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SOCIOLOGIE POLITIQUE

CHAPITRE INTRODUCTIF : L’OBJET POLITIQUE,


POLITISATION : ENJEUX ET CRISES POLITIQUES

1) Qu’est-ce que la sociologie politique:


Il est difficile de définir la science politique. En 1948, un groupe d’experts identifie plusieurs rubriques :
d’abord la théorie politique, ensuite les institutions politiques puis les partis politiques et les groupes
sociaux, puis le domaine des relations internationales
Dans la période contemporaine, leur champ s’est élargi à la gouvernance globale : on s’intéresse à
l’exercices des politiques au niveau supranational (questions migratoires, gestion de l’eau).
D’autres auteurs ont cherché d’autres catégorisations : théories politiques, sociologie politique, science
administrative et relations internationales (ribrot).

La science po est une science carrefour, elle est connectée au droit, à l’histoire, à la socio, philo,
communication, éco. La délimitation de ses frontières est complexe. Daniel SEILER considérait que la
sociologie po était la « fille incestueuse de l’histoire et du droit » alors que d’autres la considèrent
comme l’alliance de l’éco de la socio. Il est clair qu’il y a un lien avec un certain nombre de disciplines
(ex : étude des institutions est à la fois objet du droit et de la sc po)

L’histoire po est un objet historique mais aussi un domaine de la sc po. La sc po couvre des domaines très
larges qui peuvent intéresser les citoyens, journalistes et lecteurs politiques.
Elle a pour cette raison besoin de s’affirmer et se distinguer des acteurs qui travaillent sur les
politiques. De plus, elle s’inspire de méthodes des autres fonctionnement : comme l’enquête
sociologique, les sondages, le travail sur archives, l’observation directe. Certains privilégient
l’approche quantitative, d’autres l’approche qualitative.

Classiquement, on part :

- Soit du déterminisme social c'est-à-dire mettre l’accent sur les effets de l’environnement sur
l’action des individus, sur les déterminismes sociaux, autrement dit, les individus ne sont pas
complètement libres, ils dépendent d’une réalité sociale. DURKHEIM : « fait qui s’impose au
individu », ainsi les phénomènes sociaux sont conditionnés par les structures sociales, contrainte
sociale (ex ouvrier —> FN et droite —> catho).

- Soit de l’approche individualiste,


c’est-à-dire que les faits sociaux ne peuvent être approchés
qu’à partir de l’individu. Max WEBER a une approche qui relativise le déterminisme social, il mets
l’accent sur l’autonomie des individus qui auraient toujours une possibilité de choisir.

Le rapport au valeurs:

La science po s’attaque à des sujets sensibles et pose la question de la neutralité.


Comment analyser le phénomène politique sans être soit-même influencé par son objet d’étude ?
Max WEBER parle de neutralité mais également du rapport aux valeurs : il faut faire attention à rester le
plus neutre possible. Le principe de neutralité axiologique est un concept qui est créé par WEBER, cela
suppose une neutralité politique et implique une neutralité dans la façon d’appréhender l’objet que
l’on étudie.

Cela ne veut pas dire qu’il faut être neutre d’un point de vue politique : on peut avoir une opinion. Ce qui
est important c’est une neutralité par rapport à l’objet d’étude.
Les chercheurs en sc po ne sont pour autant pas hors de la société. Si l’observateur est trop distant par
rapport à son objet, il peut avoir des difficultés à saisir la complexité du processus mais

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s’il est trop impliqué, il risque de perdre sa neutralité. Ex : enquête par sondage rémunéré peut induire
différents types d’interprétation selon la source de la rémunération. En sc po, on étudie aussi des être
sociaux mais aussi des valeurs. WEBER : « Il ne faut pas avoir de jugement de valeur mais se
rapporter aux valeurs ». Les valeurs existent comme un objet d’étude donc certains individus
s’affrontent sur ces valeurs.
—> Le politiste ne doit pas juger son objet d’étude. Il y a une séparation de la morale et de la politique :
l’ambition du politiste n’est pas de dire ce qui est bien ou mal mais d’analyser ce qui est. Le premier à
l’avoir fait est MACHIAVEL.

Parfois conflits : ex conflit israélo-palestinien les politistes ont du mal à s’entendre sur les mêmes analyses
parfois analystes indépendantistes etc. La sc po doit aussi être distinguée d’autres domaines d’analyse
comme le journalisme.
Différents objets peuvent être très médiatisés mais à long terme ils ne sont pas les sujets les plus
intéressants. Les médias ont une logique propre et le politiste ne s’intéresse pas nécessairement aux
personnalités politiques mais plus aux groupe sociaux. De même, la sc po ne traite pas des faits les plus
spectaculaires ni des phénomènes à la mode (gilet jaune).
La notion d’évènement politique est très relative → question de la sélection de l’info.

Utilisation des concepts / mots de la science po :

le sens des mots varie dans le temps et selon les personnes. Il n’appartient pas au politiste de les définir car
ce sont des mots sociaux en lutte de définition. Ils sont souvent des instruments politiques.

• Le mot « politique » veut dire ce qui est attrait au gouvernement de la cité et aux sociétés. En
anglais, plusieurs mots l’identifient (politic: vie politique, lutte pour le pouvoir, policy : décisions,
produits de l’action publique et polity : communauté des pros/acteurs de la vie po).

• L’adjectif politique entre dans une série d’oppositions (décisions politiques qu’on oppose à une
décision technique, institution politique par opposition à une institution A°). Parfois on distingue une
promotion politique et une promotion fondée sur le mérite.
Sur le plan international on distingue aussi une solution politique (négociée ou pacifiée) à une solution
militaire (en cas d’échec de l’autre).
—> L’adjectif renvoie à une activité spécialisée de représentant, de dirigeant d’une collectivité
publique.

Comme non commun, le nom politique peut être au féminin, au masculin au singulier ou au pluriel. (tous
différent!)

• Au féminin, la politique est l’activité dont le but est de veiller à l’unité du groupe qui choisit de
passer d’une communauté de base à un ensemble plus large. C’est l’ensemble des phénomènes
impliqués par la conquête et l‘exercice du pouvoir. Elle s’enracine dans l’opposition entre le confit et
ordre.
Elle est un espace de compétition entre les candidats à la représentation du peuple (élection/ dimension
institutionnelle). Elle est aussi surtout une activité spécialisée et de + en + professionnalisée (politique
= métiers) C’est aussi une ligne de conduite = enchainement de prises de position, succession
d’actions.

• Au pluriel, les politiques : construction de politiques dans un secteur déterminé. Ce sont surtout
celles publiques concernant le logement, la santé..

• Au masculin, le politique est d’usage plus restreint, renvoie à un champ social dominé par des
conflits d’intérêts, régulé par un pouvoir qui a le monopole de la coercition légitime, l’État.

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→ C’est le lieu de la totalité social, l’ensemble des structure qui résultent d’une relation d’autorité et
d’obéissance établie en vue d’une fin commune :cohésion du groupe.

Le sens des mots peut également évoluer dans le temps : par exemple le sens des droite/gauche ou terrorisme
varient selon l’époque. (droite et gauche du 19° pour ou contre une séparation stricte avec l’église ou encore
sous vichy: résistant=terroriste)
Le politiste doit se méfier du sens commun (apparences, bon sens).

Il y a de multiples discours sur le politique qu’il ne faut pas confondre, en effet tous les acteurs ont une
vision différente:

- Le discours de l’acteur engagé


Militants représentants, élus et dirigeants de partis, certains intellectuels impliqués dans des combats
politiques.
Ce discours repose sur la justification de l’engagement, Il n’est pas celui de la rationalité et valorise surtout
une utilité stratégique (gagner des élections par ex). Il valorise un point de vue, une idée personnelle, il n’est
donc objectif. Cela passe par des éléments de langage
Ce discours n’est pas un discours scientifique, ainsi il peut faire silence sur des faits susceptibles d’êtres
dévalorisants pour le groupe. Il impute à son propre camp les éléments positifs et rejette sur le camp
adverse les éléments négatifs. C’est un problème si on est militant tout en analysant un mouvement.

- Le discours du philosophe et penseur politique


Il ramène certains prb sur le devant de la scène. Il est souvent animé par la question des valeurs. Le
politiste se demande comment les choses fonctionnent alors que le philosophe/théoricien se demande quel
est le bon gouvernement.(prb de l’éthique qui se fonde sur des propositions qui ne sont pas démontrables).
Les sciences sociales du politique n’adoptent pas ce discours d’éthique ou de morale car elles
revendiquent une utilité mais celle-ci se base sur une rupture avec la morale.

- Le discours des médias


Il est basé sur l’objet politique. Il peut être légitime puisqu’il a pour objet d’informer le citoyen, le
danger c’est que la dynamique du discours : une volonté de communiquer juste pour communiquer. On
cherche à retenir l’attention.
Les journalismes ont tendance à mettre l’accent sur les personnalités politiques plutôt que sur les
phénomènes sociaux et pratiques politiques. Il faut se méfier de la véracité de l’information.

- Le discours savant, des politistes


Ce discours n’a aucune portée militante ou valorisante. Il a une utilité spécifique dans la société: → travail
d’élucidation, on cherche à dévoiler le réel, à affiner le regard sur la politique. C’est une réflexion
constante.

Il peut y avoir une portée positive sur évolution de la société : meilleure connaissance des mécanismes
réels du fonctionnement du système politique qui permet d’informer le citoyen. Le politiste n’est pas là
pour valoriser l’action des hommes politiques, mais il est là pour briser les illusions. Il y a un risque de
désenchantement, on peut ainsi reprocher aux sc sociales de justifier un certain dégoût pour la politique.
Raymond BOUDOU est un sociologue qui a dit : « la sociologie n’est faite ni pour séduire, ni
pour influencer mais pour éclairer ».

Le politiste doit veiller à ne pas projeter la situation de son époque (éco, culturelle) ou de son territoire sur
des évènements antérieurs ou d’autres pays → nécessité de bien contextualiser, ne de ne pas tirer de
conclusions définitives applicables à toutes les époques.

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Ex : un mvt révolutionnaire peut être sacralisé aujourd’hui alors qu’il s’inspirait de la crainte à
l’époque ( mai 68) Il faut respecter une la cohérence du raisonnement avec le croisement des données.

2) objet de la sociologie politique:

À partir de quand un objet d’étude est-il du ressort de la science politique ? La SP n’a pas un contenu
universel, un objet pur. La qualification est très variable selon le contexte.
Ex : la cause environnementale a émergé comme enjeu politique dans les années 80 alors que les pbr ne
datent pas de cette époque. Pareil pour le SIDA ou les inégalités hommes/femmes.

—> Dans le fond, La sociologie po étudie les conflits et les modes de régulations de ces conflits ainsi que
les pouvoirs po en présence.
On étudie d’abord les conflits et leurs manifestations, leurs acteurs, les règlements de ces conflits. La sc po
est l’étude des rapports de force, de l’évolution, des conflits…

La questions centrale est celle de la politisation. Il n’y a pas de fait politique par nature donc tout peut
devenir politique. Ainsi: tout fait social est potentiellement politique. Autrement dit, les faits
devienne po quand ils sont politisé.
C'est à dire quand les acteurs relatifs à un domaine réussissent à faire prendre en considération par le
pouvoir politique la question dont ils sont porteurs (mise sur l’agenda), cette question apparaît comme
politique (ex : cause animale).

Le problème ici c’est la subjectivité, une même question peut être traitée comme politique par certains
tout en étant considérée comme illégitime par d’autres.
Au final : C’est le pouvoir politique qui décide de la traiter ou non, qui accepte, ou refuse le statut. Ex : en
France on a du mal à reconnaitre la légitimité des lobbys alors qu’ils sont institutionnalisés aux USA, ou
encore la canicule de 2003. De plus, Le féminisme a souvent était considéré comme un fait non politique car
les instances décisionnelles n’étaient pas du tout féminisés. Dans les années 70 on a assisté à une
amplification de cette lutte, on a fait du statut de la femme une question de la société.

La définition de la politique apparaît ainsi comme abstraite et variable selon les acteurs (pas le même
sens si elle est définie par les médias, les hommes politiques ou les savants). À quoi sert la politique ?
Elle peut servir des intérêts communs.

Quels sont les groupes les plus légitimes ?

Rien ne s’impose de la même façon à tous les groupes, c’est le pb si on définit la politique par
rapport à une fonction sociale. Certains pb apparaissent naturels à tous : gestion des ressources, allocations
des territoires etc. S’il existe des pbs communs, l’organisation est toujours différente selon les sociétés et
les organisations.
Les modalités du principe de délégation à un gouvernement sont extrêmement variés avec beaucoup
d’interrogations. En Europe on privilégie la démocratie représentative mais on trouve aussi la
démocratie délibérative.
La politique n’a pas de contenu spécifique (politique, monétaire, scolaire, d’un syndicat, etc…). On
peut en parler sans se rapporter à l’État. Il dispose d’un monopole de certaines activités mais

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elles peuvent toutes être exercées par d’autres il est un groupe parmi d’autres mais pour WEBER
« il revendique avec succès pour son propre compte le monopole de la violence physique
légitime ». WEBER a une définition qui ne s’occupe pas des fins mais se préoccupe plutôt des moyens.
Au fond ce qui caractérise la politique c’est l’État qui détient le monopole de violence et ce qui est
important chez lui c’est la légitimité de l’État.
Les gouvernements reposent sur la domination et non sur la contrainte.

3) HISTOIRE DE LA SCIENCE POLITIQUE :

Elle n’a pas véritablement de naissance puisque l’analyse politique est aussi ancienne que la politique
elle-même. Elle s’est en revanche autonomisée au fil du temps par un processus relativement récent.
Aujourd’hui on peut dire que science politique = sociologie politique.

La naissance de la sc po remonte à la Grèce Antique → Aristote, Platon puis plus on retrouve


Montesquieu et Rousseau, Tocqueville au 19ème siècle. La différenciation des domaines relatifs
au politique est en revanche récente.
La sc s’est séparée de la philosophie au fil du temps. Tocqueville et Montesquieu se sont plus
approchés de la sociologie (il faut s’intéresser au contexte politique et intellectuel).

L’autonomisation de la sc po comme discipline académique a eu lieu au début du 19ème siècle avec la


création de l’académie des sciences morales et politiques (1795) puis l’École Libre des sc po (fin du 19ème
siècle) dans le contexte de la défaite de Sedan.
À l’époque, la sociologie est tenue à l’écart. Les sc po sont plus considérées comme des
instruments du pouvoir.
On s’est longtemps demandé si la sc po était une sc autonome puisqu’on la considérait comme une
science dépendante du droit.

LA POLITISATION :

Notion qui renvoie à la politique MAIS surtout qui suggère un processus : les choses ne sont pas politiques
spontanément ! Ainsi, elles en viennent à se politiser au terme de ce processus.
La politisation affecte des objets très différents : des individus, des institutions, des pratiques
sociales…

Si on s’en tient à la définition de Philippe BRAU la politisation est un « processus de


transformation d’un prb de société en prb politique ». Mais il y a une autre dimension qui
correspond au phénomène de socialisation politique des individus : comment un individu va acquérir
un intérêt pour la politique et une opinion politique selon sa personnalité.

→ Le terme est utilisé à propos de prb et d’enjeux : il s’agit de retracer la façon dont une question a priori
non politique peut devenir po → comment un enjeu est labélisé politique ?
→ Le terme politisation s’applique aussi à des individus, à des catégories d’individus = processus par
lequel des individus vont être conduits à s’intéresser à la politique (ex : politisation des électeurs = essayer
de comprendre leur degré de rapport au politique).

Cela implique aussi le phénomène de dépolitisation c'est-à-dire que les individus se détachent de
l’allégeance politique. Ce phénomène existe depuis de nombreuses années.

Avant l'Union Européenne n’était pas perçue comme une institution politique, au fil du temps, il y a eu un
phénomène de politisation.
Le terme peut s’appliquer aux systèmes institutionnels (= comment sont composés les organes de l'Union
européenne).
Mais cela renvoie aussi à l’enjeu européen en tant que tel : les politiques publiques fabriqués avec ces
instances.
La politisation des institutions européennes met en avant le rôle croissant de Parlement Européen qui
autrefois était une instance plus technicienne qui n’avait pas vraiment de légitimité.
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Quand on parle de politisation de l’enjeu européen, il faut évoquer l’euroscepticisme = incarné par une
désaffectation électorale + émergence de différents partis qui refusent l'Union européenne. Le débat tourne
toujours autour du déficit démocratique de l'Union Européenne, d’où la nécessité de politiser constamment
l'Union Européenne pour la rendre + légitime.

La politisation c’est surtout la production sociale de la politique, autrement dit comme on passe du
social au politique, il faut ainsi repérer le passage au politique ce qui est un travail complexe.

politisation: processus par lequel des questions, des activités, des pratiques, des discours se trouvent dotés
d’une signification politique. Ces questions sont appropriées par les acteurs (hommes politiques,
intellectuels, groupes d’intérêt, journaux) comme politique. Cela signifie que ces questions peuvent être
prises en charge par les pouvoirs publics et peuvent faire l’objet de politiques publiques.

Jacques LAGROIS veux essayer de donner une vision assez large de ce que la politisation refuse ce que
l’on appelle le « politique réducteur » = ils refusent d’expliquer la politique par la politique, on ne peut pas
considérer que ce qui est officiellement qualifié. Il faut chercher la politique là où elle n’est pas évidente
(ex : dans le domaine social). La politique n’est pas figée une fois pour toute.
Pour lui « La politisation c’est une requalification des activités sociales les plus diverses qui
résultent d’un accord pratique entre des agents sociaux enclins pour de multiples raisons à
transgresser ou à remettre en cause la différenciation des espaces d’activités. »

LA CONSTRUCTION DES PROBLÈMES PUBLICS :

Il n’y a pas de naturalité des problèmes publics, ils n’existent pas par nature. Il faut réfléchir a un
processus de politisation. Cette notion n’est pas simple à définir car un problème public n’est pas objectif
(ex : cas de la pollution).

L’existence d’un fait objectif n’implique pas sa qualification automatique en tant que problème
public : aucun problème public ne l’est par essence.
—> Il y a d’abord une phase de problématisation et pendant cette phase un certain nombre d’acteurs
vont percevoir une situation comme anormale et donc ces acteurs vont chercher a la qualifier de
problème public. C’est ce que l’on appelle la mise en politique.
Cela remet en question le fait que des politiques publiques seraient toujours des réponses à des problèmes
existants. Si les acteurs ne se saisissent pas de ces questions, ces questions demeurent non traitées par les
domaines publics. La mise sur agenda correspond à l’ensemble des pbs perçus comme appelant un débat
public voir l’intervention des autorités politiques légitimes.

Il y a plusieurs conditions pour qu’un fait social devient un problème politique :

- Besoin de connaissances sur le pb (ex : sida devient un pb public dans les années 80;
amiante)

- Besoin de normes sociales, qui rendent une situation complexe, pour qu’une question soit perçue
comme problematique, il faut qu’un phénomène apparaisse comme anormal.
PADIOLO considère qu’ « une situation est problématique lorsqu’il y a un écart entre ce qui est,
ce qui pourrait être et ce qui devrait être ».

- Besoin d’une mobilisation des acteurs : il faut une action des entrepreneurs de mobilisation.
Ils vont initier un mouvement, cherchent à constituer un terme en pb.

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- Besoin de pouvoir envisager des solutions. Pour qu’il y ait problème, il faut que des individus
commencent à envisager des solutions pour traiter ce problème.

Les entrepreneurs de réformes = ceux qui veulent changer l’action publique, il sont avant tout des
assembleurs d’enjeu (= préoccupation des politiques, besoins sociaux, exigences de la compétition
politique).
—> Tant que personne ne parvient à prendre des initiatives pour changer les choses il ne s’agit pas de
pbs mais de conditions. Il faut bien différencier un problème de la condition.

- Un pb peut être public au sens où il va mobiliser plusieurs publics, on va dépasser l’exigence


corporative. (ex : infirmiers urgentistes). Il rentre alors dans la sphère publique.
Pour qu’il y ait un pb public il faut un débat public. Les médias ont alors leur importance à ce moment
là puisqu’ils vont rendre le pb public qui sera en charge par les autorités publiques. Le rôle des médias
est primordial = agenda médiatique.

Il y a des déclencheurs internes et externes au problème public (ex : changements technologiques). Il


faut aussi prendre en compte le roulement politique ou le cycle politique (= facteurs internes), les
catastrophes naturelles (= facteurs externes).

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CHAPITRE 2 : LES INSTITUTIONS POLITIQUES
I. DÉFINITION

Le champ politique comporte des institutions politiques. Ces institutions pèsent aussi sur la structure
du champ et sur le comportement des acteurs.

- Les institutions vont réguler les politiques car ces institutions vont habiliter ceux qui peuvent s’en
prévaloir à faire un certain nombre de choses (ex : le P qui veut dissoudre le Parlement).

- Ces institutions régulent en partie les politiques et orientent les activités stratégiques des acteurs en
compétition et elle peuvent fournir aux acteurs un certain nombre d’infos ce qui permet aux acteurs
d’anticiper certains coups potentiels de leurs adversaires.
→ De ce point de vue les institutions peuvent intervenir dans la structuration des calculs politiques.

- Elles ont aussi pour effet de limiter la liberté des acteurs : les organisations vont gérer des routines
organisationnelles, des façons de voir et de percevoir. Cela va entrainer une dépendance vis-à-vis
de certaines trajectoires.
→ Cela peut donc orienter l’action réformatrice : les institutions peuvent donc freiner certaines
initiatives.

- Elles ont pour effet de délimiter, de créer des frontières entre ce qui peut être franchi et ce qui ne peut
pas l’être. Elles génèrent des contraintes qui sont souvent intériorisés (= autocensure) ce n’est donc pas
traité comme une contrainte ou violence mais ça influe les comportements.
→ L’institution va à la fois contraindre et habiliter.

Institution : systèmes organisés et stables autour desquels s’organisent des activités sociales. Pendant
longtemps la science politique s’est limitée à analyser les systèmes formels juridiques formés par le
droit.

La science politique a donc été longtemps marqué par le droit car elle est institutionnellement issue du
droit. Mais à partir des années 1980, on a commencé à voir se développer une analyse sociologique des
institutions : désormais en SP on n’a plus une approche strictement juridique et on ne considère pas que
seul le droit permet de comprendre les institutions.
➤ Il n’y a pas qu’une façon juridique de réfléchir aux institutions.
L’enjeux ici : comprendre ce que les institutions font au acteur et ce que les acteurs font aux
institutions.
→ Ainsi on ne peut pas se restreindre à une analyse juridique et à une sciences des textes
juridiques.

II. LA FONDATION DES INSTITUTIONS ET L’INSTITUTIONNALISATION

A. Le fruit de compromis historiquement établis

Les institutions politiques peuvent d’abord s’analyser d’un point de vue de leur fondation. La 3ème
République a été le résultat d’un compromis entre les républicains et les royalistes et c’est pour cette
raison que les lois constitutionnelles de 1875 établissent un régime ambigu.

Ex : le président du conseil pendant longtemps n’existait qu’en pratique, il faudra attendre 1946 pour que
cette institution coutumière soit juridiquement coutumière. Dès 1877 et la crise le compromis qui
avait été instauré entre les républicains et les monarchistes modérés éclatent car le président tente un coup
de force pour s’imposer : on a donc une évolution du rapport électoral et c’est ce qui va faire évoluer
la 3ème République vers un régime d’Assemblée. (par la suite C° grevy)

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Sous la 4ème République en 1946 il a y a un compromis entre les partis de gauche et ce compromis va
se défaire très vite en raison de l’évolution des relations internationales du fait de la Guerre Froide.
Il sera de même sous la 5ème République (ex : pratique du 1er ministre)

➢ Ce sont des rapports de force codifié par le droit.

B. La définition en droit : pourquoi ?

1. Un langage historique

Ce rapport de force originel, ce compromis a été codifié par le droit. Le droit a aussi un aspect
asociologique : les acteurs ne sont jamais désignés à titre personnel et individuel.

2. Des points de coordination

Les institutions fonctionnent comme des points de coordination, cela permet aux acteurs
d’affiner leur stratégie. Les individus ont plusieurs possibilités d’actions : les choix qu’ils opèrent
peuvent résulter de leur propriété sociale, aussi de leur fidélité à des conduites antérieures ou d’un calcul
coût-bénéfice. Les acteurs doivent toujours calculer les conséquences de leur action, doivent anticiper leur
résultat. Les chances de parvenir à une solution dépendant beaucoup des institutions, sont conditionnées par
elles.

→ Le droit joue ce rôle important, à la fois ahistorique et asociologique + rôle de


coordination.

Le droit a pour objet aussi de cadrer les comportements sociaux. L’étude des institutions politiques
ne peut pas se limiter à la science des textes, à une analyse juridique car les textes ne peuvent pas tout
prévoir : certaines pratiques apparaissent à travers les vides juridiques (ex : 3ème République,
président du Conseil (Premier Ministre) n’existait pendant longtemps qu’en pratique. Le chef d’État a
délégué sa prérogative à l’un de ses ministres. Il faudra attendre 1946 pour que cette institution
coutumière soit juridiquement reconnue).

C. L’institutionnalisation

Dire que l’univers politique est institutionnalisé c’est affirmer que des règles codifiées vont régler les
interactions entre individus. Les institutions se sont à la fois des pratiques, des taches particulières, des
rites et des normes de conduite. Tout cela contribue à régler la coopération des individus. Tout cela est aussi
soutenu par un ensemble de croyances, de représentations qu’on peut se faire sous telle ou telle pratique. En
ce cens, les institutions sont investies de sens et de valeurs.

L’institution est vécue comme dotée d’une force propre qui s’inspire de l’expérience de l’individu.
L’ordre institutionnel n’est pas permanent parce que l’institution est un processus plus qu’une réalité. Ce
sont les individus qui légitiment l’institution.

Le processus d’institutionnalisation est permanent même s’il y a une stabilisation. Les institutions
déterminent ce que l’on doit faire / pas faire, ce qui est approprié / inapproprié. Les individus vont
légitimer et habiliter les institutions. Il y a une transformation possible, l’ordre institutionnel n’est pas figé:
se fait se défait.
Néanmoins les institutions vont légitimer et habiliter -> dire ce qui est approprie ou non.

À la fin du 19ème siècle, les premiers socialistes vont essayer de se mettre à distance de l’ordre
parlementaire. Dans cette hypothèse, les pratiques institutionnelles ont été modifié par les

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pratiques sociales.
Bastien FRANÇOIS montre que certains évènements peuvent influencer les institutions mais le droit va
apporter sa force formelle et va permettre de consacrer des buts. La codification faite par le droit consiste à
mettre en forme.

Si on essaye d’analyser le Droit Constitutionnel d’un point de vue sociologique : on considère que c’est un
inventaire de technique qui limite et organise les pouvoirs publics.
MAIS le droit ne dit pas tout sur le fonctionnement des institutions.

D. La notion de « rôle »

Ce qu’on appelle « rôle » en sociologie ce sont les règles relatives au comportement liées à une
position institutionnelle qui permettent de faire exister cette position institutionnelle, de la rendre
sensible au autre. Toute institution est dotée de codes de bonne conduite qu’elle soit politique,
culturelle, religieuse etc… Ces règles sont signifiantes pour la science politique car elles déterminent
autant que les règles de droit ce qui peut légitimement de faire ou non (ex : il est difficilement pensable
que le Président de la République aille manifester dans la rue pourtant aucune règle de droit ne l’interdit.
Ces rôles sont aussi socialement construits.)

L’accès au pouvoir place les femmes en situation difficile :

- Soit elles agissent concernant les attentes sociales sur les femmes et perdent une grande
chance d’accéder aux carrières politiques

- Soit elles agissent conformément aux règles masculines et risques alors de perdre leur
identité féminine.
→ On peut donc dire qu’il y a des institutions genrées

L’étude des institutions nous rappelle que les procédures officielles de dévolution du pouvoir ne sont pas
les seules conditions d’exercice du pouvoir politique, ce ne sont que des conditions formelles et donc
assez minimales.

III. LA SOCIALISATION INSTITUTIONNELLE ET LE RAPPORT DES INSTITUTIONS :


SOCIOLOGIE DES RÔLES POLITIQUES

La définition sociale de rôle n’est jamais figée, l’emprise des règles institutionnelles n’est que relative
et dépend de la disposition des acteurs a respecter les prescriptions de rôle.

C’est ce que BOURDIEU appelle l’habitus : l’individu agit en fonction de son origine sociale, de son
éducation, de son cursus, de sa culture. On a ainsi un ensemble de dispositions durables qui
permettent de s’approprier les institutions en accédant plus facilement aux codes culturels. Mais on ne
subit jamais complètement son rôle même dans les institutions où l’on est privé de liberté comme les
couvents, les prisons. Il y a toujours possibilité de s’adapter même quand il y a une adhésion totale aux
règles.

Cela dépend aussi de la socialisation intérieure (ex : un fonctionnaire qui vient d’un état fédéral comme
l’Allemagne, donc il est habitué à travailler dans un système à plusieurs étages, il aura plus de facilités à
s’adapter au système à étage de l'Union Européenne, d’autant plus s’il est jeune.)

La socialisation résulte de plusieurs éléments, de l’histoire personnelle de l’individu à l’histoire


collective de son pays. La socialisation ne détermine donc pas complètement le rôle de la personne.

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Le concept de rôle permet de comprendre les pratiques des acteurs : c’est par les rôles que les
institutions prennent vie et deviennent sensibles car elles ne peuvent exister que par l’intermédiaire des
individus : ce sont les individus qui donnent une force aux institutions, qui font évoluer les institutions. Mais
inversement on peut dire que les individus construisent leur identité en se confrontant aux
institutions. Les acteurs intériorisent et interprètent ces règles et se les approprient.

Pour conclure, le rôle c’est l’ensemble des comportements, attitudes, discours liés à l’occupation d’une
position institutionnelle.
Tout rôle constitue un model spécifique de conduite défini par des attentes : on s’attend à ce
qu’on agisse de telle ou telle manière.
Ex : le rôle de l’étudiant, le rôle de prof.
Ces manières de faire sont cristallisées. Le rôle constitue à la fois un ensemble de contrainte pour les
individus et un modele d’action qui leur permet d’agir : ils font face aux situations et agissent comme on
attend d’eux qu’ils le fassent. À chaque position institutionnelle correspond un rôle
(ex : le rôle de maire, le rôle de parlementaire, le rôle de citoyen, etc). La citoyenneté peut s’analyser
comme la réalisation d’un rôle : nous sommes tous des citoyens et la socialisation politique permet
d’intérioriser les codes de la citoyenneté.

Cette définition des rôles va poser un certain nombre de difficultés car le risque est de considérer
que toute activité sociale est liée à un rôle. Finalement exécuter un rôle c’est agir en
fonction de son statut.

Ex : les députés sont tenus à des prescriptions de rôles très forte. Au-delà de leur étiquette politique ils
agissent et s’expriment en respectant un certain nombre d’usages institutionnalisés un peu comme des
partitions.
Si on prend en exemple le statut de maire il apparait moins encadré par le droit que d’autres fonctions
électorales mais tout de même le rôle de maire renvoie à un mode de conduite homogène : tous les maires
se comportent un peu de la même façon. Il y a donc des qualités intrinsèques au maire : il doit être
disponible, bienveillant, proche de ses habitants, ect. L’activité de maire est très fortement encadrée car il
est souvent sollicité. Le maire agit ainsi en fonction de son rôle, en fonction d’attentes prescrites et tout
cela est dû à un public particulier. Ces attentes peuvent être contradictoires : le maire doit toujours pouvoir
produire un discours et pourvoir le moduler et il va entrer en résonance avec des publics très différents.
C’est un homme d’interaction et de face à face ce qui peut poser des problèmes de contact. Le maire doit
s’adapter à des publics différents, il doit donc faire un usage différencier de son rôle selon son public.
Le rôle n’est donc pas une partition écrite une fois pour toute, il ne s’agit pas de reproduire perpétuellement
un même comportement : tout rôle issus laisse une marge de jeu. Les rôles sont toujours un peu
ambigus et contradictoires surtouts en politique. Le rôle est sujet au changement est c’est souvent la lutte
politique qui est à l’origine de ces changements. L’acteur politique exécute son rôle toujours en fonction de
ses caractéristiques sociales, culturelles, de ses ressources qu’il peut mobiliser. Ces rôles sont sans cesse
retravailler (ex : les Premiers Ministres n’endossent pas tous de la même manière leur rôle, de même pour
les Présidents de la République).

—> obéissance varie d’un acteur à un autre et d’une institution à une autre:
Parfois les acteurs disposent de suffisamment de ressources pour jouer avec ce rôle (ex : Macron pour
accéder à la présidence a dû s’émanciper d’un certain nombre de rôle : il est émancipé de tout parti politique
et a créé son propre parti pour accéder à la présidence. De même Giscard
d’Estaing avait voulu sortir du rôle. Au contraire Mitterrand est complètement rentré dans son rôle en
adoptant une distance entre lui est ses interlocuteurs. Là où l’emprise des institutions est - forte, les acteurs
disposent d’une plus grande marge de manœuvre.

11
Toute institution est affectée par des conflits + ou - explicites entre des acteurs qui vont défendre leur
intérêt et sur leur vision de ce qu’est l’institution.
Ex : l’institution européenne était divisée en 2 types :
-
Directions générales politiques
-
Directions générales techniques

Il peut y avoir pour les acteurs concernés certains profils symboliques liés à une distance par rapport au vide.
En effet, nous sommes dans une société où on a un ensemble d’injonctions à l’individualisation : on nous
incite à exister en tant qu’individu, en particulier dans le jeu politique.
—> On attend de l’Homme politique qu’il se CONFORME à un rôle mais qu’il se DISTINGUE.
L’écart au rôle est donc devenu quasiment une nécessité. Tous les acteurs ne sont pas autorisés à transgresser
de la même manière. Les Hommes politiques sont tenus d’apparaître comme des individus uniques.
Autrement dit, ils sont enfermés dans leur rôle présidentiel en même temps ils ne peuvent pas s’enfermer
dans ce rôle.

L’EXEMPLE SUR SARKOZY :

Pendant les premiers mois de la présidence on a assisté à une volonté très nette de sa part de s’écarter du
rôle du Président, il a aussi cultivé sa proximité avec les français. Le Président Sarkozy avait essayé de
bousculer le protocole. Il y a une volonté d’afficher une certaine authenticité.
À partir de 2007 ses postures présidentielles ont suscité une impopularité médiatique et cela a été interprété
comme une sorte d’échec.
À partir de 2008, il a été accusé d’enfreindre la dignité de la fonction et de discréditer cette
fonction. Il a été confronté à des rappels à l’ordre institutionnels de la part de l’opposition de certains de
ses pairs. C’est ce qui a amené le Président à changer sons style à partir de janvier 2008 dans un style plus
conventionnel, il a à nouveau endossé le rôle de Président institutionnel pour mettre en scène une figure
plus régalienne de la présidence de la République.

IV. LA LÉGITIMATION DES INSTITUTIONS

Cela signifie qu’au fond les représentations collectives participent à un travail de légitimation
d’une institution. C’est un ensemble d’opérations par lesquelles la contrainte, la hiérarchie
prennent la forment de raisons objectives.

Tout pouvoir a besoin de légitimité (ex : sous l’ancien régime, les pouvoirs absolus ne reposaient pas
seulement sur la contrainte physique mais aussi sur la croyance des traditions ancestrales, la coutume, la loi
salique.)Ce n’est pas un pouvoir arbitraire, car il se légitimait.

Avec l’avènement des démocraties occidentales, ce type de domination traditionnelle évolue car désormais,
plus de domination traditionnelle mais RATIONNELLE LÉGALE = pouvoir légitimé par le droit, par
l’encadrement juridique des institutions. L’encadrement juridique des institutions permet de les rendre
visibles mais permet surtout de donner une légitimité au pouvoir.

La légitimité de l’état de droit ne se réduit pas à la légalité. Les échecs successifs des referendums sur la
Constitution européenne peuvent le prouver = même légales, les institutions de l'Union Européenne
n’emportent pas l’adhésion des citoyens européens. La légitimité d’un régime tend d’abord à s’assigner au
respect de règles morales = la légitimité découle d’une identification à un système de normes,
de valeurs. C’est le fruit de plusieurs discours, de symboles, de pratiques → la légitimité construit,
emprunte à différents registres, ce n’est pas spontané.
—> Les institutions sont toujours perçues comme une solution permanente à des problèmes
permanents. (stabilité)

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Les pratiques qui fondent les institutions ne sont pas toujours orientées pour légitimer ces institutions = il y a
des pratiques, discours qui veulent se présenter comme neutre, étranger à tout finalité de légitimité politique
MAIS c’est toujours une façon de légitimer une institution par le travail qui se fera après.
Les sciences sociales peuvent aussi produire des effets de légitimation.
Parfois, certains discours ou pratiques d’acteurs ont contribué à renforcer les institutions du pouvoir
politique.

13
CHAPITRE 3 : LA PARTICIPATION POLITIQUE
SECTION 1 : la participation non liée au vote

Il y a 2 façons d’envisager la participation :

- La participation conventionnelle = vote


- La participation non conventionnelle = manifestations

La participation non liée au vote ce sont les activités comme par exemple le fait de participer à des
réunions, s’intéresser à la politique en regardant l’information politique sur internet, télévision,
militantisme. Les modalités de l’engagement sont très variées.
—> Parler de participation politique c’est s’inscrire sur une liste électorale, s’informer, discuter,
assister à des réunions, participer à des campagnes électorales.

Dans les démocraties représentatives, les sociétés étatiques se caractérisent par une distinction entre
gouvernants et gouvernés → participer c’est utiliser des moyens d’entrer en relation avec les gouvernants.
L’idée de participation suggère que les gouvernés puissent contrôler, de façon + ou - direct, les
gouvernants → c’est là que se joue la participation politique.

En démocratie, l’idée est que les gouvernés ne sont pas de simples sujets comme dans une monarchie, ce
sont des citoyens (= individus qui vont intervenir dans le fonctionnement politique au nom du droit
de participer).
D’une façon générale et selon P. BRAU, la participation politique est un « ensemble d’activités
individuelles ou collectives susceptibles de donner aux gouvernés une influence sur le
fonctionnement du système politique ».
La participation a évolué dans le temps, à l’origine, la participation des citoyen était réservée à quelque
uns et s’est progressivement amplifiée.

Paragraphe 1 : La participation conventionnelle

Toute une gamme d’activités possibles mais participation institutionnelle (légale; légitime) reste assez
limitée finalement.

A. Une participation limitée

1. Définition

Elle est historiquement limitée par le suffrage censitaire : accordée à ceux qui disposaient d’une
certaine fortune, qui payaient le cens.
1792 : 1ère République → suffrage universel accordé mais participation un peu compliquée car
contexte dictatorial (terreur).
Reconnaissance du droit individuel à la participation avec la reconnaissance du principe de
souveraineté nationale mais le suffrage censitaire restreint cette participation.

La citoyenneté s’est étendue avec la proclamation du suffrage universel masculin en 1848 mais il y a
toujours une restriction d’âge et une restriction liée à la nationalité
1944 : droit de vote accordé aux femmes.
Dans les démocraties représentatives, la participation est souvent liée au vote = possibilité d’élire des
élus.
→ Paradoxe car avec le principe de représentation, le peuple ne gouverne pas directement ne participe
pas directement à l’action gouvernementale MAIS la participation ne se réduit pas au droit de vote.

14
L’ancien régime en Europe, participation politique faible MAIS il existait quand même des formes de
participations pas directement liées au suffrage.
Ex : pour la noblesse, vivre à la Cour du roi était une façon de participer, de montrer sa loyauté à l’égard
du roi.
Pour le peuple, autres formes de participation : pas de droit de suffrage mais existait des formes détournés
de participation politique comme le carnaval (peut avoir une vocation politique car occasion de se moquer
de certaines personnalités politiques). Cérémonies religieuses aussi des lieux de participation dans un
régime de « droit divin ».

Aujourd’hui, plus seulement de participation politique par l’élection car d’autres modes de participations
reconnus par la Constitution + surtout, possibilité pour le citoyen de participer par le biais d’internet et
des réseaux sociaux.

La participation a toujours été limitée. Intérêt pour la politique a toujours été relativement faible.
l’activité la plus répandue est la lecture des journaux, écoute des politiques à la télévision + internet.
Participation aux campagnes électorales, financement des partis, pétitions, manifestations.

Les modalités de participation varient en fonction du pays (pays d’assemblées, pays qui
militent, payent dans les syndicats, etc…)
Celui qui s’engage dans une activité coûteuse (soit qui prend du temps, soit un investissement) va aussi
s’engager dans des activités qui sont - coûteuses.

Certains contextes favorisent l’engagement, des pressions peuvent s’exercer pour inciter
voir contraindre l’individu à la participation.
Dans les régimes démocratiques il existe des certaines injonctions culturelles comme s’inscrire sur les listes
électorales en France, Belgique = obligation de voter.
Devoir électoral est moins coûteux.
Généralement, Les pouvoirs publics vont pouvoir encourager la participation électorale →
impression que le fonctionnement du système politique exige une sorte d’équilibre entre
politisation et indifférence, on ne veut pas que le citoyen soit trop politisé.
Système qui évolue entre la participation et une certaine indifférence.
Dans les régimes totalitaires, injonction de participer dans les syndics officiels par exemple.

2. Les métamorphoses du gouvernement représentatif et démocratie et crise de la


représentation

Gouvernement représentatif repose sur 4 arrangements institutionnels :

- Ceux qui gouvernent sont choisis par des élections, qui ont lieu à intervalle régulier. C’est ce
caractère récurent qui fait que nous sommes dans une démocratie, compétitions électorales régulières.
Les gouvernants sont incités à anticiper toujours les mouvements des électeurs. Les élus ne doivent pas
oublier qu’à l’issu de leur mandat ils doivent rendre des comptes aux citoyens. Il y a un aspect
démocratique (= participation du citoyen) et non démocratique (= une fois désigné, l’élu agit
seul).

- Ceux qui sont au pouvoir ont un certain degré d’indépendance dans la prise de décision

- Liberté d’opinion : Malgré le fait qu’il y ait un intervalle entre 2 élections, pendant cette période, le
peuple peut exprimer des opinions, manifester, protester, interpeller son élu, droit de pétition.

- Décisions publiques sont soumises à l’épreuve de la discussion.


Le gouvernement représentatif est un gouvernement par la décision. La discussion précède la
décision (opposition vs majorité)

15
Évolution du gouvernement représentatif : 3 formes successives se sont développées :

• Parlementarisme :

Dans la 1ère moitié du 19ème siècle, Les représentants sont issus du suffrage censitaire et débattent entre
eux au sein du parlement (pas vraiment sous le contrôle des gouvernés). Ces élus ne rendent pas vraiment
compte MAIS quand même une sorte de participation par la désignation de représentants. La
participation est limitée à quelques voix.

• Démocratie des partis :

Elle se développe avec l’existence du suffrage. À partir du moment où le suffrage s’élargit, où de + en + de


monde participe, les partis politiques commencent aussi à se former. La participation se renforce
car le nombre d’électeurs se renforce.
On a aussi un contrôle de + en + efficace des gouvernants par les gouvernés par le biais des partis politiques
au Parlement. Les partis vont de + en + organiser l’expression de l’opinion public, vont relayer les
demandes des électeurs. À travers des manifestations, des pétitions = vie politique de + en + riche

• Démocratie du public :

Se caractérise par le fait que le peuple est + présent, sa voix est + présente = le peuple peut agir sans
ses représentants. Il se manifeste aussi une opinion publique, qui se développe par les sondages par
exemple. Commandé par les médias, partis, groupes d’intérêts. De + en +on retrouve la participation par
internet.

Cependant, on assiste depuis une vingtaine d’années par une sorte de la crise de la démocratie
représentative, il existe un certain nombre d’indices :

- Le taux de participation qui baisse constamment dans la plupart des démocraties


occidentales.
Ex : parfois plus de la moitié des électeurs ne vont pas voter.
C’est le principal problème d’un régime qui tire l’essentiel de sa légitimité de la participation de + grand
nombre.

- La baisse du militantisme partisan


Diminution du taux de syndicalisation, baisse du nombre de militants dans les partis… de + en + de
critiques de la représentation.

➠ PROBLÈMES :

→ Le peuple n’est peut être pas représenté dans sa diversité. Question de la représentation
différentielles des sexes, des minorités ethniques, culturelles. Le parlement n’est pas le reflet sociologique
de la population.

→ Absence de représentation sociologue. Le parlement n’est pas le reflet sociologique de la


population. Critique de la représentation prend de + en + la forme d’une revendication au dépassement de la
démocratie représentative = de + en de dispositifs qui essaient de détourner la démocratie représentative =
démocratie de quartier, le débat public, procédures de concertation, budget participatif.

16
➠ RAISONS DE LA CRISE DE PARTICIPATION :

- Sentiment de dépossession du citoyen :


Déconnexion entre les assemblées dirigeantes, souvent masculines, âgées, blanches, aisées et une
population ayant des caractéristiques différentes.
Au fond, la compétition politique s’est de + en + professionnalisées = véritable oligarchie politique, !
devenu un véritable métier de l’activité politique.
Élite privilégiée nous dirige

- Ingouvernabilité :
Sentiment que le gouvernement ne peut plus vraiment agir à cause de l’intégration
européenne, qui remplacerait la souveraineté nationale.
Aussi, un système de surcharge du sytème politique = toujours + de demandes sociales et incapacité
du système politique à prendre en charge ces demandes sociales.

- Pluralisme politique, économique, culturel → entraine de nombreux antagonistes

- Pluralité des centres de pouvoirs : plus seulement l’état qui décide, de multiples acteurs
participent à la décision.

Participation repose sur l’illusion : peuple gouverné par ses représentants mais décisions de - en -
prises par les gouvernants (rôle croissant des multinationales, mondialisation…).

➠ LIMITES À LA CRISE DE LA REPRÉSENTAITON :

Période de participation / non participation.


2007 : forte augmentation de la participation électorale.
Quand on parle de crise de la représentation c’est peut être une notion trop restrictive de la démocratie, la
participation n’est pas seulement le représentation. Finalement, on a de + en + de « démocratie
continue » : maintenant, pression continue du peuple qui va au-delà de la représentation parlementaire.

B. Les facteurs de la participation politique

Relation entre participation politique et statut socio-économique → se vérifie dans la plupart des
démocraties occidentales.
Vrai pour les élections + dans tout activité politique confondue : ce sont surtout les catégories
supérieures qui participent globalement à l’activité politique.
Relation participation / hiérarchie sociale se remarque dans les extrêmes :
- catégories sociales les + élevés qui participent le +
- catégories les - élevées qui participent le -
- mais entre, peu de variables.
La variable discriminante (= qui fait le + la différence) = le niveau d’instruction → les individus les
+ instruits, les + diplômés —> sont les + actifs.

Aussi d’autres facteurs sociaux qui peuvent corriger, à la hausse ou à la baisse, ces tendances.
Ex : inégalités socio-culturelles
Habitat, distinction monde rural et les grandes villes → dans les zones rurales, participation politique
généralement + grande car esprit communautaire alors que dans les grandes villes, sorte
d’apathie civique. La ruralité favorise l’inter-connaissance = mieux intégré à une vie collective, +
d’injonctions à participer.

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Quelque soit le statut social, la probabilité de participer augmente dès que la taille de la
commune diminue. L’appartenance à une catégorie sociale défavorisée peut être corrigé par
l’appartenance à des groupes : appartenir à des syndicats, groupes de parents d’élèves… peut
favoriser la participation politique. La cs de groupe peut compenser une forme d’handicap social.

Il existe d’autres facteurs : âge, sexe → participation politique est plutôt le fait d’âges murs. Le fait
de se sentir proche d’un parti favorisé la participation politique. L’appartenance partisane se vérifie à tous les
degrés de statut socio-économique.

1. Pourquoi se mobilise-t-on ?

Quand on s’intéresse à l’action collective, on s’intéresse à de nombreuses catégories d’acteurs : dirigeants


politiques, médias, forces de l’ordre…
Approche marxiste : action collective serait le produit de lutte des classes, d’une prise de cs des
inégalités.
Dans la tradition marxiste, les actions collectives résultent des dominations sociales. Cela dit, de fait, tout
intérêt, tout sentiment d’exclusion ne conduit pas nécessairement à une action collective. L’action
collective n’est qu’une possibilité.
Il y a plusieurs possibilités face à ces inégalités.

HIRSCHMAN fait la distinction entre 3 types de positions :

- Défection
- Prise de parole
- Loyauté
Triptyque qui définit les possibilités face à un mécontentement. Face à un sentiment d’injustice,
dans une situation de mécontentement, individu peut soit choisir de se retirer, se mettre en retrait, ne plus
participer à la vie politique, il peut aussi s’engager, se mettre en mouvement ou alors il peut rester loyal et
quelle que soit la situation, accepter de se soumettre à une logique de participation (accepte tout).

Comment on passe d’une situation de colère individuelle à un mécontentement collectif ?


Comment vont se former les causes collectives ? Pourquoi certains groupes se mobilisent et
d’autres non ?

Certains groupes sociaux ont tendance à - se mobiliser que d’autres : les chômeurs, les prostitués. Une
mobilisation ne résulte pas uniquement d’un mécontentement ou d’un intérêt formalisé → pour qu’il y ait
une mobilisation, il faut donner une forme à ce mécontentement, il faut désigner des cibles,
il faut justifier une cause en invoquant des valeurs.
Objectif —> réveiller l’identité sociale.
Ex : gilets jaunes : luttes contre l’augmentation du prix du carbone, devenu la revendication d’une
meilleure prise en compte des citoyens, RIC… devenues de revendications plus larges.

Même forme d’action peut servir des objets différents.


Il est possible de manifester pour attirer l’attention mais aussi possible de manifester pour
engendrer de l’agitation.
Plusieurs types approches : approche psychosociologie → qu’est ce qui détermine l’action
collective ?
Déterminants macrosociologique : certaines catégories sont + mobilisables que d’autres.

• THÉORIE DE GUSTAVE LEBON :

À la fin du 19 ème siècle, Gustave LEBON : précurseur à essayer de comprendre la psychologie des
foules. Pour lui, l’action collective est un comportement pas ouvertement collectif mais qui relève de
la psychologie. Pour lui, ce qui caractérise l’action collective est un contexte particulier :

18
l’éruption des foules sur la scène politique. Foules sont conçues comme des « éruptions colériques
non rationnelles » = pas de rationalité dans l’action collective. Les foules obéissent à des
phénomènes de mimétismes, « unité mentale des foules » = l’individu se perd dans la
collectivité, ils en viennent à perdre leur libre-arbitre.
L’influence des foules peut même se faire à distance, sans contact direct. Dans cette perspective, les
mobilisations collectives apparaissent comme des « pathologies sociales ».

• THÉORIE DE LA FRUSTRATION :

Ted GURR : 1970 « pourquoi les hommes se révoltent ? ».


Pour lui, la mobilisation vient d’une frustration relative = sorte de moteur des mouvements sociaux,
décalage entre des attentes socialement construites et la perception du présent.
—> Plus la frustration est importante + le degré de violence est élevé. 3

situations qui favorisent la révolte :

- Crises économiques : biens disponibles diminuent alors que les attentes sont stables
- Injonction à consommer : diffusion des normes de consommation : attentes qui augmentent mais
biens disponibles stagnants
- Lorsqu’une situation de recension succède à une période de prospérité : d’un côté
attentes + forte de biens et en même temps la diminution de la capacité à accéder à ces biens

Rôle des émotions en politique : dimension affective joue aussi

2. Le paradoxe de l’action collective (OLSON)

Pourquoi participer collectivement à une action alors que sans participer on pourrait bénéficier des
résultats positifs d’une mobilisation ?

Il ne suffit pas que les acteurs partagent des intérêts communs pour qu’ils agissent collectivement. Les
populations ne se mobilisent pas beaucoup et se révoltent assez peu.
Il considère que la mobilisation dépend des ressources que les mobilités peuvent activer.
Pour lui, la participation collective ne va pas de soi. Il faut un calcul coût-avantage.
« Passager clandestin » = va regarder l’action sans y participer mais va bénéficier de l’action.
Leur engagement dépend du bénéfice attendu.
Il serait plus rentable de se poser comme passager clandestin, de recevoir les mêmes
avantages que les militants sans subir de sacrifice (grève = perdre de l’argent), c’est ce qui fait
que l’inaction est plutôt tendance.

➠ INCITATIONS COLLECTIVES = entrepreneurs de mobilisation cherchent à montrer que


l’action collective est viable et que les individus ont intérêts à s’engager concrètement.
→ Augmenter les avantages de la mobilisation et renforcer les coûts de la non mobilisation. Certains
membres d’une organisation qui participeront auront certains avantages et ceux qui ne participeraient pas
seraient exclus
Une action collective, pour être efficace, doit produire des incitations collectives.

Il y a d’autres éléments qui peuvent jouer : intégration sociale.


La mobilisation ne produit pas seulement un bien matériel. Il peut y avoir une gratification morale,
psychologique, symbolique : la fait d’être dans un groupe, un parti, peut générer un sentiment de fierté, de
proximité avec un représentant…

➠ INCITATIONS SELECTIVES : pas uniquement matérielles mais qui peuvent être morales,
symboliques. Le sentiment de participer à une cause juste peut être une source d’enrichissement personnel
comme collectif.
La notion de rétribution du militantisme : il peut y avoir des intérêts à s’engager, qui sont variables selon
les individus.
19
→ Aucune action collective n’est totalement altruiste, une action est toujours rationnelle au fond.

3. La mobilisation des ressources (OBERSHALL)

Entreprendre la mobilisation de façon dynamique. Dans cette perspective, les mouvements sociaux sont
pensés comme des processus. Les groupes ne sont pas égaux dans la mobilisation. Il y a des conditions
pour qu’un groupe se mobilise. En général, « un groupe mobilisé est un groupe organisé. »
La mobilisation est d’autant + probable que le groupe mobilisé est organisé et homogène. Il faut un groupe
avec des liens intensifs.

Un certain nombre de données permettent de structurer socialement le groupe :

- Un groupe va être intégré lorsqu’il dispose de connexions stables :


Permet à ce groupe d’être entendu. Il doit être déconnecté avec le pouvoir. Il doit être en mesure d’être
entendu par le pouvoir public. Il faut que le groupe mobilisé puisse disposer de vrais portes-paroles qui
incarnent la totalité du groupe.
Il n’est pas possible d’avoir une approche seulement économique pour expliquer les mouvements sociaux
(ex : été 1946 sur les droits de vote et civique des personnes noires, étudiants blancs ont participé
massivement : militantisme par conscience, moral).
Le modèle économique d’Olson ne permet pas d’expliquer cette mobilisation. Ce qui est en jeu ici est un
rapport aux valeurs

- Les individus rejoignent rarement une mouvement de leur propre initiative :


David SNOW : individus participent peu spontanément, ils sont souvent sollicités à participer à ces
activités.
C’est lors de cette initiation qu’ils vont découvrir des justifications qui vont les inciter à continuer.
L’appartenance préalable à des réseaux est importante pour comprendre l’engagement en faveur d’une
cause.

Le contexte rationnel peut jouer à plusieurs niveaux :


- Peut avoir un rôle de socialisation = permet de rapprocher un individu d’un mouvement
- Peut avoir un rôle de recrutement idéologique
- Peut avoir un rôle de pivot = met en relation avec d’autres personnes qui agissent.
Les mouvements sociaux se créent en fonction de moyens, de ressources. Ils sont souvent mis en
relations avec les pouvoirs publics, dépend aussi du lien interne, à l’intérieur du groupe étudié.

4. La structure des opportunités politiques

On s’intéresse aux éléments de l’environnement, du contexte, qui vont conditionner les formes d’action
collective. Certains mouvements sont + favorables que d’autres. L’idée est que la mobilisation d’un
groupe ne dépend pas seulement des ressources dont il dispose MAIS dépend aussi des ouvertures
possibles. Certaines circonstances rendent le système politique + ou - réceptif à un mouvement social.

20
L’efficacité d’une action collective est souvent liée à des variables extérieures à ce mouvement. Une
action collective engagée dans des contextes différents peut avoir des conséquences variables.

Autre aspect : capacité des individus à anticiper les résultats possibles. Les individus se mobiliseront s’ils
considèrent que la mobilisation sera efficace. Prendre en compte la dimension tactique/stratégique des
différents protagonistes. Voire aussi quelle est l’attitude des pouvoirs publics : état répressif / état
ouvert ?
Périodes électorales s ont souvent + propices à l’expression des revendications → responsables
politiques sont forcément + vulnérables.
Un mouvement social peut être favorisé par un système d’alliance instable. Lorsque les élites sont divisées
(gouvernement, administration), ces systèmes seront fragilisés face à une éventuelle contestation

KITSCHENT : s’intéresse à la réceptivité des pouvoirs publics face aux mobilisations


sociales. Il considère qu’il y a plusieurs critères qui peuvent jouer : degré de centralisation de l’état,
importance du secteur public…
Il considère que le système politique des pays-bas ou américain est + ouvert à des stratégies
d’assimilation des conflits, alors que le système français est + fermé → les mouvements adoptent
donc des stratégies de confrontation.
Cela permet de relier les groupes mobilisés et leur stratégie, permet de comprendre la capacité de l’état à
maitriser, canaliser la protestation.
Ce n’est pas la structure politique elle-même mais plutôt la PERCEPTION que les différents acteurs
politiques ont qui ont influencé la mobilisation.

C. Compétences politiques et compétences sociales

2 dimensions de compétence : cognitive (connaissance du politique) / politique (compétence politique d’où


légitimité de participation)

La notion de « compétence politique » est expliquée par la sociologie américaine des années
60. La question est de savoir si les citoyens agissaient en connaissance de cause, se sentaient-ils
capables de décider librement ?
La compétence est la traduction d’un sentiment de compétence sociale → sentiment inégalement partagé.

Daniel GAXIE : « le cens caché » = les individus s’autocensureraient et n’iraient pas voter car ils ne se
sentent pas compétent politiquement. Beaucoup trop d’individus considèrent la politique comme une
chose trop compliquée.
Dès 1948, on a un postulat qui est que le citoyen serait toujours intéressé par la politique et
compétent pour la comprendre.

Le suffrage universel donne le droit de vote à tous les hommes et femmes, théoriquement il n’y aurait
plus de barrière sociale ou intellectuelle.

La démocratie est fondée sur l’idéal d’un citoyen qui serait actif, bien éduqué, comprenant les
enjeux publics. Cet intérêt pour la politique est censé se manifester à travers le vote et l’idée que tous les
électeurs soient égaux devant le vote.

→ Illusion de la démocratie → celle d’une politisation des individus.

Finalement, le travail de gaxie montre que cet idéal démocratique de la participation n’est
qu’un mythe → globalement, les citoyens sont assez peu intéressés par la politique et sont assez peu
compétents
Beaucoup de citoyens ne sont pas véritablement capables d’expliquer quelles sont les valeurs de la
droite, de la gauche, d’évaluer une politique publique, et ne connaissent pas nécessairement l’offre
politique

Participation politique = ensemble des activités à travers lesquelles les citoyens entrent en contact

21
avec le pouvoir → niveau de compétence assez inégal

La compétence politique tient aussi à une capacité de penser politiquement, or la compétence


politique repose sur plusieurs postulats (selon BLONDIAUX) :

- La compétence serait un attribut individuel, une disposition individuelle

- La compétence peut faire l’objet de mesures, elle permet un classement

- La compétence serait une disposition qu’on analyse indépendamment de toute action


- La compétence suppose une certaine connaissance savante de l’univers politique (Bcp de citoyens
pas intéressés par la politique mais ils vont quand même participer à des activités civiques)

Il faut un certain nombres de connaissance pour être compétent . La compréhension de la politique


suppose une certaine maîtrise des codes, doit comprendre certains mots, un langage politique. Or si on se
fonde sur ces critères les citoyens ordinaires sont généralement assez peu compétents. Contexte pense sur
le contenu dans opinions, les opinions sont variable selon le contexte.

Au fond, les individus ne sont pas spécialement intéressés par la politique, même un effacement du
politique → explique qu’aux USA il y a un phénomène d’effacement de la sphère publique car
individus se réfugient de + en + dans le privé (ELIASOPH) / éviter friction ou désaccord.

S’il existe un phénomène de « sens caché », c’est que les individus ne sont pas suffisamment
compétents pour participer à l’action publique

Notion de compétence : vision élitiste de la participation politique qui considérait aux US A70, que le
but politique c’est moins de mettre en avant la participation politique des citoyens qu’un égal accès à
la possibilité d’agir. Pour les élitistes, la démocratie c’est moins la participation massive que la
diversité des élites. Le fonctionnement du système politique exige un équilibre entre politisation et
indifférence, entre apathie et participation.

Pour Bourdieu, c’est la possession des connaissances et pratiques nécessaires pour produire des actions et
jugements proprement politiques et la maitrise du langage politique.
Assez faible compétence des citoyens ordinaires mais il faut dire que le contexte de production d’une opinion
pèse sur le contenu de cette opinion. Il y a aussi la dimension psychologique qui est importante.

L’acteur politique est un individu peu informé qui va se servir de son expérience personnelle. Les citoyens ont
peu d’infos mais suffisamment pour voter
Diverses façons de participer selon les pays : au Japon, tendance à voter alors qu’en Autriche, participation plus
dans le militantisme ou au Pays-Bas, la politique c’est le contact avec les hommes politiques.

D. Manifestations et répertoires d’action

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Manifestation : rassemblement sur la voie publique en vue d’obtenir la satisfaction de revendications.
Historiquement, se retrouve dans tous les régimes. A la Révo FR, cortège de pétitionnaires. D’autres système,
régimes autoritaires et totalitaires, répressions. Dans les systèmes basés sur la passiveté des gouvernés, il faut
une effervescence.

Peut être mécontentement pour diverses raisons, ou manifestations de joie. Manifestations = associées à la
notion de turbulence et étymologiquement, la manifestation signale l’affirmation collective d’existence politique
qui échappe au pouvoir de l’Etat.
Notion de manifestation comme étant un mouvement volcanique, mais au 21 ème siècle elle s’est banalisée et
pacifiée (accord préfecture etc…)

Evolution démographique : au 19ème surtout manif ouvrière, ajd c’est catégoriel ou de catégories sociales
marginales

1. Répertoires d’action

Cette notion de répertoires d’action nous vient d’un historien américain : ce sont tous les moyens de
protestation utilisés par les groupes sociaux à un moment donné dans l’histoire.
Un groupe social qui se mobilise peut utiliser plusieurs modes d’action mais on constate que les groupes
ont tendance à privilégier certains moyens d’action car ils seraient plus efficaces que d’autres, soit
+ légitimes, soit il correspondrait davantage à l’identité du groupe.

Le moyens d’action sont caractérisés par certains contextes, ce qui peut influencer telle ou telle action
c’est le cadre juridique ou judiciaire qui va tolérer ou pas tel procédé d’action. C’est le cadre juridique
qui va définir l’acceptabilité de l’action

Un autre aspect qui va guider telle ou telle action ce sont les caractéristiques de fonctionnement du
groupe, chaque groupe peut avoir ses propres règles, son organisation… L’importance du modeler de
répression qui peut varier d’une société à l’autre, cela est lié à l’histoire, ils savent si tel ou tel moyen
d’action + bénéfique ou pas.

Ex : recours à la grève dépend de plusieurs variables = peut être utilisée si on considère que c’est un
moyen efficace, mais peut parfois se montrer contre-productif.
Cela peut aussi évoluer dans le temps → en France, traditionnellement, la grève a été un moyen assez
efficace, surtout dans les grandes entreprises ou dans l’administration. Désormais différent, les grèves ont
lieu surtout dans les grandes entreprises de transports publics, là où les syndicats sont puissants.

Selon Charles TILLY, on a une évolution progressive des formes de protestation. Il parle d’une
évolution qui va « du répertoire communal patronné (réquisitions, sabotage) à des
pratiques qui constituent un répertoire national autonome (grèves, manifestations de
grandes ampleurs, pétitions) ».

Certains régimes acceptent moins différents types de manifestations. Dépend aussi des
caractéristiques de fonctionnement, de l’organisation interne des groupes, du caractère juridique
(dans le choix des répertoires). Plusieurs modèles et contraintes, par EX la préoccupation de certains
groupes est affectée par la tendance à la répression

Révolution industrielle fin du 19 ème siècle a sans doute modifié les répertoires. Avant la
révolution industrielle : répertoire d’action bien intégré dans les communautés locales →
communauté villageoise / paroissiales.
Mais après la révolution industrielle, elle a généré une classe ouvrière, on a une nationalisation de la
vie politique. Les mobilisations deviennent + collectives et - localisées.

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24
Michel OFFERLE va distinguer 3 grands types de répertoires : le NOMBRE, L’APPEL A
L’EXPERTISE, LE SCANDALE

• Le nombre :

Répertoire d’action traditionnel, utilisation de la masse pour impressionner, pour valoriser un


combat. La motivation du + grand nombre est élément de représentativité. La question du nombre est
sujette à discussion : chiffre donné par organisateur des organisations souvent différent du chiffre
donné par le chef de police.
Cette importance du nombre est forte MAIS n’est pas neutre, on eut faire des usages très différents du
nombre selon le groupe quel on appartient. L’utilisation du nombre peut être utilisée pour l’opinion, par
les sondages. C’est au niveau de la manifestation que l’usage du nombre est le + connu.

Une manifestation est selon Olivier FILLIEULE « un occupation momentanée, par


plusieurs personnes, d’un lieu ouvert, public ou privé et qui comporte directement ou
indirectement l’expression d’opinions politiques ».

Elle sert à interpeller les pouvoir publics, montrer qu’une cause est légitime. Elle a changé de sens au
cours de l’histoire. C’est-à-dire qu’au 19ème siècle, elle était associée au désordre, voire parfois à
l’action terroriste et elle était réprimée par le sang. Peu à peu, elles sont devenues des répertoires
d’actions légitimes. Au fil du temps, elles sont devenues de - en - grandes, en effet, aujourd’hui il
existe d’autres moyens d’action de manifester (= internet).
Au 20 ème siècle, il y a eu des manifestations de 500 000 manifestants.
Au final, elles ont toujours existé. La notion de rassemblement est très variable, on a
effectivement des manifestations de soutien (pour légitimer une action) mais aussi
protestataires.
À l’époque de la RF, ce sont souvent des cortèges de pétitionnaires, pour porter une pétition au roi.

C’est vrai qu’elles sont accompagnées de turbulence. Elle s’est banalisée, pacifiée, légalisée. Elles sont
devenues un mode d’expression légitime des attentes collectives, c’est une forme de participation
collective reconnue. Elle témoigne de l’éruption des masses dans la vie quotidienne politique. Ce sont
parfois des lieux d’innovation : théatralisation ( gaypride) ou stratégie (rond point)

Pierre FAVRE identifie 3 types de manifestations :


- Manifestations initiatrices = elles ont pour fonction d’imposer sur la scène politique un enjeu
particulier, un problème qui était occulté par les pouvoirs publics.
ex : les mobilisations féministes ou écologiques dans les années 70.
C’est une façon de prendre conscience d’un enjeu nouveau pour des thèmes sur l’agent
gouvernemental.

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- Manifestations routinières = elles permettent à des organisations de rappeler
périodiquement leur capacité mobilisatrice et leur représentativité. Pour ces manifestations,
double fonction : exprimer de préoccupations conjoncturelles, du moment + réaffirmer, entretenir,
l’identité d’une organisation, montrer que telle organisation est toujours là.
Ex: 1er mai

- Crises politiques globales = crise du 6 février 1934, manifestations de mai 1968. Elles
peuvent déboucher sur une révolution, peuvent déstabiliser le régime. Le but n’est pas
uniquement de revendiquer telle ou telle politique, mais c’est de faire tomber le pouvoir en
place. Il y a des connexions entre le jeu politique institutionnel et les rassemblements de la rue.

Il faut aussi le sentiment que les manifestants sont utiles + relayé par la presse/médias

• L’appel à l’expertise :

Lorsque la manifestation n’est pas crédible, quand certains groupes ne peuvent pas avoir la popularité
d’un syndicat → ils peuvent recourir à d’autres répertoires d’action + discret et qui peuvent être tout
aussi efficaces. L’expertise a joué un rôle fondamental : question du réchauffement climatique, c’est
grâce aux experts que la mobilisation a augmenté. Des mouvements altermondialistes se sont mobilisés
grâce aux experts : ils ont essayé de remettre en question les dômes du libéralisme économique.
→ SOIT les experts vont intervenir directement et sont écoutés au titre d’experts, parviennent à se
médiatiser (=directement)
→ SOIT des écrits scientifiques peuvent nourrir une mobilisation. Il est possible de mobiliser les experts
dans plusieurs domaines : sciences pures, sciences sociales… (= indirect)

Le droit est utilisé comme une stratégie de défense d’intérêt. On a recours au droit, il est de + en +
utilisé et cela ne va pas de soit, il est inégalement utilisé selon le type d’organisation : certains vont -
l’utiliser car considèreront que l’usage du droit n’est pas tellement porteur. Le répertoire d’action du droit
ne peut pas être mobilisé de la même façon partout : certains mouvements sont beaucoup d’experts que
d’autres MAIS il y a une évolution. Depuis les
années 70, les organisations syndicales ont évolué : au départ, principal moyen d’action est la
grève, de + en + devient le droit, le recours devant les tribunaux pour défendre les salariés.

Droit donne crédibilité, garant d’un ordre normatif. Mais le problème c’est que la cause défendue
n’est pas forcément susceptible d’être formalisée en droit. Il faut pour cela une compétence juridique, via
les syndicats ou autres groupes qui agissent au CPH.

• Le scandale :

L’usage du scandale est de + en + utilisé, la scandalisation est un répertoire d’action. La stratégie


de la scandalisation est les actions qui ont pour but de faire scandale.
Ex : grèves de la faim, immolation,…
Il y a des actions qui elles-mêmes son choquantes + actions qui consistent à montrer le scandale
d’une situation. Objectif: choque l’opinion publique.
Ex : conditions dramatiques de l’élevage de masse d’animaux
Les stratégies scandaleuses constituent une forme d’action efficace pour faire exister une cause dans la
sphère publique. Ce recours à la scandalisation s’est beaucoup développé avec la multiplication des
médias. Il s’agit de publiciser, le but étant ici d’attirer l’attention.

2. Mouvements sociaux

Les mouvements sociaux est l’expression des rapports de domination, des rapport de force qui existent
dans une société → vision marxiste. Ils supposent un travail de prise de conscience.
Travail fait par des intellectuels, des syndicats, des partis politiques. MAIS désormais, dans la société
post-industrielle, plus basée sur le développement de la grande industrie, apparition de nouveaux
mouvements sociaux = des nouveaux acteurs et de nouveaux moyens. Ces

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mouvements sociaux vont constituer une sorte de nébuleuse, sans qu’il y ait un centre de décision.
Nouveaux mouvements sociaux sont apparus depuis les années 60, le mouvement ouvrier commence à
s’essouffler, n’a plus le monopole des grandes mobilisations sociales car de nouveaux enjeux
apparaissent.
Ex : mouvements féministes, étudiants, homosexuel.

La nouveauté de ces mouvements sociaux, tient à des formes d’organisation nouvelle = ces mouvements
sociaux ne sont pas aussi centralisés que les syndicats, sont basés sur des assemblées générales qui
paraissent + spontanés, les acteurs mobilisés sont - disciplinés, ces groupe sont autonome et indépendant
par rapport à l’état..

Les revendications des nouveaux mouvements sociaux portent sur l’identité de certains
individus ou de groupes culturels, sociaux, territoriaux.
Le rapport de politique est différent, on a des groupes + autonomes, peu institutionnalisés, se veulent
indépendants vis-à-vis de l’État.

Pour qu’il y ait un mouvement social, il y a des conditions :

- Principe d’identité = groupe doit avoir conscience de lui-même


- Principe d’opposition = sentiment d’être opposé à une action gouvernementale
Groupe mobilisé doit être capable d’identifier et de nommer un adversaire. Cet adversaire se dessine
parfois au cours de la mobilisation, peut être changeant.
- Principe de totalité = renvoie à la notion d’historicité (= l’ensemble des formes de travail de
la société sur elle-même, c'est-à-dire comment la société agit sur elle-même pour se
modifier).

La stabilité de ces clivages a été remise en question, la notion de valeur post-matérialiste a été mise en
avant par Ronald INGLEHART, il remet en question les grandes fractures traditionnelles. Dans les
sociétés industrielles avancées, plus les mêmes préoccupations matérialistes.
À partir des années 70, valeurs post-matérialistes apparaissent : liberté sexuelle,
désarmement,.. Elles sont post-matérialistes car les causes sont beaucoup - liées au
problématiques du travail.

Il y a une opposition entre mouvements sociaux et anciens qui n’est pas forcément pertinente, trop
simplificateur. Il y a aussi opposition entre revendications matérielles et post-matérielles qui est
artificielle. Parler de nouveau mouvements sociaux = suggérer qu’il y a une évolution de l’histoire. Les
revendications matérielles demeurent encore des enjeux matériels et l’emportent sur les enjeux post-
matérialistes.

Ces mouvements sociaux donnent-ils lieux à un nouveau militantisme ?


→ On a une transformation du militantisme = modèle de l’engagement distancié. On
assiste à un déclin des pratiques traditionnelles, le nouvel adhérent est + réfléchi, + critique, +
individualiste - captif, - fidèle à son organisation.
Le problème est que cela contribue à reproduire un autre model de façon artificielle.

Jacques ION oppose 2 modèles de militantisme :

• Modèle communautaire :

C’est un modele traditionnel. Modèle du militantisme affilié → adhérent à un parti ou à un syndicat,


dévoué totalement à son organisation, adhérent du parti de masse, très discipliné. Militantisme fondé sur
une forte sociabilité : adhérents appartiennent à une communauté sociale. Cette action militante +
qu’une simple protestation, c’est une façon de vivre ensemble. Ex : parti communiste.

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• Modèle du militantisme distancié :

Renvoie à un militantisme + autonome, avec un engagement + thématique, + informel mais - idéologique.


L’individu engagé va moins sacrifier sa vie personnelle. Ce model est plutôt celui de l’engagement
caritatif, humanitaire.
Jacques ION considère qu’il y a une évolution historique vers un militantisme + affranchi, + autonome
→ s’explique par la montée de l’individualisme + une redéfinition de la vie privée et la vie
militante. On parlerait alors de militantisme post-it.
On a également un changement dans le répertoire des pratiques militantes = + légères, valorisent
d’avantages des compétences spécifiques + un engagement + critique et discontinu. On peut critiquer ce
modele du militantisme distancié car il risque d’appauvrir la figure de l’engagement et cette évolution
suggère que l’engagement tendrait systématiquement vers ce modele là. Cette généralisation aboutit
abusivement à opposer un militantisme ancien à un militantisme nouveau. Cela est un peu caricatural.
L’engagement a toujours été une activité sociale intermittente = activité lourde, beaucoup sont seulement
adhérent sans militer + phases de l’engagement. Parfois tendance à caractériser des nouvelles formes de
militantismes des formes qui au final sont traditionnelles.

E. La démocratie participative

3. Définition et distinction

La démocratie participative se distingue de la démocratie représentative (= suppose un transfert de


compétence du peuple souverain à ses représentants par le biais du suffrage universel). Elle
diffère aussi de la démocratie directe (= repose sur des votations populaires dans l’élaboration des
lois).

• Cette notion de démocratie participative est assez récente. Ce terme apparaît pour la 1ère fois, dans le
monde anglo-saxon dans les années 1960. Il faut montrer ce caractère très paradoxal et presque
absurde de l’expression. Cette notion est un pléonasme. La démocratie SUPPOSE la participation.
Le recours de cette notion se fonde justement sur une critique de la conception minimaliste de la
démocratie = ce qui prône une démocratie participative est ceux qui pensent que la démocratie
représentative n’est pas suffisamment participative. Parler de démocratie participative revient à
évoquer les lacunes de la démocratie représentative et revient à évoquer la dimension fortement
oligarchique, élitiste de la démocratie représentative = consiste à confier son pouvoir souverain à des
élus et ensuite, citoyen perd son pouvoir car c’est l’élu qui va agir à sa place.

Comment la représentation, qui exclut la participation du citoyen à l’exercice du pouvoir, en est


vertu à être désigné par un terme qui évoque la participation ?

• La démocratie délibérative : HABERMAS : renvoie à un idéal de gouvernement dans lequel la


légitimité d’une décision repose non seulement sur l’élection, mais aussi sur l’existence d’une
discussion préalable. Accent d’une discussion préalable laquelle peuvent participer tous ceux qui
sont concernés par la discutions.
L’intention 1ère de la démocratie délibérative est la même que la démocratie participative → Il s’agit
de compléter la démocratie représentative.
On complète le cadre institutionnel de la démocratie représentative en prévoyant des lieux
permettant la délibération démocratique.

La délibération est un processus de discussion qui permet la confrontation des arguments dans
l’espace public avant une prise de décision. Elle suppose le respect du pluralisme, la légitimité de
confrontation. Délibération s’oppose à l’arbitraire.
Double valeur :
- Permet de sélectionner le meilleur argument possible.

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- Permet de dépasser les tensions, les conflits entre différents systèmes de valeur en
occurrence = vertu pacificatrice.
Démocratie délibérative est revalorisée par la multiplication de dispositifs à vocation délibérative
: conseils de quartiers, conseils consultatifs.

• La démocratie procédurale : conception qui insiste sur l’importance des règles et procédure
juridiques susceptibles d’encourager et de faciliter la délibération.
—> L’idée est qu’il n’y a pas de démocratie réelle sans démocratie formelle c'est-à-dire que sans
dispositif juridique rien n’améliore la vie démocratique. Le droit doit être mis au service d’un dialogue
démocratique. Dans cette perspective, le droit est un ensemble de principes et de règles acceptées par
tous dont l’objectif et de renforcer la discussion dans l’espace public.

Dans ce système, le rôle de l’État n’est pas d’imposer un projet à la société mais de protéger
les individus et surtout, de mettre en place des procédures qui permettent au citoyen de
s’impliquer dans la vie collective.
Ici, le pouvoir de décision n’est pas vraiment en jeu, le but est de délibérer, participer. Dispositifs
qui peuvent être associés à ce mouvement peuvent être très différents : outils qui associent + ou -
durablement les citoyens (conseils de quartier), ou des outils + ponctuels.
SONDAGE Projet délibératif = créer un échantillon de citoyens ordinaires pour discuter sur
un projet à l’issus duquel sera produit une opinion collective.

4. Les atouts de la démocratie participative

Sous certaines conditions, la démocratie participative peut être un moyen vertueux de faire de la politique
→ permet de compenser certaines inégalités liées à la démocratie représentative.

- La démocratie participative apparait comme une instrument de polarisation politique et de


justice sociale = dans de nombreux cas, la discussion a pour effet de polariser + que de rapprocher
les points de vue. Elle a tendance à conflictualiser + qu’à apaiser. Le maintien des désaccords peut être
parfois préservé, elle permet de valoriser réellement certaines identités. Elle reste toujours ouverte à
des arguments inhabituels. Elle défend des principes de justice, défend des visions fondées sur
l’expérience que sur la rationalité démocratique. Elle permet de faire émerger des points de vue qui
sortent de la logique technocratique

⇨ La démocratie participative permet de confronter des réelles visions différentes du


monde = Régler la diversité des points de vue

En France, l’idée de démocratie participative est souvent détachée de tout principe de justice sociale =
consiste surtout à rapprocher les citoyens du pouvoir politique
Besoin de préparer la démocratie participative = informer tout le public, il n’y a pas que l’élite qui est
informé de ces procédures, inciter concrètement, par l’incitation sélective parfois. De plus, il faut
veiller à la bonne représentativité, c'est à dire de veiller a la participation des groupes marginaux.
Conditions pour que la participation soit bien établie = aménagement des lieux, horaires + accepter
diversité des interventions: toute les position politique. Ce sont des dispositifs qui permettent
d’éviter les rapports de force traditionnels de la démocratie représentative

- La démocratie participative peut aussi constituer une arme de résistance, de contre pouvoir.
Elle inclue aussi un débat sur les conditions du débat. C’est une façon aussi de détourner les
tentatives d’instrumentalisation de la démocratie participative. Souvent les élus de cette dernière
utilisent la démocratie participative à des fins de récupération. La participation peut être un moyen
de contrôler l’action publique. Attention : ne peut se faire que s’il existe un pouvoir neutre qui garanti
un bon déroulement de la participation.

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- La démocratie participative apparaît comme un élément de transformation politique. On peut
concevoir que la démocratie participative n’est pas du populisme, ni de la démagogie, ni de
l’inefficacité. On a la mise en place d’une procédure de participation peut peut produire des effets réels,
quel que soit le contexte politique, même lorsque tout parait joué d’avance. C’est pourquoi les élus et
partis politiques ont tendance à se méfier de ces instances délibératives = perdent le contrôle sur le
peuple, ils peuvent s’approprier la démocratie.

5. Critiques et limites de la démocratie participative

Démocratie participative peut être critiquée. En effet, elle n’est pas forcément totalement
novatrice. Certains professionnels ont intérêt à promouvoir ce système participatif.

Critique qui porte sur le coté consensuel, apolitique de la démocratie participative.


Ils mettent l’accent sur la dimension trop consensuelle de cette forme de démocratie. Idée que
l’impératif de chaque participant est de mettre en suspend ses différences pour rechercher l’accord
rationnel. Il faut toujours laisser la place à la possibilité du conflit, or la démocratie participative ne
laisse pas toujours place à ces conflits.
La démocratie faite contre les groupes organisés est un manque de politique, met en valeur une figure
politique nouvelle = celle du citoyen ordinaire qui serait capable de se positionner politiquement à l’issus
du débat (illusion ?).

Le citoyen ordinaire existe-il vraiment ? Être fictif ?

Tout acteur est déjà + ou - engagé, il n’est pas vierge de toute information politique, or, beaucoup de ces
dispositifs de démocratie participative repose sur la fiction de former un citoyen sur l’information qu’il
aurait réussi à acquérir lors de cette discussion. La plupart du temps, dans le cadre de ces instances de
participation, n’interviennent et ne s’expriment que des citoyens déjà intéressés, informés et souvent déjà
organisés sous une forme associative ou politique.

La démocratie participative telle qu’elle est souvent pratiquée serait le renforcement des inégalités
sociales. Il serait peut être une illusion de la croire plus égalitaire ou plus sociale parce que les
procédures de démocratie participative privilégient certains discours qui demeurent propres aux groupes
dominants. On ne trouve pas dans les instants des modes de communication habituels de groupes
dominés.
La difficulté est de se faire entendre dans un débat participatif puisque beaucoup de groupes
n’ont pas accès à la parole publique.
La DP ne garantit pas la prise en compte de témoignages individuels ou d’expériences singulières. Il
n’est pas certain que les points de vue et les intérêts des plus faibles soient + reconnus dans les
dispositifs de la DP.
Ex : jeunes, SDF, étrangers → si les individus ne sont pas représentés on passe à coté de la finalité de
l’exercice. On renforce l’exclusion politique de ces personnes.

Dans les procédures participatives, il faut se poser la question des absents → si on retrouve toujours
les mêmes caractéristiques sociologiques, la DP rate son objectif.
Même dans les assemblées les plus ouvertes, les modes de fonctionnement peuvent copier le mode de
fonctionnement de la DR avec ses lacunes.

Autre critique : dimension manipulatrice ou illusoire :


- Forte sophistication des procédures

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- Certaines s’apparentent à des jeux démocratiques dans lesquels tout est cadré, scénarisé
- La DP va être détournée de sa finalité initiale. La partie d’initiative laissée aux participants va en fait
être réduite.

C’est souvent le cas pour certains débats publics organisés par les pouvoirs publics qui ont surtout pour
objet de simuler une position d’écoute. La dispositif s’apparente à la DP mais ne vise en fait qu’à
ratifier les décisions des élus.

Les procédés peuvent parfois être très contraignants, pré-réglés, il n’y a donc pas de
spontanéité.
Si on prend un échantillon de personnes amenés à prendre la parole, on a souvent des citoyens placés dans
une situation passive, avec une marge de manœuvre limitée.

La DP c’est l’ensemble de dispositifs, souvent assistée par les sciences sociales qui
mettent en place des procédures particulières.
N’y a-t-il pas une sorte d’instrumentalisation des participants, dépossédés de
leurs capacités d’initiative et de résistance face aux molarités de la discussion ?
Aurait-on une démocratie en trompe l’oeil ?
Les procédures n’influencent pas forcément la décision, on a une absence d’effectivité.
D’autant + que les enjeux soumis à la décision ne sont pas toujours essentiels (plutôt
symboliques).
Les dispositifs sont-ils vraiment conçus pour infléchir la décision ? Les élus peuvent très
bien s’en servir pour légitimer leur propre action et renforcer le pouvoir

V. La violence politique

C’est une approche extreme de la participation, pourtant très présente. Dans quelles mesures la
violence est effectivement un mode de participation et pourquoi y a-t-on recours ?

A. Le paradoxe de l’association des deux termes

Dans un régime démocratique, le recours aux méthodes violentes est toujours un aveu d’échec.
Certaines formes de participation restent en dehors de la légalité même en démocratie.

Pourquoi peut-on associer violence et politique ?

Le recours à la violence peut avoir pour but un changement de régime, d’ordre politique, de lois. Elle peut
avoir pour but aussi la modification de l’action publique. Cette forme de participation n’est pour autant
pas reconnue comme légitime dans une EDD qui est censé disposer du monopole de la violence.

Historiquement le vote a été défendu comme une alternative à la violence, pour détourner le peuple.
Lorsque le SU masculin a été accordé en 1848, on avait deux finalités :
- Accorder un droit
- Limiter les manifestations violentes du peuple.
⇨ L’instauration du SU masculin, était un instrument de lutte contre la violence.

Cette notion de violence politique, est difficile à cerner car c’est un concept qui renvoie à beaucoup
de subjectivité, de jugements de valeurs. Les attitudes à l’égard de la violence ont changé avec les
époques. Ajd on la condamne alors qu’on la considérait autrefois comme légitime.

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Selon la perspective de M. WEBER, l’État dispose du monopole de la violence physique légitime
→ il y a bien une association des termes → l’armée et la police peuvent produire des actes de violence.

B. Les enjeux d’une définition : la difficile démarcation

1. Violence physique et violence symbolique : dépasser la distinction

Il est difficile de définir la frontière entre violence et non-violence. L’utilisation des armes peut
toujours être interprétée. En G, on dénonce la violence physique mais il est évident que les guerres
menées par les états en relèvent.

La sociologie politique s’efforce de ne pas avoir une approche trop moraliste de la violence : elle refuses
de juger ce qui l’est ou ne l’est pas et se contente d’analyser.

La violence d’État est toujours légitimée par le souci d’assurer la sécurité des citoyens → la
provocation appelle une répression.

La violence protestataire se justifie par l’inefficacité de l’action politique passive. Des


théories ont toujours défendu la résistance à l’oppression.

La violence physique peut prendre plusieurs formes :


- Destruction de biens
- Séquestrations, enlèvement
- Attentat
- Elle peut être aussi + ou - massive (massacres ou assassinats ciblés).
Les auteurs ont très vite compris que la violence politique pouvait être une ressource.
- Pour MACHIAVEL, l’usage de la force peut être la condition ultime de l’efficacité.
- Pour HOBBES, l’accent est mis sur la violence de tout contre tous (état de nature qui
provoque une angoisse → nécessité d’un contrat social qui permette à une autorité absolue de
s’imposer face au chaos).
- Pour WEBER, le monopole de la violence est le véritable critère de l’état.

Le concept de violence politique, dégagé par Pierre BOURDIEU, est aussi une forme de contrôle
social. Toute forme de contrôle social qui impose des opinions et standardise une société peut être
source de douleur pour le sujet.

La violence symbolique ne se veut pas explicite. Elle s’applique sans qu’on se sente victime. On est
amené à faire qqc sous la contrainte culturelle, psychologique

La question est de savoir si on doit opposer cette violence à la violence physique.


→ Il faut dépasser la distinction car la violence physique peut être symbolique (il n’y a pas l’un sans
l’autre).
→ Attentats du 11 septembre : dimension à la fois physique (4000 morts) et symbolique
(naissance d’une souffrance collective qui marque les esprits).
→ Quelque que soit le type de violence, elle humilie les victimes

Il peut y avoir de la violence sans qu’il n’y ait nécessairement de dommages corporels ou matériels (ex :
injures xénophobe, racistes, sexistes, ou mépris de classique qui fragilisent autrui sur le terrain identitaire).

Quand on parle de violence, c’est la dimension symbolique de la violence physique qui


détermine son impact politique.

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La violence peut aussi prendre des formes + légères : stigmatiser les populations qui bénéficient des
prestations sociales est une forme de violence dans l’état providence par ex.
Tout passe par un travail de socialisation. Une personne qui est en état de détresse économique et
qui se fait exploiter est victime de violence. Toute manifestation puissant qui s’impose aux individus,
qui remodèle un espace culturel peut être vue comme une violence. En matière de consommation, on
a des violences liées à la séduction.
Toutefois tout ne peut pas être considéré comme violent, sinon on ne peut plus différencier les violences
acceptables de celles qui ne le sont pas.

2. La relativité de la violence et les usages contradictoires

La violence peut être très relative.


Quelle est la place occupée par l’emploi de la menace ? Dans un Etat de droit, on refuse en principe la
violence physique mais elle a également une charge émotionnelle importante.

La socialisation politique démocratique vise à mettre en place un phénomène d’auto-contrainte :


l’individu se soumet de bonne grâce parce qu’il a intériorisé la nécessité d’agir de telle ou telle façon.
L’auto contrainte est une régulation des manifestations pulsionnelles et émotionnelles , de + en+
intériorisée, de - en - physique.

On peut distinguer la violence et la coercition (différence est au niveau de la légitimité). La


violence et la force (force recherche une forme de législation aussi).
C’est ce qui permet de distinguer l’usage institutionnel de la contrainte au service de la norme
politique.

NIEBURG, pour lui, la violence politique est un ensemble d’actes de désorganisation, de


destruction, de blessures dont l’object, le choix des cibles, les circonstances, l’exécution et/ou
les effets acquièrent une signification politique c'est-à-dire tendent à modifier le comportement
d’autrui dans une situation de marchandage.

3 types de violence selon BRAU :

• Violence d’État :

C’est la monopolisation de la force physique, qui est le fondement ultime de l’autorité du pouvoir
politique.
La violence demeure la garantie ultime de l’effectivité de la règle de droit. La règle de droit est
une norme dont l’inexécution est sanctionnée par une peine et la mise en oeuvre de la peine exige le
recours plausibles à la contrainte sauf si l’individu se soumet. Dans un EDD, la violence est codifiée
puisqu’elle ne peut pas être arbitraire. Elle bénéficie d’une présomption de légalité.

Il faut aussi qu’elle soit parfaitement ciblée, ce qui n’empêche pas des pratiques illégales, même
dans les démocraties abouties → bavures policières, services qui agissent de façon autonome,
torture, etc.

Certaines pratiques illégales sont assumées par les personnes publiques dans certains contextes
historiques : guerre d’Algérie, terrorisme de l’OAS, affaire Green Peace avec un bateau explosé par
les services secrets de l’état.

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• Violence protestataire :

C’est la violence dirigée contre l’ordre social, contre un régime politique, contre les
représentants et les agents de la personne publique. Les mouvements sociaux en sont
responsables.
Elle peut revêtir des modalités variées : violences armées d’organisation clandestines.
Il faut bien différencier les manifestations explicitement violentes et les débordements qui ont lieu
dans les manifestations pacifiques.

La frontière est très fine entre un cortège organisé qui provoque une gêne acceptée par les pouvoirs
publics et un cortège spontané qui peut être réprimé.

Ce n’est pas pcq l’état consent à certaines violences, qu’il n’y a pas de débordements.

• Violence intersociale :

Ce sont des affrontements ou des menaces d’affrontements entre plusieurs groupes sociaux.
Crispations identitaires liées à l’émergence d’un nationalisme. Ce sont des phénomènes de
manifestations raciales.

Au 19ème siècle, on a beaucoup assisté à ces manifestations à cause de l’émergence du nationalisme en


Europe (beaucoup de conflits inter ethniques car les États-Nations n’étaient pas complètement formés)
ou manifestations antisémites. L’essor de l’immigration au 20ème siècle a contribué à ces
manifestations.

Cette violence est-elle nécessairement politique ?


→ Non mais elle peut le devenir en raison des effets qu’elle engendre.
→ La violence est d’abord spontanée mais ensuite exploitée par des acteurs politiques.

Le passage politique c’est la requalification des faits dans le débat public. La violence est relayée dans
les instances parlementaires, par les médias. Il y a un travail d’interprétation par les acteurs politiques
et médiatiques pour faire reconnaître le caractère politique.

C. Les modalités

1. Un mode d’affirmation politique

Dimension psychologique ou sociologique qui concerne soit les acteurs individuels soit une
organisation sociale. La violence relève d’une affirmation, d’un individu ou d’un groupe. Elle
s’inscrit dans un rapport de force.

• La violence comme ressource identitaire et instrument de démonstration :

La dimension physique de l’affrontement peut régénérer le groupe, entraîner de fortes


solidarités. La violence renforce le sentiment d’appartenance (ex : la guerre réaffirme
l’identité nationale).
La guerre a constitué un élément essentiel de l’identité des nations et apparaît souvent comme un
élément de stabilité interne, de cohésion nationale. Le contexte guerrier renforce la légitimité de l’état
voire permet de la reconnaître. L’existence d’une menace, permet d’inciter les citoyens à une cohésion
nationale, à une allégeance nationale renforcée. La soumission de la nation finit par l’emporter sur les
autres formes de fidélité.
Se manifeste chez les individus qui sont enrôlés dans une structure organisée.

Il y a une volonté de légitimer l’action : la justification se veut toujours simplificatrice. On va toujours


retrouver un discours efficace pour exacerber la différence entre amis/adversaires. Les

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protagonistes sont amenés à choisir leur camp. Cette violence qui clôture le groupe révèle des modes
d’engagement sur des bases qui ne sont pas que politiques (dimension + affective).
Exprimer une identité par la violence revient à créer un lexique qui permet d’identifier des
catégories opposées pour imposer des dénominations légitimes.

L’affirmation politique par la violence est surtout une exhibition. On affirme une puissance
physique mais cela peut aussi relever d’une impuissance politique : c’est pcq on n’a pas les moyens
de s’imposer politiquement qu’on devient puissant physiquement.

L’utilisation de la violence dans les sociétés démocratiques révèle une impatience et une incapacité à
utiliser des procédures routinières de représentation. Lorsqu’il y a recours à la violence
(notamment protestataire), il y a souvent le sentiment qu’il n’y a pas d’autre moyen d’agir.

L’emploi de la force signale aussi un échec du pouvoir politique : la violence sociale révèle
surtout que le pouvoir politique n’a pas pu fonctionner dans son cadre normatif → crise du pouvoir.
La violence révèle un sentiment de discrimination et une perte de confiance dans le système politique.
→ Son apparition est un signal de danger, un indice de dysfonctionnement
→ Le système n’a pas pu intégrer certains pbs, n’a pas perçu des signaux qui étaient au départ non
violents
→ La violence n’est pas forcément programmée : il y a eu un pb de lecture des messages de
mécontentement et des réponses produits par les personnes publiques.

• La violence comme mode d’affirmation est une ressource inégalement disponible :

S’agissant de la violence armée, il est clair que l’état a une supériorité technique écrasante. Pour
autant il n’a pas toujours le droit d’utiliser ses ressources. L’évolution technologique a banalisé
l’utilisation de certaines armes et entraîné la création de cibles particulièrement dangereuses (centrales
nucléaires, grand immeubles). Le + important n’est pas la capacité de vaincre mais la capacité de nuire
qui est à la portée de groupes bien organisés, mêmes petits.

Quant à la violence non-armée, la possibilité d’y recourir renvoie à d’autres critères socio-
culturels. Un objet banal peut devenir une arme. Dans certaines manifestations, il y a des
opérations de confiscation de certains objets.
En tout cas, pour certains groupes sociaux moins bien armés, la force physique peut prendre des formes
variées. La légitimation de la violence physique est un enjeu dans les antagonistes de classes → force
physique, capacité musculaire qui vont faire que certains groupes utilisent plus ce type de violence.

• La violence comme moyen de conduire un conflit :

OBERSHALL considère que la violence est un moyen parmi d’autres de conduire un conflit. La
violence peut être associée à d’autres moyens pacifiques employés.
Dans le souci de préserver des chances de dialogue, le recours à la force est modéré, au fond on peut
avoir une violence « soft » qui parait pour les contestataires comme un moyen de s’imposer à la tête des
négociations, même dans un système démocratique.
Elle va être un moyen efficace à deux conditions :
- Exigence de visibilité : les médias doivent pourvoir en parler, on privilégie l’inédit, ce qui
frappe l’imagination
- Ne pas franchir un certain seuil au-delà duquel, l’auteur de la violence n’a plus de
crédibilité et est considéré comme un partenaire inacceptable → contreproductif. Elle
déclenche des réflexes sécuritaires qui relèguent au second plan des pb de fond (ex : mai 68, crainte
du coup d’État qui diminue la légitimité).

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La violence devient illégitime lorsqu’elle risque de justifier une réponse encore + forte des personnes
publiques. Il y a un risque d’escalade. Il existe des formes de violences modérées, banales inscrites dans
le jeu institutionnel routinier : occupation de la voie publique, destructions minimes, barrages routiers. Ce
type d’activisme peut apparaitre comme une façon de faire de la politique autrement → toléré.

L’État démocratique lui-même tempère l’emploi des forces de l’ordre et tolère parfois un niveau de
violence modéré, presque en connivence avec l’adversaire. On a une riposte graduée et pas une
répression de masse pour préserver la liberté d’expression.
→ La culture démocratique tolère des marges de violence verbale et qq forme de violence
physique.
→ La limite est la stratégie de la terreur : affirmation de soi extrême, on nie l’existence d’autrui.
Elle ne relève plus de la recherche d’un compromis.
→ Le territoire veut paralyser les résistances de la société et la volonté de l’état : rapport
prédateur/proie. La cible est la légitimité de l’état, sa crédibilité morale.
Le terrorisme est souvent perçu comme une bataille du bien contre le mal. Il crée un point de
rencontre de crise. On franchit le seuil d’acceptabilité sociale (qui est subjectif).

Il y a toujours un travail par différents acteurs qui tend à identifier les paliers de la violence. Les
hommes po et les médias tentent d’identifier les réponse à apporter. Le terrorisme est une activité
communicationnelle → en parler renforce son efficacité.

La recherche de l’intensité du stress implique une barrière du sang versé qui génère la réprobation
absolue. Il y a aussi un choix des cibles : la stratégie de terrorisation brise le sentiment de sécurité, les
barrières qui mettent à l’abri certaines populations. On a des victimes non ciblées dont il est difficile de
les protéger.
Le troisième seuil renvoie à une escalade : nombre de victimes, fréquence des actions
renchérissement des exigences.

On pense toujours au terrorisme par des organisations clandestines mais il y a aussi un terrorisme
d’état qui obéit à cette logique d’insécurité dans les régime totalitaires (nazi notamment). On
abolit toute stabilité de la loi. Personne ne peut se considérer à l’abri de l’appareil répressif.
Il y a une dégradation psychique de l’individu.

2. Un comportement à forte charge émotionnelle. Violence colérique/instrumentale.


L’analyse de la violence selon GURR et sa critique

Il faut distinguer la violence colérique qui est souvent liée à des pratiques protestataires (vient plutôt
de la population) alors que la violence instrumentale est calculée/graduée.

A) la violence colérique :

La violence colérique est une action destructrice provoquée par une décharge d’agressivité. Le
dynamisme propre de cette violence est une certaine disposition psychologique → renvoie à la
frustration de Tedd GURR.

Le concept de frustration renie à la différence entre un plaisir escompté et la réalité d’une privation.
BERKOWITZ a créé la frustration relative et GURR l’a transposée à la violence politique.
Selon lui, la frustration engendre la colère, ensuite l’identification d’une cible, l’infliction d’un
dommage qui entraine une diminution de la pulsion agressive par assouvissement partiel, la
réduction du sentiment de frustration.
Selon GURR, la frustration résulte de la différence entre les biens que l’individu se sent autorisé à
convoiter et ceux qu’il a les moyens de se procurer. Lorsqu’un max d’individus est placé dans cette
situation, la violence sociale est + importante.
Plusieurs facteurs favorisent d’autres séquences comme le blocage du passage à l’acte. La frustration
ne va pas forcément s’exprimer par la violence extérieure.

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GURR montre que les frustrations économiques sont les plus porteuses de violences, bien plus que les
inégalités de statuts ou de participation. Toutefois les frustrations peuvent se cumuler. Plus c’est le cas,
plus les chance de violence se développent.
L’analyse correspond bien à des violences sociales qui ont lieu aux USA dans les 70’s mais elle
correspond moins aux situations en Europe.

Accent sur les mécanismes culturels d’apprentissage et de valorisation des comportements agressifs.
On relativise la dimension purement émotionnelle pour donner une explication culturelle. Certains
auteurs considèrent qu’une certaine culture peut favoriser la violence chez certains individus (ex :
culture de la virilité). Même dans les sociétés occidentales, il y a des sous-cultures qui favorisent
l’affirmation de soi dans la violence physique.

Les caractéristiques essentielles de la violence colérique peuvent être assemblée autour de 2 éléments :

- Suspension du calcul rationnel cout/avantage : l’intensité de la violence peut être tout à fait
contreproductive, irrationnelle avec le choix de cibles absurdes. Cela ne veut pas dire que la violence
ne peut être instrumentalisée : elle peut être interprété a posteriori comme un calcul politique.

- Identification d’un bouc émissaire : il y a la recherche d’une victime de rechange avec


une dimension sacrificielle. On sacrifie une catégorie de population même si elle n’est pas
objectivement responsable. L’incapacité de résoudre la situation pousse à désigner un coupable.

La violence colérique est la mise en échec du contrôle social. On passe d’une dimension symbolique à
une dimension physique. La société accablée par une crise cherche un bouc émissaire pour rationaliser
son comportement. On cherche à se convaincre que le mal relève d’une catégorie unique. La victime
n’est pas coupable mais elle est sacrifiée. Ce sont souvent des minorités mais cela peut être aussi des
groupes au sommet de la hiérarchie sociale (élites). GERARD a déterminé cette idée de bouc émissaire.
Quand un groupe humain a pris l’habitude de choisir des victimes, il va avoir tendance à lui attribuer des
difformités qui vont renforcer sa spécificité de victime.

Plusieurs obstacles entravent cette forme de violence : la première difficulté est de s’attaquer aux
inégalités économiques et culturelles alors qu’on peut aggraver en même temps les tensions sociales. On
ne peut pas obtenir des résultats rapides si on s’attaque simplement aux préjugés culturels. Il faut faire
un travail + symbolique c'est-à-dire que le recours à la violence appelle un retour de la part des
personnes publiques. Il faut une prise en considération. L’État se doit d’être ouvert au dialogue et de
ne pas stigmatiser les personnes. Il doit choisir la bonne voie entre tolérance et répression.

Dans les démocraties, les mécanismes de responsabilité politique permettent d’offrir une issue aux
demandes des personnes violentes. On remplace les boucs émissaires par des responsables
politiques comme des ministres. Cela contribue à exorciser le sentiment d’impuissance à l’origine de
la violence. On transforme le besoin de victime vers les responsables politiques.
Lorsque qu’un groupe humain choisit une catégorie: catégorie victimaire.

Il peut y avoir une dimension a deux niveaux, premièrement une politique sociale qui calme les tensions
et le second, qui relève plus du symbolique, il faut faire un certain nombre de geste : ouverture d’un
dialogue, travail sociologique sur la différenciation sur les différents types de comportements, utilisation
de fusible (membre du gouvernement)

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B) la violence instrumentale:

C’est une violence qui est exercé sans passion, elle s’inscrit dans une logique de calcule et d’efficacité,
en principe elle recherche une certaine proportionnalité des moyens mis en oeuvre. Ex: la coercition
d’état, base sur la discipline rigoureuse de personnel organisé dans la répression.
Idée: emploie de la force par les forces de police doit être proportionné à la gravité.
Patrick Brunto: c’est à double mouvement, d’une part la professionnalisation accrue des personnels
déployés et d’autre part un renforcement de la formation, notamment psychologique.

C’est plutôt pratiqué par l’état, et pourtant, il n’y a pas que l’état qui pratique cette violence, parfois elle
peut être externe. Elle peut venir d’un mode d’expression contestataire: groupe que l’on qualifie de
terroriste (flnc en corse). De plus, les actes terroristes relèvent d’une dynamique préméditée, qui est
constitué de plusieurs étapes : Daesh au début contre l’occupation américaine en Irak, ensuite contre les
sunnites locale, ensuite contre les chrétiens.
Par la suite, il a y eu une deuxième séquence à partir de 2014 avec la prise de Mossoul, pour finir on en
identifie une troisième: terreur interne contre ceux qui voulaient fuir.

Ces groupes recrutent au départ sur une base émotionnelle mais l’efficacité de ces mouvements est basée
sur une discipline extrêmement rigoureuse, une maitrise de la violence, une certaine professionnalisation..
Souvent, le militant va côtoyer un technicien (arme) et un mercenaire (argent). En ce sens, la violence
est aussi un instrument politique. L’usage de cet instrument peut être d’autant plus efficace que le
gains peuvent être élevé et que les couts peuvent être réduit.
—> La probabilité du recours à la violence peut augmenter dès qu’il y a une conjoncture
favorable.
Cependant, tous les groupes sociaux ne peuvent pas se livrer à la même violence, les parties politiques
peuvent pas se livrer à la violence.. leurs répertoires d’actions c’est la démocratie.
On en déduit donc un lien de corrélation entre la violence et l’intégration dans le système
représentatif.

Il y a une exigence d’organisation et d’institutionnalisation, pour qu’un acte soit parfaitement


institutionnalisé, il faut qu’il y ait une maitrise de la situation.
Dans les sociétés occidentales, l’usage de la violence est lié a des processus d’institutionnalisation.
Cependant, quand il n’existe aucun frein : logique totalitaire.

La violence instrumentale est préoccupé par des objectif particuliers, c’est donc au niveau des objectifs
que cette violence doit être géré. En principe, lorsqu’une négociation est possible, l’arrivé d’un
compromis entraine une disparition de la violence. Ainsi, parfois certains utilisent justement la violence
pour être invité à la table des négociations.

Crise de la représentation : parlement, syndicat.. débouche sur des mouvements de protestation non
maîtrisés.
Tedd gurr = frustation relative. Selon lui, le passage à la violence est favorisé par la diffusion de normes
justificative:

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-Par exemple : quand l’état utilise la force par la coercition légitime, il va essayer de le justifié les risques.
La seule limite à la liberté est la violence sécuritaire de l’armée et de la police

-Contre l’état = la résistance et l’oppression peuvent être un devoir qui implique l’emploi de la
violence, pour certain : théorie du régicide à une époque.

-Avènement de la grande industrie entraine une nouvelle théorie justificative de la violence : dans le
sillage du marxisme. Certain groupe considérait qu’il était illusoire de renversé la situation. Elle était
perdu comme inéluctable.

—> il a toujours dans la justification de la violence l’usage de normes éthique justificatrice.

De plus, selon lui, pour que la violence puisse être utilisée, il faut que les auteurs aient la convictions
qu’elle peut se révéler efficace. C’est d’abord l’expérience, si dans la passé la violence a pu être payante
on peut le refaire. Ensuite, c’est le cas ou elle a aboutit à un succès arraché par d’autre groupe qui ont
utilisé la violence, il y a donc une phénomène d’utilisation. Enfin, troisième éléments: raison culturelle.
Ici c’est la place de la violence dans la mémoire historique : différence entre société.

C’est aussi la communication : comment est relevé l’efficacité de la violence par les médias..la quasi
totalité du temps, on montre les images qui sont efficaces.
De plus, il peut y avoir le sentiment subjectif d’être marginalisé dans le jeu institutionnel normal, en
réalité il n’y aurait aucun autre moyen d’action.

A l’inverse, pour ted gurr : la violence est moins efficace moins légitime quand les soutiens au régime
sont important dans l’opinion publique. (forclusion de la violence)
Autrement dit, si un régime est enraciné depuis longtemps, qu’il y a un consensus important dans la
société pour sa conservation, si la population a le sentiment de pouvoir se faire entendre dans le cadre de
la démocratie représentative, le recours à la violence ne sera pas perçu comme légitime.
Il y a un second élément: quand les gouvernants ont des moyens appropriés: force de police
nombreuses, loyales, bien équipées. c'est à dire qu’ils ont la possibilité de dissuader.
—> Limite possibilité de transformation en régime totalitaire. En général, c’est plus pour contenir que
pour détruire.

3. La violence révolutionnaire

Quand on parle de violence d’état = violence conservatrice, protectrice de l’ordre social.


—> C’est une sorte de légitime défense collective.
Cependant, parfois cette violence se met au service de la sécurisation d’un processus
révolutionnaire : Irak d’hussein

A l’inverse, cela peut être un mouvement de contestation spontané. Ex: violence colérique. Néanmoins,
il existe un lien privilégié entre violence politique et révolution (SKOCPOL). Ainsi ça peut viser à une
transformation sociale ou à instituer un nouvel ordre politique.. or la révolution définie ainsi ne peut
s’opérer sans susciter de très forte résistance.

Il existe différente théorie qui analyse le processus révolutionnaire:

Le modèle séquentielle de Brinton, pour lui le processus révolutionnaire connait un certains nombres
d’étapes conduite par une dynamique interne et donc, il note qu’il y a des signes annonciateurs de la
révolution : dans une premier temps une densification du conflit de classe ainsi que la crise de
légitimité du pouvoir politique qui conduisent toute deux à un troisième éléments : le détournement de
l’allégeance des intellectuelles.

Il identifie plusieurs phases:

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-
Le gouvernement essaye d’envoyer la force pour résister aux revendications mais va échouer pour des
raisons politiques et financières.
- le pouvoir appartient a des révolutionnaires modérés qui vont se retrouver contesté : par des
conservateurs qui contestent la révolution en elle même et par les secteurs radicaux qui considèrent
que la révolution n’est pas allée suffisamment loin.
- Les plus radicaux prennent le pouvoir et exercent un pouvoir dictatorial.
-
clôture, phase de consolidation du processus révolutionnaire.

Troski : la réaction thermidorienne 1795: retour à une révolution conservatrice.

Cette thèse est fondée sur l’étude de quatre révolutions : la britannique du 17ème, la révolution
américaine, la révolution française de 1789 et la révolution russe en 1917.

C’est un modèle psycho-social. Intensité de la frustration subjectif pour déterminer le point de départ
pour expliquer un processus révolutionnaire. James davies : une révolution à plus de chance de se
produire quand une période prolongée de progrès économique et sociale et suivant par une courte
période de retournement aigu devant laquelle le fossé entre les attentes et les gratifications s’élargit
rapidement.
—> C’est l’écart entre le niveau d’attente et le niveau de satisfaction réel. Ce
modèle explique la révolutions russe de 1917, le coup d’état de Nasser..

Cela n’a qu’une réel importance qu’a condition d’être mobilisé par des organisations, des leaders.

Troisième modèles de baryton Moore: son modèle socio-historique.


les révolutions peuvent être comparable et notamment faire une analyse très classiste entre les rapports
de classe. Moore peut montrer le rôle joué par les classes: jeu entre les hautes et les basses. Trois
relations:

• type démocratique(fr): alliance entre la bourgeoise qui domine et les masses paysannes liés contre
l’aristocratie foncière.
• type fasciste : révolution d’en haut, bureaucratie puissante, acteur essentiel: bourgeoise moyenne
et aristocratie foncière qui va contrôler. En plus, la masse paysanne est peu protestataire qui va
partager les valeurs répressives de cette aristocratie.
• Type communiste: la révolution s’effectue par une participation des masses paysannes, prenne pour
cible principal : aristocratie foncière et l’absolutisme impérial. Les autres classes sont beaucoup trop
faible pour jouer un rôle dans ce processus.

Critique de certains : il ya une sous estimation des facteurs internationaux (défaite militaire) et des élites
politiques.

D) Le contrôle social contre la violence politique

1) Le refoulement de la violence dans les sociétés modernes

Nobert Elias: parle de processus de civilisation, les sociétés se sont pacifier, il y a une
dévalorisation de la violence. La violence est considéré comme nuisible.

Sociologue spencer: oppose les sociétés militaires et les sociétés industrielles, la militaire légitime
le recours à la violence, le système est même fondé dessus, culture des figures guerrières. Il y a un
éloge de la guerre. Il y a une sacralisation de la violence.

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Cependant, les sociétés contemporaine vont s’émanciper de la violence: cela vient du cotés marchand
(capitalisme): favorisation des échanges et donc on évite la guerre. La guerre, au delà de la
destruction favorise la désorganisation.
—> Idée d’interdépendance des échanges : UE

Néanmoins, la violence peut être liée au excès du capitalisme: relégation des populations, usage de la
concurrence sans limite. La violence économique peut être parfois aussi douloureuse que la violence
physique. ex: pression sur les consommateurs peut être à l’origine de frustrations sociales.
On a essayer d’atténuer la rigueur du régime libérale économique en développant l’état
providence: alloc..
On assister un a triomphe du pluralisme et la violence est reconnu comme illégitime, la seule arme
reconnu pour les mécontents c’est le bulletin de vote. La loi s’impose du fait de sa seule légitimité.
C’est l’expression de la volonté générale.

État de droit: repose sur le monopole de la violence mais il y a une codification très précise des
conditions de l’emploie de la force. Cependant, elle fragilise la légitimité, un état démocratique qui use
de la force perd de sa légitimité et renforce la position des contestataires.
D’abord, il y a des discours d’occultations de la violence, on va la cacher et valorisé le bon citoyen,
en plus on retrouver un discours d’euphemisation de la violence.
Il y a également des discours de déni de la violence qui sont construit sur l’opposition entre solution
politique et solution de force, l’état va toujours privilégier la solution politique.
On construit une légitimité qui va rendre effectif l’usage de la force, le discours démocratique est soumis
a un défit: en démocratie le jeu du SU ouvre la porte aux ennemis de la démocratie.

2) Le renforcement du contrôle social

L’intériorisation des normes est le meilleur moyen de favoriser le contrôle social. Il peut paraître
paradoxal d’associer violence et société démocratique mais finalement si on regarde les mécanismes
d’auto-contraintes sont plus efficace dans le monde animal que dans le monde humain. Au sein d’une
espèce, il y a toujours un blocage instinctuel.
Mécanisme inhibiteur: l’homme est capable d’une violence supérieure par rapport au règne animal.
Pour éviter cette violence, il est nécessaire d’établir des relais pour se substituer au instinct
défaillant, de préservation de l’espèce défaillante.
On peut se demande si le spectacle de la violence génère de la violence? Il y a de nombreuses variables
qui interviennent, coexistence agressive ou non. En cas de violence intense, le spectacle peut être coûteux
psychologiquement, le problème c’est que ce mécanisme joue de façon sélective.
La passage de la frustration à la violence peut intervenir selon 3 catégories de variable:

- justification éthique et normative de la violence


- justification utilitaire de la violence
- Aptitude technique et politique du régime gouvernemental à combattre la violence.
—> Il y a donc diverses modalités de contrôle social qui peuvent jouer le rôle de frein face à la violence
politique.
ex: renforcement de la légitimité des discours de stigmatisation: favorise un meilleur contrôle de soi. De
plus, il y a une pression culturelle accrue pour justifier le non recours à la force, à la violence. Ex: quand les
médias montre de la violence c’est rarement valorisant pour les auteurs.

De plus, Peu d’acteur politique vont accepter cette violence. Toute lutte prolongé contre la violence fait
surgir le problème des législations répressives. Cela a commencé durant la guerre d’Algérie : pouvoir
spéciaux ou encore plus récent : loi anti-casseur.
Cette répressions de la violence a alourdit le combat dans les années 70, les discours d’ordres,
sécuritaires ne sont pas une bonne nouvelle pour la démocratie.

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Contrôle social : faire en sorte que le citoyen obéisse à la loi sans avoir à dire qu’il y est
contraint. Objectif : il s’approprie la règle plutôt que de dire qu’il est contraint.

L’état peut être amené a supporter un certain niveau de violence, car il doit laisser la porte ouverte
à la négociation et lorsqu’une frustration collective se manifeste, il faut une sorte d’expression
compensatoire.

Défaut de la démocratie qui, du fait du refoulement de la violence, suscite en retour la figure de la


transgression (certain groupe sociaux).
Finalement, les sociétés occidentales ont un chemin a parcourir avec des mouvement radicaux en quêtes
de cause qui peuvent être juger légitime.

De plus, il ne faut pas négliger un aspect important : la démocratie peut tirer profit d’un certain niveau de
violence, quand il y a violence ça permet au pouvoir public d’identifier un ennemi, et à ce moment là
c’est plus facile de gouverner. On peut l’invoquer pour resserrer un processus de répression, relier la
population. Mais il faut qu’elle demeure suffisamment marginal pour pouvoir être contenu : équilibre.

Par ailleurs, la violence de faible intensité chronique se déploie toujours dans les conflits sociaux.
Cette violence tempérée contribue à élargir l’expression politique, donne la parole à certains groupes
démunis, permet de donner la parole aux non intégrés.

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CHAPITRE 4 : LES ÉLECTIONS
Paragraphe 1 : l’encadrement du comportement électoral

A) l’identification droite-gauche

Ce critères est-il toujours pertinent? Cet axe est apparu très pertinent dans certains pays: France, Espagne,
Italie mais beaucoup moins dans d’autre: Angleterre, EU.

Pour déterminer la fonction de cet axe? Il faut tout d’abord remonter à L’apparition—> lié à l’histoire
française, le 28 aout 1789 les députés de la constituantes: les partisans du veto royal se regroupe à droite de
l’hémicycle et les adversaires se retrouve à gauche.

Annie percheron : montre que des enfants qui sont âgés de 10 à 14 ans manifestent déjà une idéologie qui se
place à droite ou à gauche. Le classement reflète les positions du père et de la mère. Le clivage apparait déjà
fonctionnel, mais ce n’est pas spécifique à la France. En 1973 une enquête est menée dans la communauté
Europe et on en conclut que la grande majorité des électeurs peuvent se placer sur cette axe, et ce taux est
toujours supérieur à ceux qui se déclarent proche d’un partie.

—> Position qui a une cohérence partisane mais aussi une certaine idéologie.

Pour certains auteur cette opposition serait universelle, Norberto obeio : le rapport à l’égalité est la notion
fondamental pour différencier.
Droite: valorise hiérarchie et les inégalités alors que la gauche: les inégalités peuvent être corrigées
et doivent l’être.

Une étude est faites en 1970 par jean Laponce : étude avec série de 24 mots qu’il faillaient placer soit à
droite soit à gauche sur une feuille : religieux et domination social vont tjr à droite.

De plus, depuis Platon la métaphore physique la plus fréquente pour exprimer l’ordre social: c’est le haut et
le bas. Le haut = tête qui dirige le corps social et le bas = le peuple.
Depuis le 18ème, avec les nouvelles perceptions on refuse cela et par conséquent on recours à la dimension
droite gauche qui refuse cette hiérarchie. Pourtant peut le faire : gauche —> cotes faible dominé et la droite
—> cotés fort et dominateur.

1) La mise en valeur des positions idéologiques

La mise de valeur sur l’axe permet au citoyen d’identifier les grandes familles politiques. En
conséquence, Les candidats ont tendance à représenter telle ou telle perceptions.

Est ce que ces positionnements est l’expression d’une allégeance précise ? Historiquement la dimension a
changé ! Ex : le nationalisme à l’époque de la révolution est relatif à la gauche alors que la droite ne se
referait pas à la nation (monarchie). A cet antagonisme s’est ajouté la dimension sociale, le rapport entre
l’église et l’état, le positionnement par rapport au colonie, la question homosexuelle, question féminine
ect..
Dans les années 70, des enquêtes sont menés et montre la différence entre libéralisme culturelle et
Economique. Culturel —> tolérance à l’égard de certaines moeurs Eco —> liberté d’entreprendre.
Pour eux, lien entre libéralisme culturelle et la gauche et le libéralisme Eco montre une orientation à droite
avec une hostilité pour l’autre dans chaque camp.
Néanmoins ce clivage n’était pas de la même façon partout sur le territoire, des paysans plus à gauche
dans le sud ouest et plus à droite dans l’est.
Toujours très subjectif, les familles po identifiés sur cet axe sont elles même traversées par des
sensibilités très diverse (gauche et centriste).

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Cependant, face à des situations concrètes les gens qui se positionnent à gauche ou à droite ont tendance a
avoir les même réactions, cet échelle est le produit d’un long travail historique. C’est le résultat
d’affrontement.. et de ces combats il peut rester des traces émotionnelles.
Les implications pratiques demeurent flou mais cette opposition fournie un système de connotation
émotionnelle qui permet de mobiliser la capacité des individus a se situer.
Autrement dit, se dire de D ou de G permet aux individus d’assumer des positions, cela sous entend
que l’individu s’intéresse à la po.
En revanche, pour les individus très concernés par la politique cela pourra signifier des positions assez
fortes.

2) Fournir une identité au citoyen et identifier les alliances

l’important est de permettre au citoyen de se situer, l’axe sert de repère. Les idées évoluent mais l’axe
reste.
Les élections sont nombreuses avec des offres très différents, donc il est difficile pour un électeur ordinaire
d’évaluer ses intérêts réels, difficile d’évaluer la validité des discours.
Face à cette complexité, l’existence d’un encrage facilite un dilemme, permet de lever le doute, Et quand il
s’agit de trancher entre deux candidats, le plus simple et de se référer aux candidats identifiés à gauche et à
droite. (moins le cas en cas en ce moment : Macron)

Pendant longtemps, on a eu une relative constance de l’auto-positionnement sur cet axe. Cela
permet d’exprimer une cohérence en fonction du scrutin.
deuxième fonctions : se positionnement permet d’identifier les candidats et permet au candidat de
s’identifier lui même. Utile aussi pour identifier les alliances.
Avant pendant des années —> union de la gauche.
Il y a donc une vision stratégique, à l’époque, les hommes po de gauche s’associe plus que ceux de droite.
De plus, extreme droite: position défavorisée par l’histoire.

3) Les limites de l’identification gauche droite

Relativement récent, mais la crise des grands partis le montre, apparition de partis hors système (LREM)
accompagné par l’effet gilet jaune.
Donc un certain remplacement du clivage droite/gauche révélé par une enquête qui montre les fractures
françaises. Ce qu’elle révèle, c’est l’affaiblissement de ce clivage et l’approfondissement du clivage social
entre les ouvriers et le reste de la population. Concernant le clivage social, 76% des personnes interrogés
considéré que le clivage D/G est dépassé. (monte en % avec les années)

Il faut faire la différence avec les partis po, selon les partis ont a des situations différentes, il y a un nouveau
clivage qui semble le remplacer : progressiste vs nationaliste.
Ainsi, 21% des électeurs comprennent ce nouveau clivage, néanmoins aujourd'hui on a plusieurs clivage et
cette bipolarisation devient très difficile, on a une multitudes de clivage, par exemple l’enjeu de la lutte
contre le terrorisme oppose different partis vis à vis de la question du fait de restreindre des libertés ou non.
Par contre sur un autre enjeux comme la flexibilité du travail il oppose d’autres partis. Puis sur d’autre
question comme le nombre d’étrange en FR : FI et PS non alors que à droite oui. De même que la question
environnementale : divise énormément plus a gauche que à droite.
Pour la mondialisation : peu chez la FI et RN mais bcp chez LREM Pour
la PMA : seul les républicains sont opposés à la reforme.

Par contre il y a un phénomène que montre bien cette étude : radicalisation de la population ouvrière.
On a une très nette opposition entre les ouvriers et le reste de la pop.
—> C’est une vrai fracture sociale et politique ici.

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Entre 2017 et 2019 il y a un écart entre les cadres et les ouvriers qui s’est accru considérablement. Ils ont une
véritable hostilité contre les étranges et la mondialisation. C’est d’ailleurs chez les ouvriers qui la notion de
droite et de gauche est davantage dépassée.

Plus particulièrement, Yann algan est l’auteur d’une étude en 2019 qui a montrer le net affaiblissement de
l’axe D/G, cette vielle opposition a laissé place à un nouvelle antagoniste et dans lequel les variables de bien
être subjectif et de confiance dans les institutions jouent un rôle social. Avant mis de cotés, pourquoi? Avant
l’opposition D/G reposait sur un conflit de valeur, valeur universaliste de la gauche et conservatrice à droite.
A eu pour conséquence de générer des programmes économiques opposés en matière de redistribution. Cela
a organisé le champ du débat pendant de nombreuse décennie.

Aboutit à un programme po : à gauche plus d’impôt et à droite moins. C’est vraiment la dernière
présidentiel qui a fait voler en éclat cette opposition remplacé par un conflit de subjectivité.
Cette nouvelle opposition en 2017 : Macron-Le Pen.

Il relève le passage d’une société de classe a une société de masse avec des individus qui s’oppose
principalement en terme de bien être et en terme d’intégration sociale. Ainsi le mouvement de GJ a été un
mouvement important, qui exprime le nouveau paysage politique! Sentiment de mal être et d’être mal
intégré = une souffrance collective. L’analyse sur les GJ mets en évidence 3 groupes : un tiers qui soutient
fortement, un autre qui soutient modérément et un dernier tiers qui ne le soutient pas du tout.
Ceux qui soutienne fortement = individu qui ont voté le Pen, melenchon, ou abstention. Sur un plan
idéologique = ouvrier avec éducation et revenu inférieur au niveau médian.

Autrement dit, le mouvement de GJ ne se situe plus sur l’axe D/G mais sur une nouvelle diagonale qui
oppose des personnes qui ont une confiance et satisfaction de vie faible oppose à ceux qui ont un niveau de
confiance et un niveau de satisfaction élevé. (pouvoir d’achat, solitude professionnel et territorial)
Si on s’intéresse à la géographie de ce mouvement, il y a une diagonale = la diagonale du vide. Ce
mouvement est en décalage avec des valeurs post-matérialiste. En réalité, le tiers qui soutient les GJ
disaient refusé une réduction du niveau de vie pour améliorer l’environnement.

L’axe sur lequel était l’oppo D/G supposait un accord sur les moyens de parvenir a une nouvelle politique,
particulièrement sur l’impôt. La Q° de faut-il prendre au riche : GJ se rapprochent des idées de melenchon
oui et soutiennent le Pen par rapport au niveau de confiance faible dans les institutions.

Comme le soutien Christophe le digol : clivage D/G est une croyance, pas une réalité objectif. Et c’est
instrumentalisé par les médias et les politiques, en 2017 Macron a participé à cette lutte et a essayé de
disqualifier ce clivage, c’est de cette façon qu’il a contribuer a bouleverser les logiques. Cela dit, l’annonce
de la mort de ce clivage n’est pas nouvelle dans l’histoire et on peut penser qu’elle sera temporaire.
Cette opposition n’est pas un invariant, elle demeure mais évidemment elle évolue. Ensuite il ne faut pas
sous estimer la conjoncture, de nos jours on manque de recul pour savoir si c’est vraiment la mort de ce
clivage. De plus, les dires de fin D/G sont toujours situés politiquement.
Il y a un intérêt dans l’annonce de la fin de ce clivage.

Il y a quand même une communauté de sens, de valeur, ce qui permet pour les élus de construire leur
stratégie.
Macron a su profiter d’une fenêtre, mais pour autant de nos jours il est très rattaché à la droite. Si les
citoyens adhèrent de plus en plus au fait que ce clivage n’existe plus, pour autant le positionnement sur
un axe reste majoritaire quand on demande à quelqu’un de se positionner.

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B) Le rôle des modes de scrutin

Il s’agit de définir les règles du jeu. Définition de l’éligible, règle du mandat.. le nombre de siège a
pourvoir.
Toutes ces règles ont un effet sur la représentation, ce sont les gouvernants qui décident en la matière.
Ils tentent a privilégier des règles qui favorisent leur parti. Il y a des nombreuses variantes: scrutin
majoritaire, proportionnelle ou mixte. Pour l’élection municipale : liste en tête aura 25% et le reste
repartie a la proportinelle (=systeme mixte).

Les différentes palettes : taille de la circonscription (élection européenne) ou encore le second tours (
dit exclusion des autres listes)
En réalité il est difficile d’isoler l’influence d’un des modes de scrutin, bcp d’autres facteur
(conjoncture, nbr de candidat ) si on reprend la logique de RU : logique du bipartisme

De même le scrutin majoritaire à deux tour pratiqué en France, sous la 3ème a été jugé comme entrainant
l’indiscipline des élus. Et pourtant sous la cinquième on a adopté le même mode de scrutin et a permis
l’émergence d’une majorité stable. Donc tout dépend des traditions, des contextes.
C’est à la fin du 19ème qui il y a un mouvement pour la représentation proportionnelle (belgique, all )
aujourd'hui en Europe il y en a beaucoup mais elle pose un problème : l’émiettement et donc la difficile
apparition d’une majorité stable. La proportionnelle reste rependu mais encadré
Le débat : stabilité gouvernemental et représentation de la pop.

En réalité, aucun système n’est parfait, la le scrutin majoritaire peut provoquer de très grosses
inégalité : majo en siège et inégalité en vote. Et la proportionnelle favorise l’instabilité et la
multiplication des partis.

1) L’influence sur le choix des électeurs

Ici, soit on privilégie le soucis de clarté et dans ce cas la on privilégie une simplification maximale et donc
soit on soutient la majo sortante soit on soutient l’opposition. On est dans une logique qui favorise le
bipartisme, c’est le type britannique. Logique appauvrissante mais simple pour l’électeur.

Sinon il y a la proportionnelle intégrale de type israélien : il y a une multiplication des partis et donc des
programmes. Offre d’un choix large mais peut avoir comme effet de désorienter l’électeur. Cependant le
mode de scrutin n’est qu’un facteur parmi d’autres, l’importance d’une Q° à un moment donne peut
donner un sens très précis à des élections.
Ex : enjeu secrétaire, guerre peut donne naissance à un effet bipolaire. Ex : sous la 4ème avec la question
de l’Algérie.

De plus, absence ou présence d’une opposition : peut être difficile à identifier et donc influence le choix.
Pas la même chose d’avoir RN ou gauche en face.

Dans les systèmes qui consacre la majorité relative l’électeur va être soucieux de voter utile.l’introduction
d’un second tour permet d’avoir un positionnement en deux temps, le premier tour est un vote de
préférence (pour un petit parti) et au second tour c’est la logique du vote utile.( pour PR = que deux
candidats au second tours au législative pour se maintenir il faut obtenir 12,5% des électeurs inscrits.)

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Théoriquement devrait favorise un bipartisme mais on a vu apparaitre de plus en plus de triangulaire voire
des quadrangulaires. Au régionales, il faut avoir obtenu 10% des suffrages exprimés.

2) Les effets sur la représentation

On peut faire la même différence, le scrutin majoritaire peut engendrer beaucoup d’inégalité, il donne un
avantage au parti dont les candidats sont arrivés en tête, cela dit, ces tendances sont diversement
amplifiées par deux séries de facteurs: le nombre de circonscription, plus il y en a un nombre restreint plus
il y a un risque de distorsion grave entre les voix obtenus et les sièges attribués.

Cas de l’élection présidentielle au EU : grand électeur: il sont élus au scrutin majoritaire à un seul tour au
niveau d’un état. Si on va dans l’état de Californie : 55 électeurs et le partie qui arrive en tête prend tout.

La structuration du système des partis, en Angleterre, quand les deux étaient presque a égalité il y avait
une prime accordée au vainqueur modéré mais ce qui a changé, c’est la montée de formation centriste :
parti libéral, régionaliste il peut donc y avoir un déséquilibre de représentation. Les effets sont quand
même conditionné par la stratégie + par le comportement des acteurs = mode de scrutin n’ont pas un effet
absolue en eux même.

Ex : PC en FR, sous représentation mais a partir du moment ou il a commencé à s’allier à la gauche en 1967,
avec le même scrutin, il a vu son nombre de siège multiplié par 7.

La représentation proportionnelle a des effets contraires : rapproche aussi fidèlement que possible le % des
votes exprimés et le nombre de siège obtenu.
—> L’avantage de la proportionnelle est qu’on donne un sentiment de satisfaction à l’électeur : Son vote
compte. Mais la proportionnalité mathématique ne se déploie vraiment qui s’il y a bcp de siège a pourvoir.
Plus il y a des sièges, on va mettre un seuil : ex 5% en FR, éviter un seul siège

Cela dit, le plus important est le sentiment que le sytème électoral est légitime.

3) L’influence du scrutin sur la constitution d’une majorité gouvernante

Qu’elle est le meilleur système pour garantir une bonne majorité qui gouverne?

Avec système majoritaire = plus facile de dégager une majorité. Une sorte de prime de siège qui tend à
donner à l’élection un prolongement logique sur le terrain gouvernemental, il est préférable pour un
gouvernement d’avoir une majorité homogène. Ici, quand une majorité indiscutable sors des urnes, le chef
du parti devient le chef de l’exécutif.

Les électeurs, s’ils ont gagnés, pourront trouver une efficacité de leur choix, il sera possible de gouverner
pour le gouvernement.

Pour former une majorité gouvernemental avec la proportionnelle, il faudra procéder a une tractation, en
effet, le gouvernement qui sera formé ne sera pas forcement le résultat des urnes.
En all —> coalition des deux principaux partis qui ont négocié entre eux pour soutenir l’action
gouvernemental. La proportionnelle garantie une bonne représentation des opinions mais l’électeur perd
tout contrôle au moment de la composition du gouvernement. Cela peut entacher un sentiment

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d’altération politique. En plus, avec la proportionnel il y un émiettement de l’expression po donc on peut
ne pas savoir qui a réellement gagné.

4) La proximité élu-électeur

La différence n’est pas tant entre proportionnelle et majoritaire et scrutin uninominal et de liste. Liste =
plusieurs candidat ensemble; uninominal = un seul.

Si on prend l’élection départementale : mode de scrutin binomial majoritaire à deux tours avec une
Obligation de parité.

Le scrutin uninominal favorise une personnalisation, il introduit un élément de contact humain. On sait qui
est élu, on peut l’identifier. Avant, dans le canton le conseiller était une personne importante.

La personnalisation est plus concrète quand il y a des liens entre les électeurs et leurs députés, ou dans les
toutes petites communes. (on vote pour un individu plus que pour un partis).

Ce lien personnel se trouve distendu avec le scrutin de liste: les personnalités ne sont pas le plus
importants quand on élit plusieurs personnes. Les choses changent pour une tête de liste = on sait qui sera
le maire. A l’inverse des régionales.

La place dans la liste est essentielle : il faut être le mieux placé, il y a une sorte de bataille interne pour être
en haut et être élu assurément. De tel sorte que la sélection et plus importante que l’élection.

C) cadrage institutionnel et conjoncturel du vote

Lors du passage au quinquennat en 2000, on s’est posé la question de savoir si l’élection présidentielle
allait précéder l’élection législative ? Les PM de droit et de gauche ont soutenu la proposition d’inverser le
calendrier.
Cela a eu pour effet de changer le rythme électoral et de remettre en question la caractère précipiter et
aléatoire. L’objectif des investigateurs étaient de maximiser les chances du nouveau président d’avoir une
majorité parlementaire. Autrement dit, le quinquennat sert à éviter les cohabitations.

Idée —> que le President ne soit pas dissocié de sa majorité. A cet effet on peut dire que la réforme de
200O a bien remplis sont rôle: concordance des majorités.

Cela dit, les pairs de la réforme pouvaient aussi espérer que la dynamique présidentielle influence l’élection
législative : c’est une sorte de confirmation.

1) les effets de l’inversion du calendrier :

La position qu’occupe une élection dans le cycle électoral va constituer un facteur important. Dans les
régimes présidentielle comme au EU, le moment ou se tiennent les midterms est important. La proximité
temporelle d’une élection présidentielle et un scrutin législatif a des effets très nets, législative juste après
présidentiel ont toujours donné au président nouvellement élu une majorité.

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C’est un consensus parlement et gouvernement pour décider du changement. Le contexte po dans lequel
se déroule les élections est aussi important : élection décisive (importante) et non décisive (intermédiaire)
: celle en cours d’autre mandat : régionales..
EU : le moment ou se tienne les législatives c’est un moment stable, en France cela varie : début et fin de
mandat P.

la proximité temporelle entre une élection P et les législatives a des effets assez visible en France, parce
que les législative qui se sont tenu juste après une P ont toujours donné jusqu’a présent au nouveau
président une majorité pour gouverner.

La proximité temporelle entre les deux élections a pour effet d’offrir une majorité parlementaire mais cette
proximité contribue aussi à modeler le système partisan. Par ex en 2002, à l’issue du premier tours de
l’élection P on avait 16 candidat or les deux en tête ne recueillent que 36,7% des suffrages exprimés.
Autrement dit, il y avait une très fortes dispersion des votes. De plus, extreme gauche : + de 10%.

Gros traumatise et donc quelque semaine plus tard au moment des législative on va avoir un vote utile qui
domine, les électeurs ont concentrer leur voix sur l’UMP ou le PS. Depuis l’élection du premier président en
1965 les électeurs ont été appelé a élire leur représentant à l’ AN un nombre important de fois, au final ont
peut opposer deux catégorie d’élections : les élections séquentielles et les non séquentielle.

Séquentielle : celle qui suive de quelques semaines l’élection du P soit en raison de la dissolution du
parlement, soit à la suite de la reforme électorale.

Non séquentielle : ce sont celle qui se sont tenues à distance: 1967 ; 1968 ; 1993 ; 1997

☞ L’intérêt de cette distinction, c’est d’apprécier les effets du calendrier électoral sur la dispersion du
système de parti au législative.

a) système partisan et calendrier électoral : changement

La dispersion du vote est faible au élections séquentielles contrairement aux élections non séquentielle,
cela a simplifié le paysage politique et sur le long terme a favorisé le système partisan.

Les effets apparaissent clairement en 1974 ou en 1981. Depuis, jusqu’à 2017 le système était structurer
entre le PS et l’UMP. La dispersion du vote au premier tours n’a cessé de croître cependant, et plus il y a de
partie au premier tours plus il y a de chance qu’une des deux grandes force politique soient éliminé au
premier tours : 2002; 2017.
L’émiettement de l’offre partisane risque de favoriser l’élimination d’un des parties les plus important.
l’inversion du calendrier avait pour but de limiter les risques de cohabitation, mais cette inversion était
aussi susceptible de modifier le système partisan législatif.

En 1974 : avantage accordé par les électeurs au principaux parties po pour les P et les législatives. Maurice
duverger : « le quadrille bipolaire » -> deux grands partis de droite et deux de gauche. Cela dit à la fin des
années 60, certains politiste considérait que l’élection P n’était pas nécessairement un facteur d’unification,
donc que la bipolarisation n’était pas figée, pas éternel.
Depuis la fin des années 80, la dimension de la simplification de l’élection P est de moins en moins net -> le
système partisan apparait de plus en plus fragmenté. Dans un sens, le 1er tours de l’élection P s’est de plus
en plus proportionnalisé. Cet émiettement est du à la fin du PC, la montée du FN, l’éclatement de l’UDF et
la monté des écologistes.
Pendant longtemps, système bipolaire mais imparfait: pourquoi ? Pour 3 raisons selon Gerrard grunberg :

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explication de nature institutionnelle parce qu’avec les 3 cohabitations ont a assisté a une limitation des
pouvoirs du président au profit du PM. Ensuite, ont a un nombre croissant de partie po qui refusent de
s’inscrire dans cette logique : FN, LREM, FI.. puis troisièmement, les alliances électorales se sont affaiblies
de plus en plus tant à droite que à gauche.

Il faut dire que les élections européenne et régionales ne sont pas étrangères à ces évolutions : a eu pour
effet d’atténuer la bipolarisation —> elle ont fourni au partie po des occasions de s’émanciper de la logique
du scrutin majoritaire.

Des 1979 et la premier élections européennes, le cumul de la formule proportionnelle associé à l’absence
de second tours a conduit les listes en présence a se démarquer les unes des autres. ➣ Amènes les
électeurs a vote utile d’entrée.

Le recours même périodique, à la proportionnelle tant à ouvrir l’accordéon électoral alors que le
majoritaire tant à le refermer. Cela a des effets durables, par conséquent il y eu des effets de contrôle : ex
des seuils obligatoire pour accéder au second tour ou pour les européennes de 2004 avec un découpage de
circonscription. Constat : Ces contraintes n’ont protégé que partiellement les grands partis.

Même les législatives ont une offre électorale de plus en plus éclaté, de nombreuses études ont montré
que le temps qui sépare les législatives des P, eut affecter le système de parti législatif. —> si quelques
semaines, elles sont dominés par la dynamique simplificatrice de la présidentielle: on donne ou refuse la
majorité au président.

En même temps, les forces po sont contraints de prolonger les accord passés lors de la P, les même s’allient
aussi pour les législatives. Les électeurs vont aussi s’emparer de la logique réductrice de la logique du
second tours et vont prendre l’habitude de voter dès le premier tours pour les candidats du parti du P ou
au contraire de s’opposer.

Au contraire quand les législatives sont éloignés des P : une autre logique joue, elle sont marquée
d’avantage par un contexte spécifique, un contexte po et social et souvent les électeurs s’emparent de ce
contexte pour sanctionner la majorité. Cas des cohabitations.

Mais depuis l’instauration du nouveau calendrier électoral on peut considérer que chaque séquence
électorale est une sorte d’élection exécutive à 4 tours.

1 tours P: accueillent toutes les identités po

2 tours P: permet d’unifier le bloc majoritaire.

1 tours législative: reproduit la diversité mais contexte de l’union présidentielle déjà réalisé

2 tours législative: consolide le bloc majoritaire.

→ Le 1er tours des législatives : sorte de 3ème tours de l’exécutif qui reproduit la diversité mais dans une
union déjà réalisé.

b) les effets du calendrier électoral sur la fragmentation du système:

Peut être évaluer sur la base des configurations électorales offerte au électeurs pour le second tours, le
nombre effectif de parti permet de mesurer le nombre de force po de taille moyenne, on peut ainsi
mesurer la dispersion du vote. Le nombre de duel gauche droite au second tours des législatives donne une

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premier identification sur l’organisation du système partisan : plus il est élevé plus le système est bipolaire.
Sous la 5ème, les élections entre les partis sont souvent domine au 2tours par des duels G/D.

Jusqu’en 1967: 5% puis 10% et ensuite 12,5% : on a des seuils de plus en plus strict pour limiter l’accès au
second tours et pourtant ne marche pas puisque le FN a réussi a accéder au second tours. On a un
verrouillage imparfait. Cette fragmentation peut être mesurer en utilisant un indice qui est le nombre
effectif de partie mesurer en voix.

Ex en 1978 : 4 forces politiques de taille équivalente. Indice proche de 1 quand un parti recueille une
grande majorité des suffrages. Différence dans le degré de fragmentation qui peut être imputable dans le
calendrier électoral, le réductions peut résister ou non.

On constate qu’une augmentation du nombre de candidat va conduire a un éparpillement du vote, or sous


la 5ème ce nombre n’a cesse d’augmenter.. en moyenne pour la période de 1967 a 1988 : environ 6
candidats affrontaient les urnes. Ce chiffre a doubler sur la période 1993- 2012!

→Nette tendance à la prolifération des candidatures mais cela cache des situations différente: 4 candidats
dans le cantal et 18 à paris. Ensuite il faut tenir compte qu’un candidat peut être sortant ou non.

Les élections séquentielle ont eu pour effet de resserrer le système partisans, ce processus est en marche
depuis les années 80, le sytème P a toujours été plus fragmenté que le système législatif. Cela dit, le
système partisan législatif n’est pas seulement du au calendrier électoral puisque le fait de présenter un
candidat sortant constitue un levier très important pour les 2 principales force po.

Le nombre effectif de candidat à l’élection présidentielle + l’atomisation de l’offre législative aboutit a une
inégale fragmentation du système partisan présidentiel qui peut laisser des traces au élections leg suivante.
La dispersion du vote leg est d’autant plus importante que le système de parties est éclaté au scrutin P
précédant. En outre, le nombre de candidat aussi a structurer le système de parti législatif.
Donc la réforme électorale a eu des effets sensible sur les stratégie des partis et des électeurs, c'est à dire
que les partis doivent désormais prolonger les accords électoraux noués aux élections présidentielles. Les
lecteurs eux, sont mis dans la situation de répondre a une question simplifié : faire concorder ou non les
majorités P et parlementaire.

On peut penser que l’institutionnalisation du calendrier électoral est un moyen de contrebalancer


l’éclatement du système partisan présidentiel

2) le modele des élections intermédiaires :

Ce concept a été introduit par jean Luc parodie et c’est dérivé des élections de mi-mandat au EU. Permet
de dépassé la particularité de tel scrutin et c’est un modèle qui offre une grille d’interprétation nouvelle :
idée qu’il a des élections plus important que d’autre.

1ordre : élection décisive : caractérisée par leur rôle dans l’attribution du pouvoir central, importance qui
lui est donné.

2ordre : Election intermédiaire : ce sont des élections qui survienne entre deux élections décisifs. Elle
peuvent avoir un caractère plus oui moins médian, moins de retentissement, elle sont principalement les
élections locales et les élections européennes.

→ Cette hiérarchie est défini a un moment donné et cette hiérarchie peut varier dans le temps. Par ex les
élections européennes, elles n’attirent pas beaucoup l’attention, mais cela est paradoxale dans la mesure

51
ou les pouvoirs du parlement européen sont en très nette progression depuis le TM de 1992. Cela dit,
l’intérêt pour ces élections peut évoluer, elles pourraient devenir de premier ordre si jamais l’espace
européen serait plus identifier : plus de partis européen identifier.

Les résultats de ces deux élections sont influencés par des influences réciproques: élection articule dans un
cycle électoral = scrutin d’importance inégale mais des scrutins ajustés du point de vue de l’attribution d’un
pouvoir central. L’importance attribuée à ces scrutins varient selon un contexte particulier : est-ce que les
élections intermédiaire se déroulent en plein état de grâce?

Ce qui se produit : phénomène de nationalisation des scrutins intermédiaires, on les utilise pour
sanctionner le gouvernement en place. Il y a ainsi une logique caractérisé par un certain nombre
d’indicateur:

➤ recul du parti ou de la coalition majoritaire, on va évaluer par le caractère unidirectionnel des


mouvements de sièges.

➤ le niveau d’abstention, en général lors des élections intermédiaires ont a un taux d’abstention
assez élevé, un abstentionnisme proportionnellement plus fort dans le cas majoritaire = + fort dans le
camps majoritaire.

Dans le modele de jean Luc parodi : le résultat n’annonce pas nécessairement le résultat des élections
décisives suivante.

—> L’impopularité de l’équipe au pouvoir peut s’atténuer, les préoccupation de sanction laisse la place au
choix. Cela dit on peut faire le lien entre les élections municipales et les changement de majorité : les listes
ne sont pas des listes partisanes ( on vote pour des individus ) Daniel gaxie: montre les basculements de
majorité. Très net en 1983 : plus de la droite vers la gauche = votes sanction / 2008 = vote sanction de la
droite vers la gauche.

Tenir place de l’élection dans le cycle de popularité de gouvernement : il peut être suspendu par le degré
de localisme. 3 facteur du localismes :
-
Configuration d’ordre différent entre système de parti local et de parti national.

-
Degré de visibilité des enjeux locaux ( souvent les municipales)

-
Personnalisation de la confrontation des candidatures.

L’élection intermédiaire va cependant prendre une tournure nationale stable, identifiable.


Cela est particulièrement vrai sous la 5ème car il y a une forte individualisation du pouvoir. Cette logique
des élections intermédiaires intervient quand la logique des partis intervient à tous les niveaux. Elle se
manifeste aussi quand on a une configuration d’enjeux unifiés aux différents niveaux. Ce modèle permet de

52
situer beaucoup de consultation électorale en prenant comment critère la connexion entre élection de
premier ordre et de second ordre. Permet aussi de mieux penser la catégorie de localisme.

Ce système reste très politologique et pas suffisamment sociologique car les variables sont des modes de
scrutin mais peut des chose sur les déterminants socials. On a un modèle qui tend à supposer un intérêt
égal des électeurs pour la politique, ces différences sociales pourraient expliquer l’intérêt du modèle
exposé. L’abstentionnisme différentiel est l’un des marqueurs d’une logique intermédiaire, or
l’abstentionnisme n’est évalué que par la comparaison différencier de la majorité et de l’opposition. La
différence apparait dans certain cas faible et peu probante. Ex : lors des élections régionales de 2004: la
droite a enregistré un net recul alors qu’il n’y avait pas de différence de participation entre les deux axes.

Il est parfois plus judicieux de s’intéresse au contexte sociaux mais qui cependant varie selon le scrutin : les
abstentionnistes permanent ( pas diplômé, pauvre.. ) et les abstentionnistes intermittent. Ce qu’on va
montrer : abstentionnisme systématique n’est pas le même qui se manifeste lors des élections
intermédiaires.

Les diplômés sont moins abstentionnisme systématique que la moyenne. Par contre chez les intermittent :
forte proportion chez ceux qui ont un diplôme sup au bac : ils choisissent leur élections.

Qu’elle est le rôle de l’évolution du statut de l’élection législative : elles sont considérés comme décisive, le
contrôle du gouvernement dépend de leur résultat. Quand les élections législatives ne sont pas couplées
avec les présidentielles : possible renversement de la majorité.
Donc par ex 1976 : peut être considéré comme intermédiaire, élection en plein mandat.

Elle suscite moins d’intérêt que l’élection P, peut être même qu’elle suscite de moins en moins d’intérêt!
Depuis le quinquennat elles sont systématiquement couplées au P.
On note ainsi une relative indifférence qui tend à s’élever par rapport à l’élection P.
Écart 1981 : 10,2% d’écart alors qu’en 2012 : 42,8 %. Cette progression de l’abstention législative s’explique
par une certaine lassitude. Cette progression de l’abstention résulte de deux facteurs : d’abord c’est une
tendance générale mais ensuite c’est surtout une élection qui n’a plus qu’un caractère d’une élection de
confirmation.

Donc l’élection la plus significative c’est l’élection P, mais alors pourquoi c’est celle de premier ordre? Ce
qui viens d’abord en tête c’est l’idée de dévolution de pouvoir central mais pourtant cette argument est un
argument qu’il faut nuancer pour plusieurs raison : il n’y a pas que l’élection présidentielle qui est de
premier ordre, les législatives sont aussi une élection ou la dévolution du pouvoir central est en jeux.
(contrôle sur l’exécutif)

a) intérêt du modèle :

B) les effets du calendrier sur la fragmentation du système partisan législatif

2) le modèle des élections intermédiaires :

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