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I. L’émergence de la propriété publique .............................................5
II. La reconnaissance d’une propriété publique ...................................7
III. La consécration de la propriété publique par le droit positif ........9
IV. La nature juridique du domaine public en tant que propriété
publique ...............................................................................................11
A)Valeur constitutionnelle de la propriété publique comme privée
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B) Cependant la propriété publique présente des particularismes ...12
1) ............................. Le principe dit de « l'incessibilité à vil prix »
13
a) ...........................La jurisprudence du Conseil Constitutionnel
13
b) ......................................... La jurisprudence du Conseil d'Etat
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c) ................................. Les transferts entre personnes publiques
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2) Le principe d’insaisissabilité ...................................................17
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INTRODUCTION
Le droit administratif des biens, un droit dédié aux propriétés
publiques
L’administration dispose de moyens d’action, des ressources
financières, de personnel mais aussi d’un patrimoine mobilier et
immobilier sur lequel elle exerce un droit de propriété.
Le droit administratif des biens est un droit administratif spécial qui est
traditionnellement axé autour de 3 thématiques :
1. Le domaine, domaine public et domaine privé qui ensemble
représentent l’ensemble des propriétés appartenant à des
personnes publiques
2. Les travaux publics qui constituent une modalité de créer et
d’entretenir des biens publics
3. L’expropriation qui est une voie autoritaire d’incorporation d’un
bien dans un patrimoine public
Ces trois aspects du droit administratif des biens ont pour point commun
de concerner directement ou indirectement les biens appartenant aux
personnes publiques et qui constituent les propriétés publiques. Ces
propriétés présentent comme caractéristique commune d’entretenir un
lien avec l’utilité publique, de bénéficier d’un droit exorbitant du droit
commun.
Le domaine public et les travaux publics ont pour pendant,
respectivement, le domaine privé et les travaux privés. L’expropriation,
procédure purement régalienne, n’a pas son équivalent en droit privé.
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Trois Codes encadrent ces thématiques :
- Le Code général de la propriété des personnes publiques, dit
CGPPP
- Le Code de la commande publique qui concerne en partie le
régime des travaux publics
- Le Code de l’expropriation
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PARTIE I : LE DOMAINE
PUBLIC
INTRODUCTION
Le domaine public est une propriété publique. Les personnes
publiques disposent d’un patrimoine composé de biens mobiliers et
immobiliers sur lesquels elles disposent d’un droit de propriété au
même titre que les personnes privées.
Les propriétés publiques se divisent en deux blocs : le domaine public
et le domaine privé. Cette courte liste est exhaustive.
Le domaine public est une propriété particulière, elle est affectée à
l’utilité publique, soit à l’usage de tous comme les routes ou les plages,
soit à un service public, par exemple les bâtiments d’une université. Le
régime du domaine public est par conséquent exorbitant du droit
commun. Les personnes publiques n’en disposent pas librement, elles
doivent le conserver intact, en permettre l’utilisation conformément à
son affectation, ce qui implique de ne pas le vendre, de l’entretenir en
bon état, de permettre son utilisation sans obstacle. De leur côté les
particuliers usagers du domaine doivent en respecter l’intégrité et les
règles d’utilisation.
Le domaine privé est assimilable à une propriété privée,
l’administration dispose de son domaine privé comme un simple
particulier mais il est soumis aux règles de propriété publique contenues
dans le CGPPP et définies par la jurisprudence. Ainsi, par exemple, à la
différence de la propriété privée, le domaine privé est insaisissable.
Certains biens relevant du domaine privé ont un régime particulier, c’est
le cas des biens sectionnaux qui sont des biens dont peuvent disposer
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tous les habitants d’une commune, généralement une commune rurale
montagnarde, ou encore les forêts domaniales qui ne peuvent être
aliénées que du fait d’une loi.
L’étude des domaines public et privé des personnes publiques est donc
avant tout une étude de la propriété publique, du moins aujourd‘hui.
En effet l’existence d’un droit de propriété attaché à ces biens n’a pas
toujours été admise avec évidence et sa reconnaissance
constitutionnelle est récente.
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- les biens du « petit domaine » qui sont aliénables car de faible
valeur tels que les terres vaines ou les droits sur les rivières
navigables
Deux exceptions sont prévues à l’inaliénabilité des biens en question,
les sommes destinées à les financer apanages en faveur des puînés
mâles de la Maison de France ainsi que les dépenses de guerre.
Les légistes tels que Loysel et Domat considèrent les biens du grand
domaine comme des res communis choses communes ou publiques. Ils
estiment que le roi ne dispose sur ces biens que d’un droit de
surintendance, un droit de police, un droit de garde mais pas d’un droit
de propriété car ce serait folie que d’attribuer la propriété de ces biens
à quiconque. On estime en effet qu’ils n’ont pas de valeur patrimoniale,
qu’on ne peut en faire le commerce et qu’ils présentent une utilité
commune.
Un édit d’avril 1667 inspiré par Colbert proclame l’imprescriptibilité
du domaine, c'est-à-dire que l’on ne peut l’acquérir par voie
d’usucapion (prescription acquisitive). Qui a mangé l’oie du Roi 100
ans après en rend la plume Loysel.
C’est ainsi avec l’apparition de l’Etat moderne et l’affirmation du
caractère temporel du pouvoir royal que les biens de la Couronne et le
patrimoine personnel du Roi ont été peu à peu dissociés et qu’a été
proclamée la règle d’inaliénabilité. Ces biens doivent demeurer au-delà
de la personne du souverain.
C’est ainsi que va se constituer un patrimoine de l’Etat.
À côté de ce patrimoine va se développer un patrimoine local, les
communes ayant eu le droit de se constituer un patrimoine immoblier
par création ou acquisition (hôtels de ville, hospices, pâturages
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communs qui furent attribués aux communes à la Révolution à charge
pour elles d’en garantir l’usage aux habitants…).
La diversification des interventions de l’Etat, les progrès techniques
vont entraîner une augmentation du patrimoine public (par exemple les
terrains nécessaires aux assises du chemin de fer, les
nationalisations…).
Inversement, le désengagement de l’Etat s’accompagne d’une politique
de cession du patrimoine public. Tel n’est pas le cas cependant du
patrimoine des collectivités territoriales qui voient leurs tâches
augmenter à chaque étape nouvelle de la décentralisation.
Quoiqu’il en soit on reconnaît aujourd’hui l’existence d’une propriété
publique.
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Proudhon, Berthélémy, Ducrocq, Duguit, Jèze affirmaient ainsi
que l'administration n'avait sur son domaine qu'un pouvoir de garde
ou de surintendance.
Thèses propriétaristes
Maurice Hauriou en est le principal promoteur. Il défend l’idée
d’une propriété administrative qui selon lui n’est qu’une sorte de
droit d’usage ou de jouissance plutôt qu’un droit de propriété à part
entière. « La vérité est que cette propriété publique se caractérise
par un ensemble de modifications apportées à la propriété ordinaire
par le fait de l’affectation et détruites par le fait de la désaffectation
».
René Capitant défend l’idée d’une servitude d’intérêt général qui
pèse sur ces propriétés.
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Mais la question de la place centrale de l’affectation peut être mise en
balance avec la détermination législative du domaine public. On peut
citer à cet égard Jean Dufau qui, tout en reconnaissant l’existence
d’une propriété sur le domaine public et le rôle de l’affectation dans la
détermination de la domanialité publique, montre l’influence
grandissante du législateur dans la détermination de la consistance du
domaine public.
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Cité par Jennifer Marchand, La protection financière du patrimoine public, Université des sciences sociales
Toulouse 1 - Master 2 Droit public des affaires 2006
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janvier 1923, Piccioli, à propos des terrains du port maritime d’Alger.
Le Conseil décide que ces terrains appartiennent à l’Etat.
Le Code général de la propriété des personnes publiques (CG3P)
édité par l’ordonnance du 21 avril 2006 adhère à cette thèse
propriétariste. Aux termes de l’article L 1 du CG3P le présent code
s’applique aux biens à caractère mobilier ou immobilier, appartenant
à l’Etat, aux collectivités territoriales et à leurs groupements, ainsi
qu’aux établissements publics.
Les divisions de ce code se basent sur la construction du Code civil :
1. La première partie est relative à l’acquisition des propriétés
publiques
2. La deuxième partie est relative à la gestion des propriétés
publiques
3. La troisième partie les relatives aux cessions
4. La quatrième partie est relative aux autres opérations
immobilières.
Ce code pilote rassemble l’ancien Code du domaine de l’Etat résultat
d’un décret du 28 décembre 1957, des textes épars ainsi que la reprise
de principes jurisprudentiels.
Les codes suiveurs sont notamment le Code de la voirie routière, le
Code du patrimoine, le Code général des collectivités territoriales, le
Code de l’environnement.
NB : Ce code ne concerne que le domaine. Les autres champs de l’étude
du droit administratif des biens, les travaux publics et l’expropriation
codifiée et figurant à la suite du code administratif ne figurent pas dans
le CG3P.
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Une fois ce droit de propriété reconnu s’est posée la question de sa
nature.
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NB : à propos des actions possessoires
Les actions possessoires visées par l’article 2279 du Code civil
aujourd’hui abrogé, avaient pour objet de faire cesser des
troubles dans la possession d’un bien.
Il existait trois types d’actions possessoires :
La complainte (trouble possessoire)
La dénonciation de nouvel œuvre (trouble éventuel)
La réintégrande ou action en réintégration du fond
(dépossession par acte de violence)
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1) Le principe dit de « l'incessibilité à vil prix »
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personnes publiques ; qu'elles font obstacle à ce que le domaine
public puisse être durablement grevé de droits réels sans
contrepartie appropriée eu égard à la valeur réelle de ce
patrimoine comme aux missions de service public auxquelles il
est affecté ; qu'il revient au législateur d'y veiller, dès lors qu'il
est compétent, en vertu de l'article 34 de la Constitution, pour
fixer les règles concernant les transferts de propriété
d'entreprises du secteur public au secteur privé ainsi que pour
déterminer les principes fondamentaux du régime de la propriété
et des droits réels ;
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aliénés ou durablement grevés de droits au profit de personnes
poursuivant des fins d'intérêt privé sans contrepartie appropriée
eu égard à la valeur réelle de ce patrimoine ;»
Remarques :
Le Conseil Constitutionnel cite en premier lieu les articles 6
et 13 relatifs respectivement au principe d'égalité devant la
loi (article 6) et devant les charges publiques (article 13)
puis les articles 2 et 17 de la DDHC. L’article 17 n’est
d’ailleurs pas adapté aux situations de cession de biens
publics puisqu’il concerne les transferts forcés de propriété,
il justifie les expropriations. Le Conseil Constitutionnel a
fait ainsi prévaloir le principe d’égalité sur la protection du
droit de propriété (articles 2 et 17 de la DDHC)
« Et, surtout, il se réfère non plus seulement aux articles 2 et 17 de la DDHC,
mais également aux articles 6 et 13, mettant ainsi l'accent sur le principe
d'égalité devant la loi et devant les charges publiques », Le droit des propriétés
publiques, aspects constitutionnels récents, Rozen Noguellou, AJDA 2013
p.986
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b) La jurisprudence du Conseil d'Etat
Les juges du fond doivent vérifier si la vente au rabais est justifiée par
des motifs d’intérêt général, d’identifier contreparties, leur effectivité
et leur caractère suffisant CE 14 octobre 2015 commune de Châtillon-
sur-Seine.
c) Les transferts entre personnes publiques
Désormais, les articles L3112-1 et 2 permettent des cessions à l'amiable
sans déclassement préalable et des échanges de biens relevant du
domaine public entre personnes publiques.
Le Conseil Constitutionnel n’applique pas le principe d’incessibilité à
vil prix aux transferts de propriété entre personnes publiques.
« Cette dérogation peut surprendre dès lors qu'aujourd'hui les fins
poursuivies par les personnes publiques et les personnes privées ne
sont pas toujours si différentes, notamment lorsqu'il s'agit d'activités
associatives », Le droit des propriétés publiques, aspects constitutionnels
récents, Rozen Noguellou, AJDA 2013 p.986
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L’inaliénabilité du domaine de la Couronne
Comme on l’a vu, à la fin du Moyen-Âge, les progrès de la réflexion juridique et politique amènent à distinguer
le Roi et la couronne : c’est l’indisponibilité.
Parallèlement, les biens rattachés à ladite couronne sont progressivement protégés des dilapidations : c’est
l’origine du principe d’inaliénabilité.
Les résistances médiévales à l’égard des aliénations
La population est hostile aux aliénations du domaine pour des raisons fiscales.
Au Moyen-Âge, l’on considère que le roi doit vivre des ressources de son domaine (finances ordinaires), et ne
recourir à l’aide féodale, origine de l’impôt (finances extraordinaires), que dans des cas exceptionnels. Or, en
diminuant son domaine, le roi s’appauvrissait, et ses sujets risquaient d’en subir les conséquences.
Lorsqu’il acquiert un territoire, le roi promet de ne pas l’aliéner sans le consentement des intéressés, et la
population tient au respect de cette promesse. En particulier, les féodaux rappellent le caractère libre et personnel
de l’hommage (ainsi, lors du traité de Brétigny, en 1360, certains barons du Sud-Ouest protestent en alléguant
qu’il n’est pas possible de les forcer à faire hommage au roi d’Angleterre contre leur gré).
Néanmoins, il n’existe pas de principe d’inaliénabilité à cette époque. La preuve en est que Philippe V le Long,
lorsqu’il révoque les aliénations antérieures en 1318, se fonde sur leur caractère d’excès ou de captation, c’est-à-
dire sur un vice de consentement de l’aliénateur, principe de droit privé, et non sur une règle de droit public.
Naissance du principe d’inaliénabilité du domaine
Les légistes se montrent défavorables à des aliénations qui remettent en cause leur travail de renforcement de la
puissance royale. Ils vont donc élaborer le principe d’inaliénabilité.
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En 1329, Philippe VI convoque une assemblée de notables. À cette occasion, le légiste Pierre de Cugnières
déclare que le roi ne peut aliéner les droits de la couronne, car ils ne sont pas sa propriété.Il en déduit que le
souverain doit révoquer les aliénations faites au détriment du domaine.
En 1358, le dauphin Charles, futur Charles V, qui administre le royaume au nom de Jean le Bon, captif en
Angleterre, prend une ordonnance (confirmée par son père en 1360), aux termes de laquelle sont révoquées toutes
les aliénations faites depuis Philippe le Bel, sauf les donations aux églises. En outre, il est interdit aux agents
royaux de tenir compte des aliénations passées et futures.
Devenu roi, Charles V veut renforcer l’inaliénabilité de manière solennelle. Ainsi fait-il ajouter au serment
du sacre un passage dans lequel le nouveau roi jure de conserver les droits de la couronne.
Finalement, les juristes élaborent la théorie du mariage mystique entre le Roi et la couronne.
De même qu’un mari ne peut pas disposer de la dot de sa femme, dont il est seulement l’administrateur, ou un
usufruitier du bien dont il use et perçoit les fruits,
de même le Roi ne peut disposer du domaine, qui constitue la dot de la couronne.
Désormais le principe d’inaliénabilité du domaine est un principe dedroit public qui existe par lui-même. Il sera
réaffirmé solennellement par des édits au XVIe siècle.
Confirmation de la règle d’inaliénabilité
La règle d’inaliénabilité dégagée à la fin du Moyen-Âge était mal respectée, comme le prouve l’existence aux
XVe-XVIe siècles, d’une dizaine d’ordonnances révoquant les aliénations antérieures et prohibant d’en faire de
nouvelles.
En février 1566 fut pris un édit de Moulins (confirmé en 1579 par l’édit de Blois) qui proclamait de manière
irrévocable et absolue l’inaliénabilité du domaine de la couronne [26].
Cette inaliénabilité s’appliquait au domaine fixe, c’est-à-dire aux dépendances du domaine appartenant à
la couronne lors de l’avènement du roi.
En revanche, le domaine casuel (acquisitions du roi régnant) restait aliénable (sauf incorporation expresse au
domaine ou administration pendant dix ans par les officiers royaux) [27].
L’édit maintenait cependant deux exceptions traditionnelles à l’inaliénabilité, les apanages et les
engagements [28], qui ont subsisté jusqu’à la Révolution.
Un APANAGE (ad panem) est un bien domanial remis à un cadet de la famille royale pour assurer sa subsistance.
Les apanages étaient concédés à titre de fief tenu du Roi. Mais, quoique membres de la famille royale, leurs
titulaires risquaient, au bout de quelques générations, de constituer une nouvelle féodalité (cf. par exemple les ducs
de Bourgogne).
Les premiers apanages étaient modestes, mais, à partir de Louis VIII, ils sont constitués par des provinces entières.
Dès le XIIIe siècle, les légistes font apporter diverses restrictions au statut des apanages :
À défaut d’« hoir de corps » de l’apanagiste, c’est-à-dire d’héritier en ligne directe, l’apanage doit faire retour
à la couronne (principe de réversion, proclamé en 1284).
L’apanage des filles se fait de préférence en deniers ; s’il se compose néanmoins de terres, celles-ci sont
cédées sous condition de rachat.
Dès le XIVe siècle, les légistes soutiennent que le domaine de lacouronne est par nature incommunicable aux
femmes, ce qui les empêche d’hériter des apanages (ex : en 1477, Louis XI s’empare de la
Bourgogne, apanage du duc Charles le Téméraire, celui-ci ne laissant qu’une fille).
Lorsqu’un prince d’une branche cadette accède à la couronne, sesapanages sont réunis au domaine.
L’application des ces règles a assuré le retour de la plupart des apanages à la couronne. Par ailleurs, le roi se
réserve désormais certains droits dans les apanages (monnaie, impôts, justice... ).
Un ENGAGEMENT est une aliénation domaniale révocable consentie à quelqu’un qui a prêté de l’argent au roi.
L’institution, apparue à la fin du Moyen-Âge, sera réglementée par le premier édit de Moulins.
Quatre conditions étaient exigées pour qu’il y ait engagement :
les besoins financiers du royaume pour nécessité de guerre (ou d’absolue nécessité),
le paiement comptant,
une faculté perpétuelle de rachat par le roi, et
la passation de l’acte par lettres patentes vérifiées par le Chancelier et par la Cour du Parlement .
2
relative à la modernisation et à la simplification du droit et des procédures dans les domaines de la justice des
affaires intérieures.
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3
le régime des action possessoire était prévu par les articles 1264 à 1267 du Code de procédure civile.
Également abrogés.
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Ces contreparties pouvant se traduire notamment par l’engagement de créer des emplois ou, à défaut, par
l’obligation, pour l’acheteur, de rembourser à la commune le prix du terrain évalué par le service des domaines.
« Le juge administratif a considéré que la cession par une commune d’un bien faisant partie de son patrimoine
privé, pour un prix inférieur à sa valeur, ne saurait être regardée comme méconnaissant le principe selon lequel
une collectivité publique ne peut pas céder un élément de son patrimoine à un prix inférieur à sa valeur à une
personne poursuivant des fins d’intérêt privé, lorsque la cession est justifiée par des motifs d’intérêt général et
comporte des contreparties suffisantes, ces contreparties pouvant se traduire notamment par l’engagement de créer
des emplois ou, à défaut, par l’obligation, pour l’acheteur, de rembourser à la commune le prix du terrain évalué
par le service des domaines ». Commune de Mer rendu le 25 novembre 2009, le Conseil d'Etat revient sur les
conditions dans lesquelles une commune peut céder à une association un bien immobilier en dessous de valeur
vénale. Résumé : 135-01-03-02 Une collectivité publique ne peut céder un élément de son patrimoine à un prix
inférieur à sa valeur à une personne poursuivant des fins d'intérêt privé que lorsque la cession est justifiée par des
motifs d'intérêt général et comporte des contreparties suffisantes. Conditions remplies en l'espèce, s'agissant de la
cession à prix minoré à deux associations culturelles franco-turques d'un ensemble immobilier relevant du domaine
privé d'une commune, dès lors que l'opération a pour objet d'assurer une meilleure insertion d'habitants d'origine
étrangère au sein de la commune et d'améliorer les conditions de circulation en centre-ville et qu'elle a pour
contrepartie suffisante l'affectation du terrain à l'édification de locaux destinés à permettre à ces associations de
mener à bien leurs projets dans le respect de leur objet statutaire qui est de favoriser l'intégration de la population
d'origine turque dans la commune.
La Haute Assemblée énonce en effet que « la cession par une commune d'un terrain à une association locale pour
un prix inférieur à sa valeur ne saurait être regardée comme méconnaissant le principe selon lequel une collectivité
publique ne peut pas céder un élément de son patrimoine à un prix inférieur à sa valeur à une personne poursuivant
des fins d'intérêt privé lorsque la cession est justifiée par des motifs d'intérêt général, et comporte des contreparties
suffisantes », Conseil d'Etat, 25 novembre 2009, Commune de Mer c] MM. Pépin et Raoul.
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Le Conseil Constitutionnel se réfère toujours aux articles 2 et 17 de la DDHC comme fondement à ce principe,
mais on peut noter ici une évolution.
Il invoque également à l’article 6 de la DDHC (principe d'égalité devant la loi) et à l’article 13 de la DDHC
(principe d’égalité devant les charges publiques).
Cependant, dans une décision du 8 avril 2011, Lucien M., le Conseil constitutionnel a confirmé la solution
consacrée le 3 décembre 2009. Ayant à apprécier la constitutionnalité de l'article L. 2411-12-1 du code général
des collectivités territoriales qui autorise le transfert gratuit des biens d'une section de commune, le Conseil
constitutionnel a jugé que cet article ne méconnaissait pas les exigences constitutionnelles en matière de
propriété Cons. const. 8 avr. 2011,
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