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2ème année Semestre de printemps / 2016

Résumé Politique suisse et comparée

Le comportement politique
1. Principes de base
2. 3 Théories du comportement politique
3. Développer un questionnaire
4. Deux variables intervenantes
5. Conclusion

Principes de base
L’agir politique  : c’est le pouvoir de créer de changer ou de modifier des règles, (lois) qui
définissent comment les autres doivent se comporter sur un territoire donné. Participation à la
création de règles contraignantes.

Focus sur le comportement individuel :


Les individus peuvent être catégorisés en deux groupes:
1. les citoyens, la masse
2. l’élite politique, les politiciens (élus, fonctionnaires d’un parti politique)

S’interroger sur le comportement politique revient à se poser les questions suivantes quant à la
participation et aux choix politiques par exemple: Pourquoi les citoyens se comportent d’une
telle manière et pas d’une autre ? Qui participe et à quoi ? A quel instrument et quel groupe
de la population participe ? Les réponses à ces différentes questions engendrent à la fois des
explications et des prédictions.

Pour y répondre, on compare des individus, des groupes, des partis, des régions, des Etat-
nations,… tous composés d’individus. Toutes les théories jouent à travers les individus
(mécanisme de causalité joue à travers eux). La méthode principale pour comprendre le
comportement politique est le sondage. Bien que la création de ce dernier pose parfois
problème, il possède plus d’avantages que d’inconvénients dans le cas de la saisie du
comportement politique.

Les théories du comportement politique


A) Choix rationnel
Hypothèse de base  : tous les individus se comportent d’après leurs intérêts privés matériels.
Ces derniers doivent être directs (subjectif), clairs (objectif) et immédiats (dimension
temporelle). Les caractéristique individuelles prédéfinissent donc nettement les choix, puisque
ce sont elles qui définissent les intérêts des individus. Exemple : un individu riche va, selon un
calcul tout à fait rationnel, voter pour l’abaissement des impôts.

Avantages :
• Sous certaines conditions permet de faire des prédictions claires et falsifiables
• Matérialisme (économie) à la base de tout, beaucoup d’enjeux ont un aspect matériel
donc l’implication en politique aussi. Ex  : si l’économie va bien au sein d’un
gouvernement on vote pour le même parti (récompense), si cela se passe mal on vote
pour l’opposition (punition) théorie de l’économie voting. Exception renouvellement de
Barack Obama malgré une économie malade.
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• Explique bel et bien des phénomènes politiques de grande portée comme la Révolution
française, révolution paysanne qui devait payer d’immenses taxes et le Printemps Arabe.
Oû les soucis matérialistes étaient sous-jacent comme les grèves en Tunisie contre
l’augmentation du prix du pain.

Désavantages :
• Pas toujours facile d’opérationnaliser l’intérêt privé, questions non-matérielles comme le
port d’armes ou l’avortement
• Vision réaliste  : la plupart des gens n’ont pas les ressources pour s’immerger dans la
politique
• Pas toujours réductible à l’individu par exemple aspect symbolique (adhésion de la suisse
à l’ONU donc aucun lien direct avec l’individu)
• Aucune place laissée au comportement altruiste ou en faveur du bien commun cette
théorie donne une vision du monde égoïste et individualiste
• La théorie néglige les idées et les dynamiques sociales
• La théorie se falsifie par l’acte de vote lui-même. La théorie dit que l’on agit si le coût est
plus bas que les bénéfices. Or, l’acte de vote a de toute façon un coût (s’informer,
processus cognitif pour définir mon intérêt propre, le fait de voter).

Synthèse: Se faire une opinion sur un objet défini pour mesurer quels sont nos intérêts n’est
pas aussi simple que ça (impossible d’avoir l’entier des informations). Et, même si cela était
possible serions-nous capables de prendre une décision en écoutant seulement notre intérêt
privé  ? Ne sommes-nous pas influencés par d’autres éléments comme le statut social par
exemple ?

B) SSE : statuts socio-économique


Hypothèse de base  : les individus se comportent d’après leur statut social (soit la formation,
profession, revenu, lieu de résidence), avec donc une prise en compte de l’auto-vision (faire
partie d’une classe qui n’est pas la nôtre). Il prend en compte le manque de capacités
individuelles « incorrect voting », qui implique qu’une mauvaise compréhension de la question
peut amener à un vote qui n’est pas celui souhaité.

Avantages :
• Prise en compte des différences entre individus qui forment la base de chaque décision
• Soit la capacité cognitive et ressources individuelles
• Accès aux moyens d’informations différentes
• Met l’accent sur la socialisation primaire et secondaire, ainsi que de l’influence du réseau
social qui entoure l’individu
• Grande capacité explicative du placement gauche-droite

Désavantages :
• Idée que chaque individu s’intéresserait à la politique selon ses capacités. Or, cela n’est
pas le cas et on ne peut pas l’expliquer avec cette théorie
• Danger déterministe, ignore le contexte (lieu de résidence, crises économiques, flux
migratoire) les prédictions ne sont pas toujours les mêmes (niveau d’éducation a
augmenté en Suisse mais c’est la droite qui a le plus de suffrage. D’autres facteurs outre
que le statut socio-économique explique ces votations)
• Tautologique car ceux qui se placent à gauche vote gauche, …

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• Vu que c’est à l’inverse du choix rationnel elle tend à négliger le rôle des intérêts
matériaux (« Not in my backyard ») ex : usine pour les eaux usées, centrale nucléaire

C) Culture politique  : Explication au niveau structurel et culturel, avec l’idée qu’il existe un
système plus ou moins stable d’orientations et d’attitudes envers le jeu politique, système qui
se forme de manière collective (approche collective et pas individuelle). Il est façonné par des
structures sociales comme la religion, la langue, les institutions,…

Avantages :
• Prise en considération du contexte social (clivages et géographie)
• Permet de mettre en avant l’influence de la culture sur les institutions politiques. Dans une
société où l’égalité est importante, l’Etat sera fort. Dans le cas d’une société avec un haut
taux de compétition, l’Etat se trouve être plus faible. On peut remarquer l’influence
relative d’une certaine culture envers l’autre (exemple  : francophone votant à gauche et
suisse-allemand vote à droite)
• Le système est stable et difficile à changer et est donc un indicateur fiable (vu que la
culture change elle aussi très doucement)
• Cross-pressures  : mettre l’accent sur les structures les plus importantes à un moment
donné (il y a 150 ans intérêt plus poussé pour la famille, aujourd’hui plus individuel)

Désavantages :
• Part de l’hypothèse que chaque individu fait parti d’un groupe social spécifique qui nous
attribue un rôle.
• En faisant des prédictions simplifiés induit que la théorie ignore les différences culturelles
entre individus au sein du même groupe (sous-groupe)
• Néglige le rôle des intérêts matériaux individuels (mais pas ceux du groupe car on agit en
faveur de ce dernier)
• Culture politique difficile à mesurer (on regarde comment les gens ont voté à la dernière
élection afin de prédire le comportement politique donc tautologique)
• Ecological fallacy  : erreur commise en regardant un groupe par sa majorité, les
conclusions individuelles sont déduites de manière agrégée en fonction de la majorité et
non en fonction de chacun.

Le questionnaire ou comment étudier le comportement politique ?


Recueillir des informations pertinentes (utile pour tester des hypothèses qui sont déduites de
la théorie). Toutes les théories sont opérationnalisées au niveau individuel. Exemple de
sondage : SELECTS étude avant et après les élections fédérales, citoyens et candidats, …

Deux variables intervenantes: la personnalité et les médias


La même personne avec la même culture politique, statut-socioéconomique peut se comporter
de manière différente en fonction des médias et/ou de sa personnalité.

L’effet des médias


1. Effet renforçant : on choisit les médias qui confirment nos points de vues
2. Agenda priming  : accentue certaines dimensions, en les rendant plus importantes que
d’autres. Même s’il faut garder à l’esprit que les médias sont eux aussi soumis à des
contraintes, suivent eux aussi des tendances.

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3. Framing : les médias jouent également un rôle au travers de leur façon d’interpréter les
événements (ex: concernant le Gothard, l’enjeu majeur était-il la sécurité ou plutôt
l’environnement ?)
4. Effet direct sur le niveau des renseignements fournis par les médias (point de vue positif)
ou la capacité d’absorption des informations: les médias sont en compétition constante,
ajoutant une dimension émotionnelle aux news pour recueillir de l’audience, ce qui
engendre une perte de qualité et trop d’infos à traiter.

Les « Big five »


Selon cette perspective, ce ne serait pas la rationalité mais la personnalité (caractère) qui serait
la variable la plus importante. Certains considèrent que le caractère est même induit
partiellement par la génétique.
1. Ouverture : grande curiosité et imagination

2. Consciencieux : autodiscipline, respects des obligations et ponctualité

3. Extraversion : sociale, communicatif et cherchant la compagnie des autres

4. Agréable : coopératif plutôt que soupçonneux

5. Neuroticisme : tendance à éprouver facilement des émotions négatives (vulnérable)

A noter que certaines caractéristiques sont rattachés ou au contraire ne collent aucunement aux
différents partis.
- L’UDC : Autodiscipline
- PDC : vulnérable et coopératif
- PS : vulnérabilité
- PLR : compétitif
- Verts : ouvert et émotionnellement stable
Ainsi on comprend pourquoi en fonction du même milieu social, un individu peut voter de
manière différente en fonction de sa personnalité.

Conclusion
Le comportement politique se focalise sur les individus (politiciens ainsi que citoyens, votants…).
Chaque théorie se joue à travers les individus. Car c’est le niveau individuel qui lie les institutions
aux résultats politiques. Il existe trois approches (choix rationnel, statut-socioéconomique, culture
politique) qu’il est possible de combiner. Il existe de plus des variables culturelles et structurelles
intervenants comme les médias et la personnalité. On peut aussi se questionner sur l’âge, le
genre, le lieu de résidence.

Les partis politiques


Principes de base
L’objectif principal des partis est l’exercice du pouvoir politique dans le but d’appliquer ses
politiques publiques. Il s’agit donc d’une organisation (=groupe stable et prévisible, comportant
des statuts définissant les principales caractéristiques du groupe), plus correctement appelée
association dans le cas de la Suisse. Tout parti politique se présente aux élections, sous peine de
ne pas être considéré comme un parti. La différence entre le membre d’un parti politique et un
lobbyiste est le fait que ce dernier ne se présente pas aux élections. 2 voies pour imposer ses
politiques:
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• Mécanisme typique: Gagner les élections et ainsi former le gouvernement


• Mécanisme atypique: protêt, pression, soutien externe au gouvernement (ex: partis catalans,
qui ne sont pas membres du gouvernement, mais qui l’influencent tout de même; le
gouvernement avait besoin de ces partis régionaux, il leur a donc demandé leur aide pour
les grands projets menés par le gouvernement, en laissant en échange ces partis
régionalistes la possibilité d’appliquer leurs politiques au niveau régional)

Dans le cadre des partis, on observe une tension entre cohérence idéologique et comportement
opportuniste.

Les trois dimensions du succès politique:


• Succès électoral (votes)
• Succès des politiques publiques (policy)
• Succès gouvernemental (office)

De manière générale, ces 3 dimensions vont ensemble, dans la mesure où un succès électoral
permet d’instaurer ses politiques publiques et d’installer son gouvernement. Mais parfois, il y a
des contradictions. Un succès électoral n’amène pas toujours directement à un succès
gouvernemental.

Origines et types de partis


Aux 18 et 19ème, il existait des groupes qui s’appelaient « partis » mais qui ne comportaient pas
les caractéristiques des partis d’aujourd’hui. Il s’agissait de partis de notables, qui étaient un outil
à disposition des représentants pour se coordonner. Evolution des formes de parti:
• Parti de notables (18-19ème): groupement exclusif des membres de l’élite politique
• Parti de masse (1920): attirance large, après l’élargissement du droit de vote. Ce type de
parti a généré une nouvelle « clientèle » politique, les partis de notables s’ouvrant ainsi vers
la masse. Il a fallu organiser des campagnes électorales ainsi que des membres pour les
mener.
• Catch-all party (années 1950-70): une fois les partis de masse formés, les positions étaient
fixées, chaque parti défendant une frange de la société (ouvrier, riche, religieux,…). Les
nouveaux thèmes comme l’environnement ne se sont pas inscrits dans un clivage en
particulier. Les partis de masse se sont adaptés pour devenir des Catch All partis, ce qui
implique que tous les partis se doivent d’avoir une opinion sur chaque sujet.
• Parti de cartel: les partis politiques, qui se comportent de manière rationnelle, se sont
adaptés au changement socio-économiques (ex: importance des médias, et donc mise en
place d’un secrétariat pour organiser les campagnes, installer des affiches, etc.)

De manière générale, on suggère que les partis remplissent 4 fonctions:


• Recrutement du personnel politique: électeurs, sympathisants, membres, dirigeants, chef du
parti. Ces catégories sont classés dans un ordre croissant d’intensité.
• Agrégation et articulation des intérêts. On collectionne les idées, les place dans un
programme cohérent,… (hiérarchie entre les intérêts). Enfin, les partis défendent les idées
dans les arènes où elles comptent.
• Contestation des élections (se présenter à une élection) et représentation dans les institutions
politiques.
• Fournissement des informations. Les partis aident les citoyens à se décider, au travers des
revendications de vote par exemple.

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A noter que les 2 premières fonctions, contrairement aux 2 dernières, peuvent être remplies par
un syndicat ou une entreprise.

Familles & systèmes de partis


Les familles de partis sont composées de plusieurs partis politiques ayant une idéologie similaire.
Pour simplifier on a:
• la gauche (gauche radicale, les socialistes « classiques », les Verts)
• le centre (démocrate-chrétien et libéraux)
• la droite (droite conservatrice, droite radicale)

Il existe néanmoins des rivalités intra-familiales, parfois plus grandes que entre les grandes
familles. Exemple: En Italie, la gauche déteste le plus les communistes, avant de détester la
droite.

La polarisation:
Elle mesure la distance idéologique entre partis, qui est une condition essentielle à une possible
alliance entre deux partis différents (ex: possible entre centre-gauche et centre-droite, impossible
entre extrême gauche et extrême droite). La question de la dimension dominante est importante.

Si on couple la polarisation et le nombre des partis, on dégage plusieurs types de système:


• à 2 partis (polarisation modérée: USA / polarisation forte: GB)
• à 3-5 partis (polarisation modérée: Allemagne / polarisation forte: Italie)
• à 5+ partis (polarisation modérée: ? / polarisation forte: Suisse)

Le type de parti politique influence le système de partis qui a son tour modifie le gouvernement.
Le comportement politique des électeurs, du peuple, influence à la fois les partis politiques et le
gouvernement.

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Types de gouvernement
Gouvernement à parti unique:
Un seul parti occupe tous les ministères. Tous les postes sont ainsi occupés par des membres du
parti gagnant. En cas de majorité parlementaire, le parti gagnant occupe également tous les
sièges au Parlement, ce qui lui permet de mettre en oeuvre ses politiques facilement.

Gouvernement minoritaire:
Il est formé lorsque le parti au gouvernement n’a pas une majorité dans le Parlement. Il peut
s’agir d’un seul parti ou d’une coalition.

Gouvernement de coalition, 3 types de coalition:


• Minimal winning coalition: Nombre minimum de partis pour obtenir une majorité
parlementaire. Une coalition qui se forme doit comporter un nombre minimum de partis pour
être acceptée. La question de l’idéologie n’est pas traitée dans cette optique.
• Coalition de surplus: plus de partis que mathématiquement nécessaire. Si on a une coalition
entre les 2 partis, qui ont déjà une majorité, et qu’on ajoute un 3ème parti, le soutien de ce
parti ne serait pas nécessaire, nous avons donc à faire à une coalition de surplus.
• Grande coalition: Alliance de 2-3 grands partis.

Comparaison:

Conclusion
Les partis politiques sont au cœur de la démocratie libérale. Ils ont les 4 fonctions citées: recruter,
articuler les intérêts, représenter et informer. Le gouvernement, au travers des partis, est informé
des changements d’attente, d’attitude au sein de l’électorat. Au niveau des familles, il y a toujours
plusieurs partis de gauche et de droite, qui sont parfois sujets à de grandes tensions. Le nombre
de partis en présence et le degré de polarisation sont importants dans le cadre d’une étude
comparative. La forme du gouvernement, elle, dépend du nombre et de la force des partis, de la
proximité idéologique et des calculs stratégiques, etc.

Théories des clivages

Principes de bases
Clivage  : division sociale profonde qui donne lieu à des formations politiques distinctes
(syndicats, partis, écoles, médias). C’est l’existence de ces division sociales qui explique le
nombre et les types de partis politiques présents aux élections. La langue en Suisse est aussi
un clivage mais qui ne donne pas lieu à un parti politique.
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On peut dégager 3 composants (Bartolini et Mair, 1990) :


• Facteurs objectifs d’identification par exemple la langue
• Conscience collective/facteur subjectif (se sentir membre d’un groupe en fonction d’une
différence observée, ressentie)
• Activation par des entrepreneurs politiques (élites) afin de donner une structure politique
à ces divisions. Il s’agit là de « l’instrumentalisation » des clivages par les partis.
Les clivages influencent donc le type de parti politique, mais aussi le système des partis, leur
nombre et leur force. Ils influencent enfin le comportement électoral et politique directement.

Les 4 clivages classiques :


Depuis la Révolution Nationale (16-19ème), soit la période de grands conflits religieux entre Rome
et églises autochtones. L’enjeu étant le questionnement entourant la domination spirituelle ou
celle de l’Etat-Nation? Deux clivages s’en sont dégagés:
1. Centre vs Périphérie
2. Etat laïque (Etat-Nation) vs Religion (église catholique)
Depuis la Révolution Industrielle (19-20ème)
3. Agriculture vs industrie
4. Capital vs prolétariat (propriétaire du travail vs ouvrier)
Il réside donc une dimension territoriale (opposition entre centre et périphérie) et une dimension
fonctionnelle (soit conflit idéologique et à gauche économique donc conflit de redistribution)
(deux axes).

Clivage centre-périphérie (State-building)
On assiste à un processus de centralisation (les premiers Etats étaient des monarchies, avec
des lois établies de façon uniforme dans tout l’état):
• Uniformisation législative

• Standardisation culturelle (langue renforce la cohérence et la structure étatique)

• Pénétration économique (abolition frontière interne)

De ce processus découle une opposition entre deux groupes sociaux:


• Parti du centre: défend l’Etat (par idéologie ou par opportunisme) et donc nation unitaire,
égalité et méritocratie.
• Parti(s) de la périphérie: défend les particularismes régionaux et locaux. Dans cette
optique, la loyauté territoriale prend le dessus sur la loyauté fonctionnelle.

Etat- Eglise : nation-building 


On assiste à un processus de sécularisation. L’Eglise contrôlait tout  ! La naissance, la mort,
formation et mariage, émancipation intellectuelle. L’administration des Etats-nations
revendiquent le droit de prendre le contrôle sur toutes ces dimensions. Ainsi émergent:
• Les partis laïques, qui défendent l’idée de l’Etat-nation séculaire, qui ne doit pas interférer
dans les questions spirituelles.
• Les partis religieux, défendant les valeurs et pratiques religieuses. Plaçant la tradition au
dessus de la modernité.

Villes vs Campagnes
On assiste à un processus de diversification:

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• Commercialisation

• Libre-échange entre pays

• Mécanisation de la production

De ce processus découlent:
• Les partis des villes, qui défendent le commerce et les artisans urbains, au détriment du
mode de fonctionnement des indépendants travaillant chacun de leur côté. Il est possible
et recommandé d’aller chercher les marchandises ailleurs. On prône une spécialisation
économique au niveau national et international. Grâce aux colonies, les marchandises sont
importées, et le commerce international favorisé.
• Les partis des campagnes, qui, au contraire, défendent la production agricole autonome.
Ils défendent donc un système économique dans lequel leur statut social serait protégé
malgré tous les changements. Ils privilégient ainsi l’autonomie face à l’import/export.

Capital vs Ouvriers
On assiste à un processus de massification :
• Urbanisation et paupérisme

• Croissance démographie

• Démocratisation

De ce processus découlent:
• Les partis du capital, qui défendent l’idée de l’Etat minimal. Car l’interférence dans le
marché économique est négatif selon eux. Soit une bonne connaissance des prix, produits
disponible sur le marché international.
• Les partis ouvriers, qui soutiennent la protection sociale et la planification économique.
Ici, la loyauté fonctionnelle > la loyauté territoriale ou traditionnelle.
Il s’agit là d’un clivage horizontal c’est-à-dire fonctionnel. Les deux premiers (Centre vs
Périphérie/Eglise vs Etat) sont plutôt idéologiques car l’industrialisation n’a pas encore eu lieu.
Suite à l’industrialisation, les ouvriers dans le travail à la chaîne se trouvent dévalorisés par leur
tâche. Ils souhaitent une amélioration de leur protection sociale. Ils votent alors pour les partis
de masses.

Les clivages: synthèse


Période Processus

Centre vs périphérie centralisation


Révolution nationale
(16-19ème)
Eglise vs Etat-nation sécularisation

Villes vs campagnes diversification


Révolution industrielle
Capital vs ouvriers massification

Mesurer les clivages


2 critères :
1. Nombre de groupes sociaux —> fragmentation
2. Taille de ces groupes —> rapport de force

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Cas suisse : clivage de la religion et celui de la langue


En Suisse y a un peu plus de deux groupes linguistiques (l’italien n’est pas compté de manière
entière). Aucun parti ne s’est divisé linguistiquement. A l’inverse de la Belgique où les partis
sont séparés par la langue. Dans le cas de la Suisse le clivage de la langue et de la religion ne
se renforcent pas mais s’affaiblissent. Les partis politiques linguistiques n’existent pas en raison
du principe de la territorialité, qui suggère que chaque canton est compétent pour déterminer
la langue de leur commune. De son côté, la religion est enlevée du pouvoir de l’Etat pour
devenir le sort de l’individu.

Le cas de la Belgique se situe à l’opposé. Trois langues y sont également parlées mais sont
sujettes à de nombreux conflits les entourant. La raison repose sur l’économie, dans la mesure
où la partie du Nord est bien mieux développée. Ainsi, dans ce cas, les clivages économique
et linguistique se renforce ! (« Si on parle français on est pauvre »)

Crosscuttingness
Le but est de mesurer la probabilité qu’un individu se trouve dans deux groupes sociaux
différents.
L’exemple dans le cas de la Suisse serait de se pencher sur un francophone protestant. Mesurer la
probabilité à partir du moment où on connait la langue ou la religion de l’individu. Plus les
clivages s’affaiblissent plus la situation économique s’étend selon Selway. Ainsi, d’un point de vue
normatif, il serait bon d’avoir plusieurs clivages qui s’affaiblissent et non qui se renforcent. Deux
clivages ayant des frontières superposées vont se renforcer. En suisse l’économie est un clivage
important mais il n’est pas renforcé par la langue ou la religion.

L’effet direct des clivages


Théorie  : la structure sociale influence le comportement politique individuel. On se comporte
différemment d’après la langue qu’on parle, la religion qu’on pratique, … L’hypothèse avancée ici
suggère que les préférences politiques diffèrent en fonction de:
• la langue et la région habitée
• la religion
• la classe

L’intensité des conflits lors des votations populaires suisses peut être utilisée comme test (Linder
et al). Linder ne constate pas plus de 15% de différences dans le comportement de vote entre
francophones et germanophones. Entre Tessin vs Germanophones en revanche, les différences
sont plus élevées (mais dû aussi au fait que la langue italienne ne contient qu’un canton).
Le clivage religieux n’est pas aussi flagrant que le clivage ville-campagne ou celui des langues. Le
clivage dominant qui anime le comportement politique des suisses aujourd’hui c’est le clivage
ville vs campagne. Le clivage capital vs travail est celui qui est le plus visible au sein de la scène
politique.

L’effet indirect
La structure sociale influence le comportement électoral. Le choix politique se fait donc en
fonction:
• De la formation et de l’influence des parents
• Du milieu social et de l’influence des leaders d’opinion
• Le lieu et le niveau de travail

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Le PS s’est adapté aux changements économiques mais il ne représente plus aujourd’hui les idées
classiques du vote de classe (Reenwald).

Un clivage GAL-TAN ?
C’est un clivage profond (permanence du phénomène) qui pourrait diviser la société en deux.
Depuis la seconde guerre mondiale, de nouvelles différenciations portant cette fois sur les valeurs
ont fait leur apparition. Soit:
• GAL —> Green, Alternative, Libertarian
• TAN —> Traditional, Authoritarian, Nationalist

Ce clivage nous rappelle que dans les 4 clivages classiques, on ne trouve rien sur les questions
d’environnement. Les nouveaux clivages peuvent induire de nouveaux partis, qui acquièrent du
succès et développent de nouvelles forces comme le parti des Verts. Mais le clivage activé par les
verts a eu une contre réaction anti-Verts, au travers du parti des automobilistes qui, plus tard, a
été avalé par les UDC. La tendance anti-Verts a été adopté par la plupart des autres partis. Le
développement durable est une question que tous les partis se sont appropriée, ce qui induit que
le parti des Verts perd sa raison d’être. Le clivage nationaliste, de son côté, a été activé par l’UDC.

Problèmes concernant la théorie des clivages: elle ne s’intéresse pas aux déterminants individuels
pour expliquer les choix, engendrant ainsi un risque de déterminisme, qui ne laisse pas la place
aux négociations stratégiques. On peut ajouter la contrainte sur la démocratie directe (compromis
nécessaire érigé par les élites) en conséquence la base du parti (syndicats) qui n’est plus en
accord avec leur vision peuvent s’en aller et recréer un autre parti, pas de place pour les réactions
spontanées. Il est nécessaire de maintenir un équilibre au sein du groupe social. Il y a non
seulement des rapports de forces entre partis mais aussi au sein des partis. Ces derniers
déterminent aussi la façon dont ils vont se comporter avec les autres.
Conclusion
• Les clivages restent un élément fondamental pour comprendre les structures politiques
(formation de l’Etat et réaction catholique). Les clivages ont une légitimité mais aussi une
utilité pour expliquer les systèmes de partis vu qu’ils sont créés en réponse/réaction à la mise
en avant de clivage.
• Les quatre clivages classiques, issus de deux moments importants (périodes révolutionnaires,
changement structurel profond) avec une intensité temporelle et spatiale variable sont à
retenir. Ils sont très variables en fonction du pays. Les trois clivages (langue, économie,
religion) établissent de manière historique les clivages.
• Les clivages ont un effet direct sur le comportement politique ainsi qu’un effet indirect sur le
système des partis
• Nouveaux clivages : post-matérialisme, européanisation, globalisation, GAL-TAN.

Problèmes I : Nationalisme


Principes de base
Le nationalisme peut être conceptualisé comme une idéologie qui vise à faire coïncider la nation
avec l’Etat. La nation étant une communauté imaginée, construite sur une base ethnique/
culturelle ou civique / politique. L’Etat quant à lui est toujours politique (type de régime par
exemple). Le but pour le nationalisme est de créer une congruence entre ces deux entités. Soit
création d’un Etat mononational. Le but étant de légitimer les structures politiques, ou de les
maintenir. De ce fait l’Etat est la garantie pour faire prospérer la nation, protection mutuelle. La

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nation légitime l’Etat. Cela fonctionne selon les mécanismes d’inclusion et d’exclusion. Le type de
définition de la nation varie mais les mécanismes sont les mêmes (toujours inclusion et exclusion).

Pour le nationalisme, la nation et l’Etat ne se touche quasi pas. Il faut donc, selon la situation,
créer une nation ou un Etat, dans le but de créer une congruence parfaite. En réalité beaucoup de
situations non idéales induisent des congruences partielles.
• Etat multinational soit un Etat mais plusieurs nations comme dans le cas de l’Espagne.
Certaines nations y sont mêmes transfrontalières (partie du pays basque).
• Nation multiétatique soit une nation répartie sur plusieurs Etats comme les germanophones
(ici vu comme une nation culturelle qui voit la langue comme base de la nation, objective)
• Nation sans Etat par exemple l’Ecosse ce qui veut dire que c’est une minorité dans un Etat
plus grand (royaume uni) ils n’ont pas un siège à l’ONU.

Dichotomie classique : ethnique vs civique


1. La nation ethnique
Exemple de l’Allemagne et de l’Italie. Dans ces deux cas, il y avait d’abord une nation et il fallait
créer un Etat pour garantir sa survie. Il s’agit donc de faire coïncider l’Etat avec une nation
culturelle (langue, religion, frontière naturelle). Politiquement, cela revient souvent à élargir des
Etats déjà existants.

Le cas de l’Allemagne est marqué par le concept de Kulturnation, c’est-à-dire l’idée d’une nation basée
et fondée à travers la langue principalement. Nübel affirme qu’il existe un esprit unique propre à chaque
peuple. Ce genre de thèse est lié au romanticisme (l’homme dès qu’il naît fait parti d’une nation), qui
induit l’idée d’une communauté supérieure à la société. Déterminisme culturelle des individus et
expansionnisme de l’Etat.

Dans le cas de l’Italie, la nation est perçue comme existante mais devant être redécouverte. L’Etat a ainsi
été créé pour protéger la nation, au travers de la création d’une conscience nationale parmi ceux qui
faisaient déjà partie de la nation.

2. La nation civique
Elle se base sur la pensée de différents philosophes, avec l’idée d’un mélange entre les
différentes cultures pour en créer une nouvelle (ex.: Patriotisme européen développé par
Habermas pour l’UE). Dans cette conception de la nation, il existe déjà une communauté
politique mais il est nécessaire de créer une nation pour correspondre à cet Etat. La nation repose
ici plutôt sur le choix et la volonté de faire partie de la nation. Les citoyens appartiennent à une
seule nation à la fois, et se montrent disposés à payer des impôts par exemple, et ce pour le bien
de l’ensemble de la nation. Les actions concrètes et les institutions permettent à la nation
d’exister pleinement. De Rougemont affirmait ainsi que les individus peuvent en tout temps
choisir à quelle nation ils souhaitent adhérer et laquelle il souhaite quitter. La nation civique relève
de 3 dimensions:
• La volonté explicite de faire partie de la nation (« qui se résume dans le présent par un fait
tangible: le consentement exprimé de continuer la vie commune »).
• La dimension temporelle, gloire par le passé et volonté commune dans le présent. Idée des
sacrifices qu’on a fait et qu’on est encore prêt à faire pour rester une nation unie et forte.
• Les implications. Même si la nation pourrait avoir des prétentions territoriales, c’est la volonté
du peuple qui doit être respecter. De plus, il faut garder à l’esprit que les nations ne sont pas
éternelles, «  elles ont commencé, elles finiront  », remplacées par exemple par la
confédération européenne.
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2ème année Semestre de printemps / 2016

Le Melting pot
Conception de la nation aux Etats-Unis, où se mêlent les différentes cultures imaginées.
L’idéologie est civique et non ethnique. Tous les individus adhèrent à l’American Dream, on parle
d’atomisme capitaliste. Mais tout le monde n’oublie pas ses racines culturelles, les gens
s’assemblent par groupe culturel, religieux, linguistique,… Les citoyens afro-américains
notamment sont ce qu’on appelle des citoyens de trait d’union. Ils permettent la « privatisation de
la culture » dans la mesure où tant qu’ils ne remettent pas en question la culture capitaliste, leur
présence est tolérée. Contrairement à l’Allemagne, dont le territoire s’étend là où la nation a
« toujours existé », l’Etat américain s’étend constamment au travers de nouvelles populations. La
nation américaine n’est donc pas spécifique et induit des symboles neutres comme la
Constitution ou l’indépendance, qui contiennent des principes abstraits applicables partout. Cette
politique expansionniste est tout à fait inimaginable aux yeux de la conception allemande du
nationalisme. Pour conclure sur le melting pot, on peut évoquer la discrimination positive à
laquelle les minorités sont sujettes. Elles subissent en effet un traitement spécial, avec par
exemple l’obligation que 5% des étudiants des universités soient issus d’un groupe ethnique.

Le patriotisme constitutionnel
Elaboré par Jürgen Habermas le patriotisme constitutionnel renvoie à l’idée de trouver un juste
milieu entre nationalisme civique et ethnique. Une nation crée de la solidarité, de la stabilité et de
la légitimité. L’idée est donc de garder ces aspects du nationalisme, en écartant les aspects
négatifs (ex: nationalisme poussé à l’extrême engendrant l’agression contre d’autres Etats,
nazisme,…). L’auteur propose de recréer le sentiment d’appartenance en inventant un nouveau
principe: l’appartenance nationale ne se baserait plus sur le passé territorial ou la culture, mais sur
l’adhésion aux principes fondamentaux qui induisent une communauté politique. —> au lieu de
s’identifier à d’autres membres, on s’identifie à la constitution politique (identification rationnelle
et pas émotionnelle).

Synthèse nationalisme ethnique et nationalisme civique


Nation ethnique Nation civique

Base culturelle politique

Appartenance « sang » « sol »

Perméabilité
(= degré d’ouverture basse: descendance objective haute: immigration & identification
vers l’extérieur)

très basse, nécessite affirmation


Stabilité très haute, même socio-déterministe
constante

La réification des différences & Discrimination raciale et exclusion des


Tendance vers…
l’expansionnisme nouvelles minorités
Commentaires:
On devient membre de la communauté selon:
• le droit du sang
• le droit du sol
Dans le cas de la Suisse difficile de devenir suisse car ce n’est pas le droit du sol mais droit du
sang. Dans ce cas-là, une volonté explicite doit être exprimée (demande spéciale).

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2ème année Semestre de printemps / 2016

Concernant la perméabilité (degré d’ouverture de la nation vers l’extérieur), il s’avère difficile de


devenir membre d’une nation culturelle, puisque l’appartenance se base sur une descendance.
Dans le cas de la nation civique, la perméabilité est plus élevée car repose sur la volonté et non
une culture commune.

Au niveau de la tendance observée, elle va vers l’expansion dans le cas de la nation ethnique. De
plus, on chercher à éradiquer les différences, la nation étant ici le plus grand principe. Dans le cas
de la nation civique, on tend vers une discrimination raciale et expulsion des minorités, au sens où
si l’on vient d’un autre pays, il faut oublier sa culture « d’enfant » et s’identifier aux valeurs de la
nation à laquelle on a choisi d’adhérer (en Suisse, cela revient à s’identifier à des valeurs et des
pratiques).

Etude de cas « Brexit »


Pays Nationalisme Pour Brexit Contre Brexit

civique Monarchie unique + de droits, + de poids


Angleterre
ethnique Protection des frontières Coopération internat.

civique Indépendance + de droits, + de poids


Ecosse
ethnique Promotion du Gaélique Alliance inter-régionale

civique Meilleure efficacité Intégration de tous


Union européenne
ethnique Frontières naturelles Garder l’équilibre

La France a besoin de la
civique Favorise le centralisme
GB face à l’ALL
France
ethnique Français plus dominant co-domination globale

civique commerce & alternatif Protéger les bilatérales


Suisse
ethnique Protection de la langue

Aspects empiriques (non traité en classe)

Conclusions
Le nationalisme est une idéologie qui vise à établir une congruence parfaite entre Etat et Nation.
On peut mettre en avant 2 conceptions idéal-typiques:
• Nation ethnique = communauté culturelle
• Nation civique = politique (repose sur la volonté individuelle)
Il faut garder à l’esprit la variante civique proposée pour l’UE: le patriotisme constitutionnel.

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2ème année Semestre de printemps / 2016

Problèmes II : Conflits et Solutions


1. Problème de base
2. Solutions territoriales
3. Solutions non-territoriales
4. Explications
5. Conclusions

Problème de base
On peut distinguer 2 formes de conflits:
• Conflit violent : animé par des considérations ethniques, culturelles, économiques,
historiques devenues politiques.
• Conflit politique en somme désaccord fondamental sur les règles du jeu. Il peut ainsi
s’agir de question de territoires, d’Etat, de population,…

En théorie, trois solutions :


1. Solutions acceptées par tous les partis du conflit
2. Solution imposée par le vainqueur / l’extérieur (de l’autre côté, le perdant n’a pas les
moyens de refuser l’imposition)
3. Pas de solution —> guerre civile / internationale

Exemple 1 l’Irlande : Premier type de solution imposée en 1921, le Royaume-Uni a décidé de couper en
deux l’île en laissant une partie s’en aller (région autonome soit Irlande du nord). Une minorité
catholique au sein de l’Irlande du nord proclame toujours aujourd’hui des revendications
indépendantistes. Une solution acceptée en 1998 négociée avec l’aide des Etats-Unis.

Exemple 2 : Chypre divisé en deux, deux tiers fais partie de la Grèce et de l’Union européenne, l’autre
partie fait partie de la Turquie soit république turc de la Chypre du Nord. Coup militaire turque avant la
séparation les cultures étaient mélangés. Puis après la séparation mouvement important de population.
Est-ce qu’il y a des possibilités d’amélioration  ? Situation acceptable d’un point de vue moral et
économique ?

Solutions territoriales
Séparation / sécession
S’il apparait impossible de trouver un accord entre les 2 communautés en conflit, une solution
peut être la création d’un deuxième Etat, qui bénéficie désormais de l’indépendance. On
distingue:
• La sécession: cas où une région décide de s’en aller
• La séparation: accord de séparation entre les deux régions
De tels cas de figures interviennent notamment lorsqu’il y a un désaccord fondamental sur les
règles du jeu. Dans un même pays, une région peut devenir indépendante si elle entre en conflit
avec l’Etat. Certains problèmes subsistent néanmoins, notamment liés aux minorités ethniques
présentes, pour lesquelles des solutions doivent être trouvées.

Autonomie territoriale (self-rule)


Elle consiste à se fédéraliser, ce qui signifie que l’autonomie de la région en conflit se trouve
protégée constitutionnellement, et donc plus difficile à attaquer que si sa protection ne relève
que d’une loi ordinaire. Ainsi, en Suisse, l’autonomie cantonale est protégée par la Constitution
puisqu’elle ne peut être abolie qu’à la double majorité du peuple et des cantons.
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2ème année Semestre de printemps / 2016

Exemple suisse: guerre civile de novembre 1847 les gagnants étaient les protestants urbains et les
catholiques ruraux sont les perdants. La solution a été imposée au travers de la guerre par les
vainqueurs, puisqu’un désaccord profond entre les deux camps empêchaient tout issue « civile ».
Les propositions suivantes ont été formulées:
• Centralisation modérée (vs nation unitaire)
• Bicaméralisme parfait, les 2 chambres ont le même poids.
• Véto cantonal
Ainsi, les désaccords suite à la guerre n’étaient ni religieux, ni ethniques mais concernait la place
de l’Etat (centralisation/décentralisation).

La Bosnie-Herzégovine est le cas contraire. L’Etat a été créé en 1995 par l’accord de Dayton.
Interférence de pays, Croatie, Bosnie, USA car personne n’a gagné la guerre. La solution a été
imposée par l’extérieur de ce fait l’accord de paix a été formulée aux USA. La constitution n’est
ainsi même pas écrite dans leur langue. En Suisse la solution a été imposée à l’interne car il y avait
un vainqueur et perdant dans le conflit. En Bosnie, il a été décidé de couper en deux le pays. Il
existe donc une partie du pays et l’autre partie est une fédération qui est coupée en dix et
composé de cantons. Dans ce cas-là, les cantons sont ethniques (croates, bosniaques et mixtes)
ici canton= entité ethnique et seulement après entité civique et régionale. Trois groupes
ethniques sont différenciées par la religion ils ont tous des sièges garantis au pouvoir le plus haut.
Il y a donc trois présidents. Une chambre qui représente les peuples (pas les cantons) et une autre
la nation. Ces chambres sont divisées ethniquement. Toutes les instances institutionnelles sont
donc définies selon l’ethnie.

Les différences majeures entre les deux pays reposent sur:

En Bosnie-Herzégovine, la reconnaissance ethnique est promue et protégée, alors qu’en Suisse,


les religions ou ethnies sont niées (étant une nation civique) et reléguées au niveau cantonal. Ce
sont en effet les cantons qui décident de la langue et la religion officielle de leur canton. Les
critères pour faire partie de la nation sont ainsi en quelque sorte relégués aux communes.

En BH, il s’agit d’une nation ethnique, ce qui implique que l’appartenance ne relève pas d’un
choix mais de l’origine de l’individu. De ce fait les groupes ethniques sont protégés et imprégnés
contre des changements démocratique défavorable (même nombre de siège même si l’ethnie
vient à diminuer). Il est ainsi impossible de faire parte de l’Etat si on ne fait pas partie d’un des 3
groupes ethniques historique

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2ème année Semestre de printemps / 2016

Exemple de la Macédoine
En Macédoine, le choix a été fait de décentraliser. Le conflit entre groupes ethniques majoritaires
et minoritaires a été résolu par un accord bilatéral, le pouvoir étatique ayant ainsi été décentralisé
au niveau des communes. Ces dernières ont connu une réorganisation pour que les minorités
albanaises soient intégrées. Cette façon de résoudre le conflit semble avoir le mieux marché. Les
conflits ne sont plus ethniques mais politique «  standard  » entre gouvernement corrompu et
opposition ayant peu de moyen pour influencer les choses.

Solutions non-territoriales
• Provision du système électoral  : il faut induire une proportionnalité entre les communautés
ethniques, toutes doivent être représentées dans les institutions politiques
• Quotas ethniques instaurés dans le parlement et / ou dans l’exécutif
• Droits de véto formel pour groupes minoritaires
—> Induit un consociationalisme, c’est-à-dire un accord entre les élites des différents groupes.

Ces deux types de solutions peuvent être appliqués au niveau national et/ou local.

Exemple du Parlement de Bruxelles


La Belgique est divisée en trois régions et trois communautés. La capitale de Bruxelles a
instauré un système électoral induisant qu’il faut s’identifier à une des deux appartenances
linguistiques (francophones ou néerlandais). Ici pas de prédétermination de la communauté
linguistique mais choix seulement une fois. En tant qu’électeur il faut choisir pour quelle liste
de communauté on choisit de voter (pas de panachage comme en suisse). Sur les 89 membres
du parlement régional, 17 doivent forcément être issu du groupe linguistique néerlandais dans
le but d’une protection électorale.

Exemple de Berne et du Valais


Les quotas exécutifs formels permettent de réserver des sièges à des minorités linguistiques
ou ethniques. Les exemples sont ceux du canton de Berne, où un siège est réservé au Jura
bernois, et du Valais, où 3 des 5 membres du Conseil d’Etat sont élus par les électeurs de
certaines communes précédemment définies, les 2 restants étant élus par l’ensemble du
canton.

Exemple de l’Irlande du Nord


Une des composantes de l’accord de 1998 en Irlande du Nord est de partager le pouvoir
religieusement. L’Assemblée est élue par le peuple, le gouvernement dépend de l’assemblée
(il doit avoir une majorité des sièges dans le parlement). De ce fait, il s’agit d’un système
engendrant une coalition forcée. Ainsi:
• le poste de premier ministre va au chef du parti le plus grand
• le poste de vice-premier ministre revient au parti arrivé 2ème aux élections
—> Les deux partis au pouvoir se doivent donc de collaborer malgré leurs idées divergentes.
De cette manière, la recherche de compromis s’effectue à la base des processus
décisionnaires.

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2ème année Semestre de printemps / 2016

Conclusions
Chaque conflit politique est réductible à des composantes ethniques, économiques, symboliques.
Souvent ces composantes sont cachées alors que les conflits politiques sont bien plus saillants
puisqu’il s’agit de questions liées à l’articulation territoriale et à l’inclusion à la communauté. Deux
solutions sont possibles: Reconnaître des identités territoriales, ce qui renforcent les régions, qui
risquent au final de demander leurs indépendances. Ou création de nouveaux groupements
civiques, comme dans le cas suisse, ce qui revient à ne pas reconnaitre de groupe ethnique.

Les solutions peuvent être:


• territoriales (fédéralisme) et/ou
• non-territoriales (consociationalisme)

L’homogénéité interne d’une région et sa signification consiste également en un facteur explicatif


important de la solution institutionnelle choisie.

On peut se poser la question de savoir quelles sont les différences, à long terme, entre des
solutions imposées et celles librement acceptés. Logiquement, il est préférable que les solutions
adoptées soient acceptées par les gens concernés. Mais en même temps, ces solutions indiquent
une majorité, ce qui signifie qu’il y a de toute façon une part de mécontentement. La question
peut donc être élargie à celle de savoir si les acteurs sont effectivement capables d’entrer dans un
compromis.

La démocratie consociationnelle suisse sous pression


L’idéal-type : la démocratie consociationnelle
La Suisse est appréhendé comme Etat:
• souverain, dans le sens qu’il dispose du pouvoir suprême pour décider des règles qui sont
appliquées sur le territoire.
• multiculturel, avec l’idée du nationalisme civique, et donc une volonté politique de vivre
ensemble.
• démocratique (votation + outils tels que l’initiative, le référendum)
• libéral (=Etat de droit)

Le système politique est, lui:


• fédéral (à 3 niveaux)
• compétitif (il y a plusieurs partis qui luttent pour le pouvoir)
• direct-démocratique, puisqu’il est possible de s’opposer directement aux décisions prises par
le gouvernement
• consociationnel de concordance et de consensus

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2ème année Semestre de printemps / 2016

La consociation suisse, l’idéal… : 

Commentaires du schéma
En vert, ce sont les choses qui fonctionnement bien. L’indépendance et la neutralité sont des
caractéristiques importantes de la Suisse.
• L’Etat de droit et la démocratie directe se renforcent mutuellement. Le résultat est la
légitimation du système politique. Les droits sont renforcés car les principes sont acceptés à
travers des procédures démocratiques (référendum, initiative, etc.). 
• Le fédéralisme et l’État de droit se renforcent aussi
• Entre nation civique et démocratie directe : force les partis politiques à prendre une décision,
car ils sont reliés à travers la politisation pragmatique, cela laisse très peu d’espace pour
développer de très grande idéologie, car on se positionne sur des questions très spécifiques,
ce qui amène à des compromis spécifiques
• Souveraineté et nation civique : mouvement centripède indépendance et neutralité
• Etat de droit et démocratie directe  : se renforce car confirmé à travers les référendums,
adaptés au besoin de la société par la démocratie-directe
• Fédéralisme et multipartisme : permet à chaque parti d’être majoritaire dans une région et/
ou minoritaire au niveau national.
• Multipartisme et souveraineté  : débats sur la question avec l’union européenne et
l’immigration de masse ou une solution plus flexible le résultat induisant de meilleurs débats
(flexibilité discursive)
• Multipartisme et nation civique : les partis politiques ne sont pas ethniques en opposition à la
Belgique. Plus facile de trouver des compromis sur des intérêts matériaux que sur des enjeux
ethniques (pas de mobilisation ethnique ou de région linguistique)
• Souveraineté et démocratie directe  : en tant qu’individu possible de s’opposer à une
décision du parlement. Ici pas victime du gouvernement, car contrôle individuelle à travers la
démocratie directe.

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2ème année Semestre de printemps / 2016

• Démocratie directe et fédéralisme  : non-centralisation et centralisation sont des enjeux de


ces deux variables, disperse le pouvoir politique
• Fédéralisme et souveraineté  : la souveraineté est partagée, certains domaines délégués au
national et d’autres toujours le pouvoir au canton
• Fédéralisme et nation civique  : les cantons suisses c’est comme des petites nations car
histoire, langue, adhésion à la suisse sont différents
• Multipartisme et démocratie directe  : permet aux partis de faire progresser leur but en
contournant le système électoral, système parlementaire normal pour avoir plus d’influence.
Des mouvements ayant eu un succès peuvent encourager de nouveaux intérêts en politiques
à se former.
• Etat de droit et souveraineté : La suisse est appréciée pour son état fiable, stable

Le résultat de la conception du système politique suisse est le compromis. Il faut noter que les
mêmes structures peuvent avoir des conséquences politiques différentes.

Dans la pratique, les partis politiques représentés au Conseil fédéral montre que la tendance est
croissante, le CF est toujours plus représentatif de la politique suisse. Mais entre 1968 et 2016 on
dénote une décroissance de représentation de l’ensemble des partis politiques suisses. De nos
jours, 75% des citoyens suisses sont représentés à travers les partis politiques au CF.

La consociation suisse, la réalité… :

En ce qui concerne la réalité suisse :

• Nation civique et souveraineté : retrait, on se contente de ce qu’on a isolationnisme


(vis-à-vis de l’Europe par exemple)

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2ème année Semestre de printemps / 2016

• Nation civique et démocratie directe : la nation civique induit une nation politique
parce qu’on a décidé de prendre les décisions s’impliquant sur l’ensemble du
territoire. De ce fait chaque décision non sanctionné par le peuple n’est pas une
décision valide démocratisme

• Démocratie suisse et Etat de droit  : la majorité décide, la population est plus


importante que la constitution. Cela peut avoir des implications sur certaines lois,
(exemple des minarets discrimination

• Etat de droit et fédéralisme  : exclusion des minorités non-territoriales pas d’école


publique en italien dans d’autres cantons que le Tessin et dans les communes ayant
au moins 40% d’italophones au grison

• Multipartisme et fédéralisme : Dans le cas des cantons et de l’école les subsides ou


les années d’étude sont très différents entre chaque canton diversité, inégalité et
injustice. Le fédéralisme encourage à prendre des décisions différentes selon les
territoires

• Multipartisme et souveraineté  : chaque parti doit prendre une décision (deux


pôles)soit polarisation

• Multipartisme et démocratie directe  : le populisme est une conséquence négative


provenant de l’association de ces deux variables

• Vétos et rigidité : Protège mais empêche les changements suite à la double majorité
nécessaire ex : congé paternité

• Nation civique et fédéralisme : peut induire une fragmentation entre les structures
cantonales, ce qui nous fait dire qu’il est difficile de parler que d’une nation suisse,
vu la diversité

• Fédéralisme et souveraineté anarchie car empêche une hiérarchie claire difficile à


gérer le processus car instable.

• Souveraineté et démocratie directe  : illusionnisme instauré une idée de sacré et


d’ultime (proposition de l’interprétation du succès UDC en proposant des mesures
allant contre les compromis et l’Etat de droit)

—>Induit donc un blocage car tellement d’éléments devant fonctionner qui


s’influencent tous.

Polarisation
2 phénomènes liés :
• Expression de la distance entre les pôles augmente sans cesse et le parti devient plus fort
• Les pôles se renforcent et ainsi le centre s’affaiblie
Le centre a perdu son rôle de « pivot ». Est-ce une cause ou une conséquence de la polarisation?
Autrement dit: Est-ce que l’affaiblissement du centre a induit la croissance du pouvoir des pôles
ou plutôt le contraire ?

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2ème année Semestre de printemps / 2016

L’influence des pôles varie en fonction des politiques publiques et des alliances entre centre et
pôle. En Suisse, les deux pôles (PS et UDC) sont plus fort dès les années 1980 car ils ont
commencé à comptabiliser tous deux plus de votes. Pourquoi cette polarisation ? Dans le système
proportionnel la polarisation offre une meilleure représentation des choix, mais les sièges du
Conseil national sont distribués en fonction de la taille du canton. De ce fait le fédéralisme évite
une trop grande polarisation grâce à cette modalité liée au Conseil national.

Avantages de la polarisation :
• Choix clair entre seulement 2 options (ou une 3ème qui consiste à ne rien voter)
• Une telle opposition directe clarifie les enjeux majeurs
• Elle facilite les compromis, à condition qu’on exclut un des pôles (sauf dans le cas de
l’alliance contre nature, ex: cas de la défense et budget de l’armée vu que tout le monde est
contre cette mesure proposée).
• Emotionalisation des enjeux permet de stimuler la participation
• Augmente la pression (intérêt à politiser) vers une décision

Désavantages de la polarisation :
• Réduit toute question à un simple choix binaire de type gauche/droite, oui/non. Alors que les
choix concernant l’Union européenne ou l’immigration sont des sujets complexes qu’il n’est
pas pertinent d’aborder avec une simple perspective binaire.
• Risque que les pôles se radicalisent toujours plus pour être entendus
• Risque que les autres voix et perspectives disparaissent, le centre par exemple n’est plus
écouté, l’attention étant uniquement portée sur la dimension gauche-droite
• Tendance à tout politiser pour pouvoir continuer ce processus de polarisation en changeant
chaque question en un questionnement idéologique gauche/droite
• L’intransigeance liée à la polarisation empêche des compromis

Démocratisme
Il s’agit de la glorification de la démocratie directe dans l’idée que chaque question peut être
décidée à travers une consultation populaire directe. Le peuple est perçu ici comme ayant
toujours raison. De ce fait, la décision du peuple est considérée comme indiscutable. Cette
conception oppose le peuple à l’élite politique et aux autres peuples. Il s’agit aussi d’un discours
de mobilisation pour les partis.

L’usage de l’initiative est ainsi logiquement soutenu par les tenants du démocratisme. Les
initiatives populaires ont ainsi été des plus en plus fréquentes dès la fin des années 60. La moitié
des initiatives populaires acceptées depuis l’adoption de la Constitution s’est déroulé durant ces
15 dernières années. On utilise donc toujours plus l’initiative populaire.

Avantages
• Renforce la légitimité des décisions politiques en les soumettant « au test de référendum »
• Contribue à renforcer l’aspect politique d’une nation
• Augmente la cohésion interne d’un démos (on se sent plus suisse car il est possible de
s’exprimer)
• Evite la création d’une classe politique professionnelle séparée du peuple. Ce dernier est
aussi responsable des décisions politiques

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2ème année Semestre de printemps / 2016

• Le peuple est conservateur donc pour qu’une mesure passe il faut convaincre le peuple
grâce au référendum et initiative. De ce fait, la démocratie directe amène une évolution et
jamais une révolution

Désavantages
• Risque de dictature de la majorité (ou d’une minorité gagnante des votants parmi les ayants
droit)
• On ignore et désavoue le facteur libéral (status activus soit co-détermination politique et
status negativus protégé de l’état)
• Peut aliéner les citoyens et leurs élus également choisi démocratiquement
• Exclue et discrimine les non-ayants droit (ex  : renvoi des étrangers criminels discrimine les
étrangers qui ne peuvent pas se prononcer sur la question)

Européanisation
Il s’agit de l’idée que de plus en plus de décisions nationales sont soumises à des contraintes
européennes, voir directement décidé à Bruxelles. Une telle « Mulitlevel Governance » induit-elle
une disparition des Etats-nations ou plutôt un renforcement ?

Différents moyens de mesurer l’influence de l’Europe:


• Footprint, revient à identifier les traces de l’Europe dans les législations nationales, qui ne
sont pas soumises au référendum.
• Rapport entre lois internationales et nationales, l’ensemble des lois internationales qui
régissent le comportement de la Suisse sont-elles plus contraignantes que les lois nationales
suisses elles-mêmes?
• Fréquence de l’intégration de nouveaux changements législatifs en fonction des accords
bilatéraux.

Avantages
• Intégration et accès au marché commun
• La standardisation des règles facilite l’échange culturel, politique et symboliques (ex  :
Erasmus, coopération transfrontalière)
• Meilleure protection des droits humains (ex : Cour européenne des droits de l’homme)
• Plus de poids au niveau international pour la Suisse

Désavantages
• « Reprise autonome »= terme politique pour désigner une perte d’autonomie nationale
• Perte d’influence pour le peuple suisse
• Complexification car introduction d’un 4ème niveau politique, composé d’autres cultures,
histoires et perspectives
• Intégration négative (en faveur des entreprises mais pas positive pour le peuple car on
dérégule on baisse les standards, on encourage la privatisation , … ) soit champ libre aux
néo-libéralistes.

Leçons du cas Suisse


• Les dynamiques politiques peuvent changer la politique sans changer les structures (c’est-à-
dire sans engendrer de transformation formelle /constitutionnelle).
• Le populisme de droite grandit grâce à la démocratie directe et à la méfiance envers les
institutions politiques mais pas seulement. En Suisse, confiance dans les institutions mais

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2ème année Semestre de printemps / 2016

montée du populisme. Donc cela permet de comprendre d’autres pays comme l’exemple de


la Pologne qui n’a pas de démocratie directe mais montée du populisme.
• La politisation a des avantages: légitimation et participation plus haute et des désavantages
polarisation et blocage.
• Démocratisme comme upload européen ? En Suisse, les citoyens peuvent se prononcer sur
beaucoup de sujets, ce que les citoyens des autres pays ne peuvent pas.

Conclusions
• La politique suisse s’est transformée ces derniers 25 ans ; avec notamment un changement
dans le comportement et des changements institutionnels (différent rapport de forces dans
les partis, plus de blocage, plus de recours à la démocratie directe, pas la même
représentation du CF)
• Les mêmes structures peuvent avoir des conséquences différentes  ; ne devrait-on pas
changer de logique pour éviter un plus gros blocage  ? La démocratie directe peut être un
vice car elle encourage le populisme, offrant des instrument au peuple. Néanmoins, malgré
ce risque, elle reste positive dans la mesure où elle renforce la légitimité et évite une distance
trop grande entre les politiciens et le peuple suisse.
• Ainsi, pour comprendre des phénomènes politiques, il faut toujours prendre en considération
les structures (institutions, fédéralisme) les partis politiques et les acteurs.

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