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BCC Secteur Public

UE Sport et Action Publique Locale

Enseignant André SUCHET

Date et Heure Jeudi 14 Septembre 2023 de 08h00 à 10h00

• 3 grandes parties sur cette UE : Sport et action publique locale


- Sciences politique : théorie, rôle de l’État (André SUCHET)
- Collectivités territoriales et interactions avec les organes publics ou privés (Marina HONTA)
- Expériences de terrain (Mélissa DORÉ et Rémi LÉONARD)

• Évaluation par CT :
- 1/2 question(s) théorie et/ou État sur 5 points (SUCHET)
- 1/2 question(s) sur les collectivités territoriales sur 15 points (HONTA, DORÉ, LÉONARD)
I - Introduction aux études politiques

a) La notion de politique

Politique : vient du grec, signi e « les a aires de la cité » → gestion de la ville

Aujourd’hui politique s’étend dans 3 conceptions / 3 sens qui sont 3 mots anglais :

- « Polity » qui désigne le monde politique, les bâtiments politiques…


- « Politics » c’est les idées politiques (libéralisme, socialisme…)
- « Policy » le résultat des idées politiques (lois, décrets, textes, règlements…). C’est le
résultat de l’action politique.

Sciences politiques = étude scienti que de la politique.

Une étude scienti que, c’est neutre. On tend à la neutralité ,mais on n’y arrive jamais totalement,
car on est inscrit dans la société, dans la politique (→ cours de sociologie en L1)

LA science politique : c’est étudier la politique par des théories propres, elle s’est construit un
champs disciplinaire propre.

b) Les types de régime politique

MONTESQUIEU est l’un des auteurs à avoir ré échi sur ce qu’était la politique.

- Le régime totalitaire : Régime où le pouvoir s’exerce par la violence, il y a peu d’élections, il


n’y a pas sue libre choix, il y a un contrôle de la population, il n’y a pas de multipartisme. Un
régime totalitaire repose sur une idéologie unique. Le racisme du régime nazi a organisé un
régime totalitaire avec l’idée qu’il y a une race supérieure. Le communisme a également animé
un régime totalitaire. La soumission complète et totale de l’économie à l’État. L’économie n’est
pas du tout libre.

- Le régime autoritaire : Le régime autoritaire se dé nit comme étant une forme moins forte du
régime totalitaire. Elle est di érente sur 2 points. Il n’y a pas d’idéologie sous jasante et
l’économie n’est pas complètement soumis à l’État. Beaucoup des États africains sont
autoritaires. La Russie de Vladimir POUTINE est dé nie également comme étant autoritaire.

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- Le régime démocratique : Ce sont des régimes dont l’histoire et les racines ont été inventés à
Athènes. Il y a des théoriciens importants comme John MOCKE et MONTESQUIEU. Dans une
démocratie, on retrouve une séparation des pouvoirs : le pouvoir législatif (celui fait fait les lois),
le pouvoir exécutif (celui qui fait exécuter les lois) et le pouvoir judiciaire (celui qui punie)

MONTESQUIEU : « Pour que l’on ne puisse pas abuser du pouvoir, il faut que par la disposition
des choses, le pouvoir arrête le pouvoir ».

Les deux grands textes mondiaux de la démocratie sont la constitution Américaine en 1776 et la
constitution Française en 1791.

Ainsi, nous avons présenté les 3 types de régimes politiques. Ces derniers reposent sur des
organisations du pouvoir qui peuvent être une royauté, une dictature, une principauté…

c) Qu’est-ce qu’un État ?

Pour dé nir ce qu’est un État, nous allons aborder 2 dé nitions avec une approche plutôt
juridique et une autre avec une approche plutôt sociologique qui deviendra science politique.

Dé nition juridique : KELSEN : « Un État est caractérisé par un territoire, une population qui se
donne une organisation politique et juridique ». Le juridique étant la traduction écrite du politique.

Dé nition sociologique : Max WEBER : « Une communauté humaine à l’intérieur d’un territoire
déterminé qui parvient à imposer le monopole de la violence physique légitime ». (ex : dans un
État, le voisin n’a pas le droit d’aller taper l’autre voisin).

Dans leur organisation, les États sont en général des États-Nations. Le monde est en grande
partie organisé par ces États-Nations. Ces derniers sont notamment construits sur une certaine
homogénéité. La France est un symbole d’État-Nation.

En revanche, ces États-Nations sont remis en cause aujourd’hui pour 2 raisons :

- Il y a un retour du fédéralisme (Europe fédérale avec des pouvoirs dans les régions et donc
une disparition de la France en tant que telle → L’Europe des Régions).

- Mondialisation nancière et capitaliste. Les entreprises comme Uber, Airbnb sont des
entreprises qui ne sont pas en France, l’État n’a pas tellement d’in uence dessus. Il y a donc
une mondialisation nancière par des grandes entreprises. Le pouvoir est en quelque sorte
entre les mains de ces grandes entreprises. Cette mondialisation dessaisit les États de leurs
possibilités.

C’est les deux causes actuelles qui sont de nature à faire perdre le fonctionnement des États-
Nation tels qu’on les connait.

d) Les formes de participation

1. Le vote démocratique est la première forme de participation à la vie publique. Ce vote peut
être organisé en format papier, numérique, ou encore à domicile… L’organisation d’un vote
n’est pas neutre, elle inclut sur les votants et les absentéistes. Plus on est sur un vote
centralisé, plus cela favorise les retraités, les ruraux à aller voter et cela va multiplier
l’absentéisme des étudiants, des voyageurs (car ils ne sont pas chez eux). Plus on bascule sur
les votes électroniques, plus on exclut les personnes âgées (manque de con ance dans le
dispositif). Tous les moyens de vote ont des limites et des intérêts. Tous les changements de
format de vote ont des intentions politiques (ex : en France nous sommes actuellement sur un
vote papier, aux États-Unis, nous retrouvons plus un vote électronique).

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2. Les mouvements sociaux correspondent à la deuxième forme de participation (ex :
manifestation, grèves). Alain TOURAINE étudie les mouvements sociaux qui font bouger la
société, ces derniers peuvent même aller jusqu’à la violence.

3. Les nouvelles formes de participation correspondent à la troisième forme de participation (on


redemande au peuple son avis a posteriori). C’est l’idée de revenir à la population
ponctuellement.

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Enseignant André SUCHET

Date et Heure Jeudi 14 Septembre 2023 de 10h15 à 12h15

e) Les idées politiques

On considère qu’en politique, il existe plusieurs idées politiques. Actuellement, on entend dire que
l’on est de droite ou de gauche, mais cela n’a pas vraiment de sens. C’est les idées politiques qui
font sens.

Il y a des grandes idées politiques comme :

- Communisme : C’est l’absence de propriétés individuelles → collectivisme. Personne n’a


rien, tout est à l’État. Ce dernier donne à chacun une petite maison et une petite voiture.
L’État organise la distribution sans y retrouver des inégalités. Il n’y a pas de propriété privée.
L’État a un contrôle total. Le communisme est « la forme extrême du socialisme ».
(ex : LÉNINE, CASTRO). Le communisme a été majoritaire dans le monde au XIXe et au
début du XXe (Russie, Chine, Cuba, Amérique du Sud.I.).

- Socialisme : On laisse le libre court, on laisse l’économie marchande fonctionner. On prend


de l’argent aux riches pour en donner aux pauvres. Il y a une redistribution. On prend à celui
qui est en bonne santé (aides sociales) pour en donner à celui qui est malade, on prend à
celui qui travaille pour en donner à celui qui ne travaille pas. Ce socialisme repose sur le
déterminisme (si quelqu’un ne travaille pas, ce n’est pas forcément de sa faute (milieu familial
di cile)). Dans le socialisme, il y a un déterminisme de classe. En résumé, le socialisme est
basé sur la redistribution à l’échelle de la société. François MITTERRAND est l’architecte la
société socialiste que l’on connait aujourd’hui. Dans le système socialiste, on donne à tous
les pauvres par une règle commune qui est voté par le parlement. Le déterminisme amène à
penser socialiste. Dans le socialisme l’idéologie philosophique qu’il y a derrière est un
déterminisme de classe. Derrière, il y a une philosophie déterminisme qui amène à cette
envie d’aider les gens. Léon BLUM et le Front Populaire incarnent le socialisme.

- Libéralisme : Adam SMITH est le penseur du libéralisme. La philosophie du libéralisme est


qu’au départ si tu es riches, c’est grâce à toi. Le libéralisme favorise la libre entreprise,
l'initiative. La concurrence amène à la performance. Ce libéralisme va créer des
déséquilibres. Celui qui n’a rien, c’est de sa faute et c'est tans pis pour lui. Margaret
THATCHER (ancienne première ministre du Royaume-Uni) et Ronald REAGAN(40ème
président des États-Unis) ont développé le modèle libérale. Globalement, la deuxième moitié
du XXe siècle jusqu’à aujourd’hui c’est le libéralisme qui domine.

- Progressisme : Il se divise en progressisme technologique (de plus en plus de technologie)


et progressisme des mœurs (l’égalisation de l’homosexualité, mère porteuse, OGM…). Nous
avons tous un curseur du progressisme.

f) Qu’est-ce qu’une politique publique

Cette notion a été travaillée par di érents auteurs comme : MENY & THŒNING.

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Pour qu’il y ait une politique publique, il faut retrouver 5 dimensions :

- Un cadre général d’action, un projet général sur plusieurs années, une vision d’ensemble : pour
qu’une politique publique soit cohérente on a besoin de cadre, sinon les réponses données
sont irré échies.

- La dé nition de buts et d’objectifs en fonction des normes et des valeurs : c’est-à-dire que si je
suis communiste, je dois faire une politique publique axée sur les valeurs du communisme

- Un ensemble de mesures concrètes : il faut que la nalité soit précise


- Identi cation d’un public à atteindre : les jeunes collégiens scolarisés en métropoles doivent
faire du sport et pas « on doit faire du sport » (trop général).

- Un dispositif d’allocation de ressource, de prescription réglementaire, incluant des modalités


coercitives (punitions) : c’est-à-dire donner des moyens, avec obligations et sanctions.

II - Sociologie historique des politiques sportives en France et construction du


système sportif Français

Le sport se développe et c’est dans les années 1920/1930 notamment avec Henry PATÉ que va
se développer une idée publique sur le sport. Pour lui, le sport peut devenir une a aire publique,
une a aire de santé. Le Front Populaire va s’emparer du sujet par la suite, mais de façon plus
étonnante.

Le régime de Vichy a donné un héritage fort. Quand on fait du sport on doit au départ présenter
un certi cat médical d’aptitude au sport (invention de Vichy). Ce dernier identi ait les aptes et les
inaptes (forme de racisme).

Dans l’après-guerre, les personnes qui arrivent au pouvoir, comme DE GAULLE et ses ministres
vont diriger la France des 30 Glorieuses.

Les chocs pétroliers vont marquer un tournant à cette période. La France des 30 Glorieuses est
une France en pleine richesse. DE GAULLE va considérer que le pétrole qui coute pas cher, c’est
bien, mais il faut être aussi être le producteur de son énergie (mais ce n’est pas le cas).

Le général DE GAULLE va s’atteler à deux choses :

- La reconstruction physique de la France (la France est complément détruit après la guerre et
il va ainsi reconstruire des bâtiments…). Le général va faire une reconstruction très
centralisée : le commissariat au plan DATAR. Il va y avoir un aménagement à la Française.
Chaque portion du territoire va avoir son accès routier, son bureau de poste et dans un
second temps sa piscine, son stade… On homogénéise son territoire pour que chaque
famille française ait accès au sport, à son école, à son bureau de poste.

- Il va décider de reconstruire la France symboliquement, il veut que la France brille sur la


scène internationale. On est dans une reconstruction de la grandeur de la France. Selon
Maurice HERZOG, il faut que l’on ait des héros français qui représentent la nation.

À partir de là, il va con er cette organisation à un homme en particulier : Maurice


HERZOG. Ce monsieur est un grand alpinisme qui va même jusqu’à faire
l’ascension de l’Annapurna (8 000 mètres). Il va ensuite faire une tournée de
conférence qui va avoir un sens. Il va écrire un livre (Annapurna : premier 8 000)
qui représente une célébration de la France (l’alpinisme n’était pas vu de la même
façon à l’époque).

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Par la suite il va y avoir des controverses autour de Maurice HERZOG. Sa lle va écrire un livre
(« Un héros ») dans lequel elle va décrire son père comme étant un monstre. La monstruosité de
son père va l’empêcher de vivre en France. Elle va alimenter la rumeur selon laquelle Maurice
HERZOG n’aurait pas totalement atteint le sommet de l’Annapurna. Elle trouve une seule excuse
à son père. Selon elle, son père a tous les tords, mais il y remplit une fonction pour la France. La
France des 30 Glorieuses avait besoin de héros pour se reconstruire, et son père, par ses
mensonges a fabriqué de lui un héros pour la France et a rempli une fonction d’identité nationale.

Ainsi, il a eu un rôle très puissant en France et a participé à la construction du modèle sportif


français. C’est l’œuvre du général DE GAULLE par le bras de Maurice HERZOG (le héros). Le
colonel Marceau CRESPIN (l’homme de l’ombre) a également construit le système sportif
français.

Ces deux hommes ont empreinté le système pyramidal à Pierre de COUBERTIN. L’idée est qu’il
faut développer le sport pour tous a n qu’il y ait quelques champions. La masse de pratiquant
pour peu de sportif d’élite. Pour que le sport de masse fonctionne, il faut que tout le monde fasse
du sport olympique. On met tout le monde sur le sport avec un modèle d’élite pour que quelques
champions montent au plus haut niveau → système pyramidal.

Ce système va atteindre son apogée grâce à deux outils :


- La sportivisation. De l’éducation physique
- La construction du système sportif fédéral français
Le sport est une mission de service public. Les gens qui vont du tennis le week-end, c’est une
mission de service public.

L’État va prendre un contrôle complet sur le sport en donnant des délégations aux fédérations.
L’État ne pouvant pas tout faire, il va faire délégation de service public aux fédérations sportives.

En résumé, dans la construction de la politique sportive par ces hommes-là, il y a 2 volets :


- Le système fédéral : le fait de considérer le sport comme mission de service public et qu’une
fédération est une délégation du service d’État.
- La sportivisation de l’éducation physique.
Maurice HERZOG va vouloir aider nancièrement les fédérations. Il va inventer la notion de cadre
technique national (CTN).

Ils vont recruter des fonctionnaires sur concours national. Ces derniers vont être placé au près
des fédérations pour venir travailler gratuitement. Ce sont des fonctionnaires placés dans des
fédérations. Ils vont en revanche relayer la politique.

Il y a une fédération délégataire par activité (≠ aux fédérations australiennes). Les fédérations vont
ensuite avec une croissance exponentielle. Ce système va connaitre 2 évolutions : en 1950, on
faisait de la gymnastique suédoise ou de l’hébertisme. En 1967, Maurice HERZOG va imposer le
sport comme objet principal d’enseignement. Il y a une sportivisation. Il va s’appuyer sur
l’expérience de la République des sports et du lycée de Corbeil Essonnes.

Les jeux de Mexico ont marqué l’histoire de France. En 1968, c’est les JO en France, à ce
moment, on est dans une France de héros. La politique du général est une réussite.

Sous Valéry Giscard d’Estaing avec comme ministre Pierre Mazeau, il va y avoir un léger
changement. On va avoir un sport de masse avec du sport loisir et des passerelles pour très tôt
se spécialiser sur le haut niveau (ex : CREPS, sport étude et les pôles France espoir). Il y a une
spécialisation précoce.

Aujourd’hui MACRON a libéralisé le système sportif.

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