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Professeur Dioh
2018/2019
REDACTION
Introduction
Dans le langage courant, l’expression droit des biens n’est pas suffisamment explicite
contrairement à celle de droit de la famille ou de droit des contrats. L’ignorance ne concerne
que la terminologie car nul n’ignore le contenu de cette matière du droit civil qui traite de la
composition du patrimoine et du régime de ses composantes. Le droit des biens aborde des
questions importantes de la vie quotidienne. Il est néanmoins difficile à cerner car la notion de
bien progressivement, s’est éloignée des réalités matérielles. La notion de bien est proprement
juridique. C’est dire qu’il s’agit d’appréhender le juste rapport existant entre les personnes et
les biens.
Les autres sciences humaines au premier rang desquels figure la philosophie, la science
politique et la science économique qui appréhendent les relations qui se nouent entre les choses
et les personnes, parlent de valeurs, d’échange, de richesse, de marchandise tout au plus de
propriété lorsqu’elles s’interrogent sur ses fonctions économiques et sociales ou sur son
fondement philosophique.
Du point de vue de la sociologie, il y a lieu de préciser que dans les sociétés traditionnelles où
la terre constitue l’essentiel des biens, celle-ci est beaucoup plus sacralisée et humanisée que
dans les sociétés modernes où elle fait l’objet d’une appropriation publique ou privée.
La plupart du temps, seules les choses mobilières peuvent faire l’objet d’une appropriation
individuelle. Généralement, les biens ne forment pas une catégorie juridique distincte, ils sont
associés aux statuts juridiques des groupes qui les produisent et les commercialisent selon leur
place dans la société. Un droit ne peut donc porter sur une chose mais, est toujours la projection
d’un pouvoir de la personne. C’est pourquoi dans ces types de société, on rencontre plutôt un
ensemble de relation foncière que le droit foncier. Dans nos sociétés modernes, le statut
sociologique des sujets de droit est masqué derrière les catégories abstraites que sont celles des
propriétaires ou de personnes juridiques.
Sous l’angle historique, il semble que c’est avec le droit romain, sous le règne de Numa au 7 e
siècle avant J.C que la propriété collective se serait transformée en propriété familiale puis en
propriété individuelle préfigurant celle du code civil. Le droit de propriété inaliénable entre
citoyen romain a été reconnu dans la loi des douze tables c’est-à-dire vers 450 avant J.C.
Mais ce n’est qu’en l’an 212 que l’empereur Caracalla permis à l’ensemble des populations de
l’empire de bénéficier de la propriété. A la suite des invasions barbares, le système féodal
s’installa durablement dans l’ancien droit français. Les seigneurs s’attribuaient la propriété de
leur fief (domaine éminent) et ne reconnaissaient aux tenanciers qu’un droit d’usage et
d’exploitation (domaine utile) en contrepartie d’importantes et diverses redevances.
Avec le code civil, et la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, la terre est revenue à
ses exploitants sonnant ainsi le triomphe de la philosophie libérale et individualiste. Cette
évolution sociologique et historique a été utilisée au 19e siècle par la philosophie marxiste pour
justifier à la fois l’idée d’un communisme primitif et la nécessité d’y revenir en combattant la
propriété individuelle lorsqu’elle a pour objet la terre, les bâtiments, les moyens de production
dont les revenus sont tels qu’ils intéressent la société.
Dans un régime socialiste, les moyens de production appartiennent à l’Etat ou à des structures
coopératives et laissent peu de place à la propriété privée aux fins d’assurer les besoins du plus
grand nombre et faire diminuer l’exploitation de l’homme par l’homme.
En revanche, pour les économistes libéraux, la propriété privée est le véritable moteur de la
production et de la satisfaction de l’intérêt général. Ce débat idéologique n’a pas manqué
d’impacter dans la doctrine juridique. Certains juristes et particulièrement Duguit ont défendu
l’idée que la propriété ne doit pas être un droit subjectif conçu dans l’intérêt exclusif de son
titulaire mais devrait avoir une fonction sociale. La jurisprudence (c’est l’ensemble des
décisions rendues par les juridictions et qui ont reçu l’onction des juridictions supérieures) a dû
également définir les cas où l’exercice du droit de propriété pouvait dégénérer en abus. Le
rapport au bien a été marqué par cette longue évolution contrastée, partagée entre un
accroissement de l’accession à la propriété tant mobilière qu’immobilière et la création de
nombreuses restrictions aux prérogatives des propriétaires pour des raisons d’intérêt général.
Chapitre premier : La notion de bien
Section première : définition du bien
Si dans l’entendement courant, la notion de bien renvoie à celle de chose matérielle, il va sans
dire que le juriste ne saurait s’en accommoder. La définition de la notion s’est faite de manière
graduelle avec les temps. Le droit romain ne recourait qu’à la terminologie de chose (res) qui
désignait indistinctement à la fois les choses et les biens. La doctrine moderne distingue les
deux notions. Elle préfère donner à la notion de chose une signification corporelle d’ordre
matériel au sens courant et à celle de bien, une signification juridique correspondant quelque
peu à l’image juridique de la chose.
Elle a retenu plusieurs critères pour déterminer le rattachement à la catégorie des biens. Les
auteurs du 18e et du 19e siècle s’attachent en majorité pour définir le bien au critère de l’utilité.
Ainsi Portalis affirme : « Les choses ne seraient rien pour le législateur sans l’utilité qu’en tirent
les hommes ». De la même manière, Delombe estime : « Il n’y a de bien, pour nos
jurisconsultes, que ce qui peut servir à l’homme ». Cette conception utilitariste est reprise par
la plupart des grands auteurs contemporains. Pour certains, le mot « bien » aurait plusieurs
significations et dans une première, qualifié de plus ordinaire, il renverrait aux choses qui
servent à l’usage de l’homme et qui lui permettent de satisfaire ses besoins soit directement en
les utilisant elles-mêmes en en tirant les fruits soit indirectement en les échangeant contre
d’autre chose plus à même de répondre à leur désidérata. Toutefois, ce critère de l’utilité bien
que nécessaire, n’en demeure pas moins insuffisant car elles sont nombreuses, des choses utiles
à l’homme mais insusceptibles d’être qualifiées de bien puisqu’intrinsèquement indissociable
de la personne humaine. A l’image, des organes humains tels que les reins, les yeux etc.
Le critère demande donc à être affiné c’est pourquoi la doctrine s’est évertuée à convoquer un
autre critère pour arriver à la qualification de bien. Ainsi donc, la chose doit être susceptible
d’appropriation. Sous cet angle, les biens seraient donc : toute chose qui, pouvant procurer à
l’homme une certaine utilité sont susceptibles d’appropriation privée. L’utilisation du double
critère de l’utilité et de l’appropriation revêt plusieurs atouts. Tout d’abord, il permet d’élaguer
de la catégorie des biens les choses appartenant à tous sans exclusive à l’image de l’air que nous
respirons, du soleil etc. Ensuite, il permet de qualifier de bien, une notion plus abstraite que
sont les droits portant sur les choses. Les deux notions de bien et de droit doivent être réunies
puisque les choses ont moins de valeur en elles-mêmes que les droits qu’ils valent à leurs
titulaires. A vrai dire, ce sont les droits qui ont une valeur qui constituent les biens et non pas
les choses elles-mêmes.
Enfin le dernier critère utilisé tient à la valeur et dans cette perspective, serait des biens : les
choses ayant une certaine valeur. Malgré tout, il serait hasardeux de ramener les biens à toute
chose ayant de la valeur. Elles foisonnent les choses présentant une certaine valeur mais qui ne
sauraient être regardé comme des biens. Ainsi en est-il par exemple du sang humain.
Au final, aucun critère pris séparément, n’est satisfaisant. C’est pourquoi la définition la plus
convenable est celle qui consiste à regarder comme des biens, les choses qui sont susceptibles
d’une appropriation de la part de l’homme puisque présentant pour lui une certaine utilité et qui
sont donc dans le commerce juridique.
Le droit des biens peut être regardé comme la partie du droit civil qui traite de la composition
du patrimoine et du régime de ses composantes. S’il faut raisonner sur les biens d’une personne,
le regroupement dans ce qu’il convient d’appeler le patrimoine est caractéristique. S’il faut
raisonner sur les particularités distinctives des différents biens que toute personne peut
éventuellement acquérir, c’est leur classement en catégorie qui constitue le préalable nécessaire
à la mise en œuvre des diverses classifications disponibles.
Paragraphe 1/ Le patrimoine
Au sens courant, avoir du patrimoine c’est être riche. A l’instar du vocable bien, il fait l’objet
d’une acception différente sous l’angle du droit où il renvoie à l’ensemble des droits et des biens
appartenant à une personne dès lors qu’ils sont pourvus d’une valeur pécuniaire. En quelque
sorte, il se compose pour chaque homme de tous ses droits, ses créances et ses dettes. La notion
de patrimoine doit son identification à deux illustres auteurs du 19ème siècle : Aubry et Rau. Elle
est liée indissociablement à la personne étant considérée souvent comme sa représentation
pécuniaire. Ce lien détermine tant la qualification que les caractères du patrimoine.
A/ Les contours du patrimoine
Enfin, chaque personne n’a droit qu’à un patrimoine. Une telle règle correspond à la théorie de
l’unicité du patrimoine. Elle prive de toute protection, ce qui serait tenté de mettre certains biens
à l’abri des poursuites potentielles des créanciers. Malgré tout, la théorie a été critiquée.
2- Critique de la théorie
On a pu reprocher à cette théorie classique du patrimoine de confondre tous les biens et toutes
les dettes d’une personne dans une unité abstraite sans s’interroger sur l’utilité de distinguer
l’affectation de ses biens. Du reste, la multiplication des personnes morales démontre que la
pratique contractuelle et la loi ont pu s’accommoder dans certains pluralismes juridiques et
économiques du patrimoine.
De façon générale, les biens renvoient aux droits réels qui, tous comme les droits personnels
sont des droits patrimoniaux. Autrement dit, ayant une valeur économique susceptible de
profiter à une personne et composés de biens corporels et incorporels. Mais si les droits
personnels appréhendent un rapport juridique entre deux personnes, un lien de droit, les droits
réels sont des droits dont est titulaire une personne et en vertu duquel elle exerce directement
et sans intermédiaire un pouvoir sur une chose. Ces droits se classent en deux grandes
catégories : les droits réels principaux (droit de propriété et ses démembrements) et les droits
réels accessoires à un droit personnel et qui permettent de garantir l’exécution des droits
personnels (hypothèque, gage, antichrèse, droit de rétention, privilège). Le créancier qui a un
droit réel peut l’opposer à tous puisqu’il est valable erga Omnes. En plus il vaut à son titulaire
le droit de préférence lui permettant d’être préféré au titulaire d’un simple droit personnel. Mais
également un droit de suite qui permet au créancier, titulaire d’un droit réel d’exercer celui-ci à
l’encontre de quiconque détient la chose. Cela étant, la loi ne peut appréhender chaque chose
en particulier. Elle procède par regroupement en utilisant plusieurs méthodes dont l’application
d’une seule et même règle de droit à tous les biens présentant les mêmes caractères. A partir du
moment où le patrimoine est composé de biens et de droits extrêmement variés, il importe de
procéder à leur classification. Sur ce plan précis, si la classification principale renvoie aux
meubles et aux immeubles, il n’en reste pas moins qu’il ait des classifications secondaires.
En vertu de l’art.516 du code civil, tous les biens sont meubles ou immeubles. Un meuble est
une chose qui peut bouger ou être déplacé alors que l’immeuble est une chose immobile et fixe.
Si du point de vue physique, la différence entre meuble et immeuble est évidente, il reste qu’elle
ne vaut que pour les biens corporels.
D’une part, le meuble affecté et l’immeuble auquel il est attaché doivent appartenir au
même propriétaire. D’autre part, ledit propriétaire doit avoir décidé de créer un rapport
de destination entre eux selon les procédés prévus par la loi. Ces procédés sont au
nombre de deux. Tout d’abord, l’affectation d’un meuble au service et à l’exploitation
d’un fonds pour son exploitation commercial, industrielle ou agricole. Selon l’article
524 du Code Civil « doivent être regarder comme immeubles par destination les objets
que le propriétaire a placé pour le service et l’exploitation de ces fonds ». Néanmoins
ne bien ne doit pas servir la personne mais bien le fonds lui-même.
Par ailleurs la jurisprudence exige que le bien soit réellement utile à l’exploitation du
fonds.
Ensuite, le propriétaire est sensé selon l’article 525 du Code Civil avoir attaché à son
fonds des effets mobiliers à perpétuelle demeure. Il s’agit essentiellement d’élément
ornementaux (tapisserie, boiserie, porcelaine, tableau d’art. peu importe que le meuble
soit utile au fonds, il suffit seulement d’une attache se manifestant par des faits matériels
d’adhésion apparente et durable.
L’article 526 du Code Civil répertorie plusieurs catégories d’immeubles de ce type. Tout
d’abord les droits réels immobiliers qui sont des droits réels dont un tiers peut être
investit sur la chose d’autrui. Il s’agit des droits réels principaux à l’exception du droit
de propriété (emphytéose, servitude) et des droits réels accessoires sur un immeuble
pour garantir une créance (hypothèque, antichrèse, privilège). Ensuite les actions
immobilières qui renvoient à l’action du propriétaire revendiquant entre les mains d’un
tiers le bien immeuble dont il a prouvé qu’il avait la propriété.
Il s’y ajoute les actions sanctionnant les droits réels immobiliers (actions possessoires,
action confessoire, action en résiliation, action en résolution…).
b) Les biens meubles
Tout comme les immeubles, ils peuvent être classés en trois catégories.
Les titres aux porteurs, parce que la créance est incorporée dans le titre, sont des meubles
par nature à l’image des billets de banque. De même, les meubles immatriculés
(aéronefs, bateaux) sont des meubles par nature mais dont le régime se rapproche de
celui des immeubles par nature sur le plan du transfert de propriété ou de l’hypothèque.
L’on peut également mentionner les meubles meublants qui sont destinés à l’usage et à
l’ornement des habitations (lit, table, tapisserie etc.)
Ce sont des immeubles par nature mais qui, en raison d’un certain nombre de
considération vont être regardés comme des meubles. C’est qu’il est possible
d’envisager un bien non dans son présent (immeuble) mais plutôt dans son futur
(meuble). Exemple : les récoltes sur pied. C’est que de façon exceptionnelle, que la
volonté humaine puisse conférer à un bien sa nature mobilière ou immobilière.
L’énumération faite par l’article 529 du Code Civil est sans aucun doute incomplète.
Nonobstant cela, cette catégorie englobe : les droits de créance à l’exception des
créances mobilières, tous les droits réels portant sur des immeubles à l’exclusion du
droit de propriété qui se confond avec le bien sur lequel il porte, les droits d’associer
dans les sociétés, les droits intellectuels.
2- Les intérêts de la distinction
Ils résident essentiellement dans le régime juridique applicable. Ainsi, il en est plus facile de
procéder à l’aliénation des meubles qu’à celle des immeubles pour lesquels il existe une
publicité organisée (inscription aux listes foncières tenue à la conservation foncière). De même
la détermination de la juridiction compétente en cas de différend portant sur un bien ne se fait
pas de la même manière, selon qu’on est en présence d’un conflit portant sur un meuble ou un
immeuble pour lequel, par dérogation à la règle de la compétence du tribunal du lieu de
résidence du défendeur, c’est le lieu de situation de l’immeuble qui est pris en compte. De
même, les règles relatives à la possession diffèrent selon qu’elles portent sur un meuble ou
immeuble sans compter que la saisie est beaucoup plus aisée en matière mobilière qu’en matière
immobilière.
3- Les raisons de la distinction
A l’appui de la distinction meuble, immeuble, plusieurs raisons ont été avancées.
Primo, les raisons sentimentales, puisqu’à tort ou à raison on considère que l’homme est plus
attaché aux immeubles.
Secundo, la plus facile localisation de l’immeuble.
Tertio, la valeur plus importante sur le plan pécuniaire de l’immeuble. Seulement à l’heure
actuelle, ce dernier argument doit être considéré avec beaucoup de circonspection. Si à
l’époque, il valait son pesant d’or, force est de reconnaitre qu’aujourd’hui, il est bien des
meubles ayant une valeur financière extrêmement élevée c’est notamment le cas des objets de
joaillerie tels que les bijoux en diamant, en émeraude et autres pierres précieuses ou des œuvres
de célèbre peintre comme Picasso, Rembrandt…
Paragraphe 2/ Les distinctions secondaires
A ce niveau, il est possible de se focaliser sur la matérialité de sorte que les biens corporels se
distinguent des biens incorporels.
Le bien corporel a une consistance physique, une nature complète comme l’automobile, la
maison.
En revanche, le bien incorporel est immatériel et abstrait à l’image des parts sociales ou des
actions dans une société commerciale.
L’on peut également se fonder sur le fait de se détruire ou non à l’usage. Sous cet angle, les
biens consomptibles se distinguent des biens non consomptibles. Dans cette catégorie, il y a
une nette opposition entre les choses qui se consomment au premier usage telle que la monnaie
pour la consommation juridique et les denrées alimentaires et les choses qui résistent à un usage
prolongé à l’exemple de la bicyclette, du téléphone portable, des chaussures etc.
L’intérêt de la distinction réside entre autres dans le régime du prêt. C’est ainsi que le prêt d’un
bien non consomptible suppose la restitution dudit bien à l’échéance. Lorsque quelqu’un vous
prête un véhicule, pour une période donnée, vous avez le devoir, à la fin, de le lui restituer.
Par contre, le prêt d’une chose consomptible par exemple un sac de riz requiert le
remboursement au terme convenu d’un sac de riz de même qualité ou sa contrevaleur en espèce.
Dans le premier temps, on est en présence d’un prêt dit à usage alors que dans le second on est
en présence d’un prêt dit de consommation. Les biens peuvent être également classés en se
focalisant sur leur interchangeabilité, on parle aussi de fongibilité. De ce point de vu, les choses
fongibles sont celles qui existent en très grande quantité et qui peuvent se substituer les unes
aux autres à l’image des stylos que nous utilisons, des pièces de monnaie ou des billets de
banques de même valeur. A l’opposée, les biens non fongibles appelés aussi corps certains
présentent un caractère exclusif par exemple, la Joconde de Léonard de Vinci qui est un célèbre
tableau d’art avec la particularité que la dame qui y est représentée, quel que soit l’angle
d’observation, donne l’impression qu’elle vous regarde. Dans certaines circonstances
particulières, une chose fongible peut devenir un corps certain. S’il est vrai que les exemplaires
d’une même édition d’un roman sont interchangeables, il est tout aussi vrai que le fait que
l’auteur en ait dédicacé un ou plusieurs exemplaires permet de les individualiser. Ce faisant, cet
exemplaire ou ces exemplaires dédicacés deviennent alors des corps certains.
• L’incorporation par adjonction qui concerne les cas où les deux meubles ont été unis
pour former un tout mais où il est possible tout de même de les séparer. Par exemple un
diamant appartenant à X qui a été ajouté à une bague en or appartenant à Y. L’article
566 du Code Civil prévoit que le tout appartient au propriétaire de la chose principale
qui devra tout de même verser à l’autre la valeur de la chose ajoutée.
• L’incorporation par la spécification qui correspond à la situation où une chose qui
appartient à une personne est modifiée par le travail d’une autre qui y a ajouté en
matériaux. Par exemple : une grosse bague en or apporté au bijoutier pour qu’il la fende
en deux plus petites, est propriétaire par accession, celui de la matière qui doit cependant
s’acquitter du prix de la main d’œuvre.
• L’incorporation par mélange suppose la présence de deux meubles unis pour n’en
faire qu’un sans qu’ils puissent être séparés. En pareil occurrence, sauf existence d’un
accord, le législateur prévoit que la nouvelle chose appartient aux deux à proportion de
la quantité, de la qualité et de la valeur de chacune des choses apportées.
• La servitude naturelle est une charge qui va s’imposer eu égard à la configuration des
lieux. Autrement dit, sur un fonds. Cette charge pèsera en considération de son
emplacement géographique, de sa position dans l’espace. Par exemple les servitudes
liées à l’écoulement naturelles des eaux.
• Les servitudes légales quant à elles sont celles qui sont imposées par la loi dans un
intérêt privé à l’image de la servitude de passage ainsi que celles liées aux distances à
respecter en cas de plantation ou de construction. Soit plus souvent d’utilité publique
puisque tenant à des préoccupations d’intérêt général à l’images des servitudes liées au
passage de câbles pour par exemple la fourniture en énergie.
• Les servitudes du fait de l’homme sont celles crées par la volonté humaine. En effet
il est permis à toute personne d’établir une servitude c’est-à-dire une charge imposée à
un fonds au bénéfice d’un autre fonds. Elles peuvent être constituer de trois manières.
Tout d’abord par titre, la seule limite à la liberté contractuelle étant de respecter l’ordre
public et les contraintes imposées pour les servitudes. Ensuite, par usucapion pour les
servitudes apparentes et continues uniquement. Enfin, par destination d’un bon père de
famille autrement dit, l’aménagement entre les deux fonds appartenant au même
propriétaire va devenir une servitude parce qu’à la suite d’une session il y aura
dorénavant deux propriétaires différents.
Lorsque l’on tient compte de leur mode d’exercice, les servitudes peuvent être classées en trois
rubriques.
• L’article 689 alinéa premier permet de distinguer les servitudes apparentes des
servitudes non apparentes. La servitude apparente est visible alors que la servitude
non apparente ne présente pas de signes extérieurs d’existence (mécanismes de
fourniture des énergies qui passe par le sol).
• Enfin, la doctrine distingue les servitudes positives des servitudes négatives. Les
servitudes positives permettent au propriétaire du fonds dominant d’effectuer des actes
sur le fonds servant (les servitudes de passage). En revanche, les servitudes négatives
quant à elles obligent le propriétaire du fonds servant à ne pas faire quelque chose
(servitude de ne pas construire).