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ISAGO

EAP 2
DROIT FONCIER
INTRODUCTION GENERALE :
Avant le contact du Cameroun avec la civilisation occidentale, la terre, comme partout
ailleurs en Afrique, était inaliénable et sacrée. Elle appartenait aux dieux et les humains n'en
étaient que de simples usufruitiers. « La terre était l'objet de culte surtout dans les régions de
civilisation agraire. Elle est considérée comme une divinité génitrice dont la mission est de
pourvoir aux besoins des hommes qui l'occupent »1.
À notre sens, cette conception « paresseuse » de la terre doit être définitivement
abandonnée, parce qu'elle ne rend pas compte de la finalité de la terre dans l'histoire de
l'humanité. La terre a toujours été utilisée comme un instrument de production et d'échanges.
Depuis que la terre est devenue un objet marchand, l'accès à la propriété, attestée par
la détention d'un titre » foncier, est devenu l'objet d'enjeux économiques et sociaux. En effet,
la détention d'un titre foncier peut faciliter l'obtention d'un prêt bancaire. Certaines banques
camerounaises, comme la Banque Internationale du Cameroun pour l'Epargne et le Crédit,
accordent plus facilement des prêts bancaires, en vue de la construction à leurs clients,
lorsque ceux-ci fournissent, en outre, comme garanties, leurs titres fonciers2. Du point de vue
de la représentation sociale, c'est la détention d'une propriété immobilière qui confère la
respectabilité et la qualité de notable.
Nous savons également que, le foncier constitue un enjeu économique majeur. Il est
d’ailleurs au centre des politiques agricoles, de Développement Rural et d’aménagement
Urbain. Bref, les choix des politiques foncières ont un impact déterminant sur le
développement des territoires.
Ainsi, nous pouvons définir le foncier comme l’ensemble des rapports qui
s’établissent entre les hommes et l’Etat pour l’accès à la terre et son contrôle.
En réalité, le foncier est une contrainte majeure à l’investissement.
Pour bien appréhender la question foncière en matière agricole, il faut rappeler
l’histoire du foncier dans notre pays (I), et par la suite, parler de la réglementation et des
procédures d’obtention du foncier en vigueur (II).

I- LE CADRE JURIDIQUE, POLITIQUE ET INSTITUTIONNEL DU


FONCIER CAMEROUNAIS.
Le cadre juridique, politique et institutionnel du foncier au Cameroun indique les
prérogatives des personnes sur la terre, les modalités d’appropriation, d’utilisation et de
transfert des droits sur la terre.

I.1- L’historique régime foncier au Cameroun : le Torrens act


Sir Richard Robert Torrens est né en Australie, et son père, le colonel Torrens, était
un des fondateurs de la colonie de South Australia. En 1856, alors qu'il exerçait les fonctions
de directeur général de l'enregistrement (Registrar general), la lecture d'un article dans un
journal local, attira son attention sur les lourdes charges financières qui pesaient sur les
colons australiens, du fait de la législation foncière anglaise.
Celle-ci se caractérisait par la difficulté de transférer la propriété immobilière. En
réalité, la volonté de Sir Robert Torrens était surtout de fixer les droits de squatters

1
G.A. KOUASSIGAN, « Objets et évolution des droits fonciers coutumiers », Encyclopédie Juridique de
l'Afrique, Les Nouvelles Editions africaines, Abidjan, Dakar, Lomé, 1982, p. 30.
2
Source : entretien avec un Fondé de pouvoir de la BICEC, le 13/82004.
australiens, propriétaires d'immenses parcelles de terres, soumis journellement aux
empiétements et à l'action des bandits et des pillards de toutes nationalités. Sir Robert
Torrens, ancien directeur des douanes, conçut alors le projet d'appliquer à la vente du sol, un
système8 analogue à celui appliqué à la vente des navires. Le dispositif principal de l’Act
Torrens était de définir l'origine de la propriété à l'aide d'une purge spéciale qui sera
consacrée par l'immatriculation. Il s'agissait en premier lieu pour le propriétaire qui voulait
tirer le meilleur parti de sa terre, d'en asseoir la propriété, de la délimiter et de fixer d'une
manière irrévocable son droit à l'égard de tous, en le consacrant dans un acte public.
À l'indépendance du Cameroun sous mandant français le 1er janvier 1960, les
nouveaux pouvoirs publics camerounais modifièrent la procédure et le fonctionnement du
régime de l'immatriculation, par décret n° 66-306 COR du 25 novembre 1966. Ce dernier
décret fut abrogé par le décret n° 76-166 du 27 avril 1976 fixant les conditions d'obtention du
titre foncier.
Dépouillée de tout aspect judiciaire depuis la réforme de 1983, la procédure actuelle
d'immatriculation est essentiellement administrative. Elle est facultative. Les conditions
d'obtention du titre foncier sont régies par les articles 3 à 21 du décret n° 76-165 du 27 avril
1976. Deux possibilités sont offertes aux particuliers désireux d'accéder à la propriété privée :
ils peuvent, soit, solliciter la transformation de certains actes: actes d'acquisition de terrains
inscrits au Grundbuch; actes d'acquisition des terrains, selon les règles de la transcription;
arrêtés d'attribution définitive d'une concession domaniale; livrets fonciers, ou des certificats
d'occupations; jugements définitifs, constitutifs ou translatifs de droits réels; conventions
entre Africains passés sous le régime du décret du 20 septembre 1920; actes d'acquisition des
freeholds lands, en titres fonciers, soit, solliciter, l'immatriculation des parcelles de terrains
du domaine national, occupées ou exploitées.

I.2- Contenu et enjeux


Il porte sur la distinction faite par le Cameroun entre les catégories des terres: les
terres du domaine public, celles du domaine privé de l’Etat et celles du domaine national.

I.2.1- Le régime des terres du domaine public


Les terres du domaine publics sont celles qui sont placés sous l’autorité et la gestion
de l’Etat et soumis à un régime dominé par les principes du droit public.
Il s’agit de terres affectées à l’usage direct du public ou des services publics.
Leur régime ne pose pas de difficultés particulière en ce que l’article 2 de
l’ordonnance 74/02 du 6 juillet 1974 après les avoir indiqué les déclare inaliénable,
imprescriptibles et insaisissables.

I.2.2- Le régime des terres du domaine privé


Les terres du domaine privé sont celles sur lesquelles l’Etat ou les particuliers ont un
droit de propriété reconnu. La particularité de ce régime est que pour être reconnu comme
propriétaire, il faut avoir une certification officielle de la propriété appelée titre foncier
délivré par les services compétents du Ministère des domaines, du cadastre et des affaires
foncières (MINDAF) conformément à une procédure décrite par le décret de 1976 modifié en
2005.
La conséquence est que sans ce document, la personne n’a aucune prérogative
juridique sur la terre qu’elle-même ou sa famille occupe depuis des années.
L’autre conséquence est que sans titre foncier, toute transaction sur la terre (vente,
location) est interdite.
I.2.3- Le régime des terres du domaine national
Les terres du domaine national sont celles qui ne font partie ni du domaine public, ni
du domaine privé de l’Etat ou des particuliers. Elles sont constituées de deux grands blocs :
- les dépendances de première ;
- et deuxième catégorie
Les dépendances de première catégorie sont constituées des terrains d’habitation, des
terres de cultures, de plantations, de pâturages et de parcours se traduisant par une emprise
évidente de l’homme sur la terre et une mise en valeur probante. Elles peuvent faire l’objet
d’une appropriation privative par immatriculation directe.
La deuxième catégorie de dépendance est constituée de terres libres de toute
occupation. Aucune transaction n’est juridiquement possible sur cette portion de terres et les
populations n’y ont normalement aucun droit.
Le domaine national est placé sous la garde de l’Etat qui l’administre en vue d’en
assurer une mise en valeur rationnelle. C’est sur celui-ci que se cristallisent les problèmes et
les débats sur la réforme foncière.

II- LA REGLEMENTATION EN VIGUEUR CONCERNANT LES AFFAIRES


FONCIERES AU CAMEROUN

II.1- Les principaux textes généraux sont:


- La loi n°96/06 du 18 janvier 1996 portant révision de la constitution et qui proclame
dans son préambule l’attachement du Cameroun au droit de propriété et à sa protection;

- Loi n° 80-22 du 14 juillet 1980 portant répression des atteintes a la propriété foncière
et domaniale
Yaoundé le 14 juillet 1980
Le président de la république
(é) Ahmadou Ahidjo
- Loi 85/29 du 04 juillet 1985 relative a l’expropriation pour cause d’utilité publique et
aux modalités d’indemnisation.
Yaoundé le 04 Juillet 1985
Le président de la république
(é) Paul Biya
- Les ordonnances 74/01 et 74/02 du 6 juillet 1974 et leurs textes modificatifs (loi de
1980 portant répression des atteintes à la propriété foncière et domaniale, loi du 26 novembre
1983 modifiant les dispositions de l’article 5 de l’ordonnance 74/01 du 6 juillet 1974 etc.)

- Décret n° 76.165 du 27 avril 1976 fixant les conditions d’obtention du titre foncier
modifié et complété par le décret n° 2005/481 du 16 décembre 2005.
Yaoundé, le 16 Décembre 2005
Le président de la république
(é) Paul Biya

- DECRET N° 2003/418/PM DU 25 FEVRIER 2003 FIXANT LES TARIFS


D’INDEMNISATION DES CULTURES

II-2. Les textes spéciaux sont :


- Ceux qui traitent les questions foncières de manière incidente. Pour l’essentiel, ils
reconnaissent des prérogatives sur les terres que ne prévoient pas la législation foncière
(prérogatives sur les terres des forêts communautaires, RFA et DMA). Il s’agit de:
- La loi n° 2001/001 du 16 avril 2001 portant code minier
- La loi n° 94/01 du 10 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche
et son décret d’application.

III – LES PROCEDURES FONCIERES


III-1 – L’immatriculation directe : dossier et procédure
1. Que veut dire immatriculation directe ?
C’est la procédure de reconnaissance des droits fonciers sur les terrains du domaine
national de 1ère catégorie, c’est-à-dire mis en valeur avant le 5 août 1974.

2. Que la composition du dossier ?


Juste une demande d’immatriculation signé en quatre exemplaire dont l’original est
timbré et mentionnant : les noms, prénoms, filiation, domicile, profession, régime
matrimonial, nationalité, nom et description détaillée de l’immeuble.
Attention : tout terrain traversé par une route ou une rivière fait l’objet d’autant de
demandes qu’il y a de parcelles.

3. Où dois-je retirer la demande ?


L’imprimé de demande d’immatriculation se retire à la sous-préfecture ou au bureau
de chef de district, ou au service départemental des affaires foncières.

4. Comment faire obtenir un titre foncier en six mois ?


– Déposez la demande bien remplie à la sous-préfecture ou chez le chef de district.
Attendez au plus trois jours pour réclamer un récépissé. Gardez votre récépissé, car l’autorité
transmettra votre dossier à notre service départemental des affaires foncières dans un délai de
8 jours.
– Le chef de service départemental des affaires foncières fera publier dans les 15 jours
qui suivent, un extrait de votre demande. De concert avec le sous-préfet ou le chef de district,
il fixera la date de la descente de la commission consultative pour constater l’effectivité de la
mise en valeur de votre terrain. Après le bornage, vous devrez payer les frais de bornage
auprès du receveur départemental des domaines contre quittance.
– 30 jours après, le délégué départemental du MINDAF transmet votre dossier
complet du délégué provincial à l’attention du chef de service des affaires foncières qui
l’inscrit dans le registre provincial de suivi des réquisitions d’immatriculation, lui affecte un
numéro, examine sa régularité, le vise le cas échéant et établit un avis de clôture de bornage
qui est publié par le délégué provincial dans le bulletin provincial des avis domaniaux et
fonciers. Votre dossier est alors transmis au conservateur foncier du lieu de situation de votre
terrain.
– Trente jours après la publication de l’avis de clôture de bornage de votre parcelle, et
en l’absence de toute opposition ou tout litige, le conservateur foncier de votre ressort
procède à l’immatriculation de votre terrain sur le livre foncier, et vous délivre une copie
(duplicatum) de titre foncier après que vous aurez payé la redevance foncière auprès du
receveur ainsi que les timbres y afférents.

5. La commission consultative est-elle un passage obligé ?


Oui. Seule cette commission au sein de laquelle se trouve un géomètre assermenté du
cadastre, est compétente pour constater l’occupation du terrain.

6. Quand-est-ce que le géomètre procède au bornage du terrain ?


Dès que la commission consultative constate que l’occupation du terrain est effective.

7. Le géomètre peut-il procédé seul au bornage ?


Non, toujours au sein de la commission, et en présence des riverains. Il ne peut non
plus procéder au bornage les samedis et dimanches, les jours fériés, ou bien la nuit.

8. Dois-je suivre le dossier entretemps pour que ce délai de six mois soit respecté ?
Normalement, vous ne devez pas courir après votre dossier et mettre la pression sur
les agents publics d’une manière ou d’une autre ; cela donne souvent lieu à des trafics et des
arnaques dont vous pouvez être victime. Cependant veillez à ce que toutes les pièces et tous
les frais légaux demandés à chaque étape soient disponibles à temps.

9. Au terme du processus, quel est le document que le conservateur doit me remettre ?


Il doit vous remettre une copie du titre foncier encore appelée duplicatum.

10. Et s’il m’arrive de perdre ma copie de titre foncier, puis-je en obtenir une autre ?
Oui, mais il faut auparavant saisir le tribunal d’un dossier comprenant le certificat de
propriété et le certificat de perte, pour qu’il vous soit délivré une ordonnance vous autorisant
à demander une autre copie du titre foncier. Muni de cette ordonnance, vous vous rendez
chez le conservateur foncier.

III-2 – L’immatriculation directe : qui fait quoi ?


11. Que fait le sous-préfet ?
Il reçoit votre demande, délivre le récépissé, transmet le dossier au service
départemental des affaires foncières, et préside les travaux des commissions consultatives.

12. Que fait le service départemental des affaires foncières ?


Il instruit le dossier d’immatriculation, rapporte les travaux de la commission
consultative, veille à l’effectivité de l’avis au public, participe au règlement des litiges, met
en forme le dossier administratif.

13. Que fait le service provincial des affaires foncières ?


Il contrôle la régularité du dossier et appose le visa réglementaire, prépare la
publication de l’avis de clôture de bornage dans le bulletin provincial des avis domaniaux et
fonciers, instruit le dossier de règlement de litiges à soumettre au gouverneur de la province.

14. Que fait le conservateur foncier ?


Il inscrit vos droits dans le grand livre foncier, délivre une copie du titre foncier
(duplicatum) au requérant individuel ou au chef de la collectivité des requérants.

15. Que fait le gouverneur ?


Il examine et tranche les litiges fonciers liés à l’occasion de la procédure
d’immatriculation.

16. Quel est le rôle du ministre des domaines ?


Il examine et tranche le recours contre les décisions du gouverneur.
17. Quel est le rôle de la Cour suprême ?
Elle examine et tranche les recours contre la décision du Ministre des Domaines.

18. Le titre foncier peut-il être annulé ?


Une fois établi, ce document devient intangible, inattaquable et définitif. Cependant sa
nullité peut être constatée par le ministre des domaines et des affaires foncières si :
1 - Plusieurs titres fonciers ont été établis sur un même terrain.
2 - Le titre foncier a été établi arbitrairement sans suivre la procédure réglementaire
ou sur la base d’une procédure autre que celle prévue à cet effet.
3 - Le titre foncier a été établi en partie ou en totalité sur le domaine public, le
domaine privé de l’État ou une collectivité publique.

III-3 – Le titre foncier : particularités


Le titre foncier n'a qu'une force probante relative et il constitue un acte administratif,
susceptible de faire l'objet d'un recours pour excès de pouvoir.
Aux termes de l'article premier du décret de 1976, le titre foncier est la certification
officielle de la propriété immobilière.
Sous réserve des dispositions des articles 2 (alinéa 3) et 24 du présent décret, le titre
foncier est inattaquable, intangible et définitif. Il en est de même des actes constatant les
autres droits réels attachés à la propriété.
L'enregistrement d'un droit dans un registre spécial appelé Livre Foncier implique
l'immatriculation de ce droit et le rend opposable aux tiers.
Dans cette disposition, on retrouve la technique habituelle de rédaction des textes
juridiques : dans le premier alinéa, est énoncé le principe selon lequel « le titre foncier est la
certification officielle de la propriété immobilière ». Ce principe est immédiatement suivi à
l'alinéa 2, par deux exceptions, qui en tempèrent la portée : « sous réserve des dispositions
des articles 2 alinéa 3 et 24»; cependant ses trois attributs subséquents sont soulignés, à savoir
: son caractère inattaquable, intangible et définitif.

19. Le titre foncier peut-il être retiré ?


Un titre foncier peut être retiré par le ministre des domaines et des affaires foncières
seulement s’il constate qu’il y a eu une faute de l’administration au cours de la procédure de
son établissement, dans le strict respect des délais réglementaires.

20. Les titres fonciers annulés ou retirés deviennent-ils tous invalides ?


Oui, seule la procédure pour les rendre invalides diffère.

21. Mes droits ont été lésés par une immatriculation, que dois-je faire ?
Vous ne pouvez malheureusement pas avoir de recours sur le terrain concerné. S’il y a
eu dol (i.e. fraude), vous ne pouvez engager qu’une action en dommages-intérêts contre le
fraudeur.

22. Peut-on rectifier un titre foncier ?


Oui, en cas d’erreur matérielle (voir lexique) ou d’omission commise dans le titre de
propriété produit par le conservateur ou dans les inscriptions opérées par ce dernier. Celui-ci
est la personne habilitée à effectuer ces rectifications. Toutefois, seul le Premier Ministre peut
autoriser une rectification qui porte atteinte aux droits d’autres personnes.
23. Puis-je faire une opposition à l’immatriculation d’un terrain dès que j’en prends
connaissance à travers la publicité faite à la sous-préfecture ?
Oui. Dans ce cas, il faut saisir immédiatement le sous-préfet ou le chef du district,
président de la commission consultative.

24. Comment puis-je faire une opposition à l’immatriculation d’un terrain après la
publication d’un avis de clôture de bornage ?
Il faut saisir le conservateur dans un délai de 30 jours après la parution de l’avis de
clôture de bornage dans le bulletin provincial des avis domaniaux que publie mensuellement
chaque délégation provinciale.

25. Combien coûte la descente de la commission consultative ?


Un projet de texte est actuellement en cours d’élaboration pour réglementer les frais.
Ces frais tiennent compte de l’éloignement du terrain par rapport au service local du
MINDAF, et porte sur le transport des hommes et du matériel. Pour l’instant, il est demandé
au président de la commission de fixer des taux raisonnables.

III-4 – Les divers frais à payer


26. Quels sont les autres frais payables selon le cas ?
– Ouverture du dossier d’immatriculation : 3000 F payable chez le receveur des
domaines de la localité.
– Redevance foncière : c’est la somme qu’il faut payer pour retirer sa copie de titre
foncier, fixé au taux suivant :

Immatriculation directe :
- 5 F/m² dans la zone urbaine (minimum à percevoir 5000 F) ;
- 1 F/m² dans la zone rurale (minimum à percevoir 3000 F).

Morcellement des propriétés existantes :


- 2% du prix d’achat en cas d’acquisition onéreuse ;
- 1% de la valeur vénale énoncée par le notaire en cas d’acquisition gratuite.

Transformation d’un acte en titre foncier :


1% de la valeur de l’immeuble calculé sur la base des terrains domaniaux dans la
localité.

Fusion des titres fonciers :


1% de la valeur vénale des immeubles à fusionner.

Hypothèque et privilège :
- de 1 franc à dix millions de francs : 1% ;
- de dix millions à cent millions : 0,75% ;
- de cent millions à cinq cent millions : 0,50% ;
- à partir de cinq cent millions : 0,3%.

Mutations totales :
- par vente : 2% du prix d’achat ;
- par décès : 0,50% de la valeur vénale déclarée de l’immeuble ;
- par échange : 1% de la valeur énoncée par l’acte notarié ;
- par apport au capital de société : 1% de la valeur des actions ;
- par donation entre vifs : 1% de la valeur énoncée par l’acte notarié.

Inscription des baux :


-1% du montant total des loyers calculés sur la durée du bail.

Radiation, prénotations, commandements :


- 5000 francs par titre foncier (taux forfaitaire) ;

Relevés des certificats de propriété :


- relevé immobiliers : 5000 F par titre foncier.

Inscription ou examen des oppositions :


- 3000 F (personnes physique) ;
- 5000 F (personne morale).

IV – LES PROCEDURES DOMANIALES

IV-1– La concession

27. Qu’entend-on par concession ?


C’est la procédure par laquelle l’État autorise toute personne qui le désire et qui a un
projet de développement à le réaliser sur une période de 5 ans, sur un espace du domaine
national de 2e catégorie (voir lexique).

28. Quel dossier composer ?


Une demande en trois exemplaires sur des formulaires spéciaux à laquelle il faut
joindre la photocopie de la carte nationale d’identité ou du permis de séjour, les statuts de la
société le cas échéant et le mandat qui la représente, le croquis du terrain en quatre
exemplaires ; le programme de remise en valeur faisant ressortir les étapes de sa réalisation ;
un devis descriptif et estimatif des travaux à réaliser. Ce dossier est à déposer auprès du chef
de service départemental des domaines compétent contre récépissé.

29. Comment se déroule une concession ?


Elle se fait en deux phase : sur une base provisoire d’abord, ensuite sur une base
définitive.

30. Comment est attribuée la concession provisoire ?


1. Sur convocation du préfet saisi par le chef de service départemental des domaines
qui a reçu votre dossier, la commission consultative descend sur le terrain, et transmet au
ministre en charge des domaines un procès-verbal avec un avis motivé sur le statut juridique
du terrain et la faisabilité du projet sur cette parcelle.

31. Qui est autorisé à accorder une concession provisoire ?


– moins de 50 hectares : le ministre en charge des domaines ;
– plus de 50 hectares : le Président de la République.

32. Quelle est la durée de la concession provisoire ?


Le requérant a 5 ans pour réaliser son projet selon le cahier des charges signé avec le
préfet.
33. Quand se termine la concession provisoire ?
Elle se termine avec le constat de la mise en valeur réalisée ou non selon les clauses
du cahier de charge.

34. Si je n’ai pas respecté les clauses ?


Au vu du procès-verbal de constat par la commission, le préfet peut proposer soit la
prorogation de la durée de la concession provisoire, soit qu’on vous demande tout
simplement de quitter les lieux.

35. Quand puis-je bénéficier d’une concession définitive ?


Dès que la commission constate que vous avez respecté les clauses, le préfet propose
la concession définitive si vous êtes de nationalité camerounaise, ou alors un bail
emphytéotique si vous êtes un étranger.

36. La concession définitive donne-t-elle droit au titre foncier ?


Effectivement, vous avez droit à un titre foncier.

37. Combien coûte une concession sur le domaine national ?


1 F le mètre carré.

IV-2 – Lotissement domanial

38. Qu’est-ce qu’un lot domanial ?


C’est une parcelle de terrain issu du lotissement (voir lexique) d’un terrain
appartenant au domaine privé de l’État ou de la commune.

39. Qui peut obtenir un lot domanial ?


Toute personne physique ou morale, publique ou privée, camerounaise ou étrangère.
Mais pour les étrangers, l’acquisition de terrain est interdite en zones frontalières.

40. Quel est le principe de la vente d’un lot domanial ?


D’après la législation de 1974, c’est la vente par adjudication.

41. Comment se passe l’adjudication publique ?


Elle est effectuée par une commission présidée par le préfet 30 jours après la
publication de l’avis au public comportant les détails de la vente. Le procès-verbal de la vente
est ensuite homologué par le ministre en charge des domaines.

42. On parle aussi souvent de la vente de gré à gré ?


C’est une dérogation à la règle qui ne peut être utilisée que si l’adjudication publique
peut compromettre le souci de justice sociale.

43. Comment se passe la vente de gré à gré ?


1 - Il faut d’abord obtenir l’autorisation du ministre à travers une demande faite sous
le couvert du préfet. En cas d’accord, le ministre signe une décision autorisant la vente et
fixant le prix à payer à la caisse de receveur des domaines.
2 - Après paiement, le ministre signe un arrêté approuvant la vente. Cet arrêté donne
le droit à l’établissement d’un titre foncier.

44. S’agit-il d’un titre foncier spécifique ?


En quelque sorte, parce qu’il comporte une clause dite « résolutoire ». Vous ne
pouvez pas disposer entièrement du terrain tant que vous ne l’avez pas mis en valeur, dans
une période de trois ans conformément au cahier de charges.

45. Quel est le dossier à composer pour la vente de gré à gré ?


Une demande en quatre exemplaires dont l’original est timbrée ; une procuration
lorsque le demandeur est mandataire ; un exemplaire de statut ou de l’acte constitutif s’il
s’agit d’une société ; les plans du terrain en quatre exemplaires ; l’avis du préfet
territorialement compétent.

N.B. : Attention ! Vous êtes en train d’acheter un terrain ? Demandez un certificat


de propriété auprès du conservateur pour vous rassurer que ce terrain dispose bien d’un
titre foncier valide.

IV-3 – Les attributions sur le lotissement domanial


46. Et si je ne mets pas le terrain en valeur dans une période de trois ans ?
1 - Le préfet établit un constat de non mise en valeur et l’adresse au ministre chargé
des domaines.
2 - Le ministre chargé des domaines prononce votre déchéance sur la propriété de ce
lot.
3 - Dès cet instant, le lot ne vous appartient plus, il est retiré et attribué à une autre
personne susceptible de le mettre en valeur.

47. Y a t-il un retour possible ?


L’arrêté de déchéance est un acte administratif susceptible de recours dans les
conditions fixés par la loi.

48. Quand parle-t-on de cession ?


L’État peut céder des dépendances de son domaine privé à des personnes morales de
droit public. Cette cession est prononcée par décret.

49. Qu’est ce que l’attribution en jouissance ?


L’État peut attribuer des dépendances de son domaine privé non affecté ou désaffecté
en jouissance à des personnes physiques ou morales quoi en font la demande. Cette procédure
donne lieu à l’établissement d’un bail ordinaire ou emphytéotique.

50. Quel est le dossier à composer ?


Une demande timbrée ; une copie de la CNI ; un exemplaire de statut si c’est une
société ; quatre exemplaire du plan du terrain ; un planning des travaux de mise en valeur
ainsi que les moyens à mettre en œuvre. Le tout est adressé au ministre en charge des
domaines s/c du préfet compétent.

51. Quelles sont les caractéristiques d’un bail ordinaire ?


Durée maximale : 18 ans.
Clauses résolutoires : loyer payable d’avance et révisable ; paiement obligatoire des
contributions foncières et autres taxes ; possibilité de contrôle de travaux par les agents du
MINDAF ; interdiction de céder le droit de bail ou de sous-louer sans autorisation ;
possibilité pour l’État de reprendre l’immeuble en fin de bail avec droit de préemption sur les
investissements.
52. Quelles sont les caractéristiques du bail emphytéotique ?
Durée maximale : de 18 à 99 ans.
Clauses résolutoires : loyer payable d’avance et réduisable ; paiement obligatoire des
contributions foncières et autres taxes ; possibilité de contrôle des travaux par les agents du
MINDAF ; interdiction de céder le droit au bail ou de sous-louer sans autorisation ;
possibilité pour l’État de reprendre l’immeuble en fin de bail avec droit de préemption sur les
investissements.

53. Les organismes internationaux et des missions diplomatiques peuvent-ils obtenir une
attribution en jouissance ou en propriété ?
Oui, les organismes internationaux ainsi que les missions diplomatiques et consulaires
installées au Cameroun peuvent devenir propriétaire ou locataire de terrains domaniaux
(article 12, ordonnance 74-2 du 6 juillet 1974).

54. Quelles sont les conditions ?


Pour les missions diplomatiques : il faut que le gouvernement du pays concerné ait
déjà consenti ou soit disposé à consentir des droits similaires à la République du Cameroun.

55. Quel est le dossier à composer ?


L’organisme ou la mission adresse au ministre en charge des domaines, s/c du
ministre en charge des relations extérieures :
– une demande exprimant clairement le but de l’opération ;
– un plan de terrain sollicité.

56. Qui autorise le bail ou la propriété ?


L’État du Cameroun se prononce par un décret.

N.B. : Attention ! Si vous avez été exproprié et indemnisé, remettez immédiatement


votre copie du titre foncier à la commission.

IV-4 – Le domaine public


57. Est-on autorisé à occuper le domaine public ?
Par définition, le domaine public (voix lexique) ne peut être occupé par une personne,
car il appartient au public, et les biens de ce domaine sont « insusceptible d’appropriation
privée », c’est-à-dire que personne ne peut en devenir propriétaire.

58. Pourquoi parle-t-on alors de redevance pour occupation du domaine ?


En tant que gestionnaire de ce domaine, l’État peut en autoriser l’occupation
provisoire. On parle alors d’occupation temporaire et précaire du domaine public naturel ou
artificiel. Et l’occupant paie en conséquence une redevance pour cette occupation privative
qui ne peut être qu’en matériaux provisoires et démontables.

59. Une tierce personne peut-elle aider l’État à gérer ce domaine ?


Effectivement. L’article 8 de l’ordonnance 72-4 du 6 juillet 1974 stipule que cette
gestion « peut être assurée, sous le contrôle de l’État, par d’autres personnes morales de
droit public ou par des concessionnaires des services publics ».

N.B. : Le marécage fait partie du domaine privé naturel, géré par l’État. Je ne suis
pas autorisé à l’occuper.
IV-5 – Expropriations et indemnisations
60. Que signifie le décret d’expropriation ?
Le décret d’expropriation confirme que votre propriété est transférée à l’État, et si
vous avez un titre foncier, il est automatiquement muté au profit de l’État.

61. L’État a-t-il le droit de m’exproprier alors que je dispose d’un titre foncier ?
Oui. Lorsque l’État déclare d’utilité publique les travaux devant être réalisés sur votre
propriété. Il vous exproprie et compense ce préjudice par une indemnisation pécuniaire ou en
nature.

62. La déclaration d’utilité publique a-t-elle une durée de validité ?


La loi dit qu’elle a une durée de deux ans susceptible de prorogation d’un an. Après le
terrain retrouve son état initial.

63. Quel est l’effet de la déclaration d’utilité publique ?


Elle avertit le public que l’État a déclenché la procédure d’expropriation, et que toutes
les opérations sur le terrain concerné sont suspendues.

64. Puis-je récupérer ma propriété si après expropriation, l’État ne réalise pas le


projet ?
Non. Il faut savoir que l’État ne dispose pas d’un délai pour réaliser le projet sur la
propriété déjà expropriée. En outre, certaines circonstances peuvent causer un retard à la mise
en place du projet concerné.

65. Cela veut-il dire que la procédure de rétrocession n’est pas légale ?
Elle ne repose pour l’instant sur aucune base juridique, malgré les usages anciens.

66. Que dois-je faire de la copie du titre foncier que je détiens entre mes mains lorsque
je suis exproprié et indemnisé ?
Cette copie titre foncier qui est déjà invalide doit être déposée auprès de la
commission d’évaluation. En aucun cas, je ne dois la garder par devers moi et m’en servir
pour d’autres transactions.

67. Quand serais-je indemnisé ?


La loi dispose que l’indemnisation doit en principe être préalable au déguerpissement
sur la propriété concernée, sauf en cas d’urgence.

68. Qui décide du montant de l’indemnisation ?


Un décret fixe le montant des indemnisations, sur proposition d’une commission de
constat et d’évaluation présidé par le préfet territorialement compétent qui évalue les
préjudices et applique les barèmes en vigueur.

69. Les populations concernées ont-elles le droit de participer aux travaux de la


commission de constat et d’évaluation ?
Absolument. Le préfet doit les informer au moins 15 jours à l’avance et elles doivent
participer à toutes les phases de l’enquête.

70. Et si je ne suis pas satisfait du montant de l’indemnisation ?


Je dois saisir le juge dans délai d’un mois à compter de la date de notification de la
décision confirmant le montant de mon indemnisation.
71. Sur quelle base évalue-t-on les terrains nus ?
Plusieurs cas se présentent :
– Terrain urbain acquis sur un domaine privé de l’État : l’indemnité ne peut dépasser
le prix officiel des terrains domaniaux du centre concerné.
– Terrain privé acquis à un privé : l’indemnité est égale au prix d’achat majoré des
divers frais d’acquisition et de conservation.
– Terrain coutumier ayant donné lieu à un titre foncier : l’indemnité ne peut dépasser
le montant des frais engagés pour l’obtention du titre foncier.

N.B. : La forêt vierge fait partie du domaine national, gérée par l’État. Je ne peux
la vendre que si j’y obtenu un titre foncier !

V – LES PROCEDURES CADASTRALES

V-1 – À propos du bornage


72. Qu’est-ce qu’une procédure de bornage ?
C’est la voie à suivre quand il faut placer des bornes sur une parcelle de terrain.

73. Qu’entend-t-on par bornage simple ?


C’est un bornage qui se fait en dehors de la commission consultative pour connaître
juste la configuration et les superficies du terrain.

74. Qu’est-ce qu’un bornage en coordonnées arbitraires ?


C’est lorsque les bornes d’un terrain sont rattaches à un système local.

75. Qui faut-il saisir pour une procédure de bornage ?


– Pour l’immatriculation directe : le sous-préfet ou le chef de district.
– Pour le morcellement : le délégué départemental du MINDAF.
– Pour la cession définitive : le préfet.

76. Tous les géomètres peuvent-ils conduire une procédure de bornage ?


Oui. Cependant, les géomètres du cadastre assermentés travaillant pour
l’administration sont les seuls autorisés à procéder au bornage dans le cadre de
l’immatriculation directe et de la cession définitive. Les géomètres privés peuvent procéder
au bornage pour des morcellements, sous réserve de validation par le cadastre du plan
produit.

77. Cela veut-il dire que les travaux des géomètres privés sont soumis à l’approbation
des géomètres du cadastre ?
Les géomètres privés travaillent sous le contrôle de l’administration du cadastre qui
vise les plans.

78. Puis-je borner mon terrain en compagnie du seul géomètre ?


Jamais, dans le cas de l’immatriculation directe. Le bornage se fait toujours en
compagnie des membres de la commission consultative et des riverains, et jamais la nuit ou
un jour non ouvrable.

79. Même s’il s’agit d’un simple morcellement ?


Même en cas de morcellement, il est toujours conseillé d’associer les riverains pour
éviter les conflits inutiles et surtout respecter le lotissement ou le découpage.

80. Y a-t-il un modèle de bornes qu’il faut absolument avoir pour faire borner son
terrain ?
Non. Cependant, il faut disposer des bornes suffisamment grandes et solides pour être
visibles et pouvoir résister à l’usure du temps.

81. Combien de bornes faut-il pour borner une parcelle ?


Il n’ya pas un nombre déterminé de bornes pour une parcelle. Tout dépend de la forme
et de la dimension du terrain.

82. Puis-je remplacer moi-même une borne endommagée ou déterrée ?


Non. Toute intervention sur une borne doit toujours être faite avec le concours du
géomètre du cadastre qui est le seul capable de reconstituer sa position initiale.

83. Puis-je déplacer une borne de mon terrain si mn voisin consent à me céder du
terrain ?
Non. C’est une opération relevant des services du cadastre et de l’immatriculation.
Déplacer une borne est un délit réprimé par la loi.

84. Dois-je verser les frais des travaux topographiques au géomètre ?


Non. Le service du cadastre vous donnera un état de cession pour aller verser l’argent
à la recette des domaines.

85. Les géomètres exigent que les frais à payer soient majorés de 10% qui vont dans
leurs poches. Est-ce normal ?
Oui. Les 10% à majorer sur tous les travaux topographiques sont fixés par la loi des
finances en vigueur et sont alloués effectivement au personnel ayant effectué les travaux.

86. Dois-je verser aussi les frais de rédaction des procès-verbaux ?


Non. Les frais fixés pour les travaux planimétriques incluent les frais de rédaction des
procès-verbaux.

V-2 – Les frais topographiques


87. Combien dois-je payer pour les travaux de bornage si mon terrain est situé dans le
périmètre urbain ?
– 27 500 FCFA/are pour une superficie inférieure ou égale à 5 000 m².
– 5 50 FCFA/are supplémentaire pour une superficie supérieure à 5 000 m².

88. Combien dois-je payer pour les travaux de bornage si mon terrain est situé hors du
périmètre urbain ?
– 27 500 FCFA/are pour une superficie inférieure ou égale à 5 hectares.
– 50 000 FCFA pour une superficie comprise entre 5 et 20 ha
– 10 000 FCFA/ha supplémentaire au-delà de 20 ha.

89. Combien dois-je payer pour les travaux dits planimétriques (mise à jour des plans,
implantation, vérification des limites, reconstitution des bornes, expertise foncière,
etc.) ?
– Frais fixes de 27 500 FCFA avant toute descente sur le terrain ;
– 5 500 FCFA par borne reconstituée, rectifiée ou implantée.

90. Combien dois-je payer pour les travaux dits altimétriques (plans de masse et de
situation pour permis de bâtir, relevés avec courbes de niveau et points côtés, etc.) ?
– 38 500 FCFA/are pour une superficie inférieure ou égale à 1000 m².
– 770 FCFA/are supplémentaire pour une superficie supérieure à 1000 m².

91. Combien dois-je payer pour tirer un plan de bornage ?


Cela dépens du format. Un tirage coûte :
– 21 x 31 : 150 F ;
– 26 x 37 : 250 F;
– 37 x 52 : 300 F ;
– 52 x 105 : 1000 F.

92. Combien coûte les plans spéciaux ?


– Feuille de plan cadastral (105 x 75) : 10 000 F ;
– Fiche de point géodésique de canevas national : 3 000 F ;
– Fiche de point triangulation locale : 1000 F ;
– Contre-calque d’une feuille de plan cadastral : 50 000 F ;
– Plan de situation pour débit de boisson : 10 000 F.

93. Dois-je verser toutes ces sommes au géomètre ?


Pas du tout. Tous les paiements se font chez le receveur des domaines au vu de l’état
de cession signé par le chef de service du cadastre.

VI – LE PATRIMOINE DE L’ETAT
VI-1 – Définitions : le logement administratif

94. Que désigne-t-on généralement par patrimoine de l’État ?


Il s’agit de tous les biens meubles et immeubles appartenant à l’État (immeubles
publics, mobilier de bureau des administrations, terrain du domaine privé de l’État, véhicules
administratifs, propriétés administrative, immeubles privés loués par l’État, etc.).

95. Qui gère le patrimoine de l’État ?


Le ministère des domaines et des affaires foncières est chargé de gérer le patrimoine
de l’État.

96. Qu’est-ce que le patrimoine mobilier de l’État ?


C’est l’ensemble des biens de l’État transportables ou mobiles, à l’instar du mobilier
de bureau, du matériel bureautique, etc.

97. Qu’est ce que le patrimoine immobilier de l’État ?


Le patrimoine immobilier de l’État est composé des terrains du domaine privé de
l’État, des maisons construites ou acquises par l’État (propriétés administratives), etc.

98. Tous les agents de l’État peuvent-ils prétendre à un logement ?


En principe, oui. Mais compte tenu de l’impossibilité pour l’État de disposer d’un si
grand nombre de maisons, il a dégagé certaines priorités.
99. Qui peut donc bénéficier d’un logement administratif ?
Le décret du 9 juillet 1991 stipule qu’il y a deux catégories de personnes susceptibles
d’être logées : celles qui y ont droit gratuitement, et celles qui peuvent prétendre de par leurs
fonctions et selon les disponibilités.

100. Quelles sont les personnes qui doivent être logées gratuitement ?
Les membres du Gouvernement et assimilés ; les gouverneurs des provinces, les
secrétaires généraux auprès des gouverneurs, les préfets, les sous-préfets, les chefs de
districts, le Président de la Cour suprême et le Procureur général près la Cour suprême ; les
magistrats responsables à la Cour suprême ; les présidents de cour d’appel, les procureurs
généraux près des cours d’appel, les présidents des tribunaux, les procureurs de la
République ; les personnels de l’assistance technique dans le respect des dispositions
conventionnelles, les personnes logées en application des dispositions des conventions
internationales.

101. Quelles sont les personnes logées à cause de leurs fonctions ?


Les conseillers techniques, chargés de missions, attachés, directeurs et assimilés à la
Président de la République et dans les services du P.M., les secrétaires généraux des
ministères assimilés, le secrétaire général, le chef du cabinet, les conseillers techniques, les
chargés de mission et les attachés du Conseil économique et social ; les inspecteurs d’État et
conseillers en organisation administrative ; les directeurs des services centraux et assimilés ;
les délégués provinciaux et assimilés.

102. Les personnes logées bénéficient-elles toujours des indemnités de non-logement ?


En principe non. Au contraire, la loi des finances prévoit que l’État leur retient une
certaine somme sur leur salaire pour l’entretien de ces logements.

103. En dehors de ces catégories, plusieurs autres fonctionnaires ne sont-ils pas logés ?
Effectivement, une fois que les ayants droits sont logés, et en fonction des
disponibilités, d’autres fonctionnaires peuvent être logés.

104. Que dois-je faire pour obtenir un logement administratif ?


J’introduis une demande timbrée à la direction du patrimoine de l’État, avec un
bulletin de salaire, une fiche remplie, motivée et signée de mon employeur.

105. Suis-je autorisé à effectuer des aménagements dans le logement qui m’est attribué ?
En principe non ! Il revient à l’administration du MINDAF d’entretenir les logements
de l’État. Mais compte tenu de la rareté des ressources, vous pouvez être autorisé à procéder à
ces aménagements, de commun accord avec le MINDAF. Ces aménagements se font dans ce
cas à vos frais, et vous ne pourrez en aucun cas adresser la facture à l’État.

106. En quittant la maison, puis-je démontrer les aménagements effectués dans la


maison ?
L’État vous loge gratuitement. Entretenir le local devrait être une contrepartie.
Cependant un état des lieux est fait à vote entrée ainsi qu’à la sortie. Vous ne pouvez
emporter que ce qui vous appartient.

107. En cas d’affectation dan une autre ville, suis-je autorisé à laisser a famille dans
cette maison ?
La maison est attribuée intuitu personae, et non à la famille. Tout acte d’affectation
rend caduque votre attribution.

108. Je suis retraité, puis-je continuer à occuper la maison en attendant de trouver une
maison personnelle ?
Non. Le logement de l’État est attribué exclusivement aux agents de l’État en activité.
On, doit le libérer dès qu’on perd sa retraite.

VI-2 – La réforme des biens de l’État


109. Qu’entend-t-on par réforme des biens de l’État ?
C’est une opération qui consiste à déclasser, démolir ou vendre aux enchères
publiques, des biens corporels durables de l’État devenus inutilisables par suite de vétusté,
d’obsolescence ou d’usage normal très prolongé.

110. Quels biens peut-on réformer ?


En général, c’est le mobilier et le matériel de bureau, des véhicules administratifs, des
motos, ou tout objet ou matériel durable, dès que leur usure est constatée.

111. S’agissant de véhicules par exemple, peut-on les réformer n’importe quand ?
Non. À l’exclusion des épaves de véhicules accidentées, aucun véhicule ne peut être
réformé avant l’âge de 5 ans.

112. Qui peut acheter les biens de l’État réformés ?


N’importe qui peut participer à l’acquisition de ces biens, du moment où il s’agit
d’une vente aux enchères publiques et qui est la règle dans cette procédure.

113. Quelle est la procédure de la réforme ?


L’ordonnateur matières concerné en fait une demande au ministère chargé du
patrimoine de l’État.
Le ministre chargé du patrimoine de l’État constitue une commission ad hoc de
réforme présidée au niveau provincial par le délégué provincial du ministère, au niveau
départemental par le délégué départemental, et à l’étranger par le chef de mission
diplomatique.
En cas de recevabilité de la demande, le président de la commission ad hoc de réforme
convoque la commission pour se prononcer sur l’opportunité de la réforme, appuyée par des
expertises techniques.
À l’issue de cet examen, le procès-verbal de la réforme est transmis au directeur du
patrimoine de l’État pour approbation, à l’intéressé pour information et au receveur des
domaines pour la suite de la procédure.

VI-3 – Le parc automobile


114. Le parc automobile de l’État fait-il partie de l’État ?
Évidemment. Les véhicules de ce parc appartiennent à l’administration camerounaise
et son immatriculés CA (Cameroon Administration).

115. Tous les véhicules de l’État sont-ils immatriculés CA ?


Pas toujours. Pour des besoins précis, l’État peut procéder à une immatriculation
civile pour certaines de ses véhicules, comme ceux assignés à certains projets par exemple,
mais ils gardent leur identité administrative.
116. Quelle est la procédure à suivre pour une administration qui acquiert un véhicule
pour ses services ?
Le véhicule doit être réceptionné par une commission au garage administratif et
enregistré. On lui donne un certificat d’immatriculation (carte grise spéciale), une
autorisation de circuler pour l’utilisateur d’une durée de moins de trois mois renouvelable.

117. L’utilisateur peut-il circuler n’importe où et n’importe quand ?


Il s’agit d’un véhicule dit « de service » et non d’un véhicule personnel. L’autorisation
de circuler indique les heures de circulation et le territoire concerné. Il faut avoir un ordre de
mission vous autorisant à circuler en dehors de ce cadre. Toutefois, certains services
d’astreinte et de sécurité disposent d’une autorisation de circuler permanente et nationale.

118. Le garage administratif est-il ouvert au public ?


En principe, comme son l’indique, le garage administratif est réservé aux services de
l’administration. Cependant la nouvelle vision de cette structure perçue comme génératrice de
recettes a permis au garage de s’ouvrir au public qui peut y trouver une bonne expertise et des
équipements de choix.

119. Dois-je après service payer directement au chef du garage ?


Non. Le chef de garage vous délivre un état de cession et vous irez payer à la recette
domaniale compétente.

120. Existe t-il un garage administratif dans ma province ?


À part le garage administratif central, il existe des garages administratifs dans les
chefs lieux de province.

VII – LITIGES ET CONFLITS


VII-1– Les divers actes susceptibles d’être attaqués

121. Quels sont les actes que je peux contester si mes droits sont violés ?
– Immatriculation des terrains dans le livre foncier (délivrance des titres fonciers).
– Arrêtés prononçant le retrait de titre foncier.
– Arrêtés constatant la nullité d’ordre public de titre foncier, décrets autorisant la
rectification de titres fonciers.
– Arrêtés approuvant les ventes de terrains de gré à gré ou par adjudication.
– Arrêtés portant attribution des terrains en concession provisoire ou définitive.
– Arrêtés autorisant la conclusion des baux ordinaires ou emphytéotiques sur le
domaine privé de l’État.
– Décrets autorisant la conclusion des baux emphytéotiques.
– Décisions autorisant la vente de gré à gré des terrains domaniaux.
– Décisions portant règlement des oppositions ou autres litiges fonciers.
– Décisions prononçant la déchéance des droits fonciers sur des terrains domaniaux.
– Arrêtés de déclaration d’utilité publique.

122. Quels sont les divers recours possibles ?


Le recours en retrait de titre foncier : pour une irrégularité commise au cours de la
procédure d’obtention du titre foncier.
Délai : deux mois à compter de la date de délivrance du titre.
Recours en constat de nullité d’ordre public de titre foncier :
– lorsque plusieurs titres fonciers sont délivrés sur un même terrain ;
– lorsque le titre foncier est délivré arbitrairement sans suivi d’une quelconque
procédure, ou obtenu par une procédure autre que celle prévue à cet effet ;
– lorsque le titre foncier est établi en partie ou en totalité sur une dépendance du
domaine public ;
– lorsque le titre est établi en partie ou en totalité sur une parcelle du domaine privé de
l’État, d’une collectivité publique ou d’un organisme public, en violation de la
réglementation.
Délai : même délai que pour le recours en contentieux

VII-2 – Les divers recours


Recours en rectification du titre foncier : régularisation des omissions ou erreurs
commises dans le titre de propriété ou dans les inscriptions. Délai : délai de recours
contentieux.
Recours hiérarchique contre les décisions de règlement des litiges par les
gouverneurs. Délai : délais de recours contentieux.
Recours contentieux : possibilité offerte à toutes personnes victime d’un acte
administratif lui faisant grief, de saisir le juge pour en solliciter l’annulation et/ou la
réparation. Délais : 60 jours après le rejet du recours gracieux par le ministre.
Recours gracieux préalable : adressé à l’autorité compétente en vue de corriger une
irrégularité commise avant la saisine du juge administratif. Délai : dans les deux mois suivant
la publication de l’acte attaqué ; dans les six mois en cas de recours en indemnisation ; dans
les 4 ans en cas d’abstention d’une autorité ayant compétence liée.

123. Quel est le domaine de compétence du juge ?


On peut saisir le Tribunal :
– en cas de dol (fraude) ;
– pour la résolution d’une vente ;
– pour des litiges nés des transactions immobilières privées et portant sur des terrains
déjà immatriculés ;
– pour des recours en indemnisation suite à une mesure d’expropriation pour cause
d’utilité publique ;
– pour des atteintes à la propriété foncière ;
– pour les recours en matière de voie de fait administrative et d’emprise ;
– pour la validité de tous les documents civils et judiciaires ayant servi à
l’établissement du titre foncier ;
– pour l’édiction de mesures conservatoire comme la prénotation judiciaire.

124. Quel est le domaine de compétence de l’administration ?


On peut saisir le ministre des domaines et des affaires foncières :
– en cas de constat d’abus ou d’excès de pouvoir ;
– en cas de responsabilité orientée par la prise d’un acte de gestion du régime foncier
et domanial, avant d’engager un recours contentieux devant le juge.
Pour toute autre situation en dehors du champ de compétence du juge tel que décret à
la question 111.

VII-3 – Administration et justice : qui fait quoi ?


125. Que faut-il pour instruire un dossier auprès de l’administration des domaines et
affaires foncières ?
Il faut :
– disposer de dossier souches des titres fonciers contestés en vue de vérifier la
conformité des pièces aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur ;
– avoir un plan d’état des lieux ou la situation des parcelles concernées en cas
d’empiètement ou pour vérifications si lesdits titres fonciers sont établis sur un même terrain.

126. Comment procède l’administration pour régler des litiges sur le terrain ?
L’autorité administrative peut créer des commissions administratives ad hoc pour le
traitement des recours en matière domaniale et foncière.

127. S’agit-il de la commission consultative ?


Non. Cette commission est distincte de la commission consultative dont la
composition est fixée par des textes, et elle est dissoute de plein droit dès que le rapport est
transmis au ministre en charge des domaines.

128. Quel est l’organe chargé de l’examen des recours gracieux et contentieux au
ministère des domaines et des affaires foncières ?
C’est la division des affaires juridiques.

129. Doit-on directement s’adresser à cette structure ?


Non, la requête est adressée à Monsieur le Ministre des domaines et des affaires
foncières.
Attention ! La plage fait partie du domaine public naturel maritime, géré par l’État.
Je ne peux ni l’occuper, ni la vendre, ni même la céder gratuitement !

Bibliographie
Le guide de l’usager (Publié dans le Cameroon Tribune du lundi 19 avril 2010, n°
9582/5783, pp. 20-23).
« Essai sur la notion et le régime juridique des biens domaniaux au Cameroun », A.
MPESSA, ISBN 2.284-02026-7, Diffusion, Atelier National de Reproduction des Thèses,
ANTR, [En ligne] http : //www.antheses.com.fr, p. 226-246.
- loi n° 80-22 du 14 juillet 1980 portant répression des atteintes a la propriété foncière
et domaniale
- loi 85/29 du 04 juillet 1985 relative a l’expropriation pour cause d’utilité publique et
aux modalités d’indemnisation.
- Décret n° 76.165 du 27 avril 1976 fixant les conditions d’obtention du titre foncier
modifier et complété par le décret n° 2005/481 du 16 décembre 2005.
- Décret n° 2003/418/pm du 25 février 2003 fixant les tarifs d’indemnisation des
cultures.

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