Corrigé 1- Rechercher la définition de l'opinion publique Ensemble de
jugements sur les principaux sujets de société auxquels une grande partie des membres de la société ou d'un groupe social particulier est supposée adhérer. Construction politique et médiatique, historiquement située de ce que pense une majorité de citoyens. Elle peut être mesurée à l'aide des sondages. 2- Qu'est ce qui caractérise le 1° âge de l'opinion publique ? Donner un exemple d'intellectuel engagé à cette époque. La notion d'opinion publique va se construire progressivement au cours du 18°s.Elle apparaît d'abord au sein d'une sphère publique bourgeoise qui se développe lorsqu'une frange aisée de la population va se mettre à discuter publiquement des affaires de l'Etat monarchique. Cette « opinion publique éclairée » émerge ainsi progressivement dans les cafés, les salons littéraires... Un exemple d'intellectuel engagé : Voltaire ..... 3- Pourquoi change-t-on d'échelle à partir du 19°s ? On change d'échelle au 19°s avec l'avènement du suffrage universel masculin en 1848 (2° république). Le corps électoral passe brutalement à plus de 10 millions de personnes.L'opinion publique ne se réduit pas à un cercle « éclairé » .Il devient essentiel de prendre le poul de l'opinion du « peuple ».Ce peuple doit être éduqué, informé, d'où...... 4- Rechercher les dates clés sur : -la liberté de la presse : 1881- Lois sur liberté de la presse- 3° république -l'avènement du suffrage universel : 1848 suffrage universel masculin ; 1944 suffrage universel homme et femme -l'obligation de la scolarisation : lois Jules Ferry : école publique, laïque et obligatoire- 3° république 5- Pourquoi l'émergence de l'opinion publique est indissociable de l'essor de la démocratie ? Dans un régime autoritaire, peu importe l'opinion, les idées du peuple.Les dirigeants imposent par la force leurs idées et politiques. Quand les gouvernants sont soumis au verdict des urnes à intervalle régulier (suffrage universel), il est important de sonder en permanence l'opinion publique , d'où l'apparition et le développement des sondages d'opinion. Corrigé 6-2 : Les sondages d'opinion 1- A quelle période les sondages d'opinion ont-ils été inventés ? La pratique des sondages se généralisent aux USA à partir des années 1930 (élection de Roosevelt) et en France à partir des années 1950 (création de l'IFOP). L'objectif étant de donner une mesure aussi précise que possible de l'opinion. On adopte une méthode rigoureuse, scientifique. 2- Quelles sont les précautions méthodologiques pour que les sondages soient fiables ? (nature de l'échantillon ; sa taille ; la formulation des questions...) Pour avoir des résultats fiables, les instituts de sondage recourent à la méthode des quotas : constitution d'un échantillon représentatif de la population (reconstitution en miniature de la structure démographique et socioprofessionnelle de la population étudiée). La méthode aléatoire (tirage au sort de la population) est possible, mais pour qu'elle soit fiable, l'échantillon doit être plus grand. L'incertitude statistique des résultats du sondage varie en fonction de la taille de la population sondée. Plus la population sondée est importante, plus la marge d'erreur est faible. Au niveau de la formulation des questions, il y a des questions ouvertes : le sondé répond librement à la question posée. Les questions fermées sont sous la forme d'un QCM. Il faut s'assurer que les questions soient le plus neutres possibles, pour ne pas influencer la réponse, de même, il faut que la formulation ne soient pas ambigües, car les réponses ne seraient pas significatives, si le sondé ne comprend pas bien la question (la question a-t-elle un sens pour la personne interrogée ?...). Le taux de non réponse doit être pris en compte dans l'interprétation des sondages. Il faut aussi tenir compte du contexte : faire un sondage aujourd'hui sur la peur des pandémies et un sondage un an auparavant ne donnerait évidemment pas du tout les mêmes résultats. Ex :cf diaporama et la question sur l'accueil des migrants. On peut influencer les réponses selon la formulation des question (formulation A et B) 3- Citez des noms de sociétés spécialisées dans les sondages d'opinion IPSOS, BVA,TNS Sofrès, IFOP,Opinion way, Odoxa..... 4- Pourquoi assiste-t-on à une multiplication du nombre de sondages ? On assiste à une multiplication des sondages politiques qui alimentent le débat politique surtout en période électorale (cf diapo, nombre de sondages multiplié par 5 depuis 1981 durant les élections présidentielles ) Besoin de prendre en permanence le « poul » de l'opinion publique quand on engage des réformes (ex : pour ou contre la fin des régimes spéciaux de retraite ; pour ou contre un système de retraite universel....). Les partis politiques, les syndicats commandent des enquêtes, d'où cette inflation de sondage. Besoin de connaître l'avis de la « majorité silencieuse », que l’on n’entend pas dans les médias, qui ne manifeste pas, qui n'occupe pas l'espace public. Toutefois, ils ne représentent qu'une petite partie de l'activité des entreprises spécialisées dans les enquêtes d'opinion. Celles-ci travaillent surtout pour les entreprises qui étudient le comportement des consommateurs (étude de marché avant le lancement d'un produit par exemple...) 5- Pourquoi Pierre Bourdieu dit que « l'opinion publique n'existe pas » ? Pierre Bourdieu critique cette notion. L'opinion publique est une construction sociale souvent artificielle, car on suppose que tout le monde ait un avis sur la question posée, qu'il y ait un consensus au sein de la population sur les sujets qui méritent d'être posés. Les sondés peuvent avoir des informations très limitées au moment de répondre aux questions (d'où le % de non réponse).
Corrigé 6-3 : Les effets des sondages d'opinion sur la démocratie
1- Vous expliquerez ce que l'on entend par majorité silencieuse. L'objectif des sondages d'opinion c'est de mesurer l'opinion de la majorité de la population, opinion silencieuse veut dire une population qui ne fait pas de bruit, qui ne manifeste pas , par opposition à des groupes plus organisés, plus politisés qui se font entendre dans la rue, via des pétitions, des manifestations, des grèves.... 2- Pourquoi les sondages d'opinion ne permettent-ils pas toujours de recueillir une véritable opinion ? Les techniques de sondage vont s'affiner, être de plus en plus sophistiquées, de façon à mesurer « scientifiquement » l'opinion publique. Les résultats des sondages sont souvent assez fiables (voir les enquêtes pré- électorales). Toutefois, il faut être prudent car il existe plusieurs biais qui peuvent fausser les résultats : -la taille de l'échantillon est importante : plus cet échantillon est grand, plus la marge d'erreur (intervalle de confiance) est faible -Etre vigilant sur la formulation des questions : certaines questions peuvent induire des réponses, elles ne sont pas toujours neutres. -Se demander si la question a un sens pour le sondé, et tenir compte du taux de non réponse quand on interprète les résultats - Tenir compte du contexte émotionnel quand on mène une enquête. Ex : une question sur l'accueil des migrants donnera des résultats très différents selon la période. Après le décès d'enfants migrants noyés, échoués sur la plage, les enquêtés , souvent bouleversés par ces images cruelles donneront des réponses différentes / si on apprend qu'un terroriste était un migrant clandestin. -Les sondages mesure un avis à l'instant T. Mais bien sûr, cette opinion est très évolutive... cf opinion publique sur les gilets jaunes mesurée à différents moments (juste après des actes de violences ou de dégradations....) 3- Comment les sondages peuvent-ils influencer et peser sur le débat démocratique ? La multiplication des sondages sur un sujet va en quelque sorte imposer un agenda politique, et mettre en avant une question qui va prendre le pas sur les autres problèmes. On va multiplier des sondages sur un même sujet, on va les commenter, et on va fabriquer artificiellement une opinion publique. En 2002, plusieurs faits divers (actes de violence sur les personnes) ont fait la « Une » des journaux. Insensiblement, le thème de l'insécurité est devenu omniprésent durant la campagne électorale . D'où la « surprise » de la qualification de J.M.le Pen au 2° tour des élections présidentielles. En 2017, un des thèmes majeurs de campagne était l'Europe. C'est ce que les politistes appellent le « vote sur enjeu ». Un sujet va s'imposer et éclipser les autres momentanément. Les sondages contribuent à cela. 4- Les gouvernements doivent-ils toujours écouter les sondages ? Recherchez un autre exemple de décalage entre le vote d'une loi et l'opinion publique. Les gouvernants doivent-ils toujours suivre le sens de l'opinion ? Le sujet de l'abolition de la peine de mort est exemplaire : en effet, F.Mitterand est élu en 1981. Il avait annoncé dans son programme l'abolition de la peine capitale. Son ministre de la justice (R.Badinter) va défendre cette loi à l'assemblée. Cette loi sera votée, et pourtant, l'opinion publique à l'époque était majoritairement contre l'abolition. Par la suite, on s'aperçoit de l'inversion des courbes. Un autre sujet plus récent pourrait être la limitation de vitesse à 80 km/h. Une majorité de français est contre cette limitation. Et pourtant.... les chiffres de la prévention routière semble montrer que la baisse de la vitesse autorisée sauve des vies.... 5- Quels peuvent être les effets des sondages sur le comportement électoral ? Illustrez la diapo par un exemple concret de l'effet « bandwagon », « humble the winner »..... Avant d'aller voter, l'électeur est soumis à un flux quasi continu de résultats de sondages d'intention de vote. Ces sondages peuvent avoir des effets différents sur l 'électeur : -l'effet « bandwagon » : effet d'entraînement en quelque sorte, l'électeur va se déplacer pour que la victoire du gagnant annoncée soit claire et nette. -l'effet « humble-the winner » : effet contraire, le résultat est déjà joué d'avance, à quoi bon se déplacer ! -l'effet underdog » : ici, les candidats vont se mobiliser pour soutenir un candidat qui est en difficulté : en 2017 : F.Fillon est en 3° position, malgré les affaires dont il est accusé dans les médias. L'électorat de droite va se mobiliser en partie pour le soutenir malgré le contexte. -l'effet « snob-the-loser » : ici, à quoi bon se déplacer, car c'est perdu d'avance. Exemple des élections municipales, quand le maire sortant est quasiment sûr d'être réélu, certains électeurs renoncent car ils ont intégré la défaite du candidat de leur cœur. Idem au 2° tour des élections législatives de 2017 face aux candidats de LREM, d'où la majorité absolue obtenue par LREM avec un taux d'abstention très fort. Difficile de prévoir quel est l'effet qui va s'imposer. Tout va dépendre de la dynamique de la campagne, la personnalité des candidats.... 6- Quels sont les effets des sondages sur les gouvernants ? Grâce à la multiplication des sondages, les gouvernants peuvent savoir ce que pensent les citoyens sur les différents sujets, et de prendre éventuellement des mesures conformes aux souhaits de la population dans sa majorité, pour avoir plus de chance d'être réélu. Donc, moindre courage de prendre des décisions politiques qui s'imposent sur le long terme! On parle de « démocratie d'opinion ». Dans ce mode d'exercice de la démocratie, l'opinion publique telle qu'elle est construite par les sondages devient l'acteur central de la vie politique au détriment des partis ou des syndicats. D'où la crise des corps intermédiaires aujourd'hui. Un des effets essentiels, c'est le rôle croissant pris par « le staff » de communication qui entoure les candidats en campagne, puis les gouvernants. Les candidats ou gouvernants doivent être de bons communicants, ils doivent être télégéniques, charismatiques, réactif (l'ère du « tweet », « marketing » politique). Le personnel politique est soumis à un jugement quotidien (cf la côte de popularité mesurée en permanence par les sondages).