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POPULISMES : ont-ils une place dans le jeu démocratique ?

Populisme
Formes variées des mouvements.
L’élection américaine de 2016 a remis en question les règles classiques de la vie politique
américaine en refusant un discours centriste et en favorisant un clivage entre le peuple et les
élites.
Aujourd’hui il englobe de nombreuses formations politiques qui se définissent toutes par
leurs volontés de défendre le peuple contre un supposé complot des élites visant à le nuire.
Marqué par une remise en cause du consensus sur la démocratie libérale et le capitalisme.

Périmètre géographique. Ils progressent en Europe et au-delà


Ces mouvements se nourrissent de la criante de l’immigration de la défiance envers les
élites, de la peur du changement. Ils prônent la fermeture des frontières, développent des
thèses souverainistes et affichent la défiance envers l’Europe.
>Ce n’est pas une idéologie. Il est neutre.
> C’est une forme de construction de la politique. Le fondement est d’Interpeller ceux d’en
bas aux élites/ face au pouvoir.
> « Sans une dose de populisme il n’y aurait de politique. Dans une société au sein de
laquelle tout se résout de manière administrative et sans disputes, évidemment il n’y a pas
de politique. La politique advient lorsque les demandes sociales se heurtent avec un
système qui les nient, et apparaissent différents projets qui tentent de les articuler/ ou les
faire converger » Laclau.
> Le rôle du leader est celui d’unifier les demandes équivalences pour montrer par la suite
au peuple ce qu’il souhaite véritablement et doivent utiliser pour avoir identité et
hégémonie (Modi aujourd’hui en Inde)
Le péronisme : transversalité, articuler forces qu’ont différents secteurs politiques pour
intégrer des secteurs qu’auparavant n’étaient pas considérés.
>Le leader assure une identité partagée. C’est une façon de sortir de l’individualisme

Naissance :
Son essor est lié au fonctionnement des démocraties. Dès la Grecque antique, il existe une
opposition entre les hommes pol qui prétendent défendre les plus pauvres (demos) et ceux
qui incarnent les élites (parti oligarchique)
A Rome, la République connaît les mêmes oppositions.
Dans la période contemporaine, le populisme a ressurgi au XIX siècle en Russie. : désigne une
fraction de l’opposition socialiste au régime tsariste. Les narodniki exaltent les communautés
paysannes de la ville de Russie et luttent contre la féodalité de la monarchie. A l’origine des
vagues d’attentant dont celui qui tue Alexandre II en 1881.
L’échec du populisme favorisera, dans la gauche russe, le triomphe du marxisme.

Il réunit plutôt des formations d’extrême droite qui ont émergé un peu partout en Europe
sus l’effet de la mondialisation et des vagues migratoires. Front National, PIS en Pologne, aux
Pays Bas et certaines formations flamandes en Belgique.
Toutefois, le populisme n’est pas réservé à un seul secteur du spectre politique.

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La percée française : les succès récents du populisme.
Le système électoral majoritaire n’a pas permis au Front National d’obtenir d’importants
résultats aux législatives. Par ailleurs, l’extrême gauche se trouve orpheline du communisme.
Au total, une petite moitié de l’électorat ne se reconnaît plus dans les partis moderés
classiques.
Cas de la France s’expliquerait par des facteurs particuliers : une difficulté à s’adapter à la
mondialisation économique depuis les années 1970 ; une immigration de masse qui
nourrissait une forme d’insécurité, notamment culturelle, une tradition politique autoritaire
(épisode pujdadiste dans les années 1950)

Un succès mondial : dans les grandes démocraties, les parties populistes ses sont venus
tailler des croupières aux formations traditionnelles.
Leur présence est là actuellement. Elle est réelle dans le débat politique de nombreux pays
(Pologne, Hongrie, Pays –Bas, Finlande, Autriche et Danemark)

>Allemagne : AfD : parti anti-migrant, mais pro-euro émergé postérieurement à la crise des
migrants 2015.
>Angleterre : UKIP thèse europhobes au sein de l’électorat, obligeant le parti conservateur à
organiser, un référendum de sortie de l’UE.
>Pis accède au pouvoir, en Pologne.
>Alliance des jeunes démocrates d’Orban en Hongrie. Parti devenu conservateur et
nationaliste.
> Italie : coalition populiste constitué de la droite anti-immigration – Ligue- et de l’inclassable
mouvement 5 étoiles a gagné les élections en 2018.

Jeu démocratique
C’est un fait, certains mouvements sont arrivés au pouvoir au sein d’un état démocratique.
Ce que veut dire qu’ils sont arrivés en participent au jeu démocratique, en participant à
des élections.
Démocratie = forme d’organisation du pouvoir + ensemble des valeurs.
Comme un régime politique mû aussi bien par un idéal de justice que comme un certain
mode d’organisation du pouvoir établi par des règles plus ou moins observées.

Démocratie formelle Démocratie matérielle


Qualifiée aussi de procédurale. La Dite également substantielle. Elle se
démocratie s’appréhende comme un caractérise par un certain contenu.
ensemble de règles du jeu, comme un La démocratie au sens matériel privilégie
univers procédural sur le fondement duquel « un certain ensemble de fins », en
il est possible de prendre des décisions de particulier l’égalité, « indépendamment de
contenus divers. Elle est une méthode pour la considération des moyens adoptés pour
adopter des décisions. les atteindre ».
La démocratie au sens formel détermine
un « certain ensemble de moyens » – des
règles procédurales – indépendamment
des fins.

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Bobbio définit le plus souvent la démocratie au moyen de six règles :
1) l’égalité devant le suffrage (tous les citoyens doivent jouir des mêmes droits politiques) ;
2) l’égalité de l’exercice du suffrage (« une tête, une voix ») ;
3) la liberté du vote (tous les électeurs doivent être libres de voter selon leur propre
opinion) ; 4) le pluralisme (tous les électeurs doivent pouvoir choisir entre des partis
politiques proposant des programmes distincts et alternatifs) ;
5) la décision à la majorité (est réputé élu le candidat, ou adoptée la décision, qui réunit le
plus grand nombre de votes) ;
6) la possibilité de l’alternance (la minorité d’aujourd’hui doit pouvoir devenir la majorité de
demain)
Il existe entre ces règles une forte interdépendance. L’alternance au pouvoir n’est possible
que par le multipartisme qu’offrent le pluralisme et la libre concurrence entre les groupes
politiques pour accéder au pouvoir. Elle est également favorisée par le vote à la majorité et
par le suffrage universel qui permet à un nombre élevé de citoyens d’opinions diverses de
pouvoir s’exprimer...
C’est dans une démocratie représentative que ces règles sont observées.
Les États contemporains, formés de sociétés complexes et pluralistes, apparaissent aux
antipodes du modèle homogène des anciens où la démocratie directe a pu exister –petits
Etats, absence de luxe-. Par ailleurs, le citoyen ne peut assurer concomitamment l’intégralité
des tâches qui s’imposent aujourd’hui à lui. Il ne peut convenablement faire fructifier ses
intérêts particuliers et se préoccuper quotidiennement de l’intérêt général. PLACE
IMPORTANTE de l’INDIVIDU.

>Churchill, par opposition, échec et fin de totalitarisme du XX siècle la démocratie est -> le
régime qu’apparait comme acceptable.
> Démocratie est le pluralisme des opinions -> corolaire de la liberté de la presse.
La liberté d’aller et venir et de ne pas avoir d’Etat policier.
> respect de l’individu et ses droits fondamentaux.
> Primauté de la notion d’Etat de droit : respect des Convention européenne de sauvegarde
des droits de l’Homme de 1950.
> Degrés de démocratie : degrés dans le respect des droits, des libertés. C’est un idéal

Critique chez Rousseau : contrat Social


« Aucune démocratie n’existe et n’existera dans ce monde ». « Un gouvernement si
parfait, ne convient pas à des hommes… » Ou tous les hommes seront des égaux
(seulement dans les petits Etats, au sein desquels il n’y pas de différence liée à la fortune)

>Les mouvements populistes en Pologne et en Hongrie suscitent des inquiétudes quant au


respect des valeurs démocratiques sur lesquels l’UE repose = état de droit.
En Hongrie : Réformes constitutionnelles ont été conduites en 2011 concernant le statut des
magistrats. Ce qu’interroge sur la séparation des pouvoirs : l’Independence de la Justice.
Sont d’actualité des réformes contestées en matière universitaire ou de rétention des
migrants.
En Pologne : depuis l’arrivée au pouvoir en 2015 d’un nouveau gouv, le Tribunal
constitutionnel a été renouvelé. Depuis la nomination du nouveau président, le tribunal est en
harmonie avec le Gouv.

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Ces mouvements participent donc du jeu démocratique dans leurs pays mais,
 de telles évolutions soulèvent des interrogations pour l’UE. Respecter les droits et les
ppes fondamentaux affirmés par le traité et par la Charte est une condition nécessaire pour
y adhérer.

Des analogies entre les deux époques


Trois figures sociales
1920 – 1930 2018
Industrialisation accélérée des uns, la post
industrialisation des autres, l’urbanisation
universelle, l’explosion des encadrements
anciens, l’émancipation des peuples colonisés, la
généralisation d’une communication mondialisée
et immédiatisée et le progrès saisissants de
l’individualisme
1. Crise Un modèle de crise N’est pas fondamentalement économique mais
économique. La guerre c’est écologique. Elle durera assurément plus de 10
aussi, au même titre que la ans. Le désastre planétaire aura des effets
dictature, une ressource pour économiques et culturels considérables. En plus
de larges pans du « peuple » et des effets politiques !.
une solution pour de larges
pans d’élites
2. Réaction Fascisme, la seule grande Populisme. Large espace au sein duquel, le
idéologie politique inventée fascisme de l’entre deux guerres trouve sa place.
par le XX siècle, qui réussit à Nous rappelle une évidence, à savoir que dans la
synthétiser le double héritage définition originale de la démocratie, rien ne
des valeurs de droite, rattache nécessairement à une conception
extrémisées, dans un style de libérale du politique et que l’une des formes les
gauche, extrémisé, de même. plus répandues, depuis l’antiquité est la
démocratie autoritaire.
Notre planète devrait se trouver, en bonne
logique, se retrouver soumise à des régimes
d’une lourde violence légitime, au motif de
l’urgence des temps.
3. Menace Bolchevisme, grande lueur à Positive ou négative s’appelle islamisme. Elle est
l’est et la cristallisation de la cependant loin d’être l’apanage d’Occident. Le
peur sociale parti du peuple indien, le plus grand au monde
est antimusulman.
L’urbanisation, la communication universelle et
l’individualisme sont éminemment compatibles
avec des effets de masse, des radicalités
affrontées et le choix rassurant d’un refuge
collectif sous l’égide d’une autorité indiscutable.
Le mode de fonctionnement de la plupart des
sociétés humaines.

La cupidité de la planète finance a nourri le ressentiment contre les élites, grandes


gagnantes de la mondialisation. De quoi alimenter le mouvement antisystème en Europe
comme aux États-Unis.

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Soit l’affrontement de deux mondes : l’Europe libérale et progressiste face à celle
souverainiste et anitimigrants. « Ces élections seront un immense test pour le Vieux
continent » En marquant l’entrée massive des populistes au PE.
Salvini en Italie ; montée en puissance de l’extrême droite en France et en Allemagne = la
plus forte vague de mouvements antisystème depuis la seconde guerre mondiale.
Ces partis ont engrangé plus de 20 % des voix aux dernières élections parlementaires dans
les différents pays européens, contre 5% au début des années 2000.
En Suède le parti anti –immigration a raflé 17,5% des suffrages aux élections législatives du 9
septembre.
Sans surprise ces mouvements prospèrent dans le sillage de la crise de 2008 et des politiques
d’austérité qui ont suivi. Les pensions grecques ont baissé à 13 reprises, les aides touchées
par une famille britannique ont reculé de 4 mille livres.
« La crise a discrédité les politiques pro-marché des partis traditionnels en relavant
leur incapacité à répondre aux angoisses et aux problèmes exacerbés par la
récession »
Les inégalités se sont creusées
Le gel des salaires a avant tout pénalisé les classes moyennes et populaires, également
frappées de plein fouet par le chômage. Certes, il a reflué après et la crise a renouée avec
une croissance solide. Lais les emplois aujourd’hui créé sont plus précaires qu’avant 2008.
D’ailleurs, le taux de pauvreté européen est passé de 16,6% à 18,3% tandis que certains pays
comme l’Italie et la Grèce n’ont toujours pas retrouvé leur niveau de richesse d’avant
récession.
Le site consacré à la recherche éco nommé voxeu.org a publié en 2015 une étude passant
en revue les centaines d’élections tenues depuis 1870 dans 20 pays industrialisés. Elle
relève qu’en moyenne les votes en faveur des partis antisystèmes augmentent d’un tiers les
années suivant les crises financières. Une partie des électeurs attribuent la responsabilité
aux errements et à la collusion des élites politiques et économiques. En revanche, le vote
protestataire progresse bien moins après les récessions classiques, c’est à dire celles qui ne
résultent pas d’une bulle financière.
Pour autant, attribuer la déflagration populiste actuelle au seul choc de 2008 serait une
erreur.

Marqué par ses ambigüités, le populisme va-t-il refluer ?


Les limites du populisme.

En France, percée fragile


La fragilité du populisme français tient à ses limites programmatiques. Son nationalisme
n’est pas exempt de références au passé – régime de Vichy, collaboration- qui effraient les
électeurs de tempérament démocratique.
Les partis populistes européens se heurtent à de nombreuses résistances.
En Pologne, la mobilisation de la société civile a fait échouer la réforme controversée de la
justice.
Aux Pays-Bas, sont arrivés derrière les conservateurs en 2017 puis fini.
A la lecture de ces résultats, il est possible de se dire qu’un phénomène de fuite devant
l’inconnu et de repli sur les partis traditionnels peu subsister.
L’UKIP s’est effondré, mais aujourd’hui a emporté largement les européennes en UK.

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Au Venezuela la réduction de popularité du chavisme à cause en partie, de la baisse du prix
du pétrole, qui ne survit plus que par la violence.
L’avenir du populisme
Choc du réel
Pour certains on assisterait à un reflux de l’idéologie populiste.
Cependant, elle se heurte à ses propres apories.
Depuis l’antiquité, les partis populistes ont eu tendance à se durcir une fois au pouvoir.
César, à Rome, illustre bien ce phénomène : au nom de la défense du « peuple romain » et
des plus humbles, il a favorisé l’émergence d’un pouvoir personnel dont l’a seul privé son
assassinat par Brutus, défenseur de la république.
La dérive autoritaire du chavisme, depuis l’arrivée au pouvoir de Chavez en 1999, est un
exemple contemporain.
Confronté à la réalité, le populisme serait incapable de la modifier.
Dans un système demeuré démocratique, les électeurs finissent par le sanctionner pour son
absence de résultats.
En Amérique Latine, le retournement de la conjointure écon et la révélation d’affaires de
corruption sont à l’origine des déconfitures de nb mouvements de gauche comme le
péronisme en Argentine, ou le PTT au Brésil.
La gestion de l’économie par des mouvements populistes a souvent été catastrophique.
PDVSA a doublé le nb des employés et réduit d’un quart sa production.

Le populisme répond à certaines des contradictions de nous sociétés contemporaines. Face


à la complexité du monde et des systèmes, les électeurs sont à la recherche de clés
d’explication.
La Russie > financement et leur activité médiatique contribue à l’expansion des idées
populistes dans le but d’affaiblir le champ occidental.
Les partis pol classiques doivent cherche à être plus compréhensibles pour les secteurs les
moins politisés de l’électorat et, dans la mise en œuvre de politiques publiques efficaces,
un antidote à la montée des formations radicales.

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