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Droit foncier

Introduction
Dans le cadre de cette introduction, on va focaliser notre attention sur deux points que sont : les
enjeux liés aux fonciers (I) et la corrélation entre les diverses formes de domanialité (II).
I/les enjeux du foncier
Le foncier est à la fois important et sensible dans la vie des nations. Il est sacral dans la mesure
où il est le support de toute entreprise sociale et de tout projet de développement ; il est délicat
car il dépasse le cadre des sols et de la gestion des terres.
Ils appellent des considérations psychologiques, sociologiques, culturelles, historiques,
identitaires, économiques et politiques. Le foncier voit au-delà du droit foncier. Celui-ci n’est que
l’étude de l’aspect juridique de l’acquisition de la gestion et de la transmission des sols. Sensible,
le foncier est source de conflits entre communautés en Afrique. Ces crises sont accrues par la
raréfaction des ressources foncières accessibles, d’où l’intérêt d’une politique foncière
adéquate. Celle-ci a pour finalité de réguler les formes sociales d’utilisation de la terre, des
ressources qu’elle induit et les modes d’accès et les transmissions des droits fonciers. Pour y
arriver, une législation foncière substantielle est mise en place. Pour les lois, on peut citer parmi
d’autres la loi N°64-46 de Juin 1964 relative au domaine national; la loi N°76-66 de juillet 1966
portant code et domaine de l’état; la loi N°76-67 du 2 juillet 1976 relative à l’expropriation pour
cause d’utilité publique et aux autres opérateurs foncières les d’utilité publique; la loi N°88-04
du 16 Juin 1988 fixant le statut de la copropriété des immeubles battis; la loi 2011-07 du 4 Mars
2011 portant régime de la propriété foncière; la loi Sylvo-----agro- pastorale de 2004 etc.
Au plan réglementaire, on peut relever entre autres le décret 64-573 du 30 Juillet 1964 fixant les
conditions d’application de la loi sur le domaine national ; le décret 72-1288 relatif aux conditions
d’affectation et d’application des terres, du domaine national compris dans les communautés
rurales, ce décret à tête modifié de façon substantielle en 2020 et en 2022

II/ Domanialité nationale, publique et privée


On peut trouver un support de complémentarité entre ces trois domanialités. En effet, la loi de
1964 est complétée par celle de 1976 sur le domaine de l’Etat. Ainsi, les terres du domaine
national sont celles qui ne sont versées dans le domaine de l’Etat. Celui-ci est régi par la loi
76-66, l’article 1 de cette loi précise que « le domaine de l’Etat comprend le domaine public et le
domaine privé », l’article 2 ajoute en les définissant que le domaine public et le domaine privée
s’entendent de tous les biens des droits mobiliers et immobiliers qui appartiennent à l’Etat.
L’alinéa 2 de l’article précise les biens qui appartiennent au domaine public de l’Etat sont les
biens qui « en raison de leur nature, la destination leur est donnée ne sont susceptibles
d’approbations privées »
Le domaine privé est défini de façon négative. Selon l’article 2 alinéa 2 du code du domaine de
l’Etat « tous les biens qui n’appartiennent pas au domaine public constituent le domaine privé de
l’Etat » quant au domaine national, il compose l’essentiel des terres au Sénégal. Il est constitué
pour des raisons économiques essentiellement. En effet, Après les indépendances, les
présidents Senghor Et Mamadou Dia avaient théorisé le socialisme autogestionnaire qui devait
responsabiliser les paysans. Pour y arriver, ils ont décidé de nationaliser les terres pour les
mettre à la disposition de ces paysans. La nationalisation visait en dernière analyse à propulser le
développement économique et social du Sénégal à partir de la terre. Celle-ci devait servir de
support pour asseoir les activités économiques et sociales au profit de la communauté nationale.
Il faut remarquer qu’il a une partie des terres qui appartient aux personnes prives. Celle-ci
disposent d’un titre de propriété sur ces terres, c’est la domanialité privée. Ce phénomène est
cependant un peu marginal car l’essentiel des terres appartient à la nation.
Paragraphe1 : les régimes fonciers
On va étudier ici deux types de régimes à savoir le régime de l’immatriculation (A) et le régime du
domaine nationale(B)
A/-le régime de l’immatriculation :
L’immatriculation est un régime de propriété donc dérogatoire à celui du domaine national. Ce
régime comporte toutes les terres ayant fait objet d’une immatriculation pour le compte soit
d’une personne morale ou d’une personne physique. Ces terres immatriculées peuvent se situer
en milieu rural comme en milieu urbain. La première conséquence de l’immatriculation est qu’en
vertu de la constitution, la propriété est acquise, elle devient définitive et inattaquable. En effet,
l’immatriculation donne un titre de propriété à travers un acte notarié qui permet d’établir l’état
de propriétaire d’un bien foncier soit transmis, soit acheté, soit reçu en héritage ou en partage.
Et dire que la terre immatriculée peut faire l’objet d’un titre foncier, c’est une dérogation. En effet,
selon les dispositions de l’article 3 de la loi sur le domaine national, les terres de ce domaine ne
peuvent être immatriculées qu’au nom de l’Etat. Par la suite, l’Etat transfert ses terres à la
personne physique ou morale. Il faut remarquer ce pendant au début …en 1964, l’article 3 de la
loi reconnaissait aux occupants le droit de requérir l’immatriculation s’ils avaient réalisé des
installations, des constructions ou des aménagements correspondant à une mise en valeur
permanente au moment de l’entrée en vigueur de la loi suivant ses conditions :
- il doit y avoir la demande de l’intéressé.
-Cette demande doit être introduite dans les 6 mois à partir de la publication du décret
d’application de la loi sur le domaine national sous peine de forclusion.
-La constatation par une décision administrative des installations, constructions et
aménagements.
B- Le régime du domaine national :
Le régime de la domanialité nationale est assez spécial. On peut relever qu’âtres singularité de la
loi sur le domaine national qu’on peut résumer ainsi : La gravité de l’accès aux terres, l’exclusion
de toute propriété, l’encadrement de l’affectation et de la désaffection des terres du domaine
national, la responsabilisation des collectivités territoriales décentralisées.
Ce régime est celui du droit commun pour preuve, sur 17 millions de sénégalais, on compterait à
peine 152 mille titres foncier. L’art 1 de la loi sur le domaine national défini de façon négative.
Ainsi constitué de plein droit le domaine national toutes les terres no classée dans le domaine
public non immatriculées et dont la propriété n’a pas été transcrit à la conservation des
hypothèques à la date d’entrée en vigueur de la présence loi. Par conséquent, ne font pas partie
les terres du domaine national les terres qui font objet d’immatriculations au nom des personnes
autre que l’Etat. En résumé, les terres du domaine national doivent réunir les conditions
suivantes :
-Ne pas être verser dans le domaine public.
-Ne pas être immatriculées.
-Ne pas être inscrit à la conservation des hypothèques.
Paragraphe2 : L’affectation des terres du domaine national
On verra successivement les modalités de l’affectation(A) la mise en valeur comme condition de
l’affectation(B) l’appartenance au terroir comme condition supplémentaire de l’affectation(C)et
enfin le contrôle de l’affectation des terres du domaine national(D)
A/les modalités générales d’affectation des terres du domaine national
Les terres du domaine national sont susceptibles d’affectation selon les conditions prévues par
la loi et par le règlement. C’est ainsi par exemple que l’article 8 de la loi sur le domaine national
énonce que « les terres de la zone de terroir sont affectées conformément aux lois et
règlements »
L’article 19 décret 64-573 fixant les conditions d’application de la loi sur le domaine national
précise les conditions d’affectation. Selon cet article « l’affectation est personnelle à l’individu
ou aux groupements bénéficiaires ». L’article 3 du décret 2022-2307 modifiant le décret
72-1288 semble opérer une évolution l’affectation n’est plus simplement personnel ni individuel,
elle peut être collective. Selon le décret 2022-2307. L’affectation peut être prononcée en faveur
d’une, de plusieurs personnes physiques ou morales qui sont membres de la commune. Elle peut
se faire à titre individuel ou à titre collectif lorsque l’affectation est prononcée en faveur de
plusieurs personnes, celle-ci détienne une autonomie quant aux modalités d’organisation et de
gestion des terres affectées. Néanmoins, leur économie ne doit pas menacer les plans du
développement de la commune, ni les plans d’occupation de l’espace communal, ni mettre en
péril la vocation des sols. Encore moins compromettre la règle de gestion pastorale propre à la
zone concernée.
B- La mise en valeur :
Le plié central de la loi sur le domaine national réside assurément dans la notion de mise en
valeur. Elle est la condition première de la finalité dernière de l’affectation de terres du domaine
national. Ainsi, L’article 2 de la loi sur le domaine national met en avant l’utilisation et la mise en
valeur rationnelle des terres selon les plans de développement et les programmes
d’aménagements. Divers textes précisent cette idée, le décret 64-573 présente indique que les
terres de cultures et de défraîchies Sont affectées aux membres de la communauté en fonction
de leurs capacités de les mettre en valeur. Dans le même sillage, l’article 3 72-1288 prescrit la
règle d’après laquelle : « l’affectation est prononcée en fonction de la capacité des bénéficiaires
d’assurer directement ou avec l’aide de leurs familles la mise en valeur de ces terres ». Le décret
2022-2307 renouvelle l’idée selon laquelle l’affectation est prononcée selon la capacité de mise
en valeur. Un délai de 24 mois est accordé à l’attributaire pour réaliser la mise en valeur. Au-delà,
la terre est conservée aussi longtemps que nécessaire pourvu qu’elle soit mise en valeur. Il faut
remarquer que la mise en valeur d’un droit ne donne pas le droit d’usage. L’attributaire des terres
du domaine national n’a qu’un droit d’usage qui passe par la mise en valeur. Par conséquent, les
terres ne peuvent faire l’objet d’aucune transaction notamment aucune vente ou de contrat de
louage
Qui le décret 2022 2307 rappels selon le décret : l'affection des terrains de domaine national
donne un droit d'usage les terres concernées ne peuvent faire l'objet d'aucune transaction.
Malgré cette mise en garde une cogestion des terres affectées est encouragée le décret
2022-23-07 Prévoit que les affectataires d'une assiette foncière obtenu par délibération du
conseil municipal ont la possibilité d'établir une charte collective des gestions foncières entre
eux. En cas d'établissement de cette charte celle-ci est transmise à l'autorité municipale et à
l'autorité administrative déconcentrée pour leur information respective. Le même décret dans le
but d'éviter le blocage inerrant de la gestion concertée de terre possédée prévoit que s'il y a des
désaccords entre ayant droit à propos de la gestion ...du droit d'usage concernant les terres
affectées la commune reprend pour l'exercer sa compétence légale relative à la gestion des
conflits à l'affectation à la désaffectation et à la réaffectation des terres de la zone erroné. Cette
compétence doit toutefois s'exercer en conformité avec les règles de d’évolution des biens entre
les membres d'une même famille en cas de divorce ou de décès.
Il convient de souligner que la notion de mise en valeur souffre d'un flou souvent inconvenable le
contenu de la mise en valeur n'est pas déterminé par la législation concierge un décret devait
déterminer un seuil ni mal de mise en valeur suffisante selon l'article 3 de la loi de 1964. En
raison de cette carence la mise en valeur est défini cas par cas. En effet le décret 721288 précise
qu'un arrêté du préfet fixe si nécessaire les conditions de mise en valeur minimale ainsi que la
superficie des parcelles considérée comme rentable dans chaque zone rurale. En dépit de cette
carence on peut tenter de lui donner un contenu en s'appuyant sur la jurisprudence. Sous ce
rapport on peut avancer l'idée que la mise en valeur consiste à une obligation d'exploiter de
filtiufier de valoriser les terres du domaine national.
C. l'appartenance aux territoires
L’utilisation des terres du domaine national doit être réserver en priorité tout au moins aux
habitants du terroir aux ressortissants de la communauté humaine présentent sur le sol. Des
raisons d'ordre sociologique et culturel expliquent par la sensibilité de tout ce qui touche aux
terres comme le souligner le juge …"la terre est une création divine comme le ciel comme l'air
comme les mers elles est à Dieu, et aux ancêtres ». Le principe de l'appartenance aux terroirs
causée à travers plusieurs règles l'article dix que sur dispose que" les terres de la zone de terroir
sont affectées aux membres des communautés rurales qui assure leur mise en valeur et les
exploite sur le contrôle de l'état et conformément aux lois et règlements ". Dans la même
dynamique l'article 3 du décret 72 1988 précise que l'affection peut être prononcée en faveur
soit d'un membre de la communauté rurale soit aux plusieurs membres groupés en association
ou en coopérative. Cette condition a pour but de combattre la spéculation foncière de mettre un
terme à la rentre foncière. D’enlever les droits inattaquables aux exploitants des terres du
domaine national. Le décret 2022 23 07 opéré un glissement sémantique il ne parle plus de
terroir mais de Commune. Désormais l'affection est possible d'être accordée aux personnes
physiques ou morales qui sont membres de la Commune
D. le contrôle de l'affection des terres du domaine national
L’autorité administrative déconcentrée veille rigoureusement sur la procédure d'affection des
terres du domaine national dans le but d'éviter l'anarchie dans l'occupation des sols et la
d’inapplication de ressources foncières. C'est dans cette perspective que depuis 2020 le
contrôle de l'affection des terres du domaine national est renforcé. En effet les modalités
d'approbation de la délibération du conseil municipal qui les affecte ont été réaménager et
éclaircir. En effet le décret 2020 et la désaffectation d'office (d)
a. la désaffectation totale
Elle concerne l'intégralité du bien foncier qui est ainsi reprit par la puissance publique elle
s'explique par différentes raisons. La personne publique peut procéder au recueil des terres ou
pour des raisons d'intérêt général. Le retrait total peut être la conséquence d'une sanction
infligée par l'autorité administrative à la personne affectataire de terre du domaine national par
Example lorsque la législation foncière n'est pas respectée par l'affectataire
b. la désaffectation partielle
C’est le contraire de la désaffectation totale ici seule une partie des terres est désaffectée l'autre
partie est laissée à la possession de l'affectataire. Comme pour la désaffectation totale elles
peuvent se justifier par des raisons d'intérêt général ou alors être la conséquence d'une sanction
de la puissance publique
c. la désaffectation sur demande de l'affectataire
Celui-ci peut renoncer à la terre pour cela il doit signifier à l'autorité administrative compétente
son désir de renoncement. Celle-ci prendra les mesures pertinentes et utiles à l'effet de la
désaffectation
D. la désaffectation d'office
Elle intervient suite à une mise en demeure Celle dans les hypothèses savantes :
S’il y a une insuffisance de mise en valeur
Si l'on constate une inobservation répétée et grave des règles fixées en matière d'utilisation des
terres
Si on note un mauvais entretien manifeste des terres de la part de l'affectataire au moment des
travaux habituel ou si l'affectataire cesse d'exploiter personnelle ou avec l'aide de sa famille des
terres. Elle peut se faire en toute époque néanmoins la désaffectation d'office a lieu une année
après la mise en demeure sans conséquence en vertu de l'article 20 du décret fixant les
conditions d'application de la loi sur le domaine national
B. les causes de désaffectation
La désaffection se justifie par soit l’insuffisance de la mise en valeur (a), soit parce que
l’exploitation a été arrêtée (b) ou alors en raison des nécessités d’intérêts générales (c), en plus
de ces quatre d’autres situations entraînent Il s’agit du décès de l’affectataire (d), de la
dissolution des structures bénéficiaires (e), de la cessation de résidence (f).
a) L’insuffisance de la mise en valeur
Lorsque la mise en valeur n’est ni suffisante, ni consistante, ni fructueuse, ni valorisante. Les
terres peuvent être désaffectées. Faute de définition le juge apprécie au cas par cas la réalité du
seuil de suffisance de la mise en valeur. On peut citer, l’arrêt de la cour suprême du 25 MARS
1981 ELHADJI MASSAMBA SALL. Dans l’affaire Massamba Sal la cour suprême précise que « à
défaut de définition réglementaire le conseil rural ne peut se contenter dans la décision de
désaffection du simple motif d’insuffisance de mise en valeur sans préciser en quoi cette
carence de reprocher à l’affectataire ». SALL contestait la décision du conseil rural de PIRE on
parle des affectations des terres du domaine national pour insuffisance de mise en valeur. Qu’il
eût cède à une société immobilière. L’autorité administrative avait refusé aux requérants le
bénéfice de la mise en valeur. Car pour elle, les terres étaient mises en valeur par une société
mais non par MASSAMBA SALL don il y’a insuffisance de mise en valeur. Pour sa part la cour
estime que « le fait de procéder par voie contractuelle de droit moderne à la mise en valeur du
dit terrain dont le requérant avait la gérance continue Depuis iris 1962. D’autant plus, il résulte
d’un constat d’huissier en date du 15 Décembre 1978 qu’il a en outre de son propre chef
implanté en 1976 Une exploitation agricole assez consistant ». N’est pas sans conséquence, il
faut remarquer que la désaffectation peut être décidée à tout moment ici.
b) La cessation de l’exploitation
Elle est cause de désaffectation car elle contredit la mise en valeur. La cessation correspond à
l’arrêt effectif de l’exploitation du terrain. Elle doit être personnelle nulle ne doit être contraint â y
procéder. La cessation doit être réelle, elle doit être notifiée. La jurisprudence administrative
sénégalaise veille sur la qualification des cessations d’exploitation. C’est ainsi que dans son arrêt
conseil d’ETAT 25 Mai 2000 Michel Carelle contre l’Etat du Sénégal. La juridiction administrative
a considéré que « la promesse de vente conclue par les parties ne saurait être à elle seule
considérée comme constructive d’une cessation d’exploitation personnelle ».
c) Les retraits des terres pour motif d’intérêt généraux
Indépendamment de la cessation de l’exploitation et de l’insuffisance de la mise en valeur, la
désaffectation des terres du domaine national peut être justifiée par les intérêts supérieurs de la
nation. L’intérêt général est en mm temps le fondement et le but ultime de l’action publique.
Cet intérêt peut prendre plusieurs formes. Il peut être un intérêt lié à La Défense nationale. Il peut
être un intérêt environnemental ou écologique. Il peut être un intérêt portant sur les
infrastructures. Il peut être un intérêt agricole ou pastoral. Enfin il peut être un intérêt lié à des
considérations historiques. L’article 20 du décret 64 -573 fixant les conditions d’applications de
la loi sur le domaine national dispose que L’ASSEMBLÉE LOCALE PEUT ORDONNER LA
DÉSAFFECTATION DE PARCELLE :« lorsque l’intérêt général de la collectivité exige que les terres
intéressées reçoivent une autre affectation ». Dans le mm ordre d’idées le décret 72 -1288
prévoit l’hypothèse que :« la désaffectation de certaines parcelles puissent être demandées par
le conseil local lorsque l’intérêt général de la communauté exige que les terres reçoivent une
autre affectation notamment en vue de l’établissement de chemin de bétails de travaux
d’hydrauliques. En compensation l’affectataire recevra une parcelle équivalente à celle procédé
dans un but d’intérêt général.
d) LA FIN DE L’AFFECTATION PAR LE DÉCÈS DI BÉNÉFICIAIRE
La mort met un terme au droit foncier accordé à l’affectataire. L’affectation cesse de plein droit
avec la mort de la personne physique qui en recevait le bénéfice. La cour suprême du Sénégal
a rappelé cette prescription à travers l’arrêt numéro 69 du 21 août 2013 DANGOTÈ
INDUSTRIE SA contre HÉRITIER FEU SERIGNE SALIOU MBACKÉ pour la cour :« l’affectation de
telles terres est personnelle et s’éteint par le décès de l’affectation mais une nouvelle affectation
au profit de ses héritiers est possible sur le demande ». En effet en cas de décès. Les héritiers
dans la limite de leur capacité d’exploitation. Peuvent se voir affectés une portion suffisamment
grande pour être rentable. Une demande doit être adressée en ce sens au président du conseil
local délivrant lequel y procédé après avis de conseil dans les trois mois qui suivent le décès.
e) La fin de l’affectation par la dissolution de personne morale affectataire des terres du domaine
national
L’affectation cesse de plein droit avec la dissolution de l’association ou de la coopérative. Cette
forme de désaffection est normale et logique. Normale, Car la dissolution marque le début de
l’inexistence de l’organisme dissout. Elle est logique, dans l’esprit de la loi du domaine national
car elle
Permet d’éviter la spéculation foncière.
f) LA CESSATION DE RÉSIDENCE
Selon les termes de l’article 20 du décret 64 -573 fixant les conditions d’applications sur le
domaine national la désaffectation doit être ordonnée lorsque le bénéficiaire cesse de résider sur
le terroir. Cela est liquide car l’appartenance au terroir est une condition d’accès aux terres du
domaine national. En plus, cette forme de désaffectation protège les paysans qui pourrait être
victime de la spéculation foncière.

C-L'encadrement de la désaffectation
La gestion du foncier est encadrée pour éviter l'arbitraire et pour protéger la propriété. Pour en
rendre compte, il sera étudié l'obligation d'indemniser pour certaines désaffectations (a).Ensuite,
on s'intéressera au contrôle de la désaffectation ( b ) .
a-l'obligation d'indemniser
Cette obligation intervient dans certaines hypothèses. Parexemple en cas de modification des
conditions d'affectation suivie d'une réaffectation .Par vœu adopté à la majorité absolue ou
qualifié, l'organe local délibératif peut demander une révision générale des conditions
d'affectation dans les terroir si les conditions démographiques ou culturales l'exigigeait .En cas
de réaffectation, le nouvel affectataire ou ...... versera obligatoirement une indemnité égale à la
valeur des constructions et des récoltes pendantes
b-Le contrôle de la désaffectation
Des recours juridictionnels et administratifs sont aménagés en cas de désaffectation .L'article 18
du décret 721288 prévoit aussi la formalité de la notification comme moyen d'information en cas
de désaffectation. On verra successivement ici : les recours administratifs et les recours pour
excès de pouvoir .
- Les recours administratifs :
Un recours administratif est un recours introduit auprès de l'administration pour contester une
décision qui porte préjudice au demandeur et qui émane de l'administration : en matière foncière
ce type de recours est permis .L'article 15 de la loi sur le domaine national affirme que :<< la
désaffectation pourra faire l'objet de recours devant le gouverneur de région >>. Le décret
72-1288 dispose que toute personne qui se sent léser par une affectation ou par une
désaffectation a la possibilité de recourir au sous préfet dans le mois qui suit la notification.
Celle-ci est soit verbale ou écrite. L'affectation comme la désaffectation est publiée ,elle sont
mentionnées aux dossiers fonciers .En conséquence, sur demande de l'intéressé ou parfois
d'office, le sous préfet a le pouvoir d'annuler la décision ; d'en suspendre l'exécution pour
innoportunité , pour mauvaise appréciation des circonstances ou pour violation des lois et
règlements pertinentes.
Il faut noter que la délibération du conseil local portant désaffectation des terres du domaine
national est soumise au régime d'approbation du représentant de l'Etat , institué par le code
général des collectivités territoriales. En cas de non approbation ,la délibération devient de facto
nulle .
- Le recours pour excès de pouvoir
Indépendamment des recours administratifs ou hiérarchiques exercer auprès des gouverneurs
de région. L'article 20 du 72-1288 précise que la décision du sous préfect est susceptible de
recours pour excès de pouvoirs devant la cour suprême .Au delà de la décision du sous préfet, la
délibération elle même peut faire l'objet d'un recours pour excès de pouvoir .En exemple on peut
citer l'arrêt de la cour suprême de 2020 : commune de Baghère ,dans cette arrêt, la cour
suprême a annulé la délibération du conseil municipal portant désaffectation de terrain car la
procédure de la mise en demeure adressée à l'affectataire n'a pas était respecté de façon
convenable. En effet, la mise en demeure a été assurée par procès verbal alors que cette
procédure n'était pas prévue par la loi .

Paragraphe 3 : Le découpage des terres du domaine national :


Le législateur sénégalais a distribué les terres du domaine national selon des objectifs précis que
sont le développement économique et la cohésion sociale. Ainsi, quatre ( 4 ) zones sont
identifiées : Il s'agit des zones urbaines ( A ) des zones classées ( B ) ,des zones de terroir ( C )
et des zones pionnières ( D ) .
A- Les zones urbaines
L'article 5 de la loi sur le domaine national détermine ces zones .Selon cet article :<< les zones
urbaines sont constituées par les terres du domaine national situées sur le territoire des
communes et des groupements d'urbanisme prévus par la législation applicable en la matière
>>.Pour leur vocations , les zones urbaines sont aménagés pour l'habitat en milieu urbain. Elles
peuvent aussi recevoir des sites touristiques, elles peuvent comporter des terres à vocation
agricole dont un décret fixe les conditions d'administration.
Il faut remarquer que les terres urbaines peuvent être transférées aux collectivités locales. Pour
cela, ces terres sont immatriculées au nom de l'Etat d'abord avant de les mettre à la disposition
des entitées décentralisées .Leur gestion obéit cependant à la législation foncière telle que
définie par la loi sur le domaine national. Ainsi en vertu de la loi 2013 -10 du 28 Décembre 2013
portant code général des collectivités territoriales, <<les terres du domaine national à vocation
agricole situées dans les zones urbaines sont gérées conformément aux dispositions de loi sur le
domaine national concernant les zones urbaines en tout ce qui n'est pas contraire aux
dispositions de la présente loi >>.
Dans la logique de cogestion, les collectivités locales donne leur avis consultatif sur la gestion
des terres relevant des zones urbaines. Ainsi ,<< pour tout projet ou opération de la compétence
de l’Etat dans les zones urbaines à l'exclusion de terrain à usage d'habitation, celui-ci prend la
décision après avis du conseil départemental et du conseil municipal concerné. Cette décision
est communiqué au conseil départemental et au conseil municipal concerné .>>
B- Les zones classées
Selon l'article 6 de la loi sur le domaine national : << les zones classées sont constituées par les
zones à vocation forestières ou les zones de protection ayant fait l'objet d'un classement dans
les conditions prévues par la réglementation particulière qui leur est applicables >>.Ces terres
sont classées pour un but précis, elle sont classées soit pour protéger la forêt soit pour protéger
certaines espèces animale soit pour des raisons environnementale ou écologique ou alors pour
servir de réserve foncière. On peut citer comme exemple la forêt classé de Mbao ,on peut citer
comme deuxième exemple, les terres des espaces protégés qui sont destinés à servir des
réserves foncières permanentes spécialement aménagés pour assurer la protection de
l'environnement.
En principe les activités économiques sont interdits dans ces zones à moins qu'elle soit
déclassées .Le Président de la république peut, par décret, déclassé les terres classées pour les
mettre à la disposition d'un tiers exploitants
C - Les zones de terroir

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