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UNIVERSITE LIBRE DU BURKINA

LIBERTE, OPINION PUBLIQUE ET


DEMOCRATIE

Dr Lucien D. BATCHO
77404056/79644205/
lucien.batcho@gmail.com
Année académique 2016-2017
SYMBOLE DE LA FAILLITE
2
ENCORE PLUS ...
3
OBJECTIFS DU COURS 1/2
4

 Partager des connaissances sur les conditions


d’émergence et d’évolution des concepts de
liberté, d’opinion publique et de démocratie;

 Analyser leurs rôles et leurs interactions dans la


société;
OBJECTIFS DU COURS 2/2
5

 Appréhender leur contribution dans l’évolution


sociale, politique, économique, culturelle des
Etats;

 Développer la participation citoyenne et l’esprit


critique des jeunes
BIBLIOGRAPHIE 1/3
6

COTTERET, J.M., (1973), Gouvernants et gouvernés,


PUF, Paris

BLONDIAUX L., (1998), La fabrique de l’opinion, une


histoire sociale des sondages, Seuil.
BIBLIOGRAPHIE 2/3
7

 CARON D. et GRANJON F. (2013), Mediativiste,


Corlet Imprimeur S.A.

 DENOUEL J. GRANJON F., AUBERT A., (2014),


Médias numériques et participation : Entre
engagement citoyen et production de soi, Edition
Mare & Martin.
ARCHITECTURE DU COURS 1/2
8

Introduction

I- Clarification de quelques notions;

II- Contexte d’émergence et d’évolution de l’opinion


publique et de la SC;

III- Les sondages, mesure de l'opinion

IV- Gestion de l’opinion politique en démocratie

Conclusion
9

INTRODUCTION
INTRODUCTION 1/6
10

Les médias représentent des éléments essentiels


pour la formation de l’opinion, le débat et
l’expression des différents courants d’idées dans
une société démocratique.

Ils participent à la diffusion de courants de pensée et


d’opinion dans tous les compartiments de la
société (Le teinturier et Le Champion, 2009 : 10)
INTRODUCTION 2/6
11

Les notions de gouvernance et de société civile ont


fait leur apparition sur le continent à la fin des
années 80 et au début de la décennie 90.

Elles sont régulièrement utilisées, aussi bien, par les


chercheurs que les opérateurs du développement.
INTRODUCTION 3/6
12

Ces concepts font échos à la critique de


l’interventionnisme étatique centralisé.

L’évolution de ces concepts a fait naitre plusieurs


acteurs aux profil et ambition vairés.

Ils se devaient d’accompagner et de participer à la


recomposition d’une meilleure gouvernance au
sein des Etats.
INTRODUCTION 4/6
13

Au même titre, l’adoption de politiques visant la


décentralisation et/ou la déconcentration des
pouvoirs publics était expérimentée.
INTRODUCTION 5/6
14

Avec les progrès des télécommunications et


l’accélération des moyens modernes de
communication, elle connait un nouveau souffle.
La révolution internet bouleverse les habitudes,
démocratise et libère l’opinion publique et
politique provoquant ainsi des changements
sociaux.
INTRODUCTION 6/6
15

Depuis le tournant des années 2000, plus rien ne


résiste.

Nous sommes dans le village planétaire avec ses


acquis et faiblesses.
16

I- CLARIFICATION DE QUELQUES
NOTIONS
CLARIFICATION DES CONCEPTS
17

La liberté

Les fondements du libéralisme sont l'individualisme,


la reconnaissance des droits naturels, parmi
lesquels figurent la liberté d'expression et la liberté
de presse, et le principe du contrat social.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
18

L'individualisme est une théorie qui reconnaît en


l'individu soit la forme première de la réalité sociale,
soit le plus haut degré de valeur.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
19

Les droits naturels constituent une théorie qui pose


l'existence d'un droit antérieur à la formation de
l'Etat.

Ils représentent un corps de règles que la raison peut


découvrir en s'interrogeant sur la nature de
l'homme.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
20

Les droits naturels expriment la dignité de la nature


humaine. Chacun en est titulaire dès sa naissance,
ils sont « inaliénables et sacrés ».

Ils s'affirment contre le pouvoir politique, qui est tenu


de les respecter et perd sa légitimité s'il s'en écarte
(John Locke). Ils sont invoqués contre toute autre
forme de pouvoir et d'ingérence.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
21

Depuis les premières formulations, une évolution s'est


produite. Il est davantage question aujourd'hui de
droits de l'homme que de droits naturels. Cela tient
à plusieurs facteurs qui ont conduit à un
dépassement de l'individualisme originel :
CLARIFICATION DES CONCEPTS
22

l'homme est davantage compris dans ses relations à


la société ; les droits dignes de protection peuvent
s'étendre à des groupes ; certains droits reconnus
au XVIIIème siècle ont été relativisés ; des droits-
libertés sont complétés par des droits-créances,
supposant une intervention positive de l'État .
CLARIFICATION DES CONCEPTS
23

La coexistence de l'individualisme et des droits


naturels a produit la théorie du contrat social, qui
constitue le troisième pilier du libéralisme. Le
contrat vise à résoudre la question de la
cohabitation, exposée au conflit, d'individus
jouissant des mêmes droits par la constitution
d'une société politique capable d'en assurer le
respect dans la réciprocité.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
24

L'idée fondatrice du contrat social est qu'un


gouvernement légitime est le produit du
consentement volontaire d'agents moralement
libres.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
25

Le libéralisme a accordé dès l'origine une attention


particulière à la limitation du pouvoir politique, les
droits naturels de l'individu étant premiers par
rapport au régime censé assurer leur mise en
œuvre.

Cela explique la place accordée à la liberté


d'expression et à la liberté de la presse.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
26

La liberté de la presse se situe à la jonction de deux


libertés :

la liberté d'expression et la liberté d'entreprise.

Elle est conçue dans l'intérêt du citoyen, mais elle


appartient en fait à la presse comme institution et
aux médias comme organisations .
CLARIFICATION DES CONCEPTS
27

Comme agent indépendant de cette liberté instituée,


la presse a pour fonction essentielle dans la société
de contrôler les pouvoirs de l'État (législatif,
exécutif, judiciaire) et de les contrebalancer, selon
le principe checks and balances.

Elle est considérée comme un chien de garde, dont la


mission est d'avertir le citoyen lorsque se produit
un abus de pouvoir.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
28

La liberté de la presse est la conséquence de la mise


en œuvre conjointe de la liberté d'expression et de
la liberté d'entreprise.

Le modèle reste celui du marché des informations et


des idées, qui fonctionne comme instrument de
régulation naturelle.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
29

Le pluralisme dans les médias repose, en théorie, sur


deux piliers : l'existence de médias généralistes
assurant la publication d'informations et d'opinions
nombreuses et diverses ; l'existence de publications
variées, plus spécialisées, permettant au public
d'accéder à des informations et des opinions
spécifiques. En réalité, le soutien au pluralisme est
défaillant.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
30

Par définition, la démocratie est un système dans


lequel l’ensemble de la société peut participer, à
tous les niveaux, au processus de prise de décision
et en exercer le contrôle soit individuellement ou
par le biais d’institutions ou d’associations dans un
cadre légal.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
31

Quant à Diamond et al (1990 : 8), ils démontrent que «


La démocratie renvoie à un système de
gouvernement qui satisfait à trois conditions
essentielles : l’existence d’une vaste et significative
compétition entre individus et groupes organisés; un
degré très large de participation politique dans le
choix des dirigeants et des programmes politiques …
CLARIFICATION DES CONCEPTS
32

… et un niveau suffisant en matière de libertés civiles et


politiques -liberté d’expression, liberté de la presse,
liberté de former des organisations et d’y adhérer
pour que soient garanties l’honnêteté de la
compétition et de la participation politique ».
CLARIFICATION DES CONCEPTS
33

Une démocratie s’efforce d’assurer une


participation effective des citoyens au pouvoir
politique en se fondant sur l’exercice de leurs
libertés individuelles.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
34

Elle demeure ainsi fidèle à sa valeur fondamentale,


le bon usage de la liberté des citoyens et sa
sauvegarde, dans le cadre d’une communauté
politique.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
35

En démocratie directe, les citoyens sont toujours


susceptibles de se réunir en assemblée capable de
délibérer et de décider ; ils participent ainsi au
pouvoir politique par la parole et par l’action.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
36

En démocratie indirecte et, de nos jours, il n’en peut


exister d’autre en raison du grand nombre des
citoyens, l’intervention de ceux-ci ne peut être
qu’indirecte, à un ou plusieurs degrés.

Il est donc nécessaire de recourir à des


intermédiaires. Deux semblent s’imposer.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
37

Le premier implique la constitution d’une opinion


publique au sein de laquelle chaque citoyen aura
la possibilité de faire entendre son opinion,
d’entrer en discussion avec les autres et
d’exprimer sa décision par un suffrage.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
38

Le second, consiste, pour chaque citoyen, à prendre


part aux choix des personnalités qui, aux
différents niveaux du pouvoir, recevront le
pouvoir de représenter leurs mandants, de
penser, de décider et d’agir en leur nom.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
39

Il convient donc d’étudier successivement le


fonctionnement de l’opinion publique, puis la
fonction de représentation.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
40

Du concept de la société civile

Elle est formée par l’ensemble des associations et


groupes d’intérêts non assujettis à l’État et qui
œuvrent à l’auto-organisation de la société. Ces
associations cherchent à impliquer le citoyen à
partir de sa vie locale.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
41

Elles s’organisent à partir d’une structure


participative, avec des buts, des stratégies et un
code commun de communication et sert d’interface
entre le citoyen et l’État.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
42

Politique : Elle est l’organisation méthodique,


théorique et éventuellement pratique des actions
d’un gouvernement au pouvoir sur des bases
conceptuelles définies et finalisées en vue de
maintenir l’équilibre social.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
43

nécessaire au développement optimal et à la


cohérence d’un ensemble territorial et de sa
population, ainsi qu’à l’évolution de leurs rapports
avec d’autres ensembles gouvernés.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
44

Espace public:

Au sens de Jürgen Habermas, c’est l’espace idéal pour


une communication mettant l’accent sur l’agir
communicationnel. Chaque citoyen a la possibilité
de participer au débat sur les affaires de la cité.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
45

L’usage public de la raison est considéré comme le


fondement conceptuel de l’agir communicationnel.
Et pour l’auteur, la publicité des opinions constitue
une véritable dynamique pour le changement. Le
vote en démocratie et la participation des citoyens.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
46

Opinion : C’est d’abord, la manière de penser sur un


sujet ou un ensemble de sujets, jugement personnel
que l'on porte sur une question, qui n'implique pas
que ce jugement soit obligatoirement juste.

C’est aussi le point de vue, la position précise que l'on


a dans un domaine particulier : social, religieux,
politique, intellectuel, économique ...
CLARIFICATION DES CONCEPTS
47

Pour un média, l’organe d'opinion est une publication


ou un ensemble de publications qui se situe dans
une ligne politique, intellectuelle déterminée par
opposition à une publication d'information.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
48

Quant à l’opinion publique, c’est l'ensemble des


convictions et des valeurs plus ou moins partagées,
des jugements, des préjugés et des croyances de la
population d'une société donnée.

On évoque l'« opinion publique » en général au niveau


d'un pays, mais on parle aussi d'« opinion publique
locale » pour désigner des sensibilités identifiables
au niveau régional.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
49

C’est donc la manière de penser la plus répandue dans


une société, celle de la majorité du corps social.

Les acteurs politiques, les journalistes, les politistes se


réfèrent constamment à l’opinion publique. Elle
devient un gage démocratique.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
50

Aujourd'hui, la politique apparaît comme un jeu


triangulaire complexe entre hommes politiques,
médias et opinion publique. Les médias sont
devenus des acteurs politiques importants.

La vie politique devient une affaire technique,


professionnelle, ce qui accroît le fossé entre initiés
et non initiés.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
51

En sociologie politique, elle est la forme particulière


de pensée, la prise de position morale et
intellectuelle d'une société, d'un groupe social,
professionnel ou ethnique en tant que force de
pression. Opinion ou communauté mondiale,
internationale; opinion civile; opinion morale,
ouvrière.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
52

On confond souvent à tort l'opinion publique et la


majorité, en oubliant que l'opinion publique est
composite et animée de forces contradictoires,
comme le montrent par exemple les mouvements
conservateurs et contestataires, de même que les
enquêtes d'opinion (qualitatives ou quantitatives)
ou les consultations électorales.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
53

Le changement social

Il caractérise les sociétés modernes et touche les


structures mêmes de la société en modifiant par
exemple la population active avec la montée du
travail féminin ou le déclin du monde paysan.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
54

Ces bouleversements touchent les modes de vie avec


de nouvelles habitudes de consommation qui se
mettent en place mais aussi les valeurs, les traits
culturels des individus.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
55

L'approche sociologique du changement social

Pour le sociologue Guy Rocher, le changement social


correspond à « toute transformation observable
dans le temps qui affecte d'une manière qui ne soit
pas que provisoire ou éphémère, la structure ou le
fonctionnement de l'organisation sociale d'une
collectivité donnée et modifie le cours de l'histoire ».
CLARIFICATION DES CONCEPTS
56

Les facteurs du changement social

Les sociologues s'opposent sur les explications du


changement social.

Pour Karl Marx, c'est l'affrontement entre des


classes sociales antagonistes donc l’histoire des
sociétés (bourgeois et prolétaires).
CLARIFICATION DES CONCEPTS
57

Pour Émile Durkheim, c'est la division du travail qui


détermine le passage des sociétés traditionnelles
régies par une solidarité mécanique à des sociétés
modernes où la solidarité est organique (les
individus sont interdépendants).
CLARIFICATION DES CONCEPTS
58

Les types de changement social

 Changements micro / macro;

 Changements lents / rapides;

 Changements endogènes / exogènes;

 Changements mineurs / majeurs


CLARIFICATION DES CONCEPTS
59

Le changements social est:

 un ensemble de transformations structurelles de la


société; un phénomène collectif; daté dans le temps
et qui s’inscrit dans la moyenne ou longue durée.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
60

Les changements sociaux :

Ils mettent en jeu des acteurs, plus ou moins


conscients; Ils sont liés à des vecteurs de
changement, plus ou moins nombreux;

Ils se heurtent à différents freins, plus ou moins


puissants; Ils transforment plus ou moins fortement
la vie des individus et le fonctionnement social.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
61

Des indices de changements sociaux :

 Les dynamiques démographiques (enfant/couple,


transition démographique);

 Les progrès techniques (Internet, e-santé, e-


éducation, e-gouvernement, la dématérialisation,
l’informatisation, achat en ligne, télémédecine,
bancarisation ...);
CLARIFICATION DES CONCEPTS
62

 Les évolutions du système de valeurs (travail des


femmes, homosexualité, femmes au volant en Arabie
Saoudite, vote des femmes...).
CLARIFICATION DES CONCEPTS
63

 Les mutations des institutions sociales (printemps


arabe, insurrection, coup d’Etat voire révolution,
évolution des lois...);

 Les conflits sociaux majeurs (grève jusqu’à obtenir


des acquis majeurs, boycott, opposition à, résistance
...);

 Les nouveaux modes de vie (...).


64

II- CONTEXTE D’ÉMERGENCE ET


D’ÉVOLUTION DE L’OPINION
PUBLIQUE ET DES OSC
65

CONTEXTE D’ÉMERGENCE
CONTEXTE D’ÉMERGENCE ET D’ÉVOLUTION
DE LA SC
66

Lecture individuelle (à la maison) et collective (en salle)


de quelques articles des :

 Loi de 1901, et;

 Loi n° 064-2015/CNT.
CONTEXTE D’ÉMERGENCE ET D’ÉVOLUTION
DE LA SC
67

Contexte

 Fin de la Guerre froide, remise en cause de l’Etat-


providence, déclin du marxisme;

 Chute du mur de Berlin;

 Discours de la Baule ;
CONTEXTE D’ÉMERGENCE ET D’ÉVOLUTION
DE LA SC
68

 Concentration des griefs envers l’Etat (à gauche


comme à droite, au Sud comme au Nord);

 Programme d’Ajustement Structurel et exigences des


institutions de Breton Wood (FMI, BM).
CONTEXTE D’ÉMERGENCE ET D’ÉVOLUTION
DE LA SC
69

Libéralisme et démocratisation

Emergence naturelle d’une société civile comme


indicateur de la transition démocratique et de
l’avènement d’une économie marchande. Plusieurs
facteurs favorables:
CONTEXTE D’ÉMERGENCE ET D’ÉVOLUTION
DE LA SC
70

 Libéralisation des régimes (fin des partis uniques);

 Flexibilité de la main d’œuvre (progrès de


l’éducation);

 Intervention des bailleurs de fonds.


CONTEXTE D’ÉMERGENCE ET D’ÉVOLUTION
DE LA SC
71

Ainsi, « Quelque chose » se crée, un espace composé :

 d’acteurs regroupés de manière +/- formelle;

 Défendant des causes, des valeurs, des idées, des


projets;

 Au sein d’espaces publics +/- autonomes et régulés,

se met en place.
CONTEXTE D’ÉMERGENCE ET D’ÉVOLUTION
DE LA SC
72

 déclin économique de l ’Etat;

 stratégie de sortie du « Tout à l ’Etat »;

 fin du modèle du développement par les régimes


autoritaires et extravertis;

 création des Association de Développement local ;

 le monde des ONG réduit à celui de quelques ONG


internationales (Croix-Rouge, Caritas, etc.).
CONTEXTE D’ÉMERGENCE ET D’ÉVOLUTION
DE LA SC
73

Très urbaines, 3/4 sont installées à Ouaga, Bobo et le


reste dans les grandes villes (Fada, Ouahigouya,
Koudougou, Dori....) et sont actives sur l’ensemble du
territoire.
CONTEXTE D’ÉMERGENCE ET D’ÉVOLUTION
DE LA SC
74

Elles évoluent dans des activités telles que:

 la recherche; la faim, la pauvreté...

 le développement local (environnement);

 les Droits de l ’Homme;

 la santé;

 les caisses d’épargne et de crédits (C.E.&C), micro-


finance et AGR.
CONTEXTE D’ÉMERGENCE ET D’ÉVOLUTION
DE LA SC
75

 le devoir de rendre compte (le sens de la


redevabilité), le sens de la responsabilité;

 la transparence, la justice, la lutte contre la


corruption;

 la démocratie, l’efficacité et l’efficience;

 la volonté et la capacité d’écoute, la réceptivité;


CONTEXTE D’ÉMERGENCE ET D’ÉVOLUTION
DE LA SC
76

 un état d’esprit tourné vers le futur;

 l’Etat de droit, l’existence d’un système juridique


indépendant;

 Un système de décision décentralisé et participatif.


LES FONCTIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
77

La fonction de protection

 procurer la liberté aux citoyens et les protéger de


l’arbitraire étatique (contre aussi les ingérences de
l’Etat dans la sphère privée);
LES FONCTIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
78

 vérifier les projets politiques concernant la


sécurisation des droits fondamentaux du citoyen (en
cas d’infraction, attirer l’attention et prendre des
dispositions pour réagir contre cette infraction).,

 Protéger les minorités et les droits.


LES FONCTIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
79

La fonction de contrôle ou fonction «la sécurisation de


la liberté par la négative». Très dépendante de la
fonction de protection, il s’agit de l’observation et du
contrôle:

 du pouvoir politique (contrôle des élections, pour en


garantir le déroulement équitable, dans le respect
des règles fondamentales de la démocratie.
LES FONCTIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
80

La fonction de participation

Il s’agit ici de la socialisation démocratique et


participative des citoyens.

On peut également la décrire comme étant l’exigence


d’une excellence en matière de culture politique.
LES FONCTIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
81

On entend par là, une augmentation de l’intérêt général


pour la politique, c’est-à-dire, la motivation et la
capacité à participer à l’événement politique.
LES FONCTIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
82

La fonction d’allègement (de l’Etat)

Dans plusieurs domaines, la SC contribue à alléger, dans


le sens strict du terme, l’Etat, le gouvernement et le
monde politique.
LES FONCTIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
83

D’une part, il y a un allègement financier effectif par le


fait que les citoyens endossent volontairement, et
souvent sans rémunération, des obligations sociales
(sensibilisation à s’enrôler sur les listes électorales,
éducation, planter des arbres, nettoyer la ville,
réguler la circulation...).
LES FONCTIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
84

La fonction d’articulation

La société civile peut contribuer à ouvrir des voies


efficaces de production, de rassemblement et
d’articulation de valeurs communautaires et
d’intérêts sociaux, en-dehors des partis politiques et

des parlements.
LES FONCTIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
85

Les sujets privés et sociaux sont alors abordés par la


société civile et véhiculés auprès de l’opinion
politique. La société civile agit ainsi comme
intermédiaire entre les citoyens et l’Etat.
LES FONCTIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
86

La fonction de démocratisation

Il s’agit ici de la contribution de la société civile au


processus de formation de l’opinion publique et de la
volonté populaire. La SC a une fonction importante
dans la démocratisation, surtout au niveau local.
LES FONCTIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
87

La fonction de règlement (ou gestion) des conflits


sociaux

Grâce à ses réseaux d’associations et de mouvements,


la société civile admet des superpositions au niveau
de l’adhésion des membres.
LES FONCTIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
88

Ainsi, ces groupes multiples peuvent contribuer à


construire des ponts entre les positions conflictuelles
les plus profondément ancrées dans la vie de la
société: elles peuvent ainsi aider à adoucir les conflits
sociaux (concertation entre les religions, implication
dans la résolution des crises).
Des OMD au ODD
89
SCHÉMA DES RELATIONS ENTRE ACTEURS
90

Bailleurs de Fonds
Agences Internationales

Pouvoirs Publics
Ministères & Agences

ONG Internationales

ONG Locales

Groupe X ADL APE CE&C …


& ressort.
91

Naissance et concept de l’opinion


publique
Naissance et concept de l’opinion
publique
92

En démocratie, le peuple est source de légitimité.

C’est pourquoi, connaissant le rôle joué par l’opinion


publique dans la vie démocratique, il convient d’étudier
comment celle-ci se manifeste (même s'il est bien sûr
impossible de prendre en compte toutes les opinions).
Il faut s’interroger sur le contenu, l'usage et la validité
de l’opinion publique.
Naissance et concept de l’opinion
publique
93

Peut-il exister une majorité en termes d’opinion ?


Comment peut-on mesurer une opinion, c'est-à-dire une
manière de penser ?

Il apparaît que l’opinion publique est un phénomène


construit, instrumentalisé politiquement et
socialement.
Naissance et concept de l’opinion
publique
94

La naissance de l'opinion politique

Au XVIIe siècle, l’opinion publique se forge à la cour et à


la ville, sur la base des rumeurs que relaient les salons
en vue.

Au XVIIIe, le phénomène perdure en prenant une


nouvelle dimension. Le milieu intellectuel introduit en
effet une composante supplémentaire :
Naissance et concept de l’opinion
publique
95

les succès d’édition de certains philosophes assoient


l’autorité de certains dans la formulation et la diffusion
de la manière de penser.

À l’époque des Lumières, l’opinion est celle d’une élite


cultivée, bourgeoise, opposée à l’absolutisme royal et
s’exprimant toujours dans les salons littéraires et
philosophiques de l’époque.
Naissance et concept de l’opinion
publique
96

L’opinion publique n’est donc que l’opinion d’une


minorité critique vis-à-vis du pouvoir.

À ce moment là, l’opinion de l’ensemble du peuple n’a


que très peu de moyens d’expression.
Naissance et concept de l’opinion
publique
97

Avec le développement de la démocratie


représentative, les élus de la nation s’emparent d’un
monopole de l’expression de l’opinion publique.

Les députés sont désignés par le peuple, ils peuvent


prétendre exprimer la volonté de la nation et traduire
les aspirations de l’opinion.
Naissance et concept de l’opinion
publique
98

Les élus jouent alors un rôle décisif comme relais


d’opinion auprès des dirigeants nationaux mais aussi
comme producteurs de cette opinion publique.

Se développent des phénomènes de presse qui tendent


à faire office de porte-parole de l'opinion.
Naissance et concept de l’opinion
publique
99

Peu à peu, la presse va acquérir une audience de masse,


va jouer un rôle croissant et concurrencer les élus dans
l'expression de cette opinion publique.

Au milieu du XIXe siècle apparaissent les manifestations


de rue, nouveau moyen d'expression.
Naissance et concept de l’opinion
publique
100

Jusqu'à la moitié du XXe siècle, il n'existe pas de


définition ni de mode d'expression universellement
reconnus de l'opinion.
Naissance et concept de l’opinion
publique
101

À partir des années 1960 se développement des


sondages d'opinion, une mesure permanente des
perceptions et des jugements que se font les citoyens ;
elles s'imposeront comme les seules à savoir ce qu’a à
dire et que veut l'opinion.

La multiplication des enquêtes de sondage introduit


une nouvelle production de l'opinion publique.
Naissance et concept de l’opinion
publique
102

La croyance s'impose alors dans les années 70 selon


laquelle les sondages seraient une technique
scientifique permettant de faire parler le peuple
directement sans intermédiaire.

On passe d'une élite minoritaire à la formation d'une


opinion recueillie par sondage auprès de l'ensemble de
la population.
103
Naissance et concept de l’opinion
publique
104

Les controverses autour de la notion d'opinion


politique

Quand on parle d'opinion publique, on évoque l'opinion


supposée majoritaire dans une population, renvoyant à
l'opinion de la majorité telle qu'elle est exprimée en
dehors des urnes.
Naissance et concept de l’opinion
publique
105

C'est l'ensemble des jugements, des perceptions


recueillis grâce à des analyses issues d'enquêtes et de
sondages.

L'opinion personnalise l'avis de la majorité à partir


duquel certains considèrent comme possible et légitime
d'établir des prévisions électorales ou même de justifier
une action. Celle-ci est hélas souvent réduite aux
sondages.
Naissance et concept de l’opinion
publique
106

Il faut prendre conscience de la difficulté de


l’entreprise, qui suscite un certain nombre de critiques
de principe et de méthode.

La critique universitaire a remis en cause la validité


scientifique et politique des sondages, en soulignant les
questions de fiabilité technique et le risque de
manipulation politique qu'ils engendrent.
Naissance et concept de l’opinion
publique
107

Des études montrent le caractère fondamentalement


construit de la notion d'opinion politique, conduisant à
un risque d'opinion forgée, unifiée, instrumentalisée.
Bourdieu (Questions de Sociologie)
Naissance et concept de l’opinion
publique
108

En effet, les citoyens n'expriment pas publiquement


toutes les différences, ils en camouflent certaines, les
jugements peuvent être influencés par les questions
posées, la perception peut être liée à des événements
conjoncturels à forte charge émotionnelle ou par le
traitement médiatique de certains sujets (influence du
contexte).
Naissance et concept de l’opinion
publique
109

De plus, certaines catégories sociales sont sous-


représentées, notamment les plus exclues.

L'opinion publique est pour Bourdieu une construction


artificielle née de l'action du groupe dominant dans le
champ politique.
Naissance et concept de l’opinion
publique
110

Le sondage d'opinion est « un instrument d'action


politique » grâce auquel on créerait l'illusion d'une
opinion favorable aux évolutions sociales et politiques
que le groupe dominant souhaite mettre en œuvre.

C'est une notion fabriquée par les sondages et un


formidable outil de conformisme social.
111

III- LES SONDAGES, MESURE DE


L'OPINION
Les sondages, mesure de l'opinion
112

Un sondage est une technique d'enquête statistique


auprès d'une population, visant à produire des résultats
quantitatifs à partir d'informations collectées sur un
échantillon de personnes.

Les grands médias commandent de nombreux


sondages qui leur permettent de parler au nom de
l'opinion publique.
Les sondages, mesure de l'opinion
113

Les gouvernants utilisent, quoiqu'ils en disent, les


sondages de façon croissante pour justifier leurs
décisions, pour tester des idées, pour mettre en œuvre
des choix publiques.

Les institutions de sondage s'efforcent de trouver des


analyses objectives mais restent des entreprises à but
lucratif.
Les sondages, mesure de l'opinion
114

Les usages faits de ces opinions ne sont pas


indépendants de certains enjeux économiques non
plus.

Les sondages sont nés aux États-Unis au début des


années 1930. L'inventeur de la technique est un certain
Jean Gallup, démontrant son efficacité lors de la
réélection de Franklin Roosevelt en 1936.
Les sondages, mesure de l'opinion
115

Sur la base d'un échantillon représentatif de 5 000


personnes, il parvient à prévoir le résultat effectif de
l'élection.

En France, il faut attendre près de 30 ans pour que les


institutions d'opinions publiques s'installent : l’IFOP en
1938 par exemple.
Les sondages, mesure de l'opinion
116

1965 : première élection présidentielle au suffrage


universel direct : les sondages s'imposent, prolifération
même des intentions de votes, abondamment
commentées dans la presse.

Depuis sont nées d'autres institutions (CSA, etc.).

Ils ont établi leur légitimité sur leur capacité à anticiper


à peu près les résultats des élections.
Les sondages, mesure de l'opinion
117

Au BF on a APIDON et un peu ce que fait le CGD et par


extension dans le cadre du Présimètre.

En politique, on distingue trois types de sondages :

• Ceux qui portent sur les intentions de vote, fondés


sur une déclaration avant l’élection;
Les sondages, mesure de l'opinion
118

• Ceux qui portent sur les caractéristiques sociales de


l'électorat ou sur les comportements et principes des
fondés mis en relation avec leurs préférences politiques
et électorales;

• Les enquêtes d'opinion, qui prétendent révéler


l'opinion publique à partir de questions.
Les sondages, mesure de l'opinion
119

Les sondages jouent un rôle de plus en plus important


dans la vie politique des grandes démocraties.
Paradoxe : la méfiance des citoyens et politiques
augmente envers les sondages mais on continue quand
même à les utiliser.
Les sondages, mesure de l'opinion
120

Le nombre de sondages a été multiplié par 3 en trente


ans. Certains sondages ont une démarche scientifique
mais la plupart sont commandés par des professionnels
de la politique / des médias / réalisés à des fins
commerciales.
Les sondages, mesure de l'opinion
121

Les sondages sont un outil de connaissance et une aide


à la décision pour les gouvernants. Ils peuvent aider un
gouvernement à anticiper les réactions sociales
suscitées par une mesure / réforme. Les médias utilisent
les sondages pour commenter l'évolution des rapports
de forces politiques.
Les sondages, mesure de l'opinion
122

On les utilise aussi pour justifier ou rejeter une


candidature, pour ajuster le message d'un candidat à tel
ou tel groupe d'électeurs.

Ce poids des sondages est un des éléments qui fait dire


à Bernard Manin que désormais « une démocratie du
public se substitue à une démocratie parlementaire ».
Les sondages, mesure de l'opinion
123

Il distingue trois moments dans la démocratie :

• La démocratie des parlements

• La démocratie des partis politiques

• La démocratie du public, ici émerge une nouvelle


forme d'opinion publique fondée sur les sondages.
Les sondages, mesure de l'opinion
124

C'est une démocratie dans laquelle on observe une


certaine volatilité électorale, un désalignement
partisan, une dépersonnalisation du pouvoir, l'électorat
s'investit plus sur des personnes que sur des
programmes, une certaine délocalisation du politique.
125

Les sondages d'opinion,


prolongement de la démocratie
représentative
Les sondages d'opinion, prolongement
de la démocratie représentative
126

Le problème de la représentation est simple : comment


faire participer effectivement l'ensemble des citoyens à
leur propre gouvernement ?

En désignant des gouvernants, certes, mais entre deux


élections, les citoyens n'ont pas le droit à la parole…
Les sondages d'opinion, prolongement
de la démocratie représentative
127

Dans une certaine mesure, les sondages permettent


donc aux citoyens de s'exprimer en dehors des
périodes électorales, à intervalles plus rapprochés.

Ils permettent à des minorités muettes lors des


élections de s'exprimer.

Le sondage complète le principe majoritaire.


Les sondages d'opinion, prolongement
de la démocratie représentative
128

En dépit de critiques, certains politistes estiment que


les sondages bénéficient à la démocratie.

Cela permet la réintroduction des citoyens dans la vie


politique.
Les sondages d'opinion, prolongement
de la démocratie représentative
129

Les sondages ont au moins trois vertus :

Ils aident à sélectionner les candidats et gouvernants ;

Ils permettent un contrôle des gouvernants entre les


élections;

Ils entretiennent une culture de liberté : ils enseignent


le pluralisme, la relativité, modèrent l'hégémonie de la
majorité en faisant apparaître des opinions minoritaires.
130

IV- GESTION DE L’OPINION POLITIQUE EN


DEMOCRATIE
131
OPINION POLITIQUE ET ACTEURS
132

Stratégies de conquêtes : La campagne électorale

Les élections constituent un moment phare de la vie


d’un parti, d’une nation. La campagne électorale
représente un outil pour la préparation du Parti à
ces élections et pour informer le citoyen-électeur,
susciter son intérêt et le convaincre de voter pour
le/s candidat/es du Parti.
OPINION POLITIQUE ET ACTEURS
133

Stratégies de conquêtes
La campagne électorale se déroule en trois étapes:
 la pré-campagne;

 la campagne proprement dite qui comprend le


déroulement du scrutin ;
 L’après campagne.
OPINION POLITIQUE ET ACTEURS
134

Les objectifs de campagne, doivent être :


-précis/mesurables ;
-compréhensibles et mémorisables par le citoyen
moyen ;
-représenter un défi qui intéresse le citoyen et que le
Parti pourra relever, donc réalisables ;
-pas de fausses promesses, encore moins de
surenchères ;
-à atteindre dans un délai relativement court après les
élections (timing précis), même si des objectifs de plus
long terme peuvent aussi être annoncés.
OPINION POLITIQUE ET ACTEURS
135

Société civile en période électorale


Avant les campagnes
 Rencontrer les partis et probables candidats;

 Ecouter et comprendre leurs projets;

 Sensibiliser à l’enrôlement ;

 Former les leaders;

 Faire la synthèse des propositions des candidats;

 Vulgariser, s’assurer des préparatifs du scrutin;

 Observer une neutralité.


OPINION POLITIQUE ET ACTEURS
136

Société civile en période électorale


Pendant et au cours des élections
 Observer le déroulement des campagnes;

 Faire la veille et contrôler le respect du processus;

 S’assurer que la campagne se déroule bien;

 Veiller à l’acheminement du matériel à temps;

 Accompagner les CENI et approuver les


observateurs et représentants des candidats;
 Suivre le bon déroulement du scrutin et alerter

tôt...
OPINION POLITIQUE ET ACTEURS
137

Société civile en période électorale


Pendant et après les élections
 Appeler au calme et au respect des textes en
matière de proclamation des tendances;
 Veiller à la transparence et au verdict des urnes;

 Rendre son rapport et faire des recommandations

en toute impartialité ...


OPINION POLITIQUE ET ACTEURS
138

La propagande politique : Le premier usage de la


notion de propagande remonte à 1622, avec la
publication par le Vatican de Congregassio de
propaganda fide, destiné à la propagation de la foi
par les missionnaires.
OPINION POLITIQUE ET ACTEURS
139

Elle sera utilisée lors de la Révolution française par


un usage répandu de l’éloquence.

Comment toucher les masses ? En réponse, et en


dérive, s’est développée la propagande. Plus tard
le nazisme s’en servira.
OPINION POLITIQUE ET ACTEURS
140

L’information et l’élection: les politiques


saisissent ces moments pour investir les médias et
promouvoir leur parti, programme et idéologie.
Les institutions en charge de l’organisation du
scrutin (Ceni, société civile ...) sensibilisent, les
observateurs, supervisent.
OPINION POLITIQUE ET ACTEURS
141

La com., l’information et l’exercice du pouvoir:


chaque institution informe et communique
(présidentielle, gouvernementale, parlementaire...)
Elle visent à justifier et montrer les bonnes actions
des gouvernants et travailler leur image.
OPINION POLITIQUE ET ACTEURS
142

Les Médias de service public assurent cette tâche. Ils


sont aidés par les médias privés grâce au droit
consacré du public à l’information et qui justifie
l’aide de l’Etat à la presse (subvention aux médias)

Quant à l’information, elle vise à informer sur les


projets et décisions afin de susciter l’adhésion des
masses.
OPINION POLITIQUE ET ACTEURS
143

L’information et la participation des citoyens


En démocratie, la participation est un principe
fondamental. Le citoyen vote et a un droit de
contrôle. Cette participation s’exprime à des
degrés divers.

Démocratie élective : Juste voter;

Démocratie participative : S’impliquer et demander


OPINION POLITIQUE ET ACTEURS
144

Représentativité des médias et comportements


d’information: spontanéité des citoyens à
s’informer et se prononcer sur les sujets qui
touchent la gestion de la cité.

com. Interpersonnelle, aller à la rencontre des


citoyens à tout moment, ne pas attendre les
périodes électorales
OPINION POLITIQUE ET ACTEURS
145

Pratiques d’information et intérêt: elles forgent


l’opinion mais ceux qui sont invités à parler ne sont
pas toujours objectifs et orientent le choix des
citoyens
OPINION POLITIQUE ET ACTEURS
146

Crédibilités et motivations: l’information est


aujourd’hui plus de la manipulation.

Et pour cause, ceux qui détiennent ces médias sont


les mêmes qui nous gouvernent.

L’information étant pouvoir, ils les gardent pour


avoir une suprématie et poursuivre leur
domination.
OPINION POLITIQUE ET ACTEURS
147

L’expression et l’action collective des


citoyens: la com. descendante est prégnante
mais celle ascendante rare.

Malgré la décentralisation, elle n’est toujours pas


effective.

Pas de conversation individuelle ni collective


périodique.
OPINION POLITIQUE ET ACTEURS
148

Mobilisation et manifestation: arme redoutable, elles


sont craintes par les politiques si, elles ne visent pas
à les soutenir. 1- pétition, slogans, manifestations
légales; 2- boycotts; 3- grèves spontanées, grèves
des contribuables; 4- manifestations illégales ou
occupations d’espaces de travail paralysant les
activités, dégradation et violence.
Réseaux sociaux, Opinion politique et SC
149

En Afrique sub-saharienne, le taux de pénétration


mobile est passé de 2% de la population en 2000 à
82 % en 2015 (Gonzalès & Dechanet, 2015).
Réseaux sociaux, Opinion politique et SC
150

Désormais les contestations et les mouvements


visant tous changements (politique, social,
économique) partent des rumeurs distillés sur la
toile et s’appuient évidemment sur des trajectoires
personnelles (voire des carrières militantes) qui
ont été marquées par des formes de socialisation
politique préalables.
Réseaux sociaux, Opinion politique et SC
151

« Les capacités offertes par le réseau permettent une


plus grande diversité et une plus large distribution
des causes et des publics susceptibles de se
mobiliser » (Granjon, 2014c : 176).

Les acteurs utilisent, de plus en plus, Internet pour


interpeller leurs militants et l’opinion. Ces réseaux
sont constitués d’individus reliés par des
interactions.
Réseaux sociaux, Opinion politique et SC
152

Initié par l’anthropologue John A. Barnes en 1954, le


principe de réseau se définit par les contacts et les
liaisons entre les contacts. (Rissoan, 2011 : 24).
Réseaux sociaux, Opinion politique et SC
153

Depuis la révolution Orange en Ukraine (2004), le


printemps arabe (2010) et l’insurrection populaire
au Burkina (2014), les contestations au Brésil et en
Corée du Sud, les pouvoirs politiques et
économiques ont compris l’enjeu de ces outils.
Réseaux sociaux, Opinion politique et SC
154

Pour Coutant et Stenger (2009 : 5), les réseaux


sociaux numériques « constituent des services web
qui :

(1) permettent aux individus de construire un profil


public ou semi-public au sein d'un système,

(2) de gérer une liste des utilisateurs avec lesquels ils


partagent un lien,
Réseaux sociaux, Opinion politique et SC
155

(3) de voir et naviguer sur leur liste de liens et sur ceux


établis par les autres au sein du système; et

(4) fondent leur attractivité essentiellement sur les


trois premiers points et non sur une activité
particulière ».
Réseaux sociaux, Opinion politique et SC
156

De plus en plus, les fonctionnalités propres à ces


médias sociaux permettent de répondre aux
nombreuses attentes des utilisateurs : vidéo, jeux,
photos.

Ainsi, ils permettent de diffuser des informations


importantes. Ils prennent le relais des médias
traditionnels ou parfois se suppléent à eux (image
des pratiques des Kolwéogo pour alerter).
Réseaux sociaux, Opinion politique et SC
157

Le site le plus représentatif de cette définition est


Facebook. Il met en relation ses utilisateurs afin
qu’ils se partagent du contenu et des expériences
et de garder le contact.
Réseaux sociaux, Opinion politique et SC
158

Depuis 2010, Facebook est le site le plus visité au


monde. C’est aussi le réseau social le plus utilisé au
Burkina. « La force particulière des réseaux sociaux
comme Facebook fut de transformer cette
circulation accélérée du scandale en coordination
pour l’action. » (Bouillier, 2013 : 6).
Réseaux sociaux, Opinion politique et SC
159

La plupart des différentes associations ont adopté les


technologies de l’information comme outils de
mobilisation.

Elles se sont constituées des communautés


d’importance variée en ligne. Produire de
l’information via internet est une manière de
contourner les médias traditionnels qui pourraient
être hostiles ou ne pas couvrir leurs activités.
Réseaux sociaux, Opinion politique et SC
160

Car les « outils sociaux font sauter les obstacles à


l’expression publique et les goulots d’étranglement
qui caractérisaient les médias de masse. [...]

Malheureusement, il n’y a pas de veille et les actions


ne sont pas suivies.

Les interpellations se font rares une fois l’objectif


« atteint ».
Réseaux sociaux, Opinion politique et SC
161

Or, la démocratie n’est totalement jamais acquise.

Dans la plupart des cas, l’investissement devient


social (l’organisation de campagnes de
reboisement, de dons de sang). Le silence des
meneurs devient pesant alors que les suiveurs
espèrent encore des consignes. Signe d’accalmie
avant une autre tempête ?
Réseaux sociaux, Opinion politique et SC
162

Cette posture ressemble à la thèse de Walter


Lippmann. En effet, selon le High Frequency
Politics, ce qui s’apparente à des limites, peut aussi
se transformer en instrument de production d’un «
public dormant », comme on le dit des espions, qui
ne demandent qu’à être réactivés.

La démocratie est un processus en perpétuel


construction.
Réseaux sociaux, Opinion politiqe et SC
163

Les instruments d’expression se modernisent


comme les publics évoluent.

Que retenir et quels bilans peut-on faire du


fonctionnement, des actions et méthodes de
travail de ces organisations?
164

La gouvernance des organisations


de la société civile au Burkina Faso
La gouvernance des organisations de la
société civile au Burkina Faso
165

On retrouve les OSC dans des secteurs tels que:

 Le genre, la jeunesse, les droits de l’enfant ;

 La vie professionnelle, estudiantine, syndicale ;

 Les questions environnementales et sanitaires ;

 Le bien-être social; développement


communautaire et organisation humanitaires ;
La gouvernance des organisations de la
société civile au Burkina Faso
166

 les médias, l’art et la culture ;

 La recherche et les groupes de réflexions ;

 La défense des droits religieux, ethniques et des


minorités ; Le secours d’urgence et humanitaires ;

 Les réformes juridiques/constitutionnelles, l’accès


à la justice et les ressources ; La gouvernance, de la
paix et la sécurité.
La gouvernance des organisations de la
société civile au Burkina Faso
167

La société civile au Burkina laisse apparaitre plusieurs


tendances. Il s’agit des :

 Organisations Féminines ; Instituts de Recherche


et de Formation ; Organisations Syndicales ;

 Organisations Religieuses ; Associations de


Défense des Droits Humains et Mouvements à
Revendications Spécifiques ;
La gouvernance des organisations de la
société civile au Burkina Faso
168

 La presse Privée ;

 Les ONG et Associations de Développement ;

 Les mouvements de Jeunesse ;

 Les personnes dites Marginalisées ;

 Les Organisations Paysannes ;

 Les Organisations à Caractère Culturel et


Artistique...
La gouvernance des organisations de la
société civile au Burkina Faso
169

Contraintes et problèmes

La société civile burkinabè souffre de nombreuses


contraintes qui entravent son efficacité et son
fonctionnement optimal. Parmi ces contraintes, on
peut citer :

• L’imperfection de certains textes régissant les


organisations et associations de la société civile ;
La gouvernance des organisations de la
société civile au Burkina Faso
170

• Le non respect des textes constitutifs ;

• Le dysfonctionnement interne des Organisations


de la société civile ;

La faible participation citoyenne des membres à la


vie des Organisations de la société civile ;

•L’insuffisance de ressources matérielles, financières


et humaines ;
La gouvernance des organisations de la
société civile au Burkina Faso
171

• Les luttes d’intérêt au sein des Organisations de la


société civile ;

• Le poids excessif de l’Etat ;

•Les tentatives d’embrigadement et de


caporalisation des Organisations de la société civile
par les pouvoirs publics ;
La gouvernance des organisations de la
société civile au Burkina Faso
172

• Les trafics d’influence et détournements divers ;

• Les pesanteurs socioculturelles et l’ignorance des


communautés de base ;

• La méconnaissance des textes et procédures de


saisine de l’Assemblée et des pouvoirs publics;

• Le déficit de communication institutionnelle.


Les acquis, les problèmes et les défis
futurs
173

Acquis: La force principale de la société civile


burkinabè réside dans la densité et la richesse
variée du tissu associatif. Ceci donne lieu à une :

 plus large participation de la société civile à


l’élaboration des programmes ;

 plus grande contribution de la société civile à


l’élaboration des politiques et à la réflexion sur le
développement, et
Les acquis, les problèmes et les défis
futurs
174

 plus large accès des organisations de femmes au


processus d’élaboration de projet;

 Plus de veille citoyenne et activisme ;

 L’existence d’une constitution de facture libérale et


le contexte démocratique ;

 L’environnement juridique favorable, notamment la


loi 10/92 et un code de l’information assez libéraux;
ATOUTS et LIMITES DES ACTIONS
175

 Le niveau d’éveil et de conscience des populations;

 La relative stabilité et paix sociale ;

 La disponibilité des bailleurs de fonds ;

 L’existence d’une expertise nationale capable


d’accompagner la société civile ;
ATOUTS et LIMITES DES ACTIONS
176

 L’engagement volontaire des populations, le


courage et la tolérance du peuple burkinabè

 Le dynamisme des associations et organisations


féminines ;

 La réalisation d’actions concertées dans les


Organisations de la société civile ;
ATOUTS et LIMITES DES ACTIONS
177

 Le processus de décentralisation ;

 La promotion des langues nationales et des radios


communautaires de proximité ;

 La diversité et la pluralité des Organisations de la


société civile ;

 La prise de conscience par la société civile de sa


capacité d’influer comme élément de contre pouvoir
;
ATOUTS et LIMITES DES ACTIONS
178

 La prise de conscience de l’impact de ses actions


sur les populations à la base ;

 L’indépendance, l’autonomie de bon nombre


d’Organisations de la société civile vis-à-vis des
institutions étatiques ;
ATOUTS et LIMITES DES ACTIONS
179

Problèmes: L’imperfection de certains textes


régissant les organisations et associations de la
société civile ;

 Le non respect des textes constitutifs ;

 Le dysfonctionnement interne des Organisations de


la société civile ;
ATOUTS et LIMITES DES ACTIONS
180

 La faible participation citoyenne des membres à la


vie des Organisations de la société civile ;

 Le déficit de communication institutionnelle ;

 L’insuffisance de ressources matérielles, financières


et humaines ; Participation en trompe l’œil;

 Croyance d’une gestion + démocratique des projets


de développement?
ATOUTS et LIMITES DES ACTIONS
181

 Représentativité des OSC ? (sur quelle base


populaire)

 Programmes basés sur l’identification des acteurs


et délimitation stricte entre acteurs privés et
publics (manipulation, instrumentalisation).
Les acquis, les problèmes et les défis
futurs
182

 Faible réseautage et fragilisation;

 Absence d’autonomie financière;

 Manque de leadership et faible démocratie


interne;

 Querelles personnelles et manipulation.


Les acquis, les problèmes et les défis
futurs
183

 Ne plus cantonner les organisations de la société


civile à un rôle de simples exécutants de projets;

 Renforcer leurs capacités ;

 Considérer l’engagement civique comme


intrinsèque au développement humain;

 Investir davantage dans les capacités du


personnel;
Les acquis, les problèmes et les défis
futurs
184

 Mieux rendre compte de la collaboration avec les


OSC, Faciliter l’instauration d’un environnement
favorable pour la société civile ;

 Fournir un appui à la société civile et travailler en


partenariat avec elle pour accroître l’impact des
politiques, et Redynamiser l’environnement et les
capacités des ONG.
Conclusion
185

Les relations entre État et société civile en Afrique


sont complexes et ne répondent aucunement à
une dynamique unique de simple substitution de
l’interventionnisme étatique par l’action des
"organisations de la société civile".

On ne peut pas simplement parler d’une privatisation


de l’État ou d’une étatisation de la société civile.
186

Conclusion
Conclusion
187

Les relations entre liberté, opinion publique et


démocratie en Afrique sont complexes. Tout
comme l’Etat et les autres acteurs du jeu
démocratiques s’accusent mutuellement, les
antagonismes sont nombreux.

On ne peut pas simplement parler d’une privatisation


de l’État ou d’une étatisation de la société civile.
Conclusion
188

Ils ne répondent aucunement à une dynamique


unique de simple substitution de
l’interventionnisme étatique par l’action des
"organisations de la société civile".
Conclusion
189

Car, malgré les années de luttes, beaucoup reste à


faire et les OSC semblent bien impuissantes.

Car, la mission qui a prévalu à leur naissance n’a pas


comblé les attentes.

Et aujourd’hui encore, on est tenté de dire comme il


y a plus de deux décennies que:
Conclusion
190

"Ce dont l’Afrique a besoin, ce n’est pas de moins


d’État, mais plus de citoyens éclairés, participants
au jeu démocratique de manière à construire des
systèmes forts et non des hommes forts.

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