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INTRODUCTION

Dans un monde en proie à une série de crises politico-sociales ― compte


tenu de la faiblesse des institutions de l’Etat, des inégalités sociales toujours
croissantes, de l’échec de la démocratie dans ses prétentions pédantes de
meilleur régime et du déchaînement de la violence, parmi tant d’autres crises ―
personne ne peut manquer d’émettre son opinion sur la manière dont est
gouvernée la société, au sens large du terme, aujourd’hui. Et lorsqu’il s’agit d’un
domaine tel que la politique, nul ne pourrait résister à la tentation de dire
quelque chose à ce sujet. Or, il n’est pas chose aisée, pour un citoyen ordinaire,
de saisir le champ politique, en ce qu’il a de complexe. A cet effet, la science
politique représentant un canal, non moins important, par lequel la connaissance
des questions d’ordre politique est accessible, permet de rendre possible la
compréhension des phénomènes politiques ― par quiconque s’y intéressant ―
suivant une démarche scientifique.

Néanmoins, faut-il souligner le caractère oxymorique, qui saute aux yeux,


des termes composant l’appellation de cette discipline, à savoir : ‘‘science’’ et
‘‘politique’’. A première vue cela semble contradictoire, dira-t-on. Puisque, la
politique évoque plus un art qu’un raisonnement soumis à un certain nombre de
méthodes (observations, hypothèses, expérimentation…) et de règles
d’objectivité et de rationalité visant la production d’une connaissance dite
scientifique. Dit autrement, une science de la politique paraît ambiguë et
antithétique. Cela dit, qu’est-ce que la politique ? Que peut-on comprendre par
science politique ? Quel est l’intérêt d’étudier une telle discipline ? Définir aussi
prosaïquement et traditionnellement le terme « politique » comme l’art de bien
gouverner la cité, ne saurait suffire à épuiser tout son contenu sémantique, pour
la simple raison que ce concept est polysémique. Ce terme recouvre, en effet,
une diversité de sens. À juste titre, Max Weber (1864-1920), fondateur de la
sociologie et de la science politique moderne, montre de façon assez claire le
caractère pluriel de ce mot à travers ce passage : « Le concept est
extraordinairement vaste et embrasse toutes les espèces d’activité directive
autonome. On parle de la politique de devises d’une banque, de la politique de la
Reichsbank [la Banque centrale allemande], de la politique d’un syndicat en
cours d’une grève ; on peut également parler de la politique scolaire d’une
commune urbaine ou rurale, de la politique d’un comité
qui dirige une association, et finalement de la politique d’une femme habile qui

1
cherche à gouverner son mari1 ». Politique est donc une notion qui renvoie à une
réalité polymorphe et multidimensionnelle. Dans son usage en langue française,
l’on distingue « le » et « la » politique. Par « le » politique, l’on « désigne une
réalité plus abstraite, que l’on pourrait définir comme un espace de régulation
des conflits dans les sociétés contemporaines2. » Cela signifie que le politique
constitue un champ social ouvert aux conflits d’intérêts individuels régulé par
l’Etat lui-même, c’est-à-dire par des acteurs politiques.

Quant à « la » politique, elle renvoie à l’ensemble des efforts et moyens


que l’on déploie en vue de la participation au pouvoir politique, son organisation
ainsi que le fonctionnement de l’État. Cela veut dire que politique, entendu au
sens féminin, est un ensemble de manœuvres (les élections, la compétition des
tendances partisanes, etc.) qui permettent aux acteurs politiques de prétendre à la
conquête et l’exercice du pouvoir. Pour comprendre ce terme si riche de sens
dans son foisonnement, il n’est pas, toutefois, inintéressant d’avoir recours aux
distinctions introduites par la langue anglaise : politics ; policy et polity.

▪ Politics (la politique) : désigne la compétition pour la détention et


l’exercice du pouvoir à laquelle les acteurs politiques se livrent (à cœur
joie, sans nul doute) ;
▪ Policy (les politiques) : renvoie aux mesures prises ainsi que les actions
menées par les détenteurs du pouvoir ;
▪ Polity (le politique) : fait référence à la communauté politique, c’est-à-
dire à l’ensemble des acteurs plus ou moins politiques (les dirigeants élus,
médias, administrations et la société civile). En ce qui concerne la science
politique (comprise ici comme une discipline académique), est une
science sociale ― au même titre que l’économie, la sociologie, l’histoire,
la science juridique et bien d’autres ― qui s’emploie à fournir des
connaissances scientifiques relative à la vie politique. C’est une analyse
des faits politiques.

Elle est un discours qui se veut descriptif, explicatif (voire prospectif),


mais non pas normatif. Contrairement à la morale, la science politique ne se
préoccupe aucunement de ce qui doit être. Son objectif est de décrire les
phénomènes inhérents à la vie politique afin de les rendre intelligibles. Selon
Xavier Crettiez, « c’est un savoir sur la politique, et non pour la politique ; à la
1
Max Weber, 1919, Le savant et le politique, p. 124.
2
Xavier Crettiez, 2018, Introduction à la science politique, Armand Colin, p.13.
2
différence de celui des journalistes, il [le discours de la science politique]
s’inscrit dans une durée relativement longue ; à l’inverse des intellectuels, il
n’est pas prioritairement normatif puisqu’il vise à décrire et expliquer ce qui est,
non à dire ce qui doit être3. » Aussi, ajoute-t-il qu’« à la différence de la pure
philosophie politique, elle ne se donne pas pour mission de débattre des grandes
doctrines, mais inscrit ses raisonnements dans l’analyse des réalités politiques4.
» Il faut donc retenir que la science politique est un discours à visée scientifique
sur la politique, dans la mesure où elle a pour vocation de décrire les faits
politiques en vue de produire des connaissances précises sur la réalité politique.

Ainsi, dira-t-on, la science politique ou politologie est une discipline


académique qui étudie les phénomènes politiques. La science politique est l’une
des disciplines des sciences sociales. La science politique recouvre la théorie
politique, la sociologie politique, la science administrative, les relations
internationales. Certains auteurs y ajoutent les études stratégiques.

Parmi les sous-disciplines les plus importantes, mentionnons : la


philosophie politique, les relations ou études internationales, la sociologie
politique et la politique comparée, la théorie politique, l'administration publique,
les politiques publiques et le droit public.

Par ailleurs, cette science politique que nous nous proposons, dans ce
présent volume, d’introduire, a fait l’objet d’un travail collectif d’études
consacrées aux différentes notions qui structurent ce cours. Il ne s’agit guère
d’une initiation à la vie politique, mais plutôt une présentation de cette discipline
d’un point de vue pédagogique, ou, pour dire mieux académique, à partir de
quelques notions typiques de son étude. Les notions constitutives de ce volume
sont, entre autres : le capitalisme et le socialisme ; la désobéissance civile ; la
révision constitutionnelle et le parlement et ses différentes chambres.

Ces notions, notons-le, à elles seules, ne sauraient complètement pas


rendre compte de la discipline académique qu’est la science politique, certes.
Toutefois, elles constituent la clé, une pure contribution, permettant l’accès à la
compréhension de ce qui fait l’objet de ce cours, c’est-à-dire l’introduction à la
science politique.

3
Xavier Crettiez, 2018, Introduction à la science politique, Armand Colin, p. 14.
4
Ibidem.
3
Un brin d’histoire ?

Ce sous-point est consacré au reportage de la vie, ou pour dire mieux, du


parcours de la science politique.

1. L’Antiquité :

Comme il est dit ci-haut, la science politique dans sa veste d’outil


permettant la compréhension des faits politiques, à vrai dire, ne marque pas ses
pas aujourd’hui. Car, la réflexion sur le problème politique remonte aux Ve –
IVe siècles av. J.-C., avec des philosophes, tels Platon (-427 à -347) et Aristote
(-384 à -322) ou des historiens tels Thucydide (-460 à -395) qui commencent à
théoriser les affaires de la Cité, ce qui se rapporte par extension à la science du
gouvernement, à la vie de la Cité. En effet, il n’en demeure pas moins de
préciser que la Cité a connu moult configurations5, avant d’être ce que nous
appelons de nos jours par Etat. A ce sujet, Assouman Bamba renchérit : « L’Etat
est l’un des concepts qui ont su voyager à travers l’histoire sous des identités
multiples6. »

Nous retenons de ce précieux passage la nécessité de s’installer à l’école


de l’histoire, en vue de vivre, à la loupe, le parcours de la science politique à
travers les sociétés, les époques et les civilisations du monde.

2. Le Moyen-âge :

Au Moyen Âge, la science politique en tant qu’objet n'existe pas. Néanmoins,


la pensée « politique » ou la politique à proprement dite est alimentée par un
certain nombre de paradigmes. La religion et les controverses qui lui sont liées
en est un. La féodalité et ses évolutions en est un autre. Dans les espaces
politiques médiévaux, au mépris de leur multiplicité, le roi, et/ou l’empereur, par

5
Dans la Pensée chinoise de Marcel Granet, l’art politique date des « écoles confucéennes ».
L'administration publique chinoise est la plus ancienne (le « mandarinat ») et commence à
cette époque. En Europe, la science politique emprunte aux méthodes et aux thèmes des
sciences sociales telles que la sociologie, le droit ou la psychologie.
6
Assouman Bamba, 2017, « Du territoire au terroir : la constitution d’Etats informels en
Afrique », Actes du Colloque internationale de Ouagadougou sur la restauration de l’Etat de
droit en période de Post-transition politique en Afrique, Ouagadougou, Presses Universitaires
de Ouagadougou, p. 16.
4
ailleurs un cas très particulier, sont les figures centrales du pouvoir délégué par
Dieu et duquel émane tous les autres pouvoirs7.

« (…) L’association féodale, apparut comme une chose positive 8 »,


puisque une figure est constamment concurrencée dans son rôle d’ordonnateur
de l'espace politique. En clair, on le sait, l’époque moyenâgeuse est émaillée par
l’intéressement des hommes aux questions exclusivement théologiques. Voilà
pourquoi le Pontife, le Pape, exerce une grande influence sur l’Etat, disons le
système épocal. Dans le Commentaire des Sentences, il écrit que « le pouvoir
spirituel et le pouvoir temporel viennent l’un et l’autre du pouvoir divin ». Dans
ces conditions, les gouvernés étaient sous la volonté de Dieu et de l’Eglise.
Aucune hérésie n’était permise, au risque de perdre le droit à la vie. Delà, et bien
après, la féodalité prendra une ampleur, parce qu’elle opposera les suzerains et
les serfs. Au finish, une révolution verra bien le jour, en ce sens qu’elle astreint à
l’accaparement du pouvoir spirituel et temporel du Pape un discernement9.

3. La Renaissance :

Après le Moyen Age, un petit séjour à la Renaissance nous présente sans


complexe la contribution influente de Nicolas Machiavel, un des théoriciens
politiques. Lequel philosophe que nous pouvons concéder la paternité de la
philosophie politique moderne. En ce sens, « les penseurs tels que Machiavel,
surtout, et Thomas More développèrent de nouvelles conceptions du rapport
7
Dans cet élan, l’homme devient un simple et pur esclave du destin, des dieux et de la nature.
Le fameux mythe de Sisyphe en est une belle illustration.
8
Karl Marx et Friedrich Engels, 1975, L’Idéologie allemande, trad. fr. de Renée Cartelle et
Gilbert Badia, Paris, Editions sociales, p. 116.
9
Saint Bonaventure, quant à lui, conciliait l'origine divine de l'autorité et le système électif ; il
soulignait les dangers du système héréditaire et insistait sur l'idée que généralement les chefs
élus sont les meilleurs. Cependant, il considérait que cette élection n'était qu'une simple
désignation et qu'il appartenait à Dieu, c'est-à-dire au pouvoir spirituel représentant Dieu, de
conférer le pouvoir au chef ainsi désigné.
Deux figures originales viennent bouleverser peu à peu les conceptions du temps et, en
définitive, appuyer les prétentions impériales au détriment de la papauté : Marsile de Padoue,
qui distingue strictement la morale religieuse (basée sur l'Évangile) de la morale politique ou
morale naturelle (fondée sur la conception aristotélicienne), il distingue totalement la foi et la
raison et fait l'apologie de la monarchie élective ; et Guillaume d'Ockham qui considère que le
pouvoir temporel est d'un autre ordre que le pouvoir spirituel, se plaçant ainsi dans une
logique de séparation précoce entre le spirituel et le temporel. Le premier est issu de la culture
italienne, à une époque où se développent les Cités-Etats, dont les rivalités feront naître la
pensée de celui qui marquera la période suivante de son empreinte indélébile : la logique de
Machiavel. C'est bien dans ce contexte italien qu'il faut replacer l'élection dont Marsile de
Padoue se fait le chantre

5
entre l’individu et l’Etat et les nouvelles modalités de justifier le pouvoir
politique10. »

Machiavel, quant à lui, illustra le premier la pratique parfaitement


empirique que ses contemporains avaient de la politique. Il s’intéresse
essentiellement à la technique, aux mécanismes des gouvernements et de la
gouvernance, ne voyant en la vertu et la religion que des moyens pour gouverner.
Il n’étudie pas tant la question de la légitimité du pouvoir que les moyens de son
établissement et de sa conservation : il aborde ainsi l'objet politique comme un
art (celui d'instaurer et de maintenir un pouvoir), et non comme une ‘‘science’’
politique au sens où nous l'entendons aujourd'hui. Son mérite fut d'envisager la
politique d'une manière non plus métaphysique, mais pratique. Son influence fut
considérable en cela qu’elle permit de répandre le goût de la science politique et
l'habitude de l'étudier d'un point de vue historique. Le Testament de Richelieu
porte sa marque, et dans une certaine mesure, toute la politique de la monarchie
absolue peut lui être rattachée. Il rendit à la politique le service de la détacher
entièrement de l'utopie et de la religion.

Dans la même transe que Machiavel, More de son côté se mit à décrire les
caractéristiques d’un Etat idéal, à la mode de Platon. Selon lui, il s’agit tout au
moins d’une société dans laquelle il n’existe ni propriété privée, ni argent, dans
laquelle chacun a le droit d’utiliser les différents bien selon ses propres besoins ;
mais le travail est un devoir civil qui revient à tous. Les charges politiques sont
toutes électives et durent une année, en dehors de celle du Prince qui est à vie,
mais toujours élective. Il est vrai qu’il ne fait que suivre avec prudence les pas
de Machiavel, en ce sens que le vœu est celui de réhabiliter la puissance du
prince, c’est-à-dire définir sa manière de tenir le gouvernail11.

4. Les Lumières :

10
Giscard Kevin Dessinga, 2020, Introduction périodique à la philosophie. Antiquité,
Moyen-âge et temps modernes, Paris, Connaissances et Savoirs, p. 165.
11
Il est de notoriété que Machiavel n’est pas le premier à s’occuper de la politique, tant s’en
faut, mais il a le mérite d’être le premier à dédouaner la politique des considérations d’ordre
moral et religieux. Dans ses allures réalistes et ses soucis d’ordre pratique, il pose un seul mot
d’ordre : comme conquérir et maintenir le pouvoir ? Sa réponse est sans appel. Veux-tu
accéder au pouvoir et le conserver le plus possible ? Voilà ce que tu dois faire : utilise la
violence, la propagande, le mensonge, la religion, élimine tes concurrents directs, tes ennemis
et ceux qui te dérangent. C’est quand même machiavélique, ce que Machiavel propose. Mais,
pour des raisons de précision, force est de noter que Machiavel dote la force (du loin) et la
ruse (du renard) au prince pour éviter que les malfaiteurs (le saint siège, d’après lui) ne
puissent ravoir le pouvoir et que l’Etat ne retombe dans le chaos d’autrefois.
6
Ce siècle si particulier, du triomphe de la raison et de l’éveil, a vu naître et
proliférer certains des plus grands maîtres de la pensée, tels que Rousseau,
Voltaire, Condorcet, Diderot, Kant, pour ne citer que ceux-là. Tous, d'une façon
ou d'une autre ont interrogé les concepts : la chose politique et l’exercice du
pouvoir.

De façon directe ou indirecte ils ont su insuffler un esprit nouveau, disons un


vent nouveau. Essentiellement basées sur les conceptions de la Res Publica et de
la façon dont le pouvoir doit s'exercer, les missions majeurs configurent la
cocarde de la liberté et de l’égalité. La souveraineté populaire, cette grande
conquête de la Révolution Française, événement ou série d’événements
déterminant(s) pour l'avenir de toutes les constructions politiques, à elle seule est
un concept fondateur alors redécouvert et transmis à la postérité de l'élaboration
des institutions, qui, en surgissant dans le champ de la pensée politique
européenne aura, et pour longtemps, bouleversé tous les équilibres. Nombreux
furent donc les penseurs, à cette époque, qui préparèrent par leurs œuvres les
bouleversements à venir.

5. Le XIXe siècle : naissance de la science politique moderne :

Genèse de la science politique

Il est de notoriété que la science politique moderne est une discipline


relativement récente, dont d’aucuns datent l’émergence (du moins en ce qui
concerne la science politique moderne), au XVIe siècle avec Nicolas Machiavel,
à travers son génie, la désunion qu’il engage entre moral politique et moral
religieux, dira-t-on.

Cependant, la contribution de Machiavel ne saurait avoir une prétention


d’exhaustivité, comme chez Hegel, en ce sens que ce n’est véritablement qu’au
milieu du XIXe siècle que naissent les sciences sociales et parmi elles la science
politique, surtout grâce aux changements liés à l’ère industrielle. Cette
industrialisation donne naissance à une science sociale indépendante, s’occupant
minutieusement des problèmes sociaux, dont la politique. Autrement dit, c’est
aussi la fin des grandes explorations, on cherche davantage à comprendre le
monde et son fonctionnement. Les positivistes, à comprendre Auguste Comte et
ses continuateurs, mettent en question les explications divines de la société.
Jusque lors, les hommes de science, à l'image du Pic de la Mirandole, se
devaient de connaître toutes les sciences. Au XIXe siècle, ils se spécialisent dans
des domaines particuliers.
7
Il s’opère, à la suite de ces innovations, une scission de l’économie et de
la politique. Mais l’économie politique, une autre science sociale, ne s’est
toujours pas tue. Pourtant, l’État se développe et acquiert au fil du temps de
nouvelles compétences, d’où un développement de l’administration. Sa
complexification va de pair avec sa bureaucratisation comme l’ont noté Max
Weber dans Économie et société, ainsi qu’Émile Durkheim dans De la division
du travail social. A côté de ces éminents esprits, aucune tentation ne saurait
nous emballer afin que nous reniions Adam Smith, Ricardo, Marx, compte tenu
de leurs théories à la fois économique, politique et économico-politique.

Dans une société connaissant de profondes transformations, la science


politique, à l’image des autres sciences sociales, pense l’organisation des
sociétés et des gouvernements du monde. Tel est en un éclairage sa portée
scientifique.

6. Le XXe siècle :

Charles Edward Merriam (1874-1953) est le fondateur de l'approche


behavioriste en sciences politiques et le fondateur du Social Science Research
Council (1923)12.

Dans ces conditions, dès 1945, la science politique entre dans une nouvelle
phase de son développement, il y a accord sur toute une série d'objets d’étude
qui forment le champ de la science politique, il y a une revendication commune
de l'expression « science politique », émergence de vecteurs de distribution des
résultats des recherches13.

7. Le XXIe siècle :

12
Pendant que la science politique évolue aux États-Unis, il y a stagnation en Europe durant
l’entre-deux guerres, notamment en raison de la présence de régimes autoritaires. Le
développement aux États-Unis est stimulé par l'absence de contraintes et par la venue d'un
certain nombre de scientifiques réfugiés (allemands, anglais, italiens, autrichiens). Les travaux
de cette époque sont illustrés par de grandes figures telles que Seymour Martin Lipset ou
Reinhard Bendix. Ils ont pour principal objet la stratification sociale.
13
The Civic Culture (1963), de Gabriel Almond et Sidney Verba, donna lieu à l'une des
premières enquêtes transnationales à grande échelle en sciences politiques et popularisa la
pratique des études comparatives.

8
Maurice Duverger (1917-2014) est un politologue français, une illustration
idoine des sciences politiques, connu pour ses travaux sur les systèmes
électoraux et notamment la loi de Duverger.

Ainsi, seront pris en compte comme pôles de réflexion de la science


politique : action publique en droit pénal français ; bureaucratie ;
communication politique ; décorations et distinctions ; discours politiques ;
élites ; État ; gouvernement ; groupe de pression ; mises en scène du politique ;
mobilisations collectives ; parti politique ; politique publique ; populismes ;
pouvoir politique ; professionnalisation du politique ; régime politique ; sciences
de gouvernement ; socialisation politique ; vote, élections (volatilité
électorale) .
14

14
Les méthodes utilisées par la science politique sont principalement celles des sciences
sociales. Les enquêtes de terrain ou recherches d’archives fondent les théories avancées par
les auteurs. Dans les autres cas, le registre est celui de l’essai ou du commentaire politique. De
même, la méthode historique ne consiste pas en une collection de dates et une succession
d'évènements mais vise à retracer l’« histoire longue du politique » afin de mettre en lumière
les « logiques sociales à l’œuvre dans la vie politique » sur le long terme.

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