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Résumé de l’article: Kelbel Camille, « Les résultats des élections européennes de mai 2019 dans les États

membres », Courrier hebdomadaire du CRISP, 2431-2432 (26), 2019, p. 38-41 ; p. 91-100.

Les résultats des élections européennes de mai 2019 dans les États membres
Par Camille Kelbel

France: Élections européennes de 2014 et 2019 et évolution politique

2012: élection présidentielle où Hollande avec le Parti Socialiste gagne mais quelques mois
après le PS “ connaît une crise de légitimité sans précédent” et cela se remarque très très
bien lors des élections européennes de 2014.
En effet, pour la première fois, le Front national (FN) arrive en tête d’un scrutin de dimension
nationale. Le parti d’extrême droite progresse de façon spectaculaire : de 6,3 % et 3 sièges
en 2009, il passe à 25,0 % et 24 sièges en 2014 (soit + 18,7 % et + 21 sièges). À gauche, le
PS – qui présente une liste conjointe avec le PRG – recule de 16,5 % à 14,0 %.

A partir de 2016: bouleversement majeur du système politique français: Macron lance son
mouvement d’inspiration libérale En Marche et gagne les élections présidentielles de 2017.
Conséquence: Aux élections législative:
Le PS tombe à 7,4 % et 30 sièges (soit une perte impressionnante de – 22,0 % et – 250
sièges).
Le début du mandat présidentiel d’E. Macron ancre la politique du gouvernement au
centre-droit: réductions d’impôts pour les entreprises et des cotisations salariales, par un
durcissement de la politique migratoire, par un bilan mitigé en matière de climat et
d’environnement, et par de grands projets de privatisation
=> Conséquence: Gilets Jaunes en 2018.

Résultats des élections européennes de mai 2019:


● La France dispose de 79 sièges au Parlement européen, soit 5 de plus qu’en 2014
● Hausse de + 7,7 % de la participation aux élections euro par rapport à 2014
● Le RN arrive en tête pour la deuxième fois avec 23,3 % des voix et 22 sièges.
● Renaissance récolte 22,4 % et 21 sièges.
PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS DU SCRUTIN

Les élections européennes sont dans l’ombre des conflits politiques nationaux et donc sont
considérés comme moins important que les élections nationales.

LA PARTICIPATION ÉLECTORALE:
Depuis le premier scrutin européen de 1979 jusqu’en 2014 : à chaque élection, sans
exception, la participation de l’ensemble des citoyens européens était plus faible qu’à la
précédente (il y a des variations pour chaque pays evidemment). Mais on remarque une
hausse de participation de 8,1% entre l’election de 2014 et celle de 2019.

Pays où le vote est obligatoire: Belgique, Bulgarie (recemment), Chypre, Grèce, Italie
(jusqu’à 1989) et Luxembourg.

LES COMPORTEMENTS DE VOTE:


Très variables selon les pays mais on observe à première vue autant de « votes-sanctions »
à l’égard du pouvoir en place dans les États membres (Estonie, Grèce, Lituanie, Roumanie,
République tchèque, Royaume-Uni, Slovaquie) que de « votes-confirmations » (Autriche,
Espagne, Hongrie, Irlande, Lettonie, Pologne, Portugal).

LES RAPPORTS DE FORCE AU PARLEMENT EUROPÉEN:


1. Les résultats pays par pays et la formation relativement précoce des groupes politiques
qui structurent le Parlement européen permettent de dégager une série d’enseignements.
Les partis eurosceptiques ont remporté des succès électoraux importants dans plusieurs
pays européens. En Italie, la Lega est devenue le principal parti politique du pays. En
France, malgré l'absence de Marine Le Pen, le Rassemblement national a battu la liste du
président Emmanuel Macron lors des élections européennes. Au Royaume-Uni, Nigel
Farage a également remporté une victoire avec son nouveau parti, le Brexit Party, obtenant
plus d'un quart des votes.
2019: création du groupe Identité et démocratie (ID) = groupe eurosceptique populiste.
Meme sii les partis qualifiés d’« eurosceptiques » sont sans doute la composante qui
progresse le plus, le phénomène doit être relativisé, notamment dans la mesure où bon
nombre de commentateurs tendent à utiliser, sans beaucoup de discernement, les
qualificatifs « eurosceptique », « nationaliste », « populiste » et « d’extrême droite ».
Le Brexit et la grande confusion qui règne encore dans sa mise en œuvre semblent
notamment avoir réduit au silence ces partis sur la question de rester ou non dans l’UE.

2. Lors des élections européennes de mai 2019, plusieurs tendances significatives ont
émergé. Tout d'abord, les partis eurosceptiques ont remporté des succèsi. En revanche, les
deux plus grands groupes du Parlement européen, les chrétiens-démocrates et les
sociaux-démocrates, ont subi des pertes importantes en termes de sièges, les obligeant à
former des alliances pour obtenir une majorité. Le groupe libéral, rebaptisé Renew Europe, a
progressé de manière significative, gagnant des sièges dans de nombreux pays.
Parallèlement, le groupe des Verts/Alliance libre européenne a également enregistré des
gains, reflétant une avancée des partis écologistes dans plusieurs pays européens.
En revanche, les partis de la gauche radicale ont perdu des sièges, faisant du Groupe
confédéral de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique le plus petit groupe du
Parlement européen. Ces élections ont également été marquées par la progression de la
représentation des femmes, avec 40,2% de femmes élues en tant qu'eurodéputées,
illustrant une lente mais constante augmentation de la représentation féminine au Parlement
européen.

=> les élections européennes de 2019 ont montré un Parlement européen de plus en plus
fragmenté, avec des partis traditionnels perdant de leur influence et de nouvelles forces
politiques émergentes. Les résultats ont également mis en lumière la nécessité pour les
grands groupes de former des alliances pour obtenir une majorité, ce qui pourrait entraîner
des changements dans la dynamique politique du Parlement européen.

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