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Hu William, 1-6

HGGSP
DEVOIR MAISON

Consigne : A partir des deux documents, montrez que la démocratie est un système
en « constante construction » et sans cesse en débats.

« Il n’y a pas dans ce cadre un modèle de la démocratie que certains posséderaient


pour s’en faire les instituteurs dans le modèle. Il n’y a que des expériences et des
tâtonnements. » Cette citation de l’ouvrage L’universalisme démocratique, publié en
2007, met en lumière la complexité de la démocratie et de la multitude dont elle est
composée. Cette dernière est un type de gouvernement qui, d’après son étymologie, laisse
le pouvoir au peuple. Le document 1 est un extrait du même ouvrage, de Pierre Rosanvallon,
sociologue et historien français et nous montre que la démocratie, apparu assez récemment
dans l’histoire humaine, (Vème siècle av. J-C en Grèce) n’est pas un concept, pas un
modèle déjà défini, mais une expérience à construire pas à pas, à travers les échecs de
cette dernière et que nul ne peut enseigner. Le second document montre quant à lui, est une
photographie montrant une manifestation des Gilets jaunes en France datant de février
2019. Les manifestants brandissent une banderole indiquant une volonté pour plus de
démocratie directe et remet en question, la démocratie représentative.
Ces deux documents montrent une certaine réalité de la démocratie, ou les
personnes se demandent si la démocratie est en danger, ou si une nouvelle ère de la
démocratie est en train d’émerger. Ainsi, nous pouvons nous demander, à l’aide des
documents à quelle point la démocratie est aujourd’hui comme hier, un sujet sans-cesse de
débat et comment elle est en constante construction. L’étude de cette question débutera par
une analyse historique de la vision de la démocratie, puis nous verrons où en est la situation
actuelle.

Au travers de l’histoire, notamment en Europe, les démocraties aux formes diverses


se sont formées. La première démocratie est celle d’Athènes. Cette dernière accordait des
droits aux citoyens. Or pour être citoyens, de nombreux prérequis étaient demandés : être un
homme, être fils de citoyen, être libre etc. Ces conditions restreignaient ainsi, la citoyenneté.
De plus, la vision athénienne de la démocratie était que les citoyens devaient participer
activement aux décisions : c’est la démocratie directe, et liberté des anciens selon Benjamin
Constant. Après la démocratie athénienne, une autre entité remarquable pour sa démocratie
sont les États-Unis. Cette démocratie a gagné son indépendance via la guerre
d’indépendance entre les treize colonies et le Royaume-Uni en 1782. Les libertés sont
consignées dans la Déclaration des Droits, et une démocratie représentative est mise en
place ; c’est-à-dire que les personnes élisent des délégués pour les représenter dans les
instances. Ainsi, les étatsuniens commencent à ne plus prendre autant part aux débats
politiques. L’éloignement est également causé par la priorité aux droits des personnes, des
individus plutôt que celui du groupe. Michel Chevalier, homme d’état pendant le Second
Hu William, 1-6

Empire, écrit dans Revue des deux mondes, tome 3, 1849, « L’Américain est, de tous les
hommes, celui qui a au plus haut degré la liberté de sa personne ; il est, sous ce rapport,
libre comme l’air. ». L’appel de la liberté les conduit à concentration sur les intérêts privés et
de délaisser les choix politiques. Benjamin Constant nomme ceci comme étant la liberté des
modernes : celle qui privilégie les droits individuels aux choix collectifs. Ce sont ces divisions
que le mouvement des Gilets jaunes remet en question. En effet, il reprend ce plutôt un
héritage grec de l’histoire, en faisant de l’accès à la démocratie direct, un de leur combat.
Benjamin Constant désignait cette dernière comme la démocratie des anciens ; une
démocratie ou le bien commun primerait sur les libertés individuelles. C’est également ce
que Pierre Rosanvallon semble penser. En effet, lorsqu’il utilise les termes d’« universalisme
de problème et de question, que tous ont à résoudre de concert », cela suggère un appel à
toutes les personnes à participer aux débats pour répondre aux questions de la démocratie.
En outre, le passé a vu défilé plusieurs types de démocraties, et il semblerait que les
documents suggèrent un idéal se rapprochant à la liberté de l’Antiquité.

De nos jours, il semblerait que la démocratie soit quelque chose de naturel,


d’immuable et sans menace, tant bien même que sa généralisation est récente, ayant
débuté au printemps des peuples au XIXème siècle. Pierre Rosanvallon indique que « il
apparaît depuis plus de deux siècles comme l’incontournable principe organisateur de tout
ordre politique moderne ». Pourtant, la démocratie n’est jamais théorisée de la même façon,
dans n’importe quel pays du monde. Bien qu’elles partagent toutes un socle commun quant
aux libertés, certaines semblent plus stable d’autre conservent des vestiges de la liberté des
anciens. L’exemple du système politique de la Confédération Helvétique montre que
démocratie directe et représentative peuvent coexister. En effet, la Suisse reconnait, tout
d’abord les membres de l’assemblé fédéral, composé d’élu et donc d’une délégation du
pouvoir des citoyens, mais aussi les référendums fréquents et les initiatives populaires, qui
sont des textes rédigés et votés par les citoyens, sous une condition de réunir un certain
nombre de signataire montre que la démocratie directe reste une part importante de la
démocratie suisse. Cependant, selon Intelligence Economist, en 2021, la démocratie serait
en « en danger » dans le monde, avec une régression de l’indice de démocratie (5,28 contre
5,37 en 2020). Des exemples où les droits ont régressé sont par exemple l’Inde. Elle était
appelée depuis son indépendance en 1947 « la plus grande démocratie du monde », qui
prenait ce nom du fait de son taux de participations aux élections assez haut, malgré le fort
taux d’analphabète. (66,5% lors des élections législatives), mais aussi sa multiculturalité
assumée et revendiquée. Cependant, son premier ministre actuel Narendra Modi semble
prendre une tournure plus autoritaire, avec notamment lorsque le gouvernement encourage
ouvertement la stigmatisation systématique des musulmans dans ce pays à majorité hindou,
ou encore le développement du culte de la personnalité, avec des films, série, chaîne de
télévision ou encore application à son effigie. Même s’il se rapproche de certaines pratiques
autoritaires, il reste populaire auprès de la population hindou, majoritaire, représentant près
de 80% de la population indienne. Cette masse votant le même candidat montre également
un autre pan de la réflexion de la démocratie, celle du vote de la majorité, ou encore appelé
la « tyrannie de la majorité », ou la majorité s’attaque à une minorité. Ici, c’est donc une
persécution religieuse qui est en cours.

En outre, la démocratie, n’est pas un moule que tous remplissent pour se qualifier en
tant que démocratie, ou plutôt les démocraties sont des régimes une multitude d’état
semblant avoir le point commun de m’être une place importante au peuple sous différentes
formes, et que le choix de la majorité peut parfois guider à une lecture erronée de la réalité.

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