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SOUS-THEME 3 : LA NULLITE DU CONTRAT

Séance 4 TAF : commentaire de décision


Cass. Com. 4 juillet 1973 (Soc. anon. KARIM c. Soc. Ten. Cate FRANCE)

LA COUR : Sur le moyen unique : - Attendu qu'il résulte des énonciations de


l'arrêt attaqué (Paris, 17 février 1972), que la soc. "Karim", qui exploite une entreprise
de confection de vêtements féminins, a commandé, en juillet 1969, à la Soc. "Ten Cate
France", pour fabriquer des pantalons, un tissu d'ameublement en velours, qui s'est
révélé impropre à cet usage ; que la soc. Karim a été condamnée au paiement du prix
qu'elle se refusait de payer et déboutée de sa demande reconventionnelle en nullité
de la convention pour erreur sur la substance de la chose ;

Attendu qu'il est fait grief à l'arrêt attaqué d'en avoir ainsi décidé, alors, selon le
pourvoi, que l'erreur sur la substance proprement dite, mais aussi de celle portant sur
des qualités substantielles de la chose que les parties contractantes ont eu
spécialement en vue, qu'en l'espèce, ainsi que le soulignaient les conclusions d'appel
de la Soc. "Karim", restées sans réponse, l'erreur alléguée ne consistait pas dans le
fait que le tissu ne devait pas être apprécié "in abstracto", en retenant que le tissu était
conçu pour l'ameublement, mais "in concreto", en considérant qu'il devait servir à la
confection de pantalons, ce que savait parfaitement le vendeur et que ce tissu devait
en conséquence présenter les qualités de solidité requises pour cet usage ;

Mais attendu que l'arrêt confirmatif retient que la marchandise livrée par la Soc. "Ten
Cate France" a été vendue comme tissu d'ameublement et non comme tissu
d'habillement à la Soc. "Karim" ; que cette société, professionnelle de la
confection et prévenue, de surcroît, de la destination normale du tissu
commandé, a, en connaissance de cause, utilisé cette marchandise, à ses
risques et périls, pour fabriquer des pantalons ; que la Cour d'appel, qui a
répondu aux conclusions souverainement fait ressortir que cette société n'a été
victime d'aucune erreur ; d'où il suit que le moyen est dépourvu de fondement ;

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Problème juridique :
Une société ayant commandé de la marchandise destinée à l’ameublement, peut-elle,
après un usage contraire de la chose à sa destination normale, invoquer une erreur
sur la substance pour obtenir la nullité du contrat de vente ?
Réponse : négative

I LA CONFORMITÉ DE LA MARCHANDISE LIVRÉE A LA COMMANDE


A. La conception de la chose litigieuse comme tissu d’ameublement
B. La conformité de la chose vendue à sa destination initiale
II LA MODIFICATION VOLONTAIRE DE LA DESTINATION DE LA CHOSE
VENDUE
A. La connaissance par l’acheteur de la destination normale de la
marchandise commandée
B. La conscience des risques de la modification de la destination de la
marchandise livrée

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