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67e Conseil fédéral (CF) I 1 & 2 juillet 2023 I Paris I Document interne

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Motion B
Élections européennes et présidentielle :
construisons les conditions d’un débat démocratique
portée par Sergio Coronado
sergiopablocoronado@gmail.com

Exposé des motifs


Jamais la probabilité d’une victoire électorale de l’extrême-droite n’a été aussi forte dans notre
pays.
Depuis des décennies les thèmes véhiculés par le Rassemblement national se diffusent dans
la société, et cannibalisent et structurent le débat public : les digues sont tombées, et le
macronisme, loin être un rempart, est devenu le principal allié dans l’entreprise de
dédiabolisation menée par Marine Le Pen.
La montée en puissance de l’extrême-droite est une réalité en Europe et dans le monde.
L’extrême-droite gouverne aujourd’hui en Italie. Elle est présente en Hongrie, en
Pologne…Elle s’impose dans les pays du Nord, en Israël. Elle gouverna hier aux USA avec
Trump, au Brésil avec Bolsonaro.
Le néo-libéralisme non seulement s’accommode d’une gestion autoritaire de peuples mais en
a besoin pour appliquer ses politiques de rentabilité maximale et de profits immédiats.
Depuis 2017, la gauche et les écologistes ont failli être réduits à faire de la figuration sur le
paysage politique national. Aucune candidature seule ne semble aujourd’hui être en mesure
de se qualifier au second tour de l’élection présidentielle. Aucun des mouvements de l’écologie
et des gauches ne dispose dans ses rangs d’une candidature susceptible seule de changer
cette situation. La société civile est en attente.
Depuis 2022 et la candidature de Noël Mamère, nous n’avons pas réussi à franchir la barre
des 5% à une élection présidentielle sans que jamais ne cela nous conduise à faire l’analyse
de ces échecs et à tirer le bilan.
Depuis deux décennies, nous avons connu des succès, locaux, départementaux et régionaux.
Nous avons conquis des villes et des métropoles. Nous avons même fait de bons résultats à
l’élection européenne et nous disposons aujourd’hui d’une représentation à l’Assemblée
nationale, au Sénat et au Parlement européen. L’écologie politique progresse ainsi que sa
représentation dans les institutions.
Il n’en demeure pas moins que la conquête du pouvoir d’Etat semble pour l’heure inatteignable
alors que l’urgence écologique et sociale requiert des leviers auxquels seule la présidence de
la République au plan national autant qu’européen donne accès.
La NUPES, rassemblement de la gauche et des écologistes en vue des législatives de 2022,
a été créée dans l’urgence et dans une situation asymétrique. Les directions politiques défaites
à l’élection présidentielle ont accepté l’offre lancée par le candidat de la France Insoumise à
l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon. 151 député·e·s NUPES ont été élu·e·s, soit
presque un triplement par rapport à 2017. Un succès mitigé puisque le résultat se situe dans
les basses eaux de l’étiage espéré.
Ce résultat a permis le retour des écologistes à l’assemblée et rend possible une opposition
parlementaire. La NUPES pâtit néanmoins des conditions de sa création, imposée par le haut,
fruit de négociations directions, sans ancrage territorial réel, sans participation et vie
démocratique dans le pays. Personne ne peut s’en satisfaire à moins de considérer que la
NUPES n’avait pour objectif que l’élection de quelques responsables à l’Assemblée nationale.
Il est urgent de dire ce que notre mouvement souhaite et ce qu’il compte apporter à l’animation
de la NUPES.

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67e Conseil fédéral (CF) 1 & 2 juillet 2023 Paris Document interne I
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Est-ce que les élections européennes sont une séquence électorale sans lien avec la situation
évoquée, affranchies des contingences politiques ?
Notre secrétaire nationale Marine Tondelier souhaite que la gauche présente un « candidat
unique » à la présidentielle de 2027 selon des déclarations publiées dans le Journal du
Dimanche et rejette l’idée de liste commune de la NUPES à l’élection européenne.
Sur aucun de ces sujets, un débat argumenté et démocratique n’a eu lieu. Ils engagent et
notre mouvement et le pays, aussi est-il temps que le débat s’ouvre et que les militant·e·s
puissent y prendre part et arrêter la position d’EÉLV.

MOTION

Le Conseil fédéral d’Europe Ecologie les Verts considère que la double option d’une
liste commune de la NUPES, ou d’un socle commun avec une liste propre, à l’élection
européenne et d’une candidature initiée par la NUPES à l’élection présidentielle doit
faire l’objet d’un débat démocratique associant l’ensemble des adhérent·e·s,
coopérateurs- trices et de nos sympathisant·e·s.

Pour ce faire, le conseil fédéral estime que les régions et les groupes locaux peuvent /
devraient sur ces sujets organiser des débats, notamment sur la manière dont ils
souhaitent voir s’organiser la NUPES, et considère que les journées d’été d’EÉLV en
sont aussi une bonne occasion.

Le conseil fédéral mandate le BE pour organiser une ou deux plénières avec des
représentant·e·s de la NUPES sur ces perspectives électorales.

Signataires
Krystèle Appourchaux (Midi-Pyrénées) ; Sophie Borner (Normandie) ; Géraldine Boÿer (Provence-Alpes-Côte d’Azur) ; Olivier Clément-Bollée
(Midi Pyrénées) ; Annie Collinet (Savoie) ; Sergio Coronado (Provence-Alpes-Côte d’Azur) ; Yves Durieux (Rhône Alpes) ; Christine Garnier
(Rhône Alpes) ; Jérôme Gleizes (Ile de France) ; Elodie Guillerme (Ile de France) ; Christine Ladret (Pays de la Loire) ; Christian Lammens
(Midi-Pyrénées) ; Ghislaine Longhi (Languedoc-Roussillon) ; Raphaël Negrini (Midi Pyrénées) ; Sylvie Poupet (Bretagne) ; Monique Vervondel-
Gaulguet (Champagne-Ardenne).

Soutiens
Serge Borvon (Conseiller fédéral - Bretagne) ; Didier Chérel (Provence-Alpes-Côte d’Azur) ; Marie Chioca (Cellule d'enquête et de sanctions sur
les violences sexuelles et sexistes (CEVSS) ; - Aquitaine) ; Alain Coulombel (BE - Rhône-Alpes) ; Colette Hauray (Pays de la Loire) ; Jean
Claude Hauray (Pays de la Loire) ; Benjamin Joyeux (Conseiller régional Auvergne-Rhône-Alpes - Rhône-Alpes) ; Noelle Lemaulf (SR Normandie
- Normandie) ; Bernard Martin (Bretagne) ; Jeanne Meunier (CPR - Provence-Alpes-Côte d’Azur) ; Raymonde Poncet (Sénatrice - Rhône-
Alpes) ; Pierre Stoeber (Languedoc-Roussillon) ; Michel Wilson (Rhône-Alpes).

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