plus do détaile,
su! tadito clÀuse, t. IY, n 383 et 384), Cession, délégation et noyatioû sont
truig choses conryU,,cmaû difféi.,/dci. gâns doute, la novâtioD n'est-ello pas
soumise à des lormes latidiquos. Il su6t qu'elle résulte cJaircmetrt de l'acts
(a!t. ,273), et le juge trcuvera souvoot detrs les chconstatrces des raisong
suüsantes pour l'écarten MaiE en sas ds douto, l'emploi de termes inexacts
(r délèguo
', notammont) no Berâ-t-il pas appelé à oxercor ulls inlluence dé-
terminântê sur la conyictiotr du jug€, et ne lui dictera-t-il pas Ia solutio!
d'uo problème dotrt, Bomme toute, les dotrnéos ilemeuænt obscures? En de
pùeils cas, la marièIr dont ler parties 80 8erctrt €xp m6es coustituera, sans
doute, dar8 Iâ. rcchorch€ de Ia yolonté reelle, le guide le plus str (voy. et
coEp. t. II, nc 566 et 568).

(l) Il suffit ile rigrilt,' la cession au débiteur. L'intervontion octdoe de celui-ci


n'ost pas erigée, comEo da.ns le [ovation.
574 r,rvnn ur. oELrcÀT. p^nr. Exrrrrcrror trEg oBl.rcÀr.
-vo
564Dir. Novatt@ et coEpts coüratrt. Lo compto couraût opère-t-il
novation? La question o8t encorE conttlversée - chez les commercialistee (l),
Les uns parle[t de nooaliar; læ autres, do $tari-,f{oatjpr,.
La question dépasEe Io cadrc de l|otle tlaité, le contrât de compte coulent
étaDt généraloment considérÉ cdmme comEelcial.
Bomo!8-nous à dire qu'à notre 8etrs, il n'g a pæ nooalioi, at aaîs ci?ôl dt
t n a, ila?,, h cor0.ln coùr4flr, La cotryertion de compto courant, qui n'est pas
geulement un r cadrc do comptabiüté r, Eais une yédt€blê convotrtioD ct{ent
des efrets juridiques pécis, e8t à baec de compônsation (2) t de trovâtion.
Mais ce n'est, en déûtritive, nl I'uoo ni I'autre. C'est nDe conve[tioD rüd r.nrtat,
qui entralne, à ce ainr égards, d€s ollet8 compârâbles ,rro ,arrim à la com-
pensetioû et ?ro ?ortinr à Ia novation. Ces deroier8 eûets ss traduisont trotam-
Deût daos l'cctiocrrbr de tra ctéâûc€ parsée en comptê, qui perd son individua-
lité et nê d€vient plus qu'un article de crédit ou de d6bit qui concouna à la
lormation d'un roldc, seul oxigiblo (3). On voit immédietemeDt qu'il n'y a pas
novation au sens civil du torme, puisqu'il y a, satr6 doute, ertinction d'uoe
obligation, mods ,ron paE c',éo,ior. cofiélq,ioo tluoc aûtc obligaliotl, substitution
,umelée de l'ù!s à I'autm (4). Il y a, aur lieu et plâce de la c!éance éteintæ'
ctÉttion d'ùn r germe r qui, âvec d'âutEE, lormera dans I'avenir une créance
erigible, globale, et sâtrs lien spécifque avec Ia ou le8 ct{ances éteintes. C'est
ce qui orplique que certaine auteurs aiotrt parlé de . quaEinovatiotr t. Les
r quasi-institutions r selvent toujours à ma8quer de8 imp!écisioD§.
gur la nrture juridique alu compte courant, on consultera également aYoo
ftuit R. PIRET, ( Le recul du principe tle I'indivisibilité de le dette en compto
courant dans son co lit avec les dmits ales tiers r, dans .Rconc glnhah dc dmit
commerci,,l (ruvue frcrgcirc), 1939, p. 601 et suiv., et Lc corl,pa. coÿtolt
{ vol., Bruxelles, 1932.

CHAPITRE II.
CONDITIONS REQUI§ES POI'R QI''& Y AIT NOVATION.
565. hsltlon du problème.
jusqu'à pr6sent étudié Ia novatioû- Bnamératloa. - Nous o,voac
elle-même, dans son PRINcrPt,
dans son mécanisme il,e base. Aprèz I'ovoir oaractérisée sur ce plaa, il
TITRX II. LÀ I(OYÀTIOIT 576
-
importe à présent de reoheroher quels sont les fr.Érrxrs rEcurreùas
qu'elle revêt en droit poritif, quelles eont les conditions rcqu ùses pour
qu'elle puisse se produire.
Ceg oonditions sont au nombrs de cinq :
lo L'eristenoe d'tn.e obligation anürhwe;
2o La or€ation d'rul.e obligation rwuodh;
3o L'élément nouveau z lali4uîd tuci, qti rendra possible le m6oa-
nisme cn partie double d,e la subctitution d'une obligation à une
autre ;
4o La volonté de nover ,. l'anîmtu mcand,i;
50 Enffn la capacité ilu putia.
Lea ileùt praraibcs conditiong sont, en quelque aotle, matérînl,les.
Elles fotment la matière, Ie « donné r néoessafue au mécanisme nova-
toire. Nous avons vu, en efiet, que la novation constituo un ( Bys-
tème r (voy. supta, to 556), en telle sorto que si I'une deg branch.ec
de ce système mÀnque, le système tout entier se trouve erclu. Les
tois ilanibcc conditions eont constitutives dr mécanisrni mhæ de
Ia novation, ooneidéré corrtmo une convention (voy. suprc, no 559).
Elles réalisent la rpçation pruprcment ilire.
Nous consaorêrong une geotion à chacune de ces cinq conditiong.

Srcrrox lre. Onr,roruot À!{crrnr(n.


-
566. Prlnalpcs.
- II faut, de toute évidence, une obligation
atrtérieure pour donner matière à Ia novation, puisque cette in$i-
tution e'anal5rse en Ia substitutio[ d'une dette à une autre. Pour
que cette substitution (extinction et création janæ\,ées : :voy. sttptd\
ao 556) puiese se pmduire, il faut indisoutablement qu'il y ait quel-
gue chose à remplacer, à faire disparaltre. S'il n'y a rien, ou s'il n'y
a plus üen, la aovation n'est pas malériellatnent posaible.
Le pfincipe ne soufire aucune contestation (l), mais des douteg
peuvetrt naltre dans les applîcatiotæ.' obligation nulle, an-nulable,
naturelle, conditionnelle, prescrite. Nous examirercns successivement
oes difiérents cas, et nous aurong I'oocasion d'obrerver qu'aucune
ditrculté réefle ae ae pose, si on se donne Ia peine de raisonner correc-
tement.
567. Obütlat olr radlcalement nulle. Il va do soi que si une ûovation
-
(1) Doctrine unanimomeat conlorme.
576 r,rvnr ur, oELrcÀT. pÀRT. ExrrNcrlox DE§ oBLroÀ['
-vs
se prcduit sur bâse d'une obtigatiotr eûcieDno radicalemetrt trulle, toüt ls
sysêmo est frappé d'inoXncacité, On tle noyê pa8 le néaût. §i co qu'oû novo
n'eriste pas juridiquoment, I'obligation aouvelle ne nalt pa§, pui§qü'ello ne
trcuve sa sourco, ga can tc E[e dars utre noYation dont l'une d€s blanche§
n'oxfute pa8. D'ailleurs, nover une obligation ladicalemett Dulle, ce serait lü
donner une €flicâcité, mêDe mometta!ée; ce serait lui lairs sortir ds6 eflet§.
Or, l'obligatioD radicalement nullo no peut soltir aucur efret (art. 113f).
Applicationt.' le8 obügations nulles pour délaut de lormo lor8que l'acte
ost Éoumi8 à soleldté, ler obligations nulles comme cotrtlaitos À l'ordre public'
ler obligations i[icite§ (r).
568, Obltgattolre aDlulables. Nous parloDs ici des obligetion§ frâP'
pées do ,ruUilé relo,tir,, seùlettretrt. -
Cee obligatioas subsistent tânt que la tullité tr'ê! est pas demandée. Dès
que lâ nullité est demardée et obtstrue, elles disparaiesent complètement (2) ;
€lles sont cengées n'avoir jamais eristé. Ellos ne peuÿent donc laire I'objet
d'une troYation (3).
Par contrc, tant que la nullité n'egt pas demandée, I'obligâtion sub§i§to,
et le lait de la lovor équiyaudra à la conrl tt?, tout au moin§ l€ plùs souYont.
La r?ü16 questioll qui, de toutê manièrc, se posera dats ce cas, ser& dolc ile
savoir si, ,r I'errrrco,bt conditiorc tk lt confrtîto,lioî/ sont ?ët Liat. Cela dépenaha
ds quantité d'éléments, et yariera selotr qu'il B'agit d'une novation objective
ou subjective (notamment par voie do déléEation ou d'expromission) (4). Lo
r car d'espèce r peut pÉter à discussion; les prircipee, jamais.
on peùt, en résumé, caractédser Ia situation en disant que la novation d'unê
obügation antulatrle rctt, n rprrt, quatrt à soû eGcÀcité, tâtrt qu'otr n'est
'|!
pâB txé sur la ûullit6 do l'obligation a.ncienne (eremples : novation rl'une obli-
g0,tion viciéo par erreur ou dol avant Ia découYerte du Yice, ou encore novation
d'une obügEtion nulle pour incapacité psrdant le périods où I'incapacité §ub-
sistæ, par conséquont où la conûrmation ue peut survonir). Dè§ qu'otr est flré
(soit pe! la Dûllité, soit par Ia conflmation), le sort ile la novation suit aüto-
matiquoment.
569. ObltEatton aatürêllo. discuto 8ùr le point rle eavoir gi une
- OD
obtigâtion naturello peut 6tru novée (5). Nous avone antérieurcmont pris posi-
tion dms cettê question (voy. cuprc, no 63). Il so po§e, dans ce câs, et mü,otis
nt /,or}dia,le même problème qu'en matière d'obligation annulables. L'obliga'
tion traturcUe ne peut avoir d'eflet que si ello ost, préalablement, ræoronrc
pæ le débiteul (voy, rzprc, no 57). Pat cette reconnaisgance, elle deüett
cindtc, et peut taire I'objet d'une trovation. Toute la question el,la æth
quætioD
- novation
qur re posera est donc de savoir, in co1,f.r,cl,o, ai la a
-
(ll Vov. Lièee. 13 l6yrior 1912. Por., t9t2, II, 126.
lzl Etïon ivdc n eflet rétroactil , : voy. t. II,
no 815 et los notes.
{31 A moins hypothèso th6oüque que la pârtie intéreEsée ûo !8lrollco
- nullité en sa faveur.
eu blnéflce du -iuqemènt qui DronoEce la
l4l Vov.. oorir-nlus de'dét'ails. B^uDRY-LÀc^NrrNERtE, Oàlirstioru' t. UI,
no'r'69, i-ÉLiNror,: t. II, ûo 535; LAURENT, t. xvIII, ûo 248;-Huc, t. VIII'
tro 105,
l5l vov. B^UDRy-LACANTTNERIE. Oblioatiow, t. III. no 1694; L^uREnr'
t. XVIII; no 245 i PLANror. et RrpErir, t. ÿII, ro i258, et la note ; Huc, t. VIII,
no 105 i Gand, 12 noyembre 1930, Pct., 1931, II, 187.
TITNE II. _ LÀ NOVAÎION Jl I

impliqué la reconnaiseaace de I'obligatlon ratùrello au titrs civil par le débi-


teur. gi oui, il y a eu, parlâ novation, payement, et I'obügation naturelle p€ut
donner ouverturo au mécatrisme de la novation.
Si la novation eEt intarvonue dans la croyance qu'it y evait dette civite,
alors qu'il n'existait qu'une dette naturclle, il n'y a évidemment pas recotr-
uaissatrce volontairo, €t Ia noyatioD doit tomber,

570. Obltlatlon prêscrlê, On so demaude si uûe r dette prescrit8 r


pout être novée. -
Tcllo quelle, la quesliolr eal mal po e, et pr€t6 par coûséquont à co[lusion.
La prescription ne peut êtro soulevés d'ofrce par le jugo (art. 2223), st
celui en laveur duquol elle est établie peut y renorcer (0rt. 2220). Er d'autres
termes, le moyetr tié de la prescriptiotr doit èlto souhté. Qu'en réeulte-t-il?
Qu'une dette suscEprrBlE têtto twclaéc prce(I,itc reste uûo dette ciyile, trnt
que la prcscription n'o8t pas demandée. EUe psut donc êtrc noyée (t)j C'est
uns manière de renoncer à la proecription. Bi, par contre, elle a ÉTÉ, ilCclqréc
prarcrr'tc, il n'eriste pluB de dette, mais seulement, dans cortai[o théorie tout
au moins (voy. sttÿru,, \o 6r.,10), ute obligation naturelle, et on rentre ators,
ad orL o,dflr,c, ccttc théoric, dans le champ d'application de pareille' obligation
(rüprû, [o 569).

571. ObttEsttor étetnts. UnG obligâtion éteiûto par psrts alê la


chose due notammeût, ou par- colrfusion ùcois.c ptus.- Elle ne peut dotrc
seryir de base à une novatiotr. -
Dans le cas de perto do la chose due, si le ilêbiteur a pris les cer lortuits à
Ba chatge, ou g'il egt en demeule, l'obligatio[ tr'ost pas éteint€, son objet no
peut plus être livré ir epæic, mais il s'y substitue uro alêtte do dommagos.
intérôts. C'est la ,n mr obligation, mais qui doit 6tre autrement oxécutéo,
La novation est porsible.
572. Obutlation condltloûrelle. L'obligation coûditiouelle est une
-
obligatiotr qui existo, quoique Eon caæcicc, ea mise en action ellectivd soit
suspendue (2). Elle pout donc être novée.
Toutefoi§, I'incertitude guant eu caractile détnitil de l'obligatior, qui
est do la nature Dême de la condition, fl,écLira süî la, ùooction en ce sens que
si la conditiol vient à délâiuir (en cas alo condition rucpeacioe) ou À sê réaliser
(on cas de condition *solutoire), la lovation sera Êa?p ée pü parcürsiorl', et
anéantie si I'obligation qui lui a serÿi de base viént à disparaltre. C'est l,appti-
cation logique du principe dit de la « retroactiyité d€s conditions r (voy. t. Icr,
nd 164 et suiy.).
A eetts ràgle, il n'y a qu'une ercalrioz. Lorsque I'intention deE parties a été,
pâr la novation, de lairc une op&qtiofr oldatoi':c, c'est-à-dirc de substituer,
volontÂirement et déûnitivement, à une obligation incertaine, uno obligation
coltaine, la novqtion se pmduira etr tout état de causo. La preuve de pareille
opération résultela souvent d'un a,bÀttoment sensible du montant de la
dette (3).

(t) LÀuRENr, t, XVIII, ro 246.


(2) Voy. LÀuRENr, t. XVIII, no 249.
(3) Je dois 10.000 lmncs colditionnellsEent ; nour tombon8 d'accord pour
DD P^oE, III. - 37
578 r,rvnr rrt. oBLrcÀr. ; vê pÂRT. Exrrrcrrol{ rrrs oBl.rc^r.

573. hnséqueaac de l:lnexlst îac ûuac dette antédeute.


-
S'il n'y a par d'obligation antérieure, la novation manque de base,
et l'obligotian NouvELLE rE nltr pÀs. Elle manquerait, en efiet, de
æwc (l), e,ette caus6 étatt, dans I'opération ù ilouble fæe qus con-
gtitue la novation, ta dirparition de la dette ancienns. La novation
oonstitue «un système r. §i I'une des composantes de.ce système
manque, le rystèm'e toü ên iû ect êrclu (voy. sapru, tro 556). Oû ne
nove pas le néaat.

Srcrron II. Oar,rcerrox rowELLr.


-
574. Prlaolpes. Une obügatiou rwttotk, or46e par lee parties,
-
ou sntrs une des parties et ua tiem, est, au même titre que I'etistenoe
d'une obligation anoieue, uno dec conditiona essentislles de la nova-
tior (2). Il o'agit, en efiet, d'une opération à double faoe, à 6l6ments
lüéc, décomposables, mais inl,issociablæ. L'obligation antérieure ne
r'éteint gue poce qu'uræ obligation rcaoelle naît, Si oette obligatioa
ne nalt pas, I'extinction de la première obligation ell süta ca,usel
sers rdson d'être; elle ne se proilaît pas.
Nour pouvons donc répéter mutatis matonl,is, à propos de I'obü-
gation rouvrr,r.r, os que nous vènoas tle dire au sujet de I'obligation

^!{ctf,Nnr.
575. ObüÉafrm ,rouyello radlcalem€Et Dulle. Cette obligâtion no
nâlt pe8 iuridiqusmoDt. Lr -
novatioD ne peut doDc so produim.

576. ObugErtolr nouvollê rttndrble. La novatiou ss produit ta[t


que l'obligetio! nouvelle n'est pas atrnulée.- Bi elle l'est, Ia novation dispâ-
mltra par voi6 de con8équeDce.

-Lo sort
577. Obugtrton aouvellê oûdltloûnelle. dB I'obügatioD
atrectéo d'uao conrlition Éfléchira sur lo sort d€ la novation (3), conrormémelt
aux principes de droit commun (voy, et conp. wtrîo, îo 572].,
Il ÿ eute égalomont liou rle prendre, éventuellement, sn considération
I'opérâtio! aléatoire (voy. el, eomp. supn, ibideml.

. 578. haséqaeaæs dG liûexlst,of,ac do lobllgatlon aowelle.


La novation ne se pmduit pas. L'obligation ancierize sutsrstr, car
-l'extinotion dont elle serait I'objet ma[querait ilt cause, de raigoa

dire no devrâi désorEais plus qu€ t,000 ftâtcr, mds puremênt êt


Voy. L^uÀBNr, t. XVIII, [o 243.
Bruxelles,24 iallüe! t900, Pdr., 1900, II,26l,
Yoy. Liègo, 9 janvi* 1907, P. P., 1902, L49.
TITnE II. :- LÀ NOYATIOII 579

d'êtrle. Le raisonnement est le m&hè qu'&u . cas d'iuetistenoe de


I'obligation anoiotrtre (voy. capra, no 573).

Srcrrox IIL Er,Éurnr !{orrvEÀrr.


-
579. fusltloa do lz questloa. La troisième oorditior rêquisc
pour qu'il y ait rovatiotr est une-difiérence entre ler.deu: dettes,
un élément rouyeau laliquil ruoil, qui oaraotéürera la nouvelle par
rapport à I'anoieune, qui I'en distinguem. C'est de cette oondition
quo la troÿation tirs, au poitrt de vue de l'étymologie, son oügiue :
,psalio cuim t xoto nornen ææpil.
On dit, d'autre pd, glrs oet « él6ment nouvoru D est u6oessairû
pour qu'il y ait deux dettes, et subetitution de I'une à I'autre. Slil
n'existait pas, iI n'y eurait que reconnaisganoo de la première dette,
et nou novation.
Tout oela paralt assez surpreûant, et mâmo mystérieux, dans la.
aoyatior nubtæ (ll. Dire, en efet, qu'il faut un éIément trouveau,.
o'egt énonoer un tuisme, Noug avoos détni la roÿation une o{rtr-
vention de substitutiou d'une dette à ule tutre, ootrÿoûtion en partie,
double, dont les deur éléments constitutifs jouent mutusüemeût
le r{Ie de otuse, €r tollo 6orte que I'uro des detteg dieparalt par la
oréation de I'autre. On ne oongoit dèe lon plus oe gue signifie la zécæ-
citd d'un r élément rouyeau », puisqw, pln o*rrnrrror ul,ur,, il y a.
utæ clwse rauoelh qui sc. substiluc à nne aræienrc.
La vérité eot que le condition relative à l'ali4aiil ruei oongtituo
tn anacltonisne dans notre droit, et que ron inoidenoe tr'a, d'autre
part, plus d'intéÉt que pout ilâæmhta4 dang zz des cas où la nova*
tion est possible (novation par ohangemeû d'objctl, a'i,l y a bien
b*ntion ib tutt (qunanùxr oondition) ou non..
Développons briàyement eæs deur points.

â. On se rappollem qu'en droit romeitr (tout au moias en droit


romain ancien et olassique), le mécanisme de le novation était ,ru,
atlùc qae tbns rute ilroit (voy, supra, no 558). La novation supposeit
l'i/;üt thbifiLm, le même objet, en telle sorts que o'6tait, au fond,
la prunière obligation qui était c transfusêe r, transportée (tumfasin
olqu, ffanslatia\ daris Ia seoonde, toute l'opéraüotr 6tant egsentiell+

(l) trfiefu comEe il !'y a, dans toutss ces âflil[Âtions. pâs d6 aon-sang ou de
contradiction Danifert,e!, otr accoptê de contance, ot ôn no oüorrho pas à
oomprotrdra...
580 r,rvnu rtr, oBLrcar, PÀRr. ExrrNcrroN rrEs oBLrGÂT.
-vg
ment une queàtion ih foimc (l). Gest préoisémett cct éttt ite chosac
qai cond,aïsait à æigt, à Rome, tt alî4uid twci, car' eD. §on absence,
I'obligation ett été la même. Cet élément nouÿetu Pouvait êtro Ie§
tr)e$onnes Qot atia itüt ravrrr ptconasl o,u - quoiqu'il lalltt
I'idem

- tre moihlité
ibbitum (terme, adjonction ou suppression d'un
fldéjusseur : naoatio intrl. ewilem Pù*onasl. Dans la novation moderne,
Ies quàstions de.lorme n'importent plus. La question d'intantion eû,
seule, prise en considération' L' « élément trouveau, perd ainti de
son importance danr les conditions requises; plus eractement, iI
eatr irctu itans b iléfinüion même ih la wçalian.

B. Pourtant, üt-on, iI continue à jouer un rôle de premier plan


ihræ I'un ifus tois cæ de novation tout au moins, dans la novation
par changement d'objet. II faut, poursuit-on, que la modiffcation
introduite danr I'obligat'ion ' roÿ6e intæ cædem pæsonos porte sur
ua. élément essentiel de I'obligation, et tot sur un élément §eoon'
daire (2). L'adjonotion d?ut torme' d'une streté, une modiûcation
dans les modalités ile payement, la signature de traiteg eû garatrtie
de la bonne exécution de I'obügation, etc.' ne oonstituênt Pas un
él6ment nouveau parce qulils ne modiffent pas essentiellement I'obli-
gution primitive. IIs la laissent rubsister, quoique q-eadéê ou amé-
nagée,
' Tout cela. est très exact' Maio ce qui est également êxact - et'
à notre seno, beauooup plus juste - c'est que la question qü se
pose alors n'est pas iln sacoit §il y a t élémeü nouseaù » sufæamment
irnpo z;tar, MÀIs ErEI( I'rl r l, !û Éolrr{o lux crRcoNsrÀNcEgr rNrEN'
rrôx DE xovrn, élément qü forme lt quatilttu condition requise
pour qu'il y ait trovation. Et, à cst égard, Lrrunrxr a très eraote'
mdnt aperçu le problème (3). Nous verrons que' dans notre dmit,
la novation ne doit pas être erpresse (,,,toy, infra, N 5861, L'animus.
twear.iti te doit donc pas être « exprimé » ; il sulfft qu'il resulte clai-
rsment de I'acte. Il y a dono des novatiols ucitæ. Tottt' ce que la
loi erige, c'est qu'il y aitr auatn iloute wr Ia volonté, mêmn tæitu,
do hover. C'est en oe 6ens que c la uovation ne se présume point » (4).
Or, en cas de novation tacite, il y a des moditcations (dano la nova-

(1) Voy. rüI,?a, no 558, ot BÀuDRY-LÀcaIurNEnIE, ODlirorion!, t. III, no' 1689


dt
-- 1177.
tii ïàv. ColIx et CAPIrr.Nr, t. II, uo 32r, litt. B, ir ,,l,tt,' PLÀNIor 8t B!!EB!'
t. ViI,'n; iien ; PreNIor,, t. Ii, n' 3er. et coi,rp' L^uRENr, t. xvIII'
[o 266. -Ïov.
lll ü"1';ti"HrÏ"''.]"'.1t*n"-r-,r, u'"or", seûB que oelü-ci: te juge ne doit
il doit s'abatenir.
paà âdnettru ta novatioit à la légtré. DânB lo doute,
TITRE II. _ LÀ XOYATIOI( 58t

tioL ir,rer edsdon püsonds[ qui nê sont pal de natur€ telle, de portée
suffigamment grave pour qu'on puisse rdmsttre l'intention de nover.
Tout revient alors à ceci : rien ne s'oppose ez soi à oe que la detts
ancienne subeiste. S'iI n'y a pao novation erprerse, on r'admottrt
donc pas l'alr,ïnus tuçatdi. Tendis qu'il est des ohangemeutr qui
I'opposent, en soi, au maintien de I'obligation ancienne. Il y a, alors,
tücessaîement novation, même tacite, et o'est oe qu'on traduit dans
I'exigenoe de lali4uid woi (ll.
Observons ici logiquemont d'aillouE gue le problème fie sc pot. pa,
- est erprrssc. Comme noug
lorsque la nôvation - noug trouvons sur lo têrrein
de I'afiicle tl34 du Code ciyil, les parties peuwnt toujourt admettre la novs-
tion, mêmo si l'élément nouveau n'est que secondair€ (principe de l'eutotromie
de la volonté).

Concluons dono que, dans notre ùoit, l'aliquùl nori, I'éIément


nouveau, a pæilu, coxun rr.Lt tuüe inporta;nîê. Il est üvrnrxr dats
la. novation in el nnea,s personc§ (changemeat de créancier ou de
débiteur; sinon, iI y aurait cession de créanos ôu @noü.tian de rept'rls
de dette); il n'est qu'une FoRuE DE L'rxrExfrox or lrovrn dans la
novation büer easil*n pæsonas.
Ce qui pr{cède nous permettra d'aller trèe rapidement dens I'examen
de le troisième oondition rreguise pour qü'il y ait novation. On pour-
rait mêmc, tlarc ta ihoil ætutt, pæset complltancü sotts sikncc cettc
aoisiàme condition. Noug nous en abstiendrons, uniguement pour
ne pas tmp heurter les habitudes acguiees...
580. Des dlféreEtes fortnes de l'él&ne[t nouveâu.
- Tefrnhologs.6-
arélémenttouveau!dan6 trois cas (art. t2?l) :lonqu'ilyâcian
-Ily
mcnt ile téancicr ; lorsqu'il y a clrcngcmeû dç übilaw;b$q\'ily s, chaûgamcn
d'objct ou dc cowe.
Le8 d€ux prcmiers cas se qualiû6nt traditiotrnellement novalion svvediu;
le trofuième, novation oüjroriür.
581. Noyatfu|r par cüüg,emetrt de ct{.ncter. Cette novatiol est
tris mre, ca! la cesrion do cÉanco permet d'obtenlr, -pout les deux parti€sr
de8 !ésultats plus ayantageur (voy. rpra, tro 564). Ell€ sst néanmoins possiblo,
Tout dépend de la volonté des parties, Rappelons toutefois qus la novation
esl, u.tr.e conoenlion et erige, à ce titre, I'interÿeûtion de toute8 le8 parties inté-
rossées. Lo créancier primitil doit dotrc déchargBr son débiteur, et celui-ci
aloit I'etgag€r yi§-à-yis du nouveau cr'éancier, qü accepte. Tout cela peut être
tâcite, mais I'intetrtion de nover doit être certaine (2). Elle doit, commo l€ dit
I'articls 1273, résulto! clairement dê I'act€.

(1) Nous nous bornoûs ici à reprenalrê I'enseignemetrt de L^URENr, qui, à


notre avis, est décisif.
(2) Gand, 4lév or 1960, J. T., 1960, 169.
582 r,rvnr III. oDLIGÀT. ÿ9'pÂRT. ExrlNcrroN DEs o8l,rcÂr.
-
, . Rappelons que les difÊcultés qui se pI{sentemn! daffi la pEtique te poÉe'
. roEt pas eur « l'élément nouveau r *sultânt du changEmeÀt de créenciêr
(qui est obvie), mais bien sul le point de savoir s'il y a etJ irrc',,ioî de îooe1,
st üéation d'uûê dèlfie novoelh leiaaD.t ilhpcrcltrc l'ancienue. C'est d'ailleur à
. cet égard que la ioyâtiot difrèro de la cession de créance. Da.ns celle-ci, la
i dette ancienne flürirtc.
' 582. Novado[r par chaÀê€tneût dê déblteur. n y a noyation pât
-
chângemeût ds d6biteur lorstp'un nouyeau d6biteur 8'e[gage enverr le créan-
cier, qui âccspte, €t libèr'e I'atciêtr débitour.
. Elle peut se pmduire à I'initiative de l'arciorn übilcut, qrut prie son crÉancier
rl'accepter, comme débiteur, un tiere gu'il désigne, et qui oll[o ile s'eugager.
. La novatioû trouvela alorg son point do départ daus uue dClCgcldon. §i c'est
co ,i,'t qui prend l'initiative de s'ofrrir commo uouveau débiteur au crÉancior'
il y a coprozrirrdo,
Mais, rcmarquons-le do uouveau, tout I'intérêt alu problèmo reposerâ, non
.' sul l'élément noül'eau résultâtrt de la porsonne du ûouveau débiteur, qui €st
. obvie, moir bicn ar lc poi* ik trooir s'il g a cv irtertior dc nooet Ot,lt délé'
gâ.tion r'aboutit pas ndcpàsàiremont à la uovation. Il IÀut que ls créarcier
' accepte ls Douveau débil.oür êi ilôcharyc le prcmier. Loraque cela se pmduit
(d déléSatior parlaits ,), Ia déléSation n'e8t plu8 une délégatioû; elle devient
I uns noocrion (voy. sr.?ro, no 560, et irfra, nc' 603 et suiv.). De même, Bi l'r.'
promiwio n'est pas acceptée par le cI$ancier comme noYation, elle rests uue
. ùpromhtio, Délégation el gdplotÛiecio n'ont d'autro efiet que de procurer
au cr6anci deux débiteura au üeu il'un (à condition, bien entendu, que le
créancier eÂ1 accepté la délégation ou l,'ûpromûûol. Si le cÉancier consent,
'" cn même ,.û.ps, à, iléchdtgcl I'anciGu débiteur, il n'y a plus délégÀtion ni
' ailptomisrio,l!.üs rorrctJor!. On voit de nouy€au par là que ce qui dozdæ n'est
pas taat l'élément nouyoau résultaDt de la pr6ooncq d'ul trouvoau débiteur,
mais plutôt l'intettion do nover.
' La novation par substitutrôn de débiteurs n'erigo pas le conseûtemont de
I'ancien débiteur (aÉ. l27A;'voy. türr?o, no 559). La raison en est qu'il n'a
: aucun intérôt à s'opposel à.â' libémtiotr, et aussi qu'un tiers peut payer la
dette; or, par la aovatiou, h dotto o3t considérée comme payée.
.
583. Novatlon par chaogeln€ot d'obret ou de csuae. - Nou§ ren'
voyons à nos développemelts antériêuB (yoy. sr.pra, no 5r9). La question de
savoir s'il y a novation par châtgsmsût d'oblet ou de cause (r élément nou-
, veau ») dans la novatioû intcr cotihtt portora,as ae conlond avec celle de
' l'tlnimlI,s nooafiili. ll ! a dos changementd qui, ate 8oi (par leu! leture même,
leur importence), cré€nt la noyatioD. Et alon, il impo e Peu quo la novation
§oit oxpr€sso ou tacito. C'est lo cas, par eremple, du chanBement de l'objet
lui-même ile I'obligation (dation en payement orclue : voy. tüP?c, no 563),
ou du changement dB câuse de I'obligatio! (1). Dè6 l'instatrt où cer change'
'. ments sont æquid (difÊcultës de prcroe suppoaées levéss), il ÿ a int€niion ale
nov€r pa!ce que I'opération ?.c pw' pat ,'GaPtliqt zl aütlcmct l. Mais il y a dos

(1) Eremple clas:iquo: u! loceteire on rctard de payomont de loÿem oo doit


tihr dü rrrrr.
DIU! les loyers arIiérés qu'au
TITRE II. LÀ NOVATIOII 58i!
-
chalgements dans uûs obligation donnéo qui n,ont pal cette intousité, cetto
importance, ot dont par conséquotrt, et cat ile iÀooatdolr/,ocite lI:oy. suPia,
no 579, in Én ), l'intention ùe noyet îc ltc pæ ttécct'(,itcmcnt. Eromplea z
I'adjonction d'un terme (l), ou de gæantios;':ést
deE changtsments dans le8 mods-
lités du pay€mont, dans Ia monnaie de payemsnt, dans les instruments ds
payement (chèques, baites, etc.), etc. Touscesc,hatrgemeût8 ne sont pas incom-
patibteE avec le maintieû de t'obligation, et, dès lors, se po8era la questioD de
eavoir, en cas de uovation tacite, s'ils peuyont fuhe pr{sume r l, u.intÿt r,,./oanili.
Nous pr€cigêronE tous ce8 points €û étudiant la quatrièmo coqdition de ta
novation (dfrc, nor 585 et suiy.).
584. Novationa complexer. La trovation peut se produiro par change-
ment de oéancier, ou do débiteur,- ou d'objet ou d€ cause. Mais rien tre s'oppose
à ce que deux ou plusieurs do ces élémonts aoierltr 6tmÿlés (2). L'opération
Eerr d'autânt plus complere ; u! point, c,ost tout.

- Irrrxrror DE novrn (« lxrxus


Srcrron IV. (ovÂxDr D).

585. Ips quêst/olûs qul sc poseût. L'urimus noçandi,l,iÂl,o\-


tion de aover, ort hcontsstablement,-darrs la novation, l'élémcnl
e88entùel.
Cela r6sulte de la noture mhne del'institution, telle que nous I'avons
déûnie. La ûovation eal ute concerüiaz, à le fois ætinaice.de dtoits
ancietrs et æéùicê de droits uouveaur. L'une et I'autre de ces fonc,
tiors sont indissocïnblæ; elles lorneat un ( Bystème » (voy. supra,
no 556). Cest parce qu'il y a syEtèmo que I'intention de nover est
ossêntielle. Sanr elle, les résultats de la novaüion ne sê cotrcevraietrt
point, Cest oetto iatsrtioD qui justito les résultats. L'intention de
trover est' sinri qu'q1 I'a dit, de îæsenæ de la novation (3).
Cest à propos de l'anim*s nooandi gue se porent, dans la pratique,
presque touteo les diflicultés relatiÿes à la novation. Les actes accom-
plis par le8 partier sont souvent têIB qu'ils donnent matîlre à tova-
tion, IIs rendeut Ia thàse de la novatiou ai/;z,;tssible. Ainsi, sur la
demaade du débiteur, un tien s'engage envers Ie oréancier, gui
accepte, à acquitter la dette, Ou bien, entre parties (novation izler
eosilern pæsonûs), un créancier, à I'échéance, conseût utr termo,
ôu stipule un cautionnêm€nt ou une streté réelle I ou bien enoore le
débiteur souscrit des billets (lettres de change, rotammoût), soit au
moment de I'engagement, §oit à sor échéance, pour donner à son

(1) L'âdiotrction d'une corddlioa suspeusivs à une dette DurE et simDlê trans-
tormo radicalêEetrt I'oblication. Il v a novation-
(2) BauDRy-LacÀNuninrr, Oùtilcliofi, t. III, !o 1697.
(3) LaunBNr, t. XVIII, no 259.
584 r.rvan rrr. oELrG T. vo PÀRT. Exrrl{crroN DEg oELIcÂr.
-
créancier un moyetr courmode et str de recouÿr€mênt. Y a-t-il, dans
touÊ ces oar, novation? La chose eal possible; tout dépead ila poiru
l
iln s@soir I'u, v ru TNTENTToN DE !{ovER, et I'existenoe, Dotâmmetrt
dans la novation inet easilan Percona\ de I' c élément nouveau !,
ou son hexigtence, se rédüt, au fond, à la question de I'eristenoe
ou de la non-existence de l'animw nowndi (voy. supra, no 579).
L'importanoe du pmblàme appamlt ahci trettement.
Comment détemlinera-t-oD e'il y a intention de nover? Noue
touchons ioi à la question de la pnruvr de l'animus woanli, qrui
domine toute la matière.
L'inteution de nover est un élémênt psgclolagi4ue. Cet élémeut
poyohotogique existe dans tout contratr et u'ofire, oomme tel, aucune
particularité. Seulement, dans leg contrats u§uel§, pareil ôlément
(volonté d'eftectuer uto vente, de faire un bail' eto') ne suscite jamaie
aucune difrculté, parce qu'il se matérialise, oe concrétise preoque
toujours d'une manière non éguivoque dans ce que les parties ont
réellement lait. La volonté de vendrc, de louer, de prêter est indig'
sociable de certaines attitudee ertérieur€l, qui n'ont pas de senc
sang elle.
La sittl.zltian se p iÿune manbe but au#e ilaæ l,a weolian,
sanl.e
panoe gue la novation est :oîe conoentioL cotlPr.ExEr àla lois créabicê
et ütinctiie de droits, et ce d'une manièrr parallèle, jumelée. Or
ainsi que nous I'avons dit : voy' §uPrc' no§ 556 et suiv. leg
-éléments de cette convention sott' illcomposablns, ll'on,
-
seulement dans
la tachnique jwi,iligue, mais DÂNs LEB rrrrs. Il est, rare qu'une nova'
tio:n intet ,osag prz:sorlcl par exemple (prênons le cas d'une eubgti-
tution de débiteur) donne matière à un oontrat à trcis. Le plus souvent,
le nouveau débiteur r'engagera vis-à-vis du créancier, saDs interÿen-
tion du premier débit'eur. De même, en oas de novation intet ea.silefir.
prrsonar,les partier modifferont souYeût, d'une manière quelconque,
I'engagement prinitif, sans s'erpüquer autrement. Or, il eet possüàIc
qu'un nouveau débiteur s'engage envers le oréancier sans que le
premier soit libére (délégation ; adpromissbl. De même, une dette
peut être modiû6e, amendée, sans qu'il en r{sulte néoessairement
une nouveüe dette, Tout osla est en toul point§ admissible, en dmit
oomme eD fait. Réoiproguement, les parties peuvent valablement
baser une novation sur une modiÊcation de la dette qui, ile soi, n'er'
tralne pas ücessaï.renent une dette nouvelle (Code oiv., art' lt34).
On voit ainsi comment la question de l'animw rwootli se pose. ll
reite, à présent, à détermiuer comment iI faut Ia résoadre.
5E6, Dartlcle 1273 du Oodo alvtt. - Sezs et Portéc,
- Lo'
TITRE II. _ LI I(OVATIOX Ff:B

Bolution ert d6poeée daas I'article 1273 du Code oivil. Cet article
s'exprine comme ruit : c La novation ne se présume point ; il faut
que la volonté de I'opérrr résulte olairement do I'a.ctê D.
Cette disposition appelle, pour Bon exacte compréhension, plucücurc
obEqeorions.

z{. EIle énonce d'abord le printipe lonilamerüal qrut oommaade


toutn la matiàrc : la novation ne se p srnæ poitü, Cela signiûe gu'ou
ne peut pas déduire, du seul fait d'un état de choses pouvant donzcr
matlêre à novation (voy. supr@, no 5&5), lTnrrxrron »r novrn. Celle-oi
doit erister, et il faut qu'on en ait la certitude. Cela tient au fait,
ainsi que nous I'avons dit, gue la novation est une convertion corn-
plare, dorfi I'existence ne r6sulte pas nécessairemert des éIémentg
matbinls qui la oonditionnent, la rendent posciüle. L'intention de
[over, sarrs laquelle la novation n'existe pas, r'est par nécessaire-
nent liée à I'existence de ces éléments matériels. Et cela tient
iépétone-le à Ia uature complexe de Ia convention novatoire. -
-
Lortgu'on dit, par conséquent, que Ia novation ne se présume pas,
on énonce en réalité cette règle que I'intention de nover doit être
cEnrÀrNE (l), et gu'elle ro peut pas r{sulter, aotamment, de simples
appüeqces matérielles, parce quê oes apperences matérielles peuvent
donner naisgance à des oombinaisons juridiques valabler, mais qui
D.e constitueDt pas la novation, parce qu'elles n'impliquent pas
I'intention de nover, c'est-à-dire ta volonté de substituer une obü-
gation à une a.utre, ùéuinl.re une dette ancienne polur la remplncer
par une nouvello (2).
B. Comment se prouvera, dès lorr, I'intention de nover, qui doiü
êtl.e îÆtaino?
L'article 1273 continue en disant
énonce - et c'est la secondt rêgle qu'il
« il faut que la volonté de I'opérer (la novation) résulte
-
clairement de I'acte ».
Ici le terte pftte à ænfusion. Det précisions s'imposent.
1o L'artiole 1273 parle d'obord d'un aae. Faut-il en déduire que
la novation sst un contrat solennel, ou Iié nécessairement à la rédac-
tion d'un éwit? Non. Dootrine et jurisprudenoe sont d'accord sur

(l) Cela aignille simplement que, da!g il ne laut pa8 la


Gend, 2l janvier t909, P. P., 1909, 4 ?4, et
t. IIIi no tr33. L'article 1273 est une résction cotrtrc l€s .
- sous Justiûieû.
turales r admises
(2) Àussi certaiu autÆur5 (L^uRENr, t. XVIII, no 260) râttachert-ik I'arti-
cle 1273 au priûcipe que ler renonciations ne se présumeni pas.
586 r,rvnr rrr. oal,rcÀr. vo p^Rr. ExrrNcrroN Irf,g oBl,rcÀt.
-
oe point : il nrest pas requis que I'acte d'où reeulte la volooté d'opérer
novation soit un éorit (l). « Aote » est pris ici denr le ws de rægotiatn,
el non d'itaframenlurz, La novation est une oonvention entièremeut
roumise aur règles dz iboit æmtnun. Âuoune forme n'est dqnc
exigee (2), sauf difficultés ih prcace en cas de cottestttiot (voye,
infra, même numéro, Iitt. C),
20 Ce point ffré, faut-il que I'inteation de novor soit, tout au moin§,
aopresce (comp. ce qui a été dit en ce qui concerne le payement aveo
subrogation) (3)? Par Ie moins du monde. L'intention de nover
peut êtrs rdcire. Il rulnt qu'eUe soit certditti. La,loi n'erige pas qu'elle
soit, æpritnée (4). EIle se oontente
- et c'est normal - de la certi-
tuds de son erirtence, le sens et Ia raison de cette erigence ayaat
été préeisés tntérieursment (voy. supra, no 585).
Ure dérogction oriste, dit-on, on mâtièra de daégation, dérogation imposée
par le t€rts mêms ile l'articlo t2r5, qui exige la déclaration a expresgs r du
cr6âncier. Nous verrons ultédeur'€Eent co qu'il faut on potr8er (iafro, no 589i.

30 Il en #rults et c'est là, une oonséquenoo dont I'importanoe


n'éohappere par -que la novation peul sul;er ile présonptions (61,
-
oo qui e$ de fessence même des volontéB tacitsE (voy. et comp. suprc,
no 523). Une volotrté ( taoits r iloit se déduire, s'inférer. C'egt en oe
sens qu'elle e'oppose à Ia yoloûté ( expreBro r, qui fait I'objet d'rue
ertériorisation direote, et n'erige pas de raisontrement pour la déoou-
vrir (voy. et comp. supra, ibil.).
En décidant qae l'animus mootdi perut résulter de présomptions
(à Ia condition qu'elles soient sérieuses et suffisantes : Code civ.,
art. 1353), ou ne oontrcdit en rieu la prcniàre partie de I'article 1273,
qui dit que la novatioa a ne se présnme pao ». Les développements qui
pr{cèdent démontreut qu'il s'agit ile deua ordres ûillées difihnts;
plur exaotement que, Iorsque la loi dit que la novation r ne se prétume
par r, elle emploie le même termê avêc rus port6e difr6rente, parce
qu'elle fait allusion à utrs tout autre situation. Elle entend simple-
ment préoiser que, dane le ilaule, la novation nc se suppose pæ (6).

Cass., 29 juiuet 18L1, Pat.,18L2,1, t 5; Bruxeller, 23 mâi t9t3, P4!., tgtB,


(1)
II, 366; civ. Brurelles, 29 décembm 1894, P0[., 1895, UI, 41 ; civ. Liège' 7 no-
voEbrs 1931, Pûs., 19s2, III, t&0 i LAUf,ENT, t. XVUI, !o 260 i BaUDRY-LaGÀN-
Oùrira,ioo!, t. III, ûo 1131, U.
(2) voy. t. I.!, nor 24 à 30, ot t. II,no464ot465.
"rNEÂrE,

fll #Ü;i?i'il^-tilinrr, ouisd,ion , t. ur, Do trsl, u, Brursros,2T jan-


vieii897, Por., 1897, II, 259; Gand; 21 mars tgl6, Po!,, 1917, II, ,4 i Brurellos,
30 septembre 1954, Par.,1956, II, 37.
. {5}-Cass.. ,7 trov€mbr3 1958, motil8. Por., ,.959, I,316.
(ti La loi e'exprime de la môme metrièr€, et dar8 le mêmo sotrs, dâns I'a i-
IIîf,E II. _ LÀ ITOYÂTION 587

O. Mais quand pourra-t-on avoir recours aux présomFtions ? Ici,


rous entrotrs de nouvsau dets \a ilama,ine totalement ilifréraÉ : cehli
or r,r. pnnuvr en cas de @ntestdbn.
Nour savons déjà gue, sans que cola. touoho à la validité de I'acte,
le rëglcmatutian ih la preaoe peut parfois lrapper d'inelEcaoité cer-
tàiru actes parce quo les lormdités oxigées pour I'administratiou
de Ia preuve n'ont pas été remplies (l). C'est on vortu de ces règles
que la preuve de la novatioa (animus nooanili) par presomptions
Eera souvent éoartée. Le dé,biteur qui invoquera sa libération par
novation devra, en cas ilo corüestdion, prouver la conoerüinn ile twça-
tüon ilont il, se préoaü, par écrit s'il s'agit de plus de 3.000 francs, ou
par témoins ou présomptions seulêmstrt s'il y a commencement ds
preuv€ par éorit (ou dispense de preuve littérale, ou matière oommer-
oiale) (2). C'est dang ce cas seuleûrent que la novation pourra, être
étallie par presomptiona. Mais ces prémmptions ici rous ren-
trons dans Ie champ d'application des deur premières - etrègles : suprc,
litt. / et B, et aursi du droit coûImun : article 1353 devront âtre
-
sérieuses, engendrer la conviction que la novation est, cutaine, el
non résulter d'apparencee ou de possiliütér.
§ur quoi deyre porter cÆtte preuve? Lo d6biteur dsyra prouver pâr écrit,
ou à I'aido d'u! coumêtcometrt de preuve par écrit, aa libérardor. Notemment
on cas de délégatioa novatoirs, le débiteur prinitil ne devra pas prouver
I'exiEtêtrco du nouvel engagement par 6crit ou avec commencenent de preuve
pat écüt, puisqus, strictêment parlant, il n'y est pas partio. Il deyra simple-
ment établir datrs la convontion cornplere qu'ost la novation, la branche qüi
h cotwcrnc.

D. Si on rérume touteg les observatioD.o qui préoèdent (rendues


n6oessaires par une certaine ambigulté du texte de I'artiole 1273 du
Code oivil, ambigulté qui s'erplique panos quo le Code a entendu
abandonner les « novations oonjeatumles D du droit de Justinien), on
eboutit tout simplement ù cell,e ærclusînn quo la novetior. est une
oonvention à tous égætl* soamise atp règb tu DRorr couuuN, tant
dans ses éjlénents æt stitüfs que dalu sa. fotûtr, et dans sa prcuoe.

cle tll6 du Code ciyil. Le dol oc tc pl,ért mo pcr,' il doit êtro proûrrd. Ce qui
q'empêche l}as g}'!l pgut-êtrs
ProEyé pri" p!êsomitiois i et, en cottô matière, sana
ümitos, puisqu'il s'agit d'ùn fcir. Voÿ. t, In no 53.
La même question se pose pour le8 rcroncidlioru, et dâns les mômee conditionr :
voy. Brurellea, g0 mar8 1935, Pos., 1936, II, 11, et décisions citéos eu t. IV,
no 441, en note.
(t) Voy. t. Ict, no.2& à 30, et t. U, nd 464 et 465.
(2) BruiroUes, 14 juiUot 1898,_Par., 1894, II, 62; 27 jenüer t897, Pcr., 1897t
II, 259 i Gsnd, 4 lévüer 1960r J. T., 1960, 169; civ. Brureller, 23 juillet 1892,
Iar., 1892rUI, 341 i 29 décetDbre 1894, Por., 1895, III,41 i civ. Liède,7 ûoyem-
bre 1931, Par., 1932, III, 140. ..
588 r.rvnr ur. oELrG T. .-:- ve p.lnl. arrrltcrror{ Daa oBLrc r.
587. Appficatlons. oxaminero!§ dans les numéro6 qui vont suivre
- Nous
quelquæ applicatioûÊ des püncipes qui viennent d'être exPosés. Ces aPplicÂ-
tioDs ofirent surtout uû it té|êü pîotilitc considérable dans la novation por
chüLg.fr.r.t tl'obiG,.

58E. Sulte. psr chatÉetû€lrt de cr6aEcler.


- NovstloE - Cetto noYa-
tion ost extrêmement rare (voy. et comp. rù?ta, no 564). §i eue re prcduit,
I'intention de nover se pnouvere par la libératio[ accord6e au débiteu par
le premier crÉancier. Il ne sufrra donc paa que le débiteur prouve qu'il s'eat
ongagé vis-à-vis du sscond c!$alcier i il taudra, do plus, qu'il étâblisBe qus lo
premier cr'éancier a considér{ Ea créence commo êteitrte en coûsidémtion do
I'engagemett du débiteur vis-à-vis du nouveau cÉancier (l).

589. Sulte, NovatloE par chanÉerneEt de dèblteur. Ellle peut 8e


- à I'initiative
produir.€,5oit à-l'initiativo du premier débiteur (déléSatior), soit
du nouvoau débiteut leaptomicdo ot dpromicrio). C'est la lorme de noYation
qui, aveo la novation par changBmerlt d'objet, présonte le pluE lréquemmont
dos difncultér daûs la pmtique en ce qui conceme I'intentioû d€ noYe!, ca!
I'adjonction rl'un socond débiteur, Bans plus, ne prouve nullemont la novation.
Un second d6biteur peut parraitsmont s'engager relativement à lâ mômo
dett€, sal8 que, poui cela, le premier engagement disparaisse. Le second dôbi-
tÆui peut jouer, §€lon les cas, le rôle de débitêur solidaire ou cotioint, de cau-
tion, de délégué, etc. L'élément. capital à établir, pour quo la novation
soit ecqüso, est que le créancier a bien entêldu libéru! le plemier débiteur,
et accepter, en 6es lieu et plac6, le second. C'est en cela que Ëe câractéüsera
l'intention dê noyor. Cette preuve sera administrée coûlormémont aur Pün-
cipes exposés pr{cédemmett (voy. ,r.rr"a, no 586}. C'€st alors seulement que la
dêlégation ot tailgttowictio so translormeront en noYation (délégâtion dits
« parlaite n, ot capromicsio, selon leE distinctiols précédemment pr{cisées :
rt.?rc, no 560).
Cette prcuye sera très rigoureuse, parce qu'en fait, il est assez rare que le
créâEcier renoncê à ses droits et actions contre le prcmier débiteur, aYec toutsg
les conséquences que cette renonciation comport€ (Yoy. itofro, chap. UI'
no 596 et Euiv.), pour y substituer une nouvelle obligation. Le plus souvent,
il acceptera le nouvel engagement Sans mnoncer au premi€r. C'est donc un
domaine où I'intention de nover jouera un rôle de p!€mier plan. Il laut qu'il
y ait cedihrile que le créancier a bien voulu ttorâ, c'est-à-dire abanilottttæ ta
æéance pûmitioe. Le plus souvent la délégation rcstera à l'état de délégation
§imple ou le Ilouvel engagtment vient de I'initiativ€ du seconil débiteur "-
-si {voy. czprc, no 560).
d'adpromb'io
C'est par application de ces pdncipes qu'on considère, [otamment, que 16
tâit, pour le baillcur, d'accopter le pryemeût des loyers échus ales main§ ilu
sous-locataire ou du ces8ionnairr du bail (2), même sans réserver sos dmits
coûtrc le locataire ou le céalânt, ns Bufllt pas pour enfualner noYatioû. Car
pareil lait n'est pas, de soi, incompatible avec la volonté, ate lâ part du bail-

(t) Gand, 4lévrier 1960, J. ?., {960' 169.


lzi Raprêlons qu'en cai ale ceésion de bail, il n'y a ceasion de créance qtc dc
la pàa di-locatabà. Comme lâ cêssion ale dettes n'edste pas danE notre droit'
trs loc&tair.o cédaDt rtste tênu yis-à-vis du bailleu.
TITRE II.
-
LÂ.IIOVAIIOI{ f:9
leur, de mainte t tous 6os almits contre le locâtaiFe. En d'autres tolmes, sou8-
location et cession de ball pat oer,,t, combinés avec d'autres faits de la part du
bailleur (en I'espèce, acceptation des loyers), donnor mariêr, à novation ; mais
ils ro I'impliquetrt pas nécessairement. Ils !e l'impliquent nullement meme.
C'est un des cas oir Ie pdncipo déposé dans l'âlticle 1273 s'appliquera dans
toute sa lorce : la novation no se présums pas (ÿoÿ, rù??o, !o 586).
Il laut râisonrer de même dans tous los cas analoguos.
IJ'irtention ds rovol doit, dans le cas de noyation par changement de débi-
teur comme dans tous autrês, être c,',airl,. M,sis nou! avona vu que cela !o
signiûe pas qu'eUo doit èfie aaprutrc (tÿprc, ûo 586). En ost-il de mône en cas
de üUgæion? L'a icle 1275, pris dam son tcîte, dil lo contrairo. Il dispose,
etr eûot, qu'en cas de déI,égation (§ürle eeDs exact de ce mot, yoy. rü?rc, no 560),
il tr'y a pas novatioa si lo crÉÀtrcier \'a capieEEémcû déclaré qu'il entendait
décharger le débiteur qui a ,ait la délégatior Prima facic, il Bomblo donc que,
dare ce cas rpdcict, I'int€ntioû do noyer doive être expresse, aîpdmée. EIle \o
pourrdt pâB ôtre tacite.
Cotto opitriot a été soutenue (l), mair d'âütres auteurs penseut quo tol n'est
pae lo sens de la loi (2), ot nous cmJrons qu'ils ont raison. Pourquoi, en eûet,
exiger I'intention de noyer ! explos8o r oû cas ds délégation, et non d'cæpro-
arnrodo (qui est aussi un cas de Doyation pâr chaDgement de débiteur, msis
réalisée À l'initiativo du sccoad d6biteur i \oy. Erupro, no 560)? On no le voit
guère, et on ue pourrait pas, d'autro part, sout€nir que, dânB l'article 1275,
Ie législateur üse également I'ccptomdrdo, car cet articl€ préciss bion la délé-
gâtioû comme étâtrt I'acte par lequel le débiteur donae au cr{alci€r ull âutre
débitour. D'aillouB, ot en mottant à part.cette question de terminologie, une
considération dc /ord donine le débat : o! Ilo voit pa8 pourquoi, er matière
de trovation par changement do übitaw, I'andm,ut naoandi dovrait ôtre
r erprimé r, alors qu'il peut ôtr€ tacite daD.s ,orr, ,r, ürrtet c&s do novÀtion.
Il 8uffit, dans un c&8 comm€ dÂns l'autrc, qu'it y ait crrritud, quant à I'itr.
têtrtion de nover-

par c.h.nge[aeût d'obret. Ici I'applicetior


59O. Sulte.
- Novaltoû
du grand principe que le novation tre Be préBume poilùt -esl tr.ès f'.équaÛ,,6.
Lorsque les parties apportent ure Eodifrcâtior quelconque à I'objet do
lbbligation, elles pÉcissnt rarsmêlt cs qu'elles entendent exactement lair§.
Elles apportent la modiflcation, mais ne s'explique[t paa sur sa portéê. U y
a donc ,tcrirrr à noyâtion, mai§ lr â-t-il oolontl dc troo'f, (voy. et comp. tÜfa,
no 585)? Le problème se pose pæce que I'itrtention de ûoyer peut êtrc tacitB
(voy. cuprc, no 586). Comment faut-il le résoudre? D'après le granil principe
que lâ novation !o se présume pae (voy. tu,ÿta, ibùl.l.ll oÿl, d,es câs où la modi-
Ilcrtion appo ée à I'objet de I'obligation est telle qu'elle ne se concevrait paa
!a!s intention novetoir€. Exêmpls : Dou6 coDv€rons de substituer san§
qu'il Boit questio! do dation en payeme!ü à la suits d'imp6culiosité du - débi-
teur à l'échéance : yoy. et comp. rüpra, ûo.510 et suiv. une detto po ant
-
(t) L^uRENr, t. XVIII, no 317 i BAUDRy-LacANrrNERrE, Obligalioûr, t.lll,
no 1744 i AuBny et RÂu (5c éd.1. t, IV, § 324. note 42 ; comm. Ànyers. 30 novom-
brs 1923, Pa!., 1924, III, 145 i CoLIN ot C^pIrÀNÎ, t. II, no 333.
(2) PLÀNIoL, t. II, 555. Voy. sur Ia questior comm. Gand, 13 mars 1902,
-
Por., ,.902, III, 2(2 (et le8 réléneucer citées).
590 r,rvnr rrr. oBLrcÀT. vc p^RT, Exrrl{crron DEg oBLrc r.
-
sur de6 terrains à uû6 dette d'argent, ou une dstte portaut sur tel obiet
déterllitlé à une d€tt€ portatrt sur un autm obiet déteDniûé. On ne congoit
pas pareille opératior, en Ègle, §âns irtertion novatoirê (1). Mais il e8t queû'
tité d'autDes ca6 otr le maintien de I'obligation antédeurc n'eat pas incompa-
tible avec le changement spporté alans I'obiet. Eremple-type : un débiteul
souscrit des lottre6 de change pour pelmettre à soE créancier de recouvrr!
plus aisément sa créancê, ou lui pr"ocurer uû titre mobilisable. C'eBt dans do
pareils ca§ (compatibilité du changsment da.ae I'obiet evec le maintien ile
l'obligrtion primitive) qu'on appliquera 8i les perties ne so sont pas nette-
ment sxprimées
-
le principe que lâ novttion est 0xceptionnelle, qu'elle no
-
s€ pt$sume point, parce qu'il y e doute 8u! I'i[tontio! de Dover.
Par eppücation ds ce qui précède, n'opèrent pas tovetioû, en principe :
I'eugmeûtation ou la diminution provisoire, par les parties, de loul1§ obugâtion8
Éciproqu€s dan8 leur quotité ou leur volum€ (2), la souscriptior, à l'échéance
de la dette, ou ls ranouvellemert ds traitÆs (3), I'adionction al'uno 8treté
Éelle ou petBonnelle (4), une uodiûcatior aur dater dec échéatrces (5), lâ
concession d'un telme ou de déhis de payement (6), la torms nouvelle donnée
à rrn titl€ de c!éance (7), I'insertion d'une clause pélals, la moaliflcatioû du
teux d€s intérêts, de h monnaie de peyement, du lieu du palrement, etc. (8).
Le concoflrat aptèslaillite n'opèr€ pas novation (9). Le crr,$.? n'opène.iamais
novâtior i c'est un eimple moysn do payement.
Noua avon8 déjà soutenu quo la darioî cî paÿoù.cr,, Ir'opèPe per novatiotr
(voy. sü?ra, nd 510 et suiv.). trfiais elle p.ür l'opérsr. Tout dépend de I'intea-
tion dee parties.
Par contle, I'adjonction d'une condition (10), la ttmslolmation d'une dstto
d'intérêts en ilette de capital, rtanr certains cas (tt), lâ remise partiello de dcttê
. TITNE II. _ LÂ NOVATION 591

eyec engag€m€nt d'honneur de payer le surllus en cts de retou à meitteue


,oÉuno (1), opèretrt noyatio!.
LoBqu'€n même temps que la souscriptioD de billet8, il €st délivré qüirrono,
trruft ot simpte dü ?rdr, il paralt lort diflcile d'écarter la trovation (2),
Un arrêt de trr cour de cassation a décidé qu'un conrrb, pouvait survivr§
ar char.gcttat a th æn oblel, et, partant, quê si c€t objet étâit remptacé par
un autrc, il n'y evait pas novetio! (a). C€t anôt, rendu iI e8t vrai er matièro
pénale, admst que lorsque les parties ont colclu uD contrât do locstion rcla-
tivement à utr piano de mârquê X, et qu'ultérieutemoût elle8 y substituent,
sans qu'il y ait d'écrit à ce sujet, utr piano de marque Y, lo contrât priei-
til doit êtrc coûEidérÉ comme maintenu et comme compr€nant to piâtro y,
mêmo si lo locateirc (poursuiyi pour détoumemeût) iEvoque I'article i6 du
titre pÉliminairê du Codc d'instruction crimirelle, et dérie, rur cotte bare,
la preuve régulièio du contrat civil qui conditionne I'inlraction. ( Attondu, dit
I'arrêt, qu'il Do r6sulte pas néceBreiremeût du lait de la Bubstitutioû d'un
piano à un autre qu'un Douyeau lien ds drcit a été c!éé ên remplacem€lt du
premi€r, en telle matlièrs que le dernior dt cessé de Égi! I6s rrpports der
perties ; qu'il est possible, et môme prrbable (cic), que la substitution du piatro
Philips au piano Popper ait €u lieu du plein accorrl de Ia dematrdsros8s, et
mêmo à sa dematrde, §an5 aucune intoDtion de8 pafiie8 de rompre le premier
contrat r.
- Il faut s'entendre. §i, dana le contrat (et c'est partaitemeût pos-
sible dans ur contrat de ce genre), une substitution possible d'objets donnés
on location a é1é IEéot c, il est éyident qu'il tr'y auIa, pou! ce motil, prs
novation. Mds cpla tr'sst pas constat6 pâr la qour. Celle-ci se borne (et c,oEt
vraiment chose surpretrante, étant don[é les traditionE de notr8 cour ôuprêmo]
à tmrmer qu'il ert r pocrdü&, el, même probablc r que I'accoral des parties a
€u ü6u quant eu changrment rlo pianos. Qu'en Ésultô-t-il, 6n mettatrt mêüd
à part 16 ceractèrc r probable r d6 cot rccord (caractèr€ qui, vraime[t, ost
plutôt inattendu...)? Qu'À un moment dotrné, mais cn corrr de cotrtBt, lea
partiee ont modité I'objet de celui-ci. Cele, c'ost, en principe, la ûovatior.
Iorsque je loue utro maisotr dane telle rue, et qu'ultérieureBent, d,accord
eyec mon bailleur, j'y substitue ulre maison al'uno autrs rue, il y a incon-
testablemeut nouveau contr&t. En I'eepèce, Ie demandeur en cassation oppo-
rait quê la preuve du louveau contrât n'était pu râpportéo conlormément
aux églo8 du droit civil (Cods al'ilstr. crim., titro pÉliminaire, art. t6). Le
cour, cotrBaclant un védtable retryersement du lerdeâu de la prruve, décide
qu'il €Bt possdülr, et mèloa,e ptobabh, que la substitution do pianos e eu lieu
du plein âccord d[ demândeur en caseationl eêst évidemment m6connaltrr
toutês Ies ÈgleE du droit civil, cetles relrtiyes à la roudrion et celles relatives
à la clrcrgu d. ld, p//cuoc. Il e8t évidomment poraibtre que l,arrot a'inspire du
souci de garantir la Épression dans un cas où le lait était clair, €t 16 d!§it
gênant... NouE ne crroyons pae qu'un püeil système 8oit rdmissible, ni 8ur-
tout à consêillêr... Voy. aussi et comp . i$îa\ to 591.
II laut râisotrnor- de même pour le ct anlaficÉ ik catæ, car alans c€ cas,
commo dans eælui du cLangement d'objet, la Eoditcation condùit pr€squo
inviociblement à la novation.

(ll Gatrd,4 noyembro 1893, Par., t894, II, 83 (et la note).


(2) Voy, P !uor,, t. II, no 5&5, trotê 2,
(31 Cars., , septembrr t938, Pas,, t938, I, 287.
592 r.rvnr rrr. oBLrG T. vo pÂRT. ExrtNcrrorr DEs oDlrc r.
-
§igEâlons quê les parties peuyent touiouE oPérer une novation lur baso
d'uoe modiûcation ate fobjêt qui re I'implique pa6 de 8oi,3i elle§ s'expriment
,ormell€mont à ce sujet (Code civ,, a . 1134).

591. Du ondls de la cour de cacsatlon. L'iûtention do ûovor e§t


-
une questiotr d'interpÉtation de voloDté, dorl.c de fait. Le cottrôlo de la cour
de careation est par conséquent erclu ; mais iI sub8iste quant a\u contéEuênacs
tégsht q\e le iuge du lond a tùées des faitE dont il cons8rYe I'appÉciatioD
gouveraine (t). En d'autres termes,la cour reste compétente pourvériior si lea
circonstance§, considérées comme acquises en lait, et ilont l8 iwe a déduit
la novation, !épordent bien aux conditions légales de cstte imtitution (2).

Srcrror V. CrpecrrÉ DEg PÀRIIES.


-
592, Prlnalpe, Soluttoa aûmlse daûs I'aaalen drolt.
-
Dans notre droit, la novttiot erige la oapacité des parties. ElIe ne
-
peut s'opérer qu'entrs psrsonûes oapables de contracter (art. L272).
Cela est tout à fait justiûé si on place la novation, oomme rou§
I'avons fait, sur le temait de I'article ll34 du Code oivil' La nova'
tion n'est pas seulement un rnode d'extinotion des obügations, une
sorte de payement I c'est une conoantion, ot le mods d'ertinction qui
lui est propre n'est qu'une consqùence de la convention, elle-même
complæe, Il n'y a dono pæ paralldisme aûre lo taeûlion et le paye'
næü. Et c'est ce qui erplique qu'il n'est plus admis, comme dans
loæinn il,roit, que, pour nover, iI suffit d'avoir la capacité require
pour recevoir un payement. La novation esl toü autre cl@se qu'arl
pqenent. C'egt la substitution d'ule obligation à une. autro, dono
uu acte incompamblemert plus large, plus important qu'un paye-
ment, qui ne consiste, en soi, gue dans la réception de la chose due.
Dans la novation, tron seulement ou regoit autre chose I mais on
regoit cette autre chose paree qu'on a prealablement modifié I'obli'
gation primitive, et gu'on y a substitué une nouvelle. Ainsi se tmuve
pleinement jurtifiée Ia règle formulée par I'article l'272'
On renarquera à nouyeau que cette Ègle n'eliste et ne ae comprend que
parce qu'au cours iles temps, et notammett comparatiYemeût Âu dloit rcmain,
la noyatiotr 6'eÿl con plè',cmcn ,'at sfoiméc.

(11 Voy. sul cette queEtion cass. tr., 12 décombrc 1866, D. P., t867, l, 43S;
l,riircxr, t. XUII, no 263i BauIiRY-LAcÂNrrNEnIE, Obtigotioît, 1, lll,
no t734; PL^NroL et RrpEnr, t. YII, no t266.
(2) Dân8l'alrêt de la cour ds cassation du 7 8€ptembro 1938 quo [ous aYom
criiiôué crrrc. no 590. ot obseryera quo la cour reiette lo moyen comme man-
cuanl cn fcil.'Ce que nous veuons de iline au textè permet peut'êtro de croiro
due la corir I consiïéÉ oue le iuce du ,ond âyâit statué erclu.siYem€trt en lait'
t reste néanmoins quo lôs coadiÈoru ldgclrs dê la novatioû ont ét6 violées.
TIÎRE It. _ LÀ OVÀTIOK , , 593

593. De.s dlllércntes lncldeaæs dc la ègle. On aura remar-


qué {ue, sans le dire, nous nous sommes placé, - jusqu,à present,
au point de vue da créanciæ qui nove, C'ect inoontestablement I'in-
cidence prinoipale de Ia ràgle qui nous ocoupe, C'ert même, peut-ou
dire, I'incidence spéciûgue. C'est le créancier qui est, par la force
mâme des ohoses, Ia psrsonno la plus intéressée au maintien de I'obli-
gation primitive, et c'est, dèe lors, le créancier qui, dans le jeu de
la règle formulée par I'article 1272, errgit au premier plan.
Mais ol peut re placer également au point de vue du débiteur
(dans la novation iüer eæilcm personæ) ou du nouveau débiteur
(dans Ia novatioo, inter noÿos personasl, Et, à cet égard, puisque la
novation esl \ae conscntian, ou observera. que la rùgle forraulée par
l'arlicle 1272 thmewe la même, ll faut que le débiteur ou le nouveau
débiteur, qui sont parties ûr la convention, aient la capacité de s'obligen
C'est le droit commun (aÉ. f f08).
. Mais gue se passe-t-il lorsqu'ila ntont pas cette oapacité ?
Quelque
ohoge de très parüiculien L'obligation nouvelle eet, en principe,
valable tânt que sa nullité n'est pas demandée, puieque nous nous
trouvons en présence d'une nullité relative. §i la nullité est demandée,
I'obligation nouvelle eera annulée, et la novation tnut ùtti.be tombera
par voie de conséquence, parce qu'il manqusra à I'opération une
condition essentielle : la seard,e, I'eristenoe d'une obligation nouvelle
(voy, sapra, no 577). Ce n'est donc pas en vertu de l'inexistence de
la c quième condition rcquise (capacité des parties), mais de la
BEcorsDE (existence d'une obligation nouvelle) quô la novation tom-
bera, et o'est en ce seûs que nous avons dit que I'incidence epéci-
fique de la ràgle formulée par I'article 1272 est la capacitét ilu créancier,
Lorsque I'intervention du premier débiteur o,est pas exigée
@rf. 12741, la question de sa oapacité no Be pose évidemment pas,
594. Appllcation.
- Gréarcler
principes qui précèdent
soUdsüe. pa! application d8s
- C'e6t soüdaire
qu'on décide que le cr6ancier n,a pas la
capacité requise pour noyer. Il a celle de rccevoir payemeut, mais non de
su.bstituer une obligation à une autre (r.).

595. Sutt6.
- Tuteur.
tlom dê son pupille créancier,
tut€ur peut-il noyer? Psut-il, agissant au
- Lesubstituer une obligation à une autre ? La
questiotr ost controversée (2). A notre aüa, elle ne devrait pas l'êtrc, tout
* moi!:a au rcgaùl des tèglet ttr la toootion, Ceur qui opinetrt pour lâ ûéga-

_ (l) Poiût cg_!g!g!t: BAUDRy-Lac^NrrNr,atn, Obligations, t. III, no t728;


LAURENT, t. XVIII, no 256.
(2) Dans le sons dc tc ndgctiüe.. LAURENT, t. XVIII, no 256; AuBRy et RAU
(5ê éd.), t. IV, p. 351 et 952. DanB le sens dc l'ofrfÛt4riitc.. BAUDRY-LAC^N.
TINERIE, OüIdrarions, t. III, !o 1729; HUc, t. VUI, ho 107.
DE PÀoD, III. - 38
594 rrvm trr, oBLrcÀT. -*v. pÀnr. Exrrt{crtox trts oBLrc^T.

tive partentdu priacipe que Ia capacité de payemont.nd sulllt plus, dans [otro
dmit,. pour nover C'est l'évidence. Mais tre tuteur n'e-t-il {üc capacité do
r€cevoi! palremetrt? Evidemment, noD. Il dispoEo d'un mâÂdat gé!éral,
qui tr'eiclut pas le.contrat. Mais ce qui est exact, c'est qu'oD pout diflérer
d'aüs sur hz pouoobe dt ,üarrr dâûB lê câs où lt loi n'e pss i»escrit des
.habilitantes.
,omalité§ gotrt-cô des pouvoirs d'administration lqro ænsu
ou ,rric,o rorrü ? Nouc avons étudié cette question âtrt6ri€ursmont (l). La
lovation s'analyra[t en un adte de disporition d'uae crÉance, qui entrat[o
même de soi extinction des strotés, il semble bien que depuis I'arêt de
cassation du 6 msi 1943, Pa!., 1943, I, t5r, I'autorisation du congeil de
lamille et I'homologâtio! du tribunal Eoient Décessairer (t. II, no f80).

CHAPITRE III.

de la novation déooulent & trc


596. Prlaclpes.
- Les efets
notwê Dûrnê de l'ir.stitüian. Le novation est uue oonvention qui
a pour objet de substituer unê obligatioD à une autre. C'est une
oombiûaiBon à fonne, à la fois, cütindiee et ùéafiice, II en Ésulte
que I'obligtrtion ancienno ilispuaît, et que I'obligation nouvel]e, qui
prond sa p]Âce, æAeta dlsomtais seuJe, A cels, Ee limitent, eD prin-
cüpc, tous les eftets de la noÿation.
Deux questions doiveut être successivement eramhées. Nour
dirons d'abord €tr quoi corsiste I comrnon se ftaliae d sc cçadbiac
chæùn des efrds th b ,osatia\ tels qu'ilr viennent d'être pr{cisés ;
nous eraminonons emuite r'il ert poesible d'apporter dee dbogæions
@nsentir,nrl,elkÂ. à ces efrets, tels qu'ils r{sultent des principes.

Srcrror lre. Dourr.n ErrET DE LÀ coNvExtror NovÀTorRE.


- CoxsÉqurrcrs.

597. Oonséquenæs de leîiet extlnatll de la ævatloa. Le,


novation éteint l'obligation ancienne. EIle la fait il,isparulne.- Telle
est bien la volonté dee partios (s,râsrirurioz d'une obligation à une
autrc). Cette disparition, cet anéantissemsnt est compl€t, radical,
Il en résulte que ron geulement Ia dette elle-même disparalt, mau
o,ùssi taü cc qui s'y ro dtê. E\ conséquence :
lo Le æuts ilec intbêts de la dette aucienne est arrêté ;

(r) voy. t. II, no. 120 à 180.


IITRr II. _ LA XOVÀTIOII 6S5

2o La ilnmewe du débiteur ost purgée ; ou plur eraotemtnt, elle


disparalt ;
30 Les sûretle réellcs disparaissent égalàirent, oar ce ne Bont que
deg accessoirts d'une dette qui n'e:iste plug (art. 12781i
4o Lea sûretés pa:so;nellu (oautions) sont libâréeg (art, f28t) (t);
5o Loe @übiteùrs coliditaires le roût 6gqleme[t, Iolsque le créan-
cier a nové Ia dette aveo I'qn des débiteurg goüdairps (art. 128t,;
cuprd, to 3&81i
60 Uacrian en récolurtan attaohée à I'obligation anoienûs E'éteint
également, . faute d'objet;
70 PIua généralement, le débiteur, ou le nouveau ilébiteur, pcrd
le bénéfice .le tows Læ caceptitw résultant de l'obligation ancienne.
Uaig la novation cotrscntio €ntm le cr{ancier cl la ccntion nG libère 6vidom,
ment pes le débiteur principal, même o'il s'agit d'uû6 oaution solidaür. L'en-
gagement dê ta cautioû yls-à-vis du gréancier ert, eu ef,et, dilf/rcat de I'obli-
gation principale, et l, r6re, mêm6 si la caution est soüdsirc. trtais iI bn sordt
âutrement si la novation avait, lorEque la caution ost uds ceution Eolidairc
et à raisoh de cetto circonstance, pour objet I'ongagemont principal fui.
môme l2l.
598. btséqucnces dc I'cilet ctéateur dc la watloa, La
novation cr{e une detl,e nnuoelle. Il en découle quê ootte dette-.aura,
et n'aura que les caractères qui lü sont pDoples en c*ta ile sa sbù,c-
ture mâmo.
Il en résulte qt e, p@ rupport à la dûa aræi,enne, cette detie sera,
eu principe, nue. Elle sera dépourvue de stretés, même si la dette
ancienne en avait, et ne portem pas intérêt, même si la dette ancienne
en portait. Pour gu'il en soit autrement, iI faut que cela résulte
de la constitution même de la dette nouvelle. Autun ûansfefi ,p
s'élablil, il'ofice, entre les thu,s ileltes. Ellea sont, et rertent étrangères
I'une à I'autre.
Il g'enauit que les stretés réelles nouvellement consenties prendront rdng
à l@ .late de lcrû cot Eti ÿlior., et non à Ia date dee stlotés rnciennos.

(1) La caution rolidailc êst libérée psr application do l'article 128t, eliûéâ 2,
et non eliûée l.r: voy. Lr'uRENr, t. XVIII, no 32{, et lo tome VI du prés€nt
traité, titm du câutionnemsnt.
(2) LaunENr, t. XVIII, no 925,
596 r,rvnr rrr. onr.ro r, +-.Yo PÀRT. ExrrltcrroN ots oBt.rcÀr.

Srctrox II. D*noolrroxg co YErrroNItELLEs


AI'I - EAfETS DI LÂ NOYÂTION.

599. Intérêl da Ia questlon. - Uaélté do la dércgatloa aoa-


veittoaaella quâat aux sûtctés réèllos. Oonséqueaoes quant
-
ù la ætloa mâme de la .ævatloa. - Ce qui a été expos6 précé-
de'nrnetrt. démontre à toute 6videnoe leg désavantages, et mâme
lee dangen de la novation en os qui conoerne le créancier. La dette
onoienne disparalt, et, sveo.elle, toug ges accesgoires (strctés reelles
et perronnelles). Aussi, devant cer résultats, oongoit-ol mieur I'im'
pgrteEoo' qu'il convieot d'attaoher à I'une dee conditions de la nova-
tion : I'igtention de nover.
Cela étant, est-il possible de ilboget aur efiets de la novation par
coriventiou T

Oû sait qu'en droit commun, les déntgations conventionnelles à


la loi soat touiours possibler, sout réserÿe de I'article 6 du Code civil.
La novation n'est inoontesteblement pas d'ordre publio. Le Code
applique ces prinoipes etr autorisatrt le maintien des ptioilàges et
fupoîhàqur de I'ancienne cÉatrce et leur transfert à la nouvelle si
le cr{anoier s'est expressément réserYé ce translert (arl. t278).
Il importe toutefois d'obserÿer qu'il s'agit là d'une déroption
conventiomelle rout à fait ononnale, car I'efiet extinotif de la uova-
tionr'ei sés oonôéquences quant aùx stretés aussi bien que pour tout
ce qui se rattache à la créance, primitive (voy. et comp. infra, n8 60L
et 602), est ile Pessence même ile lt ænÿention no(tal'obe. Néanmoina,
il est possible, ez ce qai æncoræ l,es pricitÈgæ et lrypothèques ltoy ' infta,
ibid,l, de démger à la loi, et, moyennant réserve expresse de la part
du oréancier, de les traruférer d'une dette à I'autre. Démgation peu
justihablo en logique, mais gubn erplique en digant qu'elle ne cause
auorn préjudioe au débiteur, ni aux tiers, et gu'apres tout, les par-
ties peuvent réaliser la novation oomme elles I'entendent (Code oiv.'
art. lt34), et non pas seulement selon Ie type établi par la loi.

- Disons tout d'abord


600. Portée d'appücattoa. que ia dérogation no
ooncerno qüê let ptililègcs o, h'ypoalùA1,,er. L'article 1278 no parle que do crs
stretés. Il en $sulte qu'il y a bel ot bien subgtitution do dettes, d'une part'
.ayec, nêanmoins, simple tr.anslort de l'une à fsirtro delB privilèges et hypo'
thèques, st, d'autre pad, riue pareille conventiort. dérogatoir€ n'e6t po§§ibl€
que pour les privilèges et hypothèques. L'aüicle 1218 ne pade que d'our
(voy. et comp. irfro, ta! 60t et 602).
D'autre part, il est certain que pareillê op6ration tre peut intervenir qu'entre
memo créatcier ct fiême ilébdteÿr, Il n'est au PouYoir ti du créancier, ni du
débiteul de lâirc passer les priyilèges et hypothèquês qui grtvent les bieus
TITRE II. _ LÂ NOVÂÎION 592

d'u! alébiteur sur les biem tlar torocat üüht|. L'arli(,lo t279 prond soin
dG le p*ciset, mais cêtt€ précrution éteit iDutile. Toute autre solution ne
se conçoit pas (t).
Mais il est possible, en cas de substiiution d6 débiteur8, que I'ancien dëbi-
teur maintienno les stretés à ta guantie de h nouvolle aetta. Ler priviiàges
et hypothèqu$ û ne passont pss r, drns ce êas, des biens de ltatrcien débit€ur
aux biens du nouveau. IIs subsistont, ot garantiE§ent une nouvelle detto, qro
âutrc dette (2).
S'il y a novatioû pâr changemeût de créancier, I'obotacle quo nous yonotra
de sigtlaler disparalt: mais I'atrcien qÉancier doit expres8ément ldseryor ler
stretés au proût du trouveau, faute d€ quoi I'sfrot novatoire Ee produit.
La réserve des privilèges et hypothèquee doit êtrc errrrcssr. :

Les privilèg€8 et hlrpothèques, étâtrt réserYés, cor.tcmana lcrü ng at lct l


dqte. Cela. no porto p!éjudice ni au débiteur, ni aux tier8, puisqu'on eupposo
que, sans clause de réserve, la noyation n'eût pas êté cotrsentio, ot que ler
tiels re seraiont donc inévitâblement trguvés deyant les mêmes stnetég r{elles.
Mais les privilèges et hypothèques subsialatt dau l,cut fuwc ct potr leur mon-
tant défi*itift, même si la dette nouvelle fft plus considémbl€,
Mentionnons enffn t'article t28O ; lotEqu'il y a lovation entre le c!éatrcier
et I'un des débiteurs solidaires, les priyilègeE et hypothèques !e peuvetrt être
ré8ervês que sur les biens de celui qui contracto la Douv€llo dette. Cest une
appücation, légÈremeût difrér€nte, du principe contenu datrs I'alticle 1279.
Les autrcs débiteuB béDétci€nt de la übérâtion. üais ils pourraient cordccntir
âu mâintier dos privilèges et hypothèquàs,

6Ol, IÈmgatlons @avcnlloûûelles cn oê qul oonoetÛo lês


déblteurc solldalrcs êt les arutloas?
du hde afdl.
- Aa fulc l8l, tlfués 3,
Nous avone dit que la dérogation Gonvêntionnelle
aur efret8 de la -novatioo n'ert porsible qùen ce qai coru@r.e l8 prioi-
lÀges et fupoùàqaos. L'article t28t, alhée 3, Ie pmuve. Le cr{anoier
no pounait point convetrir aoæ le übitew, comme pour leÈ privilèges
6t bypothàques, que les codébiteun solideires et les cautions rertersnt
engagér troûobstant la substitution d'une trouvollo dette à uue
anoiênne. Cette aubstitution libère en tûul étsl il, corrsc l6s codébi-
teurs rolidaires et ler cautionr. Pour qu'ils no soiert per libéré6,
il faut qu'il y ait, @nsent æn, de leur part. C'est oo qu'on nommê
l'æcession des codébiteurs ot des cautioDs (3). II en résulte que Ei
le cr{anoier n'a eltêndu nover que moyenrant oettê rocession, et ô'il
ae l'obtient pas, lr, trovation est corad,ititnndlc, et Gomme la condi-
tion eet, par hypothèse, défaillie, I'anoienne dette oubriete (4), et
avec elle, le cautionnement.

(l) Voy.PLÀNroL, t. II, no 550.


(2) Uatuil faut qus Ie débitêur cor.rnrro à pqreille opérâtion, A délaut do
con8entement, il prutte de I'eflet novatoirs (L^URE r, L XVIII, no S3t).
_-(3) §ur un cas particulier d'application, voy. Gand, 25 ruin 1902, Par,, 1903,
II,3a9.
({} Liège, tg octobrc 1959, Pcr., 1960, II, t8e, Ce car ne doit pâs êtr€
-
598 uvnn IrI. oaLroÀr. Exrtt{crroN Das oaLrGÂT.
-vê'P^m'
Tel est le sens de l'àltiole 1281, alinéa 3. Il en déooule qu'au point
ile vue où nôur oous plagoas danr cette section' la dérngation con-
ventionnelle est qgss.i posoible en ce qui concerne leg codébiteurs
solidairos et les cautions, mair elle ne I'est plur par I'efret de la volont6
iIæ ceub oréanoier et débiteur, oomme pour les privilèges et hypoth&
qqes. Il faut I'aoaord ile bus les intbæsés.
Lorrque les déùiteurs solidahes et les cautionr accèdent, il y a,
ile leur part, eûBagemsût è lc nouvrr,r.n ddte, en telle sorte qu'ils
sont, en r6alité, eugagee à trouveau après avoir été libérés. La déro'
gation oonvenüionnelle aux efietg erthctils de la novation n'est dono
possible, cohme trous I'avons dit, gu'en ce qui concerne les privi'
lèges et hypothèquer. Ceux-oi rubsirtent (« d6rogation »); les codé-
bitenrs et oautions s'engagent ù,ua('æu.
OOZ. »erogatfoa onvèntlorrnelle eû cas dê d6légatlon parfalte' ou
Eovatolre. Lorsqu'it y  déléSation parfaite '-:- qui implique I'acceptation'
- du délégu6 commo nouveau débitour c, la déeharyc dt rlllé'
par le créancior,
gat t : orlicle 1275 lo déléBâtairs (céatrcier) supporte évidemmont le riEque
d'iisolvabilité du
-t
nouveau débiteur (ilélégué). Le délégant sst déchar8é, €t
'n'â, par cons'équent, plus rioir à voir dans ce qui se passe ultérieursmsnt.
' Noug noug trouvons doûc en pÉsonca d€ fefiet normal de lâ novation : libé'
ration de l'anciet débiteur pâr disparâtion de s dotte et sub8titution, à cette
. dette,.dlune nouvelle (par.changemcnt de débiteur).
, L'article 1276 tormulo cet efret ds la novatiotr, qu'il érige en
' il ajotlc rju'il n'en sera pâs âinsi (donc que I'insolva.bilit6 duPdrcipc.'Meis
délégué sera
isuscoptible eû plincipe, rigoureusement liquidée
de réagii eur la situation -
' -
dü déléBent) B'iI y a técærc aîIn.tta, ov' si le délégué est en fcillilc ou'en'
. ücot frrrrtrc au moment de la délégation. Cet âtticl€ dit, en efret, que le délé'
. gatairo p8rd tout recourr co[tIt le délégué, §'itr ]r a eu noÿatio! (délé8atio$
parlaite), à moinr qu'il nly ait réserÿo erprres§e, ou laillite ou déco[fltuE.
§'aait-il, en I'espèce, d'une d6rogation conventionuelle aux efret§ de lt
'nôyâtion?'NôD.Lecasdelafcitrlitca'exPliqueparuneprésomptiotd'elrour(l).
' On admet et cela e8t rationnel que si la laillite ou la déconffture aYait
- n'aurait pas accepté la iléléSatioE per'
. été. connu6,- lo atéléRatairc (èéetcier)
.tdte (trovation). La noYation est donc considérée commo ,,on aoGNLe e\ cag
.de.fÀ itê, et I'atrcieûne. cr6qncs aubsiste. Il tr'y a donc pa§ dérogation aur
eÊeta de la novation. Quant à la rdeeroc exprccsc dt recotts contle le délé8aht'
elte n'aboutit point, âans le sysême âdmis par la doctrine moderne (2), à
mainténir la cié'ânco ancienne. La novation d opdt , et la dettd est éüiiate. La
'ualtre
'clâuse ale réserye a pour oûet de laire un ehgag€metrt oonucou ilang

conlondu evec cetui où. rcnr æbotilotnar la toooldon à I'accession des câutionr
À-ta ditte nouvelle, !e ci$ancier nove la dette anci€lno. Dans ce car, la caution
.;ài Lwa.Wf.20B§, notamment; roy. nrrrta' no 5lll.
.Yon al.surllüs t. VI,, no 894 et 904'
(t) Colln ot qÀPllaxr, t, U, no 333.
'''(r) .CoLrNrEr CrPIrÀNÎ, tr ,II, !o 433.
IITRE II. _ LÂ (rrn
OYÂTIO!ç

Ie chel du tlélégant (l* loi oe qualite d'aill€utts pas I'actiotr du délégatairs


contre le délégant; €llo l'appelle Eimplemen! r r8cou!8 D) : le délégant est
désormeis considéré comme cartiot .da délégué (f).
Laurstrt oxpliqüe le recours par la concoption d'une noüoûüo t cortdirion lh,
Cette oxplication ne modite pàs notro poirt do yue.

CHAPITRE IV.
DE LÂ DÉLÉGÀTION.

6O3. Novatlon èt clélégatlon.


IcE deux lastltutbas. - haiusbn tradlt/oinaelte oatre
La délégatloa t ,est paa uf,. moda ûex-
tlaatlon des obllgatbas. - Au seuil même de la matière, wre obrer-
ÿal,ioa tin port@le capüale - a'impoæ : il trs laut pâs coufordre,
coôfe on I'a fait tiop loüvpnt jusqu'ore§, novation et d§légation.
Les deur notions ne soit pas synonymes ; il s'en faut de beaucoup.
Novatiôn et déIégation sont, en elles-mêmes, deur chosee radbalnment
ilitùentes. Ainsi quo nous I'avone déjà fait observer, là déIégation est,
en quelque sorte, sur la mude de Ia novation (:r,oy, sapru, no 560), Elle
peut se tiansformer en novatiou, et on la nomme alôrr « délégal,ion
parfaite ».,Mais cela ne eigniûe pas que, lorsqu'elle,ne se transfo[tre
pa8 sn trovAtion, elle ne goit par une institution particulière, valant
par elle-nême, et ayant des règles propres. C'ecü l,e controi,re qui.est
arai. On la dit « imparfaite » lorsqu'elle ae se transforme pas en trorra-
tion (novation avortée, ainsi que nous I'avons qualifiée antérieure-
ment : voy. st ptû, îo 560), mais il n?y a là qu'uno ûgure de style,
qui, par le fait même, prête à confusion. Lorsqu'on parle de déléga-
tion imparfaite, on conpare impli.citemnt la iléhégation d la rwootî,on,
et c'est parce gu'on enænil préciset gu'Er,r.r n'.r, p.l,s aEoüTr À LÀ NovÀ-
rrox qu'on La quflifie impa$aite. Il y a dono là une détnition cozrpa-
raüirre, fonctionnelle, et partant, dangerctue. C'est cette manière mal-
heureuse de définir qui introduit (comme la pratique des choses judi-
ciaires le démoutrè) le atouto et la cônfueion dans I'esprit des étudiants
ét dos iratioien§. On n'envisâge la d élégation qa'en fonction ila h moa-
tion, dl ot néglige la délégalion qui n'aboutit pas à la novation, qu'ou
considère, parce que nôvatiôn avortée, comtne ùnê tNgrtrurrorî rüpÀR-
rrrrr (passant ainsi de la qualiffcation fonctionnellc à Ia gualiffcation
sabstudinllel, n'ayant, comme telle, aacun. inbfi.
C'est là une gtaoe eneat La délégation proprement dite, ou « sim-

(1) gut cetto que8tio! controvsBée, et trèE complexe, voy. BAUDny-LacAn-


rrNEnrB, OôIdgorioîr, t. III, nc 1717 ct suiv, i I,,rünrxi, I.-XVUI, no 820.
@0 r,rvns trt. oELIGÂr. vc paRT. ExrrNcrioN DrÊ oEl.tcar.
-
r (celle gui, en d'autres temes, n'aboutit pas à la novation), esü
ple
une *litttlion p RrÀrrEur r ÀuroNour, licite, colabln @rn ,e telk
ayant des nùclrs nnonnrs, quoique non préciséeg
et po,r clla-mêmcr.et
par le Code. C'est une combinaison gui se fonde, comme la novation,
gur I'article Ll34 du Code ciüI, mais qui, quoique compl,eae comme
Ia novation, en difière sur des points essentiels,
Il faut donc perdre la lâoheure hubitude d'étudier la detégation
en lonction de la uovation. II faut négliger celle-ci, et prendr.e la
déIégation dang sa nature pmprc, à I'état pur, aü sttde où elle tæ
s'e* pæ cncore to,rafoûnéc cn tpoatinn (voy. suprc, no 560, el infra,
no 606), ot I'etudier à oe stade, où elle form.e déjà une oombinaison
à oaractères spéciftques, uae institution.
C'est ce quo nous ferong daae Ie présent chapitre. Nous négli-
gerrns donc Ia « déIégation parfaite D, qur r'rsr pr.us uxr oÉr.É-
crrron précieément parco qu'elle s'est ùaæfonüc ùù ,raçorion, et
gui a été étudiée en même temps que cetts institution ltoy. sapra,
nor 556, 560, 582, 589 et 602), pour nous attacher uniquement à la
déIégation, eur nrsra oÉr,Écrrrox, qui ne se tranrforme pas en
trovrtion, et qui obéit néanmoins à des règles rpéoiûquês.
L'originn ile la confusioa ontro délégation et noyâtion, et le rejet à I'arière-
plaa, et en odro uégligoabls, de la délégation qui n'est pas une nov&tion,
rsnonte à Pothier. Cet euteur déllnitla délégation « une espèce de rovatiou,.. r.
Pù ls ltit môme, la délégation rentrait dans I'orbite de la novatiotr, et per-
dant un siècle, elle n'en est plus sortie. Nous assistons, en efret, cher Laurênt,
à ce spectacle piquant d'une I délégation parfalte r largemeat traitée, et d,utre
! délégation imperlaite,, à Iaquelle il n'est con8acré qu€ vingt lignes...l Il
faut attôldre tre XX. sièclo pour voir trâ doctrine réagir contFB cette lâcheuse
manièrc de voir, et eccorder à la délégrtion prcpretnont dite tbute I'attention
qu'elle mérite (1).
La conlusion e8t d'auta[t plus legrettable que le droit romcdr colnaissait
déjà la délégstion rars Dovatio! (vo!r. P. HUVELTN, Cottts êlén. ùa ilr. rcm.,
1. ll, p. 274l-.

Il résulte oD tout cas de oe qui précède qua la ildégatbn, au senc


où tuuc l'entan(bD8, xtEST pssr @nffaircment à I,a rcoa.ian, un roDE
D'txrrxcrror DEg onLtcÂrroNs. EIle laisse, en eftet, subsister I'an-
oionne dette. Mais cela ne signite pao répétons-Ie
- qu'elle n'obéisse
po§, oommo institution autonome, à- des règles propreo.

604. Tbrmlnofoeb. L'hÂbitudo prise à un certain lloment de con-


-
(1) Voy. notamment CoLrN et CaprrÂNT [t. II,8o.330 à 335) Darmi t6s ciyi-
listor, ot îE/TLLEB parmi ler commeruialister.-Voy. ausri le Code suis§€ des oblha.
tions, gui trâit€ de la délégation sous ls terme d' i areignation , (art, 466 et !uii.).
TIIûB u. t XOV^IrON 60t
-
ceyoir Ia dél6gation eD lonction de Ia aovation â, torcém€ot, réegi sur la
teuinologie adoptéo en le matièro. On ne parle pa8, dar8 La doctriDo du
XIXG siècle, de délégation, sans plua, mair de délégation r partaita r ou « im-
parlailo t La délâga,iolt poûaite, c'eÿl,la nooation (on la dit r partaite r unique.
ment pance qu'ell€ a att€i[t c, rosultât) i c'est la délégation non geulement
accsptéo par le créancie4 mais accompaytlc tlc la üchargc ilu ilélégca, (arlcien
débiteur). Voy. fârticls 1275. Pareille délégqtioû ,,ast î)lvE una délégqrion;
c'eEt ule dëlégatioD. han{orrü., üe nooation pat cuùtdartion ilc übil,ew.
Il tr'y a plus sucun€ raison do parler encore, datrs ce ces, do détégâtiotr. La
délégatioû r'e s,c plus; olle D.'a eristé qu'cu poir, dc dC?ort,. ello est devenue
dans la suite noyatiotr (l'oy, sr.rrro, ao 560). Queût àla déllgatiotr impwfaitc,
ou de BecoDde zone (commo le t€rme ( impadait r l'indique i!évitablemeût),
elle n'est telle qus parce qu'ello n'rboutit pas à la novation. C'est l,opération
où le cÉancier (délégetaire) accepto l'€n8âg€ment du nouyeau débiteur (délé-
gué), ncdr rcnc üchatgt æn aocier übibut (lo délégart). C,.saI;a üllgdior.
pRopRExENT DrTE, ta[dis que I'autre opératiotr n'est par la détégation, mair
biert la novatiotr. On la dit encore délégation ( simple qui est uno matrière
',
différente de la détnir, non en elle-même, ûais cr lonûiot ik la aooation.
(
Le qualitcatil simple r est aussi iûutile qus lo qusliflcetü ( impartait r.
605. DFolt comparé. La dél6gation n'est traité6, dans lo Code civil,
qu'à pmpos de la noyâtiotr - (délêgation partaite), ot incidemment seulemont
somme délégrtion. Il n'y est d'ailleurs fait qr,cllurion. L,article 1275 se boms
à dire que la délégation qui ne s'accompaSno pas de la décher!€ de I'ancieu
débiteur n'opère pas novatio!. Il ne lallait pas un t€xte pour cela. euant
a\x ùghs prcprc. de cette délégation r qui a'opèro pes novetiotr r, le Code
n'en 6oulllo mot. C'est la doctlitre et la jurisprudenco (t) qui tes ont lente-
ment dégâgéos. Cette euyro n'est d'ailleuE pas terminée. Il selait i[téressâtrt
qu'ur ( délié civiliste r a'y attelle une bontlo tois.
Dans le Code ruiscc des obligationE, la alélêgation sst trâitéo sous te nom
ù'ottigr.a,ior. (a1t.466 ct suiy.). Il eB e8t de même dans le Code civil aücmcnd
(art. 783 et suiv.). Le Code italien de 1942 connalt également la délégation
(ârt. 1618 et l27ù-l21tl.
Potùier qualiÂait éga.lemetrt c{rtoirl,t cas de délégation : r assignation r ou
« rescriptiotr ,.

606. Déllaltlon et ao,tlons généruIes. La délégation est


I'aote per lequel uza petwrlne pfiê Dnê aatre -pæsonnc ou otilontæ à
unc aùffe pqsonne ila s'engager etseta une troisilme, qui accepb (21,
telolieernent ù une close ilâ.*mhüa
La perronne qui donne I'ordre (Tuscus) est appelée itétégaû; aelle

(t) La ju sprudetrce bcloc estr d'ailleun extrêmemetrt râre aur la ouegtion-


Ilopuis 1880 iusqu'à
-1935, rous n'avorr pe8 relevé di, décisions sur la iratiàre,
et dans ce trombre, bien peu apporteut de]8 idées intércssanteE.
(2) Get élément est, comme tous les autr$. csscîtict. Oî Deut dotrc recretter
que certâitrr aut€ursr et psrEi les EsiUeulr, h'€tr lessent oiu. mention dlans ta
déflnition gu'ib donnentde la déléBation (vdy. notammenf CoLrN €t C^prr^Nr,
8c éd,, t. If, no 330). "
602 r,rvnr lrr. oBLrcll. .-ve PÀnr. Exrrxcrlol( rrna oELrGÀT.

qui consent à I'eréouter, et s'engage, 8e nomme d égü; celle e\frs'


qui acoepte I'engaçment du délégué, et en bénéficie, s'appelle déld-
galdirc.
Tetle qu'elle vient d'êtrt décrite, la délégation est une cotrÿention
comptme où interviennent ùoic personræs qui y jouent, ohaoune, un
dle lié à celui il.es aufrec. C'è61, ce qui exlliqub qu'elle constitue,
@inrne telle, urre instiiution obéissant à des règles pmpres, même ei
elle ne se transfome pas en novation par une formalité compllmbntuitc
(qui difrérenoie la délégation.de la novation i aoy. §ùPrd, no 560);,la
d6charge donnée par le créanoier (délégatàire) à son prremier débiteur
(déIégant). Cette décharge opèrt novation par substitution de débi-
teur. Lorsqu'elle n'exirte pas, il est parfaitemeirt possible de con-
cevoir une opération iuridique prople, se suffisant à elle-même. L'en-
gagement du délégué a 6a cause, son origine, dans I'ordre du délégatrt'
et cet ordre ne se justifie égalêment que parce qu'il y a matière, pour
le délégant, à en faire bénéûcier le délégataire. Supposons quê cette
« matière » goit une dette du délégant (débiteur) .vis-à'üs du délé-
gataire (créancier). La délégtion créera, relativement à cotto dotte,
un recond engagement (celui du délégué) aux oôtés du premier (celui
du délégant). Le cr6ancier (délégataire) aura deur débiteure au
lierr d'un, car noua supposots qutil'n'a pas déohargÉ son premier
débiteur (ce qui aboutirait à la novation). Mais comme il s'agit d'une
opéretion à trois, orl les rôles sont triec, il va de soi que pareille co'nbi-
naison, même sans novation, produira deg effets déterminés. Ce sont
ces efietr qus nous allond étudier.
Nous avoag dit qu'il y a. rôlc lié entre les tmis personlos gui inter'
viennent à la délégation. Cela est certain, et incontêsté' Mais faut-il
que oe « rôIe lié » tmuve Ba cause, ga raison d'âtre, dans des ruPPot s
jr»i,rli4aes antériews? On semble I'avoir contesté (l) ; mais à tort'
croyons-nou§. Même dans le cas de lettre de.creditr.ou de dona-
tion (2), il existe dee rapports juridigues. arftérieurs, orr tout au moins
destinéi à être i{alisés.par la délégation, car §anà celà, I'opération
appaialtrait sans rai§dn sufrsarite, et iio. Bq concevrait pas (pourquoi,
eu efiet, le jnssus du délégantl Quoi qu'il eh soit, ce qui eot certâin,
c'est que la tlélégation intervient le phts ftéquemnæaI sur base de
rapports juridigues antérieurs. Le cas habituel egt une dette du délé'
gant üs-à-vis du délégataire, et une créanoe du délégant sur le déIé-

(t) Voy. CoLIN et CapIrÀNT, t. II, [o 330' lo,6t BaUDaY-LÀC^NTTNERIE


t. III, no 1743.
Obligatioru,
(2) voy. CoLrN et Cerrrrxr, iüücæ'
TITRf, II. LÀ IIOVÀIIO,I{ 603
-,
gué (l). La délégation .apparalt alorg comme un mo5rsn d'6oouo:
miser des transfelts muliiples de valeurs, uno véritalle lettro de
ohange oivile (2). Il semble, en tout car, .que lorsgu'il n'y a pas rap-
portr juridiques antérieurs, la délégaüon pqd toutr ca cpécifæiü,
et il n'y a plus lieu de lui reconnaltre des règles pmpres.
C'est la déIégation en fouotion de rapports juridiques antérieurr
ds loin la plus fréquente
-lee répétons-le,
développements qui vont suivre.
- quq noun étudiernns dam
6O7. Elémeats @ûstltutüs de la délégatlon Lo d6légation
-
est une opération à trcis perBoniqso, gui y jouent ua rôle lié (voyez
capra, no 606). C'est de cette situation qu'on doit déduire ses 6léfnents
constitutifs.
Quels sont ces éléments ? IIs sont au nombre tle quatre :
lo Il faut d'abord qu'il intervienue ürou pe$otut es : le délégant, le
déIégué et le delégataire. Sans oog trois personnes diffbenw, egiasaû,
dans les conditions qui vont être préoisées, la délégation ne ce æryit
Pas ;
29 Il faut eneuite gue le illlégü s'cngage srlr. b prière oa lotilre
(jassw) ila il&éganl. Si l'engagement tre part pas de I'initiative de
oelui gue trous supposots ici être le debiteur d'une autro psrsoDtre
envers qui un tiers s'engage, rl y a dpmmissio ort æpromissia, et
non dêlégation (voy. cuprc, no 561) ;
Toutetois, entre la délégatidn el l'adpromistio, il ne s€mble pas ÿ ayoir de
difércûce8 sonsibles on co qui concorno les êgles dc ford.

3o Il fautr d'autre part, -- et ceci est une coadition ,rês inpoTtatte-


que Ie délégué cotrtraote \\ etgogement pesonwl vis-à-yis du délé-
gatairo, e! que oe deraiei atcepte cet, engagemetrt. Ainsi naltmnt
les ileuu detal parallèles, mais non tout à fait indépendantee, gui
oaraotérisent Ia délégation (voy, infta, no 6t2).'
Cette conditior (à, ibable branche) est évidente. Si le déIégué nc
c'engage pæ, riet ne se pmduira. S'il ne s'engage pra perconnüenent,
il y aura ind,icatinn ile r soloens » (Code civ., arl, 1277), qui oe con-
Btitue ni Ia novation, ni mê.me la iléügolbn, mais s'atralyse en u[
aimple manil,ot aux ffng de payer (3). Remarquons quo, dans oe oaa,

(t) Ou bien oqcoro uno cr6aace que !e {é!égué acquelr& Bur le délégatt, ot
ên8uitê de laquelle il a'engagera enverr le délégataire.
(2) CotrN et CÀprraNr; I II, no 330 i BaUDRI:LÀcaNrrNEAtE; Obligùlior,,r.
t- III- ro {rAB-
(3t'Voy- inÊa, ro 6t0, ot BÀuDny-LÀca TINEIIE, Oütigotion,, t. ItI; not 17i5
ct lrse; PLANIoL et RIpEnr, t, VII' no 1212,
604 r.rvnr trr. oBl,rcrr. ve p.l'f,T, Exrrrcrrox rrEa oELrcÀT.
-
la deuxième condition de la délégation (.;uccræ du soi-disant délé-
gant) eristera, mais oela ne sulEt pas pour oréer délégatinn.
De mênre, ri le déIégataire n"a'cceptn pos I'engagement du délégué,
il a'y aura rien non plus. Cet engagemont, donnant naissance à une
obligation gue les partiee veulent efiective, esl 1î @nùutt gui exige
donc I'accord iles thw putits qui y interviennent;
40 Il faut enffn en tout cas gi on admet que la délégation doit
-
re produire, ou tout au moins se proihrit à la suite de rapports iuri-
diques antérieurs (voy, supra, to 606) que I'engagemsnt du delégué
ait pour obief la nânu ilm çæ cellz
-ilu ilélégant. C'est cet élément
qui caractérise le mieux I'opération liée à tmis persontres, et oxplique
ses efiets (sur ceux-oi, voy. infro, no 612).
Toutes ces conditions sont, dans la délégation, esscntiell'es. Si elles
n'existent pas toutes, il n'y a pas délégation, ou tout au moins pae
opération ayant leo oaractères spéciûgues de Ia délégation (l)' et
à laquelle les rùgles pmpFes qus nous préciserons ultérieurement
(inlra, ro 612), r'appüquerout.
608. troncttoû de lr délêÉattolr. plus @mplex83'
A. LoEqu'elle - Comblaalsona -
se fonde sur dos rappoEts juridiques antérieus (êssontisllo'
mênt, ou tout âu Eoiûs principalemetrt, uns dette du délé8ânt vis-à-vis du
délégâtafu, Jointe à uno crÉance du délégant sur le délégué), la délégation
joue le rôle de véritable letttr de change civile: elle évite des déplacementr
multiplos de numéraire (voy. cuprc, !o 606). gelon lss ca§, elle Eera de ratüe
très complexe. Elle peut, on efiet, ae combirter evec une ou plusieure nova-
tions. §'il est entendu par eremplo, a lc tuhgant ca üléguJ, que la dette du
détégué vis-à-vis du délégâtrt sem étêitrte par l'engagsm€nt que le ilêl6gaat
prio le délégué rle plendro otrvels le délégataite, la délégâtioî 1cttc14 tuaégaaior
cntiG itll^gût t ot il&égaroilc, maiB I'accomPagnera de noocriol .r^ttc .Ulégar.,
ct il{tégÿ.. D'autE part, si le d6lêSataire accepte la, délégation, a, déêharyr
.t mômo|;.mpt h ilélégaî, ile .a tbtp oit\ù-oûr dc lti, il n'y aura ptruc délégation,
mais norrarion, qui, joiût€ à la novation ettrs délé8ant et dété8ué, lormera, en
tnale, une doràtrc nouæioro. Mais répéton8-le, il §'agit là d'u! point d'aboutis-
æment, qui députc la délégation proprement dite.
B. Indépendammont de c6 qui pécèale, on a vu, depuis l€ début du
XXê Biècle, dâns la délégation, ure menitue d'expliquer en ,rcrrniryc jutùliqntc,
quantité d'autres institutioûE, notâmmont en droit commercial (lêttr€ de
chang€, transfort de titres nomitratifs, commission ale tronsport, etc.).
Thaller considèrê que le nombrc des applicatio!8 que reçoit Ia délégation €8t
iacalculable (2). Mais ce point do vuo r?rcdol de le quostiotr n'est pas partagé

7.
IIIRE II. _ LÀ OYÂTIOII 605

par tous les euteuE (l).. Il laut être tÈc prudent en ces matières. La dé16-
gation â 6t6 c découvsrte ! au XXc. sièclo i c's8t sntendu (ÿoÿ. rt ?ro, no 603).
trf,ais il tre laut pas non plus y voir une pa!âo6o. On a voulu considémr égele-
ment Ie chèque comme une délégation (2). Il Eemble bien quo co soit totalom€nt
elro[é (infto, no 611, of sr.pro, no 562].
609. Délé88tion et lnstltutioûs slmllclres. Nous avoE, aûtéritu-
rement, erposé les difrérences qui exi8te[t entle lâ-déléEatioE et la novation,
d'uno part l$pla, \o 560), ot la noyation et d'autres inatitutions aimilaires,
d'autm part. Ces observations lo lectour voudra blen se reporter
- auxquellos
g'il désire evoir une vue d'enremble du problèine valent, ,l*tatü mt aidit,
pour la délégatio[. Nous coûsidércnl doûc ici la -délégâtion commo sufrsâm-
ment di.trérênciée de çs institutions, ot nous Ia râpprccherols de cortaines
autres qui la touchent do plu8 près. Ce sont I'ildicÀtion de roluarr (à laquelle
l'arlicb 1211 du Code civil lait allusion, mair pour la ditrércncio! s€ulement
do la ,rorsrdoo), lo ohèque, et lo yhemotrt bancâirs.

- Il
610. D6légattoû et lndlcatlom do «.olvms », Jr a indicatioD ds
rotroeûr lorsque le débiteü dési8oo au cÉaneier une personne qui payera à
Ea place (art. 1277).
Paloillo opiiBtion s'analyso siDplomont on uû maLilat. Dlls no donûe
6vidomEent pas naissance à utro novation, L'article 12?7 r'avait vlair!ênt
par beeoin de le dire ; car, I'il y a mandat, il y a identird d6 débiteur (agisaant
pâr le truchêment d'un rnandataire), et nol rüürt,irürion do débiteur.
Mais l'indicetiot de ro&æzr N'ngt p^§ i[ÊxE UNE DÉr.ÉcÀTroN, câr le man-
dataiDe qui payB, ou paÿerai nc c'cngâge pos gtæsonvllcmtn vi8-il-vis du
cr{âncier. Il egit comme flùsûdal,oirc, dolc aux üeu et place du ilébiteur. Il
ri'y a donc par de. délégué (yoJr. rüpr6, !o 60?). D'aill6urs, le créancier n'a
'
pss à accept€r I'irdication d€ solrêîr.
La question de sayoir s'il y e indication de sol!,ezs ou délégation n'ollm
donc aucune dim(J)hé qrtaî, attt ptincipes. Celle d'établir si, danb telle cqoècc
d6terminée, il y a iûdication dc solt crl,s ou délégation dépend de t'intention
dos parties.
La dillérence entre I'irdicatiotr de solucrc et la délégation, telle que nous
vsûon8 de I'indiquer dau lct prircipcs, se répercuto d.ans les concéqtcrccs,
L'indicâtion de roltrrnr, simple maudat, dans lequel le créancier ne joue orcln
rlle, est réoocable, comme tout mandat. IJa délégation nê l'est pas (voy. infra,
no 612), pârce que le cÉancier y joue utr rôlo ellectif.

611. Délégation et drèquo.


- Or sûit la lature iuddiquo du chèque
quo
est, et resto même dopuis la loi du Ier Ears 1961 introduisant dans notre
-
drcit la conyentiotr intemationale portant loi unilorEê sur le chèque
- corrro-
owüe lll. Au point de vue auquel nous touo plaçon8 ici, nous envisageons,

(t) Cor.rN st CÀprrANr, t-.-II,-no-335, en note (note t delep.321 rlelaS!éd.).


(2) Bion entendu lorsqu'il est à l'ordro d'un tiers.
(3) La loi uniforme sur ls chèquo, tout comme Ia loi unilormo Bur lâ lettre
de change, n'ont pa8 cherclié à résoudre des problèmes théoriqueg sur.la nature
juridiquê qu chèque, mais uniquement À roImuler un eneemble de règles prc-
,iqürl sur lesquelles tout le monde était d'accord, même si leur iusiiffcalion
théodque r'était par toujou$ impeccable.
606 r.rvnr ur. oELrc^T. vo ptÀT. E*trxcrron DaÉ oBLrcÀT.
-
bien entenilu, te chèque 6mir à l'ordre d'tn dàre, et ron À I'ordrs du titulairg
du cotripte Bur têquel Io chèque eBt émii. Irs tie!8 Polteur (bénéffciaite di!€ct
du chèque, ou êndossatairc) egt-il iwgùtahc, le bâlqui€r lrbél, tlétégtté; el
I'émêtteur du chèque lliteulrl, t égan? On !e soutiont parlois et certains
auteurr, en voyant dans le ohèque une c iuugatiiir ps.r voie de dæior r (Tr,r.r.'
LEn, ?G édition! no 1639, in ,l'tr), lendent, à nottE avis, lo problème tout à
lait imp6nétrable (1).
Noug limiterons strictement nos iléveloppeuientr âu point ds savoir si le
chèqüe coDstituê, ou non, une ilélégdtion, sqns pénétror, pour autant, dem
t'étudo &pprolonalie d'ùns institutiotr qui âppertient bésucoup pluB tu drcit
commerciel qu'au droit civil.
sut leE rappùts (points de 'concordance et de discorderco) ontre le drcit
du chèque et celui de le. lccrc ilc changc, toy. Bruxouê8 t8 novembre 11i64,
J. T., t965, 3?.

À. Nous croyonÉ qus le chèque a'est pas une.ddldgation, parce que le


balqüsr tr'ost, en réalité, quo le ræcrdatoirc du tirtur, C'eet le tireur qui prye,
et le chèque r'Esr ou'uNE INDIoATIoN DE ( §oLvENg t (ert. 1277 du Codo
civil). Il ne remplit pas it'autre ri6le. Le theu! donne, par le chèquo, mandat
âu banquier d6 pryer, et le titre de cs mandât est rdmis au ti€rs porteur.
Pour qu'il ÿ ait détégetion, il faudEit que le délégtré ioblige p'rtof,,ncüemt
vis-à-üg rlu délégâteiro, rclativement à.ls. memc ddtt que celle du délégatrt.
Or, en eat-il ainsi en ettièrc de chèque? EYid€mmetrt non. Lo bmquior exé'
cutera les instrùcrion, de son client; il payera (acte Jutidique' dolJ,c mandatl,
mais iI D'€ntend pas, comms dans la délégetioû, s'obliSer perronneuement
vis-à-yis du tiers portew relativement à la dette du client vis-à-vis de ce
tiels po eur. Il se bornere à pcgcr celle-ci, sur lea ordrcs du tireur qui rilclc
übL.û, at te pteîilra pas (2) Ia placo du tireur, ou Do 8'adioinùa pas à lui
comûe übi arû de Ia dotto do celui-ci yis-à-vis du tièrl portsur. Cela nous
semble, au point do vue de fintention du banquier, évident, et nous dispenae,
crclron8-nous, d'atler plus loin dans la discussion.

B. Fort bien, nous dira-t-o! psut être, mâis il y t auesi autr§ chose, alans
le chèque, que ler rÈBles du mandat; il y a des règlss qui sont' non seulem€lt
diûérentee de ceUes du ma.!dat, mâis sont sn opPosition complèt€ aYec lss
ràgles de ce demier contlat. Ces règles, que la aloctrinê st la iurisprudence
ont areez laborieusement déduites de le loi du 20 iuin 1873 (slle-mêItro fort
imprécise), et de ceUe du 25 mârB 1929, créant I'article 509àir du Code pénal
(le législateur do l'époque n'avait pas, davantâge, youlu prsndre parti sur le
nature juridique du chèque, et voilà pourquoi on se coltonta d'uû tÆtls PéosI),
o[t, toutes, été reprise8 dans Ia loi uûüorms du lê! mars t961 (qui abmgo
la loi du 20 juin 1813, art. 68). Ce sont :
lo L'it ili}pot ibilu ile la prooi[ion, tout âu moin8 pendant un certai! délai,
qui correspond, dans la loi nouvelle, à l'in&ocabilité ilu chèque perdant lo

(1) BourERoN l/"c chèwc, p. tt7 à tst, Bpécialom€trt p. t[7) surenchérit


ea'éixivant que . ie problème-de la nature juiidiquô du c[èque ost du m6mo
ordrc que celui de la quedretute du cercle r I
(2) Yoy. Bruxo[es, 18 ûovembrc 1964, J. T,, 1965, 3r.
TIrnE rI. L^ ltovÀrrolt mn
-
,. délai de prëloûtâtion, qü e8t'ds huit jours (att. 29) à dater du jou! de se
Eignature ;
.2o Lo dloia. dÿ 1,otrtcur ù, la pmohiot, qui est dev€nu, datrE la loi nouvGlle, to
prioitrègc reconnu eu porteu dans la laillite du tireur, contre les autle8
cr{ancierg du tireur (art, 39àir) ;
80 L'itropérsrce, depufu b jour d€ la mi8ê êû circulation du chèque, du dâêr
du tirour ou de tra surveirance de w ircapæiü (a!t. 33 ds Ia loi nouvelle i
Ègles déduitos, sous I'empire de-la loi ancien!6, de I'irrévocabilité du chèque
depuis son émissioll) ;
&o Dans cortdnd Umiter, la règle ùe t'i7,ol,porobitiijé dt a@aptioît lart. 22
de Ia loi noüvelle; Égle limitée, dans le dmit antérieur, à I'inopposabilité,
per trs tircur au tietE portêi[, des erceptione du premier contro gon ceagion-
naire) ;
5o Le représeniant sirns pouvoir qui rigne un chèque est tonu persdntrollo-
ment do c€lui-ci (ùt. tl de la loi nouvolle).
Âin8i qu'on peut s'eh rendro compte, il r'sgit de Égles non seulement
,
âutrcs que celles du mandet (sâuf la demièr€ : art. 1997 du Cods civil), mait
même en opposition avec celles du mandat, et se mttâchant directemont À
celles de lâ délégâtion (Ègte8 l, S €t 4).
Doit-on en conclute que Ie chèque est uns délégâtion ?
A notre avis, oon. Et cela, ersentiellement, pour le motü gue leê argu-
ments de priucipe, qui ont été développés ci-dessus, süûEisrrnr. Dans t'drrrrr.
tion iht pànitq le chèque résiste à toute idée de délégation. Que ae passe-t-il
dès lors dans le chèque ? tout simplement ceci. Le chèquo est un Eoyen
de payement oxtrêmement commode, qu'on a voulu lavoriser, et auquel on
t cherché à donner la s6curité Iâ plus grande. Le chèque est, corrme beaucoup
d'autres combinâi8ons juridiques créée6 par les besoina des affairds, uue insti-
tt0.tidn compbæ, où vienn€nt 8'amalgamer de nombmuses ràgles dillérentes.
Mais il s'agit là d'un âppoÉ complémontâirc, ertritrsèque, qui trs trous parâtt
pas de nature à moditer la 6tructure fondameûtale du chèque, et À y voir,
contrair€ment à l'iotoàtion oertaine des pa ies (Dotammetrt du banquier),
une délégatioû.

611àir. Dêlégation et ylrêû€Et .lo barque.


- Le vtuemoût
qui se Éduit pour le banquier À un siuplo jêu d'écrituleE
de barquo,
entle deux comptes,
a do[né naissânce, au point de yue de Ea natus juridique, à quatre théories :
lo La cctsdor. .lc æéancc. Cette théorie e6t aujourd'hui abandonaée. Elle
- sans
obligeait d'eilleurs à dérogEr, justincatioû sumsatrt€, à I'a icle 1690 du
Code civil i
20 Le tiansfefl .lê |or.ds. Cette théode, prcposée par EscÂRna (l) comme
étant ( certaineEent plus-proche de la réalitô !,
décdt peut-être la réaüté
mâtérielle et comptable du viroment, mais n'explique don juridiquement i
3o L'opération sui gewrh, se décomposant, d'apÉs HÂ EL (2), en trois
éléments combinés : l'ordre do psyer; le payement; lo dépôt ;

(ll Ptécio dc droit commæcda4 t. U, Do t308.


(21 Ttaité ttrc op&atior.a de bdnquc, t. II, no.82l et suivrlt8.
608 r.rvnp r . oBLrcÀT. vs pÂRT. Exrrrcrtot{ Dxg oBLrcÀT.
-
Lo La üugtliot. Grost, tolrt au moinr dtns l& plemière moitié du
XX. riôclo, la théodo- la plus r{pandue, surtout et Frs.uco (t}.
pour lo chèquo, trous D'Àyons qu'À oxâminor ici 8i cotts demièro
- Comme
théoris est oxacte.
De quelle délégttion s'agit-il ilanr le viremsnt ? Do la déléSation Parlaite,
ou novation, ou de la déléBation inpadaite, ou délégation prcpreoeDt dite?
Loe auteurs D6 sotrt pa6 touioula oxpücites à cet égard. La délegetion par-
(aite entrâh€lait la libération du donneur d'ordros, Eêmo on cas d'insolÿÂ-
bilité Bubséquente du bÂnquier {yoy. en oflet I'articlo 1276), aitrsi quo la dis-
paritio[ des stretés. Ceo deux conaéguoaces sotrt menilostement coûtraires à
I'i[tention dss partie§. L0, promièrs, ûotamment, no lai§selait subsister 16
recouË du bénéflciaire du virement contre lo dontrour d'ordles quo 8i le ban.
quier était en laillite lo jour de I'ordrc dê viromert (ârt. 7216,;L friû; Yoÿ.
st rr?c, no 602). Lâ d6légatioû iEparftite lait échapper le béuéllciaire du vire-
meot à ces dour conséquonc€s, car celui-ci acquislt dour débiteurs au üeu
d'un (drfrc, no 612, to), Mais on objectc qu'ell6 ne Épond pas, cotto fois,
à l'intetrtion du doaneur d'ordæ8, qui d&i!s être détritivoment übéü par
le yiromont. Ce dernier résultat semble d'ailleurs impoosible à atteiudre, saul
dans la délégation parlaite qui, on fa vu, doit 6tre erclue'
Qualt à la d6légation imparfaite, celle-ci ne peut laltrc qt e de l'cngago-
mræt du baDquier. Cet engagement eriste-t-il? gans douto, an ouvrant un
compte, l€ banquier donne, à soû ctlent, 8on accord pour tous les vircments
luturs. Mais on yoit moins bien où est l'engagement du benqüer enyers le
béîéfrcaairc dt \fieûoll\, acceptl pat cebri-ci (tt pta, no 60r, 3o). D'autrê part,
lo vitement €st-il, comms lo chèque (!t rra, !o 6tl), irÉvocablo ? On peut
en douter, car il n'y a pas ici, comme dan3 lo chèque' droit du porteur à h
provision.
Aus8i doit-on, pour le viremeut plus encore que pour Ie chèque, 8e demauder
s'il n'y a pas simpleEert n@dû l'tl.
La jurisprudence bel8e écerte on tout cas la délégttion padaitê (3)' E[e
décide en etlot que le viroment paü, opér€r libémtion du donneur al'ordres,
mais que celui-ci doit le pmuyer. C'€st meintenir en principe la dette du
donneur al'ordres (a). Uais à qusl titre iuridique ? Au titre de la alélégatior
imparlaite, ou du mânilat ? L'arrêt est équiyoque sur ce poiût, car il i[voque
à la toi6 I'article 1215 et I'article 1217, Or I'article 1275 conduit à la déléga-
tion et I'a icle t277 au mandat (iDdication de rolucno).

612. Règlcs plropres à la délégatlon La dél6getion est uûe


combinaison où trois personnes
-
interviennent, aYorlB-nour dit, avec
file lié. Ce lien se manifeste notammett, dans la foûDe la plus fré-
quênte de délégation, por l'iilentité ih tldte eD.fie déIégant et delégué
vis-à-vis du délégataire. Elle n'aloutit pas nécscsairement à Ia nova-
tion (substitution de débiteurs, avsc cornme conséquetos Ia dispa-
(l) THÀr.LEn, Droit commercial, no 1609; LYoN-C^EN et REN^ULT, Droit
coàivrcial, t. lÿ , to 67I ; LÀc ouR et B ourE RoN, Drod, commeftiat, l. ll, no lLt'l'.
(21 Bruxolles,29 janyier {965, Par., 1966, II,62.
l3i Bruxelles, 28 juin 1922, J. !., 1922, 455.
(li Dans le car d'espèce, lo banquier était tombé en faillite.
TITNE II. _ LÀ NOYÀTION 609

rition de I'un d'eur, par la décharge du oréancier), loin de là; mair


quoique restant délégation, elle n'en acquiert pas moins, par Ie rôle
des trois personnes qui y interviennent et qu'elles entendent y jouer,
rrte plqsiommie juriili4uz propre, spéoiûque, qu'on peut caractériser
pû les conséquÆnces suivantes qui constituent, en synthèse (l), les
règlee propreo de la délégation :
lo La délégation lait naltrc, relatiÿement au même o§et, une
sea ruh obligæian qt:i ae juatapose ù la première. S'il n'y avait gu'une
obügatioû aveo substitution de débiteurs, il y aurait novation. C'est
parce gu'il n'y a pae rovation gue la délégation laisse gubsister la
premiàre dette, et en crée une geconde relative au même objet. Le
dflbiteur primitif (délégant) n'est doao pae libé!é. Il reste tenu, et
ls oréanoier (délégataire) acguiert deux débiteurs au lieu d?un;
C'est ce qui expligue gue la ilélégation se tran8lorme Ei reroment o! Dova-
tion. La délégatioB est r sur la routo, ale le novation, mais eüe y aboutit
rarcment. Elle reste le plus aouvent d6légrtion. D'où I'articlo 1275 du qodo
civil. On Ie conçoit aisémênt : le créancier a tout intérôt à conaervor deur
débiteurs au liou d'un ; il n'er a aucun à autori§€r ls substitution de débiteurs;
ayec déchargo du premie!, car noh seulement il peut troqusr un débiteur
rolvable contre un irsolva,ble (d'où I'article t2?6 : voÿ. rü??a, no 602), mats,
de plus, en cas de novation, la, detto etrcietrno dùparclt, avæ tous ses f ât.
tag€s évontuels.

2o Ces deur obligations relativement au même objet subsistent


à l'étæ itûépeüant tune il,e l'autre en ce qui oonceüre lea ilébîrau$, ll
en réeulte :
a) Que Ia déIégation ae crh pas la solidtrité ontre délégaDt, et
déIégué vir-à-üs du délégataire (2). Chacun roste tenu individuelle-
ment, mdis aussi pour le tout, car il n'y a pas débiteurs conjoints.
Il n'y a pas davantage indiüsibilité, car la plupart du temps, il
r'agit de dettes d'argent ;
ü) Que, par le fait de I'engagement du déIégué vis-à-vis du délé-
gataire, accepté par celui-oi, le délégant ne ilccieæ pas simple caalan
du déIégué (3). La thèse opposée a été soutenue À l'étranger (4), mair

(l) Nous n'avohs pas, en efret, Ia prÉtoûtior d'éÈuiser. dans co chrDitrc. Ia


matière de- la délégâtion-. Cette in8titution apparalt,ïans ia doctrire etla Ju'ria-
prudencr lmtrçaiseÊ et belgos, comme à peine déhichée. Nous nou8 bornerotrs
donc À I'essontiel.
(?l lalDRy-L^cÂNrrNERrE, O_üligariof§, t, IU, no 1753; LAURENT, t. XVIII,
no 32t.; PüANror. et RrpERr, t. VItr, tro 1278.
(S) Cor.rN et C^prr Nr, t. II, no 333; LAUnENT, t. XYIII, no 32t ; pLANroL
ot RIPERT, t. YII, no 1278 (etr rote).
(t) Dane le ryrtème d\, Code cioil i ataGr. de t9(2, le déléralt tr,6st Dlus
- débi-
teur principal; il devient caution du délégué (a iclo t26t al. 2).
Dans trofir drcit, percille situation ne st con9oit pas, car le délé8ant n,ost
Dr PÂor, III. 39
-
610 r,rvnr nt. oBLrcÀT. vo p^nr. Extlricrrot{ DEB oBLrcÂT.
-
ne paralt pas aÿoir été acceptée en Franoe ni eu Belgique (l). Le
délégant reste t€nu en nom persounel, et comme dâbiteur principal ;
A peino est-il bosoiû <te dire qu'o frirliori lo dëlégué ne peut êtrs con8idér{
coums simple câution du délégant. Le délégué contrscte un engagement
peraonnel st principol. Le délégation, avons-nous dit, est < sur la rcute , do
la novstion par chatrgsmsnt de débiteur; elle n'y eorait plus si le délégué
n'élait que caution.
3o Mais si les deux obligations sont indépendantes, et toutos dêux
priircipeles, etr ce qui conoeure les débiteurs, il n'empêohe qu'elles
oal, le mânt objet. Dlles sont donc inéütablenent lldes, et elles le
sont paroê que les parties I'ont voulu.
En quoi se manifestera partioulièrcmert ce point ? En eeci : Ic
pqemcü fai,t, por le ü\,égué libère la ilêlégant. Dans la délégation
uovatoiro, Ia libération du délégant est immédiate, parco qu'elle
résulte de la novation. Dans Ia délégation, la libération du délégant
ne se produit pas. Ler deu: obligations subsietent. Mais elles ne sont
pas oréées à reuJe fin de dédoublementr et etr vue de consewer une
vie séparée porr chacune d'elles. Elles ont le même objet, et tondetrt
à satisfaile le hôme créancier, auquel la déIégation procure un eeoond
dêbiteur. L'intention der parties lart gùun seul pqement effit; ce
qui s'erprine en disan..t que le payement efrectué par le deléguô
übèrc Ie délégant vjg-à-vis du délégataire, son cr{ancier (2) ;
' l,a réciptogto ezt égalomcnü yraio. Lotrque lo délégsnt paÿs, le délégué est
libéré. Mais ce n'est paa co qui sê produit habituellemont, car dans le pra-
tique, la délégation e5t presquo toujouB taite palte que le d6légant ost éga-
ierEent créancier du délégué.

ilanü au dllêgué de s'engager envers le ddlégrtrhs u'cs,


4o L'onbe
pæ réoocable por b iléltgant Dàs que cet etrgagement est pris, et
accepte par Ie délégataire, iI est définitif, tout au moins au regard
du délégalt, et oelü-ci ne peut plus rien y changer.
Il en est autrement dans I'iudication de solçrru,. Pourquoi? Parce
que, dans cette institution, il s'agit d'un eimple mandat, auquel, en
principe, Ie oréancier 16re inditéret L Il èn est autrometrt datrB lo
délégation, où Ie créancier a.ceptz ltengaLgemænt du déIégué. Il y a
ænoeüion entre oe8 deur personner I

pa! déchalIÉ (art. t275); il roste tenu. Il û'en sEt autIlmont que Bi le cI{âlcier
a déchatgé le débitêur origiaaire, lîrul, en tæoana erpresldinent son rocour!
conû.e lui (aÉ. 1276). Cettè Éserye do recours, combin-ée avsc la d6chary€ du
débiteur, aboutit alôrs au cautioanemert (rüiro, no 602).
. (1) Uêmes rÉférences,
[2)- Point conltant en doctrine. Voy. B^uDRy-LAcANrrr{ERrE, Obligatiow,
t. IlI, no 1753; PLANToL êt RrpBnT, t.-VII, [o 1278.
TITRE II. _ LÀ XOYÂIIOII 6tl
50 Enfln, d'apràs t'opinion unanine, ou tant s'en faut (l), la règle
de lhopposabilité iles æceptinrc e'applique en oe gui oonoerne le
délégué. Cela eigniÊe que le délégué, poursuiü par le délégataire, De
poulrt pas opposer les exceptions qu'il püserait dans ees propres
rapports avec le déügmt
Pour comprendre oette règlo, il laut se rappeler gue le délégu6
ne s'engage, sur jussræ du délégant, que paroe gu'il a, à raison de
ses rapports avec Ie déIégant, des motifs de oe faire. Son engagement
tmuvs Ba. raison d'être, Ea ( cause r, dans Ies rapports juridiquee qui
eristent entre lui et le délégant. Si oês mpports sont afieotés d'une
manière quelcouque, le déIégué, poursuivi par Ie délégataire, pourra-
t-il opposer à ce dernier les vices qui atteignent sss ra.pports arzêc
le délégant, et prétendre quê son êngagsment eûvers le délégtaire,
qui est, lié à ces râpporl,B, est sals cause? Non. Le délégué ru§te tanu
vis-à-vis du délégataire, et ne dispoee que d'un recourg contre le
délégant. C'est ce r{sultat qu'on exprime par la règle de I'inoppo-
sabilité des exceptions, L'engâgement du déIégué üs-à-vis du del6-
gateire est, dano la délégation, un engagement abstdit (aoy. t. ll,
20 éd., no 479àür et suiv.).
Le déIégré rê peut pol non plue opposor au délégataire ler excep-
tions qui eristerrieût czrrc ill)égont et ilélégtuuc (2), car il a cortracté
enverg le délégataire un engagement pmpre et oomplet par lui-même.
Seule, Xdzerutenrê de toute obligation entre délégant et déIégatairc
pourait ôtre opposée par Ie delé9u6. C'est la solutiou admiee, en droit
commercial, ên matiàr de ædit ibcutnentabe irtéoocable, et, eo.
matière de délégation, par le Code oivil italien lont. 1271, al. 2, in
finel.
613. Dêlêgsdon et attpuladoû pour .ûtnd. Oû rapproc,hc souvont
Ies deur institutions.
-
Il y a, eatre elbs, des diîdrcwct foûamGnùs lvoÿe,
t, U, no 658). tr[eis co qui est exact, c'est qu'otr pout, dars cêrtaim câs,
obt8tri! dos l€sultats pratiquoment ass€z sêmblsblês à la délégation par la
stipulation pour autrui, on tout cas beaucoup plus BpideE (3). UaiB, r6pé-
tons-le, il !'y e pes identité etrtre la délégation et le stipulation pour âutrui;
bien au coDtrairs.

(l) Voÿ. PLA ToL ot RrpEnr, t. VII, no 1274; BauDRy-L^c^l{rtNERIE,


Oblioæiot*, t. III, no t756; Corlll ot C^pIr r, t. II, no 334: H. C^prr^xr,
I)c lc catsc tkt obligaiou, no 180. Comp. toutofois L^uRENr, t. XVIII,
tro 319, -
(2) H. C^PITANT, Dc la ca'arc.ks obl,i0a,io,{,1o 133, 1o, dr fnc.
(3) Voy. sur la quertiotr BAUDRY-LaGÀNrII{ERIE, Oùligatioru, t.IU, no 1757,
et PL^NroL et RrpERr, t, VII, no 1279.
TITR,E TROISIÈME.
LÂ COMPENSÂTION.

6ltt. Obserÿatloa préllrnllîalre et plan. Àyatrt d'exposer les difié-


îeîüe9 conditiont ùapplicatioa, qui s'imposent, -oD droit po6itif, pour que Ie
compensation soit appelée À iouer, nous croyons utile do pr{ci6er let priæipct
gérdraut q\i dominent cette matièrc, à la lois si importante et si comploro.
Ces principes sorll, ù, la bqsc de tout l0 mécanisme de la compenso,tioû, et il
ost impossible de comprcndre celui-ci sane connaitre, d'a.bord, I'exacte portée
do ceux-là. NouB prions donc le lecteur de ne point cher,cher directemetrt le8
solutions positives et concrètes, sans s'être, au préalable, remémoré les prin-
cipes londameûtâur de I'institution dont ûous abordons l'étude.

614üir. BlbltoÉraphte. AppLEroN, Hit oitc de la compcuæiol;


- CE.
R. CAssIN, De l'eæêptior ti'éc ile l'inc';écÿaiafi daw ,es r,apgol|.s tgwllagmo-
tiflie, (spécialement p. 190 à 3r9).
Droit compaü.' N. NEsIIÂNU, Dÿ tgst,èmc dc compensation ifu coth cioil
aücmaùL, Pais, Rousseau, 1938.

CHAPITRE PREMIER.
PRINCIPES GENÉRÂT'X.

615. Déftalüon. Coadltloas esse lelles.


-
I'article 1289 du Code civil, « lorrque deux perlonnes- Auxsetermes de
trouyent
débitrices I'une de I'autre, il I'opèrts êntre elles une QompensÀtion
qui éteint les deur dettes de la manière et daûs les cas ci-après
exprimés ».
L'article 1290 ajoute, après avoir précisé Ia rnanüte d,orrt la com-
pensation opère (dans notre législation, de plnin drolt, automati-
quement ; I'article 1290 préoiBe même « à l'insu des débiteurs r), que
les deux dettes §'éteignenl, réciproquement, dès I'inetant où elles
existent (réÉerve faite des oonditions particulières que doivent revêtir
oes dettes I am. 1291), jusqu'à concurrenoe de leurs quotités respeo-
tives.
La compensation supposo donc que deux personnes sont réci-
proquement débitrices I'une de I'autre I plus exactemeût, que chrouro
d'elles est, à la fois, créanoière et débitrice à l'égard de I'autrr I en
d'autres termes, qu'il y a, entre ces pêrBonnes, ileua liens il'obligation,
614 r.wnr trr. oaLrc r. Yo PÀRr. Dxrrxcrlot{ DEg oBLIGÂT.
-
deux dettes. L'une doit à I'autre, mais aussi I'autre doit à la pre'
mièrc.
Il est à remarquer quo oes deur liens d'obügation soû néæssatres,
mais aussi qu'ils cufisent, dèa qu'ils exirtent. Peu importe leur orrgdnz,
leur cousa (art. 1293, 1et). Ils peuveat tmuver leur source, eoit
i/k,ns h ntbne contrû "1.
(coxllîal, syaallagmatique : créances rêEpectives
du bailleur et du locataire, par eremple), soit doz., iles lians il'obligt
ibi totalonent.ilifiëenb, étrrarLgen I'un à I'autre. Dès qu'il y a dettes
réoiprogues, la compensation joue rr emncrrr (l'). La loi décide que
les detteg réciproques 8e tueutralisent st' per oon§équett, disparaissent
dans la megure où elleo e'équivalent, qu'elles s'étcignenr (2),
Par le fait même, on voit que non seulement la corzzr anauü il'otigiræ
des detteg n'est pas exigée, maio même que le tor.lc t de chacune
de oee dettes ne doit pas 6tre identique. La oompensation joue à
ootrcumetce rh tQuioalawe eL qufrill. L'opération faite, le solde
oréditeur subsistera comne cr6ance en faveur dlune partie ou de
I'autre. Le débiteur de la dette la plus forte bénéffciera de l'dindiaû
de sa detts à conourronoe de sa pmpre or6ance, et n'aura plus qu'un
reli4uat à payet
616. Struaturc larldlquc dc la @mÉnsrtloî, aoaçue notam'
,rrcnt c,oûtmo « mod.e ûoxtlaatlon » des obllgatioas. - Dmli
mmda. On aura imû6üttemstt remarqué que la compen'
-
sation conrtitue, tout au moins, un r mode d'ertinotion I des obüga'
liots Ttlutlt awrmal (31, voire même déooncertant. A la réflerion'
ce caractère anormal de la compensation aPpamlt à un ilauble tilre :
lo Tout d'abord, lorsque les doan6es de base de la compensation
se r{alisent (débiteurs réoiproques), que se passe-t'il ilaw la rigtættr
itzs prhæipæ ? Absolument rien, au Poitrt de vue du *or! des obüga'
tions respectives. Chacun est débiteur, êt payora sa dette à I'autro.
Le mode d'ertinction tormal de ohaque dette sera le payement' peu
imporl,e qd en fait, le double transfert d'espèeæs (4) s'avàre inutile'
La loi part, au oontraire, de cette inutilité du double trangfert
d'espèces, el,, o)ltnt pluc bin, elJLe éæint lss dettes, atent ûâm.e
qu'elles soient payées; eIIe les neutrali§e en coneidération du peu
TITXE IIT. LÀ COUPET{EÀIIOI{ 6t5
-
d'utilit6 (1) du double transfert de biens. Rigoureusement parlant,
la oompensation u'est donc pas un mode d'extinction 'spécifi4ue. d,et
obligations (comme le payement, la remise de dette, I'impossibilité
d'e:écutioa, etc.); c'est un mode anormal, sai genæis. Et on peut
même dire que ce carectère est encore plus fortement margué gue
dans la novation (voy. et comp. saprc, no 558).
La compensatiou appemlt dono com.me un pode d'extinction des
obligations à caractère eseentiellement pragmatiqut, utilitaire;
20 D'autrê part, on aura remarqué quê, par Ie jeu de la compen-
aation, une detle peü êbe mnrcelle, Elle peut être éteintè pour uno
fraction, et subsister pour I'autre. Chose également auormale,
püsque le créancier peut toujours refuger un pâyement partiel
(art. 1244, al. ter).
Cest ce qui aide à oornprendre que, dans le droit romain ola;sique,
tout au moins, la compensation ne fut jcmxis considérée comme
tn moile trtox. d'ætinctinn ilet obligafions (2). Seule la courpensation
conoeüionne)le était admise. Ce n'est que depuio Marc-AurÈle qu'ou
imagina d'accorder au débiteur, créaacier lui-même du créancier
qui le poursuivait, rur.e æceptb iloli. Cette exception donnait naig-
sânce à Ia oompensation juilictai,re, prcûorcée pu Le jnge. C,eat,
Justinien qui paraoheva l'évolutiou en passant de Ia oompensation
judiciaire à Ia compensation se produisant ipso jure, c'est-à-dirc
opérant sans gu'il soit nécessaire de roulever I'erception de dol.
Mais cette oompensation demeurait néanmoing « judioiaire », o'est-
à-dire prononcée par Ie juge (3), Ce sont les glossateurs qui donnèrent
une autre interprétation à la compensation justinienne, se pmdui-
aaû, ipso jute, et qui décidèrrent que cette compensation ge réalisait
aa ,nornsû ib ld coæisunce il,æ ile*x ile es, el, par Ie ceul efiet de la
loi (4). C'est cette futerprstation
XYIIIo sièole - ledéflnitivement
qui fut consacr{e par
admise au
Code civil, et qui donna
-
naissance à la compensation légale telle que nous Ia connaisgons
aujourd'hui, opéra.nt ( par la seule force de la loi, mâme à I'insu des
débiteurs ». Le juge ne la crée pluo. Les dettes sorr, éteintes, Le juge
se borne, éyentuellemert, à constnler le fait. La compensation judi-
cia e, qrut eriste encore dans notre droit, est de tout autre nature
que la compensation Iégale lvoy. infra, chap. IV, noo 666 et eüv,).

(1) Nous verroas qu'etr Édité, otr poulrait découyrir uue utilité À ce double
tran8lert (voy. i*fta, N 6171.
- (2) On expliq[o aussi cette situation parrscertâines
dure romaille {voy. GrRÂÀD. Droit
patticularités de la prccé-
éd.. D. ,i6l-
(3) Voy. CoirN-et Crprre,fur, t. II.'om--
no'339, et'drn,rnd, oî. cit,,o,72g.
(4) CoLrN et CAplrÀNr, dàidcr!,. PLÀNroL. t. II, tro 590.-
6L6 r.rvnr rrr. oBLrcÀT. ve p^RT. Exrrxcrlou rrEg oBLtc^T.
-
de Ia compensation.
617. Sutte.
- Double loaation - Quelr
eoot les motife gui, après une longre évolution, otrt fait admettr€
la compensation dane Ia forme tnale que nous venons de lui reeon-
naltrê, et ont conduit les jurister à s'éloigner à ce point des prio-
cipes fondamentaur qui, bgi4uemaæ, régirsent I'ertinction der
obligations ?
De pui"ssans motifs il'intérêt praiqae d'lur'e part, et il'é4uiü de
I'autre.
â. La compensation s'analyse, au point de vue de ses résultats
pratiques, en un iloubln payement abrégé. Les deux mêmes personnes
sont, à la fois, créditrices et débitrices I'une de I'autre. Un double
payement successif compüquerait les choses. On fait, en réalité, une
opératian conptabl,e, On neutralise, on efiace de part et d'autre, au
crédit et au débit, les valeurs équivalentes qui, à raison de leurt
sigr.es contraires dans chaque oompte, s'annulent, et on ne laisse
subsister que le solde.
Cette situation ile fait se traduit en ilroït par l'ætitætian des deux
oréances de eigne contraire à concurrence de leurt quotités égales.
Ces créances sont cbnsidérées comme payéæ (l) parce qu'elles se
neutralisent, parce qu'elles « se compensent ». De là I'idéo d'ætirætion
des deur obligations, communes à ,oures Iês espèces de compensation,
et tron seulement à la oompensation « légale », celle-ci étant iden-
tique, quant au principe, mais ayant tt mécanismn complémentabe
Ttorticulier.' elle opère ipso jwe, de plein droit, sans que lee parties
aient à prondre une initiative quelconque en ce sens, comme c'était
le oas en droit romain classique, et comme ce I'est enoore en droit
aIIemand.
L'avantage ile la liquidation iles tlettes par neutralisation, pax compensa-
tior, est évideDt. Il est prs.tiqué sur une très large échelle dans les afraires.
Citons-en deux exemples notoires ; les clea ngt ou chambros de compensa-
tion en matièro bancaire, boursière, etc., et, entre particuliers, la conoention
ile compte covrorlt, qui â préciEémeût pour objet ale 6upprimer les règlemetrts
continuels ale créances. C'est dans ce but que les parties décident de londrc
toutes leurs c!éances en une masse comptable doût le solilê sêul sera, à date
ffxe, exigible. La convontion de compte courant a, évidemmeût, des efretg
juridiques pltts éter.düs (créances perdant leur individualité propre pour ne
deyenir que les articles de crédit et de débit d'uû compte unique, notamment :
\oy. st4,1a, no 564àris), mais le point de dépaÉ écoromique de I'institution

(t) C'est ce qui elplique que certaiûs auteurs considèrent la compensation


coàino étaut à'base te-pcyiman, ,tcraf (B-ruDRy-LÀc,rNrINERIE, Oliligqi;ions,
t. III, no 1802 ; Leunrrr, t. XVIII, no 397), comme une r image du payement D

(LÀuRENr, ibidcnt, \o. 384 et 388).


TITNE III. _ LÀ COUPENSÀTIOII 6t7
semble bien êtm un Èglement plus lacile de cr.éances et de dettes multipler
et réciprcques. La coûveDtion de compte courant ya ?lnr loir que la compen-
ration puro et simple; mais Ia compensatio! apparalt bien À son point dc
.lépAi.t lÿoy. el, comp. wpta, ôbiil.l.

^B. Mais la compeneation r également un o.utre but, une autrc


fonction, cette fois à base üéqutü (l). Elle s'apparente, à cs titre, à
certaines autres institutions à base d'équité, que nous avous déjà
rlencontrées dans l'étude des contrats synallagmatiques (voy. t. II,
nos 836 à 900), notamment l'erception d'inerécution.
L'application rigoureuse des principes qui, logiquement, régissetrt
I'extinction des obligations, ne demande pa§, nous I'avons vu (szprc,
no 616), Ia oompensation. Mais pareille applicatior pourrait, si on la
maintênait, aloutir, dans oertains cas, à deo conséguences choquantes,
qui blessemient I'éguité. En efiet, lorsque deur pereonnes sont débi-
trioes I'une de I'autr.e, chacune d'elles dispose en quelque sorte d'un
moyen très énergique d'exécution de sa créance, le refue de payement
de sa propre dotte. Si I'une d'elles pouvait contraindre l'autre à
payer Bans que celle-oi puisse, en même temps, recouyner sa propre
créance, oetts oréance pourrait être compmmise, si dans I'intewalle
le débiteur qui a été payé devient insolvable. L'égalité de condition
des parties, qui eristait avant tout règlement, serait rompue. La
compensation p eizt t ce il,anger. EIJLe éteint les dettes à l'instant
même où elles coexistent (compensation légale).
Oû se rappellera d'ailleuB qu'ayatrt qu'olle devienne légale, la compensa-
tion a existé, en dFoit rcmain classique, 6ous forme tcxceptiott tk tlol lupra,
tro 616), moyen tochnique qui ost également, commo la locution le dit, à
base d'équité.

O. On remarquera toutefois que ce fondement d'équité de Ia com-


pensation nous amàne en réalité, sur le terrain du droit, beaucoup
plus lain gu'on ne pouvait, de prime abord, le supposer, En elIet,
le créancier d'un débiteur qui se paye par compeneation dispose,
en définitive, il'ùtt ebitable prioilège sans teete au regard il,es oatres
oéanci,qs ila ce débiæar (roy.t.Yl, nor 775 à 790). Supposons, en elIet,
que ce débiteur (B) ait pu recouvrer se propre créance contre Ie
créaacier (A), sans gue oelui-ci puisse récupérer son dû contre B,
Si avant que A ne se décide à agir, B est devenu insolvable ou moins
solvable, il n'est pas douteux que A se trcuvera eu concours avec les

(t) Voy. L^uRENr, t. XVIII, no 380, et CoLrN et CAprrÂNr. t. II. no g86.


/dde .. C^ssrN, De I'crccptioî tûée .lc l'in récu,ior iLau lct taSports cgnaüag-
mati4uct,lhèsé, Paris, tgi4, p. f90 à 329.
618 r.rvnr rrr. onr.rcÂr. p nî. Exrrltcrrolt rrEs oBr.rcÀr.
-vê
autres créanciers do B, et oera payé au marc le frano. La ampensatint
le fait éclupper à la lai ilu anæu,rs, oar en payant B par compensation,
A se payera lui-mâme dans la megure de sa propre créanoe, o'est-
à-dJre à 100 pouî ccnt. Curieur choc en tetour d'une réglernentation
à bare d'équité gui, au regard des tiers, devient plutôt in6quitable I
Mais peu importe; la compensation æiste et droit poritif, et oela
clôt toute discuseion.
D. La oompensation a encore un oùte ogantage prdi4ue, c'esl
de rendre 'rll'*île l'action en jwtbe, ou même une double aotion en
justice. Les deur dettes étant éteintes, par la volonté de la loi, dès
I'instant où elles coexistent, il n'y a plus lieu de les rocouyrer. C'egt
en raison de oette situatiou gue la oompensation, défendue au moyen
âge par les l6gistes de Ia Coumnne et I'EgIire, fut combattue par le
droit féodal. En évitant deux procès, elle privait en efret les seigneun
des dmits de justice afiércnts à oeg deur pmoès. Laureat soutient
que I'Eglirs, en défenilaat Ia oompelsation, a agi dans un but int6-
ress6 : se r6sewer, par mie d'exoeption ou de demande reconvsntion-
nelle, des causes qui, normalement, échappaient à ea juridiction (l).
Il est plus juste de dire que IÈ royauté ag:raaeit égalnmnl dans son
intérêt : minimiser I'importance de la justioe seigaeuriale. N'est-ce
pas héIasl le foudement oaohé de toute action humeine..,?
- -
618. Seas exaot de Ia ampnsatba « légale », Ellc opèro
de pleln drolt. furtée ûappllaatba ct
-
colnséqueaac.s' Dans
-
notre dmit (voy. et comp, saptq ao 616), la compensatioû ost, otr
-
principe, llgale. E,lle opàre de plein droit, par le serd efiet de la loi,
« même à I'insu des débitours r (errt. {290).

Que fautil entendre par là, et quellss sont les conséquenoes de


oet état de législation ?

â. Nous avons vu que la compensation n'a pas toujours été « légale »,


ot nous verrons qu'elle ne doit pas néoessairement l'être (izfrq no 62).
En drpit mmain, la oompensation a pris, initialement, la forme
d'rr.e eaception ile ilol, et d'autre part, sllo est toujours restée judû
ciaïe (voy. eupru, no 616). Actuellement, alle est légale. C'est à I'inter-
prétation des gloseateurs que oette situation ert due (voy. ezpro,
ibitl.l. Cela rigniffe qu'elle opère de plein boit, dès I'ingtant où les
dettes coexistent , el ù pafib ile ce mamettl (2) ; même à I'ineu des

u) LauRENr. t. XVIII. no 380.


(2) Laurent, i. xvltl, ;6 381 et 983 ; BauDRy-LacaNrINEFltE, obtdgo;taorl,s,
L III , Do 186{.
TIIRE III. _ LÀ COXPEXSÀTIOIT 6t9

débiteurs, dit la loi (art. 1290). Le juge ne la crée plus; il la coz-


stdc (11.
La coneéquenoe oû est, com.ms rous venono de le dire, qu'elle
r€monte, non au jugement, mais au momert do Ia coeristeûce dee
dettes,
D'autre part, la compensation n'est pao uno simple gara.ûtie, un
droit de rétention; olle est un motle d'ertinotiou des obügations;
olle éreint les dour dettes. Cette extinctioû so pmduit automatiquo-
mort, Bans intervention de volonté soit du juge (compenration judi-
oiaire), soit der parties (comp. Code civ. allem., infra, N 621).
Disons toutefois dès à présent quo, pour que la oompensation re
prodraiae ile cüe mamdre, il faut que les deur dettes réalisent oertaines
contl,itionc qat la rentlent Tnsciôla. Ces conditions (fongibilité, üquidit6,
erigibilité) seront étudiées ultérieuremsrt (izfra, ohap. II, nor 62it
et ouiv.).
Le caractère légal de lâ compens aliotn w ildtpcxtc éoiila$îùcù, îtoc ta pa ic
qü l'iuoquc ùcn fahc éd .Loa k iugc. Q'est ce qu'or appelle r opposer
la comp€nsatioû r. Il est éyidsnt, en etret, que le juge peut ignotsr qu'il y
a obligation compensa.ble, et I'ignorera presque toujours. La partie qui I'in.
voque doit donc Ia Iui laire cotrnaltre. Mâis er ce laisaut, elle no domande
pts que lo JWo competrs€ les alette§ ; elle so borne à inviter 16 jugê ô coo§ror.t
que co mode al'ertinction a déià âgi, par la soute yolonté do la loi, dès le
moment où les dott€s ont coexi8té. Commo le dit très justement pothier :
r Js no suis obligé d'opposer lÀ compensation que pour drcruirc h jqc que
la coDponsation a'cet faitc t.
B. Lea ansQuutces de oette oonception juridique de la compen-
srtion Botrt considérables :
lo Comme la compensation opère en vertu de la loi, il ne faut pas
que les débiteurs, ou I'un d'eux, soient capables. La compensation
peut Be réaliser enfie pqsonnâs ùæapablæ;
2o La compensatioû, étiiût les dettes, et ce, dès I'instant où elles
ooe:istent. Il en réeulte qu'à parüir de ce moment :
a) Let intérêts cemeut de courir I
bl Let accessoires des dettes (privilèges, hypothèqueo, cautionne-
ment) disparaissent également ;
De là, pour le cortioînanon ,l'otlicle 729&, sliûéa 1.r (voy. auEsi l'art. 2096),
qui permet à la caution al'oppos* lâ compensation de ce que le créancier
doit au débiteur principal.

(t) PorrIER, Obligations,. no 63-5, 4i[éa 8 : . Je ne suis obligé d'opposer Ia


competrsâtion que pour instruire Ie jug€ que Ia compenratioa icst fdc... r.
620 r,rvnr rrr. oslrc^i. ve pÂRT. ExrrNcrroN DEg oBr,tcÀr.
-
L'articlo 1299 du Codo civil conflrme ausÊi l'efet ertinctif dê la compensâ-
tion, tout au Inoirs à l'égard dcr rdrrr. trfiais il 16 conlllme par un détour
(cet article suppose, en efret, une lrnoncictior à la compensation (voy. izfra,
no 619, en ûote), rcnonciation qu'il valiile, saul à l'égard dos tier6 : oxtilc-
tio! des stretéB r{elles et per'sonneues), ot il y qioute une exception bien
contestable, empmntée servilemont, eemble-t-il, à Pothier, et fondée,
d'après cet auteur, sur l'équité : la juste cau6e qu'avait celui qui n'a par
opposé la compensation dignrer la ctéN,ca q\i la justiflait. Dans ce cas
où il n'est évidemment pas question de supposer uûe renonciatiot à lâ com-
-
pensaüon I'autre céance eubsiste, Iron seulomênt eDtrg parties, mais
-
même à l'éBard de8 td?rc,' c'est-à-dfue avec s6s accessoires.
D'autres auteurs prétendent toutefois que dang ce second cas, la compen-
sâtion r Joué, et que c'ost I'action or répétildott tlc ,'ird,ü qi êxiste (et non
I'action de la cÉaDce, comme le dit le terte de fârticle 1299), mâis assortio
des accessoires de la créaDce éteinfu (f).

3o L'ertinotion se pmduit ile pleîn ilmit. Il faut une rcw)ncï,a.lbn


tu béuéûce de la loi pow que oetto ertinction t'dt point lieu (voyez
ircfrc, numém Buivant) ;
4o La oompensatior peut êtrê oppo8és en tout étnt de cause db
I'instant où IeE dettes coexisteD.t même en ile$é ilappel (2), même
-
-
après @nilarn wtion push en force ile clase jugée (3), pour pamlyEer
I'exécution, car compenrer, c'est payer.

619. Sulte. Lr. compensatlon est-êlle ûordre pabllc ? -


-
C'est une question très ilifférente de la precédente que celle de savoir
ri Ia compensatioû, quoique légale, eafi, ort ror, il'o re pablit, E,lTe
se Iie toutefois intimement à Ia première, et c'est la raiEoû pour
laquelle nous I'abordons immédiatement après oelle-ci.
Nous avons vu quel était Ie sens exaot de la compensation ( légale ».
Il se precfue par l'histoire. La compensation n'est pas, il,e soi, tn
mode d'ertinction des obligations. Ce n'est, en quelque sorte, qu'une
æceptinn de nature à paralyser une demande en recouvrement d'une
créance. Aussi est-ce souJ cet angl,e qu'elle a élé inilinlement con4ue
leaceptî,o iloli : aoy. st pla, no 616). A ce titre, elle est restée c
judi-
ciaire », même sous Justinien, quoigue, à cette époque, on ett décidé
gu'elle opérait ipso jarc, c'est-à-dire sans l'empbi des fonnes on

CorrN et CAprrANr, t. II (93 éd.), no 19tr. Cons, spécialement aur la


(l)
quèrition Pr. I)naxrDrs. étude ddns frci. rim, dr. cirr., t955, p. 238 et suiv'
l2l Code Dmc. civ.- ârt. 464 i LÀURENT. t. XVIII. no 386: BAUDRY-LÀCÀN-
rririnrr, O6tdgcrionr, t. tII. ,ro 1862; Bi'urelles, 15 juiUet't891, Pat,,7892,
II, 109. Il importe pêu quo la créance opposée soit née depuis le jugemeût,
ou même posférieurèmenf à l'appel; q îoitio'i q\'elle n'ait atteint qu'à
- cette
époque leri caractères requis (foTgib iæl [quidiié, exigibitité].
(3) L^uRENr, iüid., et B^uDRy-LacANrINERrE, iüid.
rIlRE III. _ LÂ COTPENSATIOI{ 621
pRocÉDUnE o,ntéfieures. Ce n'eat gue dane la suite que les mots « ipso
jura r
furent interprrt& dans un sens plus large, et qu'on décida
quo la
compeneation opérait par la seule volonté de Ia loi, même
à I'insu des débiteurr. Cela signifie que la compensatior rcmorüc
aa jow où les ilitw compewables ont coæisti, et non au low ita jugc-
mcnt. Elle n'est plue l'æuvre du juge, mais de la loi. La compen-
sation s'rsr opéréc; le juge oe borne à le constzltr+. TeI egt Ie srur.
e, uxreur scns du caractère llgal, de la compenration.
Il en résulte qu'en déduire que la compensatior est, parce quo
« légale r, il'orihe public egt aller DE LÀ r,or. Du caractère
q d'ordre pubüo » de la oompensation ^u-DELÂ
résultorait I'obligatiou pour
juge de la soulever il'ofi,ce, et, d,autre part, l'üterdiotion, pour
!e
les parties, üg reruncet (Code civ,, art. 6). Cer deur couséguences
dæistent pas ilarc wtre iboit. A:uasila oonpenration, quoique « légale »
(o'est-à-dire opérant par la seule volonté de la loi, et mn ilu jugcl,
n'eet-elle pæ il'oribe public lll. Elle doit âtre demanüe. Son appli-
oation doit être requise par IÀ partie iDtéressée. C'sst ce qu'on appàIle
( opposer Ia compensation ». Sans cette initiative, Ie juge peut par-
laitement ignorer Ia ohose. Même r,il la rrrnnaît, il n'a pas à en faire
état d'ofiie (2). La situation est d'ailleurs ideatigue dane ,o,,s les
modes d'extinction des obligatione, même dans Ia prescription (Code
civ., art. »23) (31. On ne comprendrait donc pas qu'il en eoit autle-
mont pour la oompensation. Mais ce gui est exact, o'est gu'une lois
invoquée, d'une part, la compensation peut être aoùle:uée era bü
état de cause, même on appel (4) (situation identique en matière
de prercription : athicle 2224 du Code civil; motif des deur golu-
tione : compensation et prrescription sont des moyens pbempbiræ
de défenee au fotrd, et troû de simplee erceptions) (b), et, d,autre
part, elle rcmar.le, qlrtolrl, à ses efrets, au jou.t où les deua dAtæ ont
aaxisté, Le itrye te se borne plus qu'à corælater Ie fait. Mais tout oela,

(l) Cass,, 7 mars 1929, Pat.,lg29,I, 1Zl. Cola se conçoit d'eutant Dlur laci-
-lemetrt quo^Is _com-penaationn'est pa§, einEi que aoud l,avons vu,'un môds
.pac.Mtc o'exulrctlon doE oblgatiols.
(2) ÂIrôt pécité i Pr^Nror. et RrpERr. t. VII. no t290.
(B) Certains auteuE (LaUBENT, t. XVIII. 10'{56) ont somblé vouloir altqu-
metrtor.du fait que.la componEatiol évite dos prrcès inutiles, et partant, qu'àue
sorait d'ordre public. C'eet évidemment uue.eirreur, parcs que lê mêmo rstaon-
nsmert pouFait êtr€ tsnu e[ matièrs de prcscriptioi,ïù il yï un terta contrairc
précis.
_ (4) LauRENr, t. XVIII,_no.38ô ; Brurelles, tE juillet 1891, por., 1892, It, 109:
BAUDnY-LÀC^NîINEtrJE, Obligqtio e, t, III; no-t862. Voy. fart. 464 'du'Codri
de plgédurs civile. La compenration no pouFait touteiois pas ôtr€ oDpogéo
pour la premièle-lo_ir e! cassCtion (câss., 7 marr t929, paj., 19i9, I. i2t);pÉci-
!émotrt patre qu'ello n'est -qLzan-Bnu,'t.
pas d'oidre public.
(5) Vôy. GAisoNNEr et 1ar, no 452.
622 r,rvnr ttr. oDr,rcÀr. - vc PÀRr. Exrl!(crro Drs oELrGÀr.

rÉpétons-le, n'est pae de tature à conférer, à la compensation, le


oaraotère d'institution d'odre public. ElIe est d'ailleurs visibleneat
créée dans I'intérêt privé deo parties (voy. supro, no 617) ; oela clôt
la diecussion.
De môme, si la oompensation était d'ordre public, les parties ne
pourraient ! rerwrt t (l). Or, la solution opposdc ûanlte i/,s tdæ
ntâtræs ile tn tai. Les articles 1295 et 1299 prevoient erpüoitement des
oag de renonciqtiou à une compensttion quise (2), et, d'autre part,
la majorité des âxteurs adaettent la pomibilité d'une renonoiation
anti,cipéc à la compensation (3)'
Un exemple-type de renonciqtion antioipée se tmuve dans la
oonvention de compte courant. Cette convention, nous I'avons vu,
eal, éowmi4nnez! parlant, à base de compensation (4) ; mais junË
diqwnilü, elle est aussi beaucoup plue (5). Dans oette convention,
les créanoeg ne 8ê compensent pas hilioid,aüemezl,' elles aott, fondues
en un toü, unQae (o:ù,, par couséquent, elles perdbz! leur indiüdualité)'
et c'est le total oréditeur gui se compense avea le btal débiteur (6).
Il y a Ià une nuance qu'on perd parfois de vue'
620. Champ d'sppücatloû de la compsr8adoo. La compeuatiol
-
existe, ar ,rriaaipr, dar8 trotro atrcit, comm€ modo d'extitrction des obüga-
tious, Meis il no leut pa8 en déduim que son champ d'tpplicetion soit abBoh,
et qu'il n'y ait pas d€s obligetions qui !t échappeût.
Ii importe d'abord d'obsôrver qus, pout opér€r . légalemert ,, c'e8t-à-dho
eutomatiquemetrt, les dettos doivent, pâr leur natue, dy ptêlcr. S'il est PoE'
rible, en e[et, d'envisager une compenEatiotr itilhiairc d'uno manièro tr,E
lorgc, parce qu6 le iuge ÿ coop,'o laoÿ. itfta, \o 622, ot chap. Iv, !d G66
et süvânts), it u'en est par de memo ctr matièrB do sompen8ation d lé8ah '
où, pa! leur8 caîoctèlcr,les dettee doiYent t, prrrtr à tre neutrdisetion âuto-
matique voulue psr la lot.
D'autre part, il egt certains domaiDeE où la oomponsa!.iolû Pu ada.b'
'tr'.{,t
sibk.
Ces deur ordms il'idêes, qui pécisent to champ d'aPplicetton dG la com-
pemation légale, reroat étuiliés lorsque trous entrsprendrcns I'eramon rleg
conditiotrs tsc,hniques d'epplication d€ la compensation légale (irÊc' olnp. II,
nd 623 ot suiYJ.

lll ffiri""ï; #hh r Da,c6 qu'elte a opéré .lésalemont ', a'est'à-diro .ans
t'ti-târroDti;r dei paitiet.'En c.e |ui concerho I'artièle 1299' Yoy. tüp?c, tro 618'
B- 20- b-
-'(à)'sluonv-LecANrINERtB, oùtisoriottt, t. III, tro t88t ; I!uc-' t. vuI' no 169.
Coitic .. L.r,unnnr. t. Xvul,'no 456. Cette lois, c'€!t la lolution con tairc qui
eriste en matière de prescüption (4 . 2220).
(4) Yoy. ruprc, no 6t7, litt. r{.
l5l lbidan.
lél ÿïi. ôbrrx et cAptrlxr, t. II, no 340, in fisc, et rt,pa. no 5640ü'
IIrRE IrI. _ LÂ couPal{a |rlo!( 68
620ôir. Compeneatton et cl€srrtrgs tnternrtionaux, _ LêE circon8taDces
économiques qui ort carâctéri8é la période postérieure à ta guerre t9tÉ_1918
ont amené plusieurs pÂys à prendre, en vue de pmtégor leu-r montraie aur Io
march6 des ohangBB, di.fiélett€s mesures relativ-eg 8lix pogemcll,tr ;nl,'l,
atio_
ryf. C"l mesurer, qui so sont tmduiteE en droit belge-pi la loi du 8 Àott
1932- €t-les alrêtéE plis en exécution de cotte loi, ou-t eisentiellement pour
objet d'imposêr-, en matière de payemont8 itrternationaux, le règlems[t po,
comperüaf,ior., des r sfrcês de conpêlsatiorl, (étabtis, dano la
ilupart aes
:1., ."op*" do la. ba.ûquo d,émi.ssion - en Belgique, la Banque Nationale)
étsnt r€lls chargÉs de régter, par soldo, des creancei entre sujetr belges ei
Bujetr étrangeE.
Noua avond pÉcisé entérieurement l'économio de la loi du 8 aott {982,
et los modiûcrtionr que cette loi apporte, en droit hterne, aux !ègtes du
payemont (voy. rupro, tro t&t). eu'il nous su0se de rappelerici que payo_
lo
. pT compensation r qui est à la base des clearingr intËrnationaux
lent
n'_crt gqt la compct sadon at ,et s ctvtl. tlu dæ. ll ne e'igit pas,
en eftet,
d'une compeasation s%tablissatrt entre cÉancos a chargrîes'mâmee pe"-
Êonûes, à la lois créancière8 ot débitdcos I'une de I'autre, iai" d,ro"
__poo-
§ation ?nrrr da* mqsæs tlc ùéuaes at ih ,lcü/',r, iadépàldammont dos per_
sonne8 qui en sotrt titulairer, d'uno balance de comptes gtobaur entrE
d€ux
trltats, se réglatrt par solde. C'e8t donc la compensaiion
âu seru écommiquc,
o-t rion poi[t.au a6ns juridique du termo, _ Rappolonr aussi que
te Égimo
de co',r_pensation par caea îg n,eEt obtigatoirc que pour tes üiitæn }iâtget
(importatêurB), ot uol pour les créatrciers betgos
ierportateurs]
-que à fégrrd
derquels le clecrirg tr,o6t, juridiquometrt tout au moine, tacutütif 1rulro,
no t&l).
§ur les cleariDgs irtomationaux et le pâyemcDt per compensation, on coD-
sultera utilemert J. V^a Hourrr, r l,e ctearing internetiànal et lee obliga-
tion8 oontrâctuelles ,, datrs tes poodGcrr,
?ériodùq]aos,lg3Jg, p. {09 ot suiyantes.
621, La coep€ltsslloll €B dlott ..o"rlrq'ê. La théorie fiançai8s ot
belge de la (componsâtion n iegah ,;- yoy. ,vtrtro,, no 6t6) n'ort
paa
Tmpematjon
universellement adoptéo. Les Codes allemand (aft. iSS);t ;uisso (art. t2r
9] _Godo- def oU]gations) la lsjettent. Ib re connaissont pas de compànsation
Ugalc_, c'est-à-dire opérant âutomrtiquoment dè8 le
rtis detter,
"ooi"t"o"" allsmârdo
Bans la yolonté des parties êt même à lêur insu. La compemation
et suisss doit àtto thmandéc. Elle t'o8t par simple iEclaiation de celui qui y
aintérâ[, nâmz ooaî,,oÿtc ia,t arua iuticiodrc, Mais il ost vrai qu", dé"1"-
râtion utro lois faite, Êes eûets rcmontent au Jour où les dett'es ânt ""it"
coexisté.
Le sysême allonatrd et 8ui6se est plur coniorme aur püncipes tondamen-
taur qui Égissent l€s modes d'extinctioû des obligations (voy. sürror no 6t6)
que le sy-sême du Code civil qui, now l'âvons vu, est, Boàlre
ïute, tasô
su! uno-interyr{trtion pour Ie noins discutâble des t€xtos rcmains (voy.
wpra, ibid.l.
aytro conséquence du système do ls, déclüatiota t c compc'rsotior eal
-U..ns
lu]i!_1e faut pas que los dettes à compenser soient pareiuemeit liquides et
exigibles (t). Cos conditions ne deviennent néceseai;s qw pat h lctt que la

(l) CoLrll ot q^?tî^rr, t. II, ro g{8.


624 r,rvnx ur. orLrcÂr. PÂf,r. Exrrl{crloN »Es oDLrGÀr'
-vo
compensation, dans lotre droit, opèm automatiqu€ment, sans la volont6 iles
palties.

622. Des dlllércatcs esPèoes da Il n'erirte,


de compensation
-
que par le fail
rlans notre droit, difrérentes espàces
ile îittst;iùûtat il'uta æmpetæation « llgale », c'est-à-dire opérant
automatiquement, de plein droit, sans intewention de la volonté des
parties, e[ os oomme mode d'ertinotion dee obligations' Iudépendam-
ment tle la oompensation légde, on, distingue encore la oompenration
@tuecntiûtunelle et la compensatiot ittilbiabe.

Â. Le compematiot légale est celle qui opère rpso juec, de plein


droit, automatiquemeût' Par le seul efiet de la volonté de la loi' et
même à I'ineu des débiteur§'
Nous avons prtcisé antérieuremett le sens otaot - st limit6 -
de la « compeniation légale » (t). Qu'iI noug suffise de rappeler que,
paroe quo n legale , c'est-à-dire automatique
-, ellt suppose
-
ôertaines ættititirlns des deux dettes (oonditionB dui rendront cette
compensation tutomatique possible), et, d'autre Pd, {ue son chanp
il'applioation n'est par abeolu. Nous préciserons oes poiots ult6'
rieurement (üzfrq chap. II' tro! 623 et suiv.)'

B. Les compeusations æneentbnneüt* et jttiliciai,ræ 8otrt des


oonpensations comPlémcnlabes, destinéss à éla4ir lo mise en æuçtc
ilu principe d'é4uité qt:a est à la base de Ia oomPensation ('toY, saPru,
no 617), lortque la compensation légale à raison de ses conditions
reetrictives a'est pæ Possibla
-
-
La compensation coneerüionnell,e est is§ue de la volonté deo parties'
C'esl, \Ae conçerüion, ré$e à ce titre par I'article {134 du Code civil'
Loregue les contlitions restÉctives de la compensation légolc
- -
ne sont pcs unics,lea parties peuvent créer elles-mêmes uns com'
peasatioi entrp leurs dettes réciproques. Nous verrous "térieurs'
ment en quoi âlle coneiste, et quelles en sont les limites (infrc, chap' III,
uo 6ô? et suiv.).
O. La oompensati ot jticiabe, enffn, subeiste dans notle dmit
paroe que la concep tion de la oompensation légale o ÉrxquÉ le chuttp
à'appliræinn da li compercatinn, tel que I'erige le fondement d'équité
qui est à la base de I'idée elle-même.
Lorsqu'il n'y a pas lieu I compensation l6gale, le juge peut encore,

(t) Yoy. ruprc, no 618 et 619.


TITNT III. _ LÀ COüPENAATION 625

dans oertains cas et sous certaines oonditions, compenser. C'est le


retour suppbtif à la théorie classique mmaine.
- -
La compensation judiciaire dillère des autros compensations etr
ce qu'elle est,l'æaore ilu jage, qu'elle ne rcmonte pas au-delà du juge-
ment et qu'elle est possible dans des conditiong beanaap plus lùges
que la compensation légale. C'est chose fatale, puisque la compen-
sation « légale » est nécessafuement ure coûceptiot éfitqüe
raison de son mécanisme - à.
de l'idée général,e ùe Ia compensation
-
(voy. et comp. sapru, no 6L71.

CHAPITRE II.
DE LA COMPENSÂTION LÉGÂLE.

623. Double qucstlon qul sc posc. Deux questions doivent


êtrs gucoesgivement oxaminées lomgu'on - étudie Ia oompemation
légale en droit positif : les conditians rEulses pour que deux dettes
soient « légaleneat » compensables d'une part, et de I'autre, même
lorsgue oes oonditiong eristent, le champ il'applbatian de la com-
pensation légale.
Ces deur questions tendent, en réalité, à restreindm le jeu de la
oompensation considérée, pfima facie, comme mode ghürel dtezl,lrlo-
tion des obügations, Conment s'explique cette double tendance
restdctive ? En oe qui coücerne les conditione requises des dettes
compenrables, par la corception opéciale de rutre législation en
matière de oompeasation (comperisation « légale » i voy , infra, to 642) ;
sû ce qui conoems le ohamp d'application de la oompensation, par
I'intervention de certains autres principes du droit, juges préférables,
et aurguelr la compensation doit, dès lo:r,, cdar le pas.
Nous coDsacrerons utre geotion à l'étude de chacune de oes deur
questions.

Srcrron lre. Conorrroxs REeuIsEs porrR euE LEs


- ( r.Écll runxm coüprNSÀBLEa. nrtfrs
gol&!{f

624. Enumétatloa ct lustlflast/o,a. Qappotts qul cxlstent,


-
à aet égard, elttê los dltréreates espèccs de compeasatloa.
â. Cünq conditions rort, dit-on habituellement, requises pour qu'entre
deu: dettes gui coeristert, Iâ compensation légale joue. Il faut d'a.bord
qrl'tl y att ileuo iletlec,' iI faut ensuite que cee dettes aoieû rbiproques
DE PasD, III. - |1()
626 r.rvnr rtt. oELIGÀî. vo pl.nî, ExrlNcrto!{ DDg oBLIoÀT,
-
etùe bs ile*r mêmes pæsonræs,' iI laut enffn que ceb dettês revêtent
cefi4ins caructbcs : al la fongibiliü; bl le, li4aitité; c) l'æigtbiliü.
Dans ces cing conditions, il y a, en fialrté, ileuc groapes d,'ilées :
le premier (qui comprend les deur prerrières conditions) a trait aur
notions dc üase iadispenralles pour que le oonoept de oompensation
paisæ ss présenter à I'esprit ; le second (qui oomprend les troir der-
uières conditions) ee rattache à la zlse eû @aoe positive de la com-
penration « légale » pmprement dite.
Il en resulte qu'en déffnitive, les deur premières oonditions doivent
exister dczs roütû cotnpenaollon, qu'elle soit, légale, comtenli,otul,ello
ot judi,cfuirc. Tandis que les trois dernières ûe sont requises qu'en
motilre ile competadînn r,Âorr"a.
Néanmoins, comrue, en plus de cer trois demières oouditions, la
oompensation légale exige également l'existenoe des deur premières,
nous étudierons oelles-oi à I'oocasion de la oompensation légale.
C'est ce qui eet habituellement fait en doctrine, Mais cela n'autorire
pas à perdre de vue la distinction quo ûous venous de préciser.

B. Comment se fait-il que Ia compens alion llgab exige, en oe


qui qui en serrnt l'objet, certainee oonditions
concerne les dettes
suppllmeüaires (lougibilité, liquidité, erigibilité) gui ne ront pac
rEuuæ dans les attuæ contpcttsdtions ?
Cet état de choges tient précisément à la coweption jwidique de
Ia compensatiou daas norre droit (voy. et comp. supra, nos 616 et 621),
Noug ayons dit précédemment en quoi consiste, exactement, I0.
compensation « légale r (cupru, ibid.l. Dans un pareil systàme, la
compensetion n'est pas, gur la demande des partiess opér{e par Ie
juge, et elle qe se bom.e par, d'a.utr€ pqrt, et avant oe stade, à para-
lyser, à neutraliser procisobemenr les deur dettes en sets iûverse.
Elle est légale, c'est-à-dire aatomotiqttq immédiate, instanta le dès
Ia coexistence dee deur dettes, et pmduit au môme titre sot ofiet
radical : l'estiwtroro des deur obligatioru, Pour que pareil méoanisme
aoit possible, iI faut éüdemment que, dans leur nature, dans leur
é!a!, les dettes s'y pfitent. C'est ce qui explique les conditions supplé-
msntaires requises, conditions pmpres ù la comperaüian ltgale : la
fongibilité, Ia liquidité, l'exigibilité. Si leg dettee ne re présentent pas
avec ces trois ceractèrcs, rl eal, inpossible que Ia compeneation aub-
mati4ue püwe se produire, et même se concevoir. Tandis que, done
les compenrations gui ne sont pes « légales r (compenration corocen-
tionnelle et jailiciabel,lea perties ou lê juge peuvent, parce que lew
t6rc est actif, eficienf (et non rimplement passüf comme dans la oom-
TIîNE III. LA COITPEÙAÀîIOII 627
-
peasation légale), trausformer Ies dettes en telle manière que la
compensatioa puiese néanmoinr jouer.
A ce titre, of sour cet angle, on peut re demander si Ia couoeption
juridique de la compensation a légale r (d'ailleurs due à une erreur
d'interyrétttioû de textes du droit rrmain : aoy. szpla, no 6L6) ne
oonltitus pas plutôt un recul... Et ce qui le conflrme, c'est que, dans
Ia pratique, la oompensation judicieire (rous le forme de demande
reconveationaelle) a un champ d'appüoation beauooup plus étendu
que la oompensation légale, et remédie, on cs sens, à ses hsuffisatrces.

- Prcmièrc ændttion : ihtrc ileaæ.


§ lar,
625, Prilaclpe's. qu'il y eit matière à oompensation, iI
- Pour
faut évidemment qu'il y ait deur dettes réciproquee, oonstituant
ler personner en présenoe à la foig cr{ancière et débitrice I'une de
I'autre. Cela va de soi. La réciprooité de dettes donne, seulê, m4rirre
À compensation.
Mais dès qu'il eriste deux detteo, la compensation joue, en prin-
oipe (l). Cela ca,fll. Ni la cotil.cc des deur dettee, ni leur qnaliü, ri
lelutr ,nonlant n'importent eû aucrlte fagon. Les dette8 peuvent pro-
venir de la même cause ou de causes difiérontes (2) (ùt. {293, al. tet) ;
I'une d'elles peut ôtre privil6giée et I'autre chirographaire (3); elles
peuvent être de montant difrércat ; il importe peu. La compensation
jouera toujourr, quitte à se limiter à un chifrre oommun en oas de
tlettes d'inégal montant (troiaième hypothàse). Danr cette éventualité,
leg deur detter s'éteindront « à oonourrence de leurs quotités respeo-
tiver r (art. 1290).
La question de savoir si les detteg doivent être ccrladzæ se rattache
à la coadition de li4aidiü (toy. infra, ræ 634 el suiv.) ; celle de savoir
ri une dette afreotée d'un lùtæ ost compensalle ge oonfoud avec la
condition ù'*igibiliü (roy. infra, næ 637 et ruiv.).
626, De quelques ca3 spéclaux. Il impoÉe peu égâlement que leg
d€ur dettes ne soient por pagables at- lll,êfil,e lieu La compensation jouera,
mais sous rdrerue qu'il soit lait raison dez lrais de la rcmbc lafi. 1296). S'il
n'est pe8 lait raison de cos lrai8, il !r a obstacle à la compensation.
Lorsqu'il y e plt'i;etre dattcs compcwabhs duês par le même pel]§ontr€, on

__(0. Sous r{ser-ve, bieu ertendu, des cürra co[ditioûs roquiser, quo noua
étudierctrs dans la suite.
(2) En d'autrcs termes, êtrc totalemêDt étrellgèr88 I'une À I'autre.
(3) LaunENr, t. XVIII, tro 439; ciy. Anvelr, 22 octobrc 1891, Par., 1892,
III,206.
628 r.rvns IIr. onLrcar. vo pÀRr. Exrlrcîror DEs oDLrG^T.
-
suit, pour déterminêr la dette (ou les dettes) qui entrBrÀ cn compensation,
les règles éta.bliês etr mÂtière d'imputation de payements (æt. t29r).
La dette ayart une ccuse iltricit€ n€ pêut 6tre opposée en compensation,
puisquo cstte dette est nulle (r.), Mais l'oürirarior. de ruEtitt,c? r.éc d,e la nullité
dc l,a dcue il,l,icite peut être opposée en coEpemetion (2), cæ compen8or, c'eBt
pâyer,
Les dettes résultant d'oàldgalio$ na,uleuei n€ peuvetrt être oppo8ées sn
compênsâtion (3), cat tant que ces obligations ne ÊoDt pss r€conûu€s, il n'y
a pas dott€, en droit.
Il en est de même des ilettes pfisûiles, Dais Beulsment, en cette matiètts,
Iortque le débiteur oppose la prcscdption (4), car la presEiption n'opàrs pas
de plein droit.
Tant qu€ la prescription n'est par acquiro, la compensation joue en tout
état ale cause.

§ 2. - Defres @istarü erüie l1-s mêmæ personnes,

627. Prlnclpe : ll îaüt doux petsonnes téclptoquefrre


tenues en leur æm personnel. Il ne sumt pas, pour donner
matière à compensation, qu'il y ait-deux dettes ; il faut en plus que
ces dettes existent entre deux personnes récipmquement teuue8, à
raison de ces dette§, en lear nnm personnel (6).
Comme on l'a très justement lemarqué, la forrnule employée par
le Code dans I'article {289 (personnes ( se trouvant débitrioes I'une
envers I'autre D) ost beaucoup trop vague. II ne sulnt pas que deux
personnes soietrt, ., un rIrÀD quel.con4ue ou cn ùzê euÀLrrÉ qùd@nquc,
débitrices I'une enven l'autre pour qu'il y ait compmsation. Il faut
quê toutes deux goient tenues an leur qulr.rrÉ paRsoNxELLE. Si elle§
ne sotrt pas, toutes deux, tenues en leur qualité personnelle, on rê
trouve en réalité devant deu: personnes « débitrices I'une de I'autre r,
mais non peîsonnelletnenl débitrices I'une eris-ô-ois de I'autre; en
d'autres termes, devant deur perxonnes éfiangbæ I'une è I'autre.
D'autre part, s'il n'y a pas dualité de personnes, tl y a confusion,
et Dioû, conpensüian.
Quelques eacmpler vont fairc comprendre lâ portée du principe.
üt pbe admiri"sttaeur légal te pôut opposer, eE compênsatioû d€ sa detto
vis-à-vis alu petron de son ûls, la déanco ds ce alemior sur le premie! (6).

(t) LAURENT, t. XVIII, !o 438. En la faisetrt entrer en compensation, on lul


doûnerait uE eflet, ce qui serait coutraire à la loi (art. lfgf).
(21 lbitum.
(3) LAURENT, t. XVIII, no 408.
(4) LÀuRENr, t. XVIII, no 409.
(5) Brurelles,24 trovembrc,L875, Pas., t876, II,92i LAUnENî, t. XVIII,
!o 419 ; BÀuDRY-LÀCANTINERTE, Oôrigalrbns, t, III, Do 18{0 ; PrÀNroL ot RrpERr,
t. Vlr, !o ii84.
(6) Cass. fn, 11 mals 1902, Par., 1903, IV, {08.
TITRE III, _ LA COüPAI{8ÀTIO1§ 629

Lê pèr€ et Io patron ne sont pas r$ciproguouent débiteurs en nom personnel


fun eDvers l'autre. Le pèm est d6biteu du petmn; le tls, créancier de
cêlui-ci i et dans cstte créance, le père n'agit qu.e q'aalitate quc, et nor en
uom persouael.
De même, et en yertu du mômo raisonnemelt, la compensation ue pourrait
jouer lorEque le mêmo pêrsonns sst débitrice du tu,,eut el, créancière du
prpille, ou lo$que le tuteur est ù6atrcier d'u!e personûe débitrice du pupille.
Dans les mcrclrdr de bowae, I'interposition d'un commfusionûaire empêche
la compensation êntla vêndeur et acheteur, puisque coux-ci nê sont p⧠]iés
entra oux, mais uûiquemetrt au connissionlairc (agent de change).
En matièr'e ùe figima maltimoniaua,le uari peut opposer en compensa-
tio[, à sa pnopre dettæ vis-à-vis d'uu tieru, la créatrce qu'a sa lemme coûtre
ce tiers, et vice versa, I'il s'agit du régime de la commuta*té Ugalc ot si la
créaûce de la têmllo ,omr6 cr. êommt4,,@tt é. Mais il n'eD ost pas do même si
cetto cr{anco ,tc tombe pas cî comt urLattaé, ou s'il ÿ a régime dt téparu,iot
tl.c bhnr lll.
La compensatioû n'est pas dayantage possibls ên matièro do ,ocdéth,lo\Ëq]ue
Iss obligatiotrs qu'on vêut compenÉer Bxi6têtt
- activement ou
passivement
entre Ia socidté ol t\ ticrr d'une part, et ce tiers et l't r ilet q$ocus do
-I'autro (2). Il a? a pas, dans ce cas, deur mêmes porsonDos 6nga8ée8 on nom
porsonnel l'une vis-à-vis de l'autre. Nous supposons, bieu euteudu, que la
société a uno perÊonDalité distilcto de celle des associés. Un arrêt a toutelois
edmi8 qu'etr mâtièrc de société eû tom colloctif la somme due par la Bociété
à un tierr se compênsait de plein drtit avec la dette de ce tiex enYers tous
les associér alénommé8 coujointement sous leur nom itdividuol (3). Cette
solution est, dans une espèce ana.logue, contrcv€rsé€ etr doctrine (4).
Dans los sociétéE ci,I,,lee, et droit belge, la quêstion e6t réglée pâr les prin'
cip€s déposés dars le8 erticles 1862 et 1863 du Coile civil, complétés éYen-
tuellement par ceux du mandat.
gituation qui s€ pÉsente en matière de succession accoptée sous
- 8ur la
bénéflce d'inventairo, voy. tomê IX, no 872.

62E. Sltaatloa de l'Etat. Nous velrono ultérieur€ment que


-
Ies oréanoeg Bur I'Etat ne peuvênt être opposées en compenBation à
des créetrces de I'Etat Éur les particuüers, réBultatrt de tatæ ou impo'
sitiîns (aoy. infrd, mème chap,, §ect. II, nos 651 et süv.). Mais là
n'est pas, pour I'instant, Ia question qui nous intéresse. Nous suppo-
sons qu'il I'agit de oréances eû prinoipe competrEalle§, de créanoe8
ih iltoit pricé, Peut-on opporer, à une créance de I'Etat, une dette
de I'Etat, quelle qu'elle Eoit ? Oui, en suppo§ant' bien entendu, ler
conditions de fongibilité, de liquidité et d'exigibilité réunies mais
-
(t) gur tous ces points, yoy. Lr.uRENr, t. XVIII, no 422, et B^UDRY-LaC^N'
rrriÈRrE- OüIidarior!§. t. III. ûo 1812-
(2) Liunrrir, t, XVIII, io 430; BÀUDRY-L^CaNTINERIE, Obl,ig4,tioni, 1.lll,
no li|lt : PLANror, st RrPERr, t. VII, uo 1284.
(al GÀnd.23 rlécembre t893, Pot., 1894, II,2St.
ll) L,eunsNr, t. XVIII, rlo 490, ir. fn.
6.i0 rrvns ltt, oBlrolr. pÀRr. Exrlrcrrox IrBg oELIcLr.
-vo
à la oondition gu'ella émane ila tn&ne üpwtement ministbîA. En d'au-
tres termes, I'Etat n'est paE une personre unique, La loi sur la comp-
tabilité de I'Etat du 15 mai 1846 (modiflée et oomplètée par Ia loi du
28 juin f9æ) envisage ùa4ae üputawl rnini*térial comrne consti-
tuart, point de vue de la oomptalilité, uru erlltité d,i*incu (l).
a.u
Lorsqu'on est débiteur d'un département rninistérisl et oréanoier
d'uu autre, il n'y a dono pas, dans le ohef de l'Etat mhne personne,
et, dàs lore, la compensation ne joue par.
Bur d'autres conréqueûces de la loi sur la comptâbilité do I'Etat, voy. caæ.,
1l septêmbre 1961, Par., 1962, I, 56. Adfu t, Yl, îo 735.
629. §ltuatton de la cautlom. distinctions 6'impoEent.
- Quelques
Le débiteur principal no peut évidomment opposer en compensation à sol
créancier ce que ce créancie! doit À la crution. En efret, débiteur et câution
ne sont pas tenus cü ,tû,,,,e,,;,1c (voy. et comp. flpra, no 627) du même eÂga-
gêment. L'obligation de la oaution n'est que subsidiaire. Il n'Jr â dorc par
mêI[€s p€rsonDe8 engagÉes r$ciproquement dans l€s dou! dettos.
MaiB la caution psut opposer au créa[ci€r la oomponsation de co que celui-ci
doit au débiteur principal. Car, dans ce cas, il y a mêmes personnes récipro-
quemetrt engagées en nom personnel dans IeE mêmes dette6. Dès que les dettes
cog,risteÂt
- et nous 6upposons
dité, et d'exigibilité
réuniss les conditione de longibilité, de liqui-
elles 8'étsignent de plein droit (art. 1290), DoDc lâ
cantiotr er, libétéo de- son pr.opre engagom€nt ale câution, puisque la dette
cautiontée est éteinte. En réalité, elle n'oppose dono pa.a la compeasation,
m0;ic sa libéralior. a LA SUITE d'anc cotrpcncatiar,
C€s deux Égles, au aurplus 6videntes, sont inscrites danr I'article 1294,
alinéaslet €t 2.
Il va de soi qu6 le ceution poursuivio ù itt rc aitrc par 16 créaûcior p8ut
opposer la compensation ds ce que ce créancier lui doit à elle pemonnelle-
metrt.
LoEquê la caution, pour6uiyie à Justê titr€, e opposé la compeasation, le
débiteur principal cd libéré. Mus iI subsiste un recorus d€ la cautiou contro
l€ débiteu principal (2).

630. §ltuatlon du déblteur solldalre,


- Aur
alinéa 3, le débiteur solidaire ne p€ut opposer
termes de l'article t294,
la compensation d6 oo que lo
créatrcier doit à son codébiteur.
Solution oaornotrc (car Ie débiteur soüdairo est, en y€rtu ale la roürlaritl,

(1) Cass., ,9 royembm 1923, Pas., 792\ l, 52i XVII I, no 455.


Sang doute, I'articls 16 de le loi dü f5 niei t846 cour ds ca!-
ufnE rrl. LÀ couPt![8ÂTlol{ 6:lt
-
tetru, etr nom personnel, d6 la même dette que aou codébiteur), maic néan-
moiûs csrtaino en dmit positil (t). EIle se justi0e par le dési! d'évitÆr une
iûquisition dans les alTaires d'auhui. Pour que le rlébiteur eolidaire puisse
oppos€r la componsation r{Bultalt de ltxistetrco d'uns cr{ence de son codé-
biteur contro ls créancier, il faudrait lui pernettre d'établir c€ttê créence, ot
son montant, par les livres de son codébiteur (2).
On traduit cette règle otr alisant quê te moyen tiré de la compenration est
purement perronnel, eu égard aur $gles rle la solidarité.
Il va de soi que lorsque la componsation êst opposéo par Ie débiteur soli-
dahe, et à raison ds sa prcptc Cféam sur l€ ct{ancier poutruivaDt, eUo est
admise, et dovi€nt commuûe à tous, saul lo rtcours du débiteur soüdahê,
qui a opposé la compensation, née danE son chef, coutre aes codébitêurs.
La cat ion æüdairq quoiquo a)rant cette dernière qualité, rrrro cauliot, ot
demoure, dès lors, sous I'application ds I'articl€ 129L, ali c ,d, et noD
alia,ld 3 l3l,
631. Créincler apparent. Un jugemont décide quo le fféancier appa-
rênt ns peut pas compenser sa-pmprc dette avec la üéanoe dont il n'€st que
possêssour au sens de l'article t2{0 du Code civil (4}. Le oréancier appareut
n'est pas réellement créancier, et la disposition de I'article t2L0 tc 1,rorège
qte lc t toloenc r de bonne fod. C'sst le reùl but do son existonco.

§ 3, Fongibilité.
-
632. Notloa et rulson deÈe. Il faut, pour que Ia compensation
pui§6e jouer, -
que le6 deux dettes soient fongibler, c'est-à-dire ce
-
qui est plus exaot
- qu'il s'agisse de deur dettes dont objetr
les
sont do8 oho8e6 fongibles (art. l29t).
Par choses fongibler, il faut entendre les ohoses qui, dans un paye-
ment, ont même valeur lib6ratoire, qui peuvetrt être remplaoées I'une
par I'autr€, En oe sens, la fongibilité est un rapPort d'équivalence
êntre deüx ohoues (5). Les ohoses longibles B'opposorrt aur chores.
identiliées, ayant à oe titre uue valeur pmprc, aux ( oorps oertains !.
Les dettee de ohoses fongibles sont des detteo de gente; Ies dettee do
choses identifiées sont des dettes ile ærps c*uins.
Les choses fongibles, parce que pouvart, BanB qus Ie payement soit
altér{, être remplâcées l'une par I'autre, sont celles qui se déteminent
aa poidst aa turnbrc e, à la mesure. Exemples : I'argent (eremple-type)'

(1) Voy. toxte de I'article t294, alinéa 3, et PLÂNIoL et RIPEnr, t. VII, no 1078,
ata Érr, €t no '1284, ir fi,,c.
(i) ÿoy. B,rurriy-LicÆrrlxrntr, Obligariot r, t. III, no 18t5, ot LÀunENr,
t. XVIII. no 425 (chaque foiE ay€c renvoisl.
(a) L,rÛnrxr, t: XÿIII, uo 427 i BAUDhY-L^CÀNrINEnrE' op, el loc. cit.,
lo 1865.
(4) Civ. BruxelleB, I aÿril.tglo, .B..J., tgt0, 60{ ; P. P', l9ll, ,.75.
(5) PLÀNroL, t. II, no 2181.
632 r.rvnn r , oELtcÂT.
- T9 pÀRr. Exrrt{crloN rrEg oBLIcÂ!.

les titres au porteur (lorsque, dans I'intention des parties, il n'a pas
été question, ponr uns raison quelconque, d'un titre déterminé'
q individuaüeé r) (l), les denrées, eto.

Pourquoi faut-il gue les dettes soient fongibles (Iangage abrÉgÉ :


ÿoy.\apra, m6me numéro) pour qu'il y ait matière à oompensation?
On dit généralement .que o'est parce que la oompensation équivaut
à un payement, et que le créanoier peut refuser toute ohose autre
gue celle qui est due ; ce qui impligue le rejet de la oompensation pour
dettes qui ne sont pas de même nature. A notre 8en8, c'egt la oom-
peneation légale (o'est-à-dire opérant de plein droit, automatigue)
qui justiûe oette tmisième oondition (de mêne que les deur der'
nières d'ailleurs). La compensation conventionnelle n'erige par la
fongibilité (voy. et oomp. supro, rP 6641.
La fongüilité des dettes ert presque toujoure requise, mais non
rigoureusement nécessaire. Striotement, il suffit que les dettes aient
le même obiet pouvant indifiéremmeirt être livré dans ler deux paye-
ments, Mais oela ne se présentera presgue toujours Er'en matière
de dettos fongibles,

633. Exceptlon pour les prestadons ell g,rahs ou donrées doDt le


prtx eEt ré81é par lea mercurlalêa. Exceptionnellement, uûe dette
-
d'argeut peut se compenser avec une detto do denlée8 dont le prix €st réglé
par les mercuriales, pIÉcisément à raison de cette lacilité d'éYaluetion. Il
n'empêche que, rigoureusement, il s'agit d'une dérogation aux principes, qui
sembte, dès lolr, devoir être int€rprétée restrictivemont.
Oû a tout€tois aùmiz l'applicatiot a*alogique €n matière de eomptes de
banque libellés, I'ua en monnaie be[e, et I'autrc en monnaie étlartgÈre éYa-
luable en monnaio belge (2). Cetto décisiol !e peut, croyons-nous, êtro cri-
tiquée parce qu'elle rcntre dans le clrcmp il'application norrrlol de l'ercoptiotr
' admise par le tèBislateur. Elle correapoud au üüt poursuivi par la loi. Mais
il ve de soi, pour le 6urplus, que dès qu'on I'av€nture dâns la voio daogereuae
de I'analogie, il laut êtle trèB circompsct. La voie ile I'analggio n'eet par
ilélendue, mais Botr application sst souvent laite sans discemement, et peut
aboutir, dès lors, à lauss€r ls but de la loi.
L'a icle 1291, alinéa tE, est une itrnoyation ilu Code civil, par rapport à
I'ancien droit.

§ 4. Liqutaliü.
-
634. Détloltbar
- Pa, liquiilit6 de Ia dette, il faut entendre
touts detto :
a) Dont l'æîstaæe est certaiue;

(l) Brurell€s, 28 jatrvie! 1961, PE.,1961, II, t89,


(2) Gand, t6 mài t929, Pas., t980, II,26.
TITNE III. _ LÀ COIIPBN8ÂIIOI{ 633

D) Dont le truntant est con;rru.


Ces deur élémentr, déjà olairement mis en lumière par Pothier (l),
aont ilc rigueur.
Toute dette dont, soit I'existenoo est incertaine (parce gue douteuse,
ou contestée), soit le montant n'est pao déffnitivement fixé, lait
obstaole à la oompensatiou légale.

635, Su.te.
- A. Dettê ce afuo quant à son exlstenao. -
Pour être liquide, la dette doit être d'abord certahs quant à son
æistence, quatrt au prinnipe de la débitipn. En d'autres termes, il
faut qu'il.y ait detts. Une créance fatwe ou éveùtueüe ne donne par
naissatrce à une dette oertaine, susceptille d'être opporée oD com-
pensation (2).
Sulnt-il q.u'une dette soit contNtÆe poul qu'elle perde Ie caractère
de oeriitude quatrt à son existenoe? C'est le seul poiat Eri donne
parfois lieu à des dilncultés dans la question qui noue occupe.
On se rend immédiatement compte que, si l'al[rmative était admiso
sans réserves, il
suffirait que Io débiteu qui a intér€t à écarter la
compensation déclare contester la oréance qu'on invoque oontre lui,
même pour motifs discutables, pour faire obstacle à ce mode spécial
d'ertinction des obligations. Àussi doctriûe et jurisprudence s'accor-
dent-elles pour dire qu'il ne suflit pas qu'une créance soit ootrtestés,
sans plus, pour éoarter la compenration. Pour qu'il en soit ainsi,
il faut gae l4 @destatîen soi, sbieusq qu'elle se pÉsetrto Êvec une
apparenco sulffsatrte de fondement, qu'elle ue soit pas simplement
fantaisiste ou dilatoire (3). Le seul fait de rendre une créance liti-
gieuse par une assignation ne sulHt pas pour la faire oonsidérer oomme
douteuse, tron oertaine (A). Le jug€ apprécie souverainement ei la
discussion qui s'élève au sujet de la oertitude d'une créance sufrt
à la rendre non liquide (5).
Plusieurg tertes conûrmont cett€ solution, qui apparalt en tous point§
ta.isonnâble. Jaubert disait au Tribunat que
la liquidité des d€ttes n'exigo

(t) Utro detts est liquide, disait Pothier, lorsqu'il e8t constant qu'il est dt,
et combieu il ost dt (voÿ. PorErER, Oàligarioru, no 628, et trâyaur préparatoircr,
LocRÉ [éd. belgo], t; VI, p. 216, Do 47).-
(2) Civ. Brurelles, 8 juill€t 1892, Pas., 1894, IU, 33.
_ (3) L^uRENr, t. XVIIr,, !o. 398 et suiv. ; ColIIr ot C^prr^Nr, t. U, no 344;
B^uDRy-LÀcÀNrrNEErE, Obtagotior§, t. UI, no 1832 ; Liège, 3t décêmbre 1907,
P. P., 1908, 804 et 7l2t-1722 i P. ld,., 1908, IIr 66.
.(4) Liège, ât décembrê 1907, précité.
(5) BauDny-LÀc^Nruvpnrr, oàIisclio?rr, t. lII, no 1833, II. La question e8t
qoujoErs 4q-fqirr à moius- que le juge du fond D'ait donné une déûnition légale
de la üquidité. Sm ce poirt, le contrôlê de Ie cout suprêDe exist6, évideEruànt.
634 r.rvnr trr. oELIG T..-vo pÀRT. Exrlrctlor DEE oELrcÂt.

pas qu'elles soient t également æcornræ par lea deux pârtios ,. Argol rouli.
gtrait que la liquidité des dettes signiûo ! qu'elles ne puis8snt pas être con-
tealéez légitimemer, D, Et Pothier écrivail l0bligaions, no 628, al. 3) : r Une
dette contesté€ n'est donc pas üquide, à moi[s qu6 celü qü I'oppose n'en
ait la preuye à la mâitr c, t c soi er. é,a, tL la ilr'/,,ifre? ÿtomptclt|orù3 ct ,oîÈ
madreficî, r.
Oû s'eEt dêmaldé si uno dette réËultaût d'un acl;o attther.,i4uc est contes-
table. Evidemment oui, car la forme d'uo acte, si elle suppdm€ certai[eE
contêstatio[s plus fÉquentes s'il n'y a pas forme ou paa acte, n'enlèv6 pas
toute possibilité de contestatiotr, DotaBmeot au ford. Mais tout déponilra
du point rle savoir si la contostation est sérieu8e.

636. Sulte. B. Dette aettalne qu.nt à sott ,t onttat. -


Pour pouvoir -
être opposée on oompensation, Iâ dette doit, de plue,,
être certaino qùant à son nantant. ll faut qu'on saoho exaotemotrt
conbien il est dt, C'est, ilaw la pratique, Ie sear ,zcôir,rer, couratrt,
de Ia notion de Iiquidité d'une dette. Nous avons vu (snprd, ûumém
précédent) que ce iest pds l.e seal,
I. La dette qui n'est pas certaine quant à son nan drr,t, dona pas
liquide à ce point de vue, est celle dont la déterminûiot dtt qutüurn
demeure inconnue, ou Bubordonnéo à certaines éventualités. Uno
dette dont le montant ne peut résulter que d'un apurement ds
compter (l), dee rceultats d'une liquidation et cours, de mesurBs
d'instnrotiou ultérieures (erpertire notamment), ou de vériflcationl
longues et dilffciles (2), n'est pas liquide,
De même, n'est pas Iiquide une dette, pü qillsu§ cst'trins qusat,
à son existence, dont le montant dépend d'une estimation. C'eBt lo
cas, si fréquent, d'nne allooation de. dommages-irürêls. La ilette ne
deviendra liquide gue par la ffxation de leur quotit6 par le juge.
La coûdition de liquidité des dettes quant à leur quantum entralne uno
eîùêmamcr.l impo antc en matière de faiüitc. Nous veEons ulté-
cotùséq$etwe
rieuêment qus la compensâtiotr ne peut iamais opércr au pr{judic8 d€s droits
acquis des ti€rE (iDfra, même chapitre, §ect. II, no. 6ag et suiv.). C'est lo oa§,
trotamment, à partir du jugemeut déclaratil de laillite, qui a pour ellet do
mettre tous les créa.nciers surun pied d'égelité et ale les réduire, seut causos
de prélérence, à uns r6partition au marc le franc. gi uDo competrsetiotr pou-
vait se produire entre utre créance du lailli antérieure à Ie déclaration dg
taillite et une créance d'un tiers rlevenue componsable (par Ie liquialité notam-
meDt) po8térieur€m€nt à la faillite, ce cr{eûcier solait, en réaltté, peyé 0n
totatité, pâr 1ê isu de la compensation, alors qu€ les autrcs créanci€tr seraisnt

(1) Brurelles, 29 octobrr t906, B. J., 1907, 189; P. P., 1901,1007; Liè96,
17 décembre 1959, Jr,r. UègG, 1960, 117.
(2) Lièg€,l.tjuin 196t, JÜr. Irittga, 796t-7962,59 ; aomm. Lièg€, 4 décembrs
1917, Pas,, t9t8, III, 7t lêt Ia notê).
TITRE IlI. .- LÂ COIûPEIIAÀIIor 6:t5

*duitÊ à un dividende. Pareille compensation préjudiciemit Àux droits d€8


tieE, êt est intordit€ (t). Il taut donc, poul qu'il !r ait compematiotr, que
celle-ci eit pu ss produirê oriaf, la déolaration de lai.ltite. si ltne des deties
n'a donné ouverture à la compensatiou légate qu€ postérieurement, quoiquo
n/€ antérieursment, maia non liquido, o'e8t le loi do la faillite qü-prine.
Nou6 reviondrons sur toua ces poitrts ultéri€uremont (voy. même chipitre,
Eect. II, Do. 699 et suiy.). Bomona-trous à observor pour t'instant quo la
jurisp:udenco a apporté un tefipé?oi.er.t iîqtortolrd à ces pritoipeE
en matièrê
de faiüile d'agent ile changc, lorsqu,il y a ou, avant la taillite, détourDomert
d6 titres. Dans oe cas, la dêtte du donneu d'ordros yi§-à-vis de la taiuite ue
peut se compenser rvoc 6a créâno8 à l,égard do I'agut ds change ilu chef de
détoumement, puisque cotte créanc€, coosistant en dommagE;.intérêts, ne
sera liqàde qu'après ûxation pâr te juge (2), décision quo nous supposons
nor acquise À I'ouverture de la laillits. Il etr résulte, darE la rigu€ur d€s
prircipe§, que le cÉancier d€vra payer sa dette iutégralement, et sora rértuit,
pour sa créance, à unê répartition au marc Is lranc. Àprès cortainos hésita_
tions, la jurisprudenco a repoussé cetts solutio!, et a admig que la detto
était sumsalrlmert liquido dèe lo détourloment, et pârtant, quila ooÛrp"n-
Balioî ,'étaia opCrds avant l,ouyerture rle la faillite (B).

II. Toutefois, en matière de liquidité des dettes quant à leur {urrrrJ,


Ies mêmes tempharnerùts ont été apportés qu'en matière de dettes
contostées (üquidité quant à Ia certitüe de la dette). Dootrine et
jurisprudence admettont (sauf contrrve.rse, toutefois) :
lo Qu'une dette faoilement et promptemêDt liquidable doit être
oonsidérée comme dès à présent liquide (4) ;
20 Que le juge, en cas d'absence de liquidité quant à la quotité,

_ (t) qruxeUes, 29 octobre t906, E. Jj, t9_07, 189; Liôg€, i7 déc€mbre t959,
Jur, üèse, ts6o, t77 i tôr juitr 106r, Jir. üiisc, irior_l6oà.-is. ------
. [2) !a détermiratio[ du qüan,üm ds cotte cÉanc€ suppose, en eltet, do mul_
tiplos dontrées_.: la datê où lé détourûeuênt a été corsomià6, ià vàiui àee Ufeg
à cotte date, I'évetrtuelle nécessité d'une mige en demeure,'etc. ----
,"l1llr",'iifIif ,*,Â'{{**#"Wii,'iI:,'lïillî,'.'f ;rÏ3ffi iT8,-J
ca6s., le. jui! 1933, Par., t933, I, 3t j jlt
p
r 0e ;' notd de r q. ï"** I#;:it:,ïr,rft"rl lï:;.,1 *ï
cr i;ic;àü
âei :
32. .- ll.J_ avalt, de pIuB, à vériflor si ta c*ànôe etâiiiiigiUt" âoaodi'ôir""ituni
de la laillite. L'affirmative a été admise pa"ce qu en m-atiàre aîàètiis ou Ae
quêsidélit§, la -mige en demeure n'est pas'ngcessàirc.

id;,ï-":â'r".i""'i"il8ii.u,i,""î',%îit"'"i:.ixiï:ffi.,ilJi"tiîîlli.,ffiiî'jl"i
cot égard.
(4) qar§., 12 mai t960, par., 1960,_I, t0E0; BAuDRy-LÀcenrnrrnrr,
- oàldgc-
fiT.-l.lI,I' J:,,1,8i3,-I iaRNiz, 1. Iit, n" zsô. conp. rt-ucl' i. ÿÏii, ià rsa,'et
JJAURENT t.. .x'll,-no. 404- et suiv., qui émettetrt des doute! très gé;ieur à ôet
ê,Bam..r-noue aris, Ie principe erpo8é au texte pcut 6tre admis, mais à condition
oe ûe te rarle qx'avec prÿdcr.ce el,ddscqt6men,. Tout dépend du cas d'esDèce. Il oe
raul.pas user de ce tempé-ra,ment avec tlop de racilité, ôar ou ariveraif,à tourner
rÀ,r0r; Iaut n'yyoù qu'un corrcrif, de8tiûé à atténuor, dan8 c€rtafu! càs tâvo-
raDre§, tea prescnptiorrs titt6mles, jugÉeE trop excessives. du Code.
6.36 r.rvns ur. orLrcJtr. vo PÀRT. Exrtxcrro!{ Dts oBLrGÀr'
-
peut admettre Ia oompenration à conourrenoe d'un chifire indiquê par
Iui, iugé minimum guant à la quotit6 (t).
L'illtérêt de la questio!, detr6 I'hypot'hè8e où elle sst 8ujettrê à contmYerro,
est de savoir s' ÿ a compensatiotr llgah ou iuiliciairc' En e[et, en ca§ do
coDtestation, lo juge liquiâera la d€tte, et la compensation judicdoira iouera
' aoiaiotfir.
iorsqu'uno ilettê n'eEt paa liquide quant à 6a quotitê,la pratique a décou'
vert unïoyen de devancer la cômpensation, c'est la rcdsdc-ctrêt ut toi-mêmc,
admise en principe (2). Cetto procédure, à tra rliûérence da la compensation,
n'e"ige pai la üquidité ale la créance ; mais alaûs ce cas, elle n'e8t sutoriEéo
qo'aü"ia pe"miition du président, oe qui co[§titue una gerantie cotrtm log
abus.

§ 5. Eaigibilité.
-
637. Ptlnalpes. Pour pouvoir être oppoeées en compensation,
-
Ies dottes réciproques doivent, enûn, 6tre e:igüles. Si l'une d'elles
ne I'est pas, elle ne doit pa§ être payée' et Ia oompensation' qui équi-
vaut au payement, ûe Pêut s'oPérer.
Ne constituent pas des dettes erigibles les ilües è lerrte (3)' sauf
s'il s'agit dt tst/rri ite grdce (afi. L29\ $); les dottes soas co"l'îlian
su.q)ensiee, pendente conlitione.
La mise in itemewe n'eBt tréoe§sairs que pour poursuiÿrê I'exéoutiotr
forcée, el cs dans oortahs domaines seulement (voy. saprc, not 73
Lt süvants). Elle n'a pao pour efret, en matière de compensatiou, et
tant gu'elle n'eriste pas, de rendre la dette uon exigible.
La situation qui se présente, guant à I'exigibiüté de la dette à
terme, en metière do faitlite, et celle que cr6e' quant au payêment'
la saisie-anêt, seront eraminées ultérieurement (voy' dzfra, même
chapitre, §eot. II, tr6 638 et suiv.).
Uns dotte Ésu.ltaût d'uD iu8oment notr sigoiûé ni rtevenu déinitit pout'elle
ôtre opposée en compe!§ation, commo exigibl€ ? (5). Il laut distinguer' L'al-
fumafive parait discuta.ble pour te iqemeût non signiûé, mais non pour lo

({} B^uDRY-IrÂcÀNrrNERrE, Oàtiratiotr, t. III' no 1833, I' in ,lît i PLÀNIoL


*h"pnnr. i. vIi. ,o lzgo: câss., r-2 mâi i960, Pcr., 1960, I, {050; Bruxelles,
à"rit is'36. p-., 1937, II, 33 ; Lièg€, {7 décem}m 7959., Jt 1.. Utgc,1,910,71-r.
ii--tri
st-."dte ouâstion. vov. LsunoÙrx, Coik de la æieie'orrrr, art. 557' no 93.

iilf*;**r:ï,,r"$#;,tti?;,*i.*",":.[1î$'"'illa"r'f ât01f,'*.il;''.fi :
oâàhe oas la del,tê-d'êtrê. er
prhrcdÿc, §i lê débiteur a do8 re§8oul§88
erigible-
T;i ià ô"é-d;;";G ion'crtrincier'en' €6t-une)' il peut paysr ( en paE monnaie de
ôài,r"ii"tion ; tcoLIN et cÀPIr^Nr, t. II, n' 1,15).- Il tr'auia donc le dmit
de ràcouvrer cetie créance.
--tii-ÿov.. sur ti queEtiotr. civ. AnverE, 25 lévdor 1882, Pas., t882' III' 3t7'
et trimnl Ânvers, 2-9 mei 1899, Pdr., 1900, IU' 40.
TITRE IIT. LA COIIPENAÀTION 637
-
lug€ment sigdflé, bien quo noÀ encore coulé on lorce ilo chose jugé€, cÂr
tout iugement acquiert immédiatement autorité de la chose jugée, eutodté
qui devient déllnitive si elle n'est suspondu€ pÂr l'appel (l).

Srcrron II. Doulrnrs ou LÂ coupnrrsÀTro!§ rgr ExcLUa.


-
638. Prlaolpo. Bnumératlon lorsque toutes les
- Même
oonditionl requises -pour que la compensation puisse 6e réaliser (voy,
§upta, Eeal,, Ire du présent ohapitre) eont réunier, encore celle-ci
ne joue-t-elle pas nécessabement. Il eriste, en efiet, plusieurs domaines
où la oompensation esl @clae. Ce sont ceg domaines dont l'étudo va
meiDtsnart nous occuper.
Ils ne sont pas, à vrai dire, très trombreux, mais Ieur importaace,
danr le vie des afiaires, est telle gu'ils ocoupeDt inoontestablement
une place couidérable dans le ohamp d'application de Ia compen-
sation. Ce ohamp est trèe sbiensetænt limité p* e:ur.. Plusieu.rs d'entre
eux soulèvent, au surplus, det questiotts ffitrêmemetü ilüi,cotæ, et qû
ne Bont pas toujours traitées, par les auteum ou par la jurispnrdenoe,
o.veo toute la clarté désirable, Une des raisons en est, notammetrt
en matière de fdilliæ, qu'il y a lieu de conbine.r les principes de deur
droits difrérents : le droit civil et le droit commercial.
La compensation même si Ies oonditiong reguiees sont réunies
ell æclùe : - -
.rl. Lorsqu'elle porte nnÉruorcr Âux Dnorrs Âceurs DEs rrERB
(Code civ., art. 1298). CeIa se présente en matière de saisie-anêt,
de faillite, et daas çrelques autres cdJ spécintu dont nous dimns
quelgues mots en temps opportun ;

B. En matière o'rupôls Er r^xE§. Une dette d'impôts ou taxes


due au:r pouvoir.s pubüos ne peut pas être payée par compensation.
Elle est toujourr erigible. Les particuliers ns peuvetrt la payer en la
compensatrt aveo ce que I'Etet leur doit. Il en est aiagi môme si c'est
le même département ministériel qui est créditeur et débiteur (voyez
et comp. supru, N 628) i
O. Lonquton se trouvo DÀIrs uN rrEs rnols cÀs pf,Évus prn r.trn-
TICLE 1293 ou Coor crvrl.. Âur termes de cet afiicle, la compen-
satiotr est erclue en oas do demande et rcstilation il'une close dant b
prop énaire o éü iniustenunt ilépouilll; en cas de demande de reslü

(f) Yoÿ, t. I€r, no 264 en note.


638 r,rvnr lrr. oELIGÀT. PÀRr. ExflNcrrox DEB oBLrGÀT.
-ve
tatian tun üp^t ot d'.ut prêt ù asage ; et enûn, Iorrque la dette opposée
en compensation eat üclæée imaisissable pæ la loi.
Nous étudierons guccegsivement ces difiérents domaines, rela'
tivement compleres, où ls. Gompen§ation est exclue.

§lè1, _
preniq gruûpe :
Cas où ta @rnpensa/,îan poru p
iuilice aua iboi,ts aquis ilæ tiæs
(Code civ., afi' 1298)'

6!9. Pdnolpo ænsaaté prr l'rttlole 129E.


- Dlfrérents crs
ûapptlaattoa. L'artiole 1298 du Code civil énonoe tt principe.
Il dispose que «-la compenration n'a pas lieu au préjudiee des droits
acguis à un tiers r. Et il cite, après avoir énoncé ce prinoipe, le cas
de la saisie-amêt. Cs cas z'es, pac le seal. Le texte de I'article est
d'ailleurs clair : « z{iræi celui gui, étant débiteur, est devenu créarr-
cier depuis la saisie-arrêt, etc. ». Le cas de la saisie-anêt n'est ilonc
qufun exemple.
Les prbæipaw cas où le compensation porte préjudice aur droits
aoquis des tierr eont la saisiÆ-ürêt et h fai,llitn. Nous envisagerons
d'abonl ces caa linfra, n8 640 et 64tl' er 642.646). Nous dirons ea-
euite quelques mots de l'aclian iliræte instituée par l'arrtcle 7198
ilu Coila ciçil (infra, fi 646àu), et trous verrons enûn ce qu'il faut
penser de certains ccs spéciauar le concorilat,la üconfrtwe, la situa-
tion propre arrr:r sociltls en liqui,il,æion ainsi qu'aux successbns béné'
fitiaitæ (kfra, nor 647 et suiv).

/. gÀI§IE-^RRôI.
-
640. Ptlnatpc et tustlltaatlon. ,- L'imposribiüté de oompenser
lorrgu'il y e saisie-arêt eal, rne cotæéqaence tormale ile l'otble 72t12,
qui rend, dans le même oas, la créaaoe indisponille, et empêche le
payement. Si Ie débiteur ne peut plus payer entre les mains de son
cr{anoier, il ne peut, par le fait même, plus compênser' püsque la
compeusation équivtut au payement. L'une deg éventualités comme
I'autre, polterÀit préjudice aux créanoiers saisissants. Conséguem'
ment ri, postbinurcnent à la saisie-arrêt, le débiteur (tiers saisi)
devient créancier de son créanoier, la compensation ne pourra Par
s'opérer.

641. Châmp d'appucâtton. La compensation n'est pss seulemênt


-
impossible si la cléânce opposée en compensation est ldc depuis la eaisie'
arÎêt, mâis sussi si, existatrt c?an, cette dat€, elle est dovenue ( compen8able ,
TITBE III. LA CO PENSÀTION 639
-
(pâr r$utrion des conditions lequisos) âprès cett€ date. C€tto solution §'impose
€u égard au but poursuivi pâr lâ loi (pmtection des dmits âcquis de8 ti8rs) {r.).
Toutes lo8 règles développées précédemmeût quant au payeEent do la
ctdÀnco ssisio-arlâtéo (voy. rü?r4, nor 436 et suiy.) sort appücâ.bles à la com-
penlâtion. Notemment I'indisponibilité do la créance est totale. La compen-
sâtion ns peut donc Jouor, même à coûcurretrce de ce qui oxcède les cause8
do lc Baisio (r).
Le tiers Baisi pr€nalrÀ tréarmoins part à la distribution des sommel par lui
du€8, ot peut, dè8 lors, pratiquor une saisie-rEôt sntre ses propreE main§ (3).
Il vâ de soi quo Ei la cÉenoe a existé ot e8t doyonu€ comp€nsable s.yani la
selsie-elrêt, il ÿ a êu compensâtion, et per conséquetrt oxtinction ds lÀ cléance.

B. FarLLrrE.
-
642. Obssrvatio[r préIlrnln8lrs, Complextté de la quesdon, LÂ
théorie de la compensation en matlèrc- de laillite est complcxe e, ülicak. -C,ella
citcoDstanco tielt principalement au lait qu'À la base de la matière se tmu-
vont plrricrrr ordtcc t,iües ESSENTTELLE ENT DrFFÉRENTS, et quo, per con-
Béquont, le8 que8tiotls qui se posont doiyont êtro soigneusem€nt di.stirgxées.
C'est ce qu'en gÉnérsl, on n'a pas Eum6ammelrt lâit en doctri[e ot etr juris-
prudeoce, ot c'e8t co qui explique que des auteurs réputés ont été amenés
À commettlo, en le mÀtièro qui nous occupe, des conlusions gravea, et même
imperdonnâbles (4).
Nous croÿonr devoir, d'autre part, attiler égalemont I'attention du l€cteur
sur le dangor, daûs une matière ausgi délicate, de la consultation des ouvragts
à caractir€ soi-disant « prsiique r (encyclopédies et répertoires), plus erâcte-
ment kaléiiloscopique, qui ont la prétontion dê cont€nir un inyentaire général
des opinionr doctrinaleg et des décigions ju sprudentielles, mais trop souvent
sâns ordle et sans principes ilirecteurs, en telle sorto qu'il €st matériellemert
imporsible de so lairc unê opioion nette sur les questions qui ss posert. Sans
doute, la ceuse première alo co double étrt de choEes se trouve-t-elle dans le
lsit qus nous sommes, dans la théorie de la compensation en metière de
lâilllt6, âu cæur d'une ,one d'inter!ér€nce8 entre le alrcit civil et le droit

(l) B1rrJDny-L^cANrtNEAtE, ObtigaLot r, t. III, no 18&( ; LÀuRENr, t, XVIII,


no Â29; HUc. t. VUI. no 168.
(21 Mâmes aut€urr, iàidrm.
(3) B^uDÀy-L^c^Nru{ERrE, Oürigardons, t. III, no 1844; Huc, t. VIII, no 168;
LaunENr, t. XVIII, tro 429.
(4) Voy. ûotammont LAUnENI, t. XVIII, no 413, qui, ap!ès woh rêmarqué
quo los prhclpe! do droit crruil de la déchéalce du termo orl caE de laillito (Cddo
civ., a!t. tl88) ot dê droit comnctciql de l'égalité des cÉencietE dans le Épar-
tltion iler deniers do la teillito (loi du l8 ayril 1851, art. 561) doivent E€ combiner
pour déterEiler le champ d'application de la compensation, en8eigne que eetto
iolution, _qrI$r _avoi1 é!é ad{se -p-q1- la jurislmdênco, q été cons.-acr{ô pcr lcr
ælicrc,116 a,116.k lo,loi tnr ht foillitcr ( l). Or, ces articles visent ure tori oühr
rdtualio't que celle pÉcédemm€nt énoncéê par le sevânt auteur. Ils ont trâit à
I'annulation poraible de certains âctes accomplis par le tâiUi pendmt la périodo
qul pÉcède immédiatemotrt la laillite, ou depuis l'éta.t de cesss.tion des pÀye-
meDts. Commê troua I'ayons otÉcédemBont (si.ord- titm III- chao- II.
dit
rclâtif À l'Àction pauliennel. il ne i'acit
en I'esoèc'e ôue'de l'actiori oaulieané
facilitéc en mâtfèie de taillii-o, et uon üu &oit cûnrlrr rh la compersàJion.
6{0 r.rvnr ut. oELrGÀT.
- ve PÀRT. ExrrNcrlol DEs oBLrGÀT.

commercial. Mais cola dispense-t-il de préciser clairement, tout au moins log


p'ir{;ipct, quitto à se rérércr, pour les détails d'applicatioû, aux sp6cialistes
dê chacun de ces dmits ?

643. Les questlons qut se pos€ût. Daûs l'étât actuêl du droit êt dê la


trois questions se
- dan8 la théorie de la compen§ation
posent
Jurisprudonco,
on matière ile laillite, questions crcentdellemcr,t tlifheû.s I'um tb I'aütc.
c) Qu'advient-il de la compensation c* géthal lorcqu:e lune des personnes
on présenco tombe en laillito ?
C€tte queÊtiot trouve sa roürca dsns une dispositiotr spéciale du droit ciYil
en matière de dettes à terme ; l'articlo 1188 du Code civil, et sa solüriorr dÀns
le principe gétr6m1 qui egt à ta bage du droit ds la faillite : l'égalité des cÉan'
ciêrs dans la pertition tles deniera, gaul causo de prélérenco (loi rur les
laillites, art. 561) ;
ü) IndépetrdamBent do cett€ quG§tion do?dre gé la compensatiou
'/,l,
pout survenir pendân Lla, ?étiode süWactc qui précèile la déclaration de faillite.
À rdson du caractère insolite iles actes accomplis penalant cêtte période, la
loi rdm€t uue r action paulienne simplitéê, (loi sur les fa.iuiteE, art. 445
st aA6) (l). Le sort de la compensation qui intervient dans cette période €8t
alor1r réglé sottt t'angle ptordct li4r de ca,te sitûatioL spéciatc : l'annüation dea
actes lrauduleux ;
devant un ccr porticulit de i1/'itprÿ-
c) Enûn
- et ici nous nous tmuvots
iletcc, de potl.ée essontiellement limitéo de il'age dc
- en matièm fadllite
ekangc el de détounement do titrss do ctieûts aûtérieuremênt à le faillite,
on §'Bst demâtrdé si le créance du client, relativement à co délit ou c€ quasi'
délit, était liEtôilc dès avant la leiûito. Dans l'afllrmativo, 18. dette du client
Be serâit componsée evoo la aletto do I'48§nt de chânge, et le donneur d'ordrc8
ne releit pâr contlaitrt de yer:er l'intégralité de son prix, et d'êfe payé do
sâ propre créarco (co[trê-yeleu! des titrcs détoumés] en monnaie de laillite.
En prircips, la négative B'imposo. La créance du donneur d'ordres ne §ere
Iiquide qu6 par Ie jugement qui oondamûela ]'agEnt de chsnge (iugement
qu€ nous supposons n'evoir pas été obtenu avant I'ouverture de la laillite).
Néanmoins, lâ jurisprudence a quelque psu étetdu lâ ûotion stricte al8 liqui'
dité, et est eimi parvotrus à &dmêttre la compen6ation avent l'ouverture do
Ia faillite.
Nous consecrorons un numérc À chacune ile ces trois qu€stion8.

644, DeB prltrctpes qut réElssoût' eû Éélléfafr 13 @lrip€nsation €ü


mstlènc de fâlllte (Code clv.r .rt. ll88' et lol 3ur les hülltes, arL 56l'
combt!és). A. La qu€stion do lâ compoD§atiotr sn matière ds ,aillite,
-
otrvi8agée d'une menière tout à l8.it générele, sc Poto à raison de le disposition
de l'article lt88 du qodo civil, qut voit, dans la faillite, une causs de déchéânce
du terms.
La loi oio,ilz estime que Io débiteur qui fait leillitê ne mérite plus
taitB Ie alémontretrt
- les
conllance tri créalit, et pâ ent, que lê terme, qui
imptique ces éléments, - doit tombsr. qotto dispo6ition æl îeÿoùtitê dùs la

(ll ]roy. atpta,lo tittr III, chap. U, relatil à l'aciion pauüenne.


TITNE III. LA COXPENBATIOII 64L
-
Il en résultê donc que toutes les dettes
loi su! ler laillite§ (afi. 450, aI. lcr).
notr échuês tlu lailli deviennent exigiblos.
Voici dona des dsttes qui, par I'eûet de Ia laillito, rcvêtent le caractêrê
d'oxigtbilité pout-êtro qui est nécesEaire pour do!trer ouver-
- lo Beul Si d'auhe
turs à la compênsâtiotr. - pârtleur
16 Ûéarcier du lailli (d'un€ dette À
totne dovonuo origible par le leit de la déctraEtion do laillite) Bst égâlement
débiteur d'une detto donnaDt, pâI sês caractères, ouveltura à la compoÊsation,
la componsâtion I'opér€ra-t ello ? En logiquc, oui. Mais ootte oomponsation
préiudicierait rur droit8 des tistE, ên I'espèce les Àutro3 céanciers ilu failli,
Gâ.r coux-ci s€ront payés en monn,cie dc foiüitc (atu, mârc lo ,rânc), tândia que
lo créarcior-débitoür qui compensera sera, par le lait do oetto componsation,
psy6 itlé$alGmeû. Uûo tslle solutio[ serait contrairé À la règls de t'égalit/
de8 qÉÀnoiers alevant la laillite (loi sur les laiüites, art. 561),.€, üombc à ce
,i,[.e .oÿs I'applicatior dü pRINcIpE fmmdé pat I'aaicla 1298 ilu Corb cdoil :
la compo$âtiotr n'a, pas li€u eu prÉjudice des droits acquis à uD tierr (los
( tiela r, an I'occurrsnce les autrss créenciers, puisânt leurs « droits r dans
ls loi de l'égslitl devaût la laiDito).
qe point s8t cai air. eî doctrine st ên jurisprudence (t). On I'erprime éga-
lement on disaDt quo l'oxigibilité pmduite pâr !e iugsmeût déclaratil de fail-
llle s. $t iquamcr$ pour but et pou! laison al'êtr€ de faoilitor la liquidation de
la faillite, st cêlc dens I'intéÉt do Ia masse dos ct{ânciers. Toute coméquenco
autla d/pass#ûd, Ia portés do le Ègle.
Ot qioûe pa ois qu€ oornpenser, o'ost pryer, et qus, per I'efet d€ la
leiflite, ls latli est deseaiEi do I'admitristration de ses biens. Il tro peut donc
plus ( peys! r. Cela n'est pas tout à leit eract, car la coupensatioD, en l'es-
pèce, serait ls ?eit dr la lod (compeûsatioû légâle), st tron dü failrd. Lâ vélité
cst dono qu'il y â oomponaation possible, mais tenus sn échoo pâr I'article t298
du Code civil, qui puiso lui-otmo sotr application dans uno rèBlo sp6ciale à
Ia lsillitê.
B. Le principe qua nou8 vonons d'er. posst ost gÉoérel, mai, r,0L abtolÿ.
Il est, d'uns part, ,JxI?É aur compensrtiolls qui peuvont 8'ouvriî par l'cfe,
dc b faîllitc lQode civ., ert, 1t88, ot loi sur les leillitos, art, 450), ot il soufirs,
d'autre pert, ExcE?rtoN pour cortaines ,iaüotio&, cot Eac,Irctlc, spécioles.
lo gont seulos frappées d'iûopéranco les compenEâtions qui pourraient se
produire par I'rfe, de la taillite, c'est-â.-dirc è ta ,ÿi c .t la .réchéalcc it{ ta'mG
(ot de l'êrigibilité des dettes) qui résulte dà la lâillitê. gi le compensation
légde À pu nolmalemont s'opér€r, pour les deut créences, ooon, I'ouverture
ilo la laillite, ello est dlfrtlilioGmot a aquiro (voy. et comp. dnfrc, numéro sui-
ve[t] (2]. Maia pour quo co !édultst so prcduiso, il ltut évldemment que les

DE PaoD, IIL - 41
642 lrvnr rrr, oBLrGÂr, vo pÀRt. f,iflNcîto!{ DEs oBLtcÀT.
-
deur dettes dent acquis touE les cârÀctèroB do8 ilettes competrsabtês (longi.
bilité, üquidité, exigibilité) avaût Ia laillito. gi l'une d'ellos n'€st develre
liquido, par Ia d6ci8ion du juge, qu'après Ie jugement de faillite, la compen.
sation n'aura pu se lairo (r).
20 Il eEt, al'autro patt, tsil crcq)aior. à l'inop6rttrce ds h compensation en
mttière de ldllito lorsqu'on Es tmurre on présencs de ruItports sgralltgma-
tùtÿ,cs l2l.
Toutelols, iI Import€ do remarquer qus trous ne nous trouvo[r pas ici
devant une r coEpsnsâtion , (lss dottes r6ciploquos Dées de rapports synal-
lagmatiques ns so r compe[sont ! pes ; elle8 I'exécutelt ( tlait pour tmit ,,
e ec toutes les con8équences juridiques que cette situation compofte : excep-
tiotr d'inoxécution, résolution), îto;i;r dæant ÿie îotion hiE olipcmaû fr.ls tiéc
ù la compensarioa,Ie droit de rétention ou l'orception d'inexécution (3). Le8
rapportr synallagmatiques, à raison de cetto natuB, sont cotrsidêrés commo
indirsociables, iméyocablomsDt liéB, en telle Borte qu'ils continuont de s'exécu-
ter telÊ, nonobstâht la faillita. Ls crérncler sere donc obligé de prestertout
son dt, ,tod, le faiüô lgalemcnt, on telle sorte que le créarcler ne sera pasl
quant à cette créance spéciale, payé en montraio d6 tai[ite. Il prEstera tout
son dt, mâis touchera éBâleme[t toute Ba cttstce,
On volt clâiremont ainsi qu'il ne s'agit pas ici, strictemeut parlant, il'uno
r compensation,, quoique, historiquêmênt et en ,âit, les dour situations
epparaissent tÈE liée8 (4).
On s'accorde à dire qu'il ne lâut pes ùdcosseilemont, datrs notre cas, qu'il
y ait con,rc, syrallâgmatique i ll sumt qu'il y ail rupporl,, synallagmatiqu€s,
c'est-à.dire étroitement liér, iadioiciüla (5).

G. Observons enlln que lel rolutionl quo noua venons da dolrtor rüà lirr. ,,
ot qui sont certeinos datrs ,lorrc dmit, no Êont pas.âdmises dâns toutes lo8
législations, et notemmont pas en drod, allcl,,,and 16l. La raison É'en trouv€
danr une conccptdor. uchîi4uc iliférenle de la compenmtion (voy. et comp,
rü?ia, no 621). Le druit allemahd re cotrratt pas lâ comp€nsâtion r légale r,
ot volt danl Ia compensâtion un simple ùoit de Étention : les dettes ne
s'éteignent pas i elles Be pârâlysent mutuôllement. Il en résulte que lo droit
de réteniion, dans notre dmit propre eux rapports syniüaginatiques seule-
TIÎNE III. LÀ COüPE SÀÎION 643
-
ment, joue dars la laillite allemends dès qu'il ÿ a rÉciprocité de detteg. La
coEpenBrtion ost ( uno couverture légalo dals la lai[tts t (t],

6115,
domairc.
Des oompensâtlons ornulÊblca,
- tl 8'agit ici d,uL ,or!, aürrc

L'immfurence ou lâ pmbabilité d'une laillits pout inciter lB commorçant à


accomplir des actos de neturo à avsûtag€r certeiDa de ses cÉslcier8, ot À
lrustüer la masso. De Ià, le conception do la ( période susp€cte r au cours de
laquelle tour actes appatemBort rûolmaux sott truIB ds droit, ou aDnulabl€g
(loi sur los faillite§, art. É45 et suiv.). Nous s.yonr vu ântérieurement (rÛprc :
titre III, chÀp. II, rclâtil à I'action paulionoe) quê ces dispüitions légalos
ne constituont, sn réelit6, qu'utra . a,ction paulieûno simptitlée t.
Tols sont l€B p?inci?er, simi qu€ lo. tdtvatiolt ,péciafc À laquetle ils s'appli.
qusnt, Parmi les actes ruspects ,rrr., intolyoûir h compelsation.. ElIe .sst
lrepp66 ârr même titlo quo le8 atrtr€s actæ, si elle st de tratutê à truiro eux
autrss cr{anciors. Mais donc ccflc limitc .cvh'ltcr.t. t rc compotrsation légale
correctemont avenuo e.vant I'ouvertum d6 le lâillite, mêmo êr période sür-
pecte, ns nuit pas aux crêanciera. Àussi s'accolds.t-on à reconnâltre qus lês
ttticies 445 ot 446 do la.loi sur les laiuit6 n lapp,iq/lt $t $r'à b compenta-
,ian ào?/ücrüion.cll(- (2). Ils ne lort pes obstâcle à la compensatioa tCgatc,
cn phiotlt tlrtpecl,c, dèE l'imtant où l€s conditions de cette compensâ-
',,,êmcEoût pleinêmont éalisée6.
tion
Est donc intcrdito la compensàiioD ca,I'/l/cnlio,n'./llh pour d€ttss dcrrùrr,
ôomme touta compo[3ation pou! dottê6 no|, échuct, puisquo cette dernièro
no pouEait, À raison do ce carâotère, qu'êtro conyentionnelle.
Il y a évidemmont erception aux principæ précédemmont énoncés si Ia
dett compenseble n'a ét créé6 qü'on vuo d'admettm une compensatiotr
Iégalo lraudulouse (3).

6,16. Solutlon êxterBlvo do fa Uqutdlû6 do t datto. en mrüèrre de


irflllte dtatlet do ct .nge. Il s,agit ici d'un point tràr ,?dciat, dont nous
-
avons précisé lê6 donné€. atrtéliourement (Yoy, tttpta, no 613, litt. C).
Nous evons dit quo, pou! qus le compsmetion légale puisse se produire
en metièrs de leillite, il lallâit qu'sue ett pu s'opéBr aüc[, la faillite. Si I'un
dsg caractÀres requis pour la Godponsrtion (etr I'ospèce lâ liquidité dê ll
dette) n'oxiBto pes, il n'e pu y ryôi! comp€tr3etion.
Pour des reisonc d'équité, Ie solution oppoÊé9 a été ealmis€ par lâ jùris-
pluilênce en matière de leillito d'rgeit de chengB (4). On e considéÉ lâ dette
comme liquido quoique l'6tant pas rhictænônt dès tà jour du détour-
- commis ne
nemont des titres per l'âgEnt de change au -préjudico do soD cliotrt.

(t) TEALLEn, Drcit comm:, \o 7987.


(2) TEÀLLER, Droi, comt ., \6 78L5, 7846 et 198t i BELTJTNS, Codc dc (,/mflL.,
loi sur Iss ,aillites, art. 445, no 181 i [ot6 de lâ Pariæirir, 1932, III, 32 ; Bnrxelles,
!9,Jut_1981, Paq L932, U, 40 (et Iâ nots); Brurelles, 22 octobrc l9g2t Pat.,
tggs, u. t{.
(3) Brureller,22 octobro t932, pr€cité.
(4i Liègs, 20 marE 1930, P'ar.,'rggl, U, 80; 2{ décembr€ t931, Pct., 1932,
II, t23 (pouryoi rcleté par cass., 1.! juir 1933, Pas., 1933. I, 303) ; Bruxelleg,
9l janvier 1984, J. T., t994, 109 ; 25 eylil 1936, Pat., l9l1,II, 33. Voy. aussi
644 r,rvnr tII. oBLIo^T. ve pÀRT. ErrrNcrroL trts oBt.roar.
-
La cordition d'erigibilité n'lEportait pas perce qu'en matière do quàst-délit,
la miso on alomours n'ost pâs erigée (t). La Jurisprudence est arrivée À cetto
Eolutiotr en étirant quolque p€u, dans utr but d'éqüté, Ia notion de liquidité,
ainsi d'ailleur8 qu6 nous l'ayoûr erpo86 altérieuremsnt (rüpro, no 6361.

C. _ DE L'AoTIoN DInE€TE cnÉÉB PÀR I.'ÀRTI0I,E 1798 DU CoDE cIvIL


AU PROTIT DES OUVRIERS DU BÀTIIIENT.

646ùis. Notio[t.
tfeprlre. - eôûs6quences. - Rênvol au tltre du coDtrat d'eû -
Nous verron8 eû étudiant lo contrât d'entropriso que I'article 1798
- clée une actiotr dirocte au proût des ouvriers du bâtimeat
du qodê civil
contro le meltrc de I'ouvrage, à concurrencê de lours galqires non pryés par
I'ontreprstrsur, et dans lâ meâure où lo maltle de I'ouvrrgB est encors débi.
teur, au momont do I'intentêment do I'ectiotr, do I'entropreneur.
La technique do cstto âciion, d€ treturc trÈs Epécialo, sera pécisés à ca
mometrt, et nous y renvoyons lo loctêur, Qu'il nous sul§se de diro ici que
l'if,,afitc7,,cnt de l'action (voy. t. IV, nor 915 €t suiv,) â pour efrot do rêtrdro
la cr{ance de I'entrepreneur contre le maltr,€ de I'ourrage itditponibh daw
le chel du prsDier. Il bn réEulte que tout payer[ont, e, pat con éWet t ,o{,e
compaî,,taliot (a'ost lo point qui nous intércsse ici), Bont intedits dès fintetr-
têmont de cettê ection (voy. t, IV, no 92t), q'est égâlement utr des cas où le.
compemetion préiudicieBit aux droirr drs ,i?rs (les ouvriers, aurquelÊ l'actiotr
. dlrccto , est rêconnue). Nous nous trouvons tlonc en présence d'une nouvells
application de l'articlo lr98 du qode civil.

D. DE QUELoUES cÀd sPÉcrÀûx.


-
647, Cioncordat prÉveütll, siturtiol est quelquo psu allfiérerte
pârce quo, en lo maüèro, il - Lapas
n'oxlsto de iextri tsndâtrt toutss los dettss
sx.tgibl€6, ni d'eilleus de motil de poreille dirposiüon. Maia elle so rapproche
do h laillito, d'eutre pert, on cs sens quo I'erticle 29 de la loi du 29 juiû 1887
sur lo concordrt prÉyentit (devetru I'orticle 38 des tois coordolDéeB du 25 sep-
teEbro 1946 su! le concordst judicisir€) rend applicable I'article 445 du Codo
do commerce, et étend même la lullité éalictée par cet article aux âctos
accomplis par le concoralataitr râtrs t'autori8ation du jug€-délégué, lorsquo
cstte autortuation Bst roquise. ll en résulte q.'ù cet égqlil,la situatlo! €st la
même qu'en metièl8 de laillito (voy. rüprc, no 6(5). Quant au surplus (com.
pensttion l/ralr), il laut évidemment, pour que la compensalioo pui8§e jouor,

Gend, 17 trovembre 1932, D. P., t934, 2, I, ot le noto, ainsi que la note do la


Po,licri,Éc, Eola comm, Liôg€, tl juiuet 7931, Pat., 1932, III; 32.
Coelra.. Bluxelles, 29 octobr€ ,.906, B. J.,1901,789, et la jurisprudence citée
dâm Ia note do la Püiclisic, 19t2, lll, s2.
Voy, aussi et c!mp., dans ute odpèco ditér.atl,c, cess., 25 avril 1895, Par.,
f895, I, t63 (comp. I ce sùJêt t. V, nc.211, èn note, et 2t3, sn îotel. Adù
drrra, tro 636. -
(t) tcr Juitr 1933, Pcr., 1933, I, 303, tejstetrt le pouwoi sq! Liègs,
Casg.,
2{ d6cemble 193î (cité æprc, en note), PoE., l9g2,II, l2g. Voÿ. d'aillauB
aÿpla, \o 692. -
TIINE III. _ LA COITPE 6ÀIIOX 6tL6

qu'elle soit aoquise antérieurement à l'homologation du concordet per les


créarciers (t). Postérieurement à cette homologatior, il ÿ eurait pÉjudico
eur droits que l€s tielr ont âcqui8 par I'horologatiotr.

64E. Décolrnture.
- La alécohflturc ciyile n'entralne pas de m66uror
colloctiv€s eu proflt ales crÉmciers (voy. ,üpra, ûo. 166 et Éuiv.). Il sn résulto
utrs ÉituatioE radicalemen difétcû. de cclls æééc po la faillitc. La désonfi-
turc sntraltro la déohéatros du bénéûco du torme (2). Cette mesure dornr
oÿ,)o ürc ù coi pon't,lion, st oomms ohaquo crérncior agit individuolloment,
et que la chose jugéa oE aa Gauao n'ost pas opposa.ble aux âuttrs, Ià compsn-
satioD sortira sês ploins oflets (3).
C'6rt h cons6quonco du fait que le débiteur sn dêconflturr gerde Ea pleine
oapeoité civile, €t p8ut psyor. La compensation, qui n'est qu'utrs lorms ds
payomotrt, reste dono po8siblo. Il n'y a pas pÉjudico a.ux droits aaquis der
tiero, pour l'ercælletrt motil que cee tiore n'ont pas de droits aoquis, à délaut
d'oryanisetion ]égelo ds la déconûture

649. Sodéûés eû llquldBtlon.


- La miss on liqüdation d'un6
commercialo, ou à lorms oommeroials, cr+o, dens notm législâtion, d€8 droit!
sociétd

raquis âu prott dos tieE, en I'ospôco los créanciors de Ia soaiété (loia coor-
données sur les rociétés, art. t84 et t85). Dn aonséquonco, l'âctionnsirc, débi-
teur d'uns portion noll libérée du cepital, no pout componsæ cotto detto
eyoc une créâncê qu'il âurâit sur la soci6té ({}.

650, llucco8slons bénéôclâlrts. En matièro d6 succossion bénéllclaire,


il y -
& droits ecqui8 à de8 tiers, st compsn8ation pr{jualiaia.blo à cos droits, E il
y e, d.æ Ûéaruiæt optporart§. L0, situation ost alols, ,rülcrir nûùtcndir, la même
qu'en matièro de eaisie-ar€t. S'il n'y a pas do créancierc opposâ.ûts (ou lusqu'à
ce qu'il y €n ait), Ia oÉanc€ qui doviont origible peut êtro compoDsé€ (5).

§ 2. - Seænil gtoùpe :
Inpôts d. ta,aes ihte à l'Etd, oa aw pot ()oirs Prtbli,cs.

651. Pdaalpes. D'epràs une solution traditionnelle, non


-
erpnessément rêpmduite dans le Code, mais que le l6gislateur de 1804
a ênteDdu maintenir, ainsi qu'il résulte des travaur préparatoires (6)'
la créatoe de I'Etat ou des pouvoirs PublicÊ du abei impositions t

(t) ConE,, à titro indicâtir, ca§8., lst juin 1933' Pûs., 1933, I, 303.
l2i Raorelons oue la déconllturo doit être prcnoncée par jug€meût.
fal lrÛirxr, t.'XVIII, no {t{ ; BÀuDny-LÂcrrnrrwrrlr, Abfrgatiou, t. lll,
ao 1837.
(41 Gand. 12 ieûvier 1889, Pat., 1889, II,282;civ. Brur€ll€s,26 iânvier l9g8'
B.'J., r9s8.389-. D'ailleurs, dars ce ca8, il n'y a pas dotter entre mêmo. per'
-
gonnes (voy. st4prr, to 6211.
tsl vàv.-Bau'DRi-LacAxîtNENE, Otlisatio7,, t IU, no 1846; guc, t. VUI,
no'tô8; tiAUnENr, t. xvIII, no. 433 êt 452, et t. X, !o 166; Liàgê, 28 juin t89t,
Par.. t894,II, 39I (et I8 trate).
I6i yoy. LocnÉ (éd. bolg€), 1. VI, p.g8,.no 15, l
64,6 r,rvnu TIL oBLIcÀt, vo pl'&t. Brrtxcrrol( Dts oBLtcÀT.
-
n'est pas susoeptible d'entrer en oompensation (l). Celui gui est
débiteur d'impôte elven I'Etat De peut opposer en compensàtion
ce que I'Etat lui doit, En d'autros termes, on re pout pas payer
ses impôts par compensotion.
Ce point n'a jamais ét6 discuté. On peut lo justiûer par oette oonsi-
dération gue l'intérêt générnl erige que le fecôuyrement, de I'impôt
'ioit assuré eu tout état do oaure, par.rcs quo la üe journalièiè de
I'Etat en {épend.
Mâis I'excæptiou eal limitk av;a impoitiont. Lonqüo I'Etat est rt6bitæur à
un autr6 titlr,
comme pelsonne privée, en vortu al'un oontrat pâr eremplo,
le partioulisr égaloment débiteu do I'Etat p6ut opposer la coEpêt8atiotr.
Rappelons quo l€s diftérentr dépa ements midstéricls sont considéiés,
pour I'application dos règlsB sur Ia compelaatioû, comme de8 entitéB juri-
diques diÊtinctss (2). Otr tr6 psut dono opposor; à u[o cr{anco réclamée pa!
un alépârtêmont ministérbl, uno ilotto d'un autr6 dépâltsmont miniEt6riol.
La loi sur lâ, comptsbüité d6 I'Etat r'y opposo (3),

§ 3. ?roisiène groupe :
-
Cas p otæ po tarride 1293 ttu Coitc cit iL

652, Baumératloo. L'artiole 1293 du Code civil, entn, prévoit


-
trois cas orl la compensation n'a pas lieu. Cette dispoeition précise,
en efiet, que la oompenaatiol r Iieu quelles que soieDt let caures de
I'une ou I'autre rles dettes (voy, szpro, ror 615 et 625), eroepté dans
Ie oas :
lo De la demanale en reetitution d'une cfrosc ilant le propri&airc
a &é injusæmeni illpouîül;
20 Do la rkimandti ôn restitütion d'rn itlpôt ou d'un pr& à wage;
3o D'une dette qui a pour objet des aliments déclarés insabissabks,
Ces trois oas, assez ilïsparæes de prime alord; mais tout à fait
rationnels lorsqu'on en precise Ie sens eraot, demandent quelgues
erplications. Ils sont, au u:;rplus, d'importawe prutîque consiilérabh,
Nous congaof,erons utre subdivision À ohaoun d'sur,

/. CEosE DoNT LE pnolRrÉTATRE ÉTÉ tNJUgrElrENT DÉpourLLÉ,


- ^
653, hlaolpc êt t lson ûâtro. La oompensation ne peut
-
. (1) LÀuiBNr, t. XUII, no 458 i BÀuDRy-L,rcaNrtNEntE, O,/,i t io*, t.lu,
not85?;civ.ÂnveB;2oi!tà'I188i,Pa''.,l88uIII,295.
(21 Yoy. st ptz, no 628, ot cass., '23 noienbÉ lS2g, p0(,, f92i, I, 5S.
TITRE III, L;A. COUPEIIAATIOII 647
-
être opposée' à oelui qui réclame uue ohose dout il a été injustement
dépouillé.
On suppose dono qu'uae psrso re s'est empar{e, cane ilroit, drtrLe
chose apparteaant à autrui. Si cette choee egt réclamée par oelui
qui a qualité pour oe faire, lo détenteur de Ia ohose ne peut opposer
au dematrdeur la dette que ce dernier aurait vis-à-vis de lui, et pr6-
tendre, pour éohapper à la restitution, qu'il y a î.ompensatian LûGLLû
(voy. et oomp. infra, * 6b6),
L'inopposabilité de toute compensation otr cetts matière n'est
qu'une application de Ia maxime : Spoliatus ante omnia rcstittunilus,
principe g6néral de notre droit qu'ou retrouye en matière non seulo-
rnent ds cOmpensation, mair aussi d'aotions poesessoires (l) et d'acqui-
sition de moubles lege (2). II a été observé, au courr deg travaux
préparatoires, que I'ordre publio erigeait que Ia compeneation ftt,
en pareil oaE, écrÉée (3). C'est chose évidente, car toute autrs solu-
tion encouragerait aux ooies ile fait, Or,la délinition mâme de I'ordre
juridique exclut Ia voie de fait, Lo délitsur qui invoquerait la oom-
peneation au prix d'une voio de fait ee créerait, ea réalité, un titre
à lui-même.
On remarquera que, pour que I'artiole 1293, Lo, puisse jouer, iI
faut, en toute hypothèse, que les dettet aoiefi fongiblæ. Si elles ne
le sont pas oe qui sera le cas le plue fréquent : la q ohose dont on
-
a été injustement dépouillé D étant presque toujourr un cotps cerhin,
Ia oompeneatioo Iégale eera déjà éoafiée poui tu aùtNe motif : l,ablerlce
de lo, @td,itian ile fongibi;l,ité des deux dettes.

654, Champ d'appltcation. Exemple6, L'article 1299, lo, ilu


- -
Code civil est applicable à tout dépogillom€nt injuste qui oonatituc, oL mêmo
' temps, une ;l,,f':0,c,;ior.' vol, détoumême[t, osoro.qusris, etc. Maic il ne taut
pas nécesseircment qu'il y ait r iûfrâctioû , pour (Jug Ia compeûsatiotr soit
écafiée : toute oode de fait, quelle qu'elle soit, n rlt C'e8t ooltre les voies do
'leit quo Ia Èglo ost édictée. Une spoliation pout êtr€ injuste sans qu'elle
constituo, en mêms temp6, une iûlraction. Pmtiquemont, la Ègle se trrduit
ainsi: on no pout pâs sê payor, par coEpeDsation, ale sa propre autorité (4).
La loi parle du { propriétrim r injustement dépouillé. La rÈglo doit êtr8
étendue, croyom-nour, à tout détentêÿt i\iostement dépouillé, dè8 qu'il e
actiotr en restitutiotr coltr€ ls spoliateur. L'erprit do Ia loi.est, en ellet,

(r) Àticle A de Ia loi du 25 mal5 1876 (titre prélim. du Code do proc. civ.) ,
et afticles 2229 à 2233 du Cods civil.
(2) Àrticle 2279, alinéa 2, du Code civil (chose volée).
(3) Erposé des uotifs, IJocnÉ (éd. belep), t. VI, p. 176, no 163. Addc: Lau-
nsNr, t. XVIII, uo {44 i BAUDRy-LrcrxrrnrnE, oüligædoru, t. III, no t853,
et CoLtN ot CAPrr^Nr, t. II,.no 346.
: (4) L^unE-Nr, t. XVIII, no 444; BaUDnY-LÀCÀNTTNERIE, Oôlirationr, t. UI,
no l85g (ot les rÉrâences).
648 Lrvns rlr. oDLIo r.-vrPÀRr. ExrlNcrlor IlEg oELlcÀT.

d'éaalter tout6 compenaation qui no sorait possible qu'à la suito d'un acte
injusto, d'uns Yoio do lait (1).
!,æ cat pratiquæ d'application de I'artiole 1293, to, sont
po.ant la loEgibilité dss d6tt€s
- mêmo 8n sup'
reletiYemont nombrreux. Ainsi un nolairt
- par un do see clients no peut opposer eû
qili h détour-n6 I6s londs à lui cotrûés
oompensation Ia detto de cs alietrt Yi§-à-Yi§ als l'étudo, ot pour d'auttes cauaes.
Dc m6me, lonqu'un ücrqÙi# est dêbitour do tihrs déporé§ et, no pouvalt
les reproduire, est coualamné à peyêr leur contrs'valour à titr€ ds alommagês'
irtérêts, il n6 pêut oomponror cotls dotto aY6c uns oréalcs à chary§ du dépo'
sant (2).

655, Sufæ. Compcnrrdotr coûvsrtloDlelle et Judfdsfre. C6 qui


- -
est écart6 par I'articlo 1293, lo, c'ost la compsnsation ldr@10' La compensatior
conoentiontcllo rests toujours possiblo pâtls qu'en cetts matière, nous nous
tuoùvons dans lo domain€ do l'autotromio de la volont6 (8Jt. lt3{ i Yoy. itfta'
cùsp. III, nor 663 Bt 6uiY.).
Maie çuid d€ la componsetion juliciahc?
Nous velrons ultérieurlment (irfrc, ohap. lV' Eo' 666 ot 8uiY.I qus la com-
poûsation jualioiafue ost do tout autr€ ûature que la compensation légale. Elle
sst l'æuÿre dü iüge, qui statuo r;ur I['D:e ilcmatxk rcco,ncûtiorattcl,ta. Â ce titre'
olte n'erists qus du jour du iugtment, 8t t'exigs pes toute§ les condition6
requises pour la oomponEation lé8âlo (notammont la liquidité). Le luge peut,
en s{Îst, constater I'existence d'un€ créance fongiüIz (dommagss'intér€tÉ pout
non-rêstitutio! d'un corp8 oortain, par eremple ; aréance qui tr'était pâs fon-
gible avant I'intrrvontion alu tribunal) et la r'€ndrc lr{üid, (caractèrt qui lui
merqueit également) par Eotr jugomont. Dqtr8 co cas, ledompeDsetion s'opéro'
ra-t-slle, et l'article 1293, 1o, du Corle civil sera-t-il êcarté ?
La question pcü, ôtle dfuautée, car, dira-t-on, la compensation iudioiailE
est admise d'une maniè!ts asaoz large pour éviter plusieurs recours au:r tri'
bunaur (voy. infra, chap. IV, no. 666 et suiv.). Nour oroyonE néànmoinr
dovoir opiner ?oür lû ,,égalioo (3), ét écarter per cotséquent, dans Ie c⧠do
fa ialé f293, lo, Ie oompon3ation judiciairo. Il nous pâralt clair, ên efr€t,
que la voie de lait, qui ost à l'origine de la compensetion, sortirait des efiets
utilos âu pront de eon auteur s'il pouveit !'en pr{valoir au titr€ do ll com-
pênsatiotr judiciaire.
Il va ile soi que, pour quo la question ile la oompensetion judiciaire prirrc
se poær, il faut, tout au moins, que loe detter soi€nt oonnoxes $oy. irfta'
ahap. IV, no. 666 et süY.).

.B. DÉPôr Er ?ntr a usacE.


-
- La compensatioû est également erolus etr
656. Pitaclpes. csr
do demande de restitution d'un dépôt ou d'un prêt à usage. Celui

(t) eeEt I'oririrc de Ia compensation qui est rrapp6e.


(2i Bruxello8,:3t mat 1889, P. /., 1889; I, 439. Voy. aussi un autro css
d'eapèce daus Bruxeller, 26 juh 1953, J. T., 195t, lgt. -
. . (3) En ce senr également ,: Rcz. !riæ. dr. ciü.,.1956, p. 797, \a 56. Corra.'
cass. fn, 12 jui[et 1956, Gor. Pal. dt 18 §eptembrc 1956. -
TITBE lll.
L^ COIIPEII6ÀIÎOI{ 649
-
qui est actionné en rertitution ne peut dono opposer au déposant ou
au pr€teur une créance qu'il aurait ootrtré I'utr ou I'autre.
Cette disposition eoulève de slriewæ dfutilüs.
A. Obserÿoas tout d'abord que pareil a cas d'exclusion de la com,
pensation , esl plüô, ararmal (roy. êt oomp. également, pour I'arti-
ole 1293, lo, supra, no 653). En efret, le dépôt (trÈe souvent) et le
prêt à usage (toujours) portent sur dea corps cerücüzs, Or, dans ce
oaE, Ia oompensation eat üjù écartée, en vertu notr de I'article 1293,
2o, nais de I'article 1291 (absenoe ds dettes fongiblæ1. Quo sigliûe,
dès lors, I'artiole L293,2o, et eriste-t-il, oomme pour I'article 1293, lo,
des hypothèses où il
n'ost pao une simple r6édition des principes
génbaw. et aoquierü, dàs lors, une justiÊoation ptticulibe ?

B, On doit I'admettre en matiàrr rh üp6t. Il eriste, en effet, une


espèoe de dépôt où le cortrat porüe Bur des ohoses fongibles : a'asl,
le üp6t inéguli,er, notamment de dépôt de sommes d'argent ou de
titres (dans I'un et I'autre cas ron indiçidacJüsds). Voici donc une
justification particulière de I'article L293, 2o (voy. pour plus de
détailo à ce sujet, t. V, no 221). Tous los aûcienr auteurs I'admsttaient
(Pothior, Domat, eto.).
C. Mais il n'en est pas de mêms du pré!, oar dès gue Ie prât porte
gur des choses consomptibles, dit-on, il est néoegsafuement prêt de
corsomrnation. Ce n'est plus un pr€t à ù.sage, el on sort, dès lor-e, du
terte de I'article 1293, 20. La oompsnsation est possible, et ajou-
tone-Ie rationnelle.. -
-
D. Pour juetifier notre disposition eû metièrê de prêt il tndge, oû,
a imaginé ptrrrlewrs hgpothlses : un prêt aveo olauoe péDâIe (l), I'éven-
tuaüté d'un détournement (2), une erreur deg r6daoteurs du Code (3),
eto. Le mystère semble, de prime abord, demeurer entier. II y a
pourtant une erplioation possible à I'artiole 1293, 2o, en tant qu'il
viee Ie prêt à usage, c'ert I'hypothèse de la pdt il,e la clwse qtli fuit
I'objet du prârt, impüabln ù l'emprurüew (détournement exolu, oar
alors c'est, senlle-t-il, I'article 129É1, lo, qui jou6ra). Nous er&mitreron§
la gituation au tome V, no 1.3!1.

(t) Voy; LÀuRENr, t. XVIII, no 447.


izi Voÿ. Beuonv-LÀc^NrrNERrE, Qbligatiqnt, t. III, nô t856 (et les rdlé-
rences): Dâns - I'hypothke du détournemeDt; on peut tout€lois soutêDi! que
c'est I'articls 1293, 1o (et non 2o), qui jouera,
(3) Pothier ne parle quo du déiôt irré8ulier. Domat y douts l€ pÉt à uEagB.
Les Édagtcurr du Code auraient mpris I'enseignomeot d€ DôBat, èe[3 plus
song€r à l'orticle 1291. l.
.650 LrvRE rrr, oBLrcÀT, .- v. pÂÂT. ExrrNcrroN DEs oaLlcl'r.

Il €st égalenetrt possible do trouvsr uno explicetiotr daru le lait que


r cùoses lolgibles ! et « choses consomptibl€s r ne sont pa§ ales erprêssions
synonymes. DèÉ lor8, un prôt qui porte sur chosee lon8ibles n'êst pâs ull
prêt ( de conÊommation D; il reste un prêt à usage, el,, ilana oe cas, la com-
psnsrtion ne peut s'opérer. Mai6 Iâ notiotr al6 prêt ( à usago r ,imgli{i.re-
,.srls pas I'individualisstion dês ohos€s prêtées, et, dèE lor8, I'absstco ds fon-
gibilité ? Cela sera ttts souveDt exact, mâiÊ par nécêssaimment.
- sur Ia
reletion entro chosss longibles et cho§€6 cousomptibles, voy. PLÀNIor,; t. Iü,
no.2183 et 2184.

E. En matière de dépôt inégulier, la disposition de I'article 1293,


'!o,se justiffe par le motif que Ia délicatesse I'oppoee à oe que Ie dépo-
sitaire invoque la compensation pour se Boustraire è la rcstitutiot
des objets déporér. Il doit d'abord restituer, puis intenter utre actiot
en paysment de sa propre oréance (voy. et oomp. infra, numém sui-
vant).
657, Cortlpeûsatton converrtloûrelle et rudtdslfe. L'article t!c3, lo,
-
erclut la compensatioo. llgale. La componsâtion corrr,roriornelL demeum tou-
joun possible (qode siv., rrt. tls4).
Quê ilésidor sn co qui ooncarno la aompensation iüdicaairr?
Les auteurs romülcr,I'exclurc (1). Poutatrt la situation €st a4t t oürt6 qu'on
matière de ilemande de restitution d'une choss doût on â 6t6 inju6t6m6nt
dépouiué (art. 1293, to; voy. rüpra, ûo 655). On no voit pes pourquoi, danr
trotrc hypothèse,la, domatrdo r€cotryotrtionnelle en comporsation ssralt écartéo
en matièrs dê dépôt irrégulier, par êxomple.

. 65E. Prêt de consommrllon. LoBqu'il I'agit d'un prêt de coltsofi|,mdhn


(Code civ., -
art. 1892), ls. compênsation est toujourt possible, même la cou-
pensatiou l/rarc. Nous ne uous trouyola pIuE, on effet, dan8 l€ ,rrr, do I'at-
ticls t293,20.
659. Mandat. De même, en matièro de mâDdat, Le6 râisors de ilécider
sont ideûtiques. La - coupeasation légale (en supposant ses aonilitions r{uûiss
aoat t tolat,ê instd,nce, ce qui ne serà pas toujours le cas) est possible. S'il
Jr a eu détoumehent de la part du mârdataire, o'est I'articlo 1293, 1o, qui
-
jouera.

C. CnÉlNcEs rNaArsrasABLEs.
-
660'. .Prlaalpès. --
L'article {293, 3e; éoarte, enfin, Ia oompen-
§ation dès que I'une deg dettes esl déclaîlh ùuaisiÂsable pü ld loi.
On ne peut dono opposer la compensation lonque, créancier d'une
personne déterminée, on est égalemeût .déblteur de la m6me per-
sonne dlune crêanoe déolarée, danr son ohef et dans son intérêt,

. {l}.LÀuRENr, t. XVIII,.bc 447..I1 seBble éüdent quê cet auterir n,â Du edvl.
BegEr, dâ!8 ce passege, Ia aompeûsation lêgdc, f d aul ds liiui dité de Ie dette.
IITRE III. L.â. COt[pDNS.ttrOlt 651
-
ineairissable par la loi..Le payement de sa pmpre oréance par oom-
penration d'une dette dont I'objet est déolar6 insairigsable par la loi
dans le ohel du ciéancier eit iatèrdit.
. Ls, raison de I'erolusion de toute oompensation ost obvie. Si la
oompemation était admire, la oréance déolarée insaisissable ne le
rêrait, en réalité, plus, puisgue son titulaire en perdrait le bénéûce,
Se paygr par oômpensation d'une dette de oette nature équivaudrait
au même résultat que gi la eomme était saisie ertro Ies mains du
déIiteur. (l). Or, pareille saigie est imporsible. L'interdiotion de la
s46ie eûtralne dota, lagiquemcnt, I'erclusion do la compmsatinn,
La loi nê parfo qge des q aliments », mait on est unanime, eo doe-
trine, pour rticonnaltre qu'il s'agit ici dt:ulrt pr æipe, et que, dès lors,
le tæte do I'article 1293, 3o, n'est pds limirdif, Il doit el6tenfue à
toute oréanoe à laquelle la loi oonfère le oaraotàre d'insaieirsabilité (2),
. Les oÉances i[Eeisissabl€s Bont relativemont nombrouses dâns notro légis-
. lation. Citons, à tiho no! limitatil,læ alùwntt,le ,radtonrcrÉr dos ronctiotr-
naircs (à concumoncs d'un certain chiûre), les ,l,,;irefreù,,s cd,éda,/,iqwd,l*
perûottt,læ rclciroc, la portion du proihtit tlt fiaooil itet dêrnür, los itrdem-
dtés du€s pout accidetuts .lu allocaliow familialcr, les rentes ilues
'/aoadl,lez
en vertu dos lois sur l'assurancs en vue do Ia ûeill/.æc el illa ilécès prénatu\é,
. les allocations à'd.x as*opils .t rr.u,ivr, slc.
On trouvsra un tableau âssoz complet des oréences insaisissables dans les
r Codes Bervais et Mechelynck r (édition Bruylant), §ous I€B artiolos 581 et
. 582 du Code de proc{durt civilq.
' EL oo qui coDceme pluB 8péoielêment lea wl,aitea du ouoricrc, voy. loi du
.'t8 eott t887, articlo t.r, et crcei loi du 16 aott t887, ârtislo 7,

661. CompelsEtlon conventiomelle et ,udlcldr3. En matièro do


'fféancos insaiEissables, Ia.compehsatlon cor.wî';aonr.clh t,æt - admise que dans
la mesurc où ces ct{ances sont déclaÉes c0rriülc, pdr la loi. On sâit, en eftot,
qu'en la matièrê, la déclaratiotr d'insaisiÊsabilité e6t presque toujou$ doubléo
d'uDo déclaration d'hcessibilité. Cette dsrnièrc a pour conséquence
trairemeDt À ce qui se passe ilans les deur premiex oas de I'artiale l29A- con-
l'intediction de la compensation coroentiotnelle. -
La compemation ju,iliciaiie est toujouE écartée on mâtière de c!éences
inaaisissables, à reiaon mêm€ du but pouruivi par la loi.

(t) Voy. Erposé des motit§, LocRÉ (éd. betg6), t. Vt, p. t76, tro t6g. gi
la compênsatioo était admise, ler aliments -
- euppo«ins
insaisiss'âble.- ne serviraiont plu6 à subvehtu
c6t oxeDple ds créanc6
aui besoius de ceür qui los ont
obtenus, mair à payei leurts delto8.
n9 44q; BauDly'.L.r,cixrrnrnrr, .Oôtdgcrionr, t. III,
no-(?)-_-!ÂuJENr,.:t".x-VUI,
1850; Huc; t VIII, no 16t;.CoLrN e.t CÀprrÀNr, t. U, n'o 946:
652 r,rvnn rrr. oELrGÀT, vo pÀRT. ExrlNcrrotl DEg oBlro^t.
-
§ 4. De ld rcruræid.ion au bénéfice ile tædusionih la compcncation
- itons læ ilomainæ où la loi ptononce cette wchuion,

662, Prlnclpes. La question haitée dans ce paragrapho dt'fètc al6 cello


quo nous ryons déjà- ronconté8 (voy. tüpta, no 619).
Précéilomment, il s'agiseait de savoir si Ia componsâtiot cllo-mêmc élett
d'orilre public, ou si, quoiquo ü légale o, elle ne touchait paB à I'ordre public,
eyoc cette con8équence que les parties pouvaient y renonoer. Nous avonÊ vu,
à cet égâd, que la coIoponsatiotr t'est pes rl'ordre public. Une cotrY€Etiôn
excluant Ia oompeDss.tion, ou uns rsnoncittio[, oxpro€ao ou tÀcito, à son
bénétco, est doûo licito.
Il s'agit à présont do recherchsr si, darx les ces où la loi cccld le oom-
peusation, une convention, ou uns manilestation dô volonté admettânt Déan'
moin6 le oompenÊation, ort possiblê. CeIa rtvient, on l'observêrq à rcchor'
cher si los ca8 dans lêsquels la ]oi êrclut Ie oompensation sont d'ordro public.
Dâns l'amlmatiyo, ,oùr, oomponsetion, légalo ou coûYontionDello, sætit
6cârté8.
À la question cirsi ,,orc6, h réponse êEt ;implo : dâtrs tow lsa ces êrcluant
la compsnsation, où l'ortlrc pnblic i es, pas eû ca,ttê,los parties, ou la peltio
on hveur do laquelle l'exclueion est prcnonoé€, pouvent ,enoncer à co béné'
ffc6 (t), et admettre, selon les cas, soit Ia compêtrsation légal6 (si les condi'
tioDs ale oette espèc6 de componsatiotr eont réunies), soit (le plus âouvént)
la compen8etion coDventiontrgUe, soit Iâ compensation judioiaire.
L'ordre public est évid€mmetrt en cause on matièro rl'inpôts ot tax€s, do
' oréances imaisissebles (2) et de laillito.
La coûÿotrtion ou la lenonciation au bétréflce do I'oxcluslon de la compen'
sation 6ont soumises, pour le surplus, sux pti*cipce d* ilrod, commtr. Elleg
pouvont êtm expDoss€§ ou tacites ; maia elleB doiyent êtrs crrradtlrt, quôiquo
tacito§. Otr no peut donc pa8 dire, en !èglo g6n6ral€, qu'elle6 no §ê présumoDt
par (3) ; mâis elles ne pcuyeût ré6ulter, coûlormémstt tu droit coltrmun
d'âilleurs, que do pÉromptionr grayes, pt{ciso8 et coDcordantes, ce qui rrviolt
à dir€ qu'otr ue doit pas l€6 admsttr€ à la légèro (sur tous cê6 point!' Yof.
€t comp, fi.pra, [ot 523 et 586].

CHAPITRE III.
DE L,{ COMPEN§ÀTION CONVENTIONNELLE.

663, Rat8oo d'êire. La compensâtion convontiontello (tout comme la


-
compeDsetion judiciaire, rl'ailleurs) n'exist€, dans notm droit, quo palce quo
celui-ci r adopté la construction technique de la eompensatiou Ugcle.

(i) Voy, caes., , juiUet 192t, Pds., l92l,l, $5.


(2) En toute maniôre, pour cÜda[cr d'€ntm ellsr : voy. trotammont loi du
18 aott 1887, articlo ler, alinéa 2; anêt6 rcyel do coordination des lois sur bs
âccident! de travail, aüicle 21 ; c!éaûces hsâirsissables déclÂr{es on même t€nps
-
incessiblàg par la ldi (voy. {r.prt, no 661, êt LauriDm, L XVIiI, no t71},
(s) Voy. les EotirE ale câss;, 7 iuilst 192t, précité.
TITÀE III. _ LÀ COITPEI{gÀTIOII 653

Noua nous sommês prtcédommotrt orpliqué su! cs point (voy. crprc,


no 622). La compensation légâle erige, d roirun mêmo dc ton t*lcaricme, dæ
oonditiom rigourousos. LoBqu'une ou plusieurs de ces conditiom !'oxist€trt
par, il n'y e plus m&tièro à componsâtion légale, majs il roÊtê place pour la
compot»ttion conventiotrlello ou judisiai$.
L'uno et I'eutrs epparaisseot donc, dans la mesuro respeativo où ell€s sotrt
odmi§siblos, dos compoûsations süppldriusr, qui vi8nneut compléte! le chrmp
d'ection, plutôt étmit à raison même de soB mécauisEo, ds la compoosatior
tégoL.

66a. Mécâttl3Bs et condltlon3. Tandis que le compêDsetion judi-


ciairo ne peut suppléer qu'à I'absenee-de l'une des trois conditions requiseg
pour Ia compen8atiot légale (lo plus souvêût la condition de liquidité), et
origo, de plus, uûo certâine relation ontro les d€ux dettos à oomp€ns€r (con-
nerité), la comperuetion corv€ntionnsllo peut Burvcnir eû ,oÿtot ûordl',c, ot
qucl {|.tc soit tc no,,,bic th contlitiottt tlf/,r,,quar,,,ct pour quo le componsation
l6galo puisss s'opérer. Il importe pou quo los dottos ne soiont ni liqüdss, ni
,ongiblæ, ni môm€ origibles. Dèr qus les parties 8otrt d'eccord, oller peuvent
déoidor quo los dour dsttêB Eo compeûsemnt. Une dette exigible peut 6e com-
ponaêr aves utre detts non oxigible, si h partis intér6s6e renonos au bêné-
tce du tormo. D6 même, dour dettes non fongibles peuvont se compenser.
On re trcuvora alols deve.nt une double detion et payement (l). Ls raison
st €st qus parsille compensetlon eBt, en réelité, une co$oentiot, égie, dèg
lors, par lo prircips de I'autonomio do la volonté (Code civ., e . lt34).
Loriqu'il û'y r psa conocn ion (volont/ conmraô, récæsalro à raisotr do l.
matièro à lequollo le compenration r'eppliquen), msis simple rcnot ciarioî
ùllna tla garlict àla Gondition qui, à Bot proût, lait éoarter le compensation,
on dit qu'il Jr a comp€nss.tion fcc{lrorirr6.

665. Montèr'c doût la cot[peûratlotl o,tyent oûnelle olÈre. La


compo[sation conysntionnelle n'opèr€ que du jour où la c,onyention -erists
(ou du lour où le colvê[tion décids qu'ollo op6r€râ], ou du jour où le. rênon-
ciatio o8t s,oquiro, of non on matiàrr do comp€nsation léBalo
- comme
du jour où ler dettes oosristêtrt,
-
sous résorÿe des droits dss tior8, bion ertendu.
L& rÀison en ert qu'ü & frllu la volorté rlos partios pour rondro la coEpeû-
Betlon possiblo.

665üri. Compelrsatlotr cmv€rtloûrelle et ardclê 1293 du Coale cMl.


Nom ronyoyons À os suj€t à nos ilévoloppomonts antérieurs ltoy. crpra,
-Do. 655, 65, ot 661).

CHAPITRE IV.
DE I.A COMPENSATION JUDICIÀIRE,

666, Notlotr et ralsotl d'êfre. La compensation judiciaire g3t cello


-
qui .e lsit en iustice, qui ert l'cuorc dr jtgc.

(tl CotrN et CÂ?trAnî, t. II, no 347.


654 r.rvnr rlt, oELIoÀT. ÿo pÂRT. ExrrticrroN DEs oBLroÀT.
-
Elle ost rsnduo possiblo pet I'intmductior. d'rte dcmarde recor.ocr.,ior.rlcrlu,
quo le déloudeur à I'âction principâle opposo à dêlls-ai. Le jugs, saisi de I'utro
et I'autre demandes, statuers en ce gui concerna chacune d'elles et, ai la
ilemando rsoonventiornellê est londée, dita quê la Bommo allouée, sur recon-
vontiotr, au délenalour (domendour en c€tto rction) viendra en déduation do8
condemnetioûs prononcée8 conttl lui eu plollt du demandeur, ot même,
éysntuslloment, paralys€ra complètemeut cêtte demande.
La componss.tion judiciaire estlo{iott?t cn ûgueur dorùo i or?e drodl. Cela
r{sulte ale l'article &64 du Code de procédüte ciyilo, qui dispose qu'il ue sera
lormé, e[ cause d'rppel, auoune nouvelle demanale r À moi[s qu'il ne I'agiss€
'do compensrtion... r. La compensetion viséê pâr ce texte ost le. compeEâtion
iutliciairc, et uon Ia compensation légele, car celle-ci ne ,ustiterâit pa8 uûo
r nouvelle demandq r. C'est une simple ddfesle, u moyen pérêmptoitts d'écar-
te! Is demendo au lond (1).
Pour comprendrs la rairon d'êtro de le compensation ludiciehê, il larit Be
lapp€l€r l'6volution de la compensation dens I'histoire.
On ge gouvisndra (toy. etpra, !o.616 et 618) qu'âux origiDes, Ia com-
pensation tut toûours judicieirs. Ello n'avait liou qu'en iustico (exceptioD do
dol), et étâit l'euyrs du luge. Teuo était égslement la Bituation soùs Justi-
nien, qui ss borna, Bur ce point, à une simple rélorme d, proc&lure ltoy.
svpru, ibitl,l. C'est une inter?rêtâtion dfucutabls des glossateuË qui doDua
nÀissÂnce à lâ comperlselioî Ugalc, se produi8ant dr r'ürr, en ilehors do touto
intorontion du ,ugs, Eauf c€lls de co$teto! qu'elle aooi rü.lieu. Rappelons-
nous touteloi8 qu'sn oÉatrt lo mécenismo de le componsation légale [c'sst-
à-di!6 automâtiquo), otr ,rriqr.oi, singulièr8ment le champ d'action de h con-
penÊetioû, cat co mécanismo supposeit, pour pouvoir iouer, des conditions
rigoureusos (longibilité, liquirlité, exigibtlité de6 dsux dettss). Or, lâ th6orio
de la componsation est, pour uno bonne pârt, à bade d'équité (voy. atpra,
no 617). La oéetion d'unê componsâtion r légâ10, d€mandait donc lo.main-
tion, à titro corûptlrrl/.lrüadi:c, d'une compensetion judiciaire dâns les ces où
ler considéretions d'équité la lustineient.
ee6t h relson al'êtlo d6 la competr8ation judiciairo.
667. Coûdlttotr,s .fappllcadon. Mais il ne sumt pas do 6e cotrtenter
il* - et lo maintenir dms des limürr admig-
pÂncipo; il faut encom I'orgcnircr,
Biblo8.
En ellet, I'artlclo 464 du Coale ale procêdure ciyils autoriso, cr apP,ct, læ
demmde6 reconventionnelles à fln de compensation. L'application d€ cet
article peut donc evoir pour cotrséquencs de püver le demmdeur principal
de Ia garantie des deur degrés de juridiction. Il y a Ià un dângsr grâyo. gi
le loi e admfu lâ possibilité do pareilles al€Banales, c'ost incoDtostabloment
quo la compensÀtion ,udicioiro otrrl de grantls avantages; mais en revanche,
il ne leut par qu'ello dégénère en abus.
La matière Bo rrttachânt plus pârticulièromsît, I la. pîocédutc qu'au dmit
civil plopremont dit (Ecevebilité dês demand€s rocoEyentionlelles), trous
nous llmlterons à t'esEentiel (2),

(1) Voy. BAUDRY-LaC^NTINEnIE, Obligatioûs, t. III, no 1888.


(2) on voudre bien consulter pour l€ surplus los grÀtrds traités alo pmcéduro
civlle. Yoy. su$i DE PaEpE, Etuths .tF la compétcrce, t. II, 8. étudo, p. 155
TITNE III. _,LÀ COITPENSÀTION 655

A. Norr3 avons vu qu'eû mÀtièro do compomâ.tion coîtteÛlJior.?,elli poJ.c.o


que cotto compensation ost régio par l'articlo lt34 du Code civil - aucuno
condition (fotrgibilité, liquidité, exigibilité) n'est requise en ce qui- concerne
les dettes à compenzer It t'cr. os, pq, dc nâmc povr lt compeuotiot lutliciaiæ.
Getto compensatiotr n'o ge pas la liquidité d€ la dette à oomponser, mais
elle demande la /o gibiricé ltonl âu moin8 dans !a cotrdamnâtion que le juge
pronotrcera), et au8si l'€ririùilitr' (t). §âns ces d€lrx condition], le compsh§a-
tion iudlciriro n'est pas poesible. C'ost cetto absence de liquidité de l,une de8
dettes qui empêche la compensstion ldgale, et qui rend la compensation judi-
ciairo déBirable. C'sst eussi le fondement de ta recovabilité des demandes
rocoDYontionnellos-

B. Mrh peut-on introduir€ des alsmandes rcconvoDtionnelles même ,0oür


cauæt,ô,alamcn ilifércrüo ilc la ilcmandc prircdpalc?
Pour répondre à cetto question, il taut se roppolor qu'il rl'y â pas seule-
ment des domandes mconyentiolnoll8a à fin de compel,É'atioo. Il y en a onê
,éiic.ttaufie, (2). NouE ne pouyons pas entr€r ioi düE les détai.ls d,uDe quer-
tiotr particulièrement complexo, parre qu'elle met égelement en jeu les pri[-
cipss ds lâ compétence mâtériello et tsrritoriale. Bornons-nou8 À rapp€ler
d'abord que le reconvontion n'est pas seulement possible ct cailcm catsa,
mds eussi ex diqati cau* (31; ensuit€ quo I'articls 3? d6 )a loi du 25 marr
1876 (modioé pù la loi du 15 marB tgg2) edmot, d€vant les tribunaux do
pr€mièr€ iûstaûce, les reconventions ( quels qu,on soient la nature et le mon-
tânt r, et deveût IBE autres hibunaur, Ies reconventions .& cdcfi carid
§eulsmont, saul cotles basé€s sur le caractère téméraire ot veratoire dê
I'actlon principÂIe, qui sont toujouls âdmi8es. Meis il convient ds renarquor
qu'otr touts hypothèso, mêms pour la. reconvetrtion æ iliqruri coüro, ur
grand princlpo domhe la matièr8 : lÀ dsmerde rcconvontionnorl€ nc iloit gat
êtrc complàcmutt irdépendaûe de lt ilcmande pri*cdpolc. Elle ne doit, certes,
pas plovenir do la mêmo catso, ca coilaw forla, mais elle ne doit pas, non
plrts, lui être com?r&rr.a., é,iotùgètc,Il laut qu'un certain lien eIistê eûtrc let
deux demandes, lion qu'on caractérise par le trotion de corn rird, notion
lergs, souple, dont le8 6l6monts sort souyerâinement âppréciés par le juge
du fond.
qette solution doit, croyoDs-lous, 6tre étendue eux rsconvontions à ûn de
compeûsetion (4). Il D'est donc pas pormis d'üriyer toujouB et lans limitos
à ls compolsatiotr judicisirs. Il laut, d'abord, qu'à Iâ dette qu'on prétenrl
opposer en comp€nsation, il ne manque que b A$tidité; il laut enÊuite que
c6tto dette tre soit rras corÛpntefie$, étrslgè\c à.I'actiotr priûcipâle. Ainsi le
champ de lâ compersation judiciaim s'étriquê-t-il sssez fortomeût; mais iI
656 lrvnr ur. oBLroÀT.
- vo PÀÀT. lxrlrcrror DEs oELrc^T.

ns teut pas oublior quo re compemÂtion légelê Eupplée déià à bien des
besoini.
En cer ale compensâtiotr iudicieito, la compersstion, GUY!ê du rugB' no
rsmonte pa! eu-d6là alu iug€moût. Celtâins aut8ut8 ponBetrt mêmo qu'ells
n€ Étroâgit pes au jour de I'assignetiotr (1).

667üir. Cotapelr.atton ,udfcùtue ot a lcle 1293 du Code ctvll. -


Comme pour le coDponsâtion conYontiotrnello (cuPa, ao 665üi!)' nous ron-
voyoE à nos d6voloppements antérieuls (voy. æprc, no' 655' 657 et 661).

BAUDnY-L^cÀNTINERIE,
t. VII
EIII
1ITRE QUATRIÈME.
LA REMISE DE DETTE.

668. Remlse dc la dette ot rc,mlse du tltte.


méthodc du Çode daas lf,s artlctes t2g2 e, srrryanr§.,_ - Vlca do
L'itrti-
tulé de la section qui oomprend les artioles l2gL à,làgg du Code civil
no r8 annoncs gu'il, serl question, dans cette par[ie du Code, du
mode d'extinctiou des obligations appelé rezrire ih la iteuz,
En réalité, il n'en est pas ainri.
Le Code ne traite pas seulement, dans lee articles l2g2 à l2gg,
-
de la remise ile la onrrt, mais ausgi d'une chose essentieUezleü itifré-
rente-: des elletr de la remise, au débiteur, du rrrnr ae U ame (t1.
Et chose plus eurprenante encore, iI comminêe m6me par traiter de
la remise du titre d€ la dette (art. l2g},l28S el l28ll). Tôus les auteurs
eignalent cette anomaüe danr l,exposition du rujet, qui est d'ail-
leurs à I'origine deg conlusiong qui, en la matière, sé créent si gou-
vent ohez les 6tudiants, et mêmo chez les praticiens.
Il inporte dono ementiellement, au eeuil mâme de cette partie
de notre traité, de mettre en pleine lumière I'iuexactitude oommisê
à cet égârd par le Iégislateur de 1804.
Remise dz la ilettc et remise du tiia:e de !à detts sotrt, faut-il le dire,
ohoses rou,Lnurlrr nrrrÉnrlçrng. La remise de la deite est, :uD, moile
ûætbaion des obligations; Ia remiee du titre de la tlette au débi-
teur n'est qu'un cügze, lurie préoomption dlurt ncgotium qui s'ert
accompli entre oréaacier et débiteur, d qai n,æt pas néeæsai,rement
une rum.ise ih dette (voy.le terte de I'article l2$f et infra, û û2[
La remisodu, titrc de Ia dette, si on va au fonil dôs choses, ne Ijàêre
même-pas le_déIiteur ; elle fait preule de la libération qui l,a préoéd6e,
le moile de libération demeurant au surplus, sauf plus anpies préoi,
sions, réservé.
Mais oe qui ort eract o'est que, souvert, la remise ile dette o'opère
sous cette lotme tacite que constitue Ia remise du titre de la dette
au débiteur. C'est, prüQuemeü,la manière la plus rapitte ile réaliser

," $LtL',',YHifu'"T i,â!ii.,âl'!,'l,ii'f"îXJfr :î,Y1"*î.,î?,ff-:l #;,$:


erâctemotrt même, les rfoir do la remise ài ia A;i-06:-
DE ProE, III. - 4i,
658 r.rvnr IIr. oEr.ro r. Ye PÀRt' Exrrxcîtox DEs oaLrGÀT'
-
une remise ile tlette. Le créaflcier abandonne son titre
au débiteur'
ultérieure-
; t;-; par là même tlans I'impossibilité de prorrver
."ii ittiti."". ite I'obligation. Il se démunit de de l'élément essentiel'
rui. pi*:"ai.iaire, de s-a créance : I'instrument
la remise de
preuve'
dette que
-le C'est
Code
que o'est à propos tle
".-qrii*pfiqr"
tiJie a" u ,.àis. tlu titre de la dotte' qui n'est qu'une
-présomp-
"if", a. fff*-tfrn, et qui, à cet égard, aurait mieur tr-ouvé sa place
àÀ U p"rti" relative aux pr€uveB' et trotamment àJa preuve par
pre*ôii"".. C'est - répétàns'le - d'autant plus vrai T'e le remise
iu titrà de h tlette ne ProuYe Pas nécessairement l r.emis-e le
de dette'
ilébiteur
."fr ""rq".**t le' fiûerati,on-dtt d6biteur' À de la transaction'
quel titre
fite*o f Àu titre ilu ptyement, de la novation,
J. ù ,".it" tle ilette ? Ce'poinl ilemewe entiet' Il n'est pasnor
"rt-if resolu

p"r i ,rJ ftt de Ia remisà du titre (voy' infra, o}la,p' II'


676

et
- suiv).
.0,Ào d" p", loulevener I'ordre du Code, et les habitudes acquiser
""
surlaloiileoetortlre,nouscontinueronsdetraiterlaprésomption
*- tiiarotio" résultant rle la remiee du titre de la dette
qu'il
à I'occasion
slagit' néan'
a" la remis" de ilette. L'essentiel est qu'on saohe
et surtout qu'il
.rilt, à. deux ordres d'iiléee totalemônt diftérents, remise du
;;;;il pas possible de passer de I'un à -r"o1*: l"
titre n'établigsant pas une présomption de remise de ileua'
---Nor,
,"ro* ainsi amené à iliviser notre matière en trois ohapi'
t"., t i" r.-ir" ite itale (chap,Iot), la remise du rüre de la detteet
(oha'
de la
dette'
;il il);;;"ff" 1cnap. ttf1, les'efiets de la remise de
une remise de
i"-ire âo titre, Iortque, coüs oettà remise, se trouve
dette,

CHAPITRE PREMIER.
DE I"À REMISE I'E LA DETTE.

669.La rêrnlse de dette est ua mode ûextlnatlon des par


oiiitU""". - La remise de dette, a'eat' I'aban'ilon colontahe'
uns dotte'
i it il*, ile ses ilroit* coûfre lon übitear' Remelfie
pa1 pay6,
i""ir ie itébiteur pour quitte' quoiqu'il n'ait .quoiqu'il
"i"it* *it pas exécutél c'egt renoncer à en exiger I'exécution'
--No"t-o#*n""s
"a similement, pour I'instant, ù iléfinit I'inditution'
Uo*ïtOri..ro""
-'i" dang Ia sa natwc juriiliqu'e (dzfra' no 670)'
suiie-
ile ilette apparelt, au tebours de Ia novation et de
Ia
i..i..
comme un mode
oompenration (voy' et comp. supra, r,o" 158 et 616),
ïpæifrti iîr,*Ëtion aes-obliiatiôns' Il n'est pas aurri spéoiûque
TITRE IY. LÀ REITISE DE DEITE 659
-
quê le payement, qui constitue, à vrai dire, le mode-type d'extinc-
tion des obligations, I'aboutissement du lien d'obligation à ea ,in
normale : I'exécution de la prestation. Mais il ne oonstitue pas, d'autre
part, un mode izdrrec! d'extinotion des obligations, oomme Ia novation,
et surtout comme la oompenration, Lorsque le créanoier renonoe
volontairemeût à ses dmitg contre le débiteur, celui-ci est ilïedement
libéré. Il ne I'eet pas « par voie de conréquence r.
Il convient toutelois d'obsewer que, lorsqu'on va au fond des
ohoses, la remise de dette eot, oomme la novation, à base ile anv
vention. C'esl, ainsi que nous le verrons, une donation. Mais ce carac-
tère apparalt moins fortement que dans la novation.
. La remise de detts €st, avons-tous dit, I'ebetrdon oolo&(,itc, par lo ct$st-
cior, do ses droitg. Nour yerrons, sn efret, que lÀ rcmise de detts suppose un
6ahânge de consontements. À ce titre, la volonté du créâncier c, du alébiteur
ost exigée. Ce point sera pr6oisé plus loin. Bornons-nous pour l'instart, et
en ce qul concerno le créatrcier, À p!écisêr qu6 c'€st Io caraotêre voloûtairo
do Ia r€mise de detts qui, en tent que renonciation à un rlroit, diûéroncie le
remiso de dette de le prescriptior, touü au moim dÀns I'oxplication teohdque
fiailüiomælL de (€ dernier modo d'extinction des obrigetions. Dans celui-ci,
oû efiet, l'âbâ[don, l& rsnoncirtiotr soîl prés'a,,,/.ér. Dms la r8mke de detts'
I'abandon est réel, efiectir, yolontsit€.
La prcscriptiotr Bo lustiflo d'ailleulB, d'âprès nous, par d'autres raisons que
la ( p!ésomption d'abendon du droit r, Ce tr'o8t là, ne I'oublions pâs, qu'une
. explicatiotr ,.

67O. Naturo tutldlquc ot aatactères de la remlso de dette.


Lr ûature juridique de la remiee de dette est aujourd'hui, en
-doctrine, déffnitivement flrée. Cette aature juridique se caractérise
pat iletn poinb.' o'est.un ecte ù titre ÿdtait; o'egt un acte bila,éto'L.

671. Premlet @taatàrc : acte à tltrc grutult. A. La remise


de dette n'est pas seulemont rurmalemetü ut acte à
- titre gratüt;
elle I'egt ndcæsaiîencnt (ll, Lorsqu'elle se produit À titre onéreur, elle
se fond dans une autre opération juridique, ou I'y lattaohe : novatioû,
transaction, dation en payemeût, etc. Il s'agit alors d'une libérotion
du débiteur (libération re ploduioant par voie de ænséquence, à la
suite d'ut autre s.ote juridigue), plutôt que d'une remise de dette (2)'
660 r.rvng rtl. oBr.rcÀr. ve panr, ExrlNcrroN rrEs oBLroÀT.
-
Ce point est importÀtrt par cette @nséquznae que les efiets de Ia
remise de dette, lorsqu'elle est à titre onéreux, sont commandés
pat ltinstilatian à lquell.e d,le se rattaclæ, et noû par les articles 1284
et ruivante du Code oivil (t).
B, Du fait que la remise de dette est un aoto à titro gratuit, stensuit-
il qu'olle soit rate libbolité .a Eu règle, oui ; mais pas ücessa anent,
Il eriste en efret des oas où il y a remise de dette salo anintw
ilonaruli (2). Nous parlons de ces cas au tome VIII, nor [ï,lil,t. A,
40, et 504. Voy. ausei infrar ro 672 (oonoordat aprèB iaillite), et comp.
no 673.
La remise de dette sans animus ilonandi rfesl, pas soumise aux
règles de fond deg donations; la remise de dette animo ilonaruli eet
une donation hdi,rcdz (1. vIII, no 5(M).
gur ls rügiDs lfucal de la remise de dette (droits d'enregistrcment),
-
Yoy. t. YIII, tro 51.
Sur le remiso de detts laito pat,,esta'/,,e,,t (legs d€ libérâtion), yoyet
t. -YIII, no 1000.

672. Du concordat âprès la Ute. Lê colcolalat ap!ès faillite omporto


- part
remiso partielle de alette au lailli de Ia de ses créa.nciera. MaiB e'est, À
,orrs points de vuo, una imtitution qlcifquc, qui n'a. rinr de commÿn ayec
la romi8e de dette réglementée par le Code civil.
gignâlons tout d'âbord que ce cas spéciel dê remise ds delle w iôntpirc
?as de Pificrûiot tib/'al,e. Lc rcûi$e e6t imposés eux créanciorr par les cir.
conststrce8, et olle est comotrtio drDs lour intÉrêt,
Qua.ût aux difflreaca ,ach q,.t ontre lo coûoordat après laillits ot lâ
lemlso alo dotto, ellss sont nombreuses : la reDise peut ôtle im?orlc par la
ma,iorité alês créaDcierr à la mirorité; elle est toujous ,arûierlr,. olle lâisso
subsister utro obligæior iùa'urclle; \'6lslrl pas une lib6mlité, slle n'est par
TITRE IY, LÀ NE![I8E DE I'ETfE 661
-
Eoumise au r&pport ou à la Éduction. Dtrfln, quânt aux o/Fdr, les ooobligés
no 6ont pâs libérés (loi 6ur leÉ laillites, art. 5{1), commo c'æ1, en priwipe,
lo css pour la }lmiso de dêtt6 (1). Lâ rèBle âdoptée ên la matièro est donc
la règls inverso de cello qui gouveme le r€miso al6 alstts (ârt. 1285 st süv.).
673. Caüordat préy€odL Le concorilat pîéoentdf, o\ j*ücdairc,
- romi6ê alo dotte. Il comprend toujous
n'opère à eucun titrs, même onérêux,
lâ clause dc rctour à meilleuro lortune (lois coordonnéæ du 25 ssptêmbrs
19{6 Bur ls concordet judicieire, art. 3&).

674. Deuxtème catactète : aate bllrtéru|. admet égale-


mcût aujourd'hui que Ia remise de dette est ùt actu- On bilitbol, el l'oa
un rcte unilatérd (2), Elle erige ûon Eeulemont le oonsentement du
- oo ost d'évideroe - mais ausBi l'aæeptolinn ilu tlébi-
créanoier qui
üeur (Bruxeller,30 novembre L962, P0s.,1963, II,3l8). Tant que oetto
aooeptation (qui n'eet d'ailleurs soumise à tucune forme, et peut
oonséquemment être tacite : Bruxelles, 30 novembre 1962, précit6)
n'est pas acquiso, Ia romiee de dette est inopérante. Il ne sulfft par
de renoncer à un dmit pour qu'il y ait remise de dette. Il faut que le
débiteur I'accepte. L'opinion opposéo a été soutenue dans I'ancien
droit; mais on l'écarte gÉnéralement aujourd'hui en disant que Ia
renonoiation unilatérale est possüIe en matière de droite réels, mais
non en matière d'obligationr (3). D'ailleurs, Ie Code parle lui-même de
décharge êonocntion,elle (art, 1285). La remise de dette rentrs donc
dans les prévisions de I'alinéa 2 de I'artiole {134 du Code civil.
A oette règle, il n'y a qu'uno eiception.' la remiee de dette faite
par tstement (4). Mais ei I'on va au fond dee ohoses, oetto exoeption
fest qu'apparcnüa. Sans doute, I'aooeptation du débiteur n'est-elle
pas requise pendant Ia vie du oréanoier, puisgue le testament n'est,
par nature, dertiné à sortir ses ellets gu'après sa mort, MaiB olle I'est
à ce Boment, puisque tout Iegs doit êtro aooepté.

({l L'article 541 de la loi sur lee faillites ne conceme que le ooncordat, et ne
peird êtro étendu par analogie : voy. Pr,,rNroL et RrpERr, t: vII, no 1313, d; ,lrr,'
-ddc Oarld,4 noysmbro 189s, Pcr., 1894, II, 83.
(2) B^UDRY-LACANTTNERIE, Oüldgctions, t. UI, no t76, i Huc, t, VIU, no 130;
Colin et C,rprrexr, t. II, po 353; L^uRENr, t. XVIII, no 337 ; PL^NIoL, t. II
(éd. de 1952), to 1989 ; Bruxelles, ,.æ juin 1889, Pas., 1889, II, 3t7 i ciY. Brurelle§,
â0 novembre 7887, J. T., t888, 9. La remise de dotto etrectuée ?ü acE o,rr.cnt
ost un legs (t, VIII, no 1000). -
(3) Pràsqire tous les Codei étraagers erigent I'acceptation du débiteur pour
le vâIidité Ao la remise de dette : voy. Code civil allemand, articlo 397; code
suisse des oblications, article t15; Côde des obligations de la République de
Polocre lmir en vieueuf, le lE iuillet 1934). article ,70. Conha : Code civil
érypiién'dg tg48,'articlê 510 (sotution c'ônsaclÉe sotls- I'inlluenco du drcit
musulllan).
(4) La rônise ile dett€ laite Dar testaDent est, comms lo testament lui-EêBe,
rtrio'calte en tout t€mp§ : arg.-cars., 21 eyril 1,91, Pas., t891, I, 126. Voy:
t. VIII, Do 1000. -
662 LrvRE rtl. oat,rc r. vo plBt. .Exrrlrcrtol( Dts oBLIcÀr.
-
Otr dit égelêmêlt quo l'âccêptâtion du débiteur e8t rsqui8e parco quo lâ
remise de dêtt6 constitue unê libérâlité (donation ou legs). C'est orect, mais
le motil qus trous ayona ilonn6 domiæc, semble-t-il, côlui-oi'
L'accepra,;ior. .ht üàirrü? ['€st soumise à auctnc fottw. Ello pout dona être
tâcite.
La remiso de detts ost orcqshe dèa quo Ie ilébiteur a accapaé, el rlorl psl
seulemont quand cette accsptstion edt psrvenus à la oonlai68aûce du créan-
cier (1). Cette demièrê Bolutio! (Code civ., e . 932) eBt uûe règls ds lormo
prcprc att,. doîaaiolùt Or, la remi8e de dette, quoique donotion, €st totatrrail,
aux règles de rormo. des donations (voy. irfra, no 675).

De la nécessité de I'aooeptation, par lo débiteur' de la remise de


dette déooulent les cowéqwnces Euivaûteo 3 la rêmi§o de dette, tent
gu'elle n'a pas été acoeptée, n'elt qu'une ofire, qui pout être r6voguée
par Ie créancier (Brurelles, 30 novemlre !.963, Pas', 1963' II, 318);
ello tombe si le débiteur déoède avant d'avoir eooepté, ou 6i oette
aooeptation no Burvient qu'aprt6 la mort du crdanoier (2).
Il rtsulte rIæ principos qui précèalent que le créancier qui veut réaliaer
uno remise d6 dsttô par yoio ale rênonciation udlatérale no dirpose que d'un
aeul moyen : Iaisser passer le temps do la prescription. Mais alors l'obligetion
!e 6erâ pa8 éteitrte par voio de remiso ile dette, mai6 bien ptr pre8cription.
Tout csla est, évidemmont, plutôt théorique; mais il est néceasafue que
I€s pritroipe8 soiê[t cleir€ment flxé8 sur tous ces point§, car le§ dilncdtés
d'eepèce l'erpérience le démontre ss présentont souYênt d'uDê mÀnière
telle qu'il - lettement tes priDcipes, pour
- est indisponsablo de préciser le5
rÉÊoudrb.

675. Ooadltlons ûapplloatloa.


- Pour déterminer les oondi-
tionr d'application de la remise de dette, trtie ordres d'idées doivent
être examinés : los conditions ih fond,,led oonditions iln forme et lea
conditions de preaoc.
A, Cotrdübnc de foù.
- La remiee de dette o8t, avons-ûous dit,
uD aote à titre gratuit, tlo libéralité. II en résulte gue toutes les
conditions de fond relatives aui libéralités seront applicablss à la
remise de dette. C'est ainsi que le créaroier dema jouir de la capaciü
requise pour faire ule übéralite ; que la remise de dette sera soumise
ù la réilaaï,on el, a! rupport ; qu'elle sera susceptible d'êfie eoquéc
pow ingratitude o\ pour sareentt ce il'enfa*; gue le débiteur devra
jouir de la capdîité ilê rcævoir, el,c,
La remise de dette est, enûn, oomme touto donation, inéwcable
dàs qu'elle est acoeptée par le débiteur. Il n'y a d'*oeption que

ll) CoLrN ot C]rPrrANr,.t. II, n9 953.


(2) BauDnÿ-LacANrurunIE, Oüligalioar, t, III, no t767.
TITRD IV. LA NE IBE DE I'ETTE rfr1
-
pour la remise de dette réalisée par testament (voy. infra, même
numéro), ou Iorsque la loi admet Ia révocation des donations.
Per appliaation de ce qui précèdo, te ,ür.ür ne pourâ jamais consentir,
pour oompte du miDsur, à uno remise ds dotts. Los actes omportant un
sppauvrissement du patrimoine du mineur sans contm-parti8 lui sont intor-
dits (voy. t. Ir, no 213). De même, la. fcmme dparée d,o bia,{, la mi,,wr
6matwipé, no poulront pas faim uno remfuo do alstte, Do mêmo, enlln, un
mdihcin débitaw du nalaile qu'il a soign6 pendant sa ilernière maladio ne
poutrait pas bê!éûoier de la rêmiss de detto qui lui aurait été consentie par
son cliont. Le débiteur qui aurait béndlicié d\rne !8misc do dette serait teru
de l'obligetion alimentaire vis-à-vis du créd)cior tombé dqns le besoin, Bous
monace ds la révocatiou de la remis€ dê dette pour ingratitude.
Il est à poine besoin de diro que le narulat de recetoit gaÿGma, n'emporto
pas colui tle remettre la dette (1).

B. Cotrdittons ile forme. La remise de dette, quoique consti-


turnt une libéralité, n'e6t
-
pas sowniÂe du,t, îèg16 ile forme prescriter
en Datièrs de ilanatinns (2). Elle peut donc être faite par aoto 6ous
seing priv6, par simpld déclaration verbale (sauf dilEcultés ile preuoel;
elle peut même être tacite, dès I'instant orl les laits dont on I'infère
oonduisent à la certitude qu'il y a eu rsmiso de dêtte (3).
Cette solution résulte de la loi elle-même, qui admet que Ia remise
de dette peut réBultsr de la remise du titre (art. 1282 et 1283). La
remise du titre est incontestablement utre présomptioû. Si la remise
de dette peut résulter d'une présomption, o'ert qu'elle n'est pas sou-
miss aur règles de forme des douations'
Rien ne I'oppose à ce quê le r€mise de detto se réalise par Ia remise il'une
quittarce fid;ito au débitour. La siurulation est, daus notro droit, licito (4).

Toutefois, si Ia remise de dett6 eBt @nscnlie pù l6tameût, elle esl


néoeseâirement soumise aux conditions de forme dos testamentg.
Nous avons déjà vu que, dans oette forme de remise de dette, ce
sont d'ailleurs toutes les règles du testament qui dominent (voyez
lapta, to 674), et par coméqusnt, que pareille remise de dette est
révocable. Il n'en est pas de même de toutes les autres formes de
remise de dette, qui sont, en prhcipe, irrévooables dès l'acceptatioo
du débiteun

(11 Voy. (cas rl'application) Bruxell€s. ,.1 jaryier 7912, P,p,, t953, II,49.
i2i Point'constan-t-: PLANIdL st RIpERr, t. VII, no 1305 ; L^uRENr, t. XVIII,
no'355 i BAUDRY-LACANTTNERIE, Oàragaliorr!, t. III, no 1769; C0LIN êt C^Prr Nr,
t. II. Do 353: Huc. t. VIII, no t30. Notrts tome VIII, no 50t.
- générâux
(3i C'est l'Àppliéatiou dds pritrcipes on matièrc de volonté tâcite :
voÿ. et comD. 1. Id. no 24 à 30. et t. IL no 465.
it) Vov. i, II, no 623, et PLiNror, et RrpERr, t. VI!,4o t305. Comp., en
ce qûi coircerne ies ihoit, t.ffc0isfrGr',Ér.t, notre tomo YIII, no 51.-
664 r,rvns nL oBLIc^r, vo ptRr, ElTlNcrrox rrEg oELroÀT.
-
C. Conilüions ila preuee, Deux principes dominent la matière :
-
lo La preuve de la remise de dette (negotium dont, par applica-
tion des principes généraur du droit, Ia validité n'est pas néces-
sairemert liée à sa preuve) eet gouvernée, m figln, pæ les principæ
ilu il,roit comtnun La remise de dette est un mode d'ertincl,ion des
obligations. Elle opère libération du débiteur. Celui qui I'invoque
doit donc prouver sa lüératiol (art. $f5). Comment la prouvera-t-il ?
Conformément aux prinoipes généraur déposés dans les articles 1341
et suivants, o'est-à-dfue par écrit si la detto e:oàde 3.000 francs, ou
par témoignages ou présomptions s'il eriste un commenoement de
preuve par éorit ;
La prsuve de Ia lemiao de la dette n'ert doûc ûull€ment liéo à la remise
dü titr6, qui n'est qu'une ùgle qécialc établie par le loi, dont nous allons
parler dans un instant. C'ost d'autant plus cêrtain qu'ainsi que nous I'avons
déjà tlit (r/prc, no 668), la remiso du titr6 est uns présomption, non de
rsmiso de dett8, mai8 da tibé?a,iot,le modr ds libérâtior pouvant êtrs âutrl
qus cslui dont nous rlous occupons âctu€llemotrt.

20 La loi est pourtant venue au secours des parties, et notam-


ment du débiteur, non pas en matière ds remiee de dette, mais en
matièrc de libéralbn, en instituant une présomption de libération
résultant de la remige du titre do Ia dette. Lorsqu'à la suite d'ure
remise volontaire du titre, le d6biteur se trouve ea possession de
oelui-oi, Ia loi présume selon les distinctions qui oertnt exposdes
au ohapitre II que le- débiteur ert übéÉ. Pareille remise du titre,
- essentielle du cr6ancier, ne peut, eD efret, s'er-
qui constitue I'arme
pliquer dans son ohef que si I'obligation n'e:riste plur, que si elle
est éteinte. Comment ? Par un modo qaelmn4ae d'extinotion des
obligations (payement, novation, eto.). Mais oe gui est eract, c'eet
qien prali4ue, ls. remi.se ile ilatte s'efreetrue souvênt par la rcmise
du titre. C'est un moyen commode et rapide d'arriver au résultat
voulu sans rédiger d'éorit. C'est à cet usage que la loi se réfère, et
c'est ainsi que Ia remise du titre prouve la remise de dette.
Mais, répétons-le, Ia remise du titre ne plouve pas sealemeü la
remise dc l,a il$æ; oar ce qus nous venons de dire e'appligue aussi
bien au payement ou à I'extinction de Ia dette par novation. Àussi
Ia remise du titrs prouvo-t-elle uu fait phts gùtbal que la remise
de dette ; eüe prouve la libbdion du débiteur, quel que sort le ,rr.ode
de libération (voy. le texte de I'am. 1282, et rurtout de I'art. 1283).
Nous sommes aingi naturellement "-ené à parler ds Ia présomption
do Iibération (et non de remige de dette) ooasaorée par les artioles 1282
à 1284 du Cade civil, qui, einsi que nous I'avons déjà dit (voy. caprc,
TIENE IV. _ LÀ NEüISE DA I'EîTE bt5

no 668), n'aurait pas dt être traitée à l'oooasion non pas de la remise


ile dae, mts ih la preuoe en géüral, et notamment de Ia preuve à
I'aide des préeomptions étallies par la loi.

CHAPITRE II.
DE I.JI PRÉSOMPTION DE LIBERATION RɧI.ILTÂNT
DE LÂ REMI§E DU TITRE DE I"À DETTE.

676. Remlse de dette et remlss du tltre.


qul exlste eûtr€ les deux ,aâtlèr€s. Reûyol,- Rappd de lâ dlûérenc6
Ainsi quo nous l,ayota
déjà, fâit obseryer lvoy. tuprq, \o 668i - addc ûo 675,
- litt. C), rsEise de la
defi€ et remise du ,itre d6 la dotto par to oréallciêr âu débitêur sont deur
clrosæ csæîtiellemefi, üféîe$tet, Il n'6xi8to aucun lisn ücessahe elr!,I.g 7a
romiso dê d6tts et la pÉsomption de libération ré8ultaÂt do la. remiss du
titrc de Ia detb. L'uno no prouvo pas l'autIs, e,| co renr {ü e la gorth iutidiqto
dc la remiw du tirr? rr, PLUS r,LHcE que lc ûcgo,,i'/,û qi4i pot o le nom ik rcmiæ
de ddte. La. rcu)i}e du titre prouvo ,rlür que I'oxistence d'utre rrmiso dê dette ;
ells prouye la LrBÉnÀTroN du débitour,6arl§ que cetto libélatioD soit néce8-
sairêEeût liée at made al'extilotion de la dette (remise de dette, payeEetrt,
novatioD, otc.), qui cÉo cette libération. Il sulllt d'ailleuE de tire les arti-
cles 1282 et 1283 du Code civil poùr I'sn coDyaitrom.
C'est donc erronément que lo légirlateur de t804 a traité de la présomp-
liotn de libération Ésultant de la rsmise dn !i rc à I'occaeion de Ia romigê do
dct e. Lâ remise du titrc ?'t., prouver la rcmise de dette i mais oe n'ost là
qu'une eopêcc du ger.ro que constitue lâ libémtion.
NouB nous oxcusons tl'insistor une nouvelle foi.e sur cette distinction ; mais
ollo esl fondamcntale, et .les oonfusions qui se c!éent, à cot égatd, 8i fr6-
quemment dans la pmtiquo ûous obligont à Ie leiro.

677. Pdnolpes qul sont à la base do Ia présomptlon légale


do llbératlon résaltant de la remlse du tltro. En droit com-
mittn, la libbatian du débiteur, quel que eoit par- ailleurs le zrode
d'extinotion do I'obligation gui oree oette libération, est soumise,
en pfincipe (l), à I'artiole L3l5 et aux articles l34l et suivants du
Code civil. Le débiteur doit prouver ea libération, et oelle-oi, étant
un fait juridique, doit, dans la plupart des cas, ôtre prouvée confor-
mémert aur règles générales de la preuvo (2). C'est ea vertu de co
prinoipe que Ie payement doit être établi par un écrit (quittance),

. (f) It va do soi que c€rtaiDs modes d€ Iibémtio[ peuvent, À raison de leur


returs môme, 6tre prouvéE autlometrt que c,onformément Àui ârticlos t84l êt
suivants du Code civil. Eremplor : la prescriptiotr, l'iinpossibilité d'oüoution,
etc.
(2) Ecrit, ou preuys tostiEoniale ou Dar pt{somption8 s'il €riste un crB-
mencenent de preuve par écrit ; aveu ; sirment.
666 r,rvna rrr, oDl,rcÂf. vo PÀRT' ExllNcrroll lrEg oBLIGÀT.
-
et qu'il en est de même de la novation, de la oompensation, de la
remise de dette, eto., si le fait de la libération est contesté'
L'usage et la pratique des afraires ont toutefois, danr un but de
simpliflcation, imaginé un moyen plus rapide et plus oommode que
l'écrit pour comtater la libération du débiteur, lorsque Ia créanoe est
éteinte par ua mods quclconqae d'extinotion des obligations, o'est la
remise, par Ie créancier au débiteur, ilu tilre de la dette.
Lorsque le créancier eflectue pareille remise, il se démuûit du scul
moyen dont il dispose, en cas de contestation' pour 6tablir I'eristence
de sa créance (t). S'il Ie fait, o'est dono, guasi certainement, paroe
quo la oréance est éteinte' et que son titre lui est, par conséquent,
devenu inutile. Pour ne pae rédiger un nouvel aote, il remet le titre
au débiteur, se privaot ainsi de toute possibilité ultérieure de faire
valoir sa oréanco, et ofrrant à oet égard, à sa oontre-partie, une situa'
lion prattquemefi égale (2) à celle gui résulterait, pour elle, do la
possession d'une quittanoe.
La loi oonsaore cet usage, et sur le fait matériel de la remise du
titre (qui n'est pas, de soi, une preuve directe, mais un indüce, un
point de départ pour le raisonnement), elle institue we p comptinn
de libération. Elle induit elle-mdme le fait de I'extinotion de la créance,
et elle le lait parce qu'elle conridère, à iuete titre' que le créanoier
n'agirait pas de oette manière si sa oréance n'était PeB éteinte, quel
que soit par ailleurs le made d'extinctiou qui I'a atteinte.
Cette présomption de übération (qui, répétons-le une nouvells
fois, ne couoerne pae seulement la übération par remise ile ildtê, tulh
la libération par tn moih QUTLcoNQUE d'ertinotion des obligationr)
ost insorite dans les articles 1282 et 1283 du Code oivil.
Après en avoir justité le principe, noug allons à présent étudier
les maitatitts il'organisalion, les conilitïâns iPappliaæia4 el' la porüe
de Ia présomption légale.

678. Modatttés ûorganlsatloû de Ia présomptlon de llbé-


tatlon tésultant de la 1om18ê du tltre. - On sait qu'il eriste,
à oôté des présomptions de fait abandonnées à la sagesse des juges (3)'
deux sorteg de présomptions légalæ (4\,la préromption juîis tat tan,
ÎITNE IV. _ LÂ RETISE DE DETTE 667

qui admet Ia preuve oontraire, et la présomption iuris d ih jwe, E i


ne sou{Ire aucutre preuve contraire.
Quelle sorte de présomption Ia loi a-t-elle admise en se fondatrt
sur le fait matériel de la remise du titre ?
Il faut distinguer, à oet égard, il,'après la nalute tla tibe ila b créarue,
a) Si le titre de la oréanoe est cor.§ seing prioé,le æéel,cier se démunit
du sezl instrument de preuve dont il dispoee, et Ia présomption établie
par Ia loi eur le fait de la romise du titre est, alors, juru et th jure
(Code civ., art. 1282). Aucune preuve contrair€ n'est admissible (l).
Pour échapper à la présomption, le oréancier ne pourrait établir
qu'une seule choso, o'est quo les conilitiins üappli,carion de la pré-
somption légale n'e:istent pa§, et notamment que la remise n'a pa.s
été eolan dite (voy. ünfro, no 680).
ü) Si, par oontre, il s'agit d'un tifie ar heüi4w (aote notarié ou
jugement) dorlt l'origtnal a'est jonais en possession du oréan-
oier
-
Ia remise de la grosse n'étabüt qu'une présomption de libé-
ration- juris taüwn, La. preuve contraire est dono admissible. La
raison en est que le créancier peut, dans lee cas prévuo par la loi,
Be proourer une seconde grossê (2), et, dàs lors, que la remise de la
grosse au débiteur n'a pao la même valeur concluante absolue que la
remise du titr.,e sous seing privé.
Ces deux solutions résultent d'ailleurs du terte de Ia loi elle-
-
même (art. 1352, aI. 2, et 1282 et 1283 oombinés).
gi, comme nou8 lo yemon8, lê créancier est admis, mêmê daDs Ie câr do
I'afiicl€ t282, a prouyêr qus la mmiso n'a pas ét6 volontails (infrd, no 680),
il ên résultê a foaiod q]u'il sst toujours autorisé à prouver !lü, ca î'cE pat
lüi qui a lait la rsmiss du titro au débiteur.
Lorlquo la remise du titls a été régulièro, et qu'il s'agit d'un titre soua
sein8 privé, le créâncier peut-il, norobstant la présomption irrélragable iasti-
tuée contro lui par Ia loi, tléf&er la selmel/, au débit€ur sur le point de savoir
s'il est libêré ? On l'admet en doctrine (3), €t c6tto solution doit être approuvée
parce qu'elle résulte du tortê mêmo ile l'ârtiolo 1352 ir frc, et du principe
gÉnéral qui commande lâ matière : le sermont litisdéoisoire peut toujoüs

n'auraient donc pu aléduile, €n ,oüt état de cause, la libération du débiteur du


seul lait de la rsmiso du titre. Le débiteur devrait, pour ôtre à I'alri sans pré.
somptioE IégâIe, contsster la créance comme si elle n'existait pas, c'eat-à-dire
[ier à la lois l'existence a.Etérieure de Ia créanco ,a Is remise du titm ; ce qui
serait contrair€ à la Éalité.
(l) CoLrN et C^prraNî, t. lI, no 355; L^unENr, l. XVIII, no 361 i EAUDRY-
LlcexrrrrnlE, Obligations, t. UI, uo 1776; Hûc, t. VIII, ûo tgt ; Pr^NroL et
RIPEnr, t. VII. tro 1309.
(2) Com. civ. Mons, 15 janvier 1955, J. T.,1953, t87.
(3) LAUnENT, t. XVIII, no 363.
668 r,rvnr ru. oDl.rcÀf. vo pÀnr. ExrtscîIox DEB oELtc r.
-
êtro aléféré, mê86 en ma.tière tle présomptions jurit d itc iü10 (t,, à moins
qu'il ue s'agisse d'uDe préEomption fotrdée 6ur I'ordrs publio (eremple : la
ohose jug6e), co qui !'est pas Io oas en l'espèce. D'aill€urs, par Ie serment,
lB créâncier se livre à la conscience du débitsur, puisque le Êornent prôté
décido le litigp, 6t d'sutro part, qu'il pout êtl9 téléré.
A foi iort,l'coeü peut-il êtm invoqué à l'oncontls de l'artiol6 1282, ot par
enùoge, L'inwrogatodre wr fai* r, articlst peut êtrs souioité. Mais lo iug€
appÉcie souveraitrement B'il y a lieu do I'oralonner ou non. Il no laut p0!,
oroyo[s-noua, I'admottr€ trop facileDent.
Certaine auteurs ensêigtretrt que la pr$somption do libérâtiotr tr ['io[uo quo
sur la preuye ot ns peut laire préEumer un acte qui serait irrégulier r (2). Il
6'e[suivrait qu'en cas do r€mise ilc delte p* Yoie de rcmise dü titre, si la
remise ile dotte lregotium\ est lreppée, elle-même, al'invalidité (voy. ot comp.
süpra, no 675, litt. r4), la remiso du titr6 no pouBait aYoir poul êflot do prou-
vsr lâ libération. q'€st Ià itrtervertir lês doDn6es du problèmo. La remiso
-
du titre ne prouve pas la mmise de rlette, meis la riü&ation, Cetto libé8tioL
êst rcquise cn pfircigtc. qe n'est quo 8i l€ créânoier plouYo qu'il y a eu libé.
tatriol par üode ile lenisa ila delte, et cs conformément au drcit comrEuD (voy.
irfrc, no 680), qu'il lui sera, c, ala', sa'aleme,;t, po6sible de démontrer que la
reEise de detto est nulle pour uno câuso queloonque, ot quo, per voio do
corséquence, la remi8e du titre ûe prouve pas Ia libérâtion dü débiteur.
Lorsque la preuve contrairc €st tdmissible (remi6o d€ le grosse, dans I'hypo-
thèss d'uD acte authentiqus ou d'uD iugeEênt), comment poürrg'-Lon ailmi-
ristr€r cette prcuye? qommênt lo créancier pourrâ-t-il prouyer quo la remiso
de la grosse a une autre cause quo la remise als dêtto, Io payement, ou tout
autre mode d'oxtinction ales obligations ? LaumDt soutient quo le mttièrc
est r6gis par le alloit commuE, alono, qu'il faut, s.u-dossus dê 3,000 hâ[cs,
un écrit ou un commoncemsnt al6 pmuyo par éclit (3). Ueis cottê opinion n0
nous 86mble pas pouvoir êtro suiyie. Il ne s'agit pâs do prouyor un lait jud-
diquo (la remiBe), qui est acquis, maid d'iaterp tÜ cc fait, ce que Ia loi auto-
rise. Nou6 na noua trouvons donc pas dans le chanp d'applicatio[ dos arti-
cle8 1341 ot suivante (t),

679. I,a pré8orDptloo de übératlolt prévue par les artlcles 1282 et


1283 n'est pa8 su8ceptlbls d'appllcatlon extsNrslye. Co princips trouyo
son epplicatioD dans les cas suivants (5) :
-
10 La r€mise doit porter rtrf le rrrnE 0t ,c cRogsE pour lairr présumer la
libémtion. La remiso d'uns simple eapéilitdon ne prouve rien. De même, la
remise de la. c;hose ilornée ct Ûar.lissemctü lro prouye point la remise de detto
(art. 1286). A fo*iofi, la remise ou reDonciation à une rdrerl quelcoûquo
(privilègo, hypothèque, etc.). Il en ost de même ile Ia rcmise du ,ifia o"iginal,
Iomqu'il a lait l'obj el d'un jugcmwt do condannotion au prollt alu créatcier.
TIIRA IV. _ LÀ REINIBB DE I'ETTE 669

C'est alorg c6 Jugement qui constituo lo titrs d'exécution, ot notr plus lo titro
original ;
2o La cÀtosll,ation, I'oblitératioE, le de8truation alu titre, lo fait de le raturer
ou de le ooupor, n'dquiveloût pes, par cra-mômæ, à la reDiso du titre, et
n'€mportent eucune pr{somptiot llgale de libéretron (l}. Mais, rapprochés
d'autres élément8, et collformément aux principes de droit commun do la
prouve, ils ponrron, coûrtituer dos présomptions rdmpler, ebardorrées à I'ap.
préciation souyoraino des juges du lait ;
go La rcmise de la gro$c d'tt a acl,e aü',heûiqua par le $o,aho à son crien,
no lorme pas présomption légal8 de libératior, au profft de ce demier, qumt
dE f'.ah il'ade, d1[s atL fiol,adte. La raison en ost que Ia grosso d'un acte
euthetrtiquo ne coDstitue pss le title ds cÉanco du notaire yis.à-vis do son
client, quatrt à ces trâis. CeIa est, pâr là même, décfuif, Ls. Eolution est con-
stÂnte €n droit bolg€ (2), st oû comprend mal qu'une règlê opposée ait ét6
edmiso par la iurisprudo[ce ffenraiso, qui est d'ailleuls, sur ce poiDt, lo*e-
ment clitiquée par la doctlinê (3).
Pâr contre, ri8t tro I'oppose à co qus los pr6soBptions de libérâtion itrsti-
tuées pù les ârticler ,.282 ot 1280 s'appliqueût et mal,ière conm$cao,ta l4l'.
Drns les ct§ repris ruü 1o, 20 et 30, les ciroonBtâncos eoyisagé€s peuvelt
êyideEment conÊtituo! dss pr{somptions rdmplcr (ou présomptions do
I'homme: âÉicle 1353). Mais il no faut pas oublier qu'€lles ne peuyent jou€r
que 8i ollos soût su!ûsântes par elles-mêmos (d gÎaves, précisæ €t concoÈ
delltes r], ot qu'au surplus, elles tro peuv8nt etre admises qu'e daûs les ca8
où la loi admst la preuyo testimoniâle ou pÀr pr6somptions.

680. Aoadltloas ûappllaatlon.


- Deux conditions sont requises
Pour que la présomFtion de libération résultant de Ia remise du
titre de la dette joue en faveur du débiteur. Il faut :
lo Que la remise du titre ait été laite pæ le qéancier au ilébiuw ;
20 Qu'elle ait été faite çolontabernent.
L'une et I'autre de oes conditions s'imposent en raison. Si I'une
d'elleg fait tléfaut, on re peut pas induire, du fait matériel de la
remise, I'ertinotion de I'obligation.

681. §ulre. de Ia preave cû oe qul aoûoetûe Iê


- Ohatgo
aataatère wlontalre de Ia rcalse du tltre. La première oon-
-
dition n'exige auoune explication. La seconde, au oontraire, soulèvo
oertaitrgr difficultés, non en elle-mâmo, mais quant au poiût de savoir

(t) Voy. B^uDRy-LAcANrrNERrE, Obliga,ions, t, III, nor 1184 etr 1181i cia.
Charlomi, t5 décembrc 1944, Pas., 1945; III, 55. Conp. cas§. ,r., 8 décembre
1886, D. P., 1887, 5, 308.
(2) LAunENr, t. XVIII, no 347; civ. Ctând, 18 matB t908, P. P., 1908, t250.
(3) Yoy, Pr.^NIoL et RrpERr, t. YII, no t308; Huc, t. VIII, !o 135; BAUDRY-
LÀCANTINERIE, Obligaiow, t. III, no 1185 ; CoLrN et CÀprr^Nr, t. II, no 355.
(4) LÂuRENr, t. XVIII, no 364; BAUDRY-LACÂNTrNERrE, Obligations, t. lll,
no l78A; PLANToL et RrpEnr, t. VII, [o 1011.
670 r.rvnr rrt. oELrcÀT. vê PÂRT. ExrrNcrloN Dls onr,lcÀf.
-
à gui incombera la charye ile la preuoe. Est-ce le débiteur qui, quoi-
que en possession du titre, devra, de plus, prouver que oette pos§e§-
sion trcuve ron origine daas une remise « volontaire I ?'- Ou sera-oe
Ie créancier qui, cottestant ce caractère' aura l'obligation d'établir
que c'est sans Ba volonté, ou ootrtre se volouté, que le débiteur se
tmuve eû possession du titrt de Ia créanoe ?
Question efrênetuent imporlat*e dans Ia pratique
jutliciaire, ahsi
qu'on le devine (l).
Laurcnt L consacré, à la question, uae disoussion longro et aesez
confuse (2). Il est certain qùan ihbria, et au point de vue des prin'
oipes, o'eet au débiteur à prouver les conditious de sa libération
(afi. mfb). Il bénéûcie d'uue prétomption légale, mais seulenent ei
les oonditiotrs requises pour quo cêttê présomptiotr légde joue sont
réunies. C'est à lui, demandeur sur oe point, d'établir ces oondi-
tions. Parmi elles se trouve le caractère volontaire de la remige du
titre.
Mais une telle solution roéconnalt complètement les contingences
et les néoegsités de la pratique. Pareille preuve, dans toute sa rigueur,
e* impossibb, Aussi se produit-il, en cette matière, la situation que
nous avons déià signalée dans d'autres : une certaine interférence
la preuve' Les par-
-ties,inévitable, dans le fait
- dens la oharge de
dans ur débat ooncret, réel, ne sont jamais sépar{es par des
cloisour étanches, ainsi que le veut la rigueur deo principes (notaro'
ment I'articlo t3l5). Dans des contestatious touiours oompleree,
elles apportent chacune leurs éléments, et le juge apprécie' C'eot
pr{cisément ce qui erpligue qu'à l'heure actuello' doctrins et iuris'
prudence déoidont que le débiteur fa peÀ, srrictenenr' fobligation
ile prouver le caractàre r volontaire » de Ia remise (3)' Il peut re
contenter d'éteblir Ie foül de la remise, et bénéffcie, quatrt au carectère
volontaire de oette remise, d'une présomptiot simple résultatrt de la
poosessiou du titre (4), et bagée sur la ciroonstaD.ce que, dans la nor'
IITRE IV. LÀ f,EIIISB DE DETIE 87L
-
msle, cstte possessiot a été acquire à h Buite d'une remise volontaire.
Mais oette présomption n'est qu'une présomption de I'homme, une
préromption ( d'attcnte », dirions-nous voloutiers, qui peut être ren-
versée par la preuve contrdre, administrée pN taus moyerus pet le
créanoier, Celui-ci pourra renverser cette présomption par la pro-
duotion d'uue oause de détention en ce qui concerne Ie titre de la
créance (mandat, dépôt), par la démonstration de faits dont il résulte
que la possemiou invoquée par Ie débiteur est suspeote, équi-
voque, eto., par la preuve du vol ou de la perte (l), etc.; d'une
manière générale par tous moyens qui apparaltront susceptiblee de
feire nattre le doute quatt À Ia régularité de Ia possession iuvoquée
par le débiteur, et sano qu'il soit çrestion de soumettre oette preuve
oontrdrê à l'écrit ou &u cornmencement de preuve par éorit. Et,
remarquons-le, la situation du or{ancier n'en sera nullement aggravée,
car il lui gulffra de faire naltre le iloue qreo't à l'origine de la possee-
sion pour obliger le dé.biteur à justiffer, stiicto senaa, d'une remise
« volontairo ».
La situation dont celui-ci bénéffcie et qui est imposée par la
récessité même des choses, telles
-
qu'elles se présentent daas le con-
oret n'est donc qu'une situation d'ûanti, provisoire, précaire.
S'il y- a contestation, et ri celle-ci tppmalt suffisamment térieuse,
ler principes repretrûeût tout leur enpire, et le débiteur devra inté-
grslsmett justiûer de la remiee q volontaire r, s'il maintient ra pré-
tention à la libération. Le juge appréciera d'après les éIémeuts foumis
de part et d'autre.
682. futtéo do la ptésomptlon, - La présonption légale
jaris tantun ou jwis ct ile jure
-du qu'elle soit
- réaritant de lâ remise
titro ê§, ûne p somptiÂn or ltoturror, et rlon de rernise ile de]te.
Ce point a déjà été longuement développé antérieuremeut (2). Il
elt essentiel. Lorrque le débiteur se trouve en possession du titre,
et gu'il y a eu remige volontaire, il est présumé liàlrd. L'obligation
est éteiÂte ; maie le moile d'ertinction qui a opéré demeure irnp cisé,
En efiet, la remise ilu titre peut.aussi bien avoir été ofiectuée à la
süte d'un payêmênt, ou d'une novation, ou d'une tran;action, qu'à
la suite d'une remire de dette. De la remise du titre, on ne peut dono
point passer à la remise ila la ilefre, nais simplement ïla libération.

(t) Dans ces deur cas, il y a d'aiUouls une oüttt cotrditioû d'applicstiotr do
la-piésomption qui menquo i la romigo par le créancier au débiteur.
('ll Vovi ærrri. no. 66'8 et 676. Lâ cônluBiotr en cêtt€ mÀtière est teUement
anèr{e dfus lês eiprits qu'ou remüle mômo Ia trouver dans certains anêts de
la cour de cassatiôn : vôy. cass., 14 juin 193{, PaJ., 1934, I, 319, deuxième
. ttt8ndu ,.
672 r.rvnn rrr. oBLtoÂT. vo pÀRî. ExîINcîIoN DEB oBLIGÂT,
-
Ce poiat est tout à fait certain. L'artiole 1282 parle de c lib6ration :i,
et I'artiole 1283, plus préoia encore, dit que la remise de Ia grosse du
titre fait présumer « Ie remise de la dette on le pagement ». Il aurait
pu ajouter 3 ou un autro mode d'extinction des obligationr (l).

683, Sulfo, Oharge do la preave. Mais ioi se pose la même


- -
guestion, matatis matanilis, qu'en oo qui oonoeroe la prouvo du oarac-
tère volontaire de la remise (voy. supra, no 681).
La libération est, par Ie jeu de la présomption, un fait aoguio par
la seule circonstance de la remise du titre. Mais il peut y avoir un
intérêt najeur à établir par guel moile d'exlircl,ion des obligations
la libération qui a'est qtirn résultat s'est opérée. Eu efiet,
- -
dee conséquences impoÉantes peuvent être attachées à ce mode
d'ertiaotion (2). S'il s'agit d'une remise de dette, les règles relatives
au rapport et à Ia réduotion sntrent oû ligne de compte. Il eu egt de
même dee règles relatives è la capacité de donner et de reoevoir, etc.
Toutes ces règles ne s'appliquemnt pas, ou seront profondément
modiûées ri, soue la q libération » résultant de la remise du titre, se
trouve un payêment.
On est d'accord en doctring pout recontraltro qu,e c'est ù celui qui
inooqaoa tzl ou tel uoor de libbation qu'incombera la preuve de
son eristence, Cette preuve sera dono, ittdifiéremment, à charge du
ilébilew, dl oéanci,er ou des lirr* Cette solution, aqiourd'hui défi-
nitivement admiee (3), ost oonfome aur principes. La loi oonsacre
la libération; elle ae va pas au-delà. C'est celui gui invoque tel ou
lel moilc de libératiol qui est demandeur, et o'est à lü que revient,
dèr lorr, la oharge do Ia preuve.
Etr yeltu de co qui précède, oo sera doûc âu débiteur, qui sc rstourno
cotrtro sos codébiteuE solidaires, À prouver qu'il y a payêmsnt et tron remise
dê detts; au créencier, qui inyoque lâ révocation pour ilgratitude ou sur-
vsnance d'enlant, à prouver qu'il y a ou remise de dette; aux cohéritiers du
alébiteur à prouvor le même mode d'extirction de I'obligation pour fâire
iouer le lapport ou la réduction ; aux créancieE du créancior, à plouyer le
mmise do dotto pour laire jouer l'ection paulisnno, eto.

Comment oette preuve sera-t-elle laite ? Par tnüæ ooiæ ile ilroü,

(l) §ur la notion de r libérâtion D êt les alillérents ,Loder do libération (modog


d'extiuction des obligetioûr), yoy, tt ÿra, lor 389 à 992.
(2) Disors ici qusles moiies d'ertlnction les plus courants, en cas de r€mise
de titre, sont le pàyem€trt et la romiso do dette.
(3) Pi^NloL et RrpEnr, t. VII, ro 1310; JossEnaND, t. III, no 957; BÀUDRY-
L.r'cÀxrrnrnrs, Obligations, t. IU, no 1782i Huc, t. VIII, no lgr; LÀuRENr,
t, XVIII, no Ast; cômp. touteloic qolrN et C.rnrr,rxr, t. II, no 355, a,r ,|flt.
TITNE IY. LA NEXISE DE I'ETIE 673
-
srü limitrtion d'aucuns sorte. Le fait juüdique est acqwis.. o'est
Ia libération. Il
ne s'agit plus que d,e l'interyr&*. D'ailleurs, la libé-
ration par remise du titro étatrt admise par la loi, la question de
l'6orit ou du oommencement de prcuve par éorit ,p sc posc ptos.
Co qui prScèdo démontle quo le débiteur aura souvont itrtérêt, on ce8 de
paJromotrt, à o:igsr lne quittanco et à. ftfuEet ta rcmisc ilu tarr?. Nous lui
avotrs leconDu co droit (yoy, rürra, no 480), On o[ voit Erirtenânt lÀ raison.

CHAPITRE III.
EFFET§ DE LA REMISE DE DETTE.

684. Rêtout au sulct. hsltlon du pmblèmc. Nous rcve-


- -
ûons à présent à notr.e sujet, apràs nous en être éloigné pour étudier
avec le Code, et parce que I'ordre des matières adopté pal lui est
-
tel une chose essentiellement difiérente de la reniee de dette :
-
la présomption de libération résultant de Ia remise du titre.
En principe,les efrets de la remise de dette, quel que aoit,le rruila
employé pour la réâIirer (renise expreese écrite ou verbale
ou remise tacite par remise du titre de-Ia dette), sorl;t les etels
-
-
proprec ù tout nodo il'dinction iles obligæians. La dette étant étehte,
il en résulte qtu.e tous les aacessoiræ ilispuaisseü égalen eüt el, rLol,am-
meat les stretés reelles e! personneller. Cela est évident en raison,
et cela résout toute difficulté.
Pourtant, Ie Code consacre plusieurs articles aux eftets de Ia remise
de dette (ârt. 1284, 12æ, L287 et t288), artioles qui instituent une
réglementation minutieuse, et qui font donc penser que Ia matiàre
est plus oomplers qu'otr pounait le cmire de prime abord.
Cela est iI, et comment oela se fait-il ?
Cette reglementation minutieuee tient à une ilouble cause: d'abord
au fait que, lorsçr'il y a plusieurs coobligés (débiteurs solidairos,
indivisibles, conjoints, cautions), il se présente une dilEculté, non poitrt
quant aur cffeæ de la remise de del,le, mais qaant ù sa rortrfrr., qaant
à son étenduê cis-ùçis rhs coobligés, difrculté qui, si on va au fond
des choses, ne touche qu'à une guaslioz d'rxrrnpnÉre,rrolr on volorrÉ
quatrt au negotiun luimême et tron quant à ses cfets (voy, infra,
no 686) ; ensuite, au fait que, sur un point très spécial, le rachat
-
d'un oautionnement (art. 1288), le Code a adopté utre solution unani-
mement considérée comme anormale (voy. infta, no 689), et par Jc
fai, ih cette solution, a inéütatrIement été amené à insérer Ia dispo-
sition gui y est relative dans Ia section relative à la remise de dette,
Dr Paor, III. 4|
-
674 r,rvnr IIr. oELtcÀT, ve pÀRT. Ex.Trl{crrot{ DEs oBt.rcÀf.
-
685, Exlrosé tradtttotrnel de la lErtlère. On peut se renaho compto
par ce qui pr{cède que I'exposé du qods quant - aur efrets de la rsEiso de
dett€ doit itt/l,itabla,ment êtro complGre et ditlus. Dos éléûsîls t éthogè$es
§'y mêlort à loisoE i le désordrc on ré8ulte nécGsairsmsût.
C'est ce qui erplique que, pour sortil de ce déÉordrc, h dootrine a été
amenée à fairc dcc dirriar/;iot t c, doE .êLatiors beau,cou,lt phte æmplae.t ea,aolo.
Etle pgde de remise ecprcrce et ile remige raiirr, st ello alistitrSue les trfc,r ds
Ia remi8e al'alir+§ 1â fofmo do la remise ce qui est, pour lo moins, surpre-
nant. Puis elle consaorc la classiflcâtion - de la remise ?G?sorütclla el de la
remise rdetle Ies efets de la remise étant pertiêIs dans ls reEiEe . po§on'
-
nelle r, et ab8olus daDa le lemise r réello D qui, Ioin d'éclaircit h ques-
- cs
tion, ue lait que lâ r€ndre plus oontuse sncore, d'autant plus que les deux
classiÊcations chcoaücr.cû, I'une ant l'at''c. On a nettem€nt I'impres§ion
d'être daûs utr labyrintho.
Cette situation 6§t duo, comme nous allons l'expliquer, au lait qu'o[ a
ouis d'aporcevoir que, dam la questiotr de8 coobligÉs, cs n'€st pa8 une quoE-
lioî, d'oîdt de la remise de dette qü 8e pose, mais bie\ ti[lcry ,,atioî d.
oolordl quant at tugotinm hû-mêmc, il'&eufue, de portéa dudit rcgoriüm.

vé tablê prra,blème qul 8e plo,se : lnterplétatloa do


686. Le
wbûté quart à létendue du « negotlum » ên cas do wbllgés.
avons vu que, rationnellement, les efiets de Ia remise de
- Nous
'dette sont bujoarc les ,nùne\ et, le sori' nécessairemenr. La remise
de dette, étant uD mode d'extitrotion des obligations, éteint la dotte,
et, aveo elle, toug ses accessoire§; un point, c'est tout. Et la meilleurs
preuye en eBt que tout le monde a toujoaB été d'accord en co qui
ooncerrre certtins etets (cessation du oours des intérôts, purge de la
demeure, extinction des stretés reelles : privilègoo, hyPothèques, eto.).
Comment se fait-il que des difrcultés se soient présentées lorsqu'il
y a des coobligés (débiteurs solidaires, inrliviribles, conjointr; cau-
tions), eü uniquêm.nt lorsqu'il y â des ooobligés ? Parce qu'alom,
el, p -
alabbnwü, il se pæe uno {Iresrroz d'rxrnnpnÉrruor DE voloNrÉ
quant au negotiuml'ui-mème, quant à fétundûe de la remire, questiôn
qui nrr,ur.r,rr seulement
- mais fatalement - §ur les efac de
la
remise. Ceux-oi rc$,etlrt iÀentQuts en toute manière ; ce n'est que
lrétendue de la remise, dt negotium, lorsqu'il y a des coobliges, qui
est en cauBe,
Cette question Be pose dund Dæn, loraqu'il y a des coobügée, en
matière de rêmiso aopressa gu'en matière de renise dcirê (et aotam-
ment de remise du titre).
C'6t en mettant à P acant-plan cede qaestinn il'futaptétotion ilc ttola é
ilans lê, « negotiwn » l,ui-mêmn que tlrl.us eîposercns ce qa'on appel)e
ttaditiônnrllement Les s etets » ile ln, remise ile ileæe lorsqu'il y a ilas
coobligés.
Nous examinerons suooeesivement la eituation des coobüg6s lorsque
TITNE IV. _ LÂ RBXISE DE DETIE 6?5

la rrmise ert expresse, et lorsqu'elle est tacite (remire de dette opérée


par voie de remise du titrc). Nous dirons ensuite un mot de la règle
ryéciale édidtée par l'article {288 du Code civil, et du concordrt.
Les Èglea qui suivent s'rpplique[t aussi bien, en cag ile remis6 dr. ,irr6,
lorsque, eoue cette remise, §e cache soit u[ payemont, soit une remise de
alstts.

687. Remlse de dette axpnessê. Par remise c etpresid r,


- aulîetænt
nous entendons toute remise qui s'efiectue que pu remise
dL tibe ile la ildte.

A. Coübitnws solilabes. Lorsque le cr6anoier fait remise de la


delte ù l'un des codébiteurr-solidaires, a m précbe pas nefr,enêü 8a
golarü quant oufr aùtres, se pose la question de savoir quelle est la
portée de son acte quant à oeu:-ci. A-t-il simplement voulu renoneer
à Ia part d'obligation incombant eu débiteur déohargé, ou a-t-il
entendu abandonner complètement ses droits ?
C'est donc bien une questioû il'inttrprétatian ile eolaüé.
Dane I'anoien droit, on admettait, par application du prinoipe que
Ies renonciations devaient être interprétées restriotivement, que, dans
le doute, Ie créancier n'aÿait voulu déchsrgÊr gue le oodébiüeur soJi-
daire à qui il avait fait remise de Ia dette (l). Le Code a déru9é sur ce
point à Ia tradition, et il a déeidé que la remise doit être considér{e
comme s'étendant à toug les codébiteum solidâires (art. 1285, aI. lsr),
à moins que le créancier r'ait æptessément tésctlté EeE droits contro
eu: (même disposition). C'est ce qu'on préoise en disant gue la nemise
de dette est en principe, en matiàre de solidarité, réelle et non person-
nelle, enoore que le créancier ne se soit adressé gu'è I'un des débi-
teurs (2).
676 r,rvnn ru. oBLIc r. P^Rr. ErrrNcrroN DEg oELrGÂT.
-ve
On rellatquola, de uouveau, qu'eû édictâDt c€tte Ègle, lo Code 8e borne
à régler une queation d'iaterprétation ds volouté. Il pésise d'autorité le
poltée du rl,egotivm. Les r efiets r de la remise ne sont que der @wéqrGrlces
de cette question prCcloùlc.
Ls. tei,mat ologb sdopl6o par la doctritre tuÀditionnello (r€Ei§o rdcllc ot pot'
romrttr) æt évid€mmsnt délectuouss. En parlant de remiae . réello , (quoique
on matière de üens personnels, puisque al'obligâtion), on sntond simplemetrt
dire que la rsmiso a un sfrot oôtoln, g6néral, vis-à-vis alo touE leB codébi'
tsuls (t).
' Le, clauc ila dtcnc dct droitr vis-à-vi§ de8 oodébitours doit être erpccrc.
Elle ne peut pas êttr tâcitc, Mais ell6 peut êtro Ysrbals (saul difâcultés de
preuve), car une remiso yetrbâ.le est uno rcmi§s exprogso. LÀ rolliss d oxpr3r8e ,
n'exige al'aüeur8 pas do te!m€6 secrâtentols (2).
Lor.squ'il y e. tcnc ihs thoilt corüi, lea coiwbitewc,lo créanciêr ne psut
plus poursuivre oour-ci que déduction laite de la part de celui à gü remiso
. a été laite (art. 1285, âf' 2)'
Le priûcipe en vertu duquel lo cÉalcier qui a tait romise ds la detts à
I'ur ds codébiteure solidaires eD tÉsêrvâût aes droits contre les autres ne
pout plu8 pouBuivre ceur-ci que sous déduction de la part de celui à qui la
rsmise a ét6 laite, n'ost qu'une appücation d'vr pÂncipc génbd, e\ n^tiàto
de solidarité, en vertu rluquel le céancier ne peut, 8an§ leur oomentsmsnt,
aggrayer La situation des autr€s codébiteuE solidaires (3). Cetts situâtio!
selait aggravés 8i la solution précisée pü I'atticle 1285' alinée ,' n'êxistÀit
pas, eâr les coilébiteurÊ qui, pârcs qu'ils en restent tenu6, auraietrt payé
touto le dottê ns pourraient plus recourir contre celui d'entre oux qui a
bénéffaié ile 1â remise, et Ia leur opposGrait. Q'est parce qu'il s'agit, en I'es'
pèce, d'un principe da&@t qus Ie. cour de câssation a pu l'étondre à le. Itaoc'
odior, quoique la trânsaction no soit pas, on aoi, une remise do detto (4).
La coDséquonce pratique do l'article 1285, eli[éa 2, et de sâ iustiffcatioD'
e6t quo lorrquo lo créancier lait remise do alette à I'u! des débiteurs solideims
avecréssryo ale ses droits contro les autres débiteur, non seulement Iâ roBise
n'est que peraonnelle (afi. 12s5, 1cr1, mai§ aüssi parce que telle
-
elle ne porte quo eur Ia pcr! de co"1.
-
débiteur dâns Ia detts. Toutefois, comms
te céancier De peut, s'it ettend etr mêmo tomp8 réEerÿ€r 8e3 droits pour lo
tout contro les autres alébiteur8, dispoeer de cetto patt §alls l'ârseirtiment
do ceux-ci, il se trouve Gn ré8tité obligé dc iléûÂro c.rrc ?at lors des pour-
suites contrs les autr€s alébiteur8, taute do quoi, le tlébiteur libéÉ per lo
'créancier quant à 8a part ne ls serait pas à l'égard de §es coalébiteurt (5).

' tll Il gerait plua exact de diro que la mmise entrâlne, alans ce cas, uno arccP-
tioitt'communc fvov. civ. Verviere, 10 Eai 1905, Pat., 1905' III' 285).
izi vov. cii. ÿerviers. t0 mdi 1905, Pos., 1905, uI' 285; civ' Brurelles,
e àoîem6re 1905. Pcr,. i906. III.58.
a3l Ce8s.. 18 8e;tem$tl 19dt, motils. P4!., t941' I' 343.
1941. Por.. 194t, I, 343, et Ganal, 30 Beptem-
lEl Vov-'cass..'l8 seotembrd
ln-l isas-- Par.. isas. IÏ. lr. Aililc : ôsag., 17 octobrs 1946, P@., 1946, I, 365,
ôt note É. §rrioxr d'ans'fico. ûii- dc iùispt. bclgc,1947, t59 et 8uiY. voÿ'
t'Xi -
Ti
"tiil
*r*
oue ilu r ilrcit d'élection, accotdé au créancior (a . t2og).
L(;rroue le débiteui cui bénétcie de la remise de dette perotrnelle a comtitué
hypotàôquo, cette hypdthèqu€ subsiste notrobstant Ia libérâtion du cotrstituant'
TITRE IV. _ I,JI REIiISE I'E DETTE ü7
Quid, à présent, deÉ cofioari,;itfis corûîair.t à.I'artic,le ,.285, aliLéa 2? Le
créaÂcier pout-il, Gn d'autres mot8, tout e! réservant ses droits contro lee
âutr€s débitoulE (art. 1285, oI. ,§), convenir en même t6mp8 avec eur qn'dt
tw deota pas ilétbirc daw us pouretitw, la por, ifu übitwr ryi a bé foié
de la remdcc (dêrogation à l'art. 1285, al. 2l l'l,l?
Il import€ esssntiollemetrt de pÉci8e! quelle o8t, exactemont, la portée
d'uno convetrtion cotrtBire à I'article 1285, alitréâ 2.
Obeervou tout d'abord qu'il €ct ceÉain quo l'uticle 1285, alinéa.2r n'eEt
pas d'ordre public. Tout sr laisant applicatio! d'u! pritrcipe générel on
matièrs do Bolidarité (2), iI ne dispose que rslativsmont à des itrtérêts priy68.
Au surplus, la cour de cassetion a bio! précisé qu'il no pouyait êtro porté
atteinte à ce principe I eu détriment des autres psrties, et Eq,ns làüi ûîroî-
üc,,,e,, (gl.
'
Par conséque[t, les conventions contraires à l'a{icle 1285, aliûéa 2, sontr
ea püncipe, Iicitoa. Mais quelle en est exactement la portée ?
NormàIement, que les codébiteuB acceptetrt, par dérogation au droit qu'ils
puiseut dans l'article t285, alinéa 2 (d6duotioû, obligfltohe pout le créancier
lorïqu'il fait rêmiss à l'un ales codêbiteurs, de Ia part du débiteur décLargé),
d'êtro poursuivi8 pout le tout, Bais sans perdre pour cela leur rocours contrs
le débiteur libéÉ.  cela 6e limite strictemotrt, et efiet, ls. cotrvetrtion coL-
traire à I'articlo 1285, âlinéa 2 : renoncia.tion, par les coilébiteurs, à ss pÉ-
vsloir ale cette dispogition qui impose au créancier Ia déduction ds pârt. L€g
coilébiteuls acceptent d'être poursuivis pour lê tout, alors qu'ils ne pour-
raient normalemeut l'êtrre s'il y a lsmis€ do dêtto personûolle à I'un d'eur ;
ils trs renoncert ps!r, pour autant, à lour droit de recoux aontre le débiteur
ribéÉ (4).
l[ais 4rdd si, de plus, ils retwnccr, à ce tccourc? Dans ce cas, on I'obseryera,
il y aura, oû réâIité, doubl€ rEmiso de dette ; la prcmière, laite au débiteur
libé* par le ct{atroier, quaDt au droit de pouEuitæ (art. 1203) ; lâ seconde
(que le cdancier ue pouvait réalisor ssul sâns rÉduirs sa crêaDcs d'autalt,
cs qu'il n'e pas youlu), Iaite au débitoul libéré par 8es codébiteurs, quant
au leoourx que ceux-ci tiennent, en cas de payement, dela loi. Àussi le débi-

en vertu du principe de l'indivisibilité de l'hypothàquê (L^uRENr, t. XXXI,


no 972; LEprNors, t. VI, no 2447). La detto tr'est, en efiet, éteirte qus pout
'Dariio.
(1) Une simpte rliputotion, denr l'âcl€ de rrmise do dotte, do réservo dsr
dniits pour Ie tout contr8 les codébiteur§ serait sanB êtet, car ces derniors cont
en droit, dèr la r€Ilire de dette, de se pÉyalotu d€s stots légaur. ile oetto rtmise,
-Dr{cisés Dar I'article 1285. âlinéa 2.
En drôit égyption (Codâ civ. de t948, art. 4t3, eI. 2, in fri,al, parcillo stipu-
Iation est préyue pcr la loi cllc.m,hu, qui on pl{cis6 d'ailloutE les eflets r: le
débiteu à qui il €8t lait r€mi86 n'€st übéI{ qu'à l'égard du cÉancier; il ne
I'est Da8 à I'érard do ses codébiteuB.
(2)'Voy. cu-prc, m6me numéro, et ceas., 18 septombro t94t, Pûr., 194f, I, 043.
(3) Gers., 18 septembre 1941 pÉcité, motils (p. 345, al. t.t).
{4) C'egt prtcis6ment Ia solutiotr dotrnéo par'-le Code civil égyptien (voy.
rüpra, ên ûoto), on cas de Jripülalior de r$serye des drcitr pour lo tout co[tre
tei aütres débi{eun (ce codehdmettant, comn6 I€ nôtm, qne lt déduction do
la part d[ débiteur libéré I'impose en principe au cÉancier, Iorsquê la rrmiso
esf,perconnelle). La s6ulê difiérenco entre ce négime et le nôtro esa quo dars lo
Drcmior, la stipulation du droit de pourruite poui le tout est Uqabmtiû ollaîit/,
notamment quant à se8 eûet8 tandis que cher nous, il laut utre con?rrÉtbr!.
- -
678 r,rvnr ûr. oBLrcÂT. vo p^Rr. Exrrxcrrox DEg oEl,rcÀt.
-
:teu! libéÉ le Bere-t-il déflnitivement, tsnt à l'égad du u{ancier go'à l'égard
de res consorts. Ceux-ci, per le plopre rsmise de dettc qu'ila lui eccordclt,
fcptcnû.cr, Gn d,i é sa d.,a.; et püeiUe combinaison Ê'enalÿ6e en une ltova-
tion (l).
B. Cotlébitews indicisibbs. feit que It solution de I'ar-
- Du
ticle 1285, alinéa 1or, est, dit-on, contraire aux principes de droit
codmun, orr lefuse généralement de I'étendre aux codébiteurs indi-
visibles (2). La remise faite à I'un des codébiteus indiüsibles, doit
donc être hterprétée comme personnelle à celui-ci.
L'obligation subsiste contro iea autrer, el, porl h ror.r, puisque la dotte
est indivisible, st pâr coû5équetrt notamment d'itrtlivisibilité !atu-
relle non euscaptiblo al'oxécution- partieu€. MaisenoûcasealBet que lo créaûcier
- poulsuiyle les autrcs débiteurs pour lo tout qu'à chæge
!e ponrra tiulcw
odrd à concurrenco de le part du débiteur )ibéré (3).
ED d'autr€s mots, o[ admet l'âpplication exteneive et sous une lorme
s'péciale imposés par la natur€ mêmo als I'obligation - de !'a icle 1285,
alhéa.2, parco qu'en mrtièrr d'inilivisibilité, le droit ds- r€cours du débiteur
qui a payé eristæ aur6i (art. 122r., dernier alinéa, in fra,el, ot quo lo créaDcior
ne psut, sen; le conseûtement des béûéûciailes de ce droit de recours, y
portsr attointo (arg. c pcri afi. 12241.

C. Coilébitews conjoints. La question te se pose pas puisqu'il


-
y a, au fond, deux dettes distinctes. Si toutefois la remise porte sur
toute la dette, avec spéciffoâtion de gon montant intégral, la volonté
du créancier est claire, et Ie codébiteur sera libér6.
D. Caution*. Les principes sont simples. La remise au débiteur
prinoipal proffto- évidemment tux cautions (art. 1287, 1er1, Celle
accordée à la caution ne yaut "1.
que pour ello, et ne déoharge pas le
débiteur principal (art. 1287, al. 2). Tout cela est logique. Eûûn,
celle accordés à I'une des cautions ûo libèrc pas les autres cautions
(art. {287, al. 3).
Da[§ le premier cas, lo cr{rncisr tro pourrait mêmo pâs réselYor Êes droits

(t) Voy. en efret Gaad, 25 juin 1902, Pûr., 1903, II, 349 ; Nancy, z3 juilet 1895,
D. P., t896, 2, 182; cass. lr,, 17 iuin t993. §., 1933, t, 390.
§ans doute, dans cos diû6rents arrêts, existait-il des circonstâDcos do lait qui
démontraient à l'évidence qu'on avait utilisé, pour a[ivor au Ésultat youlu,
le procédé dê Ia novation. ftais nohe penaée'và ptus loin. Nous croyone qu'ii
est impossible d'atteitrdre ce résultat (la r reprise r de la dette par les autres
codébiteurs, eD8uite de la Iibératio! iololc dô I'un d'eur) autrement que par
uûê noyation. On sort, en d'autles mots, de la convontion corltrÂire à I'arti-
cle 1285, alitréa 2 qui laisse subsister la dettc primitiye et on est acculé à
le DoYâtion- - -
(2) BauDny-LacaNrrNERrE, Oüligatioflr, t. III, no 179r. ; Huc, t. VIII, no 138.
(3) Huc, t. VII, no 362 ; BEUDANT, 2ê éd., t, VIII, \o 814. Addc ÀuBny et
Rau, 4ê éd,, t, IV, p. 77, noto 17,
TITRE IV. LA REMISE Df, DETTE 679
-
contrô Ia cautioD. Celle-ci, n'étant qu€ I'accessoire d'un engagement princi-
pal, disparatt avec cst oÂgegement (1),
Lo promier cas susvisé a'est que I'application d€s prinolp€s g6nérâur du
droit. L€B dêuxième et hoisième mottoût r{ellement eû jeu une question
d'interyÉtâtion ale yolonté.
Dans lo tDofuième cas, l€s caution8 no sont paE libérde8, Dêmo si êIlos sont
solidairss (2).
Lo maintien en cause des autres cautiona ne proffte toutêlois pas intégra-
lement au c!éancier. Celui-ci ue peut plus les poursuivro qus sous déduction
do lâ pert do Ia câution décharyÉs (3).
La questioû de savoir Bi cetto règle s'applique lorrqus la caution déchatgéo
E'est engagée oprà les autres oautions, est oorhoyotréo (4).

688. Remlse de dêttê pat nemlso du tltre. Les règles sont


itifiérentts papce que le faü q.ui donnera naissânc -e à l'intapré,tattan
th cobnté est de ûature telle qu'on doi, néceseairement induirs unc
volonté détemrinée du créancier. Loreque le créancier abandotrne
son titr€, iI se met flqng I'imFossililité (sous réserÿê des distinctione
quant à la présomption jwis tantun ot ila jwe qui décou]e de la
remise du titre : voy. saprat to 678) d'encore recouvror sa oréanos.
Ce fait révele clairement ea volonté.

En conséquence :
z{. Le remise du titre à l'rum, des (Ubiteuîs solifubes protte lanyoarc
aux oodébiteurs larf, l28tt) i

(1) yoy. B^uDRy-LÂcANrrNBRrE, Orrirarionr, t. III, no 1193 (et Ios Élérorces),


(2) L^uRENr, t. XVIII, no 373 ; Huc, t. VUI, no 1É0, et-t. XU, ro 238;
B^UDRY-LACANTrNEAtE, Obligdior.r, t. UI, ro 1297; ARNrz, t. III, no 293,
dn fra,' civ. Bnrrelles, 8 troyembre 1905, Por., 1906, III, 58; ciy. TelEonde,
lcEiuillet 1933, Pas., tLg}(, III, 43. La solution est admise, bieu que l'ârti-
cls 1287, a.linéa 3 (qui préciso Ie caractère per8oDnel de la remise laite à I'uno
des cautiotrE) ne renvoie paa à I'articJe {285, alhéa 2, parce qus les motils d6
décider sont, ztrrrotir aurtcadis, les mêmes que ceux qui, on matière alo soüdârité,
juatiÊent I'artic,le 1285, alinéa 2 : ne pa.e aggravei la situation des cautiore
danB Ieur trcourB e[tre ell€s, qu'elles tiennent de lâ loi (*tic.lo 2033].
(31 LAUnENT, t. XXVIII,'nô 287; Huc, l. XII, no i3e; casr. 1rl, 30 mars
t869, r. P.. 1869, t,5tr.
Otr admet toutelois qu'en câs de remise pü,ieuG de la ilette au ilébiteur
pdncipal, le créancier pe'ut stipulor la réserve'de ses drroitE poü le tout contro
la caution, en stipulaDt ea même temps du débiteur qus celui-ci tc îot r?a
opltoccr la'rcmiæ àe ilettc do* it a bénéfcié à la ca$tion, si celle-ci, ayanf payé,
exerce son rccours contro le débitêur principal (Orléans, 6 juill f868, D. P.,
1868,2,224i LAUnENT, t. XXYIII, !o 288). Dans ce cas, e! eflet, les alroits
quo la caution tient, quant à son recours, do la Ioi (art. 2028 st 2029) sont
sauvsgardés (voy. et comp. rüpra, /, petit texte).
§'il y a remise totalo d€ la dêtte au débiteur, et acconl de la caution pour
restor tetrue, oE ne peut analysor parcillo coDvention qu'en une novation par
chaDBsmont de débiteur.
(4) Voy. B^uDRy-LÂcANrrNERrE, t. III, lo 1797, I; LÂuBENr, t. XVIII,
Do 379; Huc, t. VIII, tro t40,
680 r.rvnr tII. oBLrcÀT. v€ PÂRT. ErrrNcrror ttrg oBLrcÀT.
-
.8. II en est de même pour les codébiteuw i;rtil,iattsiblæ et ænioittts;
C. II en egt de même également pour les coultars, dans laus Ies cas
examinés précédsmmoût 1voy. cupro, no 687).
6E9. Racrlat de cautlonneGr€ûrt. L'srtlde 1288 du Code clYtl.
-
L'article 1288 strvisag€ uns hypothèso o,.ra à î@i ittdépædafio tk b -
rcl,,,iæ
do dane.
On suppose qu'uno cautio!, craignânt l'insolvabilité du débiteur, douaude
eu cr{alcier rl'êtm déchargÉe moJrennant pÀyement d'uno ceÉai[e somme,
ct quê 16 créaDcier accept6.
Y a-t iI remise ds dette? Eoilct.tnlrü nor. Il y a contrat modillant ou
étêignart un autr6 contrat (art. 1134, tl. 2), et contrat sllqtoite. Pet ce cotr-
trat, la caution met ûn à son obligation, et le céancior prend les risques
il'iuolvabilité du débiteur, moyennant un lorleit, à 8a chartse. Néânmoin8,
le Code considèro cêtto coEbinaison comme une rumif,c particlh, et oblige le
cù{anci€r à imputer Ia somEe reçus sur l€ montant de Ia dotts principale.
Cetto dispoBition, qu'il est lecils d'éluder, e8t critiquéo par ple6que tous
le$ ruteurl. Ells a pour ellet de supprimer tout pmlit do I'opélation pout
le céancier, et pat aonséquotrt de I'itrciter à ne pas Ie conseEtir.
Ios coobligés, queb qu'ils
- En matiàre cotrcordat,
690. Coûcord.t. de
soieût, ûo sont par libérés (yoy. si.pfa, rtor 672 et 673). La raison on e8t qu'il
ne s'agit pas d'une remiEe de detto nolmale, mâis d'uno opérÀtion ui gcneÀt
lvoy. wpru, ibideml.
qette solution ne s'étetrd pas à I'abattement de cÉÀncÆ consenti crdcürÈ
,ær!, p ls cléarcier à soD débiteur (1). Parsiue situation rs8ts ré8io psr les
efiiclos 1285 è 128r.

(1) Gend. 4 novsmbre ,893. Prt., 1894, II, 83; cesE. lr', 17 juin 186r, D' P.,
l8èi. 1. 2t9 i L^unENr, t. XXVIII, tro 286; PL^NroL êt RPERT, t. VII, no tgt3,
in fi*c.
TT1ts,E CINQIITÈME.
LÂ CONFUSION.

CHAPITRE UNIQUE.
NOTION ET !,dCA,NI§ME.

691. Déânttton. La conlusion æt la réuttion tu,r la nârw tdc, rht deua


qralit4a dc cdawit -a, dc tlébitew. Eremple : j'hérite de moE cr{âncie!, ou
éciproquemeLt, Dans les d€ux cas on €st, à la lois, créaucier et ilébiteur dc
rod-ndzre. Il se produit dono une situation dê fai, qui 6nlèys à la crSance tout
s€ns, touto utilité. Cette situation de lait se traduit rn droir par I'extinction
do !a créarco. Noua yerrotra ultéri€uromont cr quel ænt êt aorùrùct t laoy.
irûÊa, no 69{).

692. Colrdttiols d'appltcatton. Pour que le conlusion 6e produise,


tloi8 conditiotrs Eont requises. Il fuut- :
lo Que les qualitér de créânoier et de débiteur ss r{unisssnt ilarc la mêmc
?eruor.n . Q'æt la condition qui donne ot ocr.i,'6 an phénomèDs juridiqus
qualiû6 confusioD. Âussi cette condition est en quelque sorto a.bsorbéo par
Ia déIlDition do la. oonlüsion ;
20 ou'i t'! cü par, lort de cette réunion, sépor.otiofi tlæ galrdnoinu (læo
r.,§!). Si, dana le ca8 do conlusion par succe$rioû, il y a accepto.iorl, soüt
bénéficc dinoe*airc o\ ,éparodoî ilet patrimaiws lE rid,o ,.r.stt.' art. 878 et
suiv. du Code civil), l'êxtinction deg dettes rc se produit pas, prr.os que,
dans l'un et l'autre cts, iI n'y r pes ds conlusio! des bien8. Le bénéffce
d'invetrtairc et Ia séparation dss patrimoine6 ont pr{ciséme[t pour eflet
d'empêcher cotto conlusion. C'est ce qui explique quo la cr{anco subsiste,
aveo possibilité do r€couvr€ment ;
3o Qu'il s'agisse, enfln, de Ia nrdnc créaice, de la même obligation.
C'ost à tort que l'articls 1300 pârle de ( deux créaûces r. Il y a créatros
üniqü, aonsidérée sous 8e8 d€ux aspects : âctil st pas§ (fl. B'il y a deur
créances, dont les aleux taceE activ€ et psrsive yienûent 8e éutrir Bur la mêmo
tête, il y aum deux conlusions, st non uno BêuIo. L'extitrctio[ ale deux créances
I'une par I'autrc impliqrue la compensation, ot non lâ con usior.

693. Modes de r€illsatlon. Normalem€nt, la conlusion ne se r{alise


qu'à la suite d'une tmnsmi$ion -à titre universel, donc à causo de mort. On

(t) Pr.ANroL et RIpEnr, t. VII, tro t299, en uote I LlunENr, t. XVIU, Do. (85
ot {86.
682 r.rvnr rrr. oELrcÀT, vo pÀRT. trxrrNcrrox DEs oELrcr.T,
-
cite toutelois certaines applicrtiotrs de le conlusion à lâ suit6 d'une trans-
missiotr 6ntre yifs à titrs particulier (1). Mais c€s cas Bont contmvetrés.

694. Etl quel seoE la coduElm conetltus.t.eller aulourdrhuq un


mode d'exthctloû des obu8atioDsl d'accord poù recotrraitre
- O! est parler,
que la conlusion ns constitue pas, à proprement un mode d'extilc-
tion ds I'obligttion, mais un sifrpL obt nclc ù cot aiéct,iot (2), obsttolo qui
dulera auasi longtÆmps que la réunion, sur la même tête, des qualités de
créatrcier et de débiteur, mais n'altérera pas I'existenco même de la c,réance,
qvi §,tbciae. Ello est momeûtanémont ineftcaoe, inutile, puisqu'on ne récu-
pèro pas sur soi-même, ou qu'on n'est pas débiteur de 8oi-même. Tel 6st lo
rrül ellet ale la coDlusion.
695. CoûBéqueûcer. Il réslrlte de cette conception :
- ,
,.o Que uonob8tant I'obstacle ale lait à so! exécution, la créance ! étointo
par coafusion êntre sa Ugne aIê Gompts pour to celcul ds le rdrrfic st pou!
le payement d6 dmi/,s dc rcceccion (3) ;
20 Qus 1â créance r€pr€nd touto sa vi6, touto sa yalour, dès I'instant où
dhpantt l'obstaclo qui eu paralysait l'eterckc, qw mettait le oréatroier darE
I'impo6sibilité al'agir (4).
Cette seconde coûséquêncê trouvs son application dans Ie cag d6 la subro-
gation légale prévu€ per I'articlê 1251, 1o, du Code civil (5), et Iorsque le
eéâncier deyieût I'unique héritier de I'un dee débiteurs solidaircE, ou que
I'un des débiteurs devient hélitier udque du créancier (6).

696. §ttuâtloa de3 ooob[gés. Leg golutions sont doDréGs pÂi I'ar-
ticls 1301. Toutss sont retionDeU€s.-
lo La conlusion qui s'opère dans la personne du rlébiteur principal prttte
à 8€s cautiotrs. La dette &ooe§Boile Bubit néce8sairement Ie même eort que la
dette priDcipale ;
20 La conlusion qui s'opèro ilans Ia pexonuo ds Ia oaution n'e[tralne pa§
l'srtinction ale l'obligation principale, Quoique accessoire, l'e[gagemo[t de
la. caution eat distiuct de celui du débiteur principa.l. Il psut alisparâltre sâ.ng
que l'e[gagement de ce dernier er soit âflocté ;
30 Les codébit€urs solidairB, en cas de co usion ontro Ia personne du
créanoier et oelle d'un des codébiteurs eolidaürr, n'en prottent quo pour lâ
palt et po ion de ce codébitour. q'e6t l'âpplication du principo erpos6 plus
haut (voy. strl,rat r!û 694 et 695, 2o),

(1) Voy. PLANToL et RrpERr, t. VII,YIII, no trs; C0LII{


no t299 ; Huc, t.
et CAPrTÀNT, t. II, no 351, 20.
(2) CoLrN et C^prr^Nr, t. II, no 851; Huc, t. VIII, ro l76i PL^NIoL 6t
RrpEBr, t. VII, Do 1300; L^unENT, t. XVIII, ûo 487 ; cass., 26 octobrê 1962,
Pcr., 1963, I, 259; Bruxelle§, 15 jmÿier 7965,,1. T., 1965, 523; cass. tr.,
ltmai 1926, D. If., 1926, 814.
(3) Cor.rN et CApr?,rNr, t, U, tro s5t; PLANToL et RrpEnr, t, VU, no t300;
Huc, t. YIII, no 177; LÀunENr, t. XVIII, ror 488 et 489.
(4) Huc, t. VIII, tro t76; L^uRENr, t, XYIII, tro 488 et suivatrts.
(5) CoLrN €t CaprrANr, t. II, no 35t, ro,
(6) Aticle 1301, alin6a 3; L^uRENr, t. XUII, uo 490, et t. XVI, no 396.
TITRE V. LÂ CONFUSIOI| 6tli)
-
697. Quectiors spéctalês.
- Yoici,
qui I'imposent sur quelques poitts
À titro complémontâire, ler solutions
spéciaux :
lo Le conlurion stérilise Ia clée.nco, et si eUo deyiert définitive, l,étebt
(voy, ruprc, no 69É). Cett6 extinctio[ s'étend Don BeulsBont aur acco8soir€s
(stretés perotrnsllos ou réellos), mais à tous ler droits qü découlotrt de la
oréance. Ailsi I'aation sn nullité d'un tBité de tutelle tombo lorBquo ta mèrg
tutricô Yisût à mourir (1) ;
20 Le conlusion opère, selon l€s câs, totâtemsrt ou paltisllement ;
3o Le8 offots de le c,onlugion cessent rétroactiyement lorsque la cause qui
Ies a. proaluits est évoquée ou é8otu6 (2).
C'est l'opidotr dominanto. EIIo est oracte dans ses résultats, mais cotrtes-
talle dans son libellé, si on ss rélère à Ia vraie notion alo la Étroactiyité (g).
Gelle-ci ruppose unê situation qui e été originairemeut valabte dall.* h thoit,
et qui e6t ensuito atréa.ûtie. DanB lês câs ellvi§agÉs (anuulation d,acceptatioD
de succession, annulation de testameut, indignité successorale, hériti€r âppâ-
rent), ii u'y a jamâis eu de situation valable doru le droit. Le, conluaion n'e
dora jamai, pu ae produirr. ElIe u'a exi8té guo daDs Io fait (4).
En tout cas, læ iést ltdtt demeurert. La créanco subsiste, ayeo aês acces-
soires-

(r)
(rl 8UlY. ; Huc, t. VIII, no 179 ; BÂuDRy-
4.
(s)
(4) Huc et B^UDnY-L^CANTrNERrE, pr{-
citér-
TITR,E §IXIDIM.
L'IMPOSSIBILITÉ D'E§CUTION.

69E. Srèfo do Ia matièta : lc.s afiIcIêB l Il et I:nA.


Qèglcs multlples brmulécs pat aês dlsposltlons légales. _ -
L'impossibiJité d'erécution est, aur termes de I'article 1302 du
Cods
civil, ua mode d'ertinction des obligations.
Il importe toutefois d'observer que cet artiole, 6smplét6 par I,ar
ticle 1303, formule un ensetnbln ite règtas tès ilfuerces, qo,il iodi.-
pensable de séparer Ies unes des autres si on désire ".t
eû connaltre Ie
!-e.Ds
exact. Ces dispositions légales traitent, en elIet, du principe de
I'impossibilité d'erécution, considéée comme mode â'extinctiou
des
gbligations, principe qu'elles erposent d,ailleurs d'une mrniàre assez
défectueuse. Elles ajoutent d'autre part, à ce principe,
itifibatw
règlæ quli s'y rafrorhuû peut-être, mais za lc
-i*ni
Lû2, eL 2 et at. 4, el l3fil), Ie tout pêle-mêle
itnc' airectê-
^ry 1ry. .*.
ordre. Il est dono indispensable, si on veut avoir une idée "f claire"r"ro
de
la matière qui est d'ailleurs relativement simple _, d;erpooer
avec méthode - Ies guestions qui se posent.
Nous étudiemns d'alord les pfiuipes qui ront à la base de
l,ar-
ticlei.S(D (.* 0SS a 200), et nour parlômnJensuite des règles spéciales
gue le.Code rattache à oes principes, nais
C"i touchent-, etr'réalité,
à des domaines difi6rentg (uoe ZOt à 704).

699. Prlnclpes relatlfs à I'lmpossiblltté d,exécutloa, aoa_


sidérée commc modc &cxtlnctloa des obllgatlons. _ Trois
points doivent être mis en lumière :

..âr.Le -Code_ ne parle que de lo, pcrtê ile la ctnse dze, oomme mode
d'extinotion deo obligations.
a'est là qu'une v:ue fragmantaïe des ohoses. Le véritable mode
--Ce
d'extinction des obligatione dont iI est questiotr dans I'article 1302
est ce qu'on appelle en doctnrLe l,impossibilüé it, wécutian Lorsqu,il
est démontré que I'eréoution de I'obligation sstr imFossible, I,objigâ-
tion s'éteint. Le bon sens commande àette solution 3 6 1,impossib1e,
nyl n'e1t tenu. L'impossibilit6 d'exécution a pour efiet ,"di""t .t
néoessaire d'éteindre I'obligation. Elle libère ie débiteur,
avec les
686 LrvnE rrr. oBlroÀr.
- ve PÀnr. ExrrNcrlox t Es oBLrGÀT'

consêquenoes qui s'attachent à tout mode d'extinction des obliga-


tions, guel gu'il soit.
f,'impossititité d'exéeution est une oonceptiot génlrale qui s'ap-
plique à toutes espèces d'obligations, Soa q9 :oit -l:"r. objet' La
-r"loi ae la chose
ierie dus n'est qu'an cas d'imporsibiüté d'eréoution (l),
qoi ,ooo"*e les obligations dont I'objet est une cluse (r,oy' itfra,
mêminuméro, lill. Q. L'impossibilité iÿctécübn est le crrnr, dont
la pæta itt la el:urrse r'es!' que I'rsnÈcr. Le Code a donc recoun à une
teiminologie défectususe lorrqu'il traite ce mode d'extinotion des
obligations sous le nom de « perte de la ohoee due » (2). Il n'y a pas
se lment des « ohoses » qui peuvent être dues, mais aussi des feits
et dee abstentions, Aux uns et au* autrer s'applique la libération
du débiteur par impossibiliTé d'erécution.
Cette terminologie délectueuse a aussi pow colséquonoe de restreindre'
dorr reo tcnncr, I'application de I'articls l3o2 NZ co|ltt ccTtain,. Et e[êt' €n
veltu de6 prinoipes rou+jccerur de I'impossibilité d'orécution lÿ/oy' infra,
même uumtro' titt. a), tes choe€6 ale genrs ne périssetrt pes t Gerera non
lyoy. t. II, no. 599, litt. .4, 3t 605).
'otrlrlùn!
l,orsqu'ilest at trle chotc dc reff , et qu'elle Yicrt à périr, il y a' en prin-
oipe, pôasibüté pour Ie débiteur de s'en proourer une eutr€' pui§que lec
*at a" g"rt" sont interchangeables, loDgibles' Il n'y a dono-pas impossi
bilité <I'exécution au seDs strict du tems. À ce principe, il existo toutofois
"t
dea ercaptio,.s. Nous avons traite oetts matièrs ir.c,cruo au tome II, no 605,
et à ceits occasion nous aYot§ dircuté certains cas r?Ccdoo' d'impossibilité
d'exécutioD. Nous y rsnvoyons lê lêotour.

Quann y t-t-il impossibililé d'eréoution ? Lorsque


B. Ia chose
périt, àu que ia prestation devient impossible, sa s la faatn ilu ilébi'
ieur, dit I'article i302, alinéa ler. Il faut donc qu'il y ait impoasibilité
d'exécution indépenlante ita fai,t ilu ilébiuu.r, d:ue à un fcit wtbieur,
À. ore ccur, fuætgère.
Ce mode d'extinction des obligations a été étudié dans toute son
ampleur lorsque noua avons traité de la resporcabiliü @nbdrtuclb
(voy. t. II, ad 5€li| à 608, et spéoialement nor 597 à 608). Le lecteur
voudra bien s'y reporter. C'est à cet endroit que nous avong défini
la cause étrangère (no 598)' que nous avons dit quel devait être son
carastère pour pouvoir jouer le rôle d'événemeut libératoire (nor 599
à @2), que nous avons préoisé la mesule dang laquelle elle inûue sur
le sori de I'obligation (no 606), et que nou8 avons d€terniné à gui en

(t) Voy. P[aNIoL et RIPEnr, t. VII, tro t315; IrauRENr, t. XVIII' no 509'
(2) PLÀNIoL, oote au Daltroz, 7892,7,257.
TITRE VI. _ L'IuPoSsIaILITÉ »'rxÉcurror 687

incombe le preuve (no 604) et, enûn, dans quel cas, exceptionnellement,
elle n'entralne pas li}ération (no 607).
Tous ces principes sont applicables noa seulement aur obligatione
qui naissent d'un untrat, mais à ,oûres espècec ù,obligatians.
Rappelons égalsm€nt qu'etr matière d.e dùit et qnû-it4ldt,l'étude r des
causes d'exonération, a été laite sépar$me[t (t, II, !oû tOB4 et suiv.) perco
quo I'iûcidonce du problème cüange quelque peu. Il û'y a pas ü impoE8ibilité
d'orécution, en cetto matièrs, mais cüccncr d'obligæion dc pawt, dispeJ]i-
tion do toute ( ttsponsabilité r. L'obligatiol de réparer no natt quo do le
laute. Qelle-ci dirpardssent par Ia cause étlargÈr€, il n'y a pes iDpossibilité
d'e!écution, DaiE hexistsnc€ de responsebilité, et partant, d'obligation (voy.
t, II, no t034, dr ,lnr).
Mais le principe de I'impossibüté d'erécution roprcrdrdt 6on empi!'e si,
uns lois Iâ REgpoNs^BrLrrÉ a.h.d,e, it y avâit obstacle iryinaiblo à exécuter
le xoDE DE RÉPAnarroN pr*dt (ll,
On raisonnera de mêmê pour toute8 le6 obligations qui no naiEsent pæ
d'un contret. Tartôt, l,loùligctdor ne naltra pes ; tantôt 8otr ,rCcÙtior deviendra
impossiblo, et sntratLele son €xtinctiotr. Une obligation no peut, on eflet,
e'étcindrc qtle si, prÉalatrlement, elle €st n c.

A. L'efret de I'impossibilité d'exécution eat il,énehdre I'obligation.


Lorsqu'il ne §'agit que d'une obligation isolle (ou d,uza obligation
naissant d'un cortra.t : convention unilatérale), I'extinction oe pro-
duit, et tout en reste là. Il n'est même pas nécessaire, lorsgue I'obli-
gation procède d'un contrat, de demander la « résiüation r ou « réso-
lution » du contrat (yoy. t. II, nor 606àæ et 610). Le contrat est
attefut par répercussion I il meurt par voie de corséquence (voy. t. II,
nos 753 et 7ffi, et supru, n@ 389 à 392). Son exécution ne peut plus
être demandée, püsque I'obligation qui en constituait la matièr.e
est déjà éteinte par un mode d'extinction prlopre aur obligations. Le
ootrtrat mêurt de lui-même, üdé de sa substance, et la partie qui
en bénéffcie diepose d'une exoeption péremptoire perpétuelle pour
paralyser toute demande d'exécution. Elle peut rester dans I'expec-
tative, et n'a aucunê initiative à prendre.
Mais il n'en est pas de même sn matière de @noentiîns synatltg-

(t) Ceci-suppose que le mode de réparation prescrit soit rcrtl posriblc. girto!.,
- mode d'exécution de la t{paratior serait seul atteitrt, et laiderait gubtistei
16
le
Is laute initialê-
Même situation d'ailleux en matière dê contmts. Si, pour marquoDent fautil
à uno obligation coûtractuelle, Ie juge a condamné à'tel modeTe rÉDaratiotr
déteEliné, et quo ce mode de Éparatio[ €st ultérieurcmeDt attoint ôar I'im-
poBsibitité d'exécution, Io débiteur ûo sera paa libéré. sans doute pôurra-t-il
excipêr de I'impossibilité rl'srécution dc lq -coîdamnation Mais sa iaute coa-
tractuelle Bulsiste, et- conséqusmment le cr'éancier pourrâ demander au jugB
d-e substituer, au mode de réparation devenu imposiible, tel autre mode-{ri
s'in diquera.
688 LIynE rrr. oELrGÂT.
-
vo PÂRT. ExrrNcrrot{ DE§ oELIGÂT.

îzoti4ws, lorsque I'une des obligations corrélatives est éteinte par


inpossibiüté d'exécution. Cette obügation disparaimant, il rerts à
statuer Bur le sort de I'autre qui, en principc, ou.bsiste, n'est pas
afiectée, C'est alors une ardrc théorie qui entre en jeu, théorie pruprc
aufi confials synallagmati4ues : la thbrie ilee risqaes, et c'est en vertu
de oette théorie (et non par applioation de I'article lt84 du Code oivil :
voy. t. II, nor 606ü4 844 et 880; dMi, ibid., nor 760 et 766) que le
contrat sera dissour, et que tombemnt les obligatiom de I'autre partie,
parce qu'elles manquent désormais de raison d'être, de cause. Il eû
résulte que o'egt Ie débiteur de I'obligation devenue iner6cuta.ble qui
rupportera, aomme æéaræitr de I'obligatiol corrélative, les risques
de l'impossil ité d'exécution' Il n'aura plus le droit de demander
I'erécution deo obligations dont il est créancier.
La théorie der risques a été étudiée lor'sque nous avoas Pré§ênté
Ia théorie d'ensemble des contrats synallagmatiques (voy. t. II,
noi 841 à 856). Rappelons qu'elle comporte ulr'e ilaubb règle la ràgle
"
appücalle dans tous les oontrats qü n'ont Pas Pour objet le transfert
de Ia propriété d'un oorpr certain (qu'on pourrait qualiter le àoit
comman de la matière), et oelle qui oonceme les contrats aÿatrt pour
objet le transfert de la propriété d'un corps certain, orl, précisément
à raison de ce transfert de propriété, le principe de droit oommun
(res perit ilcbiuri : let risques ront pour le débiteur de la prestation
devenue impossible, ænsiléré comtne eéatwi,er ilcs obligæbns ù sa
confrc-partiel esl, rcnçæsé : les risçres sont pour le propriétaire (ache-
teur, coéchangist e), rcs perit domi,ru (ll, Nous reuvoyons à cet égard
le lecteur à nos développements antérieun.
On voit, par oes trois ordres de oonsidérations, que l'article 1302
est, dans son terte, Ioin d'être olair, et surtout complet'
7OO. §ttuattoû de3 coobUÉ,éE lorsqu'll y a tt0lrosElblltté d'exécultoû'
êt €xdEcdon de l'obUÉattoo. Lorsqu'il y a. ollczwt imgotriüliré ta dt-
rion, 1æ principes ne §ont pas modilié8 par lo lait qu'il ÿ a plusieurs coobli-
ggs. Tous l€s débiteurs solidair€8 ou indiYisible8 ou conjoints, aitrsi quo les
câutiottg, sont libér{s. Toutelois, 8i I'impossibilit6 d'cxécution n'afiectæ quo lz
catttio\ cel,l,o situatio[ ûe rcqira. pâ8 sur celle du tlébiteur principal, car Ie
câutiotrnemeDt constitue un engagement distitrct (2).
Ce n'êst que lolrqu'il y e. incréc.iÜtdon implataô/, d faürc (c'e§t'à-dir§ erclu-
§ion de I'impossibilité d'srécution comEe mode al'extinctio! des obligation§)

l{l cê ûui se traduit en Dratique Dsr co r&ultat que le débiteur payemeDt


ils la prosta-
tioi'aeven'ue lmpossible (vtndeûr) âura Ie dmit de poureuivre
-choee.
le du
prli, quoiqo it i,iit tibéré h9 l'o-blilation de livrer la Lâ po e de la chose
vêndÙê est suDDortée Dar I'acheteul.
' -trt-i,'iotJ"ièir;""i
p?u vrai, comme nous Yenons d€ le dire, car l'sngagenent
de'Ë caution, quoiqua distitrit, reste utr etrgagenenl o,ccclrùire.
rtrnr vr. L'rupogsrgrlrrÉ otnxÉcurror 689
-
qu'un problème Bo pos€, Quant aux corl6biteurs solidaireo, la solution Ee
trouyo daDs l'article 1205. La laute d'un alss aodébiteurs ne coD8tituo pas
un oas Îo{uit.
Quart à la csution, il e8t éüdent qu'ell6 n'est pas libé*o par Ia lauto du
débiteirr p ûcipal. Mais le débiteur pri[cipal est libéÉ par lo lait de Ia cau-
tion. §'iI r'!r a pas solidarité onffn, le lâit d'un des débiteurs coûEtitue un
cas lortuit pour l€8 eutreB (1).

700ùis. ObltÉations corrdltloDrelle€ et alteÉmtlve8. La perte de la


-
choss alue €st réBléo, en Eatièrs d'obligâtions conilitioiælhs, par I'artictre tt82
du Coile civil, et en matièr€ d'obligations alte?naadüt par les articlss 1193,
tl94 ot 1195.

701. Règles spécla,les édlctéÊs pat los artlcles 1 12 ct l&)3.


d,ee principes relatils à I'impossil ité d'exécu-
- Indépendommenl
tion, prinoipes que trous venons d'étudier lsupra, to 699), Ies arti-
cles 1302 et 1303 forrnulent, ineérées pâle-mêle dans ces prinoipes,
ùois îègles sphiatÆs. L'une egt relative à uns oêrtaitre ai.tlnuaian
ilcs cotæéquences ile l.a, il,emewe I I'autre détermine, eu égard à cette
pr€mière règlo, la situatioû dtt colcur; la troisiàme, elfin, a trait
aJu, iboits et actions cn hdemniü aaa,clüc à la close pbia seas la fruto
du débiteur.
Nous étudiemns successivement ce8 tmis règles.

7O2. Prcmlère ègle spéolale : atténuatloa des afiets de Ia


demeute. Pour comprendre oette atténuatiotr, il fauü com.menoer
par rappeler - lee efrets de Ia demeure (voy. sur Ia question, t. II,
no 607, et eupra, no 841,
La demeure (retard imputable à faute au dâbiteur dans I'accom-
püssement de son obligation) déplace les risques (voy. supro, no 8il).
CeIa signiûe que lorsque, par application du dmit commua, I'impos-
eibilité d'erécution proffte au débiteur (extinctiqn de eon obligation),
la situation se rcnee$e quand Ie fait qui crée I'impossibilité d'erécu-
tion se réalise pend ût la ihmeure ila übitew. En d'autres termes,
lorsque le débiteur est en demeure
retard coupalle - et précisément
I'imposeibilité d'exécuter
à raison de oe
ne joun plus. ElTe te
- (voy. t. II, no 607, et supla, to &3). Elle ne
übàre plus le débiteur
oonstitue plus une oauge d'exonération. La demeure perpétue, dit-on,
I'obligation. EIle Ia perpétue etr ce sen6 gue I'impossibilité d'erécution
n'a plus d'efiet lüératoire. Le débiteur Eupports le risque de I'im-
possibiüté d'exécution. C'est en cela que, par rapport au droit oom-

vov' Pr'ÂNroL et Rrrrnr' t' YII' no r32o' ot


,l:l âîrlittr f;î.suostio's'
Dr Paor, m, 44
-
690 Lrvnn rlr. oBLrc.l.f.
- ve P^Rr. Exrrltcrror DEg oELrGÀr'

mun, I'ilnpotsibilité d'eréoution « déplace » les risques. - C'est Ia


rançôn de la faute que oonstitue le retard dans I'e:éoution'
La règle iolole eD toate§ matiùes (lotûea eepèces d'obligations et
toutoô êspècer de contrats, mêms en matière de oontrats syaallag-
matiques lorsque la théorie des risques crée une solution opporée à
celle du droit cornmun dans cette sorte de contrats).
Cette règle crée une situation oxtrêmement lourde pour le débi-
teur, mâme fautif à raison du retard. Àussi, le Code y a-t-il apporte
un léger correctif, vrc llgère otténadian. II décide (aÉ. f302' al. 2)
que, tronobstant la prise en charge, par le seul fait du retard, de
l;impoeeibilité d'erécuter, le débiteur pourra néannoins se libér€r
s'il prouve que Ia ohose ftt égaleneat périe chez le créanoier. Dans
oe oas, le créanoier, dit-on, n'a pas à se plaindre, puisque, el tout état
de caure, il ett perdu Ia choee. Il est juste que le débiteur profite
de cette situation. Si cetts preuve e8t rapportée, on eu revieDt dono
au droit commun (libération par impossibilité d'erécution).
qetto prluYe devre êtle lournio par t€ atébitêur al'uns manièro tils ?'gott-
rcnro. C'est un€ nouvelle câuss d'exoûération. Son €xi§tetrce devra donc être
c.raainr. L€s iug€s appÉciorotrt souverahement, mais on teneût compte du
principe qui üent tl'êtr€ lormulé.

Cette attânuation des efiets de la demeure ne joue pas si Ie débi-


teur B'est, par conventioa, chogé ihs cæ fortnits,
En ce qui ooncerne la demelure ila æéuæit, rappelons I'article 1257
du Coile oivil. Les üsques parsent à sa oharge par les ofirer réellee
güües de oonsignation. Celles-oi valent d'ailleurs payement' L'ar'
tiole tit02, nlin{s !' u'est éüdemmeut pas d'applioation.

7O3. Deuxlème règle spéalale , sltuatlon du voleut - Per


exception à la prcmière règle spéciale quê nour venone d'erposer,
le voleur az pe ul j anais se libérq proueant que b clwse fû,t égalù'têü
périe dw b qéancier (afi. 1302, tl. 4). Il reste toujours tenu de la
restitution du prix.
Cette Bolutioû, aveo le seng et la portée que trou§ Iui donnous, a
été empruntée à Pothier (t)' Elle est très dure pour le voleur (2).
Àussi àdmet{n qu'elle ræ peut ê*e inropréüe derciçetnent. Elle

(t) PorEiER, Obligorions, îo 664,

iî,,fi î.'.!tJÿft $:ï§trï:îîi!Ë:


'III, no teis ; Pr^Nrot et RIPERT, t. vII,
",jii#li.lili-{rtilr."J:î.'"ï*liiï,f
ËTü;f-ü;if;iNiià,
!o 1323,
o6t;sqrioîr, t
TrrRE vr. L'rupossIBILIrû o'rxÉcurrox æn
-
n'est applioable ni à l'esæoquoie, ni à I'oüuc ih ænfinue, ni au recel
tl'hbitiæ (L).

Remarquons qu'inil6pendamment du sens préois qus nous doûtrotrs à l'er-


ticle t302, aliÂéa 4 (exception à l'ût. t302, al. 2), lo volour dpond toqiou§
dês câs lortuits €n droit commun, mêmo aÿart toute Eiso oL demeu!€, cai
il a comBis un délit. En matière de délit, ou de quasi-délit, la mise en
derDeure u'est pas !écs8§aire (voy. ,,rpra, no 75,2o). Ls voleur ne peut donc
jcmcir invoquer la perte alo la chose due comme mod€ de libération. Mais,
cn phte, il ne peut pas se pévaloir do I'âttéluatiotr prévue pâr I'article t302,
alinéâ 2.

7O4, Trolslème tègle spéclale .. c€ssilon des drcits et aatloas


cn lndemnlté relatlvcmeat à la chose péde. L'aÉiole 1303
forrnule enfln une tmisième ràgle spéciale en matiàre - de perte de la
choso due (l'uno des æpèces de I'impoesibilité d'erécution : voyez
sulrrc, no 699). Il décide que le débiteur Iüéré aura néanmoins I'obliga-
tion, s'il possèdê quelques droite et aotions on indennité par mpport
à la chose, de les céder à son oréatrcien
Cette règle 6e jultiffe en raison et en équité. On a soutenu que sa
poÉée d'application est foÉ réduite en dmit aotuel (2). C'est un point
qui reste à démontrer. Maig iI est wai que la question est fort com-
plexe. On voudra bien, à cet égard, se reporter à ce que nous disonr
au tomê V, noe 201 el ztL,20 (art. 1934, qui n'est qu'une applica-
tion de I'article 1303), 598 et 600, dz /12e, et eurtout au tome VIII,
to 972, el la note 258, gui meationne l'appücation de I'article l3G?
en de nombreux domqines lorsgu'il y a indemnité iÿ assarante dte
pour Ia chose détruite ou perduo : legs ; donation aveo drcit de retour
conveartionnel l révocation des donations; mpport à suocession;
droit de retour légal; r6duction des donatious pour atteinte à La
réserve I vente nulle ou réeolue, etc. Sigualons toutefois quê I'appli-
cation de I'amiole {303 à I'indem"ité d'aesurance due au débiteur
libéré par I'efiet de I'article 1302 reste discutable ite lege ldo; l'afii-
cle l30i| suppose en eftet des droits et aotions « en indemnité » sans
doute, mais contre des tierc ræponsablæ de la perte de la ehose.
C'est, semble-t-il bien, le seul cae de rulrogation (voy. t. V, nor 598
et 600) auquel le législateur de L804 pouvait songer. Par contre,
ot peut on doit même se demander si I'aÉicle 130t1 ne joue pas
- -
également en cag de réquisition de la chose (l'une des formes de Ia

(1) PLAlrroL €t RrpDnr, t. VII, no 1323; Huc, t. VUI, no 184.


(2)-Voy. sur la : PL N_r-o-L- et RrpERr, t. VII, no {3t9; Huc, t. VIII,
tr -{85.et Euiv.; _question
LÀuRENr, t. XVIU, no. el 5r2i B^uDRy-LÀcANrrNERtE,
Oôligaaiont, t. III, nor t926 et 1927. 'tt
W) LrvRE rtr. oELrG T.
-
vs PÀRT. Ex.TrNcrroN DEs oBLIGÂT'

perte de la chose au sens l'article 1302 : le fait du prinoe), relative-


d,e
meut à l'indemnité due de ce chef. Ce oas, plug otoors que celui do
I'assurance, permet de se demander si un: interprétation large de
llartiole 1303, englobant éventuellement I'indemnité d'assuranoe,
ne s'impose par de nos jourr.
tl 6gf s6rtlin, d'autre part, qu'on oas de perte de la chose, lo oréal-
cier a toujours le dmit de réolamer les ilébris ih la clwse, ot aes accas'
so;res. Dans oe cas, la porte n'est pas totale; elle n'est gue partielle,
et la libération du débiteur ne s'opère qu'à concurrence de ce qui
est perdu.

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