Vous êtes sur la page 1sur 6

MÉTHODE EU

Fiche de Lecture – Chap.14 : Les élections et les référendums européens, Ece Ozlem
ATIKCAN

Intro :
Au lendemain de la S.G.M le projet européen de la CECA s’est fait dans l’ombre, sans l’appui de la
population. Un projet élitiste justifié par une peur de la potentielle hostilité du public à une
coopération avec l’Allemagne. (J.MONNET demanda aux média de ne pas trop évoquer le sujet dans
leur papiers.)

Résultat : la création du projet européen a bien abouti à pacification de la région, mais au prix de
l’exclusion de la population européenne à la décision politique ce qui a entraîné un déficit
démocratique au sein de l’UE.

Aujourd’hui les pouvoirs de gouvernance de l’UE sont de plus en plus importants donc le
désintérêt des citoyens (…) rend la question du déficit démocratique préoccupante’. La légitimité de
l’Union est mise à mal.
UE met en place des moyens de démocratisation :
- élections européennes (qui ont un taux de participation très faible et les enjeux défendus
sont souvent nationaux
- référendums (qui crée juste des débats intenses à ‘très court terme’

Problématique du Chap. :
- Pk les élections et les référendums ont une incidence cruciale sur le futur de l’intégration
européenne et son caractère démocratique ?

1. Le déficit démocratique

Deux arguments expliquant le déficit démocratique :


1- Socio-psychologique : l’absence de démos de l’UE, en effet si le peuple = une identité
commune et des valeurs communes entre des individus et que la démocratie = une règle de
majorité est applicable sur un peuple alors puisqu’il n’y a pas d’identité et de valeurs
partagées à l’échelle européenne il ne peut pas y avoir de démocratie européenne.
2- Institutionnel : déséquilibre des pouvoirs, l’exécutif possède trop de pouvoir + absence
d’élection des membres de la Commission

« Ces arguments identifient une distance importante entre l’UE et ses citoyens. », à l’échelle
européenne :
- Il y a un manque de politisation des débats
- Il y a une absence de contestation politique
- Il y a une absence de compétition politique entre les partis pour accéder aux postes exécutifs
Et zéro ‘vecteurs de communications’ qui permettraient à l’EU d’encourager le débat, la contestation
et la mobilisation politique.

Les élections et les référendums jouent un rôle important dans la démocratie, ils permettent
aux citoyens d’exprimer de manière régulière leur position par rapport au projet d’intégration
européenne. Et même si le référendum n’est pas une tradition démocratique dans certains États
membres, les études montrent que la démocratie directe est ‘un remède important qui permet de
réduire la distance entre l’Union et ses citoyens’.

Transition : Dans quelles mesures ces deux méthodes sont-elles efficaces ?


MÉTHODE EU

2. Élections

Rappel : le Parlement Européen (PE)


- 751 euro députés.es élus.es tous les 5 ans
- 1979 —> première élections suffrage universel des députés.es européens.nes
- L’électorat transnationale le plus large au monde
- Le deuxième plus grand nombre d’électeur (après l’Inde) avec 500 millions citoyens
européens

« Les élections du Parlement Européen constituent le lien démocratique le plus important de l’UE. »
Mais cette méthode n’est pas sans limites, on distingue deux menaces principales :
- Absentéisme
- L’ignorance des enjeux européens

2.1 Des élections européennes ou nationales ?

REIF et SCHMITT, 1980 —> principale critique : les élections européennes sont considérées
comme des élections de « second ordre ». Les élections nationales étant de « première ordre ».
Donc elles ne constituent pas un enjeu prioritaire pour les partis nationaux.
De ce fait, les élections européennes et PE = plateforme de contestation (ou de légitimation) de
l’autorité du parti au pouvoir.

Selon EIJK et FRANKLIN, deux raisons motivent les électeurs à voter différemment aux niveaux
national et européen :
- Système électoral de l’UE encourage l’élection de petits partis : à l’échelle nationale les
grands partis susceptibles de former le gouvernement sont assez généralistes dans leurs
idées (fédérateur), à l’échelle européenne les électeurs nationaux vont voter pour les petits
partis aux idéologies très prononcées
- Système électorale de l’UE encourage élection de parti d’opposition : citoyenne veulent
manifester leur désaccord vis-à-vis de leur gouvernement

« (…) lien entre l’opinion citoyenne sur l’intégration européenne et le comportement électoral.
De plus, ce lien semble d’autant plus fort quand il y a débat dans les médias et entre les partis
politiques sur un enjeu de l’Union. »
Selon CLARK et al. : il faut donner une rôle ‘prépondérant’ aux acteurs européens dans les
élections européennes.
MÉTHODE EU

2.2 Un taux de participation faible

On constate :
- taux de participation 20% plus bas qu’aux élections nationales
- Diminution constante entre 1979 et 2014 de 62% à 43%

Différentes justifications de cette baisse :

MATTILA (2003) —> distingue deux catégorie de facteurs expliquant le taux de participation
électorale:
1- Au niveau individuel : l’influence socio-démographique et l’opinion de l’électeur par rapport
à l’UE
2- Au niveau systémique : lois électorales et contexte politique

FRANKLIN (2001) —> identifie un lien entre la chute du taux de participation aux élections du PE
et l’élargissement du l’Union. Les nouveaux membres ont de très faible taux de participations
donc font baisser le taux de participation générale (n’importe quoi lui !).

REIF et SCHMITT (1980) —> les élections européennes sont de « deuxième ordre » perçues
comme moins importantes que les élections nationales, les électeurs sont donc moins motivé à
voter

Aujourd’hui que faire quand le taux de participation diminue mais que le pouvoir du PE tend à
augmenter ?

MATTILA (2003) propose plusieurs alternatives afin d’augmenter les taux de participation :
- Elections les samedi et dimanche hors période estivale
- Division des grand pays en territoires plus restreints pour rapprocher les députés.ées des
citoyens.nes

2.3 Les élections européennes de 2014 : Un projet


pilote ?

En 2014, l’UE met en place une campagne de publicités pour motiver les électeurs
européennes à aller voter. Le slogan : « Cet fois-ci, c’est différent »
La campagne met en avant le rôle décisif des électeurs dans un contexte de post-crise
économique :
- Mise en valeur de l’augmentation des pouvoirs du PE (surtout éco) : discipline budgétaire
efficace, diminution des banque défaillantes et ajout de plafond au bonus des banquiers
- Nouveau rôle du PE dans la nomination du.de la Président.e de la Commission Européenne
(CE), qui était précédemment choisit par les chefs des États membres puis approuvé par le
MÉTHODE EU

PE. Désormais les chefs d’États doivent proposer un.e candidat.e à la présidence (en fonction
de la composition du PE) voté puis élu à la majorité par les députés.ées. Les partis politique
sont donc amené à mettre en avant leur candidat à la présidence permettant au citoyen
« d’avoir leur mot à dire dans sa sélection »
En Allemagne les candidats sont appelé « Spitzenkandidaten ».

Ces changements institutionnels renforcent les enjeux européens dans les élections et
personnifie la bureaucratie bruxelloise, dans le but d’augmenter l’intérêt et la participation des
citoyens.nes.

Les Résultats positifs de cette campagne européenne :


- La majorité des partis ont joué le jeux et proposé des candidats à la présidence pendant leur
campagne
- Entre le 9 avril et le 20 mai, 9 débats télévisés ont été organisé en Europe (retranscrit en
anglais, allemand et français)
- Le parti Populaire européen (centre-droite) remporte les élections et Jean-Claude JUNKER et
élu Président de la Commission

Les Critiques :
- Pour KRIESI et al. (2015) et HOBLOT (2014), la crise de la zone euro a fortement contribuer à
placer les enjeux d l’UE en centre des élections
- Les partis nationaux, politiciens.nes nationaux.ales et problématique nationales sont resté
bien présent dans campagnes
- Candidats inconnus des populations des pays d’où ils n’était pas originaire (1% des anglais
réussissait à nommer un candidat)
- Nombre record de vote pour les partis eurosceptiques alors qu’il n’avaient pas proposé de
candidat à la présidence
- 2014 marqué par le plus faible taux de participation : 42,61%

ATICKAN —> « … long processus plutôt qu’une solution rapide au problème de légitimité du
projet d’intégration. »

3. Référendums

Pour renforcer la légitimité de l’Union, de nombreux États membres ont multiplier les
référendums sur l’Europe.

Lors de la tenu d’un référendum, les partis politiques se positionnent et font ensuite campagne
Pour ou contre la proposition. Les référendums de l’UE sont intéressant pour la science politique
pour deux raisons :
- Voir les partis eurosceptiques (extrême gauche/droite) se rassembler
- Il n’est pas rare de voir la population rejeter le référendum malgré la campagne
Étude les référendums européens se divisent en deux grands courants :
- Une approche REIF et SCHMITT : une mobilisation de « deuxième ordre » ; comme pour les
élections européennes, les référendums européens sont sujets l’absentéisme et à l’absence
de connaissance des enjeux et le discours de campagne est plus national qu’européen
- Une approche SVENSON (1995) : les électeurs votent en accord avec leur position générale
vis-à-vis de l’intégration européenne

De plus l’insatisfaction envers son gouvernement peut avoir une incidence sur le vote au
référendum.
MÉTHODE EU

3.1 Les campagnes référendaires importent-


elles ?

HOBOLT (2009) fournit une étude complète sur les campagnes référendaires et affirme quelles
jouent un rôle déterminant dans le vote final :
- Campagne référendaire intense avec opposition, contestation et débat —> électeur vote en
accord avec son positionnement sur l’intégration européenne
- Campagne référendaire unilatérale —> électeurs votent dans le même sens (sorte de
consensus naturel)
Référendum sur la Constitution Européenne de 2005 est un cas d’école. À l’époque la France,
l’Espagne, le Luxembourg et les Pays-Bas avaient poser la question directement aux citoyens.nes.
Les population française et hollandaise rejetaient la proposition tandis que les espagnoles et les
luxembourgeois l’acceptaient. Les études des deux cas de rejets, mettent en évidence le lien
entre l’impopularité des deux gouvernements FR et P-B et l’opposition à la question eu alors que
l’opinion publique des deux pays était plutôt favorable.

Framing effect —>

Campagne du « non » semble plus facile car il suffit que le parti d’opposition soulève un point de
flou, un point de doute jouant sur les peurs d’une partie de la pop. Pour influencer l’issue du
vote.

ATICKAN (2015) constate que les militants/partis « jouent un rôle primordiale dans l’explication
des débats référendaires et du comportement électoral. »
En France et aux Pays-Bas, les principaux arguments de la campagne du « non » en FR et aux P-B
étaient que le traité :
- Allait augmenter l’immigration,
- Allait mener à des réformes « libérales »
- Faire augmenter le taux de chômage
- Promouvoir le déclin du modèle de l’État providence
- Miner la souveraineté nationale
De l’autre côté, les principaux arguments en faveur du « oui » étaient que le traité :
- Était une étape institutionnelle vers une Europe meilleur
- Du blabla trop vague/technique pour les citoyens

Au contraire en Espagne et au Luxembourg, la campagne du « non » n’a pas su lier sujet sensible
et porté du traité.

« Les études sur les doubles référendums européens confirment que les campagnes jouent un
rôle important dans le résultat final. »

2 Cas d’étude :
- Danemark : référendum sur le traité de Maastricht (1992-92)
- Irlande : référendum sur traité de Nice (2001-02) et de Lisbonne (2008-09)
Lors du premier référendum victoire du « non » et lors du deuxième victoire du « oui ».

Explications :
- Changement de la compréhension du traité par la population
- Gouvernement plus populaire au deuxième tour
MÉTHODE EU

ATICKAN (2015) s’intéresse alors au stratégies de campagne du deuxième référendum. Et


notamment lors du second référendum, les défenseurs du « oui » ont adopter la stratégie du
camp adverse en mettant en avant les risques dangereux d’un deuxième rejet : une exclusion de
l’UE et coups éco importants.

JAHN et STORSVED (1995) : autres facteurs de compréhension des campagnes euro —> l’ordre e
succession des référendums.
Cas étudié : référendum d’intégration à l’UE en Autri., Finl. , Suè. et Norv. en 1994
Le résultat des votes en Autriche et en Finlande, connues comme pro-UE, auraient influencés les
votes en Norvège et en Suède.

Mais ATICKAN (2015) relève un contre exemple (référendum d’intégration en Espagne au résultat
favorable mais a l’influence faible) et constate que « cette diffusion n’est pas séquentielle, ni
automatique. Il existe des canaux de diffusion qui influence la stratégie des dominos» tel que :
- Une langue commune
- Des média partagés
- Des liens transnationaux
Dans un monde de plus en plus globalisé il faut s’attendre à voir ces « canaux de diffusion »
renforcés.

3.2 Les référendums et la crise de l’euro

La crise de l’euro a été un choc important dont la conséquence principale a été la baisse du
soutient à la zone euro (60% pour en 2012 contre 45% en 2013).

Durant cette crise la majorité des États membres du la zone euro, n’ont pas organisé de
référendum européen au risque de développer des options de retrait (opt-outs) de la zone euro
(voir de l’Union).

Organisation de référendum est liée à des stratégies politiques.

Conclusion :

- L’UE requiert aujourd’hui la participation des citoyens


- Les élections et les référendums sont les deux plateformes principales de démocratisation,
mais sont soumises à de nombreuses critiques : taux de participation faible, manque
d’information, mise en avant des enjeux nationaux avant les enjeux européens, etc…
- L’UE développe ses moyens de mobilisation des citoyens européens, notamment avec le
Traité de Lisbonne (2009) : réformes institutionnelles (PE), initiatives citoyennes (projet de
loi signé par au moins 1 millions de citoyens issu de minimum 7 États membres peut être
soumis au vote du PE), « Spitzenkandidaten » (élection indirect du Président de la
Commission par les citoyens)
- La crise économique a ramené le sujet de l’intégration dans le débat public, une forte vague
d’euroscepticisme est à craindre si le « Six-Pack » (2011), pacte de stabilité et de croissance
budgétaire, ne fait pas ses preuves. Il ne faut pas que l‘EU devienne le ‘bouc émissaire’ des
politiques d’austérités budgétaires menées dans ses États membres.
- Finalement, les facteurs nationaux influencent-ils le comportement électoral (référendum ou
élection) des citoyens ? Les études nous montrent que le 2 facteurs de votes sont le
mécontentement envers le gouv et les préférences sur l’intégration européenne. Mais c’est
lorsqu’il y a un véritable débat public que les questions/enjeux européens.nes deviennent
plus importants.es

Vous aimerez peut-être aussi