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Démocratie participative – Yves Sintomer – 13.10.

2020

Les sciences et le climat

Mobilisations extra-institutionnelles pour le climat croissantes et idée de faire des assemblées


citoyennes pour le climat

Convention citoyenne pour le climat, Paris, 2019-2020. Il y a aussi eu à Londres, une en


Écosse se prépare

 Les conventions/assemblées citoyennes : une dynamique prometteuse pour engager


une transition écologique radicale ?
 De simples citoyens peuvent-ils se prononcer de façon raisonnable sur une question
scientifique aussi complexe ?
 Après tout, les experts du GIEC ont déjà donné les solutions, il suffirait de les
appliquer ?
 De la démocratie dans le développement de solutions ?

1. Deux vague de mini publics délibératifs


2. La démocratie technique : dépasser la double délégation aux scientifiques et
politiques
3. Trois imaginaires

1. Deux vague de mini publics délibératifs

La première vague :
 Jurys citoyens, inventé dans les années 1970 aux USA et en Allemagne, tirés au sort
qui vont discuter de cas publics (réformer logements sociaux, mobilité, etc)
 Sondages délibératifs, inventé aux USA dans les années 1980 - on met ensemble un
échantillon représentatif et les personnes discutent de manière approfondie sur un sujet
et donnent leur opinion
 Conférence de consensus, inventée au Danemark dans les années 1980 – viennent de
la sphère médicale, les autorités scientifiques se rendent compte que les pratiques
médicales données par les autorités sont en décalage avec celle des soignants =>
associer les soignants aux décisions des règlements => appel à volontaires et tirage au
sort
o Possibilité de former une opinion publique éclairée

Le sondage délibératif selon James Fishkin


 Les sondages classiques ne s’ont qu’une « agrégation statistique d’impressions vagues
(…) sans connaitre réellement les argumentaires contradictoires en compétition »
 À l’époque, la théorie de la démocratie délibérative était en vogue => plus une
question est débattue avant la décision, plus c’est démocratique

Minipublics : échantillons représentatifs, ou au moins des échantillons diversifiés de la


population
 Égal accès à la délibération publique par le tirage au sort
 Grande qualité de la délibération de citoyens ordinaires car ne prennent pas position
par rapport à leur intérêts politiques/carrière
 Dispositifs viennent d’en haut, « top down », consultatifs, AOC, événements « one-
shot » : restent une niche par rapport à la politique dans son ensemble – rare que les
villes organisent régulièrement
 Membres désencastrés des relations sociales quotidiennes, mais aussi des associations,
regroupements et mobilisations politiques : l’opinion publique éclairée VS l’opinion
du grand public qui s’exprime dans les votations ou dans la rue

La seconde vague : minipublics « empowered » (année 2000 ->)


 À partir des années 2000, crise de légitimité dans les démocraties -> attentes pour
transformer la démocratie, les minipublics trouvent une actualité plus grande
 Réclamés aussi par des mouvements sociaux : articulation opinion « éclairée » des
minipublics / opinion « mobilisée » (gilets jaunes p.ex)
 Étroitement liés aux processus de prise de décision (p.ex Irlande : 2 référendums qui
ont légalisé le mariage pour tous et l’avortement élaborés par des assemblées tirées au
sort), hybridés par les praticiens, souvent liés à la démocratie directe, commencent à
s’institutionnaliser, devient plus central
o Quel lien avec la démocratie technique ?

2. La démocratie technique : dépasser la double délégation aux


scientifiques et politiques
Technosciences et démocratie technique
 Les « technosciences » ; sciences étroitement liées aux techniques de production
 La « démocratie technique » : faire intervenir le citoyen dans les développements
technoscientifiques

3 modèles d’implication des non-spécialistes dans les savoirs scientifiques et techniques (M.
Callon)
 Le modèle de l’instruction publique (les scientifiques ont le monopole du savoir,
défendent leur autonomie, éduquent le public les sciences sont vecteurs du progrès)
 Le modèle du débat public (complémentarité savoirs universels-scientifiques/savoirs
locaux-profanes, ouverture d’un débat public, confrontation et des points de vue et
négociations, les sciences sont porteuses de risques)
 Le modèle de la coproduction des savoirs (interdépendance et coproduction des
savoirs et apprentissages croisés, implication des groupes concernés, nouvelles
identités et redéfinition du cadrage des problèmes par la mobilisation du public, les
dynamiques scientifiques, parce que coproduites avec des acteurs non-scientifiques,
sont politiques (donc contestables)
o Les trois modèles peuvent coexister
o Les trois modèles dans les conventions citoyennes
 Instruction publique -> moments de formation
 Débat public -> auditions contradictoires, répercussions publiques des
conventions citoyennes
 Coproduction de savoirs -> quelles solutions socialement acceptables
pour respecter les engagements en termes d’émissions carbone ?
Comment formaliser juridiquement ces propositions ?

Les citoyens et leurs savoirs


 Une qualité surprenante des débats minipublics
 Des avis raisonnables, voire trop raisonnables ? Des mesures trop consensuelles ?
 Est-ce de la science, du savoir ?

L’expert :
 Sens ancien de l’adjectif : « rendu habile par l’expérience »
 Avec le substantif au 16e siècle : « personne choisie pour ses connaissances techniques
et chargée de faire des examens, des constatations, des évaluations à propos d’un fait,
d’un sujet précis », « un spécialiste chargé de résoudre un problème technique »
 Opposé au profane
 Les membres vont mieux comprendre comment leur système civique marche et vont
pouvoir ensuite s’associer (savoir politique militant)

Dépasser la délégation politique ? De nouveaux types de représentants


 « Nouveaux représentants, choisis au hasard, pour une courte durée, en tant que
citoyens ordinaires et pour des objectifs précis et limités » (G. Gibson) : moins de
délégation complète des citoyens aux politiques, inclusion plus dynamique

3. Trois imaginaires
Imaginaire - manière dont les personnes pensent la société d’aujourd’hui et comment elle
pourrait être demain

Les points communs entre les 3 imaginaires


 L’idée d’une représentativité statistique/sociologique (descriptive)
 Égalité démocratique
 Qualité de la délibération
 Permet la démocratie technique

1. Démocratie délibérative
 Inventé par des universitaires anglo-saxons, repris par des décideurs et consultants
 Une décision est d’autant plus légitime qu’elle a été délibérée publiquement de façon
approfondie
 Une vue peu conflictuelle de la société, la politique, des sciences et techniques
 Vers un système délibératif

2. Antipolitique
 2000 en Italie ->, développé dans les blogs et mouvements sociaux contestataires,
théoriciens utopistes non-universitaires
 Le peuple contre les élites (politiques et éventuellement économiques et
scientifiques) : une vision « dégagiste », on veut se débarrasser d’eux pour faire régner
le peuple
 Une fois débarrassée des élites, le peuple conçu comme consensuel et homogène, une
vision technicisée de la politique du futur
3. La démocratie radicale (p.ex Extinction rebellion)
 Des universitaires radicaux, mouvements et blogs contestataires. Se développe lorsque
certains minipublics produisent des résultats réels, liés à la démocratie directe, sont
revendiqués par des mouvements sociaux
 Une vision agonistique de la société, de la politique et des technosciences ; la
démocratie délibérative « avant la révolution », dans une société injuste et inégalitaire
 Les minipublics tirés au sort : une des « formes politiques de l’émancipation sociale »
(Marx), dans une société plus égale et plus juste mais pas débarrassée des conflits – y
compris technoscientifiques

D. Courant – 20.10.2020

Démocratie représentative = oligarchie ? Le grand nombre ne peut qu’élire et ne prend aucune


décision

Démocratie élective VS associative VS sauvage (manifestation) VS directe (initative,


referundum) VS participative (ouverte, tout le monde peut participer) VS délibérative
(fermée, tirage au sort)

Six générations de mini-publics délibératifs


1. Conseil supérieur de la Fonction Militaire (1969, FR) – existe encore
2. Plannungzelle et jurys citoyens (1970, ALL, USA, GB)
3. Conventions de citoyens (1987, Danemark, Suisse)
4. Sondage délibératifs avec grand panel représentatif de Fishkin (1990, divers pays, p.ex
Mongolie)
5. Citizen’s Initative Review – produire un avis citoyen impartial avant une votation (2008,
USA, Suisse). Marche bien dans le système de démocratie directe
6. Assemblées citoyennes (2004, mondiale)
 Réforme électorale, Canada et Pays-Bas car les élus ne sont pas jugés impartiaux sur
ces sujets
 Réforme constitutionnelle, Islande et Irlande
 Assemblées de la société civile, Belgique et Australie. Aucun impact car déconnecté
de la vie politique institutionnelle

Assemblées citoyennes en Irlande


Observation de totalité des processus et 44 entretiens semi-directifs en Irlande : participants,
organisateurs, etc.
A. Assemblée pilote We The Citizens (2010-2011) : Une expérience universitaire et
militante
B. Convention Constitutionnelle irlandaise (2012-2015) : Un compromis hybride
o Mariage equaliy (a abouti) et presidential age (n’a pas abouti). Ça prend
beaucoup de temps à aboutir
o Nouvelle assemblée citoyenne pour l’implication des femmes dans la vie
publique et politique
o Gros point de blocage : avortement, les partis du parlement ne pouvaient se
mettre d’accord
C. Seconde citizen’s assembly officielle : retour vers le passé
o Fine Gale, gouvernement sans majorité
o Pas de politicien
o 99 tirés au sort et un juge de la cour suprême
i. Sujets sur lequel les partis ne peut pas légiférer : Avortement,
vieillissement de population, réchauffement climatique, référendum,
parlement
o Critiques à droite et à gauche
D. Quelles limites ?
o Input : un agenda top-down et confus
o Throughput : un mini-public contraint
i. Une Chair « dirigiste » : rappels à l’ordre, limitation de temps de parole
des citoyens au profit des intervenants, refus des contestations, …
o Output : des impacts ambigus sur le maxi-publics et politiques publiques
i. Un succès et un échec le même jour : l’invalidation d’une causation
(que ce qui est voté dans une assemblée citoyenne va forcément passer
en votation)
ii. Un mini-public marginal par rapport à d’autres facteurs
o Substance > procédure ? pas de légitimité donné à la procédure ?

24.11.2020, citoyen consommateur

- L’émergence de la figure du citoyen.ne-consommateur.rice


- Ses modes de participation (image, citoyen, acheteur, groupe d’intérêt)
- Son influence réelle : le cas des labels « Swissness » et Bio
- Regards critiques

Brève histoire du concept


- Révolution américaine dans laquelle il y avait un boycott des produits américains, et
les boîtes de thé ont été vidés dans le port de Boston pour être sûr que le boycott soit
respecté (1773) => envoi d’un message politique
- Coopérative de Rochdale (1884), ouvriers qui s’unissent en coopérative de
consommation pour diminuer les prix et stimuler les liens de solidarités entre ouvriers.
Ils se dégagent des commercent principaux de la ville et des usines => changement
sociétal plus soft qui va changer les pratiques et va perdurer
- Formalisation progressive du « client » en tant que concept marketing, du « client
normalisé » (lambda) au « client de qualité » (segments plus fins). Utilisation des
outils de délibération en créant des panels p.ex, intérêt porté au clients comme
individus (bottom-up)
- De l’autre côté, il y a un mouvement des consommateurs comme individus qui veut
avoir une influence sur sa consommation => coopératives (top-down) – fin de la 2nd
guerre mondiale
- Paul Hirst : démocratie associative : différents pôles où la démocratie délibérative qui
créerait des associations et ferait vivre la démocratie via des acteurs tiers mais
démocratiques
Actions de consommation politisées
- Boycotts (Montgomery bus 1995, Guerre d’Irak 2003 (boycott des produits français
car il ne voulaient pas participer à la guerre), Apartheid 1991 (contre produits de
l’Afrique du Sud), Israel, …)
- Quand on boycott, on consomme quelque chose d’autre : Buycotts – choisir un produit
particulier pour certains critères (commerce équitable, banques éthiques, cosmétiques
bio, …)
o Pas uniquement une raison politique, pas facile de repérer dans l’espace du
marché

La politisation de l’alimention : la question environnementale


- Système agro-alimentaire mondial compliqué qui va être impacté par le réchauffement
global
- Multiplication des actions de consommation

La politisation de l’alimentation : la question sociale


- Problèmes de malnutrition et de sous-nutrition qui revient. + de besoin d’aide
alimentaire, même dans les « pays riches »
- Augmentation considérable du boycott par rapport aux autres formes de participation
- Questions alimentaires prédominent les revendications politiques dans bcp de pays
occidentaux
- Principation une population féminine jeune (habitudes encore en construction) et déjà
politisée (ajouté à une série de pratiques déjà existantes)

Corrélée avec des changements concrets

Arguments pour une démocratie par le marché


- Le marché est un lieu où les revendications peuvent avoir un impact, peut-être même
plus fort que dans la représentation et le vote
o Pourrait changer le système productif et politique
- Lié à une défiance contre les institutions
- Importance grandissante des valeurs post-matérielles (environnement, droits humains)
- Une façon de contourner les écueils de l’action collective
- Situation de gouvernance
o Associations de consommateurs.ices, plus de poids aux industries et aux
acteurs économiques => si conso impacte les pratiques industrielles => peut
impacter la décision de la loi via les entreprises et la distribution
- Technologies modulables
o Les instances d’association vont utiliser des outils de démocratie participative,
et du côté des industriels il y a une utilisation de techniques et technologies
développés par les experts de la participation pour aller au plus près des
envies/intérêts des consommateurs

Comment participent-iels concrètement ? (Schweizer, 2015)


Est-ce que le citoyen a vraiment un impact via sa participation ?
4 idéals type du consommateur :
- Image
- Citoyen
- Acheteur
- Groupe d’intérêt

Comme groupe d’intérêt :


- Canal classique et historique
- Activités de lobbying institutionnel (dans les parlements) et médiatique
- Dynamique de représentative, influence déléguée
o Acte du consommateur en soi est peu important
- Ex : la réforme de la PAC – politique agricole commune en Europe (ajout d’un
nouveau pillier grâce aux mobilisations des groupes d’intérêt) et Birdwatch

Comme citoyen
- Participants politiques directs
- Forme : votations, budgets participatifs, pétitions ou leur invocation (ou menace, si
vous ne faites pas comme je le dis on va lancer une initiative)
- Dépendant de la cooptation par les élites et pas égale pour tous les citoyens, sélection
par les ressources
- Ex : 4 votations alimentaires en Suisse en 2014

Comme acheteur
- Activités individuelles prenant sens dans leur agrégation ou leur coordination
- Difficile distinction des dimensions d’achats (p.ex acheter + bio, certains achètent en
fonction du label ou de la qualité)
- Limitation en ressources et capitaux (il faut être nombreux, avoir l’argent et
l’information à disposition), et aussi visibilité
- Ex : Boycott d’Amazon pendant le confinement

Comme image
- Citoyen-consommateur objectifié, passive
- Qualitatif : on lui donne une volonté supposée
- Quantitatif : « massifiée » par l’appareil statistique
- Risques de captation et d’instrumentalisation par politiques et entreprises qui
ressortent des études/chiffres
- Ex : Nestlé sur la votation prochaine, les consommateurs de Nestlé soutiendraient la
politique de production de Nestlé ?
- Bataille d’experts sur la validité statistique du consommateur qu’on se représente
Quelle influence concrète ? (Schweizer 2015)

Le cas du label Swissness

- 4 phases
o Mise à l’agenda politique, casseroles Chinoises vendues comme suisses
o Phase pré-parlementaire : on ouvre l’arène politique au milieu agricole,
entreprises de distribution, consommateurs pour éviter des oppositions aux
parlements et dans la rue
o Débats parlementaires (4 ans) : conseil national, conseil des états, etc
o Adoption de la loi : 2013
o Phase d’élaboration des ordonnances : beaucoup d’exception sur beaucoup de
produits (Nestlé, café, cacao), débats dans des arènes closes

- Phase de mise à l’agenda : les acteurs économiques ont décidé de mettre la question à
l’agenda et consommateur n’a été présent qu’en tant qu’image par eux
- Phase parlementaire : image plus fine, études de la part des groupes économiques pour
aller dans leur sens. Invoquer le consommateur comme référence aux citoyens
o Consommateurs amenés à participer aux séances pré-parlementaires
o Mais c’est des acteurs mineurs des négociations, pas de mobilisation citoyenne
(ni par les associations de consommation) => débat entre élites
- Débat parlementaire : image consommateur plus omniprésente pour convaincre les
suisses de la valeur de leur argument et légalement pour convaincre les parlementaires
(médiatisation)
o Les associations de consommateurs se sont associées
o Quand le débat s’est technicisé, le consommateur a été mis de côté
o Menace du syndicat agricole de faire une initiative populaire si on ne va pas
dans leur sens
- Élaboration des ordonnances : on efface totalement le citoyen, le consommateur et les
associations. Place en tant qu’acheteur et groupe d’intérêt faible
Le cas du bio Suisse

- Début : années 1970 avec différents réseaux de producteurs et mise en place de


méthodes de production
- Constitution d’organisations nationales et liens plus forts entre politique et ces
associations
- 2e phase Plusieurs projets de lois abandonnés, reconnaissance en creux (pas de label
ni règlement)
- 3e phase : création du label bio, marqué par le débat bio intégral VS non-intégral

- Consommateur très actif au début du bio, image mauvaise du marginal/anarchiste


donc pas représentatives de la société Suisse mais fort degré d’organisation
(coopérative, association de consommateurs) avec grand pouvoir de décision des
consommateurs (aujourd’hui on a les AMAP) => échelle inverse du Swissness
- Dans les années 1980, démystification de l’image du consommateur bio qui sera
normalisée
o Ordonnance bio refusée par le conseil fédéral => communauté bio n’a pas
d’influence sur les institutions
o Projet de votation à Zurich pour l’approvisionnement des cantines scolaires
- Institutionnalisation du bio : effacement progressif du consommateur comme acteur et
remplacement par image. Entreprises de quantification/statistique ont été menée pour
avoir l’avis du citoyen lambda Suisse donc diminution du pouvoir et de la parole du
consommateur bio qui est minoritaire
o Producteurs se mobilisent plus fortement avec syndicats du bio

Quels canaux dominants ?


- Prévalence de groupes d’intérêts
- Même dans un contexte de démocratie directe, le consommateur a peu de pouvoir
- Récupération et objectification de l’image du consommateur, associations de défense
de consommateurs vont aussi préférer ces techniques statistiques
- Faible politisation de l’acte de consommation, pas trop de boycott
- Question prédominante de l’échelle (AMAP). Le consommateur dans ses choix
individuels est mis de côté à l’échelle nationale
- La citoyenne comme image, manière de participer très sujette à instrumentalisation

La critique pluraliste
- Manque d’institutions pérennes pour accueillir cette participation
- Manque de clarté d’information (Horne, 2009)
o Il faudrait mieux savoir pourquoi un consommateur consomme ce produit et le
consommateur doit avoir en main toutes les infos disponibles pour politiser sa
consommation
- Prévalence des organisations pour mobiliser (Dubuisson-Quellier et al. 2008)
o Le citoyen a besoin de cadre pour pouvoir participer

La critique structuraliste
- Consommation> citoyenneté : choix maximal, logique de marché, consommation de
masse (Johnston, 2008)
o Le consommateur ne peut pas exister sans choix maximal et société de
consommation
o Dans une dictature en théorie le citoyen consommateur pourrait utiliser sa
consommation pour changer le politique et les industries
- Contraintes fortes sur les choix de consommation
o Nombre limité de supermarché, budget limité, information limitée, publicité
=> libre arbitre limité
- Nécessaire articulation label/choix et paradoxe des revendications
o L’existence même de label est dépendant d’une mobilisation politique, mais les
consommateurs ne pourraient pas se mobiliser sans que l’information soit déjà
en place ?
- Gouvernements des conduites (Dubuisson-Quellier, 2016)
o Gestion du consommateur, via des petits nudge on conduit le consommateur à
consommer ci ou ça.
o Processus politique de la part des institutions de gouverner la consommation et
les conduites de consommation

Un concept néolibéral ?
- Citoyen consommateur : Réponse ou accompagnement de la néolibéralisation des
gouvernements ?
o Société Néoliberale : nous sommes des personnes libres dans nos sociétés et le
gouvernement ne devrait pas nous influencer sur le libre marché qui nous mène
à maximiser notre bien-être
- Souveraineté politique réside dans la consommation des produits ? « Consumer
sovereignty ideal » (Dickinson et Carsky, 2006)
- Un citoyen consommateur de services publics (le citoyen est un client qui demande)
(Giauque et Emery, 2008)
- Un consommateur avant d’être citoyen ? ou le citoyen s’est fait mettre de plus en plus
dans la position de consommateur et il ne peut que penser sa mobilisation politique
sous forme de consommation ? (Dubuisson-Quellier et al. 2008)
- On ferme des arènes politiques au citoyen et on le cantonne à la consommation

Livre de Leresche – manger Suisse, qui décide ?

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