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QUESTIONS RÉPONSES

HISTOIRE DES IDÉES POLITIQUES

PLUME-MNG

ATTENTION : Il est recommandé aux étudiants de lire le cours magistral pour pouvoir se situer.

INTRODUCTION

• Que désigne l’histoire des idées politiques ?


L’histoire des idées politiques désigne la perception qu’ont les politistes de l’évolution des idées, des
doctrines qui inspirent leur analyse sociologique et problématique théorique. Elle oscille entre la théorie
philosophique et les sciences sociales (droit, sociologie, histoire et économie, …). L’expression histoire
des idées politiques est une discipline qui essaie de cerner l’épaisseur du temps dans la formation de la
pensée occidentale. Il s’agit de retracer la marche des idées politiques à travers les siècles en les
confrontant aux grandes évolutions sociales, économiques et culturelles qui ont marqué l’histoire.

• Pourquoi dit-on que l’histoire des idées politiques a connu un renouveau grâce aux
travaux d’historiens tel que Quentin Skinner et John Pocock ?
Ces auteurs ont donné à l’étude d’auteurs d’anciens et modernes une nouvelle jeunesse en particulier à
travers l’application d’une pratique rigoureuse du travail d’archives à l’histoire des idées politiques,
pratique mettant en lumière le contexte d’élaboration et de circulation des idées.
CHAPITRE 1 : DE LA PHILOSOPHIE POLITIQUE ET DE L’HISTOIRE

• Distinction entre le politique et la politique :


Une définition indique que la politique est l’action qui consiste à organiser le politique. Au masculin le
politique intègre l’ensemble des régulations qui assurent l’unité et la pérennité d’un espace social
hétérogène et conflictuel c’est-à-dire l’organisation de la cité du rapport gouvernant gouverné. Le
politique est l’espace public selon Habert Bas où les questions concernant la cité sont discutées. Cet
espace est fondé nos jours dans la démocratie sur la citoyenneté. La politique indique la scène, un champ
où s’affrontent les individus et groupements en compétition ou en conquête pour l’exercice du pouvoir.

• Qu’est-ce que la philosophie politique ?


La philosophie politique a pour objet l'analyse et l'interprétation théorique des processus politiques ou
les affaires publiques de la cité celle précisément qui font l'objet d'une décision pour une collectivité
considérée.

• Qu’est-ce que l’idéologie politique ?


Pour Karl Marx, l’idéologie politique se définit comme une pensée théorique qui croit se développer
abstraitement sur ses propres données mais qui est en réalité l’expression de faits sociaux
particulièrement de faits économiques, dont celui qui l’a construit n’a pas conscience ou du moins en se
rendant pas compte qu’ils déterminent sa pensée.

• La philosophie politique au regard de l’histoire :


La science politique et l’histoire se différencient par rapport à leur analyse des faits sociaux. L’histoire
traite les faits dans leur spécificité alors que la science politique, plus précisément dans sa dimension
théorique, tend à une connaissance du général dans sa spécificité. Le rapport de similitude et de
différence entre les deux progresse par un va-et-vient du particulier au général, de l’abstrait au concret.

• Qu’est-ce que le relativisme historique ?


Le relativisme historique consiste à affirmer que chaque époque est commensurable aux autres et que le
passage d’un moment à un autre de l’histoire ne peut être expliqué que par sa propre perspective.
CHAPITRE II : DE LA RAISON POLITIQUE À LA CITÉ DANS LA GRÈCE ANTIQUE
La pensée de l’antiquité grecque est un moment historique essentielle dans la formation de la pensée
politique. Le monde antique grec ignore l’individualisme philosophique et politique et juridique de la
société moderne, où l’individu est considéré comme un sujet souverain disposant d’une autonomie
morale et de droits fondamentaux. La Grèce antique invente la philosophie et la « raison politique ».
Ainsi l’homme en pensant échappe à la puissance des religions et des mythes.

• Des sophistes à Socrate :


Avec les sophistes, on ne s'intéressait pas au bon ou mauvais usage du pouvoir. C’était avant tout la lutte
pour le pouvoir qui retenait l’attention : chacun désire les avantages que l’on retire de son exercice
(richesse, considération…). Avec eux, le pouvoir est en quelque sorte désacralisé c’est l'objet d'une
conquête en vue d'autres fins.
C’est avec Socrate que la véritable philosophie politique est fondée. Socrate se demande si la simple
volonté de conquérir le pouvoir en vue de la satisfaction de désirs qui s’observent aussi chez l’animal
définit un but à l’action politique ? non répondit-il. Les désirs des individus sont par essence en conflit
entre eux et ne peuvent donc concourir à la réussite de la cité, ils ne peuvent au contraire que mener à la
destruction de l’unité de la cité. Le seul vrai bien même, est son unité même. Pour Socrate, c’est d’abord
au travers d’une discussion toujours ouverte qui élimine les présupposés dogmatiques des interlocuteurs,
c’est précisément ce faux savoir que Socrate s’attache à démonter lorsqu’il interroge les passants sur le
forum.
Socrate comme Platon et Aristote, pense que l’unité du corps politique est l’exigence première et que
l’Etat vrai est caractérisé par l’absence de conflit conduisant à l’emploi de la violence. Mais la question
dépasse alors le simple cadre de la dialectique socratique, bien que celle-ci soit reconnue comme une
méthode indispensable pour la découverte du bon pouvoir politique et de la critique des Etats existants.

• L'apparition de la « polis et la naissance de la philosophie :


La naissance de la philosophie en Grèce antique représente une révolution intellectuelle et politique pour
deux raisons : l’émergence d’une nouvelle pensée politique émancipée des croyances sociales et
religieuses et l'apparition de la cité ou polis comme cadre de la vie commune.

• Qu’est-ce qui caractérise la vie politique grecque ?


Il y a :
• L’importance donnée à l’argumentation et au débat dans la conduite des affaires publiques. La politique
ne consiste plus à reproduire un ordre cosmique immuable fixé dans la religion et le mythe.
• L’appartenance même à la société est mise en discussion. Vivre en cité va être l’objet d’une réflexion
commune ouverte à la critique.
• Le mythe autrefois source de croyance et fondement de la légitimité de l’ordre politique se trouve
déclasser et confiner dans la sphère privée du religieux.
• La distinction entre la religion et la politique entraine la désacralisation de la sphère politique.

• Qu’est-ce que la raison politique et le droit dans la cité grecque ?


La justice humaine s’exprime dans une norme supérieure à tous et établis par la raison. Elle ne constitue
pas une règle naturelle ou une norme divine mais une loi établi par les hommes, par la délibération
publique. Elle s’applique à tous de manière égale.
La raison politique naissante prend une forme concrète avec l’essor de la pensée juridique le
développement du droit écrit. La raison philosophique autrefois quand on est à la réflexion spéculative
s’ouvre à la vie politique et entre dans le champ de la citoyenneté démocratique.

• Que dire par rapport à l’invention de la citoyenneté ?


C’est une idée qui consiste à considérer que les hommes ne sont plus des sujets à l’autorité traditionnelle
d’un roi et aux exigences d’un ordre politique supérieur. Les citoyens (politénes) sont considéré comme
égaux (isoi) sur le plan politique et à ce titre titulaire de droit et de devoir identique (di civique) vis-à-
vis de la communauté. La citoyenneté suppose de considérer les hommes comme des êtres
interchangeables (homoioi), semblables les uns aux autres quel que soit leur origine, leur rang ou leur
condition.

• Qu’est-ce que l’aristocratie ?


L’aristocratie défend le principe d’une égalité proportionnelle : l’eunomie.

• Qu’est-ce que l’eunomie ?


Elle entend imposée l’esprit de la juste mesure (meutrion) et non un droit égal à toutes les magistratures.

• Qu’est-ce que l’isonomie ?


L’isonomie défend l’équivalence parfaite entre tous les êtres humains et l’égale participation de tous à
la vie publique. C’est l’appartenance à une même et non l’origine de sang, la fortune, ou la vertu qui
est un critère essentielle de la reconnaissance de la citoyenneté.

• Qu’est-ce que l’idéal démocratique ?


Le problème de la démocratie grecque consiste à rechercher un équilibre visant à concilier les deux
visions de l’égalité l’eunomie et l’isonomie. Athènes fournit le premier modèle de régime qualifié de
démocratie par Périclès.
La démocratie s’appuie progressivement selon une triple temporalité :
1- Sur la longue durée, le pouvoir du peuple ou de la communauté des citoyens est indissociable
de l’organisation sociale avec la naissance de la cité et l’apparition de l’espace publique (ne pas
confondre espace politique et espace publique).
2- L’essor de la raison politique et de la pensée critique entraine le déclin du mythe. Sur la période
du 6ème et 5ème siècle, la démocratisation peut être interprétée comme une réponse à la crise de
l’ordre aristocratique et clanique.
3- Sur le temps court des reformes, la démocratisation est pour le législateur un moyen pour
maintenir la paix sociale ou apaiser les tensions entre la noblesse enrichie et les masses
paysannes.
L’assemblée du peuple (ecclésia) devient l’un des principaux organes de pouvoir dans la cité. L’agora
devient le lieu de réunion des citoyens et le centre de la vie politique d’Athènes.
CHAPITRE III : LA QUÊTE DU BON GOUVERNEMENT POLITIQUE

• Platon et la république ou la cité idéale :


La recherche de la cité idéale est incarnée par Platon (428-347 avant JC). Platon fortement inspiré par
la réflexion sur la vie et la mort de Socrate. Il met en scène dans « le dialogue platonicien », la première
tentative de réflexion systématique sur la politique.
Platon ne pense pas que le terme même de politique quoique dérivé du terme « polis » revoie
exclusivement à l’idée de communauté. Dans Gordias, il avance une définition de la politique dont la
caractéristique la plus frappante et qu’elle omet de mentionner la cité.
Platon est un observateur attentif de la démocratie athénienne. Pour Platon la mission du philosophe,
c’est de trouver les lois idéales. La cité s’est formée parce que les hommes sont dans l’incapacité de se
suffire à eux-mêmes .
Pour lui, il faut soumettre les hommes égoïstes à un gouvernement qui réalise le bien de tous et pour
réaliser ce gouvernement il faut éduquer le sens de l’honneur. Platon estimait que l’exercice du pouvoir
supposait un discernement que seules les études les plus complètes pouvaient permettre.
Il prônait l’aristocratie sur la théocratie, l’oligarchie, la démocratie et la tyrannie. La cité idéale de Platon
ne peut être dirigée de façon juste que par ceux qui ont appris grâce à la philosophie, ce qu’est la justice
en soi. Il défend une conception élitiste du pouvoir politique. Le gouvernement doit reposer sur
l’excellence des meilleurs et un ordre social très hiérarchisé.
Le plus grand reproche adressé à la prospérité de Platon, n’est pas d’avoir inventé une utopie mais
d’avoir construit un régime qui pour se réaliser devait faire violence aux hommes et aux sociétés
existantes conduisant ainsi à la tyrannie. C’est ainsi que le platonisme a pu être condamné par ceux qui
y voient une justification intellectuelle de l’autoritarisme politique.

• Aristote et la science positive du gouvernement politique :


Aristote critique l’idéalisme platonicien jugé comme trop éloigné des réalités humaines. Sa pensée se
détourne à la croyance d’un mode en l’existence du mode immuable des idées qui comme le pense
Platon serait supérieur au mode sensible des hommes.
Il est le premier philosophe à introduire systématiquement le raisonnement sociologique dans
l’observation de la cité. La pensée d’Aristote se veut « positive ou réaliste ou substantialiste ».
Il expose une théorie organiciste de la cité. Pour lui, la cité est un ordre social spontané fonctionnant
comme un organisme vivant. Son esprit critique et pratique le dirigent vers une philosophie politique
combinant une approche une approche purement destructive (les constitutions réelles) et un point de vue
normatif (la justice parfaite, la cité idéale).
Aristote désigne la politique comme la première des sciences celle qui est plus architectonique. Pour
lui c’est dans la société que la vie heureuse pourra advenir. La politique en tant que science de la conduite
collective englobe la morale en tant qu’elle est l’art ou la science de la conduite individuelle.
SECTION 2 : ROME ET L’INVENTION DU DROIT
Certes les romains n’ont pas la même hauteur intellectuelle et culturelle de la Grèce classique. Mais en
recourant au droit et aux institutions républicaines. Ils inventent des structures politiques efficaces et
donnent une consistance institutionnelle à la raison politique des Grecs. La pensée politique romaine
n’est pas aussi riche que celle des maitres de la Grèce. Les œuvres latines se contentent de développer
et d’adapter aux institutions romaines l’ensemble des interrogations posées par les Grecs. On peut dire
que Rome imite la Grèce au point que les historiens parlent de l’hellénisation de l’Athènes et des
civilisations gréco-romaines.

• L’essor et la décadence de la civilisation :


Les victoires remportées contre leur grand rival Carthage ouvre l’ère de l’impérialisme militaire de
Rome. Cette période est également marquée par la disparition du monde grec des cités et la formation
d’un système institutionnel original et équilibré dit républicain.
Ce sont d’une part les praticiens (patres), il contrôle les principales magistratures et représentent les
grandes familles (gentes).
D’autre part, les plébéiens ou trimeur de la Plèbe représente le popilus romanus et lutte pour faire
reconnaitre le droit des citoyens les plus démunis. L’égalité devant la loi est reconnue dès le 5ème siècle.es
cités et la formation d’un système institutionnel original et équilibré dit républicain.
La constitution de la république romaine repose sur l’équilibre de trois organes politiques qui se contrôle
mutuellement. Ce sont les magistrats (pouvoir monarchiques), le sénat (pouvoir aristocratique),
l’assemblée du peuple (pouvoir démocratique). L’Etat romain connait deux sortes de lois : la les-rogata
: c’est-à-dire la loi votée par le peuple et la les-data : décret de magistrat.

• Le droit et le cosmopolitisme romains :


L’histoire de la civilisation romaine a contribué à créer des institutions juridiques et administratives
chargées de promouvoir l’idée de liberté, l’ambition universelle (cosmopolitisme) et d’assurer la
suprématie du droit.
Les Romains, en consacrant le rôle central du droit font entrer la raison juridique dans le fonctionnement
des institutions. Pour les romains la raison emprunte les visages de l’homme juridico-administratif et de
l’universalité des droits. Le droit est indissolublement lié à la liberté qui en plus d’être un principe morale
acquiert une dimension proprement politique en tant que garanti de la citoyenneté.
Le droit romain était au service d’une ambition dominatrice universelle : la réalisation d’une unité
politique sous l’égide de Rome.
Au niveau politique, le stoïcisme est utilisé pour rappelle les exigences de la vie morale et sert d’appuis
à la vision universelle de l’humanité (cosmopolitisme). L’homme étant relié à une nature commune il
est normal qu’il se retrouve dans un même mouvement de civilisation.

• Polib et le génie de la construction équilibrée :


Pour Polib les raisons de la suprématie romaine sont à rechercher dans la supériorité du régime
républicain. Pour lui la république romaine est un régime original tirant sa puissance de subtil équilibre
entre ses institutions. Le meilleur régime est celui qui assure l’équilibre des différends pouvoir de façon
à ce que chacun ait besoin du soutien des autres et qu’aucun ne puisse imposée seul sa volonté.

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